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Egrenage du coton-graine
Guide technique n° 2 • Version 1 • Juillet 2006
UNIDO Publication
Sales No. F.06.II.B.35
ISBN 92-1-206185-0
Réalisation Alter ego communication (34, France) • Impression Svi-Publicep (34, France)
Avant-propos
L ’évolution du système commercial mondial, passé du protectionnisme à la libéralisation des échanges, et l’accent mis sur le
développpement dans le cadre du Cycle de Doha offrent de réelles possibillités de progrès aux secteurs commmerciaux et
industriels en Afrique. Cependant, la plupart des pays du continent n’ont pas encore réussi à tirer un avantage significatif des
débouchés commerciaux découlant de l’expension des marchés et des régimes préférentiels tels que les initiatives européenne « Tout
sauf des Armes » et américaine « AGOA ». Les raisons qui expliquent que l’Afrique n’ait pas réussi à tirer parti de ces possibilités ne
sont pas principalement liées aux obstacles tarifaires. Elles ont plutôt trait (1) au manque de capacités productives nécessaires pour
assurer une production de biens de quantité et qualité suffisantes pour satisfaire la demande ; (2) une incapacité à prouver que les
produits potentiellement destinés à l’exportation sont conformes aux normes internationales et (3) à des problèmes d’intégration
sur le marché mondial.
Le secteur du coton en Afrique, et en particulier dans la région de l’UEMOA, illustre parfaitement ces problèmes. En effet, malgré
le fait que la qualité du coton africain dépasse les requis internationaux en termes de qualité, mesure, longueur, micronaire (Index
Cotlook A) grâce à des conditions de culture favorables et à la récolte manuelle du coton, son prix sur le marché mondial reste
inférieur de 10 % au prix du coton de moyenne qualité à cause de problèmes liés à la contamination, à l’incapacité des producteurs
de certifier la bonne qualité de leurs produits et au faible taux de productivité du secteur du coton en Afrique en général.
Le présent Manuel sur la Qualité du Coton est publié dans le cadre du Programme Qualité UEMOA-UE-ONUDI, financé par l’Union
Européenne et exécuté par l’ONUDI sur la période allant de 2001 à 2005. L’objectif de ce manuel est d’assister les pays africains
producteurs de coton à améliorer la qualité et la valeur de leur coton. Les manuels techniques, rédigés par des experts hautement
qualifiés dans le domaine du coton (agronomie, classification, qualité...), ont non seulement pour base les nouvelles Normes Qualités
Africaines pour le Coton qui ont été élaborées dans le cadre du Programme Qualité et qui ont été acceptées lors de la réunion au
Havre (France) en juillet 2005 mais aussi le concept de qualité ISO 9000.
J’espère sincèrement que ce manuel, qui est en accord avec l’initiative du renforcement des capacités commerciales de l’ONUDI dont
l’objectif est de promouvoir la production vouée à l’export afin de contribuer à la réduction de la pauvreté, deviendra un outil utile et
pratique pour tous les acteurs (producteurs, commmerçants, techniciens, consommateurs...) du secteur du coton en Afrique.
La lettre de l’UEMOA
L e secteur du coton est aussi important que sensible pour toute l’Afrique et pour les pays membres de l’Union Economique
et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), en particulier.
Les statistiques indiquent, en effet, qu’une quinzaine de millions de personnes y travaillent. Dix millions d’entre elles se trouvent
dans l’espace UEMOA, dont six millions vivent en zone rurale. Les pays de notre Union produisent 800 000 tonnes de fibre de
coton, soit 4 % de la production annuelle mondiale. Au Bénin, au Mali, au Burkina Faso et au Togo, l’exportation de la fibre de
coton représente de 5 à 9 % du PIB et entre 30 et 40 % des revenus d’exportations.
L’Agenda pour la compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA et les activités du Programme Qualité UEMOA sont
en parfaite synergie pour l’amélioration de la position concurrentielle de cette importante filière économique de l’espace
communautaire.
Le « Manuel qualité pour les filières cotonnières UEMOA » sera, à coup sûr, un précieux outil pour tous les acteurs des
filières de la zone UEMOA et d’autres pays africains, en vue de l’amélioration du coton africain, en qualité et en valeur, dans
les années à venir. Il s’adresse, à la fois, aux producteurs de semences, aux commerçants, en passant par les agriculteurs, les
égreneurs et les classeurs. En somme, c’est une belle moisson – de premier choix –, à la portée de tous publics.
J’ose espérer que les acteurs tant publics que privés du secteur sauront tirer un réel profit de ce manuel dans le cadre d’une
quête permanente de compétitivité de la filière coton-textile dans l’UEMOA.
Au nom de la Commission de l’UEMOA, je tiens à exprimer notre sincère gratitude à la Commission Européenne pour avoir
financé le programme qualité UEMOA et à l’ONUDI pour l’avoir exécuté. Mes remerciements vont également à tous les autres
partenaires qui ont contribué au financement et à la réalisation de cette publication qui vient combler un vide.
Bonne lecture.
Guide technique n° 2 • Egrenage du coton-graine
PRÉAMBULE
MALI
NIGER
Dans le contexte de libéralisation du commerce mon- SENEGAL
dial, les pays membres de l’Union Économique et BURKINA
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) doivent faire GUINEE FASO
face à une concurrence acharnée, tout en assurant BISSAU
des exportations conformes aux normes internatio- BENIN
COTE TOGO
nales. C’est pour faciliter la participation de ces huit
D’IVOIRE
pays (voir carte) au commerce régional et international
qu’a été adoptée une politique industrielle commune
au sein de l’UEMOA, dont l’une des composantes clefs
est le programme pour la mise en place d’un système Les huit pays membres de l’UEMOA.
d’accréditation, de normalisation et de promotion de la
qualité. Lancé en 2001 par la Commission de l’UEMOA, documentation régional doté d’une base de données
ce « Programme Qualité » est financé par l’Union Euro- sur les normes et les réglementations techniques, dé-
péenne (UE) et techniquement mis en œuvre par l’Or- veloppement des organismes nationaux de normali-
ganisation des Nations Unies pour le Développement sation et coordination de leurs activités) ;
Industriel (ONUDI), il porte principalement sur : – la promotion de la qualité dans les entreprises (accom-
– la mise en place d’un système régional d’accrédita- pagnement à la certification ISO 9001 ; mise en place
tion et de certification (mise à niveau des laboratoi- de centres techniques régionaux pour les aider à amé-
res, en vue d’une accréditation internationalement liorer la qualité de leurs produits ; institution de prix
reconnue) ; nationaux ainsi que d’un Prix UEMOA de la Qualité).
– le renforcement et l’harmonisation des organismes Le présent « Manuel Qualité pour les Filières Coton-
de normalisation existants (création d’un centre de nières UEMOA » a été élaboré dans le cadre de ce
Plan Qualité •Procédures associées à la réalisation des activités décrites dans les Guides Techniques :
maîtrise des documents ; maîtrise des enregistrements ; maîtrise des non conformités ;
actions correctives et préventives ; audit interne ; achats ; formation ; maîtrise des équipements.
La version 1 du Manuel Qualité pour les Filières Coton- KINRÉ Hamidou (SOFITEX, Burkina Faso), KY Joël (SOFI-
nières UEMOA est le fruit d’un travail d’équipe. TEX, Burkina Faso)
Il a été rédigé par MM. AMADOU SOULÉ Alidou (SONA- avec l’appui de MM. DRIELING Axel (FIBRE, Allema-
PRA, Bénin), CHANSELME Jean-Luc (COTIMES, France), gne), auditeur externe, et FORGUE Jean-Marie (Alter
CRETENET Michel (CIRAD, France), DESSAUW Domini- Ego Communication, France), concepteur et coordon-
que (CIRAD, France), DIOP Amadou Moustapha (SODE- nateur de publication, et de Mme GUILLEMAIN Hélène
FITEX, Sénégal), GAWRYSIAK Gérard (CIRAD, France), (CIRAD, France)
GOURLOT Jean-Paul (CIRAD, France), WEIL Mathieu sous la coordination de M. BACHELIER Bruno (CIRAD,
(CIRAD, France) France), chef d’équipe.
en collaboration avec Mme AMANI Marie-Solange Pour que ce document puisse apporter des infor-
(CIDT, Côte d’Ivoire), MM. ATROKPO Thomas (SONA- mations pratiques, pertinentes et actualisées, il est
PRA, Bénin), DIABY Seydina Oumar (CMDT, Mali), indispensable qu’il prenne en compte l’évolution des
DJAGNI Kokou Koumagli (ITRA/CRASH, Togo), techniques et des procédures, ainsi que les besoins de
DJALLO Mamadou Aliou (SAGB, Guinée Bissau), ses utilisateurs. Nous comptons donc sur vous, lecteurs,
DJIDA Hamadou Mayaki (ENITEX, Niger), FADOEGNON pour nous faire part de vos propositions afin que vive le
Blaise (RCF, Bénin), KA Idy (SODEFITEX, Sénégal), Manuel Qualité pour les Filières Cotonnières UEMOA.
SOMMAIRE
Champ d’application 13
Acteurs concernés 14
Equipements utilisés 14
Le transport du coton-graine 14
Le stockage du coton-graine 15
L’égrenage 16
Le dépoussiérage et la protection de l’environnement 27
Le stockage des produits à l’usine 29
Les dispositifs de surveillance et de mesure (DSM) 31
Description des pratiques 32
Le transport de coton-graine 33
Le stockage du coton-graine 33
L’égrenage 34
Les pratiques de stockage des produits à l’usine 45
La maîtrise de l’énergie 48
La maîtrise des équipements de surveillance et de mesure 48
La maintenance 50
La sécurité 52
Acteurs concernés
Les acteurs concernés par ce guide technique sont en
premier lieu les services industriels des sociétés coton-
nières. C’est un outil technique destiné aux profession-
nels des services industriels pour les guider dans leurs
décisions et leurs actions pour l’amélioration des ins-
tallations, des pratiques et des performances en faveur
de la qualité.
Equipements utilisés
La conception et les performances d’une unité d’égre- Figure 2. Coton-graine comportant des matières étrangères
nage dépendent de la matière première, de la qualité et non trié. (Cliché J.-L. Chanselme © COTIMES)
du coton-graine. Un processus d’égrenage, aussi éla-
boré et moderne qu’il soit, ne pourra pas corriger tous
les problèmes résultants de pratiques inadéquates en de produit. Le parc de tracteurs et conteneurs doit être
amont (contamination, récolte peu soignée (figure 2), dimensionné pour permettre un nombre suffisant de
absence de tri du coton-graine, mauvais stockage). rotations, tout en prenant en compte le temps de rem-
Ainsi, il est plus efficace et économiquement rentable plissage des conteneurs sur les centres d’achat, et l’at-
de traiter les problèmes au niveau de la production que tente d’égrenage à l’usine. Le coton-graine doit être
de consentir des investissements et des coûts de fonc- bâché pendant son transport et son attente à l’usine.
tionnement lourds. Les types de camions spécifiques couramment appelés
poly-benne (figure 3) sont les mieux adaptés à l’acti-
Transport du coton-graine vité de transport du coton-graine. Leur efficacité réside
Le transport doit être organisé de façon à alimenter dans le fait qu’ils sont munis de caisses détachables du
l’usine d’égrenage à saturation. La saturation de la tracteur (longueur variant entre 7 et 8 mètres).
capacité d’égrenage permet de diminuer le coût de Le nombre de caisses par camion (10 en moyenne) est
production par réduction des charges fixes par unité étudié en fonction de la capacité de l’usine à appro-
Stockage du coton-graine
Il n’y a pas de bon égrenage ni de bonne qualité des
produits sans un stockage maîtrisé du coton-graine. Le
stockage du coton-graine à l’usine favorise les évacua- Figure 4. Stockage du coton-graine en modules autonomes
tions des marchés et l’alimentation maximale du pro- et bâchés. (Cliché J.-L. Chanselme © COTIMES)
Le stockage du coton-graine requiert la possession par mettre de réduire autant que faire se peut le stockage
l’usine d’équipements de contrôle spécifiques, pour du coton-graine en usine, car il constitue un risque
une mesure de l’humidité du coton-graine dès son arri- potentiel d’incendie généralement difficile à maîtriser.
vée à l’usine (lors de la pesée par exemple) avec une
précision de 0,1 point de pour-cent. L’humidité doit Egrenage
être indiquée sur la caisse et enregistrée sur le docu-
L’égrenage est réalisé par un processus composé de
ment prévu au même titre que le type (classement)
machines dont la séquence est bien adaptée au coton-
(cf. Plan Qualité).
graine à traiter et aux marchés de fibre visés. Pour
Les silos de stockage coton-graine en usine sont faciliter les opérations de gestion et de maintenance,
conçus en matériaux définitifs respectant les normes chacune de ces machines doit faire l’objet d’une codi-
requises en matière d’assurance ; la capacité de cha- fication (cf. Plan Qualité « Maîtrise des enregistre-
que compartiment ne doit pas excéder 100 tonnes et ments »).
les compartiments doivent être isolés les uns des
autres par un mur coupe-feu jusqu’à la toiture du bâti- Le transport de matière à l’égrenage
ment.
Dans une unité d’égrenage, 60 % de l’énergie est uti-
Une bouche d’incendie raccordée au réseau incendie lisée pour le transport des matières et le recueil des
principale de l’usine avec une pression de 10 bars mini déchets. Le transport pneumatique est prédominant.
doit être prévue au regard (ou à distance raisonnable) Coûteux en énergie, il doit être d’une efficience maxi-
des compartiments du silo. Le système incendie com- male.
porte également un dévidoir équipé de tuyaux souples
de diamètres 70 et 45 mm avec diviseur et lances, en Les ventilateurs doivent être choisis et dimensionnés
longueurs et nombres adaptés au risque que constitue avec soin, en utilisant leur courbe de performances
chaque compartiment. (voir annexe 2). Les conduits de transport doivent être
les plus courts et directs possibles car la pression stati-
Le stockage se fera dans chaque compartiment du silo que et donc la consommation en énergie augmentent
tout en veillant à respecter une distance d’au moins considérablement avec la distance et les coudes. Pour
1,5 mètre par rapport à la toiture du bâtiment. réduire les émissions de poussières dans les usines, on
En tout état de cause, la bonne gestion du parc auto- préfèrera les dispositifs à dépression aux dispositifs uti-
mobile par rapport à la capacité de l’usine devra per- lisant des pressions positives.
les usines de conception récente, le contrôle automatique du coton-graine, et dimensionné selon la matière et la
de l’alimentation est plus sophistiqué et regroupe : capacité. Il doit respecter les normes de vitesse d’air,
– un contrôle de flux amont (vitesse d’avancement du être étanche et conçu pour minimiser la consommation
tapis, vanne à air libre) ; d’énergie. La régulation de l’alimentation est fonda-
– une tour de régulation com- mentale pour les performances du processus. Le pré-
portant un coffre de stoc- nettoyage protège le matériel en aval.
kage tampon et des rouleaux
alimenteurs à vitesse variable La gestion de l’humidité des cotons à l’égrenage
régulant le flux aval en sortie
L’humidité d’un coton est la proportion d’eau dans la
du coffre.
matière (coton-graine, fibre, graine). Le coton échange
Les tours de régulation en permanence de la vapeur d’eau avec l’air ambiant
disponibles sur le marché pour atteindre un équilibre. Pour une humidité relative
permettent de gérer des de l’air donnée, la fibre et la graine ont, à l’équilibre,
capacités jusqu’à 60 balles/h. une teneur en humidité précise (figure 7).
Elles comportent un sépara-
teur, un coffre de stockage, Une humidité élevée du coton provoque des bourra-
des cellules photoélectriques, ges, des dégâts aux équipements et un entortillement
des rouleaux alimenteurs, de la fibre. L’ouverture et le nettoyage se font mal, et la
des écluses et un caisson de fibre produite, quoique préservée, présentera un aspect
reprise (figure 6). Certains tourmenté et méché (préparation) qui la déprécie. Une
séparateurs permettent de humidité trop faible entraînera la formation d’électri-
réaliser une pré-ouverture et cité statique et des bourrages. Le coton-graine sera
un pré-nettoyage. bien ouvert et bien nettoyé, mais la fibre fragilisée sera
En conclusion, le dispositif endommagée. Il existe un compromis entre nettoyage
de déchargement doit être et préservation des qualités de la fibre. L’intérêt du con-
adapté au conditionnement trôle de l’humidité des cotons à l’égrenage est donc
de faciliter l’égrenage et de maximiser la qualité et le
Figure 6. Coupe d’une tour de régulation avec séparateur revenu. Des humidimètres spéciaux existent et doivent
horizontal à cylindres. (Courtoisie CEC) faire partie des outils de base de l’égreneur (figure 8).
Le séchage du coton-graine
Le but est d’homogénéiser et de réduire l’humidité de
la fibre pour éviter les bourrages et faciliter l’ouverture
Figure 7. Equilibre hygroscopique du coton. (Source USDA) et le nettoyage du coton-graine. Le coton-graine est
mis en contact avec l’air ambiant, si celui-ci est sec,
ou avec de l’air réchauffé. Il est toujours préférable de
réaliser le séchage avec des volumes d’air importants
plutôt qu’avec des températures élevées. Le dimen-
sionnement du matériel est capital.
Les dispositifs de séchage existants utilisent un brûleur
à kérosène ou à gaz pour réchauffer l’air de trans-
port, et un caisson de reprise pour le mélange air
chaud/coton-graine (Hi-slip dryer, blow-box, hot-box).
Air et coton-graine sont mis en contact dans les con-
Figure 8. Humidimètres duits de transport entre le dispositif d’alimentation
pour la mesure de (télescope, alimenteur de modules, tour de régulation)
l’humidité des cotons. et un nettoyeur de coton-graine qui sert alors de sépa-
(Cliché B. Bachelier © Cirad). rateur.
Il existe des systèmes sans séchoir qui nécessitent des Le dispositif de séchage typique pour les cotons d’Afri-
conduits de diamètre élevé, avec un gros ventilateur que sub-saharienne est constitué d’un ensemble avec
d’aspiration. Les systèmes avec séchoir intercalent brûleur, conduits, séchoir (simple ou double selon la
un dispositif spécial entre reprise et nettoyeur incliné capacité), nettoyeur incliné à dépression, ventilation
(tour à chicanes, fountain dryer, séchoir haut volume, push-pull.
figure 9). Les tours classiques à chicanes ne sont pas très efficaces.
Les séchoirs les plus récents (Continental Eagle Corp.,
Lummus Corp., Busa, Samuel Jackson Inc.) combinent
efficacité et économie d’énergie et utilisent des ratios
air/coton élevés et des organes de battages ou généra-
teurs de turbulences. Le séchage est alors maximal avec
de faibles températures, et une seule machine permet
de traiter des cadences importantes (45 balles/h), même
avec des humidités élevées.
Les effets positifs d’un séchage bien maîtrisé sont une
bonne ouverture et un bon nettoyage du coton-graine
permettant une amélioration de la brillance, une baisse
de la charge et de la préparation. Un séchage trop
poussé entraîne une chute de ténacité, une baisse de la
longueur, un jaunissement de la fibre.
L’humidification du coton-graine
L’humidification du coton-graine a pour objectif de
restaurer de l’humidité à la fibre pour qu’elle supporte
mieux les contraintes et agressions mécaniques de
l’égreneuse et du nettoyeur de fibre. Elle permet aussi
d’éviter la formation d’électricité statique causant des
Figure 9. Séchoirs à haut volume. (Courtoisie Lummus et CEC) bourrages, voire des incendies. Dans les conditions de
Figure 11.
Dispositif
d’humidification
de la fibre avant
Figure 10. Trémies et gaines d’humidification du coton- pressage Steam Roller.
graine au dessus des alimenteurs. (Courtoisie CEC) (Courtoisie CEC)
Le nettoyage du coton-graine
Le coton-graine contient toujours des matières étrangè-
res incorporées par le vent ou lors de la récolte : carpel-
les, tiges, pétioles, feuilles, graviers, sable, poussières. Figure 12. Coupe de nettoyeur
Le nettoyage du coton-graine a pour objectif d’ouvrir incliné à dépression. (Courtoisie CEC)
et d’homogénéiser la matière, et d’en extraire un maxi-
mum de matières étrangères avant l’entrée dans l’égre-
neuse. Ces deux aspects sont fondamentaux pour la coton-graine. Le nettoyage ensuite se fait par agitation
préservation du matériel, la qualité de la fibre et la et friction. Ces actions sont d’autant plus efficaces que
valeur commerciale. le coton-graine est plus sec.
On distingue les nettoyeurs destinés à retirer les petits Les nettoyeurs peuvent varier par le type de rouleau
déchets (fragments de feuilles, sable, etc.), et les extrac- à picots, le type d’écran (grillage, barres, disques) et
teurs destinés à extraire des déchets plus grossiers (tiges, par le mode d’alimentation (en ligne à plat, à dépres-
carpelles, etc.). sion incliné ou à plat, à gravité). Le nettoyeur retire les
petits déchets (feuilles, fragments végétaux, poussières
Le nettoyeur de coton-graine et sable) à hauteur de 50 à 55 %, et 10 à 40 % des
Il comporte des rouleaux à picots tournant à 400- déchets totaux. Il est essentiel pour l’amélioration du
500 RPM devant un écran concave formé de barreaux grade par son action directe et par son effet favorisant
(figure 12). Le nettoyeur permet avant tout d’ouvrir le des étapes suivantes du processus. Un nettoyeur est
indispensable en position 1. Un deuxième nettoyeur est et un extracteur-alimenteur. L’action des nettoyeurs, très
indispensable pour les récoltes mécaniques et conseillé adaptée au coton-graine récolté à la main, est complétée
pour les récoltes manuelles, surtout si son mode d’ac- par l’action d’extraction de l’alimenteur. Une séquence
tion est différent et complémentaire. de ce type apporte un gain de grade supérieur à celui
obtenu par le nettoyage de la fibre, ceci sans que les
L’alimenteur d’égreneuse paramètres de longueur ne soient affectés.
Le nettoyage de la fibre
Figure 14. Neps fibre en microscopie électronique. (Cliché © Cirad)
La fibre en sortie d’égreneuse comporte des matières
étrangères. Elle peut présenter de la « préparation »
(mèches). Le grade ayant une forte importance com-
merciale, la fibre doit être nettoyée et peignée. Le but
du nettoyage de la fibre est donc d’améliorer sa valeur
marchande en améliorant le grade. Deux principes sont
utilisés, le nettoyage pneumatique (nettoyeur centri-
fuge) et le nettoyage mécanique (nettoyeur à scies).
Le nettoyeur centrifuge intervient immédiatement
après l’égreneuse. Il s’opère dans un conduit fortement
coudé, avec une fente d’éjection réglable. Le compro-
mis consiste à éjecter le maximum de matières étran-
gères, en perdant un minimum de fibre. La dépression Figure 15. Blessures de tégument sur graines vêtues et nues.
dans le conduit doit être de 2 à 2 ½“ d’eau. Il n’y a (Cliché J.-L. Chanselme © COTIMES)
aucune pièce en mouvement et donc aucune usure. Ce Le cylindre de scie a un diamètre de 12 à 24“. La garni-
type de nettoyeur élimine les déchets grossiers (motes, ture dentée doit être parfaitement piquante pour une
graines, amandes, fragments de coque) avec une effi- efficacité maximale avec un minimum de pertes.
cacité moyenne de 10 %. Il n’abîme pas la fibre, mais
ne nettoie que faiblement et ne corrige pas l’aspect,
car il n’ouvre pas la masse de fibre.
Le nettoyeur de fibre à scie classique forme une nappe
de fibre, la maintient en pression pendant qu’elle est
tirée par les dents du cylindre de scie. Les matières
étrangères sont éliminées par ouverture, centrifuga-
tion, fouettement, gravité et courant d’air. Le nettoyeur
à scie élimine les déchets fins (fragments de coque,
motes, feuilles) avec une efficacité de 40 à 50 %. Le
nettoyage est poussé et la fibre est homogénéisée
grâce au peignage effectué. La fibre subit cependant
des dommages (baisse de longueur, augmentation du
taux de fibres courtes et du nombre de neps).
Les éléments du nettoyeur à scie sont le condenseur,
les rouleaux alimenteurs, le sabot d’alimentation, le
cylindre de scie, les barres de battage (figure 16).
Le condenseur du nettoyeur sépare la fibre de son air
de transport.
La section d’alimentation étire la nappe de fibre et la déli-
vre sur le cylindre de scie. Elle est constituée d’un jeu de
rouleaux lisses ou cannelés. Les rouleaux supérieurs assu-
rent un étirage de la nappe. Le rouleau inférieur com-
prime la nappe contre le sabot. Le rapport entre vitesse
des rouleaux et vitesse du condenseur est constant. Figure 16. Coupe de nettoyeur de fibre à scies. (Courtoisie Busa)
Les barres de battages disposées autour du cylindre de le siège de l’humidification de la fibre. Les dispositifs
scie servent à l’éjection des déchets par fouettement d’humidification de la fibre avant pressage ont été évo-
de la fibre. qués ci-dessus.
Les nettoyeurs de fibre à scies doivent être bien dimen- L’alimenteur de dameur a pour rôle de pousser la fibre,
sionnés en largeur pour garantir l’efficacité du pei- en attente dans la glissière, vers le coffre. Il peut être
gnage et du nettoyage avec le minimum de pertes de constitué de tambour à palettes, tambour et tapis rou-
fibre. La norme est d’une balle par heure par pied de lant, pousseur pneumatique.
largeur, avec les nettoyeurs utilisant des cylindres de Le dameur (hydraulique ou à chaînes) assure une pré-
scie de 16“. Avec des diamètres de cylindre scie de compression de la fibre, par mouvement alternatif de
24“ ou, dans le cas des cotons récoltés à la main, des haut en bas. Sa vitesse est déterminée d’après la capa-
taux d’alimentation supérieurs peuvent être acceptés cité de l’usine.
(jusqu’à 1,3 à 1,5 balles/h/ft). Dans ce cas, les réglages
doivent être particulièrement soignés. La presse hydraulique assure le pressage de la fibre
en balle. Elle peut produire des balles de différentes
Le conditionnement de la fibre densités. On distingue différents types de presses selon
leur direction de pressage et selon le type de coffre
Les objectifs du conditionnement de la fibre sont de (avec portes ou sans portes, coffres relevables, etc.). La
densifier la fibre pour son stockage et son transport, et capacité des presses proposées par les constructeurs
de la protéger. Le conditionnement fait appel aux équi- d’équipement d’égrenage est très variable, de 15 à
pements suivants : condenseur général, glissière, dispo- 60 balles/h.
sitif d’humidification, alimenteur de dameur, dameur,
presse, et cerclage/ensachage. Dans les usines modernes, les presses sont conçues pour
produire des balles de densité universelle de 227 kg, de
Le condenseur général comporte un tambour grillagé dimensions 55“ x 21“ x 28“, de densité minimale de
tournant (6 à 15 RPM), qui sépare la fibre de son air de 28 lb/ft3 (448 kg/m3). L’humidification de la fibre per-
transport, et la condense en une nappe. met de réduire significativement la force de pressage
La glissière de fibre relie le condenseur à la presse. Sa (figure 17), ce qui augmente la longévité des organes
longueur est fonction de la capacité (3,0 m pour 10 de la presse et en particulier les pompes hydrauliques.
balles/h, 5,5 m pour 30 balles/h). Sa pente, de 40 à 50°, Elle permet en outre d’augmenter le poids de la balle et
permet à la nappe de fibre de glisser. Elle est souvent donc le revenu, et de diminuer les efforts sur les liens.
Le dépoussiérage et la protection
de l’environnement Figure 18.
Emission de poussières
Les processus d’égrenage utilisent très largement le dans l’environnement
transport de matière par air. L’air servant au transport d’une usine d’égrenage.
est chargé en déchets et poussières de taille variable, (Cliché © Cirad)
Les déchets les plus lourds sont faciles à collecter, alors Les cyclones génèrent des pressions statiques élevées et
que les poussières et les fragments de fibres sont plus s’utilisent avec des ventilateurs centrifuges.
difficiles à séparer de l’air de transport. Les conditions Les chambres à poussières sont destinées à séparer
d’humidité parfois très basse en campagne d’égrenage les poussières fines par détente de l’air. Le calcul des
en Afrique sub-saharienne, favorisent l’émission de chambres à poussières prend en compte le débit total
poussières à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine. Une d’air à traiter et n’est pas moins rigoureux que celui des
fois collectés, les déchets peuvent être transformés en cyclones, si une efficacité maximale est recherchée. En
compost ou directement épandus au champ comme Afrique sub-saharienne, les chambres à poussières sont
complément de matière organique. utilisées dans deux cas :
Les étapes du processus qui génèrent le plus de poussiè- – l’air s’échappant par le haut des cyclones peut être
res sont le système de déchargement du coton-graine dirigé dans la chambre à poussières pour séparer le
(aspiration) et le nettoyage de la fibre. Les ventilateurs reliquat de poussières fines ;
de déchargement brassent un air de transport du
coton-graine avant tout nettoyage. Le ventilateur de
condenseur de nettoyeur de fibre souffle un air chargé
de particules végétales fines et de fragments de fibre
produits par l’égreneuse.
Les dispositifs utilisés pour la séparation des déchets et
poussières sont :
– les cyclones ;
– les chambres à poussières ;
– les filtres.
Les cyclones à haute efficacité (2D-2D et 1D-3D) sépa-
rent 100 % des déchets de taille supérieure à 30 µm
(figure 19). Le calcul des cyclones prend en compte le Figure 19.
Cyclones à haute
débit d’air à traiter et obéit à des règles strictes de dimen-
efficacité 1D-3D.
sionnement, qui doivent être respectées pour limiter au (Cliché J.-L. Chanselme
maximum l’émission de poussières dans l’atmosphère. © COTIMES)
– l’air provenant des condenseurs est directement en- le marquage (figure 20). Une fois le marquage définitif
voyé dans la chambre à poussières quand des venti- des balles effectué, celles-ci peuvent être réparties par
lateurs axiaux sont utilisés. En effet, les ventilateurs lot et empilées sous hangar ou en pile à l’extérieur. Une
axiaux ne peuvent opérer avec des pressions stati- fois la pile constituée, celle-ci doit être bâchée pour
ques élevées et le dépoussiérage par cyclone ne peut protéger les balles de la poussière, de la pluie et du
être utilisé. soleil. Les bâches utilisées doivent être solides et résis-
Dans le schéma classique des usines récentes, on a ter au vent (ancrées à la base). Elles sont en général en
donc un dépoussiérage s’effectuant par : tissé plastique enduit PVC.
– cyclones dans le cas des circuits utilisant des ventila-
teurs centrifuges. Les déchets lourds et la plupart des Le stockage des graines
poussières sont recueillis au bas du cyclone par un Les graines sont transportées par convoyeurs à bande
convoyeur à vis étanche. Les déchets recueillis sous la ou à vis, ou par des systèmes pneumatiques utilisant
batterie de cyclone sont ensuite dirigés vers le stoc- des ventilateurs centrifuges ou des ventilateurs à haute
kage par un ventilateur de reprise ou un transport pression (blowers). La densité des graines non délintées
par remorque ; est d’environ 400 kg/m3. Le stockage en vrac nécessite
– chambres à poussières pour séparer les poussières donc un volume de 2,5 m3 par tonne. Du fait de la
fines en complément aux cyclones ou pour traiter
entièrement l’air émis par des ventilateurs axiaux
(condenseurs de nettoyeurs de fibre ou condenseur
général).
présence de linter, les graines de coton forment des tas Ce type de stockage ne peut convenir qu’à un stockage
avec une pente voisine de 45° (figure 21). temporaire des graines destinées à l’huilerie. Pour le
Le stockage des graines est de durée très variable en préserver des intempéries et des contaminants, le tas
fonction du rythme d’évacuation et de leur destination doit être bâché au fur et à mesure de sa construction.
(semences ou trituration). L’aire de stockage doit être de forme bombée et bordée
de caniveaux d’évacuation d’eau pour empêcher toute
Le stockage à court terme peut être pratiqué dans
pénétration d’eau sous le tas. Ce type de stockage doit
des trémies suspendues, qui permettent de charger
cependant être évité en période pluvieuse.
les camions par le haut, par gravité. En Afrique sub-
saharienne, il est fréquent de souffler les graines sur une Le stockage à plus long terme ou le stockage des grai-
aire de stockage à l’air libre, où elles forment un tas à nes de semences se fait en magasins. Les graines sont
partir duquel on charge les camions pour l’évacuation. stockées en vrac ou en sacs. Un système de ventila-
tion est indispensable pour maintenir une température
basse, condition d’une bonne conservation. L’aération
doit se faire de haut en bas, par aspiration. Les maga-
sins doivent être équipés de thermocouples mesurant
la température au cœur de la masse de graines. Ils doi-
vent comporter des ouvertures pour la circulation des
engins de chargement. La dalle doit être prévue pour
supporter le poids de tels engins.
– manomètres différentiels avec tube de Pitot (gamme de transport du coton-graine et des graines dans les gai-
de 0 à 30“ H20, résolution 0,1“) ; nes peuvent entraîner des ruptures du tégument, et les
– tachymètre de contact et à infrarouge (résolution agressions mécaniques dans l’égreneuse ou le mauvais
1 RPM) ; état de certains organes (scies et barreaux notamment)
– poids de contrôle des balances et du pont-bascule ; peuvent blesser le tégument. Les fortes températures
de séchage peuvent accélérer la dégradation des grai-
– contrôleurs électriques (voltmètres, pince ampèremé-
nes humides. Les humidités et températures élevées au
trique, etc.).
stockage entraînent une dégradation très rapide de la
Ces équipements doivent être munis de certificats qualité de la graine (tableau I).
d’étalonnage, qui seront conservés par la personne
chargée de leur utilisation et entretien (chef d’usine
Pour analyser la qualité de l’égrenage (qui résulte
ou responsable qualité de l’usine). Leur étalonnage
notamment du réglages des équipements) et pour dis-
doit être validé avec la périodicité normalisée (voir Plan
poser d’éléments matériels en cas d’éventuelles récla-
Qualité).
mations des producteurs, il est souhaitable de mettre
en place une procédure d’échantillonnage du coton-
graine avant égrenage. Celle-ci consiste en un prélève-
Description des pratiques ment homogène et représentatif de coton-graine dans
Le potentiel de qualité des cotons est maximal à l’ouver- chaque module. Correctement conditionné et bien
ture des capsules. Une dégradation se produit ensuite, identifié, il est joint aux échantillons des balles, issues
avant et pendant la récolte. Puis l’égrenage agit positi- du module, destinés au service classement.
vement et négativement, selon le paramètre de qualité
considéré. Le rôle de l’égreneur pour la qualité est con- Le processus d’égrenage doit être adapté à la matière
sidérable. Les principaux paramètres de qualité de la à traiter et aux marchés visés. Son utilisation doit être
fibre affectés par l’égrenage sont la longueur, la résis- raisonnée selon les caractéristiques du lot de coton-
tance à la rupture, les contaminants, la préparation et graine (matière étrangère, humidité) et les conditions
la teneur en neps (nœuds de fibre immature ou non, atmosphériques du moment. Ceci implique un proces-
fragments de coque de graine portant de la fibre). La sus modulable, des équipes formées et compétentes
qualité des graines est notamment sous la dépendance sachant tirer profit des innovations technologiques, et
des conditions d’égrenage et de stockage. Les vitesses assurant une parfaite maintenance.
Tableau I. Humidité initiale et dégradation des graines graine augmente et son pouvoir germinatif diminue. Le
au stockage. coton-graine destiné à la production de semences ne
doit pas être stocké si son humidité est supérieure à
Humidité Respiration Germination 10 %. Il doit être égrené immédiatement. Si la destina-
de la graine (%) (mg CO2/100g) à 10 j tion des graines est la trituration, une humidité de 12 %
9,6 6 93 au stockage est acceptable pour une période courte.
11,6 7 88 A l’usine, l’humidité doit être mesurée à l’arrivée du
17,4 400 66 coton-graine et être consignée sur un document appro-
19,8 1 070 55 prié (cf. Plan Qualité). L’humidité est hétérogène et doit
Source Christensen & al., cité par Lagière, 1953. être contrôlée en plusieurs points du chargement. Plus
l’humidité est élevée, plus le stockage doit être court.
Si l’humidité est supérieure à 10-12 %, l’égrenage doit
Transport du coton-graine être immédiat. Pour des humidités inférieures, le stoc-
kage à l’usine est possible, en magasin aéré ou module
Le transport du coton-graine, hormis les camions spéci- protégé.
fiques munis de caisses appropriées, doit se faire à l’aide
de camions à caisses étanches. Les camions doivent être En pratique, le stockage du coton-graine en silos doit
dans un parfait état de fonctionnement (câbles de batte- respecter les points suivants :
ries isolés, pots d’échappement munis de pare-feu, etc.) – la capacité des silos ne doit pas dépasser 100 m² soit
100 tonnes de coton-graine ;
Stockage du coton-graine – les silos doivent être isolés par un mur en dur ;
Pour un stockage sûr, l’humidité du coton-graine doit – la distance minimale à préserver entre la charpente
être contrôlée avant la récolte. Le coton stocké doit être du silo (toiture) et le coton-graine est de 1,5 m.
convenablement protégé et sa température surveillée. A noter que lorsque l’usine doit égrener des lots
L’humidité du coton-graine est le principal facteur du de coton-graine n’ayant pas le même classement
stockage. Elle agit fortement sur la qualité de la fibre («choix»), il est recommandé de séparer l’égrenage de
et de la graine, surtout en cas de fortes températures ces lots par la séance journalière d’entretien des machi-
ambiantes. En cas de trop forte humidité, la fibre jau- nes, pour éviter le fourbaudage des balles et garantir
nit (humidité du coton-graine > 12 %). L’acidité de la une meilleure homogénéité intra-balle de la qualité.
L’alimenteur d’égreneuse
Son efficacité ne peut être maximale que si les dents de
scies des segments dentés des cylindres extracteurs sont
très piquantes, les brosses fixes bien appliquées et les bar-
res de battage en bon état et normalement distantes des
scies (en général 1/2 in. recommandé pour les 2 cylindres
extracteurs (figure 26). Un mauvais état des éléments cités
engendre des problèmes de qualité au-delà du faible net-
Figure 24. Compromis pour l’humidité du coton à l’égrenage.
(Source USDA)
toyage (entortillement du coton-graine en particulier).
Figure 25. Réglage du nettoyeur incliné. (Courtoisie Lummus) Figure 26. Réglage de l’alimenteur d’égreneuse. (Courtoisie Lummus)
Tableau IV. Evolution des cadences d’égreneuses chez les deux principaux constructeurs.
sence de graines dans la fibre. Les barreaux rechargés accumulations de fibre. La pénétration de ces barreaux
s’usent rapidement et ne sont pas conseillés. Les scies entre les scies est un réglage important. Une saillie trop
doivent être bien centrées dans les barreaux. forte fera augmenter l’entrée des carpelles, alors qu’une
Le peigne à graines règle le débit et la chute des graines saillie insuffisante provoquera une chute de la cadence
à la base du rouleau. Il permet de maintenir les graines et une perte de matière. Le rouleau alimenteur de la
dans la poitrinière pour en augmenter le défibrage. La double poitrinière ne doit pas être trop près des scies
cadence diminue, la consommation d’énergie par tonne pour éviter l’entrée ou la fragmentation des carpelles.
de fibre augmente, ainsi que le taux de fibres courtes, Les motes sont des graines avortées ou immatures,
les neps et les dégâts à la graine. Le peigne à graines portant des fibres courtes. Elles passent avec la fibre
doit être rectiligne. entre les barreaux. Les égreneuses sont équipées de
Les barreaux de double poitrinière sont destinés à dispositifs spéciaux d’élimination appelés moting qui
réduire l’entrée de carpelles dans la chambre d’égre- agissent par fouettement et force centrifuge. Les régla-
nage. Ces barreaux, souvent absents des égreneuses ges recommandés par les constructeurs peuvent varier
modernes, s’usent peu mais peuvent casser suite à des en fonction du type de coton. Les réglages doivent être
fins et fréquents. Ils consistent à obtenir une extraction L’égrenage provoque une usure progressive des bar-
maximale de motes en perdant un minimum de fibre. reaux au point d’égrenage. Cette usure émousse le
Il s’agit d’un compromis. Les lèvres de moting doivent bord des barreaux et augmente la distance les sépa-
être bien rectilignes, et réglés par rapport aux scies avec rant. Il en est de même en cas de mauvais centrage des
les écartements recommandés, éventuellement adap- scies dans les barreaux ou lorsque les scies sont voilées
tés aux cotons traités par l’usine. (figure 28). Les conséquences sont les mêmes que dans
Le fonctionnement d’une égreneuse, satisfaisant en ter- le cas de barreaux trop écartés. Les barreaux doivent
mes de productivité et de qualité, dépend de nombreux être remplacés dès que l’usure le nécessite, faute de
réglages (figure 27) et d’une maintenance performante. quoi la qualité fibre et graine est affectée.
Les dents tordues doivent être redressées. Leur action de néité entre machines. Par sécurité, ces prélèvements
défibrage est affectée et rend plus difficile l’extraction doivent se faire dans le conduit de fibre, loin des orga-
de la fibre, créant des mèches (préparation). L’égrenage nes en mouvement.
provoque une usure progressive des dents. La rapidité
de cette usure dépend du coton-graine lui-même et de Le nettoyage de la fibre
l’efficacité de son nettoyage. L’utilisation de scies usées
ou voilées est coûteuse en terme de qualité. Les grai- Facteurs critiques pour l’efficacité des nettoyeurs à scie
nes doivent être maintenues plus longuement dans la L’efficacité du nettoyage à la scie est le résultat de
chambre d’égrenage pour être correctement défibrées. l’interaction entre la densité de la nappe alimentée, le
La fibre subit alors plus de contraintes mécaniques qui rapport de peignage, la vitesse du tambour de scie et
provoquent des casses et la formation de neps. les réglages d’écartement entre les principaux organes.
Un bon fonctionnement ne peut être obtenu qu’à par-
Les lèvres des motings doivent être surveillées pour
tir du moment où le nettoyeur est alimenté avec une
éviter toute accumulation de déchets. Des dépôts
nappe régulière dans sa constitution et régulière dans le
importants nuisent à l’efficacité du système et peuvent
temps. Ceci impose un fonctionnement homogène et
aboutir à des bourrages dangereux pour l’égreneuse.
régulier de l’égreneuse et un bon équilibre des courants
Des échantillons de graines peuvent être examinés pour d’air entre égreneuse et condenseur du nettoyeur.
détecter d’éventuelles casses ou mauvais défibrages. La La densité de la nappe alimentée est conditionnée par
qualité du défibrage doit être surveillée quotidiennement la cadence de l’égreneuse (taux d’alimentation) et par
pour chaque égreneuse et consignée dans une fiche de les vitesses du condenseur et des cylindres alimenteurs
contrôle (cf. Plan Qualité). De même, le flux des graines du nettoyeur. Pour un même taux d’alimentation, la
et la régularité de leur chute sous la poitrinière sont un densité de la nappe varie selon la vitesse de rotation des
bon indicateur d’un bourrage éventuel en formation. La cylindres alimenteurs. Pour faire varier la densité de la
présence de coton-graine dans les graines peut résulter nappe alimentée, on peut faire varier le taux d’alimen-
de barreaux cassés. tation ou changer la vitesse du cylindre alimenteur.
Des échantillons de fibre doivent être prélevés aussi Le rapport de peignage (combing ratio ou CR) est le
souvent que nécessaire, au minimum quotidiennement rapport entre vitesse tangentielle du tambour de scies
en sortie de chaque égreneuse pour en vérifier le bon et vitesse tangentielle du cylindre alimenteur final. L’ali-
fonctionnement (charge et préparation), et l’homogé- mentation du tambour de scie par le rouleau alimenteur
final peut varier en fonction de leur vitesse respective. CR optimal est faible. Ceci implique que pour optimiser
Le rapport des deux vitesses tangentielles condition- le nettoyage à la scie, les modifications de taux d’alimen-
nera l’importance de l’étalement de la nappe sur la tation doivent s’accompagner d’un ajustement du rap-
périphérie du tambour de scie (tableau V). Le rapport port de peignage. La vitesse de rotation recommandée
de peignage est un paramètre essentiel du nettoyage. Il pour le tambour de scies est, selon le modèle, entre 800
conditionne le nettoyage de la fibre par son ouverture, et 1 200 t/mn, ce qui compte tenu du diamètre du tam-
mais influence les pertes fibres et affecte sa qualité. bour donne des vitesses tangentielles de 15 à 27 m/s.
La densité de la nappe alimentée, le rapport de peignage Les vitesses recommandées doivent être respectées,
et la vitesse du tambour de scie ont une influence sur car elles représentent un compromis entre efficacité du
l’efficacité du nettoyage de la fibre et les pertes fibres. nettoyage et dommages causés à la fibre. L’augmenta-
Mais c’est le rapport de peignage dont l’effet est le tion de la vitesse scie entraîne une augmentation des
plus significatif. L’efficacité du nettoyage diminue avec dommages à la fibre, alors qu’une baisse diminue l’effi-
l’augmentation de la cadence d’alimentation. Pour une cacité du nettoyage par baisse de la force centrifuge.
cadence donnée, il existe un rapport de peignage opti-
mal, offrant le meilleur nettoyage et le minimum de Réglages et maintenance
pertes de fibre. Ce CR optimal change avec le taux d’ali- En dehors des paramètres de fonctionnement que
mentation. Plus le taux d’alimentation augmente, plus le sont les vitesses de rotation et le rapport de peignage,
CR a une influence importante sur le nettoyage et plus le les réglages concernent le positionnement de pièces
Tableau V. Cadence d’égrenage en fonction du diamètre et de la vitesse du cylindre de scie du nettoyeur de fibre, à
densité de nappe constante (Pour une densité de nappe peignée standard pour le 24 D, de 2.6E-03 lb/ft2). (Source Cotimes)
Vitesse de rotation du cylindre de scie Cadence d’égrenage avec cylindre de 24’’ Cadence d’égrenage avec cylindre de 16’’
(rpm) (balles/h) (balles/h)
900 15,7 10,2
1 025 17,9 11,6
1 200 20,9 13,6
mécaniques. Les pièces réglables en position sont les – entre pointe des dents de scie et barres de battage
cylindres alimenteurs, le sabot d’alimentation, les bar- (en général 1/16“ à 3/32“).
res de battage. Ces pièces doivent être positionnées Si l’écartement entre cylindre alimenteur et sabot est
de façon à obtenir les écartements recommandés sur trop important, la nappe est mal pincée. Lors de la trac-
toute leur largeur (figure 29) : tion exercée sur les fibres par les dents, la fibre au lieu
– entre cylindre alimenteur final et sabot (0.01“), d’être bien individualisée, sort en paquets. Le nettoyage
– entre cylindre alimenteur final et dents de scies (1/16“), et le peignage sont moins bons du fait d’une moins
bonne ouverture de la masse de fibre. Les amas de fibre
ont tendance à être éjectés au niveau des barres de bat-
tage. La masse de fibre nettoyée est moins homogène et
moins douce d’aspect. Si l’écart est trop faible, les fibres
sortent mal et ont davantage tendance à casser sous
l’effet de la traction exercée par les dents.
Si l’écart entre sabot et dents de scie est trop impor-
tant, la fibre est tirée par les dents de scies sans être
suffisamment maintenue par la nappe pincée. L’effet
est similaire à celui évoqué ci-dessus.
L’écart entre barres de battage et tambour de scie a
un effet sur la qualité du nettoyage et sur les pertes
de fibre. Des barres trop rapprochées augmentent les
pertes en fibre. Des barres trop éloignées ont une effi-
cacité diminuée.
insuffisantes (humidité faible et mauvais réglages), les augmentation de la réflectance. Celle-ci résulte de
dégâts causés à la fibre peuvent être importants et l’élimination de matières étrangères sombres et de la
annuler et même inverser la rentabilité de l’opération baisse de la préparation ;
(figure 30). – la nepposité : lors de la formation de la nappe, puis
Les caractéristiques technologiques affectées par le lors du nettoyage proprement dit, des neps fibres se
nettoyage de la fibre sont les suivantes : forment. D’autres sont éliminés. Pour ce qui est des
– le grade : la charge en matière étrangère est dimi- neps coques, ils subissent une fragmentation abou-
nuée par l’action de nettoyage. L’action de peignage tissant à une baisse de leur proportion en poids et à
réduit la préparation et disperse les éventuelles ta- un maintien de leur nombre ;
ches de fibres colorées. La couleur est améliorée par – la longueur et les fibres courtes : le traitement méca-
nique infligé à la fibre par le nettoyage à la scie est
violent. Les forces de traction exercées sur les fibres
entraînent des casses. Celles-ci sont d’autant plus
nombreuses que la fibre est plus sèche et que les pa-
ramètres de fonctionnement sont poussés (rapport de
peignage, vitesse de rotation du cylindre de scies).
– utilisation non conforme (humidité fibre, réglages,...). des joints, des courroies chaînes et pignons, élimina-
A la limite, une fibre possédant un bon grade en sor- tion des accumulations de fibre).
tie égreneuse (récolte soignée, nettoyage coton-graine Le poids des balles doit être le plus uniforme possible,
efficace, bonne couleur intrinsèque, cadence d’égrenage pour diminuer les frais de stockage, de transport et
recommandée) peut, selon le filateur destinataire, donner d’emballage. Le contrôle au damage permet d’agir sur
une valeur balle maximum en l’absence de nettoyage de la régularité du poids, par l’intensité du moteur, par
fibre à la scie. Ce dernier doit donc être raisonné en fonc- le taux et la régularité de l’alimentation du dameur
tion de la qualité de la fibre et pouvoir être contourné. (une alimentation faible donne des balles lourdes et
Des échantillons de fibre doivent être prélevés aussi sou- inversement).
vent que nécessaire (au minimum quotidiennement mais Les balles difformes sont de deux types : l’épaisseur est
de préférence à chaque changement de classe de coton- irrégulière (déformation des conduits de fibre, mauvais
graine) en sortie de chaque nettoyeur de fibre à scie et en réglages des registres, courant d’air trop fort) ou les
différents points de sa largeur pour en vérifier l’efficacité balles sont roulées (mauvaise alimentation du dameur,
(correction de la charge et de la préparation) et l’homo- mauvais dimensionnement de la glissière).
généité entre machines, et éventuellement pour décision L’humidification de la fibre avant son pressage permet
de by-passer les machines. Dans le cas de l’utilisation de de gagner du poids et de soulager la presse. Mais un
volets Louvers, l’observation de la fibre en entrée et sor- excès d’humidité affecte la régularité du pressage,
tie de nettoyeur est un outil de décision d’engagement constitue une non conformité produit et peut provo-
ou non des volets. Par sécurité, ces prélèvements doivent quer des dégradations de la fibre (balles cartonnées).
se faire dans le conduit de fibre, à l’aide de trappes pré-
vues pour cela, loin des organes en mouvement. Les balles doivent être entièrement recouvertes par la
toile d’emballage. Les emballages de type chaussette,
dans lesquels sont glissées les balles préalablement cer-
Le conditionnement de la fibre clées sont de plus en plus fréquents. Les emballages de
Une vitesse de rotation trop faible du condenseur géné- balles synthétiques (plastiques polypropylène ou poly-
ral entraîne des bourrages, alors qu’une vitesse trop éthylène tissés ou en film) ou à base de fibre naturelle
forte donne une nappe irrégulière. La maintenance du (jute) comptent parmi les sources de contamination
condenseur général est importante pour un pressage les plus fréquentes, et les plus préoccupantes pour les
dans les meilleures conditions (propreté, vérification filateurs (tableau VI). Ils doivent être évités à tout prix,
dans la mesure où ils pénalisent fortement la réputa- être compatibles avec un classement manuel optimal
tion des cotons d’Afrique francophone. Les emballages et une éventuelle évaluation sur chaînes de mesures
en coton commencent à faire leur apparition en Afri- intégrées (CMI) représentative et de qualité (cf. Guide
que. Il s’agit de chaussettes de toile, de non-tissés ou Technique n° 4). Des normes d’échantillonnage sont
de tricot de coton. La solidité est importante dans le proposées par CSITC (voir en annexe 3), telles que
choix du type d’emballage, afin que les manipulations 2 échantillons de 200 g minimum par balle. Chaque
successives ne mettent pas la fibre à nu. balle produite est identifiée avec un code et un numéro
Les échantillons de fibre pour le classement commer- séquentiel, consignés dans la fiche de production.
cial, découpés automatiquement par les sabots de Diverses informations, comme la variété, la génération
plateaux de presse, sont prélevés, préparés, marqués d’origine des semences, l’origine géographique et le
et emballés dans des rouleaux de papier qui assure- classement (choix) attribué au coton-graine dont est
ront leur protection contre la poussière et leur pré- issue la balle, doivent être connues et précisées comme
servation lors du transport. Ces sabots doivent être éléments de traçabilité (cf. Plan Qualité et Guide Tech-
bien aiguisés, faute de quoi les échantillons risquent nique n° 1).
de présenter un aspect «préparé», entraînant un Les études statistiques de la variabilité intra balle des
déclassement et une incidence financière. Les dimen- cotons africains peuvent faire évoluer ces normes dans
sions et masses des échantillons ainsi obtenus doivent le futur (cf. Guide Technique n° 4).
Tableau VI. Importance des contaminants plastiques tissés ou films dans les cotons d’Afrique francophone,
en pourcentage des échantillons contaminés.
Les pratiques de stockage des produits à l’usine – la distance minimale entre les piles de balles et les
parois du mur est de 0,80 mètre ;
Le stockage des balles – aucune balle ne doit se trouver face à l’entrée du ma-
Dans les piles de balles stockées à l’extérieur et attendant gasin ;
l’évacuation, la couche inférieure de balles doit être iso- – la distance minimale entre la charpente du magasin
lée du sol pour permettre la circulation de l’air et empê- (toiture) et les piles est de 1,50 mètre ;
cher d’éventuelles remontées d’humidité. L’ancrage et – un lot de piles de 250 tonnes juxtaposées ne doit pas
l’état des bâches doivent être vérifiés quotidiennement. excéder 2 000 tonnes.
Aire de stockage provisoire de marquage des balles :
– traçage au sol afin d’éviter tout débordement ;
– la distance minimale entre les balles et tous bâtiments
ou stocks en piles est de 30 mètres (pour limiter la
propagation d’un éventuel incendie).
Stockage de balles en piles à l’extérieur :
– la capacité d’une pile de balles est variable (jusqu’à
250 tonnes) ;
– la distance minimale entre les piles de balles est de
5 mètres ;
– un lot de piles de 250 tonnes juxtaposées ne doit pas
excéder 2 000 tonnes ;
– la distance minimale entre chaque lot de 2 000 ton-
nes est de 20 mètres ;
– les piles de balles sont bâchées.
Stockage en magasin (figure 31) :
– la capacité de chaque pile est de 250 tonnes égale- Figure 31. Stockage de balles en pile en magasin.
ment ; (Cliché B. Bachelier © Cirad)
Les magasins de stockage fibre doivent être équipés de Si l’égrenage se poursuit trop tard ou que les usines
Robinets d’Incendie Armés (RIA) sur tous les côtés du sont dans des zones humides, il faudra être particuliè-
périmètre intérieur et à l’entrée du magasin. rement vigilant.
Il reste entendu que le réseau incendie principal de Les conditions de stockage des graines doivent être bien
l’usine est conçu avec des bouches d’incendie judicieu- contrôlées afin d’assurer la préservation de la qualité,
sement disposées et correctement dimmensionnées. en particulier pour les graines destinées à la semence
(tableau VII).
Le stockage des graines A l’usine, le taux d’humidité des graines doit être évalué
Les conditions de stockage des graines ont un impact avant stockage, et le suivi de la température des grai-
fort sur la qualité (taux de germination, taux d’acides nes stockées doit être effectué quotidiennement, quelle
gras libres, etc.). La graine de coton est hygroscopique que soit leur destination. La température et l’odeur de
et son humidité varie avec celle de l’air ambiant. L’hu- l’air refoulé par les ventilateurs renseignent sur l’état
midité des graines et la température ambiante sont des graines stockées. Mais l’utilisation de thermocou-
les facteurs primordiaux du stockage. La qualité de ples dans la masse de graines est indispensable.
la graine peut être préservée lors de stockages longs Pour un stockage en saison sèche en Afrique, le taux
(plusieurs mois) même en climat chaud si l’humidité d’humidité réduit des graines permet d’utiliser des aéra-
des graines au départ et en cours de stockage ne tions modestes de l’ordre de 0,2 m3/min/tonne (jusqu’à
dépasse pas 10 à 12 %, ce qui est le plus souvent le 0,3 m3/min/t pour les graines de semences). L’aération
cas en saison d’égrenage en Afrique sub-saharienne. doit se pratiquer la nuit quand l’air est sec et frais.
conditionnant directement la qualité des productions – de coton-graine, représentatif d’un lot ou attelage
et des enregistrements correspondants. Cette per- ou caisse pour un essai d’égrenage en micro-usine
sonne doit avoir accès à volonté aux équipements de (figure 33) ;
surveillance et de mesure. Elle peut être chargée de la – de fibre, représentatif avant et après nettoyeur de
garde des documents (notices, certificats d’étalonnage) fibre, pour analyses comparatives avec la fibre pro-
et de leur actualisation, ainsi que de l’organisation des duite en micro-usine ;
essais d’égrenage périodiques en usine.
Observations et mesures à effectuer :
– mesure de l’humidité du coton-graine à l’arrivée de
chaque attelage (décision de stockage, décision de
séchage/humidification) ;
– inspection quotidienne du stock de coton-graine ;
– mesure de la température et de l’humidité de l’air
plusieurs fois par 24 h ;
– contrôle de la cadence d’égrenage ;
– observation de la conformité du défibrage et éven-
tuellement taux de linter par machine ;
– observation de la fibre en sortie d’égreneuse et en
sortie de nettoyeurs ;
– contrôle de la température de l’air de séchage ;
– contrôle de l’humidité du coton-graine à l’entrée
dans l’égreneuse ;
– contrôle de l’humidité de la fibre en balle ;
– inspection quotidienne du stock de fibre.
Rappelons l’intérêt pour l’égreneur de réaliser des
essais d’égrenage périodiques en usine avec pesée des Figure 32. Certains séchoirs sans chicane génèrent peu de
produits et déchets, avec prise d’échantillons : pression statique. (Cliché J.-L. Chanselme © COTIMES)
Méthodologie de la maintenance
Figure 33. La micro-usine d’égrenage est une référence pour Un programme de maintenance bien conçu ne se limite
l’industriel. (Cliché G. Gawrysiak © Cirad) pas à l’entretien des équipements. Il a également un
effet sur la sécurité, la rentabilité, la qualité, les coûts du temps total disponible soit au minimum 2 h 30 par
d’énergie et de réparation. jour. Le temps de maintenance corrective, si la mainte-
Une bonne maintenance implique l’enregistrement des nance préventive est correctement effectuée, ne doit
événements, la communication entre les personnels et pas dépasser 1 h 15 à 1 h 30 par jour.
une bonne planification. Les actions de maintenance préventive regroupent des
actions de nettoyage pour obtenir un environnement
La maintenance des usines d’égrenage se divise en
de travail propre et sécurisé et une facilité d’inspection
deux phases principales :
des machines et de leurs organes internes, l’inspection
– la maintenance en exploitation (maintenance préven- des organes pour détecter les besoins d’intervention,
tive et corrective) ; des interventions systématiques sur roulements, cour-
– la maintenance en inter-campagne. roies, chaînes, des interventions sur anomalies.
Les actions de maintenance corrective sont l’identifica-
Maintenance en exploitation tion de la panne, l’organisation du personnel d’inter-
La maintenance préventive a pour objectif de réduire vention, la recherche des pièces détachées nécessaires,
les coûts de réparation et d’augmenter le rythme de le remplacement rapide des pièces défectueuses et l’en-
production par une maintenance régulière et program- registrement des données d’intervention pour consti-
mée (journalière et hebdomadaire), avant que les pro- tuer l’historique de maintenance.
blèmes graves ne se posent. La maintenance corrective
représente la réparation des pannes qui se produisent Maintenance en inter campagne
en exploitation. La maintenance en inter-campagne est une révision sai-
La méthode et le support documentaire permettent une sonnière. Elle a pour objectif de réaliser les réparations
maintenance rigoureuse. Les actions préventives, les de façon organisée et minutieuse pour éviter les inci-
incidents et dépannages doivent être systématiquement dents en saison.
enregistrés pour identifier et justifier les modifications, Les principales actions de maintenance en inter-
constituer une base de données pour l’identification campagne sont :
des problèmes, planifier les révisions annuelles. – l’étude des enregistrements d’incidents et dépanna-
Le temps de maintenance totale (journalière et hebdo- ges en cours de campagne ;
madaire confondues) doit représenter environ 10 % – l’utilisation de check-lists de vérification ;
– la constitution des listes de pièces détachées néces- – la fiche journalière de suivi et de nettoyage des ma-
saires par machine ; chines ;
– la commande par anticipation des pièces déta- – la codification des machines dans le processus ;
chées ; – le relevé des pannes et incidents ;
– l’utilisation de check-lists de réparation. – les listes de pièces détachées ;
Les pièces détachées proposées par les différents cons- – les check-lists de vérification ;
tructeurs sont de qualité différente et ne sont pas – les check-lists de réparation.
toujours conformes. Les pièces de mauvaise qualité
peuvent donner l’illusion d’une économie car elles sont La gestion de la maintenance peut être manuelle ou
en général moins chères. En réalité elles augmentent assistée par ordinateur (GMAO).
les coûts de fonctionnement, car elles baissent les per-
formances et la qualité des produits et doivent être Sécurité
changées plus souvent. Les techniciens connaissent la Comme beaucoup d’installations industrielles, les usi-
qualité des pièces détachées et doivent être associés nes d’égrenage de coton présentent des dangers. Les
aux achats. accidents sont nombreux et souvent graves. Le coût des
accidents est important de par les frais médicaux, les
Supports documentaires et gestion indemnités, les assurances, le temps de travail perdu,
de la maintenance les arrêts.
Les responsables techniques des usines doivent dispo- Les blessures concernent en priorité les mains, le dos,
ser des manuels constructeur de toutes les machines les yeux, les pieds et les bras. Les causes principales
utilisées. C’est une nécessité absolue, tant pour les sont les chocs, le stress et le surmenage, les chutes, les
réglages que pour la maintenance et en particulier les chocs électriques.
commandes de pièces détachées selon la nomencla- Les accidents en égrenage produisent de nombreuses
ture du constructeur, ce qui évite les non-conformités invalidités permanentes et quelques décès. Les net-
et la perte de temps. toyeurs de fibre à scie, les égreneuses et les presses
Les documents indispensables à la conduite d’une main- sont les machines les plus dangereuses, mais toutes les
tenance rigoureuse sont (voir exemples en annexe), cf. machines exigent de la prudence (tableau VIII). Les chutes
Plan qualité : d’objet de grande hauteur, les mouvements de camions
Tableau VIII. Liste des équipements générateurs – ne jamais actionner les machines sans les capots ou
d’accidents aux USA. grilles de protection ou avec des dispositifs de sécu-
rité désarmés ;
Equipement responsable Part d’accidents (%)
– ne pas actionner les machines présentant des ano-
Presse 17,5 malies (usures, transmissions défectueuses, organes
Egreneuse 7,7 en rotation déséquilibrés) ;
Nettoyeurs de fibre 6,6 – couvrir les convoyeurs et les transmissions (chaînes,
Autres équipements d’égrenage 3,4 pignons, courroies, poulies), éliminer les saillies d’ar-
Camions 8,9 bres de rotation ;
Balles 6,1 – disposer des échelles, escaliers et passerelles avec
Source : USDA, chiffres du District de Lubbock de 1984 à 1987.
main-courante pour un accès facile et sûr aux
machines, et pour faciliter le travail à leur niveau (fi-
gure 34) ;
– porter les équipements de sécurité (casques, lunet-
et d’engins de manutention sont dangereux. Les feux tes, gants, etc.).
dans les modules sont extrêmement dangereux. Autres mesures concernant la sécurité :
Quelques règles importantes de sécurité : – procédures d’incendie ;
– disposer de matériel de premier secours facilement – management ;
accessible à chaque employé ; – responsabilisation ;
– disposer d’extincteurs et autres matériels de lutte – préservation d’un environnement de travail sécurisé ;
contre l’incendie ; – formation du personnel, et participation aux pro-
– disposer et actionner l’avertisseur sonore de démar- grammes de sécurité.
rage des machines ;
– désarmer et verrouiller le sectionneur électrique gé- Formation du personnel
néral avant d’intervenir sur les machines. Les meilleurs équipements ne peuvent donner le
– signaler visuellement sur les armoires électriques que meilleur sans le meilleur personnel. Un personnel com-
des interventions sont en cours ; pétent acquiert, assimile et utilise l’information. Un
– Carburants, lubrifiants (gazole, gaz, huile moteur, – Bâches de protection des tas de graines en cas de
huile de presse, etc.). stockage à l’extérieur.
– Emballages de balles :
• Liens : acier au carbone revêtement galvanisé ou
ANNEXES
Annexe 1. Unités et conversions.
DESPATCH OF SAMPLES bales identity. (Encourage the use of bale tags, with
In general, samples appear to be forwarded to the clas- removable sections - bale tags should be bar coded.)
sing/testing facilities shortly after they are packed, pro-
4. All sampling to be completed within 3 days of gin-
bably for sound economic reasons.
ning and a bar coded tag placed within the sample.
• We recommend that samples should be forwarded
within specified time frames. 5. Samples to be wrapped in packages of no more than
100 samples per package. Where smaller individual
GENERAL packages are used, they may be combined into bundles
consisting of no more than 10 packages. Each bundle
In our opinion the Expert Panel on CSITC may wish to
to be wrapped with approved covers.
recommend a Sampling Protocol of guidelines for each
producing country based on the following: 6. Samples only to be packed in approved paper or cot-
1. Aim to achieve 100% sampling of all bales by either ton covers.
mechanical or physical (hand cut) within specified dates.
7. Each package and each bundle to be clearly marked
2. Aim to achieve 100% mechanical sampling within
with gin I/D, lot number and bale numbers.
specified dates.
3. Mark bales in such a way that both sides of each 8. Samples to be forwarded to the classing/testing faci-
bale may be physically sampled without losing the lity within 5 days of completion of sampling.
Index
ITRA / CRASH : Institut Togolais de Recherche PMC : poids moyen capsulaire SMQ : système de management de la qualité
Agronomique / Centre de Recherche PMG : prix minimum garanti SWOT : Strengths, Weaknesses,
Agronomique de la Savane Humide Opportunities, Threats
R1 et R2 : semences certifiées de 1ère et de 2e
Lb : pound ou livre (0,4535 kg) reproduction TOGOTEX : Togo Textiles
RCA : République Centrafricaine
NE : Nord Europe UE : Union Européenne
RG : Règlements Généraux
NF : norme française UEMOA : Union Economique et Monétaire
RGH : Règlement Général du Havre (France)
NSTS : Nouvelle Société des Textiles du Ouest Africaine
Sénégal SAGB : Sociedade Algodoeira da Guine UHVICC : Universal High Volume Instrument
NYBOT : New York Board Of Trade Bissau (Société Cotonnière de Guinée Calibration Cotton ; type de coton de
Bissau) référence pour l’étalonnage des chaînes de
NYCE : New York Cotton Exchange
SITEX : Société Industrielle du Textile (Bénin) mesure intégrées (CMI / HVI)
OHADA : Organisation pour l’Harmonisation SOBETEX : Société Béninoise de Textile UNIDO (ou ONUDI) : United Nations Industrial
en Afrique du Droit des Affaires SODEFITEX : Société de Développement et Development Organization (Autriche)
OMC (ou WTO) : Organisation Mondiale du des Fibres Textiles (Sénégal)
USDA / ARS : United States Department of
Commerce SOFITEX : Sociétés des Fibres Textiles (Burkina Agriculture / Agricultural Research Services
ONUDI (ou UNIDO) : Organisation des Faso) (Etats-Unis)
Nations Unies pour le Développement SONAPRA : Société Nationale pour la
Industriel (Autriche) Promotion Agricole (Bénin) WTO (ou OMC) : World Trade Organisation
Société de Développement et des Fibres Textiles Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA),
(SODEFITEX), Sénégal Bénin
Site Internet : http://www.sodefitex.sn
Index
Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent
n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI)
aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités,
ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.