Ventilation Naturelle
Ventilation Naturelle
Ventilation Naturelle
Éditeurs :
James Atkinson, Yves Chartier,
Carmen Lúcia Pessoa-Silva,
Paul Jensen, Yuguo Li
et Wing-Hong Seto
Catalogage à la source : Bibliothèque de l’OMS
Utilisation de la ventilation naturelle pour lutter contre les infections en milieu de soins.
1.Ventilation - méthodes. 2.Microbiologie air. 3.Lutte contre infection. 4.Equipement santé - normes.
5. Ligne directrice. I.Organisation mondiale de la Santé.
Tous droits réservés. Il est possible de se procurer les publications de l’Organisation mondiale de la Santé
auprès des Editions de l'OMS, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27
(Suisse) (téléphone : +41 22 791 3264 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; adresse électronique :
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incombe au lecteur. En aucun cas, l'Organisation mondiale de la Santé ne saurait être tenue responsable
des préjudices subis du fait de son utilisation.
Les auteurs cités sont seuls responsables des points de vue exprimés dans cette publication.
Les photographies de couverture représentent des établissements de soins situés (de haut en bas) au
Myanmar, en Afrique du Sud, au Pérou, au Népal, dans la RAS de Hong Kong et au Népal.
Avant-propos ....................................................................................................... ix
Remerciements ....................................................................................................... xi
iii
2.5 Résumé ........................................................................... 17
Tableaux
Tableau 2.1 Principaux avantages et inconvénients des différents types
de systèmes de ventilation en milieu hospitalier ................... 14
Tableau 3.1 Champ et définition des trois modes de transmission
retenus pour la revue systématique ........................................ 20
Tableau 4.1 Taux et débit de ventilation estimés pour une salle de
7 m × 6 m × 3 m .................................................................... 31
Tableau 5.1 Applicabilité potentielle des systèmes de ventilation naturelle
en conditions idéales (consensus résultant d’une revue
systématique de l’OMS) ........................................................ 52
Tableau E.1 Baisse de la concentration de noyaux de condensation dans
une chambre d’isolement en fonction du taux de ventilation
et de la durée.......................................................................... 87
Tableau E.2 Risque d’infection pour une exposition de 15 minutes selon
le taux de ventilation et la génération de quanta lorsqu’un
Figures
Figure 4.1 Direction des flux d’air induits par le vent dans un
bâtiment ................................................................................. 28
Figure 4.2 Ventilation unilatérale générée par les fluctuations de
pression .................................................................................. 29
Figure 5.1 Différents systèmes de ventilation naturelle et hybride ......... 34
Figure 5.2 Une conception semi-ouverte laissant place au rayonnement
thermique terrestre de grande longueur d’onde peut améliorer
notablement le confort thermique en été ............................... 37
Figure 5.3 Règles empiriques relatives à la profondeur des chambres
pour trois stratégies de ventilation différentes. ...................... 45
Figure 5.4 Ventilation due au vent dans un hôpital à couloir latéral où
l’air pénètre par les chambres ................................................ 46
Figure 5.5 Ventilation naturelle due au vent dans un hôpital à couloir
latéral où l’air pénètre par le couloir...................................... 47
Figure 5.6 Ventilation naturelle combinant la force du vent et le tirage
dans un hôpital avec cour et couloir intérieur ........................ 48
Figure 5.7 Ventilation naturelle combinant la force du vent et le tirage
dans un hôpital avec cour et couloir extérieur ....................... 48
Figure 5.8 Conception d’une tour à vent................................................. 49
Figure 5.9 Ventilation naturelle due au vent dans un hôpital équipé
d’une tour à vent .................................................................... 50
Figure 5.10 Ventilation naturelle due au tirage (créé notamment par une
cheminée solaire) dans un hôpital à cheminée solaire ........... 51
Figure C.1 (A) Image strioscopique (visualisation utilisant la réfraction
de la lumière due aux différences de densité de l’air) de la
toux humaine, et (B) prise de vue d’un éternuement à la
lampe à éclairs ....................................................................... 78
Figure C.2 Courbe d’évaporation et de chute des gouttelettes établie
par Wells................................................................................ 80
Figure C.3 Schémas d’échanges d’air liés aux gestes quotidiens ............ 81
Figure F.1 Hôpital Nacional Dos de Mayo ............................................. 89
viii Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
Av a n t - p r o p o s
ix
R e m e r c i e m e n ts
Nous tenons à remercier le ministère français de la Santé, de la jeunesse et des sports, dont
la collaboration et le généreux soutien financier ont permis la conception et la réalisation de
ce guide.
Nous remercions également l’Agence des États-Unis pour le développement international
(United States Agency for International Development), pour sa contribution financière à la
conception et à la publication de ce document.
Nos remerciements s’adressent aussi au Fonds pour la lutte contre les maladies infectieuses
du Conseil de subvention de la recherche (Research Grants Council Fund for the Control of
Infectious Diseases) et à l’Administration des hôpitaux de la RAS de Hong Kong (Hospital
Authority of Hong Kong SAR), qui ont financé des travaux de recherche et des mesurages
sur le terrain en vue de l’élaboration de ce guide.
Nous remercions également la Société de lutte contre les infections de la région Asie -
Pacifique (Asia Pacific Society of Infection Control) pour son soutien à la première réunion
de consensus multidisciplinaire sur l’utilisation de la ventilation naturelle dans la lutte
contre l’infection, qui s’est tenue du 15 au 17 mai 2007.
Enfin, nous remercions pour leur soutien et leur contribution le personnel et la direction des
structures de soins présentées à titre d’exemples dans ce guide.
xi
Contributeurs
Rédacteurs
OMS
James ATKINSON
Yves CHARTIER
Carmem Lúcia PESSOA-SILVA
Externes
Paul JENSEN, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgie, États-Unis
Yuguo LI, The University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Wing-Hong SETO, Queen Mary Hospital, RAS de Hong Kong
Auteurs
OMS
James ATKINSON
Yves CHARTIER
Fernando OTAIZA
Carmem Lúcia PESSOA-SILVA
Externes
xiii
Groupe OMS de pilotage du guide
Présidence
Yves CHARTIER
Carmem Lúcia PESSOA-SILVA
Membres
Jamie BARTRAM
Yves CHARTIER
Andrei ISSAKOV
Carmem Lúcia PESSOA-SILVA
Rose PRAY
Cathy ROTH
Fabio SCANO
Susan WILBURN
xiv Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
Équipe chargée de la revue systématique
Externe
James AXLEY, Yale University, Connecticut, États-Unis
Christopher Yh CHAO, Hong Kong University of Science and Technology, RAS de Hong
Kong
Benjamin COWLING, The University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Michael GARDAM, Ontario Agency for Health Protection and Promotion and University
of Toronto, Canada
Michael HODGSON, Veterans Health Administration, États-Unis
Paul JENSEN, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, Georgia, États-Unis
Stephen LAU, The University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Michael LEUNG, The University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Hal LEVIN, Building Ecology Research Group, Santa Cruz, California, États-Unis
Yuguo LI, The University of Hong Kong, Hong Kong SAR (investigateur principal)
Chun-Ho LIU, The University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Arsen MELIKOV, Technical University of Denmark, Danemark
Peter V NIELSEN, Aalborg University, Danemark
Steven RILEY, University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Mats SANDBERG, KTH Research School, Suède
Wing-Hong SETO, Queen Mary Hospital, RAS de Hong Kong
Adrian SLEIGH, Australian National University, Australie
Jan SUNDELL, University of Texas at Tyler, États-Unis
Ignatius TS YU, Chinese University of Hong Kong, RAS de Hong Kong (investigateur
principal)
Shelly Lap Ah TSE, Chinese University of Hong Kong, RAS de Hong Kong
Kwok WAI THAM, National University of Singapore, Singapour
Contributeurs xv
OMS
James ATKINSON
Yves CHARTIER
Andrei ISSAKOV
Fernando OTAIZA
Carmem Lúcia PESSOA-SILVA
Fabio SCANO
Nahoko (Nikki) SHINDO
Susan WILBURN
xvi Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
C o n f l i ts d ’ i n t é r ê ts
Tous les auteurs ayant contribué à ce document et les membres des tableaux d'experts
externe et interne ayant participé à la revue ont signé des déclarations de conflits d’intérêts.
Aucun conflit d’intérêts n’a été déclaré.
xvii
R é s u m é d ’ o r i e n ta t i o n
Le présent guide s’adresse avant tout aux ingénieurs et aux architectes chargés de la
conception ou de la gestion des établissements de soins. Il s’adresse en outre aux soignants,
en particulier aux spécialistes de la lutte contre l’infection, travaillant dans les
établissements de soins. L’accent est mis sur l’importance d’une coopération de ces
différents acteurs — concepteurs, gestionnaires et personnels soignants des établissements
hospitaliers — pour lutter efficacement contre les infections.
Ce guide s’applique aux maladies transmissibles par de fines gouttelettes ou par des
noyaux de condensation. Il indique comment une chambre de précautions aériennes et les
zones voisines peuvent être conçues pour que la ventilation naturelle permette de lutter
contre l’infection. Cependant, il ne traite pas en détail des autres mesures de prévention des
infections et de lutte contre l’infection.
L’élaboration de ce guide a comporté les étapes suivantes :
• réunion de consensus multidisciplinaire de deux jours sur le domaine d’utilisation et
les principaux éléments de la ventilation naturelle dans le cadre de la lutte contre
l’infection (mai 2007) ;
• revue systématique de la littérature traitant des relations entre ventilation et infection,
et des techniques de ventilation naturelle (mars-décembre 2008) (voir l’annexe A pour
plus de précisions) ;
• revue et définition des principaux éléments des recommandations par un tableau
d'experts externe à l’OMS (novembre-décembre 2008) ; et
• revue par des pairs internes et externes à l’OMS (janvier-mai 2009).
xix
L’encadré ci-après reprend les principales recommandations.
Principales recommandations
1. Pour contribuer à prévenir les infections à transmission aérienne, une ventilation
adéquate est nécessaire dans toutes les zones de soins des établissements de soins.
Classement global : recommandation stricte
2. Pour la ventilation naturelle, les débits de ventilation minimaux suivants doivent être
assurés, en valeur moyenne sur une heure :
– 160 l/s/patient (débit de ventilation moyen sur une heure) pour les chambres de
précautions aériennes (avec un minimum de 80 l/s/patient) (attention : cette exigence
ne s’applique qu’aux installations neuves ou aux rénovations de grande ampleur) ;
– 60 l/s/patient pour les chambres à usage général et les services de consultation externe ;
– 2,5 l/s/m3 pour les couloirs et autres lieux de passages ne comportant pas un nombre
prédéterminé de patients ; toutefois, si des soins doivent être prodigués dans des
couloirs, en situation d’urgence par exemple, les débits de ventilation doivent être les
mêmes que ceux exigés pour les chambres de précautions aériennes ou les chambres à
usage général.
La conception doit tenir compte des variations du débit de ventilation.
Lorsque la ventilation naturelle ne permet pas seule de satisfaire aux exigences de
ventilation, il faut envisager d’autres systèmes de ventilation, comme les systèmes de
ventilation naturelle hybride (mixte) et, si cela ne suffit pas, avoir recours à la ventilation
mécanique.
Classement global : recommandation conditionnelle
3. Lors de la conception d’établissements de soins ventilés naturellement, il faut veiller à
ce que le flux d’air général amène l’air des sources d’agents vers des zones où la dilution
est suffisante, et de préférence vers l’extérieur.
Classement global : recommandation conditionnelle
4. Dans les espaces où sont réalisées des procédures générant des aérosols associées à la
transmission d’agents pathogènes, les exigences relatives à la ventilation naturelle doivent
correspondre au minimum à la recommandation 2. S’il s’agit d’agents aéroportés, les
recommandations 2 et 3 doivent être appliquées.
Classement global : recommandation conditionnelle
Ces quatre recommandations ont été élaborées par le tableau d'experts externe chargé de la
revue systématique, qui a utilisé la méthode d’évaluation GRADE lors de la réunion du
tableau à Genève en novembre 2008 (voir l’annexe B). Dans les zones d’endémie de
maladies vectorielles (dengue, malaria, par exemple), l’utilisation de la ventilation naturelle
ne doit pas affecter de quelque façon que ce soit les règles ou les pratiques d’utilisation de
moustiquaires.
Abréviations
RAH (nombre de) renouvellements d’air par heure
EPI équipements de protection individuelle
RAS Région administrative spéciale
SRAS syndrome respiratoire aigu sévère
TB tuberculose
OMS Organisation mondiale de la Santé
Definitions
Antichambre Petite pièce servant de passage entre un couloir et une autre pièce (souvent
une chambre d’isolement).
Chambre de précautions Chambre où le nombre de renouvellements d’air par heure (RAH) est ≥ 12 et
aériennes où la direction du flux d’air est contrôlée. La chambre peut être ventilée
naturellement ou mécaniquement. En plus de l’exigence d’un RAH ≥ 12,
dans une chambre de précautions aériennes ventilée mécaniquement, une
pression négative est créée pour contrôler la direction du flux d’air. Une telle
chambre équivaut aux « chambres d’isolement en cas d’infection à
transmission aérienne » décrites par les Centers for Disease Control and
Prevention des États-Unis. Dans les chambres de précautions aériennes
ventilées naturellement, le flux d’air doit être dirigé vers des zones exemptes
de passage, ou assurer une dilution rapide de l’air contaminé dans les zones
environnantes et à l’air libre (OMS, 2007).
Débit d’air recyclé Quantité d’air réintroduit dans le local (recyclé). Bien que l’air recyclé puisse
être filtré, il est souvent de moins bonne qualité que l’air extérieur, pour la
plupart des applications courantes. L’air filtré et recyclé ne peut donc pas
remplacer l’air extérieur pour la ventilation.
Exfiltration Déperdition d’air vers l’extérieur d’un bâtiment, par des fuites non désirées.
xxiii
Mesures administratives Ensemble de mesures organisationnelles visant à garantir les conditions
nécessaires à l’application des principes de lutte contre l’infection en milieu
de soins. Elles comprennent la mise en place d’infrastructures et d’activités
pérennes de lutte contre l’infection, des politiques claires de dépistage
précoce des infections, la mise en œuvre de mesures appropriées de lutte
contre les infections, la mise à disposition de moyens et une organisation
appropriée des services (création d’un système de tri et de placement des
patients, notamment). La direction de l’établissement de soins doit en outre
faire en sorte que les plannings de travail assurent un ratio
patients/personnel adéquat, veiller à la formation des équipes et mettre en
place des programmes de protection de la santé des soignants (vaccination,
prophylaxie, notamment) afin d’améliorer l’état de santé général des
soignants (OMS, 2007).
Nombre de Pour une chambre en pression positive, rapport entre le volume d’air
renouvellements d’air par extérieur pénétrant en une heure dans un espace donné et le volume de cet
heure (RAH) espace.
Pour une chambre en pression négative, le RAH est calculé à partir du débit
d’air extrait.
Ouvertures de Ouvertures aménagées, dans un bâtiment, pour assurer la ventilation
l’enveloppe naturelle (fenêtres, portes, cheminées solaires, tours à vent, ventilateurs
passifs (prises d’air)).
Pièce en pression Fait référence à la différence de pression de l’air entre deux zones. Une
négative pièce est en pression négative lorsque sa pression est inférieure à celle des
zones voisines, ce qui prévient les fuites d’air vers les pièces ou zones
voisines.
Précautions contre la Ensemble de pratiques applicables dans le cas de patients hospitalisés
transmission présentant des infections spécifiques pour lesquelles des précautions allant
au-delà des précautions standard doivent être prises afin de lutter contre
l’infection dans la structure de soins.
Procédures générant des Procédures pouvant induire chez le patient la production de gouttelettes
aérosols respiratoires.
Procédures générant des Procédures à haut risque pouvant accroître le risque de formation de noyaux
aérosols associées à la de condensation en raison des forces mécaniques liées à ces procédures
transmission d’agents (intubation, réanimation, bronchoscopie, autopsie, geste chirurgical
pathogènes comportant l’utilisation de dispositifs à grande vitesse, par exemple) (OMS,
2007).
Quantum Quantité ou dose de particules.
Schéma de circulation de Schéma de circulation de l’air, dans une pièce ventilée, où l’air neuf
l’air comportant un court- contourne des zones d’air stagnant et ressort directement par les bouches
circuit de sortie.
xxiv Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
Système de ventilation Système de ventilation naturelle assistée par ordinateur, qui peut être
naturelle assistée secondé par des systèmes de ventilation mécanique.
Système de ventilation de Modèle de déplacement de l’air idéal, où l’air introduit d’un côté du local est
type "piston" poussé jusqu’au côté opposé sans aucun recyclage et en se mélangeant
très peu à l’air du local. La ventilation de type piston est le mode de
renouvellement d’air le plus efficace.
Transmission aérienne Transmission de maladies causée par la dissémination de noyaux de
condensation, qui demeurent infectieux longtemps et sur de longues
distances lorsqu'ils sont en suspension dans l’air.
La transmission aérienne systématique concerne les agents pathogènes
transmis uniquement par dépôt de noyaux de condensation en conditions
naturelles (tuberculose pulmonaire, par exemple).
La transmission aérienne préférentielle concerne les agents pathogènes
dont la transmission peut emprunter de multiples voies mais qui sont
transmis principalement par des noyaux de condensation (rougeole,
varicelle, par exemple) (OMS 2007).
Transmission aérienne Transmission de noyaux de condensation à faible distance, dans des
opportuniste circonstances particulières telles que la réalisation de procédures générant
des aérosols associées à la transmission d’agents pathogènes.
Ventilation La ventilation fournit de l’air extérieur à un bâtiment ou à une pièce et
distribue l’air à l’intérieur du bâtiment. La ventilation des bâtiments a pour
objet d’assainir l’atmosphère en diluant avec de l’air propre les polluants
générés dans le bâtiment, et en assurant un débit d’air qui permet de
renouveler l’air à une fréquence donnée. La ventilation sert aussi à
combattre les odeurs, à assurer un confinement ou à réguler les paramètres
climatiques (température et humidité relative).
Ventilation hybride Combinaison de la ventilation mécanique et de la ventilation naturelle (autre
terme : ventilation mixte).
Ventilation mixte Voir Ventilation hybride
Ventilation naturelle Utilisation de forces naturelles pour introduire et distribuer l’air extérieur dans
un bâtiment, ou en extraire l’air. Ces forces naturelles peuvent être la
pression du vent ou la pression générée par la différence de densité entre
l’air intérieur et l’air extérieur.
3
1.2 Pratiques d’isolement dans la lutte contre l’infection
Ce guide ne comporte pas une description détaillée de l’ensemble des précautions
applicables contre la transmission des infections, mais traite uniquement des précautions
aériennes. On trouvera dans diverses sources une description des autres types de
précautions (Siegel et al., 2007 ; OMS, 2007).
Dans la mise en œuvre des précautions d’isolement, trois niveaux de mesures doivent être
envisagés (Gerberding, 1993).
Le premier niveau comporte des mesures administratives, destinées à assurer un
fonctionnement efficace de l’ensemble du système. Il s’agit notamment des mesures
suivantes :
• mise en œuvre de procédures appropriées pour le tri des patients
• dépistage précoce des infections
• séparation des patients infectés et non infectés
• transfert des patients
• éducation des patients et du personnel
• définition adéquate et claire des responsabilités
• communication avec tous les partenaires concernés.
Les agents infectieux susceptibles d’être propagés par les courants d’air sur de longues
distances et d’infecter des personnes réceptives sont notamment Mycobacterium
tuberculosis (Riley et al., 1957, 1959), le virus de la rougeole (Bloch et al., 1985) et
Varicella-zoster virus (varicelle) (Gustafson et al., 1982). Pour prévenir la propagation des
infections à transmission aérienne, il faut mettre en œuvre des précautions aériennes,
comprenant les trois types de mesures citées au point 1.2 : mesures administratives ;
mesures environnementales et techniques — traitement de l’air et ventilation spécifiques
dans la chambre des patients ; EPI — port d’équipements de protection respiratoire
antiparticules par les soignants, dans la mesure du possible (OMS, 2007).
Les patients devant faire l’objet d’un isolement destiné à empêcher la transmission aérienne
doivent être placés dans une chambre de précautions aériennes (OMS, 2007). Il s’agit
d’une chambre où le nombre de renouvellements d’air par heure (RAH) est ≥ 12 (soit ≥ 80
l/s pour une chambre de 4×2×3 m3) et où la direction du flux d’air est contrôlée, ce qui
permet d’assurer le confinement des infections à transmission aérienne (AIA, 2001 ;
Wenzel, 2003 ; Mayhall, 2004 ; OMS, 2007). Une chambre à ventilation mécanique
équivaut aux chambres d’isolement en cas d’infection à transmission aérienne décrites par
les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis, où le traitement et
l’écoulement d’air doivent présenter des caractéristiques spécifiques telles que (CDC,
2003) :
• un gradient de pression négatif ≥ 2,5 Pa (0,01 pouce de colonne d’eau) ;
• une différence de débit d’air >125-cfm (56 l/s) entre l’extraction et l’alimentation ;
• un écoulement d’air de la zone propre vers la zone sale ;
• une isolation étanche de la pièce, laissant environ 0,5 pieds carrés (0,046 m2) de fuite ;
• un RAH > 12 pour un bâtiment neuf, et un RAH > 6 pour un bâtiment existant,
équivalant à 40 l/s pour une pièce de 4×2×3 m3 dans un bâtiment ancien; et
• une extraction d’air vers l’extérieur, ou un filtre HEPA si l’air est recyclé.
L’idée d’une ventilation naturelle des chambres de précautions aériennes était envisagée
dans les recommandations provisoires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS,
2007). La ventilation naturelle peut être utilisée dans ce type de chambres. L’objet du
présent document est de fournir des principes élémentaires de conception en cas
d’utilisation de la ventilation naturelle dans la lutte contre les infections. Des « guides de
conception » plus détaillés suivront la publication de ce document.
2.1 La ventilation
La ventilation introduit de l’air extérieur dans un bâtiment ou une pièce et distribue l’air
dans ce bâtiment ou cette pièce. L’objet général de la ventilation des bâtiments est
d’assainir l’atmosphère en diluant les polluants formés dans le bâtiment et en évacuant ces
polluants (Etheridge & Sandberg, 1996 ; Awbi, 2003).
Trois éléments de base caractérisent la ventilation des bâtiments :
• le débit de ventilation — quantité d’air extérieur introduite dans l’espace, et qualité de
l’air extérieur (voir l’annexe D) ;
• la direction du flux d’air — direction générale du flux d’air dans un bâtiment, qui doit
aller des zones propres aux zones sales ; et
• le mode de distribution ou d’écoulement de l’air — l’air extérieur doit être distribué
efficacement, en tout point de l’espace ventilé, et tout point de l’espace ventilé doit être
débarrassé efficacement des polluants aéroportés qui y sont générés.
Trois méthodes peuvent être utilisées pour ventiler un bâtiment : la ventilation naturelle, la
ventilation mécanique et la ventilation hybride (mixte).
9
Dans un système à pression positive, la pièce est en pression positive et l’air de la pièce
s’échappe par les fuites de l’enveloppe ou d’autres ouvertures. Dans un système à pression
négative, la pièce est en pression négative et de l’air extérieur est « aspiré » dans la pièce.
Un système de ventilation mécanique double flux est un système où l’apport et l’extraction
d’air ont été testés et ajustés pour remplir certaines spécifications de conception. La
pression de la pièce peut être maintenue soit en légère surpression, soit en légère
dépression, en créant une légère différence entre les débits d’admission et d’extraction
d’air. Ainsi, une pression légèrement négative est obtenue par un débit d’air extrait de 10 %
supérieur au débit d’admission, sous les climats froids, pour réduire les risques de
condensation interstitielle. Dans une chambre de précautions aériennes conçue pour la lutte
contre les infections, on maintient souvent une pression négative de 2,5 Pa au minimum par
rapport au couloir (CDC, 2003).
Si elle est bien conçue, la ventilation naturelle peut être fiable, notamment lorsqu’elle est
combinée à un système mécanique et utilise le principe de la ventilation hybride (mode
mixte), bien que certains systèmes modernes de ventilation naturelle puissent être plus
coûteux à construire et à concevoir que les systèmes mécaniques.
Toutefois, ces résultats doivent être utilisés avec prudence. Les taux de ventilation étaient
indiqués sans précisions sur les conditions climatiques (vitesse et direction du vent,
notamment). La mesure du taux de ventilation était en outre affectée par le dispositif de
mesure du dioxyde de carbone, et par le fait que les mesures étaient réalisées dans des
bâtiments comportant de multiples espaces interconnectés, ce qui a dû affecter les
conditions de mélange dans l’espace intérieur faisant l’objet des mesures.
19
Tableau 3.1 Champ et définition des trois modes de transmission retenus pour la revue
systématique
Mode de Exemples d’agents
transmission Définition pathogènes
Aérienne Transmission de maladies causée par la dissémination de Tuberculose
noyaux de condensation demeurant infectieux longtemps et pulmonaire, rougeole,
sur de longues distances (> 1 m), lorsqu’ils sont en varicelle
suspension dans l’air. On distingue la transmission aérienne
systématique et la transmission aérienne préférentielle.
La transmission aérienne systématique concerne les agents
pathogènes transmis uniquement par dépôt de noyaux de
condensation en conditions naturelles.
La transmission aérienne préférentielle concerne les agents
pathogènes dont la transmission peut emprunter de multiples
voies mais qui sont transmis principalement par des noyaux
de condensation.
Aérienne Transmission de noyaux de condensation à faible distance, Coronavirus du
opportuniste dans des circonstances particulières telles que la réalisation SRAS, grippe
de procédures générant des aérosols associées à la
transmission d’agents pathogènes.
Gouttelettes Les gouttelettes sont générées par une personne (source) Adénovirus, virus
infectée lorsqu’elle tousse, éternue ou parle. La transmission respiratoire syncytial,
survient lorsque ces gouttelettes contenant des micro- grippe, coronavirus du
organismes sont projetées à faible distance (généralement SRAS
< 1 m).
SRAS, syndrome respiratoire aigu sévère
Les études finalement sélectionnées (n = 65) (voir leur liste à l’annexe A) ont été incluses
en raison d’une relation entre le taux de ventilation ou la direction du flux d’air et la
propagation de certaines maladies infectieuses. Les maladies pour lesquelles on observait
une relation possible entre la transmission chez l’homme et la ventilation étaient la
varicelle (Gustafson et al., 1982), la rougeole (Bloch et al., 1985), la variole (Wehrle et al.,
1970) et la tuberculose pulmonaire (TB) (Hutton et al., 1990 ; Calder et al., 1991 ; Menzies
et al., 2000). Dans le présent guide, le terme de maladies à transmission aérienne fait
référence à ces quatre maladies.
La revue systématique a fourni cinq résultats majeurs :
• L’absence de ventilation ou des taux de ventilation faibles sont associés à des taux
d’infection accrus ou à des flambées de maladies à transmission aérienne.
• Des taux de ventilation élevés pourraient réduire le risque d’infection. Dans le cas de
chambres non conçues pour l’isolement, les taux de ventilation inférieurs à 2 RAH
(soit 13 l/s pour une chambre de 4×2×3 m3) sont associés à des taux de conversion plus
élevés du test cutané à la tuberculine chez le personnel. Un taux de ventilation plus
élevé assure une meilleure dilution, et réduit en conséquence le risque d’infection à
transmission aérienne. C’est pourquoi les zones bien ventilées présentent un moindre
risque de transmission de la tuberculose et d’autres infections à transmission aérienne.
L’annexe D fournit plus de précisions sur la réduction de la transmission liée au taux
de ventilation.
Après plus de 100 années d’étude des relations entre ventilation et infection, on ne dispose
que de données éparses et incomplètes. Elles permettent néanmoins d’estimer les exigences
minimales de ventilation applicables aux chambres d’isolement, ainsi qu’aux zones de
l’hôpital non conçues pour l’isolement, pour prévenir la propagation d’infections à
transmission aérienne. Les données disponibles sont également suffisantes pour estimer les
exigences minimales de ventilation applicables aux écoles, bureaux et autres bâtiments non
hospitaliers pour prévenir la propagation d’infections à transmission aérienne.
Infection et ventilation 21
La démarche adoptée dans le présent guide pour déterminer le taux de ventilation minimal
requis repose principalement sur deux éléments (voir l’annexe E) :
• l’effet du taux de ventilation sur la décroissance de la concentration de noyaux de
condensation ; et
• la modélisation mathématique du risque par l’équation de Wells-Riley, permettant
d’estimer l’effet du débit de ventilation sur le risque de transmission d’infections
aéroportées connues.
Les principes sous-jacents sont que plus le taux de ventilation est élevé, plus les particules
(noyaux de condensation, notamment) sont éliminées rapidement de l’atmosphère. Ainsi,
selon l’équation de Wells-Riley, la probabilité d’infection par des noyaux de condensation
infectieux est inversement corrélée au débit de ventilation. Les paramètres utilisés dans
l’équation de Wells-Riley sont notamment le débit de ventilation, le débit de génération de
noyaux de condensation par la source (quanta/minute) et la durée d’exposition :
où :
P = probabilité d’infection pour les sujets sensibles
D = nombre de cas de maladie
S = nombre de sujets sensibles
I = nombre de sujets infectants
p = débit respiratoire par personne (m3/s)
q = débit de génération de quanta par une personne infectée (quanta/s)
t = durée totale d’exposition (s)
Q = débit d’admission d’air extérieur (m3/s).
Sur la base de ce modèle, dans des situations de forte production de quanta (procédures à
haut risque, générant des aérosols par exemple), la probabilité d’infection pour 15 minutes
d’exposition dans une pièce où le RAH est de 12 est estimée à moins de 5 % (voir l’annexe
E pour plus de précisions).
Lorsque les performances de la ventilation sont mesurées par le RAH, le volume de la zone
ventilée est naturellement un paramètre important. Un RAH donné correspond à un débit
d’air (m3/h ou l/s) plus élevé dans une pièce de grand volume que dans une pièce de petit
volume.
Certaines directives de conception des chambres d’isolement ventilées mécaniquement
(CDC, 2003) prévoient le maintien d’un niveau minimal de pression négative et d'un taux
minimal de ventilation ≥ 12 RAH. On a vu qu’un inconvénient majeur de la ventilation
naturelle est la difficulté à maintenir constante la direction du flux d’air, sujette à
d’importantes variations. Il est difficile d’assurer une pression négative par la ventilation
naturelle, mais si la dilution de l’air est suffisante, l’air rejeté à l’air libre présente un risque
minimal.
2. Pour la ventilation naturelle, les débits de ventilation minimaux suivants doivent être
assurés, en valeurs moyennes sur une heure :
– 160 l/s/patient (débit de ventilation moyen sur une heure) pour les chambres de
précautions aériennes (avec un minimum de 80 l/s/patient) (attention : cette
exigence ne s’applique qu’aux installations neuves ou aux rénovations de grande
ampleur) ;
– 60 l/s/patient pour les chambres à usage général et les services de consultation
externe ;
– 2,5 l/s/m3 pour les couloirs et autres lieux de passages ne comportant pas un
nombre prédéterminé de patients ; toutefois, si des soins doivent être prodigués
dans des couloirs, en situation d’urgence par exemple, les débits de ventilation
doivent être les mêmes que ceux exigés pour les chambres de précautions
aériennes ou les chambres à usage général.
Commentaires : Pour que la ventilation naturelle soit applicable, il faut que les conditions
climatiques soient favorables.
Infection et ventilation 23
3. Lors de la conception d’établissements de soins ventilés naturellement, il faut veiller à
ce que le flux d’air général amène l’air des sources d’agents vers des zones où la
dilution est suffisante, et de préférence vers l’extérieur (Gustafson et al., 1982 ; Bloch
et al., 1985 ; Hutton et al. 1990 ; Calder et al. 1991).
Recommandation conditionnelle
Commentaires : Bien que certaines données probantes indiquent une relation possible
entre la direction du flux d’air et la propagation d’infections à transmission aérienne, ce
phénomène a été observé pour des taux de ventilation extrêmement faibles (inférieurs à
4 RAH) (Bloch et al., 1985). On fait l’hypothèse que si le taux de ventilation est
suffisamment élevé dans les espaces voisins, le risque devrait être très faible, voire minimal
(le même qu’en plein air, par exemple). Cependant, le taux de ventilation requis dans les
espaces clos voisins des chambres de précautions aériennes pour réduire le risque de
propagation n’est pas connu avec précision. Pour que la ventilation naturelle soit
applicable, il faut que les conditions climatiques soient favorables.
4. Dans les espaces où sont réalisées des procédures générant des aérosols associées à la
transmission d’agents pathogènes, les exigences relatives à la ventilation naturelle
doivent correspondre au minimum à la recommandation 2. S’il s’agit d’agents
aéroportés, les recommandations 2 et 3 doivent être appliquées.
Recommandation conditionnelle
Commentaires : Des données indirectes montrent que certaines procédures générant des
aérosols sont associées à un risque d’infection accru. Il est possible que la ventilation joue
un rôle, mais les exigences minimales en matière de ventilation dans le cas des procédures
générant des aérosols doivent faire l’objet d’études complémentaires.
Infection et ventilation 25
3.4 Résumé
Des systèmes de ventilation générale bien conçus peuvent jouer un rôle important dans la
prévention de la propagation d’infections. Les patients atteints de maladies infectieuses se
propageant facilement par voie aérienne (varicelle, rougeole, tuberculose, par exemple)
doivent être placés en chambres de précautions aériennes. Cependant, il y a souvent un
délai entre l’admission de ces patients dans l’établissement de soins et le diagnostic de la
pathologie infectieuse. La maladie peut se transmettre à d’autres patients ou au personnel
pendant que ces patients attendent dans des espaces communs (salle d’attente, service des
urgences, par exemple). Accorder plus d’attention aux exigences de ventilation dans ces
espaces communs non isolés pourrait se traduire par des progrès significatifs dans la lutte
contre l’infection.
En tout état de cause, les stratégies de prévention et de lutte contre les maladies passent par
l’évaluation des risques et des ressources, puis par le recours à des mesures administratives,
des mesures environnementales et techniques, et des EPI appropriés, parallèlement à la
mise en œuvre d’un système de ventilation adapté.
On trouvera dans cette deuxième partie une introduction aux principes fondamentaux de
conception de la ventilation naturelle dans le cadre de la lutte contre l’infection. Le présent
guide, qui se limite aux principes fondamentaux de conception, sera suivi d’un projet de
l’Organisation mondiale de la Santé destiné à développer ces principes.
Ce projet, qui s’appuiera sur la présente introduction, vise principalement à fournir les
éléments nécessaires à une adaptation des établissements de soins à la ventilation naturelle,
et à optimiser ainsi la préparation aux épidémies tout en réduisant les coûts et les émissions.
Il repose sur l’idée qu’un guide de conception claire et bien conçu peut être utile aux
autorités sanitaires, en particulier dans les pays à bas niveau de revenus. Ce guide sera
téléchargeable gratuitement. Grâce à cet outil d’assistance à la conception, un
investissement modéré en moyens financiers et en personnel peut permettre des avancées
considérables dans des domaines d’une importance cruciale.
Rappelons que la qualité de la conception est déterminante pour le bon fonctionnement des
établissements de soins ou des chambres de précautions aériennes ventilés naturellement.
4 Comprendre la ventilation
naturelle
On traitera ici des deux premiers types de forces. La ventilation naturelle a pour moteur des
forces naturelles, alors que la ventilation mécanique est assurée par des dispositifs
mécaniques de soufflage et d’extraction. Forces mécaniques et forces naturelles peuvent
être combinées dans un système de ventilation hybride, ou mixte.
Figure 4.1 Direction des flux d’air induits par le vent dans un bâtiment
28
En cas de ventilation unilatérale de pièces hermétiquement closes par ailleurs, ce ne sont
pas les pressions moyennes du vent qui jouent, mais seulement les fluctuations de pression
(figure 4.2). Etheridge & Sandberg (1996) ont étudié ces fluctuations. Ce mode de
ventilation est courant ; avec le temps, cependant, il se crée des fuites significatives autour
des portes et des autres points d’accès à la pièce. On retiendra que le simple fait d’ouvrir
une fenêtre ne permet pas nécessairement d’assurer un taux de renouvellement d’air (RAH)
suffisant.
PT PAS
Cp
1
VH2
2
où :
Cp = coefficient de pression du vent (–)
PT = pression totale (Pa)
PAS = pression atmosphérique statique en haut du bâtiment (Pa)
ρ = masse volumique de l’air (kg/m3)
VH = vitesse du vent, à distance des influences de l’environnement, en haut du bâtiment
(m/s).
4.1.2 Le tirage
Le tirage est généré par la différence de température ou d’humidité (parfois exprimée sous
forme de différence de densité) entre l’air intérieur et l’air extérieur. Cette différence crée
un déséquilibre dans les gradients de pression des colonnes d’air intérieure et extérieure,
entraînant une différence de pression verticale.
Lorsque l’air intérieur est plus chaud que l’air extérieur, l’air intérieur est moins dense et
s’élève. De l’air pénètre dans le bâtiment par ses ouvertures basses et s’échappe par ses
ouvertures hautes.
La direction du flux s’inverse, dans une certaine mesure, lorsque l’air intérieur est plus
froid que l’air extérieur ; l’air intérieur est plus dense que l’air extérieur. De l’air entre dans
le bâtiment par ses ouvertures hautes et s’échappe par ses ouvertures basses.
Les flux générés par le tirage, dans un bâtiment, sont fonction des températures intérieure
et extérieure. Le débit de ventilation à travers une cheminée est fonction du gradient de
pression entre les deux ouvertures de la cheminée.
Ti To
Ps o i gH o gH
To
où :
Ps = pression de tirage (Pa)
ρo = masse volumique de l’air extérieur (kg/m3)
ρi = masse volumique de l’air intérieur (kg/m3)
g = accélération gravitationnelle (9,8 m/s2)
H = hauteur entre deux ouvertures (m)
Ti = température de l’air intérieur (oK)
To = température de l’air extérieur (oK).
0.65 × vitesse du vent (m/s) × surface de la plus petite ouverture (m2) × 3600 s/h
RAH = volume de la pièce (m3)
Débit de ventilation (l/s) = 0,65 × vitesse du vent (m/s) × surface de la plus petite ouverture (m2) × 1000 l/m3
Le tableau 4.1 donne des valeurs estimées du taux RAH et du débit de ventilation dus à la
seule force du vent, pour une vitesse du vent de 1 m/s, dans l’hypothèse d’une salle de 7 m
(longueur) × 6 m (largeur) × 3 m (hauteur), avec une fenêtre de 1,5 × 2 m2 et une porte de
1 × 2 m2 (plus petite ouverture).
4.3 Résumé
Pour concevoir un système de ventilation exclusivement naturelle, il faut comprendre les
principales forces motrices de la ventilation naturelle — la pression du vent et le tirage. Ces
forces commandent l’entrée de l’air et son déplacement dans un bâtiment, et peuvent être
combinées en fonction des besoins pour concevoir un système optimal de ventilation
naturelle.
33
débit d’admission est complété grâce à la tour à vent (dispositif de captage). L’air
entrant est réchauffé ou rafraîchi pour maintenir le confort des occupants.
• Conduits enterrés — lorsque le terrain est suffisamment grand, un réseau de conduits
de ventilation enterrés permet de réchauffer ou de rafraîchir l’air extérieur, qui doit y
séjourner suffisamment longtemps pour que sa température approche la température
d’équilibre du sous-sol. Ce système n’est pas idéal lorsqu’il faut assurer un haut débit
de ventilation.
Source : avec l’aimable autorisation du professeur Martin Liddament, VEETECH, Coventry, Royaume-Uni.
Conception et exploitation 35
5.3.1 Confort thermique
Sous les climats tempérés et chauds, lorsque la qualité de l’air ambiant est satisfaisante, un
taux de ventilation élevé est bénéfique à la fois pour le confort thermique et la qualité de
l’air intérieur. Ce n’est pas le cas sous les climats froids, où l’infiltration d’air extérieur doit
être réduite pour assurer le confort thermique. Lorsque la température de l’air ambiant reste
durablement supérieure à 30 °C, l’ambiance thermique peut devenir insupportable dans une
chambre ventilée naturellement. Dans un immeuble ventilé naturellement, il faut donc
accorder une plus grande attention à la conception de l’architecture et de l’enveloppe que
dans un immeuble ventilé mécaniquement, pour que le confort thermique soit acceptable à
l’intérieur du bâtiment. Le choix des fenêtres, la création d’ombrages extérieurs,
l’isolement de l’enveloppe et les propriétés d’absorption solaire et de rayonnement
thermique des matériaux de façade jouent un rôle important à cet égard. Le concepteur doit
comprendre que la conception finale est un compromis entre les contraintes contradictoires
des saisons chaudes et froides. Des outils de simulation des performances thermiques
peuvent être utilisés pour l’évaluation quantitative et la comparaison de différentes options
de conception. On trouvera des explications plus détaillées sur les options techniques et les
méthodes de simulation dans les documents de l’ASHRAE (2009).
Un taux de renouvellement d’air élevé peut être favorable pour le confort thermique par
temps frais, mais créer une ambiance inconfortable les jours de forte chaleur humide et
sans vent. Lorsque le vent est faible, le renouvellement d’air lié au tirage ne crée pas
toujours un mouvement d’air suffisant à l’intérieur des bâtiments.
Refroidissement par ventilateurs
Outre les systèmes de ventilation hybrides (mixtes), des ventilateurs électriques permettent
d’améliorer le mouvement de l’air — bien que la création d’une « brise » artificielle
n’augmente pas nécessairement le taux de renouvellement d’air.
L’ASHRAE (2009) a élaboré des guides de conception faisant appel au modèle largement
reconnu du vote moyen prédit (PMV, pour « predicted mean vote »), qui tient compte de la
température de l’air, de la température radiante, de la vitesse de l’air, du degré
d’habillement et du niveau d’activité des personnes. Les concepteurs peuvent utiliser le
modèle PMV pour estimer l’augmentation de la vitesse de l’air requise lorsqu’il fait chaud.
Si la température est inférieure à 30 °C, un confort thermique acceptable peut être obtenu
en augmentant la vitesse de l’air (Xia et al., 2000). Des températures supérieures à 30 °C
créent inévitablement un stress thermique chez les occupants d’un bâtiment.
Il faut utiliser des ventilateurs à vitesse réglable, et les occupants doivent pouvoir régler
eux-mêmes la vitesse. Ce mode de refroidissement réduit considérablement la
consommation d’énergie, par rapport au conditionnement d’air.
Les jours les plus chauds, lorsque la température de l’air dépasse 30 °C, l’utilisation de
ventilateurs ne rafraîchit pas suffisamment les bâtiments pour le confort des occupants. On
peut alors utiliser une méthode de refroidissement par évaporation, peu coûteuse et
Conception et exploitation 37
particulièrement adaptée si le taux de renouvellement d’air est élevé. Cette stratégie est
relativement peu coûteuse, comparée à un système de conditionnement d’air (Zhang et al.,
2000).
Conception et exploitation 39
5.3.10 Bâtiments de grande hauteur
Il peut être souhaitable, dans les Bâtiments de grande hauteur, de placer les chambres
d’isolement respiratoire aux niveaux supérieurs, afin de réduire à un minimum le risque de
réintroduction de l’air extrait dans les étages voisins. Cette réintroduction résulte des
phénomènes de tirage, l’air extrait des chambres étant habituellement chaud et tendant à
s’évacuer vers le haut (Wehrle et al., 1970).
Après avoir estimé les débits de ventilation requis dans chaque zone d’un bâtiment, on peut
utiliser ces méthodes pour concevoir les principaux cheminements de l’air et dimensionner
les orifices de ventilation selon les exigences propres à chaque zone. Lors de la conception
de bâtiments de grandes dimensions, il peut être nécessaire d’étudier différentes options, en
comparant par exemple la ventilation naturelle et la ventilation mécanique, etc.
Conception et exploitation 41
Lorsqu’un bâtiment est conçu et exploité avec une configuration donnée d’ouvertures et de
circulation de l’air, le débit de ventilation sera déterminé principalement par les forces
motrices naturelles. Au stade de la conception, il est important de tirer parti des vents
dominants et d’optimiser et de réguler les forces de tirage (effets cheminée) s’exerçant dans
le bâtiment. Il faut pour cela définir avec soin l’emplacement et les dimensions des
ouvertures et adopter une démarche innovante dans l’utilisation des dispositifs permettant
d’accroître les forces naturelles, comme les tours à vent ou les cheminées solaires.
Augmentation transitoire du débit de ventilation
L’un des avantages de la ventilation naturelle est qu’elle permet de planifier un débit de
ventilation transitoirement beaucoup plus élevé que le minimum spécifié dans la première
partie du présent document. Lorsque la température extérieure est confortable et que l’air
est propre, il est bénéfique d’augmenter le débit d’air neuf. Selon les données climatiques
et la configuration des bâtiments, un débit d’air élevé peut aussi être utilisé pour rafraîchir
l’atmosphère en été. Une augmentation de débit transitoire peut également être nécessaire
lors de travaux de rénovation du bâtiment générant de grandes quantités de polluants
atmosphériques.
Conception du site
Pour les bâtiments simples, suivre les conseils de Priolo (1998) sur la conception du toit, le
rapport longueur/largeur et l’utilisation de surplombs, de murs anti-vent et d’espaces en
retrait. Pour les grands bâtiments de forme complexe, étudier la dynamique des fluides par
modélisation numérique (Fluent, 2003, par exemple) afin d’explorer les différentes options
de conception et d’améliorer les possibilités offertes par la ventilation naturelle, en évitant
les courants d’air froid. Veiller au confort des piétons à l’extérieur des bâtiments.
La distribution de l’espace intérieur est également importante. Ainsi, les espaces
relativement « sales » doivent être du côté sous le vent, pour éviter le reflux d’air pollué et
d’odeurs vers les autres parties du bâtiment. De grandes fenêtres dans les autres espaces de
vie du côté exposé au vent (chambres de patients, notamment) peuvent créer un appel d’air
favorisant le flux d’air entrant. Cloisons et meubles ne doivent pas faire obstacle au flux
d’air.
Pour la lutte contre l’infection, il est préférable que les chambres soient disposées sur un
seul côté plutôt qu’en deux rangées séparées par un couloir central, du point de vue de la
ventilation naturelle et de la lumière du jour. Les grands espaces ouverts doivent toujours
avoir de grandes fenêtres sur les murs opposés. Si les pièces sont disposées autour d’un
couloir central, la ventilation naturelle peut être améliorée en combinant la ventilation
traversante et l’effet cheminée (le tirage) par des orifices de ventilation disposés dans le
couloir, ou des gaines dans les immeubles à étages.
Dans les établissements comportant des étages, les cages d’escalier et autres gaines peuvent
jouer le rôle de systèmes d’extraction pour éviter que l’air chaud ne pénètre dans les
appartements ou bureaux des étages supérieurs. Les bouches de sortie d’air des gaines
doivent être disposées en façade sous le vent, au-dessus du dernier étage, et les bouches
d’admission en façade exposée au vent.
La profondeur de pénétration de la ventilation naturelle due au vent étant restreinte, la
largeur du bâtiment est limitée (CIBSE, 2005). Cependant, l’utilisation de tours à vent
permet de construire des immeubles plus larges.
Conception des orifices de ventilation
Quelle que soit la conception, c’est la surface de l’orifice le plus petit (goulot
d’étranglement) qui détermine le débit de la ventilation naturelle. Les dimensions des
orifices d’admission et de sortie doivent être aussi proches que possible les unes des autres
pour que le débit d’air soit le plus élevé possible.
Conception et exploitation 43
L’emplacement des ouvertures doit être étudié avec soin, en raison du conflit possible entre
ventilation traversante et ventilation par tirage (ou effet cheminée), rafraîchissement des
personnes et refroidissement de la masse thermique, etc.
Il est également important de bien choisir et concevoir les ouvertures (fenêtres, grillages,
grilles d’aération, cheminées solaires, cheminées passives, etc.). On peut faire appel, pour
leur dimensionnement, aux méthodes évoquées plus haut.
D’autres aspects doivent être pris en compte.
• Meubles et cloisons — les orifices de ventilation ne doivent pas être obstrués, et la
disposition des meubles et des cloisons ne doit pas faire obstacle au cheminement d’air
prévu, ni bloquer l’accès aux ouvertures.
• Profondeur des chambres — à la différence de la ventilation mécanique, la ventilation
naturelle exige des immeubles peu profonds, pour que les courants d’air naturels
pénètrent jusqu’au fond des bâtiments. On trouvera des règles empiriques pour la
détermination de la profondeur des chambres dans le guide CIBSE (2005) (figure 5.3).
• Création d’ombre — stores, surplombs et décrochements (fenêtres en retrait, avec de
profonds appuis de baie, notamment) peuvent être utilisés. L’ombre créée par le
bâtiment lui-même, ou par des éléments distants (autre bâtiment, arbres, par exemple)
peut aussi être efficace, si elle est bien prise en compte. On privilégiera les stores
extérieurs rétractables.
• Régulation de la lumière du jour et protection contre l’éblouissement — les fenêtres
peuvent être équipées d’écrans contre l’exposition directe aux rayons du soleil. La
forme et la position des ouvrants des fenêtres sont également importantes. Les couleurs
et les finitions des surfaces doivent en outre être choisies de façon à assurer un
éclairage confortable et à prévenir l’éblouissement.
• Chauffage et entrées d’air froid — lors d’hivers modérément froids, des chauffages
localisés peuvent être utilisés pour assurer le confort thermique. Cependant, si une
différence de température trop importante est ainsi créée entre l’air intérieur et l’air
extérieur, cela peut augmenter le tirage. La ventilation naturelle peut donc ne pas être
une solution adaptée par temps très froid.
• Rafraîchissement — par temps chaud et humide, des systèmes de rafraîchissement
localisés ou personnalisés peuvent être utilisés (ventilateurs de plafond ou de bureau,
par exemple).
• Bruit et acoustique — le bruit de l’extérieur peut être évité en disposant les fenêtres et
les autres orifices de ventilation à distance des principales sources de bruit. Des
cloisons absorbantes ou des plafonds isolants, etc., peuvent être utilisés pour absorber
le bruit.
• Sécurité incendie — la conception d’un bâtiment avec des ouvertures reliant les pièces
peut aller à l’encontre des exigences de sécurité incendie et de lutte contre les fumées.
Il peut être nécessaire de pouvoir fermer les orifices de ventilation en cas d’incendie.
Toutefois, les bâtiments ventilés naturellement peuvent être conçus de façon à être
conformes aux exigences de compartimentage anti-fumées. Les voies d’évacuation en
cas d’incendie méritent une attention particulière, la conception de la ventilation
naturelle ayant une incidence sur le schéma d’écoulement des fumées.
(A) Ventilation traversante. (B) Ventilation unilatérale actionnée par les seules forces de tirage (ventilation de
type cheminée ou tirage, inefficace pour la lutte contre les infections à transmission aérienne). (C) Ventilation
unilatérale (inefficace pour la lutte contre les infections à transmission aérienne).
Figure 5.3 Règles empiriques relatives à la profondeur des chambres pour trois
stratégies de ventilation différentes.
Conception et exploitation 45
• atrium et cheminée
• ventilation hybride (mixte).
Ces différents systèmes sont décrits dans ce qui suit. Il est possible de combiner certains
d’entre eux pour adapter la configuration au climat ou aux besoins spécifiques de l’hôpital.
Les annexes F-I décrivent les systèmes de ventilation naturelle utilisés dans quatre hôpitaux
de différents pays.
Ne sont envisagés dans ce guide que les systèmes de ventilation naturelle simple, et les
concepteurs devront intégrer d’autres aspects (la régulation, notamment) pour la conception
de solutions de ventilation naturelle assistée.
Figure 5.4 Ventilation due au vent dans un hôpital à couloir latéral où l’air pénètre par
les chambres
Figure 5.5 Ventilation naturelle due au vent dans un hôpital à couloir latéral où l’air
pénètre par le couloir
5.5.3 Cour
Les cours sont traditionnellement des zones encloses qui peuvent contribuer à canaliser et à
diriger le flux général de l’air et à modifier ainsi le microclimat autour des bâtiments. Selon
la position relative des chambres et du couloir, on peut distinguer deux sous-types, le
couloir étant soit côté cour soit côté extérieur (figures 5.6 et 5.7 respectivement). Ce
système peut assurer une meilleure ventilation que les autres, à condition que la cour soit
suffisamment grande. La configuration avec couloir extérieur présente un avantage sur le
couloir intérieur, car elle permet d’éviter la transmission d’infections via le couloir, l’air
neuf passant dans le couloir avant d’entrer dans les chambres.
Le premier hôpital de ce type était l’Ospedale Maggiore, construit à Milan en 1456 et
conçu par Antonio Averulino (plus connu sous le nom de Filarete). C’est un bâtiment
symétrique avec une grande cour centrale des deux côtés de laquelle les ailes du bâtiment
délimitent quatre cours plus petites.
Conception et exploitation 47
Coupe verticale Plan d’un étage
Attention : ce schéma de principe doit être utilisé avec prudence, en tenant compte des contraintes spécifiques à chaque cas.
Figure 5.6 Ventilation naturelle combinant la force du vent et le tirage dans un hôpital
avec cour et couloir intérieur
Figure 5.7 Ventilation naturelle combinant la force du vent et le tirage dans un hôpital
avec cour et couloir extérieur
Attention : ce schéma de principe doit être utilisé avec prudence, en tenant compte des contraintes spécifiques à chaque cas.
Conception et exploitation 49
Coupe verticale Plan d’un étage
Attention : ce schéma de principe doit être utilisé avec prudence, en tenant compte des contraintes spécifiques à chaque cas.
Figure 5.9 Ventilation naturelle due au vent dans un hôpital équipé d’une tour à vent
Attention : ce schéma de principe doit être utilisé avec prudence, en tenant compte des contraintes spécifiques à chaque cas.
Figure 5.10 Ventilation naturelle due au tirage (créé notamment par une cheminée
solaire) dans un hôpital à cheminée solaire
Chacune des solutions de ventilation naturelle présentées plus haut (couloir latéral, couloir
central, cour, tour à vent, atrium et cheminée) peut être combinée à des ventilateurs
mécaniques pour créer un système hybride (mixte). Naturellement, comme pour tout
système de ventilation naturelle ou mécanique, la conception et la régulation sont
déterminantes.
Conception et exploitation 51
5.6 Applicabilité des systèmes de ventilation naturelle
Les systèmes de ventilation naturelle doivent être conçus en fonction du climat. Il existe
quatre grands types de climats : chaud et humide, chaud et sec, tempéré et froid.
La conception d’un système de ventilation naturelle peut répondre à l’un des trois objectifs
majeurs suivants : assurer le confort thermique, lutter contre les infections à transmission
aérienne ou améliorer la qualité de l’air, économiser l’énergie.
Pour évaluer un type de ventilation dans un contexte climatique donné, il convient de tenir
compte du confort thermique et de la lutte contre les infections, mais pas des performances
énergétiques.
Les performances sont évaluées comme suit :
★ Performances insuffisantes du point de vue du confort thermique ou de la
lutte contre les infections. Pour la lutte contre les infections, le critère est
la valeur du débit de ventilation.
★★ Performances passables.
Il est souhaitable que les utilisateurs du système aient la possibilité de fournir des
informations en retour aux concepteurs, quelle que soit la simplicité du système. Ces
informations, et les ajustements auxquels elles donnent lieu, sont essentiels pour résoudre
d’éventuels problèmes, et doivent se poursuivre pendant la première année d’exploitation.
Conception et exploitation 53
Le processus de mise en service constitue une sorte de procédure de contrôle visant à
s’assurer que :
• le système de ventilation est installé et exploité comme prévu
• le système peut être utilisé correctement et sans risque
• le système peut être réglé de façon à satisfaire aux exigences de ventilation pour
différentes conditions climatiques
• les débits de ventilation sont appropriés pour différents types de temps.
Conception et exploitation 55
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Les questions posées dans le cadre de la revue systématique ont été définies par le Groupe
de conception du guide de l’Organisation mondiale de la Santé, et la méthodologie à
adopter a été élaborée par le Groupe de conception technique du guide puis validée par le
Comité de pilotage externe.
La revue systématique a été menée à bien par une équipe d’assistants de recherche (sous la
direction du Professeur Yuguo Li, Université de Hong Kong), avec le concours d’un
documentaliste de la bibliothèque de l’Université de Hong Kong. Les termes de recherche
comprenaient des mots clés et des termes du thésaurus Medical Subject Headings (MeSH)
relatifs à la ventilation, à l’infection et aux bâtiments. La recherche a porté sur des bases de
données comme MEDLINE, EBM Reviews, ISI Web of Science, ScienceDirect,
Engineering Village 2 et ISI ProceedingsSM. Google Scholar a également été interrogé.
Des critères préétablis d’inclusion et d’exclusion ont été utilisés, et un tableau d'experts
comprenant des experts en médecine, santé, ingénierie et architecture a contrôlé le
processus de revue de la littérature depuis l’élaboration de la stratégie de recherche jusqu’à
l’évaluation critique des études identifiées, l’extraction des données et leur présentation. Le
Comité de pilotage externe a validé les résultats définitifs et leur utilisation pour
l’élaboration du guide.
Sur un total de 13 661 articles correspondant aux mots clés définis dans le protocole de la
revue systématique, 388 articles ont été extraits, et 65 ont été retenus selon les critères
d’inclusion et d’exclusion, puis distribués à un tableau de seize experts d’Europe,
d’Amérique du Nord, d’Australie et d’Asie.
Ces 65 articles sont ceux de la liste ci-après.
1. Anderson JD et al. Lack of nosocomial spread of Varicella in a pediatric hospital with
negative pressure ventilated patient rooms. Infection Control, 1985, 6(3):120–121.
2. Andrewes CH, RE Glover. Spread of infection from the respiratory tract of the ferret. I.
Transmission of influenza A virus. British Journal of Experimental Pathology, 1941,
22(2):91–97.
3. Basu S et al. Prevention of nosocomial transmission of extensively drug-resistant
tuberculosis in rural South African district hospitals: an epidemiological modelling
study. Lancet, 2007, 370(9597):1500–1507.
4. Bloch AB et al. Measles outbreak in a pediatric practice: airborne transmission in an
office setting. Pediatrics, 1985, 75(4):676–683.
5. Brundage JF et al. Building-associated risk of febrile acute respiratory diseases in army
trainees. JAMA, 1988, 259(14):2108–2112.
65
6. Calder RA et al. Mycobacterium tuberculosis transmission in a health clinic. Bulletin
of the International Union against Tuberculosis & Lung Disease, 1991, 66(2–3):103–
106.
7. Cars H, Petersson C, Hakansson A. Infectious-diseases and day-care-center
environment. Scandinavian Journal of Infectious Diseases, 1992, 24(4):525–528.
8. Couch RB et al. Airborne transmission of respiratory infection with coxsackievirus A
type 21. American Journal of Epidemiology, 1970, 91(1):78–86.
9. Dick EC et al. Aerosol transmission of rhinovirus colds. Journal of Infectious
Diseases, 1987, 156(3):442–448.
10. Drinka PJ et al. Report of an outbreak: nursing home architecture and influenza-A
attack rates. Journal of the American Geriatrics Society, 1996, 44(8):910–913.
11. Drinka PJ et al. Delays in the application of outbreak control prophylaxis for
influenza A in a nursing home. Infection Control and Hospital Epidemiology, 2002,
23(10):600–603.
12. Drinka PJ et al. Report of an outbreak: nursing home architecture and influenza-A
attack rates: update. Journal of the American Geriatrics Society, 2004, 52(5):847–848.
13 Edlin BR et al. An outbreak of multidrug-resistant tuberculosis among hospitalised-
patients with the acquired-immunodeficiency-syndrome. New England Journal of
Medicine, 1992, 326(23):1514–1521.
14. Ehrenkranz NJ, Kicklighter JL. Tuberculosis outbreak in a general hospital: evidence
for airborne spread of infection. Annals of Internal Medicine, 1972, 77(3):377–382.
15. Ehresmann KR. An outbreak of measles at an international sporting event with
airborne transmission in a domed stadium. Journal of Infectious Diseases, 1995,
171:679–683.
16. Escombe AR et al. The detection of airborne transmission of tuberculosis from HIV-
infected patients, using an in vivo air sampling model. Clinical Infectious Diseases,
2007, 44(10):1349–1357.
17. Escombe AR et al. Natural ventilation for the prevention of airborne contagion. PloS
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18. Greene D, Barenberg LH, Greenberg B. Effect of irradiation of the air in a ward on the
incidence of infections of the respiratory tract — with a note on Varicella. American
Journal of Diseases of Children, 1941, 61(2):273–275.
19. Gustafson TL et al. An outbreak of airborne nosocomial varicella. Pediatrics, 1982,
70(4):550–556.
20. Henle W, Sommer HE, Stokes J. Studies on air borne infection in a hospital ward II:
effects of ultraviolet irradiation and propylene glycol vaporization upon the prevention
of experimental air borne infection of mice by droplet nuclei. Journal of Pediatrics,
1942, 21:577–590.
21. Hocking M. Common cold transmission in commerical aircraft: industry and passenger
implications. Journal of Environmental Health Research, 2004, 3(1):7–12.
71
B.1.2 Implications d’une recommandation stricte et d’une
recommandation conditionnelle
Les implications d’une recommandation stricte sont les suivantes :
• pour les patients — la plupart des personnes dans votre situation souhaiteraient que
cette recommandation soit suivie, seule une faible proportion ne le souhaiterait pas ;
demander des explications si l’intervention n’est pas proposée ;
• pour les médecins — la plupart des patients devraient bénéficier de cette mesure ; et
• pour les politiques — cette recommandation peut être adoptée comme principe
d’action dans la plupart des situations.
Les implications d’une recommandation conditionnelle sont les suivantes :
• pour les patients — la plupart des personnes dans votre situation souhaiteraient que
cette recommandation soit suivie, mais un bon nombre ne le souhaiteraient pas ;
• pour les médecins — vous devez reconnaître que des solutions différentes conviennent
selon les patients, et que vous devez aider chaque patient, pour parvenir à une décision
compatible avec ses valeurs et préférences ; et
• pour les politiques — la prise de décision nécessitera un débat de fond faisant
intervenir de nombreux acteurs.
Coûts De faibles à Les coûts peuvent être faibles si une ventilation naturelle
élevés. simple est utilisée, et que sa conception est bien adaptée aux
données climatiques.
Coût initial généralement élevé dans le cas d’une ventilation
entièrement mécanique, d’une ventilation naturelle assistée
ou d’une ventilation hybride (mixte).
Faisabilité Selon le climat. La ventilation mécanique et la ventilation hybride (mixte) sont
réalisables sous tous les climats, mais leur application peut
être limitée par les ressources disponibles.
La ventilation naturelle assistée est réalisable sous presque
tous les climats, la ventilation naturelle simple est réalisable y
compris dans les pays disposant de ressources limitées.
Classement global RECOMMANDATION STRICTE
Besoin de Nécessité de déterminer les débits d’air requis pour la lutte contre l’infection en
recherche milieu de soins.
Recommandation 3 :
Lors de la conception d’établissements de soins ventilés naturellement, il faut veiller à ce que le flux
d’air général amène l’air des sources d’agents vers des zones où la dilution est suffisante, et de
préférence vers l’extérieur.
Population : établissements de soins.
Intervention : contrôle du flux d’air dans la ventilation naturelle
Facteur Evaluation Explication
Qualité des Faible Il y a peu de données probantes attestant qu’une
données direction d’écoulement de l’air inadaptée soit associée à
un risque accru d’infection (Gustafson et al., 1982 ;
Bloch et al., 1985 ; Hutton et al., 1990 ; Calder et al.,
1991).
Effets bénéfiques Modérés (parfois Risques de transmission de chambre à chambre peut-
ou souhaités supérieurs aux être réduits.
inconvénients)
Inconvénients ou Difficultés au stade de la conception et de l’exploitation
effets indésirables des systèmes de ventilation naturelle.
Coûts De faibles à élevés Coûts faibles si une ventilation naturelle simple est
utilisée, qu’elle est bien conçue et que les conditions
climatiques sont favorables.
Peuvent être plus élevés si une ventilation hybride
(mixte) ou une ventilation naturelle assistée est utilisée,
ou si des mesures techniques complémentaires sont
nécessaires pour contrôler l’orientation du flux d’air.
Faisabilité Selon la conception La ventilation naturelle se prête moins bien au contrôle
et les possibilités du flux d’air et exige une conception technique et
de contrôle du flux architecturale bien étudiée.
d’air
Classement global RECOMMANDATION CONDITIONNELLE
Selon Wells (1995), ce sont les noyaux de condensation qui servent de véhicule dans la
transmission des affections respiratoires transmissibles par voie aérienne. Il s’agit de
résidus de gouttelettes séchés pouvant contenir des agents pathogènes infectieux.
77
2005 ; Morawska, 2006). Ces études et revues indiquent que la taille des noyaux de
condensation dues aux éternuements, à la toux ou à la parole dépend probablement de leur
processus de génération et des conditions environnantes. La distribution granulométrique
réelle des gouttelettes dépend aussi de paramètres tels que la vitesse de l’air expiré, la
viscosité du fluide et la voie suivie par le flux d’air (le nez, la bouche ou les deux) (Barker,
Stevens & Bloomfield, 2001). On note en outre une grande variabilité individuelle
(Papineni & Rosenthal, 1997 ; Fennelly et al., 2004).
Les êtres humains produisent des aérosols (gouttelettes) respiratoires lors de processus
divers comme la respiration, la parole, la toux (figure C.1, A), lorsqu’ils éternuent (figure
C.1, B) et même en chantant (Wong, 2003 ; Toth et al., 2004).
(A) (B)
Source : photographies reproduites avec l’aimable autorisation de (A) Prof Gary S Settles, Department of Mechanical and Nuclear
Engineering, Pennsylvania State University, PA, USA; et (B) Prof Andrew Davidhazy, School of Photographic Arts and Sciences,
Rochester Institute of Technology, Rochester, NY, USA, respectivement.
Figure C.1 (A) Image strioscopique (visualisation utilisant la réfraction de la lumière due
aux différences de densité de l’air) de la toux humaine, et (B) prise de vue
d’un éternuement à la lampe à éclairs
(C)
(A) Démonstration de la façon dont une personne se déplaçant entraîne de l’air dans son sillage (Tang et al.,
2006). (B) Démonstration de la façon dont l’ouverture d’une porte peut faire passer de l’air de l’intérieur à
l’extérieur d’une chambre d’isolement du simple fait de l’ouverture de la porte (Tang et al., 2005). (C)
Démonstration de la façon dont une porte ouverte peut favoriser le mélange et l’échange de masses d’air
présentant des températures et des densités différentes (Tang et al., 2005).
Un débit de ventilation peut s’exprimer sous forme soit de débit absolu, en l/s ou m3/s, soit
de taux de renouvellement d’air rapporté au volume de l’espace. Dans ce guide, le débit de
ventilation correspond au volume absolu d’air entrant par unité de temps (litre par seconde,
ou l/s, mètre cube par heure, ou m3/h), et le taux de renouvellement d’air est la quantité
relative d’air entrant par unité de temps. Ainsi, dans une chambre de précautions aériennes,
un taux de renouvellement d’air de 12 par heure (12 RAH) est requis (CDC, 2005), alors
que dans un bureau, le débit de ventilation exigé est de 10 l/s par personne.
La relation entre le débit de ventilation en l/s et le taux de renouvellement d’air est la
suivante :
Taux de renouvellement d’air =
[débit de ventilation (l/s) × 3600 (s/h)] × 0,001 (m3/s)]/[ volume de la pièce (m3)]
(C.1)
ou
Débit de ventilation (l/s) =
taux de renouvellement d’air × volume de la pièce (m3) × 1000 (l/m3)/3600 (s/h) (C.2)
L’effet du débit de ventilation sur la qualité de l’air intérieur est lié à son impact sur la
concentration de polluants atmosphériques, traduit par l’équation macroscopique simple
décrivant la ventilation dans une seule pièce.
On considère une pièce où l’air est complètement mélangé — c’est-à-dire que la
concentration de polluants est la même en tous points de la pièce. Lorsqu’il y a une source
de polluants dans la pièce, l’équation régissant la concentration peut s’écrire comme suit :
qco c Vpol
dc
V (C.3)
dt
83
où :
V = volume de l’espace (m3)
c = concentration (% ou kg/m3)
q = débit de ventilation (m3/s)
co = concentration d’air neuf (% ou kg/m3)
dc = différence de concentration
dt = différence de temps
V pol = débit de génération des polluants dans la pièce (m3/s ou kg/s).
L’équation (C.3), appelée équation de ventilation, montre la relation de base entre la
concentration, le débit de ventilation, la concentration intérieure initiale, la concentration
extérieure et le débit de génération des polluants. La solution générale de l’équation (C3)
peut s’écrire
c co cG 1 e nt c I e nt (C.4)
où :
Vpol
cG = concentration à la source
q
cI = concentration initiale à l’instant t = 0
n = taux de renouvellement d’air.
Le membre droit de l’équation (C.4) comporte deux parties. La première montre comment
la concentration tend vers sa valeur d’équilibre, et la seconde, comment la concentration
initiale décroît avec le temps. Après un temps suffisamment long, la seconde partie va
diminuer tandis que la concentration de polluants tend vers la solution d’équilibre
Vpol
c co (C.5)
q
Les solutions (C.4) et (C.5) montrent bien la différence entre débit de ventilation et taux de
renouvellement d’air. Dans la solution (C.5), la concentration d’équilibre d’un polluant est
déterminée par le débit de génération du polluant et le débit de ventilation (valeur absolue
du flux de ventilation), mais pas par le taux de renouvellement d’air. Par conséquent, pour
lutter contre l’exposition à long terme aux polluants, il importe de spécifier le débit de
ventilation, et non le taux de ventilation. Dans la solution (C.4), si l’on se place dans la
situation où la concentration décroît en l’absence de source de polluants constante (premier
terme = 0), la vitesse de décroissance est fonction du taux de renouvellement d’air, et non
du débit de ventilation. Par conséquent, pour réduire la concentration de polluant en peu de
temps après une soudaine émission de polluant, c’est le taux de renouvellement d’air qui
est déterminant.
L’équation (C.6) est dérivée d’une équation d’équilibre simplifiée qui ne tient pas compte
des différents processus d’élimination tels que la déposition sur des surfaces, la
transformation par collision avec d’autres particules, les processus chimiques et la
décomposition ou la perte de viabilité des organismes.
Les systèmes de ventilation peuvent être classés selon :
• leurs forces motrices — ventilation naturelle incluant l’infiltration, ventilation
mécanique et ventilation hybride (mixte) ;
• les modes d’apport et d’extraction d’air — ventilation mécanique simple flux où seule
l’alimentation ou l’extraction est mécanisée, ventilation mécanique double flux ;
• l’intégration à des systèmes de conditionnement d’air — systèmes à ventilo-convecteur
et à induction, systèmes à volume d’air constant, systèmes à volume d’air variable,
systèmes à simple conduit, systèmes à double conduit ; et
• les stratégies de distribution de l’air — ventilation par dilution et ventilation par
déplacement.
87
Les bénéfices liés à des taux de ventilation élevés sont évidents. En milieu de soins, où les
noyaux de condensation sont un mode de transmission important, le débit moyen de
production de quanta est généralement < 1 quantum/minute chez des patients
symptomatiques non soumis à des procédures générant des aérosols, et de 4-6
quanta/minute lors d’une bronchoscopie. Pour un taux de production de 10 quanta/minute,
le risque d’infection estimé pour 15 minutes d’exposition dans une pièce où le RAH est de
12 est égal à 4 %, alors qu’il est de 2 % si le RAH est de 24, ce qui illustre l’importance
d’une ventilation adaptée.
Tableau E.2 Risque d’infection pour une exposition de 15 minutes selon le taux de
ventilation et la génération de quanta lorsqu’un sujet infectant pénètre dans
un espace clos de 6 m × 6,7 m × 2,7 m
Génération de Taux de ventilation (renouvellements d’air par heure) (%)
quanta 1 3 6 12 15 18 24 30
(quanta/min)
1 0,05 0,02 0,01 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
2 0,10 0,03 0,02 0,01 0,01 0,01 0,00 0,00
3 0,14 0,05 0,03 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01
4 0,19 0,07 0,03 0,01 0,01 0,01 0,01 0,01
5 0,23 0,08 0,04 0,02 0,02 0,01 0,01 0,01
6 0,27 0,10 0,05 0,03 0,02 0,02 0,01 0,01
7 0,30 0,11 0,06 0,03 0,02 0,02 0,01 0,01
8 0,34 0,13 0,07 0,03 0,03 0,02 0,02 0,01
9 0,37 0,14 0,07 0,04 0,03 0,03 0,02 0,02
10 0,40 0,16 0,08 0,04 0,03 0,03 0,02 0,02
11 0,43 0,17 0,09 0,05 0,04 0,03 0,02 0,02
12 0,46 0,19 0,10 0,05 0,04 0,03 0,03 0,02
13 0,49 0,20 0,11 0,05 0,04 0,04 0,03 0,02
14 0,51 0,21 0,11 0,06 0,05 0,04 0,03 0,02
15 0,54 0,23 0,12 0,06 0,05 0,04 0,03 0,03
16 0,56 0,24 0,13 0,07 0,05 0,04 0,03 0,03
17 0,58 0,25 0,14 0,07 0,06 0,05 0,04 0,03
18 0,61 0,27 0,14 0,07 0,06 0,05 0,04 0,03
19 0,63 0,28 0,15 0,08 0,06 0,05 0,04 0,03
20 0,64 0,29 0,16 0,08 0,07 0,06 0,04 0,04
(A) L’hôpital Nacional Dos de Mayo (B) Vue du service de pathologie infectieuse
89
F.2 Principaux styles architecturaux de l’hôpital
Un grand nombre de bâtiments de l’hôpital actuel datent de son inauguration en 1875 et
présentent les caractéristiques de l’architecture coloniale espagnole, avec de hauts plafonds
(généralement 4,2 m ou plus), de grandes fenêtres et des lanterneaux pour l’éclairage et la
ventilation. Les salles de médecine et de chirurgie — de grandes salles de type
« Nightingale » comportant 40 lits — sont disposées autour d’un jardin central où les
patients et le personnel peuvent se détendre. Le bâtiment hébergeant les salles réservées
aux pathologies infectieuses et aux affections respiratoires, nommé Santa Rosa d’après la
sainte patronne de Lima, est un immeuble de deux étages avec de hauts plafonds, de
grandes fenêtres et des balcons permettant aux patients tuberculeux de prendre l’air (figure
F.2). Une partie du rez-de-chaussée a été convertie en chambres d’isolement ventilées
mécaniquement, en pression négative, pour les porteurs du VIH atteints de tuberculose.
Une série de constructions modernes ont été ajoutées en 1971. Elles comprennent le service
des urgences, les services de pédiatrie et de chirurgie, les laboratoires et la radiologie. Ces
bâtiments ont généralement de petites fenêtres et une faible hauteur sous plafond (2,9 m
environ).
MR, multirésistante
La salle d’attente des consultations externes générales (incluant la plupart des spécialités
médicales, la chirurgie et la psychiatrie) est située dans le grand hall représenté par la
photo. Les salles de consultation sont disposées de part et d’autre de ce hall. L’entrée
principale donne sur la rue et des portes du côté opposé de la salle conduisent à d’autres
parties de l’hôpital (figure F.4). Jusqu’à 300 patients partagent cette salle aux heures de
consultation du matin et de l’après-midi.
Figure G.1 Chambres et fenêtres ouvertes dans le service des tuberculeux de l’hôpital
Grantham
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Figure G.2 Ventilateur de plafond en été, radiateur en hiver
Le bâtiment possède un long toit en pente surplombant les fenêtres sur chaque côté ; les
fenêtres à lames sont maintenues ouvertes. La ventilation naturelle due au vent peut être
assurée selon plusieurs axes d’écoulement de l’air. De nombreux ventilateurs de plafond
assurent en outre le rafraîchissement de l’air. Les salles pour hommes et femmes sont
séparées en deux zones entre lesquelles se trouvent les espaces de travail des soignants
(figure H.2).
Le taux d’occupation du service est généralement de l’ordre de 80 %. Les lits sont espacés
de 1,35 m environ, mais les patients sont libres de se déplacer dans le service et de
s’asseoir à l’extérieur, où une vaste zone couverte est aménagée à l’entrée du bâtiment. La
zone de bureau du personnel (non représentée), située à l’opposé de l’entrée principale, est
séparée du reste du service par des cloisons incomplètes, plutôt que par des portes. La porte
à l’arrière du bâtiment peut être ouverte pour favoriser l’écoulement de l’air d’une
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extrémité à l’autre du service, et les fenêtres à lames assurent un flux traversant transversal
(figure H.3).
102 Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
(A) (B)
(A) Les cloisons latérales sont incomplètes, laissant une grande hauteur libre entre le haut de la cloison et le
toit. (B) La ventilation est améliorée par une grande hauteur sous plafond et de nombreux ventilateurs de
plafond.
La ventilation naturelle est utilisée depuis plus de 50 ans dans l’Unité de lutte contre la
tuberculose de Singapour. Bien que l’Unité soit proche du centre ville, dans une ville
moderne et très peuplée, c’est un espace ouvert, spacieux et agréable pour les patients. La
ventilation assurée par le vent, tant dans le service de consultation externe que dans le
service d’hospitalisation, permet — dans toutes les zones où peuvent se trouver des patients
potentiellement infectieux — un renouvellement d’air destiné à maintenir la qualité de l’air
ambiant, tant pour le personnel que pour les patients.
On ne dispose pas de données mesurées sur la ventilation de cet établissement.
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Figure I.2 Unité d’isolement individuelle (à gauche) et espace libre entre le haut du mur
et le toit pour permettre la ventilation naturelle (à droite)
Les unités ont trois fenêtres, et une hauteur libre de 0,8 m est ménagée entre le haut du mur
et l’avant-toit. Un extracteur éolien est installé au sommet du toit pour accroître le taux de
ventilation et assurer l’ascension de l’air. Toutefois, ce dispositif ne s’est pas révélé
efficace.
Les unités sont conçues pour être occupées par une seule personne, et sont équipées d’une
douche. Des latrines communes sont installées sur le site.
La conception d’ensemble est destinée à optimiser la ventilation naturelle en assurant un
tirage constant, l’air neuf devant pénétrer par les fenêtres et sortir sous l’avant-toit et par
l’extracteur éolien.
Ce type d’unité est facile à construire et peut être réalisé n’importe où avec les matériaux
disponibles sur place. Si l’espace entre le haut du mur et le toit garantit une ventilation
efficace en toute saison, il peut aussi laisser entrer l’eau dans l’unité, en cas de fortes
pluies.
Le surplomb du toit devrait être augmenté (de 450 à 1000 mm) pour que les patients
puissent laisser les fenêtres ouvertes pendant la saison des pluies sans que l’eau pénètre
dans l’unité en cas de forte pluie.
Le responsable de la conception de ces unités à l’OIM prévoit de fixer sur le pourtour du
toit une jupe en polypropylène d’un mètre de large environ, qui assurera une protection en
cas de pluie battante sans affecter notablement la ventilation du bâtiment.
Compte tenu de la ventilation naturelle que permettraient de grandes fenêtres (les fenêtres
actuelles semblent trop petites), l’extracteur éolien et l’ouverture au sommet du toit ne sont
peut-être pas nécessaires.
La surface limitée du site implique que les neuf unités réalisées sont relativement proches
les unes des autres. Un espacement plus grand entre les unités (qui serait possible sur un
site légèrement plus spacieux) contribuerait à renforcer la circulation d’air et le
renouvellement d’air entre les unités, limitant ainsi le risque de transmission aérienne d’une
unité à l’autre.
106 Ventilation naturelle pour lutte contre les infections en milieu de soins
Ce document est le fruit d’une collaboration entre les Unités OMS Eau, assainissement et santé et
Réduction des biorisques et agents pathogènes dangereux ; adresses Internet :
http://www.who.int/water_sanitation_health/en/
http://www.who.int/csr/bioriskreduction/en/