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Exam Procedure Penale

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Examen procédure pénale Master droit des contentieux

Année universitaire 2019/2020

Nom : Amrani Joutei Jihane

Master : Droit des contentieux

Module : Procédure Pénale

Sujet : L’instruction préparatoire

Professeur : Mr. Chakri Abderrachid

Introduction
L'instruction préparatoire est menée par un juge d'instruction. Il s'agit d'une étape de
procédure pénale pendant laquelle le juge d'instruction procède à plusieurs actes d'enquête
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judiciaire, qu'on appelle aussi information judiciaire. L'instruction préparatoire a deux


principaux objets :

D'une part, elle vise à compléter les investigations en mettant le dossier en état d'être jugé.
Il s'agit de vérifier les zones d'ombres pouvant subsister, d'étayer le dossier sur la
personnalité du mis en cause et d'organiser clairement le dossier. C'est en somme un travail
de mise en forme du dossier.

D'autre part, l'instruction préparatoire met en place des investigations. Elle bénéficie pour
cela de moyens légaux d'enquête étendus, afin d'être à même d'identifier l'auteur d'une
infraction et de cerner précisément sa responsabilité. Il s'agit ici essentiellement d'un travail
d'enquête.

Ce double objectif est rendu possible par les pouvoirs d'enquête et les pouvoirs
judiciaires que le Code de procédure pénale accorde au juge d'instruction.

Cette 2ème étape de l’avant jugement est tout aussi importante que la précédente pour la
préparation de la phase de jugement. Mais elle est beaucoup moins fréquente qu’elle dans
la mesure où le recours aux juridictions d’instruction n’est obligatoire que dans certains cas
numériquement limités. L’instruction préparatoire même si elle vise un objet similaire à
celui des investigations policières, elle s’en distingue très nettement aussi bien par sa nature
que par sa procédure. Effectivement, alors que l’enquête préliminaire et de flagrance sont
de nature policière et se déroulent avant l’ouverture du procès, l’instruction préparatoire
est de nature judiciaire et s’effectue après le déclenchement des poursuites. L’instruction
préparatoire a pour objet de rassembler les preuves de la commission d’une infraction et
dans le cas où les charges sont estimées suffisantes au regard de la loi et aux yeux du juge
d’instruction, le prévenu est traduit en jugement définitif, mais qui peut être de plus lourde
conséquence pour le prévenu, étant donné que c’est un juge qui estime que les preuves
suffisantes sont réunies contre lui.
Grace à l’instruction préparatoire, la juridiction de jugement peut se prononcer dans les
meilleures conditions tant sur la culpabilité que sur la peine ; grâce à elle on évite d’envoyer
devant cette juridiction des affaires douteuses qui se termineraient par un acquittement
fâcheux pour le prestige des autorités publiques ; on évite également le désagrément d’une
comparution en audience publique à des personnes injustement soupçonnées. En effet, le
juge d’instruction, après une instruction menée de façon objective, appréciera s’il en résulte
contre l’intéressé des charges suffisantes pour justifier son renvoi devant la juridiction de
jugement.
L’instruction préparatoire est obligatoire en matière criminelle lorsque la peine prévue est la
mort, la réclusion perpétuelle ou la réclusion de 30 ans, ainsi que pour les crimes commis
par les mineurs. En matière délictuelle, en vertu d’une disposition expresse de la loi. Elle est
facultative en toute autre matière (art. 83, C.P.P).
Le juge d’instruction auprès du Tribunal de première instance est désigné parmi les
magistrats du siège dudit tribunal pour une durée de 3 ans susceptible de renouvellement.
Aux termes de l’article 85 du code de procédure pénale, « le juge d’instruction procède
conformément à la loi, à tous les actes d’information qu’il juge utiles à la manifestation de la
vérité ». Cette formule est extrêmement large, implique que le juge d’instruction a pour
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mission de faire éclater la vérité, aussi bien sur les faits que sur la personnalité de leurs
auteurs, aussi bien que sur les aspects favorables à l’inculpé que sur ceux qui lui sont
défavorable, c’est dans ce but que le juge est investi de nombreux et puissant pouvoirs.
Dans une première partie on traitera la saisine du juge d’instruction, dans une seconde
partie on traitera les pouvoirs d’instruction du juge d’instruction, et dans une dernière les
pouvoirs de juridiction du juge d’instruction.
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Plan

I- L’ouverture de l’instruction
préparatoire

II- Les pouvoirs d’instruction du juge


d’instruction

III- La clôture de l’instruction


préparatoire
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I- L’ouverture de l’instruction
préparatoire

La saisine du juge d’instruction


Il s’agit d’un magistrat du siège dont le statut est soumis aux dispositions du Dahir de 1974
relatif à la magistrature. Mais, en outre, son statut obéit à une série de règles particulières
qui tiennent à sa fonction de juge d’instruction. Parmi ces règles particulières, certaines
concernent sa nomination.
Pour qu’une instruction soit initiée, il faut qu’un juge d’instruction en soit saisi et cette
saisine du juge peut elle-même se faire de différentes manières, étant donné que la loi
prévoit une séparation entre les fonctions de poursuite et d’instruction. Le juge d’instruction
ne peut pas se saisir lui-même comme le peut par ex le parquet, bien que le juge
d’instruction soit sollicité soit par la victime de l’infraction soit par le représentant du
parquet. Lorsque c’est le parquet qui le fait au moyen d’un réquisitoire introductif
d’instruction également appelé « réquisitoire afin d’informer » ou de « soit informer », dans
ce cas-là le juge d’instruction est saisi pour instruire uniquement l’action publique. Quant à
la victime de l’infraction, elle peut elle aussi saisir le juge d’instruction en portant plainte
devant lui en se constituant partie civile. La constitution de partie civile a pour effet de saisir
doublement le juge d’instruction, de l’action publique et de l’action civile, en ce sens que la
victime demande d’obtenir réparation et cette dernière ne peut être allouée que si
l’infraction est établie c’est à dire après que le juge ait statué sur l’action publique.
Cependant, l’initiative de la victime ne suffit pas à elle seule pour initier l’instruction, le juge
saisi doit transmettre la demande au parquet et attendre ses réquisitions. Il est possible
dans ce cas que le parquet adresse au juge une réquisition de non informé s’il estime que la
poursuite n’est pas fondée. La procédure n’est pas bloquée pour autant, puisque l’article 94
permet au juge d’instruction de poser une autre cette réquisition et d’ouvrir une formation
par une ordonnance motivée lorsque le juge est saisi d’une façon ou d’une autre, il se pose
alors la question de savoir quelles sont les limites de sa compétence.

II- Les pouvoirs d’instruction du juge


d’instruction
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Pour conduire son information, le juge va être appelé à rechercher des éléments de preuve
pouvant exister dans un sens ou dans l’autre. Il aura donc recours aux divers moyens de
preuve admis par le droit pénal.

1- Constatation matérielle

Ces actes sont parfois accomplis par le juge d’instruction lui-même, surtout lorsqu’ils se
caractérisent par une certaine gravité, mais il est fréquent aussi qu’une partie de ces actes
soit confiée par le juge à des membres de la police judiciaire par le biais d’une commission
rogatoire pour ce qui est des actes d’instruction, ils visent essentiellement à établir la
preuve de la culpabilité ou de l’innocence de la personne concernée, accessoirement ces
actes peuvent consister à cerner la personne du délinquant au moyen d’une enquête.

En ce qui concerne les preuves matérielles, l’article 85 du code permet au juge de procéder
à tous les actes qui sont autorisés par la loi et qui lui semblent utiles à établir la réalité des
choses. Dans ce cadre, le juge peut un peu à la manière de la police judiciaire se transporter
sur les lieux pour constater les faits. Il peut procéder à des perquisitions et à des saisies. Il
peut interroger et confronter les parties et les témoins, il peut solliciter l’avis d’un expert
et chacun de ces actes doit être exécuté conformément aux dispositions légales et c’est plus
particulièrement l’interrogatoire de l’inculpé qui revêt un caractère formaliste poussé.

2- Audition de certaines personnes


*interrogatoire de l’inculpé

L’interrogatoire est une mesure qui consiste dans le fait de mettre l’inculpé au courant des
faits qui lui sont reprochés, de l’inviter à s’exprimer à leur propos, de débattre avec lui des
éléments de preuve et de l’informer de ses droits.
L’interrogatoire de l’inculpé est un acte indispensable de la procédure d’instruction, le juge
d’instruction ne peut pas clore son information sans y avoir procédé, à moins qu’il ne rend
une ordonnance de non lien.
Le législateur distingue entre deux types d’interrogatoire :
L’interrogatoire de première comparution et l’interrogatoire ultérieur.

-L’interrogation de première comparution

C’est un interrogatoire préliminaire qui permet au juge d’instruction de connaître l’inculpé


de près et il permet à ce dernier d’avoir une connaissance exacte des faits qui lui sont
reprochés et des droits dont il peut bénéficier.
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Le juge d’instruction commence par s’assurer de l’identité de l’intéressé et lui notifié son
inculpation, c’est à dire lui fait connaître les faits qui lui sont imputés, en précisant chacune
des infractions retenues.
En général il lui précise en outre la qualification de ces faits, mais cette formalité n’est pas
imposée par la loi. Ensuite le juge avertit expressément l’inculpé qu’il est libre de ne faire
aucune déclaration sur-le-champ.
Cet avertissement est fondamental, il est exigé à peine de nullité, et mention doit en être
faite au procès-verbal d’interrogatoire.
Le juge avertit également l’inculpé qu’il a le droit d’être assisté par un avocat, ce dernier
peut consulter le dossier sur-le-champ et communiquer librement avec son client, la
personne est informée qu’elle a le choix de se taire, de faire une déclaration ou d’être
interrogée.
L’inculpé laisse en liberté ou placé sous contrôle judiciaire, doit déclarer au juge
d’instruction son adresse personnelle. Il peut cependant substituer celle-ci l’adresse d’un
tiers chargé de recevoir les actes qui lui sont destinée.

- L’interrogatoire ultérieur

Après l’interrogatoire de première comparution, le juge d’instruction procède à


l’interrogatoire ultérieur, cet interrogatoire ne peut avoir lieu qu’après la convocation de
l’avocat de l’inculpé.
En effet, l’inculpé ne peut être entendu, à moins s qu’il y renonce expressément qu’en
présence de son avocat, ou tout aux moins après que celui-ci a été dûment appelé, cette
convocation doit être adressé par lettre recommandée ou par un simple avis quarante-huit
heures au moins à l’avance.
L’avocat a le droit de consulter le dossier de l’instruction vingt-quatre heures au moins
avant l’interrogatoire ultérieur «en pratique, le juge d’instruction, en général, ne s’oppose
pas à communiquer le dossier à l’avocat à tout moment de la procédure, ce dossier doit être
consulté sur place, les formalités ci-dessus doivent être réputées accomplis du moment
qu’elles sont mentionnées par le juge dans le procès-verbal d’interrogatoire de l’inculpé.
Il n’est pas nécessaire i que l’avocat ait effectivement pris connaissance du dossier ni même
qu’il se présente, du moment que le conseil a été régulièrement convoqué. Le juge peut
procéder valablement à l’interrogatoire de l’inculpé et le silence de celui-ci parait être
interprété défavorablement »

*Audition des témoins

Au cours d'un procès pénal, toute personne apte à donner des informations sur les faits
jugés peut être entendue comme témoin, à l'exception de la victime et du suspect. Les
témoins sont convoqués dans un délai qui leur permet de se libérer. Ils reçoivent une
indemnisation. Ils doivent prêter serment et répondre aux questions du tribunal. Le refus de
prêter serment ou de répondre est sanctionné par des amendes, comme le faux
témoignage.
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*Audition de la partie civile

La partie civile ne peut être entendu sous serment, elle aussi peut être assisté d’un avocat,
Le juge d’instruction doit convoquer le conseil de la partie civile avant l’audition de celle-ci
et tenir le dossier de la procédure à sa disposition.

3-les mandats du juge d’instruction

On distingue Mandat de comparution, mandat d’amener, mandat d’arrêt et mandat de


dépôt.

*Mandat de comparution 

Est une convocation que le juge adresse au suspect et par laquelle, il le met en demeure de
se présenter devant lui à la date mentionnée sur le mandat. La notification de ce mandat à
l’intéressé se fait soit par un agent du bureau des notifications et exécutions, soit par un
agent de police judiciaire ou de la force publique … ce type de mandats constitue une simple
convocation en conséquence, la non comparution de l’intéressé ne l’expose pas à une
comparaison forcée. S’il comparait de plein gré, le juge l’interroge immédiatement, s’il omet
de se présenter, le juge peut alors l’y contraindre en émettant un mandat d’amener.

*Mandat d’amener 

Est l’ordre qui est donné par le juge aux agents de la force publique en vue de conduire le
suspect devant lui, au besoin par le recours à la force. La notification se fait par un membre
de la police judiciaire ou agent de la force publique et il peut être diffusé par tout moyen en
cas d’urgence.

*Mandat de dépôt 
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Consiste dans un ordre qui est donné par le juge au chef d’un établissement pénitentiaire
aux fins de recevoir et de détenir l’inculpé. Dans la pratique, c’est le mandat le plus
couramment utilisé, il suppose que l’inculpé a déjà comparu devant le juge en vertu d’un
précédent mandat (mandat d’amener). De ce fait, le mandat de dépôt est notifié à l’inculpé
par le juge lui-même après que ce dernier ait interrogé l’inculpé, le mandat est exécuté par
agent compétent qui est chargé de remettre l’intéressé au chef de l’établissement
pénitentiaire.

*Mandat d’arrêt 

Consiste dans l’ordre qui est donné aux agents de la force publique aux fins de rechercher
l’inculpé, de l’arrêter et de le conduire dans un établissement pénitentiaire, c’est donc un
mandat de triple objet, la recherche, l’arrestation et l’incarcération de l’inculpé. Il est délivré
après avis du parquet et à la condition que l’inculpé soit en état de fuite ou qu’il ait sa
résidence à l’étranger.

III- La clôture de l’instruction


préparatoire

Lorsque le juge achève les investigations qu’il a mené au cours de l’instruction, il doit
transmettre le dossier au ministère public par une ordonnance dite « soit communiqué » par
laquelle il informe la parquet des conclusions auxquelles il est arrivé, après quoi le juge doit
attendre avant de statuer, que le parquet lui retourne le dossier accompagné de son
réquisitoire définitif et ceci dans les 8 jours. C’est alors que le juge prend une décision par
laquelle il clos l’instruction et qui prend la forme d’une ordonnance de règlement qui est
ainsi appelée parce qu’elle règle la question de savoir s’il y a lieu ou non au terme de
l’instruction de passer à la phase du jugement. Une telle ordonnance de règlement doit
contenir une série d’énonciations prévues à l’article 203 et qui concernent : - l’identité de
l’inculpé, ses date et lieu de naissance ; - sa profession et son domicile ; - la qualification
juridique des faits imputés s’il y a lieu ;

1-Ordonnance de non-lieu

Elle est en principe rendue dans 2 situations : - d’une part, lorsque les faits reprochés ne
constituent pas en eux-mêmes une infraction, auquel cas on se trouve en présence d’un
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obstacle juridique de droit au jugement du suspect. - d’autre part, lorsque les charges
retenues contre l’inculpé s’avèrent insuffisantes ou bien lorsque l’auteur de ces faits reste
inconnu malgré les recherches du juge, auquel cas on se trouve devant un obstacle de fait
qui empêche de procéder au jugement. Dans cette 2ème hypothèse, l’article 210 prévoit
néanmoins que l’instruction peut être ouverte une 2ème fois contre un inculpé qui aurait
bénéficié d’un non-lieu mais sur la base de charges nouvelles. L’article 211 précise ce qu’il
faut entendre par charges nouvelles en donnant une série d’exemples tel que les
déclarations de témoins, les pièces, les procès-verbaux qui sont de nature soit à modifier les
circonstances de la 1ère instruction, soit qui visent à confirmer d’anciennes charges qui
avaient été initialement jugées insuffisantes. La réouverture de l’instruction sur la base de
nouvelles charges n’est possible qu’à la suite d’une requête du ministère publique, celle-ci
est adressée au juge au moyen de réquisitoire à fin de reprise (Article 212). On observe par
ailleurs que le juge d’instruction peut prendre des non-lieux partiels, selon article 201 du
code, au cas où les faits reprochés ne constituent qu’en partie une base suffisante pour
l’inculpation. En pareil cas, seuls les faits véritablement délictueux sont retenus à l’exclusion
des autres. Lorsque l’ordonnance de non-lieu est rendue, elle a pour effet de permettre la
libération immédiate de l’inculpé qui se trouverait en détention préventive il peut
également obtenir restitution de ses objets, s’ils ont été saisis.

2-Ordonnance de renvoi

L’ordonnance de renvoi est rendue par le juge lorsqu’au terme de son instruction, il estime
que les faits reprochés à l’inculpé constituent une infraction à la loi pénale et qu’ils doivent
de ce fait être soumis à l’appréciation de la juridiction de jugement compétente. Son
ordonnance a donc pour effet de renvoyer l’inculpé devant le juge de jugement, ce dernier
pourra être soit la chambre criminelle de la cour d’appel si les faits reprochés sont de nature
criminelle, soit le TPI si les faits reprochés sont de nature délictuelle, soit très
exceptionnellement, les juridictions communales et d’arrondissement si les faits reprochés
sont de nature contraventionnelle.
En principe, la personne détenue préventivement et qui fait l’objet d’une ordonnance de
renvoi reste le plus souvent en détention préventive sauf si la juridiction saisie estime
qu’elle peut lui accorder la liberté provisoire.

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