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Cours Fiabilité Industrielle Partie 2

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FIABILITÉ

INDUSTRIELLE
Préparé par : AIT HADDOUCHANE Zineb

3ème année QMSI

Année Universitaire : 2019 - 2020


Contexte industriel de la fiabilité
■ Aujourd’hui, la fiabilité est devenue un paramètre clé de la qualité et d’aide à la décision, dans
l’étude de la plupart des composants, produits et processus (Transport, énergie, bâtiments,
composants électroniques, composants mécaniques...).
■ Les évolutions technologiques de ces dernières années imposent des cycles de développement
des nouveaux produits toujours plus courts.
■ Dans ces conditions, il s'avère complexe de garantir la fiabilité d'un produit qui représente
pourtant un avantage compétitif crucial sur le long terme.
■ En effet, en plus de réduire les coûts de garantie, la fiabilité renforce l'image de marque d'une
entreprise et instaure un lien de confiance avec le client.
■ La fiabilité est devenue un élément essentiel pour les enjeux de sécurité et de performances des
entreprises.
■ L’analyse de la fiabilité dans le domaine de la mécanique est un outil très important pour
caractériser le comportement du produit dans les différentes phases de vie, mesurer l’impact
des modifications de conception sur l’intégrité du produit, qualifier un nouveau produit et
améliorer ses performances tout au long de sa mission.
2
PLAN
➢ Définition des concepts

➢ Fonction de défaillance et fonction de fiabilité

➢ Indicateurs de fiabilité : taux de défaillance (taux d’avarie) et MTBF

➢ Courbe baignoire

➢ Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité

➢ Méthodes d’évaluation de la fiabilité

3
Définition des concepts
■ La défaillance
D’après la norme AFNOR NF X600-10

Une défaillance est l’altération ou la cessation de l’aptitude d’un ensemble à accomplir sa ou


ses fonctions requises avec les performances définies dans les spécifications techniques.

Remarque :
➢ La cessation de l’aptitude conduit l’entité à être dans un état appelé «panne».
➢ L’entité est donc indisponible suite à la défaillance.
défaillance

Fonctionnement
Panne
Normal
(opérationnel)
remise en service
4
Définition des concepts
■ La défaillance
Classification des défaillances

➢ En fonction de la vitesse d'apparition :

❖ Défaillance progressive : par dérive

Défaillance due à une évolution dans le temps


de certaines caractéristiques d'une entité.

❖ Défaillance soudaine

Défaillance brutale due à une évolution quasi


instantanée des caractéristiques d'une entité.

5
Définition des concepts
■ La défaillance
Classification des défaillances (Suite)

➢ En fonction du degré d'importance ➢ En fonction de la vitesse d'apparition et du

❖ Défaillance complète degré d'importance


❖ Défaillance par dégradation
Défaillance qui entraîne l'inaptitude totale de
Défaillance qui est à la fois progressive et
l'entité à accomplir toutes les fonctions requises.
partielle (usure mécanique, augmentation de
❖ Défaillance partielle
frottements, …)
Défaillance qui entraîne l'inaptitude d'une ❖ Défaillance catalectique
entité à accomplir certaines fonctions requises, Défaillance qui est à la fois soudaine et
mais non toutes. complète (rupture d’une pièce mécanique, court-
circuit,…) 6
Définition des concepts
■ La défaillance
Classification des défaillances (Suite)
➢ En fonction des causes (circonstances liées à la conception, la fabrication ou l’emploi, ayant entraîné la
défaillance) :

❖ Défaillance première : résulte d’une cause interne de l’entité défaillante.

❖ Défaillance secondaire : résulte de la défaillance d’une autre entité ayant entraîné des conditions excessives.
❖ Défaillance de commande : résulte de signaux incorrects de contrôle/commande.
➢ En fonction des effets (utilise échelle de gravité relative au niveau de dégradation du fonctionnement du
système) :
❖ Défaillance mineure : dommage négligeable/sans risque pour l’homme.
❖ Défaillance significative : pas de dommage notable/ risque peu important pour l’homme.
❖ Défaillance critique : perte de fonctions essentielles/dommages importants au système/environnement
mais risque négligeable de mort.
❖ Défaillance catastrophique : perte de fonctions essentielles/dommages importants; entraîne mort
d’hommes ou dommages corporels. 7
Définition des concepts
■ La panne
La panne est l’inaptitude d’une entité à accomplir sa ou ses fonction(s) requise(s).
Remarque :
➢ Après apparition d’une défaillance, on considère donc que l’entité est en panne.
➢ Une panne résulte toujours d’une défaillance.

Disponibilité Indisponibilité

Figure : Les états d’une entité

8
Définition des concepts
■ Le mode de défaillance

Un mode de défaillance est l’effet par lequel une défaillance est observée.

■ A chaque défaillance d’une entité, on associe des modes de défaillance et des causes de
défaillances.

■ Difficulté de distinguer cause (en général, défaillances de pièces du composant (événement

initiateur)) et mode (manière dont la défaillance apparaît).

Causes de défaillance Modes de défaillances Effets sur les fonctions

9
Définition des concepts

10
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement
La Sûreté de Fonctionnement (SdF) peut être considérée comme la science des défaillances.

Remarque :
➢ Définition quelque peu excessive car la SdF est a priori loin d’être une science exacte.
➢ Définition quelque peu réductrice car la SdF aborde les systèmes et processus en
considérant d’autres aspects que leurs défaillances.
➢ Pris au sens large, la SdF consiste à :
Connaître
Evaluer Les défaillances des systèmes technologiques et les
Prévoir défaillances humaines.
Maîtriser

11
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement
Définition (norme CEI 50 (191)(1990))
La sûreté de fonctionnement est l’aptitude d’une entité à satisfaire une ou plusieurs fonctions
requises dans des conditions données.

Autre Définition (par J.C. Laprie) [contexte informatique]

La sûreté de fonctionnement d’un système est la propriété qui permet à ses utilisateurs de placer
une confiance justifiée dans le service qu’il leur délivre.

Définition de la norme européenne EN 13306 (2001)

Sûreté de fonctionnement : ensemble des propriétés qui décrivent la disponibilité et les facteurs qui
la conditionnent : fiabilité, maintenabilité et logistique de maintenance.

12
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement au sens strict
Il ressort de ces définitions précédentes que la SdF peut être perçue à travers quatre attributs
principaux :

❖ Fiabilité

❖ Maintenabilité On parle de FMDS

❖ Disponibilité

❖ Sécurité

(En Anglais, on parle de RAMS : Reliability, Availability, Maintenability and Safety)

13
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement au sens strict

Pas d’arrêts de
Production ! Pas de Pannes !
FIABILITE

SURETE DE
FONCTIONNEMENT

MAINTENABILITE
Remise en Service Pas d’événements
immédiate! Critiques ou
Catastrophiques ! 14
Définition des concepts
■ La Fiabilité
Aptitude d’une entité à accomplir une fonction requise, dans des conditions données, pendant un
intervalle de temps donné.

C’est le maintien de la qualité dans le temps, sans discontinuité.


Indicateurs :
➢ Probabilité qu'une entité E accomplisse une fonction requise, dans des conditions données,
pendant l'intervalle de temps (0,t).
R(t) = P [ E non défaillant sur (0,t) ]
➢ MTTF (Mean Time to Failure) : C’est le temps moyen de fonctionnement jusqu’à l’occurrence de
la première défaillance.
➢ MTBF (Mean Time Between Failures) : Représente le temps moyen entre deux défaillances.
Remarque :
L’aptitude contraire est dénommée défaillance, sa mesure est :
F(t) = 𝑹(𝒕)= 1 - R(t)
15
Définition des concepts
■ La Maintenabilité
Dans des conditions données, la maintenabilité est l’aptitude d’une entité à être maintenu
(maintenance préventive) ou rétablie (maintenance corrective) dans un état où elle peut accomplir
une fonction requise, lorsque la maintenance est accomplie dans des conditions données, en
utilisant des procédures et des moyens prescrits.
Commentaire :
➢ La maintenabilité caractérise la facilité à remettre ou à maintenir un bien en bon état de
fonctionnement. Cette notion ne peut s'appliquer qu’à du matériel maintenable, donc réparable.

La maintenabilité d’une entité dépend


étroitement des moyens et compétences
mis en œuvre

16
Définition des concepts
■ La Maintenabilité
Indicateurs :
➢ Probabilité que la maintenance d’une entité E accomplie dans des conditions données avec des
moyens prescrits, soit achevée au temps t sachant que E est défaillante au temps t=0.

M(t) = P [ la maintenance de E est achevée au temps ]


= 1 – P [ E non réparée au temps t ]
= P [E réparée sur l’intervalle (0,t) ]

➢ MTTR (Mean Time To Repair) : c’est le temps moyen de réparation

17
Définition des concepts
■ La disponibilité
Aptitude d’une entité à être en état d’accomplir une fonction requise, dans des conditions données
et à un instant donné.

Indicateurs :
➢ Probabilité qu'une entité E soit en état d’accomplir une fonction requise dans des conditions
données et à un instant t donnée.
A(t) = P [ E non défaillant à l’instant t ]

➢ MUT (Mean Up Time) : moyenne des temps de bon fonctionnement après réparation
➢ MDT (Mean Down Time) : moyenne des temps pendant lesquels le système est fonctionnellement
hors service
Remarque :
➢ Le fonctionnement à l’instant t ne nécessite pas forcément le fonctionnement sur [0, t], pour un
système réparable ; c’est là que se situe la différence fondamentale avec la fiabilité.
18
Définition des concepts
■ La sécurité
Aptitude d’une entité à éviter de faire apparaître, dans des conditions données, des
événements critiques ou catastrophiques (i.e; événements redoutes)

Mesure :
Elle est mesurée par la probabilité qu'une entité E évite de faire apparaître, dans des
conditions données, des événements critiques/catastrophiques

19
Définition des concepts
Etapes successives d’un système réparable au cours de son usage

Mise Première Début Remise Deuxième


en service défaillance d ’intervention en service défaillance

Bon fonctionnement Attente Réparation Bon fonctionnement

Durée
MTTR d ’usage

MDT MUT

MTTF MTBF

20
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement

21
Phases de l’étude de la fiabilité d’un système

■ L’étude de la fiabilité d’un système comprend trois phases importantes :

➢ Une phase d’analyse :

Débute par un diagramme de fonctionnement qui fait apparaître les différents


constituants du système susceptibles de compromettre (exposer, risquer) la fonction du
système. Pour chaque composant on détermine les modes de défaillances et on
recense toutes les causes.

➢ Une phase d’estimation des probabilités d’apparition des défaillances.

➢ Une phase de prévision ou d’estimation de la fiabilité du système.

22
Deux types de fiabilité
➢ La fiabilité opérationnelle
■ Elle résulte de l’observation et de l’analyse du comportement d’un certain nombre de
dispositifs identiques, en conditions de fonctionnement réelles.
➔ Il s’agit d’un traitement statistique d’un retour d’expérience. La probabilité moyenne issue
de ce retour d’expérience n’a de sens qu’en considérant un nombre important de dispositifs. La
fiabilité opérationnelle est donc définie par :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑑 ′ 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é𝑠 𝑛𝑜𝑛 𝑑é𝑓𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠 à 𝑙 ′ 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 ′𝑡′


𝑅 𝑡 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙 𝑑 ′ 𝑒𝑛𝑡𝑖𝑡é𝑠 [0, 𝑡]

■ Le système est supposé être sans défaillance à t = 0, on parle alors de système “cohérent”.

23
Deux types de fiabilité
➢ La fiabilité prévisionnelle
Elle estime la fiabilité future d’un système à partir de considérations sur la conception du
système et la fiabilité opérationnelle (supposée connue) de ses composants.

Cette estimation repose très souvent sur l’évaluation du “taux de défaillance” probable et du
“temps moyen de non défaillance”.

Mathématiquement la fiabilité nommée R(t) d’un système S est donnée comme suit :
R(t) = P ( S non défaillant sur [0,t] )

24
Estimation de la fiabilité à partir des observations

Pour nos études de fiabilité, nous disposons d’un nombre de données expérimentales ou réelles sur
les Temps de Bon Fonctionnement (TBF). Nous voulons étudier la fonction de répartition de ces TBF.

Nombre de données N 0 à 20 20 à 50 50 à …
Prise en charge des Données ti classées par ordre croissant (un rang Données rangées par
données i est affecté à chaque donnée) classe ti
Estimation de Fti σ 𝑛𝑖 − 0,3 σ 𝑛𝑖 σ 𝑛𝑖
𝑁 + 0,4 𝑁+1 𝑁
Méthodes des rangs Méthode des rangs Méthode des rangs
médians moyens bruts

σ 𝑛𝑖 : Nombre de défaillants de [0 à t] (fin de la classe i)

25
Estimation de la fiabilité à partir des observations

Application
On a relevé pour 21 moteurs électriques du même type le temps en heures écoulé avant la
première panne (Temps de Bon Fonctionnement (TBF)). On obtient :

130 155 166 180 225 230 450 504 603 715
918 1105 1210 1315 1506 1800 2150 2415 2550 3410 3490

26
Estimation de la fiabilité à partir des observations
■ Création de k intervalles identiques : k = 𝑁 avec N le nombre de TBF
■ Estimation de la fiabilité

Plage
d’intervalle [0 ; 700] ]700 ; 1400] ]1400 ; 2100] ]2100 ; 2800] ]2800 ; 3500]
Δt
ni nombre
9 5 2 3 2
de moteurs
Estimation 9/(21+1) = (9+5)/(21+1)
0,72 0,86 0,95
Fti 0,4 = 0,63
Rti = 1 - Fti 0,6 0,37 0,28 0,14 0,05

27
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
■ Considérons un dispositif unique ou des groupes de dispositifs identiques de même provenance
et utilisés dans des conditions semblables.
■ Ces dispositifs ont des propriétés susceptibles de se modifier au cours du temps.
■ Au bout d’un temps appelé durée de vie, le dispositif cesse de satisfaire aux conditions
d’utilisation
■ Cette
H durée de vie associée à chaque dispositif
permet de définir une variable aléatoire continue T

■ X(t) = variable d’état


➔ X(t) = 1 si le dispositif fonctionne à l’instant t
0 si le dispositif est en panne à l’instant t

28
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
■ Cette variable aléatoire T Є [0,∞[ possède donc une densité de probabilité f(t).
Remarque :
➢ f(t) est appelée aussi densité de probabilité des durées de vie ou densité de défaillance.

■ La fonction de répartition F(t) de la variable aléatoire T est appelée fonction de défaillance et


représente donc la probabilité pour que le dispositif soit en panne avant l’instant t.
𝑡

F(t) = P(T<t) = න 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
0


■ Le complément de F(t) à l’unité, i.e., R(t) = 1 – F(t) = 1 – P(T < t) = P(T ≥ t) = ‫ 𝑥𝑑 𝑥 𝑓 𝑡׬‬est
appelée fonction de survie ou fonction de fiabilité et représente la probabilité pour que le
dispositif fonctionne après un temps d’utilisation t.
29
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
La figure montre les deux fonctions associées

30
Indicateurs de fiabilité
■ Taux de défaillance (Taux d’avarie)

■ Le taux de défaillance moyen entre les instants t et t1 est :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑚𝑏é𝑠 𝑒𝑛 𝑝𝑎𝑛𝑛𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑡 𝑒𝑡 𝑡1


𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑛 é𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 à 𝑙 ′ 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑡

■ Le taux de défaillance moyen par unité de temps est donné par :

𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑡𝑜𝑚𝑏é𝑠 𝑒𝑛 𝑝𝑎𝑛𝑛𝑒 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑠 𝑡 𝑒𝑡 𝑡1


𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑒𝑛 é𝑡𝑎𝑡 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑟𝑐ℎ𝑒 à 𝑙 ′ 𝑖𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑡 × 𝑙 ′ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠

31
Indicateurs de fiabilité
■ Taux de défaillance (Taux d’avarie)
■ Considérons un ensemble de dispositifs identiques tous mis en service à l’instant t=0.
■ A chaque instant t, on peut relever le nombre N(t) de dispositifs en état de marche.
➔ Le taux de défaillance moyen dans l’intervalle [t,t1] rapporté au nombre de dispositifs encore
en vie au début de cet intervalle est :

𝑁 𝑡 −𝑁(𝑡1) 1 1 𝑁 𝑡 −𝑁(𝑡1)
× = ×
𝑡1 −𝑡 𝑁(𝑡) 𝑡1 −𝑡 𝑁(𝑡)

■ Ainsi, le taux instantané d’avarie ou le taux de défaillance est défini par la fonction λ(t) tel que :

32
Relations entre les expressions des lois de fiabilité

𝑑𝐹(𝑢)
On a : f(u) =
𝑑𝑢
−𝑅′(𝑢) 𝑓(𝑢) 𝑑𝐹(𝑢) 𝑑𝐹(𝑢)
Et λ(u) = = = =
𝑅(𝑢) 𝑅(𝑢) 𝑅 𝑢 .𝑑𝑢 1−𝐹 𝑢 .𝑑𝑢
𝑑𝐹(𝑢)
Donc λ(u).du =
1−𝐹(𝑢)

En intégrant les 2 membres entre 0 et t :


𝑡 𝑡 𝑑𝐹(𝑢) 𝑡 𝑡 −𝑑𝐹(𝑢)
‫׬‬0 λ u . du = ‫׬‬0 1−𝐹(𝑢) ➔ − ‫׬‬0 λ u . du = ‫׬‬0
1−𝐹(𝑢)
𝑡
➔ − ‫׬‬0 λ u . du = [ln(1 − 𝐹 𝑢 ]0t = [ln 1 − 𝐹 𝑡 − [ln(1 − 𝐹 0 ]
A t=0, F(0) = 0 parce qu’il n’y a pas de de défaillance
𝑡
Ainsi : − ‫׬‬0 λ u . du = [ln(1 − 𝐹 𝑡 ]
𝑡
− ‫׬‬0 λ u .du
➔𝑒 = 1 − 𝐹 𝑡 = 𝑅(𝑡)
33
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
t
−   ( u ) du
F (t ) = 1 − e 0

t
−   ( u ) du
R(t ) = 1 − F (t ) = e 0

t
dF (t ) −   ( u ) du
f (t ) = =  (t )e 0

dt

f (t )
 (t ) =
R(t )
34
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
Résumé des relations entre R(t), F(t), f(t) et λ(x)

35
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
La figure de la courbe en baignoire explique les différentes causes et remèdes de défaillances liées
aux trois phases de la durée de vie du matériel.

36
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
Pour la majorité des produits industriels, les variations de λ(t) au cours du temps (courbes dites en
baignoire) présentent trois zones typiques.

Courbe de défaillance en baignoire pour des modules et composants


du domaine électronique 37
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire pour les composants électroniques

■ Phase 1 : Elle définit la période de jeunesse, caractérisée par une décroissance rapide du taux de
défaillance. Cette décroissance s’explique par l’élimination progressive des défauts dus aux
processus de conception ou de fabrication mal maîtrisés ou à un lot de composants mauvais. Cette
période peut être minimisée pour les composants électroniques vendus aujourd’hui car les
fabricants se sont engagés à vérifier la qualité de leurs produits en sortie de fabrication.

■ Phase 2 : La deuxième phase définit la période de vie utile généralement très longue. Le taux de
défaillance est approximativement constant. Le choix de la loi exponentielle, dont la propriété
principale est d’être sans mémoire, est tout à fait satisfaisant. Les pannes sont dites aléatoires et
leur apparition n’est pas liée à l’âge du composant mais à d’autres mécanismes
d’endommagement. Les calculs prévisionnels de fiabilité se font presque souvent dans cette
période de vie utile.

■ Phase 3 : La dernière phase est la période de vieillissement, elle est caractérisée par une
augmentation progressive du taux de défaillance avec l’âge du dispositif. Ceci est expliqué par des
phénomènes de vieillissement tels que l’usure, l’érosion, etc. Cette période est très nettement au-
delà de la durée de vie réelle d’un composant électronique. 38
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
Pour la majorité des produits industriels, les variations de λ(t) au cours du temps (courbes dites en
baignoire) présentent trois zones typiques.

Courbe du taux de défaillance en mécanique 39


Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire pour les composants mécaniques

■ Phase 1 : La première phase définit la période de mortalité infantile. C’est une durée de vie en
principe très courte. Elle est décrite par une décroissance progressive du taux de défaillance avec le
temps dû à une amélioration des caractéristiques internes (caractéristiques de défauts) et des
interfaces, par un rodage préalable des pièces. Par conséquent, il n’est pas souhaitable de tester
les composants mécaniques dans cette période de leur vie.

■ Phase 2 : La dernière phase définit la période de vieillissement qui comporte la majorité de la vie du
dispositif. Elle est caractérisée par une augmentation progressive du taux de défaillance. Les pièces
mécaniques sont soumises à des phénomènes de vieillissement multiples qui peuvent agir en
combinaison : corrosion, usure, déformation, fatigue, et finalement perte de résilience ou
fragilisation. Contrairement aux composants électroniques, les calculs de la fiabilité pour des
composants mécaniques se font essentiellement dans la période de vieillissement, en utilisant des
lois de Probabilité dont le taux de défaillance est fonction du temps telles que la loi Log-normale,
Weibull, … etc.

40
Indicateurs de fiabilité
■ MTBF
Le MTBF (Mean Time Between Failure) est souvent traduit comme étant la moyenne des temps
de bon fonctionnement mais représente la moyenne des temps entre deux défaillances. En
d’autres termes, Il correspond à l’espérance de la durée de vie t.

 
MTBF = E (T ) =  tf (t )dt =  R(t )dt
0 0

Physiquement le MTBF peut être exprimé par le rapport des temps :

𝑠𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑑𝑒 𝑓𝑜𝑛𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑙𝑒𝑠 𝑛 𝑑é𝑓𝑎𝑖𝑙𝑙𝑎𝑛𝑐𝑒𝑠


𝑀𝑇𝐵𝐹 =
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑒𝑛𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑑𝑒 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑖𝑚𝑚𝑜𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

41
Indicateurs de fiabilité
■ MTBF
Exemple :

Un compresseur industriel a fonctionné pendant 8000 heures en service continu avec 5 pannes
dont les durées respectives sont : 7 ; 22 ; 8,5 ; 3,5 et 9 heures. Déterminer son MTBF.

8000 −(7+22+8,5+3,5+9)
𝑀𝑇𝐵𝐹 = = 1590 heures
5

42
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La courbe en baignoire relative à la durée de vie d’un système, fait apparaître une période de
maturité plus ou moins longue pendant laquelle le taux de défaillance d’un système ou d’un
composant est sensiblement constant; c’est le champ d’application de la loi exponentielle, qui
repose sur l’hypothèse λ = constante.

Une variable aléatoire T suit une loi exponentielle de paramètre  si sa densité de probabilité f(t)
est donnée par : f (t ) = e −t

D’où : Fonction de répartition F (t ) = 1 − e − t

Fonction fiabilité R(t ) = 1 − F (t ) = e −t


1
MTBF =  R(t )dt =
0

43
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La distribution exponentielle s’applique aux systèmes opérants en continu (systèmes électroniques)
c’est ce qu’on appelle distribution sans mémoire.
𝒆−λ.(𝒕+Δ𝒕)
P(T ≥ t+Δt / T ≥ t) = = 𝒆−λ.Δ𝒕 = P(T ≥ Δt)
𝒆−λ.𝒕

Remarque : la loi conditionnelle de la durée de vie d’un


dispositif qui a fonctionné sans tomber en panne
jusqu’à l’instant t est identique à la loi de la durée de
vie d’un nouveau dispositif. Ceci signifie qu’à l’instant
t, le dispositif est considéré comme neuf, de durée de
vie exponentielle de paramètre λ.

44
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La représentation linéaire de la loi exponentielle s’obtient sur un simple papier semi-logarithmique.
L’anamorphose permet une représentation linéaire de la fiabilité, la droite ayant pour pente λ /2,3. En
effet, si R(t) = 𝑒 −𝜆𝑡 ,
ln R(t) = –λ t en logarithmes népériens
λ
ou log R(t) = − 𝑡 en logarithmes décimaux.
2,3

45
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle

Application 1 :

Un dispositif a un taux de défaillance constant de λ= 0.03/h


a) Calculer la probabilité qu’il tombe défaillant pendant 10 premières heures d’opération
b) En supposant que le dispositif a bien fonctionné pendant 100 h, calculer la probabilité qu’il
tombe défaillant pendant 10 prochaines heures.

46
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle

Application 2 :

Un composant électronique de puissance a un taux de panne constant de 0,07 pour 1000 heures
de fonctionnement.
a) Quelle est la probabilité pour qu’il survie 5000, 1000, 2000 h. L’unité de temps est 1000h à
5000 h correspond t=5
b) Quelle est la probabilité que le composant dure entre 2000 et 5000 heures
c) Quelle est la probabilité pour que le composant dure 1000 h de plus après 5000h de
fonctionnement ?

47
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
Application 2 :

Remarque : Lorsque le taux de panne est constant, les chances d’avoir une défaillance restent toujours les
mêmes. Que le composant soit neuf ou non, qu’il ait déjà servi longtemps ou non, sa fiabilité reste la même.
48

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