20 ALi MoteurMonophase
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Les moteurs monophasés à phase auxiliaire, bien qu'ils soient très répandus, sont
souvent beaucoup plus méconnus que les moteurs triphasés.
Le but de ce chapitre n'est pas d'étudier pourquoi ou comment ces moteurs tournent,
mais de savoir raccorder électriquement et dépanner ce type de matériel ainsi que les
accessoires nécessaires au fonctionnement (condensateurs et relais de démarrage). Bien
sûr, nous insisterons tout particulièrement sur les moteurs de compresseur.
1) Principe de fonctionnement
Ces moteurs équipent la plupart des petits compresseurs alimentés en monophasé 240V.
Ils sont constitués de 2 enroulements.
Comme son nom l'indique, l'enroulement auxiliaire « de démarrage » est prévu pour
permettre le démarrage du moteur.
Nous verrons plus loin qu'un condensateur est généralement raccordé en série avec la
phase auxiliaire de sorte à obtenir un déphasage suffisant (proche de 90°) entre le
courant principal et le courant auxiliaire. C'est cette deuxième phase artificielle qui
permet le démarrage.
MOTEURS MONOPHASES
A NOTER
Si le moteur avait été du type triphasé,
l'ohmmètre aurait indiqué 3 résistances
identiques entre les 3 bornes. Il semble donc
difficile de se tromper en «sonnant» ce type
de moteur.
Dans tous les cas, ayez le bon réflexe de lire les
plaques signalétiques des moteurs et pensez à
regarder à l'intérieur du couvercle du bornier :
Le schéma de raccordement du moteur s'y
trouve souvent !
MOTEURS MONOPHASES
Si un enroulement est coupé, il faudra soit remplacer le moteur (ou le compresseur) soit
le faire rembobiner (Quand cela est possible, cette dernière solution est d'autant plus
intéressante que le moteur est gros).
La résistance d'isolement d'un moteur neuf (entre chaque enroulement et la masse) peut
atteindre 1000 MΩ. Avec l'âge, cette résistance diminue et peut chuter entre 10 et 100
MΩ. On considère généralement qu'à partir de 1000 kΩ (1 MΩ) il faut prévoir le
remplacement du moteur et qu'en dessous de 500 kΩ, le moteur n'est plus utilisable.
Dans l'exemple ci-dessus, la résistance lue tend vers zéro ; la mesure indique sans aucun doute
possible une mise à la masse franche de l'enroulement contrôlé.
Cependant, la mise à la masse d'un enroulement peut être plus ou moins franche. En
effet, la résistance d'isolement entre l'enroulement et la carcasse peut devenir
suffisamment faible quand le moteur est sous tension pour provoquer une coupure par
le disjoncteur différentiel de l'installation, tout en restant suffisamment élevée pour
être indécelable hors tension avec un ohmmètre classique.
Introduction
Pour démarrer un moteur monophasé à phase auxiliaire, il est nécessaire de créer une
seconde phase. On utilise principalement un condensateur branché en série avec la phase
auxiliaire de sorte à obtenir le déphasage et donc le couple de démarrage désiré
(rappelons que le couple de démarrage du moteur doit obligatoirement être supérieur au
couple résistant de la machine entraînée).
Notons que si le condensateur est mal dimensionné (trop petit ou trop gros), le
déphasage obtenu risque de ne plus permettre le démarrage du moteur (Il « cale »).
1) Types de condensateurs
• Les condensateurs de marche (au papier) ont une faible capacité (rarement plus d'une
trentaine de µF) et des dimensions importantes. Ils sont conçus pour rester sous
tension en permanence sans aucun échauffement excessif.
Avant de voir en détail comment tester un condensateur suspect, voyons ce qui se passe
lorsqu'on raccorde un ohmmètre aux bornes d’un condensateur en bon état.
Cette réduction progressive de l'intensité s'explique par le fait qu'au fur et à mesure
que les plaques du condensateur se chargent (ce qui provoque l'augmentation de la
tension entre ces plaques), l'écart entre la tension aux bornes du condensateur et la
tension de la pile de l'ohmmètre diminue. Quand cet écart est nul, le courant est nul
(fg.3). A l'inverse, quand cet écart est maximum, le courant est maximum (fig. 1).
Dans notre exemple, quand le condensateur est complètement chargé, la tension à ses
bornes est égale à la tension de la pile de l'ohmmètre (quelques volts) et quand on retire
l'ohmmètre, les plaques restent chargées. Mais quand le condensateur est raccordé sur
un réseau 240V, cela signifie qu'il peut y avoir 240V à ses bornes même si
l'alimentation est débranchée
MOTEURS MONOPHASES
ATTENTION DANGER : A ce moment, si on met les doigts sur ses bornes on subit le
même type de choc électrique qu'en mettant ses doigts dans une prise de courant.
De la même manière, raccorder un ohmmètre sur un condensateur chargé équivaut à le
brancher sur une prise de courant (il n'y a plus qu'à espérer que
le fusible de l'appareil fasse vite et bien son travail).
Il est donc impératif avant toute intervention sur un
condensateur de s'assurer qu'il est complètement déchargé,
par exemple en courtcircuitant ses bornes à l'aide d'un
tournevis à manche isolé (attention, l'étincelle produite est
parfois très violente).
Avec un ohmmètre digital, plus fréquent de nos jours, l'effet est moins
visuel. Cependant, on distingue nettement une lente montée de
l'affichage vers ∞. En permutant les polarités, l'affichage indique
∞ puis remonte vers 0 puis vers ∞. Ces variations sont
d'autant plus lentes que le calibre est faible (utilisez un
calibre 20kΩ ou 200 kΩ).
MOTEURS MONOPHASES
La mesure à l'ohmmètre, quand elle donne les résultats que nous venons de voir, est une
excellente indication de la « bonne santé » du condensateur. Néanmoins, elle devra être
complétée par une mesure de la capacité réelle du condensateur.
ÅLa capacité réelle peut être trop faible. Dans ce cas, la valeur
réelle de la capacité mesurée aux bornes du condensateur est inférieure à la
capacité indiquée, en tenant compte des tolérances de fabrication.
Dans l'exemple, la capacité mesurée devrait être comprise entre 90 et 110
µF. Le condensateur est donc en réalité trop petit et il ne donne pas le
déphasage et le couple de démarrage attendu. Le moteur a alors de fortes
chances de ne plus démarrer.
5) Mesure de la capacité
Avec une alimentation en 240V, la capacité réelle du condensateur (en µF) est
d'environ 14 fois l'intensité mesurée (en A).
MOTEURS MONOPHASES
Dans notre exemple, la capacité réelle est d'environ 4,1 x 14 = 57µF et le condensateur
est tout à fait correct puisque sa capacité doit être comprise entre 54 et 66µF.
Si l'intensité mesurée avait été par exemple de 3A, la capacité réelle aurait été de 3 x
14 = 42 µF. La valeur trouvée étant hors des tolérances, il aurait fallu remplacer le
condensateur.
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Le rôle d'un relais de démarrage, quelle que soit sa technologie, est d'éliminer
électriquement l'enroulement de démarrage dès que le moteur a atteint environ 80%
de sa vitesse nominale. Le moteur est alors lancé et il continue sa rotation uniquement
sur l'enroulement de marche.
Ce type de relais de démarrage est généralement utilisé sur les petits moteurs
monophasés entraînant des compresseurs dont la puissance ne dépasse guère 600W
(frigos ménagers, petits congélateurs...).
Ils sont la plupart du temps (mais pas toujours) directement embrochable sur le
bornier du compresseur par l'intermédiaire de 2 ou 3 broches
femelles (selon les modèles) avec un système de détrompage
interdisant toute possibilité d'erreur de raccordement entre
l'enroulement auxiliaire et l'enroulement de marche.
Si on teste le relais d'intensité (placé dans le bon sens) à l'aide d'un ohmmètre, on
trouve l'∞ entre A/S et P/M et entre A/S et L puisque le contact est ouvert au repos.
Quand le moteur a atteint environ 80% de sa vitesse nominale, la tension entre L et P/M
devient insuffisante pour maintenir le contact A/SÆL fermé et ce dernier s'ouvre en
éliminant complètement l'enroulement de démarrage.
Cependant, le couple de démarrage est très réduit avec ce type de montage puisqu'il n'y
a pas de condensateur permettant un déphasage satisfaisant entre le courant principal
et le courant auxiliaire (rappelons que le rôle du condensateur de démarrage est
précisément de donner du couple). C'est pourquoi ce type de démarrage est uniquement
utilisé sur des petits moteurs présentant un faible couple résistant.
Si le contact ne colle jamais, par exemple parce que le relais d'intensité est « trop
gros » (il colle à 12A et l'intensité de démarrage n'est que de
8A), l'enroulement auxiliaire ne peut pas être alimenté et le
moteur ne peut pas démarrer. Il grogne et il coupe aux
sécurités thermiques.
Si le contact reste toujours fermé, par exemple parce que le relais d'intensité est « trop
petit » (il décolle à 4A et en marche normale le moteur
absorbe 6A), l'enroulement auxiliaire est alimenté en
permanence. Notez que le même problème peut se produire si
les contacts du relais d'intensité se sont « soudés » à la
suite d'une surintensité excessive ou si le relais est monté à
l'envers puisque alors le contact reste fermé en permanence
Le compresseur absorbe alors une intensité exagérée et au
mieux, il coupe par les protections thermiques (au pire, il «
grille »). Si un condensateur de démarrage est installé, il
reste en permanence sous tension et il chauffe
énormément à chaque tentative de démarrage. Ce
condensateur risque alors très fort de « rendre l'âme ».
Enfin, pour en finir avec le relais d'intensité, il faut signaler une panne qui peut se
produire si la HP augmente exagérément. En effet, toute augmentation de la HP. quelle
qu'en soit la cause (par exemple un condenseur encrassé) entraîne inévitablement une
augmentation de l'intensité absorbée par le compresseur. Cette augmentation de
l'intensité peut parfois devenir suffisante pour coller de nouveau le relais d'intensité
alors que le compresseur est en train de tourner. Vous imaginez les conséquences
Le relais de tension est constitué d'une bobine et d'un contact mais, à l'inverse du
relais d'intensité, la bobine est cette fois ci très résistante (c'est un long fil très fin)
et le contact est fermé au repos. C'est pourquoi il y a peu de probabilité de confondre
ces 2 appareils !
MOTEURS MONOPHASES
Si vous avez le schéma du relais, vous n'aurez pas de problème pour connaître le commun.
Sinon, il faudra pratiquer un petit test supplémentaire : Il suffit d'alimenter le relais
entre les bornes 1 et 5 puis entre 2 et 5 (c'est entre ces bornes qu'on a trouvé
8500Ω, c'est donc là que se trouve la bobine).
Pour effectuer ce test, vous devrez utiliser du 240V si ce relais équipe un moteur 240V
(il est très fortement recommandé de brancher un fusible de protection sur
l'alimentation pour parer à toute fausse manoeuvre). Toutefois, il est possible que le
relais ne colle ni entre 1 et 5, ni entre 5 et 2, bien que la bobine soit bonne (vous l'avez
testée et vous avez trouvé une grande résistance). Cela est provoqué par le principe
même de fonctionnement du relais (que nous verrons aussitôt après) qui nécessite une
tension plus importante pour coller. Vous pourrez alors faire ce test en utilisant du 400V
pour la durée de l'expérience (le relais ne risque rien, il peut être soumis à des tensions
atteignant 400V !).
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C'est ainsi qu'à la fin du démarrage, la tension induite étant maximale, la tension aux
bornes de l'enroulement auxiliaire peut atteindre 400V (avec une alimentation en
220V). La bobine du relais de tension est précisément conçue pour coller quand la
tension à ses bornes dépasse la tension d'alimentation d'une valeur déterminée par le
constructeur du moteur. Quand le contact 1-2 s'ouvre, la bobine du relais reste
alimentée par la tension induite dans l'enroulement auxiliaire (cet enroulement, bobiné
sur l'enroulement principal, se comporte alors comme le secondaire d'un
transformateur).
Dans ce cas, soit son contact ne restera pas fermé au démarrage, soit il restera collé en
permanence...
parce que le relais de tension est « trop petit » (il colle à 130V,
c'est à dire dès la mise sous tension et l'enroulement auxiliaire
n'est alimenté qu'une fraction de seconde), le moteur ne peut pas
démarrer. Il grogne et coupe aux sécurités thermiques.
parce que le relais de tension est « trop gros » (il colle à 390V et la
tension aux bornes de l'enroulement auxiliaire ne dépasse jamais
270V), l'enroulement auxiliaire est alimenté en permanence. Notez
que le même problème peut se produire si les contacts du relais se
sont « soudés » à la suite d'une surintensité excessive ou si la
bobine du relais est coupée.
Notez qu'en mesurant la tension entre 2 et 5 quand le moteur tourne, vous connaîtrez la
valeur de la tension induite dans l'enroulement auxiliaire (utilisez un calibre 600 ou
1000V, même sur un moteur 220V).
MOTEURS MONOPHASES
On retrouve donc les symptômes du contact 2-1 qui reste toujours fermé et quand il
arrive sur les lieux, le dépanneur constate que la bobine est coupée.
1) Fonctionnement
Cette technique de démarrage est utilisée par certains constructeurs lorsque le couple
résistant est très faible au démarrage, par exemple sur un compresseur avec détendeur
capillaire (l'égalisation de pression à l'arrêt est indispensable).
Toute tentative de démarrage du moteur avec une CTP chaude (et donc très résistante)
ne permettrait pas à l'enroulement auxiliaire de lancer le moteur.
Cela se solderait par une surintensité importante et une coupure au
klixon.
Pour bien comprendre la suite, rappelons qu'à l'inverse d'un condensateur de démarrage,
un condensateur de marche est conçu pour rester en permanence sous tension et qu'un
condensateur raccordé en série avec l'enroulement auxiliaire permet d'augmenter le
couple moteur.
Le montage PSC est donc plutôt utilisé sur des petits moteurs
entraînant des machines à couple résistant peu important (petits
compresseurs frigorifiques avec détendeur capillaire permettant
l'égalisation des pressions à l'arrêt ou ventilateurs de petits
climatiseurs).
2 ) Le montage C.T.P.
Le relais de démarrage utilisé peut être un relais d'intensité (c'est le cas le plus
fréquent) ou un relais de tension. Le
résultat est le même.
Une bobine (impédance) est raccordée en série avec le moteur de type PSC.
EXERCICE
Un moteur monophasé 220V, équipé d'un condensateur de marche de 3µF, entraîne le
ventilateur d'un climatiseur. Un commutateur à 4 bornes (C, PV, MV, GV) permet la
sélection de la vitesse du ventilateur (Petite, Moyenne ou Grande vitesse).
Cinq fils sortent du moteur un Bleu, un Rouge, un Noir, un Jaune et un Vert.
Ces moteurs, peu fréquents de nos jours, risquent surtout de se rencontrer quand le
moteur entraîne un compresseur ouvert. Ces moteurs possèdent alors au moins 4
bornes et parfois 6 quand il s'agit d'un moteur bi-tension
Notez qu'alors le sens de passage du courant est inversé dans cet enroulement ce qui
permet de donner une impulsion magnétique en sens inverse au moment du démarrage