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Rapport Atifi Chaimaa ENSA

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Université HASSAN 1ER SETTAT

Ecole Nationale Des Sciences Appliquées de KHOURIBGA

Département de génie des procédés

Thème :

Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des
cribles C24

Lieu :

OCP KHOURIBGA LAVERIE SIDI DAOUI

Réalisé par :

ATIFI Chaimaa

Encadré par :

Mr BOURHI Salah

Mme ASSMAN Bouchra

Mr SMOUNI

Période de stage :

Du 01/08/2015 au 31/08/2015

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Table des matières

Remerciements ................................................................................................................. 4
Liste des tableaux et figures.......................................................................................5
Introduction générale .....................................................................................................6

Première partie : Le groupe OCP et La Laverie Sidi DAOUI ................7


Chapitre I : Présentation du groupe OCP……………………………………….7

1.Groupe OCP en bref……………………………………………………………7


2.Activités du groupe OCP……………………………………………………….7
3.Orgnisation……………………………………………………………………...8
4.Filiales de l’OCP………………………………………………………………..9
5.Statut juridique………………………………………………………………….9
6.Pôle mine KHOURIBGA………………………………………………………9

Chapitre II : La laverie sidi DAOUI……………………………………………..11

1.Description du complexe sidi DAOUI………………………………………...11


2.Minerai à traiter………………………………………………………………...11
3.Alimentation de la laverie Sidi DAOUI…………............................................. 13
4.Objectif de lavage……………………………………………………………... 13
a. Définition………………………………………………………………......... 13
b. But de lavage………………………………………………………………... 13
c. Flow sheet d’une chaine de lavage…………………………………………...14
5.Description fonctionnelle de chaque équipement……………………………...16
a. Débourbage…………………………………………………………………..16
b. Criblage……………………………………………………………………….16
c. Cyclonage…………………………………………………………………….17
d. Convoyeurs séparateurs………………………………………………………19
e. Les cuves……………………………………………………………………..19
f. Décantation…………………………………………………………………..19
g. Unité de broyage……………………………………………………………..20
h. Unité de flottation……………………………………………………………21
i. Chaine de l’adaptation ……………………………………………………….23
j. Les produits de traitement……………………………………………………24

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Deuxième partie :Analyse critique du crible C24……………………....25


Chapitre I : Etude de performance du crible…………………………………...25

1. Description des cribles………………………………………………………...25


2. Les caractéristiques techniques du crible……………………………………...27
3. Les paramètres qui influencent les performances des cribles…………………27
a. La surface criblant…………………………………………………………...27
b. L’amplitude de vibration…………………………………………………….28
c. L’arrosage( les rampes + la pression) ………………………………………29
4. Etat des lieux…………………………………………………………………..29
5. Diagnostic des cribles…………………………………………………………30
a. La compagne d’échantillonnage…………………………………………….30
a.1. Mode opératoire………………………………………………………30
a.2. Résultats………………………………………………………………31
b. Les Causes racines du passage des <à 2500………………………………..32

Chapitre II : Amélioration du fonctionnement des cribles……………………..34

1- Détermination du point de fonctionnement optimal du système d’arrosage….34


a. Calcul de l’espacement optimal entre deux rampes ………………………..34
b. Calcul le nombre des rampes d’arrosage……………………………………35
c. Calcul de nombre de ligne pour un débit d’arrosage de 100m^3/h…………35
d. Résultats…………………………………………………………………….35
2. Eviter le bouchage des buses…………………………………………………..36
3. Contrôle de la pression d’arrosage…………………………………………….37
4. Eviter le goujonnage des grilles………………………………………………..37
5. Eviter le perçage des grilles……………………………………………………37

Conclusion générale…………………………………………………………..38
Webographie et bibliographie……………………………………………….39

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Remerciements

En préambule à ce rapport, nous souhaitons adresser mes remerciements les plus


sincères aux personnes qui m’ont apportés de l’aide et qui ont contribués à l'élaboration de
ce rapport.

Mes reconnaissances s'adressent à l’ensemble des professeurs de l’ENSAK et en particulier


les professeurs du département GPEE (Génie des procédés de l’énergie et de
l’environnement) pour leur soutiens, leur prodigues et encadrements tout au long de ma
formation de ces trois ans . Mes reconnaissances s'adressent également à Mr. BOURHI
Salah , chef du service Méthodes et planning-traitement- à la Laverie Sidi DAOUI, à
l'ensemble des agents de la laverie de Sidi DAOUI que j’ai côtoyé pour leurs conseils et
encouragement tout en long de ce stage et plus particulièrement aux Mrs : SMOUNI,
ZAZI, ADAR , MAARAF et Mme ASSMAN BOUCHRA... pour leurs esprits de
collaboration et leurs sacrifices pour que je puisse passer ce stage dans des bonnes
conditions en acquérant certaines connaissances et expériences professionnelles. Je n’oublie
pas d’exprimer mes profondes gratitudes à mes parents pour leur contribution, leur
soutien et leur patience.

Enfin, j’adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, qui m’ont
toujours soutenues et encouragés au cours de la réalisation de ce stage.

Merci à tous et à toutes.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Liste des tableaux et figures

Figure 1 :L’organigramme de l’OCP……………………………………….8


Figure 2 :Le % du BPL en fonction de diamètre des grains phosphatés….13
Figure 3 :Flowsheet de la chaine de lavage………………………………..15
Figure 4 :Débourbeur………………………………………………………16
Figure 5 :Crible C24………………………………………………………..17
Figure 6 :Cyclone 800……………………………………………………...17
Figure 7 :Photographie des 2 types de décharges………………………….18
Figure 8 :Les convoyeurs séparateurs……………………………………...19
Figure 9 :Flowsheet du secteur des décanteurs…………………………….20
Figure 10 :Flowsheet de l’atelier de broyage………………………………21
Figure 11 : Flowsheet de l’atelier de flottation…………………………….22
Figure 12 : Flowsheet de l’atelier de l’adaptation…………………………24
Figure 13 :Description du crible C24………………………………………26
Figure 14 :Surcharge du crible……………………………………………..28
Figure 15 :Meilleur dispersion du produit ………………………………...28
Figure 16 :Méthode de calcul de l’amplitude……………………………...29
Figure 17 :Les capsules…………………………………………………….30
Figure 18 : Tamis de 2500µm……………………………………………...30
Figure 19 :L’étuve………………………………………………………….31
Figure 20 :Balance de mesure……………………………………………...31
Figure 21 :Perçage des grilles de la surface criblante……………………..32
Figure 22 :Goujonnage des grilles…………………………………………33
Figure 23 :Système d’arrosage…………………………………………….34
Figure 24 :Installation des filtres…………………………………………..36

Tableau 1 :Les qualités sources en fonction du % en BPL………………..12


Tableau 2 :Les caractéristiques techniques du crible …………………….27
Tableau 3 :L’amplitude de vibration des cribles C24…………………….30
Tableau 4 :Les % poids des < à 2500µm dans le refus…………………...31
Tableau 5 :Résultats du système d’arrosage……………………………...35
Tableau 6 : Conditions optimales d’arrosage…………………………….36

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Introduction générale

Le phosphate provient de la composition des fossiles des animaux de mer qui ont vécu il y a
plusieurs millions d’années. Il est constitué de plusieurs éléments dont les principaux sont :
Calcium, Cilice, et d’autres éléments faibles tel que l’uranium. Il est utilisé pour la fabrication
des engrais chimique pour le développement des végétaux et la fabrication des produits
pharmaceutiques.
Le stage que nous avons effectué au sein de l’office chérifien de phosphate (OCP) nous a donné
les outils nécessaires pour la compréhension, la connaissance du travail de base, les mécanismes
de fonctionnement de l’entreprise. De plus, il nous a permis de s’ouvrir sur un environnement
plus vaste et plus complexe et de renforcer la formation théorique par l’exécution des travaux
jugés nécessaires permettant au stagiaire de dégager le maximum possible d’expérience.
La laverie de Sidi DAOUI a pour mission l’enrichissement des phosphates pauvres par voie
humide tout en augmentant la capacité de traitement ,dans ce sens la recherche sur
l’enrichissement des couches pauvres connaît un grand développement et suscite un intérêt
motivé par l’existence des réserves ce qui a donné naissance au projet Revamping de la laverie
Sidi DAOUI destiné au traitement des couches pauvres de Sidi CHENANE .
C’est dans cette optique s’inscrit mon sujet qui s’intitule : Analyse critique des cribles C24
et proposition d’actions d’amélioration.
En effet, mon travail consiste à mettre en évidence, sur la base des essais industriels et
des approches théoriques, les problèmes posés par l’installation actuelle des cribles, en vue
d’améliorer les performances et le point de fonctionnement optimal du criblage.
Mon travail est consacrée d’une part à une étude des performances des cribles, et d’autre part
à une recommandation afin d’améliorer le fonctionnement de ces cribles.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Première partie : Le groupe OCP et La Laverie Sidi DAOUI

Chapitre I : Présentation du groupe OCP

1. Groupe OCP en bref :

Le marché prodigieux du phosphate à travers le monde amène les géologues à


effectuer des recherches sur les terres marocaines.
C’est ainsi qu’en 1908 commence la prospection géologique qui conduit en 1972
aux premiers indices de phosphates, dans la localité de OULED ABDOUN située à 120
Km de la mer. Ce n’est qu’en 1919 que les études sérieuses des gisements prennent
naissance classant ainsi le gisement Marocain parmi les plus grands de la planète car il
représente le 3/4 du gisement mondial.
Le phosphate ainsi découvert demande une compagnie d’exploitation d’où la
naissance de L’OCP qui se fait par un dahir du 7 août 1920 réservant ainsi au Maroc tout
droit d’exploitation ainsi que le monopole des ventes.

2. Activités du Groupe OCP

Le Groupe Office Chérifien des Phosphates (OCP) est spécialisé dans l’extraction,
la valorisation et la commercialisation de phosphate et de ses produits dérivés. Chaque
année, plus de 23 millions de tonnes de minerais sont extraites du sous-sol marocain qui
recèle les trois-quarts des réserves mondiales.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Principalement utilisé dans la fabrication des engrais, les phosphates proviennent


des gisements de Khouribga, Benguérir, Youssoufia et Boucraâ. Selon les cas, le minerai
subit une ou plusieurs opérations de traitement (lavage/flottation, séchage, calcination,
flottation, enrichissement à sec…etc.). Une fois traité, il est exporté ou livré aux industries
chimiques du Groupe, à Jorf Lasfar ou à Safi, pour être transformé en produits dérivés
commercialisables : acide phosphorique de base, acide phosphorique purifié, engrais
solides.
Premier exportateur mondial de phosphate sous toutes ses formes, le Groupe OCP
écoule 95% de sa production en dehors des frontières nationales. Opérateur international, il
rayonne sur les cinq continents de la planète et réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,5
milliard de dollars.
Moteur de l’économie nationale, le Groupe OCP joue pleinement son rôle
d’entreprise citoyenne. Cette volonté se traduit par la promotion de nombreuses initiatives,
notamment en faveur du développement régional et de la création d’entreprises.

3. Organisation

Pendant longtemps, l’OCP SA disposait de deux pôles, pôle chimie et pôle mines , et
depuis 2010, les deux pôles ont été intégrés en un seul : pôle industriel, pour permettre plus
de contact et plus de fluidité, ainsi qu’une vision globale sur la transformation des phosphates.
Objectif ultime : la constante valorisation des phosphates . « Toutes les ressources sont
orientées vers les méthodes pour optimiser l’opération de transformation des phosphates, de la
tranché au produit finale. Il n’y a tout simplement plus des barrières entre chimie et mines ».
C’est que la chimie est présente dans tout le processus industriel utilisé par l’OCPSA.
Le phosphate est lui - même un complexe chimique, et un sel d’acide phosphorique .Des
procédés chimiques interviennent très tôt dans la transformation qui mène du phosphate aux
engrais dès le traitement de la roche. La direction de production de site Khouribga est
structurée selon l’organigramme suivant :

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Figure 1 : L’organigramme de l’OCP

4. Filiales de l’OCP

L’organisation de l’OCP regroupe plusieurs filiales parmi lesquelles on cite :


 CERPHOS : « Centre d’Etudes et Recherches des Phosphates Minéraux» Crée
en Octobre1975, il a pour mission l’organisation et l’exécution de toute activité
d’analyses, d’études et des recherches scientifiques et techniques liées directement ou
indirectement à l’exploitation et à la valorisation des phosphates et des produits
dérivés.
 SMESI : « Société Marocaine d’Etudes spéciales et industrielles » Crée en 1959,
ses activités principales sont les études et réalisations d’installations industrielles
(Stockage, traitement, etc.)
 SOTREG: « Société de Transports Régionaux » Crée en juillet 1973, pour le
transport du personnel du Groupe OCP.
 STAR : « Société du Transport et d’Affrè tement Réunis » Positionnée à Paris,
assure l’affrètement des navires et services annexes aussi bien pour le compte du
Groupe que d’autres organismes.
 MARPHOCEAN : Crée respectivement en 1965 et 1973, ces unités industrielles
produisent l’acide phosphorique et les engrais.
 IPSE : Institut de production socio - éducative.

 FERTIMA : Société Marocaine de Fertilisants.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

5.Statut juridique
L’OCP fonctionnant comme une société dont le seul actionnaire est l’État marocaine, est
dirigé par le directeur général nommé par un Dahir. Le contrôle est exercé par un conseil
d’administration qui représente l’intérêt de la Nation.
L’OCP SA est inscrit au registre du commerce, et soumis aux mêmes obligations que
n’importe quelle entreprise privée (bilan, CPS, états de synthèse, patente….). Chaque année
l’OCP SA participe au budget de l’Etat par versement de ses dividendes. Son personnel est
régi par le stat ut du 1er janvier 1973.

5. Pôle mine KHOURIBGA


A 120 Km au sud-est de Casablanca, Khouribga constitue la plus importante zone
de production de phosphate du groupe OCP. Elle a permis la création de quatre
agglomérations regroupant plus de 200.000 habitants: Khouribga, Boujniba, Boulanouar
et Hattane.
Le site minier comporte trois zones d’extraction. Le gisement est de type sédimentaire et
les réserves estimées à plus de 35 milliards de m3. Les premiers coups de pioche ont été donnés
en 1921 par la méthode souterraine. L’introduction de l’exploitation en « découverte » a débuté en
1951. Elle concerne actuellement 7 niveaux phosphatés. La capacité de production s’élève à 19
millions de tonnes par an. Après son extraction, le phosphate épierré est stocké avant d’être
repris pour alimenter les usines de traitement. En fonction de sa teneur en BPL (Bon
Phosphate of Lime), le minerai est classé en quatre catégories :

 Le phosphate haute teneur (HT).


 Le phosphate moyenne teneur (MT).
 Le phosphate basse teneur (BT) .
 Le phosphate très basse teneur (TBT) .

Les phosphates HT et MT ont des teneurs en BPL = 68% et sont considérés comme des produits
marchands sans enrichissement. Par contre, les phosphates BT et TBT, doivent subir un
enrichissement avant leur utilisation dans la fabrication des qualités marchandes. Soit en
subissant un lavage ou un enrichissement à sec.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Chapitre II : La laverie sidi DAOUI

1. Description du complexe sidi DAOUI


Le secteur SIDI DAOUI a comme fonction le lavage de phosphate, et ceci pour obtenir un
phosphate plus concentré vers 60% ou 70% alors qu’au début lorsqu’il est extrait il ne
représente que 40%.
Ce secteur se compose de :
 La laverie (six chaines de lavage, deux lignes de broyage, deux unités de flottation).
 Liaison sidi CHENANE liant la découverte sidi CHENANE avec Parc el WAFI.
 Carreau TS.
 Parc El WAFI (Stockage du produit lavé)
 Unité de Criblage du produit de TS.
La laverie DAOUI se situe à 25Km à l’est de la ville de Khouribga, elle comporte une
station de criblage humide et un atelier d’enrichissement par lavage des phosphates pauvres et
une unité de flottation. Il constitue la plus importante usine de lavage du phosphate pauvre de
l’OCP, elle s’occupe du traitement des phosphates et la fabrication des qualités marchandes.
Elle est alimentée par du phosphate en provenance du carreau TS (trémie sud) et de SIDI
CHENNANE. A proximité de la laverie de SIDI DAOUI est implanté le parc EL WAFI des
stockages et de reprise dont la capacité est de 1 Million de tonnes.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

La laverie DAOUI consiste à débarrasser le minerai de ses fractions granulométriques les


plus pauvres, à savoir les grains supérieurs à 2,5mm et les grains inférieurs à 40μm. La
tranche comprise entre 2,5mm et 40μm constitue donc le phosphate lavé.

2.Minerai à traiter
Le phosphate est un produit naturel ayant la forme d’un sable blanc, provenant de
l’accumulation des ossements d’animaux de mer il y a des millions d’années. Il est constitué
de plusieurs éléments dont les principaux sont le calcium et d’autres éléments de faible quantité
telle que l’uranium.
Le minerai de phosphate est caractérisé par sa teneur en BPL (Bone Phosphate of Lime) qui
signifie : phosphate des os (chaux) à base du calcium. Donc en fonction de sa teneur en BPL,
le phosphate est classé en différentes qualités sources :

Qualités Sources % BPL


Super Haute Teneur : SHT BPL > 75
Très Haute Teneur : THT 73 < BPL < 75

Haute Teneur Normale : HTN 71,5 < BPL < 73

Haute Teneur Moyenne : HTM 69,5 < BPL < 71,5

Moyenne Teneur : MT 68 < BPL < 69,5

Basse Teneur Riche : BTR 65 < BPL < 68


Basse Teneur Normale : BTN 63 < BPL < 65
Basse Teneur Pauvre : BTP 61 < BPL < 63
Très Basse Teneur : TBT 56 < BPL < 61
Podzolisé : PDZ BPL < 56

Tableau 1: Les qualités sources en fonction du pourcentage en BPL.

Les qualités sources : SHT, THT, HTN, HTM et MT sont considérées comme des qualités
marchandes sans enrichissement. Par contre, les qualités sources : BT, TBT et PDZ doivent subir
un enrichissement avant leur utilisation dans la fabrication des qualités marchandes. En plus,
d’après les analyses granulo-chimiques de GAUSS (Figure 2), le phosphate provenant à la laverie
de Sidi DAOUI est généralement constitué de trois tranches :
a) La tranche à particules grossières « supérieure à 2.5mm pauvre en BPL » : C’est un mélange

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

d’agglomérat à ciment calcaire et de gros grains de silice souvent libre. La teneur de cette tranche
est de l’ordre de 50% en BPL.
b) La tranche à fines particules « inférieure à 40µm très pauvre en BPL » : Relativement riche en
CO2 et SiO2, ne renferme pratiquement que des argiles. La teneur de cette tranche est de l’ordre
de 45% en BPL.
c) La tranche intermédiaire est plus riche en BPL.

Figure 2 : Le pourcentage du BPL en fonction de diamètre des grains phosphatés.

3.Alimentation de la laverie Sidi DAOUI


Les provenances du phosphate brut alimentant l’usine de traitement SIDI DAOUI est :
 Zone Sidi Chennane, environ 27km à Khouribga : le phosphate qui provient de
cette zone est déjà criblé sur place en vu de diminuer le coût de transport et
augmenter le débit d’alimentation de parc EL WAFI ;ce dernier alimente l’usine
de SIDI DAOUI.
 T.S (trémies sud) – environ 2 km de l’usine SIDI DAOUI.

4. Objectif de lavage
a. Définition
Le lavage est un traitement physique par voie humide de phosphate pour augmenter sa
teneur en BPL (Bone phosphate of line) afin de satisfaire les exigences des clients.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

b. But de lavage
Le but de lavage est d’enrichir le minerai en éliminant les tranches pauvres par simples
coupures granulométrique.
 Une coupure supérieure par criblage à la maille de 2.5 mm par voie humide.
 Une coupure de 125 µm par hydrocyclonage (Cy 3, Cy 600).
 Une coupure de 40 µm (batterie1).

c. Flow sheet d’une chaine de lavage

Les appareils utilisés au niveau de chaque chaine de lavage sont :


 Débourbeur (D15) : c’est un tambour débourbeur t ype SF 30.90, cylindrique,
creux à axe horizontal. I l est constitué d’une virole équipée de 14 plaques releveuses
permettant le malaxage, le délitage et la mise en pulpe, et de 14 palettes permettant
l’avancement du produit dans le tambour. I l est entraîné par quatre moteurs de
puissance unitaire de 37 kW et 16 roues assurant une vitesse de rotation de 8 tr/min. Sa
capacité de solide varie de 300 à 370 t/h.

 Trémie : de capacité égale à 100 t.

 Crible (EUROCLASS) : c’un crible vibrant linéaire (0°) de surface égale à 9.9 m²
et de maille 2,5mm.

 Cy3: Hydro cyclone 3

 Cy600: Hydro cyclone 600

 Cy6: Hydro cyclone 6

 BH: Batterie d’hydro-cyclones constituée de 2 cyclones dont le diamètre est 400mm


et 4cyclones avec un diamètre de 280mm.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Figure 3 : Flowsheet de la chaine de lavage

L’alimentation de la laverie en produit est assurée à partir du carreau TS ou stock


du parc EL wafi par le convoyeur FE, pour alimenter les convoyeurs FE1, FE2, …, FE5,
d’une capacité qui varie entre 1300t/h à 1800t/h, et par une boite à volet communiquant
avec les trémies, chaque trémie alimente une ligne de lavage. Les extracteurs à bande FF1,
FF2…FF6, sous chaque trémies soutirent le minerai et le déversent dans les bandes FG1,
FG2…FG6, qui alimentent les débourbeurs.
Ces débourbeurs jouent le rôle de malaxeur.
Après un certain temps de séjour le mélange passe au crible C24 qui empêche les grains supérieurs
à 2.5 mm de passer.
Le reste passe dans la cuve 1, la pompe 2 le transmet vers le cyclone 3 caractérisé par une coupure
de 125 microns c'est-à-dire que les supérieurs à cette dimension passent dans la sousverse du
cyclone et les inférieurs passent dans la surverse. Par gravité la cuve 8 reçoit la surverse du cy3, et
la pompe l’envoie vers le cy600 (coupure à 125 microns).
On récupère les sousverses du cy3 et du cy600 dans la cuve 4, qui vont être renvoyées
vers le cy6 par la pompe 5. Ce cyclone, dit épaississeur, donne une surverse qui contient que de
l’eau, la sousverse donc est le reste du produit.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Cette dernière est renvoyée par les convoyeurs séparateurs vers le parc de stockage.
La surverse du cy600 se transmet par gravité à la cuve 37, et la pompe 38 le
renvoie à la batterie BH1 (une coupure à 40 microns) .Ce cyclone reçoit la tranche inférieure à 125
microns et coupe sur 40 microns. On obtient donc une tranche inférieure à 40 microns dans la
surverse qui va se transmettre vers le décanteur et une tranche 40-125 microns qui subira la
flottation inverse.

5.Description fonctionnelle de chaque équipement

a. Débourbage
C’est une opération qui consiste à malaxer le minerai de phosphate mis en pulpe dans un
débourbeur tournant, afin de libérer par attrition les grains phosphatés de leurs
gangues argilo-calcaire.
Cette opération est réalisée à l’aide d’un débourbeur comme la figure au dessus le montre.

Figure 4: Débourbeur
b. Criblage
La pulpe ainsi formée au niveau du débourbeur, passe au crible par débordement pour
subir un traitement physique ; il s’agit de la première coupure qui consiste à éliminer les
particules de dimensions supérieures à 2.5mm. L’opération est réalisée au moyen d’un crible
vibrant (voir la figure 4), constitué d’une surface comportant des ouvertures de dimensions
bien calibrées. Les particules solides de dimensions inférieures à la maille passent à travers la
grille, constituant le passé, tandis que les grosses particules restent au-dessus de la grille,
constituant le refus du crible. L’opération du criblage est facilitée à l’aide d’un système
d’arrosage par l’eau sous pression, pulvérisée par les buses, afin de libérer les grains phosphatés
adhérés à la surface du crible.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Figure 5: Crible C24


c. Cyclonage
Le cyclonage est une opération qui permet une classification des grains suivant
leurs dimensions et une séparation entre les fines particules et les grosses, c’est une
séparation par équivalence de densité et de granulométrie, cela veut dire qu’un grain gros
léger est identique à un petit et lourd.
L’hydro cyclone est un appareil de classification hydraulique qui se compose de
trois parties :
- Partie cylindrique où se fait l’alimentation tangentielle en pulpe.
- Une partie conique.
- Une buse par laquelle sort le produit.

Figure 6: Cyclone 800

Le principe de fonctionnement d’un hydrocyclone se base essentiellement sur la


force centrifuge qui se crée le moment de l’alimentation de la pulpe mise sous pression, le

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

premier contact de la pulpe avec l’intérieur de l’hydrocyclone est les parois élimine la
vitesse des gros grains constituant alors la sousverse. En même temps il y a naissance
d’une colonne d’air due à l’effet de la force centrifuge, et qui engendre avec elle les grains fins et
qui représentent la surverse.
Tout hydrocyclone est alimenté en pulpe par un réservoir appelé cuve qui assure la continuité
d’alimentation des hydrocyclones par des pompes
Dans un hydrocyclone on peut effectuer deux types d’opération :
 Classification :
Dans ce type d’appareil, on récupère deux suspensions, une à la surverse et l’autre
à la sousverse. Le fonctionnement est caractérisé par une faible concentration en solide de
la pulpe d’alimentation.
Le tourbillon central est traversé par une colonne d’air ; et la décharge s’effectue sous forme d’un
parapluie (voir figure 7.a) , avec une concentration en solide qui reste assez faible.
 Epaississement
Dans ce genre d’opération, la concentration en solide de la pulpe d’alimentation est de l’ordre de
40% en masse. La colonne d’air disparaît à peu près complètement, tandis que la sousverse
s’effectue sous forme d’un boudin très concentré(voir figure 7.b) , la surverse ne contient que très
peu de solide.

(a) (b)
Figure 7 : Photographies des deux types de décharges à la sousverse (a) en parapluie et (b) en boudin

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

d. Convoyeurs séparateurs
Le convoyeur séparateur se compose d’une partie horizontale et une partie inclinée.
La pulpe épaissie à 65% par le cyclone 6 est admise au partie quart de la partie horizontale
et l’on recueille un gâteau égoutté de 23% a 25% au niveau du tambour de décharge ; « les
filtrats» d’égouttage sont éliminés par débordement dans la zone d’amorçage de pente 15°
de la partie inclinée. Le principe de fonctionnement est basé sur les hydrodynamiques des
particules solides dans un milieu aqueux.
Les convoyeurs séparateurs transmis le phosphate lavé vers PARC EL-WAFI pour le
stockage (voir la figure 8).

Figure 8 : Les convoyeurs séparateurs


e. Les cuves
La circulation de la pulpe le long de la chaîne se fait soit par l’action de pesanteur, soit par des
pompes, chaque pompe est procédée d’une cuve pour qu’elle soit tout le temps sous charge ;
toutes les cuves jouent un rôle secondaire des petits décanteurs dont les débordements vont
directement à la fosse 45.

f. Décantation
Le traitement du minerai du phosphate par lavage et flottation consomme une grande
quantité en eau. Pour pallier à ce problème et éviter une consommation abusive, l’importance
est de plus en plus donnée au recyclage des eaux comme ressources intéressante.
Les grains inférieurs à 40μm issues de la batterie sont envoyés vers des bassins appelés
décanteurs qui servent à récupérer le maximum d’eau claire séparée des fines particules.
Cette récupération se base sur le phénomène de décantation, on distingue deux types de
décantation : Naturelle et artificielle. La décantation naturelle se fait sans l’ajout des produits

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

accélérant la décantation ce qui demande un temps long, par contre la décantation artificielle a
pour but d’augmenter la vitesse de décantation en ajoutant un floculant.
Le décanteur est un bassin circulaire à fond conique, au centre un dôme qui reçoit la pulpe
argileuse de la conduite issue de la sur verse de la batterie, ce bassin est équipé d’un système
de raclage qui mène les boues vers le centre pour qu’elles soient aspirées par les pompes de
soutirages.
Le débordement des trois décanteurs va vers le bassin 51 qui alimente la cuve 4 à l’aide de
la pompe 46 ( voir figure 9) .

Figure 9 : Flowsheet du secteur des décanteurs

g. Unité de broyage
L’objectif principal de l’atelier du broyage est de répondre aux modifications imposées par le
Revamping sur les chaînes de lavage, et aussi aux exigences des qualités marchandes en traitant
des qualités de basses teneurs.
Le broyage vise à libérer le phosphate de la gangue et créer de nouvelles surfaces pour
l’adsorption des réactifs de flottation.
Le procédé de broyage ( voir figure 10 ) à Sidi DAOUI a été installé en 2006 pour traiter les sous
verses des
hydro classificateurs MS et DOOR OLIVER ayant une granulométrie (400 – 2500μm) afin de
produire une tranche granulométrique (< 180μm) destinée à être enrichi par flottation.

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Figure 10 : Flowsheet de l’atelier de broyage

La tranche (400– 2500μm) est acheminée vers la cuve 17 par le convoyeur FH. La pompe PBH3
refoule le produit vers la batterie BH3.,sa surverse rejoint la cuve 17 pour contribuer à la dilution
du produit à broyer, alors que s sousverse est déversée dans le bac à pulpe.
L’alimentation de TKF qui fait la coupure à 180μm est faite à partir du bac à pulpe.
La surverse de TKF alimente l’unité de flottation pour poursuivre le processus d’enrichissement
du produit broyé alors que sa sousverse retourne vers le tube broyeur pour subir le broyage.

h. Unité de flottation
Le but de la flottation est d’enrichir la tranche granulométrique 40-125µm de basse teneur en BPL
(56%) en procédant par une flottation inverse. Le concentré de flottation titre 70% en BPL.
Le principe de flottation est basé sur les propriétés hydrophobes et hydrophiles des surfaces des
solides. Ces propriétés peuvent être naturelles ou stimulées, à l’aide d’un réactif approprié
qui est ajouté dans l’eau baignant les particules solides. Lorsque de l’air est introduit sous forme
de petites bulles dans un tel milieu, il se produit un transport sélectif des particules
hydrophobes. Les particules présentant des surfaces hydrophobes se fixent aux bulles d’air
lorsqu’elles entrent en collision avec elles. Ce phénomène est dû à la grande affinité des surfaces
hydrophobes pour l’air. Les bulles d’air entraînent ces particules jusqu’à la surface de la pulpe

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

où elles forment une mousse chargée, par contre les particules présentant des surfaces hydrophiles
ne se lient pas aux bulles d’air et reste en suspension dans la pulpe.
La flottation consiste à flotter les carbonates qui sont collectés par l’ajout de l’ester et les silicates
qui sont collectés par l’ajout de l’amine. Alors que le phosphate est déprimé par l’ajout de l’acide
phosphorique : c’est la flottation inverse
Ce procédé est caractérisé par les étapes suivantes:
- Attrition en pulpe épaisse du minerai à traiter.
- Deschlammage par hydro cyclonage après attrition.
- Conditionnement du minerai deschlammé à l’aide des réactifs.
- Flottation simultanée des carbonates et silicates conduisant à un résidu de
flottation (concentré de phosphate).
La figure 11 illustre le procédé de flottation.

Figure 11 : Flowsheet de l’atelier de flottation

Le procédé de flottation est caractérisé par les étapes suivantes :


1er déschlammge : Elimination de la tranche < à 40 µm par le cyclone 12 dont la surverse est
envoyé vers le décanteur et la souverse vers l’attritionneur .
Cet attritionneur a comme rôle de frictionner les grains de phosphate ,ensuite on a le 2éme
déschlammage qui consiste à éliminer la gangue libérée lors de l’attrition par le cyclone 22 dont sa

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

surverse passe vers le décanteur et la souverse vers la cuve 32 par la pompe PS32 : C’est le 3éme
déschlammage.
La surverse de cyclone 32 retourne vers la cuve 22 , tant que sa souverse passe au conditionneur
12 ou 22, dans lequel on injecte l’acide phosphorique pour déprimer l’apatite.
Après le produit se décharge dans la cuve 82.Après on injecte l’ester dans le conditionneur 32
pour collecter les carbonates.
La pulpe conditionnée précédemment est introduite dans des cellules de flottation alimentée par
l’amine qui collecte les silicates.
Les carbonates et les silicates se fixent sur des bulles d’air et l’ensemble est flotté à la surface de
la cellule .
La mousse crée -c’est-à-dire le produit flotté –est évacuée vers le décanteur.
Le non flotté est épaissi par le cyclone 42 dont s souverse passe vers l’unité de l’adaptation ou
vers le stock lavé, et sa surverse retourne vers le conditionneur 12 ou 22.

i. Chaine de l’adaptation

L’unité d’adaptation a été crée récemment pour répondre aux exigences du pipeline et pour assurer
un meilleur transport du produit vers le complexe chimique Jorf Lasfar.
L’alimentation de cette unité se fait par :
Le produit en provenance du broyage , flottation et chaine de lavage.
Le produit en provenance des chaines de lavage subit une coupure à 160 µm avant d’être
acheminé vers le broyeur principal .
Les trois entrées sont collectées au niveau du tant TH003.
Voir figure 12

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Figure 12 : Flowsheet de l’atelier de l’adaptation

j. Les produits de traitement

Les concentrés de lavage et de flottation, une fois égouttés sur les convoyeurs séparateurs,
sont mélangés dans un même stock.
Les refus de criblage à 2,5 mm seront évacués par une série de convoyeurs à bande vers la mise à
terril. Les boues de lavage et d’attrition, ainsi que les rejets de la flottation, constituées par les
particules de dimensions inférieures à 40 microns, seront évacués vers le décanteur pour y être
épaissis, puis stockés dans des réservoirs d’épandage avec récupération du maximum d’eau.
Les eaux récupérées seront recyclées dans le bassin prévu pour l’alimentation en eau des lignes de
lavage et de flottation.

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Deuxième partie : Analyse critique des cribles

Chapitre I : Etude de performance du crible

Le criblage est une opération qui consiste à éliminer les stériles volumineux (refus supérieure à la
maille d’un crible vibrant), et récupérer les grains de dimensions inférieure à la maille
(passant) .c’est aussi un classement par dimension. Cette opération a pour but :
 Eviter la manutention des stériles volumineux (perte d’énergie et coût élevé de transport).
 Eviter l’alimentation des usines de traitement avec des stériles inutiles (perte de
rendement).
 Eviter le bouchage des installations de traitement et augmenter leur duré de vie.
 Augmenter légèrement la teneur en BPL.

Le but de cette étude est de critiquer la marche du crible.

1. Description des cribles :


Les cribles vibrants sont constitués des principaux éléments suivants : (voir la figure 13)
-Un caisson : mobile, incliné, constitué de deux flancs verticaux parallèles, solidement entretoisés,
son mouvement est circulaire, il est obtenu par le mécanisme vibrateur suivant les besoins et le
type de crible.
-Un mécanise vibratoire comporte une trompette (arbre excentrique), entre les flancs des grille,
elle est placée en générale au centre de gravité de l’ensemble. L’arbre est entrainé en rotation à
partir d’une poulie à gorges trapézoïdales située en haut. les deux extrémités d’arbre s’appuient sur
deux paliers à roulements fixes sur un châssis qui offre l’inclinaison convenable.
-Organes de suspension qui supportent le caisson à partir du sol ou du châssis. L’élasticité de la
suspension est obtenue par des éléments amortisseurs en caoutchouc, par des pneumatiques ou des
ressorts.
-Un équipement de criblage (grille à maille de 2500 µm).

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

Figure 13 : Description du crible

L’opération de criblage est réalisée au moyen d’un crible vibrant, constitué d’une surface
comportant des ouvertures de dimensions bien calibrées. Les particules solides de dimensions
inférieures à la maille passent à travers la grille constituant le passé, tandis que les grosses
particules restent au- dessus de la grille constituant le refus du crible. L’opération du criblage
est facilitée à l’aide d’un système d’arrosage par l’eau sous pression pulvérisée par les buses
afin de récupérer les grains phosphatés restant attachés avec le stérile.
Le criblage est assuré par deux mouvements :
 Vertical : de bas en haut pour favoriser le criblage.
 Horizontal : Le mouvement du va et vient provoque l’évacuation du produit pour
palier au problème de goujonnage.

Le crible EURO CLASS est équipé d’un système d’arrosage qui favorise la récupération
des grains restant attachés avec le stérile. Le système d’entraînement du crible est à arbre
excentrique et balourd entraîné par un moteur électrique.

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2. Les caractéristiques techniques du crible

Paramètres Valeurs exigées par le constructeur

Surface criblant 5500*1800 (9.9m²)

Inclinaison 0°

Maille de criblage 2.5 mm

Matériau du panneau de criblage Grille en polyuréthane

Amplitude de vibration >6.9

Pression d’arrosage 2 à 4 bars

Débit d’arrosage 80 à 100 m3/h

Efficacité 95%

Puissance du moteur 15kw

Débit d’alimentation 280 t/h

Nombre total de ressorts 16

Nombre de ressorts par support de ressorts 4

Hauteur de caisson 1650 mm

Longueur de caisson 5620 mm

Largeur de caisson 2750mm

Tableau 2: Les caractéristiques techniques du crible

3. Les paramètres qui influencent les performances des cribles

Parmi les paramètres responsables du disfonctionnement des cribles , on a :

a. La surface criblante

La surface criblant agit d’une manière directe sur l’efficacité du crible :


Si on a une surface criblant qui ne peut pas supporter le débit du flux d’alimentation (figure 14)=>
On aura une surcharge du crible.

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Figure 14 :surcharge du crible

Alors que si on a une surface adéquate au débit du flux d’alimentation => on aura une
meilleure dispersion du produit et donc un meilleur criblage.

Figure 15 :meilleur dispersion du produit

b. L’amplitude de vibration

Le criblage se réalise par projections périodiques des matériaux sous l’effet de la vibration du
crible. Cette vibration permet d’assurer plusieurs opérations indispensables:
-Disperser le produit pour rendre libres les grains de matière (l’existence d’une couche de produit
nuit au bon criblage car elle empêche la mobilité des grains).

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-Présenter les particules devant les vides de mailles de la toile.


-Dégoujonner les grains piques dans la toile de façon à en assurer son nettoyage.
-Evacuer les matériaux, refus et passant, hors de la toile de l’appareil.
Le paramètre fondamental dans la vibration qui assure au crible toutes ses qualités,
c’est l’amplitude de vibration.

c. L’arrosage( les rampes + la pression)

Un autre paramètre qui influence le bon fonctionnement du crible c’est l’arrosage : un débit d’eau
faible avec une pression insuffisante et une distribution non uniforme des rampes d’arrosage le
long de la surface criblante entraîne la perte du produit dans le refus du crible.

4. Etat des lieux

* Principe de Calcul de l’amplitude de vibration :

L’amplitude est mesurée à partir d’une règle graduée fournie par le constructeur,
déposant la horizontalement sur la face externe du crible, on prend la valeur du cercle qui
reste stable, en parallèle, un dédoublement de triangle s’établit, l’intersection des deux
triangles, donne la valeur exacte de l’amplitude du crible (figure 16).

Figure 16 : méthode da calcul de l’amplitude

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Afin de déterminer l’amplitude de vibration , j’ai effectué des essais sur 5 chaines en utilisant la
règle expliqué précédemment , les résultats sont regroupés dans le tableau 3 :

Chaine 1 Chaine 2 Chaine 4 Chaine 5 Chaine 6


Amplitude de 6 mm 5 mm 7 mm 6mm 6 mm
vibration

Tableau 3 : L’amplitude de vibration des cribles C24

D’après le constructeur , l’amplitude du crible doit être >à 6.9 mm .


Au niveau de la laverie Sidi DAOUI , les amplitudes mesurées oscillent entre 5 et 7 mm , ces
valeurs sont inférieures à la valeur minimale donnée par le constructeur.
Donc la première déduction relevée est que l’amplitude de vibration est insuffisante pour
assurer une meilleure efficacité du crible.
Pour la pression d’arrosage , elle est entre 0.8 et 1.6 bars , mais le constructeur exige une pression
de 2 à 4 bars , donc elle est insuffisante pour assurer un meilleur criblage avec arrosage .
L’étape suivante consiste à faire un diagnostic pour analyser le % des < à 2500µm dans le refus .

5. Diagnostic des cribles

a. La compagne d’échantillonnage

a.1. Mode opératoire

Pour faire cette analyse , on prend un échantillon du stérile global ( les > à 2500µm ) ,on fait un
tamisage à voie humide avec un tamis de maille de 2500 µm ( figure18) . On pose le produit dans
des capsules (figure 17) qu’on met dans l’étuve (figure 19) pour assurer un meilleur séchage.
Après on mesure le poids du produit mis dans les capsules par une balance de mesure (figure20),
et à la fin on mesure les % en poids.

Figure 17 : Les capsules Figure 18 : tamis 2500µm

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Figure 19 :l’étuve Figure 20 :balance de mesure

a.2. Résultats
Le tableau 4 , montre les résultats qu’ on a obtenu durant 4 jours :
DATE POSTE Qualité % poids (Stérile Le % des < à
Les >à 2500µm) 2500µm dans le
refus
10/08/2015 1 BTRSC 94 .6 5.4
10/08/2015 2 BTPSC+TBTTS 91.4 8.6
10/08/2015 3 BTSC+TBTTS 92.09 7.91
11/08/2015 1 BTPSC+TBTTS 91.6 8.4
11/08/2015 2 BTPSC+TBTTS 91.2 8.8
11/08/2015 3 BTSC+TBTTS 92.3 7.7
13/08/2015 1 BTPSC 94.6 5.4
13/08/2015 2 BTNSC 92.6 7.4
13/08/2015 3 BTPSC+TBTTS 86.33 13.67
14/08/2015 1 BTSC+TBTTS 94.39 5.61
14/08/2015 2 BTNSC 51.7 48.3
14/08/2015 3 BTNSC 92.1 7.9

Tableau 4 : les % poids des < à 2500µm dans le refus

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Conclusion :

D’après le constructeur , le % en poids des < à 2500µm dans le refus ne doit pas dépasser 5% .Au
niveau de notre analyse , les pourcentages obtenus sont supérieurs à la valeur minimal donné par
le constructeur .
Cette différence montre qu’il y a un disfonctionnement au niveau du crible C24 qui fait la
coupure à 2500µm et donc un mauvais criblage .
l’étape suivante consiste à dégager les causes racines du problème de passage des < à 2500µm
dans le refus .

b. Les Causes racines du passage des <à 2500


Le disfonctionnement du crible C24 est dû à plusieurs causes :

-Pression d’arrosage non conforme .

-Le Bouchage des buses d’arrosage.

-Le perçage des grilles

Figure 21 : perçage des grilles de la surface criblant

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-Le goujonnage de la surface criblant

Figure 22 : goujonnage des grilles

-Un nombre de rampes d’arrosage insuffisant

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Chapitre II : Amélioration du fonctionnement des cribles

1.Détermination du point de fonctionnement optimal du système d’arrosage

Le but de cette partie est de déterminer la distribution adéquate de l’arrosage le long


de la surface criblant afin d’améliorer davantage son efficacité. Donc nous allons
déterminer le nombre de rampes à installer par ligne et par conséquent le nombre de ligne par
surface criblant.

a. Calcul de l’espacement optimal entre deux rampes

Figure 23 : Système d’arrosage

Calcul du X:

On a : sin (30)= 16.5/X


Donc X=16.5/sin (30)= 33 cm

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Alors H= X/sin (60) =33/sin (60) =38 cm


Et sin (30) = D/2 H
Et par conséquent D= 38 cm
Pour qu’il y ait chevauchement des jets des deux buses, nous devons multiplier le résultat trouvé
par un coefficient de sécurité (dans notre cas 10%).
Finalement l’espacement entre deux buses est : D=38*0.9= 34 cm

b. Calcul le nombre des rampes d’arrosage

La largeur du crible L est égale à 1,80 m, par conséquent le nombre de rampes à installer
par ligne est :
Nrampes= 180/34 = 6 rampes par ligne

c. Calcul de nombre de ligne pour un débit d’arrosage de 100 m3/h

Pour une buse de diamètre 5 mm et sous pression de 2 bars, le débit d’eau injecté
est 1.03 m3/h .
Le nombre des buses totales est : n=100/1.03= 90 buses
Donc le nombre de ligne est N ligne= Nrampes totale / Nrampes par ligne.
Nligne = 15 ligne par surface criblant

d. Résultats
Pour les 6 chaines, j’ai mesuré le nombre de lignes, espacement entre les buses, et le nombre de
rampes par ligne :
Chaine 1 Chaine 2 Chaine 3 Chaine 4 Chaine 5 Chaine 6
Nombre de 3 9 10 9 10 9
lignes
Espacement 17cm 17cm 17cm 16cm 17cm 16cm
entre les
buses
Nombre de 10 10 10-11 10-11 10-11 10-11
rampes par
ligne

Tableau 5 : résultats du système d’arrosage

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

En faisant la moyenne des six chaines on obtient :


Etat actuel Conditions optimales
Nombre de ligne par surface criblant 9 15
Espacement entre les buses 17 cm 34 cm
Nombre de rampes par ligne 10 6

Tableau 6 : Conditions optimales d’arrosage

Comparant les résultats trouvés avec le contractuel, nous déduisons que le nombre de lignes
installé actuellement au niveau du crible reste insuffisant et aussi l’espacement entre les lignes
est important par conséquent une mauvaise distribution de l’arrosage le long de la surface criblant.
Pour palier à ce problème nous nous proposons d’augmenter le nombre de ligne par surface
criblante (15 lignes par crible) tout en respectant l’espacement entre lignes (34 cm) .

2. Eviter le bouchage des buses

Pour éviter le bouchage des buses, il est recommandé d’installer des filtres entre le bassin de l’eau
de process et le système d’arrosage.

Eau de
process Filtres
Système d’arrosage

Figure 24 : Installation des filtres

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Maîtrise de procédé de lavage de phosphate à la laverie Sidi DAOUI et Analyse critique des cribles C24

3. Contrôle de la pression d’arrosage

Il est recommandé d’installer des manomètres pour régler et contrôler la pression d’arrosage.

4. Eviter le goujonnage des grilles

Il est recommandé de réaliser un planning de contrôle systématique , par exemple contrôler et


nettoyer les grilles chaque semaine .

5. Eviter le perçage des grilles


Il est recommandé de réaliser aussi un planning de contrôle systématique, afin de contrôler les
grilles.

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Conclusion

L’objectif d’effectuer un stage d’initiation instructif au sein d’une entreprise nous a


conduit à choisir le Groupe Office Chérifien des Phosphates KHOURIBGA (OCP), vue que
les activités de cet organisme correspondent parfaitement à nos orientations professionnelles
autant que futur ingénieurs.

J’ai passé ce stage à la laverie SIDI DAOUI, qui a entamé ses activités de traitement
du phosphate, dans le but d’enrichir les qualités de phosphate pauvre en BPL et de
fabriquer des qualités de phosphates marchandes destinés à l’export.
Ce stage représente pour moi un complément pratique de ma formation théorique au
sein de l’ENSAK enrichit par la réalisation d’une étude critique du crible, sans oublier de
mettre le point sur les relations humaines, la communication et la méthodologie de
travail qui j’ai beaucoup marqué dans cette entreprise.
Quoique la période fût très courte, ce stage instructif s’est déroulé dans de bonnes
conditions , et j’espère que ce rapport reflétera la réalité vécu pendant notre séjour agréable
au sein de la laverie SIDI DAOUI à l’Office Chérifien des Phosphates.

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Webographie et Bibliographie

 Cahier des procédés.

 Documents interne du service des méthodes et planning de la Laverie SIDI DAOUI.

 www.ocp.ma

 www.wikipedia.org

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