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Etude Parametrique de L Interaction Entr PDF

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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université El Hadj Lahkdar Batna


Faculté des sciences de l’ingénieur
Département de génie civil

MÉMOIRE
Présenté pour obtenir le diplôme de
Magister en Génie Civil

OPTION : Mécanique des sols

Thème :

ÉTUDE PARAMÉTRIQUE DE L’INTERACTION ENTRE

OUVRAGES :

TUNNEL – BATIMENT – EXCAVATION

Présenté par :
Lahmadi Azzeddine
Soutenue le : 28 /06 /2006
Devant le jury composé de :

Président : H. HOUARI Pr. Université de CONSTANTINE


Rapporteur : M. HAMAMI Pr. Université de SKIKDA
Examinateurs : K. ABECHE M.C Université de BATNA
: M. BAHADI C.C Université de BATNA
Invités : F. HAMOUD C.C Université de BATNA
: T. KARECHE C.C Université de BATNA
Dédicaces

« Je dédie ce modeste travail :

à toute la famille, mon père, ma mère, et mes frères et sœurs,

à toute les amis et proches et

à tous personne ayant contribué à ce travail de près ou de loin. »

ii
Remerciements

« Je remercie en premier Dieu pour tout.

Je remercie en second mes parents, qui ont sacrifiés leur vie pour notre bien.

En fin, mes sincères reconnaissances et gratitudes à tous mes enseignants, du


primaire aux étude supérieures et en particulier le directeur de ce mémoire
M. Hamami mounir : Professeur à l’université de Skikda.

Je remercie également le président et les membres de jury d’avoir accepter


d’examiner mon travail. »

iii
Résumé

L’utilisation de la méthode des éléments finis dans le domaine géotechnique est très
courante, pour des grands projets. On peut réaliser des analyses par éléments finis afin de vérifier
la stabilité d’un ouvrage en interaction avec son environnement, de contrôler les valeurs de
déplacements admissibles et d’aider au dimensionnement des structures.

L’étude consiste à mettre un modèle numérique pour notre projet, qui concerne
l’interaction sol avec différents ouvrages placés dans un site urbain. Les ouvrages concernés
sont : un tunnel, un bâtiment et une excavation. L’étude paramétrique montre l’effet des
paramètres de calcul et des paramètres géotechniques sur les résultats. Pour atteindre l’objectif
visé, le travail sera divisé en quatre chapitres. Après une étude bibliographique sur l’interaction
sol-structures, ce travail se compose de trois autres chapitres :

Tout d'abord, un bref aperçu de la méthode des éléments finis concerne l’historique, les
concepts de base et l’utilisation de cette méthode dans le domaine géotechnique. On a choisi le
code éléments finis PLAXIS, qui nous permet le passage d’un projet réel complexe au modèle
numérique, et de faire l’étude paramétrique facilement et rapidement. PLAXIS utilise plusieurs
modèles de comportement qui dépendent de la nature du sol et de type d’ouvrage.

Deuxièmement, on détermine un modèle géotechnique de référence pour notre projet.


Après la mise des hypothèses est la définition de la géométrie du modèle et des caractéristiques
des matériaux ; on passe au calcul par PLAXIS. D’abord, dessiner le modèle, faire le maillage et
mettre les conditions initiales, ceci se fait à l’aide du programme d’entrée des données (Input) ;
ensuite, faire les calculs par le programme de calcul (Calculations) ; les résultats sont donnés par
le programme de résultats (Output).

Finalement, l’étude paramétrique, qui montre l’effet des paramètres de calcul et des
paramètres géotechniques sur les résultats, on utilise la même coupe du projet, avec les mêmes
données et on change chaque fois le paramètre à comparer ; on a deux types de paramètres,
paramètres de calcul et paramètres géotechniques. La comparaison est présentée sur des
diagrammes pour chaque paramètre.

En conclusion, L’étude a mis en évidence l’influence importante non seulement des


paramètres géotechniques, mais également des paramètres de modélisation sur les résultats de
calcul. On peut donc expliquer les résultats très différents qui peuvent être obtenus pour un
même projet par plusieurs utilisateurs, même d’un seul logiciel.

Mots clefs :
Interaction, sol, structure, tunnel, fouille, fondation, MEF, PLAXIS, Mohr-Coulomb,
HSM.

iv
Abstract

The use of the finite element method in the geotechnical field is very current, for great
projects. One can carry out finite element analyses in order to check the stability of a work in
interaction with his environment, to control the acceptable values of displacements and to
contribute to the dimensioning of the structures.

The study consists in putting a numerical model for our project, which relates to the
interaction soil with various works placed in an urban site. The works concerned are: a tunnel, a
building and an excavation. Parametric study shows the effect of the parameters of calculations
and the parameters geotechnical on the results. To achieve the pursued goal, work will be
divided into four chapters. After a bibliographical study on the interaction soil-structures, this
work is composed of three other chapters:

First, a short outline of the finite element method relates to the history, the basic concepts
and the use of this method in the geotechnical field. One chose the code finite elements PLAXIS,
which allows us the passage of a complex real project to the numerical model, and to make the
parametric study easily and quickly. PLAXIS uses several models of behaviours which depend on
the nature of the soil and type of work.

Second lies, one determines a geotechnical model of reference for our project. After the
setting of the assumptions is the definition of the geometry of the model and the characteristics of
materials; one passes to calculation by PLAXIS. Initially, to draw the model, to make the grid
and to put the initial conditions, this is made using the program of entry data (Input); then, to
make calculations by the calculation programme (Calculations); the results are given by the
program of results (Output).

Finally, the parametric study, which shows the effect of various parameters on the
behaviour of the soil, one uses the same cut of the project, with the same data and one changes
each time the parameter to be compared; there are two types of parameters, parameters of
calculation and parameters geotechnical. The comparison is presented on diagrams for each
parameter.

In conclusion, the study highlighted the significant influence not only of the parameters
geotechnical, but also of the parameters of modelling on the calculation results. One can thus
explain the results very different which can be obtained for the same project by several users,
even from only one software.

Keys words:
Interaction, soil, structure, tunnel, excavation, foundation, FEM, PLAXIS, Mohr-Coulomb,
HSM.

v
‫ﺍﻟﺨﻼﺻـﺔ‬

‫ﺍﺳﺘﻌﻤﺎﻝ ﻃﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍﻟـﻤﻨﺘﻬﻴﺔ ﰲ ﺍﻟـﻤﻴﺪﺍﻥ ﺍﻟـﺠﻴﻮﺗﻘﲏ ﺷﺎﺋﻊ ﺟﺪﺍ‪ ،‬ﺧﺼﻮﺻﺎ ﰲ ﺍﻟـﻤﺸﺎﺭﻳﻊ ﺍﻟﻜﱪﻯ‪.‬‬
‫ﻧﺴﺘﻄﻴﻊ ﺍﻧـﺠﺎﺯ ﺗـﺤﻠﻴﻞ ﺑﻮﺍﺳﻄﺔ ﺍﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍﻟـﻤﻨﺘﻬﻴﺔ ﻟﻨﺘﺤﻘﻖ ﻣﻦ ﺍﺳﺘﻘﺮﺍﺭ ﻣﻨﺸﺄ ﰲ ﺣﺎﻟﺔ ﺗﻔﺎﻋﻠﻴﺔ ﻣﻊ ﻭﺳﻄﻪ‪،‬‬
‫ﻭ ﻣﺮﺍﻗﺒﺔ ﺍﻟﺘﻨﻘﻼﺕ ﺍﻟـﻤﻘﺒﻮﻟﺔ ﻭ ﺍﻟـﻤﺴﺎﻋﺪﺓ ﻋﻠﻰ ﻭﺿﻊ ﺗﺼﻤﻴﻢ ﻟﻠﻬﻴﺎﻛﻞ‪.‬‬

‫ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﺗـﻬﺪﻑ ﺇﱃ ﻭﺿﻊ ﻧـﻤﻮﺫﺝ ﺭﻗﻤﻲ ﻟـﻤﺸﺮﻭﻋﻨﺎ‪ ،‬ﻭﺍﻟﺬﻱ ﻳـﺨﺺ ﺍﻟﺘﻔﺎﻋﻠﻴﺔ ﺑﲔ ﺍﻟﺘﺮﺑﺔ ﻭ ﻣـﺨﺘﻠﻒ‬
‫ﺍﻟـﻤﻨﺸﺂﺕ ﺍﻟـﻤﻮﺿﻮﻋﺔ ﰲ ﻣﻮﻗﻊ ﺣﻀﺮﻱ‪ .‬ﺍﻟـﻤﻨﺸﺂﺕ ﺍﻟـﻤﻌﻨﻴﺔ ﻫﻲ‪ :‬ﻧﻔﻖ‪ ،‬ﻋﻤﺎﺭﺓ ﻭ ﺣﻔﺮﺓ‪ .‬ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﺍﻟـﺨﺎﺻﺔ‬
‫ﺑﺎﻟﻌﻮﺍﻣﻞ ﺗﻮﺿﺢ ﺗﺄﺛﲑ ﻋﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟـﺤﺴﺎﺏ ﻭ ﺍﻟﻌﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟـﺠﻴﻮﺗﻘﻨﻴﺔ ﻋﻠﻰ ﺍﻟﻨﺘﺎﺋﺞ‪ .‬ﻭ ﻟﺒﻠﻮﻍ ﺍﻟـﻬﺪﻑ ﺍﻟـﻤﺴﻄﺮ‪،‬‬
‫ﺍﻟﻌﻤﻞ ﺳﻴﻘﺴﻢ ﺇﱃ ﺃﺭﺑﻌﺔ ﺃﺑﻮﺍﺏ‪ .‬ﺑﻌﺪ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﰲ ﺍﻟـﻤﺮﺍﺟﻊ ﺣﻮﻝ ﺍﻟﺘﻔﺎﻋﻠﻴﺔ ﺗﺮﺑﺔ‪-‬ﻫﻴﺎﻛﻞ‪ ،‬ﻫﺬﺍ ﺍﻟﻌﻤﻞ ﻳﺘﻜﻮﻥ ﻣﻦ ﺛﻼﺛﺔ‬
‫ﺃﻗﺴﺎﻡ ﺃﺧﺮﻯ‪:‬‬

‫ﰲ ﺍﻟﺒﺪﺍﻳﺔ ﻟـﻤﺤﺔ ﻣـﺨﺘﺼﺮﺓ ﻟﻄﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍﻟـﻤﻨﺘﻬﻴﺔ ﺗـﺨﺺ ﺗﺎﺭﻳـﺨﻬﺎ‪ ،‬ﺍﻟﺘﺼﻮﺭﺍﺕ ﺍﻷﺳﺎﺳﻴﺔ ﻭ‬
‫ﺍﺳﺘﻌﻤﺎﻝ ﻫﺬﻩ ﺍﻟﻄﺮﻳﻘﺔ ﰲ ﺍﻟـﻤﻴﺪﺍﻥ ﺍﻟـﺠﻴﻮﺗﻘﲏ‪ .‬ﻗﻤﻨﺎ ﺑﺎﺧﺘﻴﺎﺭ ﺑﺮﻧﺎﻣﺞ ﺍﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍﻟـﻤﻨﺘﻬﻴﺔ ﺑﻼﻛﺴﻴﺲ‪ ،‬ﺍﻟﺬﻱ ﻳﺴﻤﺢ‬
‫ﻟﻨﺎ ﺑﺎﻟﻌﺒﻮﺭ ﻣﻦ ﻣﺸﺮﻭﻉ ﻭﺍﻗﻌﻲ ﺇﱃ ﻧـﻤﻮﺫﺝ ﺭﻗﻤﻲ‪ ،‬ﻭ ﻋﻤﻞ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﻟﻠﻌﻮﺍﻣﻞ ﺑﺴﻬﻮﻟﺔ ﻭ ﺑﺴﺮﻋﺔ‪ .‬ﺑﻼﻛﺴﻴﺲ ﻳﺴﺘﻌﻤﻞ‬
‫ﻋﺪﺓ ﻧـﻤﺎﺫﺝ ﻟﻠﺴﻠﻮﻛﻴﺎﺕ ﻭ ﺍﻟﱵ ﺗﺮﺗﺒﻂ ﺑﻄﺒﻴﻌﺔ ﺍﻟﺘﺮﺑﺔ ﻭ ﻧﻮﻉ ﺍﻟـﻤﻨﺸﺄ‪.‬‬

‫ﺃﺧﲑﺍ‪ ،‬ﺩﺭﺍﺳﺔ ﻟﻠﻌﻮﺍﻣﻞ‪ ،‬ﻭ ﺍﻟﱵ ﺗﺒﲔ ﺗﺄﺛﲑ ﻣـﺨﺘﻠﻒ ﺍﻟﻌﻮﺍﻣﻞ ﻋﻠﻰ ﺳﻠﻮﻛﻴﺎﺕ ﺍﻟﺘﺮﺑﺔ ﺑﺎﺳﺘﻌﻤﺎﻝ ﻧﻔﺲ ﻣﻘﻄﻊ‬
‫ﺍﻟـﻤﺸﺮﻭﻉ‪ ،‬ﻭ ﺑﻨﻔﺲ ﺍﻟـﻤﻌﻄﻴﺎﺕ ﻭ ﻧﻘﻮﻡ ﰲ ﻛﻞ ﻣﺮﺓ ﺑﺘﻐﻴﲑ ﺍﻟﻌﺎﻣﻞ ﺍﻟـﻤﺮﺍﺩ ﻣﻘﺎﺭﻧﺘﻪ؛ ﻟﺪﻳﻨﺎ ﻧﻮﻋﲔ ﻣﻦ ﺍﻟﻌﻮﺍﻣﻞ‪،‬‬
‫ﻋﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟـﺤﺴﺎﺏ ﻭ ﺍﻟﻌﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟـﺠﻴﻮﺗﻘﻨﻴﺔ‪ .‬ﺍﻟـﻤﻘﺎﺭﻧﺔ ﻣﻘﺪﻣﺔ ﻋﻠﻰ ﺭﺳﻮﻡ ﺑﻴﺎﻧﻴﺔ ﻟﻜﻞ ﻋﺎﻣﻞ‪.‬‬

‫ﻛﺨﻼﺻﺔ‪ ،‬ﻫﺬﻩ ﺍﻟﺪﺭﺍﺳﺔ ﺑﻴﻨﺖ ﺑﻮﺿﻮﺡ ﺗﺄﺛﲑ ﻟﻴﺲ ﻓﻘﻂ ﺍﻟﻌﻮﺍﻣﻞ ﺍﻟـﺠﻴﻮﺗﻘﻨﻴﺔ‪ ،‬ﻟﻜﻦ ﺑﺎﻟﻘﺪﺭ ﺫﺍﺗﻪ ﺗﺄﺛﲑ ﻋﻮﺍﻣﻞ‬
‫ﺍﻟﺼﻴﺎﻏﺔ ﻋﻠﻰ ﻧﺘﺎﺋﺞ ﺍﻟـﺤﺴﺎﺏ‪ .‬ﺇﺫﺍ ﻧﺴﺘﻄﻴﻊ ﺗﻔﺴﲑ ﺍﻟﻨﺘﺎﺋﺞ ﺍﻟـﻤﺘﺒﺎﻳﻨﺔ ﺍﻟﱵ ﻳـﻤﻜﻦ ﺍﻟـﺤﺼﻮﻝ ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻟﻨﻔﺲ‬
‫ﺍﻟـﻤﺸﺮﻭﻉ ﻣﻦ ﻃﺮﻑ ﻋﺪﺓ ﻣﺴﺘﻌﻤﻠﲔ‪ ،‬ﻭ ﺑﻨﻔﺲ ﺍﻟﱪﻧﺎﻣﺞ‪.‬‬

‫ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻟـﻤﻔﺎﺗﻴﺢ‪:‬‬

‫ﺍﻟﺘﻔﺎﻋﻠﻴﺔ‪ ،‬ﺗﺮﺑﺔ‪ ،‬ﻫﻴﻜﻞ‪ ،‬ﻧﻔﻖ‪ ،‬ﺣﻔﺮﺓ‪ ،‬ﺃﺳﺎﺱ‪ ،‬ﻃﺮﻳﻘﺔ ﺍﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍﻟـﻤﻨﺘﻬﻴﺔ ‪ ،‬ﺑﻼﻛﺴﻴﺲ‪ ،‬ﻣﻮﺭ‪-‬ﻛﻮﻟﻮﻥ ‪،‬‬
‫ﻧـﻤﻮﺫﺝ ﺍﻟﺘﺮﺑﺔ ﻣﻊ ﺍﻟﺘﺼﻠﺪ‪.‬‬

‫‪vi‬‬
Table des matières

Introduction générale 1

Chapitre 1 :
Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures 4
1.1 Introduction ………………………………………………………...…………... 4
1.2 Modélisation de l’interaction sol-structures …………...……………………….. 4
1.2.1 Comportement du matériau de la structure …………...………………... 4
1.2.2 Comportement des sols …………...…………………………………… 4
1.2.3 Comportement de l’interface …………...………………………………. 5
1.2.4 Contact sol-structures …………...………………………………...……. 6
1.3 Modélisation des interfaces …………...………………………………………... 8
1.3.1 Approche de type contact …………...………………………………….. 8
1.3.2 Approche de type couche mince …………...…………………………... 11
1.4 Étude en laboratoire de l’interaction sol-structures …………...………………... 11
1.5 Quelques exemples de l’interaction sol-structures …………...………………… 12
1.5.1 Modélisation d’un bâtiment sur fondations superficielles …………...… 12
1.5.2 Fondation superficielle construite à proximité d’un ouvrage souterrain .. 14
1.5.3 Interaction sol-soutènement ……………...…………………………….. 15
1.5.4 Interaction sol-tunnel ……………...……………………………………. 16

Chapitre 2 :
Pratique des éléments finis en géotechnique 18
2.1 Bref aperçu de la méthode des éléments finis ……………………………...…... 18
2.1.1 Introduction ………………………...…………………………………... 18
2.1.2 Bref historique …………………………...........………………………... 19
2.1.3 Concepts de base ……………………………………………...………... 19
2.1.4 Calculs par la MEF ………………………………………...…………… 19
2.2 Formulation d’interaction par la MEF …………………………………………. 20
2.2.1 Position et formulation locale …………………….……………………. 20
2.2.2 Formulation variationnelle …………………….……………………….. 21
2.2.3 Discrétisation du domaine Ω …………………….……………………... 22
2.3 Présentation de PLAXIS …………….……………………………………...…… 24

vii
2.3.1 Le code éléments finis PLAXIS ………………….………………...……. 24
2.3.2 Options par défaut et solutions approchées ……………………..……... 25
2.4 Les modèles de comportement utilisés dans PLAXIS ……….……………...…... 26
2.4.1 Introduction …………………………………………………………...... 26
2.4.2 Contraintes totales, effectives et pressions interstitielles …………...….. 27
2.4.3 Comportement élastoplastique ……………………………...………….. 27
2.4.4 Modèle élastique linéaire …………………...………………………….. 28
2.4.5 Modèle de Mohr-Coulomb ………………...…………………………… 30
2.4.6 Modèle de sol avec écrouissage (Hardening Soil Model) …………...…. 33
2.4.7 Modèle pour sols mous (Soft Soil Model) …………………...…………. 38
2.4.8 Modèle pour sols mous avec effet du temps (Soft Soil Creep Model) …. 41
2.4.9 Conclusion …………………………………………...…………………. 44

Chapitre 3 :
Établissement d’un modèle de calcul de référence 45
3.1 Introduction ………………………………………………………...…………... 45
3.2 Définition des données …………………………………………………...…….. 45
3.2.1 Hypothèses et géométrie …………………………………………...…... 45
3.2.2 Caractéristiques des matériaux ……………………………………...….. 47
3.2.3 Génération du maillage ………………...........……………………...….. 50
3.2.4 Conditions initiales ………………….............………………...………... 50
3.3 Procédure de calculs ……………………………………………………...…….. 52
3.4 Les principaux résultats ………………………………………………...………. 53
3.4.1 Résultats de la phase 6 ……………………………………………...….. 53
3.4.2 Résultats de la phase 9 …………………………………………...…….. 57
3.4.3 Comparaison entre les deux phases ………………………………...…... 61
3.5 Conclusion ……………………………………...………………………………. 61

Chapitre 4 :
Étude paramétrique 62
4.1. Introduction …………………………………………...………………………... 62
4.2. Effet des paramètres de calculs ……………………....……………...…………. 63
4.2.1 Maillage …………………………...……………………………………. 63
4.2.2 Précision des calculs ………………………………………...………….. 68
4.3. Effet des paramètres géotechniques ……………………………………...…….. 73
4.3.1 Effet des paramètres du sol ………………………………………...…... 73

viii
4.3.1.1 Cohésion c ………………………………...……….…………. 73
4.3.1.2 Angle de frottement φ ……………………………....………... 78
4.3.1.3 Module de Young E …………………………....…………….. 83
4.3.1.4 Coefficient de Poisson ν ………….…………..……………… 88
4.3.1.5 Conclusion pour les paramètres de modélisation …….......….. 93
4.3.2 Effet du modèle de comportement ………………………...…………... 94
4.3.2.1 Calcul des paramètres de HSM ……………....………………. 94
4.3.2.2 Les résultats des calculs ……………....……………………… 94
4.3.2.3 Conclusion ……...………………………………………...…... 98
4.3.3 Effet des interfaces …………………………………………...………… 99
4.3.4 Effet du rabattement …………………………………………...……….. 104
4.4. Conclusion ……………………………………………………………………… 109

Conclusions et recommandations 110

Références Bibliographiques 111

Annexes 112
Annexe A : Études en laboratoire de l’interaction sol-structures ………………..….. 113
Annexe B : PLAXIS version 8 : caractéristiques …………………….………………. 116

ix
Notations et abréviations
Nous donnons ci-dessous les principales notations utilisées dans ce mémoire :

Lettres Grecques

γdray : Poids volumique Humide. [kN/m3]


γwet : Poids volumique saturé. [kN/m3]
Γ : Frontière. [-]
δ : Déplacement unitaire. [m]
εv : Déformation volumique. [m3]
κ* : Indice de gonflement. [-]
λ* : Indice de compression. [-]
µ* : Indice de fluage. [-]
ν : Coefficient de Poisson. [-]
νu : Coefficient de Poisson ultime. [-]
νur : Coefficient de Poisson en charge décharge. [-]
σ : Contrainte. [kN/m2]
σn : Contraintes normales. [kN/m2]
σtension : Résistance à la traction. [kN/m2]
τ : Contraintes de cisaillement (tangentielle). [kN/m2]
τ : Seuil de la contrainte tangentielle. [kN/m2]
ϕ : Angle de frottement interne du sol. [°]
ϕcv : Angle de frottement à volume constant, au palier. [°]
ϕu : Angle de frottement ultime. [°]
ψ : Angle de dilatance du sol. [°]
Ω : Domaine. [-]

Lettres Latines

c : Cohésion du sol. [kN/m2]


d : Épaisseur équivalente. [m]
D : Profondeur. [m]
e : Épaisseur. [m]
E : Module d’Young. [kN/m2]
Eincrement : Augmentation de la rigidité. [kN/m2/m]

x
ref
E 50 : Module sécant dans un essai triaxial. [kN/m2]
ref
E oed : Module tangent dans un essai oedométrique. [kN/m2]
E urref : module en décharge. [kN/m2]
EA : Rigidité normale. [kN/m]
EI : Rigidité de flexion. [kNm2/m]
fi : Force de volume. [kN]
: Force. [kN]
F
: Précontrainte de tirant. [kN/m]
G : Module de cisaillement. [kN/m2]
Gu : Module de cisaillement ultime. [kN/m2]
G’ : Module de cisaillement effectif. [kN/m2]
k : Coefficient de réaction. [kN/m3]
[K] : Matrice de rigidité. [-]
K0 : Coefficient des terres au repos. [-]
K 0NC : K0-consolidation. [-]
Kx : Perméabilité horizontale. [m/jour]
Ky : Perméabilité verticale. [m/jour]
L : Longueur. [m]
Ls : Espacement. [m]
m : Puissance. [-]
M : Paramètre en fonction de K 0NC . [-]
n : Porosité. [-]
OCR : Over-Consolidation Ratio (degré de surconsolidation). [-]
p : Pression. [kN/m2]
pref : Contraintes de référence. [kN/m2]
Rf : Coefficient à la rupture qf/qa. [-]
Rinter : Facteur de Rigidité de l’interface. [-]
S : Surface. [m2]
Ti : Force de surface. [kN]
U : Déplacement. [m]
∆U : Déplacement relatif. [m]
∆Un : Déplacements relatifs normal. [m]
∆Ut : Déplacements relatifs tangentiel. [m]
∆uw : Surpression interstitielle. [kN/m2]
Vt : Champ des déplacement cinématiquement admissibles. [-]
w : Poids. [kN/m/m]
yref : Unité de profondeur. [m]

xi
Abréviations

HSM : Hardening Soil Model.


LCPC : Laboratoire Central des Ponts et Chaussées.
MEF : Méthode des Eléments Finis.
NGI : Norwegian Geotechnical Institute.
POP : Pre Overburden Pressure (poids des terres de préconsolidation).
SSCM : Soft Soil Creep Model.
SSM : Soft Soil Model.

xii
Listes des figures

Chapitre 1

1.1 Exemples des situations d’interface. 5


1.2 Modélisation du contact. 6
1.3 Modes de déformation de l’interface. 7
1.4 Élément joint de type Goodman. 8
1.5 Élément joint de type ressorts. 9
1.6 Modèle de Mohr-Coulomb. 10
1.7 Analyse du comportement d’un ouvrage simple. 12
1.8 Interaction entre une semelle filante et une cavité symbolisée par un cercle 14
1.9 Analyse du comportement d’un écran de soutènement. 15

Chapitre 2

2.1 Système de deux corps en contact. 21


2.2 Discrétisation du domaine Ω et de l’interface Γi. 22
2.3 Modèle monodimensionnel du comportement élastoplastique. 28
2.4 Représentation du comportement élastique parfaitement plastique. 28
2.5 Représentation du comportement élastoplastique avec écrouissage. 28
2.6 Fenêtre des paramètres du modèle élastique linéaire. 29
2.7 Fenêtre des paramètres avancés du modèle élastique linéaire 29
2.8 Courbe intrinsèque du modèle de Mohr-Coulomb. 30
2.9 Pyramide de Mohr-Coulomb tracée pour c=0. 31
2.10 Fenêtre des paramètres de Mohr-Coulomb. 31
2.11 Définition du module à 50 % de la rupture. 32
2.12 Fenêtre des paramètres avancés du module Mohr-Coulomb. 33
2.13 Fenêtre des paramètres du Hardening Soil Model. 34
2.14 Fenêtre des paramètres avancés du Hardening Soil Model. 35
2.15 Représentation du HSM dans le repère contrainte-déformation. 36
2.16 Définition du module oedométrique tangent. 36
2.17 Définition de l’angle de dilatance. 37
2.18 Forme des surfaces de charge du HSM. 37

xiii
2.19 Surface de rupture pour le HSM cas d’un sol non cohérent. 38
2.20 Différentes représentations lors d’un essai oedométrique. 39
2.21 Fenêtre des paramètres du SSM. 41
2.22 Fenêtre des paramètres avancés du SSM. 41
2.23 Effet du temps sur les essais oedomètriques. 42
eq
2.24 Diagramme des cercles p dans le plan p-q. 42
2.25 Fenêtre des paramètres du SSCM. 43
2.26 Fenêtre des paramètres avancés du SSCM. 43

Chapitre 3

3.1 Vue en coupe du projet. 46


3.2 Modèle géométrique du projet. 47
3.3 Maillage du projet. 50
3.4 Conditions hydrauliques initiales. 51
3.5 Génération des pressions interstitielles initiale. 51
3.6 Génération des contraintes initiales. 52
3.7 Phase 6 : déformation de maillage. 53
3.8 Tunnel : résultats de la phase 6. 54
3.9 Bâtiment : résultats de la phase 6. 55
3.10 Paroi moulée : résultats de la phase 6. 56
3.11 Phase 9 : déformation de maillage. 57
3.12 Phase 9 : répartitions des contraintes principales. 57
3.13 Tunnel : résultats de la phase 9. 58
3.14 Bâtiment : résultats de la phase 9. 59
3.15 Paroi moulée : résultats de la phase 9. 60

Chapitre 4

4.1 Position des nœud et des points de contrainte dans les éléments de sol. 63
4.2 Tunnel : influence de maillage sur les soulèvements. 64
4.3 Tunnel : influence de maillage sur les moments fléchissant. 64
4.4 Bâtiment : influence de maillage sur les tassements. 65
4.5 Bâtiment : influence de maillage sur les moments fléchissant. 65

xiv
4.6 Paroi : influence de maillage sur les déplacements horizontaux. 66
4.7 Paroi : influence de maillage sur les moments fléchissant. 67
4.8 Comparaison de la solution exacte avec la solution numérique. 68
4.9 Tunnel : influence de la précision des calculs sur les soulèvements. 69
4.10 Tunnel : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant. 69
4.11 Bâtiment : influence de la précision des calculs sur les tassements. 70
4.12 Bâtiment : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant. 70
4.13 Paroi : influence de la précision des calculs sur les déplacements horizontaux. 71
4.14 Paroi : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant. 72
4.15 Tunnel : influence de la cohésion sur les soulèvements. 74
4.16 Tunnel : influence de la cohésion sur les moments fléchissant. 74
4.17 Bâtiment : influence de la cohésion sur les tassements. 75
4.18 Bâtiment : influence de la cohésion sur les moments fléchissant. 75
4.19 Paroi : influence de la cohésion sur les déplacements horizontaux. 76
4.20 Paroi : influence de la cohésion sur les moments fléchissant. 77
4.21 Tunnel : influence de l’angle de frottement sur les soulèvements. 79
4.22 Tunnel : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant. 79
4.23 Bâtiment : influence de l’angle de frottement sur les tassements. 80
4.24 Bâtiment : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant. 80
4.25 Paroi : influence de l’angle de frottement sur les déplacements horizontaux. 81
4.26 Paroi : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant. 82
4.27 Tunnel : influence du module d’élasticité sur les soulèvements. 84
4.28 Tunnel : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant. 84
4.29 Bâtiment : influence du module d’élasticité sur les tassements. 85
4.30 Bâtiment : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant. 85
4.31 Paroi : influence du module d’élasticité sur les déplacements horizontaux. 86
4.32 Paroi : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant. 87
4.33 Tunnel : influence du coefficient de Poisson sur les soulèvements. 89
4.34 Tunnel : influence du module de Poisson sur les moments fléchissant. 89
4.35 Bâtiment : influence du coefficient de Poisson sur les tassements. 90
4.36 Bâtiment : influence du coefficient de Poisson sur les moments fléchissant. 90
4.37 Paroi : influence du coefficient de Poisson sur les déplacements verticaux. 91
4.38 Paroi : influence du coefficient de Poisson sur les moments fléchissant. 92
4.39 Phase 9 : déformation de maillage (×50). 94
4.40 Tunnel : influence du modèle de comportement sur les soulèvements. 95
4.41 Tunnel : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant. 95
4.42 Bâtiment : influence du modèle de comportement sur les tassements. 96

xv
4.43 Bâtiment : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant. 96
4.44 Paroi : influence du modèle de comportement sur les déplacements verticaux. 97
4.45 Paroi : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant. 98
4.46 Tunnel : influence des interfaces sur les soulèvements. 100
4.47 Tunnel : influence des interfaces sur les moments fléchissant. 100
4.48 Bâtiment : influence des interfaces sur les tassements. 101
4.49 Bâtiment : influence des interfaces sur les moments fléchissant. 101
4.50 Paroi : influence des interfaces sur les déplacements verticaux. 102
4.51 Paroi : influence des interfaces sur les moments fléchissant. 103
4.52 L’effet de l’écoulement. 104
4.53 Tunnel : influence du rabattement sur les soulèvements. 105
4.54 Tunnel : influence du rabattement sur les moments fléchissant. 105
4.55 Bâtiment : influence du rabattement sur tassements. 106
4.56 Bâtiment : influence du rabattement sur les moments fléchissant. 106
4.57 Paroi : influence du rabattement sur les déplacements verticaux. 107
4.59 Paroi : influence du rabattement sur les moments fléchissant. 108

Annexes

A.1 Principe de l’essai de cisaillement direct modifié. 112


A.2 Principe de l’essai de cisaillement simple : type N.G.I. 113
A.3 Principe de l’essai de cisaillement simple : type Uesugi et Kishida. 113
A.4 Principe de l’essai de cisaillement direct axisymétrique. 114

xvi
Listes des tableaux

Chapitre 2

2.1 SSM : Valeurs des paramètres de compressibilité et de gonflement λ et κ. 39

Chapitre 3

3.1 Propriétés des couches de sols et des interfaces. 48


3.2 Propriétés du tunnel. 48
3.3 Propriétés du bâtiment. 49
3.4 Propriétés mécaniques de la paroi moulée. 49
3.5 Propriétés des ancrages (éléments nœud à nœud). 49
3.6 Propriétés des Bulbes d’ancrage (géotextiles). 50
3.7 Résumé des résultats de deux phases avec comparaison. 61

Chapitre 4

4.1 Paramètres de HSM. 94


4.2 Résumé des résultats de l’étude paramétrique. 109

xvii
Introduction générale

La méthode des éléments finis est une méthode numérique de résolution approchée des
équations différentielles décrivant les phénomènes physiques de l’ingénierie. Elle connaît, depuis
1970 environ, une extension fantastique, qui va de pair avec le développement et l’accroissement
de puissance des ordinateurs. Elle est devenue un outil de travail, calcul et conception quotidien,
voire familier, de l’ingénieur, dans des domaines aussi variés que l’analyse des structures, le
transfert de chaleur, la mécanique des fluides, l’électromagnétisme, les écoulements souterrains,
la combustion ou encore la diffusion des polluants.

Ce développement s’est accompagné de la mise au point de programmes de calcul capables


de résoudre des problèmes d’une étonnante complexité. Mais, pour l’utilisateur, il s’agit souvent
de boites noires [FREY, 01].

Depuis 1980 environ, l’utilisation de la méthode des éléments finis a connu un


développement très important dans les bureaux d’études et les centres de recherches en
géotechnique. Ainsi, il est aujourd’hui courant de réaliser, pour des grands projets, des analyses
par éléments finis afin de vérifier la stabilité d’un ouvrage en interactions avec son
environnement, de contrôler les valeurs de déplacements admissibles et d’aider au
dimensionnement des structures.

En pratique, les logiciels de calcul par éléments finis sont devenus des outils pour
l’ingénieur, au même titre que les méthodes de calcul traditionnelles de la mécanique des sols.
L’utilisation d’un code de calcul a été rendue très facile par le développent de pré- et de post-
processeurs conviviaux et simples d’emploi [MEST, 97].

Il est primordial d’avoir une connaissance de base solide des principes, théories et
méthodes utilisées dans la méthode des éléments finis pour pouvoir utiliser ces logiciels dans les
problèmes pratiques avec sûreté et sécurité. Certains appliquent la méthode des éléments finis
d’une façon inconsidérée ou abusive ; d’autres font confiance aux résultats d’un logiciel sans les
contrôler. De telles attitudes sont extrêmement dangereuses et peuvent conduire à des
catastrophes.

1
Problématique et objectif :
Aujourd’hui, ils existent plusieurs logiciels aux éléments finis utilisés pour les calculs des
ouvrages en interaction avec le sol.

Mais :

− Chaque logiciel aux éléments finis a ses propres algorithmes : méthodes de résolutions
et paramètres de modélisation.

− Les paramètres géotechniques ne sont pas les mêmes pour chaque méthode de calcul.
Nous avons mois d’expérience et de recul pour juger à la fois des modèles de
comportement et modules de sol introduits dans les logiciels aux éléments finis, et des
résultats obtenus.

On peut donc obtenir des résultats très variables pour un même projet.

D’où la nécessité de procéder à des études paramétriques et des benchmarks1 avec deux
objectifs principaux :

− vérifier la fiabilité des logiciels pour les différents types d’application ;

− formuler des recommandations pour l’utilisation de ces logiciels.

L’étude consiste à mettre au point un modèle numérique concernant une étude


paramétrique sur l’interaction sol avec différents ouvrages placés dans un site urbain. Les
ouvrages concernés sont : un tunnel, un bâtiment et une excavation.

Les paramètres suivant seront étudies :

1. Paramètres de calculs : maillage, précision des calculs (tolérance).

2. Paramètres géotechniques :

− paramètres du sol : c, φ, E, ν ;

− modèle de comportement ;

− les interfaces ;

− les écoulements.

Plan de mémoire :
Pour atteindre l’objectif visé, le travail sera divisé suivant le plan ci-dessous :

− Introduction générale.

− Chapitre 1 : Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures : Modélisation de


l’interaction sol-structures ; modélisation des interfaces ; étude en laboratoire de
l’interaction sol-structures ; quelques exemples de l’interaction sol-structures.
1
Benchmark : test de performance, étude comparée, problème étalon, calcul repère …

2
− Chapitre 2 : Pratique des éléments finis en géotechnique : Bref aperçu de la méthode
des éléments finis ; formulation d’interaction par la MEF ; présentation de PLAXIS ; les
modèles de comportement utilisés dans PLAXIS.

− Chapitre 3 : Établissement d’un modèle de calcul de référence : Définition des


données ; procédure de calculs ; les principaux résultats.

− Chapitre 4 : Étude paramétrique :

− Effet des paramètres de calculs : maillage ; précision des calculs.

− Effet des paramètres géotechniques : effet des paramètres du sol : c, φ, E, ν ; effet


du Modèle de comportement ; effet des interfaces ; effet du rabattement.

− Conclusions et recommandations.

3
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

Chapitre 1 :

Étude bibliographique sur l’interaction


sol-structures
1.1 Introduction
Tous les ouvrages de génie civil sont en contact avec des sols ou des roches : cette
interaction peut être localisée, dans les fondations de bâtiment ou d’ouvrage d’art, plus complexe
dans les soutènements, ou totale dans le cas des tunnels.

Les calculs de mécanique des sols ou des roches, qui utilisent la mécanique des milieux
continus et la mécanique des solides, n’ont à priori que peu de ressemblances avec ceux de la
résistance des matériaux, qui sert au calcul des structures et utilise une représentation des efforts
internes par des torseurs (effort normal N, effort tranchant T et moment fléchissant M). S’il est
possible de combiner ces deux approches dans un même calcul, les calculs se font habituellement
de façon séparée dans chaque milieu (terrain/structure), avec une représentation simplifiée des
conditions d’interface [MAGN, 97].

1.2 Modélisation de l’interaction sol-structures


1.2.1 Comportement du matériau de la structure

En général, la structure est constituée de matériaux (béton, acier, bois, … etc.) dont la
rigidité est beaucoup plus importante que celle du sol environnant. Le comportement de ces
matériaux peut être décrit par des modèles simples, élastiques ou élastoplastiques.

1.2.2 Comportement des sols

Le comportement des sols est très complexe. En effet, il est essentiellement irréversible,
non linéaire, dilatant et dépendant de l’histoire et de la direction des sollicitations. Pour de
faibles sollicitations, il peut être décrit par l’élasticité linéaire. Pour des sollicitations moyennes
ou fortes, des modèles plus élaborés ont été proposés : soit, des modèles élastoplastiques avec ou
sans écrouissage (Mohr-Coulomb, Lade, Cam-Clay, Nova, … etc.), ou soit, des modèles
incrémentaux (Duncan, Darve, Mroz, … etc.).
4
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

1.2.3 Comportement de l’interface

Les interfaces sont généralement soumises à de fortes sollicitations de cisaillement. Leur


comportement est essentiellement non linéaire. Les études proposées par différents auteurs
appartiennent à l’une des deux approches principales suivantes :

1. Approche de type contact : dans ce cas, l’interface n’a pas d’épaisseur, elle est alors
assimilée à un matériau fictif auquel on associe une loi de comportement reliant, en
général, les contraintes et les déplacements relatifs à l’interaction.

2. Approche de type couche mince : dans cette approche, l’interface est constituée d’une
zone de faible épaisseur. Ainsi, on adopte des lois de comportement rhéologique
propres à ces zones.

Argile Sol

Sable Substratum rocheux

a − Deux types de sols différents. b − Sol-substratum rocheux.

Palplanche Ancrage

Faille

Roche Sol

c − Faille entre deux blocs rocheux. d − Palplanche, ancrage.

Béton
Sol
Pieu

Acier

f − Interaction béton-acier.
e − Pieu.

FIG. 1.1 − Exemples des situations d’interface.

5
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

1.2.4 Contact sol-structures

Le contact sol-structures peut être modélisé à l’aide du modèle de contact entre deux corps.
Afin de proposer une modélisation du contact, nous allons effectuer une discrétisation de la
surface de contact. En M,ron considère les deux points 1 et 2 appartenant respectivement à A et
B. Dans le repère local (t , n ) (figure 1.2), les déplacements et les contraintes de liaisons sont
r
donnés par :

r ⎧U 1 r ⎧U 2 r ⎧τ
U 1 = ⎨ t1 , U 2 = ⎨ t2 et σ =⎨ . (1.1)
⎩U n ⎩U n ⎩σ n

n
Y
Corps B t

σn
τ Corps A
1

FIG. 1.2 − Modélisation du contact.

La modélisation du contact se caractérise par la vérification de certaines conditions sur la


contrainte normale σn et la contrainte tangentielle τ s’exerçant sur l’élément de contact. De cet
état de contrainte (τ, σn) résulte un état de déplacements relatifs tangentiel et normal (∆Ut , ∆Un)
caractérisant la cinématique de l’élément d’interface.

⎧U = U t2 − U t1
∆U = ⎨ t . (1.2)
U
⎩ n = U 2
n − U 1
n

Au cours du chargement, le contact entre les corps A et B peut évoluer. Il suit l’un des trois
modes suivants :

a) Mode adhésion :

Dans ce mode (figure 1.3.a), il n’y a pas de déplacement relatif entre les nœuds 1 et 2, on a
alors les équations de compatibilité suivantes :

⎧∆U n = 0
⎨ . (1.3)
⎩ ∆U t = 0

6
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

Les contraintes de contact sont alors régies par les conditions :

⎧σ n > 0
⎨ ; (1.4)
⎩ τ <τ

la contrainte normale est de compression ;

la contrainte de cisaillement est inférieure au seuil de cisaillement.

b) Mode glissement :

Quand la contrainte normale est de compression et la contrainte tangentielle atteint le seuil


τ , il y a un glissement relatif entre les nœuds 1 et 2 (figure 1.3.b) ; dans ce cas, on a les
conditions :

⎧∆U n = 0 ⎧σ n > 0
⎨ et ⎨ . (1.5)
⎩ ∆U t ≠ 0 ⎩ τ =τ

c) Mode décollement :

Dans le cas où la composante σn devient négative, il y a un décollement (séparation des


corps A et B) (figure 1.3.c) ; on a alors les conditions suivantes :

∆Un > 0 ; σn < 0 et τ = 0. (1.6)

σn > 0 σn > 0

B B
τ<τ 2 τ=τ 2

1 1
A A

a − Mode adhésion. b − Mode glissement.

σn < 0

2
B

1
A

c − Mode décollement

FIG. 1.3 − Modes de déformation de l’interface.

7
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

Notons qu’en présence de sollicitations cycliques, après séparation, il peut y avoir à


nouveau un recollement entre les deux corps. On retrouve alors l’un des deux modes : adhésion
ou glissement.

1.3 Modélisation des interfaces


Le traitement analytique des problèmes comporte des interfaces (interaction sol-structures)
pose beaucoup de difficultés théoriques et mathématiques. Et, si ce traitement est envisageable
pour quelques configurations idéales, les solutions correspondent rarement aux exigences
pratiques.

Des méthodes numériques ont été développées pour apporter des solutions approchées à ce
type de problèmes. La méthode des éléments finis est l’outil le plus utilisé dans ce domaine.

Dans le cadre de cette méthode, des éléments spéciaux dits éléments d’interface ou
éléments joints ont été développés pour le traitement des problèmes de contact entre des milieux
de même nature ou de nature différente.

1.3.1 Approche de type contact

Cette approche a fait l’objet de nombreux travaux qui sont essentiellement basés sur
l’élément joint proposé par Goodman et al en 1968. Selon le type de loi de comportement et le
type d’approche numérique utilisée, les études proposées dans ce cadre appartiennent à l’une des
catégories suivantes :

a) Adaptation de la rigidité :

¾ Élément joint de type Goodman :

R.E. Goodman et al ont proposé pour la simulation des fissures dans les roches un élément
spécial de longueur L et d’épaisseur e nulle (figure 1.4).

Y
n t

θ
B

A
e=0 L

FIG. 1.4 − Elément joint de type Goodman.

Dans ce cas, l’élément joint est constitué de deux doublets de nœuds. Sa matrice de rigidité
est formulée à partir de la minimisation de l’énergie potentielle, en substituant les déformations à

8
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

l’intérieur de l’élément par les déplacements relatifs à l’interface. Le vecteur de force de liaison
{F} par unité de longueur de l’élément est donné par une loi du type :

{F} = [K] {∆U} ; (1.7)

avec :

⎧F ⎫ ⎧ ∆U ⎫
{F} = ⎨ t ⎬ et {∆U} = ⎨ t ⎬ ;
⎩ Fn ⎭ ⎩∆U n ⎭

[K] : est la matrice de comportement de l’élément joint, donnée par :

⎡K 0 ⎤
[K] = ⎢ t . (1.8)
⎣0 K n ⎥⎦

La matrice de rigidité globale du système est obtenue par l’assemblage des termes
correspondant aux éléments rocheux et d’interface. Après la résolution du système d’équations
régissant le problème, les contraintes de liaison sont calculées et la méthode d’adaptation de la
rigidité est appliquée.

¾ Élément joint de type ressort :

L.R. Herrmann a proposé des éléments de type ressort pour la modélisation du


comportement de l’interface acier-béton. Il a dédoublé les points de contact entre les deux
milieux, et a muni chaque doublet de nœuds de deux ressorts fictifs, un tangentiel et un normal à
la surface de contact (figure 1.5). Ces ressorts de rigidités appropriées contrôlent le glissement et
le décollement entre les corps en contact. Le glissement est défini à l’aide du critère de rupture
de Mohr-Coulomb, et la méthode d’adaptation de la rigidité est employée pour décrire le
comportement de cet élément.

n
Y t
Corps B θ

Kt
Kn
Corps A
1

FIG. 1.5 − Elément joint de type ressorts.

Les forces de liaison Fn et Ft s’expriment par :

Fn = Kn ∆Un et Ft = Kt ∆Ut ; (1.9)

9
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

b) Lois élastoplastiques :

Y. Meimon et al ont utilisé, pour le calcul des fondations des plates-formes pétrolières, des
éléments joints à 6 nœuds. Le comportement à l’interface, dans le sens tangentiel, est décrit par
une loi élastoplastique non associée du type Mohr-Coulomb. Le glissement ou la plastification
dans l’élément joint est donc gouverné par une fonction de charge f et un potentiel plastique g :

f (σ n , τ ) = τ − σ n tgϕ − c
; (1.10)
g (σ n , τ ) = τ − σ n tgψ

où : φ, c et ψ sont respectivement l’angle de frottement, la cohésion et l’angle de dilatance.

Ce modèle peut être représenté par une courbe de rupture, une courbe de cisaillement
élastique-parfaitement plastique, une courbe de compression-non traction et une courbe de
dilatance, comme le montre les figures 1.6.a à 1.6.d.

τ τ
τ
φ
Kt
c
σn ∆Ut

a − Critère de rupture. b − Courbe de cisaillement.

σn ∆Un
Compression
ψ
Kn

Non traction ∆Un ∆Ut

c − Courbe de compression. d − Courbe de dilatance.

FIG. 1.6 − Modèle de Mohr-Coulomb.

c) Lois incrémentales :

Les principaux travaux développés dans le cadre de cette approche sont ceux de l’équipe
MASTEC de l’Institut de Mécanique de Grenoble. Les auteurs ont développé une loi vectorielle
bidimensionnelle à dépendance directionnelle pour le comportement de l’interface. Leur modèle
à été identifié sur des essais de cisaillement direct sol-structures, selon trois chemins de

10
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

sollicitations : à contrainte normale constante, à déformation normale constante et à rigidité


normale imposée.

d) Contact avec des conditions supplémentaires :

Ce type d’approche est fondé sur l’introduction des différentes conditions de contact dans
la formulation des éléments joints.

¾ Approche par la méthode de sous-structures :

J.M. Reynouard a mis au point un modèle de calcul pour les structures composées d’un
ensemble de solides et dont les surfaces de contact sont évolutives. Le modèle proposé consiste à
utiliser, d’une part, une technique de sous structuration en chaîne traduisant les conditions
cinématiques, et d’autre part, un processus itératif qui traduit les conditions statiques aux
interfaces.

¾ Approche à l’aide du multiplicateur de Lagrange :

M.G. Katona a suivi la même démarche que Herrmann et Frank en dédoublant les nœuds
sur la surface de contact. mais dans son modèle, des conditions supplémentaires sont introduites
dans la formulation du système régissant le problème. Ces conditions sont intégrées dans
l’énergie potentielle à minimiser, à l’aide de la technique du multiplicateur de Lagrange.

1.3.2 Approche de type couche mince

Certains auteurs (Ghaboussi, Pandé, Desai) ont proposé l’introduction de la notion de


déformations aux éléments joints ; ceci en assignant une certaine épaisseur à l’interface.
L’utilisateur de ce type d’éléments est justifié par le fait que la zone d’interface représente un
domaine de faible épaisseur (cas des joints ou défauts remplis dans les masses rocheuses et des
zones d’interface sol-structures) qui est généralement soumis à de fortes sollicitations de
cisaillement. Ils ont alors adapté des lois de comportement rhéologiques propres à ces zones.

J. Ghaboussi et al ont développé un élément joint avec une faible épaisseur (comparée aux
dimensions des éléments massifs adjacents) et ont présenté la construction explicite de la matrice
de rigidité de l’élément d’interface pour les problèmes plans et axisymétriques.

G.N. Pande et K.G. Sharma, en s’inspirant des travaux de Zienkiewicz et de Ghaboussi, ont
proposé un élément joint mince. Ils ont alors développé une formulation d’un élément
isoparamétrique, parabolique à huit nœuds, en utilisant les déplacements relatifs à l’interface
comme degré de liberté indépendants. Pour le comportement de l’interface, ils ont utilisé le
modèle élastoplastique non associé de Mohr-Coulomb.

C.S. Desia a développé, pour l’élément couche mince, une loi de comportement dans
laquelle l’écrouissage et le pic de contrainte ont été introduits. Les paramètres de ce modèle sont
déterminés à partir de l’essai de cisaillement direct entre un sol et une plaque rugueuse en béton.
Le modèle a été appliqué à la prédiction du comportement d’un pieu dans une argile, soumis à
une charge de compression. Les résultats obtenus sont en bon accord avec ceux de l’expérience.

1.4 Étude en laboratoire de l’interaction sol-structures


L’approche de l’interface par un milieu fictif ou réel auquel on associe une loi de
comportement nécessite des études expérimentales de caractérisation mécanique selon les types
11
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

de matériaux en contact. Depuis le début de l’utilisation des éléments joints dans le calcul des
structures, des appareils plus ou mois sophistiqués ont été conçus pour mieux décrire le
comportement des interfaces.

La plupart des travaux expérimentaux développés dans ce cadre portent sur le cisaillement
entre un sol et une structure (béton, acier, bois … etc.). Ainsi, la boîte de cisaillement direct de
Casagrande, modifiée [Potyondy, Wernick, Plytas, Desai, … etc.], fut le premier outil utilisé
dans ce domaine. Or ce type d’appareils présente en effet plusieurs inconvénients. Citons par
exemple les conditions aux limites imposées par les parois de la boîte ; elles n’imposent pas au
sol une déformation uniforme. Pour éviter ces défauts, de nombreux chercheurs ont conçu de
nouveaux appareils. Ils appartiennent à l’une des catégories suivantes [Annexe A] :

1. Appareil de cisaillement simple : type NGI, ou type Uesughi et Kishida.

2. Appareil de cisaillement par torsion : type Hunger, type Yoshimi et Kishida ; ou type
Lade, Karchaffi, Chehade.

3. Appareil de cisaillement axisymétrique (arrachement) : Brumund et Leonards.

1.5 Quelques exemples de l’interaction sol-structures


1.5.1 Modélisation d’un bâtiment sur fondations superficielles

La démarche de modélisation des interfaces peut être illustrée par l’exemple simple d’un
portique reposant par des fondations superficielles sur un massif de sol à surface horizontale
(figure 1.7) [MAGN, 97].

Structure

RDM

δ u F1 F2
ω
v

Sol F
M
σ, τ Sol

a − Le sol et la structure b − Schéma de calcul de la c − Schéma de calcul du sol


structure

FIG. 1.7 − Analyse du comportement d’un ouvrage simple :


point de vue de la structure et point de vue du sol.

a) Calcul de la structure (Théorème de Winkler et Zimmermann) :

L’étude de la structure de l’ouvrage, qui utilise les outils de la résistance des matériaux, a
besoin de conditions aux limites au contact avec le sol (figure 1.7.b). Les conditions les plus
simples consistent en des conditions d’appui (appui simple, rotule, encastrement) sur la surface

12
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

du sol, supposée fixe. Ce type d’appui est suffisant pour l’étude des structures isostatiques, où les
déformations (limitées) d’un appui ne perturbent pas la répartition des efforts dans la structure.
Pour les structures dont les efforts internes dépendent des déformations (structures
hyperstatique), il est indispensable d’évaluer la réponse du sol sous les charges appliquées, en
tenant compte du déplacement (et de la déformation) de l’interface.

Ce besoin de faire varier l’effort de contact en fonction du déplacement a d’abord été traité
dans un cadre linéaire, en utilisable la théorie de Winkler et Zimmermann, parfois
appelée théorie de déformations locales, dans laquelle la force de contact F par unité de surface
S est proportionnelle au déplacement δ par un facteur k appelé coefficient de réaction et de
dimension [kN/m3] :

F/S = k δ. (1.11)

Une variation de cette approche consiste à écrire localement la proportionnalité de la


pression de contact p et du déplacement δ, ce qui permet de calculer les efforts dans la fondation
superficielle en tenant compte de la déformation de l’interface :

p = k δ. (1.12)

Ultérieurement, pour améliorer la qualité de ce modèle de calcul en tenant copte de la


limitation des pressions que peut supporter le sol, le modèle de Winkler a été remplacé par un
modèle élastoplastique de la forme :

⎧δ = p/k pour p < p max


⎨ ; (1.13)
⎩δ quelconque pour p = p max

dans laquelle la pression pmax est le seuil de plasticité parfaite du sol.

Différents travaux ont été effectués pour intégrer des effort de temps (consolidation,
fluage) dans ce modèle de calcul.

b) Calcul du sol :

Pour le mécanicien des sols, le calcul de l’interaction sol-structure a une allure toute
différente : l’ouvrage est une condition à la limite appliquée au massif de sol (figure 1.7.c), qui
peut prendre deux formes principales :

− pression uniforme sur une surface (fondation souple) ;

− force appliquée sur une surface à déformation uniforme (translation ou rotation) pour
une fondation rigide.

Compte de tenu de cette condition d’interaction, qui tient compte du mode de déformation
de la structure (rigidités relatives du sol et de l’ouvrage), et des autres conditions initiales et aux
limites, on exécute alors les calculs classiques de stabilité et de déformation du massif de sol.

c) Conclusion :

Chacun à leur façon, le calcul de la structure et le calcul du massif de sol tiennent donc
compte de façon détaillée de leur objet propre et, de façon plus approximative, des propriétés de

13
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

l’autre milieu. Les progrès récents de la modélisation numérique des sols et des structures
permettent en théorie de décrire simultanément de façon égalent détaillée le sol et la structure et
de déterminer globalement les efforts et les déformations de chaque matériau. Néanmoins, de tels
calculs sont encore très rares et il est important de garder à l’esprit que les calculs courants
comportent une description simplifiée de l’interaction.

1.5.2 Fondation superficielle construite à proximité d’un ouvrage souterrain

Sous de nombreux sites existent des cavités naturelles, des anciennes carrières, des
canalisations, des galeries de mines ou encore des tunnels, … etc.. Les fondations construites de
tels sites posent donc des problèmes géotechniques particuliers [MEST, 99].

De façon logique, la capacité portante du sol diminue lorsqu’une cavité est située près de la
fondation (figure 1.8). Des calculs par éléments finis en déformation plane ont montré que cette
influence disparaît lorsque la profondeur D (distance de la surface au centre de la cavité) est
supérieure à une profondeur critique, estimée à environ 5 fois le diamètre de la cavité.

Lorsque la cavité est située au-dessus de la profondeur critique, la capacité portante dépend
de divers facteurs comme la géométrie de la fondation, sa profondeur d’encastrement, la nature
du sol et les dimensions, l’orientation et la position de la cavité.

A partir de calculs aux éléments finis, Wood et Larnach (1985) ont ainsi décrit une zone
d’influence sur la capacité portante en fonction de la cavité sous la fondation : à l’intérieur de
cette zone, la présence de la cavité affecte la capacité portante (figure 1.8). D’autres calculs par
éléments finis ont mis évidence que la forme de la cavité (circulaire, carrée, rectangulaire ou
hexagonale) à une influence relativement minime sur la capacité portante, pourvu que la surface
globale de la cavité soit du même ordre de grandeur.

FIG. 1.8 − Interaction entre une semelle filante et une cavité symbolisée par un cercle (en
différentes positions) D’après Wood et Larnach (1985).

14
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

1.5.3 Interaction sol-soutènement

On peut faire des commentaires analogues sur le calcul des ouvrages de soutènement et, de
façon générale, sur tous les calculs où du béton ou du métal sont en contact avec le sol. Ainsi,
pour les rideaux de palplanches ou parois moulées devant lesquels une excavation est réalisée
(figure 1.9.a), coexistent une approche de type calcul des structures et une approche de
type mécanique des sols. Pour le calcul des structures, le sol en contact avec l’écran est réduit à
un coefficient de réaction k (et, dans certains cas, une pression limite) (figure 1.9.b), ce qui
permet de calculer les efforts (effort tranchant, effort normal et moment fléchissant) dans la
structure en fonction de k et des coefficients aux limites du problème. Le calcul se réduit alors à
la résolution d’une équation différentielle du quatrième ordre du déplacement u(z), de la forme :

d 4u
= k.u(z) ; (1.14)
dz 4

que l’on résout pour des conditions aux limites adaptées (point fixe imposé par un tirant ou un
butons, encastrement à la base ou en tête, … etc.). Cette fois aussi, la pression de contact, dont
on peut choisir l’inclinaison, peut être limitée aux pressions limites de poussée ou de butée, qui
résultent de l’analyse du fonctionnement mécanique du massif de sol [MAGN, 97].

Si l’on aborde le calcul des écrans de soutènement du point de vue du sol, l’écran lui-même
est traité comme une condition à la limite, qui se réduit en fait à une hypothèse sur le sens de
déplacement de l’écran par rapport au sol (figure 1.9.c). Cette hypothèse permet de définir les
parties du sol en état de butée et en état de poussée et, moyennant une hypothèse sur l’inclinaison
des forces de contact, de calculer les efforts appliqués à l’écran par le sol. Ce calcul sert à
vérifier l’équilibre général de l’écran, indépendamment de son dimensionnement interne, à
déterminer sa fiche et, si nécessaire, à calculer la répartition des efforts dans l’écran.

Z v
Altitude Déplacement Déplacement

Ecran Sol u
K0,
puis
p = kh δ Ka
Poussée
p = kh δ
K0,
Fiche puis
Kp
Butée

a − Le sol et la structure b − Schéma de calcul de la c − Schéma de calcul du sol


structure

FIG. 1.9 − Analyse du comportement d’un écran de soutènement :


point de vue de la structure et point de vue du sol.

15
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

L’idéal serait bien sûr de calculer simultanément les efforts et les déformations dans le sol
et dans l’écran, sous les charges de service, en recourant le moins possible aux cœfficients de
réaction, qui ne sert pas des caractéristiques mécaniques intrinsèques des sols. Néanmoins, cette
perspective reste éloignée et les deux approches de l’interaction sol-structure devront encore
coexister en respectant les caractéristiques essentielles de chacun des matériaux en contact.

Mouvement du sol autour d’une excavation : la diminution des contraintes totales pendant
une excavation et la mise en place du soutènement entraînement des mouvements du sol vers la
fouille (déplacements latéraux généralement confinés par l’ouvrage), des tassements en surface
derrière le soutènement, une déformation du soutènement et un soulèvement du fond de fouille.
Les principaux facteurs qui affectent les mouvements d’un sol et de son système de soutènement
sont, d’après Clough et Schmidt (1977) :

− la nature et les propriétés des sols ;

− la forme et la profondeur de l’excavation ;

− le type de soutènement, sa rigidité et son degré d’encastrement ;

− la méthode de construction du soutènement, la durée et le phasage des travaux ;

− l’intensité des surcharges d’exploitation et la présence de structures voisines ;

− les conditions météorologiques.

1.5.4 Interaction sol-tunnel

Le fonctionnement du soutènement (son niveau de chargement, notamment) dépend de sa


géométrie (forme, épaisseur), de ses caractéristiques mécaniques (résistance, déformabilité,
évolution dans le temps, comportement d’interface avec le massif), des interactions entre les
éléments qui le composent (joints, interaction entre des voussoirs ou avec des renforcement), de
sa vitesse de mise en place et de ses conditions d’utilisation (effets thermiques, surcharges ,
interactions diverses avec l’environnement). Le mode d’interaction sol-soutènement-revêtement
conditionne la loi de transmission des efforts normaux et tangentiels le long de la surface de
contact. La rigidité du soutènement a notamment une influence importante sur leur intensité. En
fonction du chargement transmis au soutènement, quatre modes de fonctionnement peuvent être
distingués [MEST, 99] :

− travail en compression ;

− travail en flexion ;

− travail en membrane ;

− poinçonnement.

Les modes les plus courants sont les fonctionnements en compression et en flexion. Les
types de rupture sont essentiellement l’écrasement, le poinçonnement et la fissuration (pour le
béton projeté). Au niveau de la modélisation, trois hypothèses différentes peuvent être faites
concernant la nature du contact entre le sol et un soutènement (contact longitudinal pour le béton
projeté, contact radial pour des boulons ou des cintres) :

− continuité complète du soutènement (ou du revêtement) et du massif ;

16
Chapitre 1 Étude bibliographique sur l’interaction sol-structures

− glissement avec frottement ou glissement parfait, sans décollement du massif par


rapport au soutènement ;

− glissement avec frottement ou glissement parfait, et décollement du massif par rapport


au soutènement.

Le choix est fait en fonction du problème traité (nature du terrain et du soutènement) et


surtout de la connaissance de l’interaction. Si cette connaissance n’est pas disponible, il est
d’usage de considérer les deux cas extrêmes : l’état collé (continuité parfaite) et l’état de
glissement parfait avec possibilité de décollement. Chacune de ces hypothèses peut avoir une
influence importante sur les résultats, car les contraintes et les déformations du soutènement
dépendent surtout du mode de construction adopté. Bien que les conditions de calcul soient plus
faciles dans le cas de l’adhérence parfaite, cette hypothèse correspond très rarement à la réalité
du contact entre le soutènement et le massif de sol ou de roche. Le frottement est en général
représenté par le critère de Coulomb, caractérisé par une cohésion et un angle de frottement.

17
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Chapitre 2 :

Pratique des éléments finis en géotechnique

2.1 Bref aperçu de la méthode des éléments finis


2.1.1 Introduction

L’évolution de la technologie amène l’ingénieur à réaliser des projets de plus en plus


complexes, coûteux et soumis à des contraintes de sécurité de plus en plus sévères. Pour réaliser
ces projets et vu la complexité des méthodes analytiques de la résistance des matériaux,
l’ingénieur a recours aux méthodes qui lui permettent de simuler le comportement des systèmes
physiques complexes. Conditionnée par les progrès effectués dans le domaine informatique et les
acquis des mathématiques dans la théorie de l’énergie, des méthodes de projection et des
méthodes d’approximation, la méthode des éléments finis est devenue éventuellement la plus
performante des méthodes numériques vu son grand champ d’application où elle est utilisée dans
de nombreux secteurs de l’industrie : aérospatiale, nucléaire, génie civile, construction navale,
mécanique, technique off-shore, … etc. [IMBE, 79].

La méthode des éléments finis est donc une technique récente à caractère pluridisciplinaire
car elle met en œuvre les connaissances de trois disciplines de base :

1. La mécanique des structures : élasticité, résistance des matériaux, dynamique,


plasticité, … etc..

2. L’analyse numérique : méthodes d’approximations, résolution des systèmes linéaires,


des problèmes aux valeurs propres, … etc..

3. L’informatique appliquée : techniques de développement et de maintenance de grands


logiciels.

18
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

2.1.2 Bref historique

L’histoire de la MEF a commencé en 1819, quand Navier définit une méthode d’étude des
systèmes hyperstatiques basés sur l’application des conditions d’équilibre et de compatibilité,
puis Maxwell en 1864 et Castigliano en 1878 établissent d’une façon complète les théorèmes de
l’énergie. Au début du 20ème siècle, des résultas fondamentaux dans le domaine des méthodes
d’approximation ont été établit les bases en effectuant une discrétisation spatiale du domaine tout
en utilisant les méthodes d’approximation variationnelles. En 1955, Argyris présente une
approche unifiée des méthodes des déplacements et des forces, l’année suivante Turner et
Clough publient une présentation systématique de la méthode des déplacements. Ces deux
publications sont particulièrement importantes et représentent véritablement le début de la MEF
comme technique de calcul des structures complexes.

2.1.3 Concepts de base

La MEF consiste à remplacer la structure physique à étudier par un nombre finis


d’éléments ou de composants discrets qui représentent un maillage. Ces éléments sont liés entre
eux par un nombre de points appelés nœuds. On considère d’abord le comportement de chaque
partie indépendante, puis on assemble ces parties de telle sorte qu’on assure l’équilibre des
forces et la compatibilité des déplacement réel de la structure en tant qu’objet continu.

La MEF est extrêmement puissante puisqu’elle permet d’étudier correctement des


structures continues ayant des propriétés géométriques et des conditions de charges compliquées.
Elle nécessite un grand nombre de calculs qui, cause de leur nature répétitive, s’adaptent
parfaitement à la programmation numérique.

2.1.4 Calculs par la MEF

La méthode aux éléments finis est théoriquement, la plus satisfaisante puisqu’elle permet la
modélisation des problèmes géotechniques complexes.

¾ Elle nécessite :

− La définition de la géométrie du problème, pour que les frontières du calcul n’influence


pas sur les résultats.

− Le choix d’une loi de comportement du sol, de type Mohr-Coulomb, Duncan, Cam-


Clay, … etc..

− Les caractéristiques des ouvrages et des éléments d’interface pour introduire


l’interaction sol-structures et les conditions hydrauliques.

− Les caractéristiques des butons ou des tirants d’ancrage.

− L’état initial des contraintes et des pressions interstitielles.

¾ Elle permet :

− d’effectuer les calculs d’écoulement ;

− de simuler toutes les phases de travaux ;

19
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

− de prendre en compte les variations des caractéristiques : des ouvrages, des couches de
terrain et des lits de butons ou de tirants ;

− de calculer un coefficient de sécurité.

¾ Les sorties fournissent pour les ouvrages sont :

− les déplacements des ouvrages ;

− les sollicitations internes des ouvrages ;

− les efforts dans les butons ou tirants.

Et pour le sol :

− les déplacements du sol ;

− les déformations du sol ;

− les contraintes totales et effectives dans le sol ;

− les pressions interstitielles ;

− de calculer un coefficient de sécurité.

Et donc la possibilité d’étudier l’interaction de l’exécution d’un écran sur des ouvrages
existants.

¾ Les principaux logiciels utilisés en France, sont :

1. CESAR (LCPC) : Logiciel 2D ou 3D, spécialement utilisé pour les tunnels.

2. PLAXIS (logiciel hollandais développé par l’équipe du Pr. Vermeer) : Logiciel 2D


dédié à la géotechnique.

Pour notre problème, en utilise PLAXIS.

2.2 Formulation d’interaction par la MEF


Nous présentons ci-dessous un bref rappel de l’écriture de la MEF, sous sa forme la plus
simple, lors d’une étape de chargement statique non linéaire ; au demeurant, cette présentation
est extrêmement classique.

2.2.1 Position et formulation locale

On considère deux corps en contact, un corps A occupant un domaine ΩA et de frontière ΓA


et un corps B occupant un domaine ΩB et de frontière ΓB. La surface de contact entre les deux
corps est Γi (figure 2.1).

20
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

ΓB
ΩB

Interface
Γi
ΩA
Corps B

ΓA
Corps A

FIG. 2.1 − Système de deux corps en contact.

En général, le système des deux corps peut être soumis aux sollicitations et aux conditions
suivantes :

− force de volume fi dans : Ω = Ω Α ∪ Ω Β ;

− force de surface Ti le long de : Γ T = Γ TA ∪ Γ TB ;

− déplacement imposé U i = U i sur : Γ U = Γ UA ∪ Γ UB ;

− conditions de contact sur Γi ;

avec : Γ U ∪ Γ T = Γ et ΓU ∩ ΓT = Φ .

La formulation du problème par la méthode des éléments finis type déplacement consiste à
former les équations régissant ce problème, à partir des équations locales. Celles-ci sont données
par : les équations d’équilibre, les équations de la cinématiques, les conditions aux limites et les
conditions sur l’interface.

2.2.2 Formulation variationnelle

L’application du théorème des travaux virtuels implique que pour tout champ de
déplacements virtuel, la somme des travaux des forces internes, des forces extérieures et des
forces de liaison est égales à zéro.

On considère l’espace Vt des champs de déplacements cinématiquement admissibles.


L’application du principe des travaux virtuels donne :

∀ V ∈ Vt : We (V ) + Wi (V ) + Wl (V ) = 0 ; (2.1)

avec :

We : travail des forces extérieures ;

21
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Wi : travail des forces intérieures ;

Wl : travail des forces de liaison.

En remplaçant We, Wi et Wl par leurs expressions, nous obtenons l’équation suivante :

∫ε

ij (V )σ ij dΩ − ∫ f iVi dΩ − ∫ TiVi dΓ + ∫ ε i (V )σ i dΓi = 0 ;
Ω ΓT Γi
(2.2)

où :

εi : désigne les déformations ou déplacements relatifs ;

σi : étant les contraintes ou forces de liaison à l’interface.

2.2.3 Discrétisation du domaine Ω

On effectue une division du domaine Ω en petits éléments Ωe, appelés éléments de base, et
par conséquent l’interface est divisée en éléments Γie appelés éléments d’interface (figure 2.2).

Interface

ΩBe
Corps B

ΩAe

Corps A
Discrétisation du domaine Ω et de l’interface Γi.

Après la discrétisation du domaine Ω et l’approximation du déplacement en un point de Ωe


à l’aide des déplacements des points nodaux du même élément, on aboutit à l’équation suivante :

∫B σdΩ − ∫ N T fdΩ − ∫ N T TdΓ + ∫ D T σ i dΓi = 0 ;


T
(2.3)
Ω Ω ΓT Γi

où :

B : est la matrice de déformation pour les éléments massifs ;

D : est la matrice de déformation des éléments d’interface ;

N : désigne la matrice des forces d’interpolation.

22
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Après cette discrétisation géométrique, nous proposons de faire intervenir les


comportements des corps solides et de l’interface dans la formulation.

De façon générale, les lois de comportement des matériaux constituants les corps et de
l’interface s’écrivent sous forme incrémentale de la manière suivante :

• •
σ =Cε pour les corps ;
⎫ ; (2.4)

i

pour l’interface.

σ = Ci ε i ⎭
où : C et Ci représentent respectivement les matrices de comportement des éléments
volumiques et des éléments d’interface.

Etant donné la forme incrémentale des lois de comportement de l’interface et des corps
solides (cas d’un sol élastoplastique, par exemple), le système d’équations (2.3 et 2.4) régissant
l’interaction entre matériaux solides est non linéaire. La matrice incrémentale de résolution des
systèmes non linaires est la plus appropriée à ce type de type de problèmes.

La matrice incrémentale consiste à discrétiser les sollicitations en petits incréments. Ainsi,


à l’incrément k, les sollicitations s’écrivent :


k −1 Dans Ω ;
f k
= f + ∆f k

T k = T k −1 + ∆T k Sur ΓT ;
⎬. (2.5)
U k
=U k −1
+ ∆U k Sur ΓU.

Dans ce cas, les déplacement, les contraintes et les déformations à la fin du kième incrément
d’expriment par :

⎧U k = U k −1 + ∆U k
⎪ k
⎨σ = σ + ∆σ k pour les massifs ;
k −1

⎪ε k = ε k −1 + ∆ε k
⎩ (2.6)

⎧⎪σ i = σ i + ∆σ i
k k −1 k

⎨ ik k −1 k
pour l’interface.
⎪⎩ε = ε i + ∆ε i

En reportant les expressions (2.5) et (2.6) dans l’équation (2.3), on obtient :

∫ B ∆σ dΩ − ∫ N ∆f dΩ − ∫ N ∆T dΓ + ∫ D ∆σ dΓi + FR = 0 ;
k
T k T k T k T i
(2.7)
Ω Ω ΓT Γi

avec :

FR = ∫ B T σ k −1 dΩ − ∫ N T f dΩ − ∫ N T T k −1 dΓ + ∫ D T σ i dΓi .
k −1
k −1

Ω Ω ΓT Γi

FR : représente les forces non équilibrées des incréments précédents.

23
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Les lois de comportement des matériaux constituants les corps et de l’interface à


l’incrément k, s’expriment par :

∆σ k = CB∆U k ⎫⎪
k ⎬ ; (2.8)
∆σ i = Ci D∆U k ⎪⎭

k
En remplaçant ∆σi et ∆σ i par leur expression dans la relation (2.7), on aboutit à
l’équation suivante :

R ∆Uk = ∆Fk ; (2.9)

avec :

R = ∫ B T CBdΩ + ∫ D T Ci dΓi ;
Ω Γi

∆F k = − ∫ N T ∆f k dΩ − ∫ N T ∆T k dΓ + FR.
Ω ΓT

R : étant la matrice de rigidité globale du système y compris l’interface.

A l’incrément de charge k, le problème est régi donc par le système (2.9) et par le
comportement des milieux continus et de l’interface.

2.3 Présentation de PLAXIS


L’analyse de projets géotechniques est possible grâce à de nombreux codes éléments finis.
L’ingénieur ayant de l’expérience en ce domaine sait que le poids des hypothèses permettent le
passage de la réalité au modèle est difficile à évaluer. Il sait que le jargon éléments finis est
parfois rebutant-il souhaiterait ne pas avoir à intervenir sur la numérotation des noeuds, des
éléments, sur certains choix réservés au numéricien. Il voudrait disposer du code sur le PC gérant
sa bureautique et sa technique quotidiennes, afin de faire une étude paramétrique des problèmes
délicats. Il exige avant tout que ses journées ne soient pas encombrées par de laborieuses entrées
de données et interprétations de fichiers [BOU1, 04].

2.3.1 Le code éléments finis PLAXIS

Conçu par des géotechniciens numériciens, le code éléments finis PLAXIS représente
certainement un optimum actuel sur les plans scientifique et pratique en l’analyse pseudo-
statique 2D. Scientifiquement, c’est un outil d’analyse non linéaire en élasto-plasticité non
standard (5 paramètres), avec prise en compte des pression interstitielles (et même consolidation
linéaire), doté de méthodes de résolution et d’algorithmes robustes, éprouvés, ainsi que de
procédures de choix automatique évitant des choix délicats à l’opérateur peu averti. Bien que très
fiable sur le plan numérique, le code fait appel à des éléments de haute précision (triangles à 15
noeuds), ainsi qu’à des processus de pilotage de résolution récents (méthode de longueur d’arc).
Du point de vue pratique, le système de menus arborescents à l’écran rend l’utilisation souple et
agréable, car l’opérateur ne s’encombre pas l’esprit outre mesure. Le recours aux manuels
devenant rare, ceux-ci sont de volumes réduits, faciles à consulter. L’ensemble des options par
défaut (condition aux limites) rend la mise en données aisée et rapide. Enfin, les options
simplifiées (initiation des contraintes, pressions interstitielles) permettent d’aller droit au but

24
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

(prévoir le comportement d’un ouvrage), quitte à réaliser ultérieurement, avec le même code et
les mêmes données, un calcul affiné [BOU1, 04].

2.3.2 Options par défaut et solutions approchées [Annexe B]

Le système d’options par défaut et de solutions approchées spécifiques, qui est un des fers
de lance de l’outil de projet pour la géotechnique, est destiné à faire gagner du temps à
l’opérateur, à lui éviter de devoir faire des choix tracassant, et enfin à améliorer la convivialité
du logiciel. Ce système est inséparable du traitement à partir d’un menu arborescent. Chaque
branche du menu est évidemment figée, car elle réalise une tâche précise, bien définie, mais la
diversité des branches en fait globalement un outil extrêmement souple.

Les options par défaut commencent dés le maillage : L’opérateur peut bien entendu
spécifier un maillage très détaillé, mais si seules les grandes lignes de celui-ci importe, le détail
des éléments, agencé de manière optimale du point de vue numérique, sera entièrement généré
par le logiciel à partir d’un petit nombre de noeuds-clé, avec contrôle permanent à l’écran. Le
meilleur est d’ailleurs en cours de refonte en vue d’accroître son efficacité.

De même en ce qui concerne les conditions aux limites en déplacements : Si celles-ci sont
complexes, l’ingénieur devra en spécifier les subtilités d’une manière précise, face de bloc par
face de bloc. Par contre, si elles ont un caractère standard (vecteur déplacement nul à la base du
domaine étudié et vecteur déplacement horizontal nul sur ses faces latérales), l’application peut
être réalisée automatiquement (par défaut) à partir du menu avec contrôle immédiat du résultat à
l’écran.

L’application des contraintes initiales dues au poids des terres peut être réalisée de manière
exacte par activation du multiplicateur de chargement relatif au poids propre. Par contre, si
comme bien souvent en géotechnique on connaît ou on sait estimer un état K0 donné, celui-ci
peut être spécifié directement. Dans ce cas, le massif est souvent en léger déséquilibre
(incompatibilité entre K0 et les autres caractéristiques mécaniques). Le menu permet alors, par un
changement fictif nul, de rééquilibrer le massif, puis de réinitialiser à zéro le champ de
déplacement de manière à prendre comme nouvelle origine l’état du matériau après application
de la gravité. L’option K0 est particulièrement intéressante (et réaliste) dans le cas d’un modèle
hétérogène de surface libre presque horizontale (paroi moulée dans un sol mou par exemple).

Les pressions interstitielles ont été l’objet d’un soin particulier dans PLAXIS : Pour qui
souhaite faire un calcul précis du champ de pressions interstitielles en régimes permanent ou
transitoire, c’est possible grâce au module d’écoulements en milieu poreux. Mais bien sûr, cette
opération demande du temps (d’opérateur et de machine). Si la nappe phréatique n’est pas trop
éloignée de l’horizontale, dans ses états initial et final, on sait que la pression diffère peu de la
pression hydrostatique ; si l’on adopte ce champ de pression approchée, les calculs deviennent
très simples puisqu’il s’agit seulement de manier les variations de la poussée d’Archimède ;
PLAXIS offre cette possibilité qui est souvent très appréciable.

La conduite des calculs non linéaires constitue un autre exemple de la souplesse


d’utilisation que procure ce logiciel : L’opérateur peu évidemment faire lui-même ses choix de
taille d’étape de chargement, de nombre d’étapes, de rigidité d’interface, de méthode de
résolution, … etc. ; s’il ne désire pas assumer ces choix, le logiciel peut les décider à sa place,
compte tenu de l’expérience des numériciens en la matière. Pour les calculs de consolidation,
réalisés en différences finies explicites sur le temps, le choix du pas de temps peut également être
décidé par l’utilisateur, ou bien calculé dans l’option par défaut, selon les critères numériques
connus.

25
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Le coefficient de sécurité est une notation un peu magique en géotechnique, puisqu’il


résume en une seule information une quantité considérable de données. L’approche classique
évalue généralement ce nombre selon la théorie de l’équilibre limite, supposant une réduction
proportionnelle généralisée de la résistance mécanique des matériaux impliqués, ce qui ne
constitue manifestement pas un scénario réel de rupture. C’est la même approche, adaptée aux
éléments finis élasto-plastiques, qui préside à l’évaluation du coefficient de sécurité dans
PLAXIS. Le critère de rupture est ici qualitatif, et laissé à l’appréciation de l’observateur ; en tout
état de cause, il est fondé sur le niveau de déplacement d’un point de contrôle lié à l’ouvrage
étudié. Le champ de déplacement obtenu est évidemment tout à fait fictif.

Un calcul par élément finis fournit une masse imposante de résultats : Des résultats
directement utiles au projeteur : déplacements, contraintes, pressions interstitielles à un stade
donné du chargement, et des résultats plus mathématiques concernant le déroulement du
processus de calcul proprement dit. L’ensemble de ces résultats est accessible, selon que l’on est
intéressé par l’un ou l’autre aspect ; c’est également un système de menu arborescent qui permet
de sélectionner les informations souhaitées.

2.4 Les modèles de comportement utilisés dans PLAXIS


2.4.1 Introduction

Les modèles de comportement de sols sont très nombreux : depuis le modèle élastique-
plastique de Mohr-Coulomb jusqu’aux lois de comportement les plus sophistiquées permettant
de décrire presque tous les aspects du comportement élasto-visco-plastique des sols, aussi bien
sous sollicitation monotone que cyclique. Ces modèles ont été développes dans le but d’être
intégrés dans des calculs par éléments finis. Dans ce schéma, la modélisation par élément finis
permet de résoudre le problème aux limites en tenant compte, par une loi de comportement
réaliste, du comportement réel du sol. Deux difficultés majeures ont empêché la réalisation
complète de ce schéma : d’une part les lois de comportement qui décrivent bien le comportement
des sols sont complexes et demande, pour la détermination des paramètres qu’elles contiennent,
des études spécifiques lourdes sortant du cadre des projets d’ingénierie même complexe. La
validation des lois de comportement a fait l’objet, dans les années 80 de plusieurs ateliers pour
comparer les réponses des différents modèles sur différents chemins de sollicitation. La seconde
difficulté a été l’intégration de ces lois de comportement dans des codes par éléments finis, bi ou
tridimensionnels. Peu de codes sont opérationnels actuellement, avec des lois sophistiquées. Le
coût de ces calculs est généralement important [BOU1, 04].

La démarche suivie dans le développement du code PLAXIS est différente. Un des objectifs
de PLAXIS est de fournir à l’utilisateur un code d’éléments finis qui soit à la fois robuste et
convivial, permettant de traiter des problèmes géotechniques réels, dans un délais raisonnable en
utilisant des modèles de comportement de sols dont les paramètres puissent être déterminés à
partir d’une étude géotechnique normale. En ce sens, PLAXIS peut apparaître comme une règle à
calcul de l’ingénieur géotechnicien, ou le micro-ordinateur a remplacé la règle. C’est pourquoi
les différents modèles de comportement utilisés dans PLAXIS sont des modèles qui peuvent
apparaître simple, voire simplistes, mais qui sont efficients quand ils sont utilisés dans des cas
adaptés.

Pour traiter un problème de soutènement (paroi moulée, palplanche, … etc.), il est tout à
fait adapte de considérer le sol comme élastoplastique et le modèle de Mohr-Coulomb sera bien
adapté dans ce cas ; on rejoint ici le calcul des soutènements par les méthodes élastoplastiques de
coefficient de raideur. Mais pour traiter d’une construction de remblai sur sols mous, avec
chargement par étapes et consolidation, il faut tenir compte de l’écrouissage. Le matériau se

26
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

consolide et il est plus adapté d’utiliser le Soft Soil Model qui prend en compte cette évolution du
matériau. Pour un calcul d’écoulement, il suffit de prendre un matériau élastique, mais on peut
avoir à coupler écoulement et déformation ; dans ce cas un modèle élastoplastique peut être
justifié.

Les règles d’or dans le domaine de la simulation du comportement d’un ouvrage sont :

− quel est le comportement principal à modéliser ?

− utiliser un modèle qui décrive ce comportement ;

− interpréter les résultats, notamment en fonction des paramètres de la modélisation.

En ce sens, la modélisation numérique ne fournit sous une autre forme que les données du
problème posé.

2.4.2 Contraintes totales, effectives et pressions interstitielles

Le comportement des sols est régi par les propriétés du squelette ; il est donc nécessaire
d’utiliser des contraintes effectives et d’écrire des lois de comportement en contraintes
effectives. La pression interstitielle générée dans les ouvrages est une conséquence de la non
variation de volume ; celle ci est elle même dépendante de la perméabilité du sol. Un sable peut
être non drainé in situ sous des sollicitations sismiques (rapides) de même qu’une argile est
toujours non drainée à court terme. Les variations de volumes empêchées par les perméabilités
créent des pressions interstitielles ; en fait, celles ci dépendent des variations de volume ; en
élasticité, si les grains de sols sont incompressibles, on démontre que :

Kw
∆u w = ∆ εv ; (2.10)
n

où ∆u w est la surpression interstitielle, n la porosité, Kw le module volumique de l’eau et ∆ε v


est un incrément de déformation volumique.

Des calculs en contraintes totales sont possibles. Ils permettent par exemple, des calculs de
tassements et de stabilité de remblai après construction. Ces calculs ignorent la génération de
pressions interstitielles. Ils présentent l’avantage d’être simples et de se recaler par rapport à des
calculs plus classiques de stabilité à court terme.

Leur inconvénient majeur est d’ignorer les pressions interstitielles, quand on connaît leur
rôle majeur sur la stabilité de remblai [BOU1, 04].

2.4.3 Comportement élastoplastique

Le comportement élastoplastique peut être représenté par un modèle monodimensionnel, en


série un ressort de raideur K, pour symboliser l’élasticité du matériau, à un patin de seuil S0
(figure 2.3).

27
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

K
F

0
S0
∆l

FIG. 2.3 : Modèle monodimensionnel du comportement élastoplastique.

La courbe effort-déplacement ou contrainte-déformation que l’on trouve est présentée sur


la figure 2.4.

∆l

FIG. 2.4 : Représentation du comportement élastique parfaitement plastique.

Lors d’une décharge, le comportement est élastique et réversible. La longueur de la


déformation plastique est a priori indéterminée.

Le type de comportement représenté par les figures 2.3 et 2.4 est un comportement
élastique-plastique sans écrouissage. La figure 2.5 représente un comportement élastique-
plastique avec écrouissage [BRI3, 03].

∆l
FIG. 2.5 : Représentation du comportement élastoplastique avec écrouissage.

2.4.4 Modèle élastique linéaire

Le modèle élastique linéaire utilisé dans PLAXIS est classique. Les tableaux de rentrée des
données demandent le module de cisaillement G et le coefficient de Poisson ν. l’avantage de G
est d’être indépendant des conditions de drainage du matériau (Gu = G’), ce qui n’est pas le cas
des modules d’Young : le module d’Young non drainé est supérieur au module d’Young drainé.

28
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Il aurait pu sembler logique, si G est utilisé comme paramètre élastique, d’utiliser K comme
second paramètre. D’une part Ku est infini (correspondant à νu= 0.5) et il est moins courant
d’emploi. G est en fait le module mesuré dans les essais pressiométriques [BRI2, 03].

La relation entre le module d’Young E est les autres modules sont données par les
équations :

E
G= ; (2.11)
2(1 + ν )

E
K= ; (2.12)
3(1 + ν )

(1 − ν ) E
E oed = . (2.13)
(1 − 2ν )(1 + ν )

Le modèle élastique linéaire de PLAXIS peut être employé surtout pour modéliser les
éléments de structures béton ou métal en interaction avec le sol. Il peut aussi être intéressant pour
certains problèmes de mécanique des roches.

Les paramètres de ce modèle sons représentés sur la figure 2.6 :

FIG. 2.6 − Fenêtre des paramètres du modèle élastique linéaire.

Et les paramètres avancés sur la figure 2.7 :

FIG. 2.7 − Fenêtre des paramètres avancés du modèle élastique linéaire.

29
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Les paramètres avancés sont reliés par l’équation :

E actual = E ref + ( y ref − y ) E increment avec y < y ref . (2.14)

Eincrement : Augmentation de la rigidité [kN/m2/m]


yref : Unité de profondeur [m]

2.4.5 Modèle de Mohr-Coulomb

Le comportement de Mohr-Coulomb présente un comportement élastique parfaitement


plastique sans écrouissage. Il a une grande utilisation dans la géotechnique vu les résultats
obtenus dans les calculs.

Dans le plan de Mohr, la droite intrinsèque est représentée par :

τ = σn tanφ + c ; (2.15)

où σn et τ sont respectivement les contraintes normales et de cisaillement, et c et φ


respectivement la cohésion et l’angle de frottement du matériau (figure 2.8).

Contrainte de
cisaillement

Contrainte
normale

FIG. 2.8 − Courbe intrinsèque du modèle de Mohr-Coulomb.

Le critère de Coulomb à trois dimensions suppose que la contrainte intermédiaire


n’intervient pas. La forme du critère est celle d’une pyramide irrégulière construite autour de la
trisectrice (figure 2.9) sur l’hexagone irrégulier de Mohr-Coulomb.

30
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

FIG. 2.9 − Pyramide de Mohr-Coulomb tracée pour c=0.

Le modèle demande la détermination de cinq paramètres (figure 2.10). Les deux premiers
sont E et ν (paramètres d’élasticité). Les deux autres sont c et ϕ, respectivement. Ce sont des
paramètres classiques de la géotechnique, certes souvent fournis par des essais de laboratoires,
mais nécessaires à des calculs de déformation ou de stabilité.

FIG. 2.10 − Fenêtre des paramètres de Mohr-Coulomb.

a) Module d’Young :

Le choix d’un module de déformation est un des problèmes les plus difficiles en
géotechnique. Le module de déformation varie en fonction de la déformation et en fonction de la
contrainte moyenne. Dans le modèle de Mohr-Coulomb, le module est constant. Il parait peu
réaliste de considérer un module tangent à l’origine (ce qui correspondait au Gmax mesuré dans
des essais dynamiques ou en très faibles déformations). Ce module nécessite des essais spéciaux.

31
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Il est conseillé de prendre un module moyen, par exemple celui correspondant à un niveau de
50 % du déviateur de rupture (figure 2.11).

L’utilisateur doit rester conscient de l’importance du choix du module qu’il prendra en


compte. Il n’y a là rien d’étonnant et la même question se retrouve par exemple dans tout calcul
classique de fondation, par exemple.

FIG. 2.11 − Définition du module à 50 % de la rupture.

Dans la boite de dialogue des paramètres avancés, on peut aussi rentré un gradient donnant
la variation du module avec la profondeur.

b) Coefficient de Poisson :

On conseille une valeur de 0,2 à 0,4 pour le coefficient de Poisson. Celle-ci est réaliste
pour l’application du poids propre (procédure K0 ou chargement gravitaires). Pour certains
problèmes, notamment en décharge, on peut utiliser des valeurs plus faibles. Pour des sols
incompressibles, le coefficient de Poisson s’approche de 0,5 sans que cette valeur soit utilisable.

c) Angle de frottement :

PLAXIS ne prend pas en compte une variation d’angle de frottement avec la contrainte
moyenne. L’angle de frottement à introduire est soit l’angle de frottement de pic soit l’angle de
frottement de palier. On attire l’attention sur le fait que des angles de frottement supérieurs à 35°
peuvent considérablement allonger les temps de calcul. Il peut être avisé de commencer des
calculs avec des valeurs raisonnables d’angle de frottement, quitte à les augmenter dans la suite.
Cette valeur de 35° est compatible avec les angles de frottement ϕcv (à volume constant, au
palier).

En peut déterminer l’angle de frottement à partir de la courbe intrinsèque du modèle de


Mohr-Coulomb (figure 2.8).

d) Cohésion :

Il peut être utile d’attribuer, même à des matériaux purement frottants, une très faible
cohésion (0,2 à 1 kPa) pour des questions numériques. Pour les analyses en non drainé avec
ϕu = 0, PLAXIS offre l’option de faire varier la cohésion non drainée avec la profondeur : ceci
correspond à la croissance linéaire de la cohésion en fonction de la profondeur observée dans des
32
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

profils au scissomètre ou en résistance de pointe de pénétromètre. Cette option est réalisée avec
le paramètre c-depth. Une valeur nulle donne une cohésion constante. Les unités doivent être
homogènes avec ce qui a été choisi dans le problèmes (typiquement en kPa/m).

e) Angle de dilatance :

Le dernier paramètre est l’angle de dilatance noté ψ ; c’est le paramètre le moins courant. Il
peut cependant être facilement évalué par la règle (grossière) suivante :

ψ = ϕ - 30° pour ϕ > 30°.

ψ = 0° pour ϕ < 30°.

Le cas où ψ < 0° correspond à des sables très lâches (état souvent dit métastable, ou
liquéfaction statique). La valeur ψ = 0° correspond à un matériau élastique parfaitement
plastique, ou il n’y a donc pas de dilatance lorsque le matériau atteint la plasticité. C’est souvent
le cas pour les argiles ou pour les sables de densité faibles ou moyenne sous contraintes assez
fortes.

f) Les contraintes de traction :

La pyramide de Mohr-Coulomb permet des contraintes de traction (figure 2.9). Celles-ci


sont souvent peu réalistes pour les sols et il est possible de couper ces contraintes de traction
(tension cut-off) ou de les diminuer (Tensile strength).

g) Les paramètres avancés :

Pour tenir compte des variations avec la profondeur, on utilise les paramètres avancés
(figure 2.12).

FIG. 2.12 − Fenêtre des paramètres avancés du module Mohr-Coulomb.

2.4.6 Modèle de sol avec écrouissage (Hardening Soil Model)

Le modèle HSM a pour objet d’améliorer le modèle de Mohr-Coulomb sur différents


points, il s’agit essentiellement :

− de prendre en compte l’évolution du module de déformation lorsque la contrainte


augmente : les courbes oedométriques en contrainte-déformation ne sont pas des
droites ;

33
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

− de prendre en compte l’évolution non linéaire du module lorsque le module de


cisaillement augmente : le module E50 n’est pas réaliste : il y a une courbure des
courbes effort-déformation avant d’atteindre la plasticité ;

− de distinguer entre une charge et une décharge ;

− de tenir compte de la dilatance qui n’est pas indéfinie.

On pourrait dire que ce modèle est un dérivé du modèle hyperbolique de Duncan-Chang


car il en reprend et améliorant les formulations hyperboliques des courbes effort-déformation.

a) Les paramètres du HSM :

Les paramètres du HSM sons représentés sur la figure 2.13 :

FIG. 2.13 − Fenêtre des paramètres du Hardening Soil Model.

Paramètres de Mohr-Coulomb :

c : cohésion (effective) ; [kN/m2]


ϕ : angle de frottement effectif ; [°]
ψ : angle de dilatance. [°]

Paramètres de rigidité:

ref
E 50 : module sécant dans un essai triaxial ; [kN/m2]
ref
E oed : module tangent dans un essai oedométrique ; [kN/m2]
m : Puissance (environ 0,58 pour les sables) [-]
- Janbu (1963) rapporte des valeurs de m autour de 0.5 pour les
sables et les silts norvégiens,
- Von Soos (1980) rapporte de diverses différentes valeurs dans
la gamme 0,5 < m < 1,0.

Paramètres avancés :

E urref ref
: module en décharge (par défaut E urref = 3 à 4 E 50 ) [kN/m2]

34
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

νur : Coefficient de Poisson en charge décharge (par défaut νur = 0,2) [-]
pref : Contraintes de référence (par défaut pref = 100) [kN/m2]
K 0NC : K0-consolidation (par défaut K 0NC = 1 - sinϕ) [-]
cincrement : Cf. modèle de Mohr-Coulomb (par défaut cincrement=0) [kN/m3]
yref : Unité de profondeur [m]
Rf : Coefficient à la rupture qf/qa (par défaut Rf = 0,9) [-]
σtension : Résistance à la traction (par défaut σtension =0) [kN/m2]

Les paramètres avancés sont représentés sur la figure 2.14 :

FIG. 2.14 − Fenêtre des paramètres avancés du Hardening Soil Model.

b) Courbes effort-déformation :

Une idée fondamentale pour la formulation du HSM est le rapport hyperbolique entre la
contrainte verticale, ε1, et l'effort deviatoric, q, dans le chargement à trois axes primaire. Ici les
essais triaxial drainer standard tendent aux courbes de rendement qui peuvent être décrites par :

1 q
−ε = pour q < qf ; (2.16)
2 E50 1 − q/qa

2 sin ϕ
Avec : q f = (c cot ϕ − σ 3 ' ) et q = q f /R f ;
1- sin ϕ

qa : valeur asymptotique de la résistance au cisaillement. Le paramètre Rf est analogue à


celui introduit par Duncan.

c) Les modules :

Le module sécant dans un essai triaxial est déterminé par la formule :

m
⎛σ ' ⎞
E50 = E ⎜⎜ ref3
ref
50 ⎟⎟ avec pref = 100 kN/m2. (2.17)
⎝p ⎠

35
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Pour la décharge on prend :

m
⎛ σ3' ⎞
Eur = E ⎜⎜ ref
ref
ur ⎟⎟ . (2.18)
⎝p ⎠

La figure 2.15 redonne ces définitions :

FIG. 2.15 − Représentation du HSM dans le repère contrainte-déformation.

Le module oedométrique tangent est donnés par :

m
⎛ σ1' ⎞
Eoed = E ref
oed ⎜⎜ ref ⎟⎟ . (2.19)
⎝p ⎠

La définition du module oedométrique tangent est donnée sur la figure 2.16 et celle de la
dilatance (éventuellement) sur la figure 2.17.

FIG. 2.16 − Définition du module oedométrique tangent.

36
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

FIG. 2.17 − Définition de l’angle de dilatance.

d) Surface de charge :

En fonction du paramètre d’écrouissage, on obtient alors dans le plan q-p la forme des
surfaces de charge (figure 2.18).

FIG. 2.18 − Forme des surfaces de charge du HSM.

e) Surface de rupture :

La surface de rupture est présentée sur la figure 2.19 pour un sol non cohérent.

37
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

FIG. 2.19 − Surface de rupture pour le HSM cas d'un sol non cohérent.

2.4.7 Modèle pour sols mous (Soft Soil Model)

Ce modèle (SSM) est un modèle dérivé du Cam-Clay. Historiquement le modèle Cam-Clay


a été développé à Cambridge dans les années 60 par Roscoe, Schoffield et al.. L’idée de base de
ce modèle est de prendre en compte l’effet d’écrouissage que provoque sur les argiles la pression
moyenne. Sous l’effet d’une pression moyenne, la teneur en eau diminue et l’argile devient plus
résistante. Il s’agit d’un modèle élasto-plastique avec une surface de charge. Sous la surface de
charge, le matériau reste élastique, tandis que si le point représentatif de l’état de contrainte
effectif atteint non réversible. Une surface de plasticité, associée, limite l’espace entre les états
admissibles et non admissibles.

a) Les paramètres de compressibilité :

Les deux paramètres Cc et Cs décrivent le comportement oedométrique ou isotrope observé


dans des essais de laboratoires : ce seront les deux paramètres de base réglant la position des
lignes de consolidation vierge ou des lignes de gonflement. L’axe des contraintes est tracé en
logarithme naturel, ce qui conduit à modifier la définition de Cc et Cs en λ et κ. dans ce cas, l’axe
des ordonnées est l’indice des vides. Il peut être judicieux de remplacer l’indice des vides par la
déformation volumique (identique à la déformation axiale dans l’essai oedométrique).

On utilise alors λ* et κ*. Dans ce cas, l’indice des vides, variable, apparaît dans les
expressions du tableau 2.1. Il peut dans la majorité des cas être pris constant, et égal à la valeur
initiale.

Les relations avec les paramètres du modèle de Cam-Clay sont indiquées sur le
tableau 2.1 :

38
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

λ κ
Relation avec l’indice des vides (1) λ* = (2) κ * =
1+ e 1+ e

Relation avec les paramètres 1 1 − ν ur 3


(3) λ* = (4) κ * ≈
« Hollondais » Cp 1 − ν ur C p

Relation avec les indices de Cc 1 − ν ur C s


(5) λ* = (6) κ * ≈ 1,3
compressibilités et de gonflement 2,3(1 + e) 1 − ν ur 1 + e

TAB. 2.1 − SSM : Valeurs des paramètres de compressibilité et de gonflement λ et κ.

La figure ci-dessous résume les différentes définitions des paramètres :

FIG. 2.20 − Différentes représentations lors d’un essai oedométrique.

En pratique, il suffit de tracer la déformation axiale en fonction du logarithme naturel de la


contrainte axiale.

b) Paramètre de contrainte K0 :

Le paramètre M est calculé à partir de K0 par la formule ci-dessous :

(1 − K 0NC ) 2 (1 − K 0NC )(1 − 2ν ur )(λ* / κ * − 1)


M =3 + ; (2.20)
(1 + 2 K 0NC ) 2 (1 + 2 K 0NC )(1 − 2ν ur )λ* / κ * − (1 − K 0NC )(1 + ν ur )

M ≈ 3,0 − 2,8 K 0NC .

Ceci permet de définir la forme de la surface d’écrouissage dans le plan p-q.

39
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

c) Coefficient de Poisson :

Dans les modèle Cam-clay et dérivés (dont le SSM), le coefficient de Poisson est un
paramètre élastique important. Dans une charge-décharge oedomètrique, c’est ce paramètre qui
fait que les contraintes horizontales diminuent moins vite que les contraintes verticales. Ce n’est
donc pas le coefficient de Poisson qui pourrait être relié à une valeur de K0 mais une valeur plus
faible, typiquement 0,1 ou 0,2.

ν ur ∆σ xx
= . (2.21)
1 − ν ur ∆σ yy

Dans PLAXIS la valeur par défaut de νur est de 0,15.

Remarques

− Le SSM n’est pas valable pour des interfaces : il est nécessaire d’utiliser un modèle de
Mohr-Coulomb.

− Le SSM ne permet pas des analyses de stabilité par réduction de c et ϕ [BRI2, 03].
d) Prise en compte de la surconsolidation :

PLAXIS calcul la pression de préconsolidation pc à partir des données. Si un matériau est


surconsolidé, il est possible de prendre en compte le degré de surconsolidation (OCR) ou le
poids des terres de préconsolidation (POP (Pre Overburden Pressure)).

e) En résumé :

Les paramètres nécessaires au SSM sont les suivants :

λ* : indice de compression ; [-]


κ* : indice de gonflement ; [-]
c : cohésion ; [K/m2]
φ : angle de frottement [°]
ψ : Angle de dilatance [°]

Par défaut, les paramètres avances sont :

νur : coefficient de Poisson en charge décharge (par défaut = 0,15) ; [-]


K 0NC : σ΄xx /σ΄yy coefficient K0 relié à M [-]
M : paramètre en fonction de K 0NC . [-]

40
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

FIG. 2.21 − Fenêtre des paramètres du SSM.

FIG. 2.22 − Fenêtre des paramètres avancés du SSM.

2.4.8 Modèle pour sols « mous » avec effet du temps (Soft Soil Creep Model)

Le SSCM permet de prendre en compte l’écrouissage des argiles molles mais pas la
consolidation secondaire : celle-ci traduit par une évolution de la déformation axiale dans un
essai oedométrique en fonction du temps, après la fin de la consolidation primaire. Cette
déformation évolue en fonction du logarithme du temps (au moins pour les échelles de temps
observables). Elle est caractérisée par le paramètre Cα. Elle génère ce qui est appelé la quasi-
préconsolidation dans des sols déposés depuis longtemps.

La figure 2.23 résume ce phénomène. Ces déformations secondaires se rencontrent dans


les tassements différés, notamment sur sols argileux mous.

41
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

FIG. 2.23 − Effet du temps sur les essais oedomètriques.

Le Soft Soil Creep Model élargit ces résultats dans le plan p-q (figure 2.24) en introduisant
des surfaces de charges qui s’appuient sur l’évolution observée en consolidation secondaire sur
l’axe isotrope.

FIG. 2.24 − Diagramme des cercles peq dans le plan p-q.

Avec les définitions suivantes des paramètres :

6 sin ϕ cv
M= ; (2.22)
3 − sin ϕ cv

⎡1 + 2 K 0NC 3(1 − K 0NC ) 2 ⎤


p eq = σ ' ⎢ + 2 ⎥. (2.23)
⎣⎢ 3 M (1 + 2 K 0NC ) ⎦⎥

Les paramètres du SSCM :

Le paramètre de fluage est µ* défini par :

Cα ν
µ* = . (2.24)
2,3(1 + e)

42
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

Paramètre du modèle de Mohr-Coulomb :

c : cohésion ; [K/m2]
φ : angle de frottement ; [°]
ψ : Angle de dilatance. [°]

Paramètre de consolidation :

κ* : indice de gonflement ; [-]


λ* : indice de compression ; [-]
µ* : indice de fluage. [-]

Les paramètre avancés :

νur : coefficient de Poisson en charge décharge (par défaut = 0,15) ; [-]


K 0NC : σ΄xx /σ΄yy coefficient K0 relié à M [-]
M : paramètre en fonction de K 0NC . [-]

FIG. 2.25 − Fenêtre des paramètres du SSCM.

FIG. 2.26 − Fenêtre des paramètres avancés du SSCM.

43
Chapitre 2 Pratique des éléments finis en géotechnique

2.4.9 Conclusion

Ce rapide tour d’horizon des différents modèles utilisés dans PLAXIS montre qu’il s’agit de
modèles suffisamment simples pour qu’il soit possible d’en déterminer les paramètres avec une
étude géotechnique classique ou avec des corrélations. Il n’y a dans ces modèles aucun
paramètre de calage ou sans signification physique comme on en rencontre souvent dans des
modèles sophistiqués. Souvent la détermination des paramètres nécessite des techniques
d’optimisation. Ces modèles appartiennent au domaine de recherche.

L’utilisateur doit se concentrer sur deux choix : l’un est inhérent à la géotechnique en
général, l’autre concerne la simulation numérique.

La détermination des paramètres géotechniques à entrer dans PLAXIS n’est pas différente
d’un choix de paramètres de calcul manuel pour un calcul de tassement ou de stabilité : à partir
d’essais, il est indispensable d’arriver à ce que l’on pourrait appeler un modèle géotechnique de
terrain. Certains des paramètres sont différents dans leurs expression, mais toujours reliés à des
paramètres géotechniques classiques. Le paramètre le moins courant est vraisemblablement
l’angle de dilatance.

Le choix du modèle de comportement dépend en fait du problème posé : soutènement,


tassement de remblai, fondation sur sol en pente, tunnel : quel modèle de comportement utiliser
pour quel problème géotechnique ?

La question n’est pas simple car il n’existe pas de modèle universel.

44
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

Chapitre 3 :

Établissement d’un modèle de calcul de


référence
3.1 Introduction
Le but de cette étude est de déterminer un modèle géotechnique, dit de référence, pour
notre projet. Le projet est une étude de réalisation d’une station de métro (Benchmark du bulletin
10 de PLAXIS). Pour cela, on va réaliser une excavation autour des tubes du métro préexistant à
la fois en prenant en compte la réalisation de ce tunnel et aussi la présence d’un bâtiment à
proximité de la fouille. Par ailleurs, le rabattement de la nappe phréatique met en œuvre un
calcul d’écoulement pour définir après chaque phase d’excavation sous le niveau de la nappe, la
nouvelle distribution de pression interstitielle.

Le modèle de référence a été établi et calculé avec le logiciel PLAXIS 7.2. Il sera utilisé
comme base de comparaison lors de l’étude paramétrique qui suivra.

3.2 Définition des données


Pour que le logiciel PLAXIS puisse faire les calculs correctement et complètement, on doive
lui saisir toutes les données du projet suivantes :

3.2.1 Hypothèses et géométrie

a) Les hypothèses générales données :

− Les déformations sont considérées planes.

− L’influence de la construction des ouvrages est négligeable (la masse volumique des
ouvrages est différente de celle du sol).

− Les ouvrages sont modélisés comme des poutres ou des éléments continus.

− Définition d’une interface entre les ouvrages est le sol.

45
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

− Présence d’un bouchon en pied de la paroi (sans effet, mêmes caractéristiques


mécaniques que le sol).

− Rabattement hydrostatique tenant compte du bouchon (rabattement avant chaque


excavation).

− Modélisation des tirants : la partie libre par élément nœud à nœud (node-to-node) ; et la
partie scellée par un géotextile (représenté par un segment jaune).

− Prise en compte de la précontrainte dans les tirants.

− Domaine d’analyse : figure 3.1.

b) La géométrie du modèle :

Le projet n’est pas symétrique (figure 3.1), il sera modélisé par un modèle géométrique
plan (2D) de 100 m de largeur sur 25 m de profondeur. Ce modèle est présenté sur la figure 3.2.

Conditions aux limites : on choisit les conditions aux limites par défaut, déplacements
libres sur les deux cotés verticaux et bloqués au fond.

Trois couches de sol composent la géologie du site :

− une couche de remblai sableux en surface de 4 m de profondeur ;

− une couche d’argile molle de 7 m d’épaisseur ;

− enfin une couche d’argile raide de 14 m d’épaisseur.

En dessous, on trouve le substratum rocheux pour lequel les déformations sont nulles.

Bâtiment

12 m
Paroi moulée Butons

Remblai
4m

Argile Tirants 20 m
7m

molle
7m

Argile
14 m

18 m
raide
Tunnel 22 m
5m

FIG. 3.1 − Vue en coupe du projet.

46
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

FIG. 3.2 − Modèle géométrique du projet.

Le tunnel fait 18 m de largeur, 7 m de hauteur et 0,9 m d’épaisseur, composé de deux voix


séparées symétriques. La construction du tunnel passe par deux étapes ; la première est la mise
du soutènement provisoire ; la seconde étape est la réalisation du revêtement.

Le bâtiment est un R+2 avec sous-sol, de 20 m de largeur et 12 m d’hauteur, l’ossature est


assuré par des portiques.

La fouille fait 22 m de largeur et 14 m de profondeur ; le soutènement est assuré par une


paroi moulée de 20 m de profondeur et 0,9 m d’épaisseur, soutenue par un niveau de butons en
tête et deux lits de tirants d’ancrage de part et d’autre de l’excavation ; ceux-ci sont inclinés de
45° par rapport à l’horizontale.

Des interfaces sont utilisées pour produire les effets d’interaction entre le sol et les
structures. Pour la paroi, elles s’étendront jusqu’à 1 m sous le mur. In ne faut pas utiliser
d’interface autour des géotextiles représentant les bulbes d’ancrage.

Remarque :

Il est recommandé de prolonger les interfaces dans les angles de structures de


manière à assurer une liberté suffisante aux déformations et à obtenir une meilleure
distribution de l’état de contrainte. Il est toutefois nécessaire de s’assurer que la raideur
de la partie de l’interface étendue est égale à celle du sol et que, la perméabilité de ce bout
d’interface n’influence pas le champ d’écoulement.

3.2.2 Caractéristiques des matériaux

a) Propriétés des couches de sols et des interfaces :

Les propriétés des couches de sols et des interfaces sont résumées dans le tableau 3.1 :

47
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

Paramètres Nom Remblai Argile molle Argile Raide Unité

Modèle type Model Mohr-Coloumb Mohr-Coloumb Mohr-Coloumb -


Type de comportement Type Drainé Non Drainé Non Drainé -
Poids volumique sec γdry 19 18 20 kN/m3
Poids volumique humide γwet 20 19 21 kN/m3
Perméabilité horizontale Kx 10-8 10-8 10-8 m/jour
Perméabilité verticale Ky 10-8 10-8 10-8 m/jour
Module d’Young Eref 1,8.104 7995 7,65.104 kN/m2
Coefficient de Poisson ν 0,33 0,3 0,3 -
Cohésion cref 10 1 4 kN/m3
Angle de frottement φ 35 26 32 °
Angle de dilatation ψ 5 0 3 °
Facteur de rigidité de Rinter 0,67 Rigide Rigide -
l’interface
Perméabilité de l’interface Permeability Neutre Imperméable Imperméable -

TAB. 3.1 − Propriétés des couches de sols et des interfaces.

Le paramètre Rinter, est défini ci-dessous :

tan φinterface = Rinter tan φsol et cinterface = Rinter csol.

Avec : csol = cref.

b) Éléments structuraux :

¾ Tunnel :

Paramètre Nom Soutènement Revêtement Unité

Type de comportement Material type Elastique Elastique -


Rigidité normale EA 2.107 1,5.107 kN/m
Rigidité de flexion EI 9300 7.105 kNm2/m
Epaisseur équivalente d 0,902 0,902 m
Poids w 68 15 kN/m/m
Coefficient de Poisson ν 0,3 0,2 -

TAB. 3.2 − Propriétés du tunnel.

48
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

¾ Bâtiment :

Paramètre Nom valeur Unité

Type de comportement Material type Elastique -


Rigidité normale EA 5.106 kN/m
Rigidité de flexion EI 2,6.104 kNm2/m
Epaisseur équivalente d 0,25 m
Poids w 15 kN/m/m
Coefficient de Poisson ν 0,2 -

TAB. 3.3 − Propriétés du bâtiment.

¾ Paroi moulée :

Pour la paroi moulée, on saisi les propriétés présentées dans le tableau 3.4 :

Paramètre Nom valeur Unité

Type de comportement Material type Elastique -


Rigidité normale EA 1,8.107 kN/m
Rigidité de flexion EI 1,22.106 kNm2/m
Epaisseur équivalente d 0,902 m
Poids w 15 kN/m/m
Coefficient de Poisson ν 0,2 -

TAB. 3.4 − Propriétés mécaniques de la paroi moulée.

¾ Ancrages (éléments nœud à noeud) :

La longueur des tirants de lit supérieur est de 24 m, et pour le lit inférieur 18 m. Les
propriétés sont présentées sur le tableau 3.5 :

Paramètre Nom Valeur Unité

Type de comportement Material type Elastique -


Rigidité normale EA 1,86.105 kN
Tirants Espacement Ls 1,5 m
Précontrainte de tirant 1 F 225 kN/m
Précontrainte de tirant 2 F 295 kN/m

Type de comportement Material type Elastique -


Butons Rigidité normale EA 4,76.106 kN
Espacement Ls 6 m

TAB. 3.5 − Propriétés des ancrages (éléments nœud à noeud).

49
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

¾ Bulbes d’ancrage (géotextiles) :

Paramètre Nom Valeur Unité

Rigidité normale EA 1,125.104 kN/m

TAB. 3.6 − Propriétés des Bulbes d’ancrage (géotextiles).

3.2.3 Génération du maillage

Le modèle de référence se fait par des éléments à 6 nœuds. Le nombre d’éléments est de
1094 éléments et le nombre des nœuds est de 2482 nœuds.

On règle la finesse du maillage (global Coarseness) sur « very fine », puis, on le raffine
localement au niveau des éléments structuraux, comme indiqué sur la figure 3.3.

FIG. 3.3 − Maillage du projet.

3.2.4 Conditions initiales

Les conditions initiales nécessitent la génération des pressions interstitielles initiales ainsi
que des contraintes initiales.

a) Conditions hydrauliques (figure 3.4) :

Le niveau de la nappe phréatique initiale est à –4,0 m de la surface. D’autre part, en place
des limites pour les écoulements dus à la consolidation en bas du modèle (présence du
substratum rocheux imperméable).

50
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

Nappe phréatique

Frontière imperméable

FIG. 3.4 − Conditions hydrauliques initiales.

FIG. 3.5 − Génération des pressions interstitielles initiales.

b) Contraintes initiales (figure 3.6) :

Pour le calcul des contraintes initiales, il faut désactiver les éléments structuraux ainsi que
l’élément de sol crée par défaut au nivaux du bâtiment. On génère alors les contraintes initiales
en prenant les valeurs de K0 par défaut. La valeur de K0 est proposée automatiquement d’après la
formule de Jaky. On garde le poids du sol à 1, ce qui correspond à une application totale de la
gravité.

51
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

FIG. 3.6 − Génération des contraintes initiales.

3.3 Procédure de calculs


Le calcul du modèle de référence se fait définie en 9 phases dans l’ordre, passant par quatre
phases d’excavations comme suit :

− Phase 0 : initiation des contraintes (procédure K0) ; on détermine les contraintes effectives
initiales.

Construction du tunnel et consolidation :

− Phase 1 : Mise en place du soutènement provisoire du tunnel : ne pas oublier de définir une
nappe phréatique fictive pour les éléments à l’intérieur du tunnel pour permette d’annuler
les pressions interstitielles dans ces éléments.

− Phase 2 : Mise en place de revêtement du tunnel.

− Phase 3 : Consolidation après construction du tunnel : on choisi une consolidation qui


s’arrêtera au bout d’un temps donné (3000 jour).

Construction du bâtiment et consolidation :

− Phase 4 : Construction du bâtiment : Ne pas oublier de remettre les déplacement à zéro.

− Phase 5 : Consolidation après construction du bâtiment : on reprend les mêmes paramètres


que ceux utilisés dans la phase n° 3 avec un temps final de 6000 jour.

Excavation par étapes :

L’excavation sera décomposée en quatre étapes correspondant au phasage des travaux :

− Phase 6 : 1ère tranche de l’excavation à –4 m : on désactive le premier élément de


l’excavation et l’on active les parois ainsi que les butons, ne pas oublier de remettre les
déplacement à zéro

− Phase 7 : 2ère tranche de l’excavation à –7 m et, rabattement de la nappe phréatique : on


désactive le deuxième élément de l’excavation et en active le premier niveau du tirants

52
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

avec une précontrainte de 225 kN/m. de plus, en définit une nappe phréatique fictive pour
les éléments enlevés, comme dans la phase 1 pour le tunnel.

− Phase 8 : 3ère tranche de l’excavation à –11 m et, rabattement de la nappe phréatique : on


répète l’opération de la phase 7 et on définit une précontrainte dans le deuxième niveau de
tirants de 295 kN/m.

− Phase 9 : 4ère tranche de l’excavation à –14 m et, rabattement de la nappe phréatique.

Enfin, la fouille est achevée jusqu'à 14 m avec pompage de l’eau.

3.4 Les principaux résultats


On s’intéressera à deux types de déformation : déformation de forme et déformation interne
telle que :

1. Déformation de maillage.

2. Déformation des éléments structuraux indiquée par :

− La courbe de déplacement.

− La courbe de cisaillement.

− La courbe du moment.

Nous allons donner les résultats de la sixième et la dernière phase seulement.

3.4.1 Résultats de la phase 6

a) Déformation de maillage :

La déformation de maillage et des éléments structuraux sont représentés sur la figure 3.7.
On note un déplacement total maximum de 19,84.10-3 m.

FIG. 3.7 − Phase 6 : déformation de maillage (×200).

53
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

b) Tunnel :

− Le déplacement maximum est de 4,72.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


684,89 kN/m (figure 3.8 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de 516,06 kNm/m (figure 3.8 c).

a − Déplacements (×250). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.8 − Tunnel : résultats de la phase 6.

54
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

c) Bâtiment :

− Le déplacement maximum est de 6,82.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


135,65 kN/m (figure 3.9 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de -111,31 kNm/m (figure 3.9 c).

a − Déplacements (×250). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.9 − Bâtiment : résultats de la phase 6.

55
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

d) Paroi moulée :

− Le déplacement maximum est de 8,33.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


202,79 kN/m (figure 3.10 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de -642,82 kNm/m (figure 3.10 c).

a − Déplacements (×250). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.10 − Paroi moulée : résultats de la phase 6.

56
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

3.4.2 Résultats de la phase 9

a) Déformation de maillage :

La déformation de maillage et des éléments structuraux sont représentés sur la figure 3.11.
On note un déplacement total maximum de 61,31.10-3 m.

FIG. 3.11 − Phase 9 : déformation de maillage (×100).

b) Contraintes principales :

La contrainte principale maximum est de -418,79 kN/m2 (figure 3.12).

FIG. 3.12 − Phase 9 : répartitions des contraintes principales.

57
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

c) Tunnel :

− Le déplacement maximum est de 16,77.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


182,19 kN/m (figure 3.13 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de 177,23 kNm/m (figure 3.13 c).

a − Déplacements (×100). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.13 − Tunnel : résultats de la phase 9.

58
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

d) Bâtiment :

− Le déplacement maximum est de 55,60.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


139,20 kN/m (figure 3.14 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de -125,10 kNm/m (figure 3.14 c).

a − Déplacements (×100). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.14 − Bâtiment : résultats de la phase 9.

59
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

e) Paroi moulée :

− Le déplacement maximum est de 60,33.10-3 m et l’effort de cisaillement max est de


524,25 kN/m (figure 3.15 a et b).

− Le moment fléchissant maximum est de -1630 kNm/m (figure 3.15 c).

a − Déplacements (×100). b − Efforts de cisaillements.

c − Moments fléchissant.

FIG. 3.15 − Paroi moulée : résultats de la phase 9.

60
Chapitre 3 Établissement d’un modèle de calcul de référence

3.4.3 Comparaison entre les deux phases

La comparaison entre les deux phases est résumée dans le tableau 3.7 suivant :

Phase 6 Phase 9 Comparaison

Augmentation dans la zone situer entre les


-3 -3
Maillage Déplacement (m) 19,84.10 61,31.10 trois ouvrages, à cause des fouilles et de
l’interaction entre les ouvrages.
Augmentation dans la coté droite, à cause
Soulèvement (m) 4,72.10-3 16,77.10-3 des fouilles au-dessus de tunnel et de
pression des terres latérales.
Tunnel Effort de cisaillement
684,89 182,19 Diminution, à cause des fouilles au-dessus
(kN/m)
de tunnel.
Moment (kNm/m) 516,06 177,23
Augmentation dans la coté gauche, à cause
-3 -3
Tassement (m) 6,82.10 55,60.10 de déplacement des terres vers la fouille
(changement de l’état de contraintes).
Bâtiment Effort de cisaillement
135,65 139,20 Petite augmentation, car les charges et les
(kN/m)
surcharges de bâtiment reste constantes.
Moment (kNm/m) -111,31 -125,10
Déplacement (m) 8,33.10-3 60,33.10-3
Paroi Effort de cisaillement Augmentation, à cause des fouilles et de
202,79 524,25
moulée (kN/m) pression des terres latérales.
Moment (kNm/m) -642,82 -1630

TAB. 3.7 − Résumé des résultats de deux phases 6 et 9 avec comparaison.

3.5 Conclusions
− Le fond de fouille se soulève sous l’action de la pression des terres latérales, la paroi se
déplace latéralement vers la fouille et le bâtiment subit des tassements.

− D’après les résultats de calculs et les courbes présentées, l’état de contraintes du modèle
changé sous l’effet des fouilles et de l’interaction entre les ouvrages.

− Pour les contraintes principales à l’état final, on note une concentration des contraintes au
niveau des ancrages, sous le bâtiment et sous la surface de la fouille sont observées (figure
3.12).

− La comparaison entre les deux phases montre que ce modèle de référence constitue
effectivement une approximation raisonnable du comportement réel des structures.

61
Chapitre 4 Étude paramétrique

Chapitre 4 :

Étude paramétrique

4.1 Introduction
Après l’établissement du modèle de référence et les résultats obtenus, l’étude paramétrique
sera effectuée. Il sera question de montre l’effet de différents paramètres sur les résultats (au
niveau de la fouille, sous le tunnel et sous le bâtiment). On utilise la même coupe du projet, avec
les mêmes données et on change chaque fois le paramètre à comparer (les paramètres ont été
modifiés un par un), et toujours dans des fourchettes raisonnables.

¾ On a deux types de paramètres :

− Les paramètres de calculs (modélisation).

− Les paramètres géotechniques.

¾ Dans cette étude, la comparaison sera faite sur deux types de résultats :

− Les déplacements.

− Les moments fléchissant.

Les deux types de résultats seront présentés pour la dernière phase.

¾ Les éléments structuraux concernés par cette étude sont :

− la base du tunnel (l’élément poutre (20-21)) ;

− la base du bâtiment (l’élément poutre (37-40)) ;

− la paroi moulée droite (l’élément poutre (12-13)).

62
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.2 Effet des paramètres de calculs


Parmi les paramètres de modélisation, on propose l’étude de l’effet des deux paramètres
suivants :

− Le maillage.

− La précision des calculs (tolérance).

4.2.1 Maillage

L’utilisateur de PLAXIS doit sélectionner des éléments triangulaires à 6 ou 15 nœuds pour


modéliser les couches de sol et autres éléments de volume. L’élément par défaut de PLAXIS est le
triangle à 6 noeuds Il fournit des interpolations du second ordre pour les déplacements. La
matrice de rigidité des éléments est évaluée par intégration numérique en utilisant au total trois
points de Gauss (points de contrainte). Pour le triangle à 15 noeuds, l’interpolation est d'ordre
quatre, et l’intégration nécessite douze points de contrainte. Le type d’éléments pour les éléments
de structure est automatiquement compatible avec le type d’éléments de sol choisi [BRI1, 03].

FIG. 4.1 − Position des noeuds et des points de contrainte dans les éléments de sol.

Le triangle à 15 noeuds est un élément très précis qui a produit des résultats en contraintes
de haute qualité sur différents problèmes, comme par exemple le calcul de la rupture de sols
incompressibles. L’utilisation des triangles à 15 noeuds implique une consommation de mémoire
assez élevée, et les calculs et la manipulation sont donc un peu ralentis. C’est pour cela qu’un
type d’éléments plus simple est également disponible.

Le triangle à 6 noeuds est un élément relativement précis donnant de bons résultats pour les
analyses standard en déformation, à condition d’utiliser un nombre suffisant d’éléments.
Cependant, il faut être prudent dans le cas de modèles axisymétriques ou dans des situations où
une rupture (possible) est à prendre en compte, comme un calcul de capacité portante ou le calcul
de coefficient de sécurité selon la méthode de phi-c réduction. Les charges à la rupture et les
coefficients de sécurité sont généralement surévalués avec des éléments à 6 noeuds. Pour ces
calculs, il convient d’utiliser plutôt des éléments à 15 noeuds.

On change le maillage des éléments de 6 noeuds à 15 nœuds et on compare les résultats


obtenus aux résultats du modèle de référence. Les résultats obtenus sont :

63
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.2 et 4.3
suivantes :

0,018

0,017 6 noeuds (ref)


15 noeuds
0,016
Soulèvements (m)

0,015

0,014

0,013

0,012

0,011

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.2 − Tunnel : influence de maillage sur les soulèvements.

250

200 6 noeuds (ref)


15 noeuds
Moments fléchissant (kNm/m)

150

100

50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.3 − Tunnel : influence de maillage sur les moments fléchissant.

64
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.4 et 4.5
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03

-0,035

-0,04 6 noeuds (ref)


15 noeuds
-0,045

-0,05

FIG. 4.4 − Bâtiment : influence de maillage sur les tassements.

90

60

30
Moments fléchissant (kNm/m)

-30

-60

-90

-120
6 noeuds (ref)
-150
15 noeuds
-180
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.5 − Bâtiment : influence de maillage sur les moments fléchissant.

65
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.6 et 4.7
suivantes :

-0,07 -0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
6 noeuds (ref) -10
15 noeuds

-12

-14

-16

-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.6 − Paroi : influence de maillage sur les déplacements horizontaux.

66
Chapitre 4 Étude paramétrique

-1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16

6 noeuds (ref)
15 noeuds -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.7 − Paroi : influence de maillage sur les moments fléchissant.

d) Conclusions :

− Pour le maillage, on remarque une augmentation des déplacements de la paroi (de


l’ordre de 5 %) et des tassements dans le bâtiment (de l’ordre de 6 %) et une diminution
des soulèvements du tunnel (de l’ordre de 3 %), on passant de l’élément à 6 noeuds à
l’élément à 15 nœuds.

− Une augmentation des moments dans tous les éléments (de l’ordre de 10 % pour le
tunnel et le bâtiment et de 5 % pour la paroi), on passant de l’élément à 6 noeuds à
l’élément à 15 nœuds.

67
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.2.2 Précision des calculs

Dans toutes les analyses non linéaires où un nombre défini de pas de calcul est utilisé, un
décalage avec la solution exacte apparaît, comme présenté sur la figure 4.8. Un algorithme de
résolution doit s’assurer que les erreurs d’équilibre restent localement et globalement dans des
limites acceptables. Les seuils d'erreur adoptés par PLAXIS sont liés directement à la valeur
spécifiée de l’erreur tolérée (tolerated error) [BRI1, 03].

A l’intérieur de chaque pas, le programme de calcul continue les itérations jusqu’à ce que
les erreurs calculées soient inférieures à la valeur spécifiée. Si l’erreur tolérée est réglée sur une
valeur élevée, le calcul sera relativement rapide mais peut s’avérer inexact ; si elle est petite, le
temps de calcul peut être très long. En général, le réglage standard de 0,03 est acceptable dans la
plupart des calculs.

FIG. 4.8 − Comparaison de la solution exacte avec la solution numérique.

La précision des calculs est définie par la tolérance sur la convergence des calculs. Par
défaut la tolérance est de 3 %, celle utilisée pour le calcul du modèle de référence.

Pour étudier l’effet de ce paramètre on fait le calcul pour :

− Tolérance de 1 %.

− Tolérance de 6 %.

Les résultats obtenus sont :

68
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.9 et 4.10
suivantes :

0,018

0,017 3 % (ref)

1%
0,016
6%
Soulèvements (m)

0,015

0,014

0,013

0,012

0,011

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.9 − Tunnel : influence de la précision des calculs sur les soulèvements.

200

150 3 % (ref)

100 1%
Moments fléchissant (kNm/m)

6%
50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X(m)

FIG. 4.10 − Tunnel : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant.

69
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.11 et 4.12
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03
3 % (ref)
-0,035
1%
-0,04
6%

-0,045

-0,05

FIG. 4.11 − Bâtiment : influence de la précision des calculs sur les tassements.

90

60

30
Moments fléchissant (kNm/m)

-30

-60

-90 3 % (ref)
1%
-120
6%

-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.12 − Bâtiment : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant.

70
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.13 et 4.14
suivantes :

-0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

-2

-4

-6

-8

3 % (ref)

Profondeur (m)
1% -10

6%
-12

-14

-16

-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.13 − Paroi : influence de la précision des calculs sur les déplacements horizontaux.

71
Chapitre 4 Étude paramétrique

-1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

3 % (ref) -16
1%

6% -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.14 − Paroi : influence de la précision des calculs sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

− Pour la précision des calculs, on remarque une stabilité des déplacements et des
moments (des variations de l’ordre de 0.1 à 0.4 %), on passant de 1%, 3% à 6%.

− L’effet de ce paramètre sur les résultats est très faible.

72
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3 Effet des paramètres géotechniques


Pour ce qui concerne les paramètres géotechniques on va étudier l’influence de quatre
types de paramètres.

4.3.1 Effet des paramètres du sol

Les paramètres du sol sont : la cohésion, l’angle de frottement, le module d’Young (module
d’élasticité) et le module de Poisson.

4.3.1.1 Cohésion c

Dans le modèle de référence la cohésion c = 10 kPa pour la 1ère couche, c = 1 kPa pour la
2ème couche et c = 4 kPa pour la 3ème couche. Pour l’étude paramétriques on fait les calculs pour :

− c +5 kPa ;

− c −5 kPa.

Pour toutes les couches simultanément.

Remarque :

PLAXIS peut manipuler des sables sans cohésion (c = 0), mais certaines options ne
fonctionneront pas bien. Pour ne pas avoir de complication, il est conseillé d’entrer au
mois une valeur faible (prendre c ≥ 0,2 kPa) [BRI1, 03].

Les résultats des calculs sont :

73
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.15 et 4.16
suivantes :

0,02

0,019
c (ref)
0,018
c +5
0,017
c -5
Soulèvements (m)

0,016

0,015

0,014

0,013

0,012

0,011

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.15 − Tunnel : influence de la cohésion sur les soulèvements.

250
c (ref)
200
c +5
Moments fléchissant (kNm/m)

150
c -5
100

50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.16 − Tunnel : influence de la cohésion sur les moments fléchissant.

74
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.17 et 4.18
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03
c (ref)
-0,035 c +5

-0,04 c -5

-0,045

-0,05

FIG. 4.17 − Bâtiment : influence de la cohésion sur les tassements.

90

60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90 c (ref)
c +5
-120
c -5

-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.18 − Bâtiment : influence de la cohésion sur les moments fléchissant.

75
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.19 et 4.20
suivantes :

-0,07 -0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

-2

-4

-6

-8
c (ref)

Profondeur (m)
c +5 -10

c -5

-12

-14

-16

-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.19 − Paroi : influence de la cohésion sur les déplacements horizontaux.

76
Chapitre 4 Étude paramétrique

-1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

c (ref) -16

c +5

c -5 -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.20 − Paroi : influence de la cohésion sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Une augmentation de la cohésion conduit à :

− une diminution des déplacements de la paroi (de l’ordre de 8 à 10 %) et des tassements


dans le bâtiment (de l’ordre de 10 à 15 %) et des soulèvements du tunnel (de l’ordre de
6 à 10 %) ;

− une diminution des moments dans la paroi (de l’ordre de 6 à 10 %) et dans le bâtiment
(de l’ordre de 1 à 2 %), et une augmentation dans le tunnel (de l’ordre de 20 à 30 %).

L’influence de ce paramètre est d’autant plus importante que ses valeurs sont plus faibles.

77
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.1.2 Angle de frottement ϕ

L’angle de frottement ϕ (phi) est entré en degrés. Des angles de frottement élevés, obtenus
parfois pour des sables denses, augmenteront de manière substantielle la difficulté numérique des
calculs plastiques [BRI1, 03].

Le temps de calcul varie exponentiellement avec de l’angle de frottement. Par conséquent,


les angles de frottement élevés devraient être évités lors des calculs préliminaires pour un projet.
Le temps de calcul deviendra important si des angles de frottement supérieurs à 35 degrés sont
utilisés.

Dans le modèle de référence l’angle de frottement est pris entre 26° et 35°. ϕ = 35° pour la
première couche, ϕ = 26° pour la deuxième couche et ϕ = 32° pour la troisième couche.

Pour l’étude paramétrique, on fait les calculs pour :

− ϕ −5° ;

− ϕ +5°.

Pour toutes les couches simultanément.

On obtient les résultats suivants :

78
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.21 et 4.22
suivantes :

0,065

0,055 Phi (ref)

Phi +5°
0,045 Phi -5°
Soulèvements (m)

0,035

0,025

0,015

0,005
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.21 − Tunnel : influence de l’angle de frottement sur les soulèvements.

500

400 Phi (ref)

300 Phi +5°


Moments fléchissant (kNm/m)

Phi -5°
200

100

-100

-200

-300

-400

-500
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.22 − Tunnel : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant.

79
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.23 et 4.24
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33

-0,02

-0,04
Tassements (m)

-0,06

-0,08
Phi (ref)
-0,1 Phi +5°

Phi -5°
-0,12

-0,14

FIG. 4.23 − Bâtiment : influence de l’angle de frottement sur les tassements.

90

60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90 Phi (ref)

-120
Phi +5°
Phi -5°
-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.24 − Bâtiment : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant.

80
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.25 et 4.26
suivantes :

-0,16 -0,14 -0,12 -0,1 -0,08 -0,06 -0,04 -0,02 0


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16
Phi (ref)

Phi +5° -18


Phi -5°

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.25 − Paroi : influence de l’angle de frottement sur les déplacements horizontaux.

81
Chapitre 4 Étude paramétrique

-3600 -3000 -2400 -1800 -1200 -600 0 600


0

Phi (ref)
-2
Phi +5°

Phi -5°
-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16

-18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.26 − Paroi : influence de l’angle de frottement sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Une augmentation de l’angle de frottement conduit à :

− une diminution très sensible des déplacements de la paroi et des tassements dans le
bâtiment et des soulèvements du tunnel ;

− une diminution sensible des moments dans la paroi et dans le bâtiment, et une
augmentation dans le tunnel.

Une diminution des angles de frottement de 5° a une influence beaucoup plus importante
qu’une augmentation de ceux-ci de 5°.

82
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.1.3 Module d’Young E

PLAXIS utilise le module d’Young comme module de déformation de référence dans le


modèle élastique et le modèle de Mohr-Coulomb, mais d’autres modules de déformation sont
également considérés. Un module de déformation a la dimension d’une contrainte (force par
unité de surface). Les valeurs de raideur adoptées dans un calcul demandent une attention
particulière parce que la plupart des géomatériaux présente un comportement non linéaire dès le
début du chargement [BRI1, 03].

En mécanique des sols, la pente initiale est appelée E0 et le module sécant à 50% de la
résistance en compression est noté E50 (voir figure 2.11). Pour des argiles très surconsolidées et
quelques roches avec un large domaine élastique, il est réaliste d’utiliser E0 alors que pour les
sables et les argiles normalement consolidées, il est préférable de prendre E50.

Pour les sols, le module initial et le module sécant tendent à augmenter avec la pression de
confinement. Par conséquent, les couches de sol en profondeur ont souvent une raideur plus
élevée que les couches en surface. De plus, la raideur apparente dépend du chemin de contrainte
suivi. La raideur durant les cycles charge-décharge est supérieure à celle durant un chargement
primaire. En outre, la raideur observée pour un sol en terme de module d’Young est
généralement plus petite pour des compressions drainées que pour du cisaillement. Donc, en
choisissant un module de déformation constant pour représenter le comportement du sol,
l’utilisateur devra retenir une valeur qui prenne à la fois en compte le niveau de contrainte et le
chemin de contrainte. Remarquons que des comportements de sols dépendant des contraintes
sont pris en compte dans les modèles avancés de PLAXIS. Dans le modèle de Mohr-Coulomb,
PLAXIS propose une option spéciale pour définir une rigidité variable avec la profondeur (voir
Paramètres avancés).

Dans le modèle de référence on a pris un module pour chaque couche :

− E = 1,8.104 kPa pour la 1ère couche ;

− E = 7995 kPa pour la 2ème couche ;

− E = 7,65.104 kPa pour la 3ème couche.

Pour les calculs de l’étude paramétrique on utilise :

− E −25% ;

− E +25%.

Pour tous les modules simultanément.

On obtient les résultats suivants :

83
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.27 et 4.28
suivantes :

0,023

0,021 E (ref)

E +25%
0,019
E -25%
Soulèvements (m)

0,017

0,015

0,013

0,011

0,009

0,007
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.27 − Tunnel : influence du module d’élasticité sur les soulèvements.

250

200 E (ref)

150 E +25%
Moments fléchissant (kNm/m)

100 E -25%

50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.28 − Tunnel : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant.

84
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.29 et 4.30
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03
E (ref)
-0,035
E +25%
-0,04 E -25%

-0,045

-0,05

FIG. 4.29 − Bâtiment : influence du module d’élasticité sur les tassements.

90

60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90 E (ref)
E +25%
-120
E -25%

-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.30 − Bâtiment : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant.

85
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.31 et 4.32
suivantes :

-0,08 -0,07 -0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

E (ref)
-16
E +25%

E -25%
-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.31 − Paroi : influence du module d’élasticité sur les déplacements horizontaux.

86
Chapitre 4 Étude paramétrique

-2100 -1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

E (ref) -16
E +25%

E -25% -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.32 − Paroi : influence du module d’élasticité sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Une augmentation du module d’élasticité conduit à :

− une diminution des déplacements de la paroi et des tassements dans le bâtiment et des
soulèvements du tunnel ;

− une diminution des moments dans tous les éléments structuraux.

L’influence de ce paramètre est d’autant plus importante que ses valeurs sont plus faibles.

87
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.1.4 Coefficient de Poisson ν

Des essais triaxiaux standards drainés peuvent montrer une diminution significative de
volume au tout début du chargement et révéler ainsi une faible valeur du coefficient de Poisson
(ν0) [BRI1, 03].

Dans certains cas, comme des problèmes de déchargement particuliers, il peut être réaliste
d’employer une valeur initiale aussi faible, mais en général, pour le modèle de Mohr-Coulomb,
l’utilisation d’une valeur plus élevée est recommandée.

Le choix d’une valeur pour le coefficient de Poisson est particulièrement simple dans le cas
du modèle élastique ou du modèle de Mohr-Coulomb avec un chargement gravitaire. Dans ces
types de chargement, PLAXIS devrait fournir des valeurs réalistes pour le rapport K0 = σh / σv.
Comme les deux modèles donneront le rapport bien connu de σh / σv = ν / (1 − ν) pour une
compression unidimensionnelle, il est facile de choisir un coefficient de Poisson qui donne une
valeur réaliste pour K0. Ainsi, ν est évalué par l’intermédiaire de K0. Dans la plupart des cas, les
valeurs de ν seront comprises entre 0,3 et 0,4. En général, de telles valeurs peuvent être aussi
utilisées pour des conditions de chargement autres que la compression unidimensionnelle. Dans
le cas d’un comportement non drainé, il est conseillé d’entrer une valeur effective pour le
coefficient de Poisson et de sélectionner Undrained comme type de comportement. De cette
façon, PLAXIS ajoutera automatiquement un module de compressibilité pour le fluide interstitiel,
basé sur un coefficient de Poisson non drainé implicite de 0,495. Dans ce cas, le coefficient de
Poisson effectif devra être inférieur à 0,35. Utiliser des valeurs plus élevées du coefficient de
Poisson impliquerait que l’eau ne soit pas suffisamment raide par rapport au squelette du sol
pour simuler un comportement non drainé.

Dans le modèle de référence on a pris un coefficient pour chaque couche : ν = 3,33 pour la
ère
1 couche, et ν = 3 pour la 2ème et la 3ème couche.

Pour les calculs de l’étude paramétrique on utilise :

− ν −0,1 ;

− ν +0,1.

Pour tous les coefficients simultanément.

Les résultats des calculs sont :

88
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.33 et 4.34
suivantes :

0,02

0,019
Nu (ref)
0,018
Nu +0,1
Soulèvements (m)

0,017
Nu -0,1
0,016

0,015

0,014

0,013

0,012

0,011

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.33 − Tunnel : influence du coefficient de Poisson sur les soulèvements.

350

300 Nu (ref)

250 Nu
Moments fléchissant (kNm/m)

+0,1
200
Nu -0,1
150

100

50

-50

-100

-150

-200

-250
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.34 − Tunnel : influence du coefficient de Poisson sur les moments fléchissant.

89
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.35 et 4.36
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03
Nu (ref)

-0,035 Nu +0,1

-0,04
Nu -0,1

-0,045

-0,05

FIG. 4.35 − Bâtiment : influence du coefficient de Poisson sur les tassements.

90

60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90 Nu (ref)
Nu +0,1
-120
Nu -0,1
-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.36 − Bâtiment : influence du coefficient de Poisson sur les moments fléchissant.

90
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.37 et 4.38
suivantes :

-0,08 -0,07 -0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

Nu (ref)

Nu +0,1 -2

Nu -0,1
-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16

-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.37 − Paroi : influence du coefficient de Poisson sur les déplacements verticaux.

91
Chapitre 4 Étude paramétrique

-1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

Nu (ref) -16

Nu +0,1

Nu -0,1 -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.38 − Paroi : influence du coefficient de Poisson sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Une augmentation du coefficient de Poisson conduit à :

− une diminution des déplacements de la paroi et des tassements dans le bâtiment et des
soulèvements du tunnel ;

− une diminution des moments dans la paroi, une augmentation dans le bâtiment et dans
le tunnel.

L’influence de ce paramètre est d’autant plus importante que ses valeurs sont plus faibles.

92
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.1.5 Conclusion pour les paramètres du sol

¾ Pour les paramètres du sol : une augmentation de c, ϕ ou des modules conduit à :

− une diminution des déplacements de la paroi et des tassements du bâtiment et des


soulèvements du tunnel ;

− une diminution des moments dans la paroi et dans le bâtiment, et une augmentation des
moments dans le tunnel ;

− ces variations sont plus sensibles pour ϕ que pour la cohésion et les modules.

¾ La diminution de c et ϕ a une influence beaucoup plus importante que leur augmentation.

¾ L’augmentation des modules a une influence beaucoup plus importante que leur
diminution.

93
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.2 Effet du modèle de comportement

Dans le modèle de référence on a utilisé le modèle Mohr-Coulomb. Pour l’étude


paramétrique, on utilise le Modèle de sol avec écrouissage (Hardening Soil Model).

4.3.2.1 Calcul des paramètres de HSM

On conserve le même découpage de couches.

On calcul au milieu de chaque couche, trois modules de déformations équivalents au


module E 50 par les formules :

ref
E 50 = E 50 (σ′3/Pref)m ; E ur = E urref (σ′3/Pref)m ; E oed = E oed
ref
(σ′1/Pref)m ;

ref ref ref


E urref ≈ 4 E 50 ; E oed ≈ E 50 .

Les caractéristiques des trois couches en fonction de la profondeur sont données sur le
tableau 4.1.

Profondeur ref
E 50 E urref ref
E oed γdray γwet K0 ϕ ψ c ν Pref m
3 3
m KPa KPa KPa kN/m kN/m - - - KPa - KPa -
0~4 49000 19600 49000 19 20 0,426 35 5 10 0,33 100 0,55
4~11 11700 46800 11700 18 19 0,562 26 0 1 0,3 100 0,55
11~25 74900 299600 74900 20 21 0,470 32 2 4 0,3 100 0,55

TAB. 4.1 − Paramètres de HSM.

4.3.2.2 Les résultats des calculs

a) Déformation de maillage :

La déformation de maillage et des éléments structuraux sont représentés sur la figure 4.39.
On note un déplacement total maximum de 98,05.10-3 m.

FIG. 4.39 − Phase 9 : déformation de maillage (×50).

94
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.40 et 4.41
suivantes :

0,032

M-C
0,028
HSM
0,024
Soulèvements (m)

0,02

0,016

0,012

0,008

0,004
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.40 − Tunnel : influence du modèle de comportement sur les soulèvements.

400
M-C
300
HSM
200
Moments fléchissant (kNm/m)

100

-100

-200

-300

-400

-500
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.41 − Tunnel : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant.

95
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.42 et 4.43
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,02

-0,03
Tassements (m)

-0,04

-0,05

M-C
-0,06
HSM

-0,07

FIG. 4.42 − Bâtiment : influence du modèle de comportement sur les tassements.

90

60

30
Moments fléchissant (kNm/m)

-30

-60

-90

M-C
-120
HSM
-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.43 − Bâtiment : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant.

96
Chapitre 4 Étude paramétrique

d) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.44 et 4.45
suivantes :

-0,1 -0,08 -0,06 -0,04 -0,02 0


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16

M-C

HSM -18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.44 − Paroi : influence du modèle de comportement sur les déplacements verticaux.

97
Chapitre 4 Étude paramétrique

-2400 -1800 -1200 -600 0 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16
M-C

HSM -18

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.45 − Paroi : influence du modèle de comportement sur les moments fléchissant.

4.3.2.3 Conclusion :

Pour le modèle de comportement : on passe de M-C au HSM, on remarque :

− une augmentation très important des déplacements de la paroi et des tassements du


bâtiment et des soulèvements du tunnel ;

− une augmentation des moments dans tous les éléments structuraux.

98
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.3 Effet des interfaces

La résistance de l’interface peut être définie grâce aux options suivantes :

¾ Rigide (Rigid) : cette option est utilisée pour que l’interface n’influence pas la
résistance du sol avoisinant. Par exemple, les interfaces s'étendant autour des angles
d’un élément de structure ne sont pas significatives des interactions sol-structure et ne
doivent donc pas subir de réduction de leurs caractéristiques. Ces interfaces doivent
être déclarées Rigid (ce qui correspond à Rinter = 1,0). Ainsi, les propriétés de
l’interface, y compris l’angle de dilatance ψi, sont identiques aux propriétés du sol
excepté le coefficient de Poisson νi.

¾ Manuel (Manual) : si la résistance d’interface est régie par l’option Manual, la


valeur de Rinter peut être saisie manuellement. En général, pour des interactions réelles
entre le sol et un élément de structure, l’interface est plus faible et plus déformable
que la couche de sol associée, ce qui signifie que la valeur de Rinter est inférieure à 1.
Des valeurs représentatives de Rinter dans le cas d’interactions entre différents types de
sols et de structures peuvent être trouvées dans la littérature. En l’absence
d’informations plus détaillées, il est classique de prendre un Rinter d’environ 2/3 pour
un contact sable-acier et d’environ 1/2 pour des contacts argile-acier ; les interactions
avec du béton donnent des valeurs légèrement supérieures. Des valeurs de Rinter
supérieures à 1 ne devraient normalement pas être utilisées [BRI1, 03].

Dans le modèle de référence on a pris un coefficient de rigidité d’interface égale à : 0,67


pour la 1ère couche, et rigide pour la 2ème et la 3ème couche.

Pour les calculs de l’étude paramétrique on utilise :

− Rinter = 0,5.

− Rinter = 0,65.

− Rinter = 0,8.

Pour toutes les couches simultanément.

Les résultats des calculs sont :

99
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.46 et 4.47
suivantes :

0,028

0,026

0,024 R(ref)
R=0,5
0,022
Soulèvements (m)

R=0,65
0,02 0,8

0,018

0,016

0,014

0,012

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.46 − Tunnel : influence des interfaces sur les soulèvements.

300
R(ref)
250
R=0,5
200
R=0,65
Moments fléchissant (kNm/m)

150
R=0,8
100

50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.47 − Tunnel : influence des interfaces sur les moments fléchissant.

100
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.48 et 4.49
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,02

-0,03
Tassements (m)

-0,04
R(ref)
-0,05 R=0,5
R=0,65
-0,06 R=0,8

-0,07

-0,08

FIG. 4.48 − Bâtiment : influence des interfaces sur les tassements.

90

60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90 R(ref)
R=0,5
-120 R=0,65
R=0,8
-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.49− Bâtiment : influence des interfaces sur les moments fléchissant.

101
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.50 et 4.51
suivantes :

-0,09 -0,07 -0,05 -0,03 -0,01


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16
R (ref)
R=0,5
-18
R=0,65
R=0,8

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.50 − Paroi : influence des interfaces sur les déplacements verticaux.

102
Chapitre 4 Étude paramétrique

-2400 -1800 -1200 -600 0 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

R (ref) -16
R=0,5
R=0,65
-18
R=0,8

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.51 − Paroi : influence des interfaces sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Une augmentation du coefficient de rigidité d’interface conduit à :

− une diminution des déplacements de la paroi et des tassements dans le bâtiment et des
soulèvements du tunnel ;

− une diminution des moments dans la paroi et dans le bâtiment, et une augmentation
dans le tunnel.

L’influence de ce paramètre est d’autant plus importante que ses valeurs sont plus faibles.

103
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.3.4 Effet du rabattement

Dans le modèle de référence, le rabattement est fait en quatre phases précédant les
excavations correspondantes. Le rabattement est simulé par la définition d’une nappe rabattue
pour le sol entre le fond de la fouille et la base du tunnel.

Pour l’étude paramétrique, on effectue le rabattement au niveau final en une seule fois
avant la première excavation. Le calcul se fait avec écoulement au lieu de calcul de pression
hydrostatique (figure 4.52).

Paroi imperméable

Frontière imperméable

FIG. 4.52 − L’effet de l’écoulement.

Les résultats des calculs obtenus sont :

104
Chapitre 4 Étude paramétrique

a) Tunnel :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.53 et 4.54
suivantes :

0,02

0,019
Rabattement (ref)
0,018
Rabatement au début
0,017
Soulèvements (m)

0,016

0,015

0,014

0,013

0,012

0,011

0,01
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.53 − Tunnel : influence du rabattement sur les soulèvements.

200

150
Rabattement (ref)
Rabattement au début
100
Moments fléchissant (kNm/m)

50

-50

-100

-150

-200
-9 -6 -3 0 3 6 9
X (m)

FIG. 4.54 − Tunnel : influence du rabattement sur les moments fléchissant.

105
Chapitre 4 Étude paramétrique

b) Bâtiment :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.55 et 4.56
suivantes :

X (m)
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
-0,01

-0,015

-0,02
Tassements (m)

-0,025

-0,03

-0,035
Rabattement (ref)
-0,04 Rabattement au début

-0,045

-0,05

FIG. 4.55 − Bâtiment : influence du rabattement sur tassements.

Rabattement (ref)
90
Rabattement au bébut
60
Moments fléchissant (kNm/m)

30

-30

-60

-90

-120

-150
13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33
X (m)

FIG. 4.56 − Bâtiment : influence du rabattement sur les moments fléchissant.

106
Chapitre 4 Étude paramétrique

c) Paroi moulée :

La comparaison des résultats est présentée par les courbes sur les figures 4.57 et 4.58
suivantes :

-0,07 -0,06 -0,05 -0,04 -0,03 -0,02 -0,01 0


0

-2

-4

-6

Rabattement (ref) -8

Profondeur (m)
Rabattement au début
-10

-12

-14

-16

-18

-20
Déplacements horizontaux (m)

FIG. 4.57 − Paroi : influence du rabattement sur les déplacements verticaux.

107
Chapitre 4 Étude paramétrique

-1800 -1500 -1200 -900 -600 -300 0 300 600


0

-2

-4

-6

-8

Profondeur (m)
-10

-12

-14

-16

Rabattement (ref)
-18
Rabattement au début

-20
Moments fléchissant (kNm/m)

FIG. 4.58 − Paroi : influence du rabattement sur les moments fléchissant.

d) Conclusion :

Pour l’effet du rabattement : on passe de rabattement (réf.) au rabattement en une seule fois
avant excavation avec écoulement, on remarque :

− une petite augmentation des déplacements de la paroi et des tassements du bâtiment et


des soulèvements du tunnel ;

− une faible augmentation des moments dans tous les éléments structuraux.

108
Chapitre 4 Étude paramétrique

4.4 Conclusion
En peut résumé les résultats de l’étude paramétrique sur le tableau suivant :

Paroi
Tunnel Bâtiment
moulée

D M D M D M

Maillage
Paramètres 6 → 15
-3 % +10 % +6 % +10 % +5 % +5 %
de
Précision des
modélisations
calculs +0,4 % -0,4 % +0,3 % +0,1 % +0,1 % +0,4 %
1% → 3% → 6%
Cohésion
c -5 kPa → c → -8 % +25 % -13 % -1,5 % -9 % -8 %
c +5 kPa
Angle de
frottement +150
φ -5° → φ →
-200 % -150 % -10 % -150 % -140 %
%
Paramètres du φ +5°
sol Module d’Young
E −25% → E → -40 % -15 % -25 % -5 % -15 % -10 %
E +25%
Coefficient de
Poisson
ν -0,1 → ν →
-15 % +30 % -15 % +5 % -15 % -10 %
ν +0,1
Modèle de comportement +110
Mohr-Coulomb → HSM
+25 % +30 % +10 % +30 % +25 %
%
Les interfaces
Rinter = 0,5 → 0,65 → 0,8 → -30 % +25 % -20 % -5 % -15 % -7 %
Rinter(Ref)
Effet du rabattement
Rabattement (réf.) → rabattement
en une seule fois avant excavation
+20 % -10 % +6 % +2 % +6 % +5 %
avec écoulement

TAB. 4.2 − Résumé des résultats de l’étude paramétrique.

Légende : D : déplacement. M : moment fléchissant.

→ : passage.

109
Conclusions et recommandations

On a établi un calcul de référence pour un projet donné : ce calcul de référence n’est pas la
solution au problème, mais une approximation raisonnable de la réalité. On a fait varier
individuellement plusieurs paramètres de calcul et plusieurs paramètres géotechniques, et étudié
leur influence, pour des fourchettes de variation raisonnables. Des calculs avec d’autres logiciels
aux éléments finis doivent donner des résultats similaires, mais pas rigoureusement identiques.

L’étude paramétrique a mis en évidence l’influence importante non seulement des


paramètres géotechniques, mais également des paramètres de modélisation (définis en général
par défaut).

Quelques remarques :

− Cette étude ne prétend pas être exhaustive : on aurait peu faire varier d’autres
paramètres, ou étudier l’influence des variations de paramètres sur d’autres types de
résultats.

− L’influence combinée de plusieurs paramètres, qui n’a pas été étudiée ici, peut bien sûr
être encore plus importante.

− Les conclusions tirées de cette étude paramétrique ne sont pas généralisables, même
pour d’autres calculs équivalents.

− L’étude présentée s’est limitée à une étude en deux dimensions.

A partir de cette étude, on peut donc expliquer les résultats très différents qui peuvent être
obtenus pour un même projet par plusieurs utilisateurs, même d’un seul logiciel. D’où la
nécessité de généraliser la pratique des benchmarks pour valider les logiciels, mais également
aboutir à des recommandations concernant la modélisation d’ouvrages géotechniques. Ce type de
benchmark se développe de plus en plus dans la communauté scientifique : benchmark nationaux
ou internationaux, benchmark pour un type d’ouvrage particulier, benchmark pour un logiciel
spécifique.

110
Références Bibliographiques

[BARB, 82] Barbas A. et Frank R. : « Utilisation de la méthode des éléments finis en


mécanique des sols dans le domaine de l’élastoplasticité », LCPC, 1982.
[BOU1, 04] Boulon M., Flavigny E., Malecot Y. et … : « Pratique éclaire des éléments finis
en géotechnique », document 1, Laboratoire 3S et Terrasol, décembre 2004.
[BOU2, 04] Boulon M., Flavigny E., Malecot Y. et … : « Pratique éclaire des éléments finis
en géotechnique », document 2, Laboratoire 3S et Terrasol, décembre 2004.
[BOUV, 92] Bouvard-Lecoanet A., Colombet G. et Esteulle F. : « Ouvrages souterraines »,
Presses de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1992.
[BRI1, 03] Brinkgereve R.B.J. et Vermeer P.A. : « PLAXIS Version 8, manuel de
référence », DELFT University of Technology & PLAXIS BV, Pays-Bas, 2003.
[BRI2, 03] Brinkgereve R.B.J. et Vermeer P.A. : « PLAXIS Version 8 material model
manual », DELFT University of Technology & PLAXIS BV, Pays-Bas, 2003.
[BRI3, 03] Brinkgereve R.B.J. et Vermeer P.A. : « PLAXIS Version 8, scientific manual »,
DELFT University of Technology & PLAXIS BV, Pays-Bas, 2003.
[BRI4, 03] Brinkgereve R.B.J. et Vermeer P.A. : « PLAXIS Version 8, validation manual »,
DELFT University of Technology & PLAXIS BV, Pays-Bas, 2003.
[FREY, 01] Frey F. et Jaroslav Jirousek : « Analyse des structures et milieux continues »,
volume 6 : Méthode des éléments finis, Presses Polytechniques et Universitaires
Romandes, 2001.
[IMBE, 79] Imbert J.F. : « Analyse des structures par éléments finis », Edition SEPADUES,
1979.
[MAGN, 97] Magnan J.P. : « Géotechnique 1ére année », tome 2, Ecole Nationale des Travaux
Publics de l’Etat, 1997.
[MERR, 03] Merrien-Soukatchoff V. et Amitrano D. : « Eléménts de géotechnique », École
des mines de Nancy, 2003/2004, http://www.mines.u-nancy.fr/.
[MEST, 97] Mestat P. : « Maillages d’éléments finis pour les ouvrages de géotechnique »,
Bulletin des LCPC 212, 1997.
[MEST, 99] Mestat P. et Prat M. : « Ouvrages en interaction », HERMES Science
Publications, 1999.
[PHIL, 87] Philipponnat G. : « Fondations et ouvrages en terre », Edition EYROLLES,
1987.

111
Annexes

112
Annexes
Annexe A
Études en laboratoire de l’interaction sol-structures

A.1 L’essai de cisaillement direct modifié

L’essai de cisaillement direct modifié pour l’étude des interfaces sol-structures à mettre
l’échantillon de sol dans une demi-boîte et à remplacer l’autre demi par une plaque rugueuse
(acier, béton, bois, … etc.), Figure B.1.

Fn

Sol σn
τ

Ft
Interface
Structure

FIG. A.1 − Principe de l’essai de cisaillement direct modifié.

A.2 L’essai de cisaillement direct simple

De conception semblable à l’essai de cisaillement direct, à quelques exceptions, cet essai


permet à l’échantillon de sol de se déformer librement et uniformément. La différence par
rapport au premier type d’essai porte essentiellement sur les conditions aux limites appliquées au
sol.

Dans ce cadre, deux types d’appareil ont été utilisés pour l’étude du cisaillement des
interfaces sol-structures :

a) L’appareil de cisaillement simple, type NGI (Norwegian Geotechnical Institute) :

Conçu au départ par Bjerram et Lambva (1966) pour l’étude du cisaillement dans les sols,
il a été modifié par la suite par Budhu (1979) pour l’étude des interfaces (figure A.2). La partie
sol, de forme cylindrique, est enfermée dans une membrane en caoutchouc renforcée par des
spirales en acier, empêchant toute déformation radiale de l’échantillon, ce qui permit à toute
section horizontale de rester circulaire pendant le cisaillement. L’interface entre le sol et la
plaque supérieure demeure ainsi circulaire.

113
Fn
Ft

Structure

Sol Interface

FIG. A.2 − Principe de l’essai de cisaillement simple : type NGI.

b) L’appareil de cisaillement simple, type Uesugi et Kishida (Japon) :

Dans l’appareil de Uesugi et Kishida, l’échantillon de sol est enfermé dans une demi-boîte
rectangulaire. Celle-ci est construite d’un empilement de cadres en aluminium (figure A.3).
Ainsi, le glissement à l’interface est mesuré de la déformation de cisaillement a sein de
l’échantillon.

Fn

σn
Sol τ

Ft Structure Interface

FIG. A.3 − Principe de l’essai de cisaillement simple : type Uesugi et Kishida.

A.3 L’essai de cisaillement annulaire par torsion

Une des techniques expérimentales récentes en interaction sol-structures : l’essai de


cisaillement par torsion. Cette technique, grâce aux possibilités qu’elle offre et à sa fiabilité, a eu
un succès important ces dernières années, comme en témoigne le nombre de prototype qui ont
été réalisés.

L’échantillon de sol et la partie structure ont une forme annulaire. Selon les conditions aux
limites sur les parois internes et externes de l’échantillon, on distingue deux catégories d’essais :

a) L’essai de cisaillement annulaire :

Sans confinement, un modèle type est présenté par Yoshimi et Kishida (1982). Il a été
utilisé pour l’étude du comportement de l’interface entre un sable et un anneau métallique.
L’échantillon de sol est enfermé dans un cylindre constitué d’un empilement d’anneaux et de
rondelle en aluminium qui peuvent glisser l’un sur l’autre. Cette technique permet de faciliter le
cisaillement, et d’assurer l’homogénéité de l’échantillon.

114
b) L’essai de torsion sur cylindre creux :

L’échantillon cylindrique creux, de faible épaisseur, est soumis à : des pression intérieure
et extérieure, une force axiale et un couple de torsion. L’intérêt de cet essai, utilisé
principalement dans l’étude du cisaillement dans les sols, est de pouvoir imposer, à partir d’un
état de contrainte donné, une évolution progressive des contraintes aussi bien en direction qu’en
ampleur. De nombreux prototypes ont été proposés (Ishihara, Lade, Kharchafi, Chehade, …
etc.).

A.4 L’essai de cisaillement axisymétrique (essai d’arrachement)

L’essai de cisaillement direct axisymétrique consiste à l’arrachement d’une barre (acier ou


béton) dans un massif de sol. La figure A.4 montre le dispositif utilisé par Brumund.
L’échantillon de sol de forme cylindrique est placé dans une membrane en caoutchouc confiné
par une pression extérieur. La force d’arrachement est appliquée directement à la tige placée le
long de l’axe de l’échantillon.

σn
τ
F

FIG. A.4 − Principe de l’essai de cisaillement direct axisymétrique.

Bien que ce dispositif semble simuler correctement la situation de l’arrachement d’une


inclusion axiale ancrée dans un massif de sol, il ne permet pas d’accéder aux mesures se
contraintes et des déformations à l’interface sol-inclusion.

115
Annexes
Annexe B
PLAXIS Version 8 Professionnelle pour Windows
FINITE ELEMENT CODE FOR SOIL AND ROCK ANALYSES
http: //www.plaxis.nl

CARACTERISTIQUES

PLAXIS V8 est un logiciel géotechnique aux éléments finis spécialement destiné à l’analyse
en 2D des déformations et de la stabilité des ouvrages géotechniques. Les applications
géotechniques nécessitent des lois de comportement avancées pour la simulation du
comportement des sols et/ou des roches, non linéaire, dépendant du temps et anisotropie. De
même, le sol étant un matériau polyphasique, des procédures spéciales sont nécessaires pour
prendre en compte les pressions interstitielles, que celles-ci soient ou non hydrostatiques. Bien
que la modélisation du sol lui-même soit un problème important, beaucoup de projets
géotechniques impliquent également la modélisation des structures et de leur interaction avec le
sol. PLAXIS est doté de fonctionnalités tout à fait remarquables pour traiter tous les aspects des
structures géotechniques complexes. Un résumé des fonctions essentielles est donné ci-dessous :

SAISIE DES DONNEES :

Définition graphique de la géométrie : La définition des couches de sol, des ouvrages,


des phases de construction, des chargements et des conditions aux limites s'appuie sur des
procédures graphiques pratiques, ce qui permet une description précise de la coupe. Le maillage
2D est généré automatiquement à partir de ce modèle géométrique.

Génération automatique du maillage : PLAXIS offre une génération entièrement


automatique de maillages non structurés d’éléments finis, avec des options pour raffiner
le maillage, globalement ou localement. Le maillage peut contenir des milliers d’éléments.

Eléments de degré élevé : Des éléments triangulaires quadratiques à 6 noeuds et du 4ème


ordre à 15 noeuds sont disponibles pour modéliser les déformations et les contraintes dans le sol.

Coques : Des éléments spécifiques de poutre sont utilisés pour modéliser la flexion des
murs de soutènement, des revêtements de tunnel et autres éléments élancés de structures.
Ces éléments sont définis par leur rigidité de flexion, leur raideur normale et leur moment
fléchissant ultime. Une rotule plastique est introduite dès que le moment ultime est atteint. Ces
éléments peuvent être utilisés conjointement avec des éléments d’interface pour conduire des
analyses réalistes de tous les ouvrages géotechniques.

Articulations et raideurs à la rotation : Une articulation est une liaison entre éléments de
poutre qui permet une rotation au point de jonction. Les articulations peuvent être
introduites pour créer des joints là où les rotations sont possibles. Il est également possible de
définir une raideur à la rotation lorsque la liaison n'est ni une rotule ni un encastrement.

116
Interfaces : Ces éléments joints sont nécessaires pour les calculs impliquant l’interaction
d’un ouvrage et du sol. Ils peuvent servir à modéliser la zone de matériau très fortement
cisaillé sous la base des fondations, contre les pieux, les géotextiles ou les murs de
soutènement. Ils sont caractérisés par les valeurs de l’angle de frottement et de l’adhérence, qui
ne sont pas nécessairement les mêmes que l’angle de frottement et la cohésion du sol encaissant.

Ancrages : Des éléments de ressort élastoplastique servent à représenter les


ancrages et les butons. Ils sont définis par leur raideur normale et la valeur
maximale de l’effort normal. Une option spéciale permet d’analyser les ancrages ou appuis
précontraints.

Géotextiles : Les géotextiles ou les géogrilles sont souvent utilisés dans la pratique pour
la construction de remblais ou de soutènements en sol renforcé. Ils peuvent être simulés
dans PLAXIS par l’emploi d’éléments spéciaux de traction. Il est souvent commode d’associer
ceux-ci avec des éléments d’interface pour modéliser l’interaction avec le sol encaissant.

Tunnels : PLAXIS offre une option qui facilite la création des tunnels circulaires ou non
circulaires composés d’arcs successifs. Des éléments de poutre et d’interface peuvent être
adjoints pour modéliser le revêtement du tunnel et l’interaction avec le sol encaissant. Des
éléments isoparamétriques servent à définir les limites curvilignes au sein du maillage. Plusieurs
options sont également disponibles pour analyser les déformations provoquées par la
construction du tunnel.

Conditions aux limites : Les "fixités" sont des déplacements nuls imposés. Ces
conditions peuvent être appliquées aux lignes comme aux points définissant la
géométrie du modèle, dans les directions x ou y. D'autre part, il est possible de définir des
déplacements imposés non nuls pour certaines frontières du modèle. Une option permet
d'appliquer les conditions d’appui standard valables dans la majorité des cas.

Chargements : Deux systèmes de chargement indépendants sont proposés pour


appliquer des forces ponctuelles ou des charges réparties. Les forces ponctuelles
peuvent être appliquées à n’importe quel point de la géométrie, les charges réparties sur
n'importe quelle ligne de la géométrie, sans se limiter à la seule frontière extérieure. Les valeurs
des chargements peuvent être modifiées dans le mode "Construction par étapes" et/ou par
l'utilisation des multiplicateurs.

LOIS DE COMPORTEMENT DU SOL :

Base de données des matériaux : Les propriétés des matériaux sont regroupées dans une
base de données du projet. Toutes les données figurant dans les bases de données de
différents projets peuvent être partagées via une base de données globale.

Modèle de Mohr-Coulomb : Ce modèle non-linéaire simple et robuste n’utilise que des


paramètres qui sont connus habituellement. Tous les facteurs de non-linéarité ne sont cependant
pas couverts par ce modèle. Le modèle de Mohr-Coulomb permet d'estimer de manière réaliste la
charge de rupture de fondations circulaires, de pieux courts, … etc. Il peut également servir à
calculer un coefficient de sécurité par une approche de phi-c réduction.

Modèles avancés de sol : PLAXIS offre d'autres modèles de comportement de sol : le


Hardening Soil Model (modèle hyperbolique en élastoplasticité) pour les sols raides, comme les
argiles surconsolidées et les sables ; le Soft Soil Creep Model (modèle de type Cam-Clay) pour
l'analyse du comportement des sols compressibles normalement consolidés. En complément,

117
PLAXIS inclut un modèle pour l'analyse des roches en comportement anisotropique : le Jointed
Rock model.

Modèles définis par l'utilisateur : dans PLAXIS 8, l'utilisateur a la possibilité de définir ses
propres lois de comportement. Cette option, particulièrement utile en premier lieu pour les
chercheurs, dans les universités et les instituts de recherche, peut également se révéler
intéressante dans les milieux professionnels. Dans les années à venir, les modèles validés et
documentés fournis par les utilisateurs seront mis à disposition sur Internet.

Régime d’écoulement permanent : Des réseaux complexes de pressions interstitielles


peuvent être générés par combinaison de lignes phréatiques et de saisie directe de
pressions. Les pressions interstitielles peuvent également être générées par un calcul
d'écoulement permanent.

Calcul du réseau d’écoulement : Les distributions de pressions interstitielles complexes


peuvent être générées à partir d’un calcul d’écoulement à deux dimensions. Des drains et
des puits peuvent être modélisés grâce à des éléments spécifiques. Les potentiels aux limites du
modèle sont définis comme des niveaux phréatiques.

Surpressions interstitielles : PLAXIS distingue les comportements drainés ou non drainés


des sols, pour modéliser les sables perméables comme les argiles quasi-imperméables. Les
surpressions interstitielles sont calculées lorsque des couches de sol non drainé sont soumises à
des chargements. Les conditions de chargement non drainé conditionnent souvent la stabilité des
ouvrages géotechniques.

FONCTIONS DE CALCUL :

Le programme de calcul permet de conduire des analyses en déformation menées par un


calcul plastique, un calcul de Consolidation ou un calcul en Grandes déformations. Pour
chaque projet, plusieurs phases de calcul peuvent être définies avant le lancement du calcul.

Incrémentation automatique du pas de chargement : Ce mode évite à l'utilisateur d'avoir


à choisir par lui-même les pas de chargement adaptés au calcul plastique incrémental, tout en
garantissant une procédure de calcul fiable et efficace.

Contrôle de la longueur d'arc : Cette fonction permet un calcul correct des charges et
mécanismes de rupture. Dans les calculs à charge contrôlée, la procédure itérative échoue dès
que la charge imposée dépasse la valeur de pic. Avec le contrôle de la longueur d'arc, la charge
appliquée est automatiquement réduite pour pouvoir examiner le phénomène de pic ainsi que
toute évolution éventuelle après ce pic.

Construction par étapes : Il est possible de simuler les phases de construction ou


d’excavation, par activation/désactivation de groupes d’éléments, application de chargements ou
changement des conditions hydrauliques. Cette procédure permet une estimation réaliste des
contraintes et déplacements provoqués par exemple par la construction d’un barrage en terre ou
une excavation profonde.

Consolidation : La dissipation des surpressions interstitielles avec le temps peut être


simulée par un calcul de consolidation. Une analyse de consolidation nécessite la définition des
perméabilités de chacune des couches de sol. Des procédures d’incrémentation automatique du
pas de temps rendent l’analyse performante et facile à utiliser. L'option "Construction par étapes"
peut être combinée avec une analyse en consolidation.

118
Analyse en variables de Lagrange actualisées : Avec cette option, le maillage est actualisé
en permanence durant le calcul. Dans certaines situations, une analyse classique en petites
déformations peut révéler des modifications importantes de la géométrie. Dans ces situations, il
est recommandé de procéder à un calcul plus précis par actualisation des variables de Lagrange.
Cette option est disponible pour tous les types de calcul.

Coefficients de sécurité : Le coefficient de sécurité est généralement défini comme le


rapport de la charge de rupture à la charge de service. Cette définition est adaptée aux
fondations, mais non aux remblais ou aux ouvrages de soutènement en palplanches. Dans ces
derniers cas, il est plus approprié d’utiliser la définition du coefficient de sécurité de la
mécanique des sols, c’est à dire le rapport entre la résistance au cisaillement mobilisable et la
résistance au cisaillement mobilisée à l’équilibre. Dans PLAXIS, le coefficient de sécurité est
calculé par une procédure de réduction de c et phi.

Gestionnaire de calculs : Dans le gestionnaire de calculs, plusieurs projets peuvent être


sélectionnés pour un calcul différé. Cette option permet une utilisation optimale de l’ordinateur
en arrière-plan, et est utile dans le cas d'études paramétriques.

ANALYSE DES RESULTATS :

Le post-processeur PLAXIS a des fonctions avancées pour restituer les résultats du calcul,
sous forme de graphiques et tableaux. Ceux-ci peuvent être envoyés sur n'importe quel
imprimante ou copiés dans le presse-papier de Windows pour être exportés vers un autre logiciel.

Déformations : La visualisation des déformations peut se faire sous la forme de maillage


déformé, de déplacements ou déformations totaux ou incrémentaux. Tous les graphiques de
déplacement ou de déformation peuvent être présentés avec flèches, lignes isovaleurs ou
domaines isovaleurs.

Contraintes : La restitution des contraintes peut se faire en contraintes effectives,


contraintes totales, pressions interstitielles et surpressions interstitielles. Ces contraintes peuvent
être figurées en lignes isovaleurs comme en domaines isovaleurs.

Efforts et déplacements dans les éléments de structure : Des graphiques et tableaux


fournissent directement les déplacements, efforts normaux, tranchants, circonférentiels et les
moments fléchissant de tous les éléments de structure. Les efforts et déplacements peuvent être
tracés par phase, ou sous forme d'enveloppe de toutes les phases précédentes.

Coupes : Cette option très commode est offerte par PLAXIS pour créer des graphiques des
sollicitations ou des déplacements selon des coupes sélectionnées dans le modèle.

Générateur de rapports : Un générateur de rapport a été développé pour permettre


l'édition d'un rapport des données saisies et des résultats obtenus pour un modèle. Ce
rapport peut être édité dans Word.

Animations : Il est possible de générer des animations vidéo pour toutes les sorties
graphiques, notamment les déplacements et efforts dans les éléments de structure.

Courbes : Un outil spécifique permet de représenter les courbes charge-déplacement, les


chemins de contraintes, les courbes effort-déformation, ou encore l'évolution de
tassements avec le temps.

119

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