Chromatographie
Chromatographie
Chromatographie
Module :
Chromatographiques d’Analyses
LST TACQ
Center De Copie Scientifique Fouad
Pr. M. KHOUILI
Département de Chimie et Environnement
F.S.T. Beni-Mellal
Université Sultan Moulay Slimane
2019 - 2020
Chromatographie : théorie
Quelques noms et dates:
1903 - mise en évidence par Mikhail TSWETT, botaniste russe
1931 - KUHN et LEDERER: chromatographie sur colonne (chromatographie
liquide-solide ; CLS)
1938 - IZMAILOV et SCRAIBER: chromatographie sur couche mince (CCM ou
TLC), TAYLOR et UREY: chromatographie par échange d’ions
1941 - MARTIN et SYNGE, Nobel en 1952: concept de chromatographie gaz-
liquide, chromatographie de partage liquide-liquide
1952 - Développement pratique de la chromatographie gaz-liquide
1955 - 1er chromatographe gaz-liquide sur le marché (chromatographie en
phase gazeuse : CPG ou GC)
1965 - HALASZ, HORVATH: Chromatographie Liquide Haute Performance
(CLHP ou HPLC)
Références :
- F. Rouessac et A. Rouessac. Analyse Chimique. Méthodes et techniques instrumentales modernes, 6ème édition (Dunod)
- D.A. Skoog, D.M. West, F.J. Holler. Chimie analytique (De Boeck).
1. Chromatographie: aspects généraux
1.1. Définitions
Phase stationnaire
• dans une colonne au travers de laquelle progresse la phase mobile
par gravité ou sous l’action d’une différence de pression -
chromatographie sur colonne
• sur une surface plane chromatographie sur couche mince (CCM)
Phase mobile
• phase qui se déplace sur ou à travers la phase stationnaire,
entraînant avec elle l’analyte. Le processus d’entraînement de cet
analyte est appelé élution.
La phase mobile peut être un liquide ou un gaz.
I.2.1. Chromatographies en phase liquide (CPL)
La phase mobile est un liquide
On distingue:
Les chromatographies de partage :
• La chromatographie liquide-liquide (CLL) ou chromatographie de
partage: la phase stationnaire est un liquide immobilisé sur un
support solide inerte : soit imprégnée dans un solide poreux (risques
de lessivage), soit greffée sur le solide (phase greffée).
La séparation repose sur le coefficient de partage du soluté dans les
deux phases liquides.
• La chromatographie d’exclusion, ou perméation de gel, ou tamisage
moléculaire: la phase stationnaire est un solide poreux : les grosses
particules sont exclues de la phase fixe, les petites particules
incluses diffusent dans les pores du gel et sont donc retardés.
Les chromatographies d’adsorption
La chromatographie liquide-solide (CLS) ou chromatographie d’adsorption (la plus
ancienne et la plus générale) :
la phase stationnaire est un adsorbant solide polaire (silice ou alumine) :
Chromatographie sur Colonne ou CCM.
L’analyte adhère à la phase stationnaire par physisorption et chimisorption (coefficient
d’adsorption). La phase stationnaire peut être modifiée pour être apolaire
(chromatographie d’adsorption en phase inverse).
La chromatographie d’affinité :
la phase stationnaire est ici un substrat inerte sur lequel est greffé un
“effecteur” qui présente une affinité pour un soluté de l’échantillon à analyser
(affinité enzyme-substrat, ligand-récepteur, antigène-anticorps).
Chromatographie sur Colonne
Cette chromatographie est basée sur le même principe que la
CCM, sauf que la silice est placée dans une colonne et non sur
une plaque.
Le but est toutefois différent:
La chromatographie sur colonne sert à séparer des produits,
soit à purifier un produit de réaction. C’est la méthode
standard de purification dans un laboratoire de chimie
organique.
C’est une méthode préparative, elle permet de purifier 50 mg à
environ 20 g en laboratoire, et jusqu’à 1 kg en industrie.
Choix du solvant?
Si possible, éluant de départ
Le plus petit volume possible
Le dépôt doit ensuite être absorbé intégralement
avant l’ajout du solvant d’élution.
Dépôt de produit solide
- chromatographie d’adsorption :
La chromatographie gaz-solide : la phase stationnaire est un solide
poreux, réservé à l’analyse de mélanges de gaz ou de liquides à bas
points d’ébullition.
Éventuellement, la phase mobile peut être un fluide à l’état supercritique
(ex CO2 à 50°C et 150 bars)
Choix de la technique
Les différentes techniques sont complémentaires plutôt que
concurrentes.
Le choix de l’une ou l’autre dépend :
de la nature du soluté : gaz, liquide volatil, liquide peu volatil,
solide, macromolécule, espèce organique, polaire, ionique,…
du but de l’analyse : identification de composants d’un mélange,
nécessité ou non de “coupler” la chromatographie avec une
méthode spectroscopique ou avec la spectrométrie de masse
(CPG/SM ou GC/MS), contrôle de pureté, purification de produits
(colonnes préparatives), suivi de réaction en continu pour
optimiser des paramètres, dosages (quantification)…
Chromatogramme
Diagramme montrant l’évolution du signal du détecteur (÷ à la concentration
en soluté) en fonction du temps d’élution (plus rarement du volume d’élution)
Chromatogramme
Caractéristiques d’une courbe de Gauss (pic idéal) :
𝐋𝛚𝟐 𝐭𝐑 𝟐
Donc 𝐇= et 𝐍 = 𝟏𝟔
𝟏𝟔𝐭𝐑𝟐 𝛚
2
ou N = 5,545 (tR/)
Facteur de séparation entre deux solutés
(facteur de sélectivité)
k2 t ′ R2
∝= =
K1 t ′ R1
tR2 − tR1
𝐑=2
ω1 + ω2
Figure. HPLC separation of a
mixture of flavonoids with
UV/Vis detection at 360 nm
and 260 nm.
The choice of wavelength
affects each analyte’s signal.
By carefully choosing the
wavelength, we can
enhance the signal for the
analytes of greatest interest.
Data provided by Chistopher
Schardon, Kyle Meinhardt,
and Michelle Bushey,
Department of Chemistry,
Trinty University.
On peut montrer que R est proportionnel √ N, dépend aussi de k et
𝐍 𝛂−𝟏 𝐊
𝐑=
𝟒 𝛂 𝟏+𝐊
N: nombre de P.T. α : coefficient de sélectivité K : facteur de capacité
Effet de la vitesse d’élution sur l’efficacité de la colonne
𝐁
𝑼𝒐𝒑𝒕 = Allure de la courbe de Van Deemter en CPG
𝐂
A : Coefficient de diffusion turbulente ou terme de remplissage
Chemins préférentiels dus à la granulométrie de la phase stationnaire (taille et
répartition des particules) échanges imparfaits entre les phases perte
d’efficacité.
A est donc lié au diamètre des particules du support et à l’irrégularité du
remplissage.
N: nombre de plateaux
α : coefficient de sélectivité
K : facteur de capacité
Chromatographie en phase gazeuse
L’échantillon est vaporisé et injecté au sommet de la colonne. L’élution est
assurée par un flux de gaz inerte appelé gaz vecteur (phase mobile). Il n’y a
pas d’interaction entre l’analyte et la phase mobile en CPG.
Colonnes remplies :
Grand choix de phases stationnaires, facile à mettre en oeuvre car simple
imprégnation dans les pores du support.
Classement de 200 phases stationnaires (Mc Reynolds) ΔI = Iphase - Isqualane
(I = indice de rétention de Kovats, squalane (C30H62) phase stationnaire de
référence, la moins polaire)
Colonnes capillaires :
Choix beaucoup plus limité (phases pouvant conduire à la formation d’un film greffé) :
Polysiloxanes :
R = Me : polydiméthylsiloxane (OV1 ou SE30) apolaire.
Possibilité de substituer des groupes Me par R = Ph
(5%, 50%,…), C3H6CF3, C3H6CN : polarité
Eléments reliés entre eux par des tubes (Ø = 0,1 mm) en inox ou PEEK®
d. Autres détecteurs
- électrochimiques (mesures potentiométriques, conductimétriques,
voltampérométriques)
- couplage / spectromètre de masse (electrospray) voire RMN.
A chromatogram depicting picogram levels of
Catecholamines by HPLC with electrochemical
detection.
http://www.cecilinstruments.com/frequently-asked-hplc/ion-chromatography-questions.html
HPLC - couplage / spectromètre de masse (electrospray)
Renewable sorbent material for solid phase extraction with direct coupling of sequential
injection analysis-bead injection to liquid chromatography-electrospray ionization tandem mass
spectrometry.
Réference: Warunya Boonjob et al., Anal Bioanal Chem (2015) 407:5719–5728
Phase stationnaire
Phases greffées : silanisation de silices
L'UPLC est une technique moderne qui donne une nouvelle direction à
la chromatographie liquide. UPLC se réfère à la chromatographie
liquide ultra performance, qui améliore principalement l’analyse dans
trois domaines: vitesse, résolution et sensibilité.
Chromatographie en phase liquide à ultra haute performance (UPLC)
applicable aux particules de moins de 2 μm de diamètre pour acquérir une
meilleure résolution, vitesse et sensibilité par rapport à la chromatographie
liquide à haute performance (HPLC).
Applications :
- deionisation d’eau (adoucisseurs)
- séparation
- dosage d’ions
Tableau. Classification des méthodes chromatographiques sur colonne