Cours Phy206
Cours Phy206
Cours Phy206
Florent.Calvayrac@univ-lemans.fr
É LECTROMAGNÉTISME II PHY206
1 Introduction 7
3
4 TABLE DES MATIÈRES
4 Induction 43
4.1 Force électromotrice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.2 Loi de Lenz-Faraday . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.2.1 Variation du champ magnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.2 Variation de l’angle entre la surface et le champ . . . . . . . . . . . . . 44
4.2.3 Variation de la surface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.3 Force de Lorentz et induction : champ électromoteur . . . . . . . . . . . . . . 45
4.4 Forme locale : équation de Maxwell-Faraday et champ de Neumann . . . . . . 47
4.5 Auto- et mutuelle induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5 Équations de Maxwell 51
5.1 Historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.2 Équation de conservation de la charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.3 Courant de déplacement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
5.4 Équations de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
6 Ondes électromagnétiques 55
6.1 Équation d’onde dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
6.2 Solutions générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
6.3 Fréquence et longueur d’onde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
6.4 Structure des ondes électromagnétiques dans le vide . . . . . . . . . . . . . . . 59
6.5 Ondes planes ; expression de nabla . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
6.6 Ondes sphériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
8 Formulaire 69
8.1 Opérateurs mathématiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
8.2 Electrostatique et magnétostatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
8.3 Induction électromagnétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
8.4 Equations de Maxwell . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
8.5 Ondes électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
8.6 Aspects énergétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70
9 Conseils méthodologiques 71
9.1 Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
9.2 Pré-requis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
9.3 Conseils de rédaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
9.4 Optimisation d’une note à un examen écrit ou oral . . . . . . . . . . . . . . . . 72
9.5 Approche d’un problème d’électromagnétisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72
Table des figures
4.1 Force électromotrice e induite par un champ magnétique dans un circuit fermé . 43
5
6 TABLE DES FIGURES
Introduction
Dans ce cours, nous allons voir comment Maxwell, en proposant un formalisme unifié
de l’électrostatique et de la magnéto-statique, a établi un système d’équations corrigé qui lui
a permis de prédire l’existence des ondes électromagnétiques et d’expliquer la nature de la
lumière. Ceci a transformé profondément le monde : permettant de concevoir des machines
électriques utilisables, des appareils de communication utilisant les ondes radio (TV, téléphone
portable...). L’étude approfondie des équations de Maxwell a permis d’autre part l’apparition
de la théorie de la relativité qui a bouleversé la physique au XXème siècle.
7
8 CHAPITRE 1. INTRODUCTION
Europe à la fin du Moyen-Âge en s’inspirant des travaux des Chinois sur les boussoles faites
d’aimants naturels, et a été formulée quantitativement par Biot, Savart et Ampère après que
Oersted eut montré dans sa célèbre expérience d’action d’une pile sur une boussole que les
distributions de courants pouvaient créer des champs magnétiques à l’instar des aimants. Ceci a
contrario a amené Faraday à montrer qu’une variation de champ magnétique pouvait également
induire un courant. Toutes ces théories étaient formulées en coordonnées cartésiennes avec des
formalismes différents, ce qui donnait une bonne quinzaine d’équations absolument illisibles.
Nous allons voir comment une formulation opératorielle de la théorie des champs classiques
simplifie ce formalisme et permet la prédiction de l’existence des ondes électromagnétiques.
Cette façon d’unifier des théories en apparence non reliées et d’obtenir des prédictions
surprenantes a ensuite été le modèle de la science du vingtième siècle, donnant par exemple
l’électrodynamique quantique, unification de la mécanique quantique et de l’électromagné-
tisme avec des aspects de relativité restreinte, la théorie électrofaible unification de l’électro-
dynamique quantique et de la théorie de l’interaction faible dans les noyaux, et enfin le modèle
standard unification avec l’interaction forte. Une "grande unification" ou théorie du tout (uni-
fication avec la relativité générale et la gravitation) est encore en cours de développement au
moment où ces lignes sont écrites (2008) malgré des pistes prometteuses.
Chapitre 2
En physique, vous n’avez surtout rencontré jusqu’à présent que des objets représentés par
un nombre fini de grandeurs scalaires réelles : par exemple les trois coordonnées spatiales d’un
mobile, pouvant certes prendre une infinité de valeurs, mais en nombre fini.
Dans ce cours, nous allons travailler sur des objets appelés des champs, consistant en un
ou plusieurs scalaires dépendant de coordonnées spatiales. S’il n’y a qu’un réel dépendant
de l’espace on parlera d’un champ scalaire ; si on considère un triplet de réels dépendant de
la position, on parlera d’un champ vectoriel. Pour ce qui nous concerne, ces champs seront
typiquement le potentiel et le champ électrique, ou le champ magnétique, mais ces concepts
sont universellement employés en physique.
Par exemple, en mécanique des fluides, formellement assez proche de l’électromagnétisme,
on étudie les variations spatiales du champ de pression, de vitesse du fluide, voire de sa tempé-
rature comme en météorologie par exemple.
Par la suite, comme ce cours est avant tout un cours de physique, sauf si cela est expres-
sément précisé, nous allons supposer que les champs sont suffisamment réguliers pour pouvoir
être intégrés ou dérivés par rapport aux coordonnées spatiales et temporelles comme cela nous
arrange lorsque nous en aurons besoin.
Nous pouvons alors définir des opérateurs différentiels ou intégraux permettant de passer
d’un champ à un autre, ou à des grandeurs réelles intégrales. Le lecteur intéressé par davantage
9
10 CHAPITRE 2. OPÉRATEURS SUR DES CHAMPS SCALAIRES ET VECTORIELS
de rigueur mathématique est invité à se référer à un cours traitant de ces sujets en tant que tels,
le but ici étant simplement de fournir des outils de travail pour les chapitres suivants.
En général si nous considérons un champ vectoriel ~A(~r) l’intégrale du champ le long d’une
courbe donnée C sera appelée circulation C du champ le long de la courbe
Z
C= ~A(~r).d~r
C
Ceci doit par exemple vous rappeler la définition du travail d’une force vue en première
année. Notons que le produit scalaire est important pour bien obtenir un résultat qui soit un
nombre réel ; d’autre part, si le champ est toujours perpendiculaire à l’élément de la courbe
(voir le cours de géométrie des courbes correspondant) le résultat sera nul.
F IG . 2.2 – Le travail nécessaire pour amener un mobile d’un point A à un point B est égal à la
circulation de la force sur le parcours
Légende : le travail nécessaire à amener le train d’un point A à un point B est égal à la
circulation de la force appliquée pour ce faire.
2.1. INTÉGRALES LINÉIQUES, SURFACIQUES, ET VOLUMIQUES : CIRCULATION, FLUX, ÉLÉMENTS DE VO
F IG . 2.3 – Le débit de l’eau à travers la surface est égal au flux de la vitesse multiplié par la
densité
Notons également que la présence d’un produit scalaire est importante : ainsi, dans l’exemple
précédent, si on choisit une surface perpendiculaire au sens du courant, le flux est évidemment
nul.
M = ρV
12 CHAPITRE 2. OPÉRATEURS SUR DES CHAMPS SCALAIRES ET VECTORIELS
d Cx
Tx (t) = (t)
dt
d Cy
Ty (t) = (t)
dt
d Cz
Tz (t) = (t)
dt
(dans le cas du mobile le vecteur vitesse).
Pour résumer, il faut donc dans l’ordre calculer le vecteur vitesse, sa norme, intégrer ce
résultat pour obtenir l’abscisse curviligne s, prendre la réciproque (si elle existe) de la for-
mule obtenue pour trouver t en fonction de s, et enfin ré-exprimer ~T en fonction de s puis le
normaliser.
En pratique on rencontrera surtout deux cas : la droite pour laquelle par exemple
Cx (t) = at
2.2. SYSTÈMES DE COORDONNÉES 13
A x
Cy (t) = 0
Cz (t) = 0
puisque nous pouvons orienter arbitrairement notre système de coordonnées en l’absence
d’autres contraintes
on obtient donc
dCx
Tx (t) = (t) = a
dt
dCy
Ty (t) = (t) = 0
dt
dCz
Tz (t) = (t) = 0
dt
puis Z t
s= ||~T (t 0 )||dt 0
A
donc trivialement
s = at
s
t=
a
et enfin
dCx dCx dt a
Tx (s) = (s) = = =1
ds dt ds a
dCy
Ty (s) = (s) = 0
ds
dCz
Tz (s) = (s) = 0
ds
14 CHAPITRE 2. OPÉRATEURS SUR DES CHAMPS SCALAIRES ET VECTORIELS
donc ce vecteur est bien normalisé à 1 et sa direction est celle que nous attendions.
Dans le cas du cercle en deux dimensions on peut prendre
Cx (t) = r cos ωt
Cy (t) = r sin ωt
Cz (t) = 0
on obtient donc
dCx
Tx (t) = (t) = −rω sin ωt
dt
dCy
Ty (t) = (t) = rω cos ωt
dt
dCz
Tz (t) = (t) = 0
dt
puis
Z t
s= ||~T (t 0 )||dt 0
A
donc Z tp
s= r2 ω2 sin2 ωt 0 + r2 ω2 cos2 ωt 0 dt 0
A
s = rωt
s
t=
ωr
et enfin
dCx dCx dt s
Tx (s) = (s) = = − sin
ds dt ds r
dCy s
Ty (s) = (s) = cos
ds r
dCz
Tz (s) = (s) = 0
ds
donc là encore ce vecteur est bien normalisé à 1 et sa direction orthoradiale est celle que
nous attendions.
~eφ
~er
dS
~ex r
φ
~ey
Cx (t) = r cos φ
Cy (t) = r sin φ
Cz (t) = 0
et
Z 2π
L= ||~T (φ)||dφ
0
dCx
Tx (t) = (φ) = −r sin φ
dφ
dCy
Ty (t) = (t) = r cos φ
dt
dCz
Tz (t) = (t) = 0
dt
puis
Z 2π
L= ||~T (φ)||dφ
0
donc
L = 2πr
~er
dS
θ ~eφ
r ~eθ
~ez
z
φ
ρ ~ey
~ex
~ez
~eφ
dS
~eρ
~ez
z
φ
ρ ~ey
~ex
S = a2
Par contre si nous envisageons de même de calculer la surface d’un cercle de rayon r la
situation se complique fortement car si nous choisissons d’intégrer par exemple d’abord sur y
les bornes d’intégration varient avec la position x
Z x=r Z y=√r2 −x2
S= dx √ dy
x=−r y=− r2 −x2
Z x=r p
S= 2 r2 − x2 dx
x=−r
dx = −r sin θ
Z θ=π
S= 2r2 sin2 θdθ
θ=0
S = πr2
Reconnaissons que cette méthode est un peu compliquée et qu’elle nous a obligés de toute
façon à introduire une variable trigonométrique.
Si désormais nous passons en coordonnées polaires (r, φ) pour le cercle
Z φ=2π Z r0 =r
S= dS
φ=0 r0 =0
x = r cos φ
y = r sin φ
cos φ −r sin φ
dS = dφdr = rdφdr
sin φ r cos φ
graphiquement on peut voir cet élément comme un petit carré tangent au cercle de dimensions
longitudinales dr suivant ~er et rdφ suivant e~φ
finalement
Z φ=2π Z r0 =r
r02 r
S= rdφdr = 2π = πr2
φ=0 r0 =0 2 0
Notons bien que dans tous les cas l’élément de surface dS est bien homogène à une
surface car par exemple dr est homogène à une longueur.
Notons également que vectoriellement l’élément de surface dS ~ est normal à la surface
S et de préférence, par convention, orienté vers l’extérieur de la surface s’il y en a un
pour une surface fermée. Pour une surface ouverte dans l’espace direct, la règle du tire-
bouchon (de droitier) donne à partir d’un choix du sens de parcours du périmètre de la
surface l’orientation algébrique de celle-ci. En pratique nous ne rencontrerons jamais ce
problème.
De même si nous passons au calcul de volumes, sauf sur les parallélépipèdes l’intégration
en cartésiennes peut être très pénible si nous extrapolons à une dimension supplémentaire les
difficultés que nous avons eues dans l’exemple précédent.
Par contre dans les systèmes de coordonnées adaptées à la forme de l’objet l’intégration
sera plus aisée. Retenons l’expression de l’élément de volume en cartésiennes
dV = dxdydz
la procédure de calcul d’une intégrale volumique étant la même que pour le calcul d’une
intégrale surfacique : intégration entre les bornes définissant l’objet suivant trois directions
successives.
En cylindriques on déduit facilement l’élément de volume du cas bidimensionnel des coor-
données polaires
dV = rdrdφdz
(cube élémentaire de hauteur dz)
2.3. ANALYSE VECTORIELLE 19
S = 4πr2
Z θ=π Z φ=2π Z r0 =r
V= sin θr2 drdθdφ
θ=−π φ=0 r0 =0
4
V = πr3
3
résultats que nous connaissions depuis longtemps en principe.
2.3.1 Différentielle
Rappelons tout d’abord ce que l’on entend en physique par différentielle d f d’un champ
scalaire f (x, y, z) (par exemple le potentiel électrique V ).
Il s’agit d’un nouveau champ d f qui fait correspondre à trois nouveaux réels dx, dy, dz la
valeur
∂f ∂f ∂f
df = dx + dy + dz
∂x ∂y ∂z
où les ∂ dénotent les dérivées partielles de f par rapport à chacune des variables x, y, z.
calculées en ces mêmes points x, y, z.
Par exemple si f = x + y2 + z3 alors
d f = dx + 2ydy + 3z2 dz
Ce champ correspond au premier ordre à la variation de f autour du point de coordonnées
x, y, z si ces mêmes coordonnées s’accroissent de dx, dy, dz respectivement.
Si on a affaire à un extremum du champ d f est nul. Seules les dérivées secondes pourront
cependant nous dire si nous n’avons pas affaire à un point selle, col, à un maximum ou un
minimum local.
20 CHAPITRE 2. OPÉRATEURS SUR DES CHAMPS SCALAIRES ET VECTORIELS
2.3.2 Gradient
On peut facilement résumer le sens de variation du champ f en introduisant un vecteur
~
grad f (x, y, z) dit gradient de la fonction et tel que
~
~ f .dl
d f = grad
~ = (dx, dy, dz) l’élément de longueur au point x, y, z.
avec dl
~ f a pour coordonnées ( ∂ f , ∂ f , ∂ f )
Ainsi grad ∂x ∂y ∂z
Remarquons que la "flèche du gradient" nous donne le sens de variation de la fonction f , à
l’opposé des puits de potentiel par exemple
résultat à rapprocher de celui obtenu en mécanique sur le travail d’une force conservative
~
(dérivant d’un potentiel). Ainsi la gravité dérive du potentiel V = mgz par ~P = −gradV =
−mg~ez et "pointe vers le bas" k ; son travail ne dépend pas du chemin parcouru.
De même pour le champ électrique qui dérive du potentiel selon
~
~E = −gradV
~∇ = ( ∂ , ∂ , ∂ )
∂x ∂y ∂z
et le gradient du champ f vaut ainsi
~ f = ~∇ f
grad
L’introduction du symbole nabla va nous permettre de manipuler plus facilement les déri-
vées partielles d’un champ vectoriel (pour le moment nous n’avons considéré, dans le cas du
gradient, qu’un champ scalaire).
2.3. ANALYSE VECTORIELLE 21
2.3.4 Divergence
Ainsi, si nous considérons un champ vectoriel tridimensionnel ~E (typiquement, le champ
électrique ou le champ magnétique) nous pouvons calculer une quantité appelée divergence du
champ définie par
1.5
0.5
−0.5
−1
−1.5
−1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5
F IG . 2.11 – Cartographie bidimensionnelle du champ créé par une charge localisée ; la diver-
gence est non nulle dans la région occupée par la charge
2.3.5 Rotationnel
Dans le paragraphe précédent, nous n’avons envisagé que les dérivées partielles de chaque
composante du champ par rapport à la variable d’espace correspondante.
Ceci dit chacune des composantes du champ vectoriel constitue un champ scalaire et a
"parfaitement le droit" de dépendre des autres coordonnées ; par exemple Ex peut dépendre de
y et de z.
L’opérateur rotationnel va nous permettre d’exploiter ces variations non prises en compte
dans la divergence.
Ainsi on associe à un champ vectoriel ~B (typiquement le champ magnétique) un nouveau
champ vectoriel appelé rotationnel de ~B et défini par
~ ~B = ~∇ ∧ ~B
rot
1.5
0.5
−0.5
−1
−1.5
−1.5 −1 −0.5 0 0.5 1 1.5
F IG . 2.12 – Cartographie du champ magnétique créé par une source de courant localisée ; le
rotationnel est non nul à l’intérieur de la source
2.3.6 Laplacien
Nous pouvons aller plus loin que dans les paragraphes précédents et passer à des opérateurs
faisant intervenir des dérivées secondes. Par exemple, l’opérateur dit Laplacien est noté par le
symbole ∆ (deux fois ∇) défini sur un champ scalaire V (typiquement le potentiel électrique)
par
∂2V ∂2V ∂2V
~
∆V = divgradV = ~∇.~∇V = 2 + 2 + 2
∂x ∂y ∂z
Cet opérateur, comme nous le verrons plus tard, permet de relier le potentiel à ses sources.
Cet opérateur Laplacien peut également s’appliquer à des champs vectoriels ; ainsi pour un
champ~A (typiquement le potentiel vecteur du champ magnétique) on aura un vecteur à trois
composantes égales au Laplacien de celles-ci
~ rot
rot ~
~ ~A = graddiv~A − ∆~A
en sommant sur les six faces du petit cube, en respectant l’orientation, (normales sortantes), et
en se limitant au premier ordre
∂Ex
−Ex (x, y, z)dydz + Ex (x + dx, y, z)dydz = dxdydz
∂x
24 CHAPITRE 2. OPÉRATEURS SUR DES CHAMPS SCALAIRES ET VECTORIELS
(x, y, z + dz)
~ = dydz~ex
dS
dz
dy
(x, y, z)
dx (x + dx, y, z)
On voit donc en répétant la procédure pour y et z que localement les membres de gauche et
de droite des formules sont égaux.
En sommant sur l’ensemble du volume V étudié, il ne reste finalement que les faces exté-
rieures des petits cubes dxdydz et on obtient bien la formule dite de Green-Ostrogradski.
Cette formule nous sera utile pour établir la forme locale du théorème de Gauss.
À l’aide des outils mathématiques définis au chapitre précédent, nous pouvons désormais
établir des équations locales pour l’électrostatique et la magnéto-statique.
~
B
q q
F~ = q E
~ ~v
Ainsi la charge q ressent-elle une force ~F = q~E(~r) où~r est le vecteur position de la charge
q.
De même, le champ magnéto-statique ~B est causé par la présence d’une distribution de cou-
rants statiques (c’est à dire de charges électriques en mouvement stationnaire), et se manifeste
par la force ~F dite force de Lorentz qu’il exerce sur une charge q se mouvant à la vitesse~v dans
le laboratoire.
25
26CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
On voit donc qu’il y a une correction par rapport à l’expression précédente. On peut mettre
en évidence cette force en observant la trajectoire d’électrons dans un tube à vide partiel : c’est
le principe des tubes cathodiques, diodes, triodes dits "à tubes ou à lampes", cyclotrons, syn-
chrotrons, etc, le champ électrique permettant d’accélérer les électrons et le champ magnétique
de les dévier afin par exemple de leur faire décrire un cercle et de les faire repasser par les
électrodes accélératrices un grand nombre de fois.
Remarquons d’ailleurs que le champ magnétique crée une force toujours orthogonale au
sens du mouvement, donc qui ne travaille pas ; c’est finalement peu surprenant pour une force
issue d’un champ qui est surtout un artifice mathématique et qui n’a pas de réalité physique
intrinsèque. Vous en saurez plus à ce sujet dans le cours de relativité restreinte mais dans le
paragraphe suivant nous allons esquisser les causes de ce paradoxe.
dq = ∑ qi = ρ(~r)dV
i
3.1. RAPPELS D’ÉLECTROSTATIQUE ET MAGNÉTO-STATIQUE 27
avec ρ la densité de charges, champ scalaire dépendant de la position. Ce champ est tout à
fait analogue à une densité ou masse volumique dépendant de la position et moyennant sur les
masses des atomes.
De même, si les charges qi sont en mouvement avec une vitesse ~vi , on définit le courant
élémentaire comme
~ji = qi~vi
et la densité de courant dans le petit volume par
~j = ρ~v
où ~v est la vitesse moyenne des charges qi .
En principe il faudrait de plus sommer sur toutes les espèces de porteurs de charges pré-
sentes (ions et électrons). En physique nous nous limiterons au cas de charges constituées
d’électrons uniquement, sauf dans les problèmes traitant de plasmas.
Ces distributions de charges ou de courants peuvent être quasi-mono-dimensionnelles (cas
d’un fil mince), quasi-bidimensionnelles (cas d’une surface mince). Dans ces cas on aura intérêt
à définir des densités de charges ou de courants linéiques ou surfaciques, en intégrant sur les
dimensions non pertinentes. Ainsi on définit la densité de charges σ d’une surface en écrivant
que
dq = ρdxdydz = σdxdy
en supposant que la surface est mince suivant la direction z et ne présente pas de variations
intéressantes de densité.
De même on définit la densité de charges linéiques λ pour un fil
dq = ρdxdydz = λdx
en supposant que les seules variations sont suivant x, la densité surfacique de courant ~jS par
~jS = ~jdz
en supposant qu’il n’y a pas de variation suivant z et que la surface est mince.
dq
I=
dt
si nous considérons un tube de courant élémentaire de volume dV parcouru par des charges
dq à la vitesse v alors
dq = ρdV
or nous pouvons considérer que le volume dV vaut à peu près dSvdt
donc
dq = ρvdtdS
et l’intensité dI passant à travers la surface du tube de courant élémentaire vaut
~
dI = ρvdS =~j.dS
finalement l’intensité passant à travers une surface macroscopique S vaut
28CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
ZZ
I= ~
~j.dS
S
Une distance sur le cube d’une distance est bien homogène au carré d’une distance, et cette
formule exprime de façon concise l’axe de la force. On vérifie bien que deux charges identiques
se repoussent et que deux charges identiques s’attirent. Le coefficient de proportionnalité, très
30CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
proche de 9.109 en unités du système international (ce qui n’est pas anodin comme nous le
verrons dans le dernier chapitre) est exprimé en fonction de la "perméabilité du vide" ε0 .
On définit alors le champ électrique ~E1 créé par la première charge et tel que
~F1→2 = q2 ~E1
Remarquons que ce champ varie lui aussi en carré de la distance. Il est traditionnellement
exprimé en volts par mètre car si nous introduisons le potentiel électrique V1 créé par la charge
tel que
~ 1
~E1 = −gradV
q1 1
V1 (~r) =
4πε0 ||~r − ~r1 ||
et il varie en inverse de la distance à l’origine de la charge.
Les champs et potentiels électriques obéissent au principe de superposition, ce qui veut dire
que le champ ou potentiel total créé par une distribution de charges qi situées aux positions ~ri
valent au point~r respectivement
~E(~r) = ∑ qi ~r −~ri
i 4πε0 ||~r −~ 3
ri |
qi 1
V (~r) = ∑
i 4πε0 ||~r −~ri ||
Si maintenant nous passons à une distribution continue de charges, il suffit de remplacer
(par une procédure mathématique non détaillée ici) les sommes par des intégrales et les charges
par des densités volumiques ρ(~r0 ) situées au point ~r0 de la zone de volume V où sont les charges,
multipliées par des éléments de volume et on obtient
1 ρ(~r0 )dV
Z
V (~r) =
V 4πε0 ||~r − ~r0 ||
~ ~E =~0, point sur lequel
On peut montrer en prenant le rotationnel de cette expression que rot
nous reviendrons.
En ce qui concerne le champ magnétique, la situation est quasiment identique à celle du
champ électrique. Le magnétisme, connu depuis l’invention de la boussole par les Chinois, et
étudié en Europe depuis la Renaissance (par Gilbert par exemple), était considéré un phéno-
mène indépendant de l’électricité jusqu’à ce que, peu après l’invention de la pile électrique par
Volta permettant d’obtenir de bien plus fortes intensités que celles obtenues par les machines
3.1. RAPPELS D’ÉLECTROSTATIQUE ET MAGNÉTO-STATIQUE 31
électrostatiques du type Wimshurst, le Danois Oersted remarque par suite du désordre régnant
sur son bureau qu’un courant électrique pouvait faire dévier l’aiguille d’une boussole.
Ampère et Biot et Savart, après communication de cette information révolutionnaire pour
l’époque, ont alors établi les lois quantitatives de la magnéto-statique.
La loi de Biot et Savart permet de relier les causes du champ magnétique ~B(~r) en un point
de l’espace à sa valeur. Ainsi de façon analogue à la loi de Coulomb on a
~
B
~r
~r 0
~(~r 0 )
l’intégration se faisant sur les circuits forcément fermés parcourus par des courants I dé-
pendant de l’espace mais non du temps (état stationnaire mais hors d’équilibre).
On retrouve ici le produit vectoriel dont nous parlions dans les paragraphes précédents et
qui implique que le choix d’orientation de l’espace influe sur le signe du résultat.
On peut déduire de ce résultat que div~B = 0, point sur lequel nous reviendrons.
En pratique, les lois de Coulomb et de Biot et Savart sont rarement employées, que ce soit
dans les exercices "scolaires" ou en pratique sur ordinateur par exemple, sauf dans des cas
très simples (distributions linéiques droites ou circulaires de charges et de courants) car elles
nécessitent une intégration compliquée géométriquement et analytiquement pour chaque point
considéré dans l’espace. Elles ont cependant l’avantage de relier directement les causes aux
effets.
On est donc en droit de se demander où sont les courants dans les aimants ; à mon avis,
c’est là aussi une des raisons de la difficulté apparente de la magnéto-statique par rapport à
l’électrostatique. Ampère en raisonnant par analogie a supposé qu’il existait des boucles de
courants locales dans les aimants ; en fait, ces boucles de courant sont constituées des électrons
"tournant" autour des noyaux et créant ce que l’on appelle des moments magnétiques.
Vous verrez dans le cours sur l’électromagnétisme dans la matière que toute matière est
ainsi légèrement perturbée par la présence d’un champ magnétique (on a ainsi réussi à faire
léviter une grenouille dans un champ magnétique très intense obtenu par des électroaimants
supra-conducteurs !) mais dans certains matériaux (ferromagnétiques) les distances et interac-
tions inter-atomiques sont telles que pour de relativement basses températures on observe une
addition collective des moments et un effet macroscopique très important et mesurable : ainsi
un bon aimant moderne peut-il soulever plusieurs dizaines de fois son poids.
∑i qintérieures
ZZ
~ =
~E.dS i
S ε0
le facteur 4π présent dans la loi de Coulomb disparaissant lors de l’intégration sur tous les
angles solides. Il est à noter que ce théorème étant très simple, certains physiciens en particulier
anglo-saxons vont jusqu’à poser ε0 = 1/(4π) (unités de Gauss).
De même pour le champ magnétique si nous considérons une courbe fermée C enserrant
une surface S alors la circulation du champ magnétique le long de la courbe C est proportion-
nelle à la somme des courants traversant la surface S
3.1. RAPPELS D’ÉLECTROSTATIQUE ET MAGNÉTO-STATIQUE 33
I
~ = µ0 ∑ Is
~B.dl
C
là encore le facteur 4π disparaît. En unités de Gauss par contre on prend µ0 = 4πc2 avec c
célérité de la lumière.
On voit que les théorèmes de Gauss et d’Ampère peuvent nous permettre de calculer facile-
ment les champs créés par des distributions quelconques de charges ou de courants à condition
de choisir une surface ou un parcours d’intégration simple (typiquement, une sphère, un cercle,
ou un cube et un carré). Les symétries du problème peuvent nous y aider.
F~ = q1 E
~
z
q1
y dq
O x
q2
F~ = q2 E
~
F IG . 3.7 – Symétrie de la force créée par une distribution surfacique de charge électrique
F~
z
~
B
I1
y I
O x
I2
~
B
F~
F IG . 3.8 – Symétrie de la force créée par une distribution surfacique de courant électrique
Ces considérations de symétries nous permettront en anticipant la forme des lignes de cou-
rant (les lignes sur lesquelles les champs ne varient pas, localement orthogonales aux équipo-
tentielles), de choisir de façon pertinente les surfaces ou les parcours pour l’application des
théorèmes de Gauss ou d’Ampère. Par exemple dans le cas d’un fil infini cylindrique parcouru
par un courant uniforme I suivant Oz, nous avons prévu que le champ magnétique ne dépendrait
que de r ; en outre les considérations de symétrie nous permettent de prévoir que le champ sera
orthogonal aux plans de symétrie de ses causes, à savoir tout plan contenant le fil ; le champ
sera donc orthoradial (suivant e~φ ) et les lignes de courant seront des cercles centrés sur l’axe
du fil et orthogonaux à celui-ci. Nous prendrons donc dans le théorème d’Ampère un parcours
constitué d’un cercle de rayon r et nous pouvons sortir le champ de l’intégrale vu qu’à r donné
le champ est constant, et à l’extérieur du fil on aura :
I I φ=2π
~ dl
B(r). ~ = eφ .rdφ~
B(r)~ eφ
C φ=0
= 2πrB(r) = µ0 I
et finalement
~B = µ0 I e~φ
2πr
Remarquons qu’à l’intérieur du fil le résultat serait différent car le membre de droite ne
3.2. FORME LOCALE DES THÉORÈMES DE GAUSS ET AMPÈRE 35
~
B
~
B
~
B ~
B
intérieures
~ = ∑i qi
ZZ
~E.dS
S ε0
se transforme en
1
ZZ ZZZ
~ =
~E.dS ρ(~r)dV
S ε0 V
en remplaçant encore une fois les charges ponctuelles par leur densité moyenne sur un élément
de volume dV et en sommant sur le volume V enserré par la surface S et contenant les charges
(strictement, sans charges sur la surface).
De même pour le théorème d’Ampère
I
~ = µ0 ∑ Is
~B.dl
C
devient
I ZZ
~ = µ0
~B.dl ~
~j.dS
C S
1
ZZZ ZZZ
div~EdV = ρ(~r)dV
V ε0 V
et
ZZ ZZ
~ = µ0
~ ~B.dS
rot ~
~j.dS
S S
Comme les volumes V ou les surfaces S sont quelconques, en les rendant infiniment petites
nous nous rendons compte qu’il faut que les intégrandes soit égales à gauche et à droite des
deux équations. On obtient donc la forme dite locale du théorème de Gauss
36CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
ρ
div~E =
ε0
et la forme locale du théorème d’Ampère
~ ~B = µ0~j
rot
Nous verrons dans un chapitre ultérieur que cette expression n’est valable qu’en magnéto-
statique et doit être corrigée lorsque les courants ne sont pas stationnaires (équation de Maxwell-
Ampère).
En tout cas ces expressions sont particulièrement intéressantes car elles relient directement
les champs à leurs sources, et comme annoncé dans la première partie du cours on voit que
le champ électrique diverge autour de ses sources, et que le champ magnétique tourne autour
de ses sources ; c’est particulièrement flagrant dans le cas respectivement d’une charge quasi-
ponctuelle, on d’un fil infini parcouru par un courant (règle du tire-bouchon ou du bonhomme
d’Ampère par exemple).
d 2V
=0
dx2
donc
dV
=a
dx
avec a une constante (correspondant au champ électrique) ; puis
V = ax + b
div~B = 0
et en considérant la formule de Green-Ostrogradski sur un tube orienté suivant ~B et de
surface éventuellement variable
~
B
on voit que le flux du champ magnétique à travers les surfaces entrante et sortante du tube
est conservé.
Ceci nous aide à expliquer par exemple la forme des lignes de champ magnétique créé par
un aimant à symétrie cylindrique :
div~B = 0
38CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
F IG . 3.11 – Lignes de champ magnétique d’un barreau aimanté, matérialisées par de la poudre
d’oxyde de fer (ferrite)
~ ~A
~B = rot
~A est appelé potentiel vecteur. Il est déterminé à une constante vectorielle près (un gradient,
puisque le rotationnel d’un gradient est nul) de même que le potentiel électrique est déterminé
à une constante près qui disparaît lorsqu’on en prend le gradient.
Nous verrons, de façon réciproque, qu’en électrostatique
~ ~E = ~0
rot
~ ~A
~B = rot
et
~ ~B = µ0~j
rot
~ ~A = µ0~j
~ rot
rot
or si nous nous souvenons que
~ rot
rot ~
~ ~A = graddiv~A − ∆~A
vu le choix de constante que nous avons, nous pouvons prendre une constante telle que
~
divA = 0 (choix dit jauge de Coulomb) et donc finalement
∆~A = −µ0~j
équation de Poisson qui relie le potentiel à ses causes.
Rappelons que pour le potentiel électrique nous avions
ρ
∆V = −
ε0
3.6. FORME LOCALE DE LA LOI D’OHM 39
et que d’autre part le potentiel est également relié à ses sources par la loi de Coulomb
1 ρ(~r0 )dV
ZZZ
V (~r) =
V 4πε0 ||~r − ~r0 ||
par analogie, pour chaque composante de ~A nous obtenons une équation similaire reliant le
potentiel vecteur à ses sources
µ0 ~j(~r0 )dV
ZZZ
~A(~r) =
V 4π ||~r − ~r0 ||
et en prenant le rotationnel de cette dernière expression nous retombons sur la loi de Biot et
Savart, ce qui nous rassure à la fois sur la cohérence interne de l’électromagnétisme classique
et sur nos capacités en calcul. Remarquons que la démonstration sans analogie nécessite des
connaissances nettement plus avancées en mathématiques (théorie des distributions)
On peut remarquer que ~A est obtenu directement à partir de ses causes (sans produit vec-
toriel) et donc qu’il est un "vrai" vecteur, intrinsèque, contravariant et donc qu’il est contenu
dans les plans de symétrie de ses causes et orthogonal aux plans d’antisymétrie de ses causes.
Rappelons cependant que son expression dépendra du choix de jauge (car il est défini à un gra-
dient près) et du référentiel choisi car ~j est proportionnel à la vitesse relative des charges par
rapport à l’origine des coordonnées (usuellement on se place dans le référentiel du laboratoire
supposé galiléen).
~j = σ~E
où σ est appelée conductivité du matériau, propriété intrinsèque à celui-ci.
Cette relation n’est pas forcément vraie, en particulier pas dans les supra ou semi-conducteurs,
si le courant ou le champ sont trop grands, si la fréquence dépasse 1014 Hz, ou dans les isolants
parfaits ; néanmoins pour les métaux usuels, ou les isolants courants, elle s’applique convena-
blement. On peut retenir un ordre de grandeur de 107 unités du système international pour le
cuivre, par exemple.
Si nous supposons que σ est constant sur un tube de courant de longueur l suivant Oz et
de section S, et que dans ce tube le courant est parallèle à Oz et uniforme alors nous pouvons
calculer l’intensité électrique totale
40CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
ZZ ZZ
I= ~ =
~j.dS ~
σ~E.dS
S S
or
~
~E = −gradV dV V (l) −V (0)
=− =−
dz l
puisque le courant, et donc ~E sont suivant z et constants
donc
V (0) −V (l) ~
ZZ
I= σ .dS
S l
Si nous notons U la différence de potentiel entre 0 et l (en convention française U = V (0) −
V (l)) et en employant l’hypothèse d’uniformité de la densité de courant que nous pouvons donc
sortir de l’intégrale nous obtenons
l
U=
I
σS
qui est une expression de la loi d’Ohm U = RI avec
l
R=
σS
résistance du tube de courant. σ est exprimé en S (Siemens) par mètre et vaut l’inverse de
la résistivité ρ. (ne pas confondre avec la densité de charges).
Remarquons que plus le tube est long, plus sa résistance est élevée, et plus sa surface est
grande, plus la résistance est petite. Ainsi les câbles de démarreur pour automobile, comme
les tensions, pour des raisons historiques, sont très faibles (12V) et les puissances nécessaires
importantes, sont ils de faible longueur, fort diamètre, et faits de cuivre qui est un des matériaux
présentant la meilleure conductivité. Afin d’économiser en poids de cuivre, les constructeurs
sont progressivement passés de 6 à 12 puis 24 et 48V récemment. L’inconvénient est que les
batteries doivent disposer de plus d’éléments, le couple rédox du plomb étant d’environ 1V.
À l’échelle industrielle on élève les tensions afin de minimiser les pertes par effet Joule
sur les longues distances, avec l’inconvénient d’augmenter la taille des installations : le champ
électrique disruptif de l’air (celui pour lequel un éclair apparaît) ayant une certaine valeur, si
on élève les tensions, il faut augmenter les distances entre électrodes pour éviter les éclairs qui
endommageraient le matériel.
~j = σ~E
si σ → ∞ pour que le produit reste fini il faut que ~E → ~0. C’est l’effet dit "cage de Fara-
day" : le champ est nul dans un conducteur parfait, ce qui permet de s’isoler des pertubations
électromagnétiques telles que la foudre par exemple.
Comme la forme locale du théorème de Gauss nous dit que
ρ
div~E = =0
ε0
il faut que la densité de charges ρ soit nulle. Physiquement cela veut dire que comme les
charges de même signe (électrons) se repoussent, s’il n’y a pas de force de friction, elles vont
toutes partir en surface pour éventuellement former une densité de charges σ s’il n’y a pas de
moyen de les évacuer du conducteur. Par ailleurs, la surface du conducteur parfait est forcément
une équipotentielle.
Cette hypothèse du conducteur parfait n’est cependant pas indispensable pour la suite mais
nous nous en servirons à l’occasion.
Pour une fois nous allons employer la formule de Stokes pour le champ électrique et celle
de Green-Ostrogradski pour le champ magnétique.
~ 2n
E
~ 2t 0
E
y x
~ 1n
E
~ 1t
E
F IG . 3.12 – Surface et parcours autour de la surface chargée séparant deux milieux employés
pour la démonstration du théorème de Coulomb
En effet nous avons vu que le rotationnel de ~E est nul (du moins en régime permanent) par
conséquent si nous considérons un parcours rectangulaire C coupé en deux par la surface et
symétrique, de côté l et de faible épaisseur e suivant la direction z, alors une application de la
formule de Stokes donne
I ZZ
~ =
~E.dl ~ =0
~ ~E.dS
rot
C S
Si maintenant nous détaillons la circulation, en décomposant le champ électrique dans
chaque zone 1 et 2 suivant deux composantes, l’une E ~n en projection sur la normale ~n = ~ez
~
à la surface, et l’autre dite composante tangentielle Et composée de la projection de ce vecteur
suivant une direction donnée perpendiculaire à la normale, par exemple Ox, alors la circulation
de ~E vaut
42CHAPITRE 3. FORMES LOCALES DE L’ÉLECTROSTATIQUE ET DE LA MAGNÉTO-STATIQUE
I
0= ~ = E1t l − E2t l + E1n e − E2n e
~E.dl
C
si nous choisissons le parcours rectangulaire tel qu’il soit colinéaire à E~1t .
Par conséquent en faisant tendre l’épaisseur e vers 0 on a continuité de la composante tan-
gentielle à la traversée de l’interface. Cela sera vrai également si nous considérons la direction
Oy, et donc vrai pour l’ensemble de la partie du champ contenu dans le plan.
Si maintenant nous appliquons le théorème de Gauss à une boîte cylindrique (ou "camem-
bertoïdale") de surface S = πr2 et d’épaisseur e faible, également coupée en deux par l’inter-
face, alors comme
~ = ∑ qint = σS
ZZ
~E.dS
S ε0 ε0
et que l’intégrale surfacique s’approche par
σS
E2n S − E1n S + 2πreE1t =
ε0
puisque nous avons vu que la composante tangentielle était continue. Si maintenant nous
faisons tendre l’épaisseur e vers 0, il reste après simplification par S
σ
E2n − E1n =
ε0
résultat que l’on nomme parfois théorème de Coulomb et que l’on peut résumer (avec la
continuité de la composante tangentielle incluse) en
~1 = σ ~n
~2 − E
E
ε0
Remarquons que pour une charge surfacique donnée, plus la surface est petite ou courbée
et plus la densité surfacique de charges est grande, ce qui explique le "pouvoir des pointes"
de provoquer des étincelles ou d’attirer la foudre : d’où la forme pointue des paratonnerres,
ou a contrario les formes très rondes des machines électrostatiques, choisies pour retarder les
décharges le plus possible en maintenant le champ en dessous du champ disruptif de l’air.
De la même façon pour le champ magnétique, en employant le fait que sa divergence est
toujours nulle, puis avec le théorème d’Ampère, on peut établir a contrario que sa composante
normale est continue alors qu’on a une discontinuité de la composante tangentielle, résultat
dont la démonstration est tout à fait similaire résumé par
~2 − B
B ~1 = µ0 S~j ∧~n
Par exemple à la traversée de la surface d’un solénoïde créant un champ magnétique constant
en son sein, et nul à l’extérieur, on a une discontinuité exactement donnée par l’expression ci-
dessus.
Chapitre 4
Induction
Après avoir détaillé ce qui se passait en régimes stationnaires, nous allons désormais pro-
gressivement supprimer cette restriction en faisant d’abord varier lentement le champ magné-
tique. Lorsque Faraday a réalisé cette expérience, il s’est aperçu qu’une variation du champ
magnétique induisait un courant dans les circuits, de façon inverse à l’expérience d’Oersted.
Une analyse plus fine du phénomène a montré qu’en fait c’était la variation de flux du champ
magnétique qui engendrait un courant.
e = − ∂Φ
∂t
~ ~
RR
Φ= B(t).
S
dS
F IG . 4.1 – Force électromotrice e induite par un champ magnétique dans un circuit fermé
43
44 CHAPITRE 4. INDUCTION
dΦ
e=−
dt
où Φ représente le flux du champ magnétique ~B à travers la surface S du circuit C
ZZ
Φ= ~
~B.dS
S
D’ailleurs, remarquons que certains auteurs nomment ~B "le vecteur induction magnétique"
pour ne pas le confondre avec le champ magnétique dans la matière H ~ qui sera discuté dans le
cours sur l’électromagnétisme dans les milieux matériels.
Remarquons également qu’il faut éventuellement tenir compte du nombre de spires du cir-
cuit dans le calcul du flux
Cette loi de Lenz-Faraday résume sous une forme très compacte plusieurs phénomènes
différents.
Remarquons d’abord qu’une intensité constante dans un circuit peut créer un champ ma-
gnétique stationnaire alors qu’un champ magnétique et un circuit totalement fixes ne peuvent
induire un courant : une variation d’un des paramètres est nécessaire.
distribuaient la force des machines à vapeur de la première révolution industrielle ayant débuté
environ un siècle auparavant.
Remarquons que l’on peut introduire un champ E~m homogène à un champ électrique dit
champ électromoteur tel que I
~
e == E~m .dl
C
Par identification
~F
E~m = = ~E +~v ∧ ~B
q
dit champ électromoteur, est le champ électrique vu par l’élément de courant dans le réfé-
rentiel du laboratoire. Cette forme est particulièrement pratique pour les problèmes tels que le
freinage par courants de Foucault.
Par la loi de Galilée de composition des vitesses, la vitesse du porteur de charges est la
somme de sa vitesse v~m par rapport une origine fixe O0 du circuit et de la vitesse ~vc du circuit
(ou de son origine O0 ) par rapport à l’origine du laboratoire O.
Ainsi
I
e= ~
(~E + (~vc + v~m ) ∧ ~B).dl
C
~ élément de longueur du
Or la vitesse du porteur de charges v~m est forcément colinéaire à dl
circuit ; par conséquent après application du produit vectoriel avec ~B sa contribution est nulle
et on peut ne garder que ~vc .
Il reste dans la force électromotrice
I I
e= ~ +
~E.dl ~
(~vc ∧ ~B).dl
C C
Comparons désormais cette expression avec la loi de Lenz-Faraday reliant e au flux du
champ magnétique ~B à travers la surface S du circuit
46 CHAPITRE 4. INDUCTION
dΦ
e=−
dt
avec Φ = S ~B.dS ~
RR
La dérivée est ici une dérivée dite "totale". (dérivant par rapport à une variation explicite
du flux par rapport au temps). Si nous décomposons désormais, comme il est courant en mé-
canique des fluides, cette dérivée en un terme dépendant explicitement du temps (par exemple
correspondant au cas où le champ change au cours du temps, ou la surface ou le produit scalaire
change), et en un terme dépendant implicitement du temps (dans le cas d’un circuit mobile)
nous obtenons ce qui est appelé la dérivée partielle par rapport au temps ainsi qu’un terme dit
"convectif" lié au déplacement du circuit :
d ∂ ∂ ∂x ∂ ∂y ∂ ∂z
= + + +
dt ∂t ∂x ∂t ∂y ∂t ∂z ∂t
nous reconnaissons les vitesses dans cette expression et finalement
d ∂
= + ~vc .~∇
dt ∂t
donc
dΦ
e=−
dt
donne
ZZ
∂Φ
e=− + ~vc .~∇~B.dS
~
∂t S
nous pouvons sortir ~vc de l’intégrale et une application de la formule de Stokes en remar-
quant que
~vc .~∇~B.dS
~ = −~vc ∧ rot ~
~ ~B.dS
car
pression de la dérivée partielle du flux par rapport au temps dans le paragraphe précédent donne
ZZ I ZZ
∂Φ ∂ ~ =
~B.dS ~ =
~E.dl ~
− =− ~ ~E.dS
rot
∂t ∂t S C S
ainsi comme la surface S est quelconque à partir du moment où elle est enserrée par le
circuit C il faut que les intégrandes soient égales et donc
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
en faisant rentrer la dérivée temporelle sous l’intégrale (nous sommes en physique !).
Cette formule locale, obtenue encore une fois à partir d’une loi intégrale (la loi de Lenz-
Faraday) est appelée équation de Maxwell-Faraday.
Elle relie le rotationnel du champ électrique à ses causes, à savoir une variation du champ
magnétique dans le temps.
Remarquons qu’en régime stationnaire (indépendant du temps) ce rotationnel du champ
électrique est nul ; ainsi, dans le chapitre précédent, nous avions le droit d’écrire le champ
électrique comme gradient du potentiel, ce qui ne sera plus forcément le cas.
Si nous nous souvenons que la divergence du champ magnétique ~B est toujours nulle, nous
pouvons toujours écrire ce dernier champ comme rotationnel d’un potentiel vecteur ~A
~ ~A
~B = rot
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
en substituant l’équation pour ~A on obtient
∂~A
~ ~E = −rot
rot ~
∂t
en faisant passer la dérivée temporelle sous le rotationnel. Par conséquent comme le rota-
tionnel d’un gradient est nul les deux expressions sous le rotationnel sont égales à un gradient
près ; ce gradient est clairement celui du potentiel électrique pour être cohérent avec le régime
stationnaire indépendant du temps
~
~E = −gradV ∂~A
−
∂t
Nous voyons ainsi un terme supplémentaire apparaître dans l’expression usuelle du champ
électrique. Cette expression dite champ de Neumann est particulièrement utile dans la re-
cherche des champs émis par une antenne, comme nous le verrons dans une autre partie du
cours. Remarquons cependant que ce champ est unique mais qu’on peut changer V et ~A simul-
tanément toute en conservant le résultat (V est défini à une constante près et ~A à un gradient
près).
Pour retrouver l’équation de Poisson il nous faut cependant rappeler la condition dite "jauge
de Coulomb" telle que
div~A = 0
48 CHAPITRE 4. INDUCTION
Φ1 = Φ11 + Φ12
et de même
Φ2 = Φ21 + Φ22
Rappelons que par la loi de Biot et Savart le champ est directement relié à sa cause (le
courant) ; ainsi pour ~B1 (t) par exemple
Si nous supposons que l’intensité est constante sur le circuit nous pouvons la sortir de
~1 dans C1
l’intégrale, et si maintenant nous calculons Φ11 flux de B
ZZ
Φ11 = B ~1
~1 .dS
S1
I ~ ~0
µ0 dl(r ) ∧ (~r − ~r0 ) ~
ZZ
Φ11 = I1 (t) 3 .dS1
S1 4π C1 ~ 0
||~r − r |
Cette formule effrayante ne doit pas nous cacher que le facteur de droite est simplement
géométrique (dépend de l’arrangement mutuel des circuits) et que finalement on peut la résu-
mer sous la forme
Φ11 = L1 I1 (t)
L1 sera appelée auto-inductance du circuit en système international est exprimée en H (Hen-
rys). Souvent sa valeur est plutôt établie expérimentalement que calculée car il y a souvent des
4.5. AUTO- ET MUTUELLE INDUCTION 49
"pertes de lignes de champ" qui font que la valeur théorique ne coïncide pas tout à fait avec la
valeur expérimentale comme vous pourrez le voir en travaux pratiques.
Remarquons qu’il faudra bien tenir compte du nombre de spires éventuel dans les calculs
de L1 .
Ainsi, on va voir apparaître dans le circuit lui-même une force électromotrice s’opposant
aux variations du courant le parcourant. Vous avez déjà vu sans doute en électrocinétique de
tels dipôles, symbolisés comme par hasard par des bobines et d’impédance jLω (correspondant
à la dérivée de la loi de Lenz) en courant alternatif sinusoïdal.
Dans certains montages démontrant ce phénomène d’induction mutuelle, on essaiera ainsi
de cacher l’auto-induction en choisissant des valeurs de ω appropriées par rapport aux résis-
tances, aux L et aux M, mais ce phénomène sera toujours présent. En principe il faudrait établir
un système de deux équations différentielles couplées pour décrire le phénomène obtenu.
De la même façon nous pouvons établir
~ f ~V ) = f rot
rot( ~ f ∧ ~V
~ ~V + grad
comme
~ 1 (~r1 − ~r2 )
grad = 3
||~r1 − ~r2 ||
||~r1 − ~r2 |
et
~ dl
rot ~ 2 = ~0
µ0
I I ~ 2 (~r2 )
dl
M12 = ( ~ 1 (~r1 )
).dl
4π C1 C2 ||~r1 − ~r2 ||
et il reste une formule certes intimidante mais dans laquelle nous pouvons permuter sans
encombre les deux indices vu que le signe de la distance ||~r1 − ~r2 || ne changera pas. Ainsi
retenons que
50 CHAPITRE 4. INDUCTION
M12 = M21
ce que vous pourrez vérifier en travaux pratiques en permutant les bornes des montages
démontrant l’induction sans changer le résultat.
Retenons que si nous voulons calculer l’auto ou la mutuelle inductance, il faut établir le
champ magnétique dans l’espace, puis calculer son flux dans un des circuits, et enfin mettre en
facteur l’intensité.
Chapitre 5
Équations de Maxwell
5.1 Historique
C’est Maxwell qui a formulé les différentes équations de l’électromagnétisme (électrosta-
tique : théorème de Gauss, magnéto-statique : théorème d’Ampère, induction : loi de Lenz-
Faraday) sous les formes locales que nous avons vues. Il faut bien se rendre compte qu’à
l’époque (milieu du XIXme siècle) ces équations étaient formulées en coordonnées cartésiennes
et très difficilement lisibles. Avant les travaux de Maxwell, personne ne s’était donc aperçu
qu’elles étaient incohérentes.
~j = ρ~v
où ρ est la densité de charges et ~v leur vitesse.
Si nous considérons un petit tube de charge de volume V , de surface S perpendiculaire à
Ox et longueur dl suivant Ox, avec ~v uniforme et parallèle à Ox (avec v = dl
dt ) alors la charge
totale Q présente dans le tube vaut
ZZZ
Q= ρdV = ρSdl
V
La variation de la charge durant un intervalle de temps dt est égale à la somme des charges
entrantes et sortantes (s’il n’y a pas de création). Comme l’intensité électrique I sortante vaut
dQ
ZZ ZZ
I=− = ρ~v.~S = ~ =
ρ~v.dS ~
~j.dS
dt
(si le flux sortant est positif la charge dans le volume diminue), en appliquant la formule de
Green-Ostrogradski au membre de droite nous obtenons si nous considérons que le volume V
est arbitraire et donc que les intégrandes sont égales :
dρ
div~j +=0
dt
Remarquons que cette équation de conservation de la charge se réduit en régime permanent
à
51
52 CHAPITRE 5. ÉQUATIONS DE MAXWELL
div~j = 0
ce qui est par exemple une expression de la loi des nœuds : la somme des intensités entrantes
est égale aux intensités sortantes s’il n’y a pas d’accumulation ou de perte locale.
I1
I3
I2
~ ~B = µ0~j
rot
qui implique puisque la divergence d’un rotationnel est nulle
div~j = 0
alors qu’en régime variable nous venons de montrer que
dρ
div~j + =0
dt
La solution à ce paradoxe proposée par Maxwell est d’introduire un courant fictif supplé-
mentaire ~jD nommé courant de déplacement dans les équations ;
si
∂~E
~jD = ε0
∂t
si nous prenons la divergence de la forme locale du théorème d’Ampère avec le nouveau
courant ~j +~jD il vient
~ ~B = divµ0 (~j +~jD )
divrot
soit, puisque la divergence d’un rotationnel est nulle
0 = div(~j +~jD )
dρ ∂~E
0=− + divε0
dt ∂t
dans la mesure où la forme locale du théorème de Gauss s’écrit
ρ
div~E =
ε0
5.3. COURANT DE DÉPLACEMENT 53
nous arrivons cette fois-ci après simplification algébrique à un membre de droite qui est
bien nul et un système d’équations cohérent.
~
Ce courant de déplacement ~jD = ε0 ∂∂tE apparaît donc en régime variable ; la forme locale
du théorème d’Ampère que nous avons établie précédemment reste donc valable en magnéto-
statique si les courants sont fixés. Remarquons que comme souvent en physique une avancée
théorique n’invalide pas les théories précédentes mais simplement limite leur domaine de vali-
dité.
Remarquons d’autre part que si les courants sont lentement variables (approximation dite
ARQP pour Approximation des Régimes Quasi-Permanents) on peut négliger le courant de dé-
placement par rapport aux autres courants et le chapitre précédent sur l’induction reste valable.
On peut montrer en exercice que dans les matériaux usuels cette approximation est valable
pour des fréquences f inférieures au THz et pour des tailles de circuit petites devant la lon-
gueur d’onde λ = c/ f , point que nous verrons plus en détail dans le chapitre sur les ondes
électromagnétiques.
On peut montrer dans une situation idéale que le courant de déplacement (qui a surpris les
scientifiques lors de son introduction par Maxwell) a un sens.
− +
− +
− − + +
− − + +
− − − + + +
− − − + + +
− − − − + + + +
− − − −+ + + + +
− − − − − + + + +
− − − −+ + + + +
− − − − − + + + +
− − − −+ + + + +
− − − − − + + +S +
− − ~−=− σ−~n + + + + +
− − −E − + + + +
−
− − − 0− + + + + +
− − − − + + + +
− − − −+ + + + +
− − − − + + +
− − − + + +
− − − + + +
− − + +
− − + +
− +
− +
~1 = σ ~n
~E2 − E
ε0
où ~n est le vecteur normal aux plaques.
Par conséquent puisque le champ est nul dans le conducteur
~E2 = σ ~n
ε0
(ce qui permet par ailleurs en intégrant de trouver la valeur de la capacité C = ε0 dS du
condensateur dans la formule Q = CU avec U différence de potentiel entre les plaques).
Relions maintenant (disons pour ti0) les deux plaques par un conducteur de faible résis-
tance r. Le courant "se met à couler" pour équilibrer les charges entre les deux plaques, générant
au passage un courant I. En première approximation si la densité de courant~j = j~n est supposée
uniforme et normale à la surface
ZZ
I= ~ ≈ jS
~j.dS
S
54 CHAPITRE 5. ÉQUATIONS DE MAXWELL
or
dQ dσS
I= =
dt dt
rappelons que nous venons d’établir par les conditions de passage
~2
σ~n = ε0 E
dE~2
~j = ε0
dt
On peut arguer que par continuité du courant, entre les plaques où règne le vide et où
donc manifestement il ne peut y avoir de courant on va retrouver la même équation qui est
exactement celle que nous avons établie pour le courant de déplacement.
Cet exemple est loin d’être une preuve mais peut contribuer à se convaincre de l’existence
de ce courant de déplacement ; il sera d’autant plus intense que la résistance r est petite et donc
la décharge du condensateur rapide.
∂~E
~ ~B = µ0 (~j + ε0 )
rot
∂t
-Forme locale de la loi de Lenz-Faraday, dite équation de Maxwell-Faraday (MF)
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
-Conservation du flux magnétique, absence de monopôles magnétiques, dite équation de
Maxwell-flux (MΦ)
div~B = 0
Ces équations sont à connaître par cœur pour tout étudiant en physique dans l’enseignement
supérieur.
Remarquons qu’elles ne sont valables que dans le vide ou en présence de charges loca-
lisées sans milieu modifiant la valeur des champs. Elles impliquent, comme nous l’avons vu
précédemment, l’équation de conservation de la charge électrique
∂ρ
div~j + =0
∂t
Chapitre 6
Ondes électromagnétiques
Après avoir établi le système d’équations de Maxwell, il nous vient naturellement l’envie
de les mélanger pour voir si quelque nouvelle prédiction peut sortir de l’unification et de la cor-
rection ainsi réalisée du formalisme de l’électrostatique, de la magnéto-statique, de l’induction
et de la conservation de la charge.
Nous allons voir que de l’existence du courant de déplacement, même dans le vide, apparaît
alors la possibilité de l’existence d’une onde.
div~E = 0 (MG)
∂~E
~ ~B = µ0 ε0
rot (MA)
∂t
∂~B
~ ~E = −
rot (MF)
∂t
div~B = 0 (MΦ)
∂~E
rot ~ ~B = rotµ
~ rot ~ 0 ε0
∂t
or
~ rot
rot ~
~ ~B = graddiv~B − ∆~B = −∆~B
~ ~E
∂rot
−∆~B = µ0 ε0
∂t
en mélangeant avec l’équation de Maxwell-Faraday
55
56 CHAPITRE 6. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
∂~B
~ ~E = −
rot (MF)
∂t
il apparaît
∂2~B
∆~B = µ0 ε0 2
∂t
ou encore
∂2~B ~
∆~B − µ0 ε0 2 = O
∂t
Nous allons voir dans le paragraphe suivant que cette équation est une équation d’onde
pour le champ électromagnétique.
En attendant, réalisons l’application numérique approximative
1 1 2 1
µ0 ε0 ≈ 4π.10−7 . 9
=( 8
) ≈ 2
4π9.10 3.10 c
avec c célérité de la lumière. Nous comprenons mieux la surprise de Maxwell arrivant
à ce résultat et expliquant ainsi par l’introduction du courant de déplacement, permettant le
couplage des équations, la nature électromagnétique de la lumière, et prévoyant l’existence
d’ondes électromagnétiques de toute fréquence.
Nous pouvons répéter le raisonnement pour le champ électrique en prenant le rotationnel
de l’équation de Maxwell-Faraday
~ ~B
∂rot
~ ~E = −
~ rot
rot
∂t
De nouveau
~ rot
rot ~
~ ~E = graddiv~E − ∆~E = −∆~E
∂~E
~ ~B = µ0 ε0
rot
∂t
et finalement
∂2 ~E ~
∆~E − µ0 ε0 2 = O
∂t
soit exactement la même équation que pour le champ magnétique et les mêmes remarques.
Nous allons voir que les ondes électromagnétiques ont simultanément une composante élec-
trique et magnétique.
∂2 u 1 ∂2 u
− =0
∂x2 c2 ∂t 2
où u correspondra par exemple à une des composantes cartésiennes de ~E ou de ~B.
Remarquons d’abord que dans cette équation c a bien les dimensions d’une vitesse.
Introduisons deux variables X et Y telles que
6.2. SOLUTIONS GÉNÉRALES 57
X = x − ct
et
Y = x + ct
alors réciproquement
X +Y
x=
2
et
Y −X
ct =
2
par conséquent
∂ ∂ ∂X ∂
= =
∂x ∂X ∂x ∂X
par la règle des dérivées de fonctions composées exprimées comme usuellement en phy-
sique ; la même formule peut être exprimée pour t et il vient
∂ ∂ ∂X ∂
= = −c
∂t ∂X ∂t ∂X
On peut exprimer les mêmes relations pour Y .
Finalement l’équation d’onde
∂2 u 1 ∂2 u
− =0
∂x2 c2 ∂t 2
devient
∂2 u ∂2 u
− =0
∂X 2 ∂X 2
par conséquent toute fonction F de X est solution de l’équation d’onde, de même que toute
fonction G de Y . Par superposition nous pouvons donc écrire
E E
t t
f (x − ct) x f (x + ct) x
u? = u0 eik(x−ct)
en notations complexes (i2 = −1) correspondant à
u = Re u? = u0 cos(k(x − ct))
si u0 est réel on peut vérifier aisément que l’on a une solution.
Réciproquement
u? = u1 eik(x+ct)
correspondrait à la partie G de la solution.
Remarquons que si u0 = u1 alors
u? = u1 (eik(x−ct) + eik(x+ct) )
2π
k=
λ
2π
ω = 2π f =
T
et en mélangeant avec ω = kc nous arrivons à
fλ = c
formule qui est à notre avis la plus simple à retenir.
On peut la vérifier sur les postes de radio gradués en longueur d’onde comme en fréquence ;
ainsi France Inter peut-il être trouvé à 1852m ou 162 kHz environ.
6.4. STRUCTURE DES ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES DANS LE VIDE 59
De même pour les ondes stationnaires : un four micro-ondes émet des ondes particulière-
ment bien absorbées par l’eau à 2,45 GHz soit une longueur d’onde de 12 cm environ ; c’est
pour cela que ces fours disposent d’un plateau tournant, sinon la nourriture ne serait pas chauf-
fée de façon homogène. On peut vérifier cela en disposant de la poudre de cacao sur le plateau
arrêté : on voit clairement les endroits ou l’onde stationnaire est nulle ou maximale.
~E = E
~0 ei(kz−ωt)
avec
~0 = E0~ex
E
l’équation d’onde étant
∂2 ~E ~
∆~E − µ0 ε0 2 = O
∂t
On peut aisément vérifier que les projections de ~E sur Oy et Oz étant nulles l’équation
√
d’onde est satisfaite, et sur Ox on obtient bien une solution si kc = ω avec c = 1/ µ0 ε0 .
Nous avons donc une solution (parmi d’autres possibles, n’oublions pas que comme l’équa-
tion est linéaire le principe de superposition s’applique) à l’équation d’onde.
Calculons dans ce cas, par l’équation de Maxwell-Faraday, le champ magnétique corres-
pondant.
Comme
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
et
~E = E0~ex ei(kz−ωt)
nous obtenons en prenant garde au fait que ~E est suivant ~ex mais dépend de z et donnera
une seule composante non nulle dans le rotationnel
∂Ex
~ ~E).~ey =
(rot
∂z
~ ~E).~ey = ikE0 ei(kz−ωt)
(rot
∂~B
− = ikE0~ey ei(kz−ωt)
∂t
après intégration temporelle en éliminant les signes et à une constante près
~B = k E0~ey ei(kz−ωt)
ω
60 CHAPITRE 6. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Si nous introduisons le vecteur ~k = k~ez , remarquons que ~E, ~B,~k forment un trièdre direct
et que ~k est dans le sens de propagation de l’onde. On l’appellera vecteur d’onde pour l’onde
étudiée, caractérisée ici par sa nature plane : en effet à un instant donné les lieux d’égale per-
turbation électrique ou magnétique sont des plans dans l’espace, perpendiculaires à la direction
de propagation Oz.
Il est à noter que nous aurions pu orienter différemment les axes mais que le résultat aurait
été le même. De façon générale, sans particulariser le repère cartésien, nous pouvons écrire
pour l’onde
~0 ei(~k.~r−ωt)
~E = E
~0 ei(~k.~r−ωt)
~B = B
avec~r vecteur position dans un système de coordonnées et un repère arbitraire. Notons bien
l’homogénéité vectorielle de cette formule.
~
E
~k
~k
~∇ = i~k
Ainsi
~B = 1 ~∇ ∧ ~E
iω
en tenant compte du signe de la loi de Lenz
~
~B = 1 ik ~E
iω ∧
et
~
~B = k ∧ ~E
ω
ce qui résume les résultats obtenus précédemment pour une onde plane indépendamment
du système de coordonnées.
1 ∂2 ~E ~
∆~E − 2 2 = O
c ∂t
se résume vu l’expression du Laplacien en sphériques à
1 ∂ 2 ∂~E 1 ∂2 ~E ~
(r ) − =O
r2 ∂r ∂r c2 ∂t 2
les autres termes étant supposés nuls (pas de dépendance des angles polaires θ et φ) .
Considérons arbitrairement que ~E est de la forme
i(kr−ωt)
~E = E0 e~φ e
r
(nous verrons plus tard que cette forme correspond à longue distance à l’onde émise par
un dipôle oscillant) alors l’expression de l’équation d’onde en sphériques donne bien ~0 après
une algèbre un peu longue, en employant deux fois la formule de la dérivée d’un produit par
exemple.
Nous avons donc bien une solution possible à l’équation d’onde dans ce cas.
Si par l’équation de Maxwell-Faraday
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
nous calculons le champ magnétique correspondant, comme en sphériques l’opérateur ro-
tationnel vaut pour la coordonnée θ
∂Er r∂Eφ
∂φ − sin θ ∂r
~ ~E.~eθ =
rot
r sin θ
et sera nul ici pour les autres coordonnées donc
ike i(kr−ωt)
~ ~E = −~eθ
rot
r
62 CHAPITRE 6. ONDES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Dans ce chapitre, nous allons reprendre les résultats des chapitres précédents du point de
vue énergétique, ce qui va nous permettre de mieux appréhender certains phénomènes, en par-
ticulier en ce qui concerne la propagation des ondes électromagnétiques.
Wi = qiVe (B)
63
64CHAPITRE 7. ASPECTS ÉNERGÉTIQUES DES PHÉNOMÈNES ÉLECTROMAGNÉTIQUES
et si nous supposons que le point B est situé en ~ri et que le potentiel est créé par la loi de
Coulomb par un ensemble de i − 1 charges q j situées chacune en~r j
i−1
1 qj
Wi = qi ∑
j=1 4πε0 ||~
ri −~ r j ||
N N j<i
1 qi q j
W = ∑ Wi = ∑ ∑
i=1 i=1 j=1 4πε0 ||~
ri −~ r j ||
ou encore
1 N N 1 qi q j
W= ∑ ∑
2 i=1 j=1 4πε0 ||~ri −~r j ||
1
ZZZ
W= Ve (~r)ρ(~r)dV
2
or en électrostatique l’équation de Poisson est toujours vérifiée donc
ρ
∆Ve = −
ε0
et en substituant ρ il vient
1
ZZZ
W =− ε0Ve (~r)∆Ve dV
2
Si nous revenons à ~E = −gradV ~ e en employant une intégration par parties pour chaque coor-
donnée cartésienne et en remarquant que le terme tout intégré est nul puisque le champ est
supposé nul à l’infini il reste
1
ZZZ 2
W= ε0 ||~E| dV
2
expression que nous privilégierons par la suite.
dW dΦ
= −Ie = I
dt dt
7.1. ÉNERGIE ÉLECTROSTATIQUE ET MAGNÉTO-STATIQUE 65
d W = Idφ
or par définition
ZZ
dΦ = ~ dS
dB. ~
S
~
B
S
σ
~ l’intensité
d’autre part si nous considérons que le fil a une section σ d’élément de surface dσ
vaut
ZZ
I= ~
~j.dσ
σ
avec ~j la densité de courant
Finalement
ZZ ZZ
dW = ~
~j.dσ ~ dS
dB. ~
σ S
1
ZZZ
W= ~j.~A.d V
2
Cependant, en magnéto-statique la forme locale du théorème d’Ampère (sans courant de
déplacement) vaut
~ ~B = µ0~j
rot
donc l’équation précédente se transforme en
ZZZ ~ ~
rotB
W= .~Ad V
2µ0
et en intégrant par parties sur chacune des composantes cartésiennes, en se souvenant que
~ ~A et en prenant le champ nul à l’infini ce qui fait disparaître le terme tout intégré il vient
~B = rot
2
Z Z Z ||~
B|
W= dV
2µ0
~ v = dq~v.~E
d P = dF.~
puisque la composante magnétique est toujours orthogonale à la trajectoire. Si nous inté-
grons sur l’espace, avec dq = ρdV et ρ la densité de charges il vient pour la puissance totale ~P
déposée sur les charges contenues dans un volume V par le champ
ZZZ
P= ρ~v.~EdV
V
∂~B
~ ~E = −
rot
∂t
il apparaît
ZZZ ~B ~B ∂~B ∂~E
P= (−div(~E ∧ ) − . − ε0 .~E)dV
V µ0 µ0 ∂t ∂t
Si nous introduisons la densité totale d’énergie électromagnétique u somme des contribu-
tions électrostatiques et magnéto-statiques vues dans les paragraphes précédents
||~E 2 || ||~B2 ||
u = ε0 +
2 2µ0
ainsi que le vecteur ~Π dit de Poynting tel que
~ ~
~Π = E ∧ B
µ0
nous remarquons dans l’expression de P après application de la formule de Green-Ostrogradski
pour transformer le premier terme en intégrale de surface sur la surface S du volume V que
ZZ ZZZ
~ −
~Π.dS ∂u
P =− dV
S V ∂t
ce qui signifie que la puissance électromagnétique déposée dans une distribution de charge
est égale à l’opposé de la variation d’énergie du champ électromagnétique moins le flux du
vecteur de Poynting représentant ainsi la puissance sortante du champ.
Remarquons que si le volume considéré est vide de charges alors P = 0 et le flux du vecteur
de Poynting représente la perte d’énergie du champ électromagnétique contenu dans ce volume.
d’où
E2
h~Πi = 0 ~ez
2µ0 c
Notons que nous aurions pu obtenir le même résultat en employant la notation complexe ;
dans ce cas on peut montrer comme en électrocinétique que le résultat est fonction du conjugué
du second facteur selon
1
h~Πi = Re E~ ? ∧ Conjg~B?
2µ0
L’énergie se propage donc suivant la direction du vecteur~k = k~ez et nous pouvons ainsi faire
le lien de façon quantitative entre la "vibration de Fresnel" notée s des opticiens, assimilée à
l’amplitude du champ électrique, et l’intensité lumineuse définie comme valeur moyenne de la
puissance transportée par l’onde électromagnétique associée : ceci donne une base satisfaisante
à la théorie des interférences lumineuses et à celle de la diffraction comme vous le verrez au
niveau d’un master de physique.
~E ∧ ~B E2
h~Πi = h i = 2 0 ~er
µ0 2r µ0 c
Remarquons encore une fois que ce vecteur est colinéaire au sens de propagation de l’onde ;
si nous calculons le flux Φ du vecteur sur une sphère de rayon R centrée à l’origine il vient
Z π Z 2π
Φ= h~Πi.~er sin θR2 dθdφ
θ=−π φ=0
2πE02
Φ=
µ0 c
Ce flux total est donc constant par simplification des R2 ; a contrario, ce résultat intuitif
de conservation de l’énergie nous explique pourquoi pour une onde à symétrie sphérique l’in-
tensité locale sur un élément de surface décroît en carré de la distance, ce dont nous avons
l’expérience quotidienne en nous éloignant d’une source ponctuelle.
Chapitre 8
Formulaire
69
70 CHAPITRE 8. FORMULAIRE
Conseils méthodologiques
9.1 Généralités
Travailler le cours chapitre par chapitre en se forçant à mémoriser les principaux résul-
tats. Faire et refaire les exercices correspondants ainsi que ceux trouvés dans des ouvrages
quelconques. (bibliothèque, ouvrages de niveau DEUG, annales, sites Web de particuliers ou
institutionnels, recueils d’exercices "prépa", CAPES, agrégation, sites étrangers, wikipedia..).
Même si vous n’y arrivez pas il est toujours stimulant de se confronter à des approches, nota-
tions et conventions différentes afin de bien savoir ce dont on parle et la physique qui se cache
derrière. Ne pas négliger les aspects historiques ainsi que les applications industrielles afin de
bien comprendre l’intérêt et la démarche de la sous-discipline ainsi que les ordres de grandeur
en jeu.
Éventuellement, faire ceci en groupe. Ne pas hésiter à poser des questions aux enseignants,
à vos camarades, sur des forums.
Les résultats essentiels du cours et des travaux dirigés doivent être parfaitement connus
avec leurs hypothèses. Seul un travail régulier et/ou une participation attentive en cours le
permettent. Si vous faites l’effort de toujours précéder l’enseignant d’une ligne au lieu d’avoir
plusieurs tableaux de retard comme c’est souvent le cas le travail personnel se réduit à une
simple révision. Si le cours se transforme subitement à vos yeux en un amas de hiéroglyphes,
réagir immédiatement et en tout cas avant la veille de l’examen en reprenant du départ voire en
repartant du cours des années précédentes.
9.2 Pré-requis
Bien connaître les relations trigonométriques usuelles, dérivées et intégrales, changement
de variable et intégration par parties, l’analyse vectorielle dans les systèmes de coordonnées
usuels,ainsi que les exponentielles complexes.
71
72 CHAPITRE 9. CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES
Lier les étapes du raisonnement par des mots-clefs (or, donc, mais, puisque...) commenter
les résultats obtenus (sens de variations, cas limites) pour voir si l’on retrouve des cas connus ou
évidents. Estimer de tête à partir des puissances de 10 les ordres de grandeur des applications
numériques et commenter les résultats s’ils sont surprenants, faire attention aux unités (tout
résultat doit en avoir une, même "SI"), tout remettre en SI (en particulier les cm, mA, Celsius,
calories etc) et vérifier l’homogénéité des résultats (ne pas "additionner moutons et chèvres",
ne pas prendre le logarithme ou le sinus de quantités dimensionnées). Un correcteur acceptera
plus facilement une erreur algébrique dans les coefficients qu’un résultat non homogène du
point de vue des unités ou pire un résultat non homogène vectoriellement (e( i~kr).....)