LivreBlanc BanqueFintech
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Ce n’est pas parce que certains mots sonnent bien ou sont
à la mode qu’il vous faut suivre le mouvement sans réfléchir...
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Collection Les Livres Blancs
© Pôle de compétitivité mondial FINANCE INNOVATION – Palais Brongniart - 28, place de la Bourse, 75002 Paris
Pour la présente édition : REVUE BANQUE ÉDITION – 18, rue La Fayette, 75009 – www.revue-banque.fr – 2016
Diffusé par les Éditions d’Organisation – 1, rue Thénard – 75240 Paris Cedex 05
Nous rappelons donc que toute reproduction, partielle ou totale, de la présente publication est interdite sans autorisation de l’auteur, de son éditeur ou du Centre français d’exploitation du droit
de copie (CFC, 20, rue des Grands Augustins – 75006 Paris). Conformément aux dispositions du Code de la propriété intellectuelle.
SOUS LA DIRECTION DE JEAN-HERVÉ LORENZI ET JOËLLE DURIEUX
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Axe 4 : Saisir les opportunités de l’économie > DIP 22 : Accompagner la conduite
collaborative qui s’offrent aux banques.................. 69 du changement à l’ère digitale........................... 101
> Focus : L’économie autonome et la banque......... 71 > DIP 23 : Innover avec les collaborateurs
> DIP 16 : Identifier les produits et services grâce à l’innovation participative........................ 104
bancaires utiles à l’économie de partage............. 72 > DIP 24 : Valoriser le capital immatériel et la data :
> Contexte 7 : Intégrer un nouvel espace collaboratif : un enjeu-clé de la transformation numérique..... 105
la blockchain et les nouveaux protocoles,
une rupture technologique et de nouvelles PARTIE 2 : RÉUSSIR LA CO-ÉVOLUTION
opportunités pour la banque................................ 74 BANQUES — FINTECH.............................................................107
> DIP 17 : Initier une rupture pour la banque via la 1. La complémentarité entre la banque et les
blockchain et les nouveaux protocoles................. 76 nouveaux acteurs.............................................. 108
> Focus : La blockchain, la finance libérée ............. 78 2. Quels sont les meilleurs modes de collaboration
> Interview : La perspective d’IBM au sujet de la entre banques et fintech ?................................. 109
blockchain........................................................... 80 3. Collaboration banque & fintech : verbatims....... 114
Axe 5 : L’appréciation des risques et la 4. Moderniser et ouvrir le SI bancaire :
réglementation....................................................... 81 une obligation pour fonctionner en écosystème.120
> DIP 18 : Mettre en place le guichet unique 5. Définir les facteurs-clés de succès pour les RH.. 121
réglementaire pour les fintech.............................. 84
> Utiliser les innovations managériales et les
> DIP 19 : Utiliser un scoring non conventionnel..... 85 nouvelles collaborations.................................... 121
> Contexte 8 : Mesurer les risques liés aux > Faire évoluer la relation employeur/employé
innovations et aux évolutions réglementaires........ 86 en associant les syndicats et les Instances
Axe 6 : Saisir l’opportunité du digital pour les Représentatives du Personnel............................ 123
collaborateurs........................................................ 93 > Interview : Luc Mathieu, Secrétaire Général de
> Contexte 9 : La nécessaire transformation de la Fédération Banques et Assurances (CFDT)..... 125
la banque est plus culturelle et humaine que Conclusion............................................................ 127
technologique...................................................... 94
> La banque de demain vue
> Contexte 10 : La transformation digitale du par des non banquiers....................................... 128
secteur bancaire et la place du collaborateur....... 94
Glossaire.............................................................. 129
> DIP 20 : Développer l’image employeur et
les outils digitaux de sourcing.............................. 95 Répertoire d’entreprises........................................ 131
> Focus : L’avenir du recrutement, Remerciements..................................................... 189
le sourcing digitalisé............................................ 97 Bibliographie........................................................ 192
> Contexte 11 : Créer avec le digital un nouveau
rapport de l’homme au travail.............................. 98
> DIP 21 : Faire de la Qualité de Vie au Travail un
levier d’engagement des collaborateurs............... 99
> Contexte 12 : Utiliser le digital et les outils
transverses de management.............................. 100
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Ce Livre Blanc a été réalisé avec le soutien de
La Préfecture de Paris et d’Île-de-France
9
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
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01 49 64 11 01
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Introduction de chacun. Les acteurs bancaires historiques
disposent des ressources et de l’expertise, humaines
Jean-Hervé Lorenzi, et technologiques, acquises au fil des années de
Président, Pôle FINANCE INNOVATION services offerts à leurs clients. Les nouveaux entrants
révèlent quant à eux les nouveaux usages des clients
en répondant précisément à leurs attentes en matière
d’offres et d’interaction.
Alors que les technologies arrivent à maturité et que
les comportements des clients se sont profondément
La complémentarité de ces deux types d’acteurs
modifiés, la rupture numérique semble aujourd’hui
servira la modernisation de l’industrie bancaire. C’est
définitivement installée. Les nouvelles tendances
cette mission de partage et de cohésion que s’est
de consommation dans les multiples franges de
donné le Pôle FINANCE INNOVATION. En organisant
l’économie réelle se retrouvent désormais dans le
la rencontre entre ces parties prenantes, FINANCE
secteur bancaire avec une rapidité et une profondeur
INNOVATION ouvre la voie à la création de nouveaux
inattendues.
services et de nouvelles collaborations, apportant
toujours plus de valeur au consommateur final. Cet
Face au bouleversement numérique, la question n’est
écosystème d’innovation, propice à l’émergence de
plus de mesurer l’impact de la transformation, mais
nouvelles solutions, construit la transformation digitale
bien de prendre part à cette révolution, de devenir
de l’intermédiation bancaire.
acteur des changements induits par le digital et de
tirer profit des opportunités qu’elle offre au secteur
Témoin de ce mouvement, l’essor des regtech à travers
bancaire.
le monde illustre le phénomène de complémentarité
des acteurs. Ce sous-segment des fintech relatif aux
Au cœur des nouveaux usages, l’avènement des
« régulation technologies » témoigne des nouveaux
services « sur-mesure » dans tous les pans de
services proposés par des start-ups aux acteurs
l’économie représente un challenge majeur pour les
historiques, facilitant leur adaptation aux nouvelles
acteurs bancaires historiques. De plus en plus adaptés
contraintes règlementaires (KYC, ALM, etc.), grâce aux
aux moments de vie des consommateurs, les services
technologies et usages dont elles ont la clé.
bancaires deviennent personnalisés et contextualisés,
bâtissant les bases de nouveaux modèles prédictifs
La refonte des modèles existants passe également
et prescriptifs. Dans cette même dynamique,
par la transformation interne des acteurs historiques.
les interactions entre les consommateurs et les
De nouveaux modèles culturels, organisationnels et
fournisseurs de services bancaires deviennent de plus
managériaux sont à imaginer, tester et intégrer dans
en plus flexibles, modulables et riches en valeur.
les institutions bancaires. À l’image du parcours client
mis au centre de la relation bancaire, le parcours
Ancrées à ces nouveaux comportements, les
collaborateur, en particulier celui du conseiller,
nouvelles technologies façonnent les usages des
s’installe au cœur des organisations.
consommateurs. À travers les assistants virtuels
intelligents, l’intelligence artificielle crée de nouveaux
En proposant des Domaines d’Innovation Prioritaires
moyens de communication avec les utilisateurs. Le Big
pour l’industrie bancaire, les acteurs réunis autour du
Data permet d’anticiper leurs besoins tandis que la
Pôle FINANCE INNOVATION dessinent les chemins de
blockchain les rassure en sécurisant les échanges.
la transformation numérique. Ce faisant, ils identifient
les opportunités et lèvent les barrières permettant
À l’image des mutations réalisées dans d’autres
d’actionner les leviers du changement. En inspirant
industries, la clé du succès de la transformation
de nouvelles innovations, ce Livre Blanc vous invite à
digitale des acteurs bancaires, traditionnels et
plonger au cœur de la transformation digitale de la
nouveaux entrants, repose sur l’addition des forces
banque et à construire l’industrie bancaire de demain.
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Gouvernance du Pôle FINANCE INNOVATION
Président : Jean-Hervé LORENZI
Albert OLLIVIER
SUJET TRANSVERSAL : FINANCEMENT DES PME
CDC
Arnaud de BRESSON
SUJET TRANSVERSAL : INTERNATIONAL
PARIS EUROPLACE
*Ronan LE MOAL, Directeur Général de Crédit Mutuel Arkéa, a succedé à Alain PAPIASSE en septembre 2016.
FINANCE INNOVATION, Pôle de compétitivité mondial, Comptant notamment sur un réseau de 350 membres
mène depuis sa création par l’État en juillet 2007 adhérents, FINANCE INNOVATION facilite les échanges
des actions concrètes pour inciter et faciliter le entre toutes les parties prenantes de l’écosystème
développement de projets innovants et de recherche financier en animant des groupes de travail dans la
à forte valeur ajoutée dans le secteur financier. Plus banque, l’assurance, la gestion d’actifs, les métiers du
de 380 projets associant grandes entreprises, PME et chiffre et du conseil, l’immobilier ou encore la finance
académiques ont ainsi été accompagnés et labellisés. durable.
12
Comité de Pilotage du Livre Blanc
Pilotage général
Joëlle DURIEUX, Directrice générale, FINANCE INNOVATION
Jérôme RAGUÉNÈS, Responsable de la coordination du numérique, FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE
Nicolas FERREIRA, Secrétaire général, FINANCE INNOVATION
José BAEZ, Chargé de mission – Filières Banque & Immobilier, FINANCE INNOVATION
Animation et rédaction principale
Thierry REGNAULT DE MONTGON, Associé Stratégie & Opérations FSI, DELOITTE
Animation et coordination principale
Dany DUBRAY, Head of Sales, CROSSING-TECH
Comité de pilotage des groupes de travail
GROUPES DE TRAVAIL PILOTES CO-PILOTES
Raphaël KRIVINE Muriel BARNEOUD
Client
Directeur SOON, AXA BANQUE Présidente, DOCAPOST
Nicolas NAMIAS Émmanuel METHIVIER
Chaîne de valeur
Directeur de la Stratégie, NATIXIS CEO, CRÉDIT AGRICOLE STORE
Didier MOATÉ Françoise COLAITIS
Technologie / Innovation /
Directeur Général Adjoint - Banque Directeur général adjoint, Pôle de
Écosystème
et Réseau, LE GROUPE LA POSTE Compétitivité CAP DIGITAL
François-Xavier MALCORPI
Gilles-Émmanuel BERNARD
Organisation / Management RH Directeur de Business Line
Président, Cercle LAB
Finance, ALTRAN
Pour les besoins du Livre Blanc, quatre groupes de > La favorisation de l’émergence des technologies
travail ont été dédiés à autant de thématiques : innovantes : la confiance et la sécurité au cœur
> Le renouvellement de l’expérience client : évolution de l’écosystème bancaire,
des usages et des comportements du client, > L’évolution des organisations, des compétences
> La simplification du parcours client : nouveaux et de l’accompagnement du changement.
acteurs et partenariats,
Autres pilotes
Christophe ANGOULVANT, Associé Senior, ROLAND BERGER
Jérôme COLIN, Principal, ROLAND BERGER
Bertrand COZZAROLO, Co-head Strategy, Digital, Client relationship, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
Philippe DENIS, Chief Digital Officer, BNP Paribas Securities Services
Philippe LEMOINE, Président du Forum d’Action Modernités, Président de la FING
Olivier MERIC, CEO, o.méric conseil, membre AMADEUS EXECUTIVE
Fabien MONSALLIER, Directeur de l’Innovation de LA BANQUE POSTALE et du Réseau LA POSTE
Maxime PECH DE PLUVIEL, Directeur de Projet, NATIXIS
Pierre RUHLMANN, Head of Retail Banking and Wealth Management, HSBC France
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Préambule
rendent leur collaboration aisée et fructueuse. Certes,
elles peuvent être également en concurrence sur certaines
clientèles, mais si dans ce cas la fintech a mis en place
Joëlle Durieux, une offre et un modèle économique gagnant, les exemples
Directrice générale, FINANCE INNOVATION abondent de partenariats pouvant aller jusqu’au rachat…
Thierry Regnault de Montgon,
Associé Stratégie & Opérations FSI, DELOITTE À l’évidence, les banques sont pour les fintech des
partenaires naturels. C’est en tissant des liens avec elles
que les fintech peuvent accélérer leur développement, à
La voix du client se « digitalise », car aujourd’hui, celui- commencer par l’accès à des réseaux de distribution très
ci veut une expérience omnicanal, fluide et sans rupture. ramifiés, susceptibles de faciliter la distribution de leurs
Souhaitant optimiser son achat (« acheter malin »), il se produits et solutions. De même, les banques disposent
renseigne sur les blogs et les forums où il compare les d’une expertise précieuse et peuvent faire bénéficier de
offres disponibles. Aussi, quand il appelle son conseiller ou leur effet d’échelle : budgets d’achats importants, accès au
le rencontre, le client est déjà informé et dans un état de financement et coût marginal faible des actifs industriels.
décision avancé, prêt à passer à l’acte.
Et si les disrupteurs, les « Uber » de toutes catégories que
Le client reste cependant très attaché à la relation humaine souhaitent être certaines fintech étaient au fond porteurs
et veut du conseil, de l’authenticité et de la transparence. d’une bonne nouvelle : n’y a-t-il pas encore pour les
Adepte des pratiques collaboratives, il est à la recherche de banques des espaces à conquérir en matière de satisfaction
sens dans sa consommation et n’aura aucun état d’âme à et d’expérience client ?
désintermédier les banques, même s’il apprécie la sécurité
qu’elles lui apportent et continue à placer sa confiance en Alors, pourquoi pas la co-évolution plutôt que la
elles. En conclusion, le client souhaite toujours la proximité confrontation ?
relationnelle qui conjugue dorénavant proximité physique et
proximité virtuelle. Le Pôle de Compétitivité Mondial FINANCE INNOVATION,
le seul dédié à l’industrie financière parmi les 71 pôles
Cette dernière impacte de plus en plus les réseaux labellisés par l’État entre 2005 et 2008, soutient cette
bancaires : 17 % des clients se rendent plus d’une fois par approche. À travers ce Livre Blanc, il veut donner une visibilité
mois à leur guichet alors qu’ils étaient 62 % il y a encore particulière en France, en Europe et à l’international à la
cinq ans1. Les clients viennent essentiellement en agence dynamique et au potentiel d’innovation du secteur bancaire
pour le conseil, mais le trafic via les call centers, le tchat et français et des acteurs capables d’apporter une forte valeur
Twitter augmente de 5 % par an. ajoutée, tant technologique que financière, pour créer de la
croissance et de l’emploi.
Les réseaux dématérialisent également leur fonctionnement
interne : dématérialisation des opérations, vidéoconférences Décidé en avril 2015 par le Pôle dans le cadre de sa filière
avec des experts distants, outils nomades de conseillers qui stratégique Banque et avec le soutien de la Fédération
peuvent simuler et faire souscrire partout, en et hors agence. Bancaire Française, ce premier Livre Blanc de la filière a
Pendant ce temps, les fintech investissent tout ou partie de réuni plus d’une centaine d’acteurs éminents et divers de
la chaîne de valeur avec une expérience client renouvelée. la banque, directeurs de la stratégie, des réseaux Retail,
de l’innovation et des métiers pour réfléchir ensemble à la
Certaines voix évoquent la crainte d’une « ubérisation » banque de demain en capitalisant sur les expériences en
des banques provoquée par les GAFA2 ou la blockchain cours dans les différents groupes bancaires et en croisant
(20 Mds € par an d’ici à 2025 selon BBVA), mais plutôt leurs regards sur les nouvelles attentes et besoins des
que d’opposer acteurs historiques et nouvelles structures consommateurs à l’aune de la transformation digitale.
innovantes, les banques et les fintech n’ont-elles pas au
contraire tout à gagner de leur proximité ? Les banques Ce Livre Blanc se veut à la fois :
sont souvent clientes de fintech ou de fournisseurs, sur > Une synthèse de l’ensemble des évolutions de la banque
des périmètres parfaitement définis et avec des rôles qui pour les 10 prochaines années,
> Un aperçu de tous les champs des possibles qui, sous
l’impact des fintech et de la R&D bancaire, peuvent
1. FBF, sondage Ifop (Institut Français d’Opinion Publique) 2013.
2. GOOGLE, APPLE, FACEBOOK, AMAZON. rapidement devenir autant de réalités.
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La banque se positionne résolument comme un leader LA CIBLE
en matière d’intermédiation financière, de nombreuses
innovations émergeant aujourd’hui grâce à un investissement Ce Livre Blanc a vocation d’être diffusé dans l’industrie
en R&D et des dispositifs internes tournés vers l’innovation financière et les autres secteurs de l’économie, en France et
(incubateurs, structures dédiées, expérimentations, dans le monde, afin d’identifier les meilleures technologies
nouvelles fonctions, veille....). et les idées innovantes et de lancer de nouveaux projets
collaboratifs. Il s’adresse à tous ceux qui sont concernés et
Le Livre Blanc illustre la volonté de fournir à toute la intéressés par la transformation digitale du secteur bancaire
profession et à son écosystème une véritable vision et financier :
prospective de la banque de demain fédérant autour de > Professionnels,
la transformation digitale en cours dans le secteur tous > Chefs d’entreprises,
les acteurs concernés : groupes bancaires, fintech, start- > Jeunes, pour mieux les orienter vers les métiers porteurs
up, partenaires, décideurs, chercheurs, experts métier, de la banque,
spécialistes et, bien sûr, les salariés. > Universités, pour découvrir et susciter des vocations, créer
de nouveaux Masters (premier Master fintech créé au
LA DÉMARCHE Pôle Léonard de Vinci), parrainer de nouveaux clusters
financiers sur tout le territoire, participer à des centres de
> Un Comité de Pilotage composé de 23 membres : des recherche universitaires (Paris-Ouest Nanterre)...
cadres issus de la banque, un représentant du Pôle de
Compétitivité Cap Digital, des dirigeants d’autres secteurs
industriels et des personnalités du monde de l’économie
et des systèmes d’information,
> 110 contributeurs, plus de 200 participants et 35 réunions
à travers 4 groupes de travail pendant toute une année
> Des débats francs, des conversations animées dans un
cadre libre et ouvert,
> Une réflexion largement nourrie par le « pitch » de fintech
en début de chaque réunion, pour découvrir les nouveaux
besoins du marché et de nouvelles façons d’être agile
pour y répondre,
> 35 fintech présentées et accompagnées avec éthique
et bienveillance par le Pôle pour une première
expérimentation dans les groupes bancaires,
> Un lancement d’appels à projets sur tout le territoire
français, basés sur 24 Domaines d’Innovation Prioritaires
(DIP) identifiés et décrits dans ce Livre Blanc, afin de faire
remonter des projets portés par des start-ups, fintech,
TPE, PME, ETI, grands groupes et chercheurs, labos et
universités pour encourager des projets d’innovation
collaboratifs, labelliser les meilleurs et accompagner la
croissance de ces projets en France et à l’international.
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Les points clés
QUESTION 2 : PEUT-ON RENOUVELER L’EXPÉRIENCE
CLIENT PAR « L’EMPOWERMENT1 » ?
> DIP 1 : Faire évoluer conjointement les standards de Les plateformes de gestionnaires de finances personnelles
place et les systèmes informatiques pour développer des ou PFM4 pourraient évoluer vers des Assistants Bancaires
nouveaux services et usages bancaires en temps réel, Virtuels (ABV) fournissant au client un service personnalisé et
> DIP 2 : Accélérer la réponse au client, grâce aux nouvelles convivial via une interface de conversation en langage naturel.
offres et outils mis à la disposition du conseiller
augmenté, > DIP 11 : Entrer dans l’ère de l’assistant bancaire virtuel
> DIP 3 : Développer une vision augmentée du conseiller en 2016.
par un système d’agrégation de place de toutes les
données patrimoniales. Les TPE-PME pourraient bâtir des dossiers de scoring
qu’elles défendraient auprès de leurs partenaires bancaires,
La banque peut également adapter son offre pour répondre améliorant ainsi leurs conditions tarifaires et de crédit.
à certains besoins de ses clients comme le crowdfunding ou
le crowdlending pour lesquels il existe des offres alternatives. > DIP 12 : Améliorer l’image de la PME auprès des
De même, le réseau de distribution peut faire l’objet de banquiers par l’auto-notation.
réflexion (succès du Compte-Nickel chez les buralistes).
1. Empowerment : prise de pouvoir et autonomisation de chacun (ici du
> DIP 4 : Conquérir de nouvelles valeurs ajoutées en client).
associant de nouveaux acteurs, 2. Selfcare : également appelé e-support, est communément utilisé en
> DIP 5 : Intégrer la finance comportementale dans le KYC France pour désigner une interface d’aide et de support pour les utili-
sateurs d’un produit ou d’un service.
digitalisé. 3. Quartz, Algorithms will manage trillions of dollars in a few years—
thanks to millennials, http://qz.com/571832, December 11, 2015.
4. Personal Finance Management : se réfère à un logiciel qui permet aux
utilisateurs de gérer leur argent.
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QUESTION 3 : QUELLE CONFIANCE ET QUELLE En matière d’évaluation des risques, thème au cœur de
SÉCURITÉ DANS LES BANQUES À L’HEURE DU l’activité bancaire, le scoring connaît une révolution par
NUMÉRIQUE ? l’utilisation des données non conventionnelles (consommation
des smartphones, utilisation des réseaux sociaux…).
Avec son smartphone, le client a désormais sa banque en
poche. Acteur de sa propre cybersécurité, il a cependant > DIP 18 : Mettre en place le Guichet Unique Réglementaire
peu conscience des risques. Le secteur bancaire est à la pour les fintech,
pointe de l’innovation dans ce domaine, mais les fintech > DIP 19 : Utiliser un scoring non conventionnel
disposent d’une large marge de progression pour compléter (comportements des clients…).
les solutions existantes. La biométrie vocale concernera
ainsi fin 2016 en France des centaines de milliers de clients QUESTION 6 : LE DIGITAL, UNE OPPORTUNITÉ
(partenariat La Banque Postale - LCL via la solution Talk to ÉGALEMENT POUR LES COLLABORATEURS ?
Pay). Les dispositifs de reconnaissance vocale et faciale
pourraient également être adaptés à la blockchain. Si le sourcing et le recrutement via les nouveaux outils
représentent un gisement clé d’améliorations et de
> DIP 13 : Innover pour prévenir les cyber-risques du gains pour les banques, les bouleversements dus à la
consommateur de services financiers, transformation digitale peuvent provoquer une dégradation
> DIP 14 : Tirer parti des avancées de la biométrie, de la Qualité de Vie au Travail (QVT). Des méthodologies
> DIP 15 : Développer la confiance par plus de transparence comme l’IBET (Indicateur de Bien-Être au Travail), le
et des certifications. GPS (Global People Survey) ou la RSE (Responsabilité
Sociale des Entreprises) peuvent la mesurer. Par ailleurs,
QUESTION 4 : QUELLES OPPORTUNITÉS POUR LES le coaching apparaît adapté à l’accompagnement de la
BANQUES DANS L’ÉCONOMIE COLLABORATIVE ? transformation tandis que l’innovation collaborative est une
source clé de l’implication des salariés. Enfin, la question
Que ce soit dans les crédits et les placements, l’économie du budget d’investissement à allouer à l’Innovation et à la
collaborative recoupe une grande partie des activités de la transformation peut être résolue en partie par la valorisation
banque de détail pour les particuliers, TPE et entreprises. Pour du capital immatériel.
ces dernières, elle touche aussi le financement du besoin
en fonds de roulement et le leasing et investira bientôt le > DIP 20 : Développer l’image employeur et les outils
financement et les placements interentreprises. Via la digitaux de sourcing,
blockchain, l’économie collaborative commence à investir > DIP 21 : Faire de la Qualité de Vie au Travail un levier
également les banques de financement et d’investissement : d’engagement des collaborateurs,
> DIP 22 : Accompagner la conduite du changement à l’ère
> DIP 16 : Identifier les produits et services bancaires qui digitale,
pourraient être utiles à l’économie de partage, > DIP 23 : Innover avec les collaborateurs, grâce à
> DIP 17 : Initier une rupture pour la banque via les l’innovation participative,
blockchain et les nouveaux protocoles. > DIP 24 : Valoriser le capital immatériel et la data : un
enjeu-clé de la transformation numérique.
QUESTION 5 : LA RÉGLEMENTATION EST-ELLE UN
OBSTACLE POUR LES BANQUES OU UN STIMULANT
POUR L’INNOVATION ET EN TOUT CAS UNE GARANTIE
POUR LES CLIENTS ?
Un Guichet Unique Réglementaire pour les fintech, regroupant
l’ensemble des acteurs de la réglementation (ACPR1,
AMF2…) pourrait accélérer les délais de changement de
réglementation (à noter qu’au cours de la rédaction du Livre
Blanc, une initiative a été menée dans ce sens par l’ACPR et
l’AMF pour accueillir et réguler les projets innovants).
17
2. Les conditions de réussite de la 3. LES COLLABORATEURS ET LES ORGANISATIONS
SYNDICALES
co-évolution banques — fintech
3.1 Innovations managériales et nouvelles collaborations
Ces 24 DIP évoquent les pistes d’innovation que peuvent
Tous les niveaux de management sont fortement engagés
emprunter conjointement banques et fintech, mais les
dans la transformation digitale, a fortiori s’il faut inclure
expériences récentes montrent que les conditions de succès
des cultures différentes comme celles des fintech. Ces
du leur co-évolution sont déterminées par trois facteurs :
compétences portent notamment sur :
> Le coaching individuel et collectif pour faire progresser les
1. LES MODES DE COLLABORATION ET LA
collaborateurs et éviter le top-down,
« GOUVERNANCE » DES RELATIONS BANQUES
> Des capacités à faire émerger des innovations collaboratives
ET FINTECH
pour stimuler l’engagement des collaborateurs et à
développer le réflexe de reconnaître et de faire reconnaître
Pour cette thématique essentielle, une quinzaine de
les succès des collaborateurs.
dirigeants de banques et une trentaine de fintech ont été
interrogés sur leur expérience de projets communs, en cours
Ces nouvelles compétences portent également sur une
ou aboutis. Notamment, un questionnaire en ligne auquel
« acculturation » au digital et à l’innovation, c’est-à-dire
ont répondu 30 fintech donne un aperçu de la perception
être en mesure de développer des réflexes de créativité,
par ces dernières de leurs collaborations avec les banques
d’ouverture, de pensée globale au-delà de son périmètre et
et fournit des pistes pour les faciliter que le Livre Blanc met
de rapidité de décision.
ici à disposition.
3.2 Quel positionnement pour les syndicats ?
2. L’ÉVOLUTION DES SI AFIN DE CRÉER
Un certain nombre de syndicats ont d’ores et déjà défini
UN VÉRITABLE ÉCOSYSTÈME
leur vision du digital. Elle prend notamment en compte les
conditions de travail spécifiques aux réseaux physiques
Les objectifs de fluidité et de simplicité de l’expérience
des banques vs banques digitales, au télétravail et à la
client, les contraintes du selfcare enrichi, l’intégration de
vidéoconférence. Cette vision précise les séparations à
solutions d’agrégateurs ou de robo-advisors ou, à l’inverse, la
opérer entre vie privée et vie professionnelle. Elle prend en
fourniture de services par les banques aux fintech, mettent,
compte également les attentes des nouvelles générations
pour ne citer que ces exemples, une grande pression sur
et notamment une difficulté à se projeter dans l’avenir ou à
l’évolution des SI bancaires.
intégrer le projet de la banque. Les Instances Représentatives
du Personnel (IRP) et les syndicats étudient l’évolution
Deux types d’options s’ouvrent donc aux banques :
digitale dans des pays à tradition syndicale différente, en
particulier l’Allemagne.
> Décloisonner les SI et les faire évoluer vers des
technologies plus adaptées (serveur Hadoop pour le Big
Data, Open architecture, API1…) ;
> À l’inverse, positionner des surcouches logicielles ou
des solutions data sur des SI en silo qui faciliteront une
meilleure expérience client sans toucher aux systèmes
existants (des fintech, SSII ou éditeurs ont adopté cette
approche : Docxa, Selligent, Adobe, Axway…).
18
19
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
Partie 1
Six axes stratégiques pour
24 domaines d’innovation prioritaire
Six axes d’innovation ont été identifiés lors des travaux L’accompagnement de ces activités s’illustre dans les
collectifs d’analyse autour des problématiques d’intérêt activités de promotion des six Filières du Pôle FINANCE
général de l’écosystème bancaire. Ils fixent le cadre d’un INNOVATION (labélisations, évènements et animation de
débat ouvert sur les propositions des DIP pour le secteur l’écosystème financier de la place de Paris en France et à
bancaire. l’International...).
Conseils Empowerment
et offres client
digitalisées
Confiance, Économie
sécurité collaborative
et data
Risques et Les
réglementation collaborateurs
21
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
Le service digital
qui révolutionne
le conseil patrimonial
acteurs et aux offres > Maxime PECH DE PLUVIEL, Directeur de Projet, NATIXIS
Co-rédacteurs :
> Olivier ARROUA, Associé, SELENIS
> Fabrice BENAUT, CIO Big Data, IFR MONITORING
> Patrice BERNARD, Consultant, CONIX
> Élisabeth BOUTTAZ, Distribution transformation manager
> Patrick BUCQUET, Directeur Associé, CHAPPUIS HALDER
> Laurette CHÂTEAU, Social Media & Data Marketing Linguiste,
SEMANTIWEB, WEBEDIA
> Stéphane CHAUVIN, CEO, MYDATABALL
> Thierry COLLARDEAU, Directeur des Paiements,
LA BANQUE POSTALE
> Ilaria DALLA POZZA, Marketing Professor, IPAG BUSINESS SCHOOL
> Henri DEBRUYNE, CEO, MEDI
> David DESTEMBERG, Directeur Général, Findynamics
> Anne DUMAS DE VAULX, Retail Digital Lead, HSBC FRANCE
> Yves EONNET, CEO, TAGATTITUDE
> Alexandra GAILLIARD, Senior Manager, HEADLINK PARTNERS
> Éric GARO, Responsable de veille concurrentielle, HSBC FRANCE
> Jonathan GUÉNIOT, Managing Director, DOCXA SOFTWARE
> Gilbert HABERMANN, Consultant Gestion Privée, GH CONSEIL
> Doryane HUBER, Regulatory and Strategy Manager –
Innovative Payments, BNP PARIBAS
> Jean-Michel LACOMBE, Director Business Development, YOUPAYTO
> Ronan LE MOAL, Directeur Général, CREDIT MUTUEL ARKEA
> Jeremy LEY, Cofondateur, SPARKUP
> Esther MALKA, Business Development Manager, AXWAY
> Stéphane NOUY, Managing Director Europe, MONEYTHOR
> Michel REVEST, Directeur recherche et développment, COVEA
> Tiphaine SALTINI, CEO, NEURODECISION
> Lionel TEXIER, Managing Director, RISK & ANALYSIS
> Patrick VIGNON, Senior Consultant, CSC
> Pierre VILLEROY DE GALHAU, Directeur de la stratégie,
BOURSORAMA
> Houari YAHIA, Product Manager, ELCIMAI FINANCIAL SOFTWARE
23
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Contexte 1 : Les attentes pour acquise par la clientèle. Les centres d’appels aux plages
horaires étendues, généralisés dans les années 90, ne suffisent
des clients sur les besoins plus. Les canaux à distance pour consulter ses comptes,
de la banque au quotidien s’informer sur les produits et réaliser des opérations, des plus
simples aux plus complexes, disponibles 24 h/24 et 7 j/7, se
« J’aime ma banque ». Avec cette accroche publicitaire, sont imposés dans les interactions entre les banques et leurs
Fortuneo banque prenait en 2012 le contre-pied des codes clients et sont sources de satisfaction. C’est pour le client, la
habituels de la communication bancaire. Cette déclaration banque « comme je veux, où je veux et quand je peux ». Le
d’amour — de celles que l’on réserve habituellement à son consommateur, connecté en permanence grâce à son mobile,
boulanger favori — traduisait l’ambition de la banque en attend toujours plus d’interactivité et une plus grande simplicité
ligne de se démarquer des acteurs traditionnels et — déjà — d’accès et d’utilisation des services bancaires. Ses référentiels
la volonté de proposer un nouveau parcours client en misant sont les réseaux sociaux, Facebook en tête.
sur l’accessibilité des services, la simplicité de l’offre et la
transparence et la compétitivité des tarifs. La banque se Une banque accessible, c’est aussi une banque qui comprend
voulait un commerce comme un autre où ouvrir un compte ses clients. Ceux-ci attendent que leur banque anticipe leurs
courant en ligne devenait aussi simple que commander un besoins, leur apporte des solutions simples, leur tienne un
bouquet de fleurs. Les pure players de la banque en ligne discours transparent et les fasse monter en compétences.
ne sont plus les seuls à explorer des voies nouvelles pour La bonne banque, c’est celle qui propose au bon client le
mieux répondre aux attentes de leurs clients. Dans une bon service au bon moment et au juste prix. Ce qui résonne
société en transformation rapide sous l’effet des évolutions comme une évidence suppose en amont une réelle maîtrise
technologiques et numériques, les banques doivent en effet de l’information client pour cerner et segmenter la clientèle
revoir leur modèle économique pour conserver leur statut puis développer des offres réellement personnalisées. Les
de partenaire de confiance. clients attendent également davantage de leurs conseillers
et de leurs agences. Le tout numérique ne saurait remettre
Elles doivent par ailleurs faire face à des contraintes en cause l’utilité de la banque physique. Le conseiller
réglementaires qui n’ont jamais été aussi fortes, à une baisse rassure : son relationnel et ses compétences techniques, de
continue de leurs marges et à l’émergence de nouveaux plus en plus sollicitées, doivent apporter une réelle valeur
acteurs qui viennent empiéter sur leur traditionnelle chaîne ajoutée dans une optique de transparence, de pédagogie
de valeur : établissements de paiement, plateformes de et de coaching. Les agences, même si elles sont moins
crowdfunding, opérateurs de téléphonie… Agiles, plus fréquentées, conservent leur utilité en termes de proximité et
en phase avec les mutations sociétales, ces nouveaux d’ancrage territorial : elles doivent devenir de véritables lieux
acteurs se montrent audacieux et innovants lorsqu’il s’agit de vie et d’échanges, des commerces à part entière offrant
d’optimiser l’expérience client. Les banques se trouvent des services à la fois bancaires et extra-bancaires. L’agence
dans l’obligation de repenser le parcours Client qui doit être bancaire n’a en effet de sens que si la promesse de valeur
plus simple, plus mobile et plus personnalisé. « La banque faite au client est supérieure à celle qu’il trouvera sur Internet.
statique et captive n’est plus, vive la banque choisie et
challengée », pointait une récente étude du cabinet Bearing Les banques doivent donc pouvoir s’appuyer sur un écosystème
Point. Mieux informés, les clients se montrent plus exigeants relationnel équilibré en misant sur une complémentarité entre
et attendent davantage de leur banque. L’équilibre des canaux physiques et numériques pour offrir une expérience
pouvoirs penche clairement en leur faveur et, concurrence globale aux clients, avec des services bancaires de base qui
oblige, leur fidélité se gagne, se mérite… laissent une grande place à l’autonomie, un conseil bancaire
humain servi par des outils numériques de qualité, et, enfin,
L’ère de la distribution de produits et services bancaires des offres toujours plus personnalisées.
est révolue. Les banquiers doivent désormais privilégier le
« coaching financier » en plaçant le client au cœur de toutes TENDANCES CLIENTS EN TOILE DE FOND
les initiatives, en associant banque physique et banque digitale DE L’INNOVATION : VERBATIMS
et en offrant un panel de services à forte valeur ajoutée.
Préalable incontournable, la banque d’aujourd’hui doit être Les innovations pullulent, les start-ups se multiplient, les
accessible. Ce principe intègre plusieurs dimensions et sous- tweets et retweets annonçant chaque jour de nouvelles
tend entre autres la flexibilité des canaux de contact, une révolutions se succèdent… Nous surréagissons en per-
bonne compréhension mutuelle et des facilités au quotidien. manence aux annonces, études ou déclarations d’experts
La banque, accessible dans l’espace et le temps, est tenue qui pensent avoir détecté de nouveaux comportements,
24
Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
attentes ou usages des consommateurs alors qu’il est tou- 10) La simplicité / L’authenticité / La transparence : « Je
jours difficile d’identifier les tendances durables. Essayons, veux comprendre, je me méfie des notes en bas de
en toute subjectivité, de synthétiser vingt d’entre elles qui page, si j’ai un doute sur une offre, je regarde les com-
semblent résilientes… mentaires des internautes ou interroge ma communau-
té ». « Je me méfie de la pub ».
1) Le « mobile et l’Internet des Objets (IOT1) first » : « J’utilise 11) La personnalisation : « Je sais que les entreprises ont
de plus en plus mon smartphone dans ma vie quotidienne, beaucoup de données sur moi. J’attends de leur part
pour réserver un taxi, embarquer dans un avion, m’infor- d’être reconnu, d’avoir des offres, des produits, des ser-
mer, lire, jouer, échanger avec mes amis sur les réseaux vices qui me conviennent ».
sociaux, vérifier une recette de cuisine… et interagir avec 12) La sécurité des transactions, des données : « Je suis
ma banque ! », « Je pense que pour mes paiements, mon conscient des risques nouveaux générés par internet
smartphone remplacera mon portefeuille d’ici 2020 ! ». (phishing,…) et je connais des gens qui ont été victimes
2) L’omnicanal : « Je souhaite que les informations et tran- de piratage. Ma banque doit être ultra-sécurisée ! » « Je
sactions de ma banque soient accessibles, quel que soit veux bien payer avec un smartphone, mais je ne veux
le point de contact (agence, mobile, tablette, bureau pas que mes infos soient révélées et il faut que mes
d’ordinateur, GAB…). Je veux du « sans couture ». infos personnelles soient cryptées ».
3) Le rapport au temps : « Je souhaite gagner du temps… 13) La fidélité / L’infidélité / Les offres éphémères : « Je sou-
Plus c’est simple et rapide, mieux c’est ! Je souhaite en haite être récompensé pour ma fidélité à une marque ». « En
revanche prendre du temps pour m’occuper de moi, de même temps, je peux être infidèle et changer de fournisseur
mes proches, me faire plaisir ». « J’apprécie d’avoir les si je ne suis pas satisfait. Dans ce cas, je souhaite que ma
infos en temps réel (retard de train, news, notifications mobilité entre les deux fournisseurs soit facilitée ». « Pour
Facebook…), d’avoir des « hubs » de services… ». certains usages, j’attends des offres sans engagement ».
4) Le « power user » : « Je prends le pouvoir pour gérer 14) La recherche de sens : « Je me méfie des institutions ».
moi-même en ligne ». « Je n’ai rien contre le profit et la recherche de renta-
5) Le conseil : « Je souhaite avoir confiance en mon conseil- bilité, mais autant que ma banque fasse des choses
ler, quelqu’un d’honnête et de passionné. Je souhaite une utiles ». « Je fais attention à la provenance, à la compo-
aide / assistante pour les objectifs importants de ma vie ». sition des produits ou à leur impact environnemental ».
« Je souhaite que mon interlocuteur en sache plus que ce 15) Le design / Le beau / Le bien-être / Le bonheur :
que je peux trouver par moi-même sur internet ». « J’apprécie le design, la mode, je suis sensible aux
6) La force de la multitude et des réseaux sociaux : « Je beaux objets qui me mettent de bonne humeur ».
m’appuie sur l’avis des internautes et mobinautes pour 16) La vidéo / Le streaming / moins d’écrits : « J’utilise de
me faire une opinion ». « Je suis prêt à participer à une plus en plus les médias en streaming. Je lis de moins
class action ». en moins (« too long to read ») ».
7) La pratique collaborative et la désintermédiation : 17) Le gaming : « Je joue de plus en plus à des jeux sur mes
« Pourquoi ne pas passer directement par internet pour devices (appareils numériques), à la maison, dans les
emprunter ou prêter ? » ; « … pour partager sa voiture, transports… seul ou en réseau ».
son appartement ou son frigo ». « Je préfère m’appuyer 18) Le local/gobal : « Je privilégie les produits locaux, la
sur la communauté de mes amis et relations que sur proximité »… « Et en même temps, j’aime voyager. En
des institutions ».« Cela ne sert à rien de posséder une gastronomie, je recherche des produits exotiques ».
voiture… ce qui compte, c’est de pouvoir se déplacer 19) Ma maison : « Je peux y faire de plus en plus de choses
comme on veut ». sans sortir : me faire livrer des repas, télétravailler, ache-
8) Le boom du e-commerce : « Je m’informe sur les produits ter en ligne… ». « Je m’intéresse à la maison connectée
et achète davantage en ligne, j’ai moins besoin de me et aux possibilités offertes par les capteurs qui peuvent
déplacer. Je me décide rapidement sur internet grâce aux alerter sur des problèmes d’eau, d’électricité ou les al-
offres de « frais de port et/ou retours gratuits ». lées et venues chez moi ».
9) La recherche du meilleur prix / de l’achat malin : « Je 20) Ma santé : « Je suis de plus en plus sensible aux
suis attentif aux prix et je cherche à faire des achats questions d’environnement ». « Je mange de plus en
malins ». « Je suis dans l’attente de codes promo pour plus bio et responsable ». « Je m’intéresse aux applis
faire mes achats ». santé ou de bien-être pour rester en bonne santé plus
longtemps ». « Dans l’avenir, les nouvelles technologies
1. IOT : Internet of Things / Internet des Objets : réseau reliant entre eux pourront améliorer les caractéristiques physiques et
des objets physiques et/ou virtuels et échangeant des données. mentales des êtres humains ».
25
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Contexte 2 : La banque 100 % vérifier leur exécution en temps réel. Pour autant, pour les
autres activités de la banque de détail (paiement, compte
temps réel courant, épargne et crédit), le temps réel n’est pas encore un
standard. Il implique une mise à niveau du socle technique,
L’IMMÉDIATETÉ, NOUVELLE VALEUR DE L’ÉCONOMIE
des processus industriels et de l’approche marketing :
Le temps réel est aujourd’hui un standard de l’expérience
> Entrée en relation et enrôlement aux produits et services
client et s’accompagne d’une simplification de l’accès au
Le temps réel permet de simplifier la relation avec les
service. Avec Uber, il est possible de commander et suivre
clients, notamment dans une logique action-réaction : une
en temps réel son chauffeur et payer est tellement simple
demande client reçoit une réponse immédiate (crédit par
qu’il n’y a rien à faire.
exemple). Mais la réglementation, notamment KYC (Know
Your Customer), s’impose alors avec force : comment
La gestion de budget ne peut faire sens que si elle est
concilier la recherche de souplesse relationnelle avec
en temps réel et les conseils pour mieux gérer son argent
le volume des informations à obtenir du client ? Des
doivent s’appuyer sur une analyse temps réel des dépenses.
expérimentations ont déjà été lancées par les banques,
Cependant, le temps réel ne se limite pas qu’aux usages déjà
par exemple la possibilité de scanner ses papiers d’identité
existants. Il peut permettre aussi d’en créer de nouveaux,
depuis son smartphone pour les envoyer immédiatement
par exemple sur la gestion de la famille. Bluebird permet
par courrier électronique au centre de back-office qui va
ainsi une gestion par « poche » pour chaque membre de la
ouvrir le compte.
famille qui ne peut dépenser que ce qu’il a de disponible.
Avec PayPal, un parent voulant alimenter le compte d’un
> Décisionnel et contractualisation
adolescent qui a un besoin immédiat de capacités de
L’évaluation du risque client est un sujet majeur, en plus du
paiement le fait en temps réel. Deux personnes utilisant
KYC. Cependant, plusieurs expérimentations basées sur le
Lydia pourront se transférer de l’argent immédiatement.
Big Data visent à « profiler » les clients sur la base d’analyse
de données publiques, permettant d’évaluer en temps réel
LES MÉTIERS BANCAIRES, DOUBLEMENT CONCERNÉS
le risque client, en s’appuyant par exemple sur les données
PAR L’IMMÉDIATETÉ ET LE TEMPS RÉEL
des réseaux sociaux (Lenddo aux États-Unis). Cette pratique
se développe fortement dans l’assurance pour évaluer le
Tiers de confiance et pivots de l’intermédiation entre
risque client.
commerçants et consommateurs, les acteurs bancaires
doivent proposer des solutions transactionnelles
Par contre, pour des clients déjà connus, il pourrait
innovantes et sécurisées pour accélérer la migration vers
être possible de demander en temps réel un crédit
l’économie du temps réel, notamment dans les métiers du
consommation, dans une logique de déblocage de ligne de
paiement (acceptation, acquisition, transaction, clearing et
crédit. La gestion des plafonds CB en temps réel, comme le
settlement).
proposent déjà les banques, permet au client de gérer ses
dépenses en fonction de ses besoins.
Première activité concernée, le transfert d’argent
international a vu l’émergence de nombreuses solutions
> Suivi des clients et reporting d’activité
alternatives aux réseaux bancaires, jouant sur le transfert
Au-delà de l’enrôlement aux services bancaires et de la
quasi instantané qui s’accompagne d’une réduction forte
réalisation des transactions en elles-mêmes, le temps réel
des frais de transferts liés à la simplification du service. Aux
impose de compresser les processus de middle et back-
États-Unis, 10 % des transferts internationaux sont gérés
office. Comment imaginer qu’une transaction se fasse de
par les banques, le solde étant le fait des nouveaux entrants,
manière instantanée et qu’il faille attendre plusieurs heures,
proposant des e-wallets (e-money), souvent associés à des
voire plusieurs jours, pour qu’une réclamation liée à ce
opérateurs télécoms qui peuvent proposer une solution de
processus soit prise en compte et traitée, surtout si elle est
distribution et de points physiques pour déposer/collecter
déposée via une interface digitale en temps réel ?
l’argent transféré.
26
Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
La demande des clients porte enfin sur la mise à disposition 4. Un enjeu de prise en charge client renforcée : Le temps
de reportings d’activité en temps réel, que ce soit un grand réel nécessite une profonde adaptation des back-offices
facturier souhaitant suivre ses rejets par mode paiement ou bancaires pour garantir l’accompagnement permanent
un client particulier souhaitant consulter, sur une interface des clients qui sont susceptibles désormais de réaliser
agile, l’état de ses contrats et des mouvements sur son des opérations transactionnelles en tout lieu et à tout
compte dans une démarche renforcée de selfcare. moment. Les comportements des clients vont donc
changer aussi. Par exemple, il est possible d’annuler un
En conclusion, quatre enjeux majeurs pour la mutation des virement, car il est rarement exécuté immédiatement.
activités bancaires au temps réel peuvent être identifiés : Comment assister le client dans le cadre du temps
réel ? De même, la disparition de plus en plus fréquente
1. Un enjeu de sécurité et de traçabilité de toutes les de l’acte de paiement dans le parcours d’achat du
opérations : Il existe une nécessaire contrepartie sécuritaire client facilitera cette appropriation, par exemple avec
aux processus bancaires en temps réel. Pour répondre à l’activation automatique des moyens de paiement en
l’exigence d’immédiateté, plutôt que de lever ou simplifier temps réel via les boots installés sur le smartphone du
certains contrôles trop consommateurs de temps, le Big Data client dans le cadre d’un parcours d’achat de bout en
et le machine learning1 peuvent permettre d’automatiser bout sur Internet.
certains contrôles et donc de limiter les interventions
manuelles, ce qui réduit les temps de traitement.
2. Un enjeu d’universalité et d’interopérabilité des services
en temps réel : La demande de temps réel est une réalité
croissante pour les clients, mais la recherche d’universalité
et de simplicité dans les opérations de banque est aussi
pour eux une constante. La multiplication de services
innovants, basés sur certains cas d’usage particuliers du
temps réel et reposant sur des technologies propriétaires,
développées à chaque fois de façon ad hoc, nuirait à
l’universalité. Prenons encore une fois l’exemple des
paiements : même si le client de nouvelle génération
souhaite « consommer » la banque comme il a appris
à changer d’opérateur de téléphonie ou d’assureur en
quelques clics, il ne peut envisager de se doter d’une
multitude d’applications de paiement en temps réel
fournies par des opérateurs divers et variés.
3. Un enjeu d’investissement IT : Les « core banking systems2 »
existants ne sont pas adaptés pour fonctionner en temps
réel. Cela suppose de revoir complètement l’architecture IT
pour un système plus ouvert vers l’extérieur avec des API
permettant de se connecter sur de nouveaux services. Mais
une banque ne peut pas changer seule, car elle dépend aussi
de l’environnement de place (clearing house, infrastructure
carte, régulateur, etc.). Tirée par la blockchain, Swift investit
fortement dans une évolution technologique permettant de
gérer le temps réel (ou tout au moins similaire).
27
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
DIP 1 : Faire évoluer conjointement La répartition des tâches reste à organiser entre les acteurs
pour garantir la transition rapide et la plus large aux activités
les standards de place et les bancaires en temps réel :
systèmes informatiques pour > Les banques : distribution au plus grand nombre et
développer de nouveaux services sécurité des opérations ?
et usages bancaires en temps réel > Les opérateurs industriels : processing des transactions
et mise à niveau réglementaire ?
LE TEMPS RÉEL, UNE NÉCESSITÉ POUR LES MÉTIERS > Les nouveaux prestataires réglementés : intégration
BANCAIRES marketing et technologique ?
28
Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
DIP 2 : Accélérer la réponse au Les innovations ci-dessous, non exhaustives et portant sur
le cycle de vente et sur la facilitation des actes de gestion,
client grâce aux nouvelles offres permettraient d’aller plus loin :
et outils mis à la disposition du
conseiller augmenté LES OUTILS EXISTANTS À PROMOUVOIR
Face à toutes ces évolutions lourdes des clients, de leurs > Des outils d’aide en ligne
usages, des réseaux et des écosystèmes, le conseiller, Pour les 80 000 collaborateurs d’Orange et leurs 37
en agence ou en ligne, se transforme. Quelles sont les applications différentes en moyenne, la fintech Knowmore
innovations qui, dans le cycle de vente et les actes de traite 80 % des questions posées avec une dizaine de
gestion hors vente, lui permettront d’être un « conseiller bulles d’information placées aux bons endroits dans les
augmenté » ? écrans, soit un véritable GPS dans le maquis des fenêtres.
29
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
SÉLECTIONNER ET FORMER LES EXPERTS Toutefois, la priorité devra être donnée aux clients à
haute valeur ajoutée pour les mettre en relation avec
Cela passe notamment par un sourcing à base de vidéos leur conseiller et/ou expert de référence. Ce choix sera
de présentation et de gaming, de questionnaires de dicté par les ressources disponibles en entreprise et le
compétences en ligne (cf. DIP 20 sur l’initiative d’Accor) ou positionnement choisi par l’entreprise (low cost, haut de
par la formation continue s’appuyant sur des MOOC1. gamme, etc..).
30
Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
ACCOMPAGNER L’ÉVOLUTION DES RÉSEAUX Les entrevues qualitatives menées auprès d’environ
EN ASSOCIANT PROXIMITÉS RÉELLE ET VIRTUELLE 60 répondants montrent que, contrairement aux idées
préconçues, la génération Y a toujours besoin de contact
Depuis plusieurs années, face aux changements de humain pour la recherche d’information ou l’achat. Elle
comportements des clients dans l’usage de leurs services n’est pas influencée par les médias sociaux pour l’achat
bancaires, les banques modernisent leurs points de vente de produits de services complexes, tels que des polices
pour redonner du sens et de la valeur ajoutée aux agences. d’assurance. Une grande majorité des répondants a
Celles-ci connaissent en effet une baisse progressive de d’ailleurs déclaré qu’ils dépendaient fortement de leurs
leur fréquentation, phénomène souligné par toutes les parents dans leur processus de décision et avaient besoin
études, et la tendance devrait s’accélérer… Les projections d’interagir avec un vendeur ou entrer en contact avec la
internes de certains réseaux prévoient une chute de 30 % société par téléphone.
de la fréquentation à l’horizon 2017.
D’après l’étude, le besoin d’une interaction avec le
Dans un business-model traditionnel, l’agence a toujours conseiller reste essentiel pour le client. Le digital n’a pas
représenté, à travers sa proximité physique, un gage de éliminé le besoin d’échanges et de relations humaines, car,
confiance et une capacité d’agir au niveau du territoire. De comme un répondant le souligne, « le contact en face à
plus, la notion de conseiller attitré, désigné par la banque à face me rassure ». Selon Frédéric Oudéa, directeur général
un client et connu de lui, est très développée en France. Cette de la Société Générale, « L’agence de demain va conserver
forte personnalisation pourrait être remise en cause dans la un rôle essentiel, mais ces formats vont évoluer. Elle doit
banque de demain, mais pour autant, les clients souhaitent-ils être l’étendard de notre marque et répondre davantage
ne plus rencontrer des conseillers ? Certes non ! Les clients, aux besoins de conseil et d’expertise des clients dans les
ayant gratuitement accès à des informations et des services moments clés de la vie2 ».
bancaires en ligne fiables et à des avis d’experts sur Internet,
sont aujourd’hui plus exigeants sur la qualité de l’accueil et Toutefois, se déplacer en agence est considéré par la plupart
l’expertise des conseillers financiers qu’ils rencontrent. Par d’entre eux comme une contrainte et une perte de temps,
ailleurs, ils souhaitent communiquer à distance avec leur même si l’expertise du conseiller est reconnue. D’après un
conseiller via des outils comme l’e-mail, mais aussi le tchat, répondant, « Mon temps est limité ; l’expertise du personnel
la visioconférence ou les réseaux sociaux (Twitter, Facebook…). au téléphone est la même qu’en boutique », de même que
« le personnel en agence est compétent, mais la même
Les établissements bancaires s’interrogent depuis plusieurs qualité et compétence peuvent être retrouvées auprès du
années : comment positionner les agences face au digital ? Les personnel par téléphone ou qui répond aux e-mails ».
compagnies doivent-elles choisir entre continuer à préserver le
contact humain ou passer au tout numérique ? Pour répondre Selon l’étude, les conseillers devront donc intégrer des
à cette question, le groupe de recherche en marketing de la outils de gestion de la relation à distance comme le tchat,
Bancassurance de l’IPAG Business School a mené une étude1 la messagerie instantanée et les réseaux sociaux et gérer
pour comprendre comment les agences de la banque et de non seulement l’accueil des clients en agence, mais aussi
l’assurance pourraient évoluer dans les années à venir. Les une proximité virtuelle dont le client est demandeur.
résultats de l’étude démontrent clairement la centralité et
l’importance du contact humain dans la relation client, mais
avec une nouvelle redéfinition du concept de proximité.
1. http://presse.ipag.fr/communique/54332/Selon-l-Etude-de-l-IPAG-
La-digitalisation-du-contact-humain-sera-essentiel-pour-clients-
banques-assurances. 2. Le Figaro.fr – vendredi 2 octobre 2015.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
PASSER DES RÉSEAUX D’AGENCES « PYRAMIDAUX » Demain, les agences s’intégreront mieux dans le système
AUX RÉSEAUX « COLLABORATIFS » multicanal qui est en train de se mettre en place aujourd’hui
et où les agents seront appelés à interagir avec les clients à
Les modalités de contacts sont en train de changer, mais travers une approche multimédia via les outils de relation à
le besoin de la relation humaine reste très fort. Cela laisse distance et les réseaux sociaux. Certaines sociétés, comme
la place à de nouvelles méthodes d’optimisation des l’assureur AXA, apprennent à leurs agents à ouvrir un
ressources et de nouvelles formes d’agences… Plusieurs compte LinkedIn et à l’utiliser pour faire de la prospection
possibilités s’ouvrent, notamment pour les sociétés de commerciale. Les outils digitaux et les réseaux sociaux
services financiers : la solution sera dictée par le modèle pourront également permettre de toucher de nouvelles
économique, le positionnement de l’entreprise, les cibles et segments du marché. Certains réseaux comme
ressources disponibles et à mettre en place et la structure BNP Paribas ont ainsi annoncé qu’ils allaient se réorganiser
de l’entreprise qui permet plus ou moins de flexibilité. Par en supprimant les portefeuilles clients et en s’orientant vers
exemple, ING Direct, avec ses ING Direct Cafés à New York une organisation par expertise.
puis dans plusieurs pays dont la France, avait montré une
voie : comme leur nom l’indique, le café y était servi au Ces évolutions visuelles, architecturales et organisationnelles,
client... Aux USA, la banque régionale UMPQUA avait été la ouvrent tout un champ des possibles pour les banques, les
première à imaginer un nouveau design de concept store asset managers travaillant avec des conseillers de gestion
local intégrant les nouvelles technologies (écrans, etc.). de patrimoine, les éditeurs de logiciels, les fintech et les
consultants, qu’ils soient généralistes ou spécialistes…
De nouveaux outils et de nouvelles méthodes de travail
optimisant les ressources humaines en contact avec les
prospects et clients sont à inventer.
1. Investir n°2163.
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Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
DIP 3 : Développer une vision collective pour notre écosystème, permettant à la fois aux
agrégateurs de la place de grandir et au système bancaire
augmentée du conseiller par un de se renforcer.Les banques ont réfléchi à l’évolution de
système d’agrégation de place de leur modèle fondé sur les agences physiques et d’outils
toutes les données patrimoniales transactionnels à distance, en parallèle au modèle de
Brick & Mortar et sur leur relation avec les particuliers.
Après les tentatives d’Intuit et de Microsoft dans les Les directives sur les Marchés d’Instruments Financiers,
années 90 (Quicken et Money), l’agrégation de données MIF1 aujourd’hui et MIF2 dès janvier 2017, rajoutent
bancaires a vraiment commencé à se développer il y a près des contraintes supplémentaires en matière de conseil
de 10 ans sur le marché américain avec l’émergence du en investissements aux particuliers, exigeant notamment
mode SaaS (Mint). Les particuliers ont ainsi pu accéder à que les entreprises d’investissement se renseignent sur
une vision exhaustive de leurs différents comptes bancaires la situation financière de leurs clients, en particulier sur
tandis que les plateformes de service ont joué le rôle de leur capacité à subir des pertes, la source et l’importance
courtiers en permettant la renégociation de crédit ou en de leur patrimoine, leurs objectifs d’investissement et leur
proposant un meilleur rendement à l’épargne. C’est sur tolérance au risque. Cette contrainte peut devenir une
ce modèle que des sociétés françaises proposent depuis force, d’autant que les études montrent que le client est
bientôt cinq ans des services, à l’origine en BtoC, à la attaché à la relation personnelle avec un conseiller pour
clientèle des particuliers (Fiduceo racheté par Boursorama la gestion de son patrimoine.
Banque, Linxo, Bankin et Budget Insight).
Ces services d’agrégations auront alors deux fonctions
Ces services correspondent à un réel besoin : en moyenne, principales :
chaque foyer français déclare travailler avec 2,01 > La gestion budgétaire au quotidien,
établissements financiers, hors épargne salariale et hors > Le conseil patrimonial.
complémentaire retraite1. Plus le ménage est fortuné, plus
le nombre de partenaires financiers est important (3,3 Les agrégateurs pourraient continuer à offrir des services
établissements si le patrimoine financier est supérieur à en BtoC, mais sur des données diffusées avec le double
750 000 €). accord de la banque et du client, et ce sans accéder à des
extranets sur lesquels on trouve des fonctions d’arbitrage
Au niveau européen, la révision de la Directive sur les et de virement. Les banques, agrégateurs et autres fintech
Services de Paiement (DSP2) entérine l’existence des (robo-advisors) pourraient travailler en commun pour
nouveaux acteurs et leur impose un cadre réglementaire. proposer des services de conseil en capitalisant sur la
Pour opérer, ceux-ci devront obtenir un agrément de qualité et la complétude des données patrimoniales.
« prestataire de services d’accès aux comptes » auprès
du régulateur bancaire (l’ACPR en France). Cette directive Cette ouverture qui offre au particulier une vision
offre donc la possibilité à ces nouveaux acteurs d’accéder instantanée et panoramique de tous ses avoirs préfigure
aux comptes bancaires des clients afin de leur offrir des peut-être un nouveau modèle bancaire dans lequel les
services d’agrégation d’informations (vue synoptique de fonctions de distribution et de production sont distinctes et
tous les comptes bancaires d’un client multi-bancarisé) ou où l’architecture ouverte est la règle.
des services de paiements. Selon des processus sécurisés
à élaborer et avec le consentement de leurs clients, les Ces nouveaux services supposent une gestion intelligente
banques pourront donner accès aux informations des de la donnée client pour apporter un conseil pertinent
comptes. L’Autorité Bancaire Européenne publiera en 2017 selon le profil du client. Que ce dernier communique ou
des orientations techniques sur ces questions. non l’intégralité de ses données patrimoniales, il faudrait
mettre en œuvre une analyse « macro » qui permettrait une
À l’instar des banques, les prestataires de paiement segmentation de premier niveau des clients pour orienter
pourront proposer des services de virement automatique efficacement les services proposés. Par ailleurs, lorsque le
entre comptes ou d’épargne automatique : de simples client est déjà en relation avec l’intermédiaire proposant
outils de visualisation, ils pourront ainsi devenir de le portail, il est impératif que les données du CRM soient
véritables distributeurs de services bancaires. Cette prérenseignées dans l’espace du client et que cette
nouvelle concurrence peut se transformer en force segmentation (données structurées à forte valeur ajoutée)
l’alimente en retour.
1. Enquête Patrimoine INSEE.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
1. compliance : conformité.
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Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
PROFESSIONNELS
À RETENIR SEGMENTS USAGES CANAUX
Projets en création > Temps réels > Banque
Les banques et les fintech trouvent de nouvelles valeurs > Auto-entrepreneurs > Moyens de paiement > Internet
> Entrepreneurs > Prêts & financements > Chambre de commerce
ajoutées en proposant une expérience client nouvelle sur > Freelance > Séparation d’actifs > Associations
professionnelles,
des usages connus (possibilité de paiement sur le réseau organismes consulaires
Twitter avec la solution S-money de BPCE ou SEPAmail) en > Tiers prescripteurs
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Enrichir le rôle du conseiller bancaire face aux nouveaux acteurs et aux offres digitalisées
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Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
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Axe 2 : Renouveler
l’expérience client
grâce à l’empowerment
CONTRIBUTEURS
Pilotes : Co-rédacteurs :
> Muriel BARNEOUD, Présidente, DOCAPOST > Yazid ALLAL, Head of Digital Factory, BNP PARIBAS IP
> Raphaël KRIVINE, Directeur SOON, AXA BANQUE > Élisabeth BOUTTAZ, Distribution transformation manager
> Emmanuel MÉTHIVIER, CEO, CRÉDIT AGRICOLE STORE > Céline BROGNAUX, Head of Open Innovation,
> Nicolas NAMIAS, Directeur de la Stratégie, NATIXIS SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
> Maxime PECH DE PLUVIEL, Directeur de Projet, NATIXIS > Guillaume BRUYAS, Business Development Manager,
TATA CONSULTANCY SERVICES
Coordinateurs des thèmes: > Vincent CASTAGNET, Expert transformation numérique
> Kevin LOURD, COO, WALNUT ALGORITHMS > Laurette CHÂTEAU, Social Media & Data Marketing
> Gael MULLER, Directeur Général, FANVOICE Linguiste, SEMANTIWEB, WEBEDIA
> Brice PINEAU, Co-Président, HARVEST > Stéphane CHAUVIN, CEO, MYDATABALL
> Rémi VÉCINA, Partner Digital & Finance, CSC > Amaury D’AVIAU DE TERNAY, Associé-Directeur stratégie
> Thierry REGNAULT DE MONTGON, Digitale, ASATYS PARTNER
Associé Stratégie & Opérations FSI, DELOITTE > Laurent DE BERNÈDE, Directeur Général, CREDIT.FR
> Stéphanie DO VAN TUAN, Responsable Innovation et
Transformation digitale, CRÉDIT AGRICOLE
> Anne DUMAS DE VAULX, Retail Digital Lead, HSBC FRANCE
> Alexandra GAILLIARD, Senior Manager, HEADLINK PARTNERS
> Éric GARO, Responsable de veille concurrentielle, HSBC FRANCE
> Thierry GROUES, Senior Manager, EY FINANCIAL SERVICES
> Pascal GUENIOT, Président, P2G CONSEIL
> Jonathan GUÉNIOT, Managing Director, DOCXA SOFTWARE
> Gilbert HABERMANN, Consultant Gestion Privée, GH CONSEIL
> Doryane HUBER, Regulatory and Strategy Manager -
Innovative Payments, BNP PARIBAS
> Daniel KAPLAN, Délégué général, FING
> Vincent LAPADU-HARGUES, Senior Consultant, ALTRAN
> Thanh LONG HUYNH, President, QUANTCUBE TECHNOLOGIE
> Maurice NDIAYE, Partner, SYNOMIA
> Stéphane NOUY, Managing Director Europe, MONEYTHOR
> Patrice PASQUIER, Associate Director, UP2US CONSULTING
> Michel REVEST, Directeur recherche et développement, COVEA
> Patrick SENICOURT, Président, NOTA-PME
> LAURENT SIMONET, Directeur UX et Ergonomie, SQLI GROUP
> Xavier SIMONIN, Associé Conseil, SOPRA STERIA
> Jean-Luc STRAUSS, Secretary of the Club Innovation
Banque Finance Assurance, ALTRAN
> Patrick VIGNON, Senior Consultant, CSC
> Pierre VILLEROY DE GALHAU, Directeur de la stratégie,
BOURSORAMA
39
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Contexte 3 : Le « self data » Que pourrait signifier le self data pour les banques ?
D’abord, la possibilité de proposer, outre le relevé
ou partager le pouvoir des bancaire intelligent décrit plus haut, de nouveaux services,
données avec les clients notamment en matière d’assurance en intervenant plus
aisément en prévention. De nouveaux métiers pourraient
Imaginez que chaque ligne de votre relevé bancaire se apparaître que les acteurs financiers seraient sans doute
mette à vivre d’un clic qui vous amène vers… légitimes à exercer : « quart de confiance », mandataire de
… votre facture EDF ou un autre service qui vous permettra consommateurs chargés d’explorer le marché en réponse à
de payer moins à la prochaine échéance... un besoin complexe ou encore fournisseur de la plateforme
… la liste de vos achats du week-end et à une application de stockage et d’administration des données, comme un
qui en calcule la valeur nutritionnelle... coffre-fort que l’on s’engage à protéger sans jamais savoir
… la confirmation d’une de vos commandes en ligne... ce qu’il contient.
… le dernier lieu où vous avez retiré des espèces...
… votre feuille de paie numérique... Bien sûr, partager les données et le pouvoir avec son
... etc. client entraîne toujours des risques. Passons sur les
risques techniques, plus simples à gérer quand chaque
Pourtant, votre banque n’a pas connaissance de toutes ces utilisateur dispose de son propre espace que lorsque le
informations, d’autant que le relevé que vous avez sous les yeux rassemblement de millions de fichiers en un seul point
réunit les opérations réalisées dans les deux banques où vous crée une cible tentante. D’un point de vue juridique, la CNIL
et celui ou celle qui partage votre vie possédez vos comptes. (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés)
voit dans le self data une forme d’exercice du droit d’accès
Pour rendre ce scénario possible, il a fallu réunir des données et de rectification, voire de préfiguration d’une pratique
de toutes origines et les mettre ensuite en relation. Pour cela du droit émergent à la portabilité. Son risque principal
et sans mettre quelqu’un, même aussi honorable qu’une est d’ordre commercial, mais ne devrait pas effrayer les
banque, en capacité de tout savoir de vous, il n’y a qu’un seul entreprises : le client pourra se servir des données qui lui
endroit : chez vous (ou dans votre cloud personnel). ont été transmises pour comparer des offres et choisir le
service innovant qu’il désire.
Nous appelons « self data » cette faculté donnée à chacun de
réunir chez lui ses données personnelles et de les exploiter Un monde de clients informés et outillés sera peut-être plus
à ses fins et sous son contrôle. D’autres en Europe et en concurrentiel qu’aujourd’hui, mais il s’agira surtout d’une
Amérique l’appellent VRM (Vendor Relationship Management, concurrence plus saine qui ne profitera pas uniquement à
réciproque client du CRM), PIMS (Personal Information quelques grands agrégateurs de données. D’une manière
Management Systems) ou Midata (du nom du programme paradoxale, en réduisant l’incompréhension que tous les
gouvernemental britannique). En France, le projet MesInfos1, consommateurs expriment aujourd’hui devant la complexité
auquel participent plusieurs grandes banques et assurances, des offres, des tarifs et des canaux, le self data ouvre la voie
en explore très concrètement le potentiel. à un renouveau de la relation client, une relation équilibrée
à parité d’informations et de capacités.
La raison d’être du self data tient en trois mots :
> La confiance, parce qu’une économie fondée sur les
données ne pourra pas se développer si les entreprises ne
partagent pas le pouvoir des données avec les individus,
> La relation, parce que le partage des données avec
les individus est sans doute la seule chance pour les
entreprises de ne pas céder leurs relations avec leurs
clients à de nouveaux « infomédiaires »,
> Le potentiel, parce que chacun d’entre nous dispose
aujourd’hui, dans sa poche, des capacités informatiques
de traiter ses propres données, ce qui découvre un
véritable continent d’innovation.
1. http://mesinfos.fing.org/
40
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
Contexte 4 : Donner davantage marques, il n’est reste pas moins un levier de participation
important ! Les mécaniques « ludiques » sont des leviers
de pouvoir au client puissants à intégrer dans la démarche.
> L’animation : si de nombreuses plateformes communautaires
« L’empowerment est l’octroi de davantage de pouvoir
misent sur l’autonomie des communautés « autogérées »,
aux individus ou aux groupes pour agir sur les conditions
le consommateur veut sentir que son implication sert à
sociales, économiques, politiques ou écologiques qu’ils
quelque chose. Il faut donc à minima animer la discussion,
subissent » (Wikipedia). Ce mouvement de fond, qui
creuser les sujets qui le méritent, favoriser le rebond, etc.
touche chacun et repose sur l’autonomisation et la
L’implication d’un gestionnaire de communauté est une
responsabilisation des individus et des groupes, se vérifie-
option à envisager sérieusement.
t-il dans la banque ? L’empowerment du consommateur
> Les étapes : découper les projets participatifs en plusieurs
est apparu il y a une quinzaine d’années dans le secteur
phases est souvent une bonne approche (« Design
du voyage (moteurs de recherche, devis en direct en ligne)
Thinking »). Il est parfois nécessaire de solliciter plusieurs
puis du tourisme (recherches d’hôtels, comparateurs, avis,
panels différents pour obtenir les bonnes réponses à un
recommandations). À présent, c’est la banque qui est
problème complexe (des consommateurs pour un insight,
exposée. « Mon banquier, c’est moi », clame le « powerful
des marketeurs pour une « reco », des prospects pour
client » de BforBank.
éclairer un choix…).
Aujourd’hui, le client trouve chez les fintech des applications
Une dimension clé de l’empowerment est la possibilité
indépendantes qui sont autant d’outils d’empowerment. La
donnée aux clients de co-innover avec la banque sur de
start-up Fluo donne ainsi plus de pouvoir au consommateur.
nouveaux produits et de nouveaux services.
En quelques clics, l’application fournit un diagnostic des
cartes bancaires de l’utilisateur qui lui indique comment
il est couvert et mettant en avant les points essentiels.
Cette approche pourrait orienter le consommateur vers des
produits « de poche » complémentaires, facturés par un
tiers.
41
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
DIP 6 : Innover avec les clients la meilleure. Certains challenges peuvent impliquer des
panels réduits, mais ultra-experts sur des sujets clés, via
et ses écosystèmes des plateformes comme innocentive1.
> Appel à idées/coopétition : Le gagnant de la dotation
La banque peut donner à ses clients et aux écosystèmes
mise en jeu n’est pas ici le contributeur avec la meilleure
auquel elle participe le pouvoir de la transformer par l’Open
idée, mais le participant le plus impliqué. Des acteurs de
Innovation :
l’assurance ont commencé à exploiter cette démarche (cf.
initiative Direct Assurance avec Youdrive sur www.fanvoice.
> Clients et non-clients (fans),
com. Des initiatives de banques sont en préparation sur la
> Partenaires et experts,
même plateforme).
> Fournisseurs,
> Écoles et universités,
> Laboratoires de recherche,
CRÉER DES PLATEFORMES « PARTICIPATIVES »
> Start-ups,
PÉRENNES
> Collectivités publiques,
> Concurrents ou acteurs d’autres secteurs,
Les banques ont mis en place des services de tchat avec des
> Ses ressources internes : les salariés de la banque, même
conseillers disponibles tous les jours et à des horaires très
issus de différents départements et niveaux hiérarchiques.
flexibles, notamment pour régler d’éventuels problèmes de
satisfaction. Pour éviter le côté réactif de telles démarches,
UTILISER LES CAMPAGNES PARTICIPATIVES
place à la co-création sur des plateformes pérennes !
ÉVÉNEMENTIELLES
Si la plupart des clients sociétaires des banques mutualistes
La plupart des banques ont démarré leur démarche
et coopératives doivent être présents aux assemblées
d’innovation participative « publique » sous un angle
générales physiques pour se faire entendre, certains
événementiel pour recueillir des retours d’expérience grâce
s’expriment déjà via les outils numériques prévus à cet effet
à quelques outils principaux.
pour « pousser une idée », voire la soumettre au vote de
leurs pairs. À titre d’exemple, le Crédit Agricole s’est lancé
LES OUTILS DE L’INNOVATION PARTICIPATIVE
dans cette démarche en 2016 avec la plateforme Fanvoice
pour impliquer dans son processus d’innovation des clients
> Le hackathon : Un hackathon est un événement où des
des caisses régionales et des sociétaires.
développeurs se réunissent pour faire de la programmation
informatique collaborative en un temps donné (plusieurs
1. OUVRIR UN SAV (SERVICE APRÈS-VENTE) LIVE
heures ou jours). Ce type d’évènement peut réunir des
ET RECHERCHER DES IDÉES NOUVELLES
collaborateurs, des sociétés externes, des étudiants… À
titre d’exemple, BforBank a expérimenté cette démarche
La Société Générale a ouvert le dialogue avec sa clientèle
en organisant un concours avec la start-up Studika afin
de façon innovante en répondant à ses questions en moins
d’inviter des étudiants à repenser ou imaginer de nouveaux
de 30 minutes sur le compte « @SG_etvous ». Ce dernier est
outils et services qui permettront de simplifier, d’optimiser
particulièrement apprécié par les clients à tel point qu’il est le
ou d’enrichir la banque en ligne. BNP Paribas Cardif a aussi
compte Twitter le plus suivi parmi ceux des banques françaises.
ouvert des « jam sessions ».
La réussite de ce SAV en ligne a donné lieu à la naissance
> L’appel à idées/compétition : Ce type de démarche,
d’une plateforme collaborative2 consacrée à la relation client.
plus classique et plus ouverte (crowdsourcing), invite des
internautes clients ou non à proposer des idées pour
Cet espace permet aux clients de poser en toute transparence
résoudre un problème plus ou moins complexe. On parle
des questions en ligne à des conseillers. Une autre section
aussi de crowdstorming (brainstorming de foule). À titre
plus innovante permet aux clients les plus inspirés de
d’exemple, l’Australien Commonwealth Bank fait partie de
proposer leurs idées afin d’améliorer les produits et services
ceux qui préfèrent le classique concours d’idées sur une
de la banque. Les membres sont invités à donner leurs avis,
cible nationale. Initié dans le cadre du centenaire de la
participer aux discussions en cours et même voter pour que
banque, le projet IdeaBank était ouvert à tout Australien
les idées les plus ingénieuses puissent être mises en place.
voulant poster ses idées et suggestions sur la manière
de faire évoluer et améliorer la banque. L’incentive est ici
un levier clé : 550 idées postées et 10 000 AUD$ pour 1. www.innocentive.com
2. www.sgetvous.societegenerale.fr
42
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
2. CO-CRÉER, UNE VOLONTÉ NOUVELLE AFFICHÉE Le groupe organise également des phases de « bêta-tests ».
En un an, Banque Accord a constitué une communauté de
D’autres entreprises ont pris le parti d’afficher clairement 25 000 membres dont 10 000 contributeurs actifs. LCL s’est
leur volonté de co-créer de nouveaux produits et services lancé fin 2015 dans l’aventure des « labs » de co-création
avec leurs clients. Suivant l’exemple de Decathlon et avec un dispositif annoncé via une campagne TV importante
son laboratoire de co-innovation1, des banquiers et et un site très privé avec des panels clients choisis.
des assureurs ont pris le parti de mettre directement
l’innovation participative au premier plan. L’initiative Crédit Le schéma ci-dessous présente les différents apports de ce
Agricole Store2 va dans ce sens. Le site répertorie un large type de démarche, avant et après le lancement d’un produit
catalogue d’applications mobiles bancaires innovantes ou service.
qui ont la particularité d’avoir été co-créées avec plus
de 20 000 clients de la banque. Il suffit de s’inscrire sur FAIRE PARTICIPER… MIEUX ET PLUS VITE
la plateforme pour pouvoir télécharger gratuitement les
applications. Les clients peuvent également en proposer De nombreuses start-ups offrent des solutions pour
de nouvelles et évaluer ou noter celles qui les intéressent. accélérer la démarche participative. Si les initiatives
Au total, près de 20 applications ont été co-inventées via pérennes étaient au départ des projets sur-mesure longs
le site qui enregistre environ 100 000 visites par mois et et coûteux, ils sont à présent facilités par des start-ups.
visant le million d’utilisateurs en trois ans, soit 5 % des De jeunes sociétés éditrices de logiciels SaaS permettent
clients de la banque. aux banques de se lancer plus facilement dans l’aventure
participative, en souscrivant à des logiciels « clé en main »
Le groupe Banque Accord a lui aussi lancé sa plateforme via des systèmes de licences.
de co-création baptisée « Innover avec vous » qui propose
des idées de nouveaux produits et services. Le but : tester La solution de co-création et de bêta-test Fanvoice4 a par
la proposition de valeur auprès des internautes. « Nous exemple été utilisée par AXA et le Crédit Agricole pour
sommes persuadés que le fait de penser hors du cadre lancer des sites participatifs en moins de 3 mois, grâce
et de « brainstormer » avec les consommateurs va nous à sa plateforme SaaS « clé en main ». Cette plateforme
faire avancer plus vite sur nos projets », commente Laure présente notamment l’avantage d’offrir nativement une
Bournac, Responsable du Département Innovations client technologie « smart data/analyse sémantique » permettant
d’Oney Banque Accord3. aux banques d’analyser plus facilement les centaines de
verbatims recueillis sur chaque projet collaboratif, afin de
mieux comprendre les attentes communes de leurs clients.
1. https://fr.decathloncreation.com/
2. www.creditagricolestore.fr
3. Source : http://www.ecommercemag.fr 4. www.fanvoice.com
INTELLIGENCE CLIENTS
Crédits : Fanvoice 2016 ©
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
1. www.passbrains.com.
2. https://hypermind.com.
44
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
La simplification de l’ouverture de compte passe par celui Certaines ont dès le départ intégré des produits financiers
de l’accès à la certification numérique et de certains à un ensemble de services complémentaires, eux-
éléments du KYC. Des initiatives de banques portent sur mêmes personnalisés. L’offre à destination des groupes
le déploiement d’un hub de certification (comme France (associations, entreprises, groupes informels…) de
Connect) et d’archivage de preuves d’identité, de domicile Holvi est un exemple : le client se voit offrir une palette
voire de revenus. Des avancées plus limitées portent sur des d’outils (boutique en ligne, facturation, CRM, banque,…)
outils tels que le contrôle de l’identité du prospect par le préconfigurés et personnalisés selon une série de cas
conseiller distant via l’utilisation de la vidéo du smartphone d’usage.
du prospect (banque Number 26 en Allemagne).
Aujourd’hui commencent à émerger des outils destinés
Les enjeux portent une réduction de coût de KYC et sur à personnaliser l’expérience client. Leur objectif est de
une meilleure transformation prospects/clients. Des répondre en temps réel aux stimulis de l’environnement,
fintech, mais aussi des entreprises très établies proposent de manière à proposer spontanément les services dont
aujourd’hui des solutions d’authentification. Les appels le consommateur a besoin au moment opportun. TD Bank
à projets portent sur le déploiement accéléré du hub de expérimente cette idée de « banque des moments » avec la
certification ou sur des outils plus limités. jeune pousse Flybits. Secco, start-up britannique, va plus
loin en faisant de la banque un interlocuteur (robotisé) de
Les banques ont une longue histoire dans le selfcare, prise messagerie instantanée, toujours présent pour répondre
en charge par le client d’opérations traditionnellement aux questions du client, mais aussi pour lui offrir ses
effectuées par les collaborateurs. La banque en ligne a recommandations quand l’automate le juge utile.
encore accéléré ce mouvement. Quelles peuvent être les
nouvelles pistes d’innovation en matière de selfcare ? Une néo-banque américaine, Clearbanc, a vu le jour en
octobre 2015 avec pour objectif de répondre aux besoins
Deux sources d’innovations en particulier sont étudiées ici : spécifiques des nouvelles générations, marquées par la
> Les néo-banques : cible de l’autonomie client ? crise et la remise en cause du salariat par la génération
> Les nouveaux services liés aux nouveaux usages. Y. Avec des offres simples, mais adaptées (préfinancement
des recettes, gestion financière sur mobile…), cette jeune
pousse cible un marché potentiel de près de 50 millions
d’Américains non salariés et dont le nombre est voué à
croître. En exploitant les données issues des comptes
professionnels de ses clients, elle pourrait dans un second
temps étendre son offre à d’autres services ou produits. À
quand une initiative similaire en Europe ?
46
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
LES NOUVEAUX SERVICES SELON LES NOUVEAUX > Le client devra aussi pouvoir prendre des rendez-vous (en
USAGES CLIENTS présentiel et tchat) avec des spécialistes en fonction de son type
de préoccupation. Le tchat pourra se faire en échangeant avec
Si on reprend la catégorisation des clients de l’INSEE selon le conseiller les données présentes sur le portail (omnicanal).
le niveau d’épargne financière1 et croisée avec les nouveaux
usages, il est possible de redéfinir la relation avec la GROUPE 3 : MASS AFFLUENT : 100 K€ À 1 M€
clientèle, notamment en proposant deux types de services : D’ÉPARGNE FINANCIÈRE (10 % DES MÉNAGES)
> Des services « internes » inhérents au métier et aux
expertises bancaires, Le service clients du Groupe 2, plus :
> Des services « externes » négociés avec des partenaires > Possibilité de prise de RDV avec un conseiller en patrimoine
tiers, dans une logique de place de marché. ou avec un expert, combinée avec des fonctions de tchat.
On constatera par ailleurs que nombre de ces services sont GROUPE 4 : GESTION PRIVÉE/GESTION DE
déjà proposés par les banques. FORTUNE : PLUS DE 1 M€ D’ÉPARGNE FINANCIÈRE
(MOINS DE 1 % DES MÉNAGES)
GROUPE 1 : CAPACITÉ D’ÉPARGNE FAIBLE
(30 % DES MÉNAGES) Les services clients du Groupe 3, plus :
> Ouverture via le tchat à des environnements de spécialistes :
Le service proposé devrait permettre : avocats fiscalistes, notaires, experts-comptables, spécialistes
> D’optimiser les dépenses en informant le client des des opérations de défiscalisation…
nouvelles offres d’opérateurs télécoms, énergétiques ou
d’acteurs financiers afin de réduire ses factures,
> D’alerter le client lorsque ses taux de crédit peuvent être À RETENIR
renégociés…
L’agrégation des données des clients permet d’avoir une vision
GROUPE 2 : CLIENTÈLE RETAIL : MOINS DE 100 K€ complète et de proposer des conseils adaptés au niveau
D’ÉPARGNE FINANCIÈRE (59 % DES MÉNAGES) de complexité de leur situation. Les agrégateurs actuels et
les banques peuvent ainsi évoluer vers des alertes simples
Le service clients du Groupe 1, plus : pour les clients simples jusqu’à l’élaboration de propositions
> Une analyse patrimoniale simplifiée de type « financial complexes pour les plus fortunés. Les enjeux portent sur la
planning » permettant de visualiser les « moments de vie » du conservation des clients existants, mais également sur du
client et les mesures à prendre pour en préparer les phases business supplémentaire. Les appels à projets portent sur
importantes (acquisition résidence principale, financement la création d’outils automatisés de conseil chez les banques
des études, retraite…). À partir de cette analyse : (simulations, robo-advisors, systèmes experts).
> Proposition d’allocation vers de l’épargne de
précaution et vers des produits de marché en fonction Il n’y a pas actuellement d’acteurs fintech positionnés sur ce
de l’échéance de chacun des projets, segment d’activité. On peut signaler que des sociétés comme
> Possibilité de mettre en place des outils d’allocation Linxo et Bankin’ proposent déjà ce type de service. Une société
optimisée en fonction des horizons de placement. Il comme Moneythor propose par ailleurs des API et des moteurs
sera possible d’aller jusqu’à la souscription en ligne, de règles qui permettent d’envisager des niveaux de services plus
l’innovation résidant dans l’automatisation totale ou sophistiqués sur la gestion des flux et l’exploitation marketing
partielle de ce processus. des données, Marie Quantier et Yomoni apportant eux aussi
quelques-unes des fonctionnalités permettant de construire ces
1. Si l’on s’en réfère aux enquêtes Patrimoine de l’INSEE, on constate que
« super portails ». Des éditeurs plus traditionnels positionnés sur
30 % des ménages (Groupe 1) vivent avec une capacité d’épargne à 0, le conseil patrimonial sont aussi des acteurs bien placés pour
soit parce qu’ils sont sous le seuil de pauvreté, soit parce qu’ils gagnent proposer des solutions tournées vers le client final.
trop peu pour épargner. 59 % des ménages (groupe 2) forment le gros
de la clientèle retail, majoritairement équipés de produits d’épargne
traditionnels (Livrets, Epargne Logement), 10 % restants forment la Il existe cependant une limite réglementaire au « selfcare ».
clientèle dite « Affluent » (groupe 3) qui possède entre 100 000 et 1 M€ Aujourd’hui ne peuvent être vendus au client que des
d’épargne financière, le dernier segment qui comporte 1 % des foyers est produits connus et dont le niveau de risque lui est familier.
celui de la clientèle très fortunée (groupe 4) éligible aux gestions privées
et, pour les plus riches, aux Family Offices. Comment aller au-delà ?
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
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Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Prépondérance du conseil
automatisée
ou de produire un comportement ou de proposer une
décision. La combinaison de nombreuses technologies Assistants
arrivant à maturité, la digitalisation massive des données, Autres services bancaires
automatisés et personnels
l’accroissement de la puissance des machines et la intelligents
reconnaissance contextuelle et sémantique permettent (prêt, agrégation
de comptes)
l’émergence de l’intelligence artificielle (IA).
Parmi l’ensemble des technologies d’IA, certains algorithmes Services unitaires Solutions intégrées
ont la faculté d’apprendre à agir de manière autonome pour DIPs traîtés dans cet article
achever une tâche dans un environnement en constante
évolution : Bien que créant d’immenses possibilités, la place de
> Des robots développés par Automated Insights (Syllabs l’humain reste cependant essentielle face à un robot
ou Yseop) rédigent des articles journalistiques sportifs aujourd’hui finalement très peu autonome et ne servant
ou économiques qui se basent sur des moteurs de que des tâches ou des objectifs très précis. Il n’empêche
compréhension contextuelle des données collectées, que ces bouleversements posent des questions de fond
> Une chaîne chinoise fait présenter la météo par Xiaolce, auxquelles les acteurs de l’industrie vont devoir répondre
une intelligence artificielle combinant cognitif et deep dans les années à venir :
learning et basée sur du Big Data et du cloud computing. > Quelle place attribuer aux conseillers et aux agences
dans un contexte où l’assistant virtuel deviendrait de plus
Dans l’industrie bancaire également, l’automatisation et la en plus prépondérant dans la relation clientèle ?
robotisation des différentes fonctions de la chaîne de valeur > Quel modèle économique adopter quand l’on sait que
sont en marche. La capacité d’apprentissage des machines certains robo-advisors ont divisé les prix du marché par
promet de redéfinir le contenu des services bancaires cinq aux USA1 ?
(services auto-apprenants) et la manière dont ceux-ci sont > Quelle approche juridique adopter pour encadrer ces
délivrés au client (relation client/conseiller). Ces innovations nouveaux usages et comment répartir les responsabilités
questionnent les équilibres établis et interrogent sur la place quand le conseiller virtuel prodigue de « mauvais conseils » ?
de la relation client dans la banque digitale de demain.
La limite de cette autonomie, due à l’émergence de
Dès 2008, une première génération de conseillers virtuels, les l’apprentissage profond dans les réseaux de neurones artificiels,
robo-advisors, est entrée sur le marché avec une offre de gestion vient de la difficulté de retracer le processus de décision de
d’épargne pour les particuliers. Ces services ont été précurseurs la machine (il s’agit souvent d’un pourcentage de confiance
dans la redéfinition de l’expérience utilisateur. C’était la première calculé par la machine elle-même). Or, la compréhension de la
fois que de tels services étaient proposés via une interface web. construction des intentions et des décisions de la machine doit
La technologie utilisée restait pourtant relativement simple et permettre à l’humain, d’une part, de garantir d’en conserver
ne permettait pas réellement de parler de système intelligent. le contrôle et, d’autre part, de fournir aux régulateurs et au
système judiciaire les preuves d’un bon fonctionnement.
Depuis 2015, des projets de robo-advisors à base
d’intelligence artificielle ont été lancés, notamment en 1. Wealthfront facture 0,25 % de l’encours sous gestion, contre 1-2 %
Europe à Paris et à Londres : dans les fonds traditionnels.
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Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
1. Investopedia, Robo-advisor.
2. Les Échos, septembre 2015, Épargne : la révolution FinTech.
3. banquebanquebanque, banquebanque privée, CGP (conseillers en
Gestion de Patrimoine).
4. Les Échos, juin 2015, banquebanquebanque privée : l’attaque des
« robots conseillers.
5. Interview de Nicolas Marchandise, Président d’Advize.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
L’ESSOR DES ACTEURS DU SECTEUR (profiling), selon un set de profils risque prédéfini ou bien
DES ROBO-ADVISORS une évaluation d’un budget de perte acceptable.
Il a commencé aux États-Unis en 2008 avec le lancement Les dernières avancées en intelligence artificielle,
de Betterment1. Le contexte outre-Atlantique a favorisé leur notamment en traitement du langage naturel et en
croissance, notamment en l’absence de système de retraite traitement de séries temporelles, suggèrent que de nouvelles
par répartition et avec des enjeux d’épargne forts liés aux innovations pourraient arriver sur le marché prochainement.
frais des scolarités des universités. En 2015, certains Si l’efficacité d’une telle approche venait à être prouvée,
acteurs américains ont jusqu’à 3 Mds $ d’actifs sous gestion ces modèles d’allocation plus élaborés pourraient à terme
(Wealthfront ou Betterment). À ce jour, la plupart d’entre changer la donne. Ils permettraient aux robo-advisors de se
eux ont des liens capitalistiques et/ou financiers avec distinguer par la qualité du conseil prodigué en termes de
des acteurs financiers traditionnels, banques ou caisses rendement et de gestion du risque.
d’épargne. Récemment, Blackrock a acquis le robo-advisor
FutureAdvisor pour un montant compris entre 150 M$ et Une poignée de start-up est positionnée sur ce marché.
200 M$ alors que celui-ci comptait « seulement2 » 500 M$ À Paris, QuantCube et Walnut Algorithms rassemblent
d’actifs sous gestion et que les multiples EV/AUM sont des équipes de chercheurs qui visent à développer une
plutôt de 2 %-4 % dans l’industrie de la gestion d’actifs3. technologie d’allocation de portefeuille à base d’intelligence
artificielle et de Big Data. À Hong-Kong, la start-up Aidyia
Si la digitalisation de la gestion d’épargne est une tendance est également présente sur ce segment.
lourde qui va se développer en France, le contexte français
est moins favorable à un développement rapide qu’aux
États-Unis compte tenu, notamment, de la forte appétence À RETENIR
des épargnants français pour les fonds Euros. La Suisse voit
apparaître une émergence d’acteurs BtoB ces derniers mois L’automatisation de la gestion d’épargne va dans le
à destination des institutions financières et des CGPI. sens d’une digitalisation toujours plus forte des services
bancaires. L’enjeu est de taille : selon Deloitte, ces robo-
Sur le plan réglementaire, les régulateurs nationaux (AMF) advisors captureront dès 2025 plus de 40 % de l’épargne
et européens (EBA) viennent de se saisir de cette nouvelle de la génération Y.
offre4 et tentent de comprendre si :
> Ces nouvelles approches permettent une bonne Il est donc essentiel de favoriser l’émergence de projets
compréhension des risques pris par le client final dans qui iraient dans le sens d’une plus grande automatisation
son choix d’investissement et quelles sont ses voies de de la chaîne de valeur de la gestion d’épargne ainsi que
recours (chaîne des responsabilités) ? le développement de technologies prédictives améliorant
> Ces algorithmes sont suffisamment robustes (éviter des la qualité du service rendu. Enfin, nous recommandons
pertes majeures en lien à des défaillances techniques) d’encourager des projets pour une plus grande accessibilité
et garantissent l’objectivité annoncée dans le processus de l’investissement via, par exemple, des approches
d’allocation ? ludiques ou pédagogiques.
52
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
53
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Focus : Capture, enrichissement sécurité qu’elles inspirent pour proposer des solutions de
sécurisation de ces documents (CDC Arkhinéo pour les
et exploitation des données documents et les mails). Cette offre pourrait être étendue
de mobilité à d’autres contenus du téléphone tels que les contacts
et les fichiers. Chaque élément mis au coffre-fort est
En 1992, dans Vision 2020, Stan Davis et Bill Davidson signé numériquement pour en empêcher toute lecture ou
écrivaient déjà « Quand les entreprises négligent la utilisation non autorisée.
dimension informationnelle de leur activité, qu’elles qu’en
soient les raisons, des tiers indépendants apparaissent Il s’agit de freiner les intrusions dans la vie privée, la
pour remplir ce rôle ». protection de celle-ci risquant de devenir de plus en plus
problématique face à l’omniprésence des objets connectés.
Parmi toute la galaxie actuelle des objets connectés, le
smartphone est celui qui en sait le plus sur chacun d’entre 2. Fournir des services à valeur ajoutée au client
nous, capable de nous aider à : Pour apporter des services à valeur ajoutée, les applications
> Créer volontairement beaucoup d’informations : contacts peuvent combiner des données personnelles du propriétaire
et leurs adresses, SMS, mails, tchat, posts, photos, du smartphone, des données de la banque et des sources
vidéos, etc. Open Data.
> Capter également des informations dont nous sommes
moins conscients : localisation, déplacements, De nombreuses pistes ont déjà été exploitées.
comportements… Commonwealth Bank of Australia propose une application de
> Procéder à de multiples opérations : navigation Internet, réalité augmentée présentant les transactions immobilières
paiements, transferts peer to peer, etc. grâce à de réalisées dans la rue où vous vous trouvez ou aux alentours.
nombreux protocoles de communication (voix, données, Si vous précisez certains éléments, vous obtenez également
camera, Bluetooth, NFC, Wifi, flashs, tags, etc..) le calcul de vos mensualités de remboursement…
Toutes ces informations que nous appelons ici « actifs Quelques pistes possibles :
numériques » ont une valeur inestimable pour qui sait les > La banque, qui loue leurs TPEs (terminal de paiement
exploiter. Alphabet Inc., anciennement Google, l’a bien électronique) aux commerçants et leur propose
compris qui, après avoir investi les PC, a pris position dans maintenant des sites simples à mettre en œuvre, pourrait
les smartphones et maintenant dans les Box. Pour ces deux augmenter ses flux financiers en proposant des services
derniers, l’OS Android rapatrie toutes les données vers les de type « Groupon » à ses clients. Or, en moyenne, une des
serveurs de Google. Aussi, bien que gratuit, il est largement sept grandes banques peut toucher au moins 15 % des
rentabilisé ! passants. Ce pourcentage doit s’accroître dans la réalité
du fait de la concentration géographique. Le gain est
LES NOUVELLES POSSIBILITÉS POUR LES BANQUES significatif pour la banque ainsi que pour le commerçant.
D’APPORTER DE LA VALEUR > Les applications de paiements par mobile pourraient être
enrichies grâce à l’intégration de relevés par QR Code (ou
Trois grandes familles de possibilités peuvent être Code Barre) et de comparateurs de prix, incitant ainsi à
considérées : scanner soi-même ses achats, enrichissant encore plus la
gestion budgétaire disponible sur la plupart des comptes
1. Sécuriser les actifs numériques courants et permettant une réutilisation des données par
Prenons un exemple : les réseaux sociaux proposent des les clients (dans sa tranche de revenu, dépense-t-il plus
services gratuits en échange des contacts. Cet échange que la moyenne sur tel poste ?) ou par le commerçant si
n’est pas explicite et, au mieux, fait l’objet d’une information. cela est autorisé par le client (contre rémunération ?)
Qui n’a pas été surpris de retrouver un contact personnel
présenté spontanément sur un réseau professionnel, ou 3. Valoriser les actifs numériques au bénéfice du client
vice versa ? Google vend les centres d’intérêt exprimés dans les
mails de sa messagerie. Master et Visa vendent l’analyse
En revanche, votre conjoint(e) n’a jamais été contacté (e) anonymisée des paiements réalisés par leurs clients,
par votre banque. Une première proposition est de sécuriser suivant ainsi le principe de l’agence photo Citizenside, start-
les données des smartphones pour les protéger… Certaines up qui commercialise les vidéos d’amateurs sur les sujets
banques capitalisent sur le sentiment de confiance et de médiatiques.
54
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
Une autre proposition serait de commercialiser via des Focus : Opportunités data
places de marché les actifs numériques que le client veut
bien céder ou concéder. Les établissements financiers
des banques et valorisation
seraient ainsi dans leur rôle de valorisation des actifs des données
individuels.
D’une manière générale, les données sont de deux natures :
Quelques idées : celles endogènes à l’entreprise, qu’elle génère et qui
> Les déplacements d’une personne en recherche mesurent son activité, et celles exogènes, produites par des
immobilière indiquent qu’elle se rend dans de nombreux tiers et qui influent sur l’activité de l’entreprise. Quelle serait
lieux proches géographiquement. La banque qui aurait la valeur de cet ensemble de datas ?
et exploiterait cette information peut contacter son client
en lui proposant de communiquer sa recherche à des En partant du principe que « mieux mesurer, c’est mieux
agences dont l’une, ainsi informée, signera la vente, décider », le World Forum Economic explique que l’incertitude
moyennant le partage de la commission d’apporteur diminue d’autant plus que les institutions savent mesurer.
d’affaires. La valorisation devrait pouvoir être immédiate : plus j’ai
> Le même scénario s’applique aussi pour presque tous les d’octets de données dans mon entreprise, plus la valeur
choix importants : voiture, lieu de réception… de celle-ci augmente ou, autrement dit, plus j’ai d’octets
de données par collaborateur, plus je peux valoriser en actif
ce patrimoine numérique et donc valoriser mon institution.
Number of indicators
Degree of uncertainly
Room for action
REACTION
ACTION
55
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Le ROI de la data est supposé positif, mais on peut en > Un entrepôt de données pour l’ensemble des banques,
douter : seuls 20 % des données internes sont exploitées en open source afin que praticiens et académiciens
pour un coût devenu exorbitant. Les institutions financières puissent les étudier au mieux et créer de nouvelles
ont l’avantage de détenir de très grandes quantités de données, applications.
notamment sur le comportement d’achat et de consommation > Un entrepôt de données privées spécifiques à chaque
de leurs clients. Cet avantage devrait permettre aux institutions banque ou celle-ci pourrait ainsi se différentier par leur
bancaires de prévenir, prédire, diagnostiquer des prescriptions utilisation exclusive.
à très fort ROI, d’améliorer la communication et de créer le
contact dans un style non intrusif avec la bonne offre au bon Les données communes éviteraient de nombreuses
moment. Les institutions ont tout pour valoriser le potentiel de recherches redondantes et une plus grande partie des
l’information dans l’actif. ressources pourraient être consacrées à l’exploitation des
données spécifiques à chaque institution.
Or, un des éléments qui freine la valorisation du patrimoine
numérique dans l’actif est le « spread1 » d’information avec
notamment les GAFA, capables d’estimer en temps réel
les besoins immédiats. Les données externes sont d’ordre
comportemental, de fluctuations de marchés, d’offres ou
autres comme celle de la météorologie.
56
Renouveler l’expérience client grâce à l’empowerment
57
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
1. www.cae-eco.fr/Credit-aux-PME-des-mesures-ciblees-pour-des-
difficultes-ciblees.html.
58
59
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
La gouvernance
des flux,
sécurisée
et adaptée
à votre métier
Notre expertise Nos métiers Nos solutions
Echanges bancaires Editeur de logiciels EDI
Moyens de paiement Intégrateur de solutions Banque Digitale
Dématérialisation des flux Conseil et AMOA Flux Santé
60
@groupeelcimai elcimai financialsoftware@elcimai.com www.elcimai.com
Axe 3 : Conforter la
confiance et la sécurité
dans les banques
à l’heure du numérique
CONTRIBUTEURS
Pilotes : Co-rédacteurs :
> Muriel BARNEOUD, Présidente, DOCAPOST > Charlotte BRIQUÉ, Consultante monétique,
> Raphaël KRIVINE, Directeur SOON, AXA BANQUE PW CONSULTANTS
> Didier MOATÉ, Directeur Général Adjoint — Banque et > Frédérik COUSIN, Président, SOCIÉTÉ REFEA
Réseau, LE GROUPE LA POSTE > Éric DELANNOY, Président fondateur, TENZING
> Françoise COLAITIS, Directeur général adjoint, > Xavier DONADIEU DE LAVIT, Président, Association
Pôle de compétitivité CAP DIGITAL Française des Transactions Sécurisées
> Emmanuel ESQUIEU, Founder and CEO, KNOWMORE
Coordinateurs des thèmes : > Nathalie FEINGOLD, Consultant and Advisor,
> Vincent LAPADU-HARGUES, Senior Consultant, ALTRAN NPBA Feingold
> Cristel GUILLAIN, DRH de la DOSI, NATIXIS
> Amélia LAKRAFI, Directeur Associée — CEO, BIZINNOV
> Geneviève LHOMME, Board Member, EFPA FRANCE
> Esther MALKA, Business Development Manager, AXWAY
> Alain TIA, Digital Product & Project Manager,
HSBC France
> Patrick WAJSBROT, Président, PW CONSULTANTS
> Houari YAHIA, Product Manager, ELCIMAI FINANCIAL
SOFTWARE
61
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Si les innovations et les nouveaux usages se multiplient s’exposer physiquement pour s’attaquer aux banques
dans le domaine bancaire, les attentes des consommateurs et interviennent désormais à distance : Les artificiers se
vis-à-vis des institutions à qui ils confient leur argent ne sont mus en hackers. Phishing, hacking… Les innovations
varient pas. Le client souhaite des transactions sécurisées des e-malfaiteurs sont nombreuses. Dans ce contexte, les
(cf. « Identifier les tendances clients en toile de fond de Pouvoirs Publics, l’ANSI (Agence Nationale de la Sécurité
l’innovation » Point 12, Partie 1) Informatique) et le Ministère de l’Intérieur ont une volonté
forte de promotion de la cyber-sécurité.
Pour autant, nombre de consommateurs confient beaucoup
de données personnelles à des sites marchands et aux 3. LA PRISE DE CONSCIENCE DES CONSOMMATEURS
médias sociaux. Savent-ils que leurs données peuvent PAR RAPPORT AUX CYBER-RISQUES BANCAIRES
être récupérées et utilisées ? Font-ils preuve d’excès de
confiance dans la technologie et la protection de leurs Différents biais cognitifs sont autant d’obstacles à la prise
devices ? Effectuent-ils un arbitrage (conscient ou non) de conscience du cyber-risque bancaire :
en favorisant la fluidité de l’expérience au détriment de la > Le biais d’optimisme irréaliste, par lequel le sujet se
sécurité ? juge moins exposé qu’autrui à la plupart des risques,
est très ancré dans la plupart des pays d’Amérique du
Trois tendances majeures sous-tendent ce que nous allons Nord et d’Europe. Et si, à l’instar des conducteurs qui se
vivre en matière de risque dans les années à venir : jugent meilleurs que la moyenne, les clients des banques
considéraient qu’ils sont moins exposés aux cyber-
1. LA BAISSE DU CASH ET LA RECHERCHE DE risques que les autres consommateurs ?
NOUVELLES CIBLES PAR LES GANGS DE MALFAITEURS > Le biais de conformisme, où l’on cherche à ressembler
à la majorité : « si mon entourage ne s’inquiète pas et
Une étude de l’Observatoire national de la délinquance n’est pas prêt à investir plus pour se protéger, pourquoi le
révélait en 2013 que les attaques d’agence avaient chuté de ferais-je ? »
moitié en quatre ans avec une baisse continue depuis 2009 > Le biais d’immunité à l’erreur, qui consiste à ne pas
et des butins de plus en plus maigres… Dans les années voir ses propres fautes et manquements, comme celles
à venir, nous connaîtrons certainement une évolution des consistant à mal protéger identifiants et mots de passe.
types de délinquance, notamment informatiques, liée à la > La perception sélective est l’interprétation sélective des
diminution de l’usage d’espèces. L’augmentation du nombre informations en fonction de sa propre expérience : beaucoup
de dépenses effectuées par carte bancaire, la modernisation de clients des banques n’ont jamais encore été confrontés
des terminaux de paiement avec le paiement sans contact à des cyber-risques. Pourquoi s’inquiéteraient-ils ?
et l’avènement des mobiles NFC permettront cependant
de mieux protéger les nouvelles cibles privilégiées par les Compte tenu de ces trois tendances majeures, les questions
malfaiteurs. liées à la protection des banques et acteurs intervenant dans
les opérations de paiement et financières et des opérateurs
2. L’AUGMENTATION VERTIGINEUSE agissant pour compte de tiers et de clients constituent un
DE LA CYBER-CRIMINALITÉ domaine d’innovation prioritaire incontournable pour les
prochaines années. La capacité des start-ups à se montrer
La cyber-criminalité se développe de façon exponentielle résilientes face aux cyber-risques est un élément à prendre
et impacte tous les secteurs économiques. D’après Laurent en compte afin de protéger leur développement, mais
Heslault, Directeur des stratégies de sécurité de Symantec également leurs clients.
Europe du Sud, le secteur bancaire, financier et immobilier
concentrait en novembre 2015 « 41 % de l’ensemble des
attaques ciblées et était de loin le secteur le plus touché ».
Il ajoute que « la France, qui se classait en 2014 au
quatorzième rang des pays les actifs en matière de cyber-
criminalité, n’échappe pas à la règle. Le secteur banque-
finance était le troisième secteur le plus touché par ces
attaques, derrière l’industrie et les services professionnels
et concentrait 7,8 % de ces attaques ». Afin de se protéger, le
secteur bancaire investit massivement, mais les malfaiteurs,
avec ou sans complicités internes, n’ont plus besoin de
62
Conforter la confiance et la sécurité dans les banques à l’heure du numérique
DIP 13 : Innover pour prévenir les PROTÉGER LES CLIENTS ET LEURS MOYENS
DE PAIEMENT CONTRE LA FRAUDE
cyber-risques du consommateur
de services financiers Le domaine de la lutte contre la fraude reste un terrain
d’innovation permanent avec :
FAVORISER LA PRISE DE CONSCIENCE > Des outils fondés sur le Big Data.
ET L’ACCEPTATION > Des outils de veille.
> Des services aux clients « pré-activables » en amont de
Si l’assurance n’avait pas été obligatoire, le taux la survenance des incidents et un accroissement de la
d’équipement automobile de la population française aurait- coopération avec les instances régaliennes (Sécurité
il cru aussi rapidement ? Probablement pas… Faudra-t-il Intérieure et Justice).
passer par une démarche « nudge » pour provoquer la prise > En matière de fraude règlementaire, des services de
de conscience des consommateurs et mettre en place la filtrage par liste de surveillance « Watching List » à l’usage
cyber-protection pourtant nécessaire ? Le « nudge » (« coup des banques qui visent les pays, personnes morales
de coude ») incite les individus à changer leur comportement et publiques ayant le droit d’émettre ou recevoir une
par leur responsabilisation plutôt que par des contraintes transaction. Des logiciels sont disponibles sur le marché
ou sanctions. Cette méthode a été popularisée en 2008 (Axway, Firecost, HotScan…).
par Cass Sunstein, professeur de droit à Harvard, et Richard > En matière de fraude monétique, des analyses de
Thaler, économiste à la Chicago University. comportement.
> Des outils prédictifs qui permettent d’ores et déjà de
Quels outils de « nudge » introduire pour favoriser la prise de détecter les opérations anormales en matière d’usage de
conscience des cyber-risques et l’acceptation de mesures la carte bancaire.
payantes ? Pour cela, des travaux de recherche associant
banques, fintech et Pouvoirs Publics pourraient être initiés : D’autres innovations verront le jour. Des assureurs, comme
> Comment rendre le client responsable ou plus AXA, se positionnent d’ailleurs déjà sur la prévention relative
responsable ? aux cyber-attaques.
> Peut-on co-créer ou co-travailler avec le client ?
> Serait-il possible de rendre le client plus acteur de la PROTÉGER LES COLLABORATEURS DE BANQUE
sécurité de ses comptes ? ET LEURS DEVICES
PROTÉGER LE CLIENT ET SON MOBILE Avec l’essor du télétravail et l’équipement systématique
des commerciaux itinérants d’outils type PC portables ou
Avec le mobile, on a aujourd’hui « sa banque dans sa tablettes, de nouveaux risques apparaîtront nécessairement.
poche ». Celui-ci doit donc être protégé, car les malfaiteurs Là aussi, des innovations sont à imaginer (cryptage,
qui délaissent les agences pourraient s’en prendre aux authentification, alerte en cas d’agression, etc.)
particuliers. L’amélioration de la sécurité des informations
bancaires du client est nécessaire avec : PRÉPARER L’AVENIR ET FORMER DES SPÉCIALISTES
> Le renfort de la sécurité des mobiles pour éviter la prise DU CYBER-RISQUE
de contrôle à distance, des boutons d’alerte en cas
d’agression… Ne va-t-on pas vers une pénurie des experts en cyber-
> Le smart data pour détecter les opérations frauduleuses. risque ? Quelles formations mettre en place dans les cursus
> La biométrie (empreinte digitale, reconnaissance de formation complémentaire ?
faciale…) qui permettra d’aller plus loin que la protection
classique par identifiant/mot de passe. OPEN INNOVATION, ACTEURS TIERS DE PAIEMENT
ET CLOUD…
L’aspect ergonomique sera primordial. Les niveaux de
protection et de complexité d’identification/authentification Les établissements financiers devront être proactifs dans
devront être corrélés au niveau de risque tandis que le leur capacité à déployer des solutions sécurisées. Ces
client devra avoir une sensation de fluidité. solutions passent à la fois par de la technologie, mais aussi
des services assurantiels.
63
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
CROSS-FERTILISATION… À RETENIR
Des secteurs comme la défense, le nucléaire ou le transport La sécurité constitue plus que jamais un enjeu stratégique
civil ont des exigences très élevées en matière de sécurité et pour les banques, notamment sur les sujets classiques de
sont à la pointe en matière de R&D. Les banques continuent protection des avoirs détenus et de lutte contre la fraude qui
leurs travaux en étroite collaboration avec des spécialistes doivent mobiliser tout l’écosystème des banques. Dans ce
issus de ces domaines afin de se challenger et progresser domaine, il conviendra d’innover toujours plus rapidement.
dans leur maîtrise des risques.
64
Conforter la confiance et la sécurité dans les banques à l’heure du numérique
DIP 14 : Tirer parti des avancées biométrie, elle ne pourra être efficace qu’en l’utilisant de
manière centralisée, ce qui est précisément le point le plus
de la biométrie délicat en matière de biométrie.
Comment passer outre les facteurs limitant le déploiement
Une solution consisterait à s’orienter vers l’utilisation
d’outils et technologies d’authentification physique, vocale
de données biométriques intermédiaires et sans traces
et comportementale visant à sécuriser la relation client-
accessibles en clair. C’est le cas de la biométrie vocale
banque en omnicanal ? Quelles sont à ce jour les contraintes
et faciale qui présente un caractère plus dynamique que
empêchant leur déploiement auprès des clients ?
les empreintes digitales, l’iris ou le veineux et qui, de ce
fait, peut contrer le caractère irréversible en cas d’attaque
C’est bien la sécurité au sens large qui caractérisera la
réussie : si les empreintes digitales ou l’iris sont capturés,
réussite de la transformation digitale, en donnant (ou
le phénomène est irréversible alors que pour la capture
non) les gages nécessaires pour rassurer l’ensemble des
de l’image d’un visage, son expression de référence est
acteurs. Une véritable quadrature du cercle à résoudre,
toujours modifiable.
car, comme souvent, la sécurité « idéale » constitue un vrai
paradoxe. Elle doit être suffisamment robuste pour résister
Sur le plan éthique, l’utilisation qui découle du stockage de
aux incessantes attaques toujours plus innovantes des
la base biométrique doit être très encadrée afin d’éviter les
« techno-prédateurs » tout en offrant le confort maximum
dérives telles que le marketing ciblé. Les consommateurs
à l’utilisateur légitime pour favoriser l’accès rapide à ses
doivent être rassurés par la mise en place d’un cadre
services. Deux exemples illustrent les risques inhérents à un
réglementaire clair, de procédures simplifiées en cas de
changement de technologie mal maîtrisée : le paiement à
vol de données et de sanctions envers les entreprises lors
distance par carte et les opérations de « home banking ».
d’utilisations inappropriées.
Ceci posé, de nombreux problèmes subsistent dans la
Il faut également prendre en compte l’humain au travers
mise en œuvre de la biométrie qu’il faut appréhender avec
des écarts générationnels existants face à l’appréhension
prudence, problèmes non seulement technologiques, mais
des moyens de paiement et de sécurisation modernes.
aussi éthiques, humains, réglementaires et organisationnels.
Le client doit pouvoir choisir d’utiliser ou non la biométrie
En ce qui concerne l’aspect technologique, contrairement
comme moyen de sécurisation.
à un mot de passe qui peut être changé, la biométrie fait
appel à des caractères uniques et immuables dont le vol
Pour ce qui est du cadre réglementaire en France, celui-ci est
peut avoir des conséquences irréversibles.
du ressort de la Commission Nationale de l’Informatique et
des Libertés (CNIL) chargée de délivrer les autorisations aux
On distingue trois types de données biométriques, citées ici
entreprises souhaitant développer et commercialiser des
selon la difficulté croissante à récupérer des informations à
solutions utilisant la biométrie. Cette commission se base
l’insu de la personne :
sur quatre critères pour accorder ou non l’autorisation :
> Avec traces (empreintes digitales, iris).
> La finalité du traitement.
> Intermédiaires (voix et facial).
> La proportionnalité entre la finalité et les risques en
> Sans traces (réseau veineux de la main).
matière de protection des données et de la vie privée.
> La sécurité des personnes concernées.
Les études montrent que les clients appétents aux nouvelles
> L’information des personnes concernées.
technologies, cibles de la transformation digitale, changent
« d’operating system » en moyenne tous les 6 mois et
Ce cadre rigide est souvent inadapté aux projets innovants
de smartphone tous les 18 mois. La multiplication des
et fait de la France le pays où l’utilisation de la biométrie est
technologies avec le nombre de canaux rend illusoire et
la plus strictement encadrée. Il faudrait ainsi que l’Europe
irréaliste pour les institutions financières d’enraciner leurs
instaure un cadre légal clair et assoupli qui permette à la
services dans un tel environnement impossible à maîtriser.
biométrie de s’imposer sur le marché sans devoir passer par
des autorisations systématiques. Néanmoins, la biométrie
De ce fait, les banques ne pourront gérer les évolutions
progresse : la CNIL vient d’autoriser récemment l’utilisation
fonctionnelles au rythme imposé par le marché qu’en
de l’authentification vocale dans le cadre du déploiement
rendant les applications distribuées (les apps) les plus
de la solution Talk To Pay pour La Banque Postale, ce qui
neutres possible vis-à-vis de la technologie, notamment
crée un précédent.
en ce qui concerne la sécurité. Pour ce qui concerne la
65
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Comment la CNIL se positionne vis-à-vis des évolutions Bien que la CNIL apparaisse souvent comme un frein au
techniques actuelles : la biométrie, la reconnaissance développement des technologies, elle est et doit rester
vocale ou faciale ? la garante du respect de la vie privée et des libertés
En tant que donnée d’un genre particulier, car intimement individuelles et publiques et a évité bien des dérives en
liée aux caractéristiques physiques, physiologiques ou matière biométrique.
comportementales de l’individu, la donnée biométrique
appelle un encadrement spécifique. Les appels à projets concernent la multiplication des
Jusqu’à récemment, l’utilisation de la biométrie comme applications de la reconnaissance vocale et faciale, mais
facteur d’authentification pour accéder à des moyens de aussi l’adaptation de ces dispositifs à la blockchain.
paiement ou effectuer des opérations à distance, n’était
autorisée par la CNIL que dans le cadre d’expérimentations.
En début d’année 2016, une autorisation a permis le
déploiement d’une première solution de Talk To Pay par un
établissement bancaire. La CNIL accepte donc l’utilisation
encadrée de ces techniques, mais marque sa volonté de
ne pas voir imposer la biométrie dans tous les usages
du quotidien et de garantir aux personnes concernées la
maîtrise de leurs données biométriques. Le recours à la
biométrie ne peut donc être le seul moyen d’accéder à un
service et doit s’assortir de garanties fortes.
Ainsi, la CNIL exige une information des personnes
notamment sur le dispositif biométrique, son caractère
facultatif et les modalités de stockage des données. De
même, les personnes doivent avoir la possibilité de revenir
à tout moment sur leur choix et d’obtenir la suppression de
leur gabarit biométrique le cas échéant.
66
Conforter la confiance et la sécurité dans les banques à l’heure du numérique
DIP 15 : Développer la confiance > Des conseillers de clientèle, le niveau de notation client
pouvant entrer dans ses objectifs, et son évaluation ?
par plus de transparence et des > Des produits proposés et de la manière dont ils
certifications sont compris ou vendus, pouvant faire l’objet de
recommandations (marketing, caractéristiques
Les clients attendent des réponses sur-mesure, des produits…) ?
pratiques transparentes, des circuits courts dans la prise de > Des pratiques bancaires et leurs engagements en matière
décision, des produits simples et utiles et enfin la capacité de RSE ?
d’être les acteurs de leur vie financière. Ils souhaitent mieux
comprendre et avoir plus d’informations. La transparence existe déjà sur les tarifs bancaires avec des
harmonisations de présentation et des termes utilisés. Le
La confiance d’un client envers sa banque ne passe pas secteur bancaire est au contraire un secteur unique dans ce
uniquement par une sécurité maximum des transactions domaine de la transparence et la comparabilité. Quel autre
ou la confidentialité des échanges. Elle prend trois autres secteur en fait autant pour ses clients ?
formes complémentaires :
> Le sentiment que sa banque l’accompagnera dans tous 3. ATTESTER DE LA QUALITÉ DU CONSEIL PAR LA
les moments de sa vie, qu’ils soient bons ou mauvais. CERTIFICATION DES COMPÉTENCES DES CONSEILLERS
Se joue là la capacité de la banque à apprécier puis
à maÎtriser plus globalement le risque de chaque client Les mutations technologiques et leur impact sur la
par une exploitation plus efficace de l’ensemble des relation client décrites dans ce Livre Blanc s’inscrivent
informations le concernant. dans un environnement réglementaire très évolutif. Les
> La possibilité pour le client d’être un acteur de l’image régulateurs européens entendent progressivement, mais
et de l’efficacité opérationnelle de sa banque par la fermement renforcer et harmoniser les obligations liées
possibilité de noter les différentes interactions qu’il peut à la commercialisation de produits financiers à toutes
avoir avec elle, en temps réel, notation qu’il partage avec les catégories d’acteurs (instruments financiers, contrats
les autres clients en toute transparence au-delà des d’assurance vie, produits packagés, etc.).
enquêtes de satisfaction statistiques.
> Sa capacité à apprécier le service rendu et la justification Ainsi tous les acteurs du conseil financier et le secteur
de ce pour quoi il paie : quel tarif pour quel service ? bancaire en particulier se préparent à l’entrée en vigueur
de la version révisée de la directive sur les Marchés
1. SE FAIRE ACCOMPAGNER DANS TOUS d’Instruments Financiers (MIF2). Celle-ci comporte des
LES MOMENTS DE SA VIE changements significatifs en matière de conseil financier
et, tout particulièrement, introduit la prise en compte
La mesure, l’appréciation et le partage du risque client dans le temps de la réalité de la situation du client (tests
constituent des points fondamentaux de structuration de la d’adéquation et de caractère approprié dynamiques).
confiance entre la banque et ses clients : Bientôt, tous ces acteurs devront pouvoir faire la preuve que
> L’accumulation des données, notamment via les réseaux le conseil fourni au client est à valeur ajoutée.
sociaux, et la mise en œuvre de techniques de « social
scoring » contribueraient à une meilleure appréciation du Les autorités européennes s’intéressent en parallèle au
risque. conseil automatisé1, phénomène qui gagne en ampleur en
> Elle permettrait l’anticipation des besoins, l’ancrage de la Europe continentale et dont ce Livre Blanc se fait notamment
confiance et une meilleure prédictibilité des difficultés en l’écho. La Commission européenne a également lancé des
vue d’anticiper les solutions à mettre en place. réflexions sur le conseil patrimonial proprement dit afin, au
moins dans un premier temps, de faire émerger les bonnes
2. ÉTRE UN ACTEUR DE L’IMAGE ET pratiques2.
DE L’EFFICACITÉ OPÉRATIONNELLE DE SA BANQUE
67
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
68
Axe 4 : Saisir les
opportunités de
l’économie collaborative
qui s’offrent aux banques
CONTRIBUTEURS
Pilotes : Co-rédacteurs :
> Muriel BARNEOUD, Présidente, DOCAPOST > Marc ALAURENT, Senior VP, BNP PARIBAS PF
> Raphaël KRIVINE, Directeur SOON, AXA BANQUE > Olivier ARROUA, Associé, SELENIS
> Didier MOATÉ, Directeur Général Adjoint — Banque et > Régis BOUYALA, Associé Gérant, PEMANCE
Réseau, LE GROUPE LA POSTE > Philippe CAHEN, prospectiviste par les signaux faibles
> Françoise COLAITIS, Directeur général adjoint, > Christophe DE COURSON, Managing Director,
Pôle de compétitivité CAP DIGITAL AGENTIC GROUP LLC
> Vincent MONCENIS, Advisor, AGENTIC GROUP LLC
Coordinateurs des thèmes : > Fabien MONSALLIER, Directeur de l’Innovation de
> Laurent DE BERNÈDE, Directeur Général, CREDIT.FR LA BANQUE POSTALE et du Réseau LA POSTE
> Xavier SIMONIN, Associé Conseil, SOPRA STERIA > Patrice PASQUIER, Associate Director,
UP2US CONSULTING
> Rik WILLARD, Founder & Managing Director,
AGENTIC GROUP LLC
69
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
L’économie collaborative est souvent synonyme du AMÉLIORER LE NIVEAU DE CONFIANCE DANS LES
crowdfunding et du crowdlending, mais ne reste-t- FINTECH POUR EN FAIRE UN CANAL PRIORITAIRE
il pas encore des territoires vierges à investir ? C’est
dans la blockchain et les nouveaux protocoles, outils de Ceci devrait constituer in fine une opportunité de
désintermédiation majeurs, que nous avons cherché les positionnement pour les banques, seules capables de
innovations. garantir la bonne fin des opérations et ayant démontré leur
résilience. Elles pourraient en outre apporter aux opérateurs
Les plateformes de consommation collaborative, réunissant leurs compétences clés en gestion des risques (méthodes,
vendeurs non professionnels de biens et services et processus, outils) afin d’évaluer les risques de toute nature
consommateurs, se multiplient dans le paysage économique (blanchiment, risques de contrepartie, sécurité des produits
sous l’effet de la généralisation des outils de l’internet 3.0 structurés…) pour éclairer les décisions des agents.
et d’une tendance de fond privilégiant l’échange direct.
Le secteur bancaire n’échappe pas à la règle et différents DEVENIR UNE SOURCE DE COMMISSIONS
usages collaboratifs, désintermédiant le financement de POUR LES BANQUES
particuliers ou de professionnels, commencent notamment
à voir le jour (KissKiss Bank Bank, Younited Credit, Unilend, Par ailleurs, les établissements bancaires pourraient avoir
Credit.fr,…). intérêt à structurer et organiser ces échanges et agir ainsi
en courtier pour répondre aux financements difficilement
Il est aisé d’imaginer le développement de ce mode compatibles avec leurs contraintes prudentielles tout en
transactionnel vers les différents métiers bancaires de la percevant des commissions d’intermédiation, à l’instar de
gestion d’épargne, des moyens de paiement ou encore du l’essor des banques en ligne qui se développent sans porter
conseil patrimonial. les contraintes organisationnelles historiques (notamment
back-offices peu souples et distribution physique coûteuse).
Pour l’heure, les parts de marché restent modestes, mais La finance collaborative pourrait donc devenir un
la question d’un développement exponentiel qui viendrait prolongement du monde bancaire traditionnel qui
rogner le positionnement historique et exclusif des participerait à son essor en tant que fournisseur de services
établissements bancaires mérite d’être posée. et opérateur de confiance.
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Saisir les opportunités de l’économie collaborative qui s’offrent aux banques
71
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
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Saisir les opportunités de l’économie collaborative qui s’offrent aux banques
Un patrimoine financier des épargnants qui augmente De nombreuses plateformes de financement de l’économie
Malgré la situation économique, le patrimoine financier collaborative sont déjà fournisseurs ou clientes des
des Français a augmenté de 13,5 % entre 2011 et 20141. banques. Crédit Mutuel Arkéa est ainsi l’établissement de
Le taux d’épargne des ménages reste à un niveau élevé paiement de très nombreuses fintech à travers Mango Pay.
(15,5 % du revenu brut) et les produits d’épargne sont peu
rémunérateurs (baisse des rendements en Euros). Dans ce Un autre domaine est le partage ou la cession de clientèle. Si
contexte, les épargnants sont en attente de diversification les banques y voient à raison un risque stratégique, il existe
de placements et en quête d’alternatives leur permettant des niches où cela peut avoir du sens (JP Morgan sous-
de contribuer via leur épargne au développement du traite ses prêts de moins de 250 000 $ à un crowdlender).
tissu des PME. Ils sont également intéressés par une
démarche donnant du sens à leur épargne (financement La blockchain, qui constitue le socle de la désintermédiation
RSE, économie verte), mais n’écartent pas pour autant la ultime, est aussi probablement une nouvelle dimension de
recherche de rendement additionnel. l’espace collaboratif. Comment les banques et les fintech
peuvent-elles en tirer ensemble un avantage ?
Des besoins de financement des entreprises croissants
Sur les 280 000 PME en recherche de financement chaque
année, 20 000 n’ont pas trouvé le financement recherché2.
Les banques françaises ont prêté 184 Mds € en 20143
sans pour autant pouvoir couvrir l’ensemble des besoins.
297
30 %
152 2014 70 % Particulier
2015 Entreprise
1. INSEE, Eurostat.
2. France Angels, AFIC.
3. FBF.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
La blockchain la plus connue est celle qui sert de support La blockchain fonctionnant de manière décentralisée, les
au Bitcoin, mais il en existe plusieurs centaines d’autres, acteurs qui disposent aujourd’hui du monopole sur ces
publiques ou privées, pouvant se combiner entre elles. transactions (notaires, banques, protections de la propriété
Certaines permettent des spécialisations (blockchains physique et intellectuelle…) doivent s’interroger. Sont
privées ou « sidechains » lorsqu’elles reposent sur une concernés au premier chef la gouvernance, les processus et
autre blockchain). In fine, la résolution par les membres du les SI. Un consensus s’accorde sur le fait que la blockchain
réseau du défi cryptographique mathématique nécessaire induira à terme une réduction majeure des coûts de
pour valider la transaction rend la blockchain inviolable fonctionnement. Toutefois, dans la phase de transition, les
dans l’état actuel de l’art. Deux écoles existent pour cela : systèmes existants verront s’accroître leurs coûts unitaires
celle de la preuve de travail qui utilise la force brute des contrairement aux nouveaux entrants qui n’ont pas à
machines (les mineurs1 du Bitcoin) et celle de la preuve de assumer de dette technique.
détention, moins consommatrice en énergie et reposant sur
la détention d’un sous-jacent (les forgeurs2 de Ethereum, Avant l’application de la blockchain à des services existants,
NXT…). À ce stade de l’analyse, il ne semble pas dans les de nombreux travaux de R&D et de transformation des
deux cas que la puissance machine suffise à décrypter la systèmes doivent se poursuivre pour permettre la finalisation
cryptographie générée3. La blockchain permettrait donc et la conception de ces systèmes. Cette situation peut
de garantir la confiance, la sécurité et la conformité de cependant évoluer rapidement, à condition de combiner
l’échange sans besoin d’autorité centrale ou de supervision l’apport des fintech et des intégrateurs traditionnels avec les
et pourrait s’appliquer à de nombreux cas d’usage ressources des banques. Des investissements lourds sont à
(sécurisation des biens et des garanties, des dépôts, des prévoir pour intégrer les blockchains dans les SI bancaires
transactions, des valeurs mobilières, financements…). ou les remplacer. En effet, les premiers retours d’expérience
montrent que la réalisation de « proof of concept4 » sert
à acquérir la compréhension du fonctionnement de la
1. Personne chargée de sécuriser/valider les transactions sur le réseau technologie, mais ne permet pas la réutilisation de ce qui
Bitcoin. a été développé pour une intégration avec les systèmes
2. Personne chargée de sécuriser/valider les transactions sur les réseaux
Ethereum ou NXT. informatiques hérités.
3. L’arrivée prochaine d’ordinateurs quantiques permettra néanmoins le
déchiffrement des blockchains actuellement déployées et nécessitera
la mise en place de versions utilisant des algorithmes de chiffrement 4. « Preuve de concept » : réalisation courte ou incomplète d’une certaine
résistant à ce type de technologie. méthode ou idée pour démontrer sa faisabilité.
74
Saisir les opportunités de l’économie collaborative qui s’offrent aux banques
Parmi les sujets à traiter, celui des smart contracts (contrats La montée en maturité des métiers est un enjeu majeur
auto-exécutables contenus dans le « block », l’unité de cette adoption. Par exemple, la blockchain ne repose
constitutive de la blockchain) semble offrir des perspectives pas sur un système comptable en partie double, mais
intéressantes. Pour cela, il faut savoir que les scripts sur des évènements impactant en même temps le solde
informatiques d’exécution de ces contrats sont intégrés du portefeuille de monnaie digitale de l’acheteur, du
dans le premier block lors de la création de la blockchain et vendeur et des tierces parties à la transaction. Par ailleurs,
reconduits dans les blocks suivants. Les harmoniser, voire les technologies de blockchain permettant de faire des
les normaliser, renforcerait l’efficacité de cette technologie virements, mais pas des prélèvements, il sera nécessaire
dont le déploiement semble aujourd’hui très probable. de pré-réserver les fonds pour toute transaction, comme
s’il s’agissait d’utiliser un compte séquestre. De nombreux
Il est ensuite nécessaire de comprendre qu’une évolution autres changements imposés par la technologie sont à
de ces scripts, liée à une évolution du contrat ou de la étudier, car ils obligent à reconcevoir la logique même des
réglementation afférente, dans le cas d’une blockchain processus existants.
décentralisée, impliquerait l’accord des participants de
cette décentralisation pour la mise à jour du code. Dans ce De multiples questions se posent encore. Comment gérer les
cadre, la capacité d’offrir un vote sur l’adoption du nouveau risques de contreparties avec des smart contracts en temps
code fera partie des fonctions de base du premier block. Il réel ? Quelle fiscalité dans un système où il n’y a plus de
sera également fondamental de prévoir toutes les clauses banque collectrice d’impôts posant de facto des questions de
de sortie ou de terminaison de ces contrats (cas de force souveraineté ? Quel contrôle du risque systémique ? Comment
majeure). Connaître sa base de contrat, l’évolution possible doit s’organiser le pouvoir des États, des citoyens, des
des clauses et s’adjoindre la présence d’un cabinet d’avocat entreprises et des réseaux autour de la blockchain ? Comment
multi-spécialisé sont alors indispensables. gère-t-on les identités ? Comment s’assurer qu’aucun acteur
ne contrôle pas plus de 51 % de parts de marché, seuil
L’interopérabilité des blockchains entre elles avec au-delà duquel la sécurité ne serait plus assurée ? Doit-
les systèmes informatiques hérités, avec les IoT, les on systématiquement prévoir une clé privée permettant
messageries et les réseaux sociaux, est également clé l’accès des informations contenues dans la blockchain à un
dans la réussite de l’adoption de cette technologie. Or, régulateur, une autorité de justice ou policière ? Remet-on
il existe de multiples déclinaisons de la technologie des en cause la tenue de compte/position avec la création de
blockchains (Bitcoin, NXT, Ethereum, Eris, Blockstream…). « wallets » (portefeuilles électroniques) ? La mise en œuvre des
À titre d’exemple, dans un monde composé de blockchains blockchains repose par conséquent et avant tout sur un travail
et de systèmes hérités, il sera nécessaire d’apporter une métier de fond, préalable à la conception du premier block.
solution à la création d’une vision à 360° d’un client, de
son risque, de l’activité d’une ligne métier ou de toute Il y a donc un choix à faire : être suiveur pour limiter les
autre vue consolidée. investissements en R&D et penser rester manœuvrant ou
être précurseur pour tenter de devenir leader du marché
Autre question : comment traite-t-on le cas d’un client et encaisser la création de valeur. Certains pays, certaines
cédant la propriété de son contrat démarré sur la blockchain entreprises ont d’ores et déjà choisi la seconde solution.
de sa banque à un client d’une autre banque utilisant une Il vaut mieux en effet faire partie des pionniers lorsque
autre technologie blockchain ? Faut-il l’envisager ? L’usage les coûts d’acquisition d’une nouvelle technologie sont
métier devra déterminer la technologie choisie. élevés et son « time to market » long, comme c’est le cas
dans la plupart des cas d’usages de la blockchain. Les
La facilité de déploiement de la technologie des blockchains précurseurs accélèrent leur croissance, créant de nouveaux
est aussi en jeu. Même si le marché est aujourd’hui en train actifs, souvent immatériels, et de nouvelles valeurs, alors
de s’orienter vers la constitution de distributions packagées que les « suiveurs » utilisent la technologie simplement
en reprenant l’exemple de Linux, le chemin à faire est pour gagner en productivité, améliorer l’existant de manière
encore long avant de pouvoir créer son premier block en un itérative et non disruptive. Le précurseur qui voit son
clic. Or, la blockchain qui s’imposera sera celle qui offrira marché croître augmente ses capacités de production et
une technologie peu coûteuse à implémenter, sur laquelle il peut donc bénéficier d’économies d’échelle. Ainsi ses coûts
sera facile de former des développeurs et des concepteurs, seront inférieurs à ceux de nouveaux arrivants et créeront
dont les concepts sont compréhensibles pour les métiers, une barrière à l’entrée difficile à franchir par les suiveurs.
et offrant des modèles de commissionnement souples Il pourra développer son image de marque auprès de ses
(pour les opérateurs et les clients). clients et essaiera d’imposer ses normes.
75
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Pour rester dans la course internationale et influencer la DIP 17 : Initier une rupture
réglementation et le développement de nouvelles normes,
la France dispose de nombreux atouts : ingénieurs et
pour la banque via la blockchain
mathématiciens, banques leaders et souvent en avance et les nouveaux protocoles
technologique (cartes à puces, systèmes de place très
performants…). Il est donc important dès maintenant Au fur et à mesure de la diffusion de la technologie
de renforcer la veille, l’évangélisation, l’enseignement blockchain, les cas d’usages permettent de comprendre
(création de chaires blockchain et enseignement de ses comment utiliser au mieux ses fonctionnalités. La
technologies dans les écoles d’ingénieurs…) et le lobbying, meilleure technologie de blockchain devra permettre à
que ce soit dans le domaine bancaire ou les autres secteurs la fois interopérabilité, flexibilité et confiance pour un
(immobilier, aéronautique, alimentaire…). Pour la banque, coût de déploiement et d’opération faible. Pour cela, la
il s’agit de développer les connaissances, favoriser les compréhension des cas d’usages est donc essentielle, en
expérimentations et/ou la création de start-ups, favoriser se concentrant sur les plus simples ne nécessitant pas le
les financements et sensibiliser les fonds d’investissements. temps réel, n’impliquant pas de gros volumes ou ne reposant
La banque gardera selon toute vraisemblance un rôle de pas sur des contrats avec clauses auto-exécutables.
tiers de confiance dès lors qu’elle intégrera cette adaptation
et y retrouvera la nature initiale de son activité : le service Les principaux cas d’usage portent ainsi sur :
et le financement. > Les paiements cash internationaux.
> La tenue de registres sécurisés.
> La mise en œuvre de pistes d’audit.
> Les smart contracts pour des contrats OTC sur les marchés
financiers ou des contrats de trade finance lorsqu’ils sont
très standardisés.
Dans la finance :
> UBS test Ethereum pour émettre des obligations.
> Hedgy et Mirror proposent une gestion des contrats
Forwards OTC.
> Tradle propose une solution de KYC.
> SETL envisage de remplacer le RTGS de la Banque
d’Angleterre.
> Ripple offre un système de règlement brut temps réel, un
marché des changes et un réseau d’envoi de fonds.
Hors finance :
> Everledger1 garantit la traçabilité des 800 000 diamants
de sa base de données en traçant 40 points de contrôle
sur chacun d’entre eux.
> Rendez utilise la blockchain pour tracer la propriété des
droits d’auteurs sur les œuvres numériques.
1. www.everledger.io.
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Saisir les opportunités de l’économie collaborative qui s’offrent aux banques
> Verisart1 fournit des certificats d’authenticité sur des Au-delà de l’initiative de la CDC, il pourrait être utile de
œuvres d’art digital. favoriser l’émergence de start-ups et de projets ouverts
> OpenBazaar2 est une place de marché peer to peer sans aux différents acteurs de l’écosystème. Les start-ups
frais, dont l’équivalent centralisé est Craiglist. reposant souvent avec des budgets précaires sur quelques
> Lazooz3 est un système de covoiturage dont l’équivalent personnes, les ESN seront clés dans ce dispositif. Elles
centralisé est Uber. pourront apporter à la fois leurs compétences d’intégration
> Twister4, dont les équivalents centralisés sont Twitter ou des technologies dans les systèmes hérités des banques et
Facebook. des assurances, mais aussi une sécurisation du dispositif
> Storj5 dont l’équivalent centralisé est Dropbox. économique en garantissant la pérennité et la maintenance
> BlockNotary6 permet de stocker son empreinte digitale. des solutions des start-ups à des prix acceptables d’un
> Le registre des mariages des non-résidents estoniens point de vue industriel. Cette sécurisation de l’intégration
sera bientôt géré sur la blockchain. des start-ups et leur acceptation dans les processus
d’achats et juridiques des banques, des assurances et des
La plupart des fintech ou start-up proposant des solutions ESN conduiront à la réussite de modèles de création de
blockchain sont étrangères. Une initiative mondiale s’est valeur plus souples et plus ouverts. Le marché représente
d’ailleurs construite autour de R3 CEV, entreprise spécialisée 20 Mds € par an d’ici à 2025 selon la banque Santander.
dans cette technologie, fondée en 2014 et dont le siège Plus de 500 « blocktech » sont positionnées dans le monde
est à New York. Cette initiative regroupe actuellement 45 pour le développement de nouveaux services, mais on en
institutions financières et de nombreuses start-ups pour compte seulement trois en France. Il importe pour cette
développer de nouveaux protocoles. En France, il n’existe dernière d’agir sans tarder, sous peine d’être écartée du jeu
que pas ou peu d’acteurs proposant des solutions autres de la concurrence mondiale.
que liées aux Bitcoins ou aux cryptodevises, comme
Paymium ou Ledger. Pourtant, au-delà des monnaies
virtuelles, les enjeux portent essentiellement sur l’utilisation À RETENIR
de la technologie blockchain.
Infrastructure de réseau économique et de certification
Une initiative de la Caisse des Dépôts et Consignations de preuve de détention, nouvel Internet de la finance, la
regroupe BNP Paribas, le Groupe BPCE, Crédit Agricole, des blockchain pourrait bien transformer en profondeur nos
assureurs avec CNP Assurances et AXA, le Pôle FINANCE relations avec les tiers de confiance actuels : banques,
INNOVATION, l’association Croissance Plus, le Conservatoire notaires, administrations, organismes de certification ou de
National des Arts et Métiers et d’autres spécialistes de cette délivrance de signatures électroniques. Révolutionnaires,
technologie (Blockchain Solutions, Cellabz, Paymium). Seule ses technologies offrent des processus de traitement et
Stratumn fait exception et propose une solution concurrençant des cadres technologiques nouveaux encore en R&D,
celles émergentes des Entreprises de Services Numériques permettant de transférer de manière sécurisée en quasi
(ESN). La start-up propose une plateforme de développement temps réel, sans intermédiaire ni asymétrie de l’information,
permettant aux entreprises d’intégrer plus de confiance et de des monnaies, des titres de propriété et des preuves de
transparence dans leurs applications grâce à la blockchain. détention, le tout en garantissant la protection des données
Son API permet d’utiliser la technologie pour sécuriser par des personnelles.
moyens cryptographiques l’exécution des processus. Stratumn
utilise un standard ouvert propriétaire nommé « chainscript » Les enjeux chiffrés restent encore à confirmer, mais ils
qui permettra à ses clients de créer et d’exécuter des pourraient dépasser le millier de milliards de dollars au
« workflows intelligents » en offrant un meilleur partage niveau mondial tant la rupture probable est importante,
des données entre les parties prenantes des transactions impactant par exemple les droits de propriété numérique,
avec plus de transparence, une simplification des audits et les transferts bancaires internationaux et la création
l’inviolabilité. Stratumn utilise la blockchain pour créer une monétaire, les registres d’état civil ou encore la traçabilité
preuve irréfutable et vérifiable de l’exécution de ces workflows. des produits alimentaires. En conséquence, leur mise en
œuvre nécessite un important travail de réflexion et de
conception qui devra impliquer les régulateurs. En France,
1. www.verisart.com.
1. https://openbazaar.org. contrairement au foisonnement des pays anglo-saxons,
3. http://lazooz.org seules trois fintech existent sur ce marché. Un appel à
4. http://twister.net.co. création est donc lancé à travers ce Livre Blanc.
5. http://storj.io.
6. www.blocknotary.com.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
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Saisir les opportunités de l’économie collaborative qui s’offrent aux banques
Pratiquement tous les secteurs d’activités sont concernés, un bond technologique sans précédent. Des populations
de l’immobilier, au droit de propriété intellectuelle en entières, tenues à l’écart du progrès faute d’institutions et
passant par les assurances. de structures et victimes de l’insécurité, se retrouveraient
raccrochées à la chaîne du progrès. Ce déverrouillage
De nombreux tests et applications sont en cours. Au-delà de technologique global pourrait être l’amorçage d’une
la rapidité et des réductions des coûts liés à toute transaction, croissance mondiale d’ampleur comparable à celle de la
l’application du smart contract peut être dans certains cas révolution industrielle.
un outil contre la corruption et le vol. Un exemple largement
médiatisé est celui du gouvernement du Honduras qui
travaille sur la digitalisation des titres de propriété via la
blockchain. Dans certains endroits du pays, l’absence de
cadastres, sa faible application et la corruption rendent
possible le vol d’une propriété. Des groupes modifient ainsi
les titres de propriété en corrompant les administrations.
Pour pallier ce problème, le gouvernement souhaite intégrer
le cadastre du pays ainsi que les titres de propriété dans
une blockchain pour les rendre infalsifiables.
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Interview : La perspective d’IBM Pour accompagner nos clients dans leurs expérimentations,
notre offre-conseil intègre désormais la practice blockchain,
au sujet de la blockchain faisant appel à nos centres de développement Agile
Luca Comparini, Blockchain Leader, IBM France. (appelés Garages) pour les étapes de prototypage.
Dans le paysage bancaire, blockchain concernera selon
La technologie blockchain est-elle suffisamment mûre pour moi plus l’intégration que la disruption. Dans cette optique,
être utilisée par les banques ? Avez-vous connaissance nous travaillons pour assurer la compatibilité de nos
d’exemples de son utilisation dans ce secteur ? principaux systèmes et middlewares, sur lesquels tournent
Plusieurs clients commencent à mener des expérimentations, déjà la plupart des plateformes transactionnelles de nos
notamment dans le secteur bancaire, le plus avancé et le plus clients, avec blockchain.
mûr pour se lancer dans l’aventure blockchain. Par exemple,
chez IBM,notre premier prototype a été testé en interne sur notre Quel a été le cheminement d’IBM concernant la blockchain ?
service bancaire, IGF. Nous avons « blockchainisé » fictivement Dans les contextes réglementés dans lesquels la plupart
les 6 derniers mois de transactions de l’année 2015, ce qui de nos clients opèrent, la confidentialité des interactions
a permis d’améliorer la transparence avec les autres acteurs et l’identité des parties prenantes sont incontournables.
de la chaîne de valeur. Ainsi, nous sommes parvenus à réduire De plus, les régulateurs imposent que l’historique des
significativement les coûts et les délais liés aux litiges. échanges soit consultable par des tiers, par exemple des
Le blockchain devra dans un premier temps enrichir les auditeurs. Après avoir mené plusieurs expérimentations
systèmes existants avant de les remplacer totalement. avec différentes blockchains existantes, nous en avons
Il faudra pour cela que clients, régulateurs, marché et constaté les limites et donc décidé de développer une
technologie soient prêts. En matière de blockchain, 2015 a nouvelle technologie capable de satisfaire l’ensemble de
été l’année de la découverte, 2016 celle de l’exploration, et ces exigences.
2017, ou plus certainement 2018, celle du déploiement ». On compare parfois l’émergence des blockchains à celle
d’Internet : la communauté avait alors très vite convergé vers
Pourrait-on trouver des applications concrètes de la le socle de base TCP/IP, ce qui avait permis son adoption à
blockchain à court terme dans le secteur ? S’agit-il de grande échelle. De la même façon, l’écosystème blockchain
nouvelles activités ou d’activités déjà existantes ? doit éviter une fragmentation des savoirs et travailler
Dans le secteur financier, l’introduction des technologies ensemble dans la même direction. Dans cette optique, les
blockchain vise l’excellence opérationnelle, en permettant 44 000 lignes de code créées par IBM ont été mises en open
de gagner en efficacité, en vitesse et en rationalisant les source et cédées au projet Hyperledger, ayant pour vocation
coûts sur les activités existantes. Elle constitue également de fédérer et faire converger les différentes contributions
un outil d’ouverture à de nouveaux écosystèmes en au développement de la technologie blockchain vers une
poussant à la création de services innovants, dans la seule plateforme « enterprise ready »
banque de détail notamment.
Les applications à court terme sont nombreuses, et La réglementation est quelquefois perçue comme
certains de nos clients y travaillent déjà. Ces applications une barrière érigée par les banques pour endiguer les
concernent pour le moment des périmètres d’activité assauts des fintech. Et s’il s’agissait surtout de protéger
limités et des contextes peu réglementés. les consommateurs ? Dès lors, loin d’être un obstacle, la
réglementation pourrait évoluer au gré des innovations, tant
Quelles sont les solutions autour de la technologie que les intérêts des clients sont préservés. Elle pourrait
blockchain qu’IBM met à disposition dans le secteur de la être source de stimulation et non de rigidité tant pour les
banque/Finance ? banques que pour les fintech et, en tout cas, pas source
L’ensemble des unités opérationnelles IBM ont intégré les d’antagonisme.
enjeux liés à la blockchain et travaillent de concert pour
permettre à cette technologie de devenir un socle de base Avec le numérique, de nouveaux risques sont susceptibles
pour les systèmes transactionnels. de surgir et que les banques devront identifier pour les
Les développeurs peuvent bénéficier d’un « Blockchain-as- gérer… Comment la réglementation doit-elle répondre aux
a-Service » sur notre plateforme Cloud Bluemix, intégrant mutations qui bousculent l’écosystème bancaire ?
également des environnements dédiés aux objets connectés
et des services axés sur l’intelligence artificielle (Watson
API). En combinant cette trousse à outils, il devient possible
d’imaginer des solutions blockchain très ambitieuses.
80
Axe 5 : L’appréciation
des risques et la
réglementation
CONTRIBUTEURS
Pilotes : Co-rédacteurs :
> Didier MOATÉ, Directeur Général Adjoint — Banque et > Hubert DE VAUPLANE, Avocat associé, KRAMER LEVIN
Réseau, LE GROUPE LA POSTE NAFTALIS & FRANKEL LLP
> Françoise COLAITIS, Directeur général adjoint, > Benoît HEITZ, Partner-Deputy Director, SOPRA STERIA
Pôle de compétitivité CAP DIGITAL > Marie-Agnès NICOLET, Présidente-Fondatrice,
REGULATION PARTNERS
Coordinateurs des thèmes : > Laetitia de PELLEGARS, Fondatrice, PELLEGARS LEGAL
> Olivier CHAMPAGNE, Fondateur- Managing patner, > Dominique STUCKI, Attorney, Head of Corporate Finance
STRAPER Department, AVISTEM
> Cristel GUILLAIN, DRH de la DOSI, NATIXIS
81
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Dans sa lettre adressée au G20 fin février 2016, le FSB IDENTIFIER LES RISQUES
(Financial Stability Board/Conseil de Stabilité Financière)
identifiait comme priorité pour l’année en cours « l’évaluation La détermination des risques et leur évaluation n’est pas
des implications systémiques d’innovations technologiques une approche récente, mais l’intégration massive des
financières et les risques systémiques qui peuvent résulter fintech modifie clairement leur appréciation et en génère de
de perturbations opérationnelles ». Autant dire que la nouveaux micro-économiques, macro-économiques, voire
digitalisation de l’intermédiation bancaire est bien un sujet socio-économiques. Par un phénomène d’accumulation,
de préoccupation majeure des régulateurs globaux et que ils pourraient bousculer le monde bancaire tel que nous le
les enjeux sont internationaux. connaissons aujourd’hui et obliger une mutation radicale.
Les temps d’adaptation, les phases intermédiaires et les
L’accélération de l’arrivée de nouvelles techniques et de moyens à mettre en œuvre nécessitent l’attention de tous
nouveaux acteurs dans les métiers du monde bancaire les acteurs : politiques, économiques et de réglementation.
pourrait donc tout autant aider à consolider des activités
qu’à générer une série de nouveaux risques que les banques Les contraintes réglementaires s’accumulant, les moyens de
devront impérativement identifier et apprendre à gérer. La détermination, d’évaluation, de surveillance et de contrôle
réglementation, qui a pour fonction d’aider entre autres à font l’objet de réflexions nouvelles qui introduisent eux-
appréhender les risques et si possible à les contraindre ou mêmes des nouvelles technologies. C’est d’une certaine
à en diminuer l’impact, ne couvre pas toujours les nouvelles manière à travers la réflexion sur l’évolution nécessaire du
technologies qui bousculent l’écosystème bancaire. Elle KYC que risques et réglementation sont obligés d’évoluer du
pourrait même se révéler être un frein à l’innovation, une fait de l’évolution technique, mais également grâce à des
source de déséquilibre concurrentiel entre les nouveaux moyens accessibles au plus grand nombre.
entrants et les établissements traditionnels voire un poids
dans la compétitivité internationale. Mais de la même manière que pour la réglementation,
l’accroissement de l’approche prudentielle reposant sur
Il a été choisi ici délibérément de ne pas aborder ce thème, une meilleure cartographie des risques, de leur appréciation
déjà couvert par ailleurs par une abondante littérature. et si possible de leur gestion, ne doit pas être un frein au
L’ambition de ce chapitre est de tenter d’appréhender des développement des établissements bancaires, mais au
points impactants en matière de risque ou de mise en contraire un support utile pour les faire évoluer en conformité
œuvre ou de suivi des réglementations actuelles ou en cours avec les attentes et les besoins des clientèles. Ce point
d’élaboration. Il s’agit donc d’introduire plutôt une posture à sera abordé à travers l’exemple des approches innovantes
adopter, tant dans la manière de gérer demain les risques dans le domaine du scoring (cf. DIP 19) possibles avec les
avec l’apparition importante des fintech que d’appréhender nouvelles technologies.
la réglementation, et d’avoir dans les deux cas une démarche
prospective. L’objectif est de savoir comment agir ou réagir Enfin, il faut imaginer une banque dont le business model
face à l’apparition massive des fintech dans l’activité pourrait être fortement choqué dans les années à venir. La
traditionnellement assurée par des établissements de crédit. Banque Centrale Européenne a mis notamment dans ses
objectifs prioritaires de 2016 d’analyser ceux-ci, toutefois,
Le centre de gravité semble se rééquilibrer entre un il est probablement trop tôt pour savoir comment la banque
monde dominé depuis quelques décennies par l’offre de demain sera configurée et quelles seront les activités
(les producteurs des services) au profit d’un marché maintenues en son sein. Imaginer une banque démembrée
où la demande (les clients) retrouverait ses droits. Les se concentrant sur certaines activités seulement pourrait
technologies nouvelles accélèrent incontestablement les remettre en question les approches prudentielles et donc
accès aux services et aux données et créent de nouveaux obliger les autorités de régulation et de contrôle à réviser
risques. La réglementation devient beaucoup plus exigeante elles-mêmes leur méthode et outils.
que par le passé avec des conséquences directes sur
l’appréciation des risques. FAIRE DE LA RÉGLEMENTATION UN LEVIER
D’INNOVATION
Quelques exemples ont été choisis pour illustrer des domaines
impactés par l’apparition de nouvelles techniques portées par Parmi les métiers traditionnels des banques, les fonctions
des fintech, tant dans la gestion des risques que par l’évolution liées aux moyens de paiement sont de plus en plus attaquées
possible des réglementations. Les risques et la réglementation par des nouveaux acteurs qui ne sont pas toujours soumis
sont souvent concomitants dans de très nombreux parcours. aux mêmes règles. La nouvelle Directive sur les Services
82
L’appréciation des risques et la réglementation
83
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
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L’appréciation des risques et la réglementation
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Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
> Destacame est une start-up chilienne permettant aux Contexte 8 : Mesurer les risques
personnes non bancarisées d’obtenir un score de crédit
à partir de leurs historiques de factures grâce à des
liés aux innovations et aux
technologies prédictives. évolutions réglementaires
> Certains nouveaux prêteurs en ligne, comme Kreditech
en Allemagne, analysent l’ensemble des données Partager la responsabilité du « Know Your Costumer » (KYC)
disponibles sur le comportement des clients sur les sites Le droit de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le
de commerce en ligne, leur localisation, leurs données financement du terrorisme (LCB-FT) est basé sur le concept
bancaires, etc. La note ou le score d’un client peut être « d’approche fondée sur les risques », fondement essentiel
calculé en quelques minutes, comparé à quelques jours d’une allocation efficiente des ressources et permettant aux
voire quelques semaines pour les modèles traditionnels États de moduler les mesures préventives en fonction de la
de credit scoring. nature des risques identifiés (GAFI, Recommandations, févr.
2012). Ce principe d’approche par les risques (que l’on retrouve
L’innovation technologique est donc la source de nouveaux dans le futur règlement européen général sur la protection des
risques que le régulateur doit pouvoir évaluer et contrôler, données à caractère personnel) a été traduit dans la 3e directive
grâce sans doute à l’aide de la technologie (trading anti-blanchiment (directive 2005/60/CE du 26 octobre
algorithmique de haute fréquence, par exemple). 2005) et se trouve renforcé dans la 4e directive 2015/849
du 20 mai 2015, en cours de transposition) : « Le principe
général de l’approche fondée sur les risques est d’obliger
À RETENIR les institutions financières et entreprises et professions non
financières désignées à appliquer des mesures de vigilance
Ce nouveau type de scoring permet l’octroi d’un crédit via renforcées lorsqu’il existe des risques plus élevés afin de
l’étude statistique des comportements de remboursement les gérer et de les atténuer et, inversement, de permettre
d’un échantillon d’emprunteurs. Une méthode qui montre aux institutions financières et entreprises et professions non
comment l’innovation permet des gains de productivité… financières désignées d’appliquer des mesures de vigilance
simplifiées lorsque les risques sont plus faibles ».
86
L’appréciation des risques et la réglementation
87
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
l’AMF accepte désormais l’immatriculation de plateformes DÉFINIR DE NOUVELLES RÈGLES DU JEU AVEC LA
CIP ayant une activité de marchand de biens ou de gestion DIRECTIVE SUR LES MOYENS DE PAIEMENT (DSP2)
locative afin de donner plein effet à ce statut. Actifs tangibles
moins risqués et plus faciles à évaluer que des start-ups La Directive sur les Services de Paiement de 2007 cassait
ou des PME non cotées, les immeubles anciens ou neufs le monopole bancaire en termes d’offres de services et de
commercialisés collectivement via internet représentent moyens de paiement en créant le statut de prestataire de
un placement accessible et sécurisé pour la plupart des service de paiement. Depuis 2007, de nouveaux services
Français qu’un assouplissement de la réglementation ont été développés : services d’initiation d’opération de
française contribuera à populariser. paiement et agrégation de comptes sans qu’aucune règle
n’encadre ces activités. La DSP2 remédie à cette situation.
Il devenait urgent de pouvoir établir de nouvelles règles du
À RETENIR jeu sans empêcher l’accès aux nouvelles technologies ou
aux nouveaux modes d’intervention dans le domaine des
Les échanges ayant eu lieu en 2013 et 2014 entre moyens de paiement : c’est l’objectif de la DSP2.
les autorités, notamment l’AMF, et les plateformes
de financement participatif ont permis quelques Les nouveaux acteurs, qui jusqu’à présent échappaient
aménagements au texte préparé par l’autorité qui ont à certaines contraintes réglementaires en l’absence de
été intégrés dans sa version finale. Depuis, de nombreux définition des obligations liées aux modalités de leurs
échanges ont à nouveau eu lieu avec Bercy et les autorités interventions ou à la définition de leur activité vis-à-vis
financières en vue d’une amélioration du dispositif, mais les des règles en vigueur, devront respecter le cadre défini
initiatives de place visant à améliorer le cadre actuel n’ont par la DSP2 et être agréés/enregistrées en se soumettant
pas encore abouti1. ainsi aux obligations de la Directive. Cela rééquilibrera
probablement la compétition entre ces nouveaux acteurs
Pour favoriser des avancées en la matière, deux principes et les établissements de paiement traditionnels. Nous
pourraient guider l’action du régulateur : présentons ici l’origine et les principaux objectifs ainsi que
> À l’image des publications périodiques et publiques de les principaux acteurs pouvant être directement impactés
la FCA sur le crowdfunding, un bilan officiel et objectif, par les nouvelles règles introduites par la DSP2.
après échange avec l’ensemble des acteurs, des atouts
et faiblesses de la réglementation française et une mise Ce schéma résume les principales étapes de la construction
à jour de la doctrine du superviseur, pourraient sans du marché européen domestique du paiement.
doute éclairer le législateur sur les actions à mener.
RÈGLEMENTATION EUROPÉENNE SUR LE PAIEMENT
> Dans le cadre de la vérification de la conformité
réglementaire des innovations financières et de DSP 2
JO 13/01/2016
l’interprétation des normes en vigueur, les autorités LAB/FT
88
L’appréciation des risques et la réglementation
Prestataire
DSP 2 (TRANSPOSÉE AU PLUS TARD LE 13 JANVIER 2018) de
Front-end providers téléphonie
Payeur Payeur
4. Settlement
Enfin, la DSP1, la DM2 et la DSP2 ont favorisé l’émergence MAÎTRISER LES RISQUES RÉGLEMENTAIRES,
de nouveaux acteurs qui sont le réceptacle des projets UN FACTEUR-CLÉ DE SUCCÈS POUR LES FINTECH
« d’ubérisation » de la banque. Nous assistons au
développement d’offres co-brandées concentrées autour Percevoir les tendances lourdes
de quelques prestataires. > Risque réglementaire au moment du démarrage :
statut non adapté et impact sur le business plan (voir
DSP 2 CHAÎNE DE VALEUR illustrations).
> Risques réglementaires en cours d’activité : sous-
Plateformes estimation du risque réglementaire et donc des outils et
Payeur (co-branding avec Bénéficiaire autres moyens notamment humains à mettre en place
l’initiateur d’ordres)
sur les fonctions de contrôle et la gouvernance.
> Risque final d’arrêt d’activité.
Initiateur d’ordres
(PISP)
Quelques exemples pour illustrer
Teneur de comptes
(ASP)
> Un robo-advisor souhaitant ainsi développer son activité
vis-à-vis de clients retail (et pas uniquement en marque
Banque blanche pour des établissements financiers) et qui
exercerait sans statut de CIF ou souhaiterait que sa
Sous-traitant plateforme permette un processus de passation des
Projets, infrastructures
ordres de bourse des clients suite au conseil automatisé :
dans ce dernier cas, l’agrément de CIF ne convient plus et
89
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
90
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
Suivez-moi
pour créer une opportunité >
Aujourd'hui, plus d’un demi million d'utilisateurs, au sein de grands groupes internationaux
profitent des solutions Knowmore, lors des changements de S.I, de déploiements ou de mises à
jour d'applications stratégiques.
Notre GPS applicatif ou « Coaching digital », vainqueur des « Orange Digital Awards » en 2015,
favorise la « user adoption », améliore l’expérience utilisateur, et lui apporte une information
pertinente, en temps réel.
93
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
94
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
DIP 20 : Développer l’image très pratiques sur leur métier, leur carrière, leur équilibre
vie privée/professionnelle. Une application de tracking
employeur et les outils digitaux suit toute personne qui se connecte pour la noter et lui
de sourcing attribuer un score « d’engagement » ou « d’intérêt » vis-à-
vis de l’entreprise. La plateforme est également utilisable
COMPRENDRE LE CONTEXTE et particulièrement efficace pour favoriser la mobilité
interne dans les grandes organisations.
La désintermédiation et la disparition annoncée de > Autre fintech, Glassdoor joue l’ère de la transparence
nombreux métiers du front-office n’empêche pas les et se présente comme le « trip advisor » de l’image
banques de rechercher des talents rares et courtisés par employeur.
d’autres secteurs d’activités attractifs pour les jeunes
diplômés. En effet, les crises financières ont pu altérer Pour lancer des appels à projets
l’image des banques et les responsables de l’image > Réinventer le parcours candidat pour lui éviter les
employeur ont devant eux un véritable chantier pour attirer applications peu engageantes de traitement des
de nouveaux talents vers leurs entreprises. Le digital peut candidatures.
les y aider, notamment via des solutions innovantes et > Susciter chez les candidats potentiels l’envie de
attractives de sourcing. s’orienter vers la banque en les mettant en contact avec
des salariés qui parlent mieux de leurs métiers que les
1. AMÉLIORER L’IMAGE EMPLOYEUR services de communication.
La stratégie de marque employeur est, encore plus aujourd’hui 2. SOURCER LES TALENTS SUR LES RÉSEAUX
qu’avant, un exercice délicat. Alors que la chasse aux jeunes SOCIAUX PROFESSIONNELS (RSP)
talents et notamment aux ingénieurs est ouverte, des jeunes
diplômés de 248 écoles d’ingénieurs ont été interrogés sur Les informations sur les profils et leurs compétences sont
leurs secteurs d’activité préférés1 : « Dans le Top 20 des aussi nombreux qu’accessibles. Cette « infobésité » rebute
secteurs préférés par les étudiants et les jeunes diplômés les chargés de recrutement de la banque qui reconnaissent
des écoles de commerce ne figure plus le secteur bancaire ». l’efficacité des bases de données telles que LinkedIn tout
De même, selon l’enquête Universum 2015 des entreprises en doutant dans le même temps de leur profondeur. Le
préférées des étudiants, « la première banque française est travail de requêtes sur les RSP (LinkedIn, Viadeo, Twitter,…)
passée de la 5e position en 2008 à la 19e en 2015 ». est complexe, chronophage et s’ajoute au travail traditionnel
de multi-envoi d’annonces ou de recherche, sans que les
Les jeunes diplômés, et plus largement les générations Y et ressources affectées au recrutement se soient accrues, bien
Z, sont friands d’informations réalistes sur les métiers, les au contraire.
conditions de travail et la culture d’entreprise. Ils accordent
peu de confiance au discours « marketé » de l’entreprise Des solutions sont proposées pour y remédier :
et sont en quête de communication « one to one ». Qui, > Yatedo propose une solution de recherche de candidats
dans ce cadre, sont les mieux placés pour parler de leur sur tout l’Internet via un robot associé à un outil
entreprise et de la réalité d’une profession, sinon les salariés sémantique très performant qui identifie le profil idéal
eux-mêmes ? Ainsi, pour les candidats, pouvoir s’entretenir parmi des milliers d’autres.
directement avec un(e) salarié(e) d’une entreprise est mille > Eptica Linguay offre son outil qui source automatiquement
fois plus gratifiant que d’adresser leur candidature via une les profils recherchés sur les RSP ou les CVthèques des
application de recrutement. entreprises.
> Proxem met à disposition un outil d’analyse sémantique qui
Fortes de ce constat, plusieurs fintech se sont positionnées permet de rapprocher automatiquement les compétences
sur ce créneau : d’un profil avec celles demandées par un employeur.
> Path Motion a créé une plateforme qui fait dialoguer des
salariés « ambassadeurs » d’une entreprise avec des Pour lancer des appels à projets
candidats susceptibles de l’intégrer. Accessible via le > Recherche de nouveaux outils pour optimiser la
site de recrutement de l’entreprise, un espace de tchat découverte de candidats sur les réseaux sociaux ou
permet aux candidats de poser aux salariés des questions les CVthèques qui ne possèdent pas de moteurs de
recherche sémantique proposée par les entreprises ci-
1. Job Teaser, novembre 2015. dessus.
95
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
3. SOURCER DES TALENTS GRÂCE À UNE Après deux ans d’expérimentation, Accor a pu vérifier que
PLATEFORME DE COOPTATION l’on pouvait gagner plus de 50 % du temps dans son
processus de recrutement.
De même que les salariés sont les meilleurs ambassadeurs
de l’entreprise, les salariés peuvent se révéler de très bons Enfin, pour être complet sur les modes de recrutement
sourceurs de compétences. Pourquoi ne pas les inciter à digitaux, il faut également citer les tests en ligne qui sont
devenir des chasseurs de talents pour leur entreprise, de une réponse tant à l’amélioration de l’expérience candidat
manière tout à fait transparente, ludique et efficace ? Le qu’un gain d’efficacité pour le recruteur (voir les solutions
large vivier des collaborateurs de la banque de détail sur d’évaluation de cut-e).
tout le territoire représente un atout considérable.
> La start-up Becoopt met à contribution un réseau de
collaborateurs volontaires pour dénicher la « perle rare » À RETENIR
en digitalisant le processus de cooptation de façon
ludique. Accessible sur les mobiles, Becoopt s’appuie Parmi les nombreux défis auxquels les Directions RH du
sur un matching intelligent, une gestion et un suivi secteur bancaire et financier vont être confrontées, trois
du processus de cooptation, un suivi des primes aux émergent plus particulièrement :
« coopteurs » et un module statistique. > La vision de ce que seront les métiers de la banque
> Les ATS (Applicant Tracking Systems) permettent numérique demain.
d’intégrer le flux des candidatures recommandées par > La profonde transformation des métiers traditionnels
les collaborateurs dans l’outil de pourvoi, un segment frappés par la numérisation, qui ouvre un chantier
de marché sur lequel la startup Coop-time se propose énorme de requalification et de transfert de nombre de
comme intermédiaire. salariés.
> Après deux années d’expérimentation, la DRH du groupe > La chasse aux futurs talents (nouvelles générations Y,
Accor a choisi la solution SEEing proposée aux 2 000 Z…).
recruteurs en France pour recruter les réceptionnistes,
les serveurs, les commerciaux et les directeurs adjoints Des solutions et projets innovants faisant appel aux
d’hôtels. L’outil est directement intégré dans le site technologies digitales peuvent d’ores et déjà répondre à
d’emploi AccorHotels Jobs. Chaque offre postée par un ces enjeux. Image de marque, sourcing et identification
recruteur est liée à un questionnaire, véritable entretien des talents, le digital est une réponse puissante au service
en ligne construit par SEEing en étroite collaboration d’une vision RH de la banque du futur.
avec les recruteurs Accor et qui dématérialise donc le
premier entretien de recrutement, le plus consommateur Un certain nombre de facteurs clés de succès sont à réunir,
de temps. L’entretien se concentre sur l’expérience du comme :
candidat, son parcours et le met en situation en testant > La rapidité d’action des RH face à la transformation
ses réflexes métiers. Les recruteurs accèdent à une digitale.
interface personnalisée qui automatise leur short-list et > Transformer les organisations en même temps qu’installer
leur permet par la vidéo d’évaluer l’expression, le niveau de nouveaux outils.
de compréhension et le niveau d’anglais du candidat. La > Faire monter en compétences les RH sur les outils pour
solution matche les réponses des candidats, les compare lever les craintes.
entre elles et fournit également un guide d’entretien pour > Faire adhérer les collaborateurs pour conduire
le recruteur. véritablement le changement.
> Allouer les moyens adéquats à ces chantiers et aux
Dans la perspective du plan de digitalisation de l’entreprise, ressources humaines.
la DRH du groupe Accor s’est donnée notamment pour > Déployer des outils qui conservent une démarche
objectif de faire disparaître dans les deux ans la présélection humaine (Rechercher le « one to one).
des candidats par CV au profit d’une solution basée sur la > Comprendre les attentes des collaborateurs du futur
data RH et la vidéo. 120 000 candidatures transitent chaque comme on le ferait pour ses clients.
année par le site pour le seul pays France. Accor espère ainsi
digitaliser la grande majorité de ses recrutements et mieux
distiller les bonnes pratiques de présélection, en gommant
notamment des aspects discriminants ou réducteurs qui
sclérosent souvent les pratiques.
96
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
97
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Contexte 11 : Créer avec le digital Ces nouveaux défis ont un impact particulier sur la QVT dont
l’ANACT2 nous donne six facteurs déterminants :
un nouveau rapport de l’homme > Les relations sociales et de travail.
au travail > Le contenu du travail.
> L’environnement physique de travail.
> L’organisation du travail.
Les deux choses les plus importantes
n’apparaissent pas au bilan de l’entreprise : > La relation et le développement professionnel, et en
la réputation et ses hommes. particulier la reconnaissance.
> La conciliation entre vie privée/vie professionnelle.
(Henry Ford)
Égalité des chances
Au cœur de ces évolutions se situe d’abord l’enjeu de la Dans l’entreprise en pleine transformation digitale au sein
Qualité de Vie au Travail (QVT) d’un monde chaque jour plus changeant et volatil, l’une des
attentes fondamentales des salariés est la reconnaissance
LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL (QVT), au travail. Celle-ci doit s’inscrire dans une perspective
LEVIER MAJEUR D’ADAPTATION AU CHANGEMENT relationnelle où le respect mutuel et la réciprocité dominent.
Elle se vit au quotidien par le biais des gestes simples
La QVT est intrinsèquement affectée par la transformation (« bonjour chaleureux », « merci sincère ») ainsi qu’à travers
digitale qui fixe de nouveaux cadres, modifie des fonctions, des manifestations symboliques de reconnaissance du
mélange des cultures et fait ainsi évoluer les termes de travail bien fait.
« l’engagement » de chaque collaborateur. Dans ce contexte,
maintenir un niveau élevé de bien-être au travail reste une Au titre des grandes évolutions susceptibles d’affecter la
clé de la réussite. Qualité de Vie au Travail, il faut également citer l’atténuation
des distances hiérarchiques, accentuée par l’extension du
L’avènement des NTIC1 a permis de faciliter la vie au travail travail en structures matricielles et/ou en plateau (Open
(accès à l’information permanent), mais pose également de Space) facilitant l’accessibilité des managers.
nouveaux défis à relever pour les organisations :
> Endiguer la « marée » de mails reçus chaque jour.
> Préciser les frontières entre vie privée/vie professionnelle.
> Utiliser son portable professionnel selon des règles à
définir (le collaborateur est-il joignable le week-end ?)
> Savoir comment rétablir la confiance et la relation dans
l’entreprise.
1. Nouvelles Technologies de l’information et de la Communication. 1. Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail.
98
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
99
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
les outils d’échanges) qui permettent de définir des profils Contexte 12 : Utiliser le digital
d’engagement et/ou d’évolution de ceux-ci.
et les outils transverses de
L’utilisation de ces données demeure un sujet sensible, eu management
égard à l’environnement législatif et règlementaire et à la
place accordée aux partenaires sociaux. Il convient d’être ASSOCIER LE MANAGEMENT HYPER PERSONNALISÉ
attentif à l’évolution des comportements et des motivations AU MANAGEMENT PRÉDICTIF
de ces mêmes collaborateurs quand ils sont informés des
utilisations faites de ce type de data. Des outils psychométriques au service du management
dans la banque
OBJECTIVES FOR ORGANIZATIONS’ BIG DATA EFFORTS Process Communication Model, PNL, MBTI, HBDI, DISC,
INSIGHT, GOLDEN, 16PF… C’est une liste, loin d’être
Other
functional Customer-centric exhaustive, des modèles qui, vu leur efficacité, sont
outcomes
objectives
4% employés en management.
100
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
1. « Changing change management », Boris Ewenstein, Wesley Smith, 3. Cf. travaux et publications d’Alain Cardon.
and Ashvin Sologar, juillet 2015. 4. Ex : Organization & Relationship Systems Coaching (ORSC).
2. « Gamification Techniques Increase Your Employees’ Ability To Learn By 5. David Rock, 2008.
40% », Business insider, septembre 2013. 6. En France, voir les travaux menés par l’IME dirigé par Jacques Fradin.
101
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
Le reverse mentoring, un outil complémentaire et efficace Pour chaque stress, il existe un climat qui favorise
d’acculturation digitale des dirigeants et managers des la motivation adaptée. Le travail collectif managers/
générations X et baby-boomers collaborateurs facilite la conduite du changement
Certains établissements bancaires français ont mis en notamment dans des contextes d’évolutions accélérées.
œuvre de tels programmes avec des résultats très positifs,
mais la pratique reste encore timide. De grands groupes financiers commencent à utiliser ces
formes d’outils qui ont l’intérêt d’établir une approche
3. PILOTER LE CHANGEMENT : LES OUTILS DE plus individualisée quant au diagnostic du stress tout
DIAGNOSTIC DE STRESS INDIVIDUEL ET COLLECTIF en permettant de trouver ensemble une meilleure
communication et une fluidité relationnelle au sein de
De nouveaux outils disponibles l’équipe simplifiant la mise en œuvre des changements.
Ils permettent d’approfondir ceux déjà utilisés par les
entreprises dans le cadre des « Global People Survey » ou Parmi les appels à projets possibles :
« baromètres sociaux ». Ces approches innovantes utilisent > Projets facilitant l’acquisition et pérennisation des
des questionnaires qui mesurent la motivation des équipes nouveaux usages métiers digitaux, comme Knowmore
au regard d’items contextuels significatifs pour eux. Avec avec le POC HSBC.
de tels outils, la société Apter France définit par exemple > Projets permettant une acculturation et une digitalisation
le stress comme une motivation frustrée, déclinée en huit des points de ventes bancaires, comme Mobirider auprès
aspects différents, correspondant chacun à une manifestation du Crédit Mutuel Arkéa et autres services financiers.
émotionnelle spécifique. Ces données sont complétées par des > Projets facilitant les diagnostics d’engagement/stress/
études et méthodologies appliquées aux climats d’équipes. motivations et apportant des solutions innovantes en
+ Fréq mobilisation d’équipes, comme Apter France auprès
0,70
1 2
d’HSBC et autres services financiers.
Moy. 0,57
3
0,50
Pour un collaborateur sur trois, le numérique est vécu
0,30 comme un facteur de stress. D’après une étude réalisée
par Michael Page en partenariat avec L’Agefi, 74 % des
Ça me fait réagir
0,10 professionnels de la banque de réseau considèrent qu’il
nt
rie
ion
té
me
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mil
Ho
Co
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An
-0,10
Cu
Ça m’arrive
Hu
Ma
-0,30
3 4
L’impact du numérique sur les entreprises est considérable,
2 Moy. 0,47
-0,50
1
mais ces dernières peinent pourtant à se transformer.
Même si toutes prennent des initiatives (y compris
-0,70
organisationnelles) ambitieuses sur le sujet, celles-ci sont
e
ité
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25/06/2015 - www.agefi.fr/emploi/actualites/hebdo/20160218/
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102
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
103
Six axes stratégiques pour 24 domaines d’innovation prioritaire
104
Saisir l’opportunité du Digital pour les collaborateurs
105
Banque & Fintech : enjeux d’innovation
dans la banque de détail
Transformez
Quel vos
actif permet
à données en levier
des entreprises
de croissance
d’être valorisées plus
de 120 fois leur chiffre
d’affaires ?*
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107
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
108
Réussir la co-évolution banques – fintech
2. Quels sont les meilleurs modes Si les objectifs peuvent différer d’une banque à l’autre, ils
peuvent également différer au sein d’une même banque
de collaboration entre banques et d’un métier à l’autre.
fintech ?
MÉCANISMES
La relation banque-fintech constitue un élément central
de la transformation digitale de la banque. L’intégration de La quasi-totalité des banques met en œuvre l’ensemble des
la fintech aux différents mécanismes existants, selon son mécanismes de collaboration avec les fintech : hackathons,
degré de maturité et la proximité recherchée, permettra laboratoires d’innovation, accélérateurs, incubateurs, co-
à la banque d’accélérer le mouvement de pivot dont elle développement, fonds d’investissement... Elles privilégient
a besoin pour mieux adresser les besoins de ses clients sans exception les rencontres en direct, souvent in situ
dans un environnement en mutation profonde. Nous avons dans les bureaux de la fintech, pour avoir une meilleure
cherché à comprendre les principaux objectifs visés de la compréhension de l’environnement et de la réalité à
collaboration banque-fintech, l’efficacité des mécanismes laquelle cette dernière est confrontée.
mis en place, mais aussi les freins et les leviers pour réussir > Les hackathons sont organisés en cohérence avec les
la collaboration. Directions métiers et incluent également les clients
pour imaginer avec les fintech les solutions à des
OBJECTIFS problématiques concrètes et imminentes (comme
l’impact de la blockchain sur leur métier historique…).
Les banques décident de collaborer avec les fintech > Les incubateurs et les accélérateurs se positionnent sur
principalement pour améliorer les services proposés à des thématiques en cohérence avec les priorités de la
leurs clients, permettre à leurs Directions métiers de gagner banque en termes d’innovation. Ils permettent d’héberger
en agilité et en créativité et recruter des talents pour les fintech, mais aussi les projets des collaborateurs
accompagner leur transformation. En revanche, selon la et les experts sur un même lieu afin de partager
taille et le niveau de proximité et d’accélération souhaité, des informations et de créer des synergies pour des
les objectifs peuvent différer. rapprochements et des prises de participation futures.
> Si les plus petites structures financières veulent investir > Le co-développement d’offres avec les fintech est un
dans les fintech pour des opérations de croissance processus non homogène d’une banque à l’autre.
organique et dégager au passage une plus-value Certaines visent uniquement les fintech avec lesquelles
financière, les investissements des grandes banques elles veulent se rapprocher. D’autres mettent en œuvre
dans les fintech constituent des opérations de pivot et de des partenariats avec des entreprises dans lesquelles
transformation de leur modèle économique. elles n’ont pas intention de prendre des participations à
> Certaines banques considèrent que la collaboration avec moyen terme.
les fintech doit s’inscrire en complémentarité avec l’offre > Toutes les banques ont des fonds d’investissement en
développée en interne et que l’impulsion et l’innovation interne dédiés aux fintech, quelquefois positionnés
doivent venir de l’intérieur. Les fintech viennent donc sur des thématiques spécifiques (blockchain,…). Ces
seulement résoudre les problèmes qui ne sont pas pris investissements sont stratégiques. L’objectif consiste en
en charge en interne. premier lieu à accompagner l’évolution des métiers de
> D’autres banques en revanche ont placé la collaboration la banque, non à réaliser une plus-value financière. Les
avec les fintech plus au cœur de leur transformation. premiers tours de table consistent généralement en des
Ce n’est pas seulement l’expertise qu’elles cherchent à prises de participations minoritaires afin de laisser la
intégrer, mais leur modèle et leur culture. Afin d’accélérer fintech se développer en cohérence avec la culture, les
la transformation, elles sensibilisent les actionnaires et valeurs et l’état d’esprit de ses fondateurs.
les investisseurs afin d’attirer les capitaux et alignent les
équipes en faisant de leur politique de collaboration avec La coordination de l’ensemble de ces mécanismes n’est pas
les fintech un outil de communication interne et externe. toujours assurée. Elle répond à un enjeu de cohérence en
> Enfin, des banques visent à créer un environnement termes de ligne métier et de territoire. La clarification et la
« start-up friendly » et adoptent une attitude beaucoup formulation des thématiques métier ou technologique pour
plus pragmatique vis-à-vis des fintech : le bénéfice l’innovation permet de focaliser l’attention sur certaines
attendu peut être financier ou immatériel (apport fintech. La banque peut alors mieux les accompagner vers
en notoriété, en légitimité, co-branding, montée en les bons mécanismes en fonction de la maturité de leur offre
compétences des équipes, changement de culture…). et de la proximité recherchée avec le groupe. Par ailleurs,
109
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
pour adresser les enjeux de territoire, certains mécanismes le partage de la vision ne sont pas des freins, pour d’autres,
qui ont fait leurs preuves pour une caisse régionale peuvent un alignement de la vision et une moins grande dilution des
être démultipliés dans d’autres Caisses pour capitaliser sur responsabilités permettraient d’augmenter les chances de
le retour d’expérience. succès dans la collaboration avec les fintech.
110
Réussir la co-évolution banques – fintech
Le cadre de la collaboration
Les attentes réciproques et les investissements de chacune
des deux parties devront aller dans le sens d’une relation
équilibrée prenant en compte les besoins très différents de
la fintech et de la banque :
> Le besoin de financement sur le court terme, l’agilité et la
protection de l’innovation pour la première
> Le respect des contraintes liées à la réglementation et
à la sécurité, les exigences en termes de qualité et de
maîtrise des risques et la protection de la relation avec le
client pour la seconde.
111
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
COLLABORATION BANQUES-FINTECH : > Niveau élevé d’exigence juridique dans tout accord avec
LA VISION DES FINTECH les banques.
> Perception des fintech comme des concurrents.
Les réponses de 30 fintech à un questionnaire en ligne (mai > Résistance au changement des équipes projets.
2016) > Priorité donnée aux projets internes.
> Déconnexion des équipes des banques avec la réalité du
1. Les 30 fintech ayant répondu sont représentatives des terrain et du métier.
grands thèmes d’innovation en cours. Leurs principaux
domaines d’activité sont : 4. La collaboration avec les banques est pourtant une
Activité Nb de réponses demande très forte des fintech et pour laquelle elle est
> Robo-advisor/Gestion d’actif.........................................5 un gage de succès. La plupart des fintech souhaitent
> PFM/Agrégateur............................................................2 conclure des partenariats avec les banques pour :
> Crowdfunder..................................................................5 > Adresser de larges portefeuilles de clients.
> Crowdlender..................................................................4 > Proposer leurs services en marque blanche.
> Plateforme Fonction Support (Risk, RH…)......................6 > Conclure des accords d’apport de clientèle réciproques.
> Plateforme d’innovation.................................................8 > Permettre aux banques d’anticiper sur la transformation
> Plateforme de paiement................................................5 de leurs marchés et des réglementations.
> Divers...........................................................................7 > Améliorer l’offre des banques et répondre à des besoins
émergents.
2. La recherche de collaboration avec les banques est une
priorité pour la plupart des fintech (29 réponses) : 5. Cette forte attente à l’égard des banques se traduit aussi
> Toutes sont déjà ou seront clientes de banques dans les demandes d’adaptation des banques et de leur
> 27 sont déjà fournisseurs de banques ou souhaitent le fonctionnement aux spécificités des fintech. Chaque fintech
devenir. cite au moins trois axes d’amélioration dans l’organisation des
> 28 ont déjà établi un partenariat commercial avec une banques pour réussir ensemble leurs projets de collaboration :
banque ou souhaitent en mettre en place. Amélioration souhaitée Nb de citations
> Seulement 3 ont déjà une banque comme actionnaire, > Avoir un accès direct à tous les décideurs concernés
mais 21 l’envisagent favorablement. par l’innovation (responsable opérationnel,
> Une seule a déjà pour actionnaire un fond d’investissement CFO, CEO, CIO…)........................................................ 21
appartenant à une banque, mais 26 souhaitent un tel > Nommer un interlocuteur fintech rattaché au DG........ 11
actionnaire. > Nommer un interlocuteur fintech dans chaque grande
direction.................................................................... 10
3. La collaboration avec les banques est le plus souvent > Organiser des réunions de speed-dating avec tous
difficile à établir. Les principaux freins cités, par ordre les décideurs concernés par le domaine d’activité
d’importance, sont : de la fintech............................................................... 10
Freins à la collaboration avec les banques Nb citations > S’appuyer sur les fonds d’investissement
> Cycles de décision trop longs, interlocuteurs multiples, comme relais internes aux banques..............................8
manque d’alignement des équipes sur le projet > S’appuyer sur des tiers de confiance et
d’innovation............................................................... 25 d’intégration tels que des cabinets de conseil,
> Pas d’accès direct aux décideurs................................ 14 le Pôle FINANCE INNOVATION….....................................7
> Manque de compréhension de l’innovation et > Nommer un interlocuteur rattaché au Directeur
de son apport pour la banque.................................... 14 du Digita.......................................................................6
> Investissement temps et financier trop lourd > Étre hébergé dans une pépinière/
pour les fintech.......................................................... 11 incubateur de banque...................................................4
> Participer à des hackatons, concours d’innovation…......2
Au-delà de ces obstacles liés à la taille ou au mode de
gouvernance et de gestion de projet des banques, les Enfin, les fintech souhaitent disposer de davantage
fintech pointent un véritable décalage de culture : banques d’informations sur les besoins des grands comptes au
et fintech ne vivent pas dans le même espace-temps. travers, par exemple, d’une base des appels d’offres lancés
Beaucoup de fintech soulignent d’autres difficultés dans par les banques. Elles souhaitent également faire largement
leur dialogue avec les banques : connaitre leurs projets et solutions aux cabinets de conseil,
> Complexité d’intégration aux SI des banques. prescripteurs auprès de ces grands comptes.
112
Réussir la co-évolution banques – fintech
COLLABORATION BANQUES-FINTECH :
L’EXEMPLE DE KYRIBA
113
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
114
Réussir la co-évolution banques – fintech
Saxo Bank : Pierre-Antoine Dusoulier, Président de Saxo région, destiné à être l’interlocuteur des start-ups et piloter
Bank France les relations commerciales avec elles.
« La collaboration avec les start-ups est au cœur du métier Le Directeur de la Stratégie reçoit régulièrement des start-
de Saxo Bank. Les process et infrastructures de la banque ups innovantes, au moins une fois par mois, et reste en
sont complètement automatisés et les équipes peuvent se contact étroit avec le responsable de l’innovation de la
concentrer sur la relation avec les entrepreneurs et start- BDDF pour un point hebdomadaire. »
upers.
La collaboration avec les start-ups se traduit sur trois axes. ING Group : Benoît Legrand, Head of FinTech
Tout d’abord par l’ouverture de compte, l’on-boarding : les «Le Groupe s’appuie essentiellement sur deux mécanismes
start-ups constituent une cible stratégique de la start-up. simples en matière de collaboration avec les fintech.
Ensuite, la fourniture de services : Saxo Bank collabore Deux accélérateurs ING FinTech Lab, installés l’un à Bruxelles,
avec les fintech pour l’amélioration permanente de ses l’autre à Amsterdam, apportent aux innovateurs tous les
algorithmes, ses processus d’on-boarding, l’amélioration du services habituels des accélérateurs : hébergement, coaching,
KYC, la maitrise du risque… . financement, etc. Le Lab d’Amsterdam a la particularité
Un exemple de partenariat avec des fintech : les travaux d’héberger aussi les projets portés par les salariés du Groupe.
de collecte d’informations intelligentes et en temps réel Enfin, les procédures internes d’achat de prestations
des tweets associés sur le CAC 40, l’or, le pétrole, etc. favorisent le recours aux fintech, considérés comme des
avec ioSquare. Par ailleurs, Saxo Bank est fournisseur de fournisseurs ordinaires. Dans le cadre de ces procédures,
services de technologie aux grands groupes bancaires. les fintech bénéficient de « routes décisionnelles »
Enfin, la banque intervient également comme investisseur spécifiques. En particulier, l’ambition est de lancer un POC
(plateforme Prêt d’Union) et dans ces jeunes entreprises de en moins de 4 semaines.
technologie. L’objectif des partenariats noués avec les fintech est de
L’intérêt pour les innovations et les start-ups est donc participer à la transformation du business qui s’étalera
permanent. Il n’y a pas de budget spécifique pour cette sur plusieurs années : la logique première n’est donc pas
activité. La banque ne déploie pas d’effort particulier pour le celle d’un investissement avec la recherche d’une plus-
sourcing de ces entreprises : elles viennent naturellement. value financière, mais plutôt celle de la recherche d’une
La banque est contactée par les réseaux sociaux, raison pour collaboration destinée à développer le business de la
laquelle nous n’avons pas besoin d’organiser d’évènements banque sur tous ses marchés locaux.»
de type hackathon pour les rencontrer. »
Crédit Mutuel Arkéa : Anne-Laure Naveos, Directeur
Société Générale : Bertrand Cozzarolo, Co-Directeur, Croissance Externe, Partenariats et Écosystème Digital
Direction de la Stratégie, du Digital et de la Relation « La collaboration du groupe avec les fintech a démarré
Client BDDF avec le rachat de l’entreprise Pro-Capital (broker en ligne
« La Société Générale privilégie les contacts directs entre Fortunéo). Ce rachat a permis à la start-up de disposer
ses équipes et les start-ups qui l’intéressent, pas seulement d’une plateforme de service permettant de vendre des
les fintech, et cela en trois étapes : le sourcing par l’équipe prestations de brokerage en ligne en marque blanche.
innovation (une pré-qualification est effectuée avant chaque Cela a permis à Arkéa d’acquérir un vrai savoir-faire dans
mise en contact), la rencontre du porteur du projet et l’étude l’accompagnement de petites structures innovantes.
de la solution proposée pour une potentielle acquisition. L’étape suivante a été le rachat de Monext, un processeur de
La Direction de l’Innovation Groupe anime un Comité paiement interbancaire qui disposait déjà d’un portefeuille
Innovation qui réunit le comité exécutif de la start-up de de clients sur les métiers de gestion des flux. Monext est
manière trimestrielle. Les dossiers sont sourcés sur une aujourd’hui un des leaders du secteur, gérant près du tiers
base mondiale. Le radar des fintech de la Société Générale des flux de paiement des commerçants sur internet français
n’est pas uniquement focalisé sur le pays. et étant devenu l’interlocuteur privilégié de fintech du
En dessous de la Direction de l’Innovation Groupe, chaque domaine des paiements comme Leetchee et Mangopay.
Business Line prend en charge les sujets d’innovation qui Dans ces collaborations, Arkéa n’installe pas une relation
la concerne : chaque Business Line dispose de sa propre d’assistanat, son ambition est davantage de favoriser
équipe Innovation (BDDF, Paiements et Cash Management, l’éclosion de modèles indépendants des banques. Il s’agit
Corporate…). donc bien de challenger les modèles traditionnels. Cette
Les deux autres enseignes, Boursorama Banque et Crédit stratégie est portée par la Direction Générale d’Arkéa et les
du Nord, ont aussi leurs équipes d’innovation. De plus, la décisions d’investissement sont appuyées par le Président
banque a mis en place un réseau de référents pour chaque et le Directeur Général. »
115
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
Deutsche Bank : Benjamin Madjar, Working Capital ce qui pourrait en émerger, notamment au vu du niveau de
Advisory EMEA, et Graham Warner, Head of Global Product maturité peu avancé des technologies de registres distribués.
Development, NY Aujourd’hui, le nombre de partenaires augmente au rythme
« La création de valeur pour le client est primordiale pour de leur cooptation par les membres du consortium : il
Deutsche Bank : la coopération avec les fintech s’inscrit s’agit naturellement d’encourager une coopération et une
donc dans cette démarche et constitue un mécanisme complémentarité des offres de l’ensemble des parties
essentiel pour améliorer l’expérience client. prenantes et notamment les start-ups.
Les investissements réalisés sur les technologies Au démarrage de l’initiative, il a fallu investir dans la
innovantes, au travers de fintech ou de projets internes, formation des participants qui viennent de secteurs variés.
s’élèvent à plus de 1 Md€ dans le cadre du plan stratégique L’objectif des formations organisées par LabChain sur les
en cours, répartis entre : blockchains (Bitcoin et Ethereum) a été d’harmoniser le
> Les activités internes, prioritairement concentrées sur les niveau de connaissance et de monter en compétences sur
plateformes numériques que nous avons établies il y a de le fonctionnement de la technologie. Les formations ont été
nombreuses années. Cela inclut par exemple davantage assurées par Paymium, Cellabz et Blockchain Solutions, et
d’investissements dans nos produits de paiement, tels ont à ce stade permis à près de 100 personnes de monter
que FX4Cash et Autobahn. en compétence. «
> Des travaux de veille et d’innovation autour des grandes
technologies émergentes telles que le Big Data ou la Groupe La Poste : Muriel Barnéoud, PDG Docapost,
blockchain. Fabien Monsallier, Directeur de l’Innovation de La Banque
> Enfin, un effort important consenti autour de Postale et du Réseau La Poste et Didier Moaté, Directeur
l’accompagnement des clients et de start-ups innovantes Général Adjoint - Banque et Réseau.
au travers de trois Deutsche Bank Innovation Labs : « De l’amélioration de l’expérience client par le digital
Silicon Valley, Londres et Berlin. (souscription en mobilité, paiement multicanal…) au
Au sujet de la blockchain, Deutsche Bank maintient bien-être au travail (e-coaching santé…) en passant
des partenariats dans l’écosystème bancaire, à travers par la conformité réglementaire (mobilité bancaire, Loi
plusieurs approches : Eckert…), DOCAPOST, fidèle à son histoire, innove et facilite
> Des projets internes, entre autres, des tests pour l’innovation de l’écosystème bancaire et du paiement.
l’application de « smart contracts » Expert de la gestion déléguée des processus métiers
> La participation dans des groupes de travail, par exemple bancaires, du paiement et du numérique, DOCAPOST s’est
dans le consortium DLG R3 blockchain (coopération entouré de partenaires, start-up et grandes entreprises
entre 43 banques et fournisseurs de technologies) pour pour développer des solutions et services et accélérer ainsi
améliorer l’infrastructure des services financiers. la transformation numérique des banques. La création en
> Des dialogues actifs avec les instances publiques de 2015 de la French IoT autour du hub numérique de La
marché comme les banques centrales. Poste et la présence de quinze start-ups French IoT au CES
> Des engagements avec la participation de clients, Las Vegas 2016 en sont des preuves concrètes.
d’autres banques et plusieurs fintech spécialisées dans DOCAPOST développe des briques technologiques et
ce domaine. » des services de confiance numérique comme l’identité
numérique, l’archivage numérique à vocation probatoire ou
Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) : Nadia Filali, la signature électronique… Trois Français sur quatre veulent
Responsable du Développement des Mandats et des Offres simplifier davantage leur quotidien en accomplissant un
« La CDC a mis en place une initiative de place sur la maximum de formalités sur Internet et se protéger lors
technologie blockchain intitulée LaBChain via une structure des achats. Le service d’Identité Numérique de La Poste
sous forme de consortium qui regroupe des fintech et start- permet d’obtenir un profil vérifié en ligne, sans dévoiler son
up intéressées, des banques, des assureurs, des industriels identité. Les achats et échanges de particulier à particulier
et des associations concernées. Les partenaires de cette sont sécurisés, on peut recevoir des lettres recommandées
initiative sont les suivants : AXA, Aviva France, BNP Paribas, en ligne, effectuer une procuration en quelques clics… Tout
le groupe BPCE, CASA, La start-up Postale, CNP Assurances, cela depuis le domicile !
La MAIF, Société Générale, Blockchain Solutions, Cellabz, Le Groupe La Poste, tiers de confiance, a également conçu
Common Accord, IBM, Ledger, OCTO Technologies, Paymium, Digiposte Pass, un coffre-fort qui permet à l’utilisateur final
FINANCE INNOVATION, Croissance Plus, le CNAM. de gérer et maîtriser ses données et leur partage.
Dès le début de l’initiative, les différents partenaires ont Par ailleurs, afin de rendre plus agiles les professionnels
accepté de se lancer dans l’aventure sans préempter de et PME et de simplifier leur quotidien, DOCAPOST collabore
116
Réussir la co-évolution banques – fintech
avec des start-ups proposant des solutions innovantes de 3.2 DIRIGEANTS ET RESPONSABLES RÉPONDENT
gestion de la chaîne de facturation et du paiement. ICI À LA QUESTION « QUEL EST LE NIVEAU
DOCAPOST intègre ces nouveaux services à ses solutions D’APPÉTENCE, D’OUVERTURE ET DE MATURITÉ EN
comme la plateforme de service Smart Panda ou Maileva, TERMES DE COLLABORATION DES FINTECH QUE
solution d’envois et de gestion de courrier et e-mails à la VOUS RENCONTREZ ? » ET ÉVOQUENT LA DYNAMIQUE
demande. COLLABORATIVE AVEC CES DERNIÈRES.
DOCAPOST collabore avec une vingtaine de start-ups dont
quinze dans l’internet des objets (Air Serenity, Auxivia…), BBVA : Grégoire de Lestapis, membre du Directoire de
une intégrée à Smart Panda, Factomos, et enfin une autre Lendix et ancien Directeur Général de BBVA France
intégrée à Maileva, Clearnox. « Les fintech offrent un service complémentaire aux
DOCAPOST mène également des projets de collaboration banques. La réussite de la coopération de BBVA avec ces
avec les start-up et fintech dans le domaine du bien-être du dernières résulte du fait qu’elles restent indépendantes au
collaborateur avec Well@work, projet de prévention santé au sein de la banque et ne sont pas freinées ni absorbées par
travail avec des start-up proposant des objets connectés la dimension et l’organisation très structurée et hiérarchisée
et un groupe d’assurance de personnes ou encore dans du groupe bancaire. Le rôle de BBVA est de les aider à se
celui de la facilitation de la gestion de la facture et de son développer afin d’enrichir le service aux clients.
recouvrement pour les professionnels et les PME. » Le grand succès des fintech acquises par BBVA s’explique
par la coordination par une même direction des trois
Natixis : Nicolas Namias, Directeur de la stratégie mécanismes du CA Store, du Village et des fonds
« Le groupe BPCE avait déjà développé des solutions d’investissement (cf. ci-dessus) et par la croissance des
innovantes en interne, avec notamment la création de clients « digitaux » : aujourd’hui, 25 % des clients sont
S-Money, plateforme digitale de paiements innovants. Pour « digitaux », soit environ 15 millions de personnes (BBVA
amplifier ce mouvement, nous avons récemment accéléré Wallet compte 1 million de clients en Espagne). »
nos investissements dans les fintechs. Parmi les dernières
transactions, on peut citer : Crédit Agricole : Emmanuel Méthivier, DG du GIE CA Store,
> Lepotcommun.fr, permettant d’ouvrir et de gérer une et Fabrice Marsella, Maire du Village CA
cagnotte en ligne, « La logique de collaboration avec les start-ups n’est pas
> Fidorbank, fintech bancaire d’origine allemande, seulement tournée vers les fintech. Tous les secteurs de
combinant une expérience client innovante, reposant l’innovation intéressent le Groupe Crédit Agricole. Les
sur la participation active des 350 000 membres de sa objectifs principaux sont tout d’abord de permettre au
communauté, et une architecture ouverte, source de Groupe et aux caisses régionales d’être très actives,
simplicité et de développement en mode agile. agiles en matière d’innovation, de nouveaux services et
Nous avons par ailleurs la conviction que les innovations de transformation digitale tout en maîtrisant les risques
digitales ne se limitent pas à la banque de détail. Natixis liés à cette dernière, ensuite de se positionner comme un
est par exemple actif sur le sujet de la blockchain. Nous partenaire/facilitateur pour les clients innovants partout
participons ainsi à l’initiative mondiale R3 où nous sommes en France et enfin de favoriser l’innovation dans les filières
amenés à tester certains cas d’usage. Et la société de importantes pour le développement économique dans les
gestion Seventure, filiale de Natixis, vient de créer un fonds régions et les synergies avec l’ensemble du Groupe
« Digital Opportunities ». Le Groupe Crédit Agricole a aujourd’hui acquis une réelle
Enfin, au-delà de ces investissements, le groupe BPCE, et expertise en matière de collaboration avec les start-
Natixis notamment, est attentif aux innovations portées ups. Cela lui permet de bien comprendre les freins et les
par les fintechs. Des partenariats sont noués pour difficultés de cette collaboration. Le principal frein est lié
bénéficier d’une expertise utile aux métiers, ou accélérer à la différence de culture entre les grands groupes et les
le développement de certains projets. Dans tous les cas, start-ups.
la qualité de la relation entretenue, et surtout la prise en Au niveau du Groupe Crédit Agricole, il n’y a pas aujourd’hui
compte des spécificités liées au fonctionnement d’une de plan centralisé listant les domaines d’innovation
petite structure, sont des conditions essentielles à la prioritaires pour le Groupe. Tous les domaines d’innovation
réussite des projets menés en collaboration. » sont explorés au niveau de l’ensemble du Groupe (richesse
du réseau des caisses régionales, pour participer à un
maximum d’expérimentations), en particulier : la blockchain,
le crowdfunding, les robo-advisors et le conseiller augmenté.
117
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
Saxo Bank : Pierre-Antoine Dusoulier, Président de Saxo AXA : Raphaël Krivine, Directeur de Soon, AXA Banque
Bank France « En termes de collaboration, le niveau d’appétence,
« La logique de la collaboration avec les fintech est d’ouverture et de maturité des fintech rencontrées est
économique : il s’agit d’augmenter le portefeuille de clients excellent ! Le mode « Lean Start-up » est désormais
à fort potentiel de croissance et les revenus en améliorant systématiquement inné… ou acquis.
le service proposé aux clients et également réaliser des Nous recherchons des deals « win / win » où chaque
plus-values comme investisseur. partenaire trouve des avantages durables à collaborer. Les
Le choix des partenaires dépend essentiellement de deux fintech devraient évoluer en affichant très clairement leurs
facteurs : tout d’abord, la personnalité de l’équipe de la visions et leurs objectifs. «
start-up et sa capacité à développer ses affaires et ensuite,
l’intérêt pour la Banque des services qu’elle propose. Les Deutsche Bank : Benjamin Madjar, Working Capital
principaux thèmes sur lesquels Saxo Bank cherche des Advisory EMEA, et Graham Warner, Head of Global Product
partenaires sont les robo-advisors, la compliance, le KYC, Development, NY
l’on-boarding process, le user-experience et la sécurité/ « La collaboration avec les fintech demande beaucoup de
authentification forte. discipline des deux côtés. Il faut que chacun fasse l’effort
Les principales raisons pour lesquelles ces collaborations de comprendre l’autre et ses contraintes.
peuvent échouer viennent généralement de la banque. Il faut parvenir à organiser la complémentarité entre les
Les deux partenaires n’ont pas le même rapport au deux univers. D’une part, la banque a besoin de la créativité
temps. Une autre difficulté concrète spécifique aux fintech des fintech, des talents exceptionnels qui s’y expriment et
tient aux barrières à l’entrée très élevées dans le monde de leur agilité pour traiter des sujets rapidement, capter
financier que dans d’autres secteurs économiques : les bénéfices des innovations, les nouvelles tendances, les
agréments, procédures complexes, nombre très important nouvelles attentes. D’autre part, les fintech ont besoin des
d’interlocuteurs dans les banques. grandes banques pour accéder aux grandes communautés
Le conseil à donner aux start-ups ? Rassurer en permanence de clients, développer leurs approches sur des bases
sur la solidité financière de l’entreprise pour rassurer sur le mondiales, accéder à l’expertise des équipes de banques,
sérieux de la solution. Dans ce cadre, la collaboration avec comprendre la complexité des marchés et les contraintes
un acteur comme Saxo Bank peut être un plus, la banque propres à l’industrie bancaire.
intégrant les services des start-up dans son offre et assurant Chacun doit donc apprendre de l’autre. Les fintech doivent
sa commercialisation auprès des autres banques. » notamment comprendre qu’elles peuvent retirer de grands
bénéfices de leur collaboration avec les banques et qu’en
Société Générale : Bertrand Cozzarolo, Co-Directeur, même temps, la banque est une activité très régulée, avec
Direction de la Stratégie, du Digital et de la Relation d’énormes enjeux en termes de sécurité et de protection
Client BDDF des consommateurs/clients.
« L’adoption d’une innovation ou d’un service proposé par Les fintech ne doivent pas être perçues comme des
une start-up doit franchir plusieurs filtres. S’agit-il d’un menaces pour les banques, mais comme des opportunités
service BtoB, qui améliore le service au client ou contribue pour accélérer les processus d’innovation dans le secteur
à l’atteinte des objectifs clés de la Banque ? La sélection bancaire et financier. La période actuelle est très excitante,
sera faite en fonction de la capacité à intégrer l’innovation on sent la même effervescente que celle que nous avons
au SI de la Banque. Enfin, la capacité à mobiliser des connue à la fin des années 90, au moment des grandes
ressources disponibles dans la Banque sera critique. innovations liées à internet. »
Ces filtres sont très exigeants, car la Banque est engagée
dans un programme de transformation très ambitieux avec ING Group : Benoît Legrand, Head of FinTech
une multitude de projets en cours, mobilisant l’essentiel des «Le niveau de maturité des start-ups rencontrées dans leurs
ressources les plus expérimentées. La collaboration avec relations avec la banque est très variable. Très souvent,
les start-ups est donc sous contrainte, non pas pour une elles développent leurs projets dans l’idée d’une opposition
raison financière, mais à cause de la capacité d’exécution à l’existant (la fameuse disruption) au lieu de chercher à
de la Banque. favoriser les énergies positives entre les deux mondes.
La demande du réseau d’agences est très forte : les attentes Les fintech qui réussissent leur partenariat avec les grands
sont nombreuses sur les sujets tels que l’interface client et les groupes, spécialement les banques sont celles qui se
outils de travail en agence, la réflexion sur la transformation projettent à 5 ans, l’horizon d’investissement des banques.
digitale et l’expérience client. À noter que le sujet blockchain Sur les quelque 40 partenariats aujourd’hui actifs entre
est suivi par la ligne de business Paiements. » ING Group et les fintech, il n’existe qu’un seul partenariat
118
Réussir la co-évolution banques – fintech
avec une start-up française. Deux raisons à cela : les Dans cette vaste transformation, le patrimoine de la banque
fintech françaises semblent principalement rechercher des et de ses clients devient la donnée. Dans la vision d’Arkéa,
partenariats avec les grands acteurs banques/assurances la banque doit garder un rôle central dans la protection et
sur leur marché d’origine et limitent trop souvent leur le développement de ce patrimoine. C’est tout le sens de la
vision au seul marché français, alors que les besoins d’un stratégie numérique du Groupe Arkéa. »
groupe tel qu’ING sont mondiaux. Il est indispensable que
les innovations puissent adresser tous les marchés locaux Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) : Nadia Filali,
sur lesquels ING est présent. L’ouverture internationale est Responsable du Développement des Mandats et des Offres
donc un critère de succès essentiel des fintech.» « Si le fonctionnement même des grands groupes peut être
un frein à l’innovation, les start-ups sont elles dans des
Crédit Mutuel Arkéa : Anne-Laure Naveos, Directeur contraintes et une dynamique de temps différentes. Il est
Croissance Externe, Partenariats et Écosystème Digital nécessaire d’arriver à faire converger les deux mondes avec
« Le Groupe Arkéa a l’ambition de participer activement une adaptation mutuelle. L’émergence des laboratoires
à la transformation numérique des activités bancaires. d’innovation et des incubateurs sont une réponse à ce choc
Dans cette vision, les fintech ne sont pas vues comme des cultures.
des concurrents, mais plutôt comme des challengers des Les start-up peuvent manquer de visibilité à moyen terme,
modèles existants. générant de l’inquiétude chez leurs partenaires tenus par
Un bon exemple de cette démarche est la collaboration avec des exigences de retour sur investissement. Également dans
Pumpkin, un projet de wallet pour gérer les remboursements l’urgence de réussir leur décollage, elles peuvent pivoter
de frais entre amis et qui s’adresse plutôt à une clientèle rapidement, passant d’un produit à l’autre trop rapidement
de jeunes peu bancarisés. La logistique réglementaire et la et se concentrer sur une perspective de rachat par un
gestion des paiements sont fournies par MangoPay (une investisseur. Leur relation avec les grands groupes est donc
solution du groupe fournie en marque blanche). Pumpkin complexe du fait de cette différence de positionnement
ajoute à ce service de base une interface sociale (messages à court et moyen terme, souvent renforcée par le risque
entre amis, photos souvenirs…) incitant les utilisateurs à réel pour les start-ups de voir leurs idées absorbées par la
se connecter fréquemment. Pumpkin propose aussi à ses plus grande entité, dans le cadre d’une collaboration trop
utilisateurs de les doter d’une carte de paiement. déséquilibrée.
Du coup, Pumpkin dispose d’une offre rassemblant compte Les start-ups peuvent aussi souffrir d’un décalage de
+ carte + réseau social : les jeunes utilisateurs n’auront perception dans la présentation de leurs projets à de
donc plus besoin de banque pour gérer leur budget. potentiels investisseurs ou sponsors. Pressées par
Face à ce type d’offre, il vaut bien mieux être proactif et l’urgence de lever des fonds, elles peuvent avoir tendance
nouer très tôt les bons partenariats, plutôt que de risquer de à survaloriser leurs projets et leurs réalisations et peuvent
devenir le simple back-office de concurrents très innovants. faire douter leurs potentiels partenaires de leur capacité à
De plus, sur ces technologies de gestion de compte et de réaliser leurs projets. »
moyens de paiement, la France et l’Europe ont une longueur
d’avance sur ce qui se passe ailleurs dans le monde et
notamment aux USA : ces pays ne disposent pas encore
de réglementations du type DSP2 qui permet des niveaux
d’agréments légers pour ce type de services innovants.
Le raisonnement vaut pour beaucoup d’autres secteurs
de l’offre bancaire traditionnelle, tout particulièrement
l’univers des services aux professionnels : crédit inter-
entreprises, financement du BFR…
L’essentiel de l’innovation aujourd’hui passe par les start-
ups du digital. L’ambition d’Arkéa est de capter tout le
potentiel de ces innovations et de les accompagner dans
leur développement mondial. Nous sommes en train de
vivre la troisième grande vague de transformation des
services bancaires. La première vague fut le développement
des réseaux physiques et leur informatisation, puis vint
la banque en ligne et aujourd’hui le développement de
services qui ne sont plus seulement bancaires.
119
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
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Réussir la co-évolution banques – fintech
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Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
qui conduit à contrôler, voire à brider les innovations. Par reflet de la structure hiérarchique au sein des banques,
exemple, la plupart des banques ont favorisé l’émergence s’inscrit au contraire dans une logique de préservation des
de plateformes d’expression d’idées, mais leurs règles de fonctions. Des fonctionnalités souples d’identification et de
gestion sont encore trop cadrées et les avis confiés à des reconnaissance de ces compétences, ainsi que des rôles
experts qui parfois jugent en fonction de leur expérience et et responsabilités au sein des projets, constitueraient une
non des « signaux faibles » et tendances émergentes. La avancée majeure en direction d’un organigramme neuronal.
maîtrise des risques est-elle incompatible avec l’audace ?
UTILISER DES OUTILS FAVORISANT LE TRAVAIL ORGANISER UNE NOUVELLE FEUILLE DE ROUTE
COLLABORATIF ET L’INNOVATION POUR LES RH
Comment favoriser l’épanouissement d’une culture Les enjeux humains et sociaux dans la banque aujourd’hui
d’innovation collaborative sans nécessairement remettre en n’ont jamais été aussi forts et surtout rarement à ce point
cause le modèle d’organisation ? identifiés et reconnus par les dirigeants et managers
opérationnels. La feuille de route des RH pourrait s’articuler
Assistance à la mutation des pratiques managériales autour de plusieurs lignes directrices axées sur :
En appui des actions de coaching individuelles (posture
managériale de facilitation) et collectives (idéation, conduite Les défis générationnels
de projet, conduite du changement), les banques ont mis en IIs reposent sur une gestion différenciée de populations aux
place et utilisent déjà des outils d’e-learning et de simulation caractéristiques disparates et sur un renversement inédit des
à des fins de formation et au suivi des équipes. pyramides. La complexité résulte notamment de la capacité à
répondre à des aspirations aussi différentes, pour ne pas dire
Développer la circularité opposées, des profils-types de la génération Z, à la recherche
Les réunions, trop nombreuses et trop souvent orientées à d’individualisation et dotés d’un appétit certain pour le risque
des fins de contrôle et remontées d’information, doivent se et la mobilité et de ceux des baby-boomers, plus soucieux
réinventer pour s’adapter aux modes de travail en réseau d’évoluer dans des univers prévisibles et standardisés.
ouvert. Des outils existent, mais méritent d’être améliorés
pour la gestion souple des agendas, le partage de tableaux Le renouvellement de l’action collective
d’information en mode virtuel, la participation renforcée et Elle suppose de trouver des formes appropriées de
dynamique aux échanges (vote et avis affichés en direct), l’engagement des collaborateurs afin de concilier plusieurs
la fréquence des réunions pour en optimiser l’efficacité. facteurs dominants :
La circularité transite également par le développement > Le vivre ensemble de générations distinctes
de systèmes de retours d’expérience adaptés au > L’importance grandissante accordée par les collaborateurs
fonctionnement collaboratif (Reflektive). aux contributions et responsabilités de leur entreprise
dans le traitement des enjeux sociétaux (développement
Maîtriser l’engagement collaboratif durable, diversité)
Les plateformes collaboratives et les échanges virtuels > Le développement des communautés et réseaux sociaux
ont accentué les risques liés au sur-engagement dans les qui amoindrissent les frontières internes/externes
projets. Certaines personnes sont sur-sollicitées et perdent en > Les incertitudes liées aux transformations et qui
efficacité. Sur la base d’objets connectés (badges développés nécessitent un contrat social renouvelé
par Humanyze), il pourrait être utile de définir des solutions > Le repositionnement des systèmes hiérarchiques et qui
permettant de cartographier le réseau des relations afin doivent répondre aux aspirations d’écoute, de soutien, de
de révéler des clés pour prendre et recul et optimiser son confiance, d’autonomie, d’employabilité, d’équilibre dans
engagement en fonction des objectifs et du temps disponible. En le travail de leurs équipes.
parallèle, des solutions d’optimisation des échanges de mails
(sélection/tri sur la base de critères avancés) existent, mais Le développement des nouveaux modes de travail
restent largement perfectibles sur le plan de l’automatisation. Ils doivent tirer parti des potentialités immenses offertes par
les outils numériques et digitaux dans le travail à distance
Affirmer les rôles et les espaces collaboratifs. Ils composent le package de
Favoriser l’innovation collaborative, c’est aussi savoir l’offre d’attractivité et de rétention des collaborateurs dans
mettre en relation des compétences au profit d’un sa dimension Qualité de Vie au Travail et développement
objectif commun éphémère. Or, la prolifération des titres, personnel.
122
Réussir la co-évolution banques – fintech
La refonte du modèle social En effet, ces évolutions les concernent à double titre :
Elle est nécessaire pour répondre au double enjeu du > En tant qu’acteur du dialogue social.
développement d’une plus grande personnalisation des > Dans la prise en compte des évolutions de l’environnement
offres et de la distanciation des nouvelles générations vis-à- de travail des salariés avec le concept de « Digital Labor »
vis des systèmes traditionnels d’intégration et de régulation. sur lequel réfléchit notamment la CFDT.
Il faut assurer le renforcement de l’appartenance à une
communauté professionnelle dominante et identifiée alors Le digital peut être une voie de modernisation du dialogue
que l’identité est multiple, diffuse et tributaire des choix de social, mais les habitudes, parfois la faible appétence des
vie individuels. syndicats pour l’utilisation des nouveaux outils, ne permettent
pas de constater que les syndicats se sont emparés de ces
À RETENIR outils. Force est aujourd’hui de constater que la Base de
Données Économiques et Sociales, accessible tout au long
Les outils et pratiques digitaux s’accompagnent d’une de l’année à l’ensemble des syndicats et représentants du
remise en cause des structures hiérarchiques verticales et personnel et regroupant des informations nécessaires dans
des organisations en silos. Si le développement durable des le cadre du dialogue social, est très peu usitée et que la
efforts en matière de collaboration au sein des banques, plupart des représentants ne l’utilisent pas.
étape nécessaire pour favoriser l’épanouissement d’une
culture de l’innovation, passe bien par une (ré)évolution Il est important de former ou de s’assurer de la formation
des pratiques managériales, plusieurs pistes d’innovation des syndicats et des représentants du personnel au
« HRtech » peuvent constituer des supports utiles à cette numérique. Leur rôle s’enrichit avec le regroupement de
transformation. leurs missions via des instances communes, mais aussi
l’élargissement de leur domaine d’interventions. Cette
Parmi les appels à projets possibles : montée en compétences rend indispensable un accès
> Projets facilitant les échanges de retours d’expérience en rapide à un nombre d’informations de plus en plus
quasi continu (Reflektive). conséquent. Cette donnée va rendre inévitable le recours
> Projets favorisant l’animation dynamique des réunions aux outils numériques des syndicats et des représentants
avec pour enjeu de favoriser les échanges virtuels, les avis du personnel qui souhaitent exercer pleinement leur rôle et
en direct, la maîtrise de l’agenda et des horaires. être reconnu.
> Projets permettant un filtre avancé et automatisé
(sémantique ?) des mails afin de réduire les temps de Outre leur propre accès à l’information, ces porteurs
traitement au quotidien. de mandats ont pour rôle d’informer les salariés. Leurs
> Projets facilitant l’élaboration « d’organigrammes de modes d’information traditionnels (panneaux d’affichage,
compétences » pour faciliter le prêt de ressources sur la distribution de tracts) sont déjà quasiment obsolètes non
base, par exemple, de fonctionnalités avancées de type seulement par les types de supports utilisés, très éloignés
« drag & drop ». des modes d’accès à l’information auxquels ont déjà
recours les salariés, mais aussi compte tenu des nouvelles
organisations du travail créant une certaine atomisation des
FAIRE ÉVOLUER LA RELATION EMPLOYEUR/EMPLOYÉ salariés. Les syndicats doivent pouvoir via ces technologies
EN ASSOCIANT LES SYNDICATS ET LES INSTANCES créer de nouveaux collectifs de salariés pour les informer et
REPRÉSENTATIVES DU PERSONNEL échanger avec eux.
La place et le rôle des Instances Représentatives S’ils veulent représenter les salariés et porter leurs
du Personnel dans la relation employeur/employé revendications, ils doivent tenir compte de la diversité des
Comme tout salarié, les membres des organisations profils des collaborateurs, du salarié peu enclin à utiliser les
syndicales et des Instances Représentatives du Personnel outils numériques, mais aussi de salariés hyper-connectés
doivent s’approprier les nouvelles technologies. Outre qui développent une forme de consumérisme du droit
l’appropriation du numérique, la spécificité de leurs rôles social.
(information, représentation des salariés, mais aussi
négociation d’accords) nécessite de la part des syndicats À ce nouveau comportement des salariés s’ajoute celui
et des représentants du personnel de réfléchir à l’usage issu des nouvelles formes de salariat comme les salariés
de ces technologies numériques pour eux-mêmes et les en télétravail, délocalisés, isolés, voire désocialisés.
salariés qu’ils représentent. Ces nouveaux modes de travail peuvent entraîner des
123
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
124
Réussir la co-évolution banques – fintech
Interview, Luc Mathieu, Secrétaire en place. L’action syndicale, collective, a d’ailleurs toujours eu du
mal à prendre en compte et à défendre ces statuts particuliers.
Général de la Fédération Banques Des nouveaux modes d’action sont désormais nécessaires.
et Assurances (CFDT) Mais là aussi, est-ce vraiment à cause du numérique que la
question se pose haut et fort ou tout simplement parce que les
Luc Mathieu, Secrétaire Général de la Fédération Banques et mentalités ont évolué, qu’il y a eu prise de conscience et que la
Assurances (CFDT) depuis 2010, a fait sa carrière pendant près question est devenue acceptable ? Une chose semble claire : le
de 30 ans dans la banque de détail, d’abord en agence puis dans phénomène de totémisation du numérique est lié au sentiment
des postes de responsable de projets. Il vient d’aborder avec de perte de contrôle qu’éprouve la banque. Elle avait choisi
sa fédération dans une grande étude prospective participative de déléguer un certain nombre de tâche aux clients et décidé
encadrée par le CNAM la question de l’irruption numérique dans de remplacer la relation à l’agent par des murs d’automates :
les professions de la banque et de l’Assurance. Trois scénarios désormais, ce sont l’usage, les clients et les nouveaux entrants
principaux ont été ébauchés dans cette étude : un scénario qui décident du rythme de l’évolution. Et la banque n’aime pas
tendanciel qui envisage ce qui peut se produire logiquement à ne pas être en contrôle… »
partir des tendances actuelles, un scénario « croissance verte »
et un scénario de rupture négative et de crise. Déployer la GPEC…
« Que le numérique détruise ou pas le nombre global
Une décroissance inévitable du nombre d’emplois… d’emplois, il est certain qu’il transformera la nature de ces
« Au niveau de l’emploi, ces trois scénarii concordent dans emplois et qu’il faut préparer les salariés à cette mutation. À
leur vision décroissante : aucune embellie n’est espérée. La cette fin, depuis les négociations de branches menées dans
différence réside dans la manière dont cette décroissance va le cadre du Pacte de responsabilité, la CFDT a préconisé la
s’opérer : sera-t-elle gérée progressivement grâce aux départs définition d’un « socle minimal de compétences numériques »
en retraite ou bien s’agira-t-il d’une crise immaîtrisable, car qui permettra au salarié de rester dans le cap. L’acquisition
imposée par le client qui migrerait massivement vers des de ce socle donnera lieu à des modules de formations et de
services totalement dématérialisés, mais aussi parce que certification. L’objectif est de s’assurer que tous les salariés
les banques ne seraient plus en capacité de supporter le soient aptes à prendre le virage numérique. La difficulté est
coût du réseau de distribution. La France est en effet le pays qu’on ne sait pas ce que sera ce virage… »
d’Europe qui a le réseau d’agences le plus dense ? Cette
stratégie, qui faisait sens pour capter la clientèle, a atteint sa Utiliser le télétravail…
limite dans un marché mature où 99 % de la population est « Un des points pressentis du virage numérique concerne le
bancarisée et où progressivement une partie du travail a été télétravail. 42 % des employés de la banque travaillent en Ile-de-
transférée au client avec les automates et l’informatique ». France et sont soumis aux désagréments du déplacement. Il existe
donc une véritable aspiration au télétravail de la part des salariés.
« Totémisation du numérique » : et si les questions n’étaient Couplée à la volonté de rentabilisation du mètre carré, surtout
pas si nouvelles que ça ? en région parisienne, cette aspiration peut mener à une montée
« Le numérique n’est donc pas le seul facteur de la diminution du en force très rapide du télétravail. Des expérimentations sont
nombre d’emplois. Pourquoi se focaliser sur lui ? D’ailleurs, si on d’ailleurs déjà en cours. Toutefois, il sera important de s’assurer
prend l’exemple de l’automatisation du traitement du chèque, que les candidats au télétravail en aient les capacités : tout le
on se rend compte que l’informatisation n’a pas détruit le monde ne peut pas travailler seul. Il faudra s’assurer également
nombre d’emplois global : elle en a modifié le type. La banque a de la qualité des outils. Il serait utile de s’appuyer sur l’exemple
toujours été le premier client du numérique, depuis les premiers des commerciaux à qui on a confié, avec l’informatisation et en
ordinateurs. En revanche, il est probable que l’arrivée des plus de l’acte commercial, l’acte administratif. Toutefois, non
nouvelles générations, totalement indifférentes aux conventions seulement cet acte n’est pas toujours bien fait, car le commercial
pyramidales, bouscule les codes et perturbe les employeurs. n’en a pas forcément les capacités, mais de surcroît, les outils
Enfin, même la question du statut du « travailleur », qui avec le sont souvent inadaptés et fonctionnent mal. La banque devra se
numérique ne serait plus un « salarié », mais un « indépendant », doter des moyens de sa transformation, en termes de formation
n’est pas si nouvelle que ça. Elle s’est déplacée du sous-traitant et en termes de qualité des outils ».
délégué dans une entreprise de manière longue ou pérenne,
situation à ce jour marginale dans la banque, à celle du pseudo- Définir les contours du futur souhaitable : tenir enfin la
indépendant. Dans les deux cas, le « travailleur » effectue la promesse d’un service personnalisé.
même tâche avec la même assiduité et dans le même quotidien « La plus-value et les nouveaux métiers ne pourront venir
de l’entreprise. La différence réside dans la nature du contrat mis que de là… ».
125
Banque & Fintech : enjeux d’innovation dans la banque de détail
L’expérience client et sa simplification sont considérées Après l’ère de l’automatisation, de l’industrialisation des
comme nécessaires. Elles sont travaillées aujourd’hui par processus, de la numérisation, de la relation client, du
les organisations, ce qui n’est pas encore le cas pour la plus 2.0 ou 3,0, bienvenue dans le digital qui réunit toutes ses
grande partie des équipes. Sans client, l’entreprise n’existe évolutions : simplicité et immédiateté dans l’obtention du
pas, mais sans les hommes et les femmes qui travaillent service souhaité. La finalité reprend le pas sur le « quoi et
dans l’ombre, elle ne peut délivrer ses services ! comment faire ».
La transformation digitale des grandes entreprises devra Les technologies le permettent, les mentalités poussées
donc passer par une transformation importante de son par les générations X et Y le réclament, le monde peut
organisation interne (du front au back-office) qui sera changer et doit changer et la révolution est en route ! Aucun
délicate à conduire, car elle s’apparente à une révolution liée délai ne sera accordé. La problématique des sociétés
à la rupture de ses modes de pensées et de ses pratiques existantes réside dans leurs transformations des pratiques
dans tout son fonctionnement. Comment sommes-nous et dans la conduite du changement de l’ensemble de ses
arrivés en France à des organisations aussi verticales et collaborateurs, du top management aux opérationnels. Ces
hiérarchiques qui fonctionnent de façon standard en silos ? derniers ne seront pas les plus difficiles à accompagner.
Au pays de Descartes, le taylorisme a trouvé son royaume… La transformation digitale, pour qu’elle soit réussie, doit
simplifier leur parcours et leur activité courante.
Le rapprochement des modèles de pensées cartésien
et taylorien a conduit les grandes organisations et les La transformation digitale impose aux organisations de
administrations à élargir la structure de fonctionnement répondre aux « pourquoi » de leur existence et des services
intermédiaire composée d’individus qui servent de courroie qu’elles délivrent. Pour que le succès soit au rendez-vous,
de transmission et de régulation. Ce noyau ne produit pas les sociétés devront :
directement et ne décide pas, ce qui à un moment fut > Repenser leur mode de fonctionnement d’exécution,
voulu afin de faire de l’information un pouvoir. Le droit à mais aussi de valorisation du capital humain. Simplifier
l’erreur a progressivement disparu dans la société pour le fonctionnement interne devient une nécessité absolue,
n’être accordé qu’à certaines de ses strates. Cette absence tout comme la réappropriation du collaborateur par
pénalise considérablement les entreprises et leur capacité l’entreprise.
à s’adapter dans un monde plus dynamique et à innover. > Conduire la transformation d’une organisation
hiérarchique en silo et déresponsabilisante à une
Le middle management, organe de transmission, s’est ainsi organisation agile qui s’auto-adapte.
développé dans ce double contexte et a proliféré dans > Responsabiliser, « rendre pensants » tous les
un environnement plutôt déresponsabilisant et propice à collaborateurs, accepter l’erreur, avoir des circuits courts
l’empilement des niveaux, permettant, plus que de remplir de décision, faire simple, impliquer les collaborateurs
son rôle d’intermédiaire, de se protéger des erreurs qu’il actifs et sachants, pénaliser les acteurs qui ne jouent pas
pourrait commettre. Au fil du temps et pour gérer leurs la carte de l’entreprise, etc. sont des pistes d’exploration
propres limites d’efficience, les organisations ont élargi > Accompagner le middle management qui devra « maigrir »
régulièrement ce niveau intermédiaire qui a fini par justifier et perdra son existence dans ce nouveau schéma de
son existence par sa croissance. fonctionnement et dont le fonctionnement devra être
radicalement différent demain.
Les organisations travaillaient sur le « comment » et non sur > Le tout en répondant au paradoxe entre la simplification
le « pourquoi » ! Le mode projet, adopté pour répondre au de l’usage dans l’immédiateté et le réglementaire qui
« comment » n’a pas permis de répondre au décloisonnement nécessite toujours plus de contraintes et de délais.
126
Réussir la co-évolution banques – fintech
Conclusion
À travers le Livre Blanc, le Pôle FINANCE INNOVATION a La transformation digitale constitue pour tout le secteur
souhaité fournir à toute la profession et à son écosystème bancaire et financier une formidable opportunité en même
une vision prospective de la banque de demain fédérant temps qu’un défi à relever. Avec les fintech émergent de
autour de la transformation digitale tous les acteurs nouveaux acteurs qui, en s’appuyant sur l’empowerment
concernés : groupes bancaires, fintech, start-up, partenaires, client facilité par le digital, modernisent les cœurs de
décideurs, chercheurs, experts métier, spécialistes et, bien métier de la banque et ouvrent de nouveaux marchés qu’ils
sûr, les salariés. servent aux côtés des banques. Là encore, en accordant
une attention toute particulière à la recherche des meilleurs
En phase avec la mission du Pôle qui est d’agir concrètement modes de collaboration entre banques et fintech, le Livre
pour inciter et faciliter le développement de projets à forte Blanc trace les pistes de convergence entre deux types
valeur ajoutée dans le secteur financier, le Livre Blanc d’acteurs complémentaires.
a permis ainsi d’identifier 24 Domaines d’Innovation
Prioritaires qui sont autant de pistes d’action pour des Faire de leur co-évolution une réussite pour tout l’écosystème
appels à projets innovants. Accompagner et labelliser ces bancaire, c’est bien le but recherché par tous celles et ceux
derniers afin d’assurer leur visibilité sur leurs marchés qui ont participé à la rédaction de cette première feuille
et prospects est au cœur de la démarche du Pôle qui a de route pour mieux imaginer et construire la banque de
déjà soutenu à ce jour plus de 380 initiatives associant demain…
grandes entreprises, PME et partenaires institutionnels et
académiques.
127
La banque de demain vue par des UNE BANQUE EN OSMOSE AVEC LA SOCIÉTÉ
non-banquiers Les caractéristiques de la banque de demain dépendront
du rôle que les Etats laisseront aux banques traditionnelles
> Pierre BLANC, Associé Fondateur, ATHLING et de leur volonté ou non d’encourager l’ouverture de ce
marché à d’autres acteurs. La diffusion toujours plus rapide
Athling accompagne depuis sa création les banques et les des NBIC2 dans la société, notamment en matière de santé
établissements spécialisés sur des projets de développement ou de conscience artificielle, va pousser les banques à
ou de transformation. Soucieux d’appréhender les intensifier leurs investissements en matière de recherche et
problématiques du monde bancaire de manière large, nous développement.
avons voulu réaliser un travail collectif pour livrer un espace
de partage de visions autour de la banque de demain, en Des nouveaux standards de service (simplicité, temps réel,
résonnance avec les évolutions de la société. transparence) imposés par les entreprises numériques
parmi lesquelles les fintech à la baisse des effectifs dans
UNE INITIATIVE UNIQUE ET DES TEXTES les réseaux physiques (estimée entre 20 et 40 % d’ici 2025
DE GRANDE VALEUR selon les territoires et les formes de banque, commerciale
ou mutualiste) en passant par les nouveaux métiers et
Le livre1 qui en résulte réunit 120 contributeurs venus savoir-faire techniques (Big Data, intelligence artificielle)
d’univers différents : personnalités issues du monde de dont les banques auront besoin, toutes ces voies sont à
l’entreprise ou de l’entrepreneuriat, du monde économique, mettre en œuvre dès aujourd’hui.
du monde académique, de la sphère publique ou politique,
du monde associatif, du monde culturel, du monde sportif, Dans une société qui abolira distance et temps, qui
des médias, etc. Sous leurs plumes, le lecteur est invité sécurisera demain les échanges ? Qui sera le tiers de
à parcourir ces fragments de banque, appréhendée sans confiance infaillible et désintéressé, sorte de coffre-fort de
dogme ni thèse par des non-spécialistes tout simplement nos données personnelles ? La banque d’après-demain
curieux. Après la préface de Jean-Paul Delevoye, on y croise reste donc à imaginer. Verra-t-on l’émergence d’une Bankbot
notamment Gilles Babinet, Cédric Villani ou Jean-Marc ou Banktech invisible et ennuyeuse, réceptacle d’une
Vittori. Au fil des textes se dessinent non seulement les organisation composée d’informaticiens, de financiers
contours de la banque de demain, mais, plus largement, pointus et de contrôleurs internes ou d’une banque
les fondements d’une société nouvelle qui frappe à augmentée, alliance de l’Humain et de la technologie ?
notre porte. Allongement de la vie, développement
de l’intelligence et de la conscience artificielles,
remplacement de l’Homme par des robots, réchauffement
climatique ou nouvelles formes de terrorisme…
128
GAFA : désigne les grands acteurs d’Internet que sont Google,
Glossaire Apple, Facebook et Amazon.
Gamification : utilisation de la mécanique du jeu pour motiver
la participation, l’engagement et l’amélioration des offres.
Home banking : gérer en ligne ses opérations bancaires d’où
App : application mobile téléchargeable et exécutable à partir d’un l’on se trouve.
smartphone ou d’une tablette. Début 2016, un utilisateur avait en Incentive : dispositif de motivation basé sur l’incitation ou la
moyenne 28 apps installées sur son smartphone (Médiamatrie). récompense pour encourager une action ou un comportement.
API (Application Programming Interface) : interface de IOT (Internet Of Things) : réseau reliant des objets physiques et/
Programmation Applicative permettant à un logiciel de s’ouvrir ou virtuels dans le but d’assembler et échanger des données.
et d’offrir ses services à d’autres logiciels. KYC (Know Your Costumer) : processus de vérification de
Asset manager : gestionnaire d’actifs à travers un fonds pour l’identité du client.
compte de tiers. Leasing : pratique de financement des investissements ; correspond
Big Data : ensemble des données numériques massives au crédit-bail.
fournies par l’utilisation des nouvelles technologies. Level paying field : environnement dans lequel toutes les
Blockchain : infrastructure de transactions et de certification entreprises d’un marché donné sont traitées de la même
cryptographique en temps réel. manière, doivent suivre les mêmes règles et bénéficient de la
Blocktech : le groupe technologique et les entreprises/start-up même capacité à être compétitives.
de la technologie blockchain. Marketeur : personne spécialisée dans le marketing qui étudie les
BtoB (Business to Business) : ensemble des activités d’une entreprise profils et comportements des consommateurs auprès des offres.
adressées aux professionnels et/ou à une clientèle d’entreprises. MOOC (Massive Open Online Course) : cours d’apprentissage en ligne.
BtoBtoC (Business to Business to Consumer) : désigne le Nudge : incitation sans caractère obligatoire qui vise à rendre
mécanisme par lequel des produits/services sont d’abord vendus le comportement du consommateur plus vertueux pour l’aider
à des entreprises qui les revendent ensuite aux particuliers. à faire le bon choix.
BtoC (Business to Consumer) : ensemble des activités d’une Open Innovation (Innovation Ouverte) : désigne dans le domaine
entreprise permettant la mise en relation directe avec le de la R&D un mode d’innovation fondé sur le partage et la
consommateur final. collaboration entre parties prenantes, ici entre banques et start-ups.
Core banking system : ensemble des composants logiciels de Packaging : du point de vue marketing, il s’agit de l’emballage
base gérant les services fournis par une banque à ses clients et conditionnement d’un produit.
via son réseau d’agence. Phishing : action visant à obtenir de la part du client des données
Cloud computing : utilisation d’un réseau de serveurs distants confidentielles en se faisant passer de manière frauduleuse
sur Internet pour stocker, gérer et traiter des données. pour une entité de confiance.
Co-working : type d’organisation du travail caractérisé par l’ouverture Pitch : démarche marketing d’une entreprise ou d’un porteur de
et l’échange collaboratif dans un espace de travail partagé. projet auprès d’un client potentiel en lui proposant une idée
CRM (Customer Relationship Management/Gestion de la d’opération ou business via une présentation concise et impactante.
Relation Client) : ensemble des outils et techniques destinés à Power user : individu qui a la capacité de récolter des avantages multiples
capter, traiter et analyser les informations relatives aux clients et les fonctionnalités d’un ordinateur, une application ou Internet.
et aux prospects afin de leur offrir le service attendu. Robo-advisor : outil automatisé de conseil en investissement.
Crowdequity : financement participatif permettant d’investir SaaS (Software-as-a-Service) : le mode SaaS (Logiciel-en-tant-
dans le projet d’une start-up, avec en contrepartie, des actions que-Service) permet aux entreprises d’externaliser intégralement
dans la société. un aspect de leur système d’information.
Crowdfunding : collecte de fonds effectuée via une plateforme Scoring : technique permettant de noter un client ou un prospect.
internet et permettant aux contributeurs d’investir dans des projets. Selfcare : pratique permettant au client de gérer seul son compte, en
Crowdlending : système permettant aux TPE/PME de contracter toute autonomie, via le site web ou l’application mobile de l’entité.
des prêts auprès de particuliers, sans passer par la banque et SICAV : société d’investissement à capital variable qui
en toute transparence, souvent via une plateforme. consiste à mettre en commun les risques et avantages d’un
Crowdtesting : pratique consistant à tester des produits avant investissement en valeur mobilière de placement.
leur commercialisation sur le marché. Smart contract : protocole informatique facilitant et vérifiant
Cryptodevise : monnaie électronique qui s’appuie sur des l’exécution d’un contrat.
données cryptographiques pour valider des opérations bancaires. Sourcer/Sourcing : processus consistant à identifier des
Deep learning : technologie d’apprentissage basée sur des candidats ou des fournisseurs de marchandises ou de services.
réseaux de neurones artificiels. Startupeurs : personne lançant une start-up («jeune pousse»)
Device : appareil numérique (smartphone, tablette, ordinateur,…) proposant des services innovants fondés sur le digital.
permettant d’accéder à Internet. Stimuli : élément influençant le comportement d’un individu.
E-learning : outil permettant d’effectuer sa formation en ligne Time to market : délai nécessaire pour le développement et la mise au
grâce à un accès internet. point d’un projet ou d’un produit jusqu’à son lancement sur le marché.
Empowerment : donner plus de pouvoir aux individus afin qu’ils Top-down : selon le contexte,action du haut vers le bas et emblématique
puissent agir de leur propre chef et prendre des décisions dans des organisations en silos ou démarche permettant aux investisseurs
le but d’améliorer leurs services. de choisir les titres adaptés suivant le type de marché.
fintech : expression qui combine les termes « finance » et « Tracking : action de suivre quelque chose ou quelqu’un.
technologie » pour définir une start-up utilisant les technologies Ubérisation : généralisation de l’utilisation des nouveaux
numériques pour innover dans les domaines financier et bancaire. services numériques fournis par des plateformes de mise en
Forwards : contrat personnalisé entre deux parties pour acheter relation et permettant aux professionnels et aux clients d’être
ou vendre un actif à un prix indiqué à une date fixée future. en contact direct et instantané.
129
Répertoire
d’entreprises
> 3E Services > GFI > Selenis
> Actudata > Giraffequity > Semantiweb
> Addictgroup > Harvest > Sesamm
> Adpios > Headlink > Sharepay
> Aequam Capital > Hedgeguard > Sopra Steria Consulting
> Agipi > Herb > Sparkup
> Aleria Software > IBM > Stimul
> Altran > Ideatrans > Straper
> Asatys Partners > Imfusio > Stratums
> Athling > Ingies > Synomia
> Avistem Avocats > Ipag > Synomia
> Axa Banque > Jump Informatique > Tagattitude
> Axway > Kirigami-DX > Tata
> B-Part > Knowmore > Tenzing
> Bizinnov > Knowmore > Time To Planet
> C-Radar > Kramen Levin > Unilend
> Cahen Prospectives > l. Brandon > Up2Us Consulting
> Carlabella > Lemonway > Urica
> CFPB > Limonetik > Valphi
> Cofondeur > Lingua Custodia > Vendôme Associés
> Conix > Mipise Solution Crowdfunding > Verspieren
> Connecting > Moneythor > Walnut Algorithms
> Credit > More Than Advice > Wax
> Crossingtech > Mozart Consulting > Wedogood
> Crosstalent > Mydataball > Wizypay
> CSC > Neurodecision > Woobe
> CSF Avocats > Nota-PME
> Dataneo > Novimpact
> Delos > o. meric conseil
> Devenez Proprio > Observatoire des Métiers
> Digital Ethics de La Banque
> Docxa > OE Digital
> Easytransac > Opsise
> Efpa France > Particeep
> Elcimai > Paytop
> Ellisphere > Pellegars
> Exoé > Private Investemnts Network
> Fanvoice > PW Consultants
> Fees and you > Refea
> Finamatic > Regulation Partners
> Finances Et Création > Risk & Analysis
> Findynamics > Sapiendo
> Fing > Scaled Risk
> Firmfunding > Seeing
131
3E Services ActuData
132
Addict Group Adpios
133
Aequam Capital Agipi
Contact : Arnaud CHRETIEN Contact : Bruno Guillier, Chargé des affaires institutionnelles
info@aequamcapital.com Bruno.guillier@agipi.com
+33 (0)1 73 01 93 71 +33 (0)1 40 08 93 26
134
Aleria Software Altran
135
Asatys Partners Athling
Contact : Amaury d’Aviau de Ternay, Associé fondateur Contact : Pierre Blanc, Associé
adeternay@asatys-partners.com pblanc@athling.com
09 50 104 42 10 +33 (0)1 41 12 08 81 - +33 (0)6 14 68 75 79
136
Avistem Avocats AXA Banque
137
Axway B-Part
138
Bizinnov C-Radar
139
Cahen Prospectives Carlabella
140
CFPB - École supérieure de la banque CoFondeur
Contact : Michel Piano, Directeur général Contact : Carla Biangue, Présidente Fondatrice
michel.piano@cfpb.fr carlab@cofondeur.co
01 41 02 55 22 06 58 04 49 69
141
Conix Connecting Emotional Intelligence
142
Credit.fr Crossing Tech
Contact : Laurent de Bernède, Directeur Général Contact : Dany Dubray, Head of Sales France
ldebernede@credit.fr dany.dubray@crossing-tech.com
+33 (0)1 82 28 84 41 - +33 (0)6 01 78 56 31 +33 (0) 7 87 56 49 41
143
Crosstalent CSC
Année de création : 2012 - Effectif : 20 Année de création : 1959 - Effectif : +56 000
Contact : Brice Mallié, Associé Co-Fondateur Contact : Patrick VIGNON, Senior Consultant
brice.mallie@crosstalent.fr pvignon@csc.com
01 44 13 66 94 01 55 70 72 81
144
CSF Avocats DataNeo
145
Delos & Coeos Devenez Proprio
146
Digital Ethics Docxa Software
147
EasyTransac EFPA France
148
Elcimaï Ellisphere
Année de création : 1984 - Effectif : 240 Année de création : 2006 - Effectif : 350
Contact : Houari YAHIA, Product Manager Contact : Joseph Mocachen, Chef de Marché Banque Assurance
+33 (0)1 55 51 58 76 - +33 (0)6 72 91 98 22
hyahia@webank.fr joseph_mocachen@ellisphere.com
149
Exoé Fanvoice
150
Fees and You Finamatic
151
Finances et Création Findynamics
152
Fing FirmFunding
153
GFI Informatique Giraff Equity
154
Harvest Headlink Partners
155
HedgeGuard Herb
Contact : Imad Warde, CEO Contact : Fabrice Vernay, Fondateur & Président
imad.warde@hedgeguard.com fabrice.vernay.herb@gmail.com
156
IBM IdeaTrans
157
Imfusio Ingies
158
Ipag Jump Informatique
159
Kirigami-DX Knowmore
160
Kramer Levin L. Brandon
161
Lemon Way Limonetik
162
Lingua Custodia Mipise
163
Moneythor MoreThan Advice
Contact : Stéphane Nouy, Directeur Europe Contact : Christian del Fondo, Associé fondateur
stephane@moneythor.com delFondo@MoreThanAdvice.com
06 75 55 60 36 06 60 57 26 01
164
Mozart Consulting MyDataBall
165
Neuro Decision Nota-PME
166
Nov’Impact o.méric conseil
167
Observatoire des métiers de la banque OE-Digital
168
OpSISe Particeep
169
PayTop Pellegars Legal
170
Private Investments PW Consultants
171
Refea Regulation Partners
172
Risk and Analysis Sapiendo
173
Scaled Risk Seeing
174
Selenis Semantiweb
175
SESAMm Sharepay
176
Sopra Steria SparkUp
177
Stimul Straper
178
Stratumn Synomia
179
Tagattitude Tata Consultancy Services
180
Tenzing Time to Planet
181
Unilend Up2Us
182
Urica Valphi
183
Vendôme Associés Verspieren
184
Walnut Algorithms WAX Interactive
185
We Do Good Wizypay
186
Woobe
Contacts : pmorel@woobe.fr – 06 88 78 40 29
obouge@woobe.fr – 06 20 48 32 61
187
Remerciements
Le pôle FINANCE INNOVATION tient à remercier chaleureusement
chaque contributeur, coordinateur ou pilote pour sa participation
et son engagement tout au long de la conception et de la
rédaction du Livre Blanc et sans lesquels la parution de ce
dernier n’aurait pas été possible.
Rédacteurs :
> Amaury d’AVIAU DE TERNAY, Associé-Directeur stratégie > Christophe de COURSON, Managing Director,
Digitale, ASATYS PARTNERS AGENTIC GROUP LLC
> Yazid ALLAL, Head of Digital Factory, BNP PARIBAS IP > Ilaria DALLA POZZA, Marketing Professor,
> Olivier ARROUA, Associé, SELENIS IPAG BUSINESS SCHOOL
> Marc ALAURENT, Senior VP, BNP PARIBAS PF > Jérémie DEBORD, Responsable RH, politique sourcing,
> Muriel BARNEOUD, Présidente, DOCAPOST sélection, intégration, BPCE
> Lucile BELET, Responsable Marketing & Communication, > Henri DEBRUYNE, CEO, MEDI
CROSSTALENT. > Eric DELANNOY, Président fondateur, TENZING
> Fabrice BENAUT, CIO Big Data, IFR MONITORING > Christian DEL FONDO, Associé fondateur,
> Gilles-Emmanuel BERNARD, Président, CERCLE LAB MORE THAN ADVICE
> Patrice BERNARD, Consultant, CONIX > Jean-Philippe DESBIOLLES, Vice-Président Banking
> Laurent de BERNÈDE, Directeur Général, CREDIT.FR & Financial Markets Cognitive Solution, IBM France
> Pierre BLANC, Associé Fondateur, ATHLING > David DESTEMBERG, Directeur Général, Findynamics
> Vincent BLOCH, Consultant, MOZART CONSULTING > Xavier DONADIEU DE LAVIT, Président, Association
> Elisabeth BOUTTAZ, Distribution transformation manager Française des Transactions Sécurisées
> Régis BOUYALA, Associé Gérant, PEMANCE > Stéphanie DO VAN TUAN, Responsable Innovation et
> Estelle BRACK, Directrice de Programmes Flux et Moyens Transformation digitale, CRÉDIT AGRICOLE
de paiements, GROUPE BPCE > Dany DUBRAY, Head of Sales, CROSSING-TECH
> Charlotte BRIQUÉ, Consultante monétique, > Anne DUMAS DE VAULX, Retail Digital Lead,
PW CONSULTANTS HSBC FRANCE
> Guillaume BRUYAS, Business Development Manager, > Joëlle DURIEUX, Directrice générale, FINANCE INNOVATION
TATA CONSULTANCY SERVICES > Yves EONNET, CEO, TAGATTITUDE
> Céline BROGNAUX, Head Of Open Innovation, > Emmanuel ESQUIEU, Founder and CEO, KNOWMORE
SOCIETÉ GÉNÉRALE > Nathalie FEINGOLD, Consultant and Advisor,
> Patrick BUCQUET, Directeur Associé, CHAPPUIS HALDER NPBA Feingold
> Philippe CAHEN, prospectiviste par les signaux faibles > Alexandra GAILLIARD, Senior Manager, HEADLINK
> Vincent CASTAGNET, Expert transformation numérique PARTNERS
> Olivier CHAMPAGNE, Fondateur- Managing patner, > Juliette DES GARETS, consultant & project manager,
STRAPER Learning initiatives, AXA
> Laurette CHÂTEAU, Social Media & Data Marketing > Éric GARO, Responsable de veille concurrentielle,
Linguiste, SEMANTIWEB, WEBEDIA HSBC FRANCE
> Stéphane CHAUVIN, CEO, MYDATABALL > Thierry GROUES, Senior Manager,
> Cédric CLEMENT, Online Bank Manager, BNP PARIBAS EY FINANCIAL SERVICES
> Françoise COLAITIS, Directeur général adjoint, Pôle de > Jonathan GUÉNIOT, Managing Director,
compétitivité CAP DIGITAL DOCXA SOFTWARE
> Thierry COLLARDEAU, Directeur des Paiements, > Pascal GUENIOT, Président, P2G CONSEIL
LA BANQUE POSTALE > Cristel GUILLAIN, DRH de la DOSI, NATIXIS
> Luca COMPARINI, Blockchain Leader, IBM FRANCE > Gilbert HABERMANN, Consultant Gestion Privée,
> Frédérik COUSIN, Président, SOCIÉTÉ REFEA GH CONSEIL
189
> Benoît HEITZ, Partner-Deputy Director, SOPRA STERIA > Brice PINEAU, Co-Président, HARVEST
> Doryane HUBER, Regulatory and Strategy Manager - > Pierre-Alexandre POUZET, Directeur de mission,
Innovative Payments, BNP PARIBAS B-PART CONSULTING
> Daniel KAPLAN, Délégué général, FING > Emmanuel QUENTIN, Vice-President - Product Marketing,
> Raphaël KRIVINE, Directeur SOON, AXA BANQUE KYRIBA
> Jean-Michel LACOMBE, Director Business Development, > Jérôme RAGUÉNÈS, Responsable de la coordination du
YOUPAYTO numérique, FÉDÉRATION BANCAIRE FRANÇAISE
> Amélia LAKRAFI, Directeur Associée - CEO, BIZINNOV > Serge RAVET, Innovation Director, ADPIOS
> Vincent LAPADU-HARGUES, Senior Consultant, ALTRAN > Thierry REGNAULT DE MONTGON, Associé Stratégie &
> Patrick LASTENNET, Director Financial Services Segment, Opérations FSI, DELOITTE
INTERXION > Michel REVEST, Directeur recherche et développment,
> Bertrand DE LAUSUN, Senior Manager, COVEA
GFI INFORMATIQUE > Laura SADOWSKI, CEO, CONNECTING EMOTIONAL
> Béatrice LAYAN, Responsable de l’Observatoire des INTELLIGENCE
Métiers de la Banque, FBF - AFB > Tiphaine SALTINI, CEO, NEURODECISION
> Benoît LEGRAND, Head of FinTech du GROUPE ING et > Patrick SENICOURT, Président, NOTA-PME
Président de ING FRANCE > Laurent SIMONET, Directeur UX et Ergonomie,
> Ronan LE MOAL, Directeur Général, SQLI GROUP
CREDIT MUTUEL ARKEA > Xavier SIMONIN, Associé Conseil, SOPRA STERIA
> Delphine LESCURE, Consultante & Coach Professionnel > Jean-Luc STRAUSS, Secretary of the Club Innovation
> Jeremy LEY, Cofondateur, SPARKUP Banque Finance Assurance, ALTRAN
> Geneviève LHOMME, Board Member, EFPA FRANCE > Dominique STUCKI, Attorney, Head of Corporate Finance
> Thanh LONG HUYNH, President, Department, AVISTEM
QUANTCUBE TECHNOLOGIE > Lionel TEXIER, Managing Director, RISK & ANALYSIS
> Carole LIPSYC, Founder, INGIES > Alain TIA, Digital Product & Project Manager,
> Kevin LOURD, COO, WALNUT ALGORITHMS HSBC France
> Aymeric MAGNAN DE BELLEVUE, Coach, Process > Hubert de VAUPLANE, Avocat associé,
Communication and Project Management - ALTRAN KRAMER LEVIN NAFTALIS & FRANKEL LLP
> François-Xavier MALCORPI, Directeur de Business Line > Rémi VÉCINA, Partner Digital & Finance, CSC
Finance, ALTRAN > Danièle VERGUIN, Directrice générale, SEEING
> Esther MALKA, Business Development Manager, AXWAY > Patrick VIGNON, Senior Consultant, CSC
> Emmanuel MÉTHIVIER, CEO, CRÉDIT AGRICOLE STORE > Pierre VILLEROY DE GALHAU, Directeur de la stratégie,
> Olivier MERIC, CEO, o.méric conseil, membre AMADEUS BOURSORAMA
EXECUTIVE > Patrick WAJSBROT, Président, PW CONSULTANTS
> Didier MOATÉ, Directeur Général Adjoint - Banque et > Victor WAKNINE, Président-Fondateur,
Réseau, LE GROUPE LA POSTE MOZART CONSULTING
> Fabien MONSALLIER, Directeur de l’Innovation de > Rik WILLARD, Founder & Managing Director,
LA BANQUE POSTALE et du Réseau LA POSTE AGENTIC GROUP LLC
> Vincent MONCENIS, Advisor, AGENTIC GROUP LLC > Houari YAHIA, Product Manager,
> Gael MULLER, Directeur Général, FANVOICE ELCIMAI FINANCIAL SOFTWARE
> Nicolas NAMIAS, Directeur de la Stratégie, NATIXIS
> Maurice NDIAYE, Partner, SYNOMIA
> Marie-Agnès NICOLET, Présidente-Fondatrice,
REGULATION PARTNERS
> Stéphane NOUY, Managing Director Europe, MONEYTHOR
> Corinne OREMUS, Directeur Général délégué,
VENDÔME ASSOCIES
> Patrice PASQUIER, Associate Director,
UP2US CONSULTING
> Maxime PECH DE PLUVIEL, Directeur de Projet, NATIXIS
> Laetitia de PELLEGARS, Fondatrice, PELLEGARS LEGAL
190
Participants aux groupes de réflexion : > Laetitia PFEIFFER, DGA - Directrice Stratégie &
> Christophe ANGOULVANT, Associé Senior, ROLAND BERGER Innovation Digitale, PUBLICIS NURUN
> Vincent AUREART, Sales Manager France & Europe, ARIADNEXT > Nicolas POLAILLON, Chief Data Officer, BLUE DME
> José BAEZ, Chargé de mission, Filières Banque et > Edi POLONIATO, VP Sales & Marketing - Southern Europe
Immobilier, FINANCE INNOVATION > Beata PURI-SONNENDRUCKER, Product Manager, BNP PARIBAS
> Nicolas BENADY, Cofounder, ANTELOP SOLUTIONS > Pierre RUHLMANN, Head of Retail Banking and Wealth
> Tony BULCAEN, Head of Strategic Planning & Innovation, Management, HSBC FRANCE
BNP PARIBAS > Philippe SERAFIN, Innovation Digitale, SOPRA BANKING SOFTWARE
> Richard CAETANO, Co-founder & CEO, STRATUMN > Christian THEULOT, Chief Retail and Digital Officer, LYXOR
> Pierre CARBONNE, Senior Manager, INOV360 Asset Management
> Virginie CARTERON, Head of Digital Sales & Marketing, > Xavier THIESSON, Supply Chain Finance Business
HELLO BANK! Development Manager, KYRIBA
> Renaud CHAMPION, Founder & CEO, PRIMNEXT > Patrick TOUTON, Associé fondateur, ALTERNATIVE CONSULTING
> Laëtitia CHÂTILLON, Senior Marketing Consultant, SEMANTIWEB > Edouard VAN TICHELEN, Strategy & Business Planning,
> Jérôme COLIN, Principal, ROLAND BERGER NATIXIS GLOBAL ASSET MANAGEMENT
> Bertrand COZZAROLO, Co-head Strategy, Digital, Client > Sylvia WALLERAND, Directeur Conseil Banque, SOPRA STERIA
relationship, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
> Stéphane DALIFARD, Vice-Président, CGI Interviews
> Arthur DE CATHEU, Co-fondateur et CEO, FINEXKAP > Muriel BARNEOUD, Présidente, DOCAPOST
> Sébastien DE MIOLLIS, Directeur Conseil, SQLI > Bertrand COZZAROLO, Co-head Strategy, Digital, Client
> Diabé DJIGO, Consultant, BIZINNOV relationship, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE
> François D’ORLEANS, Co-founder & Director of Business > Luca COMPARINI, Blockchain Leader, IBM FRANCE
Operations, STRATUMN > Grégoire DE LESTAPIS, membre du Directoire de LENDIX
> Valentine DUCHARME, Project Manager, KYRIBA et ancien Directeur Général de BBVA FRANCE
> Arnaud DUGLUE, Gérant, ADAMA CONSEIL > Philippe DENIS, Chief Digital Officer, BNP PARIBAS SS
> Thibaut FAURÈS FUSTEL DE COULANGES, CEO, DALENYS > Jean-Philippe DESBIOLLES, Vice-President Cognitive
> Nicolas FERREIRA, Secrétaire Général, FINANCE INNOVATION Solution - Financial Services, IBM WATSON GROUP
> Jean-Fabrice FEUILLET, Partner Financial Services > Pierre-Antoine DUSOULIER, Président, SAXO BANK France
Consulting, GRANT THORNTON > Nadia FILALI, Responsable du Développement des Mandats
> Laurent GIBERT, Global VP Insurance, ATOS et des Offres, Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC)
> Paul-Olivier GIBERT, Fondateur, DIGITAL & ETHICS > Raphaël KRIVINE, Directeur SOON, AXA BANQUE
> Bernard GISSLER, Responsable de Pôle, SOPRA STERIA > Benoît LEGRAND, Head of FinTech du GROUPE ING et
> Julien GUITARD, Senior Manager - Data Scientist, EY Advisory Président de ING France
> Michel KOCHANSKI, Business Development Manager, DÉADIA > Benjamin MADJAR, Working Capital Advisory EMEA,
> Marc LAPOSTOLLE, Chef de projets, Filière Banque & DEUTSCHE BANK
Paiements, FINANCE INNOVATION > Fabrice MARSELLA, Maire du Village, CRÉDIT AGRICOLE STORE
> Jérôme LAROSE, CEO/Data Alchemist, TIME IS LIFE > Luc MATHIEU, Secrétaire Général de la Fédération
> Guillaume LE GALIARD, Chief Data Officer, LA BANQUE POSTALE Banques et Assurances, CFDT
> Philippe LEMOINE, Président du Forum d’Action > Emmanuel MÉTHIVIER, CEO, CRÉDIT AGRICOLE STORE
Modernités, Président de la FING > Didier MOATÉ, Directeur Général Adjoint - Banque et
> Lionel LINOSSIER, Vice-Président Sales France, AXWAY Réseau, LE GROUPE LA POSTE
> Laurent LOCUSSOL, Responsable Analyse Crédit, > Fabien MONSALLIER, Directeur de l’Innovation de
Relation Clients, FINEXKAP Asset Management LA BANQUE POSTALE et du Réseau LA POSTE
> Isabelle MALLARD, Experte Appui Incubateur, START UP > Nicolas NAMIAS, Directeur de la Stratégie, NATIXIS
LEADERSHIP PROGRAM > Anne-Laure NAVÉOS, Directeur Croissance Externe,
> Vincent MANDON, Fondateur, ROBIN DES BANK Partenariats et Ecosystème Digital - CRÉDIT MUTUEL ARKÉA
> Lory MONTOUT, Consultant scientifique, BIZINNOV > Graham WARNER, Head of Global Product Development,
> Armel MULLER, Consultant et formateur, FANVOICE NY, DEUTSCHE BANK
> Maximilien NAYARADOU, Directeur Projets R&D, Filière
Gestion d’actifs, FINANCE INNOVATION Revue et cohérence éditoriale
> Paul PEYRÉ, Co-founder, YELLOAN > Patrick DRUJON, consultant éditorial
191
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> Chiffres : Linkedin poursuit sa forte croissance en 2015 !
> La banque, reflet d’un monde en train de naître, sous la LEPTIDIGITAL, 31 octobre 2015
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> La digitalisation du contact humain sera essentielle pour www.agefi.fr/emploi/actualites/hebdo/20160218/revolution-
numerique-metiers-reelle-source-stress-158280
les clients des banques et assurances, IPAG, 2016
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La-digitalisation-du-contact-humain-sera-essentiel-pour-clients-
banques-assurances > Insurers and Banks reponse to Fintech disruption,
Roland BERGER, PAROS, October 2015
> Le numérique est-il, pour les banques, une menace ou
une opportunité ? Frédéric OUDÉA, SG
LE FIGARO.fr, 2015
> Le digital, un accélérateur du plan de développement de
BNP Paribas, Jean-Laurent BONNAFÉ, BNP
Investir n° 2163, 2015
193
Business consulting - Systems integration - Outsourcing services