Responsabilité Civile Fasc 1
Responsabilité Civile Fasc 1
Responsabilité Civile Fasc 1
Responsabilité civile
Professeur MARGHICH
Licence 3
Droit des Affaire
Université Internationale de Rabat
Responsabilité civile :
C’est le 3ème module de droit civil c’est la suite de la théorie générale des obligations et du droit
des contrats.
La responsabilité signifie l’obligation de réparer le dommage causé à autrui. Autrui c’est
l’individu, un être humain. L’animal est considéré en droit marocain comme étant une chose.
C’est ce qui différencie la responsabilité pénale de celle civile car la responsabilité pénale c’est
l’obligation de réparer le dommage causé à la société car toute la société est sous le choc quand
une personne est violée par exemple. L’individu peut être une personne physique ou morale.
Avant c’était une responsabilité subjective fondée sur la faute, mais avec l’évolution, car on a du
mal à prouver la faute, c’est devenu fondé sur le risque, maintenant on cherche à sécuriser la vie
des gens en imposant le principe selon lequel dès qu’il y a un dommage la personne est
responsable.
N.B : Il n’existe pas de cumul d’infractions pénales au Maroc c’est l’individualisation de la peine.
Souvent les deux responsabilités sont engendrées, comme l’exemple de l’incendie qui engendre
les deux. Les conséquences de cette double responsabilité :
1. La victime peut choisir entre deux sortes de tribunaux : civil ou pénal. Soit elle peut agir
devant le tribunal civil ou peut agir en tant que partie civile au tribunal pénal.
2. Si la victime choisie le tribunal répressif, elle va se porter partie civile car elle va mettre
en mouvement l’action publique en obligeant le ministère public à l’exercer. La victime
ne peut alors aller à un tribunal civil car la victime se porte partie civile. Le juge pénal est
compétent pour accorder des dommages et intérêts même si la culpabilité du délinquant
n’est pas reconnue (article 12 du code de procédure pénale). Quelqu’un se porte partie
civile au tribunal pénal, pas de culpabilité, mais il va percevoir des dommages et intérêts
de l’auteur.
3. Si la victime choisie d’agir devant le tribunal civil : deux règles sont à observées :
A. Le criminel tient le civil en état : le procès civil ne peut commencer tant qu’il n’a pas
été prononcé définitivement sur l’action publique (pour s’assurer que la personne est
effectivement criminelle ou délinquant).
B. C’est une conséquence de la procédure : la décision pénale a autorité de chose jugée à
l’égard d’une décision civile, celui-ci ne peut pas rendre un jugement en contradiction
avec ce qui a été rendu au pénal. Un jugement qui a acquis l’autorité de la chose
jugée, cela veut dire que ce même procès avec le même objet et les mêmes parties ne
peut être rejugé au sein d’une autre juridiction dans une ville différente.
A. La capacité : pour qu’on puisse agir contractuellement contre quelqu’un, il faut qu’il soit
capable, il faut qu’il ait 18 ans révolus. Sur le plan délictuel, on n’a pas besoin de la
capacité, c’est l’article 96 du D.O.C s’il a les capacités de discernement il va être déclarer
responsable, on sait faire la distinction entre le bien et le mal à l’âge de 12 ans. L’article
97 : les sourds muets sont responsables s’ils peuvent discerner les conséquences de leurs
actes. La capacité d’un contractant à conclure un contrat. Il faut alors être majeur donc
avoir 18 ans sauf si le juge des mineurs conclut une émancipation d’un mineur de 16 à 18
ans. Pour la responsabilité délictuelle on n’a pas besoin de capacité.
La capacité est l’un des éléments nécessaires pour la validité des obligations qui dérivent
d’une déclaration de volonté conformément à l’article 2 du D.O.C.
En matière contractuelle, pour être responsable de ses engagements, il faut que la
personne soit en pleine capacité.
D’après l’article 210 du code de la famille : « toute personne ayant atteint l’âge de la
majorité, jouit de la pleine capacité pour exercer ses droits et assumer ses obligations ».
Or, en matière délictuelle, la capacité n’est pas une condition puisqu’il suffit que l’auteur
du dommage possède le degré de discernement nécessaire pour apprécier les
conséquences de ses actes conformément aux articles 96 et 97 du D.O.C.
Selon l’article 214 du code de la famille, l’enfant est doué de discernement lorsqu’il
atteint l’âge de 12 ans grégoriens révolus.
L’article 96 du D.O.C précise que : « le mineur dépourvu de discernement ne réponds pas
civilement du dommage causé par son fait (son tuteur oui) : il en est de même de l’insensé
quant aux actes accomplis pendant qu’il est en état de démence ».
Le mineur répond, au contraire, du dommage causé par son fait s’il possède le degré de
discernement nécessaire pour apprécier les conséquences de ses actes.
L’article 97 du D.O.C prévoit que : « les sourds-muets et les infirmes (ne bouge pas les
mains et les pieds) répondent des dommages résultants de leur fait ou de leur faute, s’ils
possèdent le degré de discernement nécessaire pour apprécier les conséquences de leur
acte ».
B. La liaison des deux responsabilités contractuelle et délictuelle à l’ordre public : l’ordre
public c’est l’ensemble des principes et des valeurs politiques économiques juridiques
sociaux moraux éthiques culturelles sur lesquelles reposent la civilisation d’un État
donné. L’ordre public est très présent dans la responsabilité délictuelle car les délits sont
des infractions. Il existe deux types de délits, les délits de police qui ont une peine
d’emprisonnement de 1 moi à 2 ans et les délits correctionnels qui sont de 2 ans à 5 ans.
Abrogation par désuétude : la loi dit que pour préparer le dossier du passeport il faut 4
photos, etc… en respectant les papiers requis, je les donne à l’administré qui ne prends
que quelques-unes de ces pièces, je recommande alors mon ami qui veut faire ses papiers
de ramener le nombre de papiers que l’administré veut. C’est alors que la loi pour
obtention du passeport ne sera respectée ni par l’administration ni par les citoyens, la loi
est donc tombée en désuétude.
La responsabilité délictuelle résulte des obligations légales issues de l’ordre public. Elle
est donc en liaison directe avec l’ordre public. En effet, d’une part on ne peut s’accorder
d’avance à la contravention des lois sauf si la loi est tombé en désuétude. D’autre part, la
victime d’un préjudice ne peut pas renoncer à ses droits personnels avant la survenance du
dommage. La responsabilité délictuelle protège contre toute atteinte à la sécurité des
personnes et de leur patrimoine. Par contre, la responsabilité contractuelle n’est pas en
liaison étroite avec l’ordre public puisqu’à l’origine les parties peuvent convenir la
limitation de la responsabilité, voir même, l’exclure complétement.
Cependant, il existe certaines exceptions à ce principe. En effet, la responsabilité
contractuelle est soumise dans certaines situations à l’ordre public, à titre d’exemple,
l’article 772 du D.O.C prévoit que : « est nul toute clause ayant pour objet de limiter ou
d’écarter la garantie du locateur d’ouvrage (salarié) pour les défauts de son œuvre, surtout
lorsqu’il a sciemment dissimulé ses défauts, ou lorsqu’il provienne de sa négligence
grave ».
C. La nature de la faute : la gravité de la faute ne constitue pas une condition pour la mise en
œuvre de la responsabilité délictuelle. En effet, la faute même très légère qui cause un
dommage engage la responsabilité délictuelle de son auteur.
Tandis qu’en matière contractuelle, la faute très légère ne serait pas retenue et la faute
lourde serait généralement exigée.
D. La charge de la preuve : l’administration de la preuve en matière contractuelle est plus
aisée qu’en matière délictuelle. Le créancier doit prouver l’existence du contrat le liant au
débiteur et que ce dernier a failli à ses obligations contractuelles ; le débiteur devra alors
prouver la cause étrangère pour dégager sa responsabilité.
Tandis qu’en matière délictuelle, la preuve est plus difficile lorsque la responsabilité est
fondée sur la faute, la victime doit alors prouver les 3 éléments constituants les conditions
de la mise en œuvre de la responsabilité : la faute, le dommage et le lien de causalité entre
la faute et le dommage subit.
L’administration de la preuve répond aux dispositions des articles 399 et 400 du D.O.C
pour la responsabilité contractuelle.
Selon l’article 399 du D.O.C : la preuve de l’obligation doit être faite par celui qui s’en
prévaut.
D’après l’article 400 du D.O.C : lorsque le demandeur a prouvé l’existence de
l’obligation, celui qui affirme qu’elle est éteinte ou qu’elle ne lui est pas opposable doit le
prouver.
2. La prescription :
N.B : Obligations prétoriennes : des obligations instaurées par la jurisprudence. Tel que le
principe : « Rebus Sic Stantibus » = l’obligation d’une des parties de renégocier le contrat avec
l’autre en cas de changement de circonstances. Elle est devenue après le temps clause de
Hardship. En cas de litige ce principe est appliqué même quand il n’est pas prévu dans le contrat.
Un autre principe celui de « Bona Fide » qui veut dire Bonne foi. Ainsi que le principe de
coopération entre les parties qui est aussi imposé par la jurisprudence. Ce sont des principes
d’origines prétorienne donc émanant de la jurisprudence. Un exemple de coopération : c’est un
contrôle que l’on fait même si ce n’est pas prévu par le contrat, tel qu’un appel à la banque pour
savoir si le virement a bien été exécuté alors que normalement la simple exécution du virement
complète l’obligation contractuelle, c’est en quelque sorte un suivi appelé « coopérer », et c’est
obligé par la jurisprudence même si ça ne figure pas dans le contrat. Ces principes sont
applicables d’office même s’ils ne figurent pas dans le contrat.
Le contrat se forme en principe par le seul accord des volontés des parties sur un objet déterminé.
Pour être valable, le contrat ne doit pas être entaché d’un vice de consentement (erreur, dol,
violence), et d’autre part, les parties doivent possédées la pleine capacité pour assumer leurs
engagements suivant l’article 2 du D.O.C.
Il faut noter que les modifications que les parties apportent d’un commun accord à la convention,
aussitôt après sa conclusion, ne constituent pas un nouveau contrat mais sont censées faire parties
du contrat principal, si le contraire n’est pas exprimé.
D’après l’article 20 du D.O.C, le contrat n’est point parfait lorsque les parties ont expressément
réservées certaines clauses comme devons formées objet d’un accord ultérieur : l’accord
intervenu dans ces conditions sur une ou plusieurs clauses ne constitue pas engagement alors
même que les préliminaires de la convention auraient été rédigées par écrit.
Certes, le contrat devra être valablement formé mais la responsabilité contractuelle n’est engagée
que si le dommage provient d’une inexécution ou d’une mauvaise exécution des obligations
contractuelles. Ces dernières sont déterminées par le contrat, expression de la volonté des parties
et également dans certains cas par les obligations prétoriennes.
Les obligations prétoriennes sont les obligations instituées par la jurisprudence et reprise
ultérieurement par la loi telle que l’obligation de réviser le contrat en cas de changement de
circonstances (Rebus Sic Stantibus), (Bona Fide), (l’obligation de coopérer, informer et de
renseigner).
La responsabilité contractuelle doit être engagée par l’une des parties au contrat duquel est née
l’obligation inexécutée. Dès lors, le responsable et la victime doivent avoir tous deux la qualité de
contractant par application de l’article 228 du D.O.C relatif au principe de l’effet relatif du
contrat.
Les tiers n’ont pas le droit d’agir contre l’un des contractants sauf lorsqu’il s’agit des héritiers ou
des victimes par ricochet.
N.B : On peut agir sur le plan délictuel pour toute la phase de négociation du contrat. On peut
aussi agir sur le plan délictuel dans le cas d’un contrat nul. C’est l’équivalent d’une roue de
secours car ça nous permet d’agir même sans contrat. On peut agir dans les cas d’une faute par un
tiers étranger au contrat.
Lorsqu’un tiers est complice de la violation par une des parties de son obligation contractuelle.
Exemple, dans le cadre de la vente à réméré, c’est-à-dire vente avec faculté de rachat (article 585
du D.O.C), l’acheteur revend la chose avant l’expiration du délai fixé par les parties. Le nouvel
acquéreur (tiers) au premier contrat de vente est au courant de l’existence de la faculté de rachat.
Il commet donc une faute délictuelle à l’égard du vendeur partie au premier contrat de vente. Si
ce dernier manifeste sa volonté pour racheter le produit vendu dans le délai prévu.
Lorsque la faute commise par l’une des parties ne constitue pas une défaillance dans l’exécution
des obligations contractuelles, la responsabilité de l’auteur de la faute est délictuelle. Il reviendra
au juge saisi d’examiner le contenu des obligations contractuelles pour déterminer si la faute est
contractuelle ou délictuelle.
- Un contrat valable.
- Une faute.
- Un dommage.
- Un lien de causalité.
Tout contrat doit réunir les conditions exigées pour sa validité à savoir : la capacité, le
consentement, l’objet et la cause.
Dans le cas où l’une des conditions fait défaut, le contrat sera sanctionné par la nullité. Donc on
ne peut invoquer la responsabilité sur ce qui est nul.
Le domaine de la responsabilité :
- Perte de la marchandise (inexécution totale ou partielle).
- Avarie (mauvaise exécution).
- Retard (mauvaise exécution).
A. L’origine du dommage :
D’après l’article 263 : « les dommages et intérêts sont dus, soit à raison de l’inexécution d’une
obligation, soit à raison du retard dans l’exécution ».
Le D.O.C ne responsabilise pas le retard mais le dommage (dégât) causé par le retard. C’est
l’article 263 : « en cas de retard dans l’exécution, des dommages et intérêts moratoires seront
attribués au contractant créancier pour réparer les dommages qui s’en suivent ».
Le retard n’est pas en soi une cause de responsabilité mais ce sont les dommages qui en résultent
qui justifient l’attributions de dommages et intérêts moratoires. Le créancier devra donc apporter
la preuve du préjudice subi au retard.
Le montant des dommages et intérêts moratoires sera fixé par le juge saisi suivant l’article 264 du
D.O.C.
Lorsque le retard dans l’exécution entraine la perte d’utilité de l’objet de l’obligation pour le
créancier, ce retard peut être assimilé à une exécution totale de l’obligation. Exemple : une
marchandise destinée à un événement donné ou pour une période déterminée : la robe de mariée
livrée après la cérémonie.
1. Le dommage matériel :
Article 264 al. 1 du DOC : Les dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et
que le gain dont il a été privé et qui sont la conséquence directe d’une inexécution d’obligation ».
Le dommage matériel résulte de toute atteinte aux droits patrimoniaux du créancier due à la
défaillance de son cocontractant.
D’après l’article 264 du DOC le dommage matériel ou le dommage patrimonial englobe la perte
subie et le manque à gagner causé par l’inexécution du contrat.
Il faut savoir que l’intention ne compte pas en matière civile mais qu’elle compte en matière
pénale.
1.1 La perte
2. Le dommage corporel :
3. Le dommage moral :
Article 77 et 78 : dommage moral prévu par le DOC.
L’inexécution d’un contrat peut produire un dommage moral manifeste.
Étude de cas : lié par un contrat de travail, le patron a mal exécuté le contrat en ne respectant pas
ses obligations (par exemple dénonciation calomnieuse).
Le dommage moral est constitué par une atteinte aux droits extrapatrimoniaux d’une personne
résultant d’une inexécution du contrat.
Le dommage moral résulte, par exemple, de l’atteinte à la considération, notamment en cas de
mauvaise exécution ou d’exécution tardive des obligations contractuelles mettant en péril la
notoriété d’une entreprise.
Le dommage moral peut être la conséquence d’un dommage corporel du cocontractant (prix de la
douleur, prix esthétique etc.).
Les caractères du dommage sont définis par l’article 264 du DOC. Selon cet article, « les
dommages sont la perte effective que le créancier a éprouvée et le gain dont il a été privé, et qui
sont la conséquence directe de l’inexécution de l’obligation.
L’appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est remise à la prudence du juge ».
En effet pour être réparable, le dommage doit être personnel, certain, direct et prévisible.
Selon l’article 264 al.1 du D.O.C : « les dommages sont la perte effective que le créancier a
éprouvée et le gain dont il a été privé… ».
Dès lors, la responsabilité contractuelle du débiteur ne peut être engagé que par le créancier de
l’obligation contractuelle inexécutée. Le créancier doit donc être personnellement celui qui a subi
le dommage autrement dit le créancier est la victime directe du dommage subi.
Cependant, il existe une exception :
La victime par ricochet est une personne qui a souffert d’un préjudice suite au dommage subi par
la victime directe, avec laquelle elle avait des liens. Les personnes qui peuvent être considéré
comme victime par ricochet sont fixées par l’article 229 al.1 du DOC
Selon cet article « les obligations ont effet non seulement entre les parties elle-même mais aussi
entre les héritiers ou ayants-causes... ». Par exemple : l’épouse, les enfants, les grands-parents
ainsi que toute personne qui prouve que la victime subvenait à leurs besoins, subissent un
dommage matériel par ricochet du fait de la disparition des revenus du père.
2. Le dommage certain :
Le dommage subi doit être réel et non hypothétique ou éventuelle. Il doit correspondre au
dommage subi à la survenance de la faute du débiteur. Les conséquences de la faute contractuelle
peuvent être actuelles ou futures.
Le dommage est dit : « dommage actuel » s’il se réalise au moment de la faute contractuelle ou
au moment où le juge statut.
Le dommage futur est le dommage qui se réalisera certainement dans le futur. Exemple : la
victime d’un accident lors d’un contrat de transport. Cette dernière aura besoin d’une assistance à
domicile dès son retour de l’hospitalisation.
3. Dommage direct :
4. Dommage prévisible :
2. Gravité de la faute :
La faute dolosive (dol) : faute avec intention de nuire. Exemple : tout transporteur bénéficie d’un
avantage limitation de la responsabilité. En cas de faute dolosive, sa responsabilité devient
intégrale.
La faute légère : négligence, maladresse.
La faute simple : faute qu’on peut corriger, comme l’erreur de calcul qui ne donne pas lieu à la
rescision (elle peut être rectifier).
La faute lourde : l’auteur ne connait pas les conséquences de ces actes ;
La faute inexcusable : l’auteur connait les conséquences de sa faute.
Pour différencier entre délictuelle et contractuelle :
Délictuelle :
- Faute inexcusable.
- Faute lourde.
- Faute légère.
Contractuelle :
- Faute dolosive.
- Faute lourde.
- Faute simple.
Quand est-ce que la représentant est responsable ? quand il y a dépassement de pouvoir. Sauf
dans 2 cas :
- Quand le dépassement apport un enrichissement au représenté.
- En cas de ratification par le mandant.
En dehors de ces deux cas responsabilité contractuelle
Principe : selon l’article 233 du D.O.C : « le débiteur répond du fait et de la faute de son
représentant et des personnes dont ils se servent, dans les mêmes conditions ou ils répondent de
sa propre faute, sauf son recours contre les personnes dont il doit répondre ». La responsabilité
contractuelle du fait d’autrui existe lorsqu’un débiteur introduit volontairement un tiers dans
l’exécution du contrat.
Le débiteur de l’obligation inexécutée est responsable des fautes commises par ses préposés ainsi
que ses sous-traitants.
Le préposé est celui qui participe à l’exécution d’une obligation sur les ordres et sous le contrôle
du débiteur qui soit salarié ou qu’il intervienne à titre gracieux. Le sous-traitant est celui qui
exécute tout ou une partie de l’obligation à la place du débiteur principe à travers un contrat de
sous-traitance.
La sous-traitance est la forme la plus répandue des sous-contrats.
En présence d’un sous-contrat tel que le contrat de sous-location, le locataire répond des
dégradations et pertes du fait du sous-locataire suivant l’article 670 du D.O.C.
Si le débiteur peut se libérer de sa responsabilité en prouvant que l’inexécution est due à une
cause étrangère.
Le fait d’un préposé ou de son sous-traitant n’est pas cause qui lui soit étrangère.
A. La théorie de l’équivalence des causes : elle est applicable en droit allemand. Selon cette
théorie tout événement qui constitue la condition nécessaire ou sine qua-none du
dommage, peut être considéré comme cause du dommage. En effet, d’après le professeur
G. VINEY « tout événement qui a été nécessaire à la réalisation du dommage doit être
considéré comme étant sa cause juridique ». Ainsi pour que la faute contractuelle soit
considérée comme cause, il faut et il suffit qu’elle ait été l’une des conditions sin qua-
none du dommage.
Exemple : dans le cas d’un achat défectueux, on va intenter une action solidaire des
contractants pour faute.
B. La théorie de la causalité adéquate ou directe : on doit chercher la cause directe du
dommage, c’est un expert qui va décider de la personne qui a causé le vrai dégât à une
chose. Et c’est alors que les autres contractants vont être exclus. D’après cette théorie,
seules les cause qui, selon le cours normal des choses, étaient de nature à engendrer le
dommage. Ainsi, il faut distinguer entre les causes qui sont prépondérantes, sans elles, il
est certain que les faits ne seront pas produits. Et celles qui ne sont que secondaire, même
sans leur réalisation, il est possible que les faits se produisent. Pour que le débiteur soit
responsable, il faut que l’inexécution de l’obligation soit vraiment la cause générique du
dommage.
Le choix entre ces deux théories est attribué par le législateur au juge du fond conformément à
l’article 264 qui dispose que : « l’appréciation des circonstances spéciales de chaque espèce est
remise à la prudence du tribunal ».
L’exigence d’un lien de causalité direct suivant l’article 264 entre le préjudice subi et la faute
contractuelle motive presque la majorité des décisions de justice.
Cependant, lorsque le dommage est dû à la fois à la faute du créancier et du débiteur, la
responsabilité sera partagée entre les deux.