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Psychologie Et Neuropsychologie Cognitive Ii 1

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PSYCHOLOGIE ET NEUROPSYCHOLOGIE COGNITIVE II Louise Delarue

PSYCHOLOGIE ET NEUROPSYCHOLOGIE
COGNITIVE II

Chapitre 1 : Introduction et méthodes  Pages 2 à 10

Chapitre 2 : États cérébraux  Pages 11 à 16

Chapitre 3 : Négligence spatiale et réseaux attentionnels  Pages 17


à 20

Chapitre 4 : Systèmes mnésiques  Pages 21 à 25

Chapitre 5 : Les émotions  Pages 26 à 32

Chapitre 6 : Systèmes moteurs  Pages 33 à 47

Chapitre 7 : Penser, raisonner, planifier, décider  Pages 48 à 60

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 1 sur 60


PSYCHOLOGIE ET NEUROPSYCHOLOGIE COGNITIVE II Louise Delarue

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION ET MÉTHODES

Rôle central du système nerveux qui intègre les informations, il maintient une homéostasie
corporelle et comportementale.

Récepteurs : structures cellulaires


(téguments, tendons, paroi) : ils
transforment les signaux en impulsions
électriques.

Effecteurs : muscles striés, muscles


lisses, glandes (sécréter des
substances).

Le système nerveux central et le système nerveux périphérique


(récolte l’information sensorielle) sont reliés.
SNC : encéphale + moelle épinière
SNP : nerfs crâniens et spinaux (câbles connectés aux
récepteurs) : 12 paires de nerfs crâniens, 31 paires de nerfs
spinaux.

Information → Nerfs crâniens et spinaux → SNP → SNC


L’information arrive des récepteurs passent par les nerfs crâniens et spinaux, arrivent dans le
SNP/SNC : production de mouvements ou de réaction (réponses réflexes, production
hormone)
Voies afférentes sensitives : transmission des signaux des récepteurs sensoriels vers le
cerveau.

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PSYCHOLOGIE ET NEUROPSYCHOLOGIE COGNITIVE II Louise Delarue

Voies efférentes motrices : Transmission des signaux du cerveau et


de la moëlle épinière vers les effecteurs.

-SNP somatique (activation muscles)


-SNP autonome/viscéral (réguler la respiration, les battements
cardiaques...)

Plusieurs subdivisions de SNP autonome :


Le système nerveux sympathique : augmenter les battements cardiaques, augmenter les
pupilles (se battre ou s’échapper) : réactions de défense ou d’attaque
Le système nerveux parasympathique : mettre le corps au repos (digestion = sieste)
Le système nerveux entérique : régulation des viscères (digestion) : troisième cerveau

Très peu de contrôle sur le SN autonome : dilatation pupilles, digestion, battements du


cœur, respiration, transpiration

Différents niveaux d’analyse en neurosciences : relation du SN à différents niveaux d’intégration

-Niveau social : cerveaux qui se connectent entre


eux

-Organes : cerveau, ME, yeux

-Système neuraux : auditif, visuel

-Région cérébrale : cortex visuel (aire V1)

-Circuits neuraux (association des neurones)

-Niveau neuronal

-Niveau synaptique

-Niveau moléculaire

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Différentes coupes de cerveau lorsqu’on l’étudie :

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 L’encéphale :

3 niveaux d’organisation des neurones :

-les NOYAUX (corps des cellules nerveuses)


-la MATIERE GRISE (surface du cortex cérébral, neurones en couches : mille feuilles)
-la MATIERE BLANCHE (axones, relie les neurones entre eux, câbles)

L’encéphale est composé de 3 structures :

-Cerveau (encercle le tronc cérébral et le cervelet)

-Cervelet (sous le cerveau, recouvert par l’occiput)

-Tronc cérébral (prolongé par la ME, constitué du mésencéphale, du


pont et du bulbe)

1) Télencéphale : cortex cérébral, ganglions


de la base
2) Diencéphale (hypothalamus, glande
pinéale)
3) Mésencéphale

4) Métencéphale : cervelet
5) Métencéphale : pont

6) Myélencéphale : (bulbe rachidien)

La formation réticulée est composée de noyaux des neurones possédant des axones ayant
des projections diffuses à travers le SNC et synthétisant d’importants neurotransmetteurs.

Système limbique (télencéphale) : Collection d’aires cérébrales associées au


fonctionnement de la mémoire ou du comportement émotionnel
Les ganglions de la base (télencéphale) : Collection de noyaux très interconnectés les uns
aux autres

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 Le cortex cérébral : Constitué de larges couches de neurones qui sont pliées (sillons :
crevasses / gyri : bosses) : circonvolutions cérébrales.

Division du cortex cérébral :


Division ANATOMIQUE : Lobe frontal, pariétal, temporal,
occipital, hémisphère droit, hémisphère gauche….
Insula : fonction pour coder les états internes du corps, bout de
cortex entre le lobe frontal et temporal
3 types de connectivités : réentrante (thalamus/cortex, cortico-
corticale), en boucle (ganglions de la base/thalamus/cortex),
distribuée (formation réticulée)

Division CYTOARCHITECTONIQUE : Organisation des


cellules afin de subdiviser le cortex

Brodmann : 52 régions du cortex cérébral (BA1→BA52)


Aire de Brodmann 44 = Aire de Broca
Aire de Brodmann 17 = Aire visuelle primaire

Division FONCTIONNELLE :
Lobe frontal = aires motrices
Lobe pariétal = aires somato-sensorielles

Lobe occipital = aires visuelles


Lobe temporal = aires auditives

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Homoncule de Penfield : zones de stimulation associées à des aires spécifiques

Stimulation électrique à l’avant du sinus central = mouvement


Stimulation électrique à l’arrière du sinus central = sensations

Cortex visuel primaire : champ visuel droit se projette sur l’hémirétine temporale gauche et
réciproquement
90% de l’information se retrouve dans le cortex visuel via le corps genouillé latéral
10% des fibres cheminent vers le colliculus supérieur et pulvinar.

Cortex associatif :

Lobes frontaux :
Fonctions exécutives (prise de décision, planification, inhibition, mémoire de
travail)
Régulation émotionnelle
En cas de lésion de ce lobe : désorganisation du comportement, pseudo-
manie, pseudo-dépression, changements de personnalité, troubles MDT

Lobes pariétaux :
Intégration multimodale (somato-sensation, si on stimule le gyrus post
central : sensations, état interne vs monde sensoriel externe)
Contrôle visuo-moteur
Attention spatiale
En cas de lésion : alexie (lecture), apraxie (gestes), négligence spatiale
unilatérale

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Lobes temporaux :
Fonctions mnésiques (mémoire épisodique : hippocampe, mémoire
sémantique : lobe temporal antérieur)
Reconnaissance / identification d’objets (aire FFA, région inféro-temporale)
Saillance émotionnelle (amygdale)
Traitement auditif
En cas de lésion de ce lobe : prosopagnosie (non-reconnaissance des
visages), agnosie (déficit reconnaissance objets)

Le cortex moteur et sensoriel primaire/secondaire sont là pour récolter ou envoyer


l’information des effecteurs
Le cortex associatif peut moduler le cortex moteur pour produire un mouvement plus
adapté en fonction des expériences que l’on a vécu

Pour étudier le cerveau et le comportement on peut se poser plusieurs questions :


-Quelle est la structure générale qui est associée à un certain comportement donné ?
(Neuroanatomie)
-Quels sont les réseaux en place ? système, régions cérébrale, fonctionnement des
synapses… (Neurophysiologie, Neurochimie)
Convergences entre tous ses modes de questionnement
Il y a différentes méthodes pour répondre à ces questions : électroencéphalographie,
imagerie…

 Techniques :

→Stimulations électriques :

Stimulation magnétique transcrânienne (TMS) : méthode de stimulation, pas


obligé d’ouvrir les têtes pour observer le cortex, pas aussi précis qu’une
électrode, pas possible d’atteindre les régions sous corticales.

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 8 sur 60


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→Neuroimagerie structurelle :

Tomodensitométrie (CT scan) : « scanner », rayons X (ondes électromagnétiques)


qui se diffusent dans les tissus du cerveau, algorithmes mathématiques :
recomposent les rayons X.

Imagerie par résonnance magnétique (IRM) : IRM anatomique : s’intéresse aux


protons liés aux atomes d’hydrogène, génère un champ magnétique pour aligner
l’orientation des protons. Une onde radio faut osciller l’orientation des protons, à
chaque cycle le proton se réaligne : perturbation du champ magnétique : mesure
indirecte de la densité de matière. Le cerveau est reconstitué en voxels (1mm3).
IRM de diffusion : reconstitution indirecte de la façon dont l’eau se déplace dans
le cerveau, fibres blanches.

→Neuroimagerie fonctionnelle :

Electroencéphalographie (EEG) : Electrodes sur le cerveau pour enregistrer


l’activité électrique, activité spontanée. Les électrodes enregistrent les
différences de potentiel (oscillations de courant) : mesure indirecte de l’activité
de grosses populations de neurones (au niveau des synapses).

Magnétoencéphalographie (MEG) : appareil qui mesure les différences de


champs magnétiques (très fins) évoqués par le cerveau, fine activité
électroencéphalographique (au niveau des axones).

Enregistrement unitaire + biologie moléculaire : technique qui enregistre un neurone


particulier.

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Tomographie par émission de positions (PET scan) : injection d’un traceur


radioactif, mesure de l’activité sanguine, technique qui requiert une tâche
de contrôle.
Méthode de soustraction : tâche contrôle (discriminer entre jaune et
rouge), tâche test – tâche contrôle = différence : mise en évidence de la
zone du cerveau qui reconnaît les couleurs.

Imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRMf) : quand il y a +


de sang dans une certaine région, il va y avoir + de sang désoxygéné
(hémoglobine), l’aimant de l’IRMf va mesurer la désoxygénation du sang.
La perturbation du champ magnétique va être détectée : dans quel voxel
est détectée l’activité.

Résolution spatiale = où ça se passe ?

Résolution temporelle = quand ça se passe ?

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CHAPITRE 2 : ÉTATS CÉRÉBRAUX

L’objectif est de décrire les différents états cérébraux :


1) le cerveau par défaut
2) le cerveau méditant
3) le cerveau circadien
4) le cerveau endormi
5) le cerveau endommagé
6) le cerveau prisonnier

 Le cerveau par défaut (mode par défaut) :

Activité cérébrale à l’éveil : mode par défaut


Activité constamment + élevée pendant les états de repos que
pendant le traitement de tâches cognitives spécifiques : cortex
cingulaire postérieur + actif au repos.

 Le cerveau méditant :

Les méditants lorsqu’ils ne font pas une tâche cognitive particulière : leur mode
par défaut est moins actif que les sujets qui n’ont pas pratiqué la méditation.
→ La pratique méditative offre une meilleure attention, focalise de manière
plus spécifique (foyer attentionnel par défaut + efficace, mode par défaut -
actif), l’esprit vagabonde moins
Pratiquer la méditation permet de réduire le mode par défaut qui part dans
tous les sens. Esprit + focalisé.

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 Le cerveau circadien :

Notre corps et notre cerveau vont être sujets à des modifications

Variation de la physiologie humaine : température qui varie : rythme circadien au


cours de 24h

Le rythme circadien : photorécepteurs de la rétine relayent l’information (sensibilité


spécifique à la longueur d’onde de la lumière du jour) : spécialisées pour capter la lumière
bleue de notre environnement : ce captage de lumière bleue est relié à des cellules
particulières de l’hypothalamus

Le noyau suprachiasmatique :
photosensible régulant l’activité de
nombreuses fonctions neurophysiologiques
(maître horloger), régule notre envie d’aller
dormir en fonction de la lumière ambiante.

L’information lumineuse codée par le noyau suprachiasmatique va être envoyée à la glande


pinéale : production de mélatonine
Respecter l’envie de dormir (taux de mélatonine dans le sang) = meilleure santé

La production de la mélatonine augmente lorsque la luminosité diminue.

Chronotype = propension d’un individu à dormir à un


moment donné au cours de 24h
La majorité ne sont ni du matin ; ni du soir
En association avec la concentration de mélatonine dans le
sang : envie d’aller dormir (chronotype)
Sujet du matin : pic de mélatonine qui arrivent + tôt

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 Le cerveau endormi :

Le sommeil : la durée de sommeil est en moyenne 7,5h (+/- 1h) =1/3 de la


journée à dormir = 1/3 de notre vie : espérance de vie de 80 ans = 27 ans à
dormir = 236 520h à dormir.

Comment être certain que quelqu’un dort ?


-Critères comportementaux : augmentation des seuils d’excitabilité et de réactivité, état
apparent de quiescence physique, réversibilité rapide entre l’état de veille et de sommeil,
capacités de régulation endogène (processus H : homéostatique, processus C : circadien,
processus U : ultradien)

Processus H : HOMEOSTATIQUE :
Processus endogène qui comptabilise le nombre d’heures de sommeil qu’on va avoir en
fonction du nombre d’heures de veille de la journée (dette de sommeil accumulée).
+ on passe de temps éveillé, + le sommeil va être intense : dette de sommeil importante.

La sieste permet de rembourser la dette de sommeil : à éviter dans le contexte d’insomnie


(perturbe la latence d’endormissement), limiter la sieste à 15/30mn avant 15h.

La restriction/privation de sommeil augmente la pression de sommeil (nuit blanche), cela


n’équivaut pas à une mauvaise nuit
Une mauvaise nuit rembourse la dette de sommeil, la privation de sommeil augmente la
dette de sommeil.

Processus C : CIRCADIEN :

Cycle endogène : propension à aller dormir ne lien avec la luminosité ambiante et la


sécrétion de mélatonine : sur un cycle de 24h

La privation de sommeil : interaction entre les processus C et H : propension à aller dormir


(C) mais la pression continue à s’accumuler.
La somme entre le processus C et H détermine l’envie subjective à aller dormir, + on
accumule de sommeil et en fonction du rythme circadien.

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Processus U : ULTRADIEN :

Critères physiologiques : polysomnographie : enregistrement de l’activité électrique


spontanée du cerveau

Stade 1 = endormissement : entre l’activité au repos et l’entrée dans le sommeil.


Stade 2 = sommeil léger : fuseau de sommeil, complexe K
Stade 3 = sommeil profond, à ondes lentes : seuils d’excitabilités élevés
REM = rapid-eye movement : stade de sommeil paradoxal : rêves

Le cerveau en sommeil n’est pas un état de non-activité : le cerveau est toujours actif

Les états de conscience altérée :

La mort cérébrale : arrêt permanent des fonctions vitales de l’organisme comme un tout =
comma irréversible (coma dépassé)
Arrêt irréversible des fonctions de l’entièreté du cerveau

Le coma : état pathologique lié à une perturbation grave et prolongée de la vigilance et de la


conscience

Etat de non-réponse, altération de la conscience le plus sévère après la mort cérébrale


Dysfonction globale au niveau du cortex cérébral
Le coma doit durer au moins une heure, les comas prolongés sont rares, évolue vers un état
végétatif ou vers un locked-in syndrome

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L’état végétatif : atteinte corticale globale ou thalamique bilatérale avec préservation


du tronc cérébral, de l’hypothalamus et des ganglions de la base

Fonctions vitales ok mais pas fonctions corticales


Absence de perception consciente, traitement minimal de l’information
Préservation des fonctions autonomes, absence de réponse aux commandes
verbales, absence de parole (grognements possibles, rires, grimaces, mot inadéquat)
Absence de comportement volontaire
Etat végétatif persistant = 1 mois ou =

Etat végétatif permanent = + de 3 mois

L’état de conscience minimale : certain degré de conscience

Présente de manière inconsistante mais perceptible : réponse à la commande (ouvrez


les yeux…), manipulation d’objets, poursuite visuelle soutenue

Peut communiquer de manière élémentaire : verbalement ou gestuellement,


mouvement de tête

Peut manifester des comportements émotionnels adaptés


Activation corticale + étendue que chez les patients en état végétatif
Il y a émergence de l’état de conscience minimale lorsque le patient est capable
d’utiliser un système de communication de manière consistance et/ou plusieurs objets
de manière adéquate

Le locked-in syndrome : tétraplégie et anarthrie (ne peut plus articuler) suite à une lésion du
tronc cérébrale, niveau de conscience normal, le patient est conscient de son état
Thrombose basilaire, traumatisme crânien avec lésion du tronc cérébral

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L’évaluation clinique de la conscience doit prendre en compte :

-le niveau d’éveil du patient, (arousal)


-le niveau de conscience du patient : conscience de son environnement et conscience de
soi (awareness)

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CHAPITRE 3 : NÉGLIGENCE SPATIALE ET RÉSEAUX


ATTENTIONNELS

 La négligence spatiale unilatérale (NSU) :


Syndrome d’héminégligence

Les symptômes cliniques peuvent être :


Une attention déficitaire du côté de l’espace controlésionnel,
indépendant de la modalité qui arrive le + souvent après des lésions de
l’hémisphère droit (AVC), la phase aigüe est rapidement résorbée et la
récupération complète est rare.

Les origines de cette négligence spatiale unilatérale ne sont PAS dues à des déficits
moteurs primaires (rasage et habillage du droit du corps OK, bruit soudain : déplacement
possible), elles ne sont PAS dues à des déficits sensoriels primaires (pas hémianopsie)
Ce syndrome est + souvent présent après une lésion de l’hémisphère droit : vision champ
visuel gauche KO, somato-sensation : hémicorps gauche KO, audition : champ auditif gauche
KO, olfaction : narine droite KO

Les origines de cette négligence spatiale unilatérale sont donc dues à un DEFICIT
ATTENTIONNEL : attention dirigée volontairement (top-down) et automatiquement
(bottom-up), traitement de stimuli saillants/émotionnels, motivation

Saillance : mesure du caractère distinctif sensoriel et de la pertinence comportementale


d’un stimulus

 Neuropsychologie de l’attention :
La saillance perceptive est basée sur un contrôle sur les
objectifs (volontaire, top-down : lire, écouter un cours,
suivre une conversation…) et un contrôle sur les
évènements (automatique, bottom-up : déclenchement
alarme, sonnerie téléphone…)

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Attention sélective : paradigme attentionnel de Posner : déplacement ; engagement ;


désengagement
Appuyer le + rapidement dès qu’un X apparaît

ORIENTATION ATTENTIONNELLE AUTOMATIQUE, BOTTOM-UP


Les stimuli saillants sont valides ou invalides

ORIENTATION ATTENTIONNELLES VOLONTAIRE, TOP-DOWN


La flèche peut induire en erreur

Orientation endogène : on choisit où l’on déploie notre attention en absence de changement


manifeste (à l’intérieur de soi)
Orientation exogène : mouvement apparent des yeux, de la tête, du tronc, du corps

Référentiel égocentrique (ne regarde que sa droite)


Référentiel allocentrique (ensemble du champ visuel, néglige-le
côté des objets)

Le syndrome de négligence représentationnelle : le patient néglige la partie gauche de son


imagerie mentale (face à la cathédrale il ne voit que le côté gauche MAIS dos à la cathédrale
il ne voit que le côté droit)
= NSU des représentations mentales, c’est évalué par des descriptions de scènes mentales
+ changement de point de vue (lieux connus, lieux de vie, cartes de pays), des dessins de
mémoires.

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La négligence spatiale unilatérale et la négligence représentationnelle sont presque toujours


associées. On peut les dissocier quand les tâches sont moins sensibles et quand la charge
cognitive du patient est + élevée
La NSU se déploie à la fois sur des stimuli de l’environnement et sur des représentations
internes

Les patients négligents présentent un faible niveau d’alerte, de vigilance et/ou d’attention
soutenue

 Comment pouvons-nous expliquer la NSU ?

Principalement des lésions de l’Hémisphère Droit.

Chez une personne neurologiquement saine, quel est le réseau cérébral qui code la
saillance d’un objet ?

→ Sillon pariétal droit + activé que le gauche (quand le stimulus est présenté à gauche)
→ Le sillon intra pariétal code du point de vue attentionnel la localisation très spécifique au
niveau des cadrans visuels / la saillance des objets

→ Réseau dorsal fronto-pariétal associé à la saillance du stimulus, à


l’attention spatiale et aux mouvements oculaires. Ce réseau dorsal
dans l’hémisphère droit est en lien avec celui du gauche (grande
corrélation, quand un des réseaux est actif, l’autre aussi, couplage très
fort) : ce réseau n’est généralement pas endommagé dans la NSU.

→ Les patients négligents présentent un plus faible niveau d’éveil cortical dans les régions
non lésées du réseau dorsal D pendant la tâche de Posner

→ Les patients négligents présentent des difficultés à réorienter leur attention


pendant la tâche de Posner (difficultés à désengager, réorienter)

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La négligence spatiale unilatérale est associée à un déficit de saillance des localisations spatiales
contralésionnelles.

Au repos, et même dans le noir, un patient présente de la NSU

La NSU est principalement associée à un référentiel égocentrique

Il est difficile de dissocier la NSU de la négligence représentationnelle

La mémoire de travail visuo-spatiale pourrait jouer un rôle

La NSU est associée à de faibles niveaux d’alerte, de vigilance et/ou d’attention soutenue

La NSU est associée à des déficits attentionnels de détection et de réorientation

La NSU est associée à un réseau ventral latéralisé (lésé) et un réseau dorsal bilatéral (dysfonctionnel)

Le modèle de Corbetta & Shulman :

Orientation (le phare attentionnel) : réseau dorsal bilatéral

Détection + réorientation (interrupteur attentionnel) :


réseau ventral latéralisé dans HD

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CHAPITRE 4 : SYSTEMES MNÉSIQUES

 Déficits en mémoire : l’AMNESIE

L’amnésie est un déficit global :


- indépendant de la modalité (visuel, auditif, somesthésique, olfactif),

- indépendant du matériel (verbal, spatial, signifiant)


→ l’agnosie au contraire est un déficit d’identification spécifique à une modalité

- indépendant de l’évaluation :
→rappel libre (citez-moi les mots que vous avez vus),
→rappel indicé (quels étaient les légumes ?),
→reconnaissance (identifiez les mots que vous avez vus parmi cette liste)

 Patient H.M :
- Lésion bilatérale étendue des régions temporales médianes
- Perte de mémoire +++ : difficulté à se rappeler des événements/personnes
rencontrées avant l’intervention, difficulté d’apprentissages de faits nouveaux
- Capacités préservées : résolution de problèmes, reconnaissance d’objets, actes
moteurs volontaires/réflexes, habiletés linguistiques
= accès à un stock de connaissances

Amnésie rétrograde vs. antérograde :

Rétrograde : difficulté de se souvenir des informations


avant la lésion

Antérograde : difficulté de se souvenir des informations


après la lésion

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Processus de consolidation des souvenirs :

Encodage : dépend des processus perceptifs / attentionnels / émotionnels


Consolidation/stockage : enregistrement de l’info +/- à long terme
Récupération : accès à l’info stockée (spontanée ou stratégique/reconstruction)

L’apprentissage est une série de mécanismes ou de processus via lesquels nos expériences
nous façonnent en modifiant notre cerveau et nos comportements

La mémoire = résultat de l’apprentissage (un souvenir est créé quand quelque chose est
appris)
Cet apprentissage peut se faire par une exposition unique ou par la répétition
d’informations, d’expériences ou d’actions

Certaines informations ne sont conservées que brièvement alors que certains souvenirs
peuvent durer toute une vie :
- Mémoire sensorielle : souvenir d’une durée de vie très brèves (sec)
- Mémoire à court terme/travail : quelques minutes
- Mémoire à long terme : persiste jusqu’à une vie entière

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Mémoire sensorielle : Liée à la façon dont nos sens se captent dans l’environnement
→ mémoire auditive / visuelle…

Mémoire à court terme :

Modèle d’Atkinson & Shiffrin

- Notion d’empan : empan de chiffres/mots/lettres : on rajoute un chiffre à chaque


fois, jusqu’à quand on utilise la MCT pour retenir la suite de chiffres ?
→ En moyenne en MCT on retient 7 +/- 2 éléments

- Notion de chunks : morceaux d’informations : c e r v e l e t vs. cervelet

Amnésie : mémoire à court terme préservée, empan de chiffres ok mais empan de


chiffres étendu ko s’il est supérieur à son empan personnel

MCT des patients amnésiques est préservée si :


- Délai court entre exposition à l’info et restitution
- Nb d’infos à retenir inférieur à son empan mnésique

Double dissociation neuropsychologique : un patient qui a une MCT préservée mais MLT
déficitaire et réciproquement

Mémoire de travail : processus dynamique avec une capacité de stockage limitée


- Elle conserve des informations à court terme (maintenance)
- Elle effectue des opérations mentales sur son contenu (manipulation)
→ réaliser un calcul mental

- Empan de chiffres à l’envers : 6-7 : 7-6

Modèle de
Baddeley et Hitch

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Code acoustique de la boucle phonologique : + d’erreurs ou d’omissions dans la répétition


ou le rappel (si lettres avec une acoustique similaire, si un texte contient + de mots
homophones ou proches acoustiquement)

Code acoustique du calepin visuospatial : stratégie visuelle meilleure si aucune tâche


interférente visuospatiale

Mise à jour en MDT : tâche N-back :


tâche 1-back : appuyer dès que 2 lettres sont les mêmes
tâche 2-back : appuyer lorsqu’une lettre est la même qu’une précédente

Mémoire à long terme :

 Mémoire déclarative : explicite (quelle est la capitale de la Belgique ?)


= souvenirs des événements et des faits, personnels et généraux, auxquels nous
avons un accès conscient et qui peuvent être rapportés verbalement

- Mémoire épisodique (où, quand, qui ?) : souvenirs d’expériences personnelles que


nous nous rappelons au sujet de notre propre vie et de ce qui s’est passé, où,
quand et avec qui = souvenirs personnels autobiographiques : apprentissage
associatif rapide

- Mémoire sémantique (quoi ?) : connaissance objective de nature factuelle mais


qui n’inclut pas le contexte dans lequel elle a été apprise

Les processus attentionnels jouent un rôle, ils font le tri parmi les souvenirs
- Cortex pariétal dorsal gauche : récupération stratégique des souvenirs (contrôle
top-down de l’activité hippocampique)
- Cortex pariétal ventral gauche : interrupteur : récupération spontanée des
souvenirs (contrôle bottom-up de l’activité hippocampique)

 Mémoire non-déclarative : implicite

- Mémoire procédurale (comment ?) : dépend d’une expérience étendue et


répétée : apprentissage des habiletés motrices (vélo, dactylographie, natation…),
souvenirs au niveau des aptitudes cognitives (lecture, gestion de son attention)

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- Système de représentation perceptive : effet d’amorçage perceptif = on peut


identifier un objet car il est inscrit dans
notre stock de descriptions structurales
d’objet = changement dans la réponse à
un stimulus ou dans la capacité à
identifier un stimulus après une
exposition antérieure à ce stimulus

→ double dissociation neuropsychologique : système de représentation perceptive /


mémoire à long terme épisodique

- Conditionnement classique : conditionnement pavlovien/répondant : cloche avec


chien : le chien salive avec le stimulus inconditionnel (nourriture = salive)

- Apprentissage non-associatif : n’implique pas l’association de deux stimuli pour


susciter un changement de comportement
→ habituation : la réponse à un stimulus diminue avec le temps
→ sensibilisation : la réponse à un stimulus constant augmente avec le temps

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 25 sur 60


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CHAPITRE 5 : LES ÉMOTIONS

EMOTION : D’un point de vue psychologique, les émotions comportent 3 composantes :


1. Une réaction physiologique à un stimulus (danseuse, pupilles dilatées)
2. Une réponse comportementale (le loup siffle)
3. Un sentiment

Une émotion peut faire intervenir une stimulation externe (aires sensorielles et perceptives)
ou une stimulation interne (hippocampe) = activation du SN sympathique ou
parasympathique

Le système limbique : cortex orbitofrontal / amygdale

On peut distinguer 3 catégories d’émotions :

1. Les émotions de base = ensemble fermé d’émotions, chacune ayant des


caractéristiques uniques, façonnées par l’évolution et reflétées par des expressions
faciales spécifiques
2. Les émotions complexes = combinaisons d’émotions de base, dont certaines peuvent
être apprises sur le plan social ou culturel, et peuvent être identifiées comme des
sentiments évolués et de longue durée
3. Les dimensions de l’émotion = émotions fondamentalement identiques mais qui
diffèrent selon une ou plusieurs dimensions en réaction à des événements ou des
stimuli (valence, éveil : agréable ou désagréable)

 Les émotions de base :


peur, joie, colère…

- Ensemble fermé d’émotions


- Caractéristiques uniques
- Façonnées par l’évolution : Universalité des émotions
- Reflétées par des expressions faciales spécifiques

Paul Ekman : 6 émotions de base : COLERE / DEGOUT / PEUR / JOIE / TRISTESSE / SURPRISE

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 26 sur 60


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= importance de la perception du contexte corporel

Posture de victoire = évaluation positive


Posture de défaire = évaluation négative

 Les émotions complexes :

envie, jalousie, amour parental, amour romantique…

- Durée + longue
- Expression faciale – définie/manifeste
- Composante culturelle + prononcée
- Contexte des expériences + diversifié

Syndrome d’Othello : la jalousie délirante : après AVC, dans la maladie de Parkinson

 Les dimensions des émotions :

- Valence : émotion positive ou négative


- Eveil : degré de cette émotion : +/- intense (arousal : activation physiologique)

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 27 sur 60


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 Théorie James-Lange des émotions :

On est confronté à un ours, qu’est-ce qu’il se passe ?

STIMULUS :
1. Perception
2. Réaction physiologique (rythme cardiaque ++, respiration ++, transpiration ++)
3. Interprétation subjective automatique non consciente de l’émotion

C’est parce que notre cœur bat + vite que l’on a peur

 La voix haute et la voix basse de LeDoux :

STIMULUS :
Perception
On part toujours d’un stimulus : perception
→ Le cerveau active une Voix basse :
réponse rapide = réaction // Voix haute :
réponse lente = interprétation

Voix haute corticale : lente et consciente


Voix basse sous-corticale : rapide et inconsciente

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 Amygdale : structure accolée à l’hippocampe


C’est une collection de 13 noyaux regroupés en 3 complexes amygdaliens

Syndrome de Klüver et Bucy : lésions temporales étendues chez le singe dont l’amygdale
(agnosie visuelle, oralité prononcée, comportements dangereux)
= la peur n’est plus au rendez-vous

La patiente S.M. : maladie génétique, calcification bilatérale et atrophie des lobes temporaux
antéro-médians = structure amygdalienne calcifiée : cette patiente vivait sans amygdale
= Identification et expression de la peur KO : difficulté voire impossible de
reconnaître un visage de peur
Dans la vie de tous les jours, cette patiente n’a peur de rien : elle n’éprouve aucune
peur / émotion de peur supprimée

Soustraction : les amygdales sont activées par la peur


LA PEUR EST TRAITEE PAR LES AMYGDALES

Le blanc des yeux fait que les amygdales se mettent en activité : beaucoup + de blanc
des yeux dans un visage de peur = l’amygdale est + fortement activée pour le blanc
des yeux
= importance des blancs des yeux dès 7 mois

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Le délit de sale gueule neurologique : on montre des visages à des sujets qui sont
dans une IRMf : quel degré de confiance vous accorderez à des personnes ?
L’activité amygdalienne est la + élevée pour les visages en lesquels on a le –
confiance

Régulation de la distance interpersonnelle : Patiente S.M : à quelle distance vous sentirez-


vous à l’aise face à une personne = 34cm
Une autre personne = 64cm
Sans ses amygdales, elle fait beaucoup + confiance aux autres

Distance proche = Amygdale gauche


Distance éloignée = Amygdale droite

La peur conditionnée : stimulus


conditionnel/inconditionnel… réponse

Conditionnement absent à la suite de


lésions des amygdales

Electrodes sur le bout des doigts pour détecter le degré de transpiration des doigts (réponse
électrodermale) : cercle rouge associé à un choc électrique : réponse du SNC autonome qui
s’active, cercle jaune pas associé au choc électrique : pas de réponse
- S.M : amygdale KO = réponse inconditionnelle, mais pas de réponse pour les autres,
pas de conditionnement association pavlovien
La patiente S.M peut décrire la relation entre les stimuli : rappel épisodique OK
(cercle rouge associé à un choc électrique)

- W.C : hippocampe KO : SNC autonome réagit, amnésique mais conditionnement


présent, rappel épisodique KO le patient n’est pas capable de décrire les relations
entre les stimuli

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 30 sur 60


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- R.H : amygdales KO et hippocampes KO : pas de réponse du SNC autonome, le


patient n’est pas capable de décrire les relations entre les stimuli, rappel épisodique
KO
= L’amygdale est responsable du conditionnement à la peur, elle est sensible à certaines
catégories de stimuli : discrimination chez l’enfant de 2 jours (mouvement biologique d’une
autre espèce)

 Cortex orbitofrontal (au-dessus des orbites) :

Phineas Gage : suite au passage de la barre de fer dans le cortex orbitofrontal = troubles du
comportement : descente aux enfers au niveau social
Patient E.V.R : (Phineas Gage des temps modernes, pas de barre de fer, tumeur cérébrale :
méningiome orbitofrontal), perte du sens des responsabilités, maux de tête, perturbation
visuelle
- Test de personnalité OK
- Evaluation neuropsychologique classique OK ; QI supérieur
- Evaluation neuropsychologique des conventions sociales et morales (élaboration de
stratégies possibles dans un contexte donné, perception et conséquence d’une
action, imaginer des moyens pour parvenir à un but dans le domaine des relations
interpersonnelles, prédire les suites d’une situation sociale) OK

- L’Iowa Gambling Task : le jeu de poker KO


100 essais pour retourner un max de cartes qui apportent un
max de gains
A et B : gros gains MAIS pertes +++ élevées (si on prend que les
cartes A et B : perte d’argent car pertes + élevées que gains)
C et D : plus petits gains MAIS pertes moindres (en moyenne :
gain d’argent)

→ En moyenne les participants piochent beaucoup + dans les


tas C et D
Patient E.V.R : persévère dans les tas A et B, il n’est pas sensible
à l’énorme perte, il n’apprend pas de ses erreurs

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 31 sur 60


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 L’hypothèse des marqueurs somatiques : Pour raisonner et prendre une décision, il


faut posséder des connaissances :
- Sur la situation qui demande une prise de décision
- Sur les différentes options (réponses) possibles pour l’action
- Sur les conséquences (résultats) de chacune de ces options

Stratégie basée sur la logique (raison « pure ») :


- Analyse en coûts, bénéfices
- Connaissance des statistiques
- Pondérer chaque option
MAIS options pas forcément limités/disponibles : stratégie basée sur la logique pas viable
Stratégie basée sur le bon sens (raison « pratique »)
- 1 événement (positif ou négatif) = 1 conséquence (+ ou -) = 1 émotion (+ ou -)
« chaque événement est marqué par une réaction physiologique du corps, du
système nerveux autonome (réponse somatique)
Ces marqueurs somatiques sont des aides biologiques à la prise de décision, à l’action (ou
l’inaction), de façon consciente ou non (intuition)

Le cortex préfrontal (orbitofrontal) a un rôle majeur dans l’acquisition du stock de


marqueurs somatiques tout au long de la vie d’un organisme
- A la naissance, influences des émotions de base et de la culture
- Par la suite, influences des émotions de bases, des émotions complexes (regret) et de
la culture

Absence de marqueurs somatiques chez E.V.R :


Observation passive d’image émotionnelle + réponse
du système nerveux autonome (détecteur des
marqueurs somatiques : émotion associée à ce qui est
présentée)
E.V.R ne réagit plus aux événements émotionnels

Les réactions émotionnelles vont biaiser les choix

Le patient E.V.R n’éprouve pas les variations de son système nerveux autonome : il n’arrive
pas à prendre des bonnes décisions (basées sur l’intuition)

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CHAPITRE 6 : SYSTÈMES MOTEURS

Les 4 sous-systèmes neuraux du contrôle moteur :


1) Neurones de circuits locaux qui excitent des motoneurones
2) Systèmes descendants (cortex moteur, centres du tronc cérébral)
3) Ganglions de la base
4) Cervelet

Chez l’être humain, le contrôle locomoteur dépend davantage de circuits


neuraux corticaux et sous-corticaux qui modulent les sorties des motoneurones spinaux.

 Voies cortico-spinales et cortico-bulbaires :

2 grands faisceaux descendants des aires corticales motrices :


- Les faisceaux cortico-bulbaires (centre tronc cérébral)
- Les faisceaux cortico-spinaux ou pyramidaux (centre moelle épinière)

Les faisceaux cortico-spinaux :


- décussation de 90% des axones = connexion directe controlatérale avec la ME
(faisceau cortico-spinal latéral)
- 10% des axones = connexion directe bilatérale avec la ME (faisceau cortico-spinal
ventral)

Décussation = croisement des fibres au niveau du


tronc cérébral
90% des fibres (gauches se retrouvent à droite et
réciproquement)

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 33 sur 60


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 Organisation fonctionnelle du cortex moteur primaire :


Les représentations topographiques du mouvement dans M1 s’organisent autour de
catégories de comportements moteurs éthologiquement pertinentes
Dans le cortex moteur primaire, les différentes intentions du mouvement (ou les différents
buts de chaque action) sont codées plutôt que les différentes contractions de muscles

Stimulations d’aires spécifiques : peu importe où se situe


la main du singe, dès qu’on stimule la région spécifique le
singe apporte la main près de sa bouche

= le cortex moteur primaire code des comportements


complexes qui sont associés à une action bien
particulière qui porte une action bien précise

L’activité des neurones du cortex moteur primaire est associée à la magnitude et à la


direction de la force produite par les muscles
Activité d’un seul neurone du cortex moteur : le
neurone s’active ++ pour les mouvements allant
dans un sens descendant (vers le singe, flèches
rouges) = activité du neurone associée à un
mouvement vers le singe, + de PA déclenchés

L’activité est répartie dans de nombreux neurones, chacun d’eux possédant sa direction
préférée unique (= vecteur de population) = préférence pour une orientation particulière
Chaque neurone code une direction particulière

L’activité de M1 n’est pas purement « motrice » :


- Influence des données sensorielles sur le mouvement et M1
ex : en fonction du verre, on programme notre main pour la taille de l’ouverture de la
main, la configuration de la main dépend de la façon dont l’objet est conçu
ex : le poids d’un objet détermine la force musculaire responsable de la vitesse de
déplacement des effecteurs

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 34 sur 60


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Cortex prémoteur = code un vocabulaire de bases des actes moteurs.


Les neurones sont sensibles quand un singe :
- atteint un objet avec la main,
- fait le même geste pour tenir l’objet,
- tente de déchirer l’objet
-
L’activité cellulaire dans le cortex prémoteur peut refléter non seulement la trajectoire
d’un mouvement mais également des classes d’activité gestuelles de base, comme
atteindre, tenir et déchirer

Liens étroits avec le cortex pariétal = action guidée par les événements externes,
sensoriels (région sensorimotrice)

Aire motrice supplémentaire :

Liens étroits avec le cortex frontal médian = influence la sélection et la planification de


l’action sur la base d’objectifs internes et l’expérience personnelle

Rôle important dans des actions plus complexes telles que celles impliquant des
mouvements séquentiels ou nécessitant des mouvements coordonnés des deux membres

Lésion = si l’on demande à un patient de mimer l’ouverture d’un tiroir avec une main et la
récupération d’un objet imaginaire avec l’autre, les deux mains peuvent imiter le geste
d’ouverture
Corrobore l’idée d’un processus concurrentiel dans lequel un objectif abstrait (extraire un
objet du tiroir) est activé et une compétition s’ensuit pour déterminer comment les
mouvements requis sont attribués à chaque main
SMA endommagée = processus d’affectation interrompu et l’exécution échoue, même si
la personne est toujours capable d’exprimer verbalement l’objectif général
(Syndrome de la main étrangère)

Le cortex prémoteur reçoit des informations du cortex pariétal postérieur :


- Nombreuses similitudes avec le cortex prémoteur (ex : les neurones des 2 régions
présentent une préférence directionnelle et les vecteurs de population dérivés de
chaque zone correspondent parfaitement au comportement)
- Présente aussi des différences intéressantes (cadre de référence du mouvement,
cortex pariétal : représentations dans un cadre de référence centré sur l’œil,
cortex prémoteur : représentations dans un cadre de référence centré sur la main)
= Le traitement pariéto-frontal implique une transformation du cadre de référence

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 35 sur 60


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- Stimulation + du cortex pariétal postérieur = éprouve l’intention ou le désir de


bouger
- Stimulation ++ du cortex pariétal postérieur = perception d’avoir effectivement
effectué le mouvement sans pour autant l’avoir fait (EMG = 0)

- Stimulation + du cortex prémoteur du patient = déclenchement de l’ouverture de la


bouche ou des membres controlatéraux mais nie avoir bougé

Les neurones miroirs : Réponses d’un seul neurone dans le cortex prémoteur ventral du
singe lors de l’exécution ou de la perception de différentes actions.

Quand le singe casse lui-même une cacahuète et voit et entend le craquement de


cacahuète
La vision ainsi que le son de la cacahuète activent ces neurones miroirs
→ singe qui manipule la cacahuète (manipulation), singe qui voit une cacahuète derrière
une vitre (vision), le singe entend mais ne voit pas la cacahuète (audition)

Ce neurone est considéré comme un neurone miroir car il répond aux actions
entreprises par le singe, ainsi qu’aux actions visualisées ou entendues par le singe

Ce neurone s’active quand quelqu’un se sait d’un cube MAIS PAS pour le même
geste sans cube
Il s’active quand le singe a vu auparavant quelqu’un se saisir d’un cube et que
cette fois la fin du geste est caché MAIS PAS quand le singe a vu auparavant le
même geste sans un cube et que cette fois la fin du geste lui est cachée
→ L’activité du neurone miroir est associée à une action orientée vers un objectif
(récupérer un objet) indépendamment de la façon dont cette information est reçue

Le neurone miroir est activé :


- Par l’action même du singe
- En regardant l’action de quelqu’un d’autre
- En entendant l’action de quelqu’un d’autre
En regardant seulement une partie de l’action d’une autre personne mais en croyant que
l’action a lieu

Plasticité des réseaux corticaux moteur : le système de neurones miroirs est distribué (il ne
se limite pas au cortex prémoteur, également au sein des lobes pariétaux et temporaux.
= les danseurs expérimentés montrent une activation + forte dans le réseau de neurones
miroirs lorsqu’ils regardent des vidéos de danse familière par rapport à des danses
inconnues

L’activation des neurones miroirs dépend du niveau d’expertise.

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 36 sur 60


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Neurones miroirs et expertise motrice :

- Basketteurs pro vs. observateurs experts vs. novices


- Photographies statiques vs. en action
- Potentiels moteurs évoqués (MEP) via la TMS : abducteur court du petit doigt (ACP),
fléchisseur cubital postérieur (FCP)
3 conditions de TMS : statique, 3 points, pénalty : si vous êtes expert, voir une photo de
basketteur qui marque un 3 points = activation du réseau de neurone miroir

 Les ganglions de la base : (noyaux gris centraux) = ensemble important et diversifié


de noyaux situés profondément dans les hémisphères cérébraux

Les ganglions de la base sont des structures cérébrales qui ne sont pas directement liées à la
moelle épinière
Ils n’influencent pas directement les circuits des neurones moteurs inférieurs
Ils influencent le mouvement en régulant l’activité des circuits moteurs supérieurs

C’est une série de noyaux sous-corticaux : collections de noyaux bilatéraux dans les
profondeurs du cerveau
3 grandes structures : noyau caudé (NC), putamen et globus pallidus.

Le striatum = région qui reçoit les


informations de ce qui a été traité par le cortex = voie
cortico-striatale (zone d’entrée des noyaux gris centraux)
- Presque toutes les régions du cortex cérébral se
projettent directement sur le striatum

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 37 sur 60


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Le noyau caudé reçoit les projections (entrées) du cortex associatif du lobe frontal, des aires
motrices du love frontal contrôlant les mouvements oculaires
Le putamen reçoit les projections des cortex somato-sensoriels primaire et secondaire du
lobe pariétal, des cortex visuels secondaires et associatifs des lobes occipitaux et temporaux,
des cortex moteurs primaires et prémoteurs du lobe frontal, des aires d’associations
auditives du lobe temporal
= organisation topographique au sein du striatum (// ME et cortex) : les projections
corticales visuelles et somato-sensorielles sont topographiquement cartographiées au sein
du putamen

Projections cortico-striatales entrantes :

- Déclenchement des neurones épineux associé à la survenue d’un mouvement


Décharge AVANT un mouvement imminent
→ les neurones du noyau caudé se déclenchent AVANT un mouvement des yeux
→ les neurones du putamen se déclenchent AVANT des mouvements des membres
et du tronc
Ces décharges anticipées font partie d’un processus de sélection du mouvement et d’un
processus d’initiation du mouvement
Les décharges de certains neurones du striatum varient en fonction de l’emplacement dans
l’espace de la destination d’un mouvement
= l’activité de ces cellules code la décision d’aller vers un objectif plutôt que la direction et
l’amplitude du mouvement réel nécessaire pour atteindre un objectif.
Impliqué dans la sélection de plans d’actions et l’initiation de schémas habituels de
mouvements.

Le paradigme de temps de réaction sériel : pianoter sur la


bonne touche en fonction de l’emplacement de la boule rouge,
pianoter de + en + vite (fréquence des séquences) = mémoire à
long terme, non déclarative, procédurale
= procéduraliser le fait d’appuyer sur les bonnes touches,
régularités visuelles et motrices
Les temps de réaction diminuent graduellement au cours des blocs d’apprentissage
Brusque augmentation des temps de réaction lors de l’introduction d’un bloc aléatoire =
signe que la séquence a été internalisée de façon non intentionnelle (signe que la mémoire
procédurale fonctionne bien).

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 38 sur 60


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L’apparition des points suit une grammaire artificielle qui va contraindre la


localisation du point précédent. Dans 15% des essais, le point ne suit pas
la règle = points non-grammaticaux
Dissociation graduelle des temps de réaction associés aux points qui
suivent la règle à ceux qui la brise = signe que la séquence a été
internalisée de façon non-intentionnelle.
Variabilité individuelle dans le décours de l’apprentissage

L’activité du striatum est + importante dans les contextes d’apprentissage où le sujet fait la
différence entre grammaticaux et non-grammaticaux et où le sujet appuie + rapidement sur
les touches quand les points suivent la série grammaticale, lorsque le sujet a internalisé les
régularités visuelles et motrices de son environnement
= le striatum est très important pour sélectionner la réponse la + appropriée selon le
contexte créé par l’apparition des évènements.

Le striatum envoie des projections inhibitrices vers le globus pallidus et la substance noire
réticulée, le striatum est une région qui va inhiber certaines régions

Circuit de désinhibition :
L’inhibition du striatum permet d’inhiber le globus pallidus interne qui va lui-
même inhiber l’inhibition tonique permettant alors une activation du cortex
frontal (- x - = +)
Striatum (0) = globus pallidus (-) = noyaux thalamiques (0) = cortex (0)

Striatum (–) = globus pallidus (0) = noyaux thalamiques (+) = cortex (+)

La voie directe diminue l’inhibition tonique et facilite l’initiation d’un mouvement


La voie indirecte augmente l’inhibition tonique et freine la voie directe

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 39 sur 60


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Maladie de Parkinson : ralentissement des mouvements (bradykinésie),


tremblement de repos, rigidité des extrémités et du cou et un aspect du
visage inexpressif, ralentissement des idées

Dégénération au niveau de la
substance noire, les récepteurs à la
dopamine vont dégénérer (perte des
neurones dopaminergiques de la SN
compacte), l’influence du striatum
diminue sur le globus pallidus ce qui
fait que le globus pallidus est encore
+ inhibant donc les noyaux
thalamiques ont encore moins de
probabilité d’exciter le cortex frontal
= patients figés (la voie directe ne
fonctionne plus bien)

Maladie de Huntington : altération de l’humeur par des modification de caractère telles que
l’irritabilité accrue, tendance au soupçon, comportements impulsifs ou excentriques. Le
signe distinctif de cette maladie est une perturbation motrice consistance en des
mouvements brusques et brefs sans but apparent.

Dégénérescence des neurones épineux


moyens se projetant sur le globus pallidus
externe (voie indirecte) qui devient
anormalement actif. La voie directe se
relâche beaucoup + et initie + de
comportements qu’elle ne devrait.

Cela diminue les efférences excitatrices


qu’envoie le noyau sous-thalamique au
globus pallidus interne ce qui fait diminuer
l’effet inhibiteur et par conséquent augmente
l’excitation du cortex moteur

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 40 sur 60


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 Système nerveux central et mouvement :

3 niveaux d’organisation neuronale = Noyaux / Matière grise / Matière blanche

Le cervelet : cortex cérébelleux :


- Localisé sous la forme d’une couche périphérique
- Il est composé principalement des neurones spécifiques appelés les cellules de
Purkinje (cellules de grande taille en forme de poire)
- Toutes les afférences qui arrivent au niveau du cervelet font synapse en premier avec
les cellules de Purkinje (qui transmettent ensuite l’influx nerveux le long de leurs
axones, vers les noyaux profonds du cervelet)

Les hémisphères corticaux cérébelleux sont divisés en 3 grandes parties :

- Le CEREBRO-CERVELET (néocervelet = le +
récent, apparu avec les mammifères)
La + grande subdivision chez l’homme
Afférences de nombreuses régions du cortex cérébral
Régulation des mouvements fins volontaires

- Le SPINO-CERVELET (paléocervelet, apparu avec


les reptiles et oiseaux)
La seule partie à recevoir des entrées directement de
la ME
La partie la plus latérale (paramédiane) :
mouvements toniques des muscles distaux
Vermis = bande la + proche de la ligne médiane :
mouvements toniques des muscles proximaux

- Le VESTIBULO-CERVELET (archéocervelet, le +
ancien, apparu avec les poissons cartilagineux)
Partie la plus ancienne sur le plan phylogénétique
Reçoit des entrées des noyaux vestibulaires du tronc
cérébral
Concerne le réflexe vestibulo-oculaire (suivre une
cible)
La régulation des mouvements qui maintiennent la
posture et l’équilibre

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 41 sur 60


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 Activité neuronale du cervelet :

Activité tonique et inhibition transitoire lors d’un mouvement volontaire

En permanence, au repos, il y a une activité


tonique (permanente) et paradoxalement
quand on exécute un mouvement, les
structures du cortex cérébelleux ou des
noyaux profonds du cervelet vont s’inhiber

= le cervelet traite en permanence de l’info

Apprentissage visuo-moteur : tâche de SRT sur 3 sessions d’apprentissage + IRMf


= Observer l’évolution de l’activité cérébrale au cours du temps selon les sessions
d’apprentissage
L’activité du cervelet évolue avec le temps
Modèle de plasticité cérébrale pour l’apprentissage moteur

- Au début de l’apprentissage : transfert des changements d’activité associés à la


pratique du cortex cérébelleux vers le noyau denté
- Puis par la suite, avec une pratique plus longue, passe d’un réseau cérébello-cortical
vers un réseau striato-cortical
Ce modèle ne peut s’appliquer QU’A l’acquisition de séquences de mouvements

Pour d’autres tâches motrices, un type de plasticité


différente peut s’appliquer. En effet, au cours de
l’adaptation motrice, on observe généralement une
activation striatale au début de l’apprentissage et une
activation cérébrale plus importante seulement plus
tard dans le processus d’acquisition.
Contrairement à l’apprentissage des séquences motrices, lors de l’adaptation motrice, il se
produit un transfert de plasticité d’un réseau striato-cortical à un réseau cérébello-cortical.

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 42 sur 60


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 Le syndrome cérébelleux : expression employée pour désigner les manifestations


d’une atteinte au cervelet, quelle que soit son origine.

Les principaux signes et symptômes du syndrome cérébelleux :

→ Hypotonie : elle se manifeste par l’augmentation du ballant au cours


de la mobilisation des membres du corps.
→ Ataxie cérébelleuse : manque de coordination fine des mouvements
volontaires.
→ Troubles de l’exécution du mouvement : il existe un tremblement lors de
l’exécution, de grande amplitude, s’accentue lors du déroulement du geste,
plus marqué au début ou à la fin, majoré par l’émotion.
→ Tremblement postural : se manifeste souvent par une « titubation » de la
tête ou du tronc
→ Dysarthrie : le patient présente une parole « scandée », « aboyante », où
l’amplitude de la voix n’est jamais la même

Finger to nose test : pointer du doigt son patient puis pointer le bout de son nez

Heel-to-shin test : talon gauche sur le genou, le talon doit glisser le long du tibia

L’implication de ces pathologies est que le cervelet est normalement capable d’intégrer les
actions instantanées des muscles et des articulations de tout le corps pour assurer le bon
déroulement de toute une gamme de comportements moteurs. Ainsi, les lésions
cérébelleuses entraînent avant tout un manque de coordination des mouvements en cours.

Lésions du vestibulo-cervelet : elles compromettent la capacité de se tenir debout et de


maintenir la direction du regard. Les yeux ont du mal à tenir la fixation, ils dérivent de la
cible et y retournent avec une saccade corrective, phénomène appelé nystagmus. La
perturbation des voies menant aux noyaux vestibulaires peut également entraîner une
réduction du tonus musculaire.

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 43 sur 60


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Lésions du spino-cervelet : Difficultés dans le contrôle des mouvements de la


marche : démarche à base large (écartement jambes et pieds) avec de petits
mouvements aléatoires, ce qui représente un fonctionnement inapproprié du groupe
de muscles qui dépendent normalement du retour sensoriel pour produire des actions
douces et coordonnées. Les patients ont également de la difficulté à effectuer des
mouvements alternatifs rapides, signe appelé dysdiadochokinésie. Des tremblements,
connus sous le nom de tremblements d’action ou d’intention, accompagnent le
dépassement et le sous-dépassement d’un mouvement, en raison de la perturbation du
mécanisme de détection et de correction des erreurs de mouvement.

Lésions du cérébro-cervelet : altération dans les séquences de mouvements


appris et hautement maîtrisés, tels que la parole ou la pratique d’un
instrument de musique

Le dénominateur commun à tous ces signes, quel que soit le site de la lésion, est l’incapacité
à effectuer des mouvements lisses et dirigés avec précision.

La commande motrice envoie


une efférence qui produit une
action. Elle envoie aussi une
copie d’efférence envoyée au
modèle prédictif
L’environnement traduit
l’action en perception
Le cervelet fait la comparaison
entre le modèle prédit et
l’action : erreur motrice qui
influence la commande
motrice

Plasticité des voies cérébelleuses :


Adaptation sensorimotrice :
- Vivre la tête en bas : adaptation prismatique haut/bas
- Vivre décalé : adaptation prismatique gauche/droite

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Adaptation prismatique gauche/droite et cervelet : pointer un point droit


devant nous avec notre index (vite plusieurs fois de suite) = erreur minime
En portant les lunettes : désalignement à droite (champ visuel gauche
dévié) : déviation du pointage de l’index vers la gauche. A mesure que la
personne point de plus en plus, son erreur motrice va se réduire car son
cervelet va intégrer l’erreur motrice et l’intégrer.
En retirant les lunettes : son pointage va être complètement décalé à droite,
elle doit se réadapter : le cervelet intègre les nouvelles informations, produit
une erreur qui va diminuer au fur et à mesure
Lunettes prismatiques et stimulation transcrânienne à
courant continu : la phase d’adaptation motrice met
plus de temps quand on perturbe le cervelet
Le cervelet est utile pendant l’adaptation et
l’aire motrice primaire est utile pour consolider
l’adaptation.

Sélection des objectifs et planification des actions :


Dilemme au quotidien : en permanence on doit faire des choix : continuer à travailler ?
boire du café ? s’enfuir ? je prends ma tasse avec ma main gauche (+ proche) ? droite ? (+
habile)…
Les décisions doivent être prises à plusieurs niveaux, nous devons :

- Choisir un objectif, une option pour atteindre cet objectif « que faut-il faire ? »
- Choisir le mode d’exécution de chaque étape intermédiaire « comment y arriver ? »

 Modèle de la compétition des affordances :


L’architecture fonctionnelle du cerveau a évolué pour permettre la gestion en temps réel des
interactions avec le monde
Les affordances sont les possibilités d’action définies par l’environnement (associées à
chaque objet qui nous entoure : bouton d’ascenseur : appuyer sur un bouton)
De nombreuses interactions ne permettent pas d’évaluer soigneusement les objectifs, de
considérer les options puis de planifier les mouvements : traitement en série
Une meilleure stratégie de survie consiste à élaborer plusieurs plans en parallèle
= Les processus de sélection (ce qu’il faut faire) et de spécification (comment le faire) d’une
action se déroulent simultanément dans un réseau neural interactif et que ces processus
évaluent en permanence.

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Neurones prémoteurs : la singe doit pointer du doigt l’indice spatial indiqué


(indices spatiaux, indices couleurs, temps)

Enregistrement de l’activité des indices spatiaux, 1


seconde après les indices spatiaux disparaissent et
l’indice de couleur arrive, le singe sélectionne
(mémoire de travail) le singe s’habitue pour pointer
la bonne localisation
Activation d’une série de programmes moteurs, en
fonction de la situation on inhibe les programmes
moteurs pas pertinents et on active le programme
moteur le + pertinent.

La voie ventrale permet d’identifier les objets et agir


envers eux (identité de l’objet)
La voie dorsale permet de sélectionner les actions,
localiser les objets et initier les programmes moteurs
associés à ces objets (actions potentielles)
Les processus attentionnels peuvent biaiser le fait
d’orienter ou non notre attention sur tel ou tel objet
Programmes qui évaluent la pertinence, les coûts,
les bénéfices, sélection des règles (cortex préfrontal)
Biais comportementaux qui se mettent en place par
rapport à nos habitudes
Programme moteur sélectionné et d’autres inhibé = commande motrice

Copie de commande motrice envoyée au cervelet, le cervelet va pouvoir prédire l’erreur en


fonction de ce qu’on est en train de faire (action) et du feedback visuel et moteur que l’on
réalise pour dans la sélection de l’action qui vient juste après réduire au maximum l’erreur
qui aura était produite.

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Modèle de la compétition des affordances (Cisek, 2007) Le modèle de la compétition des


affordances de Cisek propose que les processus de sélection (« que faire ? ») et de
spécification (« comment y arriver ? ») d’une action se déroulent simultanément dans un
réseau neural interactif en perpétuel changement et constante évolution. Lorsque nous
exécutons une action, nous nous préparons en même temps pour la suivante. Le cerveau
utilise le flux constant d'informations sensorielles provenant de l'environnement par le
biais de boucles de rétroaction sensorimotrices pour à la fois spécifier et mettre à jour en
permanence les actions potentielles et la manière de les réaliser. Ceci constitue la partie
affordance du modèle. Ces informations sensorielles sont cependant limitées par nos états
motivationnels internes, nos objectifs à plus long terme, les avantages attendus et leurs
coûts anticipés. Nous utilisons toutes ces informations pour évaluer l’utilité des
différentes actions. C'est la partie compétition du modèle. À un moment donné, une
option l'emporte sur les autres : une action est alors sélectionnée et exécutée. Ce
processus de sélection implique de nombreuses régions de la voie motrice, où les
interactions au sein des circuits fronto-pariétaux jouent un rôle important. Ce mode de
fonctionnement implique que les processus de prise de décision soient intégrés aux
systèmes neuraux associés au contrôle moteur, et non pas mis en œuvre par une sorte de
centre de contrôle central indépendant. Cisek a développé ce modèle à partir de données
obtenues lors d'enregistrements unicellulaires du cortex prémoteur de singes. À chaque
essai de son étude, l’animal était confronté à deux cibles qu’il pouvait atteindre avec son
bras droit. Après une période de délais, un indice indiquait l'emplacement cible pour
l'essai en cours (gauche vs. droit). Pendant la période de délais, des signatures neuronales
pour les deux mouvements ont pu être observées au sein de l'activité des neurones
prémoteurs, même si l'animal n'avait pas encore reçu d'indication pour l'action requise.
Ces signatures peuvent être considérées comme l’activation automatique de plans
d’action potentiels. Juste après l’apparition de l’indice, les niveaux de décision ont
brusquement changé. L'activité associée au mouvement en direction de la cible est
devenue plus forte et l'activité associée à l'autre mouvement a été supprimée. Ainsi,
suivant l’indice, la double représentation initiale s’est consolidée en un seul mouvement.
Dans une variante de cette tâche, une seule cible était présentée. Même dans ce cas, les
chercheurs peuvent également observer les spécifications simultanées de multiples
actions potentielles dans la région intra-pariétale antérieure. Dans ce cas, les
représentations multiples correspondent à différentes manières d'atteindre l'objectif. Il
apparaît donc que les objectifs peuvent également avoir plusieurs plans et que ces plans
sont couplés afin d’atteindre ces objectifs.

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CHAPITRE 7 : PENSER, RAISONNER, PLANIFIER, DÉCIDER

On peut distinguer les contenus de pensée vs. les processus :


- Contenus : terme de représentations, lexique phonologique, stock de description,
système sémantique, mémoires (épisodique, procédurale)
- Processus : se greffent sur les contenus de pensée, mémoire de travail

Classification globale des principales fonctions cognitives :

La pensée : aspects verbaux :

- Concepts : unité de base


- Propositions : interrelations de concepts
- Schémas cognitifs : interrelations de
propositions

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La pensée : aspects non verbaux :

- Images mentales (non verbale, à activer dans notre mémoire)


temps à répondre (orientation, mémorisation)

Rôle des fonctions exécutives = manipuler ces contenus de pensée


Les fonctions exécutives se retrouvent dans la mémoire de travail (manipuler des contenus
verbaux et non verbaux). Pour manipuler les contenus de la mémoire de travail, de
l’attention sélective (…) on a besoin des fonctions exécutives :
- Attention sélective = inhibition
- Attention divisée = flexibilité (donc inhibition)

Fonctions exécutives = Processus cognitifs nécessaires lorsque l’on doit porter attention à
notre comportement et que les comportements habituels, plus automatiques, ne sont pas
adaptés.

- Permettent de poursuivre un objectif lorsqu’une distraction ou des réponses


habituelles doivent être inhibées
- Régulation, coordination et séquençage des actions en fonction des objectifs.

3 composantes principales :
- Inhibition : résister à nos habitudes, automatismes, distractions…
- Flexibilité : s’ajuster au changement (inhibition/activation)
- Mémoire de travail : maintenir et manipuler les contenus verbaux et non-verbaux

Modèle de Norman & Shallice : Situations routinières (automatiques) vs. nouvelles


(contrôlées) :
Contrôle et gestion des actions sur 3 niveaux :

Contexte connu et clair : route droite (pas de contrôle


attentionnel, déclenchement rapide hautement automatique
d’un schéma d’action)

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Contexte connu mais ambigu : route connue, le GPS dit de tourner


alors qu’on connaît la route il faut aller tout droit (schémas d’action
en conflit, déclenchement automatique d’un gestionnaire de conflit,
déclenchement automatique et prioritaire du schéma d’action le +
pertinent)

Contexte nouveau ou plus complexe : route verglacée (prise de


décision, déclenchement d’un processus de contrôle attentionnel
volontaire, planification de l’ordre de déclenchement des schémas
d’action.

 Neuropathologie des fonctions exécutives :

Du syndrome « frontal » au syndrome « dysexécutif » : Provoqués par des pathologies


vasculaires cérébrales (infarctus, hémorragie…), traumatismes crâniens, maladies
dégénératives (maladie d’Alzheimer ou de Parkinson…)

Troubles cognitifs : Atteinte diversifiée des fonctions exécutives, principalement des


troubles de la planification, flexibilité, inhibition
Troubles comportementaux :
- Troubles spécifiques : apathie, aspontanéité, distractibilité, impulsivité, désinhibition,
persévérations, syndrome de dépendance à l’environnement
- Troubles évocateurs : confabulations (faux souvenirs), anosognosie (non-conscience
de ses troubles), anosodiaphorie (indifférence par rapport à ses troubles), troubles
émotionnels

Les deux facettes du trouble comportemental dysexécutif :

1) La pseudo-dépression (lésions frontales médianes) : apathie, adynamisme,


aspontanéité, indifférence affective
Ressemble en surface à un tableau dépressif
2) La pseudo-manie (lésions orbitofrontales) : désinhibition comportementale,
familiarité excessive, non-respect des conventions sociales, hyper-émotivité,
hyperactivité
Ressemble en surface à un tableau de manie

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 Evaluer : Cortex orbitofrontal et préfrontal ventromédian :

Estimation de la valeur d’une option basée sur des informations passées et actuelles
Entrées de toutes les modalités sensorielles : vision, audition, sensation
somatique, olfaction et gustation
Peu de connexions motrices (COF) = fournit des entrées aux systèmes qui
informent eux-mêmes la sélection et l’exécution du comportement.
Entrées de l’hippocampe et des régions adjacentes du lobe temporal
médian = fournit des informations sur les expériences antérieures pour
améliorer les estimations de la valeur d’une représentation.
Entrées de neurones dopaminergiques du mésencéphale associées à la récompense = aident
à former des associations entre des objets, des actions et leurs conséquences.

Le cortex orbitofrontal permet d’activer très fortement un comportement ou d’inhiber des


comportements qui sont soit à risque ou pas pertinents.

Cerise ou cacahuète ? Dévaluation du renforcement : on entraîne le singe à


deux tâches différentes (cylindre vert et pyramide jaune) on renforce le singe
à ce qu’il mette la pyramide et le cylindre dans une certaine position sur la
table : s’il les met dans la bonne position : on lui donne une cerise sinon rien.
(conditionnement opérant)
Dans un deuxième temps on lui met un carré bleu et un cône jaune : le singe
doit effectuer une autre configuration pour avoir la cacahuète

→ Phase test : groupe de singe qu’on va gaver de cerises et


groupe de singe qu’on va gaver de cacahuète : ils vont vouloir
changer car ils sont écœurés (si on le gave de cerises et qu’on
le confronte à une pyramide jaune et un carré bleu, voir ce
que le singe va choisir)
Si le singe a le choix, il préfère les cerises
= Les singes font la configuration pour avoir des cacahuètes s’ils ont été gavés de cerises =
dévaluation (réciproquement pour les cerises)
MAIS s’il y a une lésion du cortex orbitofrontal et préfrontal ventromédian le singe ne va pas
changer il va toujours vouloir la nourriture avec laquelle il a été gavé.

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 Planifier : le cortex préfrontal dorsolatéral :

Assure la flexibilité entre les comportements automatisés et les


comportements nouveaux

Active les comportements les + souples, les + complexes, les + orientés


vers l’avenir
Communication étroite avec le cortex orbitofrontal (COF), le cortex
cingulaire antérieur (CCA), le cortex prémoteur, le lobe pariétal
Cortex préfrontal dorsolatéral = sorte de gare de triage modulant la réponse des régions plus
distantes.

Evaluer la planification avec la Tour de Londres

Evaluer la flexibilité avec le Trail Making Test (TMT) :


Partie A : relier les chiffres/lettres entre eux : 1 2 3 / A B C
Partie B : alterner entre chiffre et lettre : 1 A 2 B (inhiber le mode chiffre,
puis le mode lettre…)
Les patients frontaux mettent beaucoup + de temps pour réaliser la partie B
par rapport à la partie A et font plus d’erreurs

Le cortex préfrontal dorsolatéral intervient dans la mémoire de travail :


Tâche de réponse différée : cacahuète dans un
des deux trous que l’on couvre, on abaisse un
rideau puis on le relève, le singe doit
sélectionner le carton de couleur pour pouvoir
indiquer ce qu’il veut
+ le rideau est abaissé longtemps, + le singe
doit faire appel à sa mémoire de travail

Lésions au cortex préfrontal dorsolatéral = choix aléatoire = problème de mémoire de travail

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Tâche de réponse différée : déplacement des yeux uniquement :


tant qu’il y a le carré rouge le singe doit fixer uniquement l’écran
d’ordinateur. Dans un deuxième temps, une lumière rouge
apparaît, le singe ne doit pas dévier son regard du carré. Le singe
doit garder en mémoire de travail l’emplacement du carré
= Activité du cortex préfrontal dorsolatéral pendant la période de délais : Ce n’est pas
l’apparition de la lumière qui est important c’est le fait de se souvenir de la localisation de
l’indice (carré) = mémoire de travail.

Tâche de N-back : 2 versions :


- 1-back : dès qu’il y a une répétition le patient doit appuyer : P B B
- 2-back : répétition 2 essais avant : B P B = mémoire de travail
= système exécutif central
TMS : + d’erreur , + de temps à répondre : perturbation de la tâche

Wisconsin Card Sorting Test (WCST) : 3 tâches possibles pour le patient, le


patient a 4 cartes devant lui, il doit d’abord les trier par forme, puis par
couleur, puis par nombre = le patient doit inhiber la couleur/nombre/forme
pour activer la couleur/nombre/forme
= erreurs chez les patients frontaux, erreurs de persévération

 Apprendre des conséquences : le CORTEX CINGULAIRE :


Apprendre des conséquences de ses actes

= nécessite des circuits capables :


- d’évaluer les résultats des décisions,
- de mettre à jour les systèmes de contrôle qui régulent les connexions
entre les entrées et les sorties comportementales
De tels signaux de rétroaction influencent les régions du cerveau, comme le cortex
préfrontal dorsolatéral, qui sont impliquées dans les processus de contrôle qui assurent la
flexibilité
Ce type de surveillance est + étroitement associé au cortex cingulaire antérieur (CCA) qui
détecte les erreurs et conflits
Bien placé pour jouer ce rôle car il dispose de nombreuses entrées véhiculant des
informations provenant de divers systèmes (notamment la perception, les émotions,
l’attention et la mémoire)

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Le modèle de Shenhav, Botvininck & Cohen : Pour eux, le contrôle cognitif repose sur 3
processus :
- La surveillance (monitoring) : détecte le besoin de contrôle cognitif à partir de
signaux divers (conflit cognitif, erreur, feedback négatif, sensation douloureuse : j’ai
dis « vert » alors que c’est rouge)

- La spécification : définit la quantité de contrôle à exercer ainsi que l’endroit


(l’activité) où l’exercer, le contrôle cognitif à un coût que les individus sont
généralement enclins à éviter. Si les coûts sont supérieurs aux bénéfices, perte de
motivation

- La régulation : maintient les objectifs en mémoire de travail, influence l’activité des


autres régions cérébrales en fonction de ces objectifs.

Erreur = activité électrique + négative


Test de Stroop + IRM structurelle = les enfants qui ont un cortex cingulaire antérieur
symétrique (2 doubles sillons du côté de l’HD) mettent + de temps pour répondre quand il y
a un conflit et font + d’erreurs quand il y a un conflit.
Cingulotomie antérieure efficace dans les troubles obsessionnels compulsifs sévères :
hyperactivité de surveillance du CCA ? = anxiété ++ et comportements pathologique,
moindre sensibilité à l’erreur, réponses cognitives et affectives + adaptées

 Autocontrôle : Le Cortex préfrontal ventrolatéral :


Après avoir décidé d’agir en s’y préparant, les individus changent parfois d’avis et
contrecarrent leurs actions.
Entrées sensorielles (cortex inférotemporal, gyrus auditif temporal supérieur)

Sorties régulatrices vers le cortex préfrontal dorsolatéral


Test du Marshmallow : on donne un marshmallow à des enfants et on leur dit que s’il le
mange pas ils en auront 2 : Inhibition = résister à ses automatismes.

Evaluation neuropsychologique de l’inhibition : le Test de Stroop : dénomination le +


rapidement et correctement possible :
Partie 1 « couleur » : couleur des rectangles
Partie 2 « lecture » : mots écrits
Partie 3 « interférence mot/couleur » :
couleur des mots

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Les patients frontaux font + d’erreurs que les patients contrôles.

La tâche de Go/NoGo : Répondre à tout sauf à la lettre « X »

La tâche de Stop-Signal : appuyer à gauche, à droite, si la flèche pointe vers le


haut ne pas appuyer

Le cortex préfrontal ventrolatéral droit = point commun entre les


tâches de Go/NoGo, Stop-Signal et d’orientation attentionnelle :
présence d’une composante d’inhibition
Les auteurs découvrent que des réseaux sont communs à
l’inhibition, dont le CPFvl droit

Point commun entre les tâches de Go/NoGo, Stop-Signal et de mémoire de travail =


présence d’une composante d’inhibition chez l’adolescent MAIS PAS chez le jeune enfant (7-
11ans) = chez les enfants plus jeunes, le cortex préfrontal ventrolatéral tend à ne pas être
présent

Inhibition = apprendre à résister :


Test du mashmallow à 4-5ans vs. compétences cognitives et sociales à
l’adolescence : les enfants qui avaient pu résister, à l’adolescence, sont devenus
+ compétents sur la plan scolaire et social, + verbaux, + rationnels, + attentifs, +
attentionnels, + capables de gérer la frustration et le stress
Réussissent mieux au standard admission test (SAT = baccalauréat US)
30 ans après = IMC : Le profil que ces personnes avaient au test de marshmallow
permettait d’expliquer 4% de la variabilité interindividuelle de l’IMC : + les personnes
avaient tendance à résiter au test, + ils avaient de chance d’avoir un IMC normal
40 ans après + IRMf = 2 versions d’une tâche de Go/NoGo : version COOL (délai =
1000ms), version HOT (délai = 500ms) : pour la tâche COOL pas de différence, mais
pour la tâche HOT + d’erreurs chez les personnes qui n’avaient pas pu résister à la
tentation

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Les personnes qui n’avaient pas pu résiter à la tentation = moins bonne


capacité d’inhibition = recrute moins le cortex préfrontal ventrolatéral

Les trois systèmes cognitifs :


- Système heuristique
- Système d’inhibition
- Système algorithmique

Les stades de l’intelligence selon Piaget :

Réflexes élémentaires à la naisssance,


Apprentissage de règles (schèmes d’action) de + en + complexes,
Stade I 0 à 2 ans Sensori-moteur Apprentissage par assimiliation/accomodation
Vers 8 mois : acquisition de la permanence de l’objet
L’intelligence sensori-motrice dépend fortement de l’instant présent

Détachement progressif de l’action immédiate


Préparation aux Distanciation par rapport au réel immédiat
opérations Intériorisation et combinaisons internes (mentales) des schèmes
Stade II 2 à 6/7ans concrètes sensori-moteurs appris au stade I
= stade Intelligence symbolique et représentative : imitation différée
préopératoire (représentation mentales en l’absence d’un modèle), jeu symbolique
(téléphone avec une banane), dessin, langage
Construction progressive des concepts fondamentaux de sa pensée

Opérations L’intelligence devient flexible


logiques Réversibilité opératoire = capacité d’annuler une action par la seule
concrètes pensée
Stade III 6/7 à = stade Conservation des quantités discrètes (nombre)
12/16ans opératoire Inclusion des classes (=catégorisation du monde)
concret

Opérations Accès au raisonnement hypothético-déductif « si-alors »


formelles  le réel devient un cas particulier du possible
Stade IV 12/16ans = stade Traitements quantitatifs (nombre) et qualitatifs (classe) dur des idées et
à adultes opératoire des abstractions
formel La tâche de la planchette et l’escargot
= la logique est le miroir de la pensée, un modèle du raisonnement

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 56 sur 60


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 Piaget revisité : inhibition cognitive et raisonnement

Permanence de l’objet + précoce : Études qui montrent que la permanence de l’objet peut
être présente chez les nourrissons de 5 mois (loin des 2 ans de Piaget)
a) Événement possible : plaque qui se lève et se baisse pour ne pas cogner
l’objet
b) Événement impossible : jeu de miroir, comme si l’objet n’existait plus
= Même quand l’objet est caché l’enfant s’attend à l’événement possible = permanence de
l’objet, les enfants sont surpris, le bébé a pas mal d’appriori sur le monde, chose que piaget
n’avait pas imaginé

Erreur A non-B : l’enfant va dans A de façon répétée, puis on lui cache dans B mais il
persévère et va le chercher dans A.
La permanence de l’objet est la mais quand on change d’emplacement, les réponses
s’effondrent.

Pour les singes ayant une lésion au


cortex préfrontal : les réponses sont
touchées.

Délai entre le moment où on cache l’objet et âge : Plus l’enfant est jeune,
moins il a de bonnes performances à mesure qu’on augmente le délai
Plus l’enfant grandit, meilleures sont les performances : à 1 an : bonnes
performances

Stades de Piaget = stratégies qui se développent au cours du temps. Cela va dépendre dee
l’intégrité du cortex préfrontal

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 57 sur 60


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Conservation du nombre + précoce : Si on prend des jetons et qu’on écarte ceux de la ligne
du bas, les enfants vont dire qu’il y en a + en bas MAIS si on met des M&M’s à la place des
jetons = diminution des erreurs = si on motive suffisamment les enfants (ici avec des
bonbons), on constate que la conservation du nombre est déjà présente + précocément chez
les + jeunes que le pensait Piaget.

Conservation du nombre et inhibition :


Effet de l’amorçage négatif : L’inhibition d’un processus rend + difficile son
traitement par la suite

La tâche est de dénommer verbalement l’image qui est en vert :

Pour pouvoir dire « puit » il faut inhiber l’image de l’ours : inhiber la


représentation perceptive de l’ours pour pouvoir activer la
représentation perceptive du puit. Ensuite dans le second essai, l’ours
devient la dimension activée, on doit alors inhiber l’inhibition du
premier essai = processus supplémentaire de désinhibition =
L’inhibition d’une dimension rend + difficile son traitement ultérieur

Pour pouvoir bien réussir et ne pas faire d’erreur dans la tâche d’amorçage négatif, on doit
faire appel au gyrus frontal et au gyrus cingulaire antérieur droit (fonctions exécutives)

L’inhibition est-elle toujours présente lors de tâches Piagetienne ? quand on écarte des
objets et qu’on demande à des adultes ou des enfants si c’est pareil :

Selon Houdet, les enfants qui se trompent sont dans une stratégie 1 (automatique et
intuitive) : longueur = nombre : plus c’est long, plus il y en a : jeu de la perception
Pour pouvoir réussir, à tous les coups cette épreuve, il faut mettre en place une stratégie 2
(algorithme exact) : comparaison un à un
La stratégie 1 est automatique et va s’activer plus facilement, alors, pour
activer la stratégie 2 il faut d’abord inhiber la stratégie 1.
Ensuite, dans un essai 2, il faut activer la stratégie 1, alors, on doit
enclencher un processus de désinhibition pour l’activer.

Lorsque on a recours à un processus inhibition/désinhibition, les


temps de réaction sont + longs

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 58 sur 60


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Dans la tâche de Piaget, les enfants activent le système heuristique


(longueur = nombre). Pour pouvoir activer le système algorithmique
(comparaison un à un), il faut dans un premier temps inhiber le système
heuristique.

Les erreurs dans cette tâche Piagetienne montrent que les enfants n’ont pas atteint la maturation
cérébrale suffisante pour mettre en place la stratégie d’inhibition : ils restent « coincés » dans le
système heuristique.

Amorçage négatif + IRMf : 70 enfants entre 6 et 10ans : dans la tâche piagetienne, le


cortex pariétal encode le nombre et le cortex préfrontal encode l’inhibition

Présence d’une composante d’inhibition chez l’adolescent mais pas chez le jeune enfant :
la composante d’inhibition est présente dès 9ans +/- 2ans

Inférence nombre/poids : Amorçage négatif :

Stratégie 1 : nombre = poids

Stratégie 2 : addition du volume

Inclusion des classes : (= catégorisation du monde)

- 4/5 ans : « plus de marguerites que de fleurs » : intuition perceptive (saillance visuo-spatiale)
- 6/7ans : « plus de fleurs que de marguerites parce que les roses sont aussi des fleurs »

Raisonnement formel hypothético-déductif (« si-alors ») : Consigne : rendre la dernière règle fausse


« Si il y a un carré rouge à gauche, alors il y a un cercle jaune à droite » : ne pas mettre de
cercle jaune à droite

« Si il y a un carré rouge à gauche, alors y n’y a pas un cercle jaune à droite » : mettre un
cercle jaune à droite

« Si il n’y a pas un carré rouge à gauche, alors il y a un cercle jaune à droite » : pose problème

Raisonnons en bon logicien : la table de vérité logique :

- Antécédent (A) = « SI… » vs. Conséquent (C) = « Alors… »


- A et C peuvent être tous deux vrais ou faux

Ne pas mettre de carré rouge à gauche et ne pas mettre de cercle jaune à droite

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Ce raisonnement est biaisé (via l’attention) chez la plupart des adultes (24.6ans) : « il n’y a pas » =
négation de l’antécédent = il faut mettre un carré rouge (« biais d’appariement »)

2 types d’entrainement sur une autre tâche : « Si il y a un A d’un côté d’une carte, alors il y a
un 3 de l’autre » : retourner les cartes pour vérifier : il faut retourner le A, puis le 7 car si il y a
un A derrière alors c’est faux : il faut inhiber/résister à ses intuitions de vouloir retourner le 3

- Apprentissage de la table logique seule


- Apprentissage de la règle logique + faire attention à la présence d’une négation sur
l’antécédent et inhiber sa réponse automatique (fonctions exécutives)

Retest sur la 1ère tâche  transfert ?

Quand on refait la tâche des carrés rouges, on constate, que dans le groupe contrôle on l’on apprend
uniquement que la table logique, les performances restent les mêmes lors que pour le groupe
expérimental auxquel on a appris la table logique + faire attention au langage de négation (inhiber
ses intuitions), il y a + de sujets qui deviennent logiques.

Quand on entraîne les sujets à faire attention aux pièges, ils inhibent leurs intuitions.

Biais cognitifs, biais de raisonnement = tendance automatique à prendre en compte des facteurs
non pertinents pour la tâche à résoudre et à ignorer les facteurs pertinents

« Ne pensez pas à un ours blanc »


Heuristique (automatisme) : activation de la représentation « ours blanc »
Algorithme (contrôle) : réprimer la représentation d’un ours blanc

Rémi Schmitz – 2020/2021 Page 60 sur 60

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