RandrianirinaHanja ECO MASTPRO 17
RandrianirinaHanja ECO MASTPRO 17
RandrianirinaHanja ECO MASTPRO 17
Mention : ECONOMIE
Grade : MASTER
Membre du jury
Mention : ECONOMIE
Parcours : MASTER
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du diplôme de Master professionnel
« Entreprises, Coopératives et Association »
Membre du jury
Gloire à DIEU tout puissant, qui nous a donné sa bénédiction durant l’accomplissement de ce
travail.
Nos sincères remerciements s’adresse à Monsieur le Doyen de la faculté DEGS ainsi qu’ à
Monsieur le Chef de département de L’Economie et son équipe de nous avoir permis la
réalisation de la présente.
Nous voudrions également exprimer notre profonde gratitude envers notre encadreur
pédagogique, Monsieur LAZAMANANA André Pierre, Maître des conférences en économie
pour son aide et son soutien durant la réalisation et l’élaboration de ce mémoire.
Ensuite, nous adressons également nos remerciements les plus sincères au membre du jury :
- Monsieur le président,et Monsieur l’examinateur.
- Les membres de ma famille, qui ont apporté leur soutien moral et leur aide dans la
réalisation de la présente;
- Monsieur RANAIVONIRINA Jean, Ancien Maire d’Ambohibary pour son assistance, son
aide et son encadrement;
- Monsieur le chef de direction de Service Régional des Entreprises à Antsirabe pour son
aide ;
- Tous les contribuables enquêtés résidents d’Ambohibary pour leur accueil chaleureux et
pour leur collaboration ;
- Tous les chefs Fokontany d’Ambohibary Sambaina pour leur accompagnement durant notre
descente sur terrain.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE 3 : Amélioration de la recette fiscale et vision perspective via la recette fiscale foncière
CONCLUSION
LISTE DES ABREVIATIONS
AITM AmbohibaryIraytsymivaky
CF Centre Fiscal
CR Commune Rurale
CU Commune Urbaine
FF Fiscalité Foncière
GF Guichet Foncier
IF Impôt Foncier
PC Périmètre de colonisation
SAHA Sahan’asaHampandrosonanyenyAmbanivohitra
L’assiduité des contribuables dans le paiement de l’impôt foncier selon leur niveau de
TABLEAU 7 54
vie.
L’assiduité des contribuables dans le paiement de l’impôt foncier selon leur niveau
FIGURE 1 52
d’instruction
D epuis l’année 2005, Madagascar s’est engagé dans une réforme foncière qui veut
particulièrement résoudre, d’une part les demandes massives de sécurisation foncière par les
usagers et, d’autre part, les multiples engrainages et méandres de l’administration foncière. Une
nouvelle politique foncière est donc née, et donne une perspective positive à la situation socio-
économique de Madagascar. La situation de crise foncière perçue depuis des décennies a poussé
les acteurs et institutions à élaborer cette stratégie de réforme. La crise foncière touche
évidemment l’ordre social, politique et économique de la vie communautaire et individuelle de la
population. Elle est généralement causée par l’ignorance de la plupart des usagers des
législations et l’inaccessibilité des textes qui régissent le foncier. Le problème est également
causé par la lourdeur, la saturation et le manque de moyen matériel de l’Administration foncière.
Une lettre de politique foncière a été éditée dans l’optique d’apporter un préalable à cette
réforme. Elle a été signée en avril 2005 puis validée par le conseil du gouvernement au mois de
mai de la même année. Elle offre à tout acteur une vision d’ensemble pour l’amélioration de la
situation foncière et répond à la politique constitutionnelle et gouvernementale de l’époque 1 .
Un Programme National a été élaboré et coordonné par un organisme d’exécution appelé
« Cellule de Coordination du Programme National Foncier », devenue actuellement « Cellule de
Coordination de la Reforme Foncière 2 ». Le programme possède quatre axes et orientations
stratégiques : la restructuration, la modernisation et l’informatisation des conservations foncières
et topographiques ; l’amélioration et la décentralisation de la gestion foncière ; la rénovation de
la réglementation foncière et domaniale ainsi qu’un programme national de formation aux
métiers du foncier.
1 « La Lettre de Politique Foncière s’inscrit dans les orientations politiques du Gouvernement précisées par :
23. « Madagascar naturellement ! » & politique générale de l’Etat pour 2005 — La vision formulée par SEM. Le
Président de la République, intitulée « Madagascar naturellement », affirme parmi ses premiers objectifs le «
passage d’une économie de subsistance à une économie de marché ». Par ses effets positifs sur la sécurisation des
investissements, la Politique Foncière est l’un des principaux leviers susceptible de favoriser cette évolution.
2 Le PNF devenue actuellement CCRF est une cellule rattachée au Ministère de la Décentralisation et de
l’Aménagement du territoire de l’époque.
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des droits fonciers non écrits et par la sauvegarde et la régularisation des droits fonciers
écrits » 3. Elle vise également l’amélioration de la recette fiscale au niveau de la collectivité
territoriale décentralisée via la relance fiscale. Il est clairement mentionné dans la lettre de
politique foncière que la crise foncière a créé un blocage considérable au niveau des collectivités
territoriales décentralisées. Le budget communal généré par l’impôt reste faible à cause du
manque de données cartographiques de l’occupation du sol à exploiter et à d’autres facteurs que
nous allons exposer tout au long de cette recherche. Nous allons donc faire une tentative
d’analyse économique de la réforme foncière et de la fiscalité foncière à Madagascar. De quelle
manière la réforme foncière et la relance fiscale foncière actuelle jouent-elles un rôle
économique au niveau des Collectivités Territoriales Décentralisées ? Telle est la question
que nous nous posons et qui nous a poussés à choisir le présent thème de mémoire. Cette étude a
donc pour objectif de connaître l’enjeu économique de la réforme foncière et de la fiscalité
foncière à Madagascar. Pour répondre à la problématique susmentionnée, nous avons élaboré ces
trois hypothèses que nous allons étudier tout au long du présent mémoire. La première hypothèse
se porte sur l’avantage socio-économique pour l’État malagasy apporté par la réforme foncière.
Nous estimons que la réforme ne se limite pas à la reconstitution de la situation de crise au
niveau de l’Administration Foncière, mais agit largement sur les causes sociales et économiques
de la nation. La deuxième hypothèse suppose que les impôts fonciers constituent une recette
fiscale potentielle non négligeable pour les communes ; et pour la troisième hypothèse, nous
estimons que les recettes fiscales communales allègent les charges financières de l’État.
Pour parfaire cette étude, nous allons nous appuyer sur trois grandes lignes. En premier temps
nous allons faire une tentation de définition de la Généralité sur la reforme foncière et la
méthodologie de recherche. En deuxième partie, l’Analyse des faits (cas de la commune rurale
d’Ambohibary Sambaina); et enfin nous proposons une analyse multidimensionnelle de la
reforme foncière et de la fiscalité foncière.
La réforme foncière semble capable de résoudre la perpétuelle crise foncière vécue par la
population Malagasy depuis des années. Une relance fiscale foncière accompagne cette nouvelle
politique foncière. Nous allons découvrir dans cette étude les enjeux économiques de cette
réforme et de cette relance fiscale foncière.
Le foncier fait partie des secteurs qui ont suscité notre curiosité durant notre cursus universitaire.
Comparé à d’autres thématiques de recherche, peu de chercheurs se focalisent sur le problème
« foncier et la fiscalité foncière » alors que tant de recherches tournent autour de l’amélioration
de la question budgétaire communale. La question de la fiscalité foncière mérite d’être traitée vu
son rôle économique majeur dans la vie des communautés locales. Avec l’arrivée de la réforme
foncière nous souhaitons savoir si la fiscalité foncière apporte un intérêt économique pour la
population. Nous avons donc décidé d’apporter notre contribution à une analyse socio-
économique de la réforme foncière et de la relance fiscale foncière à Madagascar.
• Terrain de recherche
• Problématique
On entend souvent dire que le peuple Malagasy vit dans une extrême pauvreté tout en possédant
par contre - et cela sans le savoir - une richesse non exploitée à l’exemple des pierres précieuses,
des bois précieux et autres richesses naturelles. Le problème majeur considéré est dans ce cas dû
à un manque de compétence ou de ressources matérielles pour l’exploitation. De notre côté nous
avons remarqué qu’une de notre richesse mal exploitée est aussi notre « terre ». C’est pourquoi
cette recherche nous a paru utile. Pousser par l’adoption de la réforme foncière par l’Etat
malagasy, nous avons voulu nous focaliser sur une seule question : La réforme foncière et la
fiscalité foncière jouent-t-elles un rôle économique auprès des collectivités territoriales
décentralisées et pour le pays même ? Telle est donc notre problématique que nous allons essayer
de développer durant cette recherche
4
Organisme qui assure l’information des acteurs et usagers sur la réforme et sur le foncier en général
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• Objectif général
• Objectifs spécifiques
Cette recherche a pour objectif spécifique d’évaluer les problèmes existants au niveau des CTD
concernant la mise en œuvre de la réforme foncière de 2005. Nous souhaitons également savoir
si les communes arrivent à assurer leur indépendance financière à partir des recettes fiscales
foncières. Il y a lieu également de mettre en vigueur les mesures adéquates pouvant améliorer la
recette fiscale de la commune via l’impôt foncier afin d’asseoir une décentralisation effective et
une autonomie financière.
• Hypothèses :
Après avoir choisi le thème de la recherche, définie un objectif et une problématique, nous
avançons les hypothèses suivantes :
Ces hypothèses serviront de fil conducteur à notre recherche. La présente étude nous permettra
de les confirmer ou de les infirmer selon les résultats de notre investigation.
• Plan du travail
La première partie de notre travail est spécialement dédiée à la généralité sur la réforme foncière
à Madagascar ainsi qu’à la présentation de la méthodologie de recherche. Le système de
reconnaissance des droits fonciers a évolué suivant le contexte politique et historique à
Madagascar. Il nous paraît donc nécessaire d’entamer cette première partie par l’historique du
foncier et celle de la réforme foncière. Après avoir analysé ladite réforme, nous exposerons sa
finalité et expliciterons au mieux le programme national foncier qui détermine cette réforme
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foncière. Le deuxième chapitre se focalisera sur la relation entre la réforme foncière et la fiscalité
foncière. Dans le troisième chapitre, nous vous présenterons les démarches et méthodologies
adoptées pour parfaire cette recherche.
La deuxième partie sera consacrée à l’analyse des faits (et aux résultats d’enquête) sur la
reforme foncière et l’impôt foncier auprès des CTD. Nous y trouverons également les résultats
de notre recherche ainsi que la confirmation ou la réfutation de nos hypothèses.
La troisième partie qui s’intitule « Vers une analyse multidimensionnelle de la réforme foncière
et de la fiscalité foncière » est consacrée à une étude socio-économique de la recherche sur la
fiscalité foncière et à une évaluation de cas. Nous trouverons également dans cette partie une
tentative de suggestions pour l’amélioration des recettes fiscales auprès des organismes
compétents.
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PREMIERE PARTIE
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PREMIERE PARTIE
Quatre grandes périodes ont marqué l’histoire des modes de gestion de la terre durant les
systèmes politiques et administratifs qui se sont succédé à Madagascar : la période de la royauté,
la période coloniale, les premières républiques et la réforme foncière. Nous allons découvrir la
différence entre ces chacune de ces époques.
Entre le XVème et le XVIIIème siècle, des petits royaumes dirigés par des rois ou des reines, ont
constitué le territoire Malagasy. Ces royaumes sont organisés autour de clans et de lignages
dirigés par des roitelets. Une hiérarchie pyramidale coordonne le système social à l’époque. De
ce fait, la gouvernance d’un territoire est confiée à un officier spécialisé, relayée par des autorités
traditionnelles locales. Seules les affaires les plus importantes sont portées pour jugement auprès
des reines et rois, les autorités locales ou notables réglant les affaires locales.
— La terre et le royaume appartient au souverain qui est le propriétaire absolu. Le terme tanim
- panjakana (terre du roi) a été ultérieurement repris pour désigner le terrain domanial ou
terrain de l’Etat,
(Lignager, familial).
— Les forêts sont des biens communs et ne devraient faire l’objet d’aménagement agricole que
pour les veuves, les pauvres,
— Le droit de mettre en valeur est attribué au premier venu et donc à celui qui a commencé à
défricher la végétation (solam – pangady ou droit né du désherbage par la bêche) ou celui qui a
fertilisé par l’engrais ou la fumure (maintimolaly ou droit né de la fertilisation) 5.
Le droit coutumier Malagasy a donc été fondé par un droit de jouissance né de la mise en valeur
des terres. La Reine Ranavalona II qui a appris à écrire a acté une première législation Malagasy
en 1881 et élaboré le Code dit des 305 articles (29 mars 1881). Le Code énonçait les grands
principes de gestion des affaires générales du royaume, avec des articles qui concernent la
gestion foncière 6. La notion de propriété individuelle était alors introduite pour la première fois.
Au tout début de la période coloniale, l’Etat français (les colons) promulgua la nouvelle Loi
foncière du 09 mars 1896 que le dernier monarque, la Reine Ranavalona III, était contrainte de
proclamer au peuple Malagasy. 7 Cette loi est basée sur quelques principes – clé :
— Le principe de domanialité des terrains : toutes les terres non – immatriculées appartiennent
à l’État qui détient un droit prééminent.
— La reconnaissance d’un droit de propriété individuelle attribuée par l’Etat aux entreprises
coloniales et aux particuliers suite à une immatriculation (ou titrisation). Le titre foncier,
inattaquable, intangible et irréversible, confère un droit optimal à son propriétaire. La propriété
titrée est inscrite dans un livre foncier et une copie de l’inscription est délivrée au propriétaire.
Afin de favoriser les exploitations coloniales, l’Etat engageait des initiatives de délimitation et
d’immatriculation de grandes superficies agricoles appelées périmètres de colonisation (PC).
5 Cadre d’Analyse de la Gouvernance Foncière à Madagascar, Notes contextuelles pour l’évaluation des indicateurs
et dimensions ; Andrianirina Ratsialonana Rivo, Coordonnateur – Pays Madagascar
6 Idem
7 Ibidem
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Ces PC étaient immatriculés au nom de l’Etat français qui procédait à des morcellements et à la
vente aux enchères des parcelles pour les entreprises coloniales. Une fois transférées et
immatriculées au nom des entreprises, ces parcelles prenaient le nom de concessions. Pour
certains aménagements de grande superficie (ex. périmètres de colonisation) nécessitant le
déplacement des occupants antérieurs, l’Etat a institué les réserves indigènes titrées au nom de
l’Etat dans laquelle les autochtones disposaient du droit collectif de jouissance.
— L’instauration d’un droit de propriété indigène pour les citoyens Malagasy, à travers le
cadastre indigène (Décret du 04 février 1911 puis du 25 août 1929). Il s’agit d’une opération
collective de délimitation des occupations coutumières par l’Administration coloniale. Les
occupants jouissent des droits réels sur un terrain que lui ou ses ancêtres ont déjà occupé, une
fois cette occupation attestée par un Tribunal Terrier. Les indigènes dont le droit de propriété
(Ou d’occupation) est reconnu, bénéficient de la délivrance d’un titre cadastral. Les immeubles
cadastrés sont grevés d’inaliénabilité et d’insaisissabilité pendant une période de 30 ans, dans
un objectif « de consolidation de la terre ancestrale entre les mains des ayant – droit et de
protection de la propriété indigène » (exposé des motifs).
— Les possessions ne faisant l’objet de droit inscrit sont considérées comme vides de droit et
sont reversées dans le domaine de l’Etat. 8
Juste après l’indépendance de 1960, Madagascar a puisé son inspiration en matière de gestion
foncière dans les textes et systèmes coloniaux en les remodelant tout en conservant toutefois
leurs grands principes juridiques. Ainsi, l’ordonnance 60 – 146 sur le régime de
l’immatriculation a remplacé le décret du 4 février 1911. La loi 60 – 004 régit le Domaine privé
national. La loi n° 67 – 029, se substituant au décret du 25 août 1929 sur le cadastre, a institué
une nouvelle procédure d’immatriculation collective dit « nouveau cadastre ». Les principes
moteurs de ces textes sont construits autour :
8
Ibidem (page précédente)
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L’Etat Malagasy s’est substitué à l’Etat Français dans l’expression de sa souveraineté et pour la
gestion des terrains titrés au nom de l’Etat (réserves indigènes, périmètres de colonisation, etc.),
— Du maintien des systèmes de reconnaissance de droits par l’Etat et de ses services fonciers à
travers l’immatriculation individuelle (titrisation) ou collective (opération cadastrale).
IL a également été remarqué que l’inaliénabilité des terres aux étrangers figure comme une des
spécificités de la législation foncière Malagasy après 1960. L’accès à la terre pour les étrangers
était rendu possible grâce au bail commercial ou emphytéotique. L’accès au titre foncier était
facilité pour les citoyens Malagasy si auparavant ils accédaient à des documents «
intermédiaires » de propriété qui sont les cadastres indigènes et les titres cadastraux. 10
De là est née une forte demande d’immatriculation foncière qui a entraîné l’incapacité des
services fonciers à gérer ces demandes massives par manque de moyens financier, humain et de
capacité logistique.
La propriété foncière a été formalisée suivant un rythme variable d’une zone à une autre. Pour
pallier à la lenteur de ce rythme dans certaines zones, diverses opérations cadastrales ont été
mises en place, sans grand succès. En effet, la plupart n’ont pas été menées à leur terme étant
donné leur coût de mise en œuvre jugé conséquent.
Le gouvernement a créé de nouveaux statuts afin de régir les grandes superficies vouées à
l’aménagement agricole ou économique dans les années 1970, dans le cadre de la politique de la
sécurité alimentaire relative à la politique de la nationalisation des industries. Ces statuts
9
Cadre d’Analyse de la Gouvernance Foncière à Madagascar, Notes contextuelles pour l’évaluation des indicateurs
et dimensions ; Andrianirina Ratsialonana Rivo, Coordonnateur – Pays Madagascar
10 Idem
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dénommés Aires de Mise en Valeur Rurale (AMVR) et Zones d’Aménagement Foncier (ZAF)
ont été imposés dans diverses zones de production agricole malagasy dont Ambanja, Manakara,
Alaotra, etc. Avec leur mise en application, différents propriétaires et occupants de terrains ont
été expulsés et expropriés sous prétexte d’utilité publique, suivant l’Ordonnance 62 – 023 de
1962. Les exploitations ont ensuite été dirigées par des sociétés d’Etat de grande envergure
comprenant SOMAPALM, SOMALAC, etc.
Une démultiplication 11 des superficies dites « Aires Protégées2 » 12 a été observée dans les années
1990, après l’adoption de la Charte de l’Environnement. Ce phénomène résulte également de la
mise en place de la politique globale de protection de l’environnement et de préservation des
ressources naturelles.
La réforme foncière engagée à Madagascar en 2005 a été motivée par plusieurs causes,
notamment par :
a. Le constat de l’essoufflement des services fonciers, qui ont comme prérogative de gérer à la
fois les propriétés foncières titrées et les patrimoines domaniaux, soit l’ensemble du territoire
Malagasy. Il a été estimé que 330.000 demandes de titre foncier demeurent en souffrance.
b. La perte de la garantie conférée par les livres fonciers alors que leur détérioration est
accélérée par des conditions de conservation aléatoires (il a été estimé entre 11 à 15 % des
documents fonciers manquants au niveau des services fonciers).
d. La résurgence sur terrain, surtout dans les Communes rurales, des « petits papiers » qui sont
des actes de vente sous seing privés qui sont utilisés comme preuve de la propriété et qui est vite
devenue une pratique sociale légitimée.
La réforme foncière de 2005 a donc participé au désengorgement des services fonciers. Les
compétences en matière de gestion foncière ont été transférées aux communes, allégeant au
passage les taches administratives des services fonciers. Des guichets uniques dotés d’outils
informatiques ont été mis en place afin d’offrir un meilleur traitement des dossiers et de
rapprocher au mieux les usagers.
11
Cadre d’Analyse de la Gouvernance Foncière à Madagascar, Notes contextuelles pour l’évaluation des
indicateurs et dimensions ; Andrianirina Ratsialonana Rivo, Coordonnateur – Pays Madagascar
12
Les premières Aires Protégées à Madagascar dataient déjà de la période coloniale.
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La révision des textes sur le foncier était apparue primordiale. Dans un premier temps, il
s’agissait de redéfinir les statuts des terres pour rendre gérable le domaine de compétence des
services fonciers. C’est dans ce sens que la loi 2005 – 019 fixant les principes régissant les
statuts des terres et communément appelée « loi de cadrage » a été promulguée, avec un contenu
essentiel : la suppression du principe de présomption de domanialité des terres et la
reconnaissance de la propriété privée non – titrée. D’autres textes, tout aussi importants, ont
accompagné la Loi de 2005 :
— La Loi 2006 – 031 sur la propriété privée non – titrée (PPNT) et son décret d’application
2007 –1109. Sont reconnues comme PPNT les terrains non – titrés ni cadastrés mais qui font
l’objet d’occupation et de mise en valeur3 selon les modes coutumiers. La gestion des PPNT est
dévolue aux Communes à conditions qu’elle dispose d’un Guichet Foncier (GF). En absence de
GF, une disposition transitoire prévoit l’instruction de la certification foncière par les services
fonciers compétents dans la circonscription.
— La loi 2008 – 013 (et son décret d’application 2008 – 1141) sur le domaine public et la loi
2008- 014 sur le domaine privé de l’Etat (et son décret d’application 2010 – 233). 13
La réforme foncière a été adoptée par le gouvernement malagasy en 2005 dans le but de
« répondre à la demande en sécurisation foncière massive, dans des délais raisonnables et des
coûts ajustés au contexte économique des ménages ». L’administration foncière étant dans une
situation précaire - sur le plan matériel - dans l’exécution de son travail, elle n’est plus en
mesure d’assurer l’immatriculation des totalités des terrains urbains et agricoles à Madagascar.
Les paysans semblent être perplexes face à une procédure complexe et un coût d’immatriculation
très élevé. C’est là qu’intervient la réforme foncière. Elle vise à décentraliser la compétence
foncière aux collectivités territoriales décentralisées en créant des guichets fonciers gérés par les
CTD eux-mêmes. Les guichets fonciers (GF) sont des guichets rattachés à la commune mais qui
sont indépendants financièrement. Ils assurent la gestion des propriétés privées non titrées ni
14
cadastrées inscrites dans leur terroir de compétence. Des Agents recrutés parmi les résidents
de la commune d’implantation sont formés au métier fourni par l’organisme d’exécution du
13 Cadre d’Analyse de la Gouvernance Foncière à Madagascar, Notes contextuelles pour l’évaluation des
indicateurs et dimensions ; Andrianirina Ratsialonana Rivo, Coordonnateur – Pays Madagascar
14 Ces agents sont recrutés auprès parmi les résidents afin de promouvoir un marché de travail aux jeunes diplôme
issues de la commune d’implantation du guichet foncier
Page | - 12 -
programme national foncier avec la collaboration des organismes spécialisés en formation tels
que l’INDD.
Les Agents des Guichets fonciers sont chargés d’étudier les demandes d’immatriculation des
usagers, de les traiter et de leur délivrer un certificat foncier à la fin du processus.
Le certificat foncier ou kara-tany est un acte administratif qui reconnaît le droit de jouissance et
d’appartenance à une propriété privé non titrée sur les terrains occupés objets de la demande (art.
13, loi n° 2006 – 031). Seul le Maire de la commune compétente a le droit de signature sur le
certificat foncier. Il est à délivré à la fin de la procédure de reconnaissance.
Sources : « gestion foncière décentralisée et accès des groupes vulnérables à la sécurisation foncière. » Cas de la
commune rurale de soavinandriana itasy par RAKOTOVAO Jaotiana Hervé
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Axe 1 : Restructuration, modernisation et informatisation des conservations foncières
et topographiques.
L’axe 1 de la lettre de politique de 2005 a pour finalité d’améliorer le service public. Pour y
arriver, il s’est urgemment consacré à la numérisation et la digitalisation des documents
d’archives fonciers. Celui-ci fait de la rénovation des bâtiments et de la fourniture de nouveaux
matériels informatiques pour les services fonciers seront ses préoccupations majeures.
Certaines parcelles titrées sont devenues obsolètes du fait que les noms des titulaires des titres en
question ne correspondent pas aux noms des occupants actuels des terrains titrés .Un processus
de régularisation des occupations et de mise à jour des titres fonciers et des plans
topographiques sera conçu afin d’y remédier. Des opérations de réfection de documents de
repérage seront entreprises afin d’améliorer la qualité des informations sur la disponibilité de
terrains présumés domaniaux 15.
15
Lettre de politique foncière, VERSION FINALE – 03/05/2005 EDITION DU 05/12/2013
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Axe 2: Amélioration et décentralisation de la gestion foncière
Une rénovation de la réglementation domaniale et foncière a également été prévue dans cet axe.
La rénovation vise surtout à réviser et améliorer les textes existants et à en créer des nouveaux
autour des thématiques ci- dessous 16 :
Des formations initiales et continues sont offertes aux acteurs locaux de la gestion foncière
décentralisée. Les agents des services fonciers bénéficient également de cette formation afin de
se familiariser aux nouveaux outils de gestion foncière obtenus grâce à la réforme.
16
Selon la lettre de politique foncière de 2005
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CHAPITRE 2 : De la Réforme foncière à la fiscalité foncière
1. La fiscalité foncière
• L’impôt foncier 17
L’impôt foncier est « un impôt annuel établi en raison des faits existants au premier
janvier de l’année d’imposition et perçu au profit et au budget des communes du lieu
d’implantation du terrain ou de l’immeuble »
Tous les terrains quelles que soient leur situation juridique et leurs affectations sont
imposables au nom des propriétaires ou des occupants effectifs au premier janvier de
l’année d’imposition, sauf exemption prévue par le CGI ou Code Général des
Impôts. » L’imposition se fait dans la commune où se situent les propriétés.
o Exonération permanent
- Les terrains formant dépendance nécessaire et immédiate des bâtiments n’excédant pas
20 a.
- Les terrains à usage industriel ou commercial tels que les chantiers, lieux de dépôt de
marchandises, matières ou produits et autres emplacements de même nature utilisés par
leurs propriétaires ou par d’autres personnes à titre gratuit ou onéreux.
17
Tiré de « L’impôt local » cours de l’Inspecteur Jacques Solo Ndriantody durant la formation des contrôleurs des
impôts, DGI Antananarivo, 2008
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o Exonération temporaire
A. Pour les terrains
a) Exonération de 5 ans :
- pour les terrains nouvellement mis en culture et constituant une extension effective de la
surface cultivée (comptée à partir de la date de la mise en valeur)
- pour les terrains sur lesquels des cafés sont plantés et sur lesquels on a procédé au
recépage des caféiers et pour les terrains déjà exploités et nouvellement plantés en culture
arbustive.
Observation : « En cas de perte totale ou partielle des plantations ou des récoltes due à des
circonstances indépendantes de la volonté du contribuable (cyclone, inondation, invasion
acridienne, incendie, éboulement,…), celui-ci peut demander décharge ou réduction de l’impôt
frappant le terrain cultivé en cause conformément aux dispositions des articles 20.02.01 et
suivant au CGI. Dans le cas d’une calamité qui atteint la totalité ou la majorité des terrains
d’une commune, le Maire de la commune concernée peut formuler une demande collective de
décharge ou de réduction de l’impôt pour le compte de l’ensemble des contribuables de son
territoire »
B. Pour les propriétés bâties
« Pour les constructions nouvelles, les reconstructions, les additions de construction pour une
période de 5ans à compter de l’année d’achèvement .Cette exonération est personnelle et elle
est caduque dès que l’immeuble change de propriétaire. Toutefois, les héritiers continuent à
bénéficier de l’exonération accordée au cujus. Pour bénéficier de cette exonération, les
propriétaires doivent s’adresser au bureau de la commune du lieu de l’implantation de
l’immeuble le permis d’habiter ou d’occuper ou un duplicata pour l’immeuble ou partie de
l’immeuble dont ils demandent l’exonération. Dans les agglomérations où cette formalité
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d’occupation n’est pas utilisée, les propriétaires doivent produire une attestation du Maire
suivant laquelle la construction en cause est bien achevée. »
« Toutefois, dans les communes rurales, les déclarations visées ci-dessus peuvent être
remplacées par une simple déclaration verbale qui sera consignée sur un registre réservé à cet
effet au niveau de la commune. » Si des changements dans les conditions de la location
surviennent entre le 15 Octobre et le premier janvier de l’année d’imposition, les propriétaires
sont tenus de souscrire une déclaration rectificative avant le début de l’année de l’imposition.
Dans tous les cas, si besoin est, les agents de la commune du lieu d’implantation de l’immeuble
ou des agents mandatés par cette dernière peuvent procéder à des recensements ou vérifications
sur place des matières imposables.
Les contribuables sont obligés d’effectuer une déclaration écrite des terrains imposables auprès
de la commune du lieu de la situation de l’immeuble, une déclaration écrite indiquant les
mentions suivantes avant le 15 Octobre de chaque année :
- le nom et le prénom des locataires et la circonstance des locaux loués et des montants des
loyers ;
- la circonstance des locaux occupés par le déclarant ;
- les noms et prénoms des occupants à titre gratuit et la circonstance des locaux qu’ils
occupent ;
- la circonstance des locaux vacants.
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Dans les localités autres que les chefs lieux des communes, les déclarations visées ci-dessus
peuvent être remplacées par une simple déclaration verbale qui sera consignée par un registre
réservé à cet effet tenu au niveau de la commune. Si des changements interviennent dans les
conditions de la location entre le 15 Octobre et le premier janvier de l’année d’imposition, les
propriétaires sont tenus de souscrire une déclaration rectificative avant le début de l’année
d’imposition. Les contribuables doivent également ajouter à leur acte de transfert des propriétés
un certificat de situation juridique.
A l’époque de la monarchie (XIXème siècle), le terme « impôt foncier » n’existait pas mais la
notion de la fiscalité foncière était vue sous un autre angle. L’impôt était conçu comme un « asa
fanompoana » ou un acte pour glorifier le Roi et les nobles. Les bourgeois (Hova) de l’époque
avaient comme obligation de donner une part de leur production lors de la récolte au Roi
exécutant dans le village. Le « recouvrement » se faisait sous forme de rituel marqué par un
festin (vary be menaka), (pendant le « asaramanitra » ou nouvel an malgache par exemple). C’est
durant la célébration que chacun remet au Roi sa part de production. Le « santabary » est un bel
exemple de forme « d’impôt foncier » de l’époque. Il s’agit d’une part de la première récolte de
riz ou des autres cultures pratiquées par les Hova. Cependant, on n’a pas soutiré aux paysans
« hova » de l’époque une somme liée directement à la notion de propriété de terrains mais
seulement une part de leur production.
Toutefois, ce geste était totalement au profit du Roi et des nobles du village et sans effet direct au
profit du village en cause.
• Époque coloniale
Pendant l’époque coloniale, Madagascar était au service de la France métropole. Nous étions la
clé de voûte de l’amélioration de la condition de vie de la France, surtout sur le plan
économique. D’ailleurs, le colonialisme s’est basé sur la conquête des terres (des pays) en les
accaparant par la force. Une fois devenus colonie française, nous avons rendu service aux colons
Page | - 19 -
et payé indirectement et involontairement des « impôts fonciers ». Les Français nous ont fait
travailler la terre dans leur total intérêt.
Durant cette époque, le chef de canton était chargé du recouvrement de tous les impôts de sa
circonscription (= canton composé de 4 à 5 villages). Il a été aidé par les « mpiadidy » ou chefs
de quartiers qui étaient responsables de 2 ou 3 villages.
Les gouverneurs et les « mpiadidy » percevaient des primes sur les impôts recouverts. Le non-
paiement des impôts était un délit passible d’amende et d’emprisonnement.
Les terrains de culture, pâturages, immeubles et bovidés étaient soumis aux impôts. Chaque
citoyen mâle âgé de 18 à 60 ans devait payer le « Karatra » ou « Vililoha isan-dahy ». C’était un
montant fixe par l’Etat que tout citoyen mâle non invalide de 18 à 60 ans devait payer (il a été
aboli en 1972 sous le gouvernement du Général RAMANANTSOA).
Depuis 1960, l’IF a été géré en totalité par la Direction Générale des Impôts, plus précisément
par les centres fiscaux. Pourtant, les recettes fiscales foncières étaient déjà destinées aux
collectivités territoriales décentralisées. Puisque la gestion relève de la responsabilité de la DGI,
cette dernière, faute de ressources et de moyens, remet en question la réalisation de sa tâche vers
la fin de l’année 1990. Il a également été constaté à l’époque que la distance entre la DGI et les
bénéficiaires de la recette fiscale était considérable. La distance en question est d’ordre
hiérarchique et d’ordre géographique à la fois. Elle la communication entre les deux
administrations très vulnérable, ne permettant pas au feed-back de se dérouler en temps voulu et
ralentissant le processus de recouvrement. Ce phénomène a été pris au sérieux par le
gouvernement Malgache vers l’année 2000.
Des opérations de recensements 19 ont été effectuées auprès de quelques communes urbaines et
rurales depuis l’an 2000 jusqu’en 2005, grâce aux financements du PAIGEP, du PAGU et du
FAC, dans le but d’émerger de nouveaux rôles pour améliorer le recouvrement des IF.
Après le recensement, un arrêté ministériel portant orientation générale sur la gestion des
Impôts Fonciers est publié par le MEFB et le MDAT (arrêté ministériel n°
3751/2006/MEFB/MDAT). L’article 3 de cet arrêté désigne la prise en charge de la commune
par elle-même et en totalité de la gestion de l’Impôt foncier à partir de 2006. Dans ce cas, les
communes sont en pouvoir d’éditer des rôles et de procéder au recensement avec l’assistance
technique des agents des centres fiscaux. Désormais donc, l’Impôt Foncier va être totalement
géré par les communes et les dépenses inhérents au recensement et à l’édition des rôles devraient
être inscrites dans le budget communal. L’arrêté préconise surtout une collaboration entre les
agents fiscaux et ceux des communes sur une assistance technique de la part de ces premiers
pour former et accompagner les communes dans la gestion. Normalement le recouvrement des
Impôts Fonciers a été assuré par les chefs d’arrondissement pour les communes rurales et par les
percepteurs pour les communes urbaines durant l’année 2007.
La DGI a procédé à une simplification de la législation de l’Impôt Foncier du fait des critiques
qui se portait à l’édition des rôles, le tarif de l’Impôt foncier et autre cas similaire. Les rôles
s’avèrent effectivement être une des tâches assez lourdes pour les communes. La DGI a donc
décidé que désormais les communes peuvent procéder à la collecte de l’Impôt Foncier à partir
de simple avis d’imposition au lieu de rôle. De même pour le mode paiement des Impôts
Fonciers dont les communes rurales sont les plus bénéficiaires car depuis 2006 l’adoption de
taux d’imposition forfaitaires pour l’IF a été autorisée, notamment pour les communes rurales.
L’année 2008 est celle « de la prise en main de la totalité de la gestion de la fiscalité foncière par
les communes. La loi de finance 2008 stipule que la fiscalité foncière relève désormais de la
responsabilité des communes mais avec l’appui technique des Centres Fiscaux. »20
La recette fiscale foncière avait déjà comme finalité le financement des collectivités territoriales
décentralisées depuis l’Indépendance de Madagascar. Elle a été prélevée au profit de la
20
Analyse FTHM conseils
Page | - 21 -
commune en 1998 mais les procédures de recouvrement ont été gérées en totalité par
l’administration fiscale de l’époque qui n’est autre que la Direction Générale des Impôts. Les
impôts fonciers étaient dans ce temps au nombre de cinq :
- « frappe tous les terrains se trouvant sur le territoire de la commune, quelle que soit leur
situation juridique au 1er janvier de l’année d’imposition ;
- ses caractéristiques sont précisées dans le Code général des impôts (CGI) livre II, titre III » 22
21
Sources :-code général des impôts selon la loi de finance 2010.
-« analyse institutionnelle et politique pour l’amélioration de la fiscalité foncière et établissement de la
référence de la fiscalité foncière communale »menée par le cabinet FTHM conseils.
22
Selon le « Guide de relance de la fiscalité foncière : guide de recensement », Mars 2007.
23
Inspiré de l’ « Analyse institutionnelle et politique pour l’amélioration de la fiscalité foncière et établissement de
la référence de la fiscalité foncière communale »menée par le cabinet FTHM conseils
Page | - 22 -
médical ou social, à l’enseignement ou à l’exercice de culte sont exonérés de l’IFPB (art.
10.02.03, CGI). Par ailleurs, les constructions nouvelles, les reconstructions et les extensions
sont exonérées pendant les 5 premières années suivant leur achèvement (art. 10.02.04). »
« L’IFPB frappe toutes les propriétés bâties et assimilées ;(c’est-à-dire : toutes les constructions
quelle que soit la nature des matériaux utilisés, les terrains employés à usage industriel ou
commercial et l’outillage des établissements industriels fixé à perpétuelle demeure (se référer à
l’article 10.03.02 du CGI).Sont exemptés cependant les mairies, les écoles, les CSB, les églises
et d’autres bâtiments (voir Art 10.03.03 CGI) ;se trouvant sur le territoire de la commune quelle
que soit leur situation juridique au 1er janvier de l’année d’imposition ;
Le tableau qui suit résume l’évolution des impôts fonciers de 1960 à 2008 :
Page | - 23 -
Tableau 1. Évolution des impôts fonciers de 1960 à 2016
Année de
Depuis 1960 1995 1998 2006 2008-2016
référence
Budgets provinciaux
(IFT et IFPB)
- Fivondronam-pokontany
Budgets des communes
Bénéficiaire urbaines (TPB et TAPB) - Firaisam-pokontany Commune Commune Commune
Page | 24
Tableau 1. Évolution des impôts fonciers de 1960 à 2016
Année de
Depuis 1960 1995 1998 2006 2008-2016
référence
CGI 2006
Page | 25
4. Vers la pratique de la réforme foncière
La réforme foncière est une stratégie déjà conçue par le gouvernement malgache depuis 1998,
année où le Ministère chargé de la Décentralisation et de l’aménagement de territoire a vu le
jour. Mais la réalisation de celle-ci ne se fit qu’en 2005 et avec le transfert de compétence et les
phases préparatoires y afférant, la réforme n’a été lancée qu’en 2008. La reforme foncière a
comme objectif de satisfaire l’avidité de deux plateformes dans le domaine du foncier : la
sécurisation au maximum des biens fonciers surtout en milieu rural, et la relance de la fiscalité
foncière au niveau communal, tout cela à partir du système de la décentralisation de ce
domaine.
Depuis 2008 donc, nous avons pu apercevoir le résultat de cette réforme à l’aide de
l’implantation des guichets fonciers auprès des commues rurales de Madagascar, et la prise de
responsabilité totale des communes dans le recouvrement annuel de l’impôt foncier local.
L’impôt foncier est donc réduit à deux vers l’année 2008 à savoir l’IFT et l’IFPB (voir définition
d’IFT et IFPB dans caractéristique de l’IF depuis l’Independence vers 2017)
C. Le taux d’imposition
Les taux d’impositions sont les taux appliqués pour le calcul des impôts à payer. Ils diffèrent
suivant l’impôt :
24
Tiré dans « Analyse institutionnelle et politique pour l’amélioration de la fiscalité foncière et établissement de la référence
de la fiscalité foncière communale »menée par le cabinet FTHM conseils (version provisoire)
Page | 26
En ce qui concerne l’IFT, les terrains sont classés en 6 catégories et à chaque catégorie
correspond un taux bien déterminé (art. 10.01.07, CGI). Le minimum d’imposition est fixé à 500
Ar.
Pour l’IFPB, le taux correspond à un pourcentage de la valeur locative annuelle des immeubles.
Il varie entre 5 et 10 %, dépendant de la décision de la Commission Communale des Impôts. Le
minimum d’imposition est fixé à 2000 Ariary par immeuble.
Page | 27
a. Les étapes de la relance de la fiscalité foncière
Au terme des textes relatifs à l’impôt foncier dédiés aux communes rurales de deuxième
catégorie, on retrouve pratiquement 7 étapes successives et dépendantes les unes des autres dans
la réalisation de la relance fiscale foncière :
1. la préparation ;
2. l’information et la sensibilisation ;
3. le recensement ;
4. le suivi des données ;
5. le calcul de l’impôt ;
6. l’édition et l’homologation ;
7. le recouvrement.
Il convient d’ajouter à cette liste une étape de « mise à jour de la base fiscale ».Cette étape
n’entre pas directement dans le processus de relance : elle vient après. 25
i. La phase de préparation
En 2008, les communes doivent assurer la réalisation de la stratégie de relance en termes de
fiscalité foncière avec une assistance technique de la part des centres fiscaux. Dans la première
phase de la relance, les responsables des IF des communes planifient la façon dont les activités
doivent se faire en espérant une réussite dans le processus. La phase de préparation est la base de
la gestion des IF. De la bonne préparation des activités dépend leur réussite. La planification
consiste à fixer le calendrier de réalisation des différentes activités relatives à la gestion des
impôts fonciers et à en déterminer les moyens à mobiliser et les coûts correspondants.
iii. La forme
L’information et la sensibilisation se font le plus souvent sous forme de réunions des
FOKONOLONA au niveau des FOKONTANY. Sont à la tête de la réunion les chefs de
25
Guide de relance de la fiscalité foncière : guide du recensement, mars 2007
Page | 28
FOKONTANY qui devraient être formés avant par les responsables communaux chargés des
processus de la FF. Les maires en personne ou bien leurs adjoints sont invités à assister à la
réunion en cas de disponibilité car leur présence joue un rôle très important dans l’efficacité de la
sensibilisation. Parfois, d’autres autorités locales comme la gendarmerie, les chefs de districts,
les chefs des centres fiscaux y assistent aussi pour appuyer les maires dans la campagne comme
dans d’autres thématiques de développement puisque les autorités sont plus influanst et sont
plus respectées par les communautés rurales. Le concept de cette étape est l’explication de la
raison exacte du paiement de l’impôt foncier auprès des contribuables, l’information de ces
derniers concernant la manière de collecter les impôts fonciers, la façon dont ils seront
calculés ...
iv. Le contenu
Le contenu du message de la campagne doit être bien préparé pour convaincre les contribuables
résidant en milieu rural. Il doit être clair et convaincant. Ce contenu est régi par la CGI qui se
résume entre autres comme suit :
La compréhension de ces points est très importante pour amener les contribuables à plus de
civisme fiscal. Le contenu de l’information et de la sensibilisation est régi en détail dans le guide
des maires.
v. Le recensement
« Le recensement consiste à faire l’inventaire de tous les biens fonciers (bâtis et non bâtis) situés
sur le territoire de la commune de manière à connaître la matière imposable au titre de l’IFT et
de l’IFPB. »26 Tous les terrains et tous les bâtiments sont concernés par cette étape de la relance.
Pour prouver l’importance de la phase recensement on a conçu un guide en exception pour les
responsables de la fiscalité foncière communales qui fait parti des guides de relance de la
fiscalité foncière, dans le quel on trouve par exemple les principales étapes du recensement,
l’organisation pratique du recensement, l’objectif du recensement, etc.
Dans le guide il est mentionné que le recensement doit être fait par les agents recenseurs
désignés ou recrutés par la commune. Mais il est constaté que cette opération pose un peu de
26
Guide de relance de la fiscalité foncière : guide de recensement.
Page | 29
complexité d’ordre technique et financier puisqu’elle exige la mobilisation d’un bon nombre de
personnes et aussi une sérieuse préparation.
D’après la recherche menée par le cabinet FTHM conseils dans 15 communes rurales différentes
concernant la fiscalité foncière,
Page | 30
- soit à travers des cabinets privés : (Mahavanona) » 27
L’édition des avis d’imposition reste un énorme blocage dans la réalisation de la relance fiscale
locale, surtout en ce qui concerne les communes rurales. Celle ci demande un déplacement pour
certaines communes qui n’ont pas de source électriques, sans oublier les dépenses extravagant
que ces communes ne peuvent pas échapper faute de moyen matériel et technique.
A part l’édition, le visa des avis d’imposition est un chemin important à franchir dans le
processus de la relance. Les responsables de la fiscalité foncière doivent obligatoirement passer
sur ce chemin selon les textes relatifs à la fiscalité foncière pour preuve de régulation.
28
L’homologation doit se faire par les agents des centres fiscaux à titre transitoire .
ix. Le recouvrement
Il s’agit de la phase finale du processus de la relance, la réussite de cette étape finale constitue le
concept général de la relance de la fiscalité foncière car c’est l’objectif même de cette relance.
Pour avoir un meilleur résultat en termes de recette fiscale, il faut que les techniques de
recouvrement soient bien élaborées et respectées à la lettre. Conscients de l’importance d’une
plus d’attention dans cette phase, les responsables ont conçu une guide spécialisé en termes de
technique de recouvrement pour les communes. D’après le guide, le recouvrement doit être bien
préparé. Sur ce, il doit passer par diverses étapes propre à lui .cette opération comporte 9 étapes
clés :
27
Selon L’analyse du cabinet FTHM conseils sur la fiscalité foncière
28
« L’article 4 du Circulaire 12/MEFB/MDAT du 17 Novembre 2006 portant application de l’arrêté
3751/2006/MEFB/MDAT/2006 sur l’Organisation Générale sur la Gestion des Impôts fonciers préconise qu’à titre
transitoire, l’homologation de l’avis d’imposition des rôles ou avis d’imposition est de la compétence des Chefs des
Centres Fiscaux territorialement compétents. » analyse institutionnelle et politique pour l’amélioration de la fiscalité
foncière et établissement de la référence de la fiscalité foncière communale ,par le cabinet FTHM conseils
Page | 31
Certes, le contenu de cette politique de relance de la fiscalité a été en partie expliqué dans cette
étude mais nous allons expliquer brièvement dans cette section le déroulement et le contenu de
cette politique de relance.
Il était donc nécessaire pour l’État de trouver une politique fiscale foncière adéquate.
Page | 32
• Application de la réforme
- La simplification de la procédure
Le principe de simplification concerne surtout les simplifications des procédures et des méthodes
.A savoir le retour au système déclaratif :les contribuables déclarent eux mêmes leurs
propriétés ;les avis d’impositions sont aussi édités sur papier A4 remplaçant les avertissements
qui nécessitaient des papiers spécifiques ,les impôts fonciers sont recouvrés à partir des « avis
d’impositions » (qui remplacent les « rôles ») dont les trésoriers communaux en tant que
receveurs communaux et les chefs de Fokontany en qualité de percepteurs auxiliaires, en sont les
responsables. Autre mesure de la simplification est : l’emploi du logiciel HETRA .Ce logiciel
permet aux communes de saisir et de mettre à jour les données fiscales, d’imprimer les avis
d’imposition et de suivre le recouvrement des impôts ; et le rôle d’appui-conseil par les services
techniques.
- le guide général de relance des impôts fonciers qui décrit les différentes méthodes à
suivre dans le processus de gestion de la fiscalité foncière,
- le guide du recensement fiscal des propriétés foncières qui précise les techniques et
instructions relatives au recensement moins coûteux,
- le guide d’utilisation du logiciel HETRA qui détaille la forme et les modes d’utilisation
du logiciel,
- et le guide de recouvrement des recettes des impôts fonciers qui rappelle aux communes
les principes et les étapes clés pour un recouvrement réussi des impôts fonciers.
- Le logiciel HETRA et les guides de relance de la fiscalité foncière ont été distribué à
toutes les communes grâce à l’appui technique et financière de la GTZ.
Page | 33
Pour être plus compétentes dans la gestion de l’impôt foncier, les communes vont être formées,
appuyées et conseillées par les STD. Ces derniers peuvent fournir des conseils dans la gestion
mais la décision revient toujours à la commune.
Ce transfert a accordé une potentielle recette fiscale considérable pour certaines communes
tandis que d’autres se trouvent financièrement et techniquement incapables de mobiliser leurs
impôts fonciers d’autant plus que la réalisation des recensements nécessite des moyens financiers
assez coûteux pour le budget communal. En 2006 donc, la politique de relance de la fiscalité
foncière a été entreprise par l’État ou plus précisément par le Ministère de la décentralisation et
de l’aménagement du territoire.
Le tableau suivant récapitule tout ce qui a été mentionné et complète les omissions de notre part
concernant l’impôt foncier à Madagascar.
Page | 34
Tableau 3 : Tableau récapitulatif de l’impôt foncier à Madagascar
1. impôt foncier sur les terrains (Articles 10.01.01 et suivants du CGI). Surface des terrains du territoire de la Pour les terrains agricoles de la 1ère à la -Commune : recensement et réception
commune quelque soit leur nature 5ème catégorie, application d’un tarif des déclarations des contribuables ; saisi
juridique et leur affectation. exprimé en Ariary/ha voté pour 4ans par des données dans le logiciel HETRA ;
le Conseil Communal ; un pourcentage établissement Avis d’imposition
de la valeur vénale pour les terrains
-centre fiscal : Visa de l’avis
agricoles de la 6ème catégorie. Valeur
d’imposition par le chef du centre
minimale de l’impôt 500 Ariary par
imposition. Affecté 100%au budget des -Régisseur de recettes/Trésorier
communes d’implantation. communal : recouvrement
2. impôt foncier sur les propriétés (Articles 10.02.01 et suivants du CGI). Valeur locative des immeubles Soit un taux voté par le conseil -commune : recensement et réception des
bâties (construction, terrains à usage industriel communal dans les limites d’un aux déclarations des contribuables ; saisi des
ou commercial, outillages des maximum de 10% et d’un taux minimum données dans le logiciel HETRA ;
établissements industriels fixés à de 5% ; soit un montant forfaitaire voté établissement Avis d’imposition
perpétuelle demeure) implantés sur le par le même organe. Valeur minimale de
-centre fiscal : Visa de l’avis
territoire de la commune, sauf pour le l’impôt 2000 Ariary par immeuble.
d’imposition par le chef du centre
cas de l’imposition forfaitaire. Affecté 100% au budget des communes
d’implantation.
-Régisseur de recettes/Trésorier
communal : recouvrement
Source : extrait du « tableau de synthèse de ressources des collectivités territoriales décentralisées »DGI Antananarivo Page | 35
CHAPITRE 3. Méthodologie de recherche
1. La méthode qualitative
Cette méthode consiste à analyser les faits sans passer par des données statistiques.
• L’entretien
Comme il s’agit d’une étude en science de la société, une démarche rapprochant de la technique
d’approche socio-économique a été adoptée. Ainsi nous avons eu recours à la détermination de
notre problématique, puis à l’élaboration des hypothèses sur lesquelles la problématique se
repose. Il nous a fallu procéder à une légère documentation concernant la thématique de notre
recherche avant de formuler les questionnaires pour les responsables administratifs concernés.
Ceci afin de connaître quelques notions clés de la fiscalité foncière et de la réforme foncière qui
est un concept nouveau pour nous apprenti économiste.
Les questionnaires ont été élaborés selon la nature de l’interview. Dans le cas de notre recherche,
nous avons adopté différents types de questions dans le but de mener à bien la collecte des
réponses pour la pertinence de la recherche.
Il y a donc la question ouverte qui est très utile pour collecter une information complète sur ce
que nous voulons savoir, dans laquelle la personne interviewée est libre de dire ce qu’elle veut
exprimer, mais nous sommes présent pour tenir le rôle d’arbitre entre elle et le sujet pour que ce
dernier soit bien cadré. Ce genre de question nous est surtout utile lors du recueil d’informations
concernant le déroulement de la relance de la fiscalité foncière auprès des administrations
fiscales et des responsables de la commune. Certaines questions destinées aux contribuables
nécessitaient cette technique d’approche, comme celle qui concerne l’avis de ces derniers à
propos des raisons de leur réticence envers le paiement d’impôt, etc.
Ensuite, la question semi-ouverte dans laquelle les personnes interviewées sont guidées
partiellement dans leurs réponses. L’interviewé n’a donc plus qu’à choisir une ou plusieurs
réponses lors de l’entretien. Ce type de question nous permet de simplifier le dépouillement de
l’enquête, de gagner du temps durant l’enquête et de simplifier la tâche des enquêtés.
Enfin, le recours à la question fermée dans laquelle nous offrons seulement deux choix de
réponse comme « OUI ou NON », « masculin ou féminin », mais il faut par contre classifier les
non réponses afin que l’analyse ait sa rigueur. Ce genre de question nous permet d’avoir une
donnée quantitative à la fin du dépouillement de l’enquête.
Page | 36
• La documentation :
• L’internet :
Conclusion partielle
Nous estimons que nous sommes actuellement en connaissance de cause et que la partie I de
notre recherche nous a permis de nous informer sur la démarche de notre étude et de l’historique
de la réforme de 2005 et de la relance fiscale foncière Malgasy. Entrons maintenant dans le vif
du sujet et analysons le cas de la commue rurale d’Ambohibary Sambaina en fin d’encore mieux
enrichir notre recherche.
Page | 37
DEUXIEME PARTIE
Page | 38
PARTIE II. - ANALYSE DE FAITS (CAS D’AMBOHIBARY SAMBAINA)
La fiscalité foncière à Ambohibary
Nous avons pu approcher la commune rurale d’Ambohibary Sambaina pour avoir une
divergence d’analyse plus productive.
Ambohibary est une des communes rurales qui a mis en œuvre la pratique immédiate de la
relance fiscale foncière. D’après le Maire de la commune, il a pris l’initiative d’implanter un
guichet foncier après constatation de l’opportunité que celle-ci peut bénéficier. Notre descente
dans la commune rurale d’Ambohibary nous a apporté des chiffres pertinents et des cas
pertinents à analyser.
La situation fiscale d’Ambohibary n’était vraiment pas très claire avant la relance fiscale en
2005. Il nous est difficile de récolter des chiffres exacts des recettes fiscales de cette époque
puisque le percepteur responsable de la fiscalité foncière n’était plus sur les lieus durant notre
passage. Nous avons essayé de contacter les responsables du centre fiscale d’Antsirabe pour une
consultation d’archive mais faute du changement de personnel pour cause d’affectation de lieu
de service, ce dernier a été un échec. Il nous restait donc à nous fier aux avis des personnels
actuels qui nous ont affirmés que la recette fiscale d’Ambohibary s’élevait à peu près à
0,001% 29. Ce faible taux de recouvrement est dû à l’insuffisance de suivi dans le recouvrement
par les responsables administratifs de la fiscalité foncière auparavant.
Ces derniers, faute de temps et de moyen, n’arrivaient plus à contrôler la recette fiscale foncière
des communes rurales qui sont, rappelons-nous, situées loin des centres fiscaux. Donc, la
fiscalité foncière n’était pas leur priorité ; ce qui engendre le délaissement de celle–ci, et incite
donc les percepteurs à avoir un comportement « libre » de ce qu’ils veulent faire du
recouvrement, voire même de la recette. L’absence d’un texte législatif relatif à la fiscalité
foncière est aussi une des causes de ce délaissement puisque les Administrations à qui les
responsables locales de la fiscalité foncière doivent rendre un rapport après l’achèvement du
recouvrement annuel, n’ont pas la compétence d’exiger ce rapport et la plupart des communes
29
Chiffre estimé par les personnelles actuelles de la commune rurale d’Ambohibary
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rurales ne fait pas attention à cette procédure. D’où la difficulté de la récolte de chiffres exacts
référant à la recette fiscale foncière d’Ambohibary avant la relance.
La fiscalité foncière est une des priorités de la commune rurale d’Ambohibary Sambaina depuis
la réforme foncière de 2005.
De 2005 à 2007 les agents communaux ainsi que le Maire de la commune ont suivi des
formations concernant la relance de la fiscalité foncière effectuée par les agents du centre fiscal
d’Antsirabe. Il est désormais la responsabilité de la commune de gérer totalement cette fiscalité
foncière afin de bénéficier totalement de la recette. Pendant ce transfert de compétence, le
recouvrement a eu une intermittence et les Administrations fiscales ont pris la décision
d’épargner l’impôt foncier de ces deux années pour éviter la mésentente entre Administration et
contribuables.
En 2008, Ambohibary s’est tout de suite lancée à la pratique du contenu de la relance fiscale.
L’équipe communale s’est donc bien préparée pour avoir un bon résultat de recette à la fin du
recouvrement.
Les agents communaux ont entamé la tâche par la formation des chefs Fokontany à-propos de la
sensibilisation, une lourde responsabilité confiée à ces derniers. Après cette formation, a eu lieu
une descente sur les 19 Fokontany effectuée par les agents de la commune, et le Maire même de
la commune pour informer les contribuables du contenu de la relance fiscale foncière, de son but
et de son apport pour la communauté. Lors de cette information les responsables insistent déjà
sur la contribution de tous les contribuables au consentement à l’impôt foncier.
Après la descente des agents communaux dans les 19 Fokontany, c’est aux chefs Fokontany
d’organiser une réunion pour sensibiliser les contribuables à déclarer leur propriétés auprès de la
commune ou de chaque Fokontany dans le quel ils résident. Pour cela chaque contribuable doit
être en possession d’un cahier de 50 pages dans lequel ils doivent mentionner les caractéristiques
de ses propriétés et son identité (nom et prénoms du contribuable, enfant en charge, IFT, IFPB,
superficie,...) (voir Annexe II).
Le Maire de la commune nous a confirmé que chaque Fokontany a été sensibilisé avec soin, ce
sont juste ceux qui ont des patrimoines dans la commune mais qui n’y habitent plus (zanaka
ampielezana) qui n’ont pas pu bénéficier de cette sensibilisation.
Page | 40
• Technique de conscientisation
Avant toute chose, le Maire de la commune a d’abord convoqué le comité communal avec les
AKS ou « Ankolafinkery Samihafa » considérés comme les représentants des contribuables
résidants pour discuter de l’exécution de la politique de la relance fiscale foncière et de
déterminer comment va se faire le calcul de l’impôt.
Puis vient la descente sur le lieu pour une sensibilisation et une information de l’IF que nous
avons déjà abordé auparavant. La commune a opté pour une déclaration volontaire des propriétés
plutôt que de se fier au recensement effectif pour gagner du temps et économiser selon
l’affirmation du Maire de la commune. La sensibilisation s’est plutôt penchée vers une
conscientisation des contribuables à propos de leur droit civique envers le pays. Elle a été basée
aussi sur le but de convaincre les contribuables à déclarer leurs propriétés pour éviter les conflits
sur le domaine du foncier.
Faute de moyen, la commune a donc laissé de côté le recensement effectif et s’est tout de suite
fiée de bonne foi à la déclaration volontaire des biens fonciers de chaque contribuable. Ce qui
raye une partie de tâche de la phase « suivi des données » dans la réalisation de l’impôt foncier,
puisque la comparaison entre données recueillies pendant le recensement et la déclaration des
contribuables est dans ce cas nulle. Pourtant les contribuables déclarants n’étaient pas tous bons
payeurs d’impôt foncier, due des multiples raisons que nous allons analyser dans la présente
étude.
Cette défaillance est surtout due au comportement paysan des contribuables à sensibiliser et aux
techniques de communication adoptées par les chefs Fokontany lors de la sensibilisation à la
fois. Tout d’abord, l’adoption d’une telle technique doit tenir compte de ce que représente la
cible dans tous les domaines : comportement psychologique des paysans, leur aspect intérieur et
extérieur, leur manière d’être en général, la nature de la communauté,
Page | 41
recouvrement d’Ambohibary est de 32%. Après l’année 2008, la commune a connu une
intermittence en termes de recouvrement (voir inconvénient de la crise politique de 2009 sur la
fiscalité foncière d’Ambohibary). Pendant les années 2009 et 2010, les contribuables n’ont plus
30
reçu les avis d’imposition qui leur permettaient d’effectuer le paiement. Ceux qui ont payé
durant ces temps là sont les obligés. Ci-après le tableau qui récapitule l’effectif des
contribuables déclarants et l’effectif de ceux qui ont payé parmi ces premiers depuis 2008
jusqu’en 2010. Les données des années suivantes n’étant pas encore disponible, les responsables
ne pouvaient nous donner que les données fiables.
CONTRIBUABLES 2094 51 5
PAYANTS
Vu le tableau ci-dessus, nous ne pouvons pas évaluer les résultats du taux de recouvrement
d’Ambohibary puisque la commune a cessé l’édition des avis d’imposition depuis 2009. Seuls
ceux qui sont obligés payait l’impôt foncier en 2009 et en 2010.A cause de cette intermittence,
la situation fiscale foncière d’Ambohibary se dégrade et revient à sa situation d’avant la relance
fiscale.
30
Les contribuables résident considère l’avis d’imposition comme un« avertissement » et l’appellent ainsi pour dire
qu’il faut à tout prix payer l’impôt sans attendre sino ils pourraient recevoir des sanctions ou des problèmes auprès
de la Mairie
Page | 42
• Inconvénient de la crise politique de 2009 sur la fiscalité foncière d’Ambohibary.
« S’attardant sur la question de la valeur juridique des pratiques foncières locales, il fera
remarquer que, rejetées par les juristes classiques comme du non-droit, les pratiques foncières
locales font souvent l’objet de la part de l’administration locale une attitude de prudence, par
souci de maintien de l’ordre et de préservation de la paix sociale. »31
Après la crise politique de 2009, le Maire de la commune ainsi que ses collaborateurs ont
décidé de rompre le recouvrement en attendant que la situation politique se calme. Le paysage
politique est secoué à tel point que l’administration reste à l’écart de toutes nouvelles reformes
de politique de développement à cause du comportement des résidents qui peut être ouvertement
hostile à ce concept à cause de l’influence politique.
La crise politique de 2009 avait donc une grande influence sur la situation fiscale foncière de la
commune .Le responsable administratif local, par peur du jugement des contribuables et pour la
préservation de leur sécurité ne parvient plus à imposer l’Impôt foncier dans la commune. Nous
avons effectué notre propre enquête concernant cette situation instable de la fiscalité foncière
auprès des contribuables locaux. 60% de ceux qui ont payé auparavant confirment qu’ils n’ont
aucune hostilité par rapport à ce que le recouvrement continue tant que le tarif ne change pas. La
plupart était même reconnaissant concernant la redevabilité de la commune envers les
autochtones. « Avant nous n’avons rien de nouveau ici, mais depuis qu’on nous a fait payer
l’impôt foncier, nous avons bénéficié de nombreuses infrastructures comme l’école, de l’eau
potable, des rénovations des ponts…nous félicitons notre dirigeant local actuel, parce que
31
« Pour une sécurisation foncière des producteurs ruraux. Acte du séminaire international d’échanges entre
chercheurs et décideurs. »Ouagadougou, mars, 19 au 21 ,2002.Coordonné par Ph Lavigne Delville, H Ouédraogo et
C Toulmin avec la collaboration de P.Y. Le Meur
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personne avant lui ne nous a jamais octroyé une telle opportunité pour faciliter notre vie
quotidienne et nous sommes vraiment reconnaissants même si notre vrai attente n’est pas
satisfaite comme la rénovation de la route qui mène chez nous , l’électricité … » affirme un
contribuable du Fokontany Faravohitra.
Les 40% restant sont presque sans avis mais ceux qui nous ont répondu donnaient surtout
raisons au responsable local de la fiscalité foncière pour une prise en compte de la situation des
contribuables durant cette crise politique. Un commerçant confirme que « les bénéfices ne sont
plus les même avant et après cette crise de 2009, et si on nous fait encore payer l’impôt, nous
n’allons plus connaître que de perte dans nos métiers, mais dès que la situation se calme nous
seront toujours prêts à reprendre le paiement. »
Le rôle des agents des centres fiscaux et des agents de la RRI (Rapid Result Initiative) est aussi
d’inciter les communes à opter continuellement au recouvrement pour une pérennisation du
suivi et évaluation de la situation fiscale foncière de Madagascar après la relance fiscale de
2008. Le cas d’Ambohibary est critique car la commune a beaucoup de potentialité en ce qui
concerne les propriétés foncières et l’agriculture. C’est une commune qui devrait être pilote en
termes de fiscalité foncière. Qui plus est le Maire de la commune actuel est un expert en
fiscalité, et aussi originaire de la commune. Mais à part le problème due à la confusion de rôle, à
cause de la gestion Administrative de Madagascar assez instable depuis le régime transitoire, la
décision d’intermittence est aussi le résultat des comportements agressifs des résidants vis-à-vis
de la situation politique actuelle. Le Maire de la commune a décidé de prioriser la sécurité des
agents communaux face au risque de colère approuvé par les contribuables si le recouvrement
continue dans une situation de crise comme celle-ci.
D’une part donc, le Maire de la commune n’a vraiment pas eu le choix dans cette décision
puisque c’est la sécurité des agents communaux qui est en jeu. Mais d’autre part il ne faudrait
pas se fier par des simples préjugés et avoir la force de continuer et faire face aux problèmes
existants pour faire avancer la commune.
Bref, la commune rurale d’Ambohibary a plus de potentialités que ses communes voisines en ce
qui concerne particulièrement la notion de fiscalité foncière. Les seuls problèmes sont donc
l’attitude de certains résidants vis-à-vis des responsables communales qui est un véritable
blocage pour le développement de la commune. Le paysage politique depuis la crise, plutôt
désagréable pour la commune influence ce comportement agressif. Le préjugé du Maire
concernant le sentiment d’insécurité est aussi dû aux rumeurs de démagogies fait par les futurs
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candidats à la Mairie de promettre aux électeurs de supprimer cette fiscalité foncière dès leur
arrivée au pouvoir.
Malgré cette situation, le Maire de la commune ne se décourage pas. Il lance actuellement une
méthode ingénieuse afin de résoudre le problème d’évasion fiscal par la création d’un logiciel
qui fait le recensement systématiquement des terrains et des propriétés bâties dans son commune.
Par respect de la déontologie de son projet, nous ne pouvons en dire plus dans ce travail que
quelque aspect le concernant. Pour se faire il envisage de cartographier les terrains et maisons
îlot par îlot et aussi par hameau pour la pérennisation des données dans le temps. Ensuite leur
donner des codes et puis les identifier à l’aide d’un logiciel les propriétés qui ont d déjà
régulariser l’impôt foncier et celles qui n’ont pas encore payé. Donner par exemple une
coloration rouge pour ceux qui ont payé l’impôt, et bleu pour ceux qui n’ont pas payé. Il quittera
à ce moment là le système déclaratif de l’impôt adopté auparavant.
2. Apport du projet
Le projet du Maire représente un atout pour la commune elle-même que pour l’Administration
locale compétente. Premièrement, cette stratégie conduit à la facilitation de la tâche des agents
communaux dans le processus d’évaluation des biens fonciers de la commune et dans le triage
des propriétés anonymes pour faire évoluer la situation fiscale de la commune. Deuxièmement,
les contribuables sont privés de toutes sortes de tricheries dans leur déclaration et sont
automatiquement obligés et soumis à l’impôt foncier. Ce qui va accroître le taux d’imposition
foncière ayant une conséquence considérable sur le budget annuel de la commune
3. La limite du projet
Le projet est en cours, mais il rencontre des problèmes financiers et de partenariat qui entraînent
le recul du projet dans sa réalisation. Le Maire et les agents communaux, par peur d’insécurité
n’osent pas descendre sur le lieu (chaque Fokontany) pour photographier les propriétés. Il y a
donc nécessité de plus de partenariat dans ce projet pour sa réalisation. Il y a aussi le risque de
réticence des contribuables par rapport à la méthode une fois qu’elle soit adoptée, sachant que
les résidents d’Ambohibary sont connus par son fort caractère.
Page | 45
4 Organisation paysanne à Ambohibary
La Commune dispose déjà des associations paysannes qui sont regroupées dans le secteur
primaire notamment l’agriculture et l’élevage. Étant donné que la plupart de ces
associations paysannes n’ont pas eu de financement de la part des bailleurs de fonds, elles
ne sont plus opérationnelles et certains paysans ne sont plus très motivés à
l’incorporation dans un groupement. Bref, on peut dire que l’approche organisationnelle
paysanne n’a pas démontré son efficacité au sein de la Commune d’Ambohibary.
Page | 46
Carte n°1 : répartition de la population par Fokontany
Page | 47
Carte n° 2 : équipements existants dans la commune rurale d’Ambohibary
Page | 48
CHAPITRE 2 : Analyse fonctionnelle de l’assiduité des contribuables en milieu
rural concernant le paiement de l’impôt foncier, cas de la commune rurale
d’Ambohibary Sambaina
Nous allons exposer dans ce chapitre le résultat des enquêtes effectuées à Ambohibary suivi de
notre analyse personnelle concernant l’assiduité des contribuables paysans dans le paiement de
l’impôt foncier.
Masculin 51 51, 0%
Féminin 49 49, 0%
TOTAL OBSERVATION. 100 100%
La variable « connaissance des termes fonciers » fait référence ici à la connaissance du terme
« impôt foncier » vis-à-vis des autres mots clés liés aux concepts fonciers comme le droit de
mutation, frais de la sécurisation,…la question a été posée dans le but de mesurer la
connaissance des contribuables concernant les termes en question. Et lors de notre interview
nous avons pu constater une ignorance considérable qui est due à la confusion de ces mots clés
pour la plupart des interviewés. Seul 26% de nos enquêtés savent faire la différence entre les
différents droits lors de la sécurisation de leurs terres par rapport au paiement de l’impôt foncier.
Le reste (74%) ignore que se sont deux choses différentes, certains pensent même qu’ils ne
doivent plus payer des sommes antérieurs qu’à ceux qu’ils ont déjà effectué lors de la
sécurisation en ce qui concerne leur propriétaire.
Cette ignorance est probablement le résultat du fait que l’impôt foncier n’était pas vraiment la
préoccupation de la commune avant la relance et que malgré la sensibilisation des chefs
Fokontany lors de la relance ,le message est encore flou pour chaque contribuable. A priori ils
sont seulement informés de l’importance de la notion d’impôt foncier, de leur devoir envers le
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pays mais n’ont aucune notion des termes fiscalité foncière ni du terme sécurisation foncière. La
plupart confond le droit de mutation 32 avec l’impôt foncier pour le cas des acheteurs de terres.
Il s’avère que cette confusion et cette ignorance soient les principaux facteurs de blocage de
l’instauration du civisme fiscal, car nous pensons qu’un maximum de connaissance de ces termes
de la part des contribuables est exigé pour atteindre cet objectif.
A partir du tableau ci-dessus, nous pouvons constater aussi que les femmes sont les victimes les
plus touchées par cette ignorance des termes fonciers ou des termes relatifs à la fiscalité
foncière.80% des enquêtés féminins sont dans l’’ignorance, contre 20%, un pourcentage assez
significatif et qui peut effrayer les analystes. L’écart est presque similaire chez les enquêtés
masculins ,70% sont dans l’ignorance des termes contre 30%qui ont une connaissance
nécessaire.
Les femmes sont néanmoins les premières cibles à viser lorsqu’il s’agit d’une contribution à la
recherche d’un développement durable. Force est de souligner que la nouvelle politique foncière
de 2015 souligne une prise en compte et priorisation des femmes à l’accès à la terre.
Le résultat des enquêtes a révélé que 84% ont reçu l’éducation, 16% n’ont pas fréquenté l’école
et ne savent ni lire ni écrire. Parmi ces 84% la majorité n’ont atteint que le niveau du CEPE
(32%), d’autres n’ont connu que le niveau primaire et sont sans diplômes (25%). Ceux qui ont
atteint le BACC et le BEPC ont le même pourcentage : 11% et 3% déclarent avoir leur licence et
1% a le doctorat.
Le niveau de scolarisation des usagers de la commune rurale d’Ambohibary est très faible et
selon nous c’est un problème majeur qui freine l’accès au civisme fiscal de la commune. La
perception de la notion d’impôt foncier exige un certain niveau d’éducation et comme nous
l’avons cité précédemment le Maire a jugé comme prioritaires, la construction et la rénovation
d’écoles ; ce qui est plutôt a l’encontre de l’attente de la population locale qui aspire plutôt à la
construction de route et au renforcement des appuis tels que les intrants agricoles.
Nous avons croisé le variable « paiement d’impôt » qui détermine l’effectif des contribuables
enquêtés qui effectuaient le paiement et ceux qui ne l’ont pas effectué, et le variable « niveau
32
Le droit de mutation est une somme que doit renverser l’acheteur de terrain auprès du centre fiscal pour confirmer
la mutation du terrain en question en son nom.
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d’études » qui détermine le niveau d’instruction des contribuables en se référant à leur dernier
diplôme obtenu. Cela afin de savoir s’il a un lien entre ces deux variables, ou plus précisément
pour pouvoir prouver que le niveau d’instruction peut infléchir la perception de l’impôt foncier
de chaque contribuable. Le tableau ci-dessous nous montrera le résultat du croisement de ceux
qui ont payé l’impôt et de leur niveau d’instruction.
NIVEAU D'ETUDES
Sans diplôme 14 11 25
CEPE 21 11 32
BEPC 09 02 11
Illettré 10 06 16
BACC 11 00 11
DEUG 00 01 01
Licence 03 00 03
Doctorat 01 00 01
TOTAL 100
31
69
D’après le tableau il existe une relation de dépendance entre le niveau d’instruction des
contribuables et leur assiduité ou non dans le paiement de l’impôt foncier qui sous entend aussi
leur perception dudit impôt.
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Figure 01 : L’assiduité des contribuables dans le paiement de l’impôt foncier selon leur niveau
d’instruction
3 1
Sans diplôme
14
CEPE
11
BEPC
Illétré
Bac
DEUG
Licence
doctorat
10
21
D’après le graphique précédant ,30 ,4% (21sur 69) des contribuables enquêtés effectuant le
paiement ont tout juste le diplôme CEPE et ils sont majoritaires. Suivi par ceux qui sont sans
diplôme (20,7%) et illettrés (14,4%). Si nous nous fions tout simplement à ces chiffres, il est fort
probable que notre analyse sera faussée par le préjugé sans réflexion profonde, puisque l’effectif
de chaque modalité n’est pas semblable. Le nombre de ceux qui sont illettrés ne sont pas par
exemple, identique à ceux qui ont eu leur licence.
Après analyse donc, nous avons constaté que le niveau d’instruction des contribuables enquétés
se limite au diplôme Baccalauréat, puisque l’effectif de ceux qui ont eu le DEUG, la licence et le
doctorat est presque insignifiant (3%, pour le diplôme de licence et 1%, pour le DEUG et le
doctorat).Les bacheliers (11% de notre échantillonnage) ont tous déclaré avoir accompli le
paiement et atteignent donc un pourcentage de 100% au consentement sur le paiement de
l’impôt foncier. Ce pourcentage est dû au fait que les bacheliers sont les plus instruits si nous
nous référons à notre échantillonnage et c’est aussi valable pour l’ensemble des résidants à
Ambohibary. Le pourcentage suivant appartient à ceux qui ont eu leur BEPC, 81,8% de
consentement, vu que c’est le diplôme le plus proche inférieur au baccalauréat. Et viennent donc
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après ceux qui ont eu leur CEPE avec un pourcentage de consentement de 65,6%.Les sans
diplômes mais qui ont fréquenté quand même l’école ont un pourcentage de 56% ayant effectué
l’impôt foncier, et les illettrés qui n’ont jamais fréquenté l’école ont un pourcentage de 62,5%.
Figure 02 : la réticence des contribuables au paiement de l’impôt foncier selon leur niveau
d’étude.
1
Sans diplôme
6 CEPE
BEPC
11 Illétré
Bac
DEUG
Licence
doctorat
2
11
D’après la statistique, nous pouvons déduire que ce sont les plus instruits(les bacheliers) qui sont
les plus conscients dans l’accomplissement de leur devoir civique. Pourtant les illettré semblent
avoir un pourcentage considérable à la réticence au paiement de l’impôt en question (62%
payant). La raison pour laquelle cette situation se présente est probablement le fait que ces
contribuables ont peur de ce qui les attend en cas de non paiement. Ils payent surtout dans
l’ignorance des causes et par obligation administrative.
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3- Le consentement des contribuables résidants à l’impôt foncier selon leur niveau de vie
Tableau 07 : l’assiduité des contribuables dans le paiement de l’impôt foncier selon leur niveau
de vie.
Il nous a été très difficile d’avoir les renseignements concernant le niveau de vie de chaque
enquêté à Ambohibary. Il nous a fallu élaborer tant de questions pour y arriver et nous ne
pouvons pas non plus nous fier sur les réponses aux questions posées, aussi nous avons eu
recours aussi à à la méthode «observation » pour avoir une information fiable.
Pour mieux comprendre le tableau, nous allons élaborer par la suite le graphique y afférent.
Figure 03: graphique montrant la relation entre les variables « paiement de l’impôt foncier » et
« niveau de vie »
20
16
18
13
2
2
Oui Non
Nous avons déduit dans notre hypothèse établie auparavant que l’une des causes du non
paiement des impôts pourrait être due à la pauvreté des contribuables. Ce tableau nous démontre
que parmi les contribuables classés « pauvres » (33%), 60,6% révèlent avoir payé tandis que
40,4% n’ont pas été assidus dans leurs paiements. Ces 60% ont déclaré avoir payé pensant qu’ils
devaient tout simplement le faire, mais aussi car le coût leur était abordable.
Parmi les contribuables classés « moyens » (47% des enquêtés), 65% déclarent avoir payé et
35% n’ont pas payé. Ce résultat explique que cette catégorie possède les moyens financiers leur
permettant d’accomplir leur devoir fiscal.
Parmi les riches (20% des enquêtés) 90% ont payé contre 10% qui n’ont en pas payé. Dans ce
cas, le devoir fiscal est effectué également en fonction du pouvoir d’achat.
Pour le cas d’Ambohibary, la situation financière n’explique pas l’incivisme fiscal. D’un coté,
persiste l’ignorance de certains pour le devoir fiscal, de l’autre les sensibilisations faites par
certains chefs Fokontany revêtent une certaine intoxication concernant le rôle de l’impôt foncier
dans la sécurisation : selon eux, s’acquitter de l’impôt foncier représenterait un des critères de la
sécurisation foncière, ce qui est faussé ; cependant, cela a eu un résultat notoire dans le
recouvrement fiscal.
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4- Le consentement des contribuables ou non dans le paiement de l’impôt foncier selon la
région d’origine de ces derniers
Tableau 08 : le consentement des contribuables ou non dans le paiement de l’impôt foncier selon
la région d’origine de ces derniers.
LIE D’ORIGINE
Oui 67 23 90
Non 02 08 10
TOTAL 69 31 100
La population enquêtée est composée de 90% d’autochtones, 10% de migrants ; 74,4% des
autochtones déclarent avoir payé leurs impôts fonciers contre 25,5% qui ne le font pas. Ceci
n’explique pas le fait que les autochtones se sentent plus rattachés à leurs terres car c’est leur
« Tanindrazana » et leurs tombeaux, constituent les liens d’attaches. Par ailleurs, le fait d’avoir
payé les impôts fonciers ou autres, permet d’obtenir l’autorisation d’exhumation dont la pratique
est strictement observée dans la région.
90% des migrants déclarent ne pas avoir payé leurs impôts fonciers alors que10% l’ont fait, les
migrants, dont les points d’attaches (Tanindrazana et caveaux familiaux) sont hors de la
commune ne se sentent pas concernés car ils peuvent toujours revenir dans leur région d’origine.
Oui 8 -51
Non 92 51
TOTAL 100
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D’après l’échantillonnage des enquêtés, ces derniers révèlent ne pas avoir de litiges fonciers.
Mais ce cas concerne celui de notre échantillonnage et nous ne pouvons pas tirer une définitive
conclusion la concernant car il se pourrait que ce ne soit pas le cas des autres communes rurales
avoisinantes.
Tableau 10: le consentement des contribuables ou non au paiement de l’impôt foncier selon les
litiges fonciers sur le lieu.
LITIGE FONCIER
Oui 6 2 8
Non 63 29 92
TOTAL 69 31 100
Pourtant, parmi ceux qui ont des litiges fonciers, 75% nous ont confirmés avoir payé malgré le
litige et seulement 25% n ont pas paye. Ceci réfute donc notre hypothèse qui estime que le faible
taux de recouvrement pourrait venir des litiges fonciers. Mais puisque nous avons aussi élaboré
comme hypothèse que les terrains acquis par héritage sont les plus touchés par ce problème de
litige et ils sont aussi les plus suspects lorsqu’on parle de récalcitrants en termes d’impôt foncier.
Nous avons donc essayé de savoir si la réticence de ces 25%vis-à-vis de l’impôt foncier a
quelque chose à voir avec les terrains en litige et leur moyen d’acquisition, par héritage.
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Figure 4 : indice de confiance des contribuables aux diverses institutions fonciers
10 Oui
72 Non
18 Sans avis
Non-réponse Fokontany La Commune Le service domanial
La Topographie
Parmi les 100 enquêtés, 10% avaient des recommandations envers les quatre institutions
proposées relatives au foncier tant sur la sécurisation que sur la fiscalité foncière.18% n’ont pas
donné leurs avis et 72% n’ont aucune recommandation. Nous n’allons pas nous étendre sur la
cause de ces pourcentage car ce qui nous intéresse c’est, laquelle de ces institutions a reçu le plus
de réclamations et la population d’Ambohibary fait-elle suffisamment confiance en ces
institutions.
Conclusion partielle
Bref, la commune rurale d’Ambohibary Sambaina a connu une remontée en termes de recettes
fiscales foncières après la relance. Elle a pu adapter les guides de relance selon son aptitude
financière. Mais en 2009, la commune a connu une intermittence sur le recouvrement dudit
impôt à cause de l’environnement socio - politique actuel du pays.
Par ailleurs, après observation le développement du vrai « civisme fiscal » est une lourde tâche
qui pèse sur les responsables locales de la fiscalité foncière. Pourtant ceci peut avoir un succès
vu les atouts et les potentialités divers dont dispose la CR d’Ambohibary
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TROISIEME PARTIE
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PARTIE III. - VERS UNE ANALYSE MULTIDIMENSIONNELLE DE LA REFORME
FONCIERE ET DE LA FISCALITE FONCIERE
CHAPITRE 1 : Les retombés économiques :
Cette initiative semble être la solution idéale pour les CTDs mais elle risque d’être mal
perçue par les contribuables.
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CHAPITRE 2 : Dimension socio-économique de la recherche sur la réforme
foncière et la refonte fiscale foncière (évaluation du cas d’Ambohibary)
Il est constaté à la fin de notre recherche que le civisme fiscal est encore loin d’être
instauré, si l’on se réfère au cas de la commune rurale d’Ambohibary Sambaina.
Pourtant, la recette fiscale foncière d’Ambohibary Sambaina peut participer
considérablement au budget communal si le civisme fiscal des contribuables est motivé.
Force est de constater que plusieurs facteurs socio-politico-économiques participent au
faible taux de civisme fiscal des contribuables d’Ambohibary. En effet, le niveau de vie,
le niveau d’études, l’éloignement géographique par rapport à la commune, etc. sont des
facteurs qui nuisent à la conscience fiscale des contribuables, d’après notre enquête.
Pourtant, d’après un responsable de la commune, la fiscalité foncière assure environ 30%
du budget annuel de la commune, ce qui est une somme considérable. Cependant, nous
avons pu constater que seul un pourcentage minime de cette somme est recueilli à cause
du contexte politique instable et de la non-instauration d’un civisme fiscal pérenne.
Nous avons mené notre enquête auprès des micro-finances CECAM et OTIV d’Ambohibary. Les
agents rencontrés des deux côtés affichent une réticence envers le certificat foncier, notamment
au niveau de son cadre juridique. En effet, le certificat foncier selon la loi N° 2005-019 du 17
octobre 2005, est opposable à tiers jusqu’à preuve du contraire. Certaines institutions financières
telles que l’OTIV ne posent aucun problème à ce que leurs membres proposent comme gage
d’emprunt un terrain doté d’un CF. « Vue que les membres proposent rarement d’engager leur
terrain par principe coutumier, nous ne rencontrons que quelques cas d’emprunts qui sont liés à
des terrains certifiés » explique un responsable de l’OTIV d’Ambohibary. « Pourtant,
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personnellement, moi je ne fais pas trop confiance à ce genre d’immatriculation foncière car il
paraît qu’elle est opposable en cas de conflit foncier », a-t-il continué.
D’après une investigation récemment effectuée par l’observatoire du foncier, une plateforme
implantée pour assurer l’information relative à la réforme foncière, certaines institutions font
l’effort de reconnaitre le certificat foncier car elles n’ont pas vraiment le choix. Les membres
sont dans ce cas là contraints de proposer leur terrain car les autres biens mobiliers ne couvrent
pas souvent la somme conviée.
Nous avons constaté une forte potentialité géographique pour le cas d’Ambohibary. Les
fokontany d’Ambohibary sont situés par agglomération, ce qui va être bénéfique à la proposition
au remède à l’incivisme fiscale que nous allons avancer ci après.
Lors de notre descente, la majorité des enquêtés ont salué la redevabilité de la commune envers
les contribuables après la relance fiscale de 2005. Malgré l’intermittence du système invoqué
auparavant, l’enthousiasme de certains contribuables est encore frais, motivé par l’implantation
de différentes infrastructures publiques comme l’école, l’accès à l’eau potable etc.
Page | 62
Nous avons également constaté un esprit compétitif entre les habitants de chaque fonkontany.
Notre proposition se basera sur cet esprit de compétition naissante.
Un dispositif de relais beaucoup plus clarifié doit être instauré et une formation continue et
initiale des responsables doit être systématiquement faite pour que la réforme foncière soit
effective. Ceci améliorera forcement aussi la confiance des usagers et contribuables envers les
responsables locaux.
Conclusion partielle
Page | 63
CONCLUSION
D’après la recherche menée par le Cabinet FTHM Conseils en 2008 qui correspond à l’« analyse
institutionnelle et politique pour l’amélioration de la fiscalité foncière et établissement de la
situation de référence des recettes fiscale foncières communales », sur 271 communes réparties
sur les 22 régions de Madagascar, les Impôts fonciers représentent plus de 89% des Impôts
locaux. Par contre, ces impôts fonciers sont aussi mal exploités que les autres impôts locaux et
n’apportent presque pas grand chose au budget communal comparés à ces derniers (surtout
avant la relance fiscale en 2005).Une relance fiscale foncière a été mise en place au profit des
Communes rurales et urbaines afin d’améliorer la situation financière des CTD et des communes
urbaines. Avant la réforme foncière de 2005, seule une partie des recettes fiscales foncières est
allouée au budget communal. Après la relance fiscale, la commune détient la totalité des recettes
fiscales en son profit et assure la gestion de recouvrement.
La réforme et la relance fiscale sont donc entravées par des obstacles d’ordre social et politique
qui méritent une intervention d’urgence.
La relance fiscale foncière est le fruit d’une sous exploitation des recettes fiscales. En déléguant
la fiscalité foncière aux CTD, l’État Malagasy espérait pouvoir alléger les dépenses budgétaires
de l’État tout en diminuant les financements alloués aux CTD. La crise politique et la perpétuelle
instabilité politique ont empêché l’atteinte de cet objectif.
Page | 64
Un Acte II de la réforme foncière est édité et validé en 2015 pour consolider la réforme foncière
de 2005. A part la consolidation de la réforme de 2005, la politique foncière de 2015 vise surtout
une réforme foncière des secteurs urbains et l’accès des femmes à la terre ainsi qu’à la révision
de la reconnaissance juridique des certificats fonciers afin que ces derniers ne soient plus
opposables juridiquement.
Page | 65
BIBLIOGRAPHIE
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BEITONE (A) et Al, « Sciences sociales » 3e édition, Paris, Edition Sirey, 2002.
DESCOUDRAS, J. « A la recherche de la logique paysanne », Paris, Karthala, 1997.
GRAWITZ, M., « Méthodes des sciences sociales », Paris, édition Dalloz Sirey, 1976.
MENDRAS, H. « Sociétés paysannes », Paris, Armand Colin, 1976.
MONNIER J.-M. [1999], « Introduction générale », dans Monnier J.-M. (dir.),
Dynamiques économiques de l’équité, Paris, Economica.
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malgache dans la crise », Paris, Karthala, 1994.
Documents officiels
FTHM Conseils « Analyse institutionnelle et politique pour l’amélioration de la
Fiscalité Foncière et établissement de la référence de la Fiscalité Foncière Communale»,
(version provisoire) 2008.
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CONFEDERATIONALLEMANDE pour l’EDUCATION DES ADULTES, «
Éducation des adultes etDéveloppement », 2004.
Lettre de politique foncière, VERSION FINALE – 03/05/2005 EDITION DU
05/12/2013
Articles
INTRODUCTION………………………………………………………………………………- 1 -
CHAPITRE 3 : Amélioration de la recette fiscale et vision perspective via la recette fiscale foncière 62
1. Mesures incitatives au niveau des fokontany (récompense des meilleures fokontany…) ...................... 62
CONCLUSION…………………………………………………………………………………………………………64
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ANNEXE I :
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RENIM-PIANAKAVIANA
ANARANA: Louisette
FANAMPIN’ANARANA:
CI N N° : 000000000000
NOMENA NY : 29 novembre 1977 TAO Ambahikily
FONENANA: Atsimotsena FOKONTANY AmbohibaryiraytsyMivaky
ASA ATAO: mikarakaratokantrano
Sonian’nytompony ,
Louisette
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ZAZA AN-TOKATRANO
Sonian’nytompony,
Louisette
Page 03
TRANO
Sonian’nytompony,
Louisette
Page 04
TANY
CONSEILLERS COMMUNAUX
CAA
MAIRE
Conseillers Techniques
Adjointe Adjoint
Secrétaire Général
Dans le cadre de notre recherche, nous avons du dressé un questionnaire d’enquête auprès des
contribuables ainsi qu’auprès des usagers qui sont pour la plupart des cas les mêmes
personnes. L’entretien s’est fais sous forme de question ouverte, semi-ouverte et fermé afin
de recueillir le plus d’information possible.
L’entretien s’est effectué auprès des contribuables et usagers résidents de la commune rurale
d’Ambohibary Sambaina. Il nous est évidement important également d’interviewer les
responsables auprès de la Commune Rurale d’Ambohibary afin de connaitre leur taux annuel
de recouvrement, leur stratégie pour atteindre les prévisions fiscales et d’autres questions
pertinents pour la recherche. Les agents guichets fonciers ont également subit notre interview
afin de recueillir encore plus d’information sur les procédures de certification, les problèmes
rencontrés tout au long de l’instauration de la réforme foncière, ainsi que les problèmes
rencontrés vis-à-vis de l’effectivité de la gestion foncière décentralisée.
Les questions ont été dressées afin de correspondre à la problématique posée au tout début de
la recherche. Nous trouverons dans l’annexe suivant la liste des questions posée pour les
contribuables et usagers.
ANNEXE VII :
QUESTIONNAIRES
Questionnaire pour les contribuables et usagers
MEMOIRE DE MASTER II - DESS en ECONOMIE
1. Genre 13. Etat de la route depuis votre lieu d'habitation jusqu'au chef
1. Masculin 2. Féminin lieu de la commune?
1. Goudronnée 2. 2ndr en bon état
2. dans quel classe d'âge appartenez-vous? 3. 2ndr en mauvais état 4. Inaccessible
1. 10-19 2. 20-29 3. 30-39 4. 40-49
5. 50-59 6. 60-69 7. 70-79 8. 80-89 14. Par quel moyen accédez-vous au chef lieu de la commune?
1. Pied 2. Bicyclette 3. Automobile 4. Moto
3. Quelle est votre situation matrimoniale ? Vous pouvez cocher plusieurs cases.
1. marié(e) 2. célibataire 3. divorcé(e)
4. veuf(ve) 5. separé(e) 15. Votre source d'information?
Vous pouvez cocher plusieurs cases (4 au maximum). 1. Aucune 2. bouche à oreille 3. affichage
4. radio 5. télé
4. Dans quel Fokontany résidez-vous? Vous pouvez cocher plusieurs cases.
1. Ankeniheny III 2. Faravohitra 3. Tsarazaza
4. Antsofimbato 5. Mahatsinjo 6. Sahabe 16. Quelle est votre religion?
7. AITM 8. Sambaina 1. Néant 2. catholique 3. protestant
4. FJKM 5. rhema 6. traditionnelle
5. nombre de ménage en charge?
1. 1 2. 2 3. 3 4. 4 5. 5 17. Catégorie socio-professionnelle
6. 6 7. 7 8. 8 9. 9 10. 10 1. Agriculteur 2. Eleveur
11. 11 12. 12 13. 13 14. 14 3. Commerçant 4. Fonctionnaire
5. artisan 6. Médecin
6. combien d'entre eux sont actifs? 7. chef Entreprise 8. Employé
1. 0 2. 1 3. 2 4. 3 5. 4 9. Ouvrier 10. Chomeur
6. 5 7. 6 8. 7 9. 8 10. 9 11. Elève, Etudiant 12. Inactif
11. 10 12. 11 13. 12 14. 13 15. 14 13. Autre 14. transporteur
Vous pouvez cocher plusieurs cases (11 au maxim um ).
7. combien d'entre eux vont à l'école?
1. 0 2. 1 3. 2 4. 3 5. 4 18. Savez-vous lire et/ou écrire?
6. 5 7. 6 8. 7 9. 8 10. 9 1. oui 2. non
11. 10 12. 11 13. 12 14. 13 15. 14
19. Quel est votre niveau d'études ?
8. parmi les ménages en charge,combien sont inactifs? 1. Sans diplôme
1. 0 2. 1 3. 2 4. 3 5. 4 2. CEPE
6. 5 7. 6 8. 7 9. 8 10. 9 3. BEPC
11. 10 12. 11 13. 12 14. 13 15. 14 4. CAP
5. CAE
9. Quelles sont les raisons de cette inactivité?
6. Illétré
7. Première
8. terminale
La question n'est pertinente que si nombre d'inactifs # "Non réponse" et 9. Bac
nombre d'inactifs # "0"
10. DEUG
10. Etes-vous originaire de la commune? 11. BTS
1. Oui 2. Non 12. Licence
13. maîtrise
11. Si non, d'où venez-vous? 14. BT
15. classe de collège et seconde
16. DEA
La question n'est pertinente que si origine = "Non" 17. doctorat
18. diplôme d'ingénieur
12. La distance de votre lieu d'habitation par rapport au chef La question n'est pertinente que si alphabetisation = "oui"
lieu de la commune?
1. 0-1 2. 1-2 3. 2-3 4. 3-4 5. 4-5 20. Surface de terrain en votre possession?
1. NSP 2. [0-50[ 3. [50-100[
4. [100-150[ 5. [150-200[ 6. [200-250[
7. [250-300[ 8. [300-350[ 9. [350-400[
10. [400-450[ 11. [450-500[ 12. [500 et plus[
21. la surface des terrains légaliseé parmis ceux que vous 33. par quelle moyen avez-vous acquis votre propriété?
avez? 1. achat
1. NSP 2. aucun 3. quelques uns 2. héritage
4. [0-50[ 5. [50-100[ 6. [100-150[ 3. achat et héritage
7. [150-200[ 8. [200-250[ 9. [250-300[ 4. appropriation par culture
10. [300-350[ 11. [350-400[ 12. [400 et plus
34. avez vous des litiges en ce qui concerne votre propriété?
22. par quel moyen avez-vous légalisé votre propriété? 1. oui 2. non
1. ne sais pas 2. simple accord
3. certificat foncier 4. titre 35. depuis quand ête-vous
5. titré borné propriétaire?
La question n'est pertinente que si terrains légale # "Non réponse" et 36. connaissez-vous la différence entre certificat foncier,titre
terrains légale # "NSP" et terrains légale # "aucun" foncier,droit de mutation et IF?(au moins 2 de ces concepts)
1. oui 2. non
23. declarez_vous votre propriété auprès de la commune ou du
Fokontany?
1. oui 2. non 37. avez vous déjà assisté à des sensibilisations concernant l'IF
1. oui 2. non
24. Effectuez-vous le paiement de votre impôt foncier?
1. oui 2. non
38. A votre avis, la sensibilisation est-elle nécéssaire?
25. Si oui,quand est-ce que vous avez
1. NSP 2. oui 3. non
payé pour la première fois?
La question n'est pertinente que si paiement d'IF = "oui"
39. Avez-vous déjà été victime ou acteur de la corruption dans
26. Si oui,quand est-ce que vous avez payé pour la dernière le domaine du foncier?
fois? 1. non réponse 2. oui 3. non
1. NSP 2. pendant la colonisation 3. 1960-2005
40. Savez-vous l'utilité de la recette fiscale?
4. 2005 5. 2006 6. 2007
1. non réponse 2. oui 3. non 4. NSP
7. 2008 8. 2009 9. 2010
La question n'est pertinente que si paiement d'IF = "oui" 41. a votre avis,le paiement de l'impôt foncier est-il facultatif
ou obligatoir?
27. quelle est la raison qui vous pousse à payer l'IF?
1. NSP 2. non réponse 3. facultatif
4. obligatoire
La question n'est pertinente que si paiement d'IF = "oui" 42. connaissez vous l'existence du guichet foncier dans votre
commune?
28. quelle est la raison de votre réticence? 1. oui 2. non
La question n'est pertinente que si m ahazanatany na tsia = "tsia" 22. tamin'ny alalan'ny inona amin'ireto no maha ara-dalàna
azy ireo
12. hafiriana no halaviran'ny toeram-ponenanao raha oharina 1. NSP 2. fifanarahana an-tsoratra
amin'ny firaisam-pokontany?
3. karatany 4. titre
1. 0-1 2. 1-2 3. 2-3 4. 3-4 5. 4-5
5. titre sy baorina
13. manao ahoana ny lalana mankany amin'ny La question n'est pertinente que si tany voamarina ara-dalana # "Non
réponse" et tany voam arina ara-dalana # "NSP" et tany voamarina
toeram-ponenanao?
ara-dalana # "tsy misy"
1. goudron 2. lalan-tany tsara
3. lalan-tany ratsy 4. tsy azo aleha
23. Efa nampakarina teny min'ny firaisana ve ny taninao 35. nanomboka oviana no nanananao
1. eny 2. tsia tany voalohany?
24. mandoa hetran-tany ve ianao? 36. Mahafantatra ve ianao ny maha samy hafa ny karatany
amin'ny "titre foncier",sy ny "droit de mutation" amin'ny
1. Eny 2. tsia hetra-tany?
25. raha eny;oviana no nandoavanao 1. Eny 2. Tsia
izany voalohany? (na taona faha
firy) 37. Efa nanatrika fanentanana momba ny fananan-tany ve ianao
La question n'est pertinente que si hetra = "Eny" 1. Eny 2. Tsia
26. raha eny, oviana no nandoavana 38. Raha amin'ny hevitrao,ilaina ve ny fanentanana momba ny
farany? fanananan-tany
La question n'est pertinente que si hetra = "Eny" 1. NSP 2. Eny 3. tsia
27. inona no antony nanosika anao handoa hatra-tany? 39. Efa nahita trangana kolikoly ve ianaote amin'ny sehatry ny
fananan-tany?
1. tsy manan-kevitra 2. Eny 3. Tsia
La question n'est pertinente que si hetra = "Eny"
40. Fantatrao ve ny asan'ny vola voaangona tamin'ny
28. inona no antony tsy nandoavanao hetra-tany? hetran-tany
1. Tsy manan-kevitra 2. Eny 3. Tsia
NOMBRE DE PAGE : 64
RESUME
La question foncière suscite actuellement la curiosité de grand nombre d’acteur, social et économique.
Toute politique de développement a une affiliation avec le secteur foncier. A Madagascar, une réforme
foncière est adoptée depuis l’année 2005 et consolidé en 2015 afin de répondre à la crise foncière vécu
depuis des années. La réforme de 2005 a comme objectif de répondre à la demande massive de
sécurisation foncière, en limitant la procédure et le coût de service, tout en priorisant la
décentralisation et la déconcentration de la gestion du foncier, et l’une des majeurs buts est également
de moderniser les services fonciers. La réforme foncière entraine une relance de la fiscalité foncière,
visant à affecté le budget y afférant aux Collectivités territoriales décentralisées et leur confier le
recouvrement de l’impôt foncier. Des contextes politico-sociaux entravent par contre à l’effectivité de
la relance fiscale et de la reforme foncière. Les CTD sont ceux qui rencontrent le plus de difficultés à
pallier ce problème alors que la réforme de 2005 semble se pencher à la situation des CTD qu’à la
situation des communes urbaines. L’impôt foncier peut à condition qu’il soit mieux recouvrer et que le
civisme fiscal évolue, contribuer au développement économique d’une commune.
ABSTRACT
The Land problem is currently arousing the curiosity of many social and economic actors. Any
development policy has an affiliation with the land sector. In Madagascar, a land reform has been
adopted since 2005 and consolidated in 2015 in order to respond to the land crisis experienced for
years. The 2005 reform aims at meeting the massive demand for land tenure security and limiting the
procedure and the cost of service, while prioritizing decentralization and deconcentration of land
management. One of the major goals is also to modernize land services. The land reform is leading to
a revival of property taxation, with a view to allocating the budget relative to the decentralized
territorial authorities and entrusting them to the recovery of the property tax. On the other hand
political and social context, hamper the effectiveness of fiscal stimulus and land reform. The CTDs
have the biggest difficulty to cope with this problem since the 2005 reform seems to address the
situation of the CTDs rather than that of the urban communes. The property tax may contribute to the
economic development of the urban communes provided, it is better recovered and that the taxpayer
ship evolves,