TNCD - Chap 03 Cancer Colon Non Metastatique - 2019 01 21
TNCD - Chap 03 Cancer Colon Non Metastatique - 2019 01 21
TNCD - Chap 03 Cancer Colon Non Metastatique - 2019 01 21
Chapitre 3
Cancer du côlon non métastatique
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RELECTURE :
K AMROUN (Reims),T APARICIO (Paris),S AUVRAY (Caen),L BEDENNE (Dijon), O
BOUCHE (Reims),M BRASSEUR (Reims), D BRESSAND (Tours), R CAYLA (Biarritz), T
CONROY (Nancy),T DELEBECQ-JANECKI (Roubaix), A DUPRE (Lyon), L ETCHECHOURY
(Bayonne), L LELONG (Bayonne), F MILOU (Lyon), L MOSSER (Rodez), P SEVE (Lyon), Y
PARC (Paris), G PASSOT (Lyon), L QUINTANE(Valence), S ROOS (Albi), P ROUGIER
(Nantes), E SOBKENG-GOUFACK (Soissons), L VERNAY (Grenoble).
Comment citer ce chapitre : Lecomte T, André T, Bibeau F, Blanc B, Cohen R, Lagasse JP,
Laurent-Puig P, Martin-Babau J, Panis Y, Portales F, Taïeb J, Vaillant E. « Cancer du côlon
non métastatique » Thésaurus National de Cancérologie Digestive, Janvier 2019, [En ligne]
[https://www.snfge.org/tncd et http://www.tncd.org ]
3.1. GENERALITES
3.1.1.Épidémiologie
En France, le cancer colorectal se situe au 3ème rang (20 % de tous les cancers) après le
cancer de la prostate et celui du sein [1]. Le nombre de nouveaux cas estimés en 2012 était
de 42 000 cancers colorectaux avec 65 % de localisation colique [1]. Il représentait la 2ème
cause de mortalité par cancer avec 17 000 décès en 2012. Tous stades confondus, la survie
à 5 ans du cancer du côlon est d’environ 60 % [2].
3.1.2. Définition
3.1.3. Méthodologie
Il est recommandé que les pathologistes précisent la classification qu’ils utilisent dans leur
compte-rendu (recommandation Assurance Qualité en Anatomie Pathologique).
L’examen d’au moins 12 ganglions régionaux est recommandé par l’UICC et l’AJCC pour
établir le statut N de la classification TNM [3]. Quel que soit le stade, en particulier pour les
stades II et III, le pronostic est d’autant meilleur que le nombre de ganglions prélevés et
analysés est élevé [4]. Le choix de 12 ganglions résulte d’un consensus au niveau
international.
Certains travaux suggèrent que le nombre optimal de ganglions à examiner dépend du statut
T de la tumeur. Pour les stades I, un nombre de ganglions analysés < à 12 pourrait être
suffisant et, inversement, pour les tumeurs T4 un nombre de ganglions > à 12 est plus adapté
[5-7].
* T4a. Un stade T4a peut correspondre à une tumeur atteignant la surface de la séreuse
accompagnée de phénomènes réactionnels (hyperplasie mésothéliale, inflammation,
érosion ou ulcération), à des cellules tumorales libres à la surface de la séreuse avec des
phénomènes réactionnels de la séreuse ou encore à une perforation de la séreuse par la
tumeur avec réaction inflammatoire.
Stade 0 pTis N0 M0
Stade I pT1-2 N0 M0
Malgré ses évolutions et ses complexités, il est important que la nouvelle classification UICC
soit adoptée notamment pour la recherche clinique.
REFERENCES
Si possible, dans le même temps ou de façon différée après avoir discuté de l’indication
chirurgicale, un traitement endoscopique des éventuelles lésions colorectales synchrones
accessibles à un traitement endoscopique et non concernées par le traitement chirurgical
envisagé devra être proposé. Il n’est pas utile de réséquer en endoscopie les lésions situées
a priori dans la zone de résection chirurgicale envisagée. Si la prise en charge endoscopique
des éventuelles lésions synchrones n’est pas réalisée en pré-opératoire, il conviendra de
l’envisager en post-opératoire.
• S’il s’agit d’un patient âgé de moins de 70 ans ou quelque soit l’âge au diagnostic
en cas de cancers multiples du spectre du syndrome de Lynch chez un même
patient ou chez deux apparentés au 1er degré, la recherche d’extinction des protéines
MLH1, MSH2, MSH6 et PMS2en immunohistochimie ou la recherche d’une instabilité
des microsatellites (dénommé phénotype moléculaire MSI pour MicroSatelliteInstabilityou
dMMR pour deficientMisMatchRepairou encore anciennement désigné RER pour
ReplicativeERror)en biologie moléculaire à partir du tissu de la pièce opératoire ou des
biopsies doit être proposée [9, 10].
Le délai entre la réalisation du bilan d’extension et la décision thérapeutique doit être le plus
court possible. Le bilan doit être adapté au terrain et aux co-morbidités éventuelles (intérêt
d’une évaluation onco-gériatrique chez les plus de 75 ans au moyen de ONCODAGE - Un
score ≤ à 14 révèle une fragilité gériatrique devant faire discuter une consultation d’onco-
gériatrie) [11].
REFERENCES
• Examen clinique.
• Pour une lésion de la charnière recto-sigmoïdienne, en cas de doute avec une lésion
du haut rectum, une IRM rectale avec remplissage du rectum et des images de profil
doit être réalisée pour préciser la hauteur de la lésion et son statut sus ou sous-péritonéal.
• Coloscopie (si incomplète en pré-opératoire, il faut la prévoir dans les 6 mois post-
opératoires).
OPTIONS
Les critères d’Amsterdam II (au moins 3 sujets atteints de cancers du spectre du syndrome de
Lynch (côlon, rectum, endomètre, ovaire, grêle, uretère ou cavités excrétrices rénales,
estomac, pancréas, voies biliaires, glioblastome)) dont 1 uni aux 2 autres au 1er degré ; au
moins 2 générations successives concernées ; au moins 1 cancer diagnostiqué avant l'âge de
50 ans ; tumeurs vérifiées par examen anatomopathologique)correspondant à la définition
clinique princeps du syndrome de Lynch sont trop peu sensibles pour l’identification de la
majorité des patients atteints d’un syndrome de Lynch. Par conséquent, des critères moins
restrictifs devant faire entreprendre une enquête à la recherche d’un syndrome de Lynch ont
été proposés, en particulier par la conférence d’expertise collective française et, plus
récemment, par un groupe d’experts européens [9,10]. Il s’agit de critères cliniques élargis
et/ou d’un critère moléculaire tumoral (phénotype moléculaire MSI (microsatellite instability)
ou dMMR (deficientmismatchrepair)) nécessitant la prescription d’une consultation
d’oncogénétique.
• Patient ayant deux parents au 1er degré atteints par un cancer du spectre dont un avant
l'âge de 50 ans.
• Patient ayant un antécédent personnel de cancer du spectre du syndrome de Lynch
• Patient de moins de 40 ans.
• Présence d'une instabilité microsatellitaire moléculaire (phénotype MSI ou dMMR) - test
effectué dans le cadre de la recherche d’un syndrome de Lynch.
Sur le plan génétique, les altérations de deux gènes ont été reconnues comme responsables
du phénotype : le gène APC, qui est responsable d’une transmission autosomique dominante
de la maladie et le gène MUTYH, qui est responsable d’une transmission autosomique
récessive de la maladie. Il peut exister dans les deux cas des formes atténuées de polypose
de diagnostic plus difficile. Dans les deux cas, des manifestations extra-coliques bénignes et
malignes peuvent être responsables d’une morbidité importante (tumeur desmoïde, polypose
duodénale adénomateuse).
NB : Il existe d’autres syndromes de prédisposition au cancer colorectal plus rares qui ne sont
pas développé dans ce chapitre et notamment les polyposes harmartomateuses (syndrome
3.4. TRAITEMENTS
3.4.1. Critères d'opérabilité et de résécabilité
Principes :
REFERENCES
• Exérèse du cancer avec une marge distale et proximale d’au minimum 5 cm (sur pièce
fraiche), une exérèse en bloc du méso côlon attenant avec repérage du pédicule
vasculaire (pour les tumeurs de la charnière recto-sigmoïdienne, il faut enlever 5 cm de
méso-rectum sous le pôle inférieur de la tumeur).
• La résection par voie coelioscopique est recommandée (niveau de la recommandation
: grade A).
• Type de résection en fonction de la localisation :
La résection colique pour cancer impose, d'une part, d'assurer une marge intestinale
suffisante (5 cm de chaque côté de la tumeur) et, d‘autre part, de préserver une
vascularisation satisfaisante des segments coliques anastomosés. De ces impératifs,
découle le type de résection en fonction de la localisation.
o Côlon droit comprenant le cæcum, le côlon ascendant, l’angle colique droit :
colectomie droite avec anastomose iléo-colique.
o Côlon transverse :
§ colectomie droite étendue au transverse.
§ ou colectomie subtotale étendue jusqu'au côlon gauche non inclus (ou inclus
laissant juste le sigmoïde) selon certaines équipes, notamment, si syndrome de
Lynch ou même de manière systématique.
• En cas de suspicion de tumeur T4, l'exérèse chirurgicale doit être monobloc, enlevant
la tumeur et son extension locale. La faisabilité d’une stratégie de traitement néo-adjuvant
par chimiothérapie pour les tumeurs localement avancées a été rapportée dans une étude
de phase II randomisée avec des résultats prometteurs [19]. Un traitement néo-adjuvant
par chimiothérapie peut se discuter pour les tumeurs localement avancées jugées
inextirpables ou à la limite de la résécabilité (avis d’expert).
• En cas de cancer du côlon révélé par une occlusion : prothèse colique [20] :
- En situation curative (tumeur non métastatique, métastatique résécable et
potentiellement résécable, patient opérable), la prothèse colique n’est pas
recommandée en première intention. Elle est une option thérapeutique dans les
centres experts dans l’attente d’une validation par une étude randomisée. Dans
cette situation curative, le traitement chirurgical de l’occlusion (colostomie de proche
amont si la lésion est située à gauche) est à privilégier.
- En situation palliative (métastases non résécables, patient non opérable), la
prothèse colique est une des 2 options thérapeutique. Dans cette situation, la
chirurgie est l’autre option thérapeutique. A noter que la morbi-mortalité de la
prothèse colique n’est pas nulle et que la prescription des anti-angiogéniques est
contre-indiquée en cas de prothèse colique. Ce dernier point doit être pris en compte
dans la discussion de l’indication d’une prothèse colique.
• En cas de découverte per-opératoire d'une tumeur de la charnière recto-
sigmoïdienne T4 avec atteinte vésicale ou utérine, il est possible de réaliser une stomie
d'amont avant de débuter une chimiothérapie et/ou une radio-chimiothérapie (« néo-
adjuvante ») puis une ré-intervention à visée d'exérèse (avis d’expert). Cette option
thérapeutique devrait être discutée en RCP en pré-opératoire en cas de suspicion de
tumeur T4 au cours du bilan pré-opératoire. A noter que les tumeurs avec un
envahissement de l’utérus ou de la vessie ne présentent pas en soi un problème de
résécabilité contrairement aux tumeurs qui envahissent le sacrum, les uretères et/ou les
vaisseaux iliaques.
• En cas de doute sur l’existence de métastases hépatiques sur les données des
examens pré-opératoires incluant une IRM hépatique avec des séquences de diffusion,
une échographie per-opératoire est recommandée.
Après exérèse endoscopique d’un adénome dégénéré (pTis et pT1), les points à évaluer en
RCP sont les suivants :
• l’aspect macroscopique de la lésion selon la classification de Paris (sessile, pédiculée,
plane).
• le type et la qualité de l’exérèse (polypectomie à l’anse ; mucosectomie ; dissection
sous-muqueuse ; exérèse monobloc ou piecemeal de la lésion ; caractère
macroscopiquement complet ou non de l’exérèse).
• le risque d’envahissement ganglionnaire (entre 1 et 25 % en cas d’envahissement de la
sous-muqueuse).
• le risque chirurgical lié au terrain.
Le compte-rendu anatomo-pathologique d’un cancer du côlon opéré doit être établi de façon
standardisée selon le modèle proposé par la Société Française de Pathologie. Il doit comporter
les items indispensables pour la prise en charge du patient (type histologique, grade histo-
pronostique, extension tumorale permettant de déterminer le pT/pN, autres facteurs
pronostiques et/ou prédictifs) [29].
Pour les tumeurs localement avancées envahissant les organes de voisinage, le caractère
mono-bloc ou non de la résection doit être précisé sur les comptes-rendus opératoire et
anatomopathologique du fait de sa valeur pronostique.
Parmi ces cancers de phénotype MSI, il faut distinguer les cancers sporadiques (environ 80
%), qui sont décrits majoritairement chez des sujets âgés, de ceux observés chez les patients
atteints d’un syndrome de Lynch (20 %). Ce phénotype moléculaire tumoral doit être déterminé
au moyen d’une technique d’immunohistochimie (anticorps anti-MLH1, MSH2, MSH6 et
PMS2) et/ou de biologie moléculaire après extraction d’ADN à partir de matériel tumoral.
L’absence d’expression de l’une des protéines de réparation MMR (MLH1, MSH2, MSH6 et
PMS2) au niveau tumoral est fortement en faveur d’un phénotype MSI [32].En cas de tumeur
MSI en biologie moléculaire et dans le cadre d’une suspicion de syndrome de Lynch, une
analyse immuno-histochimique au sein de la tumeur de l’expression des protéines de
réparation MMR (MLH1, MSH2, MSH6etPMS2)s’impose afin d’orienter le diagnostic
génétique. Cette analyse immuno-histochimique complémentaire en cas de tumeur MSI en
biologie moléculaire n’est pas nécessaire en cas de tumeur BRAF mutée ou en cas
d’hyperméthylation du promoteur de MLH1car ces altérations moléculaires tumorales sont
associées aux tumeurs MSI sporadiques.
La détermination systématique du statut tumoral MSI chez le sujet âgé peut se justifier
pour des raisons pronostiques et éventuellement thérapeutiques vis à vis de l’indication d’une
chimiothérapie adjuvante [31].
Les études de biologie moléculaire sont à encourager. Afin de les rendre possibles, un
prélèvement pour congélation à visée sanitaire est souhaitable, ainsi que l'utilisation du
formol comme fixateur [29].
• Chirurgie seule
• Exérèse endoscopique seule pour certains pT1
Les cancers coliques de stade II forment un groupe très hétérogène du point de vue
anatomopathologique auquel est associé un pronostic très hétérogène avec des taux de survie
globale à 5 ans de 87,5 % en cas de stade IIa et de 58,4 % en cas de stade IIc [33].
Les résultats rapportés sur l’effet de la chimiothérapie adjuvante dans le traitement des
cancers coliques de stade II sont également très hétérogènes et peu d’essais spécifiques ont
été menés pour tenter de répondre à la question. Il s’agit le plus souvent de résultats issus
d’analyses de sous-groupes au sein d’essais qui ont inclus des stades II et III et de méta-
analyses. L’analyse au moyen de tests d’interaction des données des essais NSABP C01-4 a
montré que la chimiothérapie adjuvante bénéficiait aux patients de stade II inclus avec une
diminution relative de mortalité identique à celle des stades III (test d’interaction négatif) [34].
Les résultats de la méta-analyse plus homogène IMPACT-B2 qui a regroupé cinq essais de
conception analogue n’a pas montré de bénéfice en faveur de la chimiothérapie adjuvante
pour les stades II [35]. Les résultats des différentes méta-analyses publiées ne sont donc pas
concluants en raison de leurs résultats contradictoires [34-39]. Globalement, il existe une
tendance en faveur d’un bénéfice de la chimiothérapie adjuvante pour les cancers de stade II
mais qui concernent a priori seulement un sous-groupe de patients. La démonstration de
l’intérêt potentiel d’une chimiothérapie adjuvante pour les cancers de stade II a été rapportée
au travers des résultats de l’étude QUASAR [40]. Cette étude (n = 3239 patients atteints d’un
cancer colique ou rectal) a comparé une chimiothérapie adjuvante par 5-FU + acide folinique
± lévamisole à un bras sans chimiothérapie adjuvante chez des patients porteurs de cancers
colorectaux majoritairement de stade II (91 %). En analyse de sous-groupe, pour les cancers
coliques de stade II, le risque relatif de récidive à 2 ans était diminué de 29 % avec un
hazardratio (HR) de 0,71 (IC 95 % : 0,54 - 0,92 ; p = 0,01) avec une tendance non significative
à l’amélioration de la survie globale un HR de 0,83 (IC 95 % : 0,65 - 1,07 ; NS).
De plus, dans cette étude les patients de plus de 70 ans ne tiraient aucun bénéfice d’une
chimiothérapie adjuvante avec une risque relatif de décès de 1,02 (IC 95 % : 0,70-1,48 ; NS).
L'étude MOSAIC qui a inclus des patients de stade II et III a comparé une chimiothérapie
adjuvante par FOLFOX4 au LV5FU2 [42-44]. Dans le sous-groupe de l’ensemble des patients
de stade II, il n’y a aucun bénéfice de survie à 10 ans en faveur du FOLFOX4 (78,4% versus
79,8% ; HR 1,00; IC 95%, 0,74 - 1,35; p= 0,98). Pour le sous-groupe des stades II à haut
risque (T4, tumeur perforée, ou nombre de ganglions examinés < 10), le traitement par
FOLFOX4 entrainait une amélioration statistiquement non significative de la survie sans
maladie, comparé au LV5FU2 (RR : 0,79 ; IC 95 % : 0,55 - 1,13 ; NS) et de la de survie globale
à 10 ans (RR : 0,89 ; IC 95 % : 0,60 - 1,32; NS) [45].
Les données de la littérature sont unanimes vis à vis du bon pronostic des cancers du côlon
de stade II de phénotype moléculaire MSI [46-52]. A noter qu’il existe peu d’arguments
convaincants concernant la valeur prédictive de ce paramètre vis à vis de l’effet de la
chimiothérapie adjuvante.
La détermination du statut MSI est utile pour discuter de l’indication d’une chimiothérapie
adjuvante pour un patient opéré d’un cancer du côlon de stade II avec des facteurs de mauvais
pronostic. Le bon pronostic des cancers du côlon de stade II MSI est un argument pour ne pas
proposer une chimiothérapie adjuvante aux stades II pour lesquels l’indication d’une
chimiothérapie est discutée [49].
Au vu de ces résultats, l'indication d'une chimiothérapie adjuvante pour les patients présentant
un cancer de stade II est à discuter au cas par cas avec évaluation du rapport bénéfice-risque
de cette chimiothérapie adjuvante et avec la connaissance du statut MSI du cancer.
Le gain potentiel d’une chimiothérapie adjuvante dans les stades II est à pondérer en fonction
de la toxicité de la chimiothérapie et du rapport bénéfice risque. Le bénéfice en survie étant
modéré (entre 2 à 5 % en valeur absolue selon le risque de récidive avec les fluoropyrimidines
seules), il doit inciter les praticiens à séparer les tumeurs de stade II selon leur risque de
récidive :
• risque faible ou modéré de récidive : tumeur MSI ou tumeur MSS avec les facteurs de bon
pronostiques suivants : T3, analyse de plus de 12 ganglions, absence d’emboles veineux,
péri-nerveux et/ou lymphatiques, tumeur bien ou moyennement différenciée, et absence
de perforation ;
• risque élevé : tumeurs MSS avec un ou plusieurs des facteurs de mauvais pronostic
suivants : T4, analyse de moins de 12 ganglions, présence d’emboles veineux, péri-
nerveux et/ou lymphatiques, tumeur peu différenciée, perforation et pour certains
occlusion révélatrice.
A noter que les données de la littérature sur ces facteurs de risque anatomopathologique de
récidive pour les stades II sont issues d’analyses a posteriori par sous-groupes et que le
bénéfice d’une chimiothérapie adjuvante en fonction de ces facteurs n’est pas démontré.
Toutefois les données récentes d’une large étude nationale AGEO coordonnée par David
Tougeronet al. suggère un bénéfice d’une chimiothérapie adjuvante par FOLFOX pour les
cancers du côlon de stade II MSI+ avec des facteurs anatomopathologiques de mauvais
pronostic [54].
De nouveaux facteurs tumoraux biologiques associés à un bon pronostic ont été identifiés
(absence de délétion du bras long du chromosome 18, présence d'un infiltrat intra-tumoral de
lymphocytes mémoires, expression conservée de la protéine SMAD4, signatures génétiques
tumorales telles que le test Oncoprint® qui est commercialisé aux États-Unis ou encore le test
Oncotype DX®), ces tests n’étant ni remboursés ni recommandés en France car il n’apportent
aucune valeur ajoutée à nos patients actuellement [52, 55-61].
La valeur pronostique de CDX2 a été récemment rapportée avec des premiers résultats
prometteurs qui doivent être confirmés [62].
L’importance pronostique des mutations RAS et BRAF V600E, établie pour les stades III doit
être validée pour les stades II [63, 64].
Plusieurs classifications moléculaires des cancers colorectaux ont fait l’objet d’un consensus
international pour retenir 4 sous-groupes moléculaires reliés à des paramètres cliniques et
moléculaires et à des données de survie (Concensus Molecular Subtype - CMS1 : « immun »
avec MSI et activation immunitaire; CMS2 : « canonique » avec différenciation épithéliale et
activation de la voie WNT/MYC ; CMS3 : « métabolique » avec dérégulation épithéliale et
métabolique ; CMS4 : « mésenchymateux » avec activation de la voie TGFβ, angiogenèse et
implication du stroma) [66,67].
L’intérêt potentiel de ces paramètres biologiques pronostiques n’est pas validé en pratique vis
à vis de l’impact qu’ils pourraient avoir sur la décision thérapeutique et, notamment, sur
l’indication d’une chimiothérapie adjuvante des cancers de stade II classés à haut risque de
récidive au moyen de ces paramètres.
Il est probable que dans un futur proche, la classification moléculaire des cancers du côlon
permettra de stratifier la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’un cancer du
côlon localisé [68].
La détermination du statut MSI en routine doit être recommandée pour discuter de l’indication
d’une chimiothérapie adjuvante pour un patient opéré d’un cancer du côlon de stade II avec
Les chimiothérapies adjuvantes par FUFOL pendant 6 mois : le FUFOL fort (essai FFCD 8802-
IMPACT [70-73]) ou le FUFOL faible [73-75]) diminuent de 12 à 16 % le risque absolu de
décès à 5 ans. Le protocole LV5FU2 est aussi efficace et mieux toléré que l’association FUFOL
forte dose. Le 5-FU en perfusion continue selon l’un des 3 schémas européen (LV5FU2, TTD,
AIO) est aussi efficace et mieux toléré que l'association FUFOL faible dose (Mayo Clinic) [76-
78]. L’efficacité du schéma FOLFOX4 (association de 5-FU, d’acide folinique et d’oxaliplatine)
dans le traitement du cancer colorectal métastatique a conduit à le comparer en adjuvant au
schéma LV5FU2 dans l’essai MOSAIC [42-44]. Les résultats de cette étude sont en faveur du
bras FOLFOX4 avec une amélioration significative de la survie sans rechute à 3 ans (78 %
versus 73 %, soit une réduction relative de 23 % du risque de rechute), au prix d’une
neurotoxicité de grade 3 pour 12 % des patients. Le protocole FOLFOX4 pendant 6 mois
améliore significativement la survie à 10 ans après résection d’une tumeur de stade III
comparé au LV5FU2 (71,7% versus 67,1% (HR : 0,85, p= 0,043) [44]. L’étude C07 du NSABBP
a confirmé l’intérêt de l’oxaliplatine en association avec le schéma hebdomadaire du Roswell
Park en montrant une amélioration de 6,2 % de la survie sans maladie (DFS) à 3 ans [79].
Une méta-analyse reprend l’ensemble des essais ayant comparé fluoropyrimidines ±
oxaliplatine en situation adjuvante et montre l’intérêt de l’oxalipalatine [80].
Les études de phase III qui ont évalué les thérapies ciblées (bévacizumab et cétuximab) en
association à la chimiothérapie (fluoropyrimidine + oxaliplatine) n’ont pas montré de bénéfice
du bévacizumab ou du cétuximab avec des HR dans la majorité des études en défaveur de la
thérapie ciblée [85-88]. Un traitement par bévacizumab ou cétuximab n’est pas indiqué dans
le traitement adjuvant d’un cancer du côlon de stade III.
L’importance pronostique des mutations RAS et BRAF V600E est maintenant établie pour les
stades III [63, 64,89, 90]. Les futurs essais adjuvants devront être stratifiés sur ces facteurs et
l’intérêt de leur utilisation en pratique clinique doit être maintenant étudiée.
La non infériorité de 3 mois de traitement n’est pas significative. La DFS à 3 ans est de 74,6
% dans le bras 3 mois versus 75,5 % dans le bras 6 mois (HR : 1,07 ; IC95% : 1-1,15) soit une
différence absolue inférieure à 1 %. Les analyses prédéfinies par sous-groupe en fonction du
risque de récidive (bas risque de récidive T1-3, N1, M0 ou haut risque de récidive T4 et/ou N2,
M0) et du schéma de chimiothérapie administrée (FOLFOX ou CAPOX) sont en faveur d’un
traitement de 3 mois de CAPOX pour les cancers du côlon à bas risque qui représentaient 60
% de l’effectif total.
La DFS à 3 ans est de 75,9 % dans le bras 3 mois de CAPOX versus 74,8 % dans le bras 6
mois de CAPOX (significativement non inférieure - HR : 0,95 ; IC95% : 0,85-1,06).
La DFS à 3 ans est de 73,6 % dans le bras 3 mois de FOLFOX versus 76 % dans le bras 6
mois de FOLFOX (significativement inférieure - HR : 1,16 ; IC95% : 1,06-1,26). Par
conséquent, l’efficacité du schéma FOLFOX administré pendant 3 mois est inférieure à celle
rapportée avec le schéma FOLFOX administré pendant 6 mois.
Pour les cancers du côlon à bas risque de récidive, la DFS à 3 ans est de 83,1 % dans le bras
3 mois de CAPOX ou FOLFOX versus 83,3 % dans le bras 6 mois de CAPOX ou FOLFOX
(significativement non inférieure - HR : 1,01 ; IC95% : 0,9-1,12). Pour les cancers du côlon à
haut risque de récidive, la DFS à 3 ans est de 62,7 % dans le bras 3 mois de CAPOX ou
FOLFOX versus64,4 % dans le bras 6 mois de CAPOX ou FOLFOX (significativement
inférieure - HR : 1,12 ; IC95% : 1,03-1,23).
Bien qu’en pratique clinique, l’âge physiologique compte plus que l’âge chronologique pour
poser l’indication d’une chimiothérapie, il existe peu de données spécifiques sur l’évaluation
de la chimiothérapie adjuvante chez les patients âgées. Au même titre que les co-morbidités,
l’âge est un facteur à prendre en considération dans l’indication d’une chimiothérapie
adjuvante. Il existe peu de données bien documentées, notamment au-delà de 80 ans.
L’indication d’une chimiothérapie adjuvante doit être mise en balance avec l’espérance de vie
du malade dont on espère améliorer la survie à 5 ans. Une chimiothérapie adjuvante au-delà
de 85 ans est discutable et doit faire l’objet d’une décision de RCP après une consultation
oncogériatrique. Dans les études qui ont évalué l’intérêt d’une chimiothérapie adjuvante, la
part des patients âgés est faible et les patients âgés inclus dans ces études étaient
certainement sélectionnés. Les résultats de l’analyse en fonction de l’âge des essais qui ont
évalué le 5-FU en adjuvant (versus pas de traitement adjuvant) sont en faveur d’un bénéfice
de ce traitement chez les patients de plus de 70 ans comparable à celui observé chez les
patients plus jeunes sans augmentation significative de la toxicité [97,98]. Dans l’étude
QUASAR, aucun bénéfice n’était observé dans le sous-groupe des patients âgés de plus de
70 ans et traités par une chimiothérapie adjuvante par 5-FU pour un cancer de stade 2 [40].
Chez les patients de plus de 70 ans, l’ajout de l’oxaliplatine au 5-FU ne semble pas apporter
de bénéfice [99-102]. Par contre, l’analyse poolée de 4 études contrôlées (NSABP C-08,
XELOXA, X-ACT et AVANT) montre un bénéfice en faveur d’un schéma à base d’oxaliplatine
chez les sujets âgés de plus de 70 ans [103]. Compte tenu de l’âge médian de survenue du
cancer colique dans les pays développés (> 70 ans), des études sur le bénéfice de la
chimiothérapie adjuvante au-delà de 75 voire 80 ans seraient pertinentes.
Dans tous les cas, il est nécessaire de prendre en compte les co-morbidités et l’espérance de
vie présumée avant d’instituer le traitement. Le recours à une évaluation onco-gériatrique peut
être une aide à la décision dans ce type de situation difficile.
Un traitement adjuvant par capécitabine est aussi efficace que l’association FUFOL pour la
survie sans récidive à 3 ans et pour la survie globale à 5 ans avec moins d’effets secondaires
[104, 105].
La supériorité du CAPOX sur une association de 5-FU bolus /AF (étude NO16968, XELOXA)
a été montrée pour la survie sans maladie pour les cancers de stade III, (DFS à 3 ans de 71,0
% versus 67,0 % respectivement (HR 0,80 ;p=0,0045) [106]. Les résultats de survie globale à
long terme (sept ans) sont significativement en faveur de l’association CAPOX (HR = 0,83 ; p
= 0,04) [107]. L’analyse poolée des 4 études contrôlées NSABP C-08, XELOXA, X-ACT et
AVANT est en faveur d’un bénéfice équivalent entre les deux schémas FOLFOX et CAPOX
[108].
Dans le cadre de l’étude IDEA les schémas CAPOX et FOLFOX ne peuvent être comparés
entre eux [98]. Les analyses prévues par sous-groupes sont en faveur du schéma CAPOX
pendant 3 mois versus 6 mois de CAPOX pour les cancers du côlon de stade III à faible risque
(T1-3, N1, M0). Pour les stades III de risque élevé (T4 et/ou N2), les standards sont le FOLFOX
ou le CAPOX administré pendant 6 mois.
Du fait de son mode d’administration per os, le maniement de la capécitabine est parfois
difficile en pratique quotidienne avec un risque augmenté de toxicité parfois sévère chez les
sujets âgés. Un contrôle rigoureux de la fonction rénale avant de débuter la capécitabine est
nécessaire. En monothérapie, la dose standard est de 2500 mg/m2 par jour. Certains auteurs,
chez les sujets âgés, proposent d’initier le traitement à la dose de 2000 mg/m2 par jour et de
n’augmenter la dose qu’en cas de tolérance satisfaisante, en particulier chez les sujets âgés
[110].
- Recherche d’un déficit en DPD avant l’administration d’une chimiothérapie à base d’une
fluoropyrimidine : le 5-FU est métabolisé à plus de 80 % par la dihydropyrimidine
déshydrogénase (DPD). Une faible activité de la DPD entraîne une diminution du
catabolisme du 5-FU avec pour corollaire une augmentation de ses métabolites actifs et un
risque de toxicité sévère au 5-FU qui peut être létale [111]. Une diminution d’activité de la
DPD est rapportée selon les études chez environ 0,3% de la population et dans 40 à 60 %
des cas de toxicité sévère au 5-FU. Différentes approches classées en phénotypiques et
génotypiques de recherche d’un déficit en DPD ont été développées [112-114]. Une étude
récente montre l’intérêt potentiel de la recherche d’un déficit en DPD avant la prescription
d’une chimiothérapie à base de 5-FU [115]. Ce test est fait en routine dans plusieurs centres
français, qui acceptent les prélèvements venant d’autres centres. Par ailleurs, un test
d’évaluation du risque de toxicité aux fluoropyrimidines non remboursable intitulé 5-FUODPM
TOXTM
est commercialisé par le laboratoire BIOMNIS (Coût : 191 €).
En février 2018, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé
(ANSM) avait préconisé la recherche d’un déficit en DPD pour tout patient concerné par une
chimiothérapie intégrant des fluoropyrimidines. En décembre 2018, l’Institut national du
cancer (INCa) et la Haute Autorité de Santé (HAS) ont recommandé la recherche du déficit
en enzyme DPD par la mesure de l’uracilémie :
• en cas d’uracilémie supérieure ou égale à 150 ng/ml (évocatrice d’un déficit complet en
DPD), le traitement par fluoropyrimidines est contre-indiqué ;
• en cas d’uracilémie comprise entre 16 ng/ml et 150 ng/ml (évocatrice d’un déficit partiel
en DPD), et sur la base d’un dialogue entre le laboratoire et l’équipe médicale, la posologie
initiale des fluoropyrimidines doit être adaptée (index 1,5 = 75% de dose; index 1 = 50%
de dose), en plus des autres facteurs de risque de toxicité déjà pris en compte (protocole
Deux études basées sur l’analyse rétrospective de patients inclus dans des études
prospectives ainsi qu’une méta-analyse montrent que le traitement par aspirine des patients
opérés d’un cancer colorectal de stade II-III avec une mutation tumorale activatrice du gène
PI3KCA (qui code la phosphatidylinositol-4,5-bisphosphonate 3-kinase impliquée dans la voie
de signalisation PI3kinase) augmente significativement la survie sans récidive et la survie
globale [117-119]. Cet effet positif de l’aspirine a été rapporté pour des doses ≤ 100 mg/j. Ces
résultats sont en accord avec les données précliniques d’un effet positif de l’inhibition par
l’aspirine de la voie PI3kinase activée. Environ 10 à 15 % des cancers colorectaux présentent
une mutation tumorale activatrice du gène PI3KCA.Une troisième étude rétrospective issue de
2 cohortes de patients avec un cancer du côlon opéré ne montre pas de bénéfice significatif
de l’aspirine [120]. Le niveau de preuve est encore insuffisant pour affirmer l’intérêt de
l’aspirine à faible dose en adjuvant.
Plusieurs études de cohorte de patients atteints de cancer colorectal ont montré une
association positive entre la survie globale ou spécifiquement liée au cancer et la pratique
d’une activité physique d’intensité modérée, de 6 à 9 heures par semaine, avant et après le
diagnostic [121-124].
Aujourd'hui, aucune étude n'a encore comparé FOLFOX4 à FOLFOX6m dans le cadre du
traitement adjuvant. Cependant, dans l'étudeNSABPC-08 [36], qui a évalué le
FOLFOX6mavec ou sans bévacizumab et dans l’étude NCCTG NO147 qui a évalué le
FOLFOX6mavec ou sans cétuximab, toutes deux chez des patients avec cancer du côlon de
stade III [87], la SSM à 3 ans était équivalente à celle observée chez les patients traités soit
avec le bras FLOX de l’étude NSABPC-07 [79] soit par FOLFOX4 dans l'étude MOSAIC [42-
44].
Stade I :
REFERENCE
REFERENCES
OPTIONS
ESSAIS CLINIQUES
PRODIGE 50 – ASPIK : Étude randomisée aspirine contre placebo dans le cancer du côlon
avec mutation PI3K de stade III ou II à haut risque. Coordonnateur : P Michel (Rouen) ; en
cours d’ouverture
REFERENCES
• Chez les sujets de plus de 70 ans une mono-chimiothérapie par fluoropyrimidine est
recommandée (niveau de la recommandation : grade B)
• Le bénéfice d’une chimiothérapie adjuvante par fluoropyrimidines et oxaliplatinepour les
stades 3 est observé quel que soit le statut MSI ou MSS de la tumeur.
• Chez les patients n’acceptant pas la probabilité d'une toxicité majorée liée à
l’oxaliplatine, ou non candidats à cette chimiothérapie, traitement par :
- association 5-FU-acide folinique (niveau de la recommandation : grade A) selon le
schéma LV5FU2 standard ou simplifié (accord d’experts)
- 5-FU oral : capécitabine (niveau de la recommandation : grade A).
• Chez certains sujets de plus de 70 ans une chimiothérapie associant fluropyrimidines
et oxaliplatine (FOLFOX4, FOLFOX6m ou CAPOX) peut être une alternative aux
fluoropyrimidines seules à discuter au cas par cas (avis d’experts).
• Génotypage du gène DPYD si phénotype DPD (uracilémie) anormal (avis d'experts)
• La pratique d’une activité physique d’intensité modérée et adaptée à la condition du
patient doit être encouragée (niveau de la recommandation : grade C).
ESSAIS CLINIQUES
PRODIGE 50 – ASPIK : Étude randomisée aspirine contre placebo dans le cancer du côlon
avec mutation PI3K de stade III ou II à haut risque. Coordonnateur : P Michel (Rouen) ; en
cours d’ouverture
LV5FU2 = acide folinique 200 mg/m² (ou l-folinique 100 mg/m²) en 2 h dans 250 ml G 5 %,
rincer, puis 5-FU 400 mg/m² en 10 min dans 100 ml de G 5 %, puis 5-FU 1 200 mg/m² en
perfusion continue de 44 h dans G 5 % dans infuseur portable (QSP 220 ml, 5 ml/h), pompe ou
pousse-seringue portable ; à J2, clamper infuseur de H24 à H26 pour passer AF en 2H et 5-FU
bolus idem à J1 ; tous les 14 jours.
LV5FU2 simplifié = acide folinique 400 mg/m² (ou l-folinique 200 mg/m²) en 2 h dans 250 ml
G 5 %, rincer puis 5-FU 400 mg/m² en 10 min dans 100 ml de G 5 % puis 5-FU 2400 mg/m² en
perfusion continue de 44 h dans G 5 % par infuseur portable (QSP 220 ml, 5 ml/h), pompe ou
pousse seringue portable.
Capécitabine (Xéloda®) = 2500 mg/m²/j (1250 mg/m² matin et soir), 2 semaines sur 3 (8
cycles=24 semaines).
Une surveillance clinique, radiologique et endoscopique sera proposée chez les patients
capables de supporter une ré-intervention ou une chimiothérapie.
Les données disponibles reposent sur un nombre limité et hétérogène d’études randomisées
avec des résultats discordants. La tendance des résultats rapportés est plutôt en faveur d’une
surveillance « renforcée » basée sur la réalisation régulière d’une imagerie hépatique,
thoracique et d’un dosage de l’ACE [127,138]. La démonstration d’un bénéfice sur la survie
globale d’une stratégie de surveillance n’est pas démontrée. Les résultats de deux dernières
études publiées (études FACS et CEA Watch) plaident en faveur d’une stratégie de
surveillance plus intensive basée sur le dosage régulier de l’ACE avec un bénéfice en termes
de récidives accessibles à un traitement à visée curative [129, 130].
Les recommandations proposées sont surtout de l’avis d’expert et restent basées sur celles
de la conférence de consensus de 1998[13]. Cependant, les études de pratiques montrent
qu’elles sont peu suivies [131]. A noter que l’accès dorénavant facile au scanner fait qu’en pré-
thérapeutique et durant le suivi cet examen est couramment voire systématiquement réalisé
en pratique.
REFERENCES
• Examen clinique tous les 3 mois pendant 3 ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans
• Echographie abdomino-pelvienne ou scanner abdomino-pelvien (ou en
alternance) tous les 3 à 6 mois pendant 3 ans puis tous les 6 mois pendant 2 ans
• Scanner thoraciquea nnuel pendant 5 ans
OPTIONS
• L’ACE, d’intérêt non démontré, peut être dosé tous les 3 mois les 3 premières années et
en cas d’élévation conduire à un bilan morphologique plus complet (accord d’experts),
• TEP scan : la TEP-FDG est indiquée pour la localisation des récidives en cas d’élévation
isolée de l’ACE chez un patient déjà opéré d’un cancer colorectal sans récidive visible sur
les examens standards (en pratique sur le scanner thoraco-abdomino-pelvien).
3.6. FIGURES
Indica'on)d’une)consulta'on) Indica'ons)de)recherche)d'un)phénotype)
tumoral)MSI)ou)dMMR)dans)le)cadre)de)la)
d’oncogéné'que% recherche)d’un)syndrome)de)Lynch%
Suspicion)de)syndrome)de)Lynch)(SL)):) A)Pa'ent)de)moins)de)70)ans)pris)en)charge)
• % ou%2%parents%au%1er%degré%a;eints%par%un%cancer%du%spectre%dont% pour)un)cancer)du)côlon)
un%<%50%ans% A) Pa'ent,) quel) que) soit) son) âge,) ayant) un)
• %ou%un%ATCD%personnel%de%cancer%du%spectre%du%SL% antécédent) familial) au) 1er) degré) de) cancer)
du)spectre)du)syndrome)de)Lynch)
+
• %ou%moins%de%40%ans%
• % ou%phénotype%MSI%ou%dMMR%–%test%effectué%dans%le%cadre%de%la%
recherche%d’un%SL%
Suspicion)de)polypose)adénomateuse)familiale):)
• ≥% 15% polypes% adénomateux% colorectaux% synchrones% ou%
métachrones%quel%que%soit%l’âge%%
• ≥% 10% polypes% adénomateux% colorectaux% synchrones% ou% **:*
métachrones%avant%60%ans%% ! avant*40*ans**
• ≥% 5% polypes% adénomateux% colorectaux% synchrones% ou% ! associés*à*un*cancer*colorectal*MSS*avant*60*ans**
métachrones%avec%au%moins%un%des%critères%suivants*% ! tous*avancés*(>*1*cm,*composante*villeuse,*dysplasie*
• Si% polypose% floride% (>% 100% polypes)% ou% a;einte% d’individus% de% de*haut*grade)*
généra1on% successive% ou% de% tumeur% desmoïde,% l’analyse% ! adénomes*duodénaux**
débutera%par%la%recherche%d’une%muta1on%du%gène%APC% ! aJeinte*cutanée*sébacée*(adénome*ou*carcinome*
• S i% p o l y p o s e% a ; é n u é e% e n% l ’ a b s e n c e% d ’ a g r é g a 1 o n% sébacé*;*hyperplasies*sébacées*mulMples*ou*de*
transgénéra1onelle,% l’analyse% débutera% par% la% recherche% d’une% grande*taille*avant*50*ans)*
muta1on%du%gène%MUTYH%
Figure'2':+Arbre+décisionnel+–+Cancer+du+côlon+superficiel+(pTis+ou+pT1)+
Exérèse(d’un(cancer(du(côlon(superficiel(
Chirurgie( Exérèse(endoscopique(
cura8ve( complète(
Si+pTis++ Si+pT1+
Surveillance+
endoscopique+
Lésion+plane+/+ Lésion+
Surveillance+ pédiculée+
endoscopique+ sessile+
6+envht+sous6muqueux++limité+au+maximum+au+
6+envht+sous6muqueux+<+1000+µm++ 1/3+supérieur+du+pied+(lésions+HaggiK+1,2++/6+3)+
+6+bien+ou+moy.+différencié+ 6+bien+ou+moy.+différencié++
6+absence+d’invasion+vasculaire+et+ 6+absence+d’invasion+vasculaire+et+lymphaCque++
lymphaCque+
6+marge+de+sécurité+>+1+mm+++
6+marge+de+sécurité+>+1+mm++
6+absence+de+budding+
6+absence+de+budding+
Exérèse(à(visée(cura/ve(d’un(cancer(du(côlon(de(stade(II(
Surveillance!clinique,! Chimiothérapie(
biologique!(ACE!=!op?on),!
adjuvante(à( Essai!clinique!
radiologique!et!
endoscopique! discuter(
Facteur(s)!de!mauvais!pronos?c!
OPTIONS!(à!discuter!en!fonc?on!des!paramètres!suivants!:! avec!tumeur!mutée!PI3K!:!
REFERENCE( pT4,!statut!MSI!ou!MSS,!différencia?on,!nb!de!ganglions! PRODIGE(50FASPIK(
examinés,!âge!<!ou!>!70!ans,!perfora?on)!!
Pas(de( Statut!MSS!avec!
pT4,!nb!de!ganglions! pT4b!de!statut!MSI!:!
Recherche!d’un!
chimiothérapie( facteur(s)!de! déficit!en!DPD!
examinés!<!12!et/ou! FOLFOX!(ou!CAPOX)!6!
adjuvante( mauvais! avant!
âge!<!70!ans,!statut! mois!
pronos?c!:! l’administra?on!
LV5FU2s!ou! MSS!:!FOLFOX!(ou! de!5aFU!
capécitabine!6! CAPOX)!6!mois!
mois!
Figure'4':+Arbre+décisionnel+–+Cancer+du+côlon+de+stade+III+
Exérèse(à(visée(cura/ve(d’un(cancer(du(côlon(de(stade(III(
Surveillance+clinique,+ Essais+cliniques+
biologique+(ACE+=+op7on),+
radiologique+et+ Chimiothérapie(
endoscopique+ adjuvante(à(discuter( tumeur+mutée+
muta7on+PI3K+:+ pa7ents+de+70+
PRODIGE(50R ans+et+plus+:+ pT4et/ou+pN2+
ASPIK( PRODIGE(34(R( (coordonnateurs+:+
FFCD(1402(–( PRODIGE52RUCGI29R
ADAGE( IROCAS(
REFERENCES( OPTIONS+
En+cas+de+CI+à+
FOLFOX6m( Age(( l’oxalipla7ne+:+ Age+>+70+ans+:+ Recherche+d’un+déficit+en+
ou(CAPOX( LV5FU2s+ou+ FOLFOX6m+ou+CAPOX+ DPD+avant+l’administra7on+
>(70(ans(:( de+5VFU++
capécitabine++
LV5FU2(
STADE&III& Schéma&
XELOX& FOLFOX&
Faible'risque' 3&mois& 6&mois&&
(T113,N1)' (alterna9ve":"3"mois)"
Haut'risque' 6&mois&& 6&mois&
(T4'et/ou'N2)' (alterna9ve":""3"mois)"
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