35 Mémoire - Impacts Environnementaux Fabrication Savon
35 Mémoire - Impacts Environnementaux Fabrication Savon
35 Mémoire - Impacts Environnementaux Fabrication Savon
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A toi Eric, ce mémoire t’est dédié. Pour ta prévenance en tant que maître de
stage. Ainsi qu’aux cadres de la savonnerie qui m’ont permis d’en comprendre
le fonctionnement.
Merci à Christine pour son aide précieuse lors des manipulations et à Anne
Isenrentand pour les analyses spectrométriques. Et à toi Françoise, pour ton
enthousiasme communicatif !
Merci à la maison du Bonheur, vous qui avez été mon foyer durant ce long été.
A vous mes cokoteur de l’Oasis, pour cette belle année de simplicité en votre
compagnie.
A Catherine, pour ta correction dans la dernière ligne droite ainsi qu’à Marc,
qui a dû supporter mon accaparement de l’ordinateur.
La savonnerie FOMULAC est une entreprise à finalité sociale, située dans la concession de
l’Hôpital de Katana au Sud-Kivu. Son activité permet le financement de médicaments au
bénéfice des populations locales. La savonnerie achète des amandes de palme, en extrait
l’huile palmiste, saponifie cette huile à froid avec de la soude caustique et conditionne le
savon obtenu. Les responsables de la savonnerie souhaitent améliorer les performances
environnementales de cette entreprise. Dans ce contexte, notre objectif était d'évaluer les
impacts environnementaux de la production de savon FOMULAC et d'identifier les étapes
du procédé pour lesquels des améliorations devraient être prioritairement recherchées.
Pour atteindre cet objectif, nous avons opté pour une démarche de type analyse de cycle
de vie. L’ensemble des processus et des flux de matière et d’énergie a été inventorié et le
flow-sheet de la savonnerie a été établi, ce qui a permis de déterminer un bilan massique,
un bilan énergétique et un bilan environnemental du procédé.
Les résultats ont mis plusieurs problématiques en évidence : (1) Une consommation
anormalement élevée de combustible pour les étapes de séchage et de clarification,
contribuant respectivement à 52 et 15% de la consommation énergétique totale de la
savonnerie ; (2) le transport des matières (bois, amandes, savon) par camion contribue à
30% de la consommation d’énergie fossile du cycle de vie du savon; (3) les boues de
clarification de l'huile contribuent à 83 % des émissions de MES dans les eaux de surface,
comptabilisées sur l'ensemble du cycle de vie du savon; (4) les travailleurs sont soumis à
des nuisances respiratoires, des risques de brûlures et de blessures.
CHAPITRE I : INTRODUCTION 4
1 INTRODUCTION GENERALE 3
2 ÉTAT DE L’ART 4
2.1 ENVIRONNEMENT 4
2.2 IMPACT ENVIRONNEMENTAL 5
2.3 LES METHODES D’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE 6
2.3.1 L’évaluation des incidences sur l’environnement [Tukker, 2000] 6
2.3.2 L’analyse de cycle de vie 7
2.4 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX DE LA PRODUCTION D’HUILE PALMISTE ET DE SAVON 13
2.4.1 Impacts environnementaux de la production d’huile de palme 14
2.4.2 Ecotoxicité du savon dans les eaux de surface 15
1 ECHANTILLONNAGE 33
1.1 QUARTAGE 33
1.2 MATIERES 34
1.2.1 Amandes (Am) 34
1.2.2 Amandes séchées (AmS) 34
1.2.3 Bois de chauffe 35
1.2.4 Tourteaux palmistes secs (TPS) 35
1.2.5 Tourteaux palmistes huileux (TPH) 36
1.2.6 Boues de clarification (boues) 36
1.2.7 Eaux usées 37
1.3 CONDITIONNEMENT DES ECHANTILLONS 40
1.3.1 Transfert des échantillons d’eau vers la Belgique 40
1.3.2 Homogénéisation des échantillons de boues 40
1.3.3 Broyage des amandes* 40
-1-
2 CARACTERISATION DES MATIERES 40
2.1 TENEUR EN MATIERE SECHE, SOLIDES TOTAUX (ST) ET TENEUR EN CENDRES 40
2.2 MATIERE EN SUSPENSION (MES) ET TENEUR EN CENDRES DES MES 42
2.3 TENEUR EN HUILE 43
2.4 TENEUR EN CONTAMINANT DANS LES AMANDES (AMC) 43
2.5 DEMANDE CHIMIQUE EN OXYGENE (DCO) 44
2.5.1 Oxydation au KMnO4 44
2.5.2 Oxydation au K2Cr2O7 46
2.6 TENEUR EN SODIUM 48
2.6.1 Préparation des échantillons 48
2.6.2 Mesure de la teneur en sodium 49
2.7 MESURE DU PH 49
3 BILAN MASSIQUE 83
3.1 HUILERIE 83
3.1.1 Séchage 86
3.1.2 Foyer de séchage 87
3.1.3 Pressage 89
3.1.4 Clarification 91
-2-
3.1.5 Foyer de clarification 93
3.2 SAVONNERIE 94
3.3 TRANSPORT 98
3.4 BILAN GLOBAL 98
-3-
Chapitre I : Introduction
1 Introduction
La savonnerie FOMULAC est une entreprise à finalité sociale, située dans la
concession de l’Hôpital de Katana au Sud-Kivu. Une partie de ses bénéfices sert au
financement de médicaments au bénéfice des populations locales. En effet, depuis
plus de deux décennies, les formations sanitaires de la RDC en général et celles du
Sud-Kivu en particulier n’ont pas bénéficié des subsides de l’Etat et dépendent
principalement des appuis extérieurs. La savonnerie achète des amandes de palme,
en extrait l’huile palmiste, saponifie cette huile à froid avec de la soude caustique et
conditionne le savon obtenu. Les responsables de la savonnerie souhaitent
améliorer les performances environnementales de cette entreprise.
2 État de l’art
2.1 Environnement
Le concept d’environnement est susceptible d’interprétations diverses et parfois
contradictoires. Si un consensus semble exister au niveau scientifique, la notion
d’environnement est encore définie de manière différente au sein des diverses
législations nationales [André et al., 2003]. En effet, l’environnement est un
concept pluridisciplinaire. De par ses dimensions multiples, il a toujours été à mi-
chemin des sciences humaines et des sciences naturelles, et a donc longtemps eu
des significations différentes selon les spécialistes du domaine scientifique
-4-
considéré [Vaillancourt et Gendron, 2007]. Actuellement, un consensus se profile
autour d’une définition plus large [Vaillancourt, 1995 cité par André et al., 2003]:
« Un système organisé, dynamique et évolutif de facteurs naturels (physiques,
chimiques, biologiques) et humains (économiques, politiques, sociaux, culturels) où
les organismes vivants opèrent et où les activités humaines ont lieu, et qui ont de
façon directe ou indirecte, immédiatement ou à long terme, un effet ou une influence
sur ces êtres vivants ou sur les activités humaines à un moment donné et dans une
aire géographique définie. »
-5-
significativité d’un impact est pourtant peu présente dans la littérature, ce que ces
mêmes auteurs soulignent.
-6-
4) l'interaction entre les facteurs 1) 2) et 3).
Les acteurs concernés par l’EIE sont essentiellement les entrepreneurs désireux
d’installer un projet nécessitant un permis d’urbanisme, et les autorités locales.
L’EIE suit une procédure légale qui diffère selon les pays et les régions.
L’EIE comprend les étapes suivantes :
Le but d’un LCA est l’évaluation et l’amélioration d’un bien, d’un procédé ou d’un
service en termes de leurs impacts environnementaux potentiels.
-7-
Les acteurs utilisant le LCA sont essentiellement les industriels, pour la création
d’un produit tenant compte d’impératifs écologiques dès le début de sa conception,
mais aussi les gouvernements et les décideurs [Rebitzer et al., 2003].
Trois types de LCA peuvent être distingués en fonction du temps et des moyens
disponibles.
1) Life cyle thinking : L'inventaire est limité et souvent qualitatif. Cette
approche permet une discussion qualitative dans le but d’identifier les
étapes du cycle de vie et/ou les impacts environnementaux significatifs.
2) LCA simplifié : L'inventaire est détaillé, mais est semi-qualitatif ; des
données génériques ou des bases de données standards sont utilisées (pour
le transport ou la production d’énergie). Cette étude comporte
généralement une analyse d’impact simplifiée qui est focalisée sur les
catégories d’impacts environnementaux les plus importantes et/ou sur les
étapes du cycle de vie principales.
3) LCA détaillé : l’inventaire est détaillé, quantitatif et basé sur des données
spécifiques au produit étudié. L’analyse de l’impact du cycle de vie doit être
réalisée pour tous les aspects environnementaux importants et le champ de
l’étude est le résultat d’une procédure de définition itérative.
Historique
Les LCA datent du début des années 70. Leur objectif étaient de rendre compte de
la consommation énergétique, considérée à cette époque comme prioritaire par
rapport aux émissions de polluants.
-8-
C’est au début des années 90 qu’un véritable intérêt pour ces techniques LCA
apparaît dans le monde industriel (Volvo, 3M, Philips, …), qui coïncide avec les
premières publications scientifiques sur le sujet [Finnveden et al., 2009].
La méthodologie LCA
La première phase est la définition de l’objectif et du champ d’étude. Il y a deux
catégories d’objectifs différents [Rebitzer et al., 2003 ; Finnveden et al., 2009].
-9-
l’unité fonctionnelle définie plus haut correspond à 3,9 kilos de sacs plastique en
polyéthylène haute densité.
L
9000
UF * 0.00604 kg = 3.9 kg
L sac UF
14
sac
La constitution de cette base de donnée est l’étape qui nécessite le plus de travail
et de temps dans la méthodologie du LCA [Rebitzer et al., 2003]. Cette difficulté va
de pair avec le détail et la qualité des données exigées. A chaque étape du cycle de
vie correspondent des procédés de fabrication. L’obtention de données de ces
procédés singuliers par lesquelles passent les flux de matières dans le système du
cycle de vie serait extrêmement difficile et redondante, sans compter
l’indisponibilité des données à caractère confidentiel. Plusieurs méthodes sont
utilisées pour simplifier cette tâche, parmi lesquelles [Rebitzer et al., 2003].
- 10 -
vie considéré, sur bases de conclusion d’études menées sur des produits
similaires.
- 11 -
Chacune de ces catégories se base sur un modèle, qui relie une cause (émission de
CO2 fossile) à un effet (augmentation globale de la température). Les liens de
causalité entre la source et l’effet sont proposés dans un scénario. Celui-ci est basé
sur un set d’hypothèses consistant et reproductible sur les relations clé et les
forces motrices. Il est formulé à deux niveaux. Sous la forme d’une histoire de
manière qualitative, et sous la forme d’un modèle, exprimé en terme quantitatifs à
partir d’une analyse formelle de l’histoire [IPCC, 2000].
Les différentes catégories d’impacts utilisées dans les LCA sont présentées dans le
Tableau 1.
Tableau 1: Catégories d'impacts utilisées dans les LCA avec des exemples d'indicateurs
Type Catégorie d’impact Exemple d’indicateurs Unité Source
Gaspillage Ressources biotiques Taux de régénération et stock [1] [3]
des
ressources
Ressources abiotiques Réserves et taux d’extraction mg éq.SB [1] [3]
Pollution Réchauffement Potentiel de réchauffement kg éq.CO2 [1] [3]
climatique global
Effet sur la santé humaine
Diminution de la Dégradation de la couche kg éq. CFC- [1] [3]
couche d’ozone d’ozone 11
Augmentation des cancers
humains
Toxicité humaine Cancer et facteurs DALY [1] [3]
respiratoires
Écotoxicité Seuil d’écotoxicité légal PNEC [1] [3]
Contribution à l’extinction
d’espèces
Formation d’oxydants Augmentation d’ozone au g éq. C2H2 [1] [3]
photochimique niveau du sol. [2]
Acidification Potentiel d’acidification g éq. H+ [1] [3]
atmosphérique
Eutrophisation Augmentation de la biomasse [1] [3]
aquatique aquatique
Eutrophisation Capacité de croissance du bois
terrestre
Chaleur MJ [1]
- 12 -
PNEC : predicted no effect concentration
éq : équivalent
[1] = Tukker, 2000
[2] = Ecobilan PricewaterhouseCoopers, 2004
[3] = Pennington, 2004
indicateur = å f s ´ Qs
s
Où :
Symbole Signification
fs Facteur de caractérisation de la substance « s »
Qs Quantité spécifique d’une substance « s » émise
Les facteurs de caractérisation sont issus des modèles construits pour estimer
l’impact environnemental. La contribution des gaz au réchauffement climatique est
notamment évaluée par l’indicateur appelé « potentiel de réchauffement
climatique » (Global Warming Potential) exprimé en équivalent CO2. Le facteur de
caractérisation 1 kg de gaz méthane est de 23 kg éq.CO2.
- 13 -
la production d’huile de palme et d’huile palmiste africaine, ainsi que l’écotoxicité
du savon sont détaillée ici bas.
- 14 -
[Dronne, 2005]. Les rendements sont d’un autre ordre de grandeur : 15 à 20 T
d’huile par hectare en Asie contre 4 T en Afrique [Dronne, 2005].
2) Production de mousse ;
3) Ecotoxicité ;
- 15 -
construire leur avenir. Une brève analyse du contexte géographique, politique et
sociodémographique permettra de mettre en évidence ces conditions particulières.
- 16 -
l’inexpérience des leaders s’ajoutent des rivalités de compétences, des pratiques
politiques différentes et surtout une forte interférence extérieure » [Tshonda,
2010].
1
Zone de santé : division administrative basée sur l’accès aux soins de santé.
- 17 -
autonomie (LD 27 ¾). Cette mentalité est décrite par Sophie Gaye, une ex-
responsable de la zone RDC pour Louvain Coopération au Développement (LD) :
« Le principal obstacle est l'attentisme des populations du Sud : c'est là un immense
frein, profondément ancré dans la structure mentale des individus. Ils ne cherchent
par conséquent pas à consolider un certain nombre de choses, à reconstituer leur
capital productif ; ils se disent qu'en tous les cas, les blancs les aideront ! »
[http://www.ath.be/].
En 2008, la RDC présentait un IDH2 de 0,361 (comparé à 0,948 pour la Belgique)
[PNUD : www.hdr.undp.org], reléguant le pays au 177e rang mondial avec un
développement humain caractérisé comme faible. L’espérance de vie à la naissance
est de 46,1 ans.
La situation économique est alarmante, le pays étant en crise depuis 1975. Le PIB
par tête atteindrait à peine 281 $ (pour 33.243 $ en Belgique) faisant de la RDC un
des pays les plus pauvres au monde.
Le contexte sanitaire est lui aussi alarmant. Depuis plus de deux décennies, les
formations sanitaires de la RDC en général et celles du Sud-Kivu en particulier
n’ont pas bénéficié des subsides de l’Etat et dépendent principalement des appuis
extérieurs [Louvain Développement, 2008]. La conséquence en serait une baisse
de la qualité des soins « publics » et une privatisation des soins de qualité dirigée
vers les patients solvables, excluant une grande partie de la population. Cette
baisse de qualité se traduit par la détérioration des services sanitaires et sociaux,
le manque d’infrastructures et de ressources humaines. A cela se rajoutent d’autres
difficultés : accès difficile à l’eau potable, réémergence de maladies endémiques ou
2
L’Indice de Développement Humain fut proposé par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) comme indicateur alternatif au PIB afin d’outrepasser la dimension purement
économique et d’intégrer le bien-être en vue de mesurer le niveau de développement humain dans les
différents pays du monde. Il est compris entre 0 et 1 et se calcule par la moyenne de trois
indices quantifiant la santé/longévité, le savoir ou le niveau d’éducation ainsi que le niveau de vie.
- 18 -
épidémiques (paludisme, VIH/SIDA, etc.) ainsi que des maladies chroniques
(diabète, hypertension, etc.).
3.2.1 Historique
1926 : Création de la FOMULAC : Fondation Médicale de l’Université de Louvain en
Afrique Centrale, ASBL de droit belge. Elle a pour objectif la dispense des soins de
santé primaire, la formation du personnel médical et paramédical et la recherche
en matière de santé publique.
3.3.1 Objectifs
Comme énoncé plus haut, les patients peinent à contribuer financièrement à leurs
soins et c’est tout le système des soins de santé qui se trouve menacé.
- 19 -
• L’autonomie financière totale.
- 20 -
• Le renforcement institutionnel ainsi que l’amélioration des procédures de gestion
en adoptant également des normes visant le respect et la protection de
l’environnement dans la mise en œuvre des activités de la Savonnerie [Louvain
Développement, 2008].
Ce dernier point illustre le souci de cohérence des objectifs de la savonnerie, dont
les finalités sociales et économiques sont désormais conçues comme non
exclusives et interdépendantes à la finalité environnementale, ceci dans une visée
de développement durable.
- 21 -
Tableau 2 : Chiffres clés de la savonnerie
Fonctionnement 24h/24, 7j/7.
Huilerie
- 22 -
Ces amandes ont préalablement été extraites manuellement de leur coque par des
villageois aux alentours des sites de production de l’huile de palme. Elles sont
acheminées par camion vers la savonnerie, puis transportées manuellement par
des ouvriers à l’aide de sacs, pour être stockées sur un pavement cimenté d’un
hangar couvert de tôles (Figure H1). Les amandes sont donc achetées par lot, vont
dans le stock, et rentrent par batch dans le séchoir. Pour chaque lot d’amandes (5 à
7 T), il y a environ entre 4 et 5 batches de séchage (1,3 T/batch).
Séchage
Le séchage a notamment pour but de rendre possible le pressage de l’amande* en
diminuant sa teneur en eau afin de créer une adhérence avec le fourreau, ce qui lui
évite de tourner avec les vis sans avancer [Carlier, 2003].
Du lieu de stockage, les amandes sont transportées sur une conduite semi-ouverte
(Figure H2) jusque dans un séchoir fonctionnant au bois de chauffe (Figure H3).
Cette installation est constituée de deux étages. L’étage inférieur est transpercé par
4 conduites métalliques creuses (Figure H4). La chaleur passe à travers ces
conduites depuis les foyers situés à l’extérieur, alimentés par du bois de chauffe.
Cette chaleur diffuse par convection naturelle vers une tôle perforée séparant les
deux étages et sur laquelle sont étalées les noix en séchage. La capacité maximale
est d’environ 1.500 kg, pour une durée approximative de 7 h, à raison de maximum
2 batches de séchage par jour.
Par temps sec et ensoleillé, une partie des amandes est étendue sur des bâches et
séchée au soleil.
Pressage
Une fois séchées, les amandes sont récoltées par des truelles, puis descendues par
une conduite dans un bac calibré à 470 kg.
De là, elles passent dans la presse à huile (moteur électrique de 18.5 kW) (Figure
H5). L’huile qui en sort passe par un filtre, mais contient toujours une grande
quantité d’impuretés. Cette huile pré-filtrée est appelée huile palmiste brute
(HPB). Le cake de filtration est appelé tourteau palmiste huileux (TPH). De cette
presse à huile sort aussi le tourteau palmiste sec (TPS) revendu aux éleveurs pour
l’alimentation de leur bétail.
- 23 -
Figure H2 : Chargement des amandes du stock
vers le séchoir
- 24 -
Figure H6 : Clarification : huile brute en cours de
chauffage
Clarification
L’huile brute est récoltée dans une bassine, puis transportée manuellement
jusqu’aux fûts de clarification, d’une contenance de 200 L. De l’eau est
préalablement rajoutée. Le tout est porté à ébullition, par la combustion des
tourteaux huileux (Figure H6) qui se déroule sous le fût surélevé par des
parpaings. Cela dans le but d’obtenir une convection d’eau dans l’huile permettant
le transfert des matières en suspension présentes dans l’huile. Ce chauffage permet
aussi de diminuer la viscosité de celle-ci, dont le point de fusion est à 27°C [Young,
1983]. Dès que le mélange entre en ébullition, la combustion est stoppée par le
versement d’un seau d’eau sur le foyer. Les particules sédimentent dans le fond
pendant la décantation qui dure environ 30 minutes et l’huile palmiste pure (HPP)
surnageante est récupérée manuellement à l’aide de vieux bidons (Figure H7). Une
fois toute l’huile surnageante enlevée, il ne reste dans le fond du fût qu’une boue
- 25 -
très visqueuse (Figure H8). Selon les opérateurs et la disponibilité des fûts, les
boues sont soit stockées dans des fûts, soit directement rejetées dans une rigole
d’évacuation avec un flux d’eau du robinet. Cette rigole déverse son contenu dans
la rivière qui se déverse dans le lac, ± 1 km en aval. Une partie des boues stockées
(~20 %) est fournie à la porcherie voisine.
Savonnerie
Procédés utilisés
Il y a 2 procédés de saponification utilisés dans la savonnerie : le procédé de
saponification à froid, et le procédé de saponification à semi-ébullition.
Le premier permet d’obtenir un savon de lessive à partir de l’huile palmiste, alors
que le deuxième est destiné à l’obtention d’un savon de toilette et de barre de
savon, à partir d’huile de palme. Ce dernier procédé étant encore dans une phase
d’essai, nous nous concentrerons essentiellement sur la production de savon de
lessive.
Stockage de l’huile
L’huile provenant de la clarification est stockée dans une cuve. Cette cuve dispose
d’une résistance pour le chauffage mais est rarement utilisée en pratique, les huiles
conservant la chaleur acquise lors de la clarification.
Saponification à froid
La saponification à froid se déroule dans un réacteur d’une capacité de 400 L
(Figure S1). L’huile est versée en premier, et ensuite la solution de soude
caustique, ainsi que le colorant et les huiles essentielles. Après 20 minutes, le
mélangeur est stoppé, et le mélange liquide est déversé dans des moules
parallélépipédiques (préalablement huilés et colmatés avec un mastic fait à base
- 26 -
des résidus de savon). Dans les moules, la réaction exothermique continue de se
dérouler pendant quelques heures. Le déroulement de la réaction est surveillé par
l’estimation de la température de la masse de savon, qui atteint un maximum puis
commence à baisser au fur et à mesure que la masse de savon se solidifie.
Découpage et estampillage
Les blocs de savon sont ensuite démoulés, raclés en surface avant d’être débités
sur une table de découpage pour obtenir des cubes de savons. Ceux-ci sont ensuite
estampillés par une presse hydraulique fonctionnant avec un compresseur
électrique (Figure S2). Lors des opérations de découpage du savon, les copeaux et
poudres formées (déchets) sont stockées pour être vendues. Une partie de ces
copeaux est réutilisée pour colmater les moules et une partie qui tombe sur le
pavement passe dans l’évacuation des eaux usées.
Stockage et emballage
Les savons sont stockés sur des étagères pendant 3 à 4 jours afin de les sécher,
puis emballés par paquets, dans des sachets plastiques ou des boîtes en cartons.
Saponification à semi-ébullition
La saponification à semi-ébullition est encore à son stade expérimental. Elle utilise
l’huile de palme comme réactif, mais des essais sont effectués avec de l’huile
palmiste. L’huile de palme est chauffée dans un fût, jusqu’à sa décoloration. La
soude est déversée chaude (augmentant la vitesse de réaction) et à la fin de la
réaction (qui dure entre 20 à 30 minutes) le mélange est versé sur le pavement
cimenté pour un refroidissement rapide du savon. Une fois refroidi, le savon est
découpé en plaques transférées dans un mixer (où elles sont colorées et
parfumées) avant de passer dans une boudineuse.
- 27 -
Stockage des déchets
La plupart des déchets plastiques (sacs, emballages, bidons usés, …) sont enfouis
dans un trou d’approximativement 5 m. de profondeur, dans l’enclos compris dans
la savonnerie. Ce sont des matériaux (supposés) inertes, qui ne sont pas traités.
Figure S2 : Estampillage
En cas d’insécurité, les populations fuient des zones d’exploitation vers leurs
villages, et l’accès à ces zones devient problématique [Louvain Développement,
2008].
D’un point de vue qualitatif, les lots d’amandes achetés sont variables, que ce soit
par leur taux d’humidité ou leur taux de contaminants. Leur description sera
détaillée dans la section Matériel et Méthode.
- 28 -
Moyen de communication
Le transport de la matière première et du produit fini est problématique, pour de
multiples causes :
- 29 -
simple calcul. Leur autonomie est donc très limitée à des consignes claires et
simples. Ils travaillent par équipes, encadrés par un ouvrier plus expérimenté.
D’autre part, le faible salaire (le salaire moyen est de 27 dollars par mois
[http://www.etatdumonde.com/]), les conditions de travail difficiles, induisent
une démotivation, une passivité et une possible tendance au vol. La création d’une
relation de confiance qui va de pair avec l’expérience, est donc primordiale.
Contraintes techniques
Le matériel utilisé est vieux d’une génération, sa réparation demande des pièces
qui ne sont pas facilement disponibles. De plus, il n’y a pas d’appareils de contrôle
qualité, que ce soit pour vérifier les taux d’impureté d’humidité ou d’huile des
amandes.
L’alimentation en électricité à la FOMULAC-Katana est une exception dans le Kivu,
et même dans toute la RDC, puisque, même dans les grandes villes, les coupures
sont fréquentes. Mais à cause de la vétusté des installations (vieilles de 80 ans !),
des problèmes récents au niveau du disjoncteur ont empêché la savonnerie de
fonctionner pendant plus de deux semaines. De plus, l’électricité est fournie par la
centrale hydro-électrique de la concession FOMULAC-Katana, d’une puissance de
112 kW. La priorité étant donnée à l’hôpital, la savonnerie ne peut utiliser la presse
électrique qu’à partir de 22h, jusque 6h le matin. Sauf les samedis et dimanches, de
14 à 17h.
L’étape limitante est l’estampillage ; il n’y a qu’un seul compresseur disponible, et
une augmentation hypothétique de la production ne sera permise que par l’achat
d’une machine supplémentaire.
Budget et finances
Le budget est serré, dû au faible fonds de roulement, dont une des causes est le
mauvais paiement des clients.
Cela se traduit par une difficulté à investir dans du nouveau matériel (ex : achat de
machine pour la nouvelle ligne de production, achat d’un camion) et impose une
gestion des stocks irréprochable pour ne pas se retrouver à cours de liquidités.
Ce point est d’une importante particulière pour la savonnerie, pour qui
l’autonomie financière est un de ses objectifs principaux.
- 30 -
Normes environnementales
Nos recherches sur le droit environnemental en RDC sont restées très lacunaires :
un passage assez vague concerne le rejet des eaux usées :
« Il est interdit de laisser couler des liquides dans les sources, lacs et cours d'eau, d'y
jeter ou d'y déposer des matières ou de provoquer des émanations gazeuses pouvant
corrompre ou altérer les eaux.
Tous les effluents industriels, domestiques et autres doivent se conformer aux normes
de rejets des eaux usées. Les normes de rejet des eaux usées sont fixées par voie
réglementaire. »3
Au vu du contexte général énoncé plus haut, il nous semble que si les normes
mentionnées existent (nous n’avons pas pu les trouver), elles ne sont sans doute
pas appliquées. Néanmoins, et outre le fait que la responsabilité environnementale
est désormais une des finalités de la savonnerie, les normes environnementales
deviennent aussi une contrainte en tant que critère pour les bailleurs de fonds
(dont la région Wallonne fait partie).
3
Article 29, Section 1, Chapitre 2: De la protection de la qualité des eaux.
- 31 -
Chapitre II : Objectifs et démarche
Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons opté pour une démarche qui se
rapproche de celle de l’analyse du cycle de vie. Dans un premier temps, l’ensemble
des processus et des flux a été répertorié. Pour cela, nous avons d'abord établi le
flow-sheet complet et détaillé de la savonnerie, afin de permettre l’inventaire, la
quantification et la caractérisation de l’ensemble des flux de matière et d’énergie
entrants et sortants du site.
Les données manquantes ont ainsi pu être identifiées, de même que les flux à
échantillonner. Nous avons élaboré les procédures d’échantillonnage jugées les
plus adaptées aux circonstances et nous les avons mises en œuvre dans une
campagne de caractérisation des matières et de mesure des flux sur le site de la
savonnerie FOMULAC. Les données issues de ces mesures ont soulevé des
questions quand à leur cohérence, et une partie de notre travail a donc porté sur
leur validation.
L’ensemble des données récoltées et des données déjà disponibles4 nous a permis
d’établir un bilan de masse et d’énergie global pour la savonnerie, qui nous a
ensuite permis d’établir le bilan environnemental en analysant la contribution de
chaque étape du cycle de vie pour chaque aspect environnemental considéré.
4
Provenant essentiellement des fichiers comptables et des relations constantes au sein des procédés
établis de manière empirique, fruit d’une expérience de 5 années de fonctionnement.
- 32 -
Chapitre III : Matériel et méthodes
1 Echantillonnage
L’objectif de l’échantillonnage est d’obtenir un échantillon représentatif de la
matière échantillonnée. Cette représentativité doit être effective pour l’ensemble
de la matière répartie dans l’espace et pour l’ensemble de ces occurrences dans le
temps.
Nous présentons ci-dessous l’ensemble des matières qui ont été échantillonnées et
la façon dont nous avons géré l’hétérogénéité spatiale et temporelle. La quantité
d’échantillon a été déterminée selon un compromis entre deux critères : la
variabilité spatiale de la matière, et la quantité nécessaire pour les analyses. La
fréquence d’échantillonnage a elle aussi été déterminée selon deux critères : la
variabilité temporelle de la composition du flux de matière et la quantité maximale
d’échantillons analysables. La conservation de l’échantillon ainsi que le
déroulement de la prise d’aliquotes (fraction d’échantillon) sont aussi évoqués ci-
dessous.
1.1 Quartage
Certaines matières solides furent échantillonnées selon la méthode du quartage.
Une série de prises a été effectuée sur la matière à échantillonner ; ces sous-
échantillons ont été mélangés manuellement et versés en un cône régulier sur une
surface lisse et exempte d’impuretés (un sac vide) ; à l’aide de la main, le cône a été
séparé verticalement par son sommet en deux moitiés symétriques. Les deux
moitiés ont été scindées par un nouveau plan vertical perpendiculaire au premier,
les quatre quarts ont été séparées de manière à obtenir quatre tas, en faisant bien
attention à ne pas laisser de matière entre les tas. Deux tas diamétralement
opposés ont été retirés, et les deux autres ont été mélangés en un nouveau tas.
L’opération a été répétée jusqu’à obtenir un échantillon de taille désirée.
- 33 -
1.2 Matières
- 34 -
Tableau 3: Ensemble des échantillons d'amandes et d'amandes séchées récoltés
Matière Numéroa Date Heure Nombre Protocole Origine et date
d'échantillons d'échantillon- de réception du
nage lot
Am 1 02/03 8h50 6 1 Bunyakiri, 26/02
AmS 1.1 02/03 20h31 1 1
Am 2 - - - - Bunyakiri, 11/03
AmS 2.1 12/03 9h55 1 1
Am 3 18/03 16h05 2 1 Bunyakiri, 17/03
AmS 3.1 19/03 08h40 1 1
AmS 3.2 22/03 10h55 1 1
Am 4 01/04 11h30 3 2 Bunyakiri, 01/04
AmS 4.1 01/04 15h00 3 2
AmS 4.2 02/04 9h47 1 2
AmS 4.3 02/04 17h35 1 2
AmS 4.4 03/04 08h50 1 2
Am 5 07/04 11h07 3 2 Bunya, (Nord
Kivu), 07/04
AmS 5.1 07/04 22h05 1 2
AmS 5.2 08/04 08h37 1 2
a: le premier chiffre correspond au lot d'amandes fraîches, et le second au batch d'amandes sèches
échantillonné pour ce même lot.
b: protocole 1: prise initiale de 4 échantillons de 2 kg avant quartage ; protocole 2 : prise initiale de
- 35 -
sachet plastique, sur étagère à température ambiante, durant maximum une
semaine avant analyse.
Les échantillons étaient conservés dans les pots de confiture vides à température
ambiante, durant maximum une semaine avant analyse.
Tableau 4: Ensemble des échantillons de tourteaux secs et huileux récoltés
Matière Numéroa Date Heure Remarque
TPS 1.1 11/03 8h45
TPS 2.1 15/03 13h05 Prise dans le stock de TPS
TPS 3.1 22/03 11h07
TPS 4.1 02/04 9h54
TPS 4.2 03/04 09h13
TPH 2.1 15/03 13h32
TPH 3.1 19/03 08h30
TPH 3.2 22/03 10h45
TPH 4.1 02/04 10h05
TPH 4.2 03/04 09h20
a:le premier chiffre correspond au lot d'amandes, et le second au batch de presse
échantillonné pour ce même lot.
- 36 -
Lorsque la température descend en dessous du point de fusion de l’huile (27°C
[Young, 1983]), la pâte se durcit, et l’on peut distinguer clairement une croûte
d’huile blanchâtre figée qui se forme. Ce phénomène a posé des difficultés pour la
prise d’aliquotes lors des analyses. Cela sera discuté dans au point 1.3.2.
Les échantillons furent prélevés à l’aide d’une spatule en plusieurs prises, dans le
fond du fût qui a été préalablement homogénéisé à l’aide d’un bâton. Une quantité
totale de ~50 g est introduite dans un pot de confiture vide préalablement nettoyé
et autoclavé. Pour la conservation, un aliquote de 10 g est directement prélevé et
inséré dans un tube plastique de 10 mL hermétiquement fermé, avec l’ajout
approximatif de 3 gouttes d’H2SO4 97 %.
Les échantillons furent prélevés lors du rejet des boues (Tableau 5), qui sont soit
déversées directement, soit après stockage.
Les échantillons étaient conservés à température ambiante et les aliquotes au
frigo.
Tableau 5: Ensemble des échantillons de boue récoltés
Numéroa Date Heure Remarque
1.1 04/03 19h30 Prise chaude
0.1 15/03 17h00 Vieilles boues, âge >2semaines. Odeur âcre
(vinaigre-vomissure)
2.1 16/03 09h00 Prise froide, après une nuit, boue dense
3.1 22/03 11H25 Prise froide, semble très huileuse
4.1 02/04 18h20 Prise froide, sur fût incliné
4.2 06/04 11h10 Prise froide
5.1 08/04 8h37 Prise chaude, semble très huileuse
a: le premier chiffre correspond au lot d'amandes et le second au batch de clarification
échantillonné pour ce même lot. « 0 » Lorsque ne correspond à aucun lot
Elles coulent en continu et ont été récoltées dans un fût d’une capacité de (98 ±
2) L. La surveillance du fût était à la charge d’un ouvrier. Lorsque le fût était
- 37 -
rempli, le contenu était homogénéisé à l’aide d’un bâton (voir figure A6). Ensuite
l’échantillon était prélevé à l’aide d’une bouteille vide préalablement rincée de
0,5 L, en la plongeant rapidement et complètement sous la surface (Tableau 6) .
Puis le fût était vidé, rincé, et replacé sous la conduite d’évacuation des eaux usées.
Les échantillons étaient conservés dans leur bouteille au frigo, mais ils pouvaient
rester à température ambiante durant des périodes de quelques jours lorsqu’ils
étaient analysés à la Cimenki, où il n’y avait pas de frigo.
Tableau 6: Ensemble des échantillons d'eaux usées récoltés
Numéroa Date Heure Aspect visuel Odeur Evénement
particulier
connu
0.1 04.03 -
0.2 10.03 08h48 Gris-brun, opaque, -
morceaux de savon
0.3 13.03 07h35 Gris, morceaux de savon -
0.4 15.03 12h15 Brun-noir, croûte d’huile - nettoyage
0.5 16.03 09h25 Clair -
0.6 17.03 08h25 Gris, mousse, peu de - nettoyage
morceaux de savon
1.1 23.03 09h45 Brun âcre
1.2 23.03 11h30 Brun
1.3 24.03 15h05 Gris-brun âcre
1.4 24.03 18h10 Gris-bleu nettoyage
1.5 25.03 13h20 Gris
1.6 26.03 07h48 Mousse
1.7 26.03 11h05 - âcre
1.8 26.03 18h35 - âcre
1.9 27.03 12h05 -
1.10 29.03 15h15 - âcre
2.1 04.04 15h00 - salée
2.2 05.04 08h00 Sombre salée
2.3 05.04 14h20 Bleu savon
2.4 05.04 19h45 Clair
2.5 06.04 10h00 Clair
2.6 07.04 8h45 Clair, opaque savon
2.7 07.04 14h05 Bleu, opaque, morceaux de nettoyage
savon
2.8 07.04 14h49 Bleu, opaque, mousse nettoyage
2.9 07.04 16h20 Brun sombre, opaque nettoyage
2.10 08.04 10h35 Mousse
2.11 09.04 11h30 - -
a: le premier chiffre correspond à une période de mesure continue, et le second au nième fût
échantillonné. « 0 » lorsqu’il ne s’agit pas d’un échantillon sur une période continue
- : non mesuré
- 38 -
2 cm
± 10 cm
Figure A1 : Amandes
- 39 -
1.3 Conditionnement des échantillons
Pour les échantillons d’eaux usées, 100 mL d’échantillon ont été prélevés à l’aide
d’un pied gradué, et introduits dans un récipient préalablement taré. Nous avons
d’abord utilisé un erlenmeyer de 250 mL pour les premières mesures, puis avons
effectués les autres en utilisant une coupelle métallique. Cette dernière étant de
faible volume, l’aliquote y était transvasé progressivement, au rythme de
l'évaporation de l’eau. L’aliquote est porté à ébullition et laissé sur la plaque
- 40 -
chauffante jusqu’à évaporation totale du liquide. Le récipient est ensuite placé à
l’étuve pendant 2 h.
Pour la mesure de la teneur en cendres, le résidu sec a été placé dans un four à
450°C pendant 4 heures. Le résidu obtenu est appelé « cendres ». Le creuset
métallique contenant les cendres fut placé dans un dessiccateur jusqu’à son
refroidissement à la température ambiante. La teneur en cendres et en solides
volatils sont obtenus par les relations suivantes :
mr +cendres - mr
Tcendres = TSV = 1 - Tcendres
mMS
- 41 -
Les solides volatils sont estimés par la différence entre la matière sèche et les
cendres. Ils constituent une mesure de la quantité de matières organiques
contenue dans la fraction solide de l’échantillon.
100 mL d’échantillon ont été prélevés à l’aide d’un pied gradué, et introduits dans
le creuset filtrant. Une fois tout l’aliquote filtré, le filtre est recueilli sur un verre de
montre et séché à l’étuve à 105°C pendant 2 h. Il fut ensuite retiré et placé dans un
dessiccateur jusqu’à son refroidissement à la température ambiante. Les filtres
refroidis sont alors pesés, et la teneur en matière en suspension est donnée par la
relation suivante :
m f + MES - m f
MES =
Valiquote
La teneur en cendres des ST a été mesurée de la même manière que celle évoquée
au point 2.1 et est exprimée de la sorte :
mcendres mcendres
Tcendres _ MES = cendresMES =
mST Valiquote
- 42 -
2.3 Teneur en huile
Une quantité connue (~ 25 g) d’échantillon a été introduite dans une cartouche en
papier filtre épais. Cette cartouche fut introduite dans le corps en verre du
dispositif Soxlhet. A ce corps en verre sont connectés un tube siphon et un tube
d'adduction. Dans le montage, l'extracteur est placé sur un ballon préalablement
taré contenant le solvant d'extraction (du xylène) et est surmonté d’un réfrigérant.
Quand le ballon est chauffé, les vapeurs de solvant passent par le tube adducteur,
se condensent dans le réfrigérant et retombent dans le corps de l'extracteur,
faisant ainsi macérer le solide dans le solvant (chauffé par les vapeurs se trouvant
en dessous). Le solvant condensé s'accumule dans l'extracteur jusqu'à atteindre le
sommet du tube-siphon, qui provoque alors le retour du liquide dans le ballon,
accompagné des substances lipophiles, dans notre cas l’huile palmiste.
Après une extraction de 4h, le solvant contenu dans le ballon fut évaporé, et l’huile
résiduelle pesée. La teneur en huile est obtenue par la relation suivante :
mb+ huile - mb
Thuile _ MF =
mMF
Thuile _ MF
Thuile =
TMS
m AmC
T AmC =
méch
- 43 -
Symbole Signification Unité
TAmC Teneur en contaminant [gAmC/gMF]
mc Masse des contaminants triés [g]
méch Masse de l’échantillon initial [g]
Deux méthodes utilisant deux oxydants différents (KMnO4 et K2Cr2O7) ont été
utilisées car les résultats obtenus avec le KMnO4 n’étaient pas cohérents avec
l’ensemble des autres mesures.
- 44 -
Préparation de la solution diluée de KMnO4 (0.0125 N)
Lors de chaque nouvelle expérience, 50 mL de solution mère de KMnO4 furent
prélevés à l’aide d’une pipette jaugée (5 x 10 mL) et dilués dans un jaugé de 500
mL avec de l’eau distillée.
Préparation de la solution de KI
10,064 g de KI ont été dissous dans un jaugé de 100 mL avec de l’eau distillée.
Mesure de la DCO:
100 mL de Solution échantillon a été introduit dans un erlenmeyer de 250 mL. Le
blanc a été préparé en introduisant 100 mL d’eau distillée dans un erlenmeyer de
- 45 -
250 mL. 10 mL d’H2SO4 50 % furent ajoutés précautionneusement, puis les
erlenmeyers furent posés sur la plaque chauffante, et portés à ébullition. Ils furent
retirés, et 50 mL de KMnO4 0.0125 N furent ajoutés. Les erlenmeyers furent
couverts avec du papier aluminium, remis sur la plaque chauffante et portés à
ébullition durant 10 min. L’ébullition était très instable, et pour éviter les pertes
par éclaboussure, il fallait agiter les erlenmeyers de manière régulière. Les
erlenmeyers furent sortis et plongés dans une bassine d’eau froide.
Une fois refroidis, 5 mL de KI 10 % leur furent ajoutés, et l’iode formé fut titré par
le Na2S2O3 0.025N. Lorsque la coloration devenait jaune paille, l’amidon était
ajouté, et le titrage continué jusqu’à décoloration complète. La DCO se calcule de la
manière suivante :
- 46 -
20 mL de K2CrO7 0.25N ont été versés dans un ballon de 500 mL à fond plat et col
rodé. 20 mL d’acide sulfurique concentré furent ajoutés, le tout porté à 250 mL
avec de l’eau distillée. Après refroidissement, le sel de Mohr a été titré en présence
de 12 gouttes de ferroïne (virage du vert au rouge-brun). La normalité du sel de
Mohr se calcule de la manière suivante :
VK 2Cr2O7 * 0.25
N Fe ( NH 4 )2 ( SO4 )2 =
VFe ( NH 4 )2 ( SO4 )2
- 47 -
DCO-micro avec mesure photométrique
Mesure de la DCO
Le dosage s’effectue par une mesure photométrique de la concentration des ions
réduits Cr3+ à 593 nm.
Les mesures de DCO sont réalisées à partir des kits Spectroquant (Merck,
Allemagne). Dans le cadre de nos expériences, nous avons utilisé le kit 1.14555.00
correspondant à la gamme de DCO de 500 à 10 000 mgDCO/L.
1mL d’échantillon fut introduit à l’aide d’une micropipette surmontée d’un tips au
bout tronqué (assez grand pour aspirer les particules en suspension) dans le tube
contenant la solution des réactifs. Après une agitation vigoureuse, le tube
Spectroquant a été introduit dans un thermoréacteur (TR620, Merck) où il fut
chauffé à 148°C pendant deux heures. Le tube fut ensuite retiré du thermoréacteur
et placé sur un support métallique où il refroidit jusqu’à température ambiante.
La lecture de l’absorbance à 593 nm (dosage des ions Cr3+) fut réalisée dans un
photomètre SQ200 (Merck). L’absorbance est finalement convertie en DCO par un
facteur interne au photomètre.
- 48 -
avec 3 mL d’HCL 37% et 1 mL de HNO3 70% (mélange appelé eau régale), et les
creusets furent posés sur une plaque chauffante à 130°C pendant minimum 5 min.
Les contenus des creusets furent ensuite transvasés dans des jaugés de 50 mL, et
l’eau distillée fut ajoutée jusqu’au trait de jauge. Les solutions contenant des
résidus en suspension furent filtrées à l’aide d’un filtre papier Watman n° 41.
Toutes les solutions furent diluées 10 fois dans une solution de chlorure de
lanthane 10 %, et cette solution fut diluée à nouveau 10 fois avec la même solution
de chlorure de lanthane 10 %.
C Sol _ E * f * 0.05
TNa + =
maliquote / 1000
2.7 Mesure du pH
La mesure du pH a été réalisée selon deux méthodes, toutes deux sur les
échantillons d’eaux usées. La première méthode est l’utilisation de bandelettes à
- 49 -
pH (précision : ± 1 unité pH). Cette mesure était effectuée directement à la prise de
l’échantillon d’eau, dans le fût.
La deuxième méthode fut employée sur les aliquotes à l’aide d’une électrode à pH,
préalablement calibrée par des solutions tampon de pH connu.
• Les tourteaux secs ont été pesés à la sortie du batch de presse, dans des sacs de
jute.
• Les tourteaux huileux ont été pesés à la sortie du batch de presse, après
égouttage dans le fût perforé, dans une bassine en plastique.
• Les boues ont été pesées à la sortie du batch de clarification, dans des bassines
en plastique.
La balance utilisée pour les pesées des flux de matière est une balance de gamme
1-500 kg, précise à 0,1 kg. Les contenants furent tarés avant pesage.
mhuile
d huile =
meau
- 50 -
Symbole Signification Unité
dhuile Densité de l’huile [kghuile/L *L/kgeau]
mhuile Masse d’huile dans le volume du bidon [kg]
meau Masse d’eau dans le volume du bidon [kg]
mbois
d bois =
1000kg
- 51 -
E t 2 - E t1 3600
Pétape = *
(t 2 - t1 ) 1000
PCI MS _ TPH = TSVNH * ( PCI glucide * Tglucide / SVNH + PCI protéines * T protéines / SVNH ) + PCI huile * Thuile
- 52 -
• PCIMF_mazout = 42.6 MJ/kg [Al-Ghouti et al., 2009]
- 53 -
Chapitre IV : Résultats et discussions
1 Mises au point analytiques
Différentes caractérisations des échantillons ont été réalisées avec les moyens
analytiques accessibles dans l'environnement de la savonnerie. Pour certaines
analyses, des mises au point ont été nécessaires.
- 54 -
AmS_1.1
Am*_1
AmC_1 TOH_4.1
Bou_1 TOS_4.1
1 1
0,8 0,8
Masse de l'échantillon
]
ech initial
0,6 0,6
[g /g
ech
0,4 0,4
0,2 0,2
0 2 4 6 8 10 0 2 4 6 8 10
On remarque tout d’abord sur la Figure 3 que les barres d’erreur réduites, excepté
pour les aliquotes de boue à 3h30. L’écart type, qui représente l’incertitude
cumulée de la prise d’aliquote et de la pesée est de l’ordre de 0.5% quelle que soit
la matière échantillonnée.
L'évolution de la masse en fonction du temps atteint un plateau à partir de 4h de
séchage pour les tourteaux secs, 5h30 pour la boue de clarification, 7h30 pour les
autres matières. Nous avons donc choisi une durée de 8h pour les déterminations
ultérieures de la teneur en matières sèches de toutes les matières.
- 55 -
amandes* séchées, et leur profil de perte de masse fut comparé avec celui des
amandes* non broyées (Figure 4).
0,95
Masse de l'échantillon
]
ech initial
0,9
[g /g
ech
0,85
Am*_4
Am*_4_B
AmS*_4.1_B
0,8
0 3 6 9 12 15
Figure 4 : Perte de masse des aliquotes d'amande* (Am*), amandes* broyées (Am*_B) et
amandes* séchées broyées (AmS*_B) en fonction de la durée de l'étuvage à 105°C
Dans cette expérience, on observe que le plateau est moins marqué dans le cas des
amandes* non broyées, comparé à l’expérience précédente. Dans le cas où les
amandes* (séchées ou non) sont broyées, le plateau est observé entre 5 et 10h. La
cinétique de séchage des amandes broyées est différente : il y a un écart significatif
entre les courbes (Am*_4 et Am*_4_B) et celles-ci n’ont pas le même profil. Après
10h à l’étuve, les courbes commencent à converger, et la différence entre les
amandes* broyées et non broyées n’est plus significative. La précision des deux
méthodes est aussi différente : l’écart-type des amandes non broyées est de ~
0.2%, et de ~ 0,5% pour les 2 autres.
Discussion
Le broyage des amandes* a un effet significatif sur la mesure de la teneur en MS, ce
qui confirmerait que le plateau observé entre 8 et 10h dans la première
expérience ne correspond pas à un taux d’humidité nulle. La perte de masse
- 56 -
observée entre 10 et 13h de séchage est statistiquement significative. Deux
interprétations sont alors possibles : soit il s’agit d’une perte d’eau et la cinétique
de séchage n’est pas terminée, soit il s’agit d’une perte en SV, et à partir de ce
moment débute une cinétique de dégradation.
Quelle que soit l’interprétation, il est certain qu’il aurait fallu continuer
l’expérience pour avoir la suite du profil. Malheureusement, elle a du être stoppée
à cause des contraintes d’utilisation des fours, et nous avons utilisé une durée de
13h d’étuvage et opté pour un broyage des amandes* pour les analyses
ultérieures.
Am*_1
AmS_1.1
AmC_1
0,15
TPH_2.1
Masse de cendres
Bou_0.1
]
ech initial
TPS_1.1
/g
0,1
cendres
[g
0,05
0
2 4 6 8
Durée de la calcination à 450°C
[h]
Figure 5: Perte de masse des aliquotes d'amandes (Am*), amandes séchées (AmS),
contaminants du stock d'amandes (AmC), tourteaux huileux (TPH), tourteaux secs (TPS) et
boues de clarification (Bou) en fonction de la durée de la calcination à 450°C. Les barres
d'erreur représentent les écarts à la moyenne (mesures en double), mais ne sont pas visible
sur la Figure.
- 57 -
Pour la majorité des échantillons, on observe un plateau à partir de 4h de
calcination. Les tourteaux secs ont encore une légère perte de masse durant cet
intervalle. Nous avons choisi une durée de calcination de 5h pour les expériences
ultérieures.
Il s’est alors avéré que la DCOKMnO4 était exceptionnellement faible, comparée aux
valeurs attendues pour ce type de matière (Tableau 7). C’est la raison pour
laquelle des mesures de DCO ont été effectuées à nouveau, une fois revenu à LLN,
en utilisant un oxydant plus puissant (K2Cr2O7). Ces valeurs de DCOK2Cr2O7 ont été
mises en parallèle aux SV calculés sur base des ST et des teneurs en cendres qui
ont été remesurées à LLN.
Tableau 7 : Comparaison des DCO obtenues avec les DCO attendues
Matière Rapport DCO/SV Rapport DCO observée/ DCO
expérimental DCO/SV théorique
[gDCO_exp/gSV] attendu a gDCO_exp/100gDCO_attendu]
DCOKMnO4 DCOK2Cr2O7 [gDCO_attendu/gSV] DCOKMnO4 DCOK2Cr2O7
Eaux 2-3 (acide
usées 0,12 ± 0,04 2,2 ± 0,2 gras) 4-6 >70
1-2 (glucides,
Boues protéine et
0,26 ± 0,05 1,6 ±0,2 acides gras) 13-26 89
Sucre de 1,092 ±
table 0,79 0,005 1,07 75 ±100
Huile
palmiste 0,04 2,5 ± 0,2 3 1 84
a : Sur base d'hypothèse sur leur composition, voir Matériel et Méthode, point 4.2
Le rapport DCO/SV permet d’avoir une idée sur le type de matière organique
présente. Que ce soit les échantillons d’eaux usées ou de boues de clarification, on
- 58 -
observe que ces rapports sont très faibles pour la DCOKMnO4, et sont d’un ordre de
grandeur inférieur à ceux auquel on pouvait s’attendre en faisant des hypothèses
sur la composition (colonne Rapport DCO/SV attendu). Un contrôle a été effectué
avec du sucre de table et de l’huile palmiste. L’efficacité de l’oxydation de l’huile
palmiste par le protocole DCOKMnO4 est inférieure de deux ordres de grandeur à
celle attendue.
Les valeurs obtenues par la méthode de DCOK2Cr2O7 sont du même ordre de
grandeur que les valeurs attendues.
Discussion
La DCOKMnO4 a-t-elle été mal exécutée, ou était-elle inadaptée ?
Les valeurs de DCOK2Cr2O7 sont cohérentes, cette méthode est donc plus adaptée à
nos échantillons. Nous avons donc utilisé les valeurs de DCOK2Cr2O7 par la suite.
- 59 -
conditions défavorables à la détérioration de leur composition par des
microorganismes (pH>9) pouvaient avoir conservé leur composition initiale, et
c’est sur ces aliquotes que la DCOK2Cr2O7 a été mesurée. Il a donc fallu trouver un
moyen pour estimer la DCO des échantillons dont la DCOK2Cr2O7 n’a pu être
mesurée.
Par contre, il semble y avoir une corrélation entre la DCOK2Cr2O7 et les solides
volatils. La Figure 6 exprime la DCO mesurée en fonction des solides volatils.
- 60 -
25
20
DCOK2Cr2O7
15
y = 1,9x + 960
[g/L]
R2 = 0,9945
10
0
0 4 8 12
Solides Volatils
[g/L]
Discussion
La Figure 6 exprime une corrélation entre les valeurs de DCOK2Cr2O7 et les SV, sous
la forme d’une équation de premier ordre. Cette droite, établie de manière
empirique, nous a servi à convertir les données de SV (mesurées sur site, avant
dégradation) en DCO, pour les échantillons pour lesquels les mesures de DCO
n'ont pu être réalisées.
- 61 -
données pour estimer l'incertitude pesant sur nos mesures de ST. Comme vu dans
le Matériel et Méthodes au point 2.1, nous avons utilisé deux méthodes différentes
pour la mesure des solides totaux. La première utilisait un Erlenmeyer et la
deuxième des creusets métalliques afin de pouvoir les porter à 450°C, pour
mesurer les SV. Afin de valider les mesures effectuées avec la première méthode,
nous avions ré-effectué la mesure à l’aide de la deuxième méthode sur une série de
6 échantillons. Nous avons donc exploité ces données pour estimer l'incertitude
pesant sur nos mesures de ST (ensemble des résultats). Le Tableau 9 présente les
écarts observés entre les résultats selon la méthode utilisée.
Tableau 9 : Evaluation de la variabilité des teneurs en solides totaux de 6 échantillons
mesurés selon deux méthodes différentes (méthode 1: en Erlenmeyer, méthode 2: en
creuset métallique)
Ecart Délai
ST selon ST selon
ST moyens Ecart à la moyenne relatif à la entre
Méthode Méthode
(méthodes 1 et 2) (méthodes 1 et 2) moyenne les 2 pH
1 2
[gST/L] [gST/L] (méthodes analyses
[gST/L] [gST/L]
échantillon 1 et 2) [%] [j]
EAU_0.2 6,3 5,9 6.1 0.18 -2,9 16 10
EAU_0.4 24,5 21,5 23 1.5 -6,6 16 9
EAU_0.6 14,9 15,8 15.3 0.43 2,8 16 11
EAU_1.1 1,82 1,89 1,86 0,035 1,9 7 6
EAU_1.2 3,42 3,56 3,49 0,070 2,0 7 12
EAU_1.5 2,79 2,57 2,70 0,11 -4,1 7 7
Au vu de ces résultats, les écarts entre méthodes de mesure des ST ne sont pas
corrélés avec le pH ou le délai entre les deux analyses, ce qui laisse supposer que
s’il y a dégradation de l’échantillon, elle est masquée par la variation due à la prise
d’aliquote et l’incertitude inhérente à la méthode.
- 62 -
1.4.2 Vérification de la stabilité des ST et SV au cours de la
conservation
La Figure 7 compare la composition des échantillons dont la teneur en cendres a
été analysée sur place avec la composition de leurs aliquotes ramenés à LLN.
Le Tableau 10 illustre les conditions de prélèvement de ces échantillons.
Tableau 10: Conditions de prélèvement des échantillons dont la teneur en cendre a été
mesurée sur place
Numéroa Date Heure Aspect visuel Odeur Evénement
particulier
connu
0.2 10.03 08h48 Gris-brun, opaque, -
morceaux de savon
0.4 15.03 12h15 Brun-noir, croûte d’huile - nettoyage
0.6 17.03 08h25 Gris, mousse, peu de - nettoyage
morceaux de savon
1.1 23.03 09h45 Brun âcre
1.2 23.03 11h30 Brun
1.5 25.03 13h20 Gris
1.8 26.03 18h35 - âcre
1.10 29.03 15h15 - âcre
2.2 05.04 08h00 Sombre salée
a:le premier chiffre correspond à une période de mesure continue, et le second au nième fût
échantillonné. « 0 » lorsqu’il ne s’agit pas d’un échantillon sur une période continue.
- 63 -
Figure 7 : pH, SV et cendres de paires d’échantillons mesurés sur place (barre de gauche de
chaque paire) et de leurs aliquotes de 2 mois d’âge (barre de droite de chaque paire) .
Les échantillons ayant un pH supérieur à 9 lors de leur mesure à LLN, n’ont pas de
variations significatives des ST (cendres + SV). Il y a par contre une diminution
significative (>6,6%) des ST pour les échantillons 0.4, 1.5 et 2.2, dont le pH mesuré
après 2 mois est inférieur à 9. Cette diminution va de pair avec la diminution de la
teneur en solides volatils.
On constate une diminution de la teneur en cendre (12% en moyenne), pour la
majorité des échantillons, excepté pour les échantillons 0.6 et 1.10.
Les ST ont été mesurés pour l’ensemble des échantillons sur place, et sur les
aliquotes ramenés à LLN. La comparaison est présentée à la Figure 8.
- 64 -
16
pH>9
pH<9
ST mesurés après 2 mois ST2=ST1
[g/L] 12
0
0 5 10 15 20 25
Figure 8: Comparaison des ST des échantillons mesuré sur place (ST1) et des aliquotes de 2
mois d’âge (ST2). La droite représente l'égalité des 2 mesures. La barre d’erreur correspond
à l’incertitude de 6.6% estimé au point 1.4.1
Discussion
• L’hypothèse selon laquelle les échantillons ayant un pH supérieur à 9 ne
subissent pas de détérioration semble confirmée par les observations des Figure 7
et Figure 8.
- 65 -
• La teneur en cendre, correspondant à la partie inorganique, devrait rester
constante. Or nous observons une faible diminution, quelle que soit la variation de
ST ou de pH. L’explication la plus plausible est que la combustion de la matière
sèche n’était pas complète dans la méthode effectuée sur place, car à température
égale (450°C), les échantillons analysés sur place ne sont resté que 4h dans le four,
contre 24h pour ceux analysés à LLN.
• Calculé les SV par la différence des ST mesurés sur place et des teneurs en
cendres mesurées à LLN,
- 66 -
qu’une comparaison avec les moyennes issues de la littérature, ou des valeurs
attendues le cas échéant.
- 67 -
Tableau 12: Caractéristiques mesurées sur l’ensemble des lots d'amandes et des batches
d'amandes séchées. Les lignes correspondant aux lots sont sur fond gris.
Numéro Teau Tcendre TSV
du Thuile TSVNH
lot/batch Matière [g/100gMFc] [g/100gMS c]
1,99 ± 0,04
1 Am* 7,3 ± 0,3 a a - -
1,29 ± 0,06
AmC 10,4 ± 0,2 a a - -
1.1 AmS 4,3 1,8 ±0,2 a - -
2.1 AmS 6,5 2,1 - -
3 Am 8,0 1,2 - -
3.1 AmS 3,3 2,0 - -
3.2 AmS 4,3 - - -
4 Am* 10,7 ± 0,3b - 26,8 -
AmC 10,6 - - -
4.1 AmS* 6,1 ± 0,4 a - - -
AmCS 5,7 - - -
4.2 AmS* 5,0 - - -
4.3 AmS* 6,5 - - -
4.4 AmS* 5,7 - - -
5 Am* 8,8 ± 0,5 b - - -
AmC 9,6 ± 0,5 b - - -
5.1 AmS* 5,3 - - -
AmCS 8,1 - - -
5.2 AmS* 6,6 - - -
a: mesure en double.
b : mesure en triple.
c : La MS ou la MF auxquelles font référence les différentes teneurs sont celles de la
Ces valeurs vont servir pour calculer la quantité d’eau évaporée par batch de
séchage (Tableau 13), qui est requise pour évaluer le rendement énergétique de
cette opération. La teneur en eau des amandes (amandes* + contaminants) est
calculée sur base des teneurs en eau des amandes* et contaminants, issues du
Tableau 12.
- 68 -
Tableau 13 : Teneur en eau des lots d'amandes, des batches d'amandes séchées et calcul de
la perte d'eau au séchage. Les valeurs extrêmes sont en caractère gras. Les lignes
correspondant aux lots sont sur fond gris. La MF auquel fait référence la teneur en eau est
celle de la matière sur la même ligne.
/ : pas applicable.
La teneur en eau des lots d’amandes est du même ordre de grandeur pour tous les
lots, excepté pour le lot Am_4 (p-valeur<0.01). Mais ces données sont à comparer
avec précaution, vu qu’à partir du lot 4, la teneur en eau des amandes* des batches
et lots ultérieurs a été mesurée avec un broyage préalable à l’étuvage (comme vu
au point Mise au point analytique,).
La teneur en eau des batches d’amandes séchées n’est pas corrélée avec la durée
de stockage pré-séchage ; un batch d’amandes séchées plus vieux (dont les
amandes sont restées plus longtemps dans le stock) n’implique pas qu’il ait une
teneur en eau plus faible. Cette teneur varie du simple au double (3,3 - 6,7
g/100gMF_batch).
Les caractéristiques moyennes issues de nos mesures sur les amandes*, amandes
et amandes séchées sont comparées avec les valeurs issues de la littérature
- 69 -
(Tableau 14). Les caractéristiques moyennes des contaminants sont données dans
le tableau récapitulatif (Tableau 23).
Tableau 14 : Comparaison des caractéristiques moyennes expérimentales et des
caractéristiques de la littérature des amandes*, amandes fraîches et séchées.
Moyennes
Matière caractéristiques unités notre étude littérature
a b
Amandes*
Teau g/100gMF 9 ± 1,7 5,9 - 8,5
Tcendre g/100gMS 1,6 ± 0,4 2,1
TSV g/100gMS 98,4 ± 0,4 97,9
Thuile g/100gMS 26,8 c 49,6- 54,3
Amandes
TAmC g/100gMS 13 ± 2,9 3 - 11
Teau g/100gMF 9 ± 1,4 -
Amandes
séchées
Teau g/100gMS 5 ± 1,1 3
Tcendre g/100gMS 1,99 ± 0,08 -
a: moyenne et écart-type sur l’ensemble des échantillons mesurés.
b [Teohet Tang, 1985].
c La mesure n’a été effectuée que sur un seul échantillon préalablement broyé (Am*_4).
- 70 -
totale des lots d’amandes entrant à la savonnerie. Elle dépend de manière
significative du fournisseur. Ce problème sera repris dans la discussion générale.
La teneur en eau des amandes séchées n’est pas corrélée avec la durée de stockage
pré-séchage, ce qui valide notre hypothèse de conservation de l’humidité des
amandes du stock avant séchage. Cette teneur varie du simple au double, alors
qu’elle devrait rester à une teneur optimale pour le pressage. L’impact de ce seuil
sur la consommation énergétique est un problème qui sera repris dans la
discussion générale.
La teneur en eau du bois, très élevée, correspond presque à celle d’un bois vert. La
teneur en cendres du bois 1 est nettement supérieure à la teneur issue de la
littérature : nous considérons qu’elle découle d’une erreur de mesure et
prendrons la valeur de 0,7 g/100gMS.
- 71 -
2.3 Tourteaux huileux et secs
Les échantillons ont été recueillis dans les mêmes conditions (voir Matériel et
Méthode, point 1.2.4), excepté pour l’échantillon TPS 2.1, qui a été recueilli dans le
stock de tourteaux secs, et non dans les tourteaux secs correspondant au batch de
pressage. Cet échantillon représente donc une moyenne de plusieurs batches de
pressage (Tableau 16).
La teneur en huile sur les tourteaux secs n’a pas été mesurée par négligence.
Tableau 16 : Caractéristiques des tourteaux mesurées sur l’ensemble des batches de
pressage
Teau Tcendre TSV
Numéro Thuile TSVNH
Matière du batch [g/100gMF] [g/100gMS]
TPH 1.1 4,4 4,6 48,5 46,9
2.1 4,3 3,9 - -
3.1 4,4 3,2 39,8 57,0
4.1 4,1 - - -
4.2 5,0 - 43,9 -
Moyenne 4,4 3,9 44,1 51,9
Écart- 0,7 4 4a
type 0,3
Discussion
Les moyennes expérimentales issues de ces mesures sont comparées avec celles
de la littérature dans le Tableau 17. Nous n’avons pu trouver dans cette dernière
de références explicites à ce que nous avons nommé tourteaux huileux.
- 72 -
Tableau 17: Comparaison des caractéristiques moyennes expérimentales et des
caractéristiques de la littérature des tourteaux secs
Origine des données
Caractéristiques unités notre étude a littérature
Teau g/100gMF 5,9 ± 2 6,4b -7,92c
Tcendre g/100gMS 3,2 ± 0,2 4,2b - 4,6c
TSV g/100gMS 96,8 ± 0,2 95,3c - 95,8b
Thuile g/100gMS - 8,4b
TSVNH g/100gMS - 87,4b
a: moyenne et écart-type sur l’ensemble des échantillons mesurés
b [Teoh and Tang, 1985] c [Razuan et al., 2010]
- 73 -
La densité de l’huile brute est plus grande que celle de l’huile pure. La densité de
l’huile pure est significativement plus grande que la valeur issue de la littérature
(p valeur < 0,05).
Discussion
Cette valeur plus grande peut être expliquée par une dilatation du bidon, ou par le
fait que l‘huile pure contient encore des impuretés. Ces valeurs serviront à estimer
la masse d’huile produite annuellement à partir des volumes qui sont mesurés lors
de chaque batch à l'aide de bidons.
• 2.1 : Prise sur des boues froides et dures, ayant passé une nuit. La croûte
d’huile figée qui s’est formée a été récupérée.
• 4.1 : Prise sur des boues froides et non durcies, dont le fut a été incliné.
La DCO a été mesurée dans le but d’estimer l’impact environnemental dans l’eau,
car les boues déversées dans la rigole se jettent ensuite dans la rivière.
- 74 -
Eau
Cendres
Huile
SV non huileux
1
0,75
Composition
[g/g ]
MF
0,5
0,25
0,75
Composition
[g/g ]
MS
0,5
0,25
échantillons
La teneur en eau des boues varie fortement selon le batch ; elle oscille entre 0,47
et 0,67g/gMF.
La composition expérimentale des boues n’a pas fait l’objet d’une comparaison
avec d’autres boues de ce type, absentes dans la littérature. Dans le but de vérifier
la cohérence de cette composition déterminée expérimentalement, nous avons
posé deux hypothèses. (1) La composition des SVNH est semblable à celle des
amandes, puisque c’est la même matière qui passe par une opération de pressage,
puis par une opération de clarification. (2) Et que la teneur en protéines des
amandes utilisées par la savonnerie (17g/100gSVNH) et glucide (83g/100gSVNH) est
semblable à celle trouvée dans la littérature [Tang et Teoh, 1985]. Connaissant la
DCO théorique moyenne de ces substances, nous avons calculé une DCO théorique
- 75 -
correspondant à cette composition hypothétique, que nous avons comparée avec
la DCO observée (dernière colonne du Tableau 19).
Tableau 19 : Composition de la MS des boues de clarification en fonction de leurs conditions
de rejet. Les valeurs extrêmes sont en caractère gras.
DCO DCO observée/
Numéro DCO théorique b DCO théorique
du batch Tcendres Thuile TSVNH observée a [gO2/gMS] [%]
[g/gMS] [gO2/gMS]
1.1 0,10 0,30 0,60 1,38 ±0,05 1,55 89
2.1 0,08 0,29 0,64 1,681 ±0,006 1,80 93
3.1 0,05 0,34 0,61 1,39 ±0,03 1,69 83
4.1 0,07 0,49 0,44 1,51 ±0,06 1,93 78
4.2 0,08 0,17 0,75 1,7 ±0,2 1,36 124
5.1 0,07 0,61 0,32 1,41 ±0,02 2,15 66
Moyenne 0,075 0,37 0,55 1,5 1,7 89
Ecart- 0,017 0,16 0,16 0,1 0,3 20
type
a: moyenne ± écart moyen
b: Calculé selon la formule :
DCOthéorique = TSVNH * ( DCO glucide * T glucide / SVNH + DCO protéines * T protéines / SVNH ) + DCOhuile * Thuile
DCOthéorique = TSVNH * (1,067 * 0,83 + 1,46 * 0,17) + 2,9 * Thuile
Où
TSVNH = taux de solides volatils non huileux [gSVNH/gMS]
Tglucides/SVNH= taux de glucide des solides volatils non huileux [gglucides/ gSVNH] [Tang et Teoh, 1985]
Tprotéines/SVNH= taux de protéines des solides volatils non huileux [gprotéines /gSVNH] [Tang et Teoh,
1985]
Thuile = teneur en huile [ghuile/gMS]
Discussion
La composition est cohérente pour la majorité des échantillons ; le rapport DCO
observée/ DCO théorique est constant et correspond à la valeur théorique de l’oxydation
pour cette méthode (80-100%) [Kim Y.-C et al., 2000]. Nous utiliserons les valeurs
moyennes par la suite. Cette composition sera comparée à celle des amandes au
point Synthèse des caractéristiques retenues .
- 76 -
2.6 Eaux usées
Un suivi continu des eaux usées fut établi dans le but de (1) caractériser la
composition de ces eaux usées, (2) quantifier les charges de DCO et MES émises
par la savonnerie dans l’environnement et (3) relier la production de ces charges
polluantes avec les activités de la savonnerie.
Chaque échantillon est représentatif d’une quantité de 98L d'eau usée, récoltée
dans un fût. Après chaque échantillonnage, le fût est vidé et replacé sous le tuyau
d’évacuation des eaux usées, de manière à récolter celle-ci de manière continue.
Cette expérience fut menée durant deux périodes, du 23 au 29/03/2010 (S1) et du
04 au 09/04/2010 (S2). Les caractéristiques des échantillons et la quantité de
savon produite durant cette période sont visibles dans le Tableau 20.
Il faut noter que les quantités de savon produites durant cette période
(130 kgsavon/jour) ne sont pas représentatives des quantités produites durant un
régime normal (aux alentours de 500 kgsavon/jour). Les Figure 10 et Figure 11
présentent graphiquement la composition présentée Tableau 20 en fonction du
volume écoulé. Les Figure 12 et Figure 13 présentent les charges cumulées en
fonction du temps.
- 77 -
Tableau 20: Caractéristiques des échantillons d’eaux usées et quantités de savon produites durant les périodes de mesures.
Echantillon Date Heure ST Cendres MES Cendres Na+ DCO pH Evénement Quantité de
particulier connu savon produited
totales MES [kgMF_savon]
[gST/L] [gcendres tot/L] [gMES/L] [gcendres MES/L] [gNa+/L] [gO2/L] [-]
1.1 23.03 09h45 1,8 0,8 0,9 0,4 0,1 2,9 6
1.2 23.03 11h30 3,6 2,1 0,8 0,4 0,8 3,4 c 12 226
1.3 24.03 15h05 2,6 0,7 1,2 - 0,2 4,5 7
1.4 24.03 18h10 16,5 a 1,2 8,8 - 0,5 22,0 12 nettoyage 108
1.5 25.03 13h20 2,3 0,6 1,4 0,3 0,2 4,2 7
1.6 26.03 07h48 5,8a 0,0 0,7 0,2 - - 13
1.7 26.03 11h05 8,6 0,7 7,2 0,4 0,2 15,9 8
1.8 26.03 18h35 3,0 0,7 1,6 0,4 0,2 5,4 5,5 33
1.9 27.03 12h05 6,7 4,5 1,6 0,5 - 5,0 9
1.10 29.03 15h15 4,2 1,2 2,0 0,6 0,2 6,5 7 33
2.1 04.04 15h00 3,4 0,9 1,7 - 0,3 5,6 8 33
2.2 05.04 08h00 5,3 1,5 1,7 - 0,5 8,1 9
2.3 05.04 14h20 5,4 1,3 2,6 - 0,6 9,1 c 10
2.4 05.04 19h45 1,4 0,3 2,6 - 0,1 3,0 6 685
2.5 06.04 10h00 3,0 1,5 2,5 - 0,7 3,4 c 12 65
2.6 07.04 8h45 2,7 0,7 2,5 - 0,1 4,8 7
2.7 07.04 14h05 13,1 3,1 b 4,1 - 1,0 19,5 c 9 nettoyage
2.8 07.04 14h49 12,2 5,7 b 3,7 - 1,0 12,3 10 nettoyage
2.9 07.04 16h20 41,2 12,9 b 3,7 - 3,1 54,8 11 nettoyage 33
2.10 08.04 10h35 7,8 a 3,6 2,4 - 1,3 8,9 12 442
2.11 09.04 11h30 4,7 2,0 - - 0,8 5,7 c 11,26 a
moyenne / / 7,4 2,3 2,7 0,4 0,6 10,3
écart-type / / 8,7 2,9 2,1 0,1 0,7 11,8
a: mesuré à LLN
b: estimation, par soustraction de la quantité d’acide ajouté avant la mesure de la teneur en cendres
c : mesure expérimentale (les autres valeurs de DCO sont estimées via la droite de régression, voir Figure 6)
d : sur base des registres de la savonnerie, la quantité de savon produite sur une journée
- 78 -
60
S S1
T
nettoyage nettoyage
40
Compostion [g/L]
20
0
0 250 500 750 1000
Volume écoulé [L]
Figure 10 : Teneur en ST, MES et DCO des eaux usées écoulées du 23 au 29/03/2010 (S1) et du 04 au 09/04/2010 (S2) en fonction du volume
écoulé cumulé
15
S2
nettoyage
10 nettoyage
0
0 250 500 750 1000
Volume écoulé [L]
Figure 11: Teneur en cendres totales, cendres des MES et Na+ des eaux usées écoulées du 23 au 29/03/2010 (S1) et du 04 au 09/04/2010 (S2) en
fonction du volumé écoulé cumulé
- 79 -
nettoyage
nettoyage
Figure 12: Charge cumulée en ST, MES et DCO des eaux de nettoyage écoulées durant (S1) et (S2) en fonction du temps
4,0 4,0
ce
n… nettoyage
3,0 3,0
cumulée [kg]
1,0 1,0
2Charge
0,0 0,0
/4
3
/3
/3
/3
/3
4/
5/
6/
7/
8/
9/
temps [j] temps [j]
3/
10
25
27
29
31
Figure 13: Charge cumulée en cendres totales et Na+ des eaux de nettoyage écoulées durant (S1) et (S2) en fonction du temps
- 80 -
Lors de la période S1 et S2, on observe un pic majoritaire de concentration lors du
nettoyage pour les ST, MES et DCO. (Figure 8 et 9). Le Tableau 21 permet de
montrer la contribution du nettoyage à la charge polluante émise durant la
période de mesure.
Tableau 21: Contribution du nettoyage à la charge polluante émise durant la période de
mesure
Contribution du nettoyage à la
charge polluante émise
S1 S2 unités
DCO 0,32 0,64 kgDCO nettoyage/kgDCO totale
ST 0,30 0,66 kgST nettoyage/kgST totale
MES 0,34 0,42 kgMES nettoyage/kgMEStotale
Cendres 0,10 0,65 kgcendres nettoyage/kgcendres totales
Na+ 0,25 0,54 kgNa+ nettoyage/kgNa+ totale
Les quantités spécifiques de charge polluante émises varient entre les deux
périodes de mesure.
Discussion
La contribution du nettoyage à l’émission des charges polluantes est grande
(minimum 30% pour la plupart des caractéristiques). Cette affirmation est à
nuancer puisque les quantités de savon produites durant cette période
(130 kgsavon/jour) ne sont pas représentatives des quantités produites durant un
régime normal (environ 500 kgsavon/ jour).
- 81 -
2.7 Synthèse des caractéristiques retenues
Le Tableau 23 synthétise les valeurs retenues pour la suite de l’étude. Ces valeurs
se basent sur les valeurs moyennes déterminées expérimentalement ci-dessus. Le
cas échéant, des hypothèses ont été retenues sur base de valeurs de la littérature.
La dernière colonne permet de comparer la fraction de matière sèche non huileuse
(MSNH).
Tableau 23 : Caractéristiques moyennes des matières considérées dans les différentes
étapes de la savonnerie. Les valeurs extrêmes sont en caractère gras. Les valeurs issues de
la littérature sont sur fond gris. Les écart-types représentent la variabilité par batch.
Teau Tcendres TSV Tcendres TSVNH
Thuile TSVNH
Matière [g/100gMF] [g/100gMS] [g/100gMSNH]
Am* 9 ± 1,7 1,6 ± 0,4 51,6 46,8 3,31 96,7
AmC 10,2 ± 0,6 1,29 ± 0,06 / 98,71 ± 0,06 / /
Bois 45 ± 2 0,7 / 96 / /
AmS* 5,8 ± 0,6 2,1 51,6 46,3 4,3 95,7
AmCS 5,7 1,29 ± 0,06 / 98,71 ± 0,06 / /
TPS 5,9 ± 2 3,2 ± 0,2 8,5 88,3 3,5 96,5
TPH 4,4 ± 0,3 3,9 ± 0,7 44 ± 4 52 ±4 7,0 93,0
Boues 60 ± 7 8 ±2 37 ± 16 55 ± 16 12,7 87,3
/ : pas applicable
Discussion
La composition de la MSNH varie entre les différentes matières. Or nous avions
fait l’hypothèse que la composition des SVNH boues était similaire à celle des
tourteaux secs. Cette hypothèse n’est pas contredite par cette observation. En
effet, l’augmentation de la teneur en cendres au cours du procédé ne signifie pas
que la composition des SVNH ait été radicalement changée, quoi qu’elle ait pu être
modifiée.
La teneur en cendres des tourteaux huileux (7g/100 gMSNH) devrait être la même
que celle des tourteaux secs (3,5 g/100 gMSNH), puisque les deux tourteaux sont
issus du pressage. Les tourteaux secs sont évacués à la fin de la vis, alors que les
tourteaux huileux sont constitués des particules broyées qui accompagnent l’huile
sortant par le début de la vis.
- 82 -
3 Bilan massique
Le but de cette section est le calcul des quantités spécifiques des matières
entrantes et sortantes des étapes du procédé., exprimée en kg/100 kgMF_Am.
Les quantités de matière ont été obtenues de manières différentes. Certaines sont
issues de mesures ponctuelles, d’autres du registre répertoriant les quantités
mensuelles, d’autres encore d’un rapport stœchiométrique. Lorsque plusieurs
valeurs d’origines différentes coexistent, elles sont comparées et discutées.
3.1 Huilerie
L’inventaire détaillé des flux de matière et d’énergie de l’unité huilerie est donné
sous forme de flow-sheet, à la Figure 14.
Figure 14: Flow-sheet détaillé du procédé de l’unité huilerie. Les flèches continues
représentent les flux de matière, les flèches en pointillé les flux d’énergie. La grosseur des
flèches continues est proportionnelle à la quantité de matière.
- 83 -
Tableau 24 : Procédure d’estimation des quantités spécifiques à partir des données du registre comptable pour l’unité huilerie
Etape du Matière Quantité mesurée Unité Fréquence Procédure d’estimation de la Quantité Unité
procédé quantité spécifique spécifique
Séchage
IN Am masse d’un lot kg lot 100
Bois nombre de stères stère lot [kgMF_Bois/100kgMF_Am] 21 kgMF_Bois/
d’un lot = [stère/an]*[kgMF_bois/stère] 100 kgMF_Am
/[kgMF_Am/an]*100
= 468*480/373000*100
La masse volumique a été calculée par la
pesée d’une stère de bois.
IN AmS 89 ± 2 kgMF_AmS/
100 kgMF_Am
OUT TPS masse d’un lot kg lot Le passage en kg s’effectue par 45 ± 5 kgMF_TPS/
[kgMF_TPS/100kgMF_Am] = 100 kgMF_Am
[kgMF_TPS/mois]/[kgMF_Am/mois]*100
TPH non-mesurée / / / ?
HPB nombre de bidons bidon batch Le passage du nombre de bidons en litres 36 ± 2 kgMF_HPB/
s’effectue par l’approximation du volume 100 kgMF_Am
d’un bidon, et le passage en kg s’effectue par
la densité, que nous avons mesurée (au
point 2.4) avec l’hypothèse que la densité de
l’huile brute que nous avons mesurée est
constante dans le temps.
[kgMF_HPB/100kgMF_Am] =
[# Bidon/batch]*[batch/mois]*[L/bidon]*
[kgMF_HPB/L]/[kgMF_Am/mois]*100
- 84 -
Clarifica-
tion
IN Eau pas mesurée : bidon batch 4,6 ± 0,3 kgeau/
proportion selon 100 kgMF_Am
recette
Boues / / / / ?
cendres / / / / ?
Gaz / / / / ?
/ : pas applicable
?: donnée non connue.
- 85 -
3.1.1 Séchage
Données : obtention, calcul, comparaison et discussion
Les mesures de quantité de matière ont été effectuées sur 4 batches consécutifs ;
les résultats sont présentés dans le Tableau 25.
Tableau 25 : Calcul des quantités spécifiques de l’étape de séchage
Quantité par batch Quantité moyenne Quantité
[kg/batch] par batch spécifique écart type
Matière 1.0 1.1 1.2 1.3 [kg/batch] [kg/100kgMF_Am]
IN Am 1000 999 1014 1000 1003 100 -
OUT AmS 962 941 957 948 952 95 1
Bilan massique
Le bilan massique des matières et constituants entrants et sortants a été calculé en
utilisant les quantités spécifiques calculées ci-dessus, ainsi que les données issues
de la partie caractérisation (
Tableau 27).
- 86 -
Tableau 27 : Bilan massique des matières et des constituants de ces matières, exprimés en
quantités spécifiques. Les valeurs de la colonne grisée représentent la quantité spécifique
de matière. Les valeurs des lignes représentent la quantité spécifique de constituant (eau ou
MS) de la matière. Les valeurs de la ligne « total » correspondent à la quantité spécifique
totale de constituant. Les valeurs de la ligne OUT –IN représentent le bilan massique de
chaque constituant ou de la matière (en gris)
Quantité Quantité
Matière Eau MS spécifique spécifique
[kg/100kgMF_ [kg/100kg
Am] [kg/100kg MF_Am] MF_savon]
IN
Am* 7,7 79,3 87 175
AmC 1,3 11,7 13 26
TOTAL 9 91 100 201
OUT
AmS* 4,8 77,8 83 166
AmCS 0,7 11,6 12 25
Eauvapeur 3,5 0,0 4 7
TOTAL 9 89 98 198
OUT- IN 0,0 -2 -2
(OUT- IN)
IN [%] 0,0 -0,02 -0,02
Am* = (1-TAmC)*Am
AmC= TAmC*Am
AmS* = (1-TAmC)*AmS
AmCS= TAmC*AmS
eauX =Teau_X*X
MS = X-eauX
Il y a une fuite de 2% dans le bilan de matière totale, qui n’est pas significative
(même ordre de grandeur que l’incertitude sur la quantité d’Am).
Le bilan d’eau n’a pas été vérifié, puisque la quantité de vapeur d’eau n’a pas été
mesurée, mais calculée. Cette quantité moyenne par batch est comparable avec
celles calculées précédemment dans la partie caractérisation (2,1-5,6
kgeau/100kgMF_Am). Les contaminants présents dans les amandes contribuent à
13% de la masse entrante, mais à 16% de l’eau évaporée.
- 87 -
Tableau 28 : Calcul de la quantité spécifique de bois de chauffe
Quantité Quantité
par batch spécifique
matière [kg/batch] [kg/100kgMF_Am]
IN Bois 85,5 6,2
Am 1380 100
Cette quantité spécifique est comparée avec les quantités spécifiques déduites du
registre (Tableau 29).
Tableau 29: Comparaison entre les quantités spécifiques de bois calculées à partir des
données issues des expériences et celles issues de la consommation annuelle.
Quantité
spécifique
Origine des Notre étude Déduite du Unités
données registre
Matière
Bois 6,2 21,1 [kg/100kgMF_Am]
Les quantités d’O2, de CO2, d’eau et de cendres ont été calculées sur base de la
stœchiométrie de combustion et de la composition du bois. Les résultats sont
présentés dans le Tableau 30.
- 88 -
Tableau 30: Calcul des matières entrantes et sortantes du foyer du séchoir
Rapport Quantité
Formule stœchiométrique spécifique
[kg/kgSV_bois] [kg/100kgBois]
IN 8*H+2,67*C-
O2 O 1,441 73,5
OUT
Cendres Tcendres*MS 0,007 0,8
CO2 3,67*C 1,859 94,8
Eauvapeur 9*H2+ 0,576+ 74,4
Teau*MF 0,45
3.1.3 Pressage
Données et bilan massique des matières
Les mesures de quantité de matière ont été effectuées sur 4 batches consécutifs,
les résultats sont présentés dans le Tableau 32.
- 89 -
Tableau 32 : Bilan massique des matières et calcul des quantités spécifiques de l’étape de
pressage
Quantité
Quantité par batch moyenne Quantité écart
[kg/batch] par batch spécifique type
Batch Batch Batch Batch
Matière 1.0 1.1 1.2 1.3 [kg/batch] [kg/100kg MF_AmS]
IN
AmS 962 941 957 948 952 100 1
TOTAL 962 941 957 948 952 100
OUT
TPS 432 422 484 427 441 46,4 3
TPH 87 66 75 65 73 7,8 1
HPB 471 454 355 375 414 43,6 6
TOTAL 990 941 914 867 928 97,7
OUT-IN 28 1 -44 -80 -24 -2,3 5
L’incertitude sur la quantité spécifique d’huile est plus élevée comparée à celles
des autres matières.
Il y a une fuite de 2,3 kg par 100kg d’amandes séchées entrantes. Mais elle n’est
pas significative car l’incertitude de cette fuite est du même ordre de grandeur
(5kg/100Kg MF_AmS).
Les quantités spécifiques calculées ci dessus sont comparées avec celles déduites
du registre (Tableau 33).
Tableau 33 : Comparaison entre les quantités spécifiques de l’opération de pressage issue
de notre étude et celles déduites du registre.
Quantité spécifique
Origine des données Notre étude Déduite du registre Unités
Matière
TPS 44 ±3 45 ± 5 [kgMF_TPS
/100kgMF_Am]
TPH 7±1 ? [kgMF_TPH
/100kgMF_Am]
HPB 41 ± 6 36 ± 2 [kgMF_HPB
/100kgMF_Am]
Les quantités de tourteaux secs inscrites dans le registre ont été pesées. Ce n’est
pas le cas des quantités d’huile brute qui ont été calculées à partir du registre : les
- 90 -
données primaires sont exprimées en nombre de bidons, et des estimations ont
été faites quant à la densité et aux volumes de ces bidons pour les convertir en une
unité de masse. Pour cette raison, nous utiliserons donc les quantités spécifiques
issues de nos mesures dans le bilan massique des constituants.
La fuite d’eau est importante, mais connaissant les erreurs relatives des taux
d’humidité (Tableau 23), elle est non significative. Idem pour les autres variations.
14% de l’huile est perdue via les tourteaux secs et huileux.
3.1.4 Clarification
Données et bilan massique des matières
Les mesures de quantité de matières ont été effectuées sur 1 batch, les résultats
sont présentés dans le Tableau 35.
- 91 -
Tableau 35: Bilan massique des matières et calcul des quantités spécifiques de l’étape de
clarification
Quantité par batch Quantité écart
[kg/batch] spécifique type
Matière 1.0 [kg/100kgHPB]
IN
HPB 468 100 /
eau 63 13 /
TOTAL 531 113 /
OUT
HPP 435 93 /
Boues 98 21 /
TOTAL 533 114 /
OUT-IN 2 1 /
Les quantités spécifiques calculées ci dessus sont comparées avec celles déduites
du registre (Tableau 36).
Tableau 36 : Comparaison entre les quantités spécifiques de l’opération de clarification
issue de notre étude et celles déduites du registre.
Quantité spécifique
Origine des données Notre Déduite du Unités
étude registre
Matière
HPB 41 ± 6 36 ± 2 [kgMF_HPB/100kgMF_Am]
Eau 6 4,6 ± 0,3 [kgMF_eau/100kgMF_Am]
HPP 38 32 ± 2 [kgMF_HPP/100kgMF_Am]
Boues 9 ? [kgMF_boues/100kgMF_Am]
Rendement HPP/HPB 0,93 0,89 [kgMF_HPP/kgMF_HPB]
Bilan massique
Les quantités spécifiques calculées dans le Tableau précédent, ainsi que les
données issues de la partie caractérisation nous permettent de dresser un bilan
des matières entrantes et sortantes, visible dans le Tableau 37.
- 92 -
Tableau 37 : Bilan massique des constituants et estimation des quantités spécifiques de
l’étape de clarification
Quantité Quantité
Matière Eau Huile SVNH Cendres spécifique spécifique
[kg/
100kg [kg/100kg
[kg/100kg MF_Am] MF_Am] MF_savon]
IN
HPB 0,04 39,6 1,9 0,26 41 83
Eau 5,55 - - - 6 11
TOTAL 5,5 40 2 0,3 47 94
OUT
HPP 0,0 38,3 0,00 0,00 38 77
Boues 5,1 1,3 1,9 0,3 9 17
TOTAL 5,1 40 2 0,3 47 95
OUT- IN -0,5 0 0 0 0
(OUT- IN)
IN
[%] -0,08 0,00 0,00 0,00 0
Les quantités d’O2, de CO2, d’eau et de cendres ont été calculées sur base de la
stœchiométrie de la réaction de combustion et de la composition atomique des
tourteaux huileux. Pour estimer cette dernière, nous avons approximé la
composition des SVNH par la composition atomique de tourteaux secs [Razuan et
al., 2010] et utilisé la composition atomique de l’huile palmiste [Lin et al., 2008].
Les résultats sont présentés dans le Tableau 38.
- 93 -
Tableau 38 : Calcul des matières entrantes et sortantes du foyer du clarificateur
Matière Formule du calcul Rapport Quantité
stœchiométrique stœchiométrique spécifique
[kg/kg SV_TPH] [kg/100kg
MF_TPH]
IN O2 (8*H+2,67*C- O)*TSVNH + 1,47*0,54+ 189
(8*H+2,67*C- O)* Thuile 2,76*0,46
OUT Cendres Tcendre 0,041 4
CO2 (3,67*C) *TSVNH + 1,93*0,54+ 208
(3,67*C) * Thuile 2,67* 0,46
Eauvapeur (9*H) *TSVNH + 0,51*0,54+ 75
(9*H) * Thuile + 1,07*0,46 +
Teau 0,048
Quantités spécifiques
Les quantités spécifiques calculées dans le Tableau précédent, ainsi que les
données issues de la partie caractérisation nous permettent de dresser un Tableau
des quantités spécifiques des matières entrantes et sortantes, visible dans le
Tableau 39.
Tableau 39 : Calcul des quantités spécifiques du foyer de clarification
Quantité Quantité
Matière Eau Huile SVNH Cendres spécifique spécifique
[kg/
100kg [kg/100kg
[kg/100kg MF_Am] MF_Am] MF_savon]
IN
TPH 0,1 1 1 0,1 2 5
O2 - - - - 5 8
OUT
Cendres - - - 0,1 0,1 0,2
CO2 - - - - 5,0 9
Eauvapeur 2 - - - 2 3
3.2 Savonnerie
L’inventaire détaillé des flux de matière et d’énergie de l’unité savonnerie est
donné sous forme de flow-sheet, à la Figure 15.
- 94 -
Figure 15 : Flow-sheet détaillé des procédés se déroulant au sein de l’unité savonnerie. Les
flèches continues représentent les flux de matière, les flèches en pointillé les flux d’énergie.
La grosseur des flèches continues est proportionnelle à la quantité de matière.
- 95 -
Tableau 41: Bilan massique de l’étape de saponification
Quantité Quantité
Matière Eau MS spécifique spécifique
[kg/ [kg/100kg
[kg/100kg MF_Am] 100kg MF_Am] MF_savon]
IN
HPP - 37,8 37,8 77,1
NaOH 25,9% 18,7 6,5 25,2 51,5
Colorants - 0,03 0,03 0,05
Parfum - 0,11 0,11 0,22
Mastic 0,1 0,27 0,38 0,78
OUT
Poudre 0,5 1,3 1,8 3,7
Copeaux 0,6 1,3 1,9 3,9
Savon Bloc 17,6 42,3 59,9 122,2
- 96 -
Tableau 44: Bilan massique de l’étape de stockage
Quantité Quantité
Matière Eau MS spécifique spécifique
[kg/
100kg [kg/100kg
[kg/100kg MF_Am] MF_Am] MF_savon]
IN
Savon 17,3 41,6 59,0 120,4
OUT
Savon sec 7,3 41,6 49,0 100,0
Eauvapeur 10,0 - 10,0 20,4
- 97 -
3.3 Transport
La quantité de mazout n’a pas été mesurée pour un transport en particulier, mais
sa quantité estimée sur base de la quantité totale consommée sur l’année (registre
de la savonnerie). (Tableau 47)
Tableau 47 : Calcul de la quantité spécifique de carburant consommé
Quantité par an Quantité spécifique
Matière [kg/an] [kg/100kgMF_Am]
IN Mazout 11224 3,1
Am 1380 100
Les quantités d’O2, de CO2, d’eau et de cendres ont été calculées sur base de la
stœchiométrie de combustion. Les résultats sont présentés dans le
Tableau 48.
- 98 -
6,00
MF_savon ]
fuite
O2
eaux usées
bois copeaux
2,00 +poudres
Savon
amandes Boues
TPH
TPS
0,00
IN OUT
Le bilan massique basé sur nos estimations met en évidence une « fuite » de
matière de 2%. Le flow-sheet global permet de suivre l’évolution des quantités
spécifiques exprimées en kg/100 kgMF_Am (Figure 17).
- 99 -
Figure 17 : Flow-sheet global de la savonnerie, avec les flux de matière exprimé en kg/100 kgMF_Am et les flux d’énergie en MJ/100 kgMF_Am
- 100 -
4 Bilan énergétique
4.1 Résultats
La consommation énergétique spécifique des étapes du procédé utilisant l’énergie
électrique a été estimée par le calcul de la puissance moyenne effective et le débit
de matière entrante (Tableau 49). Cette estimation suppose que la puissance
moyenne effective est constante au cours du temps, et que le débit estimé est
représentatif du débit réel.
Le compresseur fonctionnant par cycle de compression-détente, nous avons
mesuré la consommation après un nombre entier de cycle.
Tableau 49 : Estimation de la consommation spécifique des étapes du procédé utilisant
l'énergie électrique
Etape du Consommation Intervalle Puissance Débit de Unités Consommation
procédé énergétique de temps moyenne matière spécifique
- 101 -
Tableau 50 : Estimation de la consommation spécifique des étapes du procédé utilisant
l'énergie calorifique
Etape du Quantité Com- PCI Consommation Consommation CES
procédé spécifique de bustible [MJ/kg spécifique énergétique théorique
combustible MF_combustible] [MJ/kg MF_Am ] spécifique
[kg_MF/100kg (CES)
MF_Am]
a: CES d’un procédé classique de séchage par entraînement d’air [Meurens, 2009]. Ce procédé
consiste en l’apport de chaleur via un gaz vecteur dont la pression partielle de l’eau est inférieure à
celle du produit à sécher, ce qui permet le transfert de l’eau par le gaz vecteur et le séchage du
produit.
b : énergie nécessaire pour faire passer le mélange (huile brute + eau) de 20 à 100°C.
- 102 -
Le type d’énergie qui est consommée majoritairement (67%) à la savonnerie est
calorifique. La moitié de l’énergie consommée sert au séchage des noix, un tiers
sert au transport.
4.2 Discussion
La CES de l’étape de séchage est d’un ordre de grandeur supérieur à la CES d’un
procédé classique de séchage par entraînement d’air ; cette étape est donc
inefficiente. La consommation de bois que nous avions mesurée était environ 3
fois inférieure à la consommation annuelle de bois. Même dans ce cas, le séchage
reste inefficient.
5 Bilan environnemental
- 103 -
5.1.2 Délimitation des frontières du système
La frontière temporelle choisie est l’année ; c’est l’unité la plus couramment
choisie dans les LCA de produits, car les données disponibles (financières et
d’inventaire) sont typiquement reportées sur une base annuelle [Brunner et
Rechberger, 2005]. Le choix de cette frontière est justifié par sa pertinence, bien
que la temporalité des données utilisées dans le bilan de masse est hétérogène
(hypothèses, expériences ponctuelles, données mensuelles ou annuelles). Cette
hétérogénéité est une lacune de beaucoup de LCA [Yi and Bakshi, 2007].
La frontière spatiale choisie est représentée dans la Figure 19. Elle délimite
l’extension de chaque sous-système en amont et en aval du sous-système
savonnerie, chaque sous-système étant une étape du cycle de vie. L’amont
comprend la production des intrants et l’aval comprend l’utilisation et la fin de vie
du produit. La délimitation du sous-système savonnerie a été effectuée par le flow-
sheet (Figure 17). La délimitation des autres sous-systèmes est décrite plus bas.
Pour déterminer cette frontière, c'est-à-dire pour décider si le devenir d’un déchet
ou la production d’un produit doit être prise en compte, des hypothèses
simplificatrices sont en général posées, à condition d’être explicitées (selon la
norme ISO14001). Les hypothèses que nous avons posées l’ont été dans d’autres
LCA [Ecobilan PricewaterhouseCoopers, 2004; Gonzalez-Garcia et al., 2010], et
sont les suivantes :
(1) Les procédés ayant de multiple outputs (par ex., NaOH et Cl2 sont des co-
produits) font l’objet d’une allocation en fonction de la masse de l’output ;
(2) Les intrants dont les informations sont manquantes et dont la masse est non
significative par rapport à la masse totale des intrants ont été exclus du système
(les colorants et parfums) ;
(3) L’étape de construction des infrastructures (savonnerie, usines produisant les
intrants) est exclue du système ; cette exclusion est justifiée par le fait que les
impacts environnementaux liés à la construction et à la déconstruction sont
considérés comme amortis pendant leur utilisation.
- 104 -
Figure 19: Frontières spatiales du système. SS = sous-système
- 105 -
Faute de données locales, la production du bois de chauffe a été assimilée à la
production de bois d’épicéa pour laquelle un inventaire du berceau à la porte est
disponible [EPLCA project team, 2005]. Celui-ci couvre la plantation et la
croissance des arbres, la manutention, l’installation de chemins forestiers,
l'application de chaux, l’éclaircissage, la récolte, le stockage du bois humide récolté
et le transport. La croissance prend en compte l’incorporation de l’énergie solaire
et du CO2 atmosphérique. La fertilisation ne fait pas partie du système ; elle a été
supposée comme non nécessaire par les auteurs de l’inventaire. Les opérations
d’abattage et débitage sont effectuées à la tronçonneuse. L’inventaire a été utilisé
afin de donner un ordre de grandeur, puisque le type de bois utilisé à la
savonnerie, ainsi que la manière dont il est récolté n’est pas connu. Nous posons
l’hypothèse que les impacts environnementaux liés à cet inventaire sont
supérieurs aux impacts environnementaux liés à la gestion du système forestier
kivutien.
Comme les auteurs, nous avons effectué une allocation par masse entre les deux
co-produits de l’huilerie de palme : huile de palme (80kg/100kgMF_coproduits) et
amandes (20 kg/100kgMF_coproduits). En effet, l’ensemble des impacts liés au
système comprenant la culture et l’extraction de l’huile de palme doit être réparti
entre les produits sortant du système.
- 106 -
matières premières (NaCl), la production d’électricité primaire, jusqu'à
l’électrolyse. Nous n’avons pas tenu compte du transport de la soude de la station
d’électrolyse jusqu’au Congo, ne connaissant pas l’origine exacte de production
lors des calculs.
La production des parfums et colorants n’a pas été inclue dans notre système à
cause d’un manque de données. Nous avons supposé les quantités négligeables
(1,4*10-3 et 6,8*10-5 kg/kg MF_intrants).
SS3 : Utilisation
L’utilisation consiste au lavage du linge et du corps, au sein de familles
kivutiennes. Nous considérons que :
(1) les familles habitent essentiellement en milieu rural ;
- 107 -
(2) l’eau utilisée n’est pas chauffée ;
(1) l'eau est déversée sur les sols, ou directement dans les cours d’eau ;
La fin de vie des sacs plastiques démarre après qu’ils ont été réutilisés et usés.
Nous considérons que :
5
Définit à l’annexe I du règlement (CE) N°1221/2009 du parlement européen et du
conseil du 25 novembre 2009
- 108 -
Tableau 51 : Catégories d'impacts liées au sous système « production des intrants »
PRODUCTION des INTRANTS Catégories d’impacts liées
Mazout 2
Amandes 1, 3, 8, 10
Bois 1, 3, 10
NaOH 3, 4, 5, 7, 8, 9
Sac NaOH 2, 3, 5, 9
Parfum /
Colorant /
Emballage 2, 3, 5, 9
Tableau 52 : Catégories d'impacts liées au sous système savonnerie, utilisation et fin de vie
Consommation Emission Déchet Nuisance Risques
non
valorisé
Energie Matière Air Eau Sol
1ère
TRANSPORT 2 3, 5, accidents
Q 9
PRODUCTION
Séchage 1 O2 3, 5 cendres 11 blessures
Q fumées brûlures
Pressage El 3, 5 11 blessures
fumées
bruit
Clarification 1 eau, O2 3, 5 6, 8 Huile boues 11 brûlures
Q 10 cendres fumées
NaOH eau sac NaOH 11 brûlures
vapeurs
Saponification El brûlures
Découpe/E El
Emballage
Nettoyage eau 8 Na+
10
UTILISATION / eau / / / /
FIN DE VIE 8 Na+ emballage
10
Catégories 1,2 / 3, 5, 6, 8 10 / 11 /
d’impacts 9
liées (∑)
Q : combustible
El : électrique
Ces deux critères sont qualitatifs et subjectifs, ils ne font pas partie de la méthode
du LCA, mais ils permettent de justifier sommairement le choix de certaines
catégories et le rejet d’autres.
- 109 -
Les catégories pertinentes et faisables ont été sélectionnées. Les catégories
pertinentes mais non faisables ne sont pas utilisées mais les impacts relatifs à ces
catégories sont estimés dans la mesure du possible en quantifiant les émissions du
système. (Tableau 53)
Tableau 53 : Sélection des catégories d’impacts environnementaux utilisées dans notre
étude. Les catégories choisies sont en caractère gras. Les catégories pertinentes mais non
faisables sont estimées par des aspects environnementaux liés.
Catégorie d’impact Numéro Pertinence Faisa- Aspects
bilité environne-
mentaux
liés
SS SS SS3 SS total
1 2 4
Ressources biotiques 1 X X OUI NON non évalué
Ressources 2 X X X OUI OUI
abiotiques
Réchauffement 3 X X OUI OUI
climatique
Appauvrissement de 4 X NON OUI
l’ozone
stratosphérique
Acidification 5 X X OUI OUI
atmosphérique
Eutrophisation 6 X X X OUI NON non évalué
(aquatique et
terrestre)
Toxicité humaine 7 X NON NON
Ecotoxicité 8 X X X OUI NON émission
de
DCO et
MES
Les catégories choisies (2, 3, 5, 9, 12) estiment l’impact en début de chaîne causale,
ce qui simplifie les modèles qui les sous-tendent et diminue le nombre
- 110 -
d’hypothèses. Les ressources abiotiques consommées (2) (excepté l’eau) sont
essentiellement des combustibles, et les quantités de matière seront converties en
énergie par leur PCI. Cette catégorie ne contient donc pas les impacts dus à
l’épuisement de réserves autres que les combustibles fossiles (tels que les
minerais). La production de déchets (12) comprend les déchets non valorisés (mis
en décharge, ou rejetés sans traitement dans l’environnement, tels que les boues
de clarification).
L’estimation de l’impact de la consommation des ressources biotiques (1)
(notamment la consommation de bois) aurait nécessité une connaissance plus
grande des conditions d’exploitation des ressources forestières de la région.
Néanmoins, la consommation des combustibles biotiques sera intégrée de manière
spécifique dans la catégorie des ressources abiotiques en transformant leur
quantité de matière en énergie par leur PCI.
L’impact d’eutrophisation (6) n’est pertinent que pour le rejet des boues de
clarification. En effet, les quantités de phosphore et d’azote dans les rejets d’eau
usées sont supposées inexistantes, et la DCO n’est pas considérée comme cause
d’eutrophisation, bien que certains indicateurs l’englobent dans cette catégorie
d’impact [Pennington et al., 2004].
L’impact des nuisances (11) aurait été difficile à calculer, que ce soit en volume
d’air pollué ou de l’exposition à la pollution sonore. Une énumération qualificative
sera donc effectuée.
Les indicateurs utilisés pour les catégories d’impacts sélectionnées sont présentés
dans le Tableau 54.
- 111 -
Tableau 54: Indicateurs utilisés et leurs facteurs de caractérisation
Catégorie Indicateur Unité Substance Facteur de Source
d’impact caractéri-
sation
Ressources Consommation MJ Mazout PCIsubstance /
abiotiques de ressources Bois
fossiles TPH
Consommation kgeau eau / /
d’eau
Réchauffement Potentiel de kgeq.CO CO2 1 IPCC ,2001
climatique réchauffement 2 CH4 23
global NxO 296
5.2 Inventaire
L’inventaire du cycle de vie est présenté du Tableau 55 au Tableau 58. Les
substances sélectionnées dans cet inventaire sont les facteurs majoritaires
d’impacts pour les catégories d’impacts sélectionnées.
- 112 -
Tableau 55 : Inventaire du SS1 (l'étape de production des intrants), exprimé par quantité spécifique d’intrant.
Intrants
Type d'impact Cause : substance/ Unité Mazout Am Bois NaOH Sac Emballage
énergie
Source bibliographique [1] [2] [3] [4] [5] [6] [6]
Energie non renouvelable charbon brown MJ/kg intrant 4,8E-02 / 2,6E-04 1,6E-04 / /
charbon hard MJ/kg intrant 1,3E-01 / 3,0E-04 3,7E+00 / /
pétrole MJ/kg intrant 5,0E+00 / 9,2E-02 2,1E+00 / /
gaz naturel MJ/kg intrant 2,7E+00 / 6,0E-03 8,1E+00 / /
uranium MJ/kg intrant 2,5E-01 / 4,5E-04 5,5E+00 / /
TOTAL MJ/kg intrant 8,1E+00 9,0E-01 9,9E-02 1,9E+01 7,4E+01 7,3E+01
Réchauffement climatique CO2 kg/ kg intrant 3,0E-01 / 6,8E-03 1,1E+00 2,4E+00 2,6E+00
CH4 kg/ kg intrant 3,4E-03 / 8,3E-06 1,2E-02 8,0E-03 8,6E-03
N2O kg/ kg intrant 7,0E-06 / 1,1E-08 8,7E-13 6,5E-06 1,7E-05
CO2e kg/ kg intrant 3,8E-01 6,5E-02 7,0E-03 1,4E+00 2,6E+00 2,8E+00
- 113 -
Type d'impact Cause : substance/ Unité Mazout Am Bois NaOH Sac Emballage
énergie
Production d'oxydants VOCnM kg/ kg intrant 2,6E-04 ? 6,2E-05 6,4E-04 1,4E-03 5,8E-03
- 114 -
Type d'impact Cause : substance/ Unité Mazout Am Bois NaOH Sac Emballage
énergie
Consommation d’eau eau surface kg/kg MF_savon 5,3E-02 ? 6,7E-04 / / /
eau rivière kg/kg MF_savon -3,5E-02 ? -5,8E-04 / / /
eau mer kg/kg MF_savon 3,3E-03 ? 0,0E+00 / / /
eau sous sol kg/kg MF_savon 2,0E-03 ? 3,1E-01 / / /
TOTAL kg/kg MF_savon 2,3E-02 ? 3,1E-01 1,3E+00 3,3E-02 2,2E-02
Réchauffement climatique CO2 kg/kg MF_savon 1,9E-02 / 2,9E-03 1,5E-01 6,4E-03 4,1E-03
CH4 kg/kg MF_savon 2,1E-04 / 3,5E-06 1,5E-03 2,1E-05 1,4E-05
N2O kg/kg MF_savon 4,3E-07 / 4,4E-09 1,2E-13 1,7E-08 2,7E-08
CO2e kg/kg MF_savon 2,4E-02 1,3E-01 3,0E-03 1,9E-01 6,9E-03 4,5E-03
Production d'oxydants VOCnM kg/kg MF_savon 1,6E-05 ? 2,6E-05 8,5E-05 3,6E-06 9,2E-06
- 115 -
Tableau 57 : Inventaire du SS2 (Fabrication du savon)
TRANSPORT HUILERIE SAVONNERIE
Cause : Transport Séchage+ Pressage Clarifica- Prépa NaoH Saponifica- Découpe/ Emball- Nettoyage
substance/ foyer tion+ tion estampe age
Type d'impact énergie Unité foyer
Energie non mazout MJ/kg MF_Savon 2,65E+00
renouvelable
d'oxydants
C2H2 eq gC2H2eq./kg MF_Savon 6,48E+00 1,29E+00
b c
d : estimation basée sur la combustion du bois, et les teneur en azote et en soufre des tourteaux huileux [Mahlia et al., 2001 ; Bruneau, 1979]
- 116 -
Tableau 58 : Inventaire du SS3 et SS4 (Utilisation et fin de vie)
Sous système
Type d'impact Cause : Unité Utilisation Fin de vie
substance/
énergie
Energie non /
renouvelable
Energie renouvelable /
Consommation eau L/kg 1,00E+02
Réchauffement
climatique /
Acidification
atmosphérique /
Production d'oxydants /
Ecotoxicité DCO kg/kg MF_Savon 2,24E+00
MES kg/kg MF_Savon 7,60E-03a
Na+ kg/kg MF_Savon 7,67E-02
a : estimation sur base de la MES d’eau grises [Eriksson et al., 2002]
- 117 -
5.3 Évaluation des impacts environnementaux du savon
indicateur = å f s ´ Qs
s
Où :
Symbole Signification
fs Facteur de caractérisation de la substance « s »
Qs quantité spécifique d’une substance « s » émise
10,0
5,0
0,0
Am
M 1
Tra SS2
ILIS SS3
DE 4
OH
ba c
ut
Em mpe
is
ge
co nifi H
sé rt
pr ge
rif e
ge
Ne age
em Sa
VIE
SS
SS
ép n
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Pr atio
ya
IO
Na
a
lla
ti
ch
ll
sta
ns
tto
AT
es
ba
up ca
ic
FIN
UT
e
S
- 118 -
La catégorie énergie renouvelable contient des types d’énergie dont le caractère
renouvelable n’est pas certain avec la même précision. Nous avons supposé la
consommation des ressources biotiques comme étant renouvelable, dans
l’hypothèse d’une bonne gestion des ressources forestières.
0,3
Quantité spécifique de gaz
0,2
0,1
0,0
Am
M 1
Tra SS2
ILIS SS3
DE 4
OH
em Sac
ut
Em pe
is
ge
Dé pon aoH
sé rt
pr ge
rif e
ge
Ne age
VIE
SS
SS
Pr tion
N
Bo
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i
ch
ll
up ificat
sta
Sa a N
ns
tto
AT
ica
ba
es
ba
ép
FIN
UT
e
co
Figure 21: Contribution au réchauffement climatique par étape du cycle de vie du savon
- 119 -
100
50
[L/kg MF_Savon]
25
0
Am
M 1
Tra SS2
ILIS SS3
DE 4
OH
em Sac
ut
Em pe
is
ge
Dé pon aoH
sé t
pr e
rif e
ge
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VIE
SS
SS
Pr tion
N
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lla
ch
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sta
Sa a N
ns
tto
AT
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ba
ba
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ép
FIN
i
UT
e
co
Figure 22: Consommation d'eau (totale, origine non spécifiée) par étape du cycle de vie du
savon
0,05
Quantité spécifique d'acide émis
0,04
[g eq.H+/kg MF_Savon]
0,03
0,02
0,01
0,00
Am
M 1
Tra SS2
ILIS SS3
DE 4
OH
em Sac
ut
Em pe
is
ge
Dé pon aoH
sé rt
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rif e
ge
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VIE
SS
SS
Pr tion
N
Bo
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Sa a N
ns
tto
AT
ica
ba
es
ba
ép
FIN
i
UT
e
co
Figure 23: Contribution à l'acidification atmosphérique par étape du cycle de vie du savon
- 120 -
Ce sont les étapes impliquant des processus de combustion qui contribuent le plus
à l'acidification atmosphérique. Le fait que la clarification contribue plus
largement à l’acidification atmosphérique que l’étape de transport ou la
combustion du bois dépend de la qualité du combustible brûlé. En effet, l’émission
d’oxydes d’azote (NOx) dépend essentiellement de la teneur en azote du
combustible, qui est beaucoup plus élevée dans les cas des tourteaux huileux que
dans le cas du bois ou du diesel.
7,0
6,0
Quantité spécifique de précurseur
d'oxydants photochimiques émis
5,0
[g eq,C2H2 /kg MF_Savon]
4,0
3,0
2,0
1,0
0,0
Am
M 1
Tra SS2
ILIS SS3
DE 4
OH
em Sac
ut
Em pe
is
ge
Dé pon aoH
sé t
pr e
rif e
ge
Ne age
VIE
SS
SS
Pr tion
N
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ll
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sta
Sa a N
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tto
AT
ica
ba
ba
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ép
FIN
i
UT
e
co
- 121 -
0,15
0,05
0,00
Am
M S1
ns 2
AT 3
DE S4
OH
Co m
Pa c
ut
ba e
is
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ge
co nif oH
sé rt
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Ne llage
Sa
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S
S
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po
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ya
IO
Na
a
lla
cla ssa
Dé Sapo a Na
ch
lo
sta
tto
up ica
ic
e
FIN
UT
e
Figure 25: Production de déchets non valorisés par étape du cycle de vie du savon
La majorité (96%) des déchets non valorisés est produite à l’étape de clarification.
Il s’agit des boues de clarification.
Figure 26: Contribution relative des sous-systèmes du cycle de vie aux impacts
environnementaux
- 122 -
La contribution relative des étapes du cycle de vie aux impacts environnementaux
classées par catégorie est présentée à la Figure 27.
Figure 27: Contribution relative des étapes du cycle de vie aux impacts environnementaux
- 123 -
de catégories d’impact pour lesquelles ces étapes ont une contribution
significative.
Tableau 59 : Classement qualitatif des étapes du cycle de vie contribuant le plus à l’impact
environnemental du savon. Les étapes sont classées en fonction du nombre de catégories
d’impact pour lesquelles ces étapes ont une contribution significative (>5%). Les
contributions relatives majoritaires sont en caractère gras.
Etape du cycle de vie Catégorie d’impact/ aspect Contribution
environnemental relative
- 124 -
5.3.3 Risques et nuisances liés aux conditions de travail
Certains ouvriers ont les jambes et les avant-bras découverts, d’autres sont
entièrement protégés par des salopettes. La plupart portent des sandales
ouvertes.
Le transport manuel des amandes du camion jusqu’au lieu de stockage peut
présenter des risques de blessures musculaires : les charges transportées par sac
vont de 50 à 100 kg.
La presse présente des risques de blessures par les courroies en mouvement qui
ne sont pas protégées lors du pressage. Il y a des nuisances sonores : le bruit de la
presse en fonctionnement est tel qu’il faut crier pour se faire comprendre. Il y a
aussi des nuisances respiratoires dues à la fumée et à la poussière. Ces nuisances
vont de la gêne respiratoire à la quinte de toux.
- 125 -
Figure 28 : Ouvrier préparant la solution de soude.
Discussion
Cette description, qualitative, montre que l’équipement et la formation des
ouvriers ne sont pas toujours adaptés à la tâche qui leur incombe. Bien que
n'ayant pas un impact « environnemental » direct, l’exposition des ouvriers aux
risques et aux nuisances peut avoir des impacts sociaux. Ce thème n'a cependant
pas été développé de manière plus approfondie dans le cadre du présent mémoire.
- 126 -
presque la totalité des consommations prises en compte. Des problèmes de
consommations anormalement élevées ont été mis en évidence à ces étapes (voir
Tableau 50). De plus, ces trois étapes contribuent chacune de manière significative
dans le cycle de vie aux catégories d’impact liées à l’émission de gaz de
combustion (réchauffement climatique, acidification atmosphérique et production
d’oxydant photochimiques) (voir Tableau 59). La plupart des solutions proposées
ci-dessous pour réduire la consommation énergétique réduisent donc ces impacts
par la même occasion.
6.1.1 Séchage
La consommation énergétique du séchage des amandes dépend des facteurs
suivants : les taux d’humidité respectifs des amandes fraîches et séchées, le
rendement énergétique du séchoir et le type de combustible utilisé. Les pistes de
solutions envisagées sont les suivantes :
- 127 -
taux d’humidité des amandes séchées. Cette mesure est difficilement applicable en
pratique, puisqu’ il n’y a pas d’instrument de contrôle, les teneurs en eau des
amandes entrantes et sortantes du séchoir étant inconnues. Le séchage est stoppé
lorsque la résistance mécanique des amandes est jugée suffisante par les ouvriers,
qui testent cette résistance en les croquant sous la dent. Il faudrait évaluer si ce
critère du test de résistance est objectif.
Retrait des contaminants. Les amandes ont un taux de contaminants de 13 kg/
100 kgMF_Am, ce qui représente 16% de l’eau contenue dans les lots d’amandes. Le
retrait de ces contaminants permettrait donc une diminution de 16% de la
consommation actuelle de bois. Ce retrait peut être effectué par un tamisage, dont
le seuil de coupure sera déterminé par le profil de répartition de taille des
amandes. Le taux de contaminant dépendant des fournisseurs, il serait possible de
sélectionner ces fournisseurs sur base de ce taux. Parmi les lots d’amandes
échantillonnés, ceux provenant de Bunia contenaient significativement moins de
contaminants.
Séchage du combustible bois. La consommation du séchoir actuel est de 21,1 kg
MF_bois(45%humidité)/100 kg MF_Am ce qui représente 2,1 MJ/kg MF_Am, Ce bois a un taux
d’humidité de 45%, ce qui correspond presque à du bois vert. Cette quantité d’eau
a un effet néfaste sur la combustion : elle absorbe la chaleur dégagée par la
combustion de la MS du bois, ce qui diminue la température du foyer et le PCI
(9,9 MJ/kg MF_bois(45%humidité), comparé à 19,8 MJ/kg MS_bois). Effectuer le séchage du
bois avant sa combustion, en rabaissant le taux d’humidité à 20%, permettrait
d’augmenter le PCI jusque 15,4 MJ/kg MF_bois(20%) et d’obtenir une consommation
de 13,5 kg MF_bois(20%)/100 kg MF_Am, soit une diminution de 35% de la
consommation actuelle de MF de bois (7% sur la MS).
Utilisation d’un autre combustible. Les candidats se trouvent parmi les résidus
produits par l’huilerie de palme (essentiellement les fibres et les coques). Le PCI
des coques (10% d’humidité) est de 17,5 MJ/kg MF_coques[Mahlia et al., 2001], ce qui
nécessiterait 13 kgMF_coques/100 kgMF_Am. Cette quantité est inférieure à la quantité
moyenne de contaminants dans les lots d’amandes, et ces contaminants sont
majoritairement constitués de coques : 13 kgMF_AmC/100 kgMF_Am soit
15 kgMF_AmC/100 kgMF_Am* une fois que les contaminants auront été retirés.
L’utilisation de ce combustible est donc possible. Cette solution permettrait une
- 128 -
diminution de 100% de la consommation actuelle de bois, mais les gaz issus de la
combustion des coques provoqueront un impact environnemental d’acidification
atmosphérique plus élevé, étant donné que la teneur en azote des coques est
supérieure à celle du bois d’environ un ordre de grandeur [Mahlia et al., 2001 ;
Bruneau, 1979]
Amélioration du séchoir actuel. Le séchoir actuel est similaire à un séchoir
classique à entraînement d’air, mais son rendement énergétique est
catastrophique, puisque sa consommation d’énergie spécifique est 9 à 18 fois
supérieure à celle d’un séchoir classique (voir point 4. Bilan énergétique). Une
analyse précise des causes de l'inefficacité du séchoir serait nécessaire. Selon
notre première approche (non approfondie), des améliorations pourraient
probablement être trouvées en suivant les pistes suivantes :
La solution la plus avantageuse est l’utilisation d’un séchoir solaire, que ce soit
d’un point de vue économique ou environnemental. Elle semble réaliste et peu
coûteuse [Bassey et Schmidt, 1986], mais il est nécessaire de mieux connaître les
taux d’humidité et températures de l’air, ainsi que le nombre d’heure d’exposition
au soleil. Une solution intermédiaire serait de conserver le séchoir actuel mais de
le modifier de manière à le combiner avec le séchage solaire.
L’utilisation des coques comme combustible est plus avantageuse que l'utilisation
du bois dans le cas où le séchoir est toujours utilisé. D’un côté, la consommation de
bois est une perte économique, car la savonnerie achète un combustible noble
plutôt que de valoriser un résidu de l’huilerie de palme, qui se retrouve sous forme
de contaminants dans les amandes. De plus, le bois peut être beaucoup mieux
- 129 -
valorisé comme combustible pouvant apporter des températures élevées (ce que
ne nécessite pas le séchage). D’un point de vue environnemental, les gaz issus de la
combustion des coques provoqueront un impact environnemental d’acidification
atmosphérique plus élevé, mais cet impact environnemental nous semble moins
significatif que le gain économique issu de la valorisation des coques.
6.1.2 Transport
La consommation énergétique de l’étape transport correspond à 33% de la
consommation totale d’énergie à la savonnerie. De plus, elle contribue de manière
significative dans le cycle de vie à la consommation de ressources fossiles (34%).
Cette consommation dépend notamment des facteurs suivants : le type de moteur,
l’état de la route, le comportement des chauffeurs, la masse des matières
transportées. Les trois premiers facteurs sont difficilement maîtrisables. Par
contre, trois matières contribuent à la majorité (94%) de la masse totale des
matières transportées : les amandes (55%), le savon (28%) et le bois (12%).
Le savon a un taux d’humidité de 15%, mais celui-ci ne peut pas être réduit
davantage, sous peine de dégrader ses propriétés.
Le bois n’est plus nécessaire dans le cas de certaines solutions proposées pour le
séchage. Cela permettrait une diminution de 12% de la masse totale transportée.
En continuant à utiliser le bois comme combustible, son séchage jusqu'à 20%
d'humidité avant transport permettrait de réduire la masse totale transportée
de 4%.
6.1.3 Clarification
La consommation énergétique de l’étape de clarification correspond à 15% de la
consommation totale d’énergie à la savonnerie. Le mélange eau/huile brute est
porté jusqu’à ébullition, puis la combustion est stoppée et la sédimentation
- 130 -
démarre. Nous supposons que l’augmentation de température permet 3
processus :
(1) Conserver l’huile sous forme liquide (Tfus =27°C [Young, 1983]) ;
(2) Assurer un mélange eau-huile par convection pour permettre un transfert
de masse des impuretés hydrophiles de l’huile vers l’eau ;
(3) Accélérer la vitesse de chute des particules en diminuant la viscosité de
l’huile.
Les processus (1) et (3) pourraient se contenter d’une température un peu plus
élevée que la température de fusion totale. Le processus (2) peut être assuré par
d’autres moyens. Le processus (3) -la sédimentation- n’est pas le seul procédé qui
permette une séparation physique des particules, et il y a d’autres facteurs que la
température sur lesquels l’opérateur peut jouer : la surface du décanteur, la force
de gravitation et le diamètre des particules. Les pistes de solutions envisagées sont
les suivantes :
- 131 -
spécifique est 7 fois supérieure à la consommation théorique. Une
analyse précise des causes de cette inefficacité serait nécessaire
pour voir quel paramètre améliorer (transfert de chaleur ou
efficacité de combustion). La combustion pourrait être améliorée en
changeant la configuration du foyer actuel (situé entre les parpaings
sous le fût) en utilisant un poêle à bois de plus petite dimension,
similaire à celui déjà proposé pour le séchoir [Reed and Larson,
1996].
- 132 -
6.2 Valorisation des déchets
Les boues de clarification et les cendres sont les deux déchets non valorisés
majoritaires. Les boues de clarification rejetées dans la rigole correspondent à
96% du total des déchets non valorisés. De plus, elles contribuent majoritairement
à l’émission de MES dans l’eau (voir Tableau 59). Deux solutions peuvent être
envisagées :
- 133 -
l’équipement et de la formation des ouvriers. Nous soulignons le fait que les
aspects suivants devraient faire l’objet d’une attention particulière :
- 134 -
Chapitre V : Conclusion
Nous avons tout d'abord établi un flow-sheet complet et détaillé du procédé utilisé
par la savonnerie. Grâce à une campagne de mesure sur le terrain, nous avons pu
caractériser les différents flux de matière et établir un bilan massique cohérent, les
"pertes" de matière (2%) étant inférieures à l’incertitude qui pèse sur nos mesures
et estimations.
Le flow-sheet et les bilans de matières nous ont servi de base pour aborder une
analyse simplifiée du cycle de vie (LCA) du savon FOMULAC. Cette analyse a mis en
évidence cinq étapes contribuant de façon significative à au moins trois catégories
d’impacts environnementaux. Ces cinq étapes sont : la clarification, le transport, le
production de NaOH, la production d’amandes et le séchage. Les résultats issus de
ce LCA simplifié doivent être nuancés, car les catégories d’impacts choisies en
fonction des données disponibles ne permettent pas d’estimer les impacts locaux.
- 135 -
du bois de chauffe permettrait une réduction de 20% de la masse totale
transportée, et le retrait des contaminants des lots d’amandes avant transport une
réduction de 7%.
Le bilan massique a permis d’identifier les déchets produits par le procédé et non
valorisés. Il s’agit majoritairement des boues de clarification (96%), riches en
lipides, glucides et protéines. L’utilisation de ces boues pour l’alimentation des
porcs, en les mélangeant aux tourteaux secs, permettrait de réduire de 83%
l’émission de MES dans les eaux de surface, améliorant ainsi plusieurs aspects du
bilan environnemental de la savonnerie (production d'un aliment, réduction de la
pollution).
- 136 -
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