Cours Fiabilité Industrielle Partie 2
Cours Fiabilité Industrielle Partie 2
Cours Fiabilité Industrielle Partie 2
INDUSTRIELLE
Préparé par : AIT HADDOUCHANE Zineb
➢ Courbe baignoire
3
Définition des concepts
■ La défaillance
D’après la norme AFNOR NF X600-10
Remarque :
➢ La cessation de l’aptitude conduit l’entité à être dans un état appelé «panne».
➢ L’entité est donc indisponible suite à la défaillance.
défaillance
Fonctionnement
Panne
Normal
(opérationnel)
remise en service
4
Définition des concepts
■ La défaillance
Classification des défaillances
❖ Défaillance soudaine
5
Définition des concepts
■ La défaillance
Classification des défaillances (Suite)
❖ Défaillance secondaire : résulte de la défaillance d’une autre entité ayant entraîné des conditions excessives.
❖ Défaillance de commande : résulte de signaux incorrects de contrôle/commande.
➢ En fonction des effets (utilise échelle de gravité relative au niveau de dégradation du fonctionnement du
système) :
❖ Défaillance mineure : dommage négligeable/sans risque pour l’homme.
❖ Défaillance significative : pas de dommage notable/ risque peu important pour l’homme.
❖ Défaillance critique : perte de fonctions essentielles/dommages importants au système/environnement
mais risque négligeable de mort.
❖ Défaillance catastrophique : perte de fonctions essentielles/dommages importants; entraîne mort
d’hommes ou dommages corporels. 7
Définition des concepts
■ La panne
La panne est l’inaptitude d’une entité à accomplir sa ou ses fonction(s) requise(s).
Remarque :
➢ Après apparition d’une défaillance, on considère donc que l’entité est en panne.
➢ Une panne résulte toujours d’une défaillance.
Disponibilité Indisponibilité
8
Définition des concepts
■ Le mode de défaillance
Un mode de défaillance est l’effet par lequel une défaillance est observée.
■ A chaque défaillance d’une entité, on associe des modes de défaillance et des causes de
défaillances.
9
Définition des concepts
10
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement
La Sûreté de Fonctionnement (SdF) peut être considérée comme la science des défaillances.
Remarque :
➢ Définition quelque peu excessive car la SdF est a priori loin d’être une science exacte.
➢ Définition quelque peu réductrice car la SdF aborde les systèmes et processus en
considérant d’autres aspects que leurs défaillances.
➢ Pris au sens large, la SdF consiste à :
Connaître
Evaluer Les défaillances des systèmes technologiques et les
Prévoir défaillances humaines.
Maîtriser
11
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement
Définition (norme CEI 50 (191)(1990))
La sûreté de fonctionnement est l’aptitude d’une entité à satisfaire une ou plusieurs fonctions
requises dans des conditions données.
La sûreté de fonctionnement d’un système est la propriété qui permet à ses utilisateurs de placer
une confiance justifiée dans le service qu’il leur délivre.
Sûreté de fonctionnement : ensemble des propriétés qui décrivent la disponibilité et les facteurs qui
la conditionnent : fiabilité, maintenabilité et logistique de maintenance.
12
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement au sens strict
Il ressort de ces définitions précédentes que la SdF peut être perçue à travers quatre attributs
principaux :
❖ Fiabilité
❖ Disponibilité
❖ Sécurité
13
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement au sens strict
Pas d’arrêts de
Production ! Pas de Pannes !
FIABILITE
SURETE DE
FONCTIONNEMENT
MAINTENABILITE
Remise en Service Pas d’événements
immédiate! Critiques ou
Catastrophiques ! 14
Définition des concepts
■ La Fiabilité
Aptitude d’une entité à accomplir une fonction requise, dans des conditions données, pendant un
intervalle de temps donné.
16
Définition des concepts
■ La Maintenabilité
Indicateurs :
➢ Probabilité que la maintenance d’une entité E accomplie dans des conditions données avec des
moyens prescrits, soit achevée au temps t sachant que E est défaillante au temps t=0.
17
Définition des concepts
■ La disponibilité
Aptitude d’une entité à être en état d’accomplir une fonction requise, dans des conditions données
et à un instant donné.
Indicateurs :
➢ Probabilité qu'une entité E soit en état d’accomplir une fonction requise dans des conditions
données et à un instant t donnée.
A(t) = P [ E non défaillant à l’instant t ]
➢ MUT (Mean Up Time) : moyenne des temps de bon fonctionnement après réparation
➢ MDT (Mean Down Time) : moyenne des temps pendant lesquels le système est fonctionnellement
hors service
Remarque :
➢ Le fonctionnement à l’instant t ne nécessite pas forcément le fonctionnement sur [0, t], pour un
système réparable ; c’est là que se situe la différence fondamentale avec la fiabilité.
18
Définition des concepts
■ La sécurité
Aptitude d’une entité à éviter de faire apparaître, dans des conditions données, des
événements critiques ou catastrophiques (i.e; événements redoutes)
Mesure :
Elle est mesurée par la probabilité qu'une entité E évite de faire apparaître, dans des
conditions données, des événements critiques/catastrophiques
19
Définition des concepts
Etapes successives d’un système réparable au cours de son usage
Durée
MTTR d ’usage
MDT MUT
MTTF MTBF
20
Définition des concepts
■ La sûreté de fonctionnement
21
Phases de l’étude de la fiabilité d’un système
22
Deux types de fiabilité
➢ La fiabilité opérationnelle
■ Elle résulte de l’observation et de l’analyse du comportement d’un certain nombre de
dispositifs identiques, en conditions de fonctionnement réelles.
➔ Il s’agit d’un traitement statistique d’un retour d’expérience. La probabilité moyenne issue
de ce retour d’expérience n’a de sens qu’en considérant un nombre important de dispositifs. La
fiabilité opérationnelle est donc définie par :
■ Le système est supposé être sans défaillance à t = 0, on parle alors de système “cohérent”.
23
Deux types de fiabilité
➢ La fiabilité prévisionnelle
Elle estime la fiabilité future d’un système à partir de considérations sur la conception du
système et la fiabilité opérationnelle (supposée connue) de ses composants.
Cette estimation repose très souvent sur l’évaluation du “taux de défaillance” probable et du
“temps moyen de non défaillance”.
Mathématiquement la fiabilité nommée R(t) d’un système S est donnée comme suit :
R(t) = P ( S non défaillant sur [0,t] )
24
Estimation de la fiabilité à partir des observations
Pour nos études de fiabilité, nous disposons d’un nombre de données expérimentales ou réelles sur
les Temps de Bon Fonctionnement (TBF). Nous voulons étudier la fonction de répartition de ces TBF.
Nombre de données N 0 à 20 20 à 50 50 à …
Prise en charge des Données ti classées par ordre croissant (un rang Données rangées par
données i est affecté à chaque donnée) classe ti
Estimation de Fti σ 𝑛𝑖 − 0,3 σ 𝑛𝑖 σ 𝑛𝑖
𝑁 + 0,4 𝑁+1 𝑁
Méthodes des rangs Méthode des rangs Méthode des rangs
médians moyens bruts
25
Estimation de la fiabilité à partir des observations
Application
On a relevé pour 21 moteurs électriques du même type le temps en heures écoulé avant la
première panne (Temps de Bon Fonctionnement (TBF)). On obtient :
130 155 166 180 225 230 450 504 603 715
918 1105 1210 1315 1506 1800 2150 2415 2550 3410 3490
26
Estimation de la fiabilité à partir des observations
■ Création de k intervalles identiques : k = 𝑁 avec N le nombre de TBF
■ Estimation de la fiabilité
Plage
d’intervalle [0 ; 700] ]700 ; 1400] ]1400 ; 2100] ]2100 ; 2800] ]2800 ; 3500]
Δt
ni nombre
9 5 2 3 2
de moteurs
Estimation 9/(21+1) = (9+5)/(21+1)
0,72 0,86 0,95
Fti 0,4 = 0,63
Rti = 1 - Fti 0,6 0,37 0,28 0,14 0,05
27
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
■ Considérons un dispositif unique ou des groupes de dispositifs identiques de même provenance
et utilisés dans des conditions semblables.
■ Ces dispositifs ont des propriétés susceptibles de se modifier au cours du temps.
■ Au bout d’un temps appelé durée de vie, le dispositif cesse de satisfaire aux conditions
d’utilisation
■ Cette
H durée de vie associée à chaque dispositif
permet de définir une variable aléatoire continue T
28
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
■ Cette variable aléatoire T Є [0,∞[ possède donc une densité de probabilité f(t).
Remarque :
➢ f(t) est appelée aussi densité de probabilité des durées de vie ou densité de défaillance.
F(t) = P(T<t) = න 𝑓 𝑥 𝑑𝑥
0
∞
■ Le complément de F(t) à l’unité, i.e., R(t) = 1 – F(t) = 1 – P(T < t) = P(T ≥ t) = 𝑥𝑑 𝑥 𝑓 𝑡est
appelée fonction de survie ou fonction de fiabilité et représente la probabilité pour que le
dispositif fonctionne après un temps d’utilisation t.
29
Fonction de défaillance et fonction de
fiabilité
La figure montre les deux fonctions associées
30
Indicateurs de fiabilité
■ Taux de défaillance (Taux d’avarie)
31
Indicateurs de fiabilité
■ Taux de défaillance (Taux d’avarie)
■ Considérons un ensemble de dispositifs identiques tous mis en service à l’instant t=0.
■ A chaque instant t, on peut relever le nombre N(t) de dispositifs en état de marche.
➔ Le taux de défaillance moyen dans l’intervalle [t,t1] rapporté au nombre de dispositifs encore
en vie au début de cet intervalle est :
𝑁 𝑡 −𝑁(𝑡1) 1 1 𝑁 𝑡 −𝑁(𝑡1)
× = ×
𝑡1 −𝑡 𝑁(𝑡) 𝑡1 −𝑡 𝑁(𝑡)
■ Ainsi, le taux instantané d’avarie ou le taux de défaillance est défini par la fonction λ(t) tel que :
32
Relations entre les expressions des lois de fiabilité
𝑑𝐹(𝑢)
On a : f(u) =
𝑑𝑢
−𝑅′(𝑢) 𝑓(𝑢) 𝑑𝐹(𝑢) 𝑑𝐹(𝑢)
Et λ(u) = = = =
𝑅(𝑢) 𝑅(𝑢) 𝑅 𝑢 .𝑑𝑢 1−𝐹 𝑢 .𝑑𝑢
𝑑𝐹(𝑢)
Donc λ(u).du =
1−𝐹(𝑢)
t
− ( u ) du
R(t ) = 1 − F (t ) = e 0
t
dF (t ) − ( u ) du
f (t ) = = (t )e 0
dt
f (t )
(t ) =
R(t )
34
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
Résumé des relations entre R(t), F(t), f(t) et λ(x)
35
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
La figure de la courbe en baignoire explique les différentes causes et remèdes de défaillances liées
aux trois phases de la durée de vie du matériel.
36
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
Pour la majorité des produits industriels, les variations de λ(t) au cours du temps (courbes dites en
baignoire) présentent trois zones typiques.
■ Phase 1 : Elle définit la période de jeunesse, caractérisée par une décroissance rapide du taux de
défaillance. Cette décroissance s’explique par l’élimination progressive des défauts dus aux
processus de conception ou de fabrication mal maîtrisés ou à un lot de composants mauvais. Cette
période peut être minimisée pour les composants électroniques vendus aujourd’hui car les
fabricants se sont engagés à vérifier la qualité de leurs produits en sortie de fabrication.
■ Phase 2 : La deuxième phase définit la période de vie utile généralement très longue. Le taux de
défaillance est approximativement constant. Le choix de la loi exponentielle, dont la propriété
principale est d’être sans mémoire, est tout à fait satisfaisant. Les pannes sont dites aléatoires et
leur apparition n’est pas liée à l’âge du composant mais à d’autres mécanismes
d’endommagement. Les calculs prévisionnels de fiabilité se font presque souvent dans cette
période de vie utile.
■ Phase 3 : La dernière phase est la période de vieillissement, elle est caractérisée par une
augmentation progressive du taux de défaillance avec l’âge du dispositif. Ceci est expliqué par des
phénomènes de vieillissement tels que l’usure, l’érosion, etc. Cette période est très nettement au-
delà de la durée de vie réelle d’un composant électronique. 38
Indicateurs de fiabilité
■ Courbe en baignoire
Pour la majorité des produits industriels, les variations de λ(t) au cours du temps (courbes dites en
baignoire) présentent trois zones typiques.
■ Phase 1 : La première phase définit la période de mortalité infantile. C’est une durée de vie en
principe très courte. Elle est décrite par une décroissance progressive du taux de défaillance avec le
temps dû à une amélioration des caractéristiques internes (caractéristiques de défauts) et des
interfaces, par un rodage préalable des pièces. Par conséquent, il n’est pas souhaitable de tester
les composants mécaniques dans cette période de leur vie.
■ Phase 2 : La dernière phase définit la période de vieillissement qui comporte la majorité de la vie du
dispositif. Elle est caractérisée par une augmentation progressive du taux de défaillance. Les pièces
mécaniques sont soumises à des phénomènes de vieillissement multiples qui peuvent agir en
combinaison : corrosion, usure, déformation, fatigue, et finalement perte de résilience ou
fragilisation. Contrairement aux composants électroniques, les calculs de la fiabilité pour des
composants mécaniques se font essentiellement dans la période de vieillissement, en utilisant des
lois de Probabilité dont le taux de défaillance est fonction du temps telles que la loi Log-normale,
Weibull, … etc.
40
Indicateurs de fiabilité
■ MTBF
Le MTBF (Mean Time Between Failure) est souvent traduit comme étant la moyenne des temps
de bon fonctionnement mais représente la moyenne des temps entre deux défaillances. En
d’autres termes, Il correspond à l’espérance de la durée de vie t.
MTBF = E (T ) = tf (t )dt = R(t )dt
0 0
41
Indicateurs de fiabilité
■ MTBF
Exemple :
Un compresseur industriel a fonctionné pendant 8000 heures en service continu avec 5 pannes
dont les durées respectives sont : 7 ; 22 ; 8,5 ; 3,5 et 9 heures. Déterminer son MTBF.
8000 −(7+22+8,5+3,5+9)
𝑀𝑇𝐵𝐹 = = 1590 heures
5
42
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La courbe en baignoire relative à la durée de vie d’un système, fait apparaître une période de
maturité plus ou moins longue pendant laquelle le taux de défaillance d’un système ou d’un
composant est sensiblement constant; c’est le champ d’application de la loi exponentielle, qui
repose sur l’hypothèse λ = constante.
Une variable aléatoire T suit une loi exponentielle de paramètre si sa densité de probabilité f(t)
est donnée par : f (t ) = e −t
1
MTBF = R(t )dt =
0
43
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La distribution exponentielle s’applique aux systèmes opérants en continu (systèmes électroniques)
c’est ce qu’on appelle distribution sans mémoire.
𝒆−λ.(𝒕+Δ𝒕)
P(T ≥ t+Δt / T ≥ t) = = 𝒆−λ.Δ𝒕 = P(T ≥ Δt)
𝒆−λ.𝒕
44
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
La représentation linéaire de la loi exponentielle s’obtient sur un simple papier semi-logarithmique.
L’anamorphose permet une représentation linéaire de la fiabilité, la droite ayant pour pente λ /2,3. En
effet, si R(t) = 𝑒 −𝜆𝑡 ,
ln R(t) = –λ t en logarithmes népériens
λ
ou log R(t) = − 𝑡 en logarithmes décimaux.
2,3
45
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
Application 1 :
46
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
Application 2 :
Un composant électronique de puissance a un taux de panne constant de 0,07 pour 1000 heures
de fonctionnement.
a) Quelle est la probabilité pour qu’il survie 5000, 1000, 2000 h. L’unité de temps est 1000h à
5000 h correspond t=5
b) Quelle est la probabilité que le composant dure entre 2000 et 5000 heures
c) Quelle est la probabilité pour que le composant dure 1000 h de plus après 5000h de
fonctionnement ?
47
Estimation de la fiabilité par les lois de probabilité
■ Loi à un seul paramètre : loi exponentielle
Application 2 :
Remarque : Lorsque le taux de panne est constant, les chances d’avoir une défaillance restent toujours les
mêmes. Que le composant soit neuf ou non, qu’il ait déjà servi longtemps ou non, sa fiabilité reste la même.
48