Les 99 Noms de Dieu Ocr
Les 99 Noms de Dieu Ocr
Les 99 Noms de Dieu Ocr
noms
de Dieu
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Gabriele Mandel Khân
de Dieu
calligraphies
de Lassaâd Métoui
ibi
demandera : “Quel est Ton nom ?” Qu’est-ce que je vais
leur dire ? » Pendant la lecture en privé de la Torah le mot :
« Dieu » (IHWH) n’était jamais prononcé ; on disait, à Sa
place : Ha chem (le Nom). Et Jésus : « J’ai rendu manifeste
Ton nom aux hommes que Tu m’as donnés du monde »
(Jean, 17, 6) ; et encore, dans le Pater noster : « Ton Nom
soit sanctifié. » Dans l’Ancien et le Nouveau Testament,
c'est Dieu lui-même qui impose le nom aux prophètes
majeurs.
Dans l'islam, « les Noms les plus beaux » (al-Asmâ’
al-Husnâ, ou al-Asmâ' al-llâhiyyah : les Noms divins) ont
donné lieu à une étude spécifique, à un chapitre de la
théologie, à des discussions entre les théologiens et les
sectaires à propos de leur valeur et des problèmes qu'ils
posent ; mais de cela nous parlerons ultérieurement.
Il faut enfin considérer que pour l'islam toute représenta
tion de Dieu est absolument interdite. Dieu n'est pas
représentable ; Son essence, la cause première de chaque
existence, est tellement au-dessus de tout concept
humain, que même la tentative de l'expliquer avec des
mots ne produit qu’un bredouillement informel et tout à
fait inadéquat. De plus, dans les lieux où l'on se recueille
pour prier, les images des êtres humains et des animaux
sont interdites afin que des gens simples ne soient pas
induits dans la tentation de les adorer. Aucun Coran, donc,
ne contient des images ni des illustrations : seulement des
décorations géométriques ou à motifs végétaux et
calligraphiques. Erronée est en revanche l'idée occiden
tale selon laquelle en islam les images sont strictement
interdites. Les nombreuses miniatures persanes, turques
et indiennes - et je ne cite que les écoles principales,
riches de chefs-d'œuvre raffinés et sensibles - prouvent
que le monde islamique est bien pourvu en représentations.
Il est néanmoins vrai que la civilisation, l’art et la culture
171
de l'islam ont commencé avec des populations nomades
(turques, essentiellement) et celles-ci, en raison de leur
mode de vie, sont de préférence aniconiques. Lorsque -
après les premiers deux cents ans de domination arabe,
durant lesquels l'art islamique ne fut qu’un appendice du
romain tardif (ainsi que les arts byzantin, arménien et
paléochrétien) - les peuples turcs envahirent l'Occident
asiatique, africain et européen, ils combinèrent leur « art
des steppes » avec l’art byzantin-arménien et ils donnèrent
enfin à l'islam un art, une civilisation et une culture
autonomes. Voilà donc justifiée la prépondérance
aniconique, due au goût des nomades et non pas à une
interdiction coranique, qui n'a pas lieu dans le Coran.
(lOi
- Mukhalafatun lil-Hawadith (Il est le Créateur, et il n’est
pas semblable à Sa création. Il est le Créateur (al-Khàliq)
de toutes les choses, l'Initiateur absolu (al-Badt) ;
- Qiyam bi Nafsihi (Il est l’Autosubsistant, qui n'a besoin
de rien. L’Apparent (al-Zâhir) et le Caché (al-Bâtin).
I lll
Occident est connu surtout en tant que médecin).
Naturellement les falâsifa furent contrecarrés par les
théologiens traditionalistes.
Le kalam fut en un sens la réaction raisonnée des théolo
giens sunnites contre les philosophes. On en connaît deux
écoles principales : la mu’tazilite et la ash'arite, qui - par
des recherches, des ruses subtiles et des discussions
byzantines excessives - tendent surtout à s'écarter de
l’acceptation « à la lettre » du Coran, propre aux soi-disant
« anciens pieux » (salaf), quoiqu'elles demeurent formelle
ment liées à la tradition.
Le tasawwuf, c’est-à-dire le soufisme, est la pointe de
diamant, le concept suprême du mysticisme islamique.
Les plus importants penseurs, savants et poètes de l'islam
furent des soufis, et chacun d’eux exprima en toute liberté
ses valeurs essentielles, se livrant totalement au Dieu
unique. Ce ne fut pas sans des oppositions, même
violentes, de la part des théologiens, comme en témoigne
le martyre d’al-Hallâj (tué par les traditionalistes à Bagdad
en 922). Les soufis s'organisèrent en confréries et ils
eurent du poids même dans la politique des différentes
nations islamiques. La recherche mystique est fondée
essentiellement sur deux concepts : l’unicité du
Témoignage (wahdat al-Shuhûd), exprimé par le soufi
dans l'union d’amour avec Dieu ; et l’unicité de l'Existence
(wahdat al-WuJûd), signifiant que rien n’existe, excepté
Dieu. C’est vers Dieu que les mystiques tendent, jusqu’à
l’intégration finale.
Transcription de l'arabe
Traduction du coran
1171
1181
Dieu
lISl
De toute façon, une divinité nommée Allâh était
déjà connue à La Mecque avant la naissance du
prophète Muhammad.
1201
En effet, Dieu est bilâ kayf wa lâ tashbîh : sans
commentaire ni comparaison. En définitive, Dieu
est « mystère » (ghayb), Dieu est « indéfinissable ».
1211
le Tout miséricorde
Celui qui fait la miséricorde
DE LA RACINE R~H~M :
ÊTRE COMPATISSANT, BON, CLÉMENT, MISÉRICORDIEUX
1251
12b l
le Miséricordieux
Celui qui est miséricordieux
par son essence
1271
De toute façon, la présence de la rahmaniyya
divine sur cette terre conduit l’être humain à la
générosité, à la compassion, à étouffer l’orgueil,
à s’exprimer par de bonnes actions et, avant
tout, à ne pas nuire aux autres et à ne pas tuer.
Cela suppose aussi que l’on supporte l’ingrati
tude et que l’on abandonne toute forme
d’arrogance, de vanité, de vanterie à propos du
bien qu’on a fait, puisque l’être humain n’est que
l’instrument de Dieu. Pareillement, les gratifiés
remercieront Dieu pour l’aide qu’ils auront reçue
par leurs semblables.
le Souverain, le Roi
Coran : 1,3 ; II, 258 ; III, 26 ; III, 114 ; XV, 23 ; XCII, 13.
Doublets : MAuku, Malyku (Coran : III, 26 ; LIV, 55, etc.).
De l'ancienne racine sémitique m-l-k ; hébreu melekh ; araméen
MALKÀ ; AKKADIEN MAUKU ; ASSYRIEN MALKU. PLURIEL : MULÛK
il! i
À ce propos on établit une différence entre le
« calife » (le chef politique et religieux de toute la
communauté islamique, tenu à la pitié et à la
droiture morale), le « sultan » (l’organisateur de
l’empire et chef de son organisation, et non pas
le « maître » de l’empire), et les autres
gouverneurs qui ne sont pas soumis à un
parlement élu. Le Coran - et par conséquent
l'islam - rejette donc toute idée de royaume
absolutiste. Il y a une grande différence entre le
pouvoir exorbitant des rois de l’Arabie Saoudite
(en 1916, le sharîf de La Mecque se proclama
lui-même « roi des pays arabes » et il fut accepté
pour roi du Hijâz par la Grande-Bretagne et la
France) et le pouvoir du roi de Jordanie,
équitable et étant réglé par les nécessités du
peuple.
llll
1241
le Saint
Sacré, Pur, Parfait, Sans limites
|X<)|
évolution constante : le fidèle poursuit alors non
pas le perfectionnement absolu (ce serait une
erreur de présomption), mais l’équilibre ; il
recherche non pas le bonheur (ce n’est qu’un
sentiment épisodique), mais la sérénité. C’est un
état que l’on peut atteindre et il peut même être
continu, à condition qu’on soit toujours prêt à
rajuster son équilibre intérieur au milieu des
constants déséquilibres du monde extérieur.
le Rassurant
Celui qui rassure
le Surveillant - le Vigilant
le Témoin, le Préservateur, le Fidèle
Coran :XUX, 23
1471
qui dépassent toute possibilité d’avoir été
organisées par la matière qu’elles-mêmes
régissent) ; par conséquent la vigilance
constante de Dieu s’identifie à l’actuation même
des infinies et très complexes lois physiques
grâce auxquelles le monde phénoménal doit sa
subsistance, depuis un atome infinitésimal, quel
qu’il soit, jusqu’aux infinies galaxies.
Transcendant le plan physique, Dieu connaît
pareillement chaque action, même la plus petite,
de Ses créatures, y compris le corollaire des
raisons physiques, psychiques et du milieu
ambiant qui ont mené à cette action. Mais la .
« vigilance » n’implique pas I’ « ingérence » : la
créature de Dieu est libre dans ses décisions et
dans ses actions, sachant que seulement à la fin
de tout elle en rendra compte.
1511
Ce mot se trouve souvent dans le Coran en des
versets qui parlent de la punition divine. Dans ce
cas, la puissance de Dieu est liée à ses qualités
de justice et de miséricorde ; de plus, Il est à
même de freiner de façon équilibrée sa puis
sance. Il est donc le « Victorieux qu’aucune force
ne peut écraser » et « Qui n’est pas dominé par
Sa propre force ».
Coran LIX, 23
i55i
lbn ‘Arabî, les lois de l’ordre cosmique sont donc
un grand don que Dieu a fait à l’humanité.
Lorsque l’être humain, cherchant une définition
eschatologique de sa propre vie, se demande :
« Rien que cela ? », implicitement il affirme : « Ici
il y a tout ». Si ici il y a tout, il y a tout ce dont
nous avons besoin et il y a aussi les réponses à
nos questions ; il suffit de savoir comprendre.
Alors on comprendra aussi l’apparent
désintéressement de Dieu pour les faits
humains, du moment que Dieu a donné aux
hommes tout ce qui leur est nécessaire. Si, par
exemple, selon la loi cosmique divine la Terre est
obligée de tourner sur elle-même et autour du
Soleil, qui ne peut « ne pas surgir de nouveau »
le jour suivant, et si le vent souffle, et qu’il ne
peut pas se soustraire à la force de la coordina
tion divine, l’être humain, lui, est libre de choisir
de suivre la loi naturelle ou bien de s'en sous
traire. Cela dépend de lui.
Coran LIX, 23
i5Si
Pureté à Dieu des Associés qu'ils donnent ! C'est
Dieu le créateur, le producteur, le formateur. À Lui
les plus beaux Noms. Tout ce qui est dans les
deux et la terre chante pureté de Lui. Et c'est Lui
le puissant, le sage.
ibOi
‘ABD AL-MUTAKABBIR. Ce nom devrait
rappeler, à qui !e porte, la vanité des gloires
d’ici-bas, la caducité des efforts humains
tournés vers le bien-être matériel, la nécessité
donc de fuir l'égotisme et l’orgueil, et lui faire
comprendre que nous, nous tous, ne sommes
qu’un simple et passager reflet de l'Unique
Suprême.
i b21
le Créateur
Sacré, Pur, Parfait, Sans limites
ibll
moment il n’existait pas, et il expérimente donc
un commencement. Si le Créateur avait un
commencement, Il aurait à Son tour un créateur ;
par conséquent est logique l’affirmation
d’al-Hallâj : « Le Créateur existe depuis la
prééternité jusqu’à la postéternité. »
ifeSi
ibbl
le Promoteur
Celui qui façonne
Coran II, 54
i b71
avec toutes les autres, dans une continuelle
correspondance-dépendance ; par conséquent
l’humanité même est liée par un mouvement
continu d'échanges réciproques. Celui qui, pour
son propre profit, nuit à son prochain, tôt ou tard
verra retomber sur lui (ou sur ses enfants et
ses compagnons) les conséquences de ses
mauvaises actions. Même en ce qui concerne la
psyché de chaque individu, les actions sont liées
entre elles et subordonnées les unes aux autres ;
on ne peut pas dégrader un aspect de la vie
humaine sans en corrompre d'autres, puisque
les domaines du travail, de la santé et des affec
tions sont finalement des « vases communicants ».
En dernière analyse, celui qui détruit ce qui est
hors de lui-même, ou bien une partie, même très
petite et éloignée, de la Terre, finira par se détruire
lui-même. Et celui qui se désintéresse des souf
frances de son prochain, dues au manque de
liberté d’action, se trouvera impliqué dans les
conséquences de ces souffrances mêmes.
1711
dix-septième sourate, où l’on célèbre la nuit de la
première révélation).
1721
Ce problème a été exposé plus directement
dans un hadîth du prophète Muhammad : « Un
homme qui voulait laisser sans entrave sa
chamelle dit au Prophète : “Si le destin veut
qu’elle s’en aille, l’entrave est tout à fait inutile. Si
le destin veut qu’elle reste et ne se perde pas,
pourquoi donc l’entraverais-je ?’’ Le Prophète lui
répondit : “La chamelle, entrave-la ; et ta
confiance, place-la en Dieu.” »
1751
D'après Ibn ‘Arabî, si une créature de Dieu mérite
un châtiment et qu’elle se repent, Dieu la protège
dans le châtiment ; et si elle ne le mérite pas, Il
l’en préserve.
17b i
d’affirmer : « Un pécheur est comme un pauvre
diable tombé dans un égout. Quelle est la
première chose qu’il doit faire ?[...] Le savon et
l’eau pour laver le plus profond de notre être,
c’est le repentir. »
1771
1781
le Dominateur, l’invincible
Celui qui asservit
i79i
Par conséquent, l'être humain comprend plus
clairement l'infinitude incompréhensible de Dieu
grâce à ces contrastes al-Qahhâr/al-Latîf ;
lorsqu’il considère ces Noms - étant lui-même
sujet à des contrastes-, il retrouve lui-même, et
retrouvant lui-même, il trouve Celui qui le
dépasse. Il est nécessaire de comprendre ces
contrastes pour comprendre que les causes
ascendantes et descendantes sont des limites
qu'il faut dépasser, en situant Dieu au-delà de
tout cela - dans les limites de notre possibilité
de comprendre.
1801
1811
Celui qui donne
En un sens acquis :
Celui qui dispense Ses Grâces
1851
18b i
le Dispensateur
Celui qui nourrit
1871
pour al-Ghâzâlî, rizq comprend aussi la nourri
ture nécessaire à la psyché et à l'âme. Il met
l'accent plus sur cette nécessité spirituelle que
sur celle matérielle. En effet, il faudra considérer
que Dieu fournit tout ce qui est nécessaire pour
la subsistance de toute la création avec les lois
qui règlent l'existence de la matière ; mais l'être
humain, ayant le libre arbitre, altère parfois le
milieu naturel, bouleversant son équilibre.
l88l
‘ABD AL-RAZZÂQ. En donnant ce nom, on
souhaite que Dieu rende riche celui qui se
nomme ainsi, afin qu'il soit, à son tour, prodigue
d'une partie de ses biens par des œuvres de
charité matérielles, mais aussi par la culture, l'art
et les mots encourageants.
iOTi
I%l
l'Arbitre, le Victorieux,
le Révélateur
Celui qui ouvre, desserre et résout ;
Celui qui sépare
iSIi
Dans le Coran XXXIV, 26, Il est Celui qui sépare
les bons des mauvais et il est relié au Nom
al-Jâmi' (n° 87 : Celui qui rassemble) ; en XXXV,
2, ce Nom signifie plutôt « Prodigue » : Ce que
Dieu ouvre de miséricorde aux gens, il n'est
personne qui le retient.
i S51
Un hadîth du prophète Muhammad dit : « À celui
qui parcourt une voie y cherchant une science
Dieu aplanira une voie vers le Paradis. »
Également : « Allez chercher une science, quand
même vous auriez à aller jusqu'en Chine. » Et
cela est en relation directe avec les versets
3-5 de la sourate XCVI : Lis, car ton Seigneur le
Très Noble c'est Lui qui a enseigné parla plume.
Il a enseigné à l'homme ce que celui-ci ne
savait pas.
l%l
confondre avec la religion qui, quoique
nécessaire, n’en est que la codification bureau
cratique. Cependant l'intellectualisme et la
présomption de connaître un grand nombre de
phénomènes de l'univers physique portent
souvent des hommes de science à s'éloigner de
leur propre foi instinctive et à se moquer de la
religion. Il s'agit là du « matérialisme » emblé-
matiquement appelé Satan, que le Coran déclare
fait de feu à la différence des anges qui sont faits
de lumière : les tourments de la science en
opposition avec la lumière de la connaissance
spirituelle.
le Parcimonieux
Celui qui saisit, celui qui contraint
Coran : XUI, 27
l«Wl
Seigneur, ne nous charge pas d'un fardeau lourd
[...], et ne nous impose pas ce pour quoi
nous n'avons point de force (II, 286) ; Et Nous
n'obligeons personne que selon sa capacité
(XXIII, 62). Dans un sens positif : Dieu est Celui
qui empêche l'excès de tentations et de
difficultés.
1IOO1
11011
iI02i
le Prodigue
Celui qui dilate
[les cœurs ou la vie de Ses serviteurs]
i)01i
De Dieu nous avons reçu le don de pouvoir
disposer du bien et du mal suivant notre choix,
puisque par le Nom al-Bâsit II donne avec
largesse ce que par le Nom al-Qâbid II équilibre
et coordonne. Et ainsi nous avons tout : le
silence d'une nuit étoilée, le charme d'un désert,
la suggestion débordante d'une forêt tropicale...
et nous avons aussi les qualités de l'esprit pour
pouvoir goûter profondément ces beautés. Mais
l'humanité a aussi la capacité et les moyens
pour les détruire et empêcher - à cause de sa
rapacité - que d'autres êtres humains puissent
en jouir sereinement, en paix.
11041
‘ABD AL-BÂSIT. Ce nom pousse à être
prodigue de conseils, de mots d'encourage
ment, de sourires : voilà la vraie charité qui
réjouit les cœurs et ne prétend la reconnais
sance ni l'approbation. Qui s'appelle ainsi
devrait manifester sereinement ses valeurs
intérieures et les offrir sans lésiner à ses
semblables.
11051
ilObi
?..
l’Humiliant
Celui qui baisse
11071
Toute puissance terrestre devrait avoir pour visée
d’aider les êtres humains, avec leur consente
ment ; l'arrogance du puissant est pareille à celle
de celui qui n'est pas reconnaissant à Dieu pour
Ses bienfaits et qui se souviendra de Lui seule
ment quand il En sentira le besoin. Toutefois
Dieu, étant Miséricordieux, diffère son châtiment,
afin que celui qui le mérite puisse se repentir et
réparer ; mais II est aussi, et nécessairement,
al-Khâfid : l'Humiliant. L'humanité entière vivrait
plus en harmonie si les chefs des gouverne
ments s'en souvenaient toujours, sans
hypocrisie ni piétisme, étant en eux-mêmes ni
puissants ni maîtres, mais seulement des
pauvres représentants de la puissance de Dieu
et Ses serviteurs.
ll08l
|I0<)|
/
1IIO1
l’Élevant
Celui qui élève en dignité et pouvoir
lllll
Quelle élévation subsiste pour ceux qui, montés
dans l'échelle sociale, nuisent à l'humanité et
aux beautés de la création? Quelle élévation
subsiste pour ceux qui sont devenus célèbres,
même si c'est par une science ?
11121
‘ABD AL-RÂFI'. L'élevé élève. « Celui qui a
franchi les montagnes de ce monde inconstant »
(alphabet japonais) parvient à voir dans les
beautés du monde la beauté du Créateur et il
tend aussi à les montrer à son prochain. S'il
acquiert de la notoriété, celle-ci est une valeur
authentique, un symbole et une aide pour ceux
qui, comme lui, cherchent la vérité.
I I lll
f II 41
l’Honorant
Celui qui élève,
Celui qui décerne le pouvoir,
Celui qui donne l'honneur et la force
11151
Plus que d'un pouvoir d'ici-bas on devrait peut-
être parler d'honorabilité, d'une élévation en fait
de dignité : une pleine manifestation de l'hon
neur de la personne qui comprend la valeur de
sa propre foi, de sa propre intelligence, et la joie
d'avoir ce qui est nécessaire pour jouir de ses
propres capacités, la satisfaction d'atteindre la
compréhension du droit chemin. Dans ces
valeurs il y a une sauvegarde implicite contre les
malheurs, dans la mesure où l'homme « honoré
par Dieu » sait évaluer sa propre situation dans le
monde, il ne se gonfle pas d'orgueil et il ne vit
pas de présomptueuses ostentations : Dieu
n'aime pas, en vérité l'incorrigible présomptueux,
plein de gloriole (Coran IV, 36-38).
lllbl
On y lit : « Les hommes de la connaissance
reconnaissent que l'essence de la religion se
résume dans les dix choses suivantes, cinq
extérieures et cinq intérieures. Extérieures :
la véracité de la parole, la générosité de l'âme,
une apparence modeste, ne point nuire et
supporter sans réagir la nuisance des autres.
Intérieures : aimer la présence du Seigneur,
craindre Sa séparation et espérer Le connaître ;
éprouver un respect révérenciel pour Lui et
regretter nos propres actions. »
11171
iII8i
l’Humiliant
Celui qui avilit
Coran : même remarques que pour le Nom précédent
imi
Sur le plan psychosocial, la distinction exprimée
par le Nom précédent correspond ici à ceux qui
honorent et vénèrent des personnages puissants
du monde politique et financier, devant lesquels
en définitive ils se dévaluent et par lesquels ils
sont tyrannisés et humiliés : ils seront dégradés
avec eux. Par ce Nom on peut aussi entendre un
« châtiment » particulier que Dieu impose ici-bas
à un être humain : l'état pathologique de
masochisme psychique qui conduit l'être humain
à la dégradation la plus insensée, à l'état conti
nuel de perdant, à la timidité affectée pour
cause, peut-être, d'un inconscient arrogant qui
méprise ou méconnaît Dieu et Sa bonté.
>120)
11211
l’Oyant
Celui qui entend (tout)
Ou bien Celui qui écoute, c’est-à-dire
Celui qui, écoutant, exauce ce qu'on Lui
demande.
Coran : II, 127 ; II, 137 ; II, 181 ; II. 224 ; II, 256 ; III, 34 ; III,
35 ; III, 121 ; IV, 148 ; V, 76 ; VI, 13 ; VII, 200 ; VIII, 17 ; VIII, 42 ;
VIII, 53 ; VIII, 61 ; IX, 98 ; IX, 103 ; X, 65 ; XII, 34 ; XXI, 4 ;
XXIV, 21 ; XXIV, 60 ; XXVI, 220 ; XXIX, 5 ; XXIX, 60 ; XLI, 36 ;
XUI, 11 ; XLIV, 6 ; XUX, 1.
i I2Zi
Écouter ne signifie pas tout « ouïr ». On serait
des paranoïaques si on croyait tout ouïr : il y a le
son des planètes, des fleurs et des feuillages des
plantes qui sont en train de pousser, des quanta
d'énergie qui tournent dans chaque atome ; les
bruissements et les pas des fourmis qui dans le
monde de l'existence ne sont pas moins impor
tants que nos pensées mêmes. Écouter signifie
coordonner, régler, comprendre, veiller, exaucer...
Au niveau de l'être humain, cela signifie détenir
un degré de compréhension et d'adaptation au
iéroulement universel de la vie qui nous entoure,
hais en comprendre aussi les raisons, le
mystère. Sentir les traces du divin pour les
comprendre, et donc admirer et aimer le
Créateur de tous les sons « exprimants » et de
nos « oreilles de l'âme ».
11241
Ou bien le début de son Mathnâvî : « Écoute le
ney (la flûte de roseau) raconter une histoire, il se
lamente de la séparation : Depuis qu'on m'a
coupé de la jonchaie, ma plainte fait gémir
l'homme et la femme. Je veux un cœur déchiré
par la séparation pour y verser la douleur du
désir. Quiconque demeure loin de sa source
désire revenir au temps où il lui était uni... » Alors
nous apprendrons à être reconnaissants envers
Celui qui nous a donné une partie infinitésimale
de Son Nom al-Samî' (Celui qui entend), puisque
grâce à cette partie infinitésimale nous pouvons
jouir de ce miracle d'art qu’est la musique.
11251
112b i
le Voyant
Celui qui voit tout
11271
Alors, pourquoi donner une suite aux pensées
négatives par des actions qui nuisent à notre
prochain ? Pourquoi commettre des forfaits en
son for intérieur, qui sont condamnés par les
hommes quand ils les connaissent ? Dans les
profondeurs d'une chambre obscure l'assassin,
le voleur, celui qui commet un viol, croient ne pas
encourir de condamnation puisque personne ne
les voit ; mais leur « œil intérieur », l'œil de la
connaissance de soi-même - que quelques-uns
appellent conscience - les voit inéluctablement.
Et quand la prise de conscience du soi est offen
sée, un processus de dégradation psychique
s'amorce qui emmène à la néantisation des
qualités spirituelles, léguant hélas cette dégra
dation psychique à toute la famille et aux
enfants, qui souvent finissent par payer les
fautes de leurs pères. Dans les séances de
psychothérapie, cela ressort évident presque
pour chaque patient.
11281
112*5 *
aj/t(Stfcpax
le Juge - l’Arbitre
Dans Son acte de décision souveraine
I III I
Ces dérivés viennent du fait que dans l'Arabie
préislamique la loi était confiée à des arbitres
choisis d'un commun accord par les parties
intéressées, lorsque celles-ci ne pouvaient ou ne
voulaient exercer le droit de se faire justice par
elles-mêmes, ou ne parvenaient pas à conclure
en privé un accord direct. Le Coran intervint en
établissant des lois et des procédures éthiques,
qui donnèrent place à un corps de docteurs de
la loi qui étaient avant tout des docteurs en
théologie.
iI12i
C'est ainsi que différents champs de « jugement »
se présentent : à Dieu seul il revient de juger
à propos de la foi ou de la religion, et nul être
humain ne peut s'arroger le droit de qualifier
quelqu'un de « bon ou mauvais croyant »,
puisque personne ne détient tous les éléments
nécessaires pour faire cela. Juger des actions
humaines relatives à la communauté est un
devoir social, en admettant qu'on tienne compte
de la valeur éthique et de la valeur religieuse du
jugement, avec une humilité sereine, tout à fait
libre de tout préjugé ou déviance psychique, ce
qui n'est pas toujours facile. En effet, pour le
Coran et par conséquent pour l'islam, l'un des
êtres les plus abjects parmi ceux qui suivent les
traces de Satan est le juge corrompu, le juge
intéressé et prévaricateur.
lllll
i IZ4i
l’Équitable
Celui qui rétablit l'équilibre
11151
En tant qu’adjectif, il signifie « rigoureux, juste,
équilibré » et il s'applique aux êtres et aux
choses ; s'il concerne un être humain, il indique
une personne de bonne moralité (pluriel ‘udû,
témoins jurés).
ilZbi
Et, naturellement :
11Z71
i IX8i
le Bienveillant
le Plein de grâce, le Délicat, l'insaisissable,
le Bon, l'Impondérable, le Compénétrant.
i I29i
En tant qu’attribut de l'action, il indique que Dieu
accorde à Ses créatures une grâce bienveillante
(lutf) pour les aider. Selon Fakhr al-Dîn al-Râzî,
en tant qu’attribut de la science, ce Nom indique
que Dieu, le Subtil, connaît les choses les plus
cachées ; selon Zamakhshari (mort en 1134), il
indique : « Celui qui n'est pas saisi par les
regards ». Pour la confrérie (tarîqa) des soufis
Jerrahi-Halveti, ce Nom signifie plutôt que Dieu
possède une qualité suprême de Beauté, qui
connaît et dispense la beauté en même temps.
De cette Beauté absolue procèdent les beautés
des esprits, la beauté même de l'harmonie de la
création et les catégories de l'esthétique conçue
en tant que plaisir intellectuel et spirituel.
iMOi
i I4h
le Sagace - le Bien Informé
Coran : VI, 103; XI, 1
i Mil
Cela, non seulement par rapport à l'instant
présent, mais aussi par rapport à tout ce qui a
été et tout ce qui sera. C’est une connaissance
dont le seul semblant dépasse déjà incommen-
surablement les facultés de réflexion de l'être
humain.
11441
11451
iMbi
l’indulgent
le Magnanime
le Très-Clément, le Longanime
11471
C'est là un de ces Noms qui peuvent devenir des
qualités propres (âwsâf) à celui qui parcourt
la voie initiatique, lors de sa quête et de ses
exercices spirituels (riyàda). Pour le muhibb
al-'ârif (le gnostique fidèle d'amour), c'est « l'état
de l'âme de celui qui garde son calme et ne se
laisse pas emporter aisément par la colère » ;
tandis que le poète iranien Abû al-‘Atâhiya (748-
826), dans son Diwân, mettait le Nom al-Halîm
en relation avec le « silence » (samt) « dans lequel
le muhibb al-'ârif trouve une protection contre
tout ce qui pourrait nuire à son honneur. »
1H81
i M9i
11501
le Sublime
le Splendide, l'immense,
l'incommensurable, le Magnifique
11511
11501
le Sublime
le Splendide, l'immense,
l'incommensurable, le Magnifique
Dans le Coran on trouve souvent ce Nom.
Par exemple : II, 255 ; XUI, 4
11511
N'importe quelle grandeur humaine est relative ;
en outre, elle n'est pas fondée sur le bien-être de
tous. Chaque être humain peut faire de grandes
choses, mais Dieu seulement peut donner la vie
à un être humain, qui, de toute façon, n’est pas
ce qu’il y a de plus grand dans la Création.
Même un humble brin d'herbe chante la gloire
de Dieu, puisque chaque brin d'herbe est un
laboratoire chimique qui dépasse les possibilités
humaines.
11521
(I5I|
11541
le Clément
Sacré, Pur, Parfait, Sans limites
11551
En effet, pour emprunter le chemin du repentir,
il est plus utile d’avoir honte dans le plus profond
de soi-même que d'être exposé au mépris de
son prochain. Si elle était trop lourde, la honte
ressentie par le pécheur à cause de ce mépris
pourrait le mettre dans un état de prostration
extrême et entraver sa capacité à en sortir. Il faut
mesurer, évaluer, équilibrer toutes ces données
psychologiques, et cette tâche impossible à
accomplir pour tout individu est une possibilité
de Dieu al-Ghafûr.
i 15b l
11571
11581
le Reconnaissant
Celui qui récompense
Celui qui accroît infiniment
Celui qu'on remercie
i I5Si
Par conséquent, un sourire peut être à l'origine
d'une période de sérénité, de la même manière
qu'une mauvaise action, pour insignifiante
qu’elle puisse paraître, peut être la cause d'une
guerre dévastatrice. La qualité de Dieu al-Chakûr
indique aux êtres humains le sentier de la grati
tude, la voie du bien, même si c'est dans une
mesure limitée, selon les possibilités person
nelles, sans grandeurs hypocrites. Par contre,
celui qui éprouve de la gratitude est heureux
même de peu, et il emploie correctement les
dons qu'il a reçus, non seulement matériels mais
aussi psychiques et spirituels. Ainsi il fuira le
danger de tomber dans l'avarice, l'égoïsme,
l'aridité et la paresse.
ilbûi
libll
le Suprême, le Plus Haut
Coran : II, 255 ; IV, 34 ; XXII, 62 ; XXXI, 30 ; XXXIV, 23 ;
XL, 12 ; XLII, 4 ; XLII, 51.
Al-‘AlA : XXXVII, 1 ; LXXXVI!, 1 ; XCII, 20
Si tu dis :
Si tu dis :
Si tu dis :
Si tu dis :
Si tu dis :
« Où ? », Son existence a dépassé ce lieu.
llbll
Si tu demandes :
i Ib4i
dans lesquelles cet état est immuable, par elles-
mêmes n'ont même pas un semblant de
l'existence ; elles restent telles qu'elles étaient
malgré la multiplicité des formes dans les
réalités manifestées. Quant à la détermination
essentielle de l'Être, elle est unique en tout et
pour tout. La multiplicité n'existe que dans les
Noms qui ne sont que relations et réalités non
existantes. Il n'y a que la détermination unique
de l'essence, qui Elle est l'Élevé en Lui-même,
sans relation envers quoi que ce soit. »
11 b5 f
llbbl
le Grand
Coran : XXXI, 30
i Ib7i
Et le mot « infini » que les hommes appliquent
à l'univers ou au temps est lui aussi un concept
erroné, puisqu'on effet rien ne peut être aussi
« infini » que Dieu ; Sa grandeur dépasse toutes
les possibles notions de mesure que les
hommes puissent concevoir.
11 b81
ABD AL-KABÎR. Qui se nomme ainsi devrait
s estimer soumis à la grandeur de Dieu et vivre
humblement même si Dieu, le seul auquel il
soit redevable, lui a accordé le pouvoir et la
richesse.
llbSl
11701
le Préservateur
le Vigilant
le Conservateur, Celui qui garde
i I7I i
Selon al-îjî, ce Nom est le complément de
al-'Aïïm (n° 20), puisque la vigilance (hafz) est le
contraire de la négligence et, par conséquent,
elle puise sa source dans la connaissance
(7/m : la connaissance des choses divines.
Pluriel ’ulûm).
11721
‘ABD AL-HAFÎZ. Ce nom est donné pour
invoquer la protection de Dieu sur celui qui se
nomme ainsi ; la protection contre les adver
sités matérielles, mais aussi contre les
mauvaises pensées et, surtout, les amitiés
nuisibles et fourvoyantes. On raconte que les
disciples du soufi ‘Abd al-Hafîz Abû Sulaymân
al-Dârânî demeurèrent pendant trente années
avec lui sans jamais souffrir des malheurs ni
des sentiments négatifs, grâce au « nom
protecteur » de leur maître.
i I7îi
11741
Celui qui soutient
Celui qui détermine
Celui qui est présent
Coran : IV, 85
11751
Dans tous les cas ce Nom appartient à la
troisième catégorie de ces Noms excellents qui
concernent les qualités d'activités de Dieu,
Noms dont on peut dire qu'ils ne sont autres que
Lui, Noms qui indiquent une qualité d'activité.
I 17b I
‘ABD AL-MUQÎT. Qui se nomme ainsi devrait
considérer les besoins de son prochain et les
satisfaire d'une façon équilibrée, en temps utile
et dans une juste mesure.
11771
11781
le Suffisant
Celui qui ne manque à personne
iI79i
Au même instant un nombre infini d'âmes
paraîtront devant le Juge et le nombre de tous
les comptes rendus sera infini. Tous devront
rendre compte de leurs « talents », de leur biens,
de ce qui a été gaspillé ou bien acquis.
ll80l
‘ABD AL-HASÎB. Ce nom devrait inciter qui se
nomme ainsi à faire bon usage de la vie, des
pensées, des biens matériels et spirituels, en
éprouvant de la gratitude envers Dieu pour ce
qu'il donne avec un juste équilibre.
11811
11821
le Majestueux
le Digne de vénération
Dans le Coran on ne trouve pas ce Nom tel
quel, mais des dérivés de sa racine (j-l-l)
sous forme nominale ou verbale. Il est intégré
dans la liste des Noms de Dieu par un
accord unanime de la Ijmâ' (l'assemblée de la
communauté islamique représentée par les
théologiens).
i I82i
Selon al-îjî ce Nom est juste le synonyme de
al-Mutakabbir, et selon al-Jurjânî il qualifie les
attributs de la majesté (jalâl) et de la beauté
damât). Selon Tosun Bayrak : « Sa Majesté est
relative à une grandeur qui ne s'en tient ni ne
ressemble à l'énergie, à la matière ni à aucun
temps : c'est la transcendance même. »
i I84i
Également, dès que l’on finit de réciter les
quatre-vingt-dix-neuf Noms, il est d'usage de
prononcer la phrase : « Jalla Jallâluhu wa
taqadassat Asmâ’uhu » (« Que Sa Majesté soit
proclamée et Ses Noms sanctifiés. »)
i I85i
I 18b I
Jkfrfcum/
le Généreux
Superlatif : al-Akram, xcvi, 3
11871
Le noble (sharîf, pluriel shurafâ' ou ashrâf) devait
ce titre à sa richesse - ainsi qu’il convient à un
peuple de marchands sédentaires - et non pas
à son lignage, comme c’est le cas pour les popu
lations nomades des steppes de l'Asie centrale.
Si des marchands - a priori égoïstes et
parcimonieux - faisaient montre de générosité,
l’estime pour les généreux augmenterait
davantage.
ll88l
qui a été généreux envers lui s'effarouche et lui
retire son appui ; Dieu, au contraire, est et
demeure généreux malgré tout. On ne doit donc
jamais douter de la générosité de Dieu.
iISSi
inoi
le Vigilant
le Gardien
Celui qui veille, Celui qui observe
i IS2i
inii
Celui qui accepte (les prières) ;
Celui qui exauce ; Celui qui répond
Coran : XI, 61
11S51
Il est incontestable que Dieu connaît toutes les
nécessités de l'univers infini, Sa création, tandis
que pour les êtres humains tout est limité à leur
compréhension.
ll%l
Combien de temps répéteras-tu “Dieu” d'un air
sombre ? » [...]/ Le Khidr répliqua : « Non, Dieu
dit : ton “Dieu” est Mon “Me voici” ; et cette
supplication, cette douleur, cette ferveur de toi
est Mon message vers toi. Ta crainte et ton
amour sont le lasso qui saisit Ma grâce./ Sous
chaque “Ô Seigneur !" de toi est maint “Me
voici" de Moi. »
i I97i
i IS8i
1
âL-Wd&ï
l’immense - le Vaste
l’Omniprésent
Celui qui embrasse tout et comprend tout
ll<Wl
Le Nom al-Wâsi' indique cette immensité sans
limites que l'esprit humain n'arrivera jamais à
concevoir ; et, en même temps, il donne le sens
de l'infinitude de chaque qualité de Dieu,
symbolisée par tous Ses Noms, ceux que nous
connaissons et ceux que nous ne connaissons
pas.
12001
‘ABD AL-WÂSI1. Qui se nomme ainsi est
appelé à étendre de plus en plus les frontières
de la connaissance, aspirant à obtenir une
grande culture, modulée toutefois par la
sagesse et la spiritualité.
12011
12021
le Sage
Nom fréquent dans le Coran.
Par exemple : III, 62 ; IX, 28 ; XI, 1 ; LXXVI, 30
i20Ii
D'après al-Râzî, ce Nom indique qu'il « ne peut
être détruit par l'eau ni le feu, ni modifié par
le temps ; Il est Immuable ». Tabarî (XI, 80)
l'interprète comme muhkam, qui signifie « solide
ment établi, parfait dans sa réalisation »
(fréquemment indiqué aussi dans le Coran,
LXXV1, 30, etc.), ou encore « Dieu dans Sa
qualité de Juge suprême par excellence ».
12041
La sagesse divine suppose que Dieu a accordé
à l'être humain la possibilité d'agir dans le bien et
dans le mal, compte tenu de Sa miséricorde. Le
choix tout humain du bien et du mal dépend de
la capacité à reconnaître la validité des lois
établies par les religions révélées : lois qui
indiquent les bons comportements et
interdisent ce qui est préjudiciable par rapport à
l'ordre et à l'harmonie matérielle et spirituelle de
chaque individu. La sagesse de chacun
comprend autant des connaissances incon
scientes que des connaissances acquises. Il
n'est pas sage, en vérité, que de déroger à
certains principes que chaque religion révélée
indique.
12051
f 20b f
le Tendre - l’Aimant
l’Affectueux
Autre sens admis : le Bien-aimé
Coran : LXXXV, 14
12071
f 2101
le Glorieux
Coran : IV. 171 ; XI, 73 ; LXXXV 15
12111
Bien sûr, rien ne Le touche, ni les regards, ni les
pensées, comme le souligne plusieurs fois le
Coran. Cependant, « dans Sa Gloire » Il est près
de chacune de ses créatures, même la plus
humble : Sa gloire n'est pas contaminée par la
vanité qui corrompt tellement les actions
humaines. D'ailleurs chaque création chante Sa
gloire non seulement par sa beauté, mais aussi
par les lois complexes qui la régissent.
Où finiront donc l'arrogance, la morgue et
l'intolérance des êtres humains ?
12121
121Z i
12141
Celui qui ressuscite
Autres sens admis, Celui qui envoie,
Celui qui incite, Celui qui suscite
Coran: XVIII, 12
12151
La résurrection après la mort est une des sept
affirmations de foi du musulman. On peut
affirmer que c'est t’un des thèmes essentiels du
Coran : Oui, c'est que Dieu, Lui, est Vérité ; oui,
et c'est Lui qui donne aux morts la vie ; et c'est
Lui qui est capable de tout (XXII, 6) ; C'esf d'elle
que Nous vous avons créés, et en elle Nous vous
retournerons, et d'elle Nous vous ferons sortir
une fois encore. (XX, 55) ; Dieu, c'est Lui qui vous
a créés, ensuite II vous a nourris, ensuite II vous
donnera la mort, et ensuite II vous donnera la vie
(XXX, 40).
■ 21 b i
Pour une autre interprétation (celle des soufis
Chishti), voir le Nom al-Muhyî(n° 61).
12171
12181
le Témoin
Celui qui rend témoignage de Soi-même
121S i
Mais on peut l'interpréter aussi dans le sens de :
Celui qui est présent ; Celui qu'on peut
constater. Le chahîd est aussi le prophète,
puisqu'il est témoin pour le peuple auprès
duquel il a été envoyé.
12201
La deuxième partie de la phrase se réfère au
degré spirituel des purs, de ceux qui dédient
leurs œuvres à Dieu avec une sincérité totale »
(fil-Kawkab al-Durrî fî manâqib Dhû al-Nûn
âl-Misrl).
12211
12221
la Vérité
le Réel - le Vrai en absolu
i22Zi
Al-Haqq peut donc être employé soit comme
substantif soit comme adjectif ; rapporté à Dieu,
on le renforce par al-'Adl (n° 30). En tant que
vérité ontologique il indique que Dieu est
l'essence nécessaire ; par rapport à la Vérité
absolue 11 est totalement véridique dans Sa
parole (les révélations), et par Son essence il
manifeste la Vérité. Selon al-Ghazâlî, le mot
considéré comme substantif peut signifier « droit
jurisprudentiel », « chose due » : « La sagesse a
son droit et ses hommes ; donne donc leur dû à
tous ceux qui en ont le droit » (Ihyâ ’ulûm al-Dîn,
1,33, etc.).
12241
Les exégètes, conférant au Nom al-Haqq le sens
de « le Vrai, l'Être constitutif, le Réel », y asso
cient les notions de « bien-fondé, légitime,
consistant ». Al-Ghazâlî (!hyâ' ‘ulûm al-Dîn)
récuse les célèbres propos d'al-Hallâj « Je suis la
Vérité » - ce qui implique un contact direct avec
l'Objet connu et l'identification naturelle en Dieu -,
considérant que chacun de nous est une partie
de Dieu. Pour al-Ghazâlî, la « Vérité » est la
manifestation de la « Présence divine » (hadra)
de la Majesté de Dieu.
i 2251
122b i
le Gérant
le Mandataire - le Curateur - la Garantie
12271
Dans le sens de « Celui en qui on peut avoir une
confiance inconditionnelle », Il est Celui qui ne
laisse rien d'inachevé, Celui qui fait tout sans
que personne fasse quoi que ce soit pour Lui.
D'autre part il est logique de penser qu'il puisse,
par un de ses actes, remplacer chaque partie de
l'univers, tandis que rien ne peut Le remplacer.
Aucun pouvoir ne peut Le forcer à faire autre
chose que ce qu'il a décidé, même si ce fait
échappe à notre compréhension, laquelle se
limite à la phrase « Il a établi », alors que dans la
dimension divine le fait même d'exprimer une
volonté et de prendre une décision n'existe pas.
Cela suppose l'abandon total de soi-même à
Dieu (Islam), en Qui il faut placer sa confiance de
manière absolue. Dans ce monde, n'importe
quel fiduciaire doit être rétribué, tandis qu'à Dieu
nous ne donnons aucune rétribution. La con
fiance en Lui (tawakkul ; ce mot définit aussi un
état mystique : l'abandon) ne doit pas être un
acquiescement aveugle et passif ; le Coran
affirme à plusieurs reprises (près de quatre-
vingts) qu'il faut croire en Dieu et accomplir de
bonnes œuvres. Il est donc clair que croire n'est
pas suffisant, il faut aussi agir correctement et
« faire de bonnes actions ». Et annonce à ceux
12281
qui ont cru et fait œuvres bonnes, qu'il y a pour
eux, oui, des Jardins sous quoi coulent les ruis
seaux (II, 25) ; Et tu verras agenouillée chaque
communauté ; chaque communauté sera
appelée vers son Livre : « On va vous payer
aujourd'hui de ce que vous œuvriez » (XCV, 28),
Selon ce dernier verset donc, au Jour dernier
nous serons rétribués selon nos œuvres, non
selon notre religion.
12291
12101
j- V
ie Vigoureux - le Fort
Celui qui exerce son pouvoir
sur toutes les choses
i2ZI i
Pharaon et pour ceux qui avaient méconnu les
signes de Dieu. Puis Dieu les frappa à cause de
leurs péchés. Oui, Dieu est fort, sévère dans Ses
sanctions (VIII, 52). Ensuite, lorsque Notre ordre
arriva, par Notre miséricorde Nous sauvâmes de
l'ignominie de ce jour Sâlih et ceux qui avaient
cru avec lui. Ton Seigneur ! En vérité c'est Lui le
Fort, le Puissant (XI, 66).
12321
! 2111
12341
le Très-Ferme
l'inébranlable
Celui qui est solide - le Fort
Coran: U, 58
Cité tel quel dans le Coran une seule fois (U, 58) :
Oui, Dieu, c'est Lui le grand pourvoyeur, le plein
de force, l'inébranlable ; mais aussi par
métaphore en Vil, 183 : Ef Je leur accorderai un
délai. Oui, Ma ruse est solide ; et en LXVIII, 45 :
Et Je leur accorde un délai. Vraiment, Ma
ruse est inébranlable. Ce mot a aussi le sens
d’« impassibilité », « imperturbabilité ».
i2Z5i
l’imperturbabilité, devant les appâts du monde
phénoménal, et cette droiture de la pensée et du
comportement qui marque ceux qui sont
parvenus à un haut degré d'évolution dans le
long chemin du mysticisme. À ce propos, Abû
Bakr Qahtabî (env. ix6 siècle ; cité par Baghdâdî)
a écrit : « Les âmes de ceux qui ont la connais
sance de l'Unité sont des âmes qui ont pris en
aversion toute manifestation de leurs attributs et
de leurs qualités propres, et qui en désavouent la
moindre démonstration. Elles se sont coupées
des réalités sensibles (shawâhid) de tout ce qui
peut être profitable Çawâ’id) ou présente intérêt
(fawâ'id). Et elles sont devenues incapables de
manifester la moindre prétention devant Lui.
Des âmes imperturbables, des gens que négoce
ni troc ne distraient du Rappel de Dieu et de
l'établissement de l'Office (Coran, XXIV, 37). »
123b i
‘ABD AL-MATÎN. Puisque la Force de Dieu se
répand partout, celui qui porte ce nom devrait
s'engager à ne pas s'écarter du droit chemin -
grâce à la force que Dieu lui a donnée. Aucune
difficulté ne devrait l’éloigner du juste
comportement, nulle fatigue ne devrait l'em
pêcher d'adorer Dieu lors des offices. Et
personne ne pourra l'effrayer s'il place totale
ment sa confiance dans la force inattaquable
de Dieu.
i227i
i2Z8i
le Très-Proche
le Tuteur, le Préposé,
l'Auxiliaire, l'Ami, le Maître
Celui qui gouverne, qui détient l'autorité
i2Ih
Dhû al-NOn al-Misrî, grand martre soufi mort en
861, a écrit un texte ésotérique qui fut commenté
de différentes façons par ses disciples : « Je suis
le walî de quiconque m'obéit. Quiconque
m'obéit, qu'il place sa confiance en moi et qu'il
me prenne comme règle. Pour mon omnipo
tence ! Si alors il me demandera la fin du monde,
j'y mettrai fin pour lui. » Ailleurs, Dhû al-Nûn
évoque son initiatrice au mysticisme, la turque
Fatima de Nîshapûr (morte en 838), en ces
termes : « Elle est une waliyya, au nombre des
“Amis de Dieu". »
12401
s'appelle connaissance et walâya, et celui qui
en est favorisé s'appelle ami de Dieu et homme
de connaissance [...]. Quiconque nie l'étape de
la walâya, doit nécessairement nier celle de la
prophétie. »
12411
12421
uC
le Loué - le Glorifié
le Digne de louange - Celui qui louange
12431
En effet, la prière du musulman ne consiste pas
à demander à Dieu des bienfaits ou des récom
penses - comme il a déjà été précisé pour le
Nom al-Karîm (n° 43) - mais elle est un pur acte
d'adoration du Créateur. Ce Nom est aussi inter
prété en tant que « prototype » des qualités
positives de la création : toute la création
glorifie Dieu, mais la « qualité » de la création est
en elle-même la plus haute louange de Dieu.
12441
d'exemple, Juan de Yepes y Aivàrez, dit saint
Jean de la Croix (1542-1591) : « T'adorer en
silence quand Tu viens vers nous ; T'adorer en
silence, comme une eau qui descend et déferle
par vagues quand les digues se rompent ! [...]
ô Seigneur ! Viens à moi, afin que je m'enivre
de Toi. Ô splendeur qui me serre ! comme une
simple femme penchée sur son époux, permets-
moi en pleine liberté de découvrir Ton secret, de
percer ton écoute, et de me griser de ciel comme
un fou. »
12451
124b i
ufvâ
Celui qui calcule
Celui qui garde en compte
12471
Dans Coran XXXVI, 12 : Oui, c'est Nous qui
donnons la vie aux morts et inscrivons ce qu'ils
ont préparé, et aussi leurs traces. Et Nous avons
dénombré toute chose dans un directoire clair.
Rien donc ne se perd de chaque action, pour
petite qu'elle soit ; et il en découle toujours une
récompense ou un châtiment. D'ailleurs, nous
emmagasinons nous-mêmes toutes nos actions,
quoique nous ne soyons pas en mesure d'en
stimuler le souvenir. Tout est parfaitement
archivé dans notre écorce cérébrale ; en effet,
lorsque sur la table d'opération on procéda à la
stimulation électrique du cortex cérébral pour
des opérations à calotte crânienne ouverte, la
mémoire latente emmagasinée émergea. Les
sentiments de culpabilité inconscients, élaborés
par l'archéopsyché, tiennent compte de toutes
nos actions mieux et plus que notre néopsyché.
1248 i
Sur la base de ce Nom, le jour du Jugement
dernier (Coran XXXIX, 69-70) la terre brillera
de la lumière de son Seigneur, tandis que le
rôle sera posé, et prophètes et témoins amenés,
et on décidera parmi eux en droit, et point
ne seront lésés ; et chaque âme sera pleinement
remboursée de ce qu'elle aura œuvré. Dieu
cependant se connaît mieux à ce qu'ils faisaient.
i24Si
12501
^j-fluèdÀ?
Celui qui recommence
Celui qui commence - l'Innovateur
le Précurseur
Celui qui produit sans modèle
12511
mu'tazilites de motif pour confirmer le libre
arbitre (ikhtiyâr) : Il guide les uns, tandis que
l'erreur se réalise sur d'autres, lesquels, en vérité,
ont pris au lieu de Dieu les diables pour patrons ;
et ils comptent que vraiment ce sont eux les
bien-guidés (Coran Vil, 30).
12521
1251 i
12541
A^/jptuuC
le Régénérateur
le Vivifiant
Celui qui réintègre
12551
Les soufis en revanche consi-dèrent ce concept
comme un symbole - qui prête à plusieurs inter
prétations - et estiment que les versets qui s'y
rapportent dans le Coran sont une sorte d'expli
cation de la puissance de Dieu au moyen
d'images que les esprits simples peuvent
comprendre.
125b i
du Jugement dernier n'est que le symbole d'une
harmonie et d'un équilibre que l'être humain
évolué cherche ici-bas, dans l'attente confiante
du moment où tout retournera à Dieu. C'est
l'anéantissement du soi (fana') dans Sa Lumière,
après avoir vu ici-bas l'un des aspects de Dieu :
la créativité qui mène à l'existence de la matière.
Le monde de la matière vit dans la dualité de
charges positives et négatives, et l'âme incarnée
dans la matière vit la dualité du bien et du mal.
Mais dans le monde de l'esprit, émanation et
signe de Dieu, il est incontestable que l'on
atteindra l'équilibre. Beaucoup de maîtres soufis,
ainsi qu’lbn Khaldûn (sociologue et historien
tunisien, 1332-1406), pensent que la « réincar
nation » est, dans le contexte d'ici-bas, le
symbole du flux et reflux constant des cultures,
des civilisations, des « cycles historiques de
l'histoire », clairement exposés par le philosophe
italien Giovan Battista Vico (1668-1744).
12571
12581
apfl/ulÿî
le Créateur de la vie
Celui qui donne la vie
Celui qui rend la vie
Coran: II, 258 ; III, 156 ; VI, 133 ; VII, 158 ; IX, 16 ; XV, 23 ;
XXIII, 80 ; XL, 68 ; XLIV, 8 ; Ull, 44 ; LVII, 2 ; LXVII, 2
i259i
De plus, dans le Coran nous trouvons définies
trois sortes de vie. Une vie physique, décrite
scientifiquement : Nous avons désigné de l'eau
tout être vivant (XXI, 30) ; Et Dieu a créé de l'eau
tout animal (XXIV, 45). Une vie spirituelle, en
regard de laquelle il vaut bien la peine de renon
cer à tous les oripeaux humains pour suivre cette
longue et merveilleuse vie qui conduit à Dieu.
Une vie future, conditionnée par notre façon de
vivre ici-bas et par conséquent déterminée par
nos choix individuels dont nous, nous seule
ment, sommes responsables ainsi que le Coran
le rappelle à maintes reprises.
i2b0i
Parmi les passages du Coran à ce propos, en
voici deux : Tu fais que la nuit s'imbrique au jour
et Tu fais que le jour s'imbrique à la nuit ; et Tu
fais sortir du mort le vivant, et Tu fais sortir du
vivant le mort (III, 27) ; Du mort II fait sortir le
vivant, et du vivant II fait sortir le mort (XXX, 19) ;
Seigneur, Tu nous as fait mourir deux fois et
donné vie deux fois. Nous admettons donc nos
péchés. Eh bien : y a-t-il un chemin pour en sortir ?
(XL, 11).
12b 11
Celui qui donne la mort
II, 258 ; III, 156 ; VI, 133 ; VII, 158 ; IX, 116 ; XV, 23 ;
Coran :
XXIII, 80 ; XL, 68 ; XLIV, 8 ; LUI, 44 ; LVII, 2 ; LXVII, 2
i2bli
ment la mort avec les renoncements et les
abandons qu'elle comporte.
i2b4i
Bien des poètes musulmans ont écrit sur la mort,
sur la fragilité de la vie (la lueur d'une bougie
qu'un souffle de vent peut éteindre d'un moment
à l'autre). Deux exemples suffisent : ces
quelques vers de Omar Khayyam (1048-1131) :
i2b5i
f2bb(
le Vivant
autre sens accepté :
Celui qui fait vivre et mourir
12b71
Les végétaux ont des possibilités limitées et des
sensations relatives, même si un chêne vit plus
longuement qu'un être humain. Les animaux ont
des pulsions primaires (respirer, dormir, manger,
boire, la coordination des mouvements) pour
l'entretien du corps, et des pulsions secondaires
(la pulsion sexuelle, et, par conséquent, l'amour
et les soins envers leurs petits) pour la subsis
tance de l'espèce. Les êtres humains ont en plus
des pulsions tertiaires, symbolisées par les
termes : art, foi, civisme. En conséquence, Dieu
leur a donné le libre arbitre ; ils sont donc pleine
ment responsables de leurs actions.
i2b8i
dans l'Océan, afin que ta goutte d'eau puisse
devenir une mer plus grande que cent mers de
‘Omân. Renonce à la notion de “fils" et dis, de
toute ton âme : Dieu est Un. » Cette évolution
spirituelle jusqu’à l'ange qui est en nous est
aussi le thème du premier poème soufi composé
en langue italienne, le Cantique des deux, écrit
en 1939 à Milan par Yussuf Aled Roberto Mandel
Khân.
i2b<)i
12701
ÊLrQâÿÿà™'
I1 Existant (de par Lui-même)
Celui qui existe de par Son propre être
12711
concorde et de mettre tout en œuvre pour
éloigner du monde dans toute la mesure du
possible le fléau de la guerre.
12721
Al-Qiyâma est la Résurrection. Maqâma est la
première position dans la prière islamique ;
iqâma est le second appel à la prière. Mustaqîm
signifie : droit, juste ; et par conséquent al-Sirât
al-Mustaqîm : le droit chemin. Muqawwim, indi
quant l'élément fondateur, est pour les soufis un
synonyme de Dieu. Aqâma al-Sha'ir al-Dîniyya
signifie : réciter les prières rituelles et payer la
zakat (aumône). Dans le langage philosophique,
aqâma al-Burhân ‘alâ signifie « démontrer claire
ment ». Du radical on tire d'ailleurs cinq formes
verbales (la première, la seconde, la troisième, la
quatrième et la dixième) avec différents termes
qui indiquent des situations : se tenir debout,
redresser, évaluer, organiser, persister, hésiter,
être juste ; et, pour finir, le terme al-Qayyûm,
le soixante-quatrième Nom de Dieu.
127Z i
i
y
J /
12741
Celui qui constate
Celui qui rencontre
Celui qui te trouve où que tu sois
12751
sentons pris par Sa vérité à tel point que nous
croyons L'avoir rejoint. Ainsi, tout en étant
toujours présent en dehors des contingences de
l'espace et de la matière, Il est « Celui qui
constate ». Nous devons donc considérer
qu'aucune de nos actions, même la plus
insignifiante, n'échappe à Sa constatation.
Quand le fidèle se trouve dans le besoin, il
devrait dire tout simplement : « Seigneur, je suis
en ta présence ; mes nécessités Te sont connues
encore plus qu'à moi-même. »
127b i
perd sa substance. Entre Toi et moi il y a un
>!c'est Moi” qui me tourmente : ce “c'est Moi” qui
est hors de Nous deux. »
12771
12781
le Noble - l'illustre
Coran : XI, 73
12791
D’après un bref conte persan, lorsque la mère
d'Alexandre le Grand arriva à la porte du règne
des ombres pour pouvoir parler avec son fils
mort, elle demanda : « Alexandre, où est-il ? »
On lui répondit : « Quel Alexandre ? Ici il y en a
par milliers. » « Alexandre le roi. » « Ici il y a des
centaines d'Alexandre rois. » « Alexandre le
Grand, le roi glorieux, le grand conquérant. » On
lui répondit : « Ici il y a des dizaines d'Alexandre,
grands conquérants, glorieux. Dis donc simple
ment “mon fils”, et alors nous le trouverons. »
12801
12311
i282i
l'Unique
ou bien : al-Ahad, le Un
i 28Z i
Dans son commentaire, Fakhr al-Dîn al-Râzî
assure que d'après certains grammairiens arabes
le mot ahad viendrait à l'origine de wahad. De
toute façon, soit le Nom al-Wahid, soit le Nom
al-Ahad, se réfère à la grandeur incomparable et
à l'unicité de Dieu ; Dieu Un, le dogme de base
de l'islam. En effet, pour se faire musulman, il faut
prononcer devant deux musulmans la chahàda :
« Achhadu an là ilâha illa’Llâh ; achhadu anna
Muhammadan rasûlu'Llâh » (« J'atteste qu'il n’est
de divinité que Dieu ; j'atteste que Muhammad est
l’envoyé de Dieu »). Ce Nom exclut tout « dieu
rival » (nazîr) ; il établit la non-dualité et la non-
divisibilité. L’être humain qui arrive à comprendre
par intuition cette non-divisibilité, arrive à
comprendre que tout dépend de Dieu, tout est en
Dieu et Dieu est - de façon absolue - le Tout. Mais
la wâhidiyyah (l'unicité) de Dieu se soustrait à tout
essai de connaissance différenciante, alors que la
ahadiyya (l'unité) ressort dans le différencié, ainsi
qu’en elle ressort la différenciation des principes.
12841
partage l'avoir ni la souveraineté [...]. Quand la
langue rappelle l'Être Véritable (al-Haqq), lui
attestant Son unicité (wahdat), le cœur la
confirme attestant I' “unité transcendante de
l'Être” (âhadiyya). »
12851
l'inconnaissable
l'Absolu - l'impénétrable
l'imploré -1'Éternel
le Soutien universel, l'indépendant
Coran : CXII, 2
i 2871
des sagesses, des sciences et des connais
sances majestueuses et exceptionnelles. »
12881
dépend toute la Création et II est l'Existant par
excellence, car rien n'existe s’il n'est pas créé
par Lui.
128e) i
&f-QdcCîV
le Puissant
le Déterminant
12911
Du radical q-d-r nous avons Qadr, qui signifie
mesure, sort, destinée (laylat al-Qadr : la nuit de
la Destinée), et aussi la prédestination. À ce
sujet, Ibn ‘Arabî a écrit : « Que l'exaucement
d'une demande soit immédiat ou soit différé,
dépend de sa mesure décidée par Dieu ; si
la demande est faite dans le moment prédestiné
à la réponse, celle-ci est immédiate ; et si
l'exaucement est prévu pour un temps ultérieur,
soit dans ce monde soit dans l'autre, la réponse
sera différée : je veux dire l'exaucement effectif
de la demande, et non pas, bien entendu, la
réponse divine : “Je suis là !” » (Fusûs al-Hikam,
« La parole de Seth » ).
i2S2i
i2SIi
i294i
jJ^fî
!'Omnipotent - le Capable
le Très Puissant pour Soi
i2<Ï5i
Que vous manifestiez ce qui est en vous, ou que
vous le cachiez, Dieu vous en demandera
compte. Puis II pardonnera à qui II veut, et
châtiera qui II veut : Dieu est capable de tout (II,
284). Et ensuite, le verset II, 286, précise : Dieu
n'oblige une personne que selon sa capacité.
(2%i
i2*î7i
ami
Celui qui rapproche
Celui qui devance - Celui qui accélère
12SS i
d'opacité générales. Ceux qui veulent voir et qui
cependant sont entravés par les ténèbres du
conservatisme peuvent devenir des êtres
humains ayant une foi pure et brillant comme
une lumière.
1IOO1
proximité divine (qurb) ont soufflé dans son
cœur, parfumées, comme si elles venaient de la
terre de Dârin. Aiors il espère que "Celui qui
approche" l'approche à Soi, malgré l'imperfec
tion humaine qui écarte. » (Dhû al-Nûn al-Misrî,
771-861).
iZOl i
11021
jyt\\rakfyv(\yr>
Celui qui éloigne
Celui qui fait retarder
Celui qui fait reculer
ilOli
cas on invoque I1 « approche » de Dieu {’ibâda :
faire des choses qui plaisent à Dieu ; pluriel
’ibâdât : les rituels d'adoration de Dieu de la part
de l'adorateur, ’abd) et on accepte ce que Dieu
fait (’ubûdiyyah). Cela implique un aspect parti
culier de la spéculation mystique : la présence
et l'absence (shuhûd et ghâba) du mystique,
témoin conscient dans le premier cas, témoin
non conscient, non « actualisé », dans le second
cas. Dans sa qualité de témoin présent, le
mystique se rappelle toujours l'identité de Dieu
en tant que miroir réfléchissant Dieu et il perçoit
le voisinage de Dieu, selon le hadîth : « Adore
")ieu comme si tu Le voyais, car si tu ne Le vois
ras, Il te voit. »
iZ04i
mêmes. Aller à Sa recherche à travers les causes
secondaires mène à la dispersion ; on obtient la
concentration quand on Le contemple dans
toutes Ses valeurs. » Et encore : « La concentra
tion les a privés de l'existence, comme c'est
pour eux dans l'éternité ; et la séparation leur a
donné l'existence, pendant un temps limité et
sans rendement. »
iï05i
iZObi
le Premier
Coran : L.VII, 3
12071
En tant que terme philosophique, al-Awwal
désigne Dieu dans le sens d’« Être premier » ; de
même que la locution « l'Être nécessaire » ; il est
le Nom de Dieu qu'on récite le plus souvent, seul
ou bien - itérativement - avec « l'Origine
première » (al-Mabda’ al-Awwal). Ce concept fut
introduit dans la pensée islamique par les
traducteurs d'Aristote et de Plotin, quand ils
eurent à traduire les mots grecs prôtos et arkai.
lI08l
trouvons le terme al-Qasd al-Awwal pour
exprimer la causalité première dérivée de Dieu.
iIO^i
iîIOi
le Dernier
Coran : LVII, 3
iZIIi
alors, selon cette même valeur, Il serait aussi le
Dernier ; Ses possibilités de manifestation n'ont
pas de fin : elles sont inépuisables. Si Dieu est
appelé “le Dernier" c'est parce que tout retourne
à Lui après avoir été transmis à nous : Sa
qualité de Dernier est donc essentiellement,
réellement Sa qualité de Premier, et inversement. »
iII2i
illli
11141
àf
l'Extérieur -1'Apparent
le Manifeste
le Possible sans l'ombre d'un doute
Celui qui se manifeste
Coran : LVII, 3
i2I5i
entre faculté intérieure de clairvoyance, ou aper-
ception, et faculté extérieure de vision réelle ;
dichotomie entre l'image cachée de l'être
humain (la vie psychologique) et l'image
extérieure qu'il donne de soi, c'est-à-dire les
actions. Ce contraste indique aussi la vie appa
rente d'ici-bas et la vie de l'au-delà qui, ici-bas,
nous est cachée. Le terme zâhir se trouve en
couple aussi avec d'autres termes, qu’al-Ghazâlî
expose dans son Ihyâ’ 'Ulûm al-Dîn.
iZIbi
Selon les 'orafâ' (ceux qui professent la gnose
chiite, 'irfân-e shri), zâhir et bâtir) correspondent
aux aspects exotérique et ésotérique de Dieu, et
donc ils se réfèrent avant tout au sens apparent
et au sens caché des révélations divines. Mullâ
Sadrâ Shîrâzî (1571-1640) a dédié à ce sujet des
pages importantes dans ses Commentaires à
Koolayanî.
i2I7i
i!I8i
âfjQii'mj
le Caché
le Dissimulé - l'Intérieur - l'Intime
Coran : LVII, 3
izni
(1144-1234), dans son Livre des temples de la
lumière, a écrit : « L'Éternei subsistant est essen
tiellement Celui qui S'est manifesté à Soi-même
par Soi-même, manifesté avec une intensité telle
qu'il est voilé par l'intensité même de Sa mani
festation. » Et Sayyed Haydar Amolî, dans
son Texte des textes, commente : « Dieu, le
Très-Haut, s'épiphanise en deuxième lieu avec
Son Nom al-Zâhir, comme II S'est manifesté
en premier lieu avec Son Nom al-Bâtin. L'extra
ordinaire c'est qu'il ne se manifeste dans aucune
de Ses formes épiphaniques de manifestation
sans être voilé par celles-ci, et II n'est voilé par
aucune sans Se manifester précisément en elles. »
Quant à Abû Bakr Kalâbâdhî, celui-ci a écrit dans
son Kitâb al-Ta'arruf... qu’il n'y a pas un « Caché »,
mais que les limites de nos capacités humaines
ne consentent pas à nous Le rendre manifeste.
13201
Une autre interprétation nous fait entendre que
Dieu se cache dans la matière qu'il a créée :
observant le monde phénoménal, nous pouvons
nous faire une idée de Lui - bien que limitée -
car bien que le monde phénoménal ne soit pas
Lui, il ne peut exister sans lui. D'ailleurs, le
monde phénoménal est un voile pour lui-même
et donc regardant lui-même, il ne peut pas voir
Dieu, car il ne partage pas I' « autonomie » de
Dieu.
iZ2l i
iZ22i
le Régent - le Gouvernant
le Saint - le Patron - l'Ami - l'Administrateur
iI2Ii
mystique parvient à percevoir intensément la
présence de l'Ami). Le terme al-Wàlî devient
donc synonyme de « croyant modèle », et en
conséquence, pour les chiites, de « guide, ou
chef spirituel ».
iï24i
pensée chiite dont il faut tenir absolument
compte avec la prophétologie, la gnoséologie
prophétique et l'imâmologie même ; par
conséquent nous avons beaucoup de textes qui
traitent de l'image de Dieu dans Sa particulière
qualité de Guide et Régent (la wâlâyat, juste
ment). On arriva ainsi au concept formulé
(peut-être pour la première fois) par Nûr al-Dîn
Isfarâyinî, à savoir : « Il n'y a pas de royaume s'il
n'est pas gouverné par la religion, et il n'y a pas
un souverain ni un sultan qui soit meilleur qu'un
wâlî : un guide spirituel. La wâlâyat devient alors
une espèce de “rang de l'état mystique”, et les
âwliyâ dévoilent (kâshifânand) ce que les
prophètes cachent (sâtiâànand) ; les prophètes
indiquent la voie, les âwliyâ la réalisent et la font
réaliser ; là où les prophètes commencent, les
âwliyâ concluent. »
iI25i
i Z2b i
le Très-Haut
Coran : XIII. 9
11271
bas, des grandes civilisations qui naissent et
déclinent. Sur la Terre tout est transitoire et
éphémère, cependant nous devons faire de
notre mieux, et trouver sans cesse des solutions
aux problèmes malgré les données imprécises
dont nous disposons. En définitive nous avons
la possibilité de choisir entre : croire en Dieu et
dans la Parole qui indique un comportement
équilibré et conscient ; ou bien croire en nous-
mêmes, dans le monde, les plaisirs et les
richesses.
iZ28i
la science, devriez-vous aller jusqu'en Chine
pour cela » (al-Nawâwî, 36). En effet, selon Abû
Huraya (LV, 22) : « Ce monde ici-bas est transi
toire, et ce qu'on y trouve est transitoire,
exception faite pour la remémoration de Dieu
al-Muta'âlî, de ce qui vient de Lui, et pour le
sage, pour celui qui a étudié. »
À ce propos, me revient en mémoire un petit
poème que j’ai écrit il y a soixante-dix ans :
« Depuis des siècles la Lune est dans le
ciel,/depuis des siècles elle consume/dans la
roue de la Terre./Mais sur la terre les grandeurs
surgissent/sans lendemain : éternelle/ est seule
ment la médiocrité./ Oh, Monde, triste Monde de
périls,/rien qui vaille est à l'ombre de la Lune. »
Depuis ce temps bien des grandeurs ont
trépassé ; et quelles grandeurs d'aujourd'hui
auront survécu dans soixante-dix ans ?
11291
iïZOi
âjIrBa/tT*
le Bon - le Bienveillant
Coran : sous entendu en LXXX, 16, dans le sens de :
Celui oui stimule la bonté dans les êtres humains
iZIl I
paisible. » Et Dante (« Purgatoire », III, 121-123) :
« La Bonté divine a des bras si grands, qu'Elle
prend ce qui recourt à Elle. »
13121
iZIZi
13141
Celui qui pardonne,
qui ne cesse de revenir
Celui qui se tourne encore
vers celui qui se repent
il!5i
Pour les ‘ulamâ, le repentir pour une transgres
sion qui ne concerne pas le droit humain est
valable : 1) si celui qui a commis la transgression
cesse de la commettre ; 2) s'il s'en repent ; 3) s'il
a la ferme intention de ne jamais plus y redonner.
Si la transgression concerne aussi le droit
humain, il est nécessaire de la réparer. Dans le
Coran la nécessité du repentir est rappelée plus
d'une fois : Implorez le pardon du Seigneur ;
repentez-vous à Lui. Le Seigneur est vraiment
Miséricordieux, Aimant (XI, 90). Et, si n'était la
grâce de Dieu sur vous, et aussi Sa miséricorde !
Dieu est grand accueillant au repentir, sage,
vraiment (XXIV, 10). Ho les croyants ! Repentez-
vous à Dieu d'un repentir sincère. Il se peut que
le Seigneur vous efface vos fautes et qu'il vous
fasse entrer aux Jardins... (LXVI, 8).
iZZbi
Jésus donna une allégorie de la bonté divine
dans la parabole du « bon berger », mais pour
l'être humain, le repentir est normal dans les
moments de faiblesse ou de détresse, et la
rechute dans les moments de superficialité ou
de gaieté ; comme une herbe qu'on fauche
quand elle est exubérante mais qui repoussera
plus luxuriante si on n'extirpe pas sa racine. Le
meilleur repentir c'est l'effort d'un être visant à
un nettoyage intérieur ; cet effort est facilité par
la capacité de cet être à pardonner à son tour les
offenses que ses semblables lui ont faites. Mais
il est nécessaire de ne jamais douter de la miséri
corde de Dieu, sans pour autant en abuser.
i!I7i
tIX8i
le Vengeur
Coran: III. 4; XXX, 47 : XLIII, 41
iZZ<îi
méchant et conscient ; de plus, par leur
comportement, ils sont un exemple dangereux
pour ceux qui se conduisent avec droiture,
fermes dans leur foi. Puisque Dieu manifeste
Sa bonté, Sa miséricorde et Son pardon à
l'égard de celui qui retourne repenti vers Lui, le
crime de ces gens, qui persistent sciemment
dans leurs méfaits, mérite le châtiment divin.
Alors seulement Dieu se manifeste en tant que
« Dieu de vengeance », comme l'Ancien
Testament souvent le célèbre et l'invoque :
« Pour le jour de la vengeance et de la rétribu-
ion, pour le temps où leur pied vacillera : car le
jour de leur ruine est proche, pour eux le destin
se hâte » (Dt. 32,35).
i Z401
il est naturel d'invoquer, plus que la justice de
Dieu, Sa vengeance, contre ces « ennemis du
genre humain ». Cependant nous devons tous
nous rappeler que le plus grand ennemi de l'être
humain, c'est l'égoïsme, créateur de méchancetés.
11411
12421
Celui qui pardonne
l'indulgent
Celui qui donne l'absolution
Celui qui efface
iI4Zi
C'est l'opinion communément admise ; Sadr
al-Dîn Qûnawî(v. 1207-1274) en parle aussi dans
son Sharh al-Ahâdîth al-Nabawiyya, insistant sur
la différence entre le Pardon (maghfira), qui a
comme conséquence la transformation des
actions mauvaises en bonnes actions (comme
dit le Coran, XXV, 70), et l'Indulgence Çafw), dont
l'effet est d’« effacer » les mauvaises actions.
i J44i
‘ABD AL-'AFUWW. Ce Nom incite à aimer Dieu
non par peur de Son châtiment, mais par
crainte de perdre Ses grâces. Puisqu'il faut
accepter le bien et le mal qui nous viennent de
Dieu - le bien comme une largesse généreuse,
le mal comme le juste châtiment ou bien
comme une épreuve -, qui se nomme ainsi
pardonnera à celui qui lui fait du mal et sera
généreux envers celui qui lui fait du bien.
iI45i
134b i
le Compatissant
le Charitable - le Bienveillant
iï47i
enfants. Cela n'est jamais arrivé, n'arrive pas
et n'arrivera jamais de la part de Dieu vis-à-vis
de chacune de Ses créatures, qui peut s'en
remettre à Son indulgence en toute confiance.
Dieu pourtant n'a aucun besoin de Sa création.
L'équilibre parfait entre justice, châtiment et
indulgence, Dieu seul le connaît, Dieu
Miséricordieux, Miséricorde.
iZ48i
ABD AL-RA’ÛF. Qui se nomme ainsi est
appelé à se souvenir des bienfaits de Dieu, en
particulier Sa clémence, et donc à se conduire
en conséquence, considérant que même le
châtiment est un avantage car il efface la faute.
Il pourra ainsi aider les condamnés qui ont expié
leurs crimes.
11501
le Roi du Royaume
ie Détenteur de la royauté
le Possesseur de Son règne
Coran: III,26;XXXVI,83
13511
par un être humain. D'ailleurs cela nous indique
aussi - au niveau politique - que Dieu seulement
est le Seigneur et le Maître de chaque être
humain (voir aussi al-Mâlik, n° 4).
i!52i
différentes : monde exotérique humain ; monde
ésotérique humain ; monde exotérique surna
turel ; monde ésotérique surnaturel ; monde
ésotérique entre la « distance des deux arcs » ;
monde ésotérique « du plus proche » (respec
tivement : mulk ’âlam insânî ; malakût ’âlam
insânî ; mulk ’âlam ghaybî ; malakût ’âlam ghaybî ;
malakût qâb qawsayn ; malakût aw adnâ). À ces
mondes correspondent différents degrés de
perfectionnement, et donc d'appartenance à la
vie mystique : ceux qui sont à l'abri ; ceux qui
s'exposent au blâme ; ceux qui reçoivent le
charisme ; ceux qui parviennent au dévoilement ;
ceux qui sont les plus proches ; ceux qui
atteignent le but (respectivement : saâmatîyân ;
mâlâmatâyân ; karâmatîyân ; mukâshafân ;
muqarrabân ; wâsilân). Le « pouvoir super formel »
s'appelle par contre qawwatun malakûtiyah.
i!5Zi
11541
le Possesseur
de la Majesté et
de la Générosité
l'Auguste digne de vénération
13551
Al-Îjî et al-Amidî considèrent que ce Nom
composite a la même signification que al-Jalîl
(le Majestueux, n° 42).
115b l
Mansûr al-Hallâj : « Ta place dans mon cœur est
mon cœur tout entier : Toi seul y prends place.
Mon esprit Te retient entre ma peau et mes os. Si
je Te perdais, comment ferais-je ? Quand j'es
saie de Te cacher mon amour, mon inconscient
le déclare par les larmes que je cachais » (Dîwân,
muqatta'at 35).
13571
11581
le Juste
Coran : XLIX, 9
iKSi
Chercher la justice et l'équité a toujours été le
désir des « hommes de bonne volonté ». Dans
ce monde de dangers, l'injustice plane partout
et trop de gens demandent justice. Mais
personne n'est parfaitement juste si ce n'est
Dieu, et Dieu seul est la source à laquelle
peuvent se désaltérer tous ceux qui ont soif
de justice. De Dieu seul nous pouvons nous
attendre à l'équité, car Lui seul connaît toutes les
circonstances et tous les besoins, tandis
qu'aucun de nous ne détient la totalité des
renseignements.
iZbOi
ABD AL-MUQSIT. Ce Nom invite à respecter
l'équité et la justice ; par conséquent, mérite de
s'appeler ainsi celui qui a ie juste sens de la
mesure, celui qui exige la justice pour ceux qui
sont traités injustement, celui qui protège ceux
qui doivent être protégés, celui qui agit avec
équilibre en encourageant les autres à en suivre
l'exemple.
(Zbli
iZb2i
Celui qui rassemble
Celui qui réunifie - Celui qui synthétise
iZbZi
Par conséquent, ce Nom possède une significa
tion sur deux plans : le pian réel, d'une action
que nous considérons, se passera le jour du
Jugement dernier ; et le plan métaphysique, qui
considère Dieu comme union du Tout, sur tous
les plans, entendant le Tout en tant que créé par
Lui, Son image mais non pas Son identité.
llb4l
D'autres savants interprètent ce Nom comme
une indication du pouvoir de Dieu de rassembler
la poussière dans laquelle le corps humain s'est
transformé après la mort, et de rassembler les
atomes pour créer des cellules, et les cellules
pour créer des corps. D’où s’ensuit l'unité de
Ses actions, dans une harmonie universelle qui
dirige la vie de toute la création.
ilb5i
le Riche
Celui qui Se suffit
Coran : II, 263 ; II, 267 ; III, 97 ; IV, 131 ; VI, 133 ; X, 68 ; XIV, f
; XXII, 64 ; XXVII, 40 ; XXIX, 6 ; XXXI, 12 ; XXXI, 26 ; XXXV, 1F
XXXIX, 7 ; XL.VH, 38 ; LVII, 24 ; LX. 6 ; LXIV, '
I
Ce Nom a en soi le sens de « Indépendant », i
« Celui à qui rien ne manque » (ghanî bi-nafsihij.
En effet la Réalité divine éclaire toutes les
capacités relatives de ce monde, sans que
celles-ci ajoutent quoi que ce soit à Son
exhaustivité. L'image n'est pas à interpréter
comme « Celui qui se renferme en Lui-même »
et non plus comme une expansion en dehors
de Lui-même, car ce serait une effusion, une
émanation substantielle, tandis que l'Être n'agit
pas au dehors de Lui-même puisqu'il est le Tout
Infini. Selon le Coran tout ce qui est sur la Terre,
dans les cieux et au milieu d'eux appartient à
Dieu et à Lui retourne.
ilb7i
Ce Nom, aussi bien que d'autres, exprime la
profusion souveraine de la Réalité divine, qui
enrichit le monde, étant riche en Elle-même ;
tandis que l'existence de l'univers n'ajoute rien à
Son infinité. Ce Nom indique aussi l'indépen
dance de chacun de Ses Noms, parce que Dieu
est indépendant en tout.
12b81
Peut-être veulent-ils rivaliser avec la richesse de
Dieu ? La vraie richesse pour l'être humain c est
la foi, et aujourd'hui on entend cela plus que
jamais.
Et Shihâb al-Dîn Sohravardî d’écrire : « Celui qui
se suffit à Lui-même (al-Ghanî), c'est Celui dont
ni l'essence ni la perfection ne sont condition
nées par autre chose que Lui-même. »
llbSl
)
iî70i
Celui qui enrichit
Celui qui met à l'abri -
Celui qui confère la suffisance
11711
Les sages de l'islam distinguent le capital (la
richesse, mâl) et le capitalisme (rasmâliyya). Le
premier est une abondance de biens (correspon
dant aux nécessités des êtres humains)
juridiquement licite ; le second est un système
de production qui est positif seulement s'il
n'exploite pas égoïstement la main-d'œuvre et
les revenus au seul bénéfice d'un petit groupe
de gens (Coran IX, 34 ; XVII, 26).
11721
passible d'expropriation [...]. D'ailleurs les formes
de richesse déterminées par l'impérialisme
(ishti'mâr) et par le collectivisme communiste
(ishtirâkiyya) sont condamnées. »
iZ7Zi
11741
Celui qui empêche
qui interdit
le Protecteur, le Défenseur
iI75i
C'est là au moins l'opinion d'une grande partie
des théologiens iraniens, sur la base de
l'angélologie de Shihâb al-Dîn Sohravardî.
D'après al-Ghazâlî, les anges (qui sont faits de
lumière, tandis que Satan n'est pas un ange,
étant fait en feu, le feu des passions qui dévorent
les hommes) se divisent en trois catégories. À la
première catégorie appartiennent Gabriel
(Jibraîl), Azrael (Izrâ'îl), et Isrâfil. À la deuxième,
les dix-neuf gardiens de l'enfer. À la troisième,
un nombre infini d'anges qui s'occupent de ce
qui arrive ici-bas et sont auprès des êtres
humains.
137b i
mérites déterminants. Comme un père
affectueux éloigne de son fils les dangers que
celui-ci n'arrive pas à comprendre en raison de
son inexpérience, Dieu éloigne des dangers qui
peuvent devenir très grands à cause des
conséquences que l'individu ne peut pas prévoir.
Il se peut que vous ayez de l'aversion pour une
chose qui cependant vous est un bien. Et il se
peut que vous aimiez une chose qui cependant
vous est mauvaise. Et Dieu sait, et vous ne savez
pas (Coran, II, 216).
iî77i
13781
A' tK&uS
le Redoutable
Celui qui afflige - Celui qui contrarie
Celui qui peut nuire
Coran : intégré dans la uste des quatre-vingt-dix-neuf Noms,
d'un commun accord de la Ijmâ' [consensus doctorum],
SUR LA BASE OU VERSET VI, 42
iJ79i
De ces seuls mots il a été tiré le Nom al-Dârr. Sur
la base de sa signifiance, liée à celle du Nom
suivant, on peut réfléchir sur le fait que les
aliments sont salutaires, qu’ils nourrissent et
revigorent, mais qu’ils peuvent aussi être nuisi
bles et une source de maladies et de douleurs si
on les prend en quantité excessive et de façon
déréglée, selon notre gourmandise et non selon
ce qui est profitable à notre corps. Un médica
ment peut être un poison : il peut guérir, mais il
peut aussi donner la mort.
lI80l
Ce n'est pas à nous de juger les décisions de
Dieu, mais c'est à nous de ne pas nous exposer
à Sa qualité al-Dârr.
1I8I i
i282i
Celui qui est utile
le Profitable - Celui qui accorde le profit
Coran : intégré dans la liste des quatre-vingt-dix-neuf Noms,
d'un commun accord de la IjmA' [consensus doctorum],
SUR LA BASE du VERSET XL, 65
1Ï8Î1
En effet, parmi les dons divins il y a l'intelligence,
la connaissance, la conscience et la foi, ce don
suprême. Grâce à ces dons, nous sommes à
même de distinguer le bien du mal, ce qui est
utile de ce qui est nuisible ; et la discrimination
est essentielle dans la vie de chaque être
humain. La généralisation - on le sait bien en
psychologie - aboutit à la déviance psychique et
peut même nous maintenir dans cet état, tandis
que la discrimination nous permet d'opérer le
choix le plus juste et de trouver la solution opti
male à un problème. Ce n'est pas pour rien que
le Coran est appelé aussi al-Furqân : la
Distinction.
iI84i
'*8b,
~
T
la Lumière
Coran : XIV, 40 ; XXIV, 35 ; XXXIX, 69
11871
Le Coran est aussi défini en tant que « Lumière
étincelante », d'après l'interprétation du verset :
Gens ! oui, une évidence vous est venue de la
part de votre Seigneur. Et Nous avons fait
descendre vers vous une lumière manifeste
(Coran IV, 174).
l!88l
Lumière de Muhammad), homologue de ce qui,
dans la prophétologie judéo-chrétienne, était
appelé Verus Propheta, ou Christus ætemus. Le
thème de la lumière est également prédominant
dans l’œuvre de Mullâ Sadrâ Shirâzî (1571 -1640)
et d’Abû Ja'far Kolaynî.
iI89i
(I<)0|
la Direction - le Guide
le Recteur
IÏ9I i
Noé Nous l'avons guidé auparavant, tout
comme, parmi sa descendance, David et
Salomon et Job et Joseph et Moïse et Aaron. Et
c'est ainsi que nous récompensons les bien
faisants. De même Zacharie et Jean-Baptiste et
Jésus et Élie, chacun étant du nombre des gens
de bien. De même Ismaël et Élisée et Jonas et
Loth. Et à chacun Nous avons donné excellence
au-dessus des mondes. De même partie de leurs
ancêtres et de leurs descendants et de leurs
frères, que Nous avons élus et guidés au chemin
droit. Voila la guidée dont Dieu guide qui II veut
parmi ses serviteurs...
iI92i
De la racine h-d-y (l'action de Dieu qui dirige)
vient le terme mahdî (le bien dirigé), l'appeilatif
assumé par des « santons », des chefs théo-
logico-politiques et des agitateurs. Bien connu
surtout est le mahdî Muhammad Ahmad ibn
‘Abdallâh, politique et révolutionnaire réformiste
qui en 1881 fonda dans le Soudan égyptien la
Mahdiyya.
1ZSZ1
iZS4i
aj/fcWT'
le Novateur
Celui qui fait naître - Celui qui est à l'origine
iIS5i
Selon al-Ghazâlî (Mustasfa, 29) : « Ce qu'il faut
c'est un esprit dans lequel se gravent des
principes singuliers et une faculté pensante qui
mette en rapport les uns avec les autres ces
principes singuliers. La raison alors se manifeste
spontanément pour formuler une opinion de
véridicité ou bien de non-véridicité. »
il%i
11*171
iï88i
le Permanent
Coran : XX, 73 ; LV, 27
iXSSi
Dieu seul est éternel : toute autre essence a été
créée, et donc a eu un commencement. Il s'en
suit que rien n'est pareil à Dieu. À ce sujet,
certains philosophes considèrent que l'âme
aussi est mortelle et donc temporelle (hudûth),
se démarquant ainsi de tous ceux qui postulent
que l'âme est éternelle (qidam) ; cette identifica
tion de l'âme avec l'esprit (en tant que souffle
vital, la vie de la matière) implique que rien ne
peut, en tout état de cause, être comparé à
l’éternité de Dieu.
14001
14021
^XÛlvîtf
l'Héritier
Coran : XV, 23 ; XIX, 40 ; XXVIII, 58 ; LVII, 10
14011
De plus, ce Nom nous porte à méditer sur le
caractère transitoire de la création avec une
constante attention, pour arriver à comprendre
que finalement notre but ne devrait pas être la
vacuité du monde phénoménal, éphémère, mais
bien plutôt la « contemplation de Dieu », la vraie
richesse pour chaque âme. Nous ne pouvons
pas être négligents : « Dieu est l'héritier du temps
et II nous en donne une partie » ; en général nous
ne sommes que des gardiens temporaires de ce
que Dieu nous a donné pour en jouir dans la vie
d'ici-bas. C'est à nous de ne pas gaspiller les
possibilités qui nous sont offertes, compte tenu
du vrai héritage final.
14041
14051
140b f
le Dirigeant
Celui qui dirige avec droiture
Celui qui guide
14071
l'approfondissement des indications divines
correspondantes. De plus, ce Nom a une valeur
particulière pour les soufis, appelés à un
« voyage vers Dieu » qui est le but de leur vie et
de leur recherche mystique, même si dans ce
voyage il leur faut aussi un guide ici-bas.
14081
guides par excellence sont les douze imams
(a'immâ, pluriel de imâm) cachés, dont on peut
avoir une idée assez exhaustive en lisant les
Dissertations sur l'imamat (Risâla fi al-lmâmat) de
Mullâ Sadrâ Shirâzî. Cette direction surnaturelle
est décrite dans Avertissement spirituel et
proclamation de la sainteté divine (Wâridât
wa Taqdisât) de Sohravardî : « Dieu purifie une
âme qui, ayant acquis conscience de l'élément
supérieur qui est en elle, renouvelle son
engagement avec l'ange-Saint-Esprit, le guide
miséricordieux vers le Très Haut, ô ange-Saint-
Esprit, personne n'est plus miséricordieux que
toi ; tu es notre guide dans le chemin vers le Dieu
de l'Être dans Sa totalité. Si tu ne nous conduis
pas, jamais nous ne Le connaîtrons ; et si tu ne
nous avais pas donné l'ordre de L'adorer, il
n'aurait jamais été possible à nous, pauvres
êtres prisonniers de la réalité matérielle, de
rappeler Dieu ni de nous mettre à Son service. »
140S i
4 )-/$âkw/
le Patient
le Très-Constant
i4l 11
L'islam considère que « la patience est une vertu
salutaire. Elle est une force de l'âme, une
résistance aux adversités qui consent de triom
pher de tous les obstacles, de rester toujours
soi-même malgré les hauts et les bas de la vie et
la méchanceté des hommes. Elle est en soi une
forme noble de sagesse » (Si Hamza Boubakeur,
Le Coran). En effet le Coran cite la patience cent
une fois, sous forme nominale ou bien verbale
(Et cherchez secours dans Yendurance et l'Office
[Coran, Il 45] ; v. aussi III, 186 ; III, 200 ; GUI, 3 ;
VIII, 46, etc.) ; sans compter les nombreux
ahâdfth du prophète Muhammad sur la
patience.
14121
si elles étaient des faveurs ; et quand le temps
me présente l'outre, je bois. Que d'angoisses
m'ont abreuvé avec leurs coupes ; et je leur ai
donné à boire l'océan de ma patience. J'ai
endossé la cuirasse de la patience contre les
vicissitudes qui m'enveloppaient, et j'ai dit à mon
âme : ‘Sois patiente, sinon tu vas mourir’. Et ainsi
j'ai su supporter des calamités dont le choc
aurait pu démolir les montagnes les plus
hautes." »
extérieure.
i4IZi
ALLÂH AL-RAHMÂN AL-RAHÎM
P'9 p. 23 p. 27
14151
1
AL-JABBÂR
p. 55
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AL-MUTAKABBIR
p. 59
AL-KHÂLIQ
p. 63
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A
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AL-QAHHÂR AL-WAHHÂB AI-RA22ÂQ
p. 79 p. 83 p. 87
141 b i
AL-FATTÂH AI-'ALÎM AL-QÂBID
P- 91 p. 95 p. 99
14171
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J
AL-LATÎF AL-KHABlR AL-HALÎM
p. 139 p. 143 p. 147
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S
AL-'AZÎM AL-GHAFÛR AL-CHAKÛR
p-151 p. 155 p. 159
i4I8i
AL-MUQÎT AL-HASÎB AL-JALÎL
p. 175 p. 179 p. 183
i4ni
AL-WÂSI" AL-HAKÎM AL-WADÛD
p. 199 p. 203 p. 207
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AL-MATlN AL-WALÎ AL-HAMÎD
P- 235 p. 239 p. 243
1
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14211
AL-MÂJID
p. 271 p. 275 p. 279
p. 283
14221
p. 307 p. 311
AL-MUTA'ÂLÎ
p. 319 p. 327
p. 335 p. 339
i42Ii
l i \
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AL~‘AFUWW AL-RA'ÛF MÂLIK AL-MULK
p. 343 p. 347 p. 351
0 ts /
pè )
14241
AL-BADÎ'
p. 395 p. 399
p. 407 p.411
p. 403
14251
i» pour l'islam, Dieu est fondamentalement
inconnaissable en Son mystère, ses 99 Noms sont
neanmoins une manifestation de Son essence : ils
symbolisent la Réalité invisible de Dieu.