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Système Binaire

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Système binaire

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Pour les articles homonymes, voir Système binaire (astronomie) et Binaire.

Exemple d'informations binaires.

Le système binaire est un système de numération utilisant la base 2. On nomme couramment


bit (de l'anglais binary digit, soit « chiffre binaire ») les chiffres de la numération binaire
positionnelle. Ceux-ci ne peuvent prendre que deux valeurs, notées par convention 0 et 1.

C'est un concept essentiel de l'informatique. En effet, les processeurs des ordinateurs actuels
sont composés de transistors ne gérant chacun que deux états.

Un calcul informatique n'est donc qu'une suite d'opérations sur des paquets de 0 et de 1,
appelés octets lorsqu'ils sont regroupés par huit.

Sommaire
 [masquer] 

 1 Définition
o 1.1 Énumération des premiers nombres
o 1.2 Opérations
 2 Théorie informatique
o 2.1 Représentation des entiers négatifs
 2.1.1 Complément à un
 2.1.2 Complément à deux
o 2.2 Entre les bases 2, 8 et 16
 2.2.1 Du binaire vers octal ou hexadécimal
 2.2.2 Vers le binaire
o 2.3 Table des valeurs des groupements de chiffres binaires
 3 Code de Gray ou binaire réfléchi
 4 Décimal codé binaire (« binary coded decimal », ou BCD)
 5 Applications
o 5.1 Théorie de l'information
o 5.2 Logique
o 5.3 Informatique
 6 Histoire
 7 Notes et références
 8 Voir aussi
o 8.1 Bibliographie
o 8.2 Articles connexes
o 8.3 Liens externes

Définition[modifier | modifier le code]


Le système binaire le plus courant est l'équivalent en base deux de la numération de position
que nous utilisons en base dix dans la vie courante.

Dans ce type de codage, chaque nombre est représenté de façon unique par une suite ordonnée
de chiffres. Et chaque chiffre représente une puissance de la base. Si on se limite dans un
premier temps aux nombres entiers positifs, en base dix ces puissances sont : un (1), dix
(représenté par 10), cent (dix fois dix, représenté par 100), mille (dix fois cent, représenté par
1000), dix mille etc. En base deux, ces puissances sont : un (1), deux (représenté lui aussi par
10), quatre (deux fois deux, représenté par 100), huit (deux fois quatre, représenté par 1000),
seize (deux fois huit, représenté par 10000) etc.

On voit que la signification des représentations 10, 100, 1000, etc. dépend de la base utilisée :
10 est toujours égale à la base, c'est-à-dire dix en base dix, mais deux en base deux

En base dix, on a besoin de dix chiffres, de zéro à neuf ; en base n, on a besoin de n chiffres,
de zéro à n-1 ; et donc en base deux, on a besoin de deux chiffres : zéro et un.

Un nombre qui s'exprime en base B par les quatre chiffres 1101 s'analyse :
, qui donne :

1101 en base B = 10 :


1101 en base B = 8 :
1101 en base B = 2 :

Énumération des premiers nombres[modifier | modifier le code]

Les premiers nombres, et chiffres de la base de numération 10, s'écrivent :

décimal binaire commentaire


0 0 zéro
1 1 un = base puissance zéro (valable pour toutes les bases, donc deux et dix)
2 10 deux = deux puissance un (un zéro derrière le 1)
3 11
4 100 quatre = deux puissance deux (deux zéro derrière le 1)
5 101
6 110
7 111
8 1000 huit = deux puissance trois (trois zéro derrière le 1)
9 1001

Opérations[modifier | modifier le code]

Les techniques des quatre opérations de base (addition, soustraction, multiplication et


division) restent exactement les mêmes qu'en notation décimale, elles sont juste simplifiées
de façon drastique parce qu'il n'y a que deux chiffres (zéro et un). Pour la multiplication par
exemple, quelle que soit la base, la multiplication par 10 (c’est-à-dire par la base elle-même)
se fait en ajoutant un zéro à droite.

Seules changent d'une part la forme de la suite de chiffres qui exprime le résultat (elle ne
compte que des zéros et un), d'autre part la signification de cette suite (10 signifie « deux » et
non « dix », 100 signifie « quatre » et non « cent », etc.).

exemples : additions, soustractions

On passe d'un nombre binaire au suivant en ajoutant 1, comme en décimal, sans oublier les
retenues et en utilisant la table ordinaire (mais réduite à sa plus simple expression) :

0+0=0 0+1=1 1+0=1 1+1=0 avec 1 retenue


0-0=0 0-1=1 avec 1 retenue 1-0=1 1-1=0

ainsi:

11
+ 1
____
100

Détail :

1 + 1 = 10 => on pose 0 et on retient 1


1 + 1(retenue) = 10 => on pose 0 et on retient 1
0 + 1(retenue) = 1 => on pose 1 devant 00

Théorie informatique[modifier | modifier le code]


L'arithmétique binaire (plus simplement le calcul binaire) est utilisé par les systèmes
électroniques les plus courants (calculatrices, ordinateurs, etc.) car les deux chiffres 0 et 1 s'y
traduisent facilement par la tension ou le passage d'un courant : 0 représentant l'état bas
(tension ou courant nul) et 1 l'état haut (tension qui existe, courant qui passe).

Représentation des entiers négatifs[modifier | modifier le code]

Pour compléter la représentation des entiers, il faut pouvoir écrire des entiers négatifs. La
façon informatique de le faire est prévoir un bit de signe, placé en tête. Un bit de signe nul
indique une valeur positive, un bit de signe positionné à 1 indique une valeur négative.

Les informaticiens utilisent deux représentations.

Complément à un[modifier | modifier le code]


Ce codage, fort simple, consiste à inverser la valeur de chaque bit composant une valeur
binaire.

Par exemple, pour obtenir -7 :

0111 valeur décimale 7


1000 complément à un

Dans ce système, la valeur 0 a deux représentations : « +0 » et « -0 » (dans notre exemple :
0000 et 1111), ce qui oblige à réaliser 2 tests pour tester la valeur nulle d'un résultat.

Article détaillé : Complément à un.

Complément à deux[modifier | modifier le code]

Afin de pallier ce défaut, on a introduit la représentation par complément à deux. Celle-ci


consiste à réaliser un complément à un de la valeur, puis d'ajouter 1 au résultat.

Par exemple pour obtenir -7:

0111 codage de 7 en binaire


1000 complément à un
1001 on ajoute 1 : représentation de -7 en complément à deux

Le zéro est représenté seulement par 0000

Ce codage a l'avantage de ne pas nécessiter de différenciation spéciale des nombres positifs et


négatifs, et évite en particulier le problème d'ordinateurs anciens (Control Data 6600) qui
avaient un « +0 » et un « -0 » dont il fallait faire comprendre aux circuits de tests que c'était le
même nombre ! Voici une addition de -7 et +9 réalisée en complément à deux sur 4 bits :

-7 1001
+9 1001
__ ____
2 (1) 0010 (on 'ignore' la retenue)

Avec n bits, ce système permet de représenter les nombres entre -2n-1 et 2n-1-1.

Article détaillé : Complément à deux.

Entre les bases 2, 8 et 16[modifier | modifier le code]

Du binaire vers octal ou hexadécimal[modifier | modifier le code]

Les bases 8 (octale) et 16 (hexadécimale) sont des bases multiples de la base 2. Ces deux
bases ont été couramment employées en informatique et pour des raisons pratiques; ces bases
étant fortement liées à la base 2 et les nombres écrits dans ces bases étant plus
« manipulables » (car d'écriture plus courte) par l'intellect humain. L'écriture de nombres dans
ces bases est facilement obtenue par regroupement de chiffres de l'écriture du nombre en base
2.
 Octal : base 8 avec . Il suffit de parcourir le nombre binaire de la droite vers la
gauche en regroupant les chiffres binaires 3 par 3 : chaque paquet de 3 (le dernier
devant être parfois complété par des 0 à gauche) est l'écriture binaire d'un chiffre en
base 8 (08=000, 18=001, 28=010, 38=011, 48=100, 58=101, 68=110, 78=111).
o 101011011102 va s'écrire 10 101 101 110 et en convertissant la valeur de
chacun des blocs en un chiffre octal, on obtient le nombre octal 25568.

 Hexadécimal : base 16 avec . Il suffit de parcourir le nombre binaire de la


droite vers la gauche en regroupant les chiffres binaires 4 par 4 : chaque paquet de 4
bits est la représentation binaire d'un chiffre en base 16. En base 16, il faut 16
symboles et conventionnellement, on utilise les 10 chiffres décimaux suivis des 6
premiers caractères de l'alphabet selon la règle suivante: A16=1010=10102,
B16=1110=10112, C16=1210=11002, D16=1310=11012, E16=1410=11102 et F16=1510=11112.
o 101011011102 va s'écrire 101 0110 1110 et en convertissant la valeur de
chacun des blocs en décimal on obtient : 5, 6, 14 c'est-à-dire 56E16.

On pourrait facilement étendre ce principe à toutes les bases qui sont puissances de 2.

Vers le binaire[modifier | modifier le code]

Il suffit de convertir la valeur de chacun des chiffres sous leur forme binaire.

 1A2F16 va s'écrire 1, 10=8+2, 2, 15=8+4+2+1 soit 0001 1010 0010 11112


 1568 va s'écrire 1, 5=4+1, 6=4+2 soit 1 101 1102

Table des valeurs des groupements de chiffres binaires [modifier | modifier le code]

Binair Binair
Décimal Octal Hexadécimal Décimal Octal Hexadécimal
e e

0000 0 0 0 1000 8 10 8

0001 1 1 1 1001 9 11 9

0010 2 2 2 1010 10 12 A

0011 3 3 3 1011 11 13 B

0100 4 4 4 1100 12 14 C

0101 5 5 5 1101 13 15 D

0110 6 6 6 1110 14 16 E

0111 7 7 7 1111 15 17 F

Code de Gray ou binaire réfléchi[modifier | modifier le code]


Article détaillé : code de Gray.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !

Ce codage permet de ne faire changer qu'un seul bit à la fois quand un nombre est incrémenté
ou décrémenté d'une unité.

Le code de Gray, également appelé binaire réfléchi, permet de ne faire changer qu'un seul bit
à la fois quand un nombre est incrémenté ou décrémenté d'une unité. Le nom du code vient de
l'ingénieur américain Frank Gray qui déposa un brevet sur ce code en 1947. Monsieur Louis
Gros publia, à Lyon, en 1872 un opuscule, Théorie du Baguenaudier, par un clerc de
notaire lyonnais où ce code était présenté pour la première fois en lien avec un casse-tête.
Monsieur Gros fut clerc de notaire puis Conseiller à la Cour d'Appel de Lyon.

codage binaire classique Codage Gray ou binaire réfléchi


0 0000 0 0000
1 0001 1 0001
2 0010 2 0011
3 0011 3 0010
4 0100 4 0110
5 0101 5 0111
6 0110 6 0101
7 0111 7 0100

Pour « calculer » directement le code de Gray d'un entier à partir de celui de son prédécesseur
on peut procéder ainsi :

 lorsqu'il y a un nombre pair de 1 on inverse le dernier bit

 lorsqu'il y a un nombre impair de 1 on inverse le bit directement à gauche du 1 le plus


à droite.

Le code de Gray est utilisé entre autres sur une roue codeuse.

Décimal codé binaire (« binary coded decimal », ou BCD)


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Afin de concilier la logique binaire de l'ordinateur avec la logique humaine, on peut convertir
en binaire, plutôt que les nombres eux-mêmes, chacun des chiffres qui les composent en
notation décimale positionnelle. Chacun de ces chiffres est alors codé 4 bits :

1994 = 0001 1001 1001 0100


1×1000 + 9×100 + 9×10 + 4×1

Avec n bits (n multiple de 4), il est possible de représenter les nombres entre 0 et 10n/4-1. Soit
approximativement entre 0 et 1.778n-1. Le BCD est un code redondant, en effet certaines
combinaisons ne sont pas utilisées (comme 1111 par exemple).
Cette représentation évite par construction tous les problèmes gênants de cumul d'arrondi qui
interviendraient lors de la manipulation de grands nombres dépassant la taille des circuits en
arithmétique entière et obligent à recourir au flottant. Il est cependant possible de manipuler
des nombres à précision arbitraire en utilisant un codage plus efficace que le BCD.

Il existe des variantes du codage BCD :

 code Aiken où 0, 1, 2, 3, 4 sont codés comme en BCD et 5, 6, 7, 8, 9 sont codés de


1011 à 1111. Il permet d'obtenir le complément à 9 en permutant les 1 et les 0.
 codage binaire excédant 3 qui consiste à représenter le chiffre à coder + 3.

Article détaillé : Binary coded decimal.

Applications[modifier | modifier le code]


Théorie de l'information[modifier | modifier le code]

Article détaillé : Entropie de Shannon.

En théorie de l'information, l'entropie d'une source d'information est exprimée en bits. La


théorie elle-même est indifférente à la représentation des grandeurs qu'elle utilise.

Logique[modifier | modifier le code]

La logique classique est une logique bivalente: une proposition est soit vraie, soit fausse. Il est
donc possible de représenter la vérité d'une proposition par un chiffre binaire. On peut par
exemple modéliser les opérations de l'arithmétique binaire à l'aide de l'algèbre de Boole.

L'algèbre de Boole représente un cas très particulier d'usage des probabilités ne faisant
intervenir que les seules valeurs de vérité 0 et 1. Voir Théorème de Cox-Jaynes.

Informatique[modifier | modifier le code]

Le binaire est utilisé en informatique car il permet de modéliser le fonctionnement des


composants de commutation comme le TTL ou le CMOS. La présence d'un seuil de tension
aux bornes des transistors, en négligeant la valeur exacte de cette tension, représentera 0 ou 1.
Par exemple le chiffre 0 sera utilisé pour signifier une absence de tension à 0,5V près, et le
chiffre 1 pour signifier sa présence à plus de 0,5V. Cette marge de tolérance permet de
pousser les cadences des microprocesseurs à des valeurs atteignant sans problème (hormis
d'échauffement) plusieurs gigahertz.

En informatique, la représentation binaire permet de clairement manipuler des bits : chaque


chiffre binaire correspond à un bit. Cependant, la représentation binaire nécessitant l'usage de
beaucoup de chiffres (même pour des nombres assez petits), elle entraîne d'importants
problèmes de lisibilité et donc de risques d'erreur de transcription pour les programmeurs. On
préfère donc d'autres représentations : la notation hexadécimale, qui permet de manipuler
l'information par paquets de 4 bits, est adaptée à la quasi-totalité des microprocesseurs actuels
travaillant avec des mots de 8, 16, 32 ou 64 bits ; plus rare, la notation octale, populaire du
temps des premiers mini-ordinateurs DEC à 12 ou 36 bits, qui permet de représenter
l'information par paquets de 3 bits.

 63 (10) = 111111 (2) = 77 (8) = 3F (16)


 64 (10) = 1000000 (2) = 100 (8) = 40 (16)
 255 (10) = 11111111 (2) = 377 (8) = FF (16)
 256 (10) = 100000000 (2) = 400 (8) = 100 (16)

Histoire[modifier | modifier le code]


 3000 av J.C. : traité du Yi Jing sous l'empereur Fou-Hi
 1650 av J.C. : multiplication égyptienne
 1600 : Table de Thomas Harriot (1560-1621), première expression du binaire connue
en France
 1605 : Francis Bacon utilise un code secret bilitaire (à deux lettres) pour protéger ses
messages (il remplace les lettres du message par leur position en binaire, puis les 0 et
les 1 par des A et des B. Exemple : lettre E → 5 → 00101 → codée AABAB
 1617 : Neper, dans son traité Rhabdologie, montre comment effectuer simplement les
opérations sur des nombres binaires.
 1670 : Juan Caramuel y Lobkowitz fait la première étude raisonnée sur les
numérations non décimales.
 1677 : Leibniz étudie le binaire comme mode de calcul des fractions décimales. De
progressione dyadica est daté de 1679
 1688 : la Chine s'empare des idées de Leibniz et redécouvre des travaux chinois datant
de trois mille ans avant J.-C.
 1703 : Leibniz publie son exposé sur le système binaire devant l'Académie des
sciences de Paris dans les Mémoires
 1847 : George Boole publie les premiers travaux de son Algèbre de Boole.
 1876 : Mimault dépose le brevet 1301 concernant:
o système télégraphiques multiples, imprimeurs et écrivants basés sur des
combinaisons mécaniques ou graphiques provenant de «(X+1) puissance m»
o système télégraphiques multiples, imprimeurs et écrivants basés sur des
combinaisons de la progression 1 : 2 : 4 : 8 : 16 .

Notes et références[modifier | modifier le code]


1. ↑ D'où la blague d'informaticiens : « Il n'y a que 10 sortes de personnes : celles qui comprennent le
binaire et celles qui ne le comprennent pas.»
2. ↑ attention, 10 et non dix ; en base deux 10 vaut deux
3. ↑ (en) Frank Gray pour Bell Labs, Brevet U.S. 2,632,058 : Pulse code communication [archive],
déposé le 13 novembre 1947, publié le 17 mars 1953, sur le site de l'USPTO.
4. ↑ (fr) L'Arithmétique amusante, Edouard Lucas, Adegi Graphics LLC [archive]
5. ↑ Robert Ligonnière, p.199 (1987)

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