Royaume du Maroc BULLETIN MENSUEL D'INFORMATION ET DE LIAISON DU PNTTA

TRANSFERT DE TECHNOLOGIE
Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
EN AGRICULTURE
MAPM/DEFR ● Décembre 2009 ● PNTTA
SOMMAIRE
Les principaux ravageurs
de l’olivier n° 183
Oléiculture

la mouche, la teigne, le psylle et la cochenille noire La mouche de l’olivier...................................p.1

●

● Le psylle de l’olivier...................................p.2-4

La Mouche de l'olivier s'accoupler et l'oviposition a lieu une semai- ● La teigne de l’olivier.................................... p.3
ne plus tard. Le fruit destiné à héberger l'œuf
Bactrocera oleae fait l'objet d'une exploration soignée. En ● La cochenille noire de l’olivier......................p.4
Synonymes: Musca oleae, Daculus oleae, général, les femelles ne pondent qu'un œuf
Dacus oleae par fruit. Avant la ponte, la mouche inspecte Dans les stocks, la larve se nymphose sous les
vraisemblablement le fruit pour se prévenir piles de sacs, entre les olives et dans toutes
Noms communs: Mouche de l'olive, Olive
fruit fly, Mosca del olivo, mosca olearia s'il n'est pas déjà fréquenté ou rongé par les cavités du sol et des murs du lieu
d'autres œufs ou larves. d'entreposage. La durée de vie nymphale est
Répartition géographique, plantes- Habituellement, pour pondre, la mouche de 2 semaines environ.
hôtes et dégâts favorise les fruits verts. En leur absence, elle Le plus important facteur de mortalité est la
se porte sur des fruits d'autres stades où elle température. Lorsque les températures esti-
La mouche reste le ravageur le plus préoccu- produit des blessures triangulaires, en forme vales (> 33°C) coïncident avec le début de
pant pour les oléiculteurs. Elle s'établit sur de points noirs. Les variétés précoces sont les l'infestation (œufs et LI), les populations
l'olivier cultivé et sauvage. Après l'éclosion, la plus chargées, et l'attaque maximum s'effondrent et les femelles arrêtent de pond-
larve pénètre dans la pulpe du fruit qu'elle s'observe durant la lignification du noyau. re (cas de l'été 2004). Inversement, quand
ronge, creusant ainsi des galeries. Générale-
ment, les fruits véreux tombent. Les dégâts La durée d'incubation est de 2 à 6 jours. La larve l'été est tempéré, leur évolution est catastro-
de la première génération passent souvent passe toute sa vie à l'intérieur d'une même olive. phique pour la récolte (cas de l'année 1997).
inaperçus car les fruits, encore verts et fer- Son développement complet exige 2 semaines Les températures favorables à la mouche sont
mes, ne présentent pas de traces d'attaques par temps chaud et au-delà de 3 semaines comprises entre 11 et 33°C. À 15°C, les adul-
visibles de l'extérieur. quand la température est basse. Arrivée au tes commencent à voler et à se nourrir. Au-
terme de son évolution, elle se transforme en dessous de 9°C et au-dessus de 33°C, les jeu-
Pour sa ponte, la mouche choisit des variétés pupe soit à l'intérieur du fruit, soit à l'extérieur nes stades larvaires cessent leur activité.
à gros fruits, utilisés plus spécialement pour de celui-ci. À l'intérieur du fruit, la larve creuse Le nombre de générations de Dacus est varia-
la conserve. Le fruit attaqué présente une une chambre nymphale juste sous la cuticule; ble suivant les conditions climatiques, l'état de
petite cavité brunie qui entoure le trou de celle-ci se dessèche et se déchire pour laisser l'arbre, le cultivar, l'époque et les méthodes de
ponte. Plus tard, il arrive souvent qu'il se une brèche par où s'échappera la mouche. récolte. Il développe 4 à 5 générations par an
déforme et que sa cuticule éclate au voisina- Toutefois, dans la plupart des cas, les larves sor- dont une est partielle, car il passe l'hiver à l'état
ge des galeries. tent des fruits et vont se nymphoser en terre ou de pupes. Les trois ou quatre autres se succè-
Le fruit tombe, se momifie parfois sur l'arbre dans l'écorce de l'arbre. dent à 30-40 jours d'intervalles. Dans le Nord
et présente des plages dures, circulaires où
l'on peut apercevoir la présence de cryptoga- Olivier, variété Arbosana
mes. Assez souvent, il pourrit, envahi par des
bactéries qui liquéfient sa pulpe.
Aux dégâts directs, il faut ajouter les altéra-
tions chimiques, physiques et gustatives que
causent le développement de certains champ-
ignons et micro-organismes secondaires
réduisant davantage la qualité de l'huile. Une
élévation de l'acidité et des péroxydes et une
diminution de polyphénols dans l'huile issue
d'une production enregistrant plus de 30% de
fruits attaqués sont à présent bien établies.
Biologie
Les premières mouches volent tôt (février -
mars) mais, faute d'olives, elles meurent sans
se reproduire. Ce n'est que vers mi-mai -
début juin que les imagos peuvent réelle-
ment procréer et pulluler. Deux jours après
son émergence, la femelle est apte à
Programme National de Transfert de Technologie en Agriculture (PNTTA), DEFR, B.P: 6598, Rabat, www.vulgarisation.net
Bulletin réalisé à l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, B.P:6446, Rabat, Tél-Fax: (0537) 77-80-63, DL: 61/99, ISSN: 1114-0852
du pays (Taounate, Taza et régions), les pre- La lutte chimique curative est réalisée Des auxiliaires existent en oliveraie, mais
mières infestations des olivettes par la mouche lorsque l'infestation active est de 15%. Pour leurs populations sont faibles pour pouvoir
ont lieu vers fin juin avec un arrêt pendant le mieux positionner les applications sur les assurer un contrôle efficace du ravageur. Leur
plus chaud de l'été. En septembre, elles repren- premiers stades, l'échantillonnage doit être polyphagie les conduit à migrer sur d'autres
nent et se maintiennent jusqu'à la récolte. fréquent (une fois par 10 jours). Si la premiè- plantes où ils parasitent diverses espèces de
Stratégie de lutte re génération est mal contrôlée, les généra- Diptères, de Coléoptères, de Lépidoptères et
tions suivantes mettent à mal la production. d'Hyménoptères. La lutte biologique par
Dans la lutte contre la mouche, l'approche la À présent, les matières actives qui remplis- lâchers du Braconide Opius concolor est oné-
plus adéquate consiste à estimer périodique- sent au mieux les caractéristiques requises reuse. La lutte autocide, par lâcher de mâles
ment l'état d'infestation de l'oliveraie. Les précédemment sont spinosade, diméthoate, stériles, est applicable dans certains pays, en
évaluations sont faites par ramassage de 100 formothion et fenthion. combinaison avec les appâts empoisonnés ■.
olives/ha réparties sur 10 à 20 arbres. Sur cet La lutte préventive est basée sur la pulvéri-
échantillon, on dénombre les fruits piqués sation d'hydrolysats de protéines (leurres
ayant des larves vivantes à l'intérieur et on attirant les adultes) mélangés à un insecti-
définit le pourcentage de l'infestation active. cide. Les applications débutent lorsqu'on
Le seuil de dégâts justifiant un traitement est attrape 2 à 3 mouches/piège/semaine. Cette
de l'ordre de 15%. Cette limite est plus basse technique, suffisante dans les régions ou les
pour les olives de table. attaques sont modérées et régulières, ne
En matière de lutte, même si la technique la protège pas efficacement la culture lorsque
plus répandue demeure la lutte chimique, il la pullulation est grave. Il faut alors la com-
faudra s'orienter vers les principes d'une pro- pléter avec une pulvérisation d'insecticide à
tection intégrée: réduction des doses de pro- effet larvicide.
duits pour épargner les auxiliaires et Le piégeage massif, procédé peu envisage- Ponte d’oeufs et dégâts sur fruits
l'environnement, choix de matières actives able dans les olivettes traditionnelles, offre
moins liposolubles pour réduire les résidus pour les variétés précoces, en vergers moder-
dans les fruits et l'huile, travail du sol en hiver nes, une solution de remplacement à la lutte
pour exposer les pupes hivernantes au péril chimique. La technique consiste à suspendre
des prédateurs et des agents climatiques, pié- en début d'été sur les arbres des panneaux de
geage massif des mouches, développement bois (15 x 20 cm) non colorés et trempés
des haies composites, ramassage des olives pendant 48 heures dans une solution de dél-
chutées, etc. Un moyen rapide de procéder à taméthrine (10%) puis imprégnés d'un
la destruction des olives infestées tombées attractif (carbonate d'ammonium + buminal
par terre est le passage dans les olivettes des + capsule de phéromone). Les panneaux sont
troupeaux de moutons et de chèvres. changés tous les mois.
Larve de Bactrocera dans l’olive

Piqure du fruit de l’olivier Pièges pour la mouche de l’olivier Pupes de Bactrocera dans le sol

se et gluante qui les recouvre entièrement. De d'olivier paraissent être les principaux fac-
Le Psylle de l'olivier plus, elles émettent profusément du miellat
sur lequel se développe une abondante fuma-
teurs agissant sur le développement du rava-
geur et sur son cycle évolutif. En effet, le
Euphyllura olivina gine. Les dégâts commencent à se manifester Psylle ne présente pas partout le même nom-
dès que la colonie dépasse 7 à 8 larves par bre de générations (2 à 3 en Côte d'Azur, 3 à
Synonymes: Psylla olivina, Psylla oleae, grappe. Des colonies de plus 20 larves par 6 en Italie, 1 à 6 en Grèce, 3 en Tunisie).
Euphyllura oleae, Psylla oliviana grappe entraînent des pertes pouvant attein- Au Maroc, précisément au Haouz, seules 2
Noms communs: Psylle de l'olivier, Olive dre 60% de la récolte. Lorsque l'invasion est générations se déroulent entre février et
psyllid, Algodon del olivo générale, la récolte est compromise. juillet. Lorsque les conditions climatiques
sont favorables, une 3éme génération peut se
Répartition géographique, plantes- Biologie produire en automne. La première période de
hôtes et dégâts Les endroits recherchés pour la ponte sont les ponte se situe vers début février, essentielle-
Euphyllura olivina est un ravageur fréquent écailles des bourgeons terminaux et axillai- ment sur les bourgeons terminaux.
et spécifique de l'olivier (oléastre et variétés res, la face inférieure des jeunes feuilles et
les jeunes grappes florales. La durée du déve- Suite en page 4
cultivées) dans tous les pays méditerra-
néens. Ses dégâts se manifestent essentiel- loppement (de l'œuf à l'adulte) est de 85 j à
lement au printemps et sont causés par les 12°C, 55 j à l7°C et 35 j à 22°C. Dans la
larves les plus âgées qui entravent la fécon- nature, la femelle ne dépasse guère 150
dation des grappes florales en absorbant avi- œufs. Des températures supérieures à 27°C
dement la sève des organes attaqués. Des ou inférieures à 12°C, accompagnées d'une
groupements massifs de larves se forment faible hygrométrie (< 50%) peuvent réduire
alors sur les inflorescences, autour des fleurs des 2/3 le potentiel de reproduction d'une
non encore épanouies. Ils implantent leur femelle. D'ailleurs, en hiver, la ponte est très
rostre dans les boutons floraux ou leur réduite et les adultes se tiennent immobiles
pédoncule et font avorter les fleurs. et peu visibles.
Les larves du 4ème et 5ème stades secrètent, en Les conditions climatiques et, dans une cer- Sécretions de larves de psylle de l’olivier
taine mesure, la diversité des variétés et dégâts sur boutons floraux
abondance, une substance blanche cotonneu-
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 Celles-ci aménagent à leur tour de nouvelles la faune utile vigoureusement active en oli-
La Teigne de l'olivier galeries de forme semi-circulaire, le plus sou- veraie.
Prays oleae vent dans de nouvelles feuilles. Les larves du Précisément, en matière de faune auxiliaire,
3ème stade dévorent partiellement ou totale- près de 30 espèces d'Hyménoptères ont été
ment le parenchyme inférieur. Quant aux lar- identifiées comme parasites de Prays oleae
Synonymes: Prays oleaellus ves des 4ème et 5ème stades, elles évoluent dans dont deux sont spécifiques: Ageniaspis fusci-
Noms communs: Teigne de l'olivier, Olive les bourgeons axillaires et terminaux, parfois collis (Encyrtidea), endophage très actif puis
Kernel borer, Polilla del olivo, Tignola dell’olivo dans le sol ou dans des galeries de l'écorce où commode par son voltinisme et Chelonus
se déroule la nymphose. eleaphilus (Braconidae) endophage, ovolar-
Répartition géographique, plantes- Les boutons floraux sont attractifs pour les vaire agissant sur toutes les générations de la
hôtes et dégâts adultes de la génération phyllophage. Les teigne. Crysoperla carnea demeure aussi un
femelles pondent abondamment sur les cali- bon auxiliaire à sauvegarder lors des traite-
Présent dans toute la zone méditerranéenne, ces et plus rarement sur les pétales. À cette ments ■.
particulièrement dans les régions à forte époque, l'incubation dure une semaine et le
humidité, Prays oleae tend à se dissiper pro- développement larvaire s'étale sur 3 à 4
gressivement dans les régions à climat chaud semaines environ, au terme duquel les che-
et sec. Ses hôtes habituels sont l'olivier sau- nilles tissent un cocon nymphal. La méta-
vage et cultivé sur lesquels il développe 3 morphose prend 2 semaines au bout desquel-
générations annuelles, reconnaissables par les apparaissent les imagos. Ceux-ci pondent
les dégâts qu'il cause sur les feuilles (généra- sur les fruits récemment noués donnant ainsi
tion phyllophage), sur les boutons floraux naissance à la génération carpophage. Pour
(génération anthophage) et sur les fruits compléter leur développement, les œufs exi- Adulte de Prays oleae
(génération carpophage). gent une humidité relative proche de 70% et
Les conséquences des infestations foliaires se des températures n'excédant guère 35°C. En Dégâts de Prays oleae sur boutons floraux de l’olivier
manifestent tardivement par une chute cons- conséquence, les étés chauds et secs assujet-
tante des feuilles. Vers la fin de l'hiver, les tissent les populations.
jeunes feuilles sont souvent broyées et La présence de larves dans le fruit se révèle
reliées par des fils soyeux. par des déjections brunâtres, infimes au
Comme il est le cas chez Prays citri, les bou- début puis plus importantes et bien visibles
tons floraux infestés par Prays oleae présen- au dernier stade larvaire. La larve du 1er stade
tent des orifices de pénétration et de sortie chemine par les canaux fibro-vasculaires
des jeunes larves. Les inflorescences sont ras- causant la chute estivale des fruits. Arrivée
semblées par des fils dans lesquels à l'endocarpe, elle dévore la paroi externe de
s'agglutinent les pétales desséchés, consti- l'amandon et s'y installe. Dans sa progres-
tuant ainsi des amas caractéristiques. sion, elle trace une voie hélicoïdale dans
La génération carpophage est la plus mena- l'endocarpe encore tendre à cette période.
çante car les jeunes larves pénètrent jusqu'au Pour se nymphoser, elle quitte le fruit par
noyau de l'olive, lésant au passage certains une sortie qu'elle aménage à la base du
vaisseaux nutritionnels et entraînant une pédoncule, ce qui provoque la chute autom-
première chute des fruits en période estivale. nale. Les premières nymphes apparaissent
Une deuxième chute se produit en automne dès la fin de l'été. La nymphose se fait
alors que les larves âgées (L5) commencent à essentiellement dans le sol.
quitter les fruits après s'être nourries de leur Dégâts de Prays oleae sur feuilles d’olivier
amande. Stratégie de lutte
À présent, la lutte contre la teigne de l'olivier
Biologie est dirigée contre les stades larvaires des
De mœurs crépusculaires et nocturnes, les deux premières générations coupables des
papillons restent immobiles dans la journée premiers dégâts. Les traitements des che-
en s'abritant sous divers organes de leur hôte. nilles anthophages, plus fréquents dans la
Les femelles attirent les mâles en émettant pratique, se situent habituellement au début
une phéromone sexuelle qui intervient dès les de la floraison.
premières heures qui suivent leur émergence. La lutte contre les chenilles carpophages, Chenille de Prays oleae sur feuille d’olivier
Elles s'accouplent 1 à 3 fois dans leur vie et déjà bien protégées par les fruits, nécessite
pondent jusqu'à 250 œufs. La ponte est opti- un bon mouillage de la frondaison. Ce traite-
male au cours des premiers jours puis décroît ment doit être entrepris à la nouaison ou plus Chenille de Prays oleae sur feuille d’olivier
ensuite avec le vieillissement. La durée exactement lorsque les fruits ont atteint la
d'incubation, de 5 jours à 25°C dépasse 35 taille d'un grain de blé. On peut considérer
jours à 1O°C. Le seuil thermique inférieur de toutefois que si le premier traitement est cor-
développement est estimé à 9°C. rectement réalisé, la réduction des popula-
Dès le début de l'automne, des galeries, de for- tions qui en résulte rend inutile une seconde
mes variables, apparaissent dans les feuilles. application. Ceci nous conduit à réitérer
Les œufs, difficiles à voir mais dont la pré- qu'avant toute intervention il y a lieu
sence peut être trahie par des chorions de d'observer les règles suivantes:
jeunes larves remplis de déjections, sont ● la délimitation des zones où l'infestation

déposés essentiellement sur la face supérieu- dépasse le seuil de tolérance (2 à 4 chenilles

re des feuilles. par 100 feuilles pour la génération anthopha-
À l'éclosion, les chenilles perforent les ge) d'où l'importance des piégeages sexuels
feuilles, y aménagent des galeries sinueuses pour déterminer les dates de vol et avertir sur
qu'elles élargissent au cours de leur dévelop- le risque encouru par la culture (le seuil étant
pement. Elles creusent dans la partie distale de 5 captures/piège/jour);
de la galerie une chambre de 3 à 5 mm de ● le produit à utiliser doit être non seulement

diamètre dans laquelle s'effectuera la mue apprécié du point de vue de son efficacité
donnant lieu aux L2. mais aussi sous l'angle de la préservation de Larve de Prays oleae dans le fruit de l’olivier

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Suite de la page 2
Les densités sont généralement faibles (3 à 4 populations pour provoquer la coulure et la
œufs/bourgeon). Ceci peut être attribué aux destruction des boutons floraux. Toutefois, si
basses températures et aux chutes de pluie, la nécessité d'un traitement s'impose,
qui entraînent un repos ovarien partiel ou l'application devra avoir lieu dès début florai-
total. L'éclosion des larves a lieu 1 à 2 semai- son avec un insecticide de contact renforcé
nes après la ponte. d'un mouillant en raison du revêtement cireux
Dès leur éclosion, les larves entament une épais qui protège les stades de l'insecte.
migration vers les jeunes feuilles et les jeu- Dans l'oliveraie, trois auxiliaires (Chrysoperla
nes rameaux où elles poursuivent leur évolu- carnea, Anthocoris nemoralis et Psyllaphagus
tion. À partir d'avril, une 2ème série de pontes euphyllura) semblent agir sur les pullulations Adulte du psylle de l’olivier
commence sur les boutons floraux mais se du psylle ■.
raréfie dès début juin à cause des facteurs
climatiques défavorables à toute activité
ovarienne (T > 30°C, HR < 50%). Seuls les
adultes en estivation subsistent dans les
endroits les plus ombragés de l'arbre.
Stratégie de lutte
À présent, les oléiculteurs se préoccupent peu
d'attaques du psylle. Ce ravageur ne leur sem-
ble vraisemblablement pas trop préjudiciable.
A juste titre, il faut de fortes densités de Larves du psylle de l’olivier Larves du psylle de l’olivier sur fleurs d’olivier

les feuilles. Elles évoluent lentement en L2, convient alors d'aérer les arbres par des tailles
La cochenille noire de l'olivier stade auquel elles passent l'hiver. En autom- hivernales ou pré-printanières défavorisant à la
Saissetia oleae ne, la population, quasiment encore à l'état fois le développement des agents responsables
Synonymes: Coccus oleae, Chermes oleae, de larves L2, demeure sur les feuilles. En hiver, de la fumagine et du déprédateur. Il importe
Coccus palmae, Coccus testude, Coccus cycadis, elle entreprend sa migration vers les rameaux aussi d'adopter des fumures équilibrées surtout
Lecanium oleae, Lecanium cassiniae, Bernardia où elle complète son développement. en matière d'azote et de potasse.
olea, Lecanium palmae Sur feuilles, les larves L1 se fixent indistinc- La lutte peut être dirigée contre la cochenille
Noms communs: Cochenille noire de l'olivier, tement sur les deux faces avec cependant et le complexe de champignons associés.
Black scale, Cochinilla negra, Caparreta negra une certaine concentration le long de la ner- Contre la cochenille, l'intervention doit avoir
vure médiane. La fumagine intervient dans la lieu lors de l'éclosion des jeunes larves (fin
Répartition géographique, plantes- répartition des larves sur les organes végéta- juin à septembre) au moyen de produits à fai-
hôtes et dégâts tifs. À ce titre, les feuilles dépourvues de ble toxicité pour la faune auxiliaire. Le seuil
Cette cochenille est présente dans l'ensemble fumagine accueillent davantage de L1 que d'intervention admis actuellement est de 10
des pays méditerranéens où elle vit sur un celles qui en sont partiellement revêtues où larves/feuille. La lutte contre la fumagine
nombre considérable de plantes cultivées et la fixation ne s'opère que sur les surfaces repose sur des traitements fongicides
sauvages: Olea europea, Citrus, Pinus, Pistacia, dégagées. Les L2 gardent à peu près la distri- cupriques en automne et à la fin de l'hiver ■.
Populus, Pyrus, Prunus, Quercus, Robinia, Tamarix, bution des L1 avec toutefois une certaine
Thuya, Verbena, Veronica, Vitis, Amygdalus, tendance à occuper la face foliaire inférieure.
Eucalyptus, Ficus, Jacaranda, Laurus... Stratégie de lutte
Les dégâts directs résultent principalement de Durant son cycle, la cochenille est soumise à
l'aspiration de la sève et s'accompagnent sou- une mortalité attribuable à diverses causes
vent d'une prolifération de champignons des dont le climat et le parasitisme demeurent les
genres Capnodium, Cladosporium, Alternaria plus sensibles. Les œufs, particulièrement
... dont le développement est favorisé par son vulnérables à l'élévation de la température et
miellat. La fumagine, complexe noir formé de au déficit hygrométrique, se dessèchent et Larves de cochenille l’olivier et fumagine noire
ces champignons, se présente comme une dépérissent sous le bouclier maternel. Sous
chape recouvrant les feuilles, les branches et l'action de ces mêmes facteurs, les effectifs
le tronc et faisant obstacle à la photosynthè- de jeunes larves, en cours de migration,
se et à la respiration de l'arbre (dégâts indi- s'effondrent. De même, la fumagine, lors-
rects). Les pousses raccourcissent, les fleurs qu'elle est présente, incommode la fixation.
diminuent, les feuilles tombent provoquant Il en résulte qu'à la suite de l'action conju-
ainsi une grave perte de production. guée de ces facteurs, l'effectif de survivants
Biologie ne dépasse guère 3%. Les stades larvaires,
même plus âgés, demeurent sensibles aux
Saissetia oleae est généralement univoltine agents du milieu notamment les basses tem- Cochenille noire de l’olivier sur rameau
mais peut développer deux générations pératures hivernales. À l'opposé, les années
annuelles complètes ou partielles quand les particulièrement douces et humides stimu-
conditions climatiques le permettent. Dans lent la prolifération de la cochenille.
de nombreuses zones oléicoles, les deux Parmi les autres facteurs contrôlant les popu-
types de développement coexistent. lations de la cochenille, on peut mentionner
Dans la région de Meknès - Fès, la cochenille les auxiliaires suivants: Chilocorus bipustulatus,
présente une seule génération. La population Chrysopa carnea, Metaphycus flavus, M. louns-
hivernante se compose uniquement de larves buryi, Coccophagus cowperi, Scutellista nigra.
du stade 2. À partir de la mi-février, elles évo- Par rapport aux dégâts indirects, les vrais effets
luent en L3 puis en femelles dès la mi-avril. de la cochenille demeurent négligeables.
La ponte débute vers fin mai et culmine en fin Olivier infesté de cochenille noire
juin. La fécondité varie de 150 à 2500 La fumagine peut se développer en l'absence de
œufs/femelle. L'éclosion larvaire se manifeste la cochenille sur des arbres abondamment irri- Prof. HMIMINA, M.
la 3ème semaine de juin et se maintient jusqu'à gués et fertilisés. De ce fait, la réduction des
fin juillet. Les larves écloses colonisent tous effets du ravageur et de la fumagine passe par Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat
les organes, mais se fixent de préférence sur des aménagements des conditions culturales. Il m.hmimina@iav.ac.ma
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