Feraga Marwa
Feraga Marwa
Feraga Marwa
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Thème
Etude des singularités géométriques des
pipelines, cas du cordon de soudure et
de la corrosion
DEVANT LE JURY
Promotion juin
2018
Résumé
Ce travail présente une étude des singularités géométriques des pipelines qui sont souvent
responsables d’une concentration de contrainte. Deux types de singularités ont été considérés,
le cordon de soudure et la corrosion localisée. L’étude a été effectuée sur la base de la
simulation numérique et l’application du modèle relatif au code B31G. Les résultats montrent
l’influence des différents paramètres géométriques sur la répartition de la contrainte et sur la
pression de sécurité.
Remerciements
Feraga Marwa
Dédicace
Je dédie ce travail à ma très chère mère, mon père, ma sœur et mes frères.
Feraga Marwa
Sommaire
Introduction générale………………………………………………………………… 1
Conclusion générale…………………………………………………………………… 44
Bibliographie
Annexe
Liste des figures
Introduction générale
Les hydrocarbures, produits chimiques, etc. sont des matières transportées souvent par
canalisation. Ce dernier, utilise majoritairement des tubes en acier, soudés bout à bout
et revêtus pour protéger contre les problèmes de corrosion. Le fluide transporté dans les
canalisations se déplace généralement sous pression .
La corrosion est une destruction non souhaitée des métaux sous l'action de milieux corrosifs.
La corrosion interne est rare du fait que le produit que transporte le pipeline s’écoule sans
arrêt et que l’intérieur de la canalisation est fréquemment nettoyé à l’aide de racleurs. Par
contre, la corrosion externe présente souvent des dégradations potentiellement dangereuses.
Dans cette optique, le pipeline présente des zones dites singulières au niveau des quelles le
comportement mécaniques est très perturbé. Nous nous somme intéressé à l’étude de deux
types de zones notamment, le cordon de soudure et la corrosion localisée.
1
Chapitre I
Généralités sur les pipelines
Chapitre I Généralités sur les pipelines
I.1 Introduction :
I.2 Définitions :
Selon le produit transporté, les pipelines portent des noms spécifiques : gazoduc, oléoduc, etc.
Ceux-ci sont assujettis à une règlementation qui leur est propre tout comme le sont les
techniques de construction et d’exploitation. Les principaux systèmes de transport par
canalisation concernent [2]:
Il existe bien d'autres produits acheminés sur des distances parfois importantes, justifiant le
terme de « transport », par différenciation avec des distributions locales [2]:
2
Chapitre I Généralités sur les pipelines
etc.
On retrouve des réseaux de transport des hydrocarbures en Algérie sous les formes suivant :
Les machines de l’unité ALPHAPIPE peuvent traiter des aciers laminés à chaud à très hautes
limites d’élasticité dans les nuances X60 à X70. Les bobines utilisées pour la fabrication des
tubes spirale sont livrées brutes, ces approvisionnement proviennent principalement de
l’Allemagne ou la France. Les bobines utilisées peuvent avoir une épaisseur de 5 à 15 mm,
une largeur de 600 à 1800, un poids compris entre 29 et 36 tonnes. Cette unité est conçue pour
la transformation à froid des bobines de tôle en tubes soudes en spirales et elle est équipée de
[3] :
Zone fabrication :
3
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Basculeur de bobines :
Les bobines de tôle arrivant à axe vertical sont mises à axe horizontal sur cette installation
pour pouvoir être préparées.
Cette machine est alimentée en bobines à axe horizontal par le pont roulant. La bobine ainsi
placée et déroulée sur une certaine longueur pour subir plusieurs opérations. La première
partie de la bobine est coupée d’équerre suivant l’axe de la bande et elle est soumis à :
La TUBERIE spirale dispose de quatre (04) machines à soudes identiques, qui permettent la
réalisation de plusieurs opérations pour la fabrication du tube.
4
Chapitre I Généralités sur les pipelines
A) Le rabotage :
C’est une opération d’oxycoupage qui consiste à débiter la fin de la bande sur la
machine et de raccorder le bout de la précédente bobine à la nouvelle par un soudage
automatique sous flux. La durée de l’opération dure environ 30 min et nécessite l’arrêt
de la production.
B) Le guidage :
C) Dressage bande :
D) Cisaillage :
Des cisailles de rive permettant la mise en largeur définitive de la bande. Les chutes ainsi
obtenues par cisaillage sont coupées par simple rotation de deus (02) tourteaux hacheurs
équipes de plusieurs couteaux en acier.
E) formage de la bande :
La bande est entrainée par deux (02) rouleaux cylindriques, elle subit un préformage par des
galets cambreurs, des bras de guidage avec plaque d’usure en TEFLON maintiennent la
bande. Celle-ci est introduite dans la cage de formage constituée de plusieurs trains de galets,
ajustés suivant le diamètre à réaliser. La bande ainsi formée, est soudée intérieurement, puis
une demi-spire après extérieurement. Le procédé utilise est le soudage automatique .à arc
immergé sous flux ; une centrale permet de récupération de flux en excès pour le recycler. Le
tube formé est coupé à la longueur voulue par un chariot d’oxycoupage prévu à cet effet.
5
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Le tube ainsi mis en longueur est nettoyé sur une machine qui le débarrasse de tous les
déchets (flux, laitier….etc.).
Zone visuelle :
Cette machine effectue l’opération de soudage extérieure des rabotages ainsi que les longues
interruptions du cordon extérieur de la soudure.
6
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Zone de réparation :
Equipée de deux postes à soudage manuel pour réaliser toutes les réparations de défauts
préjudiciables de la soudure, signalés en amont par le contrôle visuel.
Cette machine est utilisée pour l’oxycoupage des tubes suivant les instructions du contrôle
visuel et figurant sur la carte suiveuse de tube.
Cette installation sert éprouver les tubes à pression équivalentes à 90 % du taux de travail de
l’acier utilisé, cette opération à pour but de vérifier d’une part l’étanchéité du tube, et d’autre
part le comportement du tube lors de la montée en pression (résistance de la tôle et du cordon
de soudure).
7
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Pour permettre l’opération de soudage manuel, le tube est chanfreiné sur cette installation
suivant les normes de travail. L’angle obtenu est en général de 30˚ à 35˚ avec un talon de
1.5mm.
8
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Le cordon de soudure est contrôle par une machine électrique à émission ultrason à l’aide de
deux (02) palpeurs à angle situés de part et d’autre de cordon de soudure. La tôle est
également contrôlée par un palpeur plan en mouvement de translation entre les deux (02)
spires.
Chaque défaut de soudage repéré à l’ultrason automatique, fait l’objet d’une première
radiographie au rayon X .un second appareillage radiographique, identique au précédent et
spécialisé au prise de la radiographie des soudures d’extrémités, la radioscopie utilise un
écran fluorescent visualisant les défauts, mais la radiographie ; elle utilise des films de
radiographie. Ces installations sont isolées par un écran de plomb, permettant la protection
des personnels contre les rayons X.
9
Chapitre I Généralités sur les pipelines
La technique de fabrication des tubes soudés sous forme longitudinale est généralement basée
sur le formage à froid de la plaque à travers le processus "UOE"(…), elle est spécifique aux
tubes avec des diamètres plus que 406.4 mm (16''). Cette technique passe par trois étapes de
formage : [4]
Figure 08: a) : Croquage b): Formage sous forme ''U'' c): Formage sous forme ''O''. [4]
10
Chapitre I Généralités sur les pipelines
b) Le soudage du tube : Il s’agit du soudage à l’air submergé sous flux (SAW). Deux
tâches de soudage sont effectuées, une à l’extérieur et l’autre à une demi- spire en
avant à l’intérieur des tubes à l’accostage des vires.
Les tubes sans soudure sont des produits tubulaires en acier forgés sans ligne de soudure,
seront obtenus à partir d’une ébauche cylindrique par un travail du métal à chaud (laminage)
en vue de produire la forme, les dimensions et les propriétés requises. Ils sont généralement
de petits diamètres (moins de 450 mm). Le principe de fabrication de ce type de tube se base
sur la présentation du métal d’une manière qu’il soit contenu entre la filière et l'aiguille. On
obtient ainsi un tube monobloc sans soudure. Il existe une variante dite filage sur nez
d'aiguille où l'aiguille est fixe. [4]
11
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Les avantages de revêtement extérieur en polyéthylène se caractérisent par une grande inertie
chimique, une excellente adhérence de revêtement sur l’acier, un apport au réseau d’une
résistance fiable vis-à-vis des sols agressifs et des courants vagabonds.
Il se fait en résine époxy pour les tubes destinés au transport et à la distribution du gaz sec et
transport du gaz humide, d’eau potable brute et industrielle. L’aspect du revêtement est
brillant, lisse et répond aux exigences de la norme API RP 5L.
12
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Tout assemblage soudé doit offrir des garanties optimales de sécurité et d’endurance aux
conditions de service. La qualité de l’assemblage prend ses racines à divers stades de la
construction, c.-à-d., Avant, pendant, et après fabrication. En soudage, où les facteurs
régissant la qualité des assemblages sont nombreux et complexes, il y a lieu de prévoir trois
types de contrôles distincts, en fonction du stade d’intervention :
Contrôle Avant soudage ;
Contrôle pendant soudage ;
Contrôle après soudage :
• Contrôles destructifs.
• Contrôle semi destructifs.
• Contrôles non destructifs.
L’objectif des contrôles non destructif (CND) est donc la mise en évidence de toutes les
défectuosités susceptibles d’altérer la disponibilité, la sécurité d’emploi et/ou, plus
généralement, la conformité d’un produit à l’usage auquel il est destiné. C’est pourquoi le
recours aux CND apparaît comme un élément majeur du contrôle de la qualité des produits et
de la gestion des risques, assurant ainsi la sécurité des personnes et des biens. Il comporte un
contrôle des bobines à la réception, et le contrôle des tubes pour valider la conformité des
tubes. Ce dernier se déroule selon les étapes suivantes :
13
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Contrôles visuels.
Contrôle par radiographie.
Contrôles par magnétoscopie.
Epreuve hydrostatique.
Contrôle aux ultrasons automatiques (après test hydrostatique).
Contrôle final.
Les contrôles destructifs des tubes soudés en spiral viennent consolider la qualité du produit
fabriqué. C’est un ensemble d’essais mécaniques effectués en conformité avec les normes
API 5L et avec les spécifications du client, on note :
Essai de traction :
L’essai de traction consiste à soumettre une éprouvette à un effort de traction jusqu’à
rupture en vue de déterminer une ou plusieurs caractéristiques mécaniques :
1. La limite d’élasticité (Re) : MPa
2. La résistance à la traction (Rm) : MPa
3. Le pourcentage d’allongement après rupture (A%)
Essai de pliage :
Deux essais de pliage en droit et en vers sont réalisés afin de rechercher toutes les
imperfections de tension dans la soudure ou prouver sa bonne qualité. Après ces essais,
le cordon de soudure est soumis à un contrôle visuel pour la détection d’éventuels
défauts débouchant à la surface. Le but est d’évaluer la capacité de déformation
plastique d’un matériau donc, d’un vérifier la ductilité.
Essai de résilience :
Il a pour but d’évaluer la résistance à la rupture fragile pour cela il met en œuvre des
conditions qui favorisent le comportement fragile.
14
Chapitre I Généralités sur les pipelines
Le contrôle destructif est complété par une analyse chimique pour contrôler la composition
chimique du métal de base. Les résultats d’analyses sont comparés avec celle du fournisseur
et les exigences du client, ce qui permet de définir les premiers critères d’acceptation du
produit.
15
Chapitre II
Dégradation des pipelines
Chapitre II Dégradation des pipelines
II.1 Introduction :
Les pipelines sont des structures soumises à un grand nombre d’aléas pouvant leur
occasionner des dommages plus ou moins sérieux et très souvent irréversible. Ces ouvrages
sont caractérisés par : [6]
La première catégorie d'incidents provoqués par des tiers, la solution ne peut être apportée
que par l'application de législations strictes définissant un périmètre de protection des
ouvrages suivie par une surveillance externe et l'application de procédures opérationnelles
strictes. Pour les autres causes d'autres réponses ont été apportées. Les progrès importants
faits ces dernières années dans les domaines du contrôle et de la surveillance automatique ont
amené les opérateurs et les exploitants à proposer des systèmes de mangement permettant une
gestion des risques plus appropriée et surtout plus exhaustive (pipeline integrity management)
avec comme principal objective la prévention (intervention et réparation avant l'arrivée de
l'incident ou de l'accident), regroupant ainsi dans des grands groupes des dégradations
impliquant : [6]
16
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les dommages mécaniques représentent la partie la plus importante des dommages que peut
subir une canalisation. Les dommages mécaniques sur les pipelines peuvent être définis
comme toute modification de la structure ayant lieu après fabrication et/ou construction et qui
peuvent mettre en cause l'intégrité de la structure. Les dommages mécaniques peuvent être
directement imputables à des causes mécaniques. (Chocs, chutes, déplacements, etc.) Ou aux
résultats d'agressions différentes et indirectes prenant en compte par exemple des phénomènes
électrochimiques fragilisant ainsi la structure.
17
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les causes internes correspondent â des mauvaises conditions de transit des effluents et en
particulier a : [6]
- La corrosion interne ;
- L'abrasion interne ;
- Aux surpressions incontrôlées de la montée en pression des effluents, ou à des actions
incontrôlées de manutention (fermeture brutale de vanne).
Les dommages mécaniques présentent des topologies facilement identifiables qui permettent
assez souvent de remonter à l'origine du défaut ou aux causes de l'accident. Ces derniers sont
en général catalogués comme des déformations de la structure originelle.
Les fissures (cracks). Elles sont présentes au sein de l'acier et dans les soudures. Elles peuvent
être débouchantes ou non et par conséquent dans ce dernier cas difficiles à détecter. Elles
peuvent être par ailleurs évolutives. Le point d'équilibre et révolution de la propagation de ces
dernières en fonction des conditions d'exploitation peuvent être depuis quelques années
prédites grâce à des simulations numériques. [6]
Les enfoncements (dent) ils se caractérisent par des déformations plus ou moins important
dirigées vers l'intérieur du pipe et dues en général à des chocs ou à des contraintes externes.
Les enfoncements sont des cas typiques de difficultés à « pigger» une ligne. Ils peuvent par
ailleurs induire d'autres types de corrosion (décollements du revêtement, corrosion sous
contrainte, etc.) Les arrachements (gouges). Ils se caractérisent par des manques de matière
18
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les ondulations (buckles). Pendant la construction, une des conséquences de cintrements trop
excessifs est la formation d'ondulations qui se traduisent par une modification structurelle et
locale de la paroi du pipe, sur son pourtour (anomalie plus ou moins circonférentielle). Les
buckles sont assez fréquentes en offshore pendant la pose.
Les portées libres (free-span). Elles se rencontrent surtout en offshore mais peuvent être aussi
le résultat d’affaissements terrestres plus ou moins soudains provoqués par la formation de
dolines (phénomènes karstiques). Le pipe, par son propre poids, se met dès lors sous
contrainte en se cintrant sous des rayons de courbure allant de quelques dizaines à plusieurs
centaines de mètres. Les déplacements. Ils peuvent être source de dégradations graves
pouvant entraîner des ruptures brutales. On peut signaler en particulier : [6]
19
Chapitre II Dégradation des pipelines
II.3. Corrosion :
II.3.1 Définition :
La corrosion, du latin "corrodère", Signifie ronger, attaquer. C'est une destruction non voulue
des métaux sous l'action de milieux corrosifs (agents atmosphériques ou réactifs chimiques).
Après attaque, les métaux ont tendance à retourner à leur état primitif d'oxyde, sulfure,
carbonate etc., plus stable par rapport au milieu considéré et ainsi à subir une détérioration de
leurs propriétés. [7]
En général on peut résumer les différents processus de la corrosion comme ci-dessous : [7]
C’est le phénomène de corrosion le plus important et elle se manifeste lorsque le réactif est un
liquide ou lorsqu’il existe une hétérogénéité soit dans le métal ou dans le réactif, présentant
une dissymétrie de composition. [7]
20
Chapitre II Dégradation des pipelines
La résistance à la corrosion n'est donc pas une propriété intrinsèque du métal, mais plutôt une
propriété de l'interface métal-milieu, d'où la nécessité de caractériser la composition chimique
et la microstructure de celle-ci, ainsi que son comportement électrochimique.
La corrosion dépend donc d'un système extrêmement complexe dont les effets se manifestent,
en pratique, sous une multitude d'aspects, parfois inattendus
La corrosion peut être classifiée suivant les formes et types. Une simple observation visuelle
ou au microscope est apte à identifier la forme et le type de corrosion. Selon les formes, on
distingue : [7]
- La corrosion uniforme.
- La corrosion localisée.
a. La corrosion uniforme:
C'est l'aspect de corrosion le plus rencontré dans la pratique, mais c'est l'aspect aussi le moins
dangereux, car le métal est attaqué sur toute la surface et avec la même vitesse de corrosion.
Les causes peuvent être chimiques, électrochimiques ou encore mécaniques.
L'attaque de la surface serra très importante si cette dernière est rugueuse. A l'échelle
macroscopique on ne distingue pas les lieux cathodiques des lieux anodiques, la surface
entière du métal est simultanément cathode et anode. La corrosion non uniforme est celle qui
n'est pas répartie sur toute la surface.
La corrosion uniforme peut être évitée par l'utilisation d'un revêtement ou par l'addition
d'inhibiteur de corrosion ou encore par l'application de la protection cathodique. [7]
21
Chapitre II Dégradation des pipelines
b. La corrosion localisée :
C'est une corrosion qui se déroule en un lieu spécifiquement anodique d'une surface ou d'une
structure métallique. Elles diffèrent de la corrosion uniforme par la distinction claire des
endroits anodiques et cathodiques. [7]
Donc c'est l'aspect de corrosion le plus dangereux car l'attaque se fait en certains endroits de
la surface du métal. La perte de masse est relativement faible, mais ce type de corrosion est
dangereux dans le cas par exemple de perforation de conduite ou de récipient. [7]
L'état de surface des pièces joue un rôle très important sur le comportement du métal Vis-à-
vis de la corrosion, car la corrosion étant le résultat de l'action que développe à la surface du
métal un liquide ou un gaz. Le degré de finition, les trous, les rayures servent souvent
d'amorce à la corrosion qui se développe facilement. Il semble aussi que l'orientation de la
22
Chapitre II Dégradation des pipelines
surface dans le milieu corrodant joue aussi un rôle, ainsi que le rayon de courbure des pièces.
[7]
a) Corrosion externe :
Elles sont multiples et peuvent aller jusqu'au percement en très peu de temps (quelques mois)
et avoir des conséquences dramatiques pour l’environnement. Mis à part les causes exogènes
(acidité des terrains, courants vagabonds, etc.), elles sont imputables à des défauts de
revêtements (protection passive) et/ou à une protection cathodique (protection active)
défaillante ainsi qu'à des états de stress mécanique de la conduite (corrosion sous contraintes).
Contrairement aux dommages mécaniques, les informations topologiques sont plus difficiles à
identifier et à interpréter. Cela vient du fait, entre autres, de la multiplicité des facteurs
intervenant dans les processus de dégradation et de leur évolution dans le temps.
La notion de perte de métal regroupe un grand nombre de formes différentes imputables à des
phénomènes également très variés. On peut citer par exemple : [6]
- En zone aérienne :
- En zone enterrée :
23
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les figures ci-dessous illustrent les trois grands types de corrosion externes rencontrés à terre,
la corrosion par pitting pouvant par exemple être imputée à des sorties de courant liées à un
défaut d'isolation électrique, la corrosion généralisée résultant de l'immersion de la conduite
dans une zone de marnage, et enfin le percement lié au cordon de soudure [6]
b) Corrosion interne :
La corrosion interne est essentiellement due aux actions des effluents transportés par la
canalisation (milieu anaérobie) ou plus rarement à l'abandon momentané de l'exploitation de
cette dernière (milieu aérobie). La corrosion interne peut être définie comme le résultat
d'actions physiques, chimiques ou bio-physicochimiques internes dues essentiellement à la
présence et au transport des effluents (pétrole, gaz, eau, matières solides) entraînant des pertes
de matière aussi bien locales que générales. [6]
Plus difficile à détecter par l'extérieur que les autres types de défauts, et à résoudre, la
corrosion interne peut avoir des conséquences graves. Elle peut être extrêmement rapide
comme par exemple dans le cas d'attaque par des bactéries sulfurogènes. [6]
24
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les causes en sont surtout la présence de CO2, d'acides organiques, parfois d'H2S et des BSA.
L'utilisation d'alliages résistants à ce type de corrosion est généralement réservée au tubing de
puits. Comme pour la corrosion externe, les topologies correspondantes peuvent revêtir des
aspects très différents.
La corrosion généralisée (general corrosion) : Elle concerne de très larges superficies et peut
être plus ou moins profonde. Elle est en général due à des effluents corrosifs ou infectés par
des micro-organismes dont l’agressivité affecte l’ensemble des surfaces mises en contact avec
le fluide. On la combat souvent par l'injection d'inhibiteurs.
La corrosion par piqûre (pitting) : corrosion très localisée, très difficile â localisée sont des
moyens d'auscultation interne appropriés car souvent accompagnée de produits de corrosion
masquant l'ampleur et l'étendue des dégâts.
La corrosion par érosion: corrosion localisée dans des zones précises où une attaque
mécanique est possible comme par exemple dans les coudes et les changements de direction
brutaux. Les actions répétées au cours du temps amènent le métal à s'éroder. La présence de
sable ou d'hydrates accélère en général le processus.
25
Chapitre II Dégradation des pipelines
c) Percements et fuites :
Les percements et fuites représentent quelques dégradations mais pratiquement 100% des
incidents ou accidents graves. Ils sont souvent le résultat de processus antérieurs non détectés
induits par d’autres types de corrosion. Le percement est une communication physique entre
l’intérieur et l’extérieur de la conduite pouvant entrainer une fuite c’est-à-dire une allé et
venue de fluide si un différentiel de pression existe. Dans la plupart des cas la pression
régnant à l’intérieur de la canalisation étant supérieur à la pression externe, il y a par
conséquent écoulement de fluide vers l’extérieur de la conduite [6]
Le percement correspond à une phase extrême de corrosion (perte totale de matière) due à des
défauts isolant. Il peut être imputé à différentes causes. Très localisée, sa formation est
souvent très rapide et est en général le résultat de modifications locales des conditions
électroniques du pipe et du milieu. L'origine peut en être proche (au niveau des soudures) ou
lointaine (sortie de courant vagabond)
Dans les deux cas, la quantité de métal perdu suit la loi de Faraday (1kg/A/an).
Les percements sont caractérisés par une absence totale de matière mettant en communication
la partie interne et externe de la conduite. Si celle-ci est remplie, le percement occasionne une
fuite de produit. [6]
26
Chapitre II Dégradation des pipelines
Les conduites de transport d'hydrocarbures sont protégées de la corrosion externe par une
enveloppe isolante (protection passive) lui permettant de se prémunir des agents agressifs
extérieurs aussi bien chimiques (acidité des sols) mécaniques, qu'électriques (courants
vagabonds). Le décollement correspond à une non-adhérence ou à la disjonction de cette
enveloppe sur la paroi externe de la canalisation. [6]
Les décollements d'enrobage externe (coating disbondment) peuvent avoir des origines
multiples : [6]
- Une mauvaise adhérence dès la pose du matériel de revêtement sur la paroi du pipe ;
- Une déformation du pipe lui-même entraînant un déplacement différentiel par rapport
au revêtement ;
- Un vieillissement prématuré de la matière ;
- Des vibrations ou des forces hydrodynamiques ;
- Des impacts sur la conduite ;
- Une défaillance des protections, etc.
La plupart des décollements de l'enrobage ne se voient pas, sauf dans le cas extrême de
l'arrachement qui est détecté par le balai électrique avant l’ensouillage. Ils ne peuvent être
détectés que par des moyens indirects. Ces décollements peuvent intéresser aussi bien de
faibles que de larges surfaces. [6]
27
Chapitre II Dégradation des pipelines
- Les soudures ;
- Les divers j'oints présents sur la ligne ;
- Les anodes sacrificielles ;
- Les renforts mécaniques (surépaisseurs, extenseurs, etc.).
Chacun de ces éléments présente des dégradations qui leur sont propres occasionnées très
souvent par des conditions d’exploitation sévères. [6]
28
Chapitre III
Influence de la géométrie du cordon
de soudure
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
III.1. Introduction :
Dans ce chapitre, nous allons étudier par simulation numérique l’effet du rayon du
pied de la soudure sur la contrainte dans les pipelines sous pression. Le logiciel de
simulation utilisé est RDM6, la simulation est effectuée au niveau du cordon de
soudure en variant le rayon.
Pour calculer les réservoirs de révolution, soumis à une pression intérieure symétrique
par rapport à un axe et dont les parois minces n'ont pas de changements brusques
d'inclinaison ou de formes angulaires, on peut utiliser la théorie de membrane. Selon
cette théorie la condition d'équilibre d'un élément de paroi en un point considéré
dégagé par des sections méridiennes [8]
σt σ p
+ ρm = ……………………………………(1)
ρt m δ
29
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
………………………(4)
Z
σm =
δρt cos2 α
………………………(5)
Z
σm =
δρt cos 2 α
30
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
2 3 1
La composition chimique de l’acier grade API X70 par la norme API5L définit sur le
tableau 01 et leur propriétés mécanique sur le tableau 02: [9]
C Mn Si Cr Ni Mo
%
X70 0.125 1.680 0.270 0.051 0.040 0.021
S Cu Ti Nb Al p
0.005 0.045 0.003 0.033 0.038 0.012
Tableau 01 : Composition chimique de l’acier grade API X70. [9]
E(Mpa) σe (Mpa) k
220000 0,3 482,65 855,70
31
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
Dans laquelle :
p: la pression en MPA;
: L’épaisseur en mm;
ρ : le rayon en mm.
Géométrie :
32
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
Le maillage :
Cette partie concerne la discrétisation de la géométrie en éléments triangulaires.
Au niveau des extrémités de soudure nous avons effectués un raffinement local
du maillage pour avoir une meilleur précision de calcul à ce niveau.
33
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
Hypothèses de calcul :
- Matériau homogène isotrope.
- Le tronçon considéré et supposé constant.
- Contrainte plane.
Les résultats :
Il faut faire la même chose pour les autres rayons au les extrémités du cordon de
soudure.
34
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
35
Chapitre III Influence de la géométrie du cordon de soudure
800
600
500
400
300
200
100
0
1 2 3 4
le rayon r ( mm)
36
Chapitre IV
Comportement mécanique en
présence de corrosion
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
IV.1. Introduction :
Depuis le développement des méthodes de calculs dans les années 1980, un grand nombre de
paramètres peuvent être insérés dans des modèles plus complexes autorisant ainsi des
simulations beaucoup plus fines. [6]
La connaissance de la topologie des anomalies et plus leur forme et leur étendue permet dans
un certain nombre de cas d'évaluer en fonction des conditions d'exploitation le risque encouru.
La technique qui permet d'obtenir la contrainte résiduelle (residuel or remaining stress) a été
mise au point il y a maintenant une vingtaine d'années. L'exploitant peut utiliser les
programmes automatiques de calculs ANSI/ASME B31G (Standards internationaux, 2004;
Ellenberger, 2006), SHELL 92 ou DNV RP-F 101 pour déterminer la pression de calcul sur un
tube corrode (perte d'épaisseur) et les codes ASME B 31.4 ou API 1160 pour évaluer
l'acceptabilité d'un défaut d'enfoncement. L'application des codes précités doit conduire soit
au remplacement par un tube neuf soit au renforcement du tube, soit à laisser le défaut en
l'état sous réserve que le transporteur mette en œuvre un dispositif de surveillance de son
évolution. Dans le cadre de la réparation du tube, l'exploitant peut appliquer les méthodes
suivantes : [6]
37
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
La profondeur d'une perte de métal due à la corrosion peut être exprimée en pourcentage de
l'épaisseur nominale t de la paroi du pipe telle que: [6]
𝑑
% 𝑝𝑟𝑜𝑓. = 100 𝑡 ……………………………………..(6)
On admet ensuite qu'une zone corrodée continue, ayant une profondeur maximale de plus de
10% mais inférieure à 80% de l'épaisseur nominale du pipe, a une longueur L (inches)
équivalente à : [6]
38
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
Où D est le diamètre extérieur nominal du pipe (inches) et B une valeur déterminée par
l'équation : [6]
𝑑 2
B= √( 1,1𝑑 𝑡
) − 1 ………………………………….(8)
−0,15
𝑡
Figure 28 : Norme B31G classification d’après les données géométriques mesurées [6]
Les valeurs trouvées sont comparées aux valeurs tabulées de la longueur de corrosion
(annexe 1 [10])
39
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
La pression admissible doit être inférieure à la pression de sécurité P’, elle est donnée par
l'expression [6]:
2𝑑
(1− )
′
𝑃 = 1,1 𝑃 [ 2
3𝑡
𝑑
] ………………………………….. (9)
1− ( )
3 𝑡√𝐴2 +1
Avec :
𝐿
𝐴 = 0,893 ( ) …………………………………………(10)
√𝐷𝑡
Pour valeur de A >4, un par l'expression ci-dessus pour une zone corrodée réduit à : [6]
𝑑
𝑃′ = 1,1𝑃[1 − 𝑡 ] ………………………………………(11)
40
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
41
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
42
Chapitre IV Comportement mécanique en présence de corrosion
Les valeurs de la contrainte maximale calculées sont données dans le tableau 06.
𝜎𝑚𝑎𝑥 [MPa] 𝐾𝑇
1 373,61 1,2
2 434,82 1,39
3 524,82 1,68
4 642,65 2,06
5 1709,64 5,49
Après calcul pour différentes valeur du rapport d/t aux quel on correspond les différentes
valeurs de L selon l’équation 7, on obtient la tendance du coefficient de concentration de
contrainte Kt en fonction de d/t :
𝜎𝑚𝑎𝑥
𝐾𝑇 = ………………………………………..(12)
𝜎∞
La tendance de points peut être représentée par une tendance exponentielle :
43
Conclusion
Générale
Conclusion générale
Conclusion générale
Le présent travail a été dédié à l’étude des effets des singularités géométriques rencontrées
dans les pipelines sur leur comportement mécanique. Nous nous somme intéressé au cordon
de soudure, plus précisément au pied de la soudure qui présente un aspect variable d’un point
de vue structurel et géométrique. Nous avons modélisé la variabilité géométrique par un
raccordement de rayon variable. La simulation numérique montre l’effet de ce dernier sur la
répartition de la contrainte. En deuxième lieu, nous avons considéré la corrosion localisée qui
a fait l’objet de nombreuses études notamment le modèle B31G. Dans notre cas, nous avons
appliqué ce dernier pour mettre en évidence l’évolution de la pression de sécurité en fonction
du rapport d/t pour différentes valeur de la longueur de corrosion. Cette dernière a été estimée
au moyen du code B31G. Afin d’étudier l’effet simultanée d’une progression en profondeur et
en longueur de corrosion. Nous avons effectué une simulation sous l’effet de la pression de
service qui montre la tendance exponentielle du coefficient de concentration de contrainte.
44
Annexe
Bibliographie
[1] www.sonatrach.com
[2] www.wikipédia.com
[3] Ferdi Oussama« Etude FDM des machines a soudé en spirale de la tuberie
ALFAPIPE sur la base des historiques maintenance », mémoire de master en génie
mécanique. Université Badji Mokhtar–Annaba 2016/2017.
[4] Mourad Nahal «Etude mecano-fiabiliste des pipelines destines aux hydrocarbures»
These de doctorat en génie mécanique. Université Badji Mokhtar–Annaba 2016.
[5] Nouadria Fatima «Etude des effets de la réparation de la soudure sur les propriétés
mécaniques des pipelines» Mémoire de master en Génie mécanique. Université Badji
Mokhtar–Annaba 2015-2016
[6] Stéphane Sainson «Inspection en ligne des pipelines. Editions TEC & DOC 2007.
[7] S.Bensaada et D.Feliachi «Technologie deuxième partie ». office des publications
universitaires 2006.
[8] Dobrovolski «Résistance des matériaux manuel de révolution des problèmes» Union
soviétique, Moscou.
[9] O. Bouledroua, Ouled Mbereick, M. Hadj Meliani «Qualification d'un Acier API 5L
X70 Etude Expérimentale et Validation Numérique», Nature & Technology ,
Hassiba Ben Bouali University of Chlef , Algeria et Université Paul Verlaine de
Metz, France. 2015.
[10] ASME B31G Manual for Determining the Remaining Strength of Corroded
Pipelines, American Society of Mechanical Engineers