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Chapitre 6-1 Génétique Bactérienne

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2eme année

Chapitre VI : Génétique bactérienne Classes Préparatoires SNV

Chapitre VI : Génétique bactérienne

1- Généralités

Génome bactérien : les bactéries sont des organismes


unicellulaires dépourvus de membranes nucléaires. La
plupart des génomes bactériens consistent en un
chromosome circulaire (une seule molécule
d’ADN) de plusieurs milliers paires de bases (la taille
du chromosomes d’Escherichia Coli est de 4,6 millions
de paire de bases).

Les plasmides : en plus du chromosome, de


nombreuses bactéries contiennent des plasmides
qui sont de petites molécules circulaires d’ADN.
En général, les plasmides portent des gènes qui
ne sont pas essentiels au fonctionnement des
bactéries mais qui peuvent jouer un rôle dans les
croisements entre bactéries et aussi la résistance
aux antibiotiques et même produire des
substances toxiques pour d'autres bactéries.

Un plasmide possède sa propre origine de


réplication et peut s répliquer indépendamment
du chromosome de la bactérie.

Les plasmides : En plus du chromosome, de


nombreuses bactéries contiennent des plasmides qui sont de petites molécules circulaires d’ADN.

En général, les plasmides portent des gènes qui ne sont pas essentiels au fonctionnement des bactéries
mais qui peuvent jouer un rôle dans les croisements entre bactéries et aussi la résistance aux
antibiotiques et même produire des substances toxiques pour d'autres bactéries.

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Milieu de culture: Un milieu de culture est un support qui permet la culture des bactéries afin de
permettre leur étude. En principe, les cellules trouvent dans ce milieu les composants indispensables
pour leur multiplication en grand nombre, rapidement, mais aussi parfois des éléments qui permettront
de privilégier un genre bactérien par rapport à un autre.

Un milieu minimum est un milieu comportant les éléments chimiques strictement nécessaires à la
croissance bactérienne, sous une forme utilisable par des bactéries n'ayant pas d'exigence particulière.

Composition d’un milieu minimum :

1-Une source de carbone et d'énergie, généralement le glucose.

2-Sels minéraux:
Une source de potassium et de phosphore: K2HPO4
Une source d'azote et de soufre: (NH4)2SO4
Une source de magnésium: MgCl2
Une source de calcium: CaCl2
Une source de fer: on emploie le citrate de fer (le citrate a pour rôle de maintenir le fer en
solution)
Une source d'oligo-élements: sels de Cu, Zn, Co, Ni, B, Ti
3-Une source d'eau, indispensable à toute forme de vie: on utilise l'eau distillée (stérile)

Un milieu sélectif est un milieu de culture qui permet d’isoler une souche donnée et d’éliminer toutes
les autres. L’élimination des souches indésirables se fait par l’utilisation dans le milieu de culture :

• D’un Antibiotique auquel les bactéries sont sensibles


• De l’Absence d’un facteur de croissance nécessaire
• De l’Addition d’une source de carbone que ces bactéries sont incapables de dégrader
• De l’Utilisation d’un phage

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Bactéries prototrophes (sauvages): peuvent utiliser les simples ingrédients du milieu minimum pour
synthétiser tous les composés nécessaires à leur croissance et reproduction (milieu minimum : source
de carbone + eau + sels minéraux).

Bactéries auxotrophes : c’est des souches mutantes qui ont une déficience en une ou plusieurs
enzymes nécessaires à la synthèse de molécules essentielles. Elles ne peuvent croitre que sur milieu
auquel sont ajoutés des suppléments nutritifs.

Exemple : une souche auxotrophe incapable de synthétiser la leucine ne poussera pas sur un milieu
minimum. Pour qu’elle puisse pousser il faut donc ajouter la leucine au milieu.

Un milieu complet contient toutes les substances nécessaires à la croissance et à la reproduction des
bactéries.

Ecriture conventionnelles du milieu de culture : Par convention, un milieu de culture s’écrit de la


manière suivante :

Milieu minéral (ou bien : Eau + sels minéraux) + sucre que la bactérie dégrade + les facteurs de
croissance que la bactérie ne synthétise pas.

Remarque : toutes les bactéries sont capables d’utiliser le glucose (Glu) comme source de carbone

Ecriture conventionnelle du génotype : l’écriture du génotype d’une bactérie donnée consiste à


reprendre les trois premières lettres de l’élément considéré suivis du signe (+) ou du signe (-) pour les
facteurs de croissance et les sucres. Alors que pour les antibiotiques et les phages ils sont suivis par
des lettres (S) en cas de sensibilité et (R) en cas de résistance.

Exemple : Gal+ Leu+ His- Lac- StpR T1S


Selon ce génotype, cette bactérie est capable de dégrader le galactose mais ne peut pas dégrader le
lactose. Elle synthétise la leucine mais ne peut pas synthétiser l’histidine. Elle est sensible au phage T1
et résistante à l’antibiotique streptomycine.

Du moment que toutes les bactéries peuvent utiliser le glucose et donc sont toutes (Glu+), l’écriture de
ce dernier dans le génotype n’est pas nécessaire

Symboles utilisés en génétique bactérienne

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2-Transferts génétiques chez les bactéries


La bactérie peut être l'objet de variations génétiques autres que la mutation par différents
processus :

a- Transformation
b- Transduction
c- Conjugaison.

a-Transformation :

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b- Transduction :

c- Conjugaison bactérienne

Définition : c’est le transfert du matériel génétique d’une bactérie donatrice (male) à une
bactérie réceptrice (femelle) après contact direct entre les deux bactéries grâce aux pili
sexuels.

En 1946, Joshua Lederberg et Edward Tatum, par une expérience à la fois simple et élégante,
exploitent les exigences d’E. coli en certains nutriments pour démontrer l’existence de la
recombinaison génétique.

Ils utilisent deux souches A et B présentant des exigences nutritionnelles différentes. La


souche A est auxotrophe pour la méthionine et la biotine et prototrophe pour la leucine et la
thréonine ; son génotype est donc : met – bio – leu+ thr+. La souche B est auxotrophe pour la
thréonine et la leucine et prototrophe pour la méthionine et la biotine d’où son génotype:
met+ bio+ leu – thr –.
Etalées séparément sur des milieux minimum, aucune souche ne pousse :
- la souche A est auxotrophe pour la méthionine et la biotine donc ne poussera pas sur
milieu minimum
- la souche B est auxotrophe pour la thréonine et la leucine donc ne poussera pas sur
milieu minimum

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Quand ils mélangent les deux souches, ils remarquent que quelques colonies se développent
sur le milieu minimum. Ces dernières doivent être des bactéries prototrophes de
génotype : met+ bio+ leu+ thr+.
Lederberg et Tatum conclurent qu’il y a un échange de gènes entre les deux souches A
(met – bio – leu+ thr+) et B (met+ bio+ leu – thr –) pour former une nouvelle souche
(met+ bio+ leu + thr +).

Figure. Mise en évidence du transfert de matériel génétique entre bactéries.

Un contact physique entre bactéries est nécessaire pour que


la recombinaison génétique ait lieux

Pour s’assurer que les souches ne sécrétaient pas de substances


qui auraient été absorbées et utiliser par les autres cellules pour
leur prolifération, Bernard Davis construisit un tube en U dont
les deux bras sont séparés par un filtre qui ne peut laisser passer
que les molécules dissoutes dans le milieu mais pas les
bactéries. En introduisant la souche A dans un bras, et la souche
B dans l’autre, et en appliquant des succions provoquant un
mouvement va-et-vient du milieu entre les deux compartiments,
après plusieurs heures d’incubation aucune bactérie ne pousse
dans le milieu minimum.

Conclusion : l’échange de gènes bactériens nécessite un


contact direct entre les cellules 6
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Bactéries F+ et F- : la conjugaison dépond d’un facteur de fertilité (F) présent dans la


cellule donneuse (F+) mais absent dans la cellule réceptrice (F-).

Le facteur F contient une origine de réplication et une série de gènes nécessaires à la


conjugaison. Certains de ces gènes codent la formation de pili sexuels (pilus au singulier).

Au cours de la conjugaison, le pilus rapproche les deux


bactéries l’une de l’autre. De l‘ADN plasmidique est
ensuite transféré de la cellule F+ vers la cellule F-

Le transfert est initié quand un des brins d’ADN du


facteur F est incisé à un site (origine de transfert : OriT).
Une des extrémités de ce brin passe dans la cellule
réceptrice. Un brin complémentaire sera synthétisé dans
chaque cellule.

Le plasmide dans la cellule F+ est toujours incisé au site OriT qui rentre toujours en premier
dans la cellule réceptrice, suivi du reste du brin. Donc le transfert s’effectue dans une
direction définie.

Si le facteur F tout entier est transféré dans la cellule réceptrice, cette cellule F- devient une
cellule F+

Figure : les étapes de la conjugaison

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3- Les souches Hfr (Haute Fréquence de Recombinaison)


Les bactéries Hfr possèdent un facteur F
intégré au chromosome bactérien, ce sont des
bactéries donatrices assimilables à des F+,
transférant leurs gènes avec une haute
fréquence.

Plasmide

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Dans la conjugaison entre cellule Hfr et F-, le facteur F intégré est incisé et l’extrémité de ce
brin pénètre dans la cellule F- exactement comme dans la conjugaison entre F+ et F-. mais
comme le facteur F est intégré dans le chromosome de la bactérie, ce chromosome suit le
facteur F vers la cellule réceptrice. La quantité de chromosome bactérien transféré dépond de
la durée du contact conjugatif entre les deux cellules.

Dans les cellules réceptrices, le brin d’ADN du donneur (l'exogénote) est répliqué. Son
intégration dans le chromosome de la bactérie F- se fait par crossing-over.

Dans le croisement Hfr X F-, la cellule F- ne devient pratiquement jamais F+ ou Hfr, parce
que quand le transfert de brin est initié, le facteur F est incisé en son milieu (au niveau de
l’OriT), plaçant une moitié de l’ADN du facteur F en tête du brin qui va être transféré et
l’autre moitié à la fin.

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Pour devenir F+ ou Hfr, la cellule réceptrice doit recevoir le facteur F tout entier (dans le cas
d’un Hfr, tout le chromosome bactérien). Cela se produit très rarement, parce que la plupart
des cellules qui conjuguent sont séparée avant que le chromosome entier ait été transféré.

4- La carte chromosomique et l’ordre des gènes


L'étude de la conjugaison bactérienne permet de dresser la carte chromosomique appelée
aussi carte factorielle d'E. coll. au niveau de laquelle les distances entre les gènes sont en
fonction du temps qui sépare leur transfert d'une bactérie donatrice vers une bactérie
réceptrice.
Deux expériences permettent de dresser une carte factorielle, la conjugaison continue et la
conjugaison interrompue.

a- LA CONJUGAISON CONTINUE

On prend deux bactéries de polarités différentes. Par exemple :


Bactérie Hfr : Thr+, Leu+, Gal+, StpS
Bactérie F- : Thr-, Leu-, Gal-, StpR

• Ces deux souches sont mises en culture l’une avec l'autre, sur un milieu nutritif de
conjugaison, comprenant un milieu minéral additionné de glucose, de la thréonine, et de la
leucine ;
• Les bactéries restent sur le milieu de conjugaison pendant 90 à 100 minutes, temps
nécessaire à la fin de la conjugaison.

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• Les mérozygotes contiennent des fragments plus ou moins longs de l'exogénote, après
intégration de ce dernier dans l'endogénote.
• Au bout de 100 mn, on ajoute au milieu de conjugaison de la streptomycine, éliminant la
souche Hfr ainsi que toutes les bactéries recombinées sensibles à cet antibiotique ;
• On prépare par la suite une série de milieux sélectifs, répondant aux besoins nutritionnels
des recombinés ;

• Sur chacun des milieux sélectifs, on réalise un ensemencement des cellules prélevées
du milieu de conjugaison+ streptomycine ;
• Au bout de 24 à 48 heures d'incubation à 37°C, on fait un comptage des colonies qui
apparaissent sur les boites de pétri.
• On obtient (par exemple dans ce cas) après le comptage des colonies bactériennes obtenues
:
* 90 Colonies pour les RF-Leu +
* 70 Colonies pour les RF-Gal +
* 40 Colonies pour les RF-Thr +
Le nombre de colonies le plus élevé correspond au premier gène présent sur le
chromosome bactérien.

Dans le cas de notre exemple l'ordre des gènes et le suivant :


1er gène : Leu + ; 2eme gène : Gal+ ; 3ème gène : Thr +

b- LA CONJUGAISON INTERROMPUE
La même expérience que la précédente est réalisée, mais dans ce cas la conjugaison est
interrompue.
On prend deux bactéries de polarités différentes. Par exemple :
Bactérie Hfr : Thr+, Leu+, Gal+, StpS
Bactérie F- : Thr-, Leu-, Gal-, StpR

• Ces deux souches sont mises en culture l’une avec l'autre, sur un milieu nutritif de
conjugaison, comprenant un milieu minéral additionné de glucose, de la thréonine, et de la
leucine ;

• mais dans ce cas la conjugaison est interrompue à chaque minute


• on réalise alors, des prélèvements et des ensemencements sur une série de milieux
sélectifs, additionnés de streptomycine, toutes les minutes jusqu'à la fin de la conjugaison.

• Après un temps d'incubation qui dure de 24 à 48 heures, on observe l'apparition des


colonies bactériennes sur les milieux de culture.

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Ainsi nous avons dans le cas de notre exemple :


• Les colonies bactériennes recombinées pour le gène Leu + apparaissent à la 15ème minute
• Les colonies bactériennes recombinées pour le gène Gal + apparaissent à la 35ème minute
• Les colonies bactériennes recombinées pour le gène Thr + apparaissent à la 60ème minute

Ainsi l’ordre des gènes sur le chromosome bactérien est représenté par une carte
factorielle sous forme d’un chromosome circulaire ou bien linéaire.

15mn

60mn
35mn

Thr+ Gal+ Leu+

60mn 35mn 15mn 0 mn


Facteur F

Cellules F’ : quand un facteur F s’excise du chromosome bactérien (ça peut arriver


spontanément, il arrive qu’il emporte un petit morceau du chromosome bactérien et des gènes
chromosomiques seront alors portés par le plasmide F. les cellules contenant un plasmide F
porteur de quelques gènes du chromosome bactériens sont appelées (F’).

Les cellules F’ peuvent conjuguer avec des cellules F- puisqu’elles contiennent toute
l’information du plasmide F nécessaire à la conjugaison et au transfert de gènes.

Références bibliographiques :

Biologie moléculaire de la cellule. Lodish et al, 7° édition publié par W.H.FREEMAN, New york. Copyright2012.
L’essentiel de la génétique, Benjamin et al, 1° édition publié par W.H.FREEMAN, New york. Copyright2011.
Génétique, William Klug et al, 8eme édition par Pearson Education. Copyright2006.
Introduction à l’analyse génétique. Griffiths, Wessler, Lewontin, Gelbart, Suzuki, Miller. De boeck, 4 ème édition, 2006.
Génétique médicale (de la biologie à la pratique clinique). Read Donnai. Edition De boeck, 2008.
L’essentiel en génétique. P.C Winter, G.I. Hickey et H.I. Fletcher. Berti éditions. 2002.
Mini manuel de génétique. J-M Petit, S Arico et R Julien. Dunod, 4 ème édition, 2015.
Génétique médicale. B Lynn, C John, J Michael et L Raymond. Elsevier. 2003.

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