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Les Choix Sectoriels Du Maroc

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Economie générale et statistique

Enseignant : Mohamed OUBEJJA

B. Les choix sectoriels de l’économie marocaine


1. Stratégies sectorielles adoptées
 Le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 : Ce plan s’inscrit dans la lignée du Plan
Emergence et vise à faire de l’industrie un levier majeur de croissance. Cette nouvelle stratégie
cherche à atteindre les objectifs généraux suivants :
- La création d’un demi-million d’emplois ;
- L’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14% à 23% en 2020.
C’est un plan qui vise à construire un secteur industriel fort. Ainsi, les pouvoirs publics et les
opérateurs industriels se mettent ensemble pour faire réussir ce plan. Plusieurs secteurs sont
considérés par ce plan : les énergies renouvelables, pharmaceutique, construction, l’Offshoring,
l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, l’agroalimentaire, le textile et cuir.
Remarque : La 2e génération du Plan d'accélération industrielle 2021-2025 est en cours
d’élaboration par le gouvernement en concertation avec les différentes régions du Royaume.
 La nouvelle stratégie de développement du secteur agricole “Génération Green 2020-2030” :
elle vise à consolider les acquis des dix dernières années (Plan Maroc vert). Cette stratégie cherche
à atteindre les objectifs suivants :
- Faire émerger une nouvelle classe moyenne qui concerne 400.000 ménages dans le milieu rural
et pérenniser l’appartenance de 690.000 ménages à cette classe ;
- L’amélioration des revenus des agriculteurs via la poursuite des efforts d’investissement et
réduire la différence entre le revenu agricole et celui des autres secteurs de l’économie
nationale ;
- La généralisation de l’assurance agricole, qui touchera 2.5 millions d’hectares ;
- La mise en place d’un cadre spécifique pour permettre aux agriculteurs de profiter des services
liés à la protection sociale, avec le concours du secteur privé ;
- La consolidation des filières agricoles dans le but de doubler le PIB agricole et les exportations
agricoles d’ici 2030.
Rappel : le plan Maroc vert : Lancé en 2008, c’est une stratégie qui vise à relancer l’économie du
secteur agricole. Cette politique a pour finalité la mise en valeur de l’ensemble du potentiel
agricole du territoire afin de répondre à quatre objectifs principaux :
- L’amélioration des revenus des agriculteurs ;
- La garantie de la sécurité alimentaire de plus de 30 millions de marocains ;
- La protection des ressources naturelles des différentes régions ;
- L’intégration de l’agriculture marocaine au marché national et international.
 Le plan Halieutis : c’est un plan lancé en 2009 dans l’horizon 2020, qui vise le développement
d’une nouvelle dynamique dans le secteur halieutique (les produits de la pêche). Il repose sur trois
axes :
- La durabilité : assurer la pérennité du secteur pour les générations futures.
- La performance : gérer de manière efficiente les équipements et les infrastructures de
débarquement, et mettre en place un mécanisme de contrôle de la qualité, afin de garantir, aux
consommateurs, l’accès à des produits avec un haut niveau de sécurité sur les plans de l’hygiène
et de la santé.
- La compétitivité : proposer des produits bien valorisés et compétitifs, en facilitant l’accès des
industriels aux matières premières et en misant sur les marchés les plus porteurs.
 Le plan vision 2020 (tourisme) : C’est un prolongement de la vision 2010 qui vise à développer
le tourisme via plusieurs programmes tels que le programme Azur, programme Eco/Développement
durable, programme Biladi…

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Les objectifs de ce plan sont :


- Doubler la capacité d’hébergement touristique, avec la création de 200 000 nouveaux lits ;
- Doubler le nombre de touristes en attirant 1 million de touristes des marchés émergents ;
- Tripler le nombre de voyages domestiques avec l’objectif de démocratiser le tourisme dans le
pays.
2. Bilan et appréciation
 Le plan d’accélération industrielle (PAI)
Le PAI 2014-2020 "a permis de créer 54 systèmes industriels en partenariat avec 32 associations et
universités professionnelles dans divers secteurs", a indiqué le chef du gouvernement marocain
dans le cadre de son exposé sur le PAI à la chambre des représentants le 31/12/2019.
Les résultats d’une étude réalisée par le ministère de l’Industrie et de l’investissement, sur la base
des données recueillies auprès de la CNSS, font état d’un total de 405 496 nouveaux emplois créés
entre 2014 et 2018, soit 81% de l’objectif fixé par la stratégie industrielle.
Industrie automobile
- Hausse de la capacité de production des véhicules à 700 000 unités par an ;
- Le Maroc produit une voiture chaque minutes et 30 secondes ;
- 10 écosystèmes automobiles créés ;
- Un taux d’intégration de 60% ;
- 117 000 emplois directs supplémentaires entre 2014 et 2018, dépassant l'objectif fixé pour 2020
(90 000 emplois) ;
- Un chiffre d'affaires à l'export de 72 MMDH en 2018, contre 40 MMDH en 2014.
Aéronautique
- Croissance du chiffre d'affaires de 20% par an : 19 MMDH en 2019 contre 11 MMDH en 2017 ;
- 17 000 emplois en 2019 ;
- Un taux d'intégration locale de 38% en 2019 pour 42% prévu en 2021 ;
- 142 investissements internationaux.
Textile
- 1 200 entreprises ;
- 185 000 emplois, dont 18 000 pour l'industrie du cuir (300 sociétés) ;
- 15% des exportations industrielles marocaines ;
- 15 projets pour 232 millions de DH depuis 2016.
Industries alimentaires
- Trois conventions d’investissement générant 259 MDH ;
- 780 emplois directs.
Energies renouvelables
- Intégration industrielle : 32%
Phosphates
- 74 MMDH d'investissements entre 2014 et 2019 ;
- 12 projets ;
- 7 800 emplois supplémentaires.

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Offshoring
- 11 MDH d'investissements en 2018, soit une hausse de plus de 20% par an.

 Le plan Maroc vert (2008-2019)


 L’impact économique
 Doublement du PIB agricole ;
 Forte hausse des exportations agricoles (2,4 fois) ;
 63 milliards de DH d'investissements privés générés ;
 Un dirham d'incitation a généré 2,30 DH d'investissements ;
 Parmi les filières qui ont connu un fort développement à l'export, les fruits rouges (18 fois), les
tomates (3 fois) et l'argan (5 fois).
 L’impact social
 Le Plan Maroc Vert a créé plus de 50 millions de journées de travail, une hausse de 30% du
nombre de jours travaillés annuellement par les travailleurs agricoles, soit l'équivalent de 250 000 à
300 000 emplois agricoles.
 La hausse de l'autosuffisance en matière de produits agricoles, ressort dans les chiffres suivants :
- céréales : 65% de couverture ;
- viandes et lait : 98 % à 100% ;
- Fruits et légumes : 100% ;
- Sucre: 47%.
 L’impact en matière de développement durable
Les impacts en matière de durabilité sont parmi les plus méconnus: la micro-irrigation a permis
d'économiser 2 milliards de mètres cubes. La superficie équipée en goutte-à-goutte a été multipliée
par un facteur de 3,7 fois, passant de 160.000 ha en 2008 à 585.000 ha en 2019. Tandis que 450.000
ha supplémentaires ont été plantés.
La dynamique d'inclusion des petits et moyens agriculteurs a profité à 2,7 millions de bénéficiaires
selon ces chiffres.
Conclusion
Malgré les réalisations des stratégies sectorielles mentionnées ci-dessus, leur impact sur l’économie
nationale reste encore limité. Le taux de chômage reste encore élevé, surtout auprès des jeunes et
des diplômés, la croissance économique est encore faible et n’atteint pas la barre de 6% nécessaire
pour lutter contre le chômage. Certes, les exportations ont augmenté, surtout sous l’impulsion de
l’automobile qui devient le premier produit exporté par le Maroc à la place des phosphates, mais le
déficit commercial est toujours chronique et se dégrade d’une année à une autre. Les différentes
stratégies n’ont pas profité à toutes les régions, ce qui a créé de réelles disparités régionales en
matière de développement. Cela a poussé l’Etat a donné une dimension régionale à ses nouvelles
stratégies de développement.

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