Justification Des MOB en Contreventement
Justification Des MOB en Contreventement
Justification Des MOB en Contreventement
en contreventement
Proposition d’une méthode alternative
Laurent LE MAGOROU
Siège social
10, rue Galilée
77420 Champs-sur-Marne
Tél +33 (0)1 72 84 97 84
www.fcba.fr
Avec le soutien du
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 1
SOMMAIRE
1. Introduction .................................................................................................. 4
2. Bibliographie ................................................................................................ 5
2.1 Généralités ........................................................................................................ 5
2.2 Calcul de la résistance en contreventement ...................................................... 5
2.2.1 La méthode A ...................................................................................................... 5
2.2.2 La méthode C ...................................................................................................... 7
2.2.3 La méthode de Sugiyama et de Yasumura ....................................................... 13
2.2.4 La méthode du document PD 6693-1 ................................................................ 15
2.2.5 Le document de travail du TC250/SC5/WG3 .................................................... 18
2.3 Calcul de la rigidité d’un diaphragme de mur ................................................... 18
2.3.1 Généralités ........................................................................................................ 18
2.3.2 Le modèle de Källsner ....................................................................................... 19
2.3.3 Le modèle de Seim & Hummel .......................................................................... 20
2.3.4 Le document de travail du TC250/SC5/WG3 .................................................... 21
4. Analyse ....................................................................................................... 31
4.1 Généralités ...................................................................................................... 31
4.2 Configurations avec OSB/3 9mm, pointes 2,1x45mm ...................................... 31
4.3 Configurations avec OSB/3 12mm, pointes 2,5x50mm .................................... 33
4.4 Conclusion ...................................................................................................... 34
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 2
5.3 Analyse comparative ....................................................................................... 40
5.4 Calcul de la raideur.......................................................................................... 42
5.5 Cas des murs partiellement ancrés ................................................................. 43
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 3
1. I NTRODUCTION
La justification de la résistance en contreventement des murs à ossature bois doit être menée
selon les règles Eurocode 5. Comme l’indique l’Eurocode 5 au paragraphe 9.2.4.1, la méthode
retenue doit satisfaire ou permettre les points suivants :
• La résistance au contreventement d'un mur doit être déterminée soit par essai
conformément à EN 594, soit par calcul en utilisant les méthodes analytiques ou les
modèles de calcul appropriés,
• Le calcul de diaphragmes de mur doit considérer à la fois la construction du matériau et
l'arrangement géométrique du mur considéré,
• La réponse de diaphragme de mur aux actions doit être vérifiée afin de s'assurer que la
construction reste dans des limites d'aptitude au service appropriées.
Pour atteindre ces objectifs, l’Eurocode 5 n’impose pas une méthode (pas de clauses du type
« Principes ») mais propose deux méthodes alternatives. La méthode A (celle recommandée et
la plus utilisée) et la méthode B (anglo-saxonne).
L’objectif de ce rapport est de proposer une méthode alternative permettant de satisfaire les
exigences de l’Eurocode 5 paragraphe 9.2.4.1 tout en optimisant la résistance des murs,
notamment en tenant compte des diaphragmes avec ouvertures.
En effet, la méthode A est une méthode très simple mais conservatrice car elle ne tient
absolument pas compte des effets bénéfiques des descentes de charges, effets systèmes
(participation des murs perpendiculaires, …), participation des diaphragmes avec ouverture, …
Un travail bibliographique a été mené afin de faire tour d’horizon des travaux existants sur le sujet
(expérimentaux et théoriques). Les différentes approches ont été analysées afin de ne retenir que
les éléments présentant un bon rapport « cout du calcul / performance du mur ». En effet,
certaines approches sont intéressantes (notamment les méthodes « plastiques ») mais nécessite
une mise en application qui peut être complexe pour en tirer tous les avantages.
À partir de ce travail d’analyse, une méthode alternative relativement aisée à mettre en œuvre
est proposée. De plus, une version simplifiée de cette méthode est proposée afin d’en faciliter
l’application dans un domaine d’emploi usuel mais limité.
Enfin, la plupart des approches se concentrent sur la résistance uniquement et ne donne pas de
méthode pour déterminer la raideur du mur en contreventement. Il est alors difficile de justifier les
déformations associées aux actions du vent et/ou du séisme. Pour les petits ouvrages (R+1 max)
avec peu d’ouvertures cela n’est pas un problème. Cependant, avec les nouvelles architectures
fortement ouvertes et l’augmentation du nombre de niveaux des constructions bois, cela devient
indispensable. L’évaluation de la raideur du mur en contreventement est donc également traitée.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 4
2. B IBLIOGR APHI E
2.1 Généralités
D’une manière générale, il est possible de classer l’ensemble des approches selon trois grandes
catégories :
Les approches élastiques sans prises en compte des ouvertures
Les approches élastiques avec prises en compte des ouvertures
Les approches plastiques
Les approches plastiques ont été jugées trop complexes à mettre en œuvre dans le cadre de
l’objectif de cette étude. Les références bibliographiques sont données mais le travail d’analyse
qui a été effectué n’est pas décrit dans ce rapport.
Les méthodes élastiques « classiques » sont donc retenues. Les approches correspondant le
plus au besoin de cette étude sont présentées ci-après. Le travail d’analyse des autres méthodes
listées mais non retenues n’est pas décrit dans ce rapport.
2.2.1 La méthode A
La méthode A désigne la méthode actuellement recommandée dans l’Eurocode 5.
Figure 1 : Mur constitué de 3 diaphragmes au sens de la méthode A (en rouge, les panneaux
participants)
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 5
Cette méthode suppose donc que les panneaux travaillent en cisaillement uniquement et leurs
résistances respectives s’ajoutent. Elle suppose aussi que la souplesse des ancrages est
négligeable. Cette méthode n’est donc applicable que si la raideur des ancrages conduit à un
déplacement en tête faible par rapport à celui induit par la mise en parallélogramme des voiles.
Le nombre d’organes de petites tailles étant important à la périphérie du panneau pour fixer celui-
ci, il existe une redistribution plastique favorable à la résistance. Ainsi, la méthode admet que la
résistance des n fixations est plus proche de n fois la résistance moyenne d’une fixation (en lieu
et place de la résistance caractéristique). Pour prendre en compte cela, la résistance des fixations
est majorée d’un facteur 1,2 pour le calcul de la résistance du voile.
Les linteaux et les parties en allèges ne sont pas supposés apporter de résistance supplémentaire
aux murs. Ils n’assurent que la continuité de l’effet cantilever. Les murs perpendiculaires et les
descentes de charges verticales n’apportent aucun effet bénéfique non plus.
Enfin, lorsque la liaison entre deux panneaux n’est pas assurée par le même montant mais par
un assemblage de deux montants, celui-ci doit être justifié pour permettre le transfert de l’effort
de cisaillement.
La démarche de calcul pour un mur contreventé par des panneaux à base de bois sur une seule
face est la suivante :
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 6
𝐹𝑓,𝑅𝑘 = 1,2. 𝐹𝑣,𝑓𝑖𝑥,𝑅𝑘
où Fv,fix,Rk est la résistance caractéristique d’un assemblage panneau / bois en simple cisaillement
calculée selon l’Eurocode 5.
𝐹𝑓,𝑅𝑘 . 𝑏𝑖 . 𝑐𝑖
𝐹𝑖,𝑣,𝑅𝑘 =
𝑠
avec
1 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑏𝑖 ≥ ℎ/2
𝑐𝑖 = { 𝑏𝑖
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑏𝑖 < ℎ/2
ℎ/2
bi largeur du panneau i
h hauteur du mur
s espacement des fixations en rives du panneau i
𝐹𝑣,𝑅𝑘 = ∑ 𝐹𝑖,𝑣,𝑅𝑘
2.2.2 La méthode C
La méthode C dite « unifiée » a été présentée en 2006 dans le but d’être intégrée dans l’Eurocode
5 en remplacement des deux méthodes alternatives A et B.
Cette méthode s’appuie sur les mêmes hypothèses de base que la méthode A :
Seuls les panneaux ayant un élancement limité à 4 participent à la résistance du mur
les panneaux fonctionnent en cantilever et la continuité mécanique doit être assurée en
tête
La présence d’un percement par diaphragme est autorisée sans perte de résistance sous réserve
de respecter des dimensions et conditions limites :
si le percement est encadré, les dimensions limites sont 300x300mm
si le percement n’est pas encadré, les dimensions limites sont 150x150mm ou 200mm
de diamètre
la distance entre le percement et tout bord du diaphragme est d’au moins la plus grande
dimension du percement
Contrairement à la méthode A, elle prend en compte les descentes de charges verticales en tête
du mur et elle intègre plus largement leurs effets en considérant les éléments connexes au mur
considéré comme les murs perpendiculaires. De plus, un coefficient est introduit lorsque les
montants d’extrémité de chaque diaphragme ne sont pas suffisamment ancrés rigidement au sol
(ou à la structure située en dessous).
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 7
La méthode considère également que la partie en allège d’une ouverture située du côté sous le
vent d’un diaphragme participe à la résistance en contreventement du diaphragme.
Figure 3 : Mur constitué de 3 diaphragmes au sens de la méthode C (en rouge, les panneaux
participants pour un vent venant de la gauche)
Cette méthode est donc beaucoup plus complexe et complète que la méthode A. De plus, compte
tenu de la prise en compte des conditions limites, elle est « orientée » ; la résistance en
contreventement d’un mur sera potentiellement différente selon le sens de sollicitation si la
géométrie du mur n’est pas symétrique.
En supposant que les exigences du DTU 31.2 sont respectées, notamment l’ancrage des
montants d’extrémités des diaphragmes et les règles constructives de l’ossature et des fixations
en rives de panneaux, l’application de la méthode C peut être conduite comme suit :
où Fv,fix,Rk est la résistance caractéristique d’un assemblage panneau / bois en simple cisaillement
calculée selon l’Eurocode 5.
ℎ𝑤,𝑖
𝑙𝑖,𝑒𝑓 = 𝑙𝑖 + min {
𝑙𝑤,𝑖
où
li longueur total du diaphragme i SANS compter les panneaux ayant un élancement
supérieur à 4
hw,i hauteur de l’allège contigüe au diaphragme i et située du côté sous le vent
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 8
lw,i longueur de l’allège contigüe au diaphragme i et située du côté sous le vent SANS
compter les éléments de panneaux ayant un élancement supérieur à 4
l1
avec
Ri,mur Résistance de la liaison entre le montant d’extrémité au vent et la partie du mur de retour
ou en allège
Ri,anc peut être par exemple une valeur calculée ou une valeur donnée par le fabricant du système
d’ancrage.
Ri,cp est déterminé en considérant les charges permanentes descendant sur le diaphragme
considéré et :
Sur le linteau de l’ouverture contigüe coté au vent
Sur le mur en retour (ou refend) sur une longueur limitée à h/2
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 9
Ri,cp
Diaphragme i
Figure 5 : Charges permanentes à prendre en compte pour déterminer Ri,cp dans le cas d’une
ouverture (vent de la gauche)
Min (l ; h/2)
Ri,cp
Figure 6 : Charges permanentes à prendre en compte pour déterminer Ri,cp dans le cas d’un
retour de mur (vent de la gauche)
Dans le cas d’une ouverture sans allège (porte par exemple), Ri,mur = 0
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 10
Ri,mur
𝐹𝑓,𝑅𝑑 . ℎ𝑤
𝑅𝑖,𝑚𝑢𝑟 = 𝑚𝑖𝑛 { ; 𝑅𝑙𝑖𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛,𝑑 }
2. 𝑠
Rliaison,d est la résistance de calcul en cisaillement de la liaison entre les deux éléments de mur
(donc sans objet si même montant)
Ff,Rd est la résistance de calcul en cisaillement des fixations du panneau sur l’ossature
s est l’espacement des fixations en rives des panneaux
hw est la hauteur de l’allège située coté au vent
hw Rliaison,d
𝐹𝑓,𝑅𝑑 . ℎ 𝐹𝑓,𝑅𝑑 . 𝑙𝑟
𝑅𝑖,𝑚𝑢𝑟 = 𝑚𝑖𝑛 { ; ; 𝑅𝑙𝑖𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛,𝑑 }
2. 𝑠 2. 𝑠
Rliaison,d est la résistance de calcul en cisaillement de la liaison entre les deux éléments de mur
(donc sans objet si même montant)
Ff,Rd est la résistance de calcul en cisaillement des fixations du panneau sur l’ossature
s est l’espacement des fixations en rives des panneaux
h est la hauteur du mur
lr est la longueur du mur de retour sans ouverture
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 11
h
Rliaison,d
lr
𝐹𝑓,𝑅𝑑 .(ℎ−𝑙𝑖 )
Si 𝑅𝑖,𝑣 < 𝑠
𝑘𝑖,𝑤 = 0,5. 𝛼 + 𝛽
𝑅𝑖,𝑣
où 𝛼 = 𝑙𝑖 /2 et 𝛽=𝐹 .ℎ
𝑓,𝑅𝑑 /𝑠
𝐹𝑣,𝑅𝑘 = ∑ 𝐹𝑖,𝑣,𝑅𝑘
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 12
2.2.3 La méthode de Sugiyama et de Yasumura
Cette méthode d’estimation de la résistance au contreventement d’un mur à ossature bois
comportant des ouvertures a été développée par Sugiyama (et Matsumoto) à partir des années
80. Elle a été reprise dans le code de calcul américain (IBC) en 2000.
∑ 𝐴𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠
𝛼=
𝐴𝑚𝑢𝑟
le ratio entre la longueur cumulée de parties de mur sans ouverture et la longueur totale
du mur, noté :
∑ 𝐿𝑚𝑢𝑟,so
𝛽=
𝐿𝑚𝑢𝑟,𝑡𝑜𝑡
Le ratio d’ouverture est alors déduit de ces deux paramètres par la relation :
1
𝑟= 𝛼
1+
𝛽
Lmur,tot
Lmur,so
A partir de ce facteur de réduction lié aux ouvertures, il a été établi des relations empiriques entre
la résistance en contreventement du mur partiellement ancré avec ouvertures (Fv,o) et celle du
mur plein de mêmes dimensions (Fv), suivant le taux de déformation en cisaillement du mur :
𝑟
𝐹𝑣,𝑜 = 3−2𝑟 . 𝐹𝑣 à un déplacement en tête de mur de h/100 (ELU)
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 13
3𝑟
𝐹𝑣,𝑜 = 8−5𝑟 . 𝐹𝑣 à un déplacement en tête de mur de h/300 (ELS)
Le caractère conservatif de cette méthode, calée initialement à partir de résultats d’essais sur
des panneaux avec voiles de contreventement en contreplaqué à l’échelle 1/3 a pu être vérifié
par différentes campagnes expérimentales en grandeur d’emploi. Celles-ci visaient à étudier plus
précisément le comportement des murs avec ouvertures partiellement ancrés, c’est-à-dire ancrés
uniquement aux extrémités du mur complet, sans ancrage de part et d’autre des ouvertures
(report No.TE-1996-001 de J.D. Dolan soumis à l’American Forest & Paper Association).
Ces travaux ont notamment été repris par l’American Forest & Paper Association pour établir la
méthode de dimensionnement dénommée « Perforated Shearwall Design » et incorporée
notamment dans le code de calcul IBC 2000 aux Etats-Unis. Elle constitue une alternative à la
méthode dénommée « Segmented Shearwall Design » où seules les parties de mur plein,
ancrées à leurs extrémités, sont prises en compte comme la méthode A.
Dans le cas des murs pleinement ancrés, un dispositif d’ancrage est positionné à chaque
extrémité de chaque partie pleine du mur, y compris de part et d’autre des ouvertures comme
c’est le cas dans le DTU 31.2 et pour la méthode A proposée dans l’Eurocode 5.
Dans ce cas, un modèle mécanique a été présenté par Yasumura (2010) permettant de remonter
au facteur de réduction.
Le mur pleinement ancré et comportant une ouverture forme un système en équilibre sous les
efforts externes (effort horizontal et réactions aux appuis). Une analyse simplifiée du diaphragme,
en considérant que le cisaillement ne pouvant être repris par l’ouverture est transféré aux parties
adjacentes, conduit à une distribution des efforts telle que représentée dans la figure ci-dessous :
On considère que la résistance maximale en contreventement du mur avec ouverture, Fv,o, est
atteinte lorsque le cisaillement dans la connexion du voile sur le montant d’extrémité est égal à
celui du mur de même dimension sans ouverture sous l’effort de contreventement Fv :
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 14
le cisaillement maximal sur le montant d’extrémité est obtenu lorsque celui-ci est soumis
à un effort normal maximal Fv.h/l
l’effort normal maximal dans le montant d’extrémité du mur avec ouverture soumis à
l’effort de contreventement Fv,o est :
(ℎ1 + ℎ2 ) ℎ𝑤
𝐹𝑣,𝑜 . + 𝐹𝑣,𝑜 .
𝑙 (𝑙1 + 𝑙2 )
Ainsi selon cette méthode, la résistance en contreventement d’un diaphragme pleinement ancré
aux extrémités avec une ouverture (Fv,o) est déduite de celle du diaphragme plein de mêmes
dimensions (Fv) par la relation :
𝐹𝑣,𝑜 = 𝑟 . 𝐹𝑣
Pour les murs pleinement ancrés, il convient donc de « découper » le mur en fonction des
ouvertures et d’utiliser directement le facteur d’ouverture r comme coefficient de réduction de la
résistance.
De plus, il n’est pas fait de distinction entre les ouvertures avec allège (fenêtres) et les ouvertures
sans allège (portes et baies). A titre conservateur, il semble nécessaire de considérer une
ouverture sans allège comme étant une interruption du mur et non une ouverture.
Enfin, Yasumura ayant conduit des essais à l’échelle 1:1, dans le cas d’un mur partiellement
ancré, il propose une optimisation du facteur de réduction proposé par Sugiyama :
𝑟
𝐹𝑣,𝑜 = .𝐹
2−𝑟 𝑣
A noter également que Yasumura (ainsi que d’autres auteurs) conclut également au fait que la
même approche avec les mêmes coefficients de réduction peut être utilisée pour évaluer la
raideur du mur en contreventement avec des ouvertures.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 15
Une hauteur supérieure à 0,65.h
Une hauteur d’allège inférieure à 0,25.h
Diaphragme 1
Diaphragme 2
h
Les percements de petites dimensions sont négligés selon les mêmes règles que la méthode C.
Les panneaux de pleine hauteur encadrant les ouvertures doivent avoir un élancement limité à 4
ou un panneau de largeur nominale (1200mm) doit être présent à une distance de moins de h/8
de l’ouverture.
Pour la reprise des efforts tranchants en pied de mur, les frottements peuvent être pris en compte
avec un coefficient de frottement bois/bois de 0,4.
Pour la reprise des efforts de soulèvement, il n’est pas obligatoire de positionner un ancrage à
chaque extrémité des diaphragmes. Un coefficient est introduit lorsque les montants d’extrémité
de chaque diaphragme ne sont pas suffisamment ancrés rigidement au sol (ou à la structure
située en dessous). Cette méthode s’applique donc aux murs partiellement ancrés.
Le calcul de la résistance totale d’un mur s’effectue en cumulant la résistance de chacun des
diaphragmes (effet cantilever).
L’application (simplifiée) de la méthode peut être conduite comme suit dans le cas de voiles
simple face :
1. Calcul de la résistance par unité de longueur des fixations panneau/ossature bois fp,d,t :
où
Ff,Rd résistance de calcul d’une fixation panneau / bois en simple cisaillement calculée selon
l’Eurocode 5
s espacement des fixations en rives des panneaux
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 16
0,5
2
𝐻 2𝑀𝑑,𝑠𝑡𝑏,𝑛 𝐻
𝐾𝑖,𝑤 = (1 + ( ) + ( )) −
𝜇𝐿 𝜇𝑓𝑝,𝑑,𝑡 𝐿2 𝜇𝐿
1
Avec 𝜇 = 𝑚𝑖𝑛 { 𝑓𝑤,𝑑
𝑓𝑝,𝑑,𝑡
Md,stb,n moment résultant dans le mur (dû à l’effort en tête, les charges descendantes, …)
L longueur du diaphragme
H hauteur du diaphragme
fw,d la résistance de calcul au soulèvement par unité de longueur des fixations en pied de
diaphragme
Ce coefficient Ki,w représente en fait le ratio de fixations en partie basse du voile pouvant être
mobilisé pour la reprise des efforts de cisaillement. Le reste étant dédié à la reprise des efforts
de soulèvement. Dans le cas d’un mur pleinement ancré, Ki,w est donc égal à 1.
Si la hauteur d’une ouverture fait de la moitié de sa longueur (Lopen), alors sa surface est prise
comme étant 0,5.(Lopen)².
Enfin, une condition est donnée afin de limiter la déformation des diaphragmes :
Kcomb est un facteur de combinaison des voiles double face. Il vaut 0 dans le cas d’un diaphragme
à simple face ; la condition devient donc :
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 17
2.2.5 Le document de travail du TC250/SC5/WG3
Dans le cadre de la révision en cours des règles Eurocodes, le groupe de travail en charge de la
partie « diaphragmes » est le groupe TC250/SC5/WG3. Un document de travail traitant de la
vérification de la résistance en contreventement d’un mur à ossature bois a été mis en circulation
en 2016. La dernière version de ce document date de 2018. L’approche proposée n’a pas encore
fait l’objet d’une intégration dans la révision de l’Eurocode 5.
Ce document tente de traiter des diaphragmes d’une manière globale, c’est-à-dire à la fois des
diaphragmes de mur et des diaphragmes horizontaux. Concernant les diaphragmes de mur, ce
document présente, comme la version actuelle de l’Eurocode 5, deux méthodes désignées
méthode A et méthode B.
La méthode A est quasiment inchangée par rapport à la méthode A déjà présente dans
l’Eurocode 5 en vigueur. Seuls les panneaux sans ouverture sont considérés pour le calcul de la
résistance en contreventement du mur.
La « nouvelle » méthode B n’est quant à elle pas encore décrite dans le document de travail.
La prise en compte des ouvertures n’est pas encore introduite mais des éléments sont abordés
pour les percements. Ceux-ci peuvent être négligés si leur diagonal est limitée à 200mm et que
la somme de leur longueur (ou hauteur) ne dépasse pas 10% de la longueur (ou hauteur) du
diaphragme. Un coefficient kop est introduit pour prendre en compte la réduction de résistance de
la couture dans le cas particulier des percements d’insufflation d’isolant.
2.3.1 Généralités
Dans la norme EN 1995-1-1 (Eurocode 5) en vigueur, aucune méthode permettant de déterminer
la raideur apparente en contreventement n’est proposée. De plus, la majorité des publications ne
traitent que de la résistance en contreventement des diaphragmes de mur.
On peut cependant citer les approches suivantes :
Le modèle de Källsner
Le modèle de Seim & Hummel
Le modèle UniTn
Le modèle de Hoekstra
Le modèle de la norme néozélandaise
Le modèle de la norme canadienne
Le modèle du document de travail du TC250/SC5/WG3
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 18
L’application de ces différents modèles à des configurations de diaphragmes pour lesquels nous
disposons de résultats d’essais montrent qu’un certain nombre sous-estime de manière
importante la raideur du diaphragme. Il s’agit notamment des modèles UniTn, Hoekstra, des
normes néozélandaise et canadienne.
Nous faisons donc le choix de ne décrire dans ce rapport, que les modèles de Källsner, de Seim
& Hummel et, à titre informatif, les éléments du document de travail du groupe TC250/SC5/WG3
de 2018.
−1
2.s 2.s.h 2
K v ,ser , p , j = +
h b
K ser , f . b p , j + K ser , f .b p , j 2 . h + p , j
3 3
où
La raideur Kv,ser,dia,i du diaphragme i constitué de plusieurs panneaux sans ouverture est alors :
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑑𝑖𝑎,𝑖 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑝,𝑗
La rigidité de l’ancrage en arrachement Kanc,ser peut être soit donnée directement par la fiche
technique du système d’ancrage, soit évaluée en appliquant les règles de l’Eurocode 5 pour un
assemblage bois/métal (cas d’une ferrure ou équerre rigide clouée par exemple).
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 19
−1
ℎ 1
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖 = ( + )
𝐾𝑎𝑛𝑐,𝑠𝑒𝑟 . 𝑙 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑑𝑖𝑎,𝑖
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖
Cependant, les déplacements uE et uv1 étant très faibles au regard des autres déplacements, ils
peuvent être généralement négligés :
𝑢𝑡𝑜𝑡,𝑖 = 𝑢𝐾,𝑖 + 𝑢𝐺,𝑖 + 𝑢𝑣2,𝑖
avec
1 𝑎𝑣 . 𝐹
𝑢𝐾,𝑖 = . [2. 𝑙 + 2. (𝑛 + 1). ℎ].
𝑚 𝐾𝑠𝑒𝑟 . 𝑙 2
𝐹. ℎ
𝑢𝐺,𝑖 =
𝑚. 𝐺. 𝑡. 𝑙
ℎ. 𝐹
𝑢𝑣2,𝑖 =
𝐾𝑎𝑛𝑐,𝑠𝑒𝑟 . 𝑙
où
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 20
G module de cisaillement de voile du panneau
t épaisseur du panneau
Kanc,ser rigidité de l’ancrage en traction (montant au vent)
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖
Le déplacement total en tête d’un panneau individuel sans ouverture est défini comme étant le
cumul de deux déplacements dus respectivement à :
uK : glissement des fixations entre le panneau et l’ossature
uG : déformation du panneau en cisaillement de voile
avec
𝑎1 . 𝑠0,𝑑
𝑢𝐾,𝑗 = (2. 𝑙𝑗 + 2. ℎ).
𝐾𝑠𝑒𝑟 . 𝑙𝑗
𝑠0,𝑑 . ℎ
𝑢𝐺,𝑗 =
𝐺. 𝑡
et
𝐹𝑣,𝑑,𝑗
𝑠0,𝑑 =
𝑙𝑗
où
lj largeur du panneau
h hauteur du panneau
a1 espacement des fixations
s0,d Cisaillement par unité de longueur dans les fixations (panneau/ossature)
Kser module de glissement des fixations (panneau/ossature)
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 21
G module de cisaillement de voile du panneau
t épaisseur du panneau
Fv,d,j Effort en tête du panneau
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑗
Il convient ensuite de considérer les rigidités des ancrages d’extrémité du diaphragme (en traction
du coté au vent et en compression du coté sous le vent). En général, le coté en compression peut
être négligé et le déplacement en tête dû au soulèvement au niveau de l’ancrage en traction est :
ℎ. 𝐹𝑣,𝑑,𝑖
𝑢𝑣2,𝑖 =
𝐾𝑎𝑛𝑐,𝑠𝑒𝑟 . 𝑙𝑖
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 22
3. E XPLOI TATION DES DIFF ÉRENTES APPROCHES
Toutes les configurations sont basées sur un mur plein de référence « configuration #0 » sans
ouverture d’une longueur totale de 9,9m et une hauteur de 2,7m (panneaux).
Les voiles sont des panneaux d’OSB/3 fixés par pointes. Pour chaque configuration, deux types
de voile ont été calculés :
• Panneaux de 9mm d’épaisseur, fixations de 2,1x45mm correspondant à la configuration
de référence de la règle simplifiée du DTU 31.2
• Panneaux de 12mm d’épaisseur, fixations de 2,5x55mm
Un mur de retour du coté au vent est également intégré pour être pris en compte dans le cas des
approches le permettant. Il est composé de deux panneaux de 1,2m suivis d’une ouverture de
type fenêtre.
Les murs sont considérés avoir un poids de 140 kg/ml et une charge descendante verticale en
tête de 500 kg/ml (charge de toiture, plafond, isolant, …) dans le cas des approches permettant
la prise en compte de cette charge.
Les ouvertures ont une hauteur de 1200mm, laissant un linteau d’une hauteur de 500mm et une
allège de 1000mm.
Le coté au vent est le coté gauche du mur. Cette information est nécessaire car certaines
méthodes (notamment la méthode C) peuvent conduire à des résistances différentes selon le
sens de l’effort.
Toutes les configurations sont supposées respecter le DTU31.2 et notamment l’ancrage total. De
fait, dans le cas de la méthode du PD6693-1, le coefficient Ki,w est égal à 1, et dans le cas de la
méthode de Sugiyama et Yasumura, on retient le coefficient r comme coefficient direct de
correction appliqué au mur plein équivalent calculé selon la méthode A.
A noter que l’analyse exploite également l’approche simplifiée du DTU 31.2. Pour rappel, celle-ci
s’appuie sur la méthode A appliquée à des panneaux d’OSB/3 de 9mm (fixé quels que soient le
panneau et son épaisseur) avec une résistance majorée forfaitairement par un coefficient de 1,3
pour prendre en compte le caractère conservateur de la méthode A et notamment la non prise
en compte des ouvertures et des panneaux élancés. De fait, elle offre un gain important par
rapport à la méthode A dans le cas des voiles de faible épaisseur mais cet « avantage » se réduit
pour les panneaux de forte épaisseur.
Un outil de calcul (sous la forme d’une feuille Excel) a été développé pour permettre l’ensemble
des calculs sur toutes les configurations identiques.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 23
3.2 Configurations retenues
Le mur plein de référence configuration #0 est composé comme suit (de gauche à droite) :
1 panneau de 900mm
5 panneaux de 1200mm
1 panneau de 600mm
1 panneau de 1200mm
La configuration #1 est composée d’une grande ouverture de 2400mm et d’une porte de 1200mm.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 24
Figure 14 : configuration #1
La configuration #2 est composée d’une petite ouverture de 1200mm, une porte de 1200mm et
une grande ouverture de 1800mm.
Figure 15 : configuration #2
La configuration #3 est composée d’une grande baie de 2400mm, une porte de 1200mm et une
grande ouverture de 1800mm.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 25
Figure 16 : configuration #3
La configuration #4 est composée d’une grande baie de 2400mm et une grande ouverture de
1800mm.
Figure 17 : configuration #4
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 26
3.3 Résultats sur la configuration #0 de référence
Dans le cas de cette configuration sans ouverture, seules la méthode A, la méthode C, la méthode
du PD6693-1 et l’approche simplifiée du DTU 31.2 sont comparées.
Figure 18 : Configuration #0
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 27
Figure 19 : Configuration #1
Figure 20 : Configuration #2
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 28
Tableau 5 : Panneaux de 9mm, fixations de 2,1x45mm, espacement en rive de 150mm
DTU31.2
Méthode A C PD6693-1 Coef. r
simplifiée
Fv,Rd 14,5 kN 23 kN 20,6 kN 17,2 kN 17,2 kN
Gain / Méthode A 1,00 1,59 1,42 1,19 1,19
Figure 21 : Configuration #3
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 29
3.7 Résultats sur la configuration #4
Dans le cas de cette configuration avec ouvertures, la méthode A, la méthode C, la méthode du
PD6693-1, la méthode du coefficient r (appliqué à la méthode A configuration #0) et l’approche
simplifiée du DTU 31.2 sont comparées.
Figure 22 : Configuration #4
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 30
4. A N ALYSE
4.1 Généralités
L’exploitation des résultats précédents permet de produire les graphes suivants qui comparent
les résistances de calcul du mur selon les quatre approches, respectivement désignées :
• A : Méthode A
• C : méthode C
• PD6693-1 : méthode du PD6693-1
• A + r : Méthode du coefficient de réduction r appliqué à la méthode A du mur sans
ouverture équivalent
• DTU 31.2 : Approche simplifiée du DTU 31.2
On observe ici le caractère très conservateur de la méthode A (courbe bleue) par rapport aux
autres approches. En effet, la méthode A, non seulement néglige la contribution des parties avec
ouvertures, mais en plus elle néglige les panneaux élancés (h/b>4) et introduit un coefficient de
réduction dès que cet élancement est supérieur à 2.
Dans le cas des murs pleins, les données expérimentales de la littérature montrent en effet que
la méthode A sous-estime les résistances caractéristiques de 20 à 30% (Figure 24). De plus,
plusieurs résultats d’essais montrent qu’il n’y a pas d’effet significatif de l’élancement des
panneaux jusqu’à un élancement de 4 (notamment des essais privés réalisés à FCBA sur des
murs composés de panneaux de 600x2700mm, soit un élancement de 4,5).
Tout ceci est pris en compte de manière forfaitaire par l’approche simplifiée du DTU 31.2 qui
s’appuie sur la méthode A et un coefficient de majoration de 1,3.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 31
Figure 24 : Quelques exemples de comparaison essais/méthode A sur murs pleins
La méthode du PD6693-1 est celle qui conduit d’une manière générale aux plus importantes
résistances mais contrairement à la méthode C, elle affiche une cohérence avec le taux
d’ouvertures.
Enfin, l’approche basée sur le coefficient de réduction r est également cohérente et présente le
même comportement que la méthode du PD6693-1. Cependant, étant ici appliquée à la méthode
A, elle conduit à des résistances beaucoup plus conservatrices.
En se basant sur la méthode A comme référence, le graphe suivant présente le gain de chacune
des méthodes par rapport à la méthode A.
Sur les configurations de murs avec ouvertures, on observe un gain pouvant atteindre +60% pour
la méthode C !
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 32
Figure 25 : Rapport / méthode A, OSB/3 9mm, pointes 2,1x45mm
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 33
Figure 27 : Rapport / méthode A, OSB/3 12mm, pointes 2,5x50mm
4.4 Conclusion
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 34
Figure 28 : réduction de la résistance en fonction du coefficient r
Compte tenu de l’ensemble des éléments précédents, il est donc proposé de retenir l’approche
suivante :
1
𝐶𝑖 = 𝑚𝑖𝑛 {
4. 𝑏⁄
ℎ
Où
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 35
b largeur du panneau
h hauteur du panneau
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 36
5. M ÉTHODE ALTERNATI VE P RO POSÉE
5.1 Hypothèses
Les percements de faibles dimensions sont supposés ne pas affecter la résistance des voiles
sous réserve qu’ils respectent les conditions suivantes :
• Si il est chevêtré, les dimensions en hauteur et en largeur ne dépassent pas 300mm
• Si il n’est pas chevêtré, les dimensions en hauteur et en largeur ne dépassent pas 150mm
• La distance entre toute rive du panneau et un bord quelconque du percement est au moins
égale à la plus grande dimension du percement
• Un seul percement est autorisé sur le même panneau
Les ouvertures qui ne respectent pas les conditions suivantes doivent être considérées comme
des interruptions de diaphragme :
• La hauteur de l’ouverture doit être limitée à 0,65.h, h étant la hauteur du diaphragme
• La hauteur d’allège doit être d’au moins 0,25.h, h étant la hauteur du diaphragme
Les diaphragmes sont totalement ancrés, c’est-à-dire que chaque montant situé à une extrémité
de diaphragme ou au droit d’une ouverture doit être ancré.
NOTE : Une proposition est faite pour le cas des diaphragmes ancrés uniquement à leurs
extrémités.
La résistance caractéristique d’une fixation panneau/ossature bois Ff,Rk est définie par :
où Fv,fix,Rk est la résistance caractéristique d’un assemblage panneau / bois en simple cisaillement
calculée selon l’Eurocode 5.
Le mur est découpé en diaphragmes selon la règle des dimensions d’ouvertures générant des
interruptions de voiles telle que décrite précédemment. La figure suivante présente des exemples
de découpage du mur en plusieurs diaphragmes.
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 37
Figure 30 : Exemples de découpage en diaphragmes
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 38
La résistance de chaque diaphragme j est calculée en supposant qu’il n’y a pas d’ouvertures.
Pour chaque panneau i constituant le diaphragme j sans ouverture, la résistance caractéristique
en contreventement Fi,v,Rk est :
𝐹𝑓,𝑅𝑘 . 𝑏𝑖 . 𝑐𝑖
𝐹𝑖,𝑣,𝑅𝑘 =
𝑠
avec
1
𝑐𝑖 = 𝑚𝑖𝑛 {4. 𝑏𝑖
ℎ
bi largeur du panneau i
h hauteur du panneau
s espacement des fixations en rives du panneau i
𝐹𝑣,𝑠𝑜,𝑗,𝑅𝑘 = ∑ 𝐹𝑖,𝑣,𝑅𝑘
La prise en compte des ouvertures présentes dans le diaphragme j est obtenue en calculant le
ratio d’ouverture r comme suit :
∑ 𝐴𝑜𝑢𝑣𝑒𝑟𝑡𝑢𝑟𝑒𝑠
𝛼=
𝐴𝑚𝑢𝑟
∑ 𝐿 so,j
𝛽=
𝐿𝑡𝑜𝑡,𝑗
Le ratio d’ouverture dans le diaphragme j est alors déduit de ces deux paramètres par la relation :
1
𝑟= 𝛼
1+
𝛽
𝐹𝑣,𝑗,𝑅𝑘 = 𝑟. 𝐹𝑣,𝑠𝑜,𝑗,𝑅𝑘
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 39
La résistance totale du mur est alors la somme des résistances des diaphragmes le constituant,
soit :
𝐹𝑣,𝑚𝑢𝑟,𝑅𝑘 = ∑ 𝐹𝑣,𝑗,𝑅𝑘
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 40
Figure 32 : Rapport / méthode A, OSB/3 9mm, pointes 2,1x45mm
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 41
Figure 34 : Rapport / méthode A, OSB/3 12mm, pointes 2,5x50mm
La méthode proposée est cohérente en terme « d’impact des ouvertures ». Elle s’approche des
résultats obtenus avec le PD6693-1 tout en restant conservatrice dans le cas des ouvertures
« longues ». Elle permet une bonne optimisation de la méthode A et conduit à des résultats
proches des résultats expérimentaux de la littérature.
La raideur de chaque diaphragme j est calculée en supposant qu’il n’y a pas d’ouvertures. Pour
chaque panneau i constituant le diaphragme j sans ouverture, la raideur (N/mm) est déterminée
par :
−1
𝑠𝑖 ℎ
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖 = ([2. 𝑙𝑖 + 2. ℎ]. 2 + 𝐺. 𝑡. 𝑙 )
𝐾𝑠𝑒𝑟 . 𝑙𝑖 𝑖
où
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 42
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑠𝑜,𝑗 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑖
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑗 = 𝑟. 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑠𝑜,𝑗
NOTE :
De manière simplifiée, on pourra considérer la participation de la raideur des ancrages comme
suit :
−1
𝑠𝑗 ℎ ℎ
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑗 = (∑ ([2. 𝑙𝑗 + 2. ℎ]. + )+ )
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑗 . 𝑙𝑗2 𝐺. 𝑡. 𝑙𝑗 𝐾𝑎𝑛𝑐,𝑠𝑒𝑟 . 𝑙𝑗
𝑗
La raideur totale du mur Kv,ser,mur est alors la somme des raideurs des diaphragmes le constituant :
𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑚𝑢𝑟 = ∑ 𝐾𝑣,𝑠𝑒𝑟,𝑗
Dans ce cas, la résistance du diaphragme j avec ouvertures Fv,j,Rk est déterminée en corrigeant
la résistance du diaphragme équivalent sans ouverture Fv,so,j,Rk par :
𝑟
𝐹𝑣,𝑗,𝑅𝑘 = .𝐹
2 − 𝑟 𝑣,𝑠𝑜,𝑗,𝑅𝑘
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 43
6. R ÉFÉRENCES BI BLIOGRAP HIQUES
Dans l’ordre chronologique :
The racking resistance of timber frame walls assessed by experimental and analytical techniques,
Griffiths, Thèse de l’Université de Surrey, 1987
Racking strength of wall diaphragms – Discussion of the Eurocode 5 approach, Källsner, CIB-
W18, 1995
Monotonic Tests of Long Shear Walls with Openings, Report TE-1996-001, Dolan, Johnson,
American Forest & Paper Association, 1996
Effect of Overturning Restraint on the Performance of Fully Sheathed and Perforated Timber
Framed Shear Walls, Heine, Thèse à Virginia Polytechnic Institute and State University, 1997
Perforated shearwall design approach, Bradford, Douglas, Sugiyama, American Forest & Paper
Association, 2001
A simplified plastic model for design of partially anchored wood-framed shear walls, Källsner,
Girhammar, Wu, CIB-W18, 2001
A plastic design model for partially anchored wood-framed shear walls with openings, Källsner,
Girhammar, Wu, CIB-W18, 2002
A Plastic Lower Bound Method for Design of Wood-framed Shear Walls, Källsner, Girhammar,
2004
A unified design method for the racking resistance of timber framed walls for inclusion in Eurocode
5, Griffiths, Blass, Enjily, Källsner, CIB-W18, 2005
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 44
A plastic design method for incompletely anchored wood-framed wall diaphragms, Källsner,
Girhammar, 2006
Influence of Openings on Shear Capacity of Wooden Walls, Dujic, Klobcar, Zarnic, CIB-W18,
2007
A plastic design procedure for wood frame wall diaphragms, Källsner, Girhammar, 2008
Manuel d’application des Eurocodes pour les structures bois, Volume Ossature bois, Programme
AQCEN EC5, 2009
Plastic models for analysis of fully anchored light-frame timber shear walls, Källsner, Girhammar,
Engineering Structures, 2009
Influence of the boundary conditions on the racking strength of shear walls with an opening,
Yasumura, CIB-W18, 2010
Racking resistance of panel-sheathed shear walls with opening, Yasumura, WCTE, 2010
Some design aspects on anchoring of timber frame shear walls by transverse walls, Källsner,
Girhammar, Vessby, WCTE 2010
Some comments on the Sugiyama opening coefficient method and lower-bound solutions
for shear walls, Jensen, Jiaotong, Källsner, Quenneville, Girhammar, CIB-W18, 2012
Evaluation of two analytical plastic design models for light frame shear walls, Källsner,
Girhammar, Vessby, WCTE, 2012
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 45
PD 6693-1: Published Document - UK Non-Contradictory Complementary Information to
Eurocode 5: Design of timber structures Part 1: General – Common rules and rules for buildings,
BSI, 2012
Technical note - Timber stiffening plates – State of the art, SINTEF, N. Labonnote, 2013
Comportement parasismique des murs ossature bois, Rapport SISMOB, FCBA, Faye, 2013
A parametric numerical study on the horizontal load-bearing capacity of the FPB-sheated timber
framed wall elements with openings, E. Kozem Šilih, M. Premrov, M. Kuhta, S. Šilih, 2014
A parametric numerical study on the horizontal load-bearing capacity of the FPB-sheated timber
framed wall elements with openings, Silih, Premrov, Kuhta, Silih, International Journal of Civil
Engineering, 2014
Load-carrying capacity of timber frame diaphragms with unidirectional support, TRAE Information,
2015
Comportement parasismique des murs ossature bois avec panneaux OSB agrafés, Rapport
SISBOIS, FCBA, Faye, 2015
Shear wall design examples per 2015 WFCM and SDPWS, American Wood Council, 2016
Horizontal Stabilisation of Sheathed Timber Frame Structures Using Plastic Design Methods –
Introducing a Handbook Part 1: Design Principles for Horizontal Stabilisation, Källsner,
Girhammar, WMCAUS, 2016
Horizontal Stabilisation of Sheathed Timber Frame Structures Using Plastic Design Methods –
Introducing a Handbook Part 2: Design of the joints and the anchorage devices, Källsner,
Girhammar, WMCAUS, 2016
Horizontal Stabilisation of Sheathed Timber Frame Structures Using Plastic Design Methods –
Introducing a Handbook Part 3: Basics of the plastic design method, Källsner, Girhammar,
WMCAUS, 2016
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 46
Horizontal Stabilisation of Sheathed Timber Frame Structures Using Plastic Design Methods –
Introducing a Handbook Part 4: Design in the Ultimate Limit State, Källsner, Girhammar,
WMCAUS, 2016
Experimental and analytical analysis of racking resistance of partially anchored timber frame
walls, International Journal of Computational Methods and Experimental Measurements,
Steensels, De Proft, Vandoren, 2017
Justification des murs à ossature bois en contreventement – Proposition d’une méthode alternative 47