Comparatif 200hp Hors Bord 2016
Comparatif 200hp Hors Bord 2016
Comparatif 200hp Hors Bord 2016
MOTEUR BOAT
MAGAZINE
EVINRUDE
E-TEC G2 200 HO
Le moteur
qui déménage !
COMPARATIF
HORS-BORD
L e m a t c h d e t o u s
les 20 0 c h d u m a rc h é !
TIRÉ À PART JUIN 2016
COMPARATIF HORS-BORD 200 CHEVAUX
Le deuxième
Trois ans après, les 200 chevaux remontent sur le ring,
mais deux nouveaux challengers viennent disputer la ceinture :
l’Evinrude E-Tec G2 et le Suzuki DF 200A. Un match serré.
TEXTES ET PHOTOS : BERTRAND BEAUJEAN ET ÉDOUARD DESGREZ.
HONDA
MERCURY
MERCURY
SUZUKI
round ! SUZUKI
YAMAHA
Tiré à part spécial
é i l BRP 2016 • MO
MOTEUR BOAT MAGAZINE - 5
➙
COMPARATIF HORS-BORD 200 CHEVAUX
D
epuis notre dernière catalogue dans les prochains mois.
confrontation entre les Comme à l’accoutumée, nos essais
200 chevaux hors-bord il se sont déroulés sur le canal de
y a trois ans (Moteur Boat Ouistreham (Calvados). Chaque
n° 282), deux nouveaux marque a missionné un technicien
acteurs sont apparus sur le mar- pour le montage des moteurs et
ché : le quatre cylindres Suzuki pour choisir l’hélice la mieux adap-
DF 200A et le six cylindres Evinrude tée. Certains auront privilégié la
E-Tec G2 200 HO. Une mise à jour vitesse de pointe, d’autres l’accélé-
était donc nécessaire, et nous ration ou encore la consommation,
avons un peu changé la donne. À la voire l’hélice offrant le meilleur
place de la Merry Fisher 755 et compromis.
ses 1,7 tonne de déplacement lège,
nous avons choisi un support plus V6 contre
léger, un Bombard Explorer 690 de
800 kg fraîchement sorti d’usine.
quatre cylindres
Ou plutôt deux Bombard 690, rigou- Ce comparatif est une confrontation
reusement identiques. (parfois fratricide !) entre quatre
cylindres et V6, mais aussi entre
Evinrude joue deux temps à injection directe et
quatre temps. Il est réjouissant de
son va-tout constater que les deux technologies
Quasiment toutes les marques ont cohabitent toujours en 2016 et sur-
répondu présent à l’appel, hormis tout que le deux temps reste à ce
Selva qui n’a pas jugé opportun de jour pertinent. Le doyen de ces
venir avec son 200 chevaux Grey essais est du reste le Mercury
Whale (identique au V6 Yamaha de Optimax ; un modèle qui fêtera ses
3,3 l F200 C), ni Tohatsu dont le 20 ans l’année prochaine ! Le
BFT 200 quatre temps est l’alter 200 Verado est sorti dix ans après,
ego du BF 200 Honda. Evinrude n’a en 2007, du moins dans sa version
pas apporté son petit V6 E-Tec de actuelle de 1,7 litre.
2,6 litres à 60 degrés qui risquait L’apparition de 200 chevaux quatre
de faire pâle figure face au nouveau temps en 4 cylindres est assez
G2. Le V6 E-Tec de 3,3 litres est par récente, elle a permis aux moto-
ailleurs amené à disparaître du ristes de décliner un même bloc en
Les résultats
ment en 175 et 200 chevaux
(Yamaha). Les V6 se sont montrés
dans l’ensemble plus souples et
plus agréables à l’oreille que leurs
homologues à quatre cylindres
durant ces tests, une tendance qui
est difficile à traduire en chiffres.
D’une manière générale, ils offrent
de nos essais
Nous avons réalisé nos mesures à bord de deux
aussi les meilleures accélérations.
Une autre caractéristique est la
Bombard rigoureusement identiques, et seulement
généralisation progressive des sys- équipés d’une console centrale et d’un leaning-post
tèmes antivol. Après Yamaha et sa
télécommande Ycop, Mercury et
(avec trois personnes). Les essais ont été effectués
son antidémarrage TDS, Suzuki dans les deux sens du canal de Ouistreham pour
est venu avec sa télécommande compenser les effets éventuels du courant et du vent.
Keyless qui empêche le moteur de
démarrer si vous êtes situé à plus
d’un mètre du poste de barre. Ou,
plutôt, le contact ne peut être mis
AU TOP DU CHRONO
lorsque la télécommande est à plus En toute logique, les gros V6 prennent les premières places aux tests d’accélération.
d’un mètre de l’unité de contrôle Belle performance de Yamaha au déjaugeage. Evinrude et Honda sont au coude à coude.
généralement placée derrière le
tableau de bord. Dès que vous
entrez dans le périmètre de sécu-
rité, vous pouvez démarrer en
appuyant sur le bouton « start » au
poste de barre. L’unité de contrôle
est en liaison radio avec la télécom-
mande et elle est reliée au calcula-
teur ECM du moteur par le réseau
Can. Une fois que la télécommande
Keyless est appairée avec le moteur,
celui-ci démarrera uniquement
avec cette télécommande, et le cal-
culateur ECM ne pourra être monté
sur aucun autre bloc de 200 che-
vaux Suzuki.
La commande
de gaz du Yamaha
Les commandes électriques com-
mencent aussi à se généraliser à
partir de 200 chevaux. Lors de nos
précédents essais, le Suzuki n’en
recevait pas et Honda n’en possé-
dait pas au catalogue. Le Honda
peut désormais en bénéficier
moyennant un supplément d’un peu
moins de 800 €. Le DF 200 V6
Suzuki, à notre grand regret, ne
peut pas en être équipé, au
contraire du quatre cylindres. Par
défaut, le Yamaha a une commande
électromécanique ; le câble d’accé-
lérateur déplace une pièce phy-
sique, mais l’ouverture du volet
d’air est pilotée par un moteur élec-
trique, il y a donc très peu d’efforts
à fournir au niveau de la commande
de gaz pour le pilote. Si vous tenez
toutefois absolument à la com-
mande électrique, il vous en coûtera
2 070 €.
La direction assistée est un autre
élément qui améliore grandement le
confort de pilotage, la direction
électrohydraulique n’étant dispo-
nible en option que sur deux
CONSO DE 20 À 35 NŒUDS
Le « petit » Suzuki et le Verado se distinguent dans l’exercice
de la consommation par paliers de vitesse.
L’Optimax et le Honda sont quelque peu à la traîne.
SUR LA BALANCE
Nous avons pesé chaque moteur avec le capot, l’hélice
et l’huile. Presque 60 kg séparent le plus lourd du plus léger.
CÔTÉ PORTEFEUILLE
L’Evinrude affiche un prix canon, surtout en tenant compte
que ce tarif intègre la commande électrique et la direction
assistée ; ce n’est pas le cas pour l’Optimax.
ET LE GAGNANT EST ?
L’E-Tec G2 l’emporte
CONSO VITESSE ACCÉLÉRATION PRIX AGRÉMENT * NOTE GLOBALE
Evinrude 200 E-Tec 3/5 5/5 5/5 5/5 4/5 22/25
Honda BF 200 3/5 3/5 4/5 3/5 4/5 17/25
Mercury 200 Optimax 2/5 5/5 4/5 4/5 1/5 16/25
Mercury 200 Verado 4/5 3/5 3/5 5/5 5/5 20/25
Suzuki DF 200 (4 cyl.) 5/5 4/5 2/5 3/5 4/5 18/25
Suzuki DF 200 (V6) 3,5/5 4/5 4/5 3/5 3/5 17,5/25
Yamaha F200 2/5 4/5 3/5 3/5 4/5 16/25
*
Équipement, confort d’utilisation
et niveau sonore.
Modifier la hauteur de montage d’un V6
avec une simple chèvre, c’est possible !
Un deux temps
en haut du podium
Vainqueur lors de notre précédent
comparatif, le V6 Suzuki reste très
pertinent dans cette course, en par-
ticulier dans le registre des perfor-
mances et de la discrétion. Le
Yamaha nous a un peu déçus sur sa
note globale ; l’essai avec d’autres
hélices aurait peut-être été plus
concluant. L’Optimax reste un engin
performant, mais au prix d’un
niveau sonore rédhibitoire au regard
des standards actuels et aussi
d’une consommation un peu éle-
vée. Quant au Verado, il tire encore
une fois son épingle du jeu avec
une très belle deuxième place sur le
podium, comme en 2013. Le Honda
ne s’en sort pas trop mal grâce à
son agrément de conduite et à sa
souplesse, mais il déçoit en vitesse UNE ÉQUIPE DE CHOC
de pointe. Troisième sur le podium,
le Suzuki DF 200A talonne de près
le Verado, mais pèche par son prix.
Merci à Nauti-Plaisance
Une fois encore, pendant cette semaine de tests nous chaleureusement reçus et ont mis à notre disposition leur
Enfin, l’E-Tec G2 est la bonne sur-
avons profité des infrastructures de Nauti-Plaisance professionnalisme. Nauti-Plaisance est installée sur la rive
prise de cette année, il prouve pour les mises à l’eau, le stockage des bateaux du canal reliant Caen à la mer, depuis plus de quarante
qu’un deux temps à injection directe et des moteurs ainsi que les montages : une sacrée ans. Elle représente les marques Jeanneau, Mercury,
peut encore tenir la dragée haute logistique ! Pierre André et son équipe nous ont Bombard, Nautilus (nauti-plaisance.fr).
aux quatre temps ! ■
Le calcul Icomia
Icomia est le sigle anglophone qui désigne
le Groupement international des associations
des industries nautiques. D’une certaine
manière, les normes Icomia sont à la plaisance
ce que les normes Utac sont à l’automobile. Parmi
elles, une règle de calcul de la consommation
moyenne d’un moteur a été établie. Sa justesse se
base sur la prise en compte du temps passé à
chaque plage de régime. Un coefficient relatif au
temps d’utilisation par plage est appliqué au relevé
de consommation correspondant. De la somme de Le choix
ces données résulte une consommation moyenne de la bonne
horaire simple, précise et reflétant fidèlement hélice influe
la réalité. On considère qu’un plaisancier passe énormément
6 % de son temps au régime maximal, 14 % à 80 % sur la consom-
du régime maximal, 15 % à 60 % du régime maximal, mation.
25 % à 40 % du régime maximal et 40 % au ralenti.
La formule est donc la suivante : (0,4 x conso
au ralenti) + (0,25 x conso à 40 % du régime maxi) +
(0,15 x conso à 60 % du régime maxi) + (0,14 x
conso à 80 % du régime maxi) + (0,06 x conso au
régime maxi).
Le bloc V6 de trois litres et demi est dérivé d’une automobile très populaire :
l’Honda Accord.