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Chapitre 7

Problèmes classiques d’élasticité


1. Solide en état plan de déformation
Lorsqu’un solide prismatique très long est sollicité par des forces
perpendiculaires à ses génératrices, et si ces forces restent constantes le long de
celles-ci, toute portion du solide située à une distance suffisante de ses
extrémités se déforme uniquement dans un plan perpendiculaire aux
génératrices et l’on peut considérer que les déformations dans le sens de la
génératrice sont nulles. Les sections transversales du solide restent donc planes
et il suffit d’étudier une tranche d’épaisseur unitaire. De nombreux problèmes
d’importance pratique peuvent être étudiés en état plan de déformation.
C’est le cas, par exemple, d’une galerie ou d’un tunnel horizontal revêtus d’un
soutènement continu résistant à la poussée des terrains environnants. On peut
aussi citer le cas d’un barrage poids d’une digue ou d’un talus de hauteur
constante.
Dans un tel cas, on choisira le vecteur de base e⃗ 3, perpendiculaire à la tranche
unitaire étudiée. Mathématiquement, un solide est en état plan de déformation si
le champ de déplacement à la forme :

Les déformations correspondantes, ont la forme

En introduisant ces déformations dans la loi de Hooke, on obtient:


La relation inverse de peut également être utile en pratique :

Les équations de Lamé-Navier se réduisent à deux équations:

et les équations de Beltrami-Michell à une seule équation :

2. Solide en état plan de contrainte


Il arrive fréquemment que l’on ait à étudier l’état de contrainte dans des tô les
planes de faible épaisseur sollicitée dans leur plan. Il est alors indiqué de choisir
le vecteur de base e⃗ 3 perpendiculaire à la tô le, voir figure. Les contraintes σ13, σ23,
σ33 sont évidemment nulles sur les deux faces de la tô le. Par raison de continuité,
elles ne peuvent prendre, à l’intérieur de la tô le, que des valeurs très faibles et
l’on ne commet donc pas d’erreur importante en affirmant qu’elles y sont nulles.
Pour la même raison, il est certain que les trois composantes non nulles σ11, σ12,
σ22 ne dépendent pratiquement pas de x3. On admettra qu’elles sont constantes
sur l’épaisseur de la tô le. En résumé, l’hypothèse de l’état plan de contrainte
s’écrit :
L’inversion donne:

Les équations de Lamé-Navier se réduisent aux deux équations suivantes :

Quant aux équations de Beltrami-Michell, quatre équations apparaissent :

Les contraintes doivent vérifier à la fois les équations ci-dessus et les équations
d’équilibre. En général, il n’y a aucune solution. C’est pourquoi, on n’impose pas
la vérification des 3 dernières équations. On impose seulement la première
équation.
3. Fonction de contrainte d’Airy
En l’absence de forces de volume, nous avons vu que l’équation de Beltrami-
Michell était la même en état plan de contrainte ou de déformation :
(σ11+ σ22),11 + (σ11+ σ22),22 = 0
Les équations d’équilibre en volume sont également les mêmes :
σ11,1+ σ12,2 =0; σ12,1+ σ22,2 =0
La méthode la plus commode pour vérifier ces équations est d’introduire une
fonction de contrainte φ, dite fonction d’Airy, telle que:

On vérifie immédiatement que, quelle que soit la fonction f, les contraintes


calculées satisfont l’équilibre en volume. Finalement on trouve que la fonction
d’Airy doit satisfaire à l’équation biharmonique:

Ainsi, la solution d’un problème d’élasticité plane qui ne comporte pas de force
de volume se réduit à rechercher une solution de l’équation biharmonique qui
satisfasse les conditions limites (en contrainte ou en déplacement selon les
données du problème).
4. Application
4.1 Cylindre sous pression
On considère un cylindre circulaire de rayon intérieur a et de rayon extérieur b,
figure. Il est soumis à l’action de pressions interne pi et externe pe uniformément
réparties.
Résolution : Si le cylindre est suffisamment long, il est raisonnable de faire
l’hypothèse de l’état plan de déformation. Il est également tout indiqué de choisir
des coordonnées cylindriques, le vecteur e⃗ z coïncidant avec celui du cylindre. Par
raison de symétrie, le déplacement d’un point quelconque ne peut être que radial
et indépendant de θ et z :
u⃗ =ur ( r ) ⃗er

On en déduit par la formule du rotationnel en coordonnées cylindriques que


r⃗ot ( u⃗ )=⃗0. Les équations d’équilibre en termes de déplacements (Lamé-Navier),
donnent :
d 1 d
( λ+ 2 µ) [ (r ur )]+f r=0
dr r dr
En l’absence de force de volume cette équation s’intègre facilement. On obtient
ur =C1r+C2/r, uθ = 0, uz = 0
où C1 et C2 sont deux constantes d’intégration.
Pour les déterminer, il nous reste à imposer les conditions limites en contrainte.
Pour cela, il faut d’abord calculer les déformations puis les contraintes associées
au champ de déplacement. Les déformations sont la partie symétrique du
gradient des déplacements. En utilisant la formule du gradient d’un vecteur en
cylindrique, on obtient :

Il n’y a donc pas de déformation de cisaillement, ce qui était évident a priori, vu


la symétrie du problème. En appliquant la loi de Hooke, il vient :
La condition limite en contrainte s’exprime par : σ́ ∙ ⃗n=T⃗ d

Avec la face intérieure :


 
n⃗ =−⃗e r, Ti  pi e r

Donc on obtient :

Pour la face extérieure, on a


 
n⃗ =⃗e r, Te   pee r

On obtient aussi :

Et on trouve les valeurs des constantes :

Donc les contraintes non nulles valent :

Pour le déplacement ur, on trouve enfin :

4. 2. Traction d’un barreau prismatique


Considérons, un barreau de longueur L, largeur 2h et épaisseur unitaire faible
devant h et l. Sa section droite a donc une aire A = 2h. Il est soumis a des forces
surfaciques d’intensité σ uniformément réparties sur ses sections extrémités.

Résolution : Cette exemple illustre l’utilisation d’une fonction de contrainte


d’Airy, Considérons une fonction d’Airy de la forme
ϕ =C1x2++C2xy+C3y2

où C1, C2, C3 sont des constantes à déterminer. Cette fonction d’Airy est
biharmonique Les contraintes correspondantes valent:
σ11 = 2C3, σ22 = 2C1 σ12 = −C2

Il reste à imposer les conditions limites en contrainte: σ́ ∙ ⃗n=T⃗ d


 
: n
⃗ e
=⃗ T   e1
1,
Avec la face EF 

 
: n⃗ =−⃗e 1,   e x
T
Avec la face CD 


: n⃗ =−⃗e 2, T  0
Avec la face DE 


: n
⃗ e
=⃗ 2,
T 0
Avec la face CF 

Les contraintes sont donc uniformes sur le barreau et valent


σ11 = σ, σ22 = 0, σ12 = 0
Si les faces avant et arrière du barreau sont libres, on est en état plan de
contrainte. Les déformations sont données par :
ε11 = σ/E, ε22 = ε33 = −νσ/E, ε12=0
Enfin, pour obtenir les déplacements, il faut intégrer les relations déformations-
déplacements qui s’écrivent ici
ε11 = u1,1, ε22 = u2,2, ε12 = 1/2(u1,2+u2,1)
Les deux premières donnent, respectivement
u1 = σx/E+ f (y), u2 = − νσx/E +g(x)
Où f (y) et g(x) sont des fonctions quelconques de y et x respectivement. En
reportant ces équations dans la relation de ε12 il vient
f (y),y+g(x),x = 0 D’où
f (y),y = c g(x),x = −c
Où c est une constante arbitraire, donc on trouve !
u1 = σx/E+a+cy, u2 = −νσx/E+b−cx
Où a et b sont également des constantes arbitraires. Les déplacements ne sont
déterminés qu’à un mouvement de corps rigide près, représenté par les fonctions
f (y) et g(x). Les constantes a et b représentent une translation et c une rotation.
Les constantes a,b,c ne peuvent être déterminées qu’en imposant trois conditions
d’appui adéquates. Voici un certain nombre de conditions d’appui valides :
– u1 = u2 = u2,1 = 0 en (0,0) : cela fixe le point A et empêche toute rotation
autour de ce point.
– u1 = u2 = 0 en (0,0) et u2 = 0 en (L,0) : cela fixe le point A et empêche le
mouvement du point B selon y.
– u1 = u2 = 0 en (0,0) et u1 = 0 en (0,−h) : cela fixe le point A et empêche le
déplacement du point D selon x.

5. Techniques de résolutions numériques


Les techniques analytiques sont vite dépassées lorsque le problème devient un
peu complexe, il faut alors recourir à des approches numériques. On distingue
trois grandes familles d’approches numériques pour la mécanique des milieux
continus :
– les éléments finis ;
– les différence finies ;
– les éléments de frontière.
La première approche a le mérite d’être applicable quelle que soit la géométrie
du milieu. Elle est donc utilisée pour tous les problèmes de mécaniques faisant
intervenir des géométries complexes (crash voiture, écoulement sanguin, étude
vibratoire de fusée, design de puce électronique contre l’échauffement
excessif, ...). Les codes industriels les plus connus sont : Samcef (le seul
européen), Abaqus, Nastran et Ansys.
La méthode des différences finies nécessite des domaines de formes simples. Elle
est particulièrement utilisé en météorologie (l’atmosphère a une forme simple)
et pour l’étude d’écoulement. Enfin, la méthode des éléments frontières permet
la prise en compte simple d’un milieu infini ou semi-infini (mais ce milieu doit
être linéaire).

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