MALIKA Myal
MALIKA Myal
MALIKA Myal
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE
PAR
Myal MALIKA
MONTRÉAL, LE 15 JUIN
LE 15 JUIN
Mes remerciements s’adressent également aux membres du jury Monsieur Jean Arteau, et
Monsieur Daniel Rousse d’avoir accepté d’évaluer ce mémoire.
Je n'oublie pas mes parents, mes sœurs et mon frère pour leur soutien tout au long de mes
études.
Enfin, j'adresse mes plus sincères remerciements à tous mes proches et amis, et plus
spécialement à mon mari Adil Ennaouri qui m’a toujours soutenu et encouragé au cours de la
réalisation de ce projet de maîtrise, et ma petite princesse ARWA.
Myal MALIKA
RÉSUMÉ
Les nouvelles technologies utilisées pour la fabrication du verre comme par exemple, les
vitrages électrochromiques, ont permis le développement des fenêtres dites dynamiques dans
lesquelles les propriétés optiques peuvent être ajustées en fonction des variations de la
température et de l’ensoleillement. Ces fenêtres dynamiques permettent une modulation du
coefficient de gains solaires (SHGC) en fonction des besoins en chauffage et climatisation ou
selon les besoins des occupants. Leurs coûts étant encore relativement élevés, ce type de
fenêtres commence à peine à percer le marché commercial.
Malika MYAL
ABSTRACT
New technologies used for windows manufacturing as for example, electrochromic windows,
allow the development of “smart” windows in which solar-optical properties can be switched
in order to provide greater control of solar gains and daylight transmittance. However, their
costs are still relatively high, this type of windows is just beginning to emerge on the
commercial market.
The aim of this study is to assess the energy performance of two types of windows: a double
glazed window (DW) , called reference window and an electrochromic window in clear and
colored states. The windows heat balance is determined on an hourly basis for the city of
Montreal and four possible window orientations. In addition, three methods for calculating
the solar heat gains are compared.
The heat transfer modeling using Window and Therm software show no significant difference
between the heat loss coefficients for the two types of window. Differences between
windows are due to solar gains, the energy balance on the windows subject to winter and
summer conditions show that electrochromic windows can reduce the daily summer heat gain
of 1.6 kWh/m2. However, the energy performance of electrochromic windows in winter are
lower compared to the double glazed window with a loss of energy of 0.75 kWh/m2 per day
compared to 0.6 kWh/m2 for double glazed window. In addition, the results show the
contribution of diffuse radiation is significant on the energy balance of a window
Page
INTRODUCTION .....................................................................................................................1
CHAPITRE 4 MÉTHODOLOGIE...................................................................................25
4.1 Progiciels Window et Therm ...........................................................................................25
4.1.1 Progiciel Window ............................................................................................... 25
4.1.2 Progiciel Therm: ................................................................................................ 26
4.1.3 Géométrie dans Therm ....................................................................................... 27
4.2 Modèles de fenêtre étudiées ............................................................................................28
4.3 Conditions aux frontières ................................................................................................30
4.4 Étapes de calculs .............................................................................................................32
4.4.1 Fichier météorologique ...................................................................................... 32
4.4.2 Critères du choix des jours étudiés .................................................................... 32
4.4.3 Calcul du rayonnement solaire incident ............................................................. 33
4.4.4 Irradiation........................................................................................................... 33
VII
CONCLUSION ....................................................................................................................58
RECOMMANDATIONS ........................................................................................................60
Page
Tableau 5.1 Apport de chaleur par rayonnement en été – première approche ..............50
Tableau 5.2 Apport de chaleur par rayonnement en hiver – première approche ...........50
Tableau 5.3 Apport de chaleur par rayonnement en été – deuxième approche .............52
Tableau 5.4 Apport de chaleur par rayonnement en hiver – deuxième approche .........52
Tableau 5.5 Apport de chaleur par rayonnement en été – troisième approche ..............53
Tableau 5.6 Apport de chaleur par rayonnement en hiver – troisième approche ..........53
Tableau 5.7 Apport de chaleur par rayonnement sur une journée – comparaison entre
les trois approches ......................................................................................54
Page
Figure 1.1 Présentation schématique d'une fenêtre. ......................................................5
Figure 1.2 Modes de transfert thermique dans une unité scellée. .................................6
Figure 4.2 Fenêtre à double vitrage standard (DW) et fenêtre électrochromique (EW).28
Figure 5.1 Coefficients Uf, Ueg et Ucg des fenêtres DW et EW (conditions hivernales).40
Figure 5.2 Coefficients Uf, Ueg et Ucg des fenêtres DW et EW (conditions estivales).40
DW Fenêtre de référence
EW Fenêtre électrochromique
UV Ultraviolet
IR Infrarouge
Low-ε Revêtement à faible émissivité
RE Rendement énergétique
RES Rendement énergétique spécifique
PDLC Cristaux liquides dispersés
SPD Dispositif suspendu de particules
DPS Système dispersé de particules
NFRC National Fenestration Rating Council
CSA Association canadienne de normalisation
LBNL Lawrence Berkeley National Laboratory
ISO Organisation internationale de normalisation
LISTE DES SYMBOLES ET UNITÉS DE MESURE
A Surface, m2
E Émissivité effective (W/m2)
h Coefficient de convection, W/(m2• oC)
h0 Coefficient de convection de la surface extérieure, W/(m2• oC)
hi Coefficient de convection de la surface intérieure, W/(m2• oC)
hg Coefficient de convection et de rayonnement à l’intérieur des deux vitrages, W/(m2•
o
C)
I Irradiation, W/m²
Q Gains (ou pertes) de chaleur à travers la fenêtre, Wh/m2
SHGC Coefficient d’apport par rayonnement solaire
t Temps, h
T Température, oC
Température extérieure moyenne, oC
U Coefficient de transmission de chaleur, W/ (m²• oC)
V Vitesse du vent, m/s
Ih Rayonnement solaire horizontal global, W/m2
Ih,b Rayonnement direct normal, W/m2
Ih,d Rayonnement solaire horizontal diffus global, W/m2
IT Rayonnement solaire pour une surface inclinée, W/m2
R Résistance thermique, oC/W
Lettres grecques :
α Absorbtivité
ε Émissivité
ρ Réflectivité
τ Transmissivité
λ Longueur d’onde, m
θ Angle d’incidence
θz Angle de zénith
XIII
Indices :
c Circumsolaire
d Diffus
f Cadre
g Sol
s Solaire
t Total (conduction et rayonnement)
w Fenêtre
ext Extérieur
int Intérieur
eg Bordure du vitrage
cg Centre du vitrage
ray Rayonnement
eff Effectif
conv convection
Nombres adimensionnels :
Rb facteur géométrique
INTRODUCTION
Généralités
Les fenêtres font références aux ouvertures dans l’enveloppe des bâtiments, elles permettent
aux habitants de voir à l’extérieur et d’avoir un éclairage naturel confortable pendant la
journée grâce aux rayons solaires. Certaines fenêtres permettent également de ventiler le
bâtiment. Ces fonctions ont incité les architectes, lors de la construction ou la rénovation des
bâtiments, à prévoir des fenêtres plus grandes, esthétiques, durables, faciles à mettre en place,
et surtout moins chères. Cependant, une fenêtre doit répondre à ces fonctions tout en
respectant certains critères de performance énergétique qui ne pénalisent pas la consommation
d’énergie du bâtiment. En effet, malgré des progrès significatifs au niveau de leur conception,
les fenêtres sont encore responsables d’une portion significative des coûts de chauffage et de
climatisation des bâtiments. Selon le département américain de l’énergie, ces coûts excèdent
25 milliards de dollars par année (Lee et al., 2004). Au Canada, les coûts énergétiques
associés aux fenêtres sont de plusieurs milliards de dollars par année.
Parmi les fonctions que les fenêtres doivent satisfaire, on cite :
• l’isolation acoustique;
• l’isolation thermique;
• la transmission du rayonnement dans le domaine visible : ce facteur est très important pour
le confort des occupants et permet ainsi de diminuer l’utilisation de l’éclairage artificiel;
• le contrôle de la ventilation naturelle, qui peut varier selon la fonction de chaque pièce
(cuisine, salon, etc.);
• la durabilité et la résistance aux variations climatiques et aux intempéries extérieures (vent,
pluie, glace, etc.);
• la résistance à la condensation.
Aujourd’hui, les fenêtres sont encore considérées comme étant le maillon faible de
l’enveloppe des bâtiments. La résistance thermique d’une fenêtre est d'environ 10 fois
inférieure à celle des murs et on estime que ces dernières sont responsables de 20 à 25 % des
2
Objectifs du mémoire
L’objectif principal de ce mémoire est d’évaluer numériquement le bilan énergétique d’une
fenêtre dotée d’un vitrage électrochromique en fonction des conditions météorologiques pour
la ville de Montréal. Le bilan énergétique par conduction, convection et rayonnement de la
fenêtre électrochromique est comparé au bilan établi sur une fenêtre dotée d’un double vitrage
standard appelée « fenêtre de référence ».
De façon plus spécifique, il s’agit de comparer les performances énergétiques des deux types
de fenêtres :
a) sur une base horaire, en fonction des conditions météorologiques extérieures de la ville de
Montréal.
b) pour quatre orientations de fenêtre, soit les orientations est, sud, nord et ouest.
c) pour trois approches distinctes de calcul du rayonnement incident sur la fenêtre.
3
Plan du mémoire
Ce mémoire est structuré comme suit : le chapitre 1 présente l’anatomie d’une fenêtre typique
ainsi qu’une description des principales composantes. Ensuite, on présente les différents
modes de transfert de chaleur dans une fenêtre ainsi que les différents types de fenêtres à
vitrage sélectif. La norme canadienne sur le rendement énergétique des fenêtres résidentielles
CSA A440.2 (CSA, 2007) y sera également présentée.
Le chapitre 2 présente un survol des différents types de fenêtres dynamiques ainsi que leurs
caractéristiques et leurs modes de fonctionnement. Les contributions scientifiques les plus
importantes en relation avec le présent projet sont présentées au chapitre 3.
La présentation des résultats numériques fera l’objet du chapitre 5. Dans un premier temps,
on procédera à une comparaison du bilan énergétique horaire de la fenêtre électrochromique
(état clair et état coloré) à celui obtenu pour la fenêtre de référence. Dans un second temps, les
bilans énergétiques pour les quatre points cardinaux seront comparés et discutés. Finalement,
les apports de chaleur attribuables au rayonnement solaire seront déterminés et comparés selon
trois approches distinctes.
Le mémoire se conclue par une récapitulation des principaux résultats de ce travail. Quelques
suggestions de travaux futurs seront également proposées.
CHAPITRE 1
Les fenêtres sont insérées habituellement dans l’enveloppe des bâtiments. Elles comprennent
un cadre constitué d'une partie fixe (dormant), et une partie mobile (ouvrant), ainsi qu'une
unité scellée. L’unité scellée est la partie transparente d’une fenêtre qui laisse passer le
rayonnement solaire à l'intérieur des bâtiments. La figure 1-1 illustre les parties fixe et mobile
du cadre d’une fenêtre typique. Ce cadre est composé de plusieurs cavités. Ces cavités
permettent de réduire la quantité de matériaux nécessaire et augmente la résistance thermique
de l’ensemble. L'étanchéité entre l’ouvrant et le dormant est assurée par un joint d'étanchéité
qui a pour fonction principale de limiter les infiltrations d’air et d’assurer une protection
contre l’eau et la neige.
L’unité scellée est simplement formée de deux plaques de verre séparées par un intercalaire
qui permet de maintenir une distance constante entre les plaques. Les intercalaires sont faits
généralement d’aluminium ou de mousse rigide à faible conductivité thermique. Les
intercalaires intègrent un dessicant qui permet d’absorber la vapeur d'eau contenue dans la
cavité formée par l’unité scellée. La cavité entre les plaques est normalement remplie d’air.
Cependant, on retrouve des fenêtres remplies d’argon, de krypton ou de dioxyde de carbone.
Ces gaz « spéciaux » ont une conductivité thermique légèrement plus faible que celle de l’air.
Le cadre et le châssis constituent en général le tiers de la surface totale des fenêtres, d'où la
nécessité d’utiliser un matériau résistant et idéalement isolant pour permettre un entretien
facile, prolonger la durée de vie et minimiser les déperditions de chaleur.
5
Dans une fenêtre, les trois modes de transfert thermique sont présents. La conduction se trouve
dans les parties solides de la fenêtre et elle se qualifie comme étant le mode principal de
transfert thermique au niveau du cadre. Le deuxième mode de transfert thermique est la
convection. C’est un phénomène d'échange de chaleur sous l'effet du mouvement d'un fluide.
Ce mouvement peut être forcé ou naturel (sous l'effet de la variation de la masse volumique
avec la température). Sur la surface d’une fenêtre située du côté intérieur, la convection
s’effectue généralement en régime naturel contrairement au régime de convection forcé qui est
généralement dominant du côté extérieur.
Le gaz présent dans l’unité scellée est soumis à une différence de température. Si la différence
de température entre les plaques de verre dépasse un certain seuil, ce gaz se met en
mouvement naturellement (poussée d’Archimède) créant ainsi une boucle de convection qui
6
augmente le transfert de chaleur entre les surfaces du vitrage diminuant par conséquent, la
résistance thermique de l’unité scellée et de la fenêtre dans son ensemble.
Le dernier mode de transfert de chaleur, mais non le moindre est le rayonnement. Le transfert
de chaleur par rayonnement désigne le processus d'émission ou de transmission d'énergie sous
forme d'ondes électromagnétiques. En fait, le rayonnement est le mode de transfert de chaleur
le plus important dans une fenêtre. Dans une fenêtre typique, près des deux tiers du transfert
de chaleur total s’effectue par rayonnement.
La figure 1.2 illustre schématiquement les trois modes de transfert se produisant dans une
fenêtre.
Une connaissance des différents modes de transfert thermique dans une fenêtre est
primordiale afin d'estimer ses performances énergétiques. Étant donné l’importance du
rayonnement solaire, il est nécessaire de fournir certains détails supplémentaires sur ce mode
de transfert de chaleur. Le rayonnement solaire peut modifier considérablement les taux et
même la direction du transfert de chaleur dans une fenêtre.
7
Le rayonnement solaire est émis par le soleil sous forme d’ondes électromagnétiques.
L’ensemble des ondes électromagnétiques forme le spectre solaire qui est la seule énergie
externe pour l’atmosphère. À l’atmosphère terrestre, nous parviennent essentiellement :
• les rayons X et gamma, de longueur d'onde très courte, extrêmement dangereux qui sont
heureusement, arrêtés dès les couches supérieures de l'atmosphère ;
• les ultraviolets (UV), de longueur d’onde comprise entre 200 nm à 400 nm. Les UV
peuvent provoquer des dommages aux cellules de la peau humaine;
• la lumière visible, de longueur d’onde comprise entre 400 à 800 nm, ils nous permettent
de distinguer les formes et les couleurs en stimulant le nerf optique de l’humain;
• les infrarouges (IR), de longueur d’ondes comprise entre 800 à 1400 nm. Les IR sont en
grande partie responsables du changement de température de la matière solide qu'ils
rencontrent;
• les ondes radio et cosmique qui ont de très longue longueur d’onde et dont l’intensité est
très faible à la surface de terre.
L’intensité du rayonnement solaire qui arrive à la surface terrestre dépend, entre autres, de la
clarté de l’atmosphère, de la longueur du trajet parcouru et de l’angle suivant lequel le
rayonnement solaire frappe la surface. Par temps clair, l’intensité maximale de rayonnement
solaire qu’une surface horizontale peut recevoir se produit au midi solaire vrai.
• Direct : comme son nom l’indique, c’est le rayonnement qui provient directement du
disque solaire sans interaction avec l’atmosphère.
• Circumsolaire : il s’agit du rayonnement qui provient du voisinage immédiat autour du
soleil.
• Diffus : rayonnement solaire diffusé par l’atmosphère terrestre dont le parcours n’est pas
direct. Le rayonnement diffus semble provenir d’aucune direction particulière. A ce
rayonnement diffus provenant de l’atmosphère, il faut ajouter le rayonnement réfléchi par les
surfaces environnantes et le sol.
Peu importe que le rayonnement incident soit direct, diffus ou provenant d’une réflexion sur
une surface environnante, ce dernier sera réfléchi ou absorbé par le vitrage, ou transmis à
l’intérieur du bâtiment. Mentionnons que le vitrage clair ordinaire transmet une grande partie
du rayonnement visible à l’intérieur du bâtiment (environ 85%).
τ + ρ +α =1
(1.1)
L’émissivité est le rapport entre le rayonnement émis par une surface et le rayonnement émis
par un corps noir à la même température. Le coefficient d'émissivité varie en fonction de la
longueur d'onde, de la température et du fini de surface.
10
Il est d’usage de séparer une fenêtre en trois régions bien distinctes. Une première région
associée au cadre où le transfert de chaleur se fait principalement par conduction. Une
deuxième région appelée « centre du vitrage » où le transfert thermique est essentiellement
unidimensionnel et une troisième région appelée « bordure du vitrage » qui est délimitée par
le cadre et la périphérie de l’unité scellée. Contrairement au centre du vitrage, le transfert de
chaleur dans le cadre et en bordure du vitrage est bidimensionnel.
Le coefficient global Uw d’une fenêtre peut être déterminé à l’aide des coefficients de
déperditions thermiques calculés pour le centre (Ucg), la bordure du vitrage (Ueg), et le cadre
(Uf), au moyen de l’expression suivante :
U cg Acg + U eg Aeg + U f A f
Uw =
( Acg + Aeg + A f ) (1.2)
Dans cette équation, chaque coefficient de déperdition thermique a été pondéré selon la
surface (A) occupée par chaque région.
Tel qu’illustré sur la Figure 1.4, la bordure du vitrage est la périphérie de l’unité scellée sur
une distance de 63 mm calculée à partir de la ligne de jonction entre le cadre et le vitrage.
11
Le coefficient d’apport par rayonnement solaire (SHGC) est défini comme étant la fraction
du rayonnement solaire incident sur la surface extérieure d’une fenêtre qui est transmise vers
l’intérieur du bâtiment. Le SHGC tient compte également de la fraction du rayonnement
absorbée par la fenêtre et qui est ultimement transmise vers l’intérieur par conduction, par
convection ou par réémission de rayonnement dans le domaine infrarouge. Ce coefficient
s’exprime en fraction décimale et sa valeur est comprise entre 0 et 1 (complètement opaque à
complètement transparent). Le SHGC permet l’évaluation des gains solaires à travers une
fenêtre.
0,87 pour une fenêtre à simple vitrage clair. Le SHGC atteint une valeur maximale lorsque le
rayonnement frappe directement la fenêtre.
Au cours des dernières décennies, plusieurs développements ont permis d’accroître de façon
substantielle la résistance thermique des fenêtres. On retrouve des produits spécialement
conçus pour des climats froids (résistance thermique élevée) et chaud (coefficient SHGC
faible). Mentionnons, entre autres, l’utilisation de gaz de remplissage pour diminuer le
transfert thermique par conduction et par convection dans la cavité des unités scellées. Ces
gaz tels que l'argon ou le krypton, ont une conductivité thermique inférieure à celle de l’air.
Commercialisés au début des années 80, les revêtements à faible émissivité (Low-ε) :
permettent d’augmenter significativement la résistance thermique d’une fenêtre. Ces
revêtements sont habituellement constitués de couches métalliques minces qui s’appliquent
sur le vitrage afin de réduire le transfert thermique par rayonnement dans l’unité scellée.
Présentement, des produits tels que les fenêtres sous vide et les fenêtres aérogels
commencent à faire leur apparition dans les expositions commerciales. Cependant, le coût de
ces fenêtres à grande résistance thermique demeure très élevé et leur utilisation à grande
échelle n’est pas prévue à court ni à moyen terme. Par contre, d’autres produits tels que les
fenêtres dynamiques ont atteint un certain niveau de maturité.
CHAPITRE 2
FENÊTRES DYNAMIQUES
L’enveloppe des bâtiments est soumise à des sollicitations thermiques qui varient
considérablement au cours d’une année. Une fenêtre qui offre de bonnes performances
énergétiques en saison estivale peut être beaucoup moins avantageuse en saison hivernale.
Pour répondre de façon optimale aux diverses sollicitations thermiques auxquelles les fenêtres
sont soumises, une nouvelle génération de fenêtre appelée « fenêtres dynamiques » (Dynamics
Windows) a fait récemment son apparition sur le marché. Ces fenêtres permettent aux
occupants d’exercer un certain contrôle sur les gains solaires d’une fenêtre en modifiant, au
besoin, la réflectivité et l’absorptivité du vitrage
Plusieurs types de fenêtres dynamiques utilisent des particules emprisonnées entre deux
couches de verre. Ces particules changent d’orientation afin de modifier leur état initial. Cela
permet de contrôler la lumière ou la chaleur transmise à l’intérieur du local. Le changement
des propriétés de ces particules se fait à travers des réactions chimiques déclenchées sous
l’effet d’un champ électrique ou de la présence de lumière.
Il s’agit d’une fenêtre dont l’une des plaques de verre de l’unité scellée a la propriété de
changer d’état en fonction des conditions environnementales extérieures. On distingue :
• les fenêtres photochromiques dont la transmissivité change en fonction de l’intensité de la
lumière;
• les fenêtres thermochromiques dont le changement d’état dépend de la température
extérieure.
Les états de ces deux types de fenêtres s'ajustent automatiquement sans aucun contrôle de
l’occupant.
14
Cette catégorie comprend toute fenêtre dotée de vitrage qui a la propriété de changer d’état
optique en fonction des conditions environnementales extérieures, mais qui nécessite
l’application d’une différence de potentiel. On distingue :
• Fenêtres électrochromiques
Les fenêtres électrochromiques ont la capacité de basculer entre un état clair et coloré. Ce
type de fenêtre fera l’objet de la section qui suit.
15
Tous les matériaux dont les propriétés optiques varient lorsqu’ils sont soumis à un stimulant
(température, courant électrique, etc.) sont appelés chromiques. Ce phénomène de
changement des propriétés visuelles est appelé électrochromisme. Le contrôle du vitrage
électrochromique peut être manuel ou à l'aide des capteurs qui réagissent à l’intensité
lumineuse, aux apports solaires, et à la température extérieure ou intérieure.
En saison hivernale, une fenêtre électrochromique doit normalement rester à l’état clair pour
permettre au rayonnement solaire de passer à travers le verre et ainsi maximiser les gains de
chaleur solaire. Cet apport solaire permettra de réduire la consommation d’énergie pour le
chauffage, ainsi que les besoins en éclairage à cause de la quantité de lumière naturelle qui
traverse la fenêtre.
Pendant la saison d'été, la fenêtre électrochromique est généralement maintenue à l’état coloré.
Ce changement se fait grâce à une réaction chimique induite par une tension électrique. L’état
coloré permet de réduire considérablement la transmission du rayonnement infrarouge et, par
conséquent, les gains de chaleur à travers la fenêtre. Cependant, le changement d’état de clair
16
De part leurs propriétés, les fenêtres électrochromiques permettent une réduction significative
de la charge de climatisation des bâtiments. Par conséquent, des économies d’énergie
substantielles sont prévues. De plus, cette technologie offre l’entière liberté aux occupants de
modifier au besoin l’état du vitrage ce qui peut dans certains cas, éliminer la nécessité
d’installer des stores ou des rideaux. Finalement, les fenêtres électrochromiques nécessitent
l’application d’une différence de potentiel uniquement pour passer d’un état à l’autre, aucune
consommation d’électricité n’est nécessaire pour maintenir le verre électrochromique à l’état
clair ou coloré.
Parmi les facteurs qui freinent l’utilisation de cette technologie, mentionnons le coût qui
demeure très élevé. Ceux-ci s’établissent environ à 900$ par mètre carré de fenêtre. De plus,
la durée de vie du matériel électrochromique est limitée entre 10 et 15 ans. Finalement, les
avantages associés à l’utilisation de ce type de fenêtre en été sont en partie annulés par leurs
inconvénients en période hivernale. Ce point sera analysé en détail au chapitre 5 de ce
mémoire.
CHAPITRE 3
REVUE DE LITTÉRATURE
La revue de littérature présentée dans ce chapitre est un survol des travaux jugés pertinents
pour cette étude. Dans un premier temps, les principaux travaux sur les fenêtres
électrochromiques seront abordés. Par la suite, une section est consacrée à la norme
canadienne du rendement énergétique des fenêtres. Le chapitre se terminera par quelques
études en relation avec les progiciels Window et Therm. Le lecteur intéressé par les études
« classiques » sur les fenêtres et leur performance énergétique est invité à consulter la thèse
de Hallé (2001).
Bien que le phénomène électrochromique fût découvert au début des années 70, ce n’est que
vingt ans plus tard qu’apparaissent les premières études mettant l’emphase sur l’utilisation
des matériaux électrochromiques pour les systèmes de fenêtres. À titre d’exemple,
mentionnons les travaux de Lampert (1998) ainsi que Truong et Mehra (November 1984).
Ces travaux présentent les développements technologiques nécessaires pour l’utilisation à
grande échelle des fenêtres électrochromiques. On y mentionne notamment l’importance
d’augmenter la durée de vie des matériaux chromogènes et de diminuer le temps de transition
entre les états clair et coloré particulièrement à basse température.
Mathew et al. (1997) mentionnent que la durée de vie d’une fenêtre électrochromique dépend
de sa capacité à résister aux rayons ultraviolets, aux températures extrêmes et à l’humidité.
Cette durée de vie devra être de l’ordre de 20 à 40 ans pour une utilisation dans les bâtiments
commerciaux et d’au moins 15 ans dans le secteur résidentiel.
Warner et al. (1992) ont étudié cinq prototypes de fenêtres représentant une gamme d’options
de contrôle, pour évaluer le potentiel d'économie d'énergie des fenêtres électrochromiques
par rapport aux fenêtres aux propriétés solaires statiques. Selon cette étude, les fenêtres
électrochromiques peuvent fournir des réductions significatives de la demande de
climatisation et d’éclairage artificiel par rapport aux autres fenêtres. La stratégie de contrôle
permettant le changement entre les états clair et coloré est basée sur l’intensité de la lumière
incidente sur la fenêtre. Cette stratégie permet de réduire considérablement la charge de
refroidissant et la demande d'éclairage.
Pour des conditions estivales dans la ville de Reno (Nevada), Klems (2001) a fait des
mesures sur un puits de lumière (skylight) composé de verre électrochromique, dans le but de
déterminer ses performances thermiques. Klems a mis en évidence qu’à l’état coloré, le
SHGC était réduit de façon significative, mais qu’une partie de l’énergie absorbée se
transmet malgré tout à l’intérieur du bâtiment. Par contre, d’autres mesures effectuées sur un
certain type d’électrochromique doté d’un enduit intégral à faible émissivité montrent une
diminution significative de la portion absorbée de l’énergie.
Les premières études à grande échelle sur les fenêtres électrochromiques ont été réalisées
dans les laboratoires LBNL par Lee et DiBartolomeo (2002). L’étude avait pour objet
d’illustrer l’effet de l’utilisation de ce type de fenêtres sur le confort des occupants et la
consommation d’énergie. Dans cette étude, des fenêtres électrochromiques orientées sud-est
ont été testées dans un secteur commercial d’Oakland (Californie) en saison hivernale. Les
résultats ont montré que les gains énergétiques étaient moins élevés que prévus. Ceci peut-
être en partie dû aux systèmes de contrôle permettant la commutation de coloration.
Lee et al. (2002) ont procédé à d’autres études dans un bâtiment du gouvernement américain
situé dans la ville d'Oakland. Plusieurs stratégies de contrôle entre les états clair et coloré ont
été testées. Les stratégies les plus intéressantes sont :
20
• une stratégie « manuelle » dans laquelle c’est l’occupant qui change l’état de la fenêtre
électrochromique selon son niveau de confort thermique et visuel;
• une stratégie automatisée basée sur l’intensité de la lumière du jour et la demande en
climatisation.
Toujours aux laboratoires LBNL, Clear (2006) a réalisé un banc d'essai des fenêtres
électrochromiques montées directement en direction sud. Ce banc d’essai se compose de trois
salles A, B, et C. La salle A possède une fenêtre à double vitrage standard. Les salles B et C
sont dotées de fenêtres électrochromiques avec une transmittance variant entre 5 % et 60 %.
Les résultats du banc d'essai montrent qu'on peut développer un système électrochromique de
fenêtres qui permet d’économiser de l’énergie tout en maintenant le confort visuel.
Une autre étude expérimentale menée dans un bâtiment commercial a été conduite par Lee et
al (2006) sur une durée de 20 mois. L’étude avait pour objectif de quantifier l'économie
d'énergie due à l’utilisation des fenêtres électrochromiques en utilisant diverses stratégies de
contrôle couplées à l’utilisation d’un écran vénitien pour le contrôle des gains solaires.
Ces études ont été entreprises pour acquérir une expérience réelle avec les façades
électrochromiques, évaluer les réactions des occupants face à cette technologie, et surveiller
les diverses variables environnementales (qualité de l’air intérieur, température, luminosité).
Bien que ces études ont surtout été menées en Californie, elles confirment les gains
énergétiques dûs à l’utilisation des fenêtres électrochromique. Cependant, d’autres données
seront nécessaires pour confirmer les avantages pendant une année complète et pour d’autres
climats.
la climatisation (49 %), et la demande des systèmes CVCA (16%), ainsi qu’une réduction
significative pour la demande d’éclairage.
Assimakopoulou (2004) dans le cadre de sa thèse doctorale, a utilisé la logique floue pour la
commande des fenêtres électrochromiques. Les résultats obtenus montrent l’intérêt
d’utilisation de ce type de fenêtres dans les bâtiments. Récemment, Piccolo, Pennisi et
Simone (2009) ont publié une étude expérimentale sur l’utilisation des fenêtres
électrochromiques pour le contrôle de l’éclairage naturel dans les bâtiments. Des mesures
effectuées en fonction des conditions météorologiques, de l’orientation et des quelques
stratégies de contrôle ont montré la très grande polyvalence des vitrages électrochromiques
pour le contrôle du confort visuel. Les études actuelles sur la technologie électrochromique
mettent l’emphase sur les volets énergie et éclairage. Une exception est l’étude de Syrrakou
et al. (2005) dans laquelle on propose une méthodologie d’analyse selon une perspective plus
globale qui inclut des indicateurs tels que le cycle de vie, le coût d’achat et l’énergie requise
pour la fabrication de ces produits. Cependant, l’article met l’emphase sur la technique
d’analyse et la fenêtre électrochromique étudiée n’est comparée à aucune autre fenêtre.
Après la crise du pétrole au début des années 70, les manufacturiers ont mis sur le marché
une multitude de fenêtres aux caractéristiques variées. À titre d’exemple, mentionnons les
films à faible émissivité, les gaz de remplissage inertes, les fenêtres à bord « chaud » et plus
récemment les « super » fenêtres qui offrent une résistance thermique 5 fois supérieure aux
fenêtres à double vitrage. Cependant, la résistance thermique ne peut, à elle seule, rendre
compte des performances énergétiques d’une fenêtre. En effet, l’infiltration/exfiltration d’air
à travers le cadre et l’apport du rayonnement solaire ont un impact important sur le bilan
énergétique d’une fenêtre. En pratique, il n’est pas facile pour le consommateur de
déterminer quel produit offre les meilleures performances énergétiques.
Pour contrer ce problème, le Canada a développé une norme de rendement énergétique pour
les fenêtres résidentielles (CSA A440.2). En établissant une base de comparaison équitable
22
RE =
[gains solaires ] − [ pertes par conduction] − [ pertes par infiltration ] + 40
1 W / m2 (3.1)
Le RE d’une fenêtre est sans dimension et donne une indication des pertes (ou des gains)
moyennes de chaleur durant une saison de chauffage. Plus le RE est élevé, plus la fenêtre est
efficace du point de vue énergétique. Le facteur 40, a été ajouté pour rendre le RE positif. Le
code canadien de l'énergie pour les habitations résidentielles (CNRC, 1997) prescrit une
valeur minimum du RE des fenêtres pour chaque région du Canada. Mentionnons que le
rendement énergétique tel que défini plus haut n’est valable que durant la saison de
chauffage. Il est possible de définir un RE pour la période de climatisation, mais puisque le
climat canadien est dominé par le chauffage, il n’existe aucune norme à ce sujet.
Le système actuellement en place a fait ses preuves et est effectivement très utile pour
comparer les performances de différents produits en période hivernale. Cependant, dans le
cas des fenêtres électrochromiques, il est difficile d’attribuer une valeur de RE puisque le
coefficient de gains solaires sera fortement influencé par l’état dans lequel se trouve la
fenêtre (clair ou coloré). De plus, le couplage entre les différents modes de transfert de
chaleur fait en sorte que le coefficient de déperdition thermique sera également affecté par le
changement d’état. Finalement, la stratégie de contrôle entre les états clair et coloré de la
fenêtre aura un impact déterminant sur les économies potentielles d’énergie. Par conséquent,
on ne peut attribuer à une fenêtre dynamique une valeur de RE unique. Aux États-Unis, le
NFRC propose un système d’étiquetage des fenêtres dynamiques où l’on indique simplement
23
le coefficient Uw et les coefficients SHGC pour les états clair et coloré. Ce système permet
d’informer le consommateur sur la plage de variation de la fenêtre dynamique, mais ne donne
aucune information sur les économies mensuelles ou annuelles associées à ce type de fenêtre.
Au début des années 80, le NFRC a introduit deux progiciels (Window et Therm) de
simulation numérique du transfert de chaleur spécialement adaptés pour les fenêtres. Bien
que la version initiale (1.0) de Window et Therm était limitée en fonctionnalités, ils se sont
considérablement améliorés depuis tant au niveau de la fiabilité que de la convivialité. Suite
à de nombreuses études de validation au laboratoire LBNL, les prédictions numériques de
Window 5.0 et Therm 2.0 donnent des résultats présentant un écart maximum de 10% par
rapport aux résultats expérimentaux. Cependant, pour des cas particuliers tels les murs
rideaux et les puits de lumière, les écarts peuvent être plus importants. Il y a une quinzaine
d’années, les États-Unis ont recommandé l’utilisation d’outils de modélisation pour la
certification des fenêtres et depuis ce temps plus de 60 000 produits ont été certifiés. Les
algorithmes de calculs utilisés par Window et Therm sont conformes à la norme ISO 15099.
d’être couplées à la librairie Optics (V.17). Optics est une base de données contenant les
propriétés spectrales de 1800 vitrages disponibles sur le marché qui inclut, entre autres, des
vitrages électrochromiques.
CHAPITRE 4
MÉTHODOLOGIE
Ce chapitre présente les outils numériques permettant d’atteindre cet objectif. Les modèles de
fenêtres étudiées, et les conditions aux frontières imposées sur ces dernières sont également
présentés. Finalement, ce chapitre présente le modèle de rayonnement de Klucher et les
relations mathématiques permettant d’évaluer le bilan énergétique horaire sur les modèles de
fenêtre étudiés.
Dans le cadre de cette étude, les modélisations du transfert de chaleur par conduction,
convection et rayonnement dans les fenêtres étudiées ont été réalisées à l’aide des progiciels
Therm et Window (Mitchell et al., 2008) développés par le LBNL aux États-Unis. Ces
progiciels ont servi à la modélisation des performances thermiques des fenêtres. Cependant,
ils peuvent être utilisés pour la modélisation du transfert de chaleur dans d’autres
composantes du bâtiment (murs, portes, toits, etc.). Une présentation détaillée de ces modèles
dépasse le cadre de ce mémoire. Dans cette section, seules les relations de base permettant de
déterminer les coefficients Uw et SHGCw seront présentées.
Le progiciel Window permet le calcul du transfert de chaleur au centre du vitrage. Tel que
mentionné à la section 1.5, le transfert thermique dans cette région est quasi-
unidimensionnel. Par conséquent, le coefficient de déperdition thermique Ucg est donné par :
26
1 2 1
(4.1)
Les gains de chaleur solaire dépendent principalement des coefficients de transmissivité (τ),
réflectivité (ρ) et d’absorptivité (α) du verre. Sur une plaque de verre, le coefficient de
réflectivité n’est pas nécessairement le même sur les deux surfaces. De plus, les coefficients
τ, α et ρ varient en fonction de l’angle d’incidence et de la longueur d’onde du rayonnement
incident.
Window adopte une approche « multi-bandes » dans laquelle le spectre solaire est divisé en
segments ou en bandes. Dans chaque segment, les propriétés du vitrage sont supposées
constantes. Plus le nombre de bandes est élevé, plus la méthode sera en mesure de considérer
les variations spectrales des coefficients nécessaires au calcul des gains solaires. Cependant,
le temps de calcul sera également plus important.
Les résultats de Window sont exportés dans le progiciel Therm, pour construire le seuil, le
montant, et la traverse haute. Ces parties sont ensuite, combinées avec le vitrage pour
construire un système complet de fenestration.
Cette équation est résolue numériquement dans Therm par la méthode des éléments finis.
Therm inclut un générateur automatique de mailles en plus d’un estimateur d'erreurs. Les
résultats peuvent être visualisés à même le logiciel soit sous forme d’isothermes ou de
vecteurs de flux de chaleur. Lorsque le champ de température dans le cadre est déterminé, le
taux de transfert thermique du cadre en appliquant un bilan d’énergie sur la surface du cadre
située du coté intérieur.
∂T ∂T
q′′ = −k i + j
∂x ∂y (4.3)
Dans Therm, la géométrie d’une fenêtre se compose de trois parties : le seuil situé dans la
partie inférieure, la traverse haute (partie supérieure du cadre) et le montant (partie latérale).
La Figure 4.1 illustre ces différentes parties.
Chaque partie est dessinée dans un fichier séparé et sera simulée dans le progiciel Therm, ce
qui permet d’avoir Ueg et Uf.
28
La Figure 4.2 présente les deux types de fenêtres étudiées. La première fenêtre (DW) est
constituée d’un double vitrage scellé rempli d’un mélange d’argon (95%) et d’air (5%). Les
plaques de verre de l’unité scellée ont une épaisseur de 3 mm. Le vitrage situé du côté
intérieur est doté d’un film à faible émissivité (ε=0,04). La cadre en bois a une épaisseur de 89
mm et une hauteur de 57 mm pour une surface totale (Af) de 0,29 m2. Les dimensions de la
fenêtre sont de 1,20 m de largeur par 1,50 m de hauteur (voir Figure 4.3).
La deuxième fenêtre (fenêtre EW) est en tout point identique à la fenêtre DW exception faite
du vitrage situé du côté extérieur qui est remplacé par un vitrage électrochromique d’une
épaisseur de 4 mm.
Les propriétés optiques spectrales des vitrages étudiés sont tirées de la base de données IGDB
v.16.2 (International Glazing Database) (Versluis et al., 2003). La Figure 4.4 présente la
variation du coefficient de transmissivité, des vitrages clair et électrochromique, en fonction
de la longueur d’onde pour une incidence normale du rayonnement.
30
Après que la géométrie soit dessinée, le programme localise automatiquement tous les
segments externes de frontière et l'utilisateur doit définir les conditions frontières qui
s'appliquent à chaque segment. Les choix des conditions frontières incluent la convection, le
flux thermique constant, la température constante et l’intensité du rayonnement.
31
La Figure 4.5 montre un exemple des conditions aux frontières appliquées à la géométrie
étudiée. On impose une condition adiabatique pour les deux surfaces horizontales au haut et
au bas de la fenêtre. La surface inférieure repose sur la structure du bâtiment. Pour les
surfaces intérieures et extérieures, différentes conditions sont appliquées par le biais d’un
coefficient de convection et une intensité de rayonnement incident. Précisons que la surface
extérieure de la fenêtre est exposée à des conditions frontières calculées à partir d’un fichier
météorologique.
32
Les coefficients Uw et SHGCw, pour chaque type de fenêtres, sont évalués sur une base
horaire en fonction des conditions extérieures. Ces conditions proviennent d’un fichier
météorologique pour la ville de Montréal au Canada. Ce fichier contient les valeurs horaires
pour une année typique de plusieurs paramètres tels que : la température extérieure, la vitesse
et la direction du vent, l’irradiation directe, diffuse et globale sur une surface horizontale
(voir annexe I).
Le fichier météorologique contient les valeurs nécessaires aux calculs thermiques sur toute
une année. Par contre, le nombre d’étapes nécessaires pour modéliser les différentes parties
d’une fenêtre est très élevé. Effectuer des calculs horaires sur une année complète exigerait
un temps considérable. Par conséquent, seulement quelques jours en période hivernale et
estivale ont été choisis.
L’albédo du sol a une influence sur l’intensité du rayonnement incident Ig sur la fenêtre. Cette
valeur a été fixée à 0,26 pour les simulations en période estivale (gazon vert) et à 0,4 en
période hivernale (sol couvert de neige en milieu urbain) selon Thevenard et Haddad (2006).
Les résultats obtenus permettent de créer les conditions aux frontières sur une base horaire
pour les progiciels Therm et Window. Un exemple de ces résultats fait l’objet de l’annexe III.
4.4.4 Irradiation
La Figure 4.6 présente schématiquement l’irradiation incidente totale sur la surface extérieure
d’une fenêtre. Cette irradiation totale provient de la contribution du rayonnement direct,
isotopique diffus, circumsolaire diffus et une portion attribuable au rayonnement solaire
réfléchi par le sol.
Le rayonnement solaire direct (Is) atteint la surface extérieure de la fenêtre à un angle θs. Cet
angle est en fonction de la position géographique, l’orientation de la fenêtre et de l’heure du
jour. En première approximation, on peut supposer que le rayonnement circumsolaire diffus
(Ic) atteint la fenêtre au même angle d’incidence que Is soit θs.
34
La distribution angulaire du rayonnement isotropique diffus incident sur une fenêtre est
généralement inconnue. Cependant, il est possible d’attribuer un angle d’incidence effectif à
cette composante de l’irradiation totale en effectuant une intégration du rayonnement
transmis sur tous les angles d’incidence possibles. Par conséquent, Id peut être considérée
comme une irradiation incidente sur la fenêtre à un angle d’incidence unique θd. De même, Ig
atteint la fenêtre à un angle d’incidence équivalent à θg. Pour une fenêtre installée
verticalement, cette intégration conduit à θd ≅ θg ≅ 60o(Duffie et Beckman, 2006).
Comme hypothèse, la température radiante moyenne du côté extérieur de la fenêtre Tray ,ext , est
supposée identique à Text. Par contre, le coefficient de convection sur la surface extérieure est
35
fortement influencé par la vitesse et la direction du vent. Ce coefficient est évalué sur une
base horaire par les corrélations de Palyvos (2008).
Les données du fichier météorologique pour Montréal, couplées à l’utilisation des méthodes
de Klucher et Palyvos, donnent les conditions frontières horaires nécessaires pour établir le
bilan énergétique sur les modèles de fenêtres étudiées. Ces données sont utilisées par
Window pour évaluer Ucg, le progiciel Therm évalue par la suite les coefficients Uf, et Ueg
36
pour le montant, le seuil et la traverse supérieure. Finalement, les résultats sont ensuite
exportés vers Window pour une analyse de la fenêtre complète (Uw). Les étapes décrites
précédemment doivent être répétées pour chaque heure, chaque orientation et type de
fenêtres. La Figure 4.7 montre les étapes de modélisation dans les progiciels Therm et
Window.
Plus de détails sur les étapes de modélisation sont donnés à l’annexe IV.
La version actuelle (v. 6.2) du progiciel Window ne permet pas de considérer plusieurs
sources d’irradiation associées à des angles d’incidence différents. Par conséquent, la portion
du rayonnement direct et circumsolaire diffus doit faire l’objet d’un calcul indépendant des
rayonnements diffus Ig et Id. Généralement, la portion diffuse du rayonnement ne représente
qu’une fraction du rayonnement total. Ce constat, nous incite à croire que les contributions Ig
et Id sont négligeables sur le bilan énergétique d’une fenêtre. Cependant, on observe
fréquemment des situations où une fenêtre est exposée uniquement au rayonnement diffus.
37
De façon à déterminer l’influence de rayonnement diffus sur le bilan énergétique des fenêtres
étudiées, trois approches sont comparées pour estimer les apports de chaleur par
rayonnement.
[( ( )
Q1s = SHGC w,i (θ s ,i )(I s ,i + I c ,i ) + SHGC w,i 60ο (I g ,i + I d ,i ) Δt ) ] (4.6)
• La deuxième approche est basée sur l’hypothèse que tout le rayonnement incident atteint
la fenêtre à un angle θs,i.
[
Q s2 = (SHGC w,i (θ s ,i )(I s ,i + I c ,i + I g ,i + I d ,i ))Δt ] (4.7)
Dans la relation précédente Δt représente le pas de temps (1 heure) et Qw,t est le gain (ou la
perte) de chaleur à travers la fenêtre en Wh/m2. La variable X peut prendre les valeurs 1, 2 et
38
3 selon l’approche utilisée pour le calcul des gains solaires (équations 4.6 à 4.8). Le bilan
énergétique sur la saison de chauffage (climatisation) peut-être obtenu en effectuant cette
sommation pour chaque heure de la période de chauffage (climatisation).
CHAPITRE 5
RÉSULTATS NUMÉRIQUES
Ce chapitre présente les résultats numériques des performances énergétiques des fenêtres
étudiées. Dans un premier temps, les coefficients de déperditions thermiques des fenêtres
DW (double vitrage) et EW (électrochromique) sont comparés pour des conditions estivales
et hivernales en l’absence de rayonnement solaire. Ensuite, les variations horaires des
coefficients Uw et SHGCw sont présentées pour deux journées « typiques » tirées du fichier
météorologique. Puisque les différences principales entre les fenêtres se situent au niveau des
propriétés optiques, la seconde partie de ce chapitre est consacrée à la comparaison des gains
solaires à travers les modèles de fenêtres. Tel que présenté au chapitre 4, trois approches
distinctes de calcul des gains solaires sont comparées. Le chapitre se termine par une
comparaison des performances énergétiques journalière calculées à partir des résultats de
simulations effectuées sur 72 heures en été et 72 heures en hiver.
Tel que mentionné à la section 4.2, les modèles de fenêtres DW et EW sont très similaires.
Dans les deux cas, les dimensions et la composition du cadre sont identiques. Le gaz de
remplissage dans l’unité scellée est également de même nature pour les deux fenêtres. De
41
plus, chaque fenêtre est dotée d’un intercalaire en aluminium avec bris thermique et du même
film à faible émissivité. La seule différence entre les fenêtres se situe au niveau du vitrage
situé du côté extérieur. Pour la fenêtre EW, le vitrage clair d’une épaisseur de 3 mm et d’une
conductivité thermique (k) de 1,0 W/mK est remplacé par un vitrage électrochromique d’une
épaisseur de 4 mm et k= 0,95 W/mK.
Le coefficient SHGC associé au vitrage est obtenu en effectuant une moyenne pondérée des
gains solaires en bordure et au centre du vitrage pour des longueurs d’onde typiquement
comprises entre 0,2 µm et 2,5 µm. Le coefficient global d’apport par rayonnement solaire de
la fenêtre (SHGCw) est déterminé par la moyenne pondérée des coefficients dans le cadre et
dans la partie transparente (bordure et centre du vitrage).
L’enveloppe des bâtiments est soumise à des sollicitations thermiques qui changent
continuellement selon les conditions météorologiques. En particulier, le transfert de chaleur
dans une fenêtre sera affecté par la température extérieure, le rayonnement solaire, la vitesse
du vent et l’orientation de la fenêtre. Les gains solaires dépendent, entre autres, de la position
du soleil par rapport à la fenêtre et de la couverture nuageuse. Puisque les gains solaires
incluent la portion du rayonnement absorbée par la fenêtre qui est ensuite transmise vers
l’intérieur, ces derniers seront aussi affectés par les changements de température, de vitesse
et d’orientation du vent.
La figure 5.4 présente la variation horaire de la température extérieure pour une journée d’été
et d’hiver. Ces valeurs mesurées le 10 juillet et le 26 janvier, proviennent d’un fichier d’une
année météorologique « typique » pour la ville de Montréal.
44
Text (oC)
30
25
20
15
10
5 10 juillet
0 26 janvier
-5
-10
-15
-20
-25
-30
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Heures
La figure 5-5 présente les variations horaires de l’irradiation sur une surface horizontale pour
le 10 juillet et 26 janvier. Ces valeurs tirées du fichier météorologique incluent le
rayonnement solaire direct et circumsolaire (Is et Ic) ainsi que le rayonnement diffus du ciel
(Id) et du sol (Ig). Précisions que la portion du rayonnement diffus provenant du sol est nulle
(Ig=0) pour une surface horizontale. On observe sur la figure 5-5 que le 10 juillet correspond
à une journée nuageuse où l’intensité du rayonnement diffus est supérieure à l’intensité du
rayonnement direct. En hiver (le 26 janvier), le rayonnement direct (Is, Ic) atteint 500 W/m2 à
midi et le rayonnement diffus n’excède pas 210 W/m2 et s’établit en moyenne à 110 W/m2
entre 7:00 et 16:00.
Ces données horaires valables sur une surface horizontale, ont été converties à l’aide du
modèle de Klucher en intensité de rayonnement Is, Ic, Id et Ig sur une surface verticale
orientée selon les quatre points cardinaux (nord, est, sud et ouest).
45
I (W/m2)
700 (Is+Ic) 10 juillet
(Is+Ic) 26 janvier
500
(Id+Ig) 26 janvier
400
300
200
100
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Heures
Uw (W/m2 oC)
3
DW
2,5 EW (colorée)
1,5
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Heures
Uw (W/m2 oC)
3
DW
2,5 EW (clair)
1,5
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Heures
Tel que mentionné au chapitre 4, l’irradiation totale incidente sur une fenêtre origine de
plusieurs directions. L’angle d’incidence du rayonnement solaire direct et circumsolaire est
47
Les figures 5-8 et 5-9 présentent la variation des gains solaires à travers les modèles de
fenêtre orientées à l’est pour le 10 juillet et 26 janvier, respectivement. Ces gains solaires ont
été déterminés pour chaque heure, par la relation suivante :
( ( ) )
Q1s ,i = SHGCw,i (θ s ,i )(I s ,i + I c ,i ) + SHGCw,i 60ο (I g ,i + I d ,i ) (5.1)
On remarque sur la figure 5-8 que les gains solaires à travers la fenêtre électrochromique à
l’état coloré sont approximativement 4 fois plus faibles que pour la fenêtre DW. Pour les
deux fenêtres, les gains solaires sont plus importants le matin. Lors d’une journée ensoleillée
et pour une orientation est, l’intensité du rayonnement direct est importante le matin et
devient nulle à midi. On observe effectivement sur la figure 5-8, une chute des gains solaires
à midi. Par contre, les fenêtres sont toujours soumises à un rayonnement diffus provenant du
ciel (Is) et du sol (Ig). Ce rayonnement diffus est important entre 13h et 17h (figure 5-5) et la
totalité des gains solaires en après-midi est causée par l’irradiation diffuse. Les gains solaires
deviennent nuls au coucher du soleil soit vers 20h.
DW
400
EW (colorée)
300
200
100
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Heures
Les résultats présentés dans cette section permettent de constater que le coefficient Uw est
relativement indépendant des conditions météorologiques extérieures. Cependant, les gains
solaires sont fortement influencés par les variations d’irradiation solaire. Par conséquent, il
est difficile de porter un jugement sur les performances énergétiques des fenêtres DW et EW
à partir d’une seule journée de simulation en hiver et en été.
Pour les modèles de fenêtres étudiées, la modélisation du transfert de chaleur avec les
progiciels Window et Therm, nécessite cinq simulations indépendantes. Une première
simulation pour la région correspondant au centre du vitrage (Ucg et SHGCcg), trois
simulations pour le cadre et la bordure du vitrage (partie inférieure, supérieure et latérale) et
une simulation globale du transfert de chaleur dans la fenêtre. Effectuer une caractérisation
complète des fenêtres sur une base horaire pour une année entière (8760 heures) et pour
quatre orientations exigerait un nombre considérable de simulations. Cependant, en
sélectionnant judicieusement un nombre de jours limités dans le fichier météorologique pour
Montréal, il est possible d’obtenir un bilan énergétique représentatif des performances des
fenêtres DW et EW en période hivernale et estivale.
Avant de présenter les résultats des bilans énergétiques sur les fenêtres DW et EW, la section
suivante compare trois approches différentes de calcul des gains solaires.
Tel que présentée dans la section 4.4.5, la première approche de calcul des gains de chaleur
par rayonnement consiste à considérer de façon indépendante le rayonnement direct (Is) et
circumsolaire (Ic) incident sur la fenêtre à un angle θ s,i , des contributions associées au
rayonnement diffus provenant du sol (Ig) et le rayonnement diffus du ciel (Id) à un angle
effectif de 60o.
Les tableaux 5-1 et 5-2 comparent les apports de chaleur par rayonnement des fenêtres DW
et EW obtenus selon la première approche pour les jours de calcul en hiver (3 jours) et en été
50
(3 jours). Les résultats exprimés en Wh/m2, ont été obtenus en effectuant la moyenne sur 1
jour de la somme des apports de chaleur calculée par la relation 4.6 pour les trois jours de
calcul (72 heures). Les simulations ont également été effectuées pour des fenêtres installées
selon les orientations sud, est, ouest et nord. L’orientation de la fenêtre a un impact sur la
variation horaire du rayonnement direct et sur le coefficient de convection du côté extérieur
(direction du vent).
D’après ces résultats, on remarque que les apports de chaleur par rayonnement sont plus
importants l’été que l’hiver quelque soit l’orientation des fenêtres. Ce résultat était prévisible
compte tenu du fait qu’en hiver la durée du jour s’établit en moyenne à 9 heures
comparativement à 15 heures en été. En été, l’orientation des fenêtres a une influence
51
relativement faible sur les apports de chaleur par rayonnement. Les fenêtres orientées au nord
ont les gains solaires les plus faibles, mais les écarts sont de 8% à 12% comparativement à
l’orientation est. Durant la période estivale, la contribution du rayonnement diffus lors d’une
journée entière est généralement importante.
En hiver, l’orientation des fenêtres a un impact plus significatif sur les gains de chaleur par
rayonnement. L’orientation nord étant la moins favorable. Quelque soit la fenêtre,
l’orientation sud est celle qui maximise les apports de chaleur.
Tel que prévu, la fenêtre EW-état coloré est celle qui permet de minimiser les apports de
chaleur par rayonnement en été. En effectuant une moyenne pour les quatre orientations, les
apports de chaleur sont de 2172 Wh/m2 pour la fenêtre DW et 493 Wh/m2 pour la fenêtre
EW-état coloré soit une diminution de 77%. Pour une fenêtre de 4 m2, ceci se traduit par une
économie d’énergie de 6,7 kWh. Cependant, les avantages associés à la fenêtre EW sont en
partie « annulés » en période hivernale. En hiver, une fenêtre permettant des apports de
chaleur par rayonnement important permettra une réduction de la consommation d’énergie
associée au chauffage. Selon les résultats présentés au tableau 5-2, la fenêtre DW est celle
qui présente les caractéristiques les plus intéressantes du point de vue énergétique. En
effectuant une moyenne pour 1 jour et pour les quatre orientations, les apports de chaleur
s’établissent à 740 Wh/m2 pour la fenêtre DW et à 592 Wh/m2 pour la fenêtre EW-état clair.
Pour une fenêtre de 4 m2, cette réduction des gains de chaleur de 0,6 kWh devra être assumée
par le système de chauffage.
Les tableaux 5-3 et 5-4 présentent les résultats de la deuxième approche qui est basée sur
l’hypothèse que tout le rayonnement incident atteint la fenêtre à un angle θ s,i (équation 4.7).
Les jours de calcul considérés sont les mêmes que ceux de la section 5.4.1. Les résultats
exprimés en Wh/m2, ont été obtenus en effectuant la moyenne sur 1 jour de la somme des
52
apports de chaleur calculée par la relation 4.7 pour les trois jours de calcul en été et 3 jours en
hiver.
On remarque au tableau 5-3, que les gains solaires calculés Qs2 avec l’hypothèse que
l’irradiation directe et diffuse sont incidents sur les fenêtres au même angle θ , qui fait en
sorte que les gains solaires du tableau 5-3 sont inférieurs à ceux du tableau 5-1. Tel que
mentionné précédemment, le nombre d’heures auquel une fenêtre est exposée uniquement au
rayonnement diffus est relativement élevé en saison estivale. Associer un angle θ , au
rayonnement diffus I , et I , suppose que la fenêtre ne reçoit plus de rayonnement dès que
θ , 90o. Selon cette approche, les fenêtres orientées dans la direction est ne présentent
aucun gain de chaleur à partir de midi.
Tel que présenté à la section 4.4.5, la troisième approche de calcul des gains de chaleur par
rayonnement néglige les contributions du rayonnement diffus provenant du ciel et du sol
(équation 4.8). Les résultats moyennés sur 1 jour à partir de 3 jours de calcul en été et 3
jours en hiver, obtenus par la troisième approche, sont présentés dans les tableaux 5-5 et
5-6.
Tableau 5.5 Apport de chaleur par rayonnement en été – troisième approche
Q s3 (Wh/m2) moyenne journalière
Selon ces résultats, on constate que le fait de négliger la contribution du rayonnement diffus
sous estime de façon considérable les apports de chaleur par rayonnement. Quelle que soit la
saison, on remarque que la contribution du rayonnement diffus au bilan énergétique des
54
apports de chaleur est significative et doit être considérée dans l’évaluation du bilan global de
la fenêtre.
Le tableau 5-7 présente les gains solaires journaliers obtenus en effectuant une moyenne des
résultats sur les quatre orientations et pour les trois jours en été et en hiver.
Tableau 5.7 Apport de chaleur par rayonnement sur une journée – comparaison entre les trois
approches
Pour les conditions estivales, on remarque que les apports de chaleur par rayonnement Q
sont approximativement deux fois plus élevés que Q . L’écart entre les approches 1 et 2 est
également significatif en période hivernale, mais plus faible qu’en été, s’établissant à environ
30%. Ceci s’explique par la durée du jour en hiver qui fait en sorte que le nombre d’heures
auxquelles une fenêtre est uniquement exposée au rayonnement diffus est plus faible en hiver
qu’en été.
55
Les apports de chaleur par rayonnement de l’approche 3 sont nettement inférieurs aux
prévisions des autres approches. Pour les trois types de fenêtres, les écarts entre Q et Q est
de l’ordre de 75% et 55% pour l’été et l’hiver respectivement.
Les tableaux 5-8 et 5-9 présentent les résultats du bilan énergétique global ( Q w ,t ) des
fenêtres DW et EW pour trois jours d’été et trois jours d’hiver. Le bilan énergétique est établi
en sommant les gains solaires à travers la fenêtre et les gains (ou les pertes) de chaleur par
conduction et convection. Dans tous les cas, l’infiltration ou exfiltration d’air à travers les
fenêtres est négligée. En pratique, ces mouvements d’air à travers une fenêtre sont présents et
ils influencent la résistance thermique totale des fenêtres. Cependant, il est très difficile de
prédire le débit d’infiltration ou d’exfiltration sur une base horaire.
Le bilan énergétique, évalué pour les quatre orientations de fenêtre (est, nord, sud et ouest),
est déterminé selon la relation suivante :
[( ( ) ) ]
Qw,t = SHGCw,i (θ s ,i )(I s ,i + I c,i ) + SHGCw,i 60ο (I g ,i + I d ,i ) Δt
+ [(U w [Text − Tint ])Δt ] (5.2)
Dans cette expression, la sommation est effectuée pour chaque condition horaire du fichier
météorologique, le pas de temps étant fixé à 1 heure (Δt=1heure).
Le bilan énergétique pour les journées correspondant aux conditions estivales montre le
potentiel de réduction des gains de chaleur associé à l’utilisation d’une fenêtre
électrochromique. Comparativement à la fenêtre DW, la fenêtre EW en état coloré permet
une réduction des gains de chaleur de 1616,1 Wh/m2, 1699,9 Wh/m2, 1689,6 Wh/m2, et
1489,7 Wh/m2 pour les orientations sud, est, ouest et nord respectivement.
En hiver, les fenêtres DW et EW ont un bilan énergétique négatif (perte d’énergie) quelques
soient leurs orientations. Les pertes d’énergie moyenne sur une journée de la fenêtre à double
vitrage sont moins élevées que celles de la fenêtre électrochromique à l’état clair. L’écart
entre les deux fenêtres est plus élevé pour l’orientation sud, , 2
Considérons une fenêtre de 4 m2 de surface, orientée dans la direction sud. En posant comme
hypothèse que les résultats du tableau 5-9 sont représentatifs du bilan énergétique journalier
pour le mois de janvier, une fenêtre EW maintenue à l’état clair va engendrer une
augmentation mensuelle de pertes d’énergie de 26,9 kWh comparativement à une fenêtre
DW de même dimension.
57
Les fenêtres sont des éléments importants de l’enveloppe des bâtiments. Elles permettent aux
occupants de bénéficier d’un éclairage naturel et elles jouent un rôle important dans le confort
thermique. Cependant, leurs caractéristiques font en sorte qu’elles sont responsables d’une
part importante des coûts de chauffage et de climatisation. Depuis quelques décennies des
efforts importants ont été consacrés au développement de fenêtres plus efficace du point de
vue énergétique. En particulier, le développement relativement récent de procédés
électrochromiques permettant la commercialisation de fenêtres « intelligentes » pour le
contrôle actif des gains solaires offre un potentiel intéressant de réduction de la consommation
énergétique en période de climatisation.
Les simulations ont montré que les différences entre les fenêtres se situaient principalement au
niveau des gains solaires. Pour les fenêtres DW et EW, les coefficients de déperdition
thermique sont très similaires et présentent peu de variations sur une base horaire.
L’analyse des données horaires du fichier météorologique pour Montréal indiquait que
l’irradiation diffuse représentait une portion significative de l’irradiation totale sur une surface
horizontale. Ceci nous a incité à comparer les résultats de la contribution du rayonnement
59
solaire selon trois approches distinctes de calcul. La comparaison entre ces trois approches
montre que quelle que soit la saison, la contribution du rayonnement diffus au bilan
énergétique des apports de chaleur sur une fenêtre est significative et devrait être considérée
dans l’évaluation du bilan énergétique global de la fenêtre.
RECOMMANDATIONS
• Il est difficile d’extrapoler le bilan énergétique des fenêtres sur une saison à partir de
seulement 3 jours de calcul en période hivernale et 3 jours en période estivale. Par conséquent,
les calculs horaires devraient être effectués sur un plus grand nombre de jours de façon à avoir
une idée plus précise de leurs performances saisonnières.
• Il serait intéressant de vérifier le bilan énergétique d’une fenêtre dans laquelle le verre
électrochromique est situé du côté intérieur du bâtiment. Cette conception pourrait réduire de
façon significative l’écart entre la fenêtre DW et EW en période hivernale.
Lees données météorologiques utilisées dans la présente étude proviennent d’un fichier CWEC (Canadian Weather File for
Energy Calculation) d’Environnement Canada. Le tableau suivant présente un exemple des informations qu’on y retrouve pour le
premier janvier.
62
Radiation Radiation
Température Direction Vitesse du Couverture
Mois Jours Heure normale normale Visibilité
sèche du vent vent nuageuse
directe diffuse
Celsius Wh/m² Wh/m² Degré m/s km
1 1 1 6,8 0 0 225 7,2 10 16,1
1 1 2 8,3 0 0 248 6,7 10 16,1
1 1 3 9,2 0 0 248 8,1 10 16,1
1 1 4 9,5 0 0 248 7,2 10 16,1
1 1 5 9,3 0 0 270 7,2 10 16,1
1 1 6 9 0 0 292 4,4 10 16,1
1 1 7 7,8 0 0 270 6,4 8 16,1
1 1 8 6,1 0 0 270 8,1 4 48,3
1 1 9 5 357 35 270 5,3 2 48,3
1 1 10 5,6 628 56 270 6,4 2 56,3
1 1 11 6,1 688 72 270 8,9 2 56,3
1 1 12 5,6 714 80 270 10,8 7 56,3
1 1 13 5,6 267 118 270 11,7 7 64,4
1 1 14 5 258 100 270 10,8 7 64,4
1 1 15 4,4 234 63 292 8,1 8 64,4
1 1 16 2,8 115 27 292 9,7 8 64,4
1 1 17 1,7 0 0 315 6,4 8 25
1 1 18 1,1 0 0 315 7,2 4 25
1 1 19 0 0 0 338 4,4 1 25
1 1 20 -1,1 0 0 315 5,3 4 25
1 1 21 -1,7 0 0 292 6,4 6 25
1 1 22 -4,4 0 0 315 7,5 3 25
1 1 23 -6,1 0 0 338 5,8 0 25
1 1 24 -7,2 0 0 338 5 0 25
ANNEXE II
La version actuelle des progiciels Window et Therm ne permet pas d’automatiser les calculs
en fonction de plusieurs conditions de température et d’irradiation. Chaque simulation exige
plusieurs étapes de calcul ce qui rend quasi impossible la caractérisation des performances
énergétiques des fenêtres sur une longue période. De façon à réaliser le calcul des
performances énergétiques sur un nombre de jours limité (3 jours) mais qui permet d’obtenir
des résultats « représentatifs » des performances mensuelles, le choix des jours est basé sur
l’intensité moyenne du rayonnement solaire moyen journalier pour le mois considéré.
Les mois de juillet et janvier ont respectivement été choisis pour l’évaluation du bilan
énergétique des fenêtres en période estivale et hivernale. À partir du fichier météorologique
CWEC, les 31 jours du mois de juillet ont été séparés en 3 groupes. Un premier groupe dans
lequel l’irradiation journalière moyenne se situe sous la moyenne du mois. Un deuxième
groupe de 10 jours qui se situe près de la moyenne du mois et un dernier groupe sous la
moyenne mensuelle du mois de juillet. Un jour de calcul pour le mois de juillet a été choisi
dans le groupe 1, le deuxième jour dans le groupe 2 et le troisième jour dans le groupe 3. Les
trois jours en période hivernale ont été choisis de la même façon.
Les tableaux suivant présentent le rayonnement et la température moyenne par jour pour les
mois de juillet et de janvier. Les jours choisis sont identifiés par les lignes grises dans les
tableaux.
64
Juillet Janvier
Radiation Température Radiation Température
Jours moyenne moyenne Jours moyenne moyenne
journalière journalière journalière journalière
12 98,83 19,65 26 316,38 -21,46
4 139,92 19,52 25 310,38 -16,88
30 167,29 20,20 15 292,00 -15,87
24 175,88 20,46 9 280,79 -16,31
Groupe 1
Groupe 1
2 230,63 16,14 12 277,42 -19,62
13 239,17 22,11 14 244,96 -11,33
25 267,17 20,58 27 236,67 -18,34
29 286,33 21,26 21 226,54 -2,04
21 296,25 24,90 4 224,29 -7,08
8 300,17 20,05 28 219,33 -17,33
23 313,17 18,71 29 215,63 -17,63
17 320,25 23,90 1 158,83 3,68
1 322,00 21,81 8 155,42 -15,03
9 336,04 19,00 13 138,67 -16,23
Groupe 2
Groupe 2
11 344,92 20,77 16 135,92 -15,83
20 350,50 22,09 7 135,46 -10,09
16 350,92 24,12 11 100,75 -12,90
5 355,29 21,41 6 98,04 -6,13
22 367,38 15,62 2 98,00 -7,38
26 373,67 14,09 17 93,13 -7,57
14 395,92 20,56 18 88,46 -5,99
28 424,13 19,95 31 77,17 -10,04
18 439,21 22,84 5 61,33 -3,19
27 444,46 17,26 10 45,50 -8,81
Groupe 3
Groupe 3
B=Ih,d
angle angle C=1+F' D=1+F E=Ih*ρ(1
A=Ih,b* *
heure Ih,b atitude azimuth Ω θz Rb Ih,d Ih F' sin3(β/ sin θz 'cos2θ* - IT
Rb (1+cos
α ψ 3) sin3θz cosβ)*1/2
β)*1/2
ANNEXE IV
Clear, R.D. 2006. « Summary results of visual comfort measurements at the electrochromic
windows testbed ». Lawrence National Laboratory, LBNL-941.
CSA. 2007. « Rendement énergétique des fenêtres et autres systèmes de fenestration / Guide
d'utilisation de la CSA A440.2-04, Évaluation du rendement énergétique des fenêtres
et autres systèmes de fenestration ». p. 150.
Duffie, J. A., et W.A. Beckman. 2006. « Solar Engineering of Thermal Processes ». Wiley, p.
908.
Hallé, Stéphane. 2001. « Étude numérique et expérimentale du transfert thermique dans une
fenêtre ». These de doctorat, École polythecnique.
Lampert, Carl M. 1998. « Smart switchable glazing for solar energy and daylight control ».
Solar Energy Materials and Solar Cells, vol. 52, no 3-4, p. 207-221.
Lee, Eleanor S., Dennis L. Dibartolomeo, Joseph H. Klems, Mehry Yazdanian et Stephen E.
Selkowitz. 2006. « Monitored energy performance of electrochromic windows
controlled for daylight and visual comfort ». In. Vol. 112 PART 2, p. 122-141. Coll.
« ASHRAE Transactions ». Quebec City, QC, Canada: Amer. Soc. Heating, Ref. Air-
Conditoning Eng. Inc.
Thevenard, D., et K. Haddad. 2006. « Ground reflectivity in the context of building energy
simulation ». Energy and Buildings, vol. 38, no 8, p. 972-80.
Warner, J.L., M.S. Reilly, S.E. Selkowitz, D.K. Arasteh et G.D. Ander. 1992. Utility and
economic benefits of electrochromic smart windows. Medium: ED; Size: 24 p. p.
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