Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Géologie, 1ere Année

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 51

‫اﻟﺠﻤﮭﻮرﯾﺔ اﻟﺠﺰاﺋﺮﯾﺔ اﻟﺪﯾﻤﻘﺮاطﯿﺔ اﻟﺸﻌﺒﯿﺔ‬

‫وزارة اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ واﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ‬

Université Ferhat Abbas, Sétif-1 1-‫ﺟﺎﻣﻌﺔ ﻓﺮﺣﺎت ﻋﺒﺎس ﺳﻄﯿﻒ‬


Faculté des sciences de la nature et de la vie (SNV) ‫ﻛﻠﯿﺔ ﻋﻠﻮم اﻟﻄﺒﯿﻌﺔ واﻟﺤﯿﺎة‬

DEPARTEMENT DES ETUDES DE BASE

Eléments de cours de Géologie, 1ère année


Socle Commun L1 : Sciences de la Nature et de la vie

Les illustrations et les commentaires seront examinés pendant les séances de


cours

Objectifs
Ce document donne un aperçu sur la géologie générale, la géodynamique
externe comme l’érosion et les dépôts ainsi que la géodynamique interne comme
la sismologie, la volcanologie et la tectonique des plaques.

Préparé par : Dr. LAKKAICHI Abdelmalek


Mail : a.lakkaichi@univ-setif.dz

1
Année universitaire 2020/2021
Table des matières

I. Géologie générale ………………………………………………….. 03


I.1. Introduction à la géologie ………………………………………….. 04
I.2. Le globe terrestre ……………………………………….................. 05
I.3. Structure intene de la terre................................................................ 09
I.4. La croûte terrestre……….………………………………………… 12

II. Géodynamique externe …………………………………………... 17

II.1. Erosion ……………………………………………………………. 17


II.2. Dépôts et roches sédimentaires …………………………………… 20
II.3. Notions de stratigraphie et paléontologie …………………………. 24

III. Géodynamique interne ………………………………………….. 28


III.1. Sismologie ………………………………………………………... 28
III.1.1 Les séismes (généralités) ……………………………………….. 28
III.1.2. Tectoniques souples et cassantes (Les plis et les failles) ………. 35
III.2. Volcanologie ……………………………………………………… 40
III.2. 1. Les volcans……………………………………………………... 40
III.2.2. Les roches magmatiques ………………………………………... 43
III.3. Tectonique des plaques …………………………………………… 47
Références bibliographiques ……………………………………….. 51

Module de Géologie - U E Découverte - Code : UED 1.1 -Crédits : 5 -Coefficients : 3


Chapitre I : Géologie générale

I.1. Introduction à la géologie.


I.2. Le globe terrestre.
I.3. La structure interne de la terre.
I.4. La croûte terrestre.

Les illustrations et les commentaires seront examinés


pendant les séances de cours

3
Chapitre : I -Géologie générale

I.1. Introduction à la géologie


I.1.1. Définition
La géologie est la science qui a pour objet l’étude :(1) de la nature, de la distribution et
de l’organisation des matériaux du globe terrestre, (2) des phénomènes responsables de leur
genèse, de leur agencement et de leur évolution, (3) de leur histoire.
Donc c’est la science qui traite de la composition, de la structure, de l'histoire et de
l'évolution des couches externes et interne de la Terre, ainsi que les processus qui la
façonnent.

I.1.2. La géologie fondamentale


La géologie fondamentale comporte de nombreuses disciplines scientifiques. Citons
par exemple :
- La cristallographie : C’est l’étude des propriétés, en particulier géométriques, de l’état
cristallin de la matière.
- La minéralogie : C’est l’étude de la composition et des propriétés physico chimiques des
minéraux.
- La pétrographie : est l’étude et la classification des roches. On distinguera la pétrographie
des roches sédimentaires, la pétrographie des roches magmatiques et métamorphiques.
La pétrologie : est l’étude de la genèse des roches. On appellera aussi pétrologie exogène
l’étude des roches sédimentaires, et pétrologie endogène l’étude des roches magmatiques et
métamorphiques.
La volcanologie : elle étudie la structure, la formation et l’évolution des volcans.
La sédimentologie : elle étudie les processus de dépôts des sédiments et de genèse des roches
sédimentaires.
La pédologie : cette discipline étudie les caractères et la formation des sols, notamment du
point de vue morphologique et physico-chimique.
La stratigraphie : elle étudie la succession des dépôts et des couches sédimentaires pour
aboutir à une reconstitution des paléogéographies successives.
La géochronologie : permet la détermination de l’âge d’une roche par des méthodes
physiques.
La paléontologie : étudie les êtres fossiles animaux (paléozoologie) ou végétaux
(paléobotanique) : description, classification, évolution, extinction, écologie (paléoécologie).
La tectonique : étudie les déformations de l’écorce terrestre et leur genèse.
La géophysique : est l’étude des propriétés physiques du globe (champ magnétique, champ
de gravité et ondes sismiques par exemple) afin d’en connaître la structure et les mouvements.
La géochimie : étudie la répartition des éléments et les lois de leur comportement chimique
dans les minéraux, les roches et les diverses enveloppes du globe terrestre.
La géodynamique : étudie les grands processus géologiques tant externes (érosion)
qu’internes (séisme).

4
Chapitre : I -Géologie générale

I.1.3. La géologie appliquée


La géologie appliquée est l’utilisation des données et des méthodes géologiques en vue
de l’étude des conditions de gisement, de formation et d’exploitation des diverses ressources
du sous-sol, ainsi que la réalisation de travaux publics. Elle comprend :
- L’hydrogéologie : s’occupe de la circulation des eaux dans le sous-sol : recherche des
nappes, évaluation des réservoirs,…etc.
- L’hydrochimie : traite spécifiquement de la chimie des eaux.
- La géologie du pétrole : ou plus généralement des hydrocarbures concerne l’ensemble des
disciplines de la géologie mises en œuvre pour la prospection pétrolière.
- La géologie des gîtes métallifères : comprend la gîtologie qui étudie la structure des
concentrations minérales et la métallogénie, qui décrit leur genèse.
- La géotechnique : est l’étude des propriétés mécaniques des roches et des massifs rocheux.
On parle de géologie de l’aménagement et de génie civil pour l’étude des grands ouvrages
(routes, ponts, tunnels, barrages) et des risques associés.
- La géophysique appliquée : permet d’obtenir une image locale du sous-sol par l’étude de
propriétés physiques. Elle est très utilisée en prospection des géo ressources.
- La géochimie appliquée : permet la caractérisation chimique des eaux et des sols en
particulier dans le cas de pollutions.
- La cartographie : est l’ensemble des techniques et des arts graphiques conduisant à
l'établissement des cartes et de leur impression.
- La télédétection : à partir de photographies aériennes ou d’images satellitales, regroupe
l’ensemble des méthodes permettant d’étudier à distance (télé) les propriétés
électromagnétiques de la surface terrestre.

I.2. Le Globe terrestre


I.2.1. Généralités sur le système solaire : Définition, organisation et dimensions du
système solaire
Le système solaire est l’ensemble des objets gouvernés par l’attraction gravitationnelle
du soleil. Donc dans le système solaire, on a un certain nombre d’objets évoluant autour d’une
étoile (le Soleil) ; ce sont des planètes et leurs satellites éventuels, des planètes naines, des
astéroïdes et des comètes. (fig. 01)
Lors de sa 26ème assemblée générale, l'Union Astronomique Internationale (UAI) qui
s'est tenue à Prague du 14 Mai au 25 août 2006, a redéfini les objets célestes du système
solaire comme suit :
- Une planète : est un corps céleste qui répond aux conditions suivantes :
1 – être en orbite autour du Soleil ;
2 – avoir une masse suffisante pour que sa gravité l'emporte sur les forces de cohésion du
corps solide et le maintienne en équilibre hydrostatique, sous une forme presque sphérique ;
3 - avoir dégagé et éliminé tout corps susceptible de se déplacer sur son orbite.
- Une planète naine : est un corps céleste qui est :
1– en orbite autour du Soleil ;
2- a suffisamment de masse pour que sa propre gravité surmonte les forces rigides de corps de
sorte qu'elle assume une forme hydrostatique d'équilibre (presque ronde) ;
5
Chapitre : I -Géologie générale

3- n’a pas dégagé le voisinage autour de son orbite, et n'est pas un satellite.
Petits corps du système solaire : correspondent à tout autre objet en orbite autour du soleil.
Ainsi et conformément à ces définitions, le système solaire est constitué par :
- Le Soleil : qui est une étoile ;
- Huit (08) planètes : qui gravitent autour du Soleil dans un plan appelé écliptique. Il s’agit
de : Mercure, Venus, la Terre, Mars, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Leur orbite est
subcirculaire dans le sens anti-horaire, sauf pour Venus et leur axe de rotation, est presque
perpendiculaire à l'écliptique, sauf pour Uranus qui est inclinée. Ces planètes sont subdivisées
en deux familles :
Les planètes telluriques : Mercure, Vénus, la Terre et Mars. Elles présentent une surface
rocheuse solide et sont essentiellement constituées de silicates et de fer ;
Les planètes gazeuses : aussi appelées planètes géantes du fait de leur grande taille par
rapport aux planètes telluriques : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Elles sont
essentiellement constituées d’hydrogène et d’hélium.
- Les satellites des planètes : (205 satellites) qui gravitent autour des planètes ;
- Les planètes naines : correspondent à une catégorie nouvelle qui regroupe des objets assez
divers comme. Pluton, anciennement rangée chez les planètes est maintenant considérée
comme une planète naine ;
Les astéroïdes : ce sont des petits corps rocheux et irréguliers ; environ 500 000 astéroïdes
connus dont 230000 sont numérotés. Ces astéroïdes ont une composition voisine de celle des
planètes telluriques (silicates et métaux), mais sont plus petits avec une taille maximale de
1000 km, les plus gros et les connus sont Cérèce, Pallas et Vesta. La plupart évoluent au sein
d’une ceinture installée entre les orbites de Mars et de Jupiter, tandis que d’autres plus
lointains, forment la ceinture de Kuiper
Les comètes : sont des amas de glaces (eau et gaz gelés) et de poussières. Environ 1000
comètes connus avec une taille de 1 à 20 km, situées bien plus loin du Soleil que les planètes.
Elles ont des orbites non-elliptiques autour du Soleil, en dehors de l'écliptique. Leur masse
dépasse de 50 fois celle de la Terre.
Le milieu interplanétaire : il inclut au moins deux (02) constituants :
a) - la poussière interplanétaire qui est représentée par des particules solides microscopiques ;
b) - le gaz interplanétaire, que l'on appelle aussi plasma, qui est un courant de gaz chaud avec
des particules chargées, pour la plupart, de protons et d'électrons.
En générale, la répartition de la masse à l'intérieur du système solaire se présente
de la façon suivante : Soleil : 99,85%; Planètes : 0,13%; Comètes, Satellites, Astéroïdes,
Milieu Interplanétaire : 0,02%
Les dimensions de ce système sont spécifiées en terme de distance moyenne de la Terre
au Soleil, appelée unité astronomique (1 UA = 150.000.000 km). La plus lointaine des
planètes naines connues qui est Pluton, a son orbite distante de 39,44 UA. Les distances
Soleil-planètes sont établies par la loi de Bode où chaque planète est deux fois plus éloignée
du soleil que sa voisine intérieure.

6
Chapitre : I -Géologie générale

Fig. 01. Les principaux objets du système solaire.

I.2.2- Description de la planète Terre


Elle est la troisième planète du système solaire en partant du Soleil. Située à environ
150 millions de km de celui-ci, elle effectue une révolution autour du Soleil en un peu plus de
365 jours. La Terre tourne sur elle-même autour d'un axe de rotation passant par les pôles en
24 heures. Cet axe est légèrement incliné (23°) par rapport au plan de l'écliptique (plan de
révolution) ; cette inclinaison est la cause de l'existence de saisons. L'âge de la Terre est
environ celui du Soleil, soit 4, 6 milliards d'années. Son rayon est de 6371 kilomètres à peu
près. La Terre est légèrement aplatie aux pôles.
Lorsque nous la regardons de l'extérieur, la Terre présente plusieurs aspects. Elle
semble tout d'abord être un corps sphérique solide. Elle est par endroits couverte d'un élément
liquide, l'eau occupe 71 % de sa superficie, et tout autour d'elle se trouve une couche gazeuse
appelée atmosphère. La Terre n'est donc pas un corps unique, homogène et figé. La Terre est
le siège de transformations incessantes.
I.2.3. La forme de la terre
La Terre n’est pas vraiment sphérique ; Newton a amené l'idée que cette sphère était
plutôt aplatie aux pôles et pouvait être ainsi représentée par un ellipsoïde.
L’aplatissement polaire conduit à une réduction du rayon polaire de 1/298 du rayon
équatorial. (fig. 02).

7
Chapitre : I -Géologie générale

22km

6356k
m

6378k
22km m

Fig. 02. Forme et dimensions de l’ellipsoïde de révolution.


Avec l'arrivée des satellites artificiels en géodésie, il a été possible d'établir un ellipsoïde
global (mondial) utilisable sur toute la surface du globe. Mais l'ellipsoïde ne prendra pas en
compte toutes les hétérogénéités de la surface terrestre (problème de mesure de l'altitude).
Les mesures de l'altitude doivent être basées sur le niveau moyen des mers identifiable
le long du littoral (se prolongeant sous les continents), et sur une force de gravité terrestre
identique. Cette représentation est appelée géoïde. (fig. 03). En géodésie la terre à
pratiquement la forme d’un géoïde, et elle définit ce géoïde comme une surface
équipotentielle de pesanteur.
Parmi l’infinité d’équipotentiel répondant à ces critères, le géoïde est celui qui coïncide
avec le niveau d’équilibre des océans, d’altitude Z = 0m, en principe prolongée également sur
les continents. Ce géoïde est donc une des formes de la Terre, une forme gravimétrique de
référence.

Fig. 03. Le Géoïde : forme gravimétrique de référence de la terre. (Féménias Oliver.2004)


8
Chapitre : I -Géologie générale
I.3. La structure interne de la Terre
I.3.1. Connaissance de la structure interne de la terre
La connaissance de la structure profonde de la terre a été révélée grâce à l’apport de plusieurs
disciplines des sciences de la Terre, parmi lesquelles l’étude directe des forages, mais reste
insuffisante car le forage le plus profond ne dépasse pas 12 km, alors que le rayon de la Terre = 6370
km.

La terre est constituée d’une série de couches concentriques avec des propriétés
chimiques et/ou physiques différentes. Cette structure interne de la Terre a été mise en
évidence en grande partie grâce à l’étude de la propagation des ondes sismiques émises
pendant les grands tremblements de terre. Lors des séismes, il y a émission d’ondes sismiques
parmi lesquelles :
Les ondes P : qui traversent tous les milieux,
Les ondes S : qui traversent les milieux solides et qui ne passent pas dans les milieux
liquides.

Après chaque séisme, les résultats obtenus concernant la vitesse des ondes P et S en
fonction de la profondeur du globe terrestre sont toujours les mêmes. On les exprime sous
forme de graphe = courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur
(fig.04). L’augmentation brutale des vitesses Vp et Vs à certaines profondeurs, (ainsi que
leurs chutes à certains niveaux) veut dire que les ondes P et les ondes S sont passées d’un
milieu à un autre de caractéristiques physiques très différentes et qu’elles ont traversé des
limites = surfaces de discontinuité à l’intérieur de la terre.

Fig. 04 : Courbes des vitesses des ondes sismiques en fonction de la profondeur de la terre.
9
Chapitre : I -Géologie générale

I.3.2. Modèles sismologiques de la structure interne de la terre. (Fig. 05)


I.3.2.1. Sur la base des discontinuités majeures : Sur la base des discontinuités majeures
mises en évidence par la variation brusque de la vitesse des ondes sismiques, on distingue
trois parties principales : la croûte, d’épaisseur allant de 8 à 70 km, puis le manteau, qui
s’étend de la base de la croûte jusqu’à une profondeur de 2900 kilomètres et enfin le noyau
avec une profondeur de 6371km.
a) La croûte : Est la couche externe qui représente 1,5% du volume de la Terre. Elle est
limitée à la base par la discontinuité majeure de Mohorovicic (dite Moho).La croûte est
divisée en deux parties : la croûte continentale et la croûte océanique.
La croûte continentale : s’étend de 30 à 70 km (l’épaisseur maximale est atteinte sous les
régions montagneuses) et possède près de la surface la composition moyenne des granites.
La croûte océanique : est épaisse de 8 à 10 km et constitue le plancher des océans. Sa
composition est basaltique.
La base de la croûte est caractérisée par un brusque changement de densité (2,9 à 3,3
3
g/cm ). Andrija Mohorovicic(1909) a découvert l’existence d’une discontinuité dans la
propagation des ondes sismiques. On appelle discontinuité de Mohorovicic ou Moho, la
discontinuité sismique qui marque la limite entre la croûte et le manteau. Le Moho est situé à
environ 30 km (jusqu’à 70 km sous les grandes chaînes de montagnes) sous les continents, et
à environ 10 km sous les océans.
b) Le manteau : Sous le Moho s’étend le manteau qui occupe 82,5 % du volume de la
Terre et représente 67 % de sa masse. Il s’étend en profondeur jusqu’à environ 2900 km. La
composition moyenne du manteau est celle d’une roche nommée péridotite (roche
ultrabasique riche en silicates de magnésium et de fer). La composition chimique moyenne du
manteau ne change pratiquement pas, mais la minéralogie du manteau varie en fonction de la
profondeur. On peut distinguer au sein de ce manteau 2 unités :
Le manteau supérieur : qui s’étend jusqu'à une profondeur de 670 km.
Le manteau inférieur : dont la profondeur est compris entre 670 km et 2900 km.
Une ultime discontinuité située à 2900 km de profondeur, sépare le manteau inférieur du
noyau. Elle se traduit par une augmentation de densité de 5,5 g/cm3 à 10 g/cm3 : c’est la
discontinuité de Gutenberg, découverte en 1913.
c) Le noyau : Constitue la partie centrale de la Terre et représente 16% de sa volume. Il
est divisé en deux couches : le noyau externe (la brusque interruption de propagation des
ondes S à la limite entre le manteau et le noyau indique que le noyau externe est liquide) et le
noyau interne ou graine (solide), séparé par une discontinuité (discontinuité de Lehmann) à
5150 km de profondeur. A la limite entre ces deux couches, la densité passe de 12,3 g/cm3 à
environ 13,3 g/cm3, et atteint 13,6 g/cm3 au centre de la Terre, soit à 6371 km. Le noyau serait
formé de fer et d’un peu de nickel. Cette hypothèse s’appuie sur la composition chimique
d’une classe de météorites (les météorites de fer) considérées comme les restes des noyaux de
petites planètes (astéroïdes) différenciées.
I.3.2.2. Sur la base du comportement physique des couches : Lorsqu’on tient compte du
comportement physique des matériaux, selon qu’ils se comportent comme des matériaux
rigides ou comme des matériaux mous (souples), on distingue :

10
Chapitre : I -Géologie générale

a)- La lithosphère : est caractérisée par sa rigidité et son élasticité. La vitesse des ondes
sismiques est élevée. Son épaisseur est de 100 km en moyenne (70 km sous les océans et 130
km sous les continents). La lithosphère est composée de la croûte terrestre (océanique et
continentale) et la partie sommitale rigide du manteau
b)- L’asthénosphère : est une zone «molle» ou «plastique» qui s’étend depuis la limite
inférieure de la lithosphère jusqu’à 670 km de profondeur. Elle est formée du reste du
manteau supérieur dont la partie supérieure est une zone de moindre vitesse des ondes
sismiques (LVZ) dont l’épaisseur est d’environ 200 km. Sa densité est d’environ 3,3g/cm3.
c)- La mésosphère : est une couche rigide s’étend de 670 km à 2900 km de profondeur ;
marquée par une croissance brutale des vitesses des ondes sismiques jusqu’à la discontinuité
de Gutenberg (2900 km). Sa densité est également croissante avec cette profondeur en passant
de la valeur 3,3 à 5,5 g/cm3
d)- La couche « D » : Les 300 derniers kilomètres du manteau inférieur forment une zone
fortement hétérogène sur les plans thermique et chimique. On pense que la base du manteau
est le siège d’importantes réactions chimiques entre les silicates du manteau et le fer liquide
du noyau. Cette couche a reçu le nom de couche D’’.
e)- Le noyau : est divisé en deux couches selon les propriétés physiques : un noyau externe
liquide et un noyau interne ou graine (solide) séparé par une discontinuité (discontinuité de
Lehmann) à 5150 km de profondeur.
Croute

0
Discontinuité de Mohorovicic 70 LITHOSPHE
Manteau supérieur 150
Discontinuité LVZ 670 ASTHENOSPHE

Manteau
MESOSPHERE
Manteau Inferieur

Discontinuité de Gutenberg 2900 Couche «D »

Noyau Externe
NOYAU EXTERNE

Noyau Discontinuité de Lehmann 5150

Noyau Interne
NOYAU INTERNE

6371

Fig. 05 : Structure interne de la Terre selon des discontinuités majeures (à gauche) et


comportement physique des couches (à droite).

11
Chapitre : I -Géologie générale

I.4 - La croûte terrestre


Introduction :
La partie superficielle du globe terrestre accessible par forages ou puits, est appelée
croûte. Nous avons déjà vus dans le cours précédent que, 71% de la surface du globe est
recouverte par les océans et 29% de terres émergées. Donc la croûte terrestre est constituée
d'une croûte continentale et d'une croûte océanique.
L'étude de la propagation des ondes sismiques (naturelles ou provoquées) fournit des
renseignements intéressants sur l'épaisseur de cette couche « la croûte terrestre ». La Vp est de
5,6 Km/s dans la croûte continentale et de 6,5 Km/s dans la croûte océanique. Puis
apparaît une discontinuité plus marquée (la Vp augmente jusqu'à 8 Km/s) à une profondeur
variable : 8-10 Km sous les océans et 30-70 Km sous les continents, c'est la discontinuité de
MOHO (du nom de l'auteur qui a mis en évidence la discontinuité lors du séisme de Croatie
en 1909). La croûte continentale et la croûte océanique se distinguent par leur : épaisseur,
(typiquement 30 km contre environ 8 km), densité moyenne (2,7 contre 2,9 g/cm3),
l’âge moyen des matériaux (en majorité entre 1 et 3 Ga contre moins de 200 Ma pour la
croute océanique). Elles diffèrent aussi par la nature des roches qui les constituent (la croûte
océanique est essentiellement formée de basaltes et de gabbros alors que la croûte continentale
est surtout granitique). Cette différence de nature chimique entraîne une variation de leur densité
et donc de la propagation des ondes sismiques qui les traversent. (Fig.06)
OCEAN CONTINENT

Chaine
Des montagnes
Granite
Plaine
Basalte + Gabbro
Océan
2,9 30km 70km 2,7
8km
Croute
Océanique Croute continentale
3,4
MOHO
Manteau supérieur

*Les valeurs numériques indiquent des densités moyennes (g/cm3)

Fig. 06 : Structure de la croûte terrestre (Tavernier, 1988).

La majorité des roches constituant la croûte terrestre sont des silicates qu'on a
l'habitude de décrire par leur composition en oxydes, l'oxygène étant l'élément chimique de
loin le plus abondant ; parmi les éléments pouvant prendre une forme réduite, seuls le chlore,
le soufre et le fluor sont susceptibles de créer des minéraux. De fait, leur quantité totale dans
n'importe quelle roche dépasse rarement 69 %. Le géochimiste américain F. W. Clarke a

12
Chapitre : I -Géologie générale

calculé que 47 % de la croûte terrestre est faite d'oxygène présent principalement sous forme
d'oxydes, dont les principaux sont les oxydes de silicium, aluminium, fer, calcium,
magnésium, potassium et sodium. La silice est le constituant majeur de la croûte sous
forme de silicates, les roches les plus communs des roches magmatiques et
métamorphiques. Après une synthèse basée sur l'analyse de 1 672 types de roches, Clarke a
obtenu les pourcentages présentés dans le tableau ci-dessous :

Tab.01. Composition chimique moyenne de la croûte terrestre.

Oxyde SiO2 Al2O3 Cao MgO Na2O FeO K2O Fe2O3 H2O TiO2 P2O3 Σ

59.71 15.41 4.9 4.36 3.55 3.52 2.8 2.63 1.52 0.6 0.22 99.22

*tous les autres constituants sont présents en très faible quantité (total < 1 %)

I.4.1.La croûte continentale : (morphologie et géologie)


La géologie des continents est très complexe. La croûte continentale est constituée de
55% de roches métamorphiques, 40% de roches magmatiques et 5% de roches sédimentaires.
Sa composition est assimilée à celle du granite et sa densité moyenne est proche de 2,7. On
peut distinguer les ensembles fondamentaux suivants (Fig. 07) :
- les boucliers ou cratons : affleurement de roches très anciennes (+600 à millions d'années),
très fortement plissées, mais arasées par l’érosion ;
- les plateformes : secteurs continentaux où les boucliers sont recouverts par des terrains
sédimentaires marins plus récents parfois épais de 10 à 15 km, pas ou peu plissées avec des
sillons ;
- les chaînes de montagnes : zones en reliefs plus ou moins élevées, formées par des roches
intensément déformées par des plis et des failles, mais dont l'âge est toujours inférieur à 600
Ma. On y distingue : les chaînes calédoniennes (530 - 400 MA) ; les chaînes hercyniennes
(400 - 250 MA) ; les chaînes alpines (250 MA - actuel).

Fig. 07. Structure et morphologie de la croûte continentale.


13
Chapitre : I -Géologie générale

I.4.2. La croûte océanique : (morphologie et géologie)


Cette croute forme essentiellement le planché et le fond des océans. Elle est beaucoup
plus fine (8 à 10 km), est formée de roches basaltiques et de gabbro, elle est aussi plus dense
que la croute continentale avec une densité de 2.9 g/cm3
Les fonds océaniques sont maintenant +/- bien connus grâce aux progrès des
techniques de sondage et les plongées à grandes profondeurs. La structure du fond océanique
est composée de : (Fig. 08)
- Le plateau continental : qui est la bordure du continent dont les structures sont immergées.
C’est une plateforme dont la profondeur passe progressivement de 30 à environ 200m. Il est
plus ou moins étendu selon les régions et peut représenter quelques mètres ou atteindre
plusieurs milliers de kilomètres.
- Le talus continental : (ou pente) correspond au domaine de transition entre le continent et
l’océan. Donc c’est la limite externe du plateau continental. Il est marqué par une pente très
importante et la profondeur descend très rapidement de 250m environ à 3000m,
- Le glacis continental : il est situé au pied du talus ou se déposent les matériaux venant du
continent.
- La plaine abyssale : est une étendue pratiquement plane dont la profondeur augmente d’une
manière très faible de 3000m à environ 5000m, nappée de sédiments fins constituant de fonds
des océans sur la croute océanique.
- La croûte médio-océanique : ou ride qui est un relief considérable que l’on rencontre
généralement au centre des océans et occupe près du tiers de la surface des fonds marin.
Certain sommets peuvent dépasser la surface de la mer avec une hauteur relative de plus de
5000m par rapport à la plaine abyssale.
I.4.3. Les marges continentales
Ce sont les limites du domaine marin (les limites océans- continents); elles sont encore
appelées marges continentales. Selon leur structure, on distingue les marges passives, ou
stables, et les marges actives.
a)- Les marges continentales actives (fig. 8. coté gauche) :
Avec une fosse océanique profonde (-8 à -11 Km) bordière des continents. Ce type de
marge est le lieu d'une séismicité et d'un volcanisme intense. (Ex : la marge de l'Ouest
Pacifique). Ces marges jouent un grand rôle dans la tectonique des plaques (subduction). Le
plateau continental et le glacis sont réduits ou absents.Dès le littoral, le talus continental
plonge jusqu'à une profondeur de 5000 à 10 000 m pour former une fosse océanique profonde
de 11 Km de large. (Ex : archipel volcanique à l'Est des Philippines).
b)- Les marges continentales passives (stables) (fig. 8. coté droite) :
Les marges passives comprennent une plate-forme littorale peu profonde, 200 m au
maximum, d'une largeur de plusieurs dizaines, ou centaines de km et qui correspond au
prolongement du continent en mer. La plateforme est bordée par une partie en pente (5°
environ), le talus continental, qui descend jusqu'à plusieurs milliers de mètres de profondeur
et qui est relié au fond du bassin océanique par un glacis en pente plus douce.

14
Chapitre : I -Géologie générale

Arc insulaire
Crête (ride) médio-océanique Pente continentale Plateau
(Rift) (Talus continental) continental

Glacis
Océan v

v 2500m 200
4000m (v)
4000m 3000m
Fosse
Marge active
5000m 5000m
11000m
* : séisme Plaine abyssale Dorsale Plaine abyssale Marge passive
V : volcan

Fig. 08. Structure et morphologie de la croûte océanique.

15
Chapitre II. Géodynamique externe

II.1. L’érosion.

II.2. Les dépôts et les roches sédimentaires.

II.3. Notions de stratigraphie et de paléontologie.

Les illustrations et les commentaires seront examinés


pendant les séances de cours
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.1- L’érosion

II.1.1. Définition
L’érosion est un phénomène physique ou chimique qui façonne le relief la plupart du
temps grâce à l'action du vent, de l'eau, des changements de température ou la gravité. Il faut
généralement beaucoup de temps pour que le résultat de l'érosion apparaisse.
II.1.2. Les facteurs contrôlant l’érosion
Généralement le phénomène d’érosion dépend des facteurs suivants
a) La nature de l'agent érosif
Les agents érosifs (vent, eaux courantes, température) ont chacun leurs procédés de
destruction. Ils façonnent donc le relief en modelés caractéristiques.
b) La nature des roches
Les différentes roches, quand elles sont à l'air libre, s'érodent plus ou moins facilement
selon leur nature. Une roche dure (granite) s'érodera moins rapidement qu'une roche tendre
(argile).
c) La forme que la tectonique a donnée à la région
L'érosion n'attaque pas de la même façon une région plissée, une région faillée, un
anticlinal, un synclinal,…
d) Le climat
Le climat détermine l'intensité des processus d'érosion, en amplifiant l'action de certains
agents d'érosion et en réduisant l'action d'autres agents.
Deux types de processus d'érosion ont des importances différentes en fonction du
climat. Il s'agit des processus d'érosion mécanique, qui prédominent dans les climats froids et
les climats secs, et des processus d'érosion chimique, qui prédominent dans les climats chauds
et humides.
e) La durée du travail d'érosion
L'érosion agit, en général, avec une extrême lenteur. Une montagne vieille n'aura donc
pas la même forme qu'une montagne jeune.
II.1.3. Les principaux agents d’érosion et leurs actions
Les différents processus d'érosion repris ci-dessous sont en fait combinés à une force
qui va permettre la chute des matériaux érodés : il s'agit de la gravité.
II.1.3.1-L’action de la chaleur et du froid
a) La dilatation mécanique
Un bloc rocheux situé en profondeur est soumis à une pression élevée, liée aux
couches de roches qui le surmontent. Lorsque l'érosion élimine ces roches sus-jacentes, la
pression exercée sur le bloc rocheux en question diminue, et ce bloc se dilate. Il subit donc
une augmentation de volume qui s'accompagne de la formation de fissures (aussi appelées
diaclases). Ces fissures vont par la suite faciliter les processus d'érosion.
b) La dilatation thermique
Quand il fait très chaud, les roches se dilatent ; par contre, quand il fait très froid, celles-
ci se contractent. Dans les zones désertiques, l'amplitude thermique quotidienne peut être très

17
Chapitre : II - Géodynamique externe

importante (plusieurs dizaines de degrés de différence entre la nuit et le jour). Ces alternances
répétées de dilatation et contraction peuvent provoquer un éclatement des roches.
c) La gélifraction
Il s'agit de la fragmentation de la roche sous l'effet des alternances de gel-dégel. De l'eau
est présente dans les pores et les fissures des roches. Quand cette eau gèle, son volume
augmente, ce qui augmente la pression au sein de la roche. Quand l'eau dégèle, la pression
diminue. Après plusieurs cycles gel-dégel, les fissures s'agrandissent et les débris se
détachent.
II.1.3.2. L’action du vent
a) L'érosion éolienne
Le vent est surtout actif dans les régions arides, comme les déserts chauds ou les déserts
froids, et le long de certaines zones littorales. Il est un facteur d'érosion selon deux processus:
la déflation et la corrasion.
• La déflation : est l'action du vent qui balaye et entraîne les particules les plus légères
des surfaces dégagées des déserts. Elle est favorisée par l'absence d'un tapis végétal. Le vent
laisse donc sur place les fragments les plus grossiers, ce qui donne à la plus grande partie des
déserts l'aspect d'immenses champs de cailloux : les regs.
• La corrasion des roches est due à l’action du sable projeté contre les surfaces
rocheuses. Elle est particulièrement active au voisinage du sol, là où le sable est le plus
abondamment transporté. Le phénomène est bien connu par l’érosion de la base des poteaux
télégraphiques dans les régions désertiques. Si la corrasion agit sur des roches de dureté
différente, les plus tendres sont plus rapidement creusées et les plus dures sont mises en relief.
b) Le transport éolien
Dans les régions constituées des formations meubles, sèches et sans couverture végétale
la quantité et la dimension des sables transportés dépendent de la force du vent. Généralement
il ya 03 possibilités :
1- les poussières sont entraînées en suspension dans l’air. Elles peuvent êtres soulevées à des
milliers de mètres et retomber très lentement, donc à des distances considérables ; (la neige
des Alpes est parfois salie par des poussières sahariennes).
2- les grains les plus grossiers sont entraînés par saltation. Juste au-dessus du sol se produit
de nombreux tourbillons qui sont capables de soulever des grains de sable.
3- les grains les plus gros se déplacent en roulant sur le sol, poussés par le vent et frappés par
la chute des grains en saltation. Par son impact, un grain est capable de mettre en mouvement
un grain de 6 fois son diamètre. Le déplacement des grains produit des rides perpendiculaires
à la direction du vent.
c) La sédimentation éolienne
En plus d'être un important facteur d'érosion, le vent est aussi un facteur d'accumulation.
En effet, le sable entraîné par le vent s'accumule sous forme de dunes dans certaines régions.
On a alors formation de déserts de sable, appelés ergs.

18
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.1.3.3. L’action de l’eau


Les eaux courantes, quelle que soit leur origine finissent toujours par se concentrer.
Elles se concentrent dans une vallée déjà existante ou dans des rigoles. De rigole en rigole, de
vallée en vallée, l'eau tend à s'écouler vers la mer, au niveau le plus bas qu'elle puisse
atteindre. L'eau est à la fois un agent d'érosion, de transport et de dépôt.
a)- L’érosion des eaux courantes
- Par érosion verticale
Le cours d'eau approfondit sa vallée et fait reculer ses versants. La vallée prend un
profil dit en "V".
- Par érosion latérale
Quand la pente est faible, les cours d'eau forment des méandres. L'érosion est plus
importante sur la rive concave, qui prend l'aspect d'une paroi abrupte, tandis que des alluvions
se déposent là où la vitesse est moins élevée, sur la rive convexe, formant souvent une petite
plage en pente faible. Et par conséquence les versants de la vallée reculent progressivement et
la vallée s'élargit.
b)- L’eau transporte des alluvions
L’eau possède une capacité de transport, variable selon les endroits et les périodes, il
s’agit de la masse totale d’alluvions que le cours d’eau est capable de transporter.
- il est caractérisé aussi par sa compétence, variable selon les endroits et les périodes : qui est
la taille maximale des alluvions qu’un cours d’eau peut entraîner.
c)- L'eau dépose des alluvions
A certains moments et à certains endroits, le cours d'eau n'est plus capable de transporter les
alluvions dont il est chargé, parce que la pente est plus faible, la vitesse moins élevée,… Il les
dépose donc.
Ces dépôts forment les plaines alluviales (surface plane située au bord du cours d'eau et
recouverte d'alluvions). Ils peuvent aussi former les cônes de déjection et les deltas, à
l'embouchure de la mer ou d'un lac.
Les zones de dépôts d'alluvions correspondent généralement à des terres très fertiles,
comme par exemple le delta du Nil en Egypte.
Il s'agit cependant souvent de zones inondables, parfois instables, dans lesquelles des
aménagements sont nécessaires afin de les rendre utilisables par l'homme.
Conclusion
Dans un processus d’érosion, il y a trois phases bien distinctes :
1)- une phase d’attaque des roches : les roches sont attaquées mécaniquement ou
chimiquement.
2)- une phase de transport des débris rocheux par le vent, l’eau.
3)- une phase d’accumulation : les débris transportés s’accumulent pour former un cône de
déjection, une plaine, un delta. Ils se déposent aussi dans des cuvettes sous-marines. Ce sont,
dans ce cas, des sédiments.

19
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.2. Les dépôts et les roches sédimentaires

II.2.1. Introduction
Les particules sont le plus souvent transportées par l'eau. Cependant, le vent aussi les
déplace. Elles s'accumulent dans les creux du relief ou au fond de mer. Quel que soit le
milieu, marin, lacustre (lacs), fluviatile (fleuves et rivières) ou terrestre (désert), l'ensemble
des particules finit par se déposer en couches superposées formant des dépôts sédimentaires.
Les dépôts sédimentaires se présentent donc sous forme de couches successives, les
plus basses couches correspondant aux dépôts les plus anciens.
II.2.2- Milieux de dépôt
Les éléments destinés à former un sédiment sont d'abord généralement transportés à
l'état solide ou en solution. Ils se déposent ou précipitent ensuite dans un milieu de
sédimentation. Un milieu de sédimentation est une unité géomorphologique de taille et de
forme déterminée où règne un ensemble de facteurs physiques, chimiques et biologiques
suffisamment constants pour former un dépôt caractéristique ; exemples : milieu lacustre,
milieu deltaïque.
Mais ces dépôts ne sont qu'en transit dans les milieux continentaux du fait de l'action
de la gravité. Tôt ou tard, ils sont repris et transportés finalement jusqu'au point le plus bas, la
mer pour formés des bassins sédimentaires.
Donc les milieux sédimentaires continentaux sont locaux et transitoires par rapport
aux milieux marins qui fournissent la majeure partie des roches sédimentaires.
II.2.3- Les roches sédimentaires
II.2.3.1. Définition
Les roches sédimentaires dites roches exogènes, c'est-à-dire qui se forment à la surface
de l'écorce terrestre. Ces roches proviennent de l'accumulation de sédiments qui se déposent le
plus souvent en couches ou lits superposés, appelés strates.
Elles résultent de l'accumulation de sédiments divers, c'est-à-dire d'éléments solides
(morceaux de roches, débris coquilliers...) et/ou de précipitations chimiques à partir de
solutions aqueuses. En général les roches sédimentaires représentent dans 90% de la surface
des continents, mais elles ne constituent plus que 5 % de son volume total.
II.2.3.2. Les sources des roches sédimentaires :

Le matériel sédimentaire peut provenir de trois sources :

a- Une source terrigène : lorsque les particules proviennent de l'érosion du continent


Erosion Transport en
Sédimentation Sédiment détritique
suspension
b- Une source allochimique : lorsque les particules proviennent du bassin de sédimentation,
principalement des coquilles ou fragments de coquilles des organismes.

c- Une source orthochimique : qui correspond aux précipités chimiques dans le bassin de
sédimentation ou à l'intérieur du sédiment durant la diagenèse.
Transport Eau Précipitation
Erosion Mort des organismes Sédiment biologique
En solution Sédimentation
20
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.2.3.3. Formation des roches sédimentaires


Quatre processus conduisent à la formation des roches sédimentaires (fig. 09a) :
a- L'altération superficielle.
Les processus de l'altération superficielle sont de deux types : mécaniques et chimiques.
Les processus mécaniques (physiques) sont ceux qui désagrègent mécaniquement la roche,
comme l'action du gel et du dégel qui à cause de l'expansion de l'eau qui gèle dans les
fractures ouvre progressivement ces dernières. L'altération chimique est très importante :
plusieurs silicates, comme les feldspaths, souvent abondants dans les roches ignées, sont
facilement attaqués par les eaux de pluies et transformés en minéraux des argiles pour former
des boues. L'action combinée de ces deux mécanismes produit des particules de toutes tailles.
C'est là le point de départ du processus général de la sédimentation.
b- Le transport.
Outre le vent et surtout l'eau qui assure le transport des particules. Selon le mode et
l'énergie du transport, le sédiment résultant comportera des structures sédimentaires variées.
Le transport des particules peut être très long. En fait, ultimement toutes les particules devront
se retrouver dans le bassin océanique.
c- La sédimentation.
Tout le matériel transporté s'accumule dans un bassin de sédimentation, ultimement le
bassin marin, pour former un dépôt. Les sédiments se déposent en couches successives dont la
composition, la taille des particules, la couleur, etc., varient dans le temps selon la nature des
sédiments apportés. C'est ce qui fait que les dépôts sédimentaires sont stratifiés et que les
roches sédimentaires issues de ces dépôts composent les paysages stratifiés.
d- La diagenèse.
L'obtention d'une roche sédimentaire se fait par la transformation d'un sédiment en
roche sous l'effet des processus de la diagenèse. La diagenèse englobe tous les processus
chimiques et mécaniques qui affectent un dépôt sédimentaire après sa formation.
La diagenèse commence sur le fond marin, dans le cas d'un sédiment marin, et se poursuit tout
au long de son enfouissement, c'est-à-dire, à mesure que d'autres sédiments viennent recouvrir
le dépôt et l'amener progressivement sous plusieurs dizaines, centaines ou même milliers de
mètres de matériel. Les processus de diagenèse sont variés et complexes : ils vont de la
compaction du sédiment à sa cimentation, en passant par des phases de dissolution, de
recristallisation ou de remplacement de certains minéraux.
e- La cimentation : (fig. 09b)
Le processus diagénétique qui est principalement responsable du passage de sédiment à
roche est la cimentation. Il s'agit d'un processus relativement simple : si l'eau qui circule dans
un sédiment, par exemple un sable, est sursaturée par rapport à certains minéraux, elle
précipite ces minéraux dans les pores du sable, lesquels minéraux viennent souder ensemble
les particules du sable ; on obtient alors une roche sédimentaire qu'on appelle un grès.
Le degré de cimentation peut être faible, et on a alors une roche friable, ou il peut être très
poussé, et on a une roche très solide. La cimentation peut très bien se faire sur le fond marin
(diagenèse précoce), mais il est aussi possible qu'il faille attendre que le sédiment soit enfoui
sous plusieurs centaines ou même quelques milliers de mètres de matériel (diagenèse tardive).

21
Chapitre : II - Géodynamique externe

L'induration (cimentation) d'un sédiment peut se faire tôt dans son histoire diagénétique,
avant l'empilement de plusieurs mètres de sédiments (pré-compaction), ou plus tardivement,
lorsque la pression sur les particules est grande due à l'empilement des sédiments.

Altération superficielle
a
(Erosion)
1
Fraction Transport Sédimentation
terrigène
2 3

mer
Précipitation
Fraction Chimique
allochimique Ca++,cl- ,Na++
Fraction
orthochimique
Sédiment

Diagénèse 4

Fig. 09. a)- Les étapes de formation des roches sédimentaires, b)- Le processus diagénétique
(la cimentation)

22
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.2.3.4. Classification des roches sédimentaires


Elles sont de différents types, en fonction de l'origine des sédiments qui les composent :
A- Les roches détritiques
Exemples de roches détritiques : sable, grès, argile.
Elles résultent de l'accumulation et du compactage de débris provenant de la
désagrégation d'autres roches. Le processus de transformation en roche porte le nom de
diagenèse (ou lapidification).
En théorie, les sédiments déposés au fond de la mer vont être classés en fonction de leur
taille (granulométrie). Les débris les plus gros vont se déposer le plus près de la côte, tandis
que les débris les plus fins vont se déposer plus au large, dans des régions moins agitées. La
nature des roches qui en résultent va donc dépendre de la granulométrie des sédiments. On
distinguer les classes granulométriques suivantes :
- Cailloux (blocs, galets, graviers, gravillons): > 2 mm
- Sables: de 0,05 à 2 mm
- Limons: de 0,002 à 0,05 mm
- Argiles: < 0,002 mm
B- Les roches organogènes
Exemples de roches organogènes: craie, calcaire,..
Après la mort des organismes marins, la partie molle se putréfie ou est mangée tandis
que les parties dures (coquilles, pièces de squelette) subsistent.
Donc les roches organogènes résultent de l'accumulation de ces débris d'organismes au
fond de la mer.
C- Les roches organiques (ou carbonées)
Exemples de roches organiques: charbon, pétrole, phosphate,…
Les roches organiques résultent de la transformation de matière organique végétale ou
animale et sont riches en carbone.
D- Les roches évaporitiques
Exemples de roches évaporitiques: gypse, sel (Na Cl),…
Les roches évaporitiques proviennent de la précipitation de sels par suite de
l'évaporation d'eau salée. Cette précipitation résulte de l'évaporation et de la concentration des
sels jusqu'au point de saturation.

II.2.3.5. Les concepts et méthodes d’étude des roches sédimentaires (fig.10)


Les concepts et méthodes d’étude des roches sédimentaires sont fondés sur quartes
principes fondamentaux : 1-le principe de l'horizontalité originelle, 2-le principe
de superposition, 3-le principe de continuité (latérale), et 4-le principe de l'identité et
corrélations paléontologiques.

23
Chapitre : II - Géodynamique externe

Le toit
+Récente
Strate C Strate

Strate B Le mur

Strate A Fossile
+Agée
Fig. 10. schéma explicative d’une séquence sédimentaire.

1- le principe de l'horizontalité originelle : Les couches résultent d’un dépôt sédimentaire, leur
surface doit donc être horizontale.
2- le principe de superposition : Les couches se superposent les unes sur les autres dans un
ordre chronologique décroissant (une couche est plus récente que celle qu’elle recouvre)

3- le principe de continuité (latérale) : Une strate continue (comprise entre deux surfaces
limites de strates) est de même âge sur toute son étendue même si sa lithologie change.
4- le principe de l'identité paléontologique : deux unités lithostratigraphiques qui renferment
les mêmes fossiles sont considérées de même âge.

II.3. Notions de stratigraphie et de paléontologie


II.3.1. Notions de stratigraphie
II.3.1.1. Définition
C’est l’étude de la succession des couches ou des formations rocheuses d’une région
qui permet de reconstruire les événements géologiques. Par exemple, la nature des roches
sédimentaires nous informe sur le milieu de sédimentation et comment cet environnement a
évolué dans le temps.
Donc la stratigraphie donne une explication de l’organisation et de l’agencement des
divers éléments de l’écorce terrestre.
II.3.1.2. Objectifs de la stratigraphie
Les objectifs de la stratigraphie sont :
a) La localisation des corps géologiques dans un système à 4 dimensions : les trois
dimensions de l’espace et la dimension du temps.
Elle devra donc assigner aux roches une place dans l’espace, (milieu de formation et
situation géographique initiale), et dans le temps (âge).
b) L'établissement des rapports existant, entre ensembles et phénomènes géologiques
identifiés en des lieux distincts (corrélations lithologiques, paléontologiques, événementielles
et autres de valeur locale, régionale ou globale).
c) Reconstitution de l’histoire géologique de la terre par une stratigraphie fine, associée aux
approches complémentaires de la géophysique, de la géochimie, de la tectonique…etc.

24
Chapitre : II - Géodynamique externe

II.3.2. Notions de paléontologie


II.3.2. 1. Définition
Le terme de paléontologie (palaios = ancien ; ontos = être ; logos = étude fut créé en
1822 pour désigner la science qui étudie les vestiges des êtres (fossile) qui ont peuplé la
biosphère au cours des temps géologiques.
II.3.2. 2. Objectifs de paléontologie
Les études paléontologiques sont soit d'ordre fondamental soit d'ordre appliqué. Grâce
aux connaissances du monde vivant actuel, la contribution de la paléontologie est primordiale
dans plusieurs domaines comme la géologie, la biologie et même en écologie.
II.3.2. 3. Notions de base de paléontologie
a)- Fossile
Depuis l'apparition de la vie, les organismes qui ont occupé les différents domaines de la
biosphère ont laissé des signes de leur existence sous différentes formes. Ces signes sont en
relation étroite avec la nature de l'organisme, son mode de vie, son biotope, le milieu et le
mécanisme de fossilisation.
Un fossile se présente sous la forme de :
- vestiges anatomiques animales ou végétales : momies, parties dures, empreintes de parties
dures, moules internes, moules externes,
- restes biogéniques : pelotes fécales ou œufs,
b)-Types de fossile
1-Fossile stratigraphique (bon fossile) : caractérisé par :
- Large répartition géographique ;
- Grande vitesse d’évolution ;
- Fréquence importante ;
- Facile détermination (reconnaissance) ;
2- Fossile de faciès : caractérisé par :
- Extension géographique limitée ;
- Polymorphisme éventuel en fonction des conditions du milieu ;
- Faible vitesse d’évolution.
c)- Fossilisation
C'est l'ensemble des mécanismes et conditions qui assurent la conservation des signes
et vestiges d'organismes (fossiles). La fossilisation est un phénomène très particulier du fait
que la probabilité de conservation des fossiles est de l'ordre de 1/5000. Cette basse fréquence
vient du faite que la fossilisation nécessite des conditions particulières :
- l'organisme doit avoir des parties dures ou minéralisées,
- l'enfouissement rapide par des sédiments de préférence fins, condition nécessaire pour isoler
le vestige ou la trace de l'action destructrice des agents externes ne se présente que rarement,
- le vestige englobé dans le sédiment, va subir, avec le sédiment, les effets des phénomènes
diagénétiques (altérations post-dépôt). L'impact de ces derniers sera soit une conservation
totale ou partielle du vestige, soit sa destruction définitive.

25
Chapitre : II - Géodynamique externe

d)- Espèce
L'espèce est l'unité fondamentale de la classification des êtres vivants (systématique).
Une espèce est donc une communauté reproductive de populations qui occupe une niche
particulière dans la nature.
- L’espèce biologique (bio-espèce): est défini comme étant un groupe d'individus incapable de
se reproduire avec des individus d'autres espèces.
- L'espèce paléontologique : est matérialisée par un ensemble d’individus morphologiquement
identiques.
- L'individu : est considéré comme étant un des porteurs temporaires d'une partie du
patrimoine génétique de l'espèce.
e)- Mode de vie et fossilisation
Chez les organismes marins actuels, on distingue trois modes de vie (planctonique,
nectonique et benthique) :
Les organismes planctoniques : flottent à la surface, dans la zone phatique (phytoplancton et
zooplancton), leur dispersion est assurée par les courants marins.
Les organismes nectoniques : ou nageurs.
Les organismes benthiques : qui vivent sur la surface dépositionelle (épibiontes), fixés
(sessiles) ou mobiles (vagales) et ceux qui vivent enfouis dans le substratum (fouisseurs ou
endobiontes).

26
Chapitre III. Géodynamique interne

III.1. Sismologie
III.2. Volcanologie
III.3. Tectonique des plaques

Les illustrations et les commentaires seront examinés


pendant les séances de cours
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.1. Sismologie

III.1.1 Les séismes (généralités)


III.1.1.1. définitions
La sismologie est la science qui traite de l’étude des tremblements de terre (séismes), le
mot séisme provient du mot grec seismos, signifiant secousse. Donc on appelle séisme toute
secousse (vibration) plus ou moins violente et bref (quelques secondes) du sol, provoquée
par l'arrivée des ondes élastiques transmises dans la lithosphère à partir d'un point
appelé foyer ou hypocentre. Ces ondes sont le résultat d’une libération brusque d'énergie
accumulée par les déplacements des plaques tectoniques de la Terre.
On appelle foyer ou hypocentre le lieu ou se produit le premier choc en profondeur (C’est
le lieu de la rupture des roches en profondeurs).
On appelle épicentre, le point de la surface situé à la verticale du foyer (fig.11).
Généralement à l’épicentre, la force d’un tremblement de terre est maximale, et à mesure
qu’on s’éloigne elle diminue.

Surface terrestre

Épicentre
60km : séisme superficiel
100km : séisme intermédiaire
300km : séisme profond

(Foyer)

(Faille)

Fig. 11. Schéma théorique de la propagation des ondes sismiques et la position de


l’hypocentre et épicentre du séisme.

III.1.1.2. Classification des tremblements de Terre


La classification des tremblements de terre (séisme) se base sur un certain nombre de critères
dont les plus importants sont : la profondeur du foyer et l’origine du séisme.
A- Selon la profondeur du foyer (fig.11) : on distingue
1- Les séismes superficiels : la profondeur du foyer est inférieure à 60 km.
2- Les séismes intermédiaires : le foyer est situé entre 60 et 300 km de profondeur.
3- Les séismes profonds : la profondeur du foyer dépasse 300 km.
28
Chapitre : III - Géodynamique interne

B- Selon l’origine du séisme : on distingue les séismes d’origine tectonique et ceux d’origine
non-tectonique.
1- Les séismes d’origine tectonique : sont directement liés aux mouvements de l’écorce
terrestre le long de failles. C’est les plus importants (95 % des séismes enregistrés), les plus
destructeurs et peuvent affecter de grandes superficie.
2- Les séismes d’origine non-tectonique peuvent être provoqués par des éruptions
volcaniques, l’effondrement de cavités souterraines naturelles ou par de gros glissements de
terrain. Ces séismes sont en général de faible intensité et concernent des superficies limitées.
III.1.1.3. Etude du séisme
III.1.1.3.1.Origine des séismes
La croûte terrestre est formée par sept (07) grandes plaques (Afrique, Amérique nord,
Amérique sud, Eurasiatique, India-Astralienne, pacifique et l’atlantique) et d’autres plus
petites. Ces plaques sont connues sous le nom de plaques tectoniques. Ces plaques ne sont pas
immobiles, elles se déplacent à des vitesses allant de 1-2 cm/an pour les plaques les plus
lentes, jusqu’à 6-7 cm/an pour celles les plus rapides, et elles ne se déplacent pas toutes dans
le même sens, sinon qu’elles peuvent le faire en sens opposés
En effet dans certaines régions le mouvement de plaques tectoniques provoque des
contraintes de tensions qu’elles s’accumulent dans les roches ; celles-ci, qui possèdent une
certaine élasticité, se déforment lentement. De l’énergie élastique (c’est de l’énergie
potentielle, comme dans un ressort) est ainsi emmagasinée dans les roches. Au bout d’un
certain temps ces roches atteindront leur seuil de rupture à la suite de l’accumulation des
contraintes et vont se casser en donnant naissance à une faille.
La rupture des roches commence en un point qu’on appelle le foyer ou l’hypocentre du
séisme, à partir duquel elle s’étend rapidement. En même temps les deux compartiments
situés de part et d’autre de la surface de rupture glissent l’un contre l’autre. La faille ainsi
créée peut être visible ou non à la surface ; elle est désormais une zone de faiblesse. Il y a de
forte chance pour que ce soit là que se produisent les prochains séismes dans la région.
La plus grande partie de l’énergie libérée se dissipe en chaleur, d’où fusion possible
des roches au voisinage du foyer. Le reste, soit 20% à 30%, de l’énergie libérée (rendement
sismique) est transporté sous la forme d’ondes sismiques qui se propagent dans toutes les
directions faisant vibrer le milieu, d’où les secousses qui constituent le séisme.
III.1.1.3.2. Caractéristiques des ondes sismiques
On distingue deux grands types d'ondes émises par un séisme :
A- Les ondes de volume
Les ondes P et les ondes S partent du foyer du séisme et se propagent dans toutes les
directions. Elles passent donc par l’intérieur de la Terre avant d’arriver à la surface. Pour cette
raison les P et les S son appelées ondes de volume.
Les ondes P : Ce sont les plus rapides (6000 mètres par seconde près de la surface) et sont
enregistrées en premier sur un sismogramme. Sont des ondes longitudinales. Elles font vibrer
les particules du milieu le long de la direction de leur propagation. On les appelle aussi ondes
de compression-dilatation parce que leur propagation se traduit par des compressions et
dilatations successives du milieu (donc des variations de volume). Les ondes P peuvent se
propager dans les solides que dans les fluides et les gaz. (fig.12.a)
29
Chapitre : III - Géodynamique interne

Les ondes S : Leur vitesse est plus lente que celle des ondes P, elles apparaissent en second
sur les sismogrammes (fig.12.b). Sont des ondes transversales, a leur passage les particules du
milieu vibrent perpendiculairement à la direction de propagation, donc transversalement par
rapport à cette direction. Leur propagation se traduit par un cisaillement du milieu
(mouvement évoquant celui des branches d’une cisaille ou d’une paire de ciseaux), d’où leur
autre nom ondes de cisaillement. Les ondes S ne sont transmissibles que par les solides; elles
ne se propagent ni dans les liquides, ni dans les gaz.
B- Les ondes de surface : (ondes de longues périodes) se propagent à des vitesses
constantes ; elles sont de deux types selon l’ordre d’arrivée à la station d’enregistrement après
S, les ondes de Love (L) et les ondes de Rayleigh (R).
Les ondes de Love : sont des ondes transversales comme les ondes S mais les vibrations des
particules du milieu ne se font ici que dans le seul plan horizontal; elles ne peuvent se
propager que dans les solides (fig.12.c)
Les ondes de Rayleigh: à leur passage les particules du milieu décrivent, en tournant dans la
série rétrograde par rapport au sens de propagation, des ellipses allongées verticalement. Les
ondes R se propagent comme des vagues à la surface de l’eau (mais dans le cas de ces
dernières le mouvement orbitaire des particules se fait vers l’avant par rapport aux sens de
propagation). Contrairement aux ondes de Love, qui n’ont pas de composante verticale mais
seulement une composante horizontale, les ondes de Rayleigh, elles, ont à la fois une
composante horizontale et une composante verticale, celle-ci étant plus importante. Les ondes
R sont transmissibles par les solides et les liquides. (fig.12. d).

Fig. 12 : Différents types des ondes sismique : a) les ondes P b) les ondes S, c) les ondes L, d)
les ondes R
30
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.1.1.3.3. Enregistrement des séismes par les sismographes : (les sismogrammes)


Un sismographe est un appareil que l'on emploie pour enregistrer les chocs et
vibrations créés par les tremblements de terre. Un sismographe doit être attaché à la surface
de vibration de la Terre et vibre en même temps que cette surface.
Pour mesurer le mouvement vertical, les sismographes emploient une masse lourde
supportée par un ressort. Le ressort est attaché au support qui est lui-même connecté à la terre.
Lorsque la terre vibre, le ressort se comprime et se décomprime, mais la masse reste presque
stationnaire.
Pour mesurer le mouvement horizontal, la masse lourde est suspendue comme un
pendule - il y a un appareil pour mesurer les mouvements est-ouest et un autre pour mesurer
les mouvements nord-sud.
La courbe dessinée par le sismographe s’appelle : sismogramme, (fig.13).

Fig. 13. Sismographe et sismogramme

III.1.1.3.4. Mesure d'un tremblement de terre


Nous disposons de deux échelles pour évaluer les tremblements de terre: l'échelle de
Mercalli et l'échelle de Richter. Aujourd'hui, nous n'utilisons que celle de Richter, mais les
séismes du passé ne peuvent être évalués que selon celle de Mercalli.
A- L'échelle de Mercalli : a été développée en 1902 et modifiée en 1931. Elle indique
l'intensité d'un séisme sur une échelle de I à XII (tableau 1). Cette intensité est déterminée par
deux choses: l'ampleur des dégâts causés par un séisme et la perception qu'a eue la population
du séisme.

31
Chapitre : III - Géodynamique interne

Tab. 01. L'échelle de Mercalli (M.S.K)


Dégâts observés Nomenclature
I Le séisme n'est pas ressenti par l'homme mais enregistré par les appareils, les animaux -
peuvent manifester une certaine inquiétude.
II secousses sont perçues par quelques personnes aux étages supérieures des maisons. Très faibles
III Ebranlement assez fort, constaté par plusieurs personnes au sol. Faible
IV La vaisselle tinte, les planchers craquent. Médiocre
V Toute la population perçoit le séisme (déplacement de meubles et oscillation des objets Assez fort.
suspendus).
VI Les dormeurs sont réveillés, début de panique, tintement général des sonnettes. Fort.
VII Epouvante générale mais pas de dommages aux édifices bien construits; quelques Très fort
lézardes seulement apparaissent.
VIII Des lézardes importantes (fissures dans les murs) se font dans les constructions. Ruineux..
IX Destruction partielle ou totale d'édifices. Désastreux
X La plupart des constructions sont détruites. Des fissures se produisent dans le sol. Très désastreux
XI Tous les bâtiments, ponts, digues sont détruits. Catastrophique
XII Aucune œuvre humaine ne subsiste. Des changements importants dans la topographie Cataclysmique
(cours d'eau détournés). ce degré n'a pas été atteint.

B- L'échelle de Richter :
L'échelle de Richter permet de comparer entre elles les énergies libérées dans les
différents séismes. On a cherché à définir une quantité, appelée magnitude, liée à l'énergie
développée au foyer du séisme. La magnitude est calculée à partir de la mesure de l'amplitude
du mouvement du sol déterminée d'après l'enregistrement obtenu sur un sismographe à 100
kilomètres de l'épicentre. Elle a été crée en 1935 par Charles Francis Richter et Beno
Gutenberg, deux membres du California Institute of Technology. C'est une échelle
logarithmique : les ondes sismiques d'un séisme de magnitude 6 ont une amplitude dix fois
plus grande que celles d'un séisme de magnitude 5 et le séisme de magnitude 6 libère environ
trente et une fois plus d'énergie. L'échelle est ouverte et sans limite supérieure connue. Dans
la pratique, les séismes de magnitude 9 sont exceptionnels et les effets des magnitudes
supérieures ne sont plus décrits séparément. Le séisme le plus fort jamais mesuré est la valeur
de 9,5, le 22 mai 1960 au Chili.

Tab.02. L'échelle de Richter


moins de 2 : Microtremblement de terre, non ressenti.
2 à 2,9 : Généralement non ressenti, mais détecté par les sismographes.
3 à 3,9 : Souvent ressenti, mais causant très peu de dommages.
4 à 4,9 : Objets secoués à l'intérieur des maisons, bruits de chocs, dommages importants.
5 à 5,9 : Dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones meubles. Légers
dommages aux édifices. bien construits.
6 à 6,9 : Destructeur dans des zones jusqu'à 180 kilomètres de l'épicentre.
7 à 7,9 : Dommages sévères dans des zones plus vastes.
8à 8,9 : Dommages sérieux dans des zones à des centaines de kilomètres de l'épicentre.
9 et + : Dommages très sérieux dans des zones à des centaines de kilomètres de l'épicentre.

32
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.1.1.3.5. Localisation d'un séisme à la surface de la terre


En moins d'une heure après un tremblement de terre, on nous annonce son épicentre.
Comment arrive-t-on à localiser aussi rapidement et avec autant de précision un séisme ?
-Les ondes P se propagent plus rapidement que les ondes S; c'est cette propriété qui permet de
localiser un séisme. Les ondes sismiques sont enregistrées en plusieurs endroits du globe par
des appareils qu'on nomme sismographes. On obtient un enregistrement du type comme celle
du (fig.14.a).
En un lieu donné, comme les ondes P arrivent en premier, il y aura sur l'enregistrement
sismographique un décalage entre le début d'enregistrement des deux types d'ondes; ici par
exemple (fig.14.a), il y a un retard de 6 minutes des ondes S par rapport aux ondes P.
- Les vitesses de propagation des deux types d'ondes dans la croûte terrestre ont été établies et
on possède par conséquent des courbes étalonnées, comme celle-ci (fig.14.b).

Fig. 14. a). Graphique montre un sismogramme) ; b). Courbe des vitesses de propagation des
ondes sismiques (P) et (S) dans la croûte terrestre.

Ce graphique (fig.14.b) nous dit, par exemple, que pour franchir une distance de 2000
kilomètres, l'onde P mettra 4,5 minutes, alors que l'onde S mettra 7,5 minutes pour parcourir
la même distance; il y a un décalage de 3 minutes. Pour un séisme donné, il s'agit de trouver à
quelle distance sur ce graphique correspond le décalage obtenu sur l'enregistrement
sismographique; on obtient alors la distance entre le séisme et le point d'enregistrement. Dans
notre exemple, la distance qui correspond à un décalage de 6 minutes est de 5000 km. Ceci ne
nous donne cependant pas le lieu du séisme à la surface du globe. Pour connaître ce point, il
nous faut au moins trois enregistrements.
33
Chapitre : III - Géodynamique interne

Exemple explicatif :
Si on a des enregistrements d'un séisme en trois stations: A, B et C (fig.15). Ces
enregistrements indiquent que le séisme se situe dans un rayon de 1500km de A, de 5500 km
de B et de 8800 km de C. qui correspond à des décalages de 3, 7 et 10 minutes respectivement
pour les trois stations (A, B et C). Donc l’épicentre du séisme est situé au point d'intersection
des trois cercles (X). En pratique, on utilise évidemment plus que trois points.
(Mali)
(Algérie)
(Lybie)

10 minutes

7 minutes

6
3 minutes
3

L’épicentre du séisme
B
5500km
Algérie
X
Lybie Egypte
A
1500km

Mali C
Niger
Soudan
8800km Tchad

Fig. 15. Schéma explicatif de la méthode de localisation d’un séisme.


34
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.1.2. Tectoniques souples et cassantes (Les plis et les failles)


III.1.2.1. Introduction
Lorsqu'elle est soumise à des contraintes, la croûte terrestre se déforme. On peut définir
simplement la contrainte comme étant une force appliquée à une certaine unité de volume.
Tout solide possède une force qui lui est propre pour résister à la contrainte. Lorsque la
contrainte dépasse la résistance du matériel, l'objet est déformé et il s'ensuit un changement
dans la forme et/ou le volume.
III.1.2.2. Les principaux types de déformations de la croûte terrestre. (fig.16)
Les contraintes peuvent déformer la croûte terrestre. La déformation peut être
permanente ou non. Par exemple, le bris d'un vase qu'on échappe par terre est permanent,
alors que la déformation d'une balle de tennis due à l'impact sur la raquette est éphémère. On
reconnaît trois principaux types de déformations qui affectent la croûte terrestre: élastique,
plastique et cassante. Le schéma qui suit montre la relation générale entre contrainte et
déformation.

Déformation plastique

Point de rupture
Déformation Limite d’élasticité
élastique
Contrainte

Déformation Déformation
Éphémère permanente

Déformation

Fig. 16. Graphique montrant la relation générale entre contrainte et déformation.

La première réponse d'un matériau à la contrainte est la déformation élastique. Quand


la contrainte est relâchée, le matériau reprend sa forme et son volume initial, (ex : la bande
élastique que l'on étire ou la balle de tennis frappée par la raquette). L'énergie emmagasinée
par le matériau durant la déformation est dissipée lorsque la contrainte est relâchée; cette
énergie est transformée, en mouvement dans le cas de la balle de tennis. Sur le schéma, la
relation contrainte-déformation est linéaire dans le cas de la déformation élastique.
À un point donné durant la déformation élastique, la relation contrainte-déformation
devient non linéaire: le matériau a atteint sa limite d'élasticité. Si la contrainte dépasse cette
limite, le matériau est déformé de façon permanente; il en résulte une déformation plastique
(l'écrasement d'une balle de pâte à modeler par exemple) ou une déformation cassante (le
verre qui se brise). Dans le cas de la déformation plastique, toute l'énergie est utilisée pour

35
Chapitre : III - Géodynamique interne

déformer le matériau. Avec une augmentation de la contrainte, le matériau atteint un second


seuil, son point de rupture, et il casse; c'est la déformation cassante. Lorsqu'un matériau est
soumis à des taux de contraintes très rapides, la déformation plastique est minime ou même
inexistante.
III.1.2.3. Les types de contraintes qui déforment les roches
Les roches sédimentaires sont à l'origine disposées en couches à peu près horizontales
puisqu'elles proviennent de la transformation de sédiments qui se sont déposés à l'horizontale.
Mais on les retrouve souvent inclinées, déformées, affectées par des plis et des failles,
Les contraintes responsables de la déformation des roches de la croûte terrestre ont des
sources multiples. Les déformations résultent le plus souvent des mouvements des plaques
lithosphériques qui se traduisent par des contraintes qui modifient la forme des roches, leur
volume et, dans certains cas, leur composition chimique et minéralogique.
Il y a fondamentalement deux types de contraintes qui déforment les roches: les
contraintes de compression et celles de tension.
III.1.2.4. Notion de tectonique
La tectonique est une discipline des Sciences de la Terre qui étudie les structures, les
déformations et les mouvements qui affectent les terrains géologiques postérieurement à leur
formation, ainsi que les mécanismes et les phénomènes qui en sont responsables. En générale
les roches, ou couches géologiques, peuvent subir deux types de déformation :
- Elles se cassent. On parle alors de tectonique cassante qui donne naissance à des fractures.
- Elles se plissent, forment des plis. On parle de tectonique souple.
III.1.2.4.1. La tectonique souple (les plis)
Ce type de tectonique donne naissance à des plissements ou plis. Ces derniers
correspondent à des ondulations de couches géologiques sous l'effet d'une contrainte de
compression continue orientée.
Un pli est une déformation souple des couches géologiques. Il peut être convexe : Il
s'agit d'un anticlinal ou concave : c'est un synclinal.
- un anticlinal est un pli convexe (en bosse), dont le centre est occupé par les couches
géologiques les plus anciennes. En générale ce terme « anticlinal » prend en considération la
notion stratigraphique (superposition) ; la couche la plus basse, qui occupe le cœur de
l’anticlinal, est la plus ancienne.
- un Synclinal : Un synclinal est un pli concave dont le centre est occupé par les couches
géologiques les plus récentes. La couche la plus ancienne se trouve à l'extérieur du pli.
A).Structure du pli. (fig.17)
Un pli possède généralement :
-Une charnière : c'est la région de courbure maximale. On parle de charnière anticlinale et de
charnière synclinale.
-Arête du pli (anticlinal ou synclinal)
-Surface axiale et axe du pli : plan et ligne qui passent par la charnière.
-Le cœur ou creux d'un pli : représenté par les couches les plus internes du pli
-Les flancs : parties du pli de part et d’autre de la charnière.

36
Chapitre : III - Géodynamique interne

Anticlinal Arête du pli


(crête)
Charnière

Surface
topographique

Synclinal
Flanc Flanc
Axe
Creux

Plan axial

Fig.17. Schéma récapitulatif montre les principaux éléments constitutifs d’un pli

B). Classification des plis


La complexité des formes plissées entraîne une classification descriptive renvoyant à
l’un ou l’autre des éléments du pli observé qui peut paraître fort lourde. Pourtant, les
géologues ont classé les plis selon différents critères, la classification suivante est basée sur la
position du plan axial du pli: vertical, oblique ou presque horizontal. En générale, la symétrie
en coupe des flans du pli permet de distinguer des plis droits, des plis déjetés , des plis
déversés, des plis couchés, plis laminés et plis failles dont :
-Les plis droits : surface axiale verticale (fig. 18-a).
-Les plis déjetés : surface axiale légèrement inclinée (fig. 18-b).
-Les plis déversés : surface axiale fortement inclinée (fig. 18-c).
-Les plis laminés : surface axiale fortement incliné et l’épaisseur des couches déformées
varient (fig. 18-d).
-Les plis failles : pli déversé ou couché dont le flanc a été laminé ou fracturé (fig. 18-e)
-Les plis couchés surface axiale horizontale (fig. 18-f).

a b c

d e f

Fig.18. Types de plis selon la position du plan axial


37
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.1.2.4.2. La tectonique cassante (les failles)


Ce type de tectonique donne naissance à des fractures de plusieurs catégories. On
distingue les diaclases et les failles.
-Les diaclases : On parle de diaclase lorsque les terrains se cassent en deux ou en plusieurs
blocs sans que ces derniers s’éloignent les uns des autres. On dit qu’il n’y a pas de
déplacement relatif.
-Les failles : Une faille est une cassure des couches avec un déplacement entre les deux
parties. Les terrains se trouvent morcelés et déplacés les uns par rapport aux autres.
A). Les éléments constitutifs et terminologie relative aux failles. (fig.19).
La faille dénivèle deux blocs l’un par apport à l’autre, les deux parties séparées par la
faille sont appelées compartiments. En générale on a toute une terminologie autour de la
faille :
Le toit et le mur : le plus souvent, on nomme toit le compartiment qui se situe au-dessus du
plan de faille, et mur celui qui est au-dessous.
La lèvre (plan) de la faille : surfaces engendrées par les failles soit à l’oblique, soit à la
verticale.
Le miroir de faille : section du plan de faille ayant subi par frottement un polissage
mécanique ou affecté de stries, de rayures, de cannelures orientées dans le sens du
déplacement. Morphologiquement, il s'agit de la partie visible en surface du plan de faille
Le rejet de la faille : ampleur du déplacement relatif d'un compartiment par rapport à l'autre
le long du plan de faille. On distingue :
- Le rejet vertical (Rv): c’est la différence d’altitude entre les deux blocs.
- Le rejet horizontal latéral (RHL) : mesure du glissement des blocs l’un conte l’autre.
- Le rejet horizontal transversal (RHT) : mesure l’écartement entre les blocs.
Le regard de la faille : le côté vers lequel est tournée la lèvre du compartiment soulevé

Stries
Regard (vers la droite)
Miroir
Rh

Rv Rt
Le mur Le toit

Lèvre (plan)

Fig. 19. Schéma récapitulatif montre les principaux éléments constitutifs d’une faille.

38
Chapitre : III - Géodynamique interne

B). Classification des failles :


1- Selon leur pendage : faille verticale ou oblique ;
2- Selon leur rejet :
- Faille normale : Les contraintes de tension produisent des failles normales; le toit descend
par rapport au mur et le rejet horizontal transversal correspond à une distension; (fig. 20).

Le miroir regarde vers


Compartiment le haut
surelevée
Compartiment
abaissée
Le mur

Le toit

Mouvement
D’extension
Fig. 20. Schéma explicatif montrant une faille normale

- Faille inverse : (faille de compression = faille compressive), où le rejet horizontal


transversal correspond à un raccourcissement (il y a alors chevauchement du compartiment
situé au-dessus du plan de faille sur l’autre compartiment ; le toit monte par rapport au mur)
(fig. 21).

Le miroir regarde vers


Compartiment
le bas(en surplond)
surelevée

Compartiment
abaissée
Le toit

Le mur

Mouvement
De compression

Fig. 21. Schéma explicatif montrant une faille inverse.

39
Chapitre : III - Géodynamique interne

- Les failles de décrochement : (ou de coulissage) constituent un cas particulier; elles se


produisent par le déplacement de deux compartiments l'un par rapport à l'autre dans un plan
horizontal. (fig. 22).

Mouvement
de cisaillement

Mouvement
de décrochement

Le toit

Le mur

Mouvement
de cisaillement

Fig. 22. Schéma explicatif montrant une faille décrochemente

III.2. Volcanologie
III.2. 1. Les volcans
III.2.1.1. Définition
Le terme « volcan » tire son origine de Vulcano, une ile nommée de Vulcain, le dieu
romain du feu. C'est une structure géologique résultant de la remontée et de l'accumulation à
la surface de matériaux magmatiques en fusion (laves). Leur forme (plus ou moins aplatie –
arrondie) résulte de la plus ou moins grande viscosité des laves concernées.
III.2.1.2. Structure d’un volcan. (fig. 23)
Un volcan est formé des différentes structures suivantes :
a)- Une chambre magmatique : alimentée par du magma venant du manteau et jouant le rôle
de réservoir du magma (laves). Lorsque celle-ci se vide à la suite d'une éruption, le volcan
peut s'affaisser et donner naissance à une caldeira. Les chambres magmatiques se
trouvent entre 10 à 50 km de profondeur dans la lithosphère ;
b)- Une cheminée volcanique principale : qui est le lieu de transit privilégié du magma de la
chambre magmatique vers la surface ;
c)- Un cratère ou une caldeira : sommitale où débouche la cheminée volcanique ;
d)- Cheminées volcaniques secondaires : partant de la chambre magmatique ou de la
cheminée volcanique principale et débouchant en général sur les flancs du volcan, parfois à sa
base ; elles peuvent donner naissance à de petits cônes secondaires ;
40
Chapitre : III - Géodynamique interne

e)- Des fissures latérales : qui sont des fractures longitudinales dans le flanc du volcan
provoquées par son gonflement ou son dégonflement ; elles peuvent permettre l'émission de
lave sous la forme d'une éruption fissurale.
Gaz et cendre
Cratère Bombes volcaniques

Laves
Cône volcanique Fissures latérales
Cratère
secondaire

Cheminée secondaire

Cheminée principale
Chambre magmatique
Magmas

Fig. 23. Structure d’un volcan

III.2.1.3. Origine du volcanisme


D'après la théorie de la tectonique des plaques, le volcanisme est intimement lié aux
mouvements des plaques tectoniques. En effet, c'est en général à la frontière entre deux
plaques que les conditions sont réunies pour la formation de volcans donc en distingue trois
types de volcanisme :
A- Volcanisme de divergence
Dans le rift des dorsales, l'écartement de deux plaques tectoniques amincit la
lithosphère, entrainant une remontée de roches du manteau. Celles-ci, déjà très chaudes à
environ 1 200 °C, se mettent à fondre partiellement en raison de la décompression. Cela
donne du magma qui s'infiltre par des failles normales.
B- Volcanisme de subduction
Lorsque deux plaques tectoniques se chevauchent, la lithosphère océanique, glissant
sous l'autre lithosphère océanique ou continentale, plonge dans le manteau et subit des
transformations minéralogiques. L'eau contenue dans la lithosphère plongeante s'en échappe
alors et vient hydrater le manteau, provoquant sa fusion partielle en abaissant son point de
fusion. Ce magma remonte et traverse la lithosphère chevauchante, créant des volcans.
Si la lithosphère chevauchante est océanique, un arc volcanique insulaire se formera,
les volcans donnant naissance à des îles. C'est le cas du Japon.
Si la lithosphère chevauchante est continentale, les volcans se situeront sur le continent.

41
Chapitre : III - Géodynamique interne

C- Volcanisme de point chaud


Il arrive parfois que des volcans naissent loin de toute limite de plaque lithosphérique
(il existe plus de 100 000 montagnes sous marines de plus de 1 000 mètres). Ils sont en
général interprétés comme des volcans de point chaud. Les points chauds sont des panaches
de magma en fusion venant des profondeurs du manteau et perçant les plaques
lithosphériques. Le point chaud étant fixe, alors que la plaque lithosphérique se déplace sur
le manteau, des volcans se créent successivement et s'alignent. Lorsque le point chaud
débouche sous un océan, il va donner naissance à un chapelet d'îles alignées comme c'est le
cas pour l'archipel d'Hawaï. Si le point chaud débouche sous un continent, il va alors donner
naissance à une série de volcans alignés. C'est le cas du mont Cameroun.

III.2.1.4 .Matériaux émis par les volcans. (fig. 23)


Les matériaux les plus connus émis par les volcans sont :
a- Les laves volcaniques
Les volcans émettent des laves sous forme de coulées de type basaltique provenant de
la fusion du manteau dans le cas d'un volcanisme de point chaud, de dorsale ou de rift. ou
andésitique provenant de la fusion de la lithosphère dans le cas d'un volcanisme de
subduction.
La température de la lave est comprise entre 700 et 1 200 °C, et les coulées
peuvent atteindre des dizaines de kilomètres de longueur, avec une vitesse de cinquante
kilomètres par heure et progresser dans des tunnels de lave.
b- Les bombes volcaniques (téphras)
Il s'agit de magma et de morceaux de roche arrachés du volcan qui sont pulvérisés et
projetés parfois jusqu'à des dizaines de kilomètres de hauteur dans l'atmosphère. Les plus
petits étant les cendres, il leur arrive de faire le tour de la Terre, portées par les vents.
Les bombes volcaniques, les éjectas les plus gros, peuvent avoir la taille d'une maison
et retombent en général à proximité du volcan
c- Les gaz volcaniques
Le dégazage fait monter le magma le long de la cheminée volcanique ce qui peut
donner le caractère explosif et violent d'une éruption en présence d'un magma visqueux.
Les gaz volcaniques sont principalement composés de :
- vapeur d'eau à teneur de 50 à 90 % ;
- dioxyde de carbone à teneur de 5 à 25 % ;
- dioxyde de soufre à teneur de 3 à 25 %.

III.2.1.5. Types des volcans


A- Le type effusif.
Les volcans de type effusif sont caractérisés par une lave dont la fluidité dépend de sa
composition chimique. Ces volcans se trouvent principalement le long des limites de plaques
divergentes ainsi qu'aux points chauds. Cette activité engendre généralement des dégâts
matériels, mais est rarement dangereuse pour l'homme.
La vitesse des coulées des laves est d'autant plus élevée que leur viscosité est faible.
La viscosité de la lave dépend de sa teneur en silice. En général les magmas les plus fluides
42
Chapitre : III - Géodynamique interne

sont ceux qui sont d’origine basaltique. Cette roche ayant la plupart du temps une faible
teneur en silice cela lui permet de s'écouler sans s'accumuler dans la chambre magmatique et
donc sans créer "d'explosions".
De plus, après l'éruption, au fur et à mesure que la lave s'éloigne du volcan, la
température s'abaisse très rapidement. Ce refroidissement provoque une augmentation de la
viscosité de la lave et par conséquent une diminution de la vitesse de celle ci.

B- Le type explosif.
Les volcans de type explosif sont caractérisés par une projection de cendres ou/et de
blocs dans un rayon de plusieurs kilomètres. Ils sont principalement localisés en zone de
convergence des plaques (subduction). Les explosions sont d'autant plus impressionnantes
que la viscosité de la lave est importante. En effet la silice, présente en grande quantité dans
ce type de magma, donne une lave très visqueuse ce qui retient les gaz présents dans le
magma et au contact de l'air crée une explosion, qui devient ensuite une nuée ardente.
Ce type d'activité est le plus dangereux du fait des projections de blocs de diamètres
différents dans un grand rayon : il provoque non seulement des dégâts matériels mais aussi
des pertes humaines importantes.

III.2.2. Les roches magmatiques


III.2.2.1. Introduction
La roche est un matériau constitutif de l’écorce terrestre, formé en général d’un
assemblage de minéraux présentant une certaine homogénéité statistique.
Les roches magmatiques (ignées) sont le produit du refroidissement et de la
consolidation de bains silicatés en fusion, appelés magmas. Ce refroidissement pouvant se
faire soit à la surface de la terre (donnant les roches volcaniques), soit au sein de l’écorce
terrestre (donnant les roches plutoniques).
III.2.2.2. Classification des roches magmatiques
La classification des roches magmatiques peut reposer sur le niveau et la dynamique
de leur mise ben place, sur leur aspect descriptif des minéraux (architecture et éléments
constitutifs), et sur leur composition chimique.
A)- Classification selon le mode de mise en place. (fig.24)
Le niveau et la dynamique de mise en place des roches magmatiques permettent
d’introduire une terminologie plus précise :
-les roches plutoniques : (roches intrusives au sens strict) caractérisent par une mise en place
à grande profondeur. (Gabbro.).
- les roches volcaniques : (roches effusives extrusives ou encore explosives) caractérisent par
une mise en place superficielle, aérienne ou sous aquatique. (Basalte)
-les roches filoniennes : entrent dans la catégorie des roches de profondeur faible ou
moyenne. (Rhyolite, dacite,…).

43
Chapitre : III - Géodynamique interne

Fig. 24. Classification des roches magmatiques selon le mode de mise en place

B)- Classification minéralogique


L’aspect descriptif des roches est à l’origine d’une classification universellement
utilisée ; la classification minéralogique tient compte de l’agencement et de la nature des
minéraux constitutifs de la roche. Donc on peut distinguer :
- les roches entièrement cristallisées : dites holocristallines, se subdivisant en roches grenue
(granite) et microgrenue (microgranite) selon la taille des minéraux.
- les roches partiellement cristallisées : dites hypocristallines ou microlitiques
- les roches non cristallisées : dites hyalines ou vitreuses car uniquement constituées de
verre.
C)- Classifications chimiques
Pour les roches incomplètement cristallisées, une classification minéralogique peut
être difficile voire erronée. Il est alors plus simple de réaliser une classification chimique. La
« teneur » en SiO2 donne une idée du caractère « acide » ou « basique » d'une roche
magmatique, on peut ainsi distinguer :
-Une roche acide : est saturée en silice avec 66 % ou plus en poids de silice SiO2, d'où des
cristaux de quartz en général et des teneurs faibles en fer, magnésium et calcium ;
-Une roche intermédiaire : contient entre 52 % et 66 % en poids de silice (diorite);
-Une roche basique : est sous-saturée en silice avec une teneur entre 45 % et 52 % en poids
de SiO2, d'où l'absence de cristaux de quartz (basalte) ;
-Une roche ultrabasique : ou ultramafique contient moins de 45 % en poids de silice, elle est
de ce fait très riche en fer, magnésium et calcium (gabbro).

III.2. 2. 3. Etude des magmas


III.2.2.3.1. Notions de magma
Un magma est un bain naturel de silicates en fusion, pouvant contenir des cristaux ou
des fragments de roches en suspension. Sa cristallisation conduit aux roches magmatiques. Un
44
Chapitre : III - Géodynamique interne

magma se caractérise par : sa composition essentiellement silicatée, sa température élevée


(1200°C à 1500°C) et par sa viscosité variable.
III.2.2.3.2. Les différents types de magmas
De manière générale et de façon simplifiée, on distingue principalement deux types de
magmas suivant leur teneur en silice.
a)- magma hyper siliceux :
Lorsque la teneur en silice est élevée (75%), le magma en fusion est très visqueux et
s’écoule donc lentement à travers l’écorce terrestre. Ce type de magma engendre les roches
granitiques qui représentent près de 95 % des roches d’intrusion au sein des roches
préexistantes.
b)- magma hypo siliceux :
Lorsque la teneur en silice est faible (50%), le magma en fusion est fluide et traverse
rapidement l’écorce terrestre pour couler en surface. Ce type de magma engendre les roches
basaltiques qui représentent près de 95 % des roches effusives à la surface de l’écorce
terrestre.
III.2.2.3.3.Cristallisation d’un magma (Cristallisation fractionné)
Au cours du refroidissement progressif du magma, il ya une cristallisation des assemblages
minéralogiques dans un ordre bien défini : ultramafiques, mafiques, intermédiaires et
felsiques. Ces quatre assemblages définissent quatre grands types de roches ignées (fig.25).

Roches
Liquide Ignée
Olivine Péridotite
Mélange liquide-solide

R. Ultramafiques
1200°C
Pyroxènes
Ca R. mafiques Gabbro

R. Intermédiaires Amphibole 900°C


Diorite
Plagioclase Biotites
Quartz
K-Feldspath 600°C
Muscovite R. Felsique Granite

Solide

Fig.25. Cristallisation d’un magma (Cristallisation fractionné)


Exemple : (Cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre magmatique) (fig.26).
Les premiers minéraux à cristalliser seront évidemment les minéraux de haute
température, olivine d'abord, pyroxènes et amphiboles ensuite. Ces cristaux vont se former
dans le magma et vont sédimenter vers la base de la chambre magmatique pour former une
roche riche en olivine, pyroxène et amphibole, donc pour donne une roche ignée mafique, (un
gabbro) (roche ignée "A").
45
Chapitre : III - Géodynamique interne

Le liquide résiduel (restant) sera donc appauvri en ces minéraux ; on aura donc un
magma de composition différente de sa composition initiale. Ce magma aura une composition
intermédiaire. Si ce magma est introduit dans une chambre secondaire et qu'il poursuit son
refroidissement, les premiers minéraux à cristalliser seront les amphiboles, les biotites, le
quartz et certains feldspaths plagioclases, ce qui produira une roche ignée intermédiaire, (une
diorite) (roche ignée "B")

Volcan

Chambre magmatique secondaire


Chambre magmatique
Roche ignée
«B»

Roche ignée « A »

Fig. 26.Cristallisation d'un magma qui refroidit dans une chambre magmatique

III.2.2.3.4.-La fusion Partielle


La fusion partielle est l'inverse du processus de cristallisation fractionnée. Si on
augmente progressivement la température d’un matériel solide composé d'un assemblage de
minéraux silicatés, cet assemblage passe entièrement ou partiellement de la phase solide à la
phase liquide. Comme dans le cas du refroidissement d'un magma où tous les minéraux ne
cristallisent pas tous en même temps, ceux-ci ne fondent pas non plus tous en même temps
lorsqu'ils sont chauffés.
- Les premiers minéraux à fondre sont les minéraux de basse température : le quartz, les
feldspaths potassiques et sodiques, et la muscovite
- La fusion n'est alors que partielle, puisqu'on obtient un mélange de solide et de liquide.
- Si ce liquide est extrait du mélange et remobilisé (introduit le long de fractures ou dans une
autre chambre par exemple), ce magma felsique formera, en cristallisant, des rhyolites ou des
granites.

46
Chapitre : III - Géodynamique interne

III.3. Tectonique des plaques


III.3.1. Théorie de la dérive des continents
En 1912 le physicien-météorologue Alfred Wegener propose une théorie de la
géologie révolutionnaire. Il avait lancé la première théorie unificatrice des différentes
disciplines de la géologie. Wegener avait été frappé par la similitude des côtes de l'Afrique et
de l'Amérique du Sud. Il en déduit que ces deux parties du monde n'ont fait qu'un seul
bloc dans un temps reculé. Sa théorie, dite de la dérive des continents, aujourd'hui
reconnue part de l'hypothèse de l'existence d'un continent originel unique, la Pangée.
Selon cette théorie, le supercontinent "Pangée" a commencé à séparer il ya environ
225-200 million d’années, pour finalement se fragmenter en continents tels nous les
connaissons aujourd’hui (fig.27).
En générale cette théorie est basée sur les trois 03 observations majeures suivantes :
1-le parallélisme des côtes ; Si on examine le globe terrestre, on remarque facilement la
complémentarité des lignes côtières entre l'Amérique du Sud et l'ouest de l'Afrique, ce qui
suggère que ces deux continents sont les deux morceaux d'un même bloc
2-la répartition géographique de certains fossiles ; Le contenu fossilifère de diverses
régions renforce cette idée d'un supercontinent. En effet, la présence d'animaux et de végétaux
fossiles semblables a été constatée dans des régions actuellement séparées par des océans. Or,
ces derniers constituent des obstacles insurmontables pour la dispersion des espèces comme
les reptiles ou les plantes. Cette répartition des fossiles ne peut s'expliquer que par une
réunion dans le passé des masses continentales.
3-les traces d'anciennes glaciations ; Plusieurs indices montrent qu'il y a 250 Ma, certaines
portions des continents actuels étaient recouvertes par une calotte glaciaire. On a même pu
identifier le sens d'écoulement des glaciers de l’époque. Aussi diverses formations comme les
moraines, les sables désertiques ou les roches évaporitiques constituent des marqueurs
climatiques. La distribution de ces formations, notamment des moraines glaciaires en Inde,
s'explique si l'on admet une disposition différente des continents, regroupés en un super
continent, la Pangée.

47
Chapitre : III - Géodynamique interne

Fig.27.Démembrement de la Pangée. (USGS.2012)


III.3.2. Les grandes plaques lithosphériques
Si on étudie la localisation des volcans les plus actifs et les séismes les plus
importants, on se rend compte que leur distribution dessine le contour des grandes plaques
lithosphériques (fig. 28).

48
Chapitre : III - Géodynamique interne

Fig.28. Carte de la répartition mondiale des séismes et des volcans.

Grâce à ces études, on sait que la lithosphère est aujourd'hui découpée en 14 plaques
rigides (fig.29). Ces plaques bougent les unes par rapport aux autres en glissant sur
l'asthénosphère. La plus grande plaque est la plaque «Pacifique», et est constituée uniquement de
croute océanique. Les autres plaques majeures comportent des croutes océaniques et continentales. Il
existe principalement sept (07) plaques majeures : Pacifique, Eurasienne, Amérique du Nord,
Amérique du Sud, Afrique, Australie et Antarctique
- Au moins sept (07) autres plaques plus petites : Nazca, Inde, Juan de Fuca,
Philippines, Arabie, Cocos, Caraïbes.
Le plus souvent, les plaques les moins rapides comprennent beaucoup de lithosphère
continentale : eurasiatique, Nord Américaine. Les plaques les plus rapides sont toutes
majoritairement océaniques : Pacifique, Nazca. La vitesse d’une plaque est d’autant plus
rapide qu’elle comporte des frontières de type subduction : Pacifique et Nazca.

49
Chapitre : III - Géodynamique interne

Fig. 29 : Principales plaques lithosphériques.


III.3.3. Causes du mouvement des plaques (la convection terrestre)
Plusieurs études ont montré que le moteur de ce déplacement des plaques tectoniques
est la désintégration radioactive de certains éléments chimiques dans l’asthénosphère. Les
flux de chaleur dégagés par les réactions de désintégration radioactive produisent des cellules
de convection dans le manteau, qui entraînent les plaques lithosphériques.
La Terre évacue sa chaleur sur un mode principalement convectif, c’est à dire par des
déplacements conjoints de matière chaude vers le haut, et de matière froide vers le bas. Les
déplacements de matière froide, à l’échelle du manteau, sont principalement représentés par
les subductions et par l’enfoncement des plaques lithosphériques froides dans le manteau. Les
déplacements de matière chaude sont moins évident à mettre en évidence ; dans la partie
supérieure du manteau, ce sont les remontées sous les dorsales ; dans la partie inférieure ils
sont moins bien localisés et moins faciles à mettre en évidence.
Il s’en suit que toute modification du régime de convection terrestre se traduira
probablement par des styles de tectonique des plaques différents. En particulier, s’il y a plus
de chaleur à évacuer, on peut s’attendre à une convection assez significativement différente.
Généralement ces mouvements définissent trois types de frontières ou limites entre les
plaques : (fig.30).
1-les limites divergentes, là où les plaques s'éloignent l'une de l'autre (ici, entre les plaques A
et B, et D et E) ;
50
Chapitre : III - Géodynamique interne

2- les limites convergentes, conséquence de la divergence (ici, entre les plaques B et C, et


D et C) ;
3-les limites transformantes, lorsque deux plaques glissent latéralement l'une contre l'autre,
le long de failles. Ce type de limites permet d'accommoder des différences de vitesses dans le
déplacement de plaques les unes par rapport aux autres, comme ici entre A et E, et entre B et
D, ou même des inversions du sens du déplacement, comme ici entre les plaques B et E.

Fig. 30. Les trois (03) types de limites de plaques.

Références bibliographiques
Documents conseillés
1. Foucault A., Raoult J.-F ; 2010. Dictionnaire de géologie, 7e édition. Dunod, Paris.
2. DANIEL J.-Y et al ; 1999. Sciences de la Terre et de l’Univers, Vuibert, Paris.
3. DEBELMAS J., Mascle G ; 1997. Les grandes structures géologiques.5e édition. Editions
Dunod, Paris, 1997.
4. DERCOURT J.; 1999. Géologie : cours et exercices. Ed. Dunod, Paris.
5. DE WAELE A., SANLOUP C ; 2005. L’intérieur de la Terre et des planètes. Belin Sup,
Paris
Documents consultés
1. CHAMLEY H ; 2004. Bases de sédimentologie. 2eme édition. Dunod, Paris.
2. DERCOURT J. et al ; 2006. Géologie Objets, méthodes et modèles. 12e éd. Dunod.
3. Jean Tricart ; 1965. Principes et méthodes de la géomorphologie. Ed. Masson, Paris, 496p
4. J-F Deconinck, CHAMLEY H.2011. Bases de sédimentologie. 3eme édition. Dunod, Paris.
5. Lageat Y ; 2004. Géomorphologie : relief, processus, environnement.
6. Pomerol C., Lagabrielle Y., Renard M. 2005 - Eléments de géologie, 13e édition. Editions
Dunod, N°ISBN 2100486586, 762 p.

51

Vous aimerez peut-être aussi