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AlMaliya 65

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Loi Organique relative à loi

de Finances:
Levier de modernisation
de la gestion
publique

Al Maliya
N°65 Août 2019

Revue quadrimestrielle du Ministère de l’Economie et des Finances


Al Maliya
N°65 Août 2019

Revue quadrimestrielle du Ministère de l’Economie et des Finances

Directeur de Publication
Mohammed El KHARMOUDI
Directeur des Affaires Administratives et Générales

Directeur de Rédaction
Hicham ZAKANI
Adjoint au Directeur des Affaires Administratives et Générales

Rédacteur en Chef
Bouthaïna LEBNIOURY
Chef du Service des Publications à la DAAG

Responsable de Rédaction
Malika OUALI
Chef de la Division de la Communication et de l’information

Comité des Publications


Représentants des Directions du Ministère et Organismes Sous Tutelle

Comité de Rédaction
Fatiha CHADLI, Hanane IDRISSI, Chahrazed BOUALI, Karim BEN YAKOUB

Infographie
Saloua NEJJAR, Malika EL ASSALI

Impression
Abdelali El OUALI
Khalid ZOUHAIR
Mounir KEHIL

Diffusion
Hanane HALOUACH, Khalid SOUISSI

Direction des Affaires Administratives et Générales


Boulevard Mohammed V, Quartier Administratif, Rabat Chellah
Tél. : + 212 5 37 67 75 01 / 08 - Fax : + 212 5 37 67 75 26
Portail Internet : http://www.finances.gov.ma
Portail Intranet : http://maliya.finances.gov.ma
4
SOMMAIRE

 Avant Propos 07

 Le Dossier
 Loi Organique des Finances n° 130-13 Principes, concepts et apports 09
 Renforcement du rôle du Parlement à travers la mise en œuvre de la Loi
Organique relative à la loi de Finances 13
 Budget programme axé sur la performance : quel dispositif d’accompagne-
ment pour la mise en place du Budget ? 15
 Dialogue de gestion au sein du MEF : Un dispositif renouvelé au service du
pilotage de la performance 19
 LOF : Pour une meilleure gestion des dépenses du personnel de l’Etat 24
 Dispositif de formation : un outil d’accompagnement du changement 28

 Faits marquants
 52ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la
planification et du développement économique de la CEA à Marrakech: un
nouvel élan pour l’intégration africaine 32
 Le Maroc abrite la 44 réunion annuelle de la Banque Islamique de
ème

Développement 35
 Une nouvelle étape franchie en matière d’inclusion financière avec la création
du Conseil National de l’Inclusion Financière au Maroc 38
 Délais de paiement des Etablissements et Entreprises Publics 44
 Initiative « Compact with Africa » du G-20 : une nouvelle impulsion à la
promotion des investissements 47
 Cadre Juridique de l’émission des certificats de sukuk 50
 Caisse Marocaine des Retraites : Les normes et les meilleures pratiques
internationales au service des retraités du secteur public 52
 TGR : Une étude de faisabilité pour un référentiel des prix pour les marchés
publics 54
 Capsules vidéo diffusées sur les réseaux sociaux : Nouveau support de
communication 56
 Les clients et partenaires de la TGR satisfaits à 93% en 2018 58

 En Bref 62

 Etudes
 Inégalités sociales et régionales: Clés de compréhension, enjeux et réponses
de politiques publiques 65

 Focus Loi
 Loi 31.13 : Le droit d’accès à l’information 69

 Conjoncture
 Conjoncture économique nationale au premier trimestre 2019 : Orientation
favorable 74

Al Maliya - N°65 Août 2019 5


6
Avant-propos
Dans le but d’accélérer le développement socio-économique du pays et d’améliorer ses
indicateurs de développement humain, Le Maroc s’est engagé vers la fin des années 90 dans
un processus de réformes structurelles politiques, financières, sectorielles et économiques.
La nouvelle Constitution de 2011 est venue couronner cette série de réformes en instituant les
principes de bonne gouvernance, notamment en matière de finances publiques.
S’inscrivant dans ce processus de réformes, la Loi Organique n°130-13 relative à la Loi de
Finances vise à dépasser les limites de la Loi Organique de 1998 qui consacrait un budget de
moyens ne mettant pas en exergue les résultats et les coûts réels concernant l’exécution des
politiques publiques.
La nouvelle Loi Organique définit ainsi les principes régissant la gestion des finances publiques,
détermine le cadre juridique des Lois de Finances et encadre tout le processus budgétaire
depuis la programmation jusqu’à l’évaluation. Mise en œuvre dans le cadre d’une démarche
progressive, quatre vagues de préfiguration ont été menées, le Ministère de l’Economie et des
Finances s’inscrivant comme l’un des départements préfigurateurs depuis la première vague
qui a porté sur les axes relatifs à la restructuration des budgets autour de programmes, à
l’adoption de la démarche de performance et à l’élaboration des projets de performance.
Cette mise en œuvre progressive tient compte des capacités des gestionnaires et permet,
d’une part, d’assurer une transition souple vers les nouvelles dispositions édictées par la
LOF, et d’autre part, une meilleure appropriation des nouvelles règles budgétaires et des
nouveaux modes de gestion publique. Entrée en vigueur à partir du 1er Janvier 2016, la mise en
œuvre de la LOF s’étale sur cinq années. En 2017, il a été procédé à l’application du caractère
limitatif des crédits de personnel ouverts au niveau de la Loi de Finances pour arriver en 2018
à l’entrée en vigueur de la nouvelle nomenclature budgétaire pour le Budget Général, les
Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome et les Comptes d’Affectation Spéciale. L’année
2019, a connu la mise en place de la programmation budgétaire triennale. Le processus de
mise en œuvre sera clôturé en 2020 par l’intégration des cotisations patronales au titre de la
prévoyance sociale et de la retraite dans le chapitre des dépenses de personnel et aussi par
l’introduction de la comptabilité d’analyse des coûts et la certification de la régularité et de la
sincérité des comptes de l’Etat par la Cour des Comptes.
Ce processus a été accompagné dès le départ par des sessions d’information, de sensibilisation,
de communication et de formation organisées par le MEF au profit des départements
ministériels et de la société civile afin d’assurer une meilleure appropriation de la nouvelle
LOF par les par les différents acteurs concernés.
Consciente de l’importance de ce chantier, la revue AL MALIYA dans sa rubrique «Dossier»
éclaire ses lecteurs sur le processus de la LOF qu’elle a accompagné, tout au long de sa
préparation et de sa mise en œuvre, par des sessions d’information, de sensibilisation, de
communication et de formation organisées par le MEF au profit des départements ministériels
et de la société civile.
L’intégration des technologies numériques dans le processus des réformes budgétaires a été
mis en lumière dans la rubrique «Faits marquants» dans laquelle sont également abordées
deux rencontres importantes abritées par notre pays : «la 52ème session de la Conférence des
ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la
CEA et la 44ème réunion annuelle de la Banque Islamique de Développement». Cette rubrique
informe aussi sur les principales actions entreprises en matière de délais de paiement des
Etablissements Publiques, levier essentiel dans la gestion de la commande publique.
Le droit à l’information, locomotive de tout développement économique et social, est également
proposé dans la rubrique focus.

Al Maliya - N°65 Août 2019 7


8
LE DOSSIER

LOI ORGANIQUE DES FINANCES N° 130-13: PRINCIPES, CONCEPTS ET APPORTS

LA LOI ORGANIQUE DES FINANCES A CONSACRÉ LA MODERNISATION DE L’ETAT ET LE RENFORCEMENT


DE LA PERFORMANCE DE LA GESTION PUBLIQUE, À TRAVERS UN ENGAGEMENT FERME EN FAVEUR DE
L’AMÉLIORATION DE LA TRANSPARENCE BUDGÉTAIRE, DE LA RESPONSABILISATION DES GESTIONNAIRES
PUBLICS, DE L’AMÉLIORATION DE LA LISIBILITÉ BUDGÉTAIRE ET DE L’ACCROISSEMENT DU RÔLE DU
PARLEMENT DANS LE DÉBAT BUDGÉTAIRE.

Le processus de réformes politiques, coûts réels d’exécution des politiques publiques,


financières, sectorielles et économiques celle qui a été adoptée suite à la mise en place
engagé par le Maroc dès la fin des années 90 du nouveau cadre constitutionnel est fondée
et visant à consolider la bonne gouvernance, sur une logique de gestion budgétaire axée sur
à développer le capital humain et à renforcer les résultats.
les mécanismes de solidarité et de cohésion
sociale et spatiale a vu son couronnement Ainsi, la Loi Organique n°130-13 relative à la
par l’adoption de la Constitution de 2011. Loi de Finances, en consacrant les nouveaux
Cette nouvelle Constitution est en effet venue principes constitutionnels encadrant les
instituer les principes de bonne gouvernance, finances publiques a permis une évolution
notamment en matière de finances publiques importante des pratiques budgétaires de
via l’obligation de reddition des comptes, de l’administration publique. Elle définit de
contrôle et d’évaluation des deniers publics. nouvelles règles budgétaires et comptables
visant à renforcer la cohérence des politiques
Si la Loi Organique des finances de 1998 publiques mais aussi leur efficacité et
privilégiait une approche de moyens ne efficience, à améliorer la transparence des
permettant pas d’apprécier les résultats et les finances publiques et à accroître le rôle du

Sa genèse
2011 Projet de texte de loi organique relative à la Loi de Finances
2012 Adaptation du projet aux grands principes édictés par la nouvelle Constitution ;
Ouverture sur le Parlement notamment via la mise en place des commissions mixtes
entre le Ministère de l’Economie et des Finances et les deux Chambres du Parlement
dans le but d’enrichir le projet de réforme
2013 Présentation du projet de texte amélioré suite aux propositions, devant les commissions
mixtes au niveau des deux chambres du Parlement ;
Présentation et débat avec les Secrétaires Généraux de l’ensemble des départements
ministériels sur le contenu de la Loi en projet
2014 Dépôt du projet et première adoption par le Parlement avant la décision du Conseil
Constitutionnel n°14/950 du 23 décembre ;
Nouvelle version du projet de loi organique N° 130.13 relative à la loi de finances
2015 Adoption par le Parlement ;
Publication de la décision n°15/961 du Conseil Constitutionnel du 18 mai ;
Promulgation de la loi organique n° 130-13 relative à la loi de finances par le Dahir
n° 1-15-62 du 14 chaabane 1436 (2 juin 2015) ;
Décret nº2-15-426 du 28 Ramadan 1436 (15 juillet 2015) relatif à l’élaboration et à
l’exécution des lois de finances.

Al Maliya - N°65 Août 2019 9


Parlement dans le débat budgétaire, le contrôle La logique des résultats est substituée à
et l’évaluation des politiques publiques. celle des moyens et entraine la refonte de la
nomenclature budgétaire en la structurant
Ses piliers autour de programmes qui incarnent le cadre
La Loi Organique n°130-13 relative à la de la démarche de performance.
Loi de Finances est basée sur trois piliers Nomenclature budgétaire
fondamentaux à savoir, la performance de la Chapitre

gestion publique, sa transparence et la reddition


des comptes. Programme Programme Programme

Performance de la gestion publique Région Région Région Région Programmation

La performance de la gestion publique est


renforcée à travers la mise en place de la
Projet / action Projet / action Projet / action Projet / action
programmation budgétaire triennale et par
l’élaboration de programmes budgétaires Exécution

visant l’amélioration de la gouvernance des Ligne Ligne Ligne Ligne


politiques publiques et le renforcement de la
responsabilisation des gestionnaires.
Ainsi articulé autour de programmes, le
La programmation budgétaire triennale (PBT) budget de l’Etat reflète désormais les
est glissante et actualisée chaque année. grandes politiques publiques sectorielles. Afin
Les données de la première année de cette d’orienter, de mesurer et d’améliorer l’efficacité
programmation sont celles du projet de loi de de leur mise en œuvre, chaque programme est
finances et les données afférentes aux deux associé à une stratégie avec des objectifs clairs
années suivantes sont indicatives mais doivent et des indicateurs de performance (chiffrés)
être réalistes. Cette programmation fait l’objet permettant d’apprécier la réalisation de ces
d’une actualisation annuelle faisant ressortir objectifs.
les écarts par rapport aux prévisions initiales.
Cette approche entraine un engagement
Les prévisions triennales des dépenses issues des ministères gestionnaires devant le
de la programmation budgétaire triennale Parlement, via la présentation de leurs projets
figurent au niveau des projets de performance de performance (PdP) qui accompagnent les
afin d’assurer leur cohérence avec les objectifs projets de budgets sectoriels transmis aux
de performance et limiter ainsi la multiplication commissions sectorielles parlementaires.
des documents budgétaires. Les écarts entre prévisions et réalisations
sont constatés au niveau des rapports de
Par ailleurs, le budget est structuré en performance (RdP) élaborés par les ministères.
programmes budgétaires. L’identification des La consolidation de ces rapports par le ministère
programmes d’un ministère se fait à partir chargé des finances au niveau d’un rapport
de sa stratégie qui formule les priorités et annuel de performance est jointe au projet de
les objectifs à atteindre. Chaque programme loi de règlement.
correspond à des enveloppes de crédits
consacrées à une politique publique définie En parallèle, de la responsabilisation des
(dimension budgétaire), est géré par un gestionnaires de programmes, cette approche
responsable de programme qui définit les leur octroie plus de liberté dans la gestion des
procédures et le mode d’organisation à mettre crédits qui peuvent, à titre d’exemple, être
en place pour l’atteinte des objectifs associés redéployés entre projets ou actions d’une même
à son programme (dimension managériale) et région à l’intérieur d’un même programme.
constitue le cadre de conduite de la nouvelle Le gestionnaire peut également effectuer des
démarche de performance (dimension relative virements de crédits entre les régions d’un même
à la performance de l’action publique). programme, subordonnés à l’accord du MEF.

10 LE DOSSIER
Transparence des finances publiques suivi de l’exécution budgétaire, la comptabilité
Condition sine qua non de la gouvernance de générale qui permet d’évaluer le patrimoine et
l’action publique, la transparence des finances la situation financière de l’Etat et la comptabilité
publiques se base désormais sur de nouveau d’analyse des coûts qui permet d’avoir le coût
principes tels le principe de la sincérité selon réel des politiques publiques.
lequel les comptes de l’Etat et les hypothèses
qui président à l’élaboration des lois de Reddition des comptes
finances doivent être sincères, ou encore sur La LOF a introduit un ensemble de mesures
l’institution de nouvelles règles financières visant à renforcer considérablement le rôle du
visant la maîtrise du déficit budgétaire et une Parlement, aussi bien en termes d’amélioration
meilleure appréciation du patrimoine de l’Etat de la qualité du débat budgétaire, de contrôle des
et de sa situation financière. dépenses publiques, de suivi de l’exécution du
budget que d’évaluation des politiques publiques.
Ainsi, le principe de la sincérité renvoie à la
sincérité budgétaire et à la sincérité comptable. La LOF prévoit ainsi l’enrichissement de
La première exige la pertinence des hypothèses la documentation budgétaire soumise au
qui président à la préparation de la loi de Parlement, qui comprend en plus des projets
finances et la présentation sincère au niveau de des lois de finances, les rapports qui les
la loi de finances de l’ensemble des ressources accompagnent. Les documents accompagnant
et des charges de l’État. Elle appelle également le projet de loi de règlement de la loi de finances,
l’engagement de procéder à la présentation d’une part, et ceux accompagnant les budgets
des lois de finances rectificatives en cas de des ministères, d’autre part, sont également
modifications significatives des priorités et des enrichis. D’autres informations peuvent
hypothèses de la loi de finances. également être communiquées au Parlement
sur les mesures opérées par le Gouvernement
Quant à la sincérité comptable, elle implique en cours d’année.
que les comptables publics chargés de veiller au
respect des principes et des règles comptables, Parallèlement, la LOF introduit une nouvelle
doivent s’assurer notamment de la sincérité procédure d’examen et de vote du projet de loi
des enregistrements comptables et du respect de finances. Ainsi, le projet de loi de finances
des procédures et de la qualité des comptes est déposé le 20 octobre de chaque année ; il est
publics. La cour des comptes certifie par examiné et voté dans un délai de 58 jours.
ailleurs la régularité, la sincérité et la fidélité
des comptes de l’Etat. Tout changement significatif au niveau des
hypothèses qui prévalent lors de la préparation
S’agissant des nouvelles règles financières, de la loi de finances de l’année doit être
elles concernent la maîtrise de l’équilibre matérialisé dans le cadre de lois de finances
budgétaire (Interdiction d’inscrire les rectificatives, consacrant par là le principe de
dépenses de fonctionnement dans le budget sincérité. Le délai global d’examen et de vote du
d’investissement, limitation des reports des projet de loi de finances rectificative institué par
crédits d’investissement au seuil de 30% des la LOF est de 15 jours.
crédits de paiement, consécration du caractère
limitatif au chapitre des dépenses de personnel,…) La LOF consacre également le rôle dévolu au
et la rationalisation de la gestion des Services Parlement en matière de contrôle des finances
de l’Etat Gérés de Manière Autonome (SEGMA) publiques. C’est dans cette optique qu’elle
et des Comptes Spéciaux de Trésor (interdiction a consacré la disposition constitutionnelle
de versement d’un SEGMA à un autre ou d’un relative à la date de dépôt du projet de loi de
CST à un autre et détermination des conditions règlement de la loi de finances. Ainsi, le projet
de création d’un SEGMA ou CST). Par ailleurs, de loi de règlement de la loi de finances de
la LOF prévoit la tenue de trois comptabilités, la l’année N est déposé au plus tard à la fin du 1er
comptabilité budgétaire qui permet de faire le trimestre de l’année (N+2).

Al Maliya - N°65 Août 2019 11


Calendrier de mise en oeuvre

2016
Nouveau calendrier d’examen et de vote du projet
de loi de finances, du projet de loi de finances
rectificative et du projet de loi de règlement ;
Réduction des catégories des Comptes Spéciaux de
Trésor et adoption des nouvelles règles concernant
leur création et leur utilisation ;
Nouvelles règles de création et d’utilisation des
2017 Services de l’Etat Gérés de Manière Autonome ;
Accompagnement du projet de loi de finances par
Application du caractère limitatif des crédits de de nouveaux rapports en l’occurrence la note sur la
personnel ouverts au niveau de la loi de finances répartition régionale de l’investissement et la note
sur les dépenses relatives aux charges communes;
Création du nouveau chapitre relatif aux
remboursements, dégrèvements et restitutions,
fiscaux ;
Accompagnement du projet de loi de règlement
du rapport sur l’affectation des ressources aux
collectivités territoriales ;
Interdiction des autorisations d’engagement
par anticipation au niveau des dépenses de
fonctionnement du budget général ;
Interdiction d’inclure les dépenses de
fonctionnement au niveau du budget
d’investissement;
Dispositions relatives aux postes budgétaires ;
Nouvelle présentation du tableau d’équilibre et
nouvelle règle d’encadrement de l’endettement.

2018
Nouvelle nomenclature budgétaire pour le
Budget Général, les Services de l’Etat Gérés de
Manière Autonome et les Comptes d’Affectation
Spéciale;
2019 Comptabilité Générale;
Programmation Budgétaire Triennale.
Dépôt des projets de performance au niveau
des commissions parlementaires concernées,
en accompagnement des projets de budgets
ministériels.

2020
Intégration des cotisations patronales au titre
de la prévoyance sociale et de la retraite dans le
chapitre des dépenses de personnel;
Comptabilité d’analyse des coûts;
Certification de la régularité et de la sincérité des
comptes de l’Etat par la Cour des Comptes;
Accompagnement du projet de règlement de
la loi de finances, notamment par le rapport
annuel de performance et le rapport d’audit de
performance.

Source : lof.finances.gov.ma

12 LE DOSSIER
LE DOSSIER

RENFORCEMENT DU RÔLE DU PARLEMENT À TRAVERS LA MISE EN ŒUVRE DE LA


LOI ORGANIQUE RELATIVE À LA LOI DE FINANCES

SI LA CONSTITUTION DE 2011, A RENFORCÉ LE ROLE DU PARLEMENT DANS LA GESTION DES AFFAIRES


PUBLIQUES, LA LOI ORGANIQUE RELATIVE À LA LOI DES FINANCES N°13-130, EST VENUE CONCRÉTISER
CE ROLE, NOTAMMENT EN MATIÈRE BUDGÉTAIRE QUI CONSTITUE LE NOYAU DE LA GESTION PUBLIQUE.

En matière de finances publiques, La LOF d’investissement lorsque la conjoncture


a introduit un ensemble de mesures visant économique et financière l’exige,
à renforcer considérablement le rôle du
Parlement, aussi bien pour ce qui est de • Création des Comptes Spéciaux du Trésor en
l’amélioration de la qualité du débat budgétaire, cours d’année.
que le contrôle des dépenses publiques, le suivi
de l’exécution du budget, et l’évaluation des Clarification et élargissement du droit
politiques publiques. d’amendement parlementaire

Renforcement de la concertation : En vertu de l’article 77 de la Constitution, les


propositions d’amendements du Parlement
Conformément aux dispositions de la LOF, le ne sont pas recevables si elles ont pour
processus d’élaboration et d’adoption du projet
conséquence :
de loi de finances a désormais intégré une
nouvelle phase, celle de la concertation lors de • Une réduction des ressources publiques ;
laquelle le ministre chargé des finances expose
aux commissions des finances du Parlement, • La création d’une nouvelle charge publique ;
le cadre général de préparation du projet de loi
de finances de l’année suivante, à savoir : • L’aggravation d’une charge publique déjà
existante.
• l’évolution de l’économie nationale ;
La loi organique permet au Parlement une
• l’état d’avancement de l’exécution de la loi de souplesse dans le droit d’amendement en
finances en cours à la date du 30 juin; considérant que « la charge publique s’entend
• les données relatives à la politique économique des crédits ouverts au titre du chapitre ».
Dès lors, les amendements sont recevables
et financière ;
entre programmes dans la limite des crédits
• la programmation budgétaire triennale prévus au titre dudit chapitre.
globale.
Interdiction
En sus, les commissions parlementaires Chapitre
d’augmenter une
chargées des finances sont préalablement charge publique
informées en cas de :
Programme 1 Programme 2

• Ouverture des crédits supplémentaires en Réallocation des crédits


cours d’année en cas de nécessité impérieuse
Présentation des justifications et des
et imprévue d’intérêt national, ajustements nécessaires aux objectifs et
indicateurs des programmes.
• Sursis de l’exécution de certaines dépenses

Al Maliya - N°65 Août 2019 13


Enrichissement de la documentation des représentants. Conformément à cette
budgétaire disposition, la LOF précise une nouvelle
procédure d’examen et de vote du projet de loi
La documentation budgétaire, communiquée au
de finances.
Parlement est enrichie et diversifiée.
Ainsi, Le projet de loi de finances est déposé
Documents accompagnant les budgets ministériels
au plus tard le 20 octobre de chaque année et
La LOF dispose, dans l’alinéa 3 de l’article 39, que : « les
il est examiné et voté dans un délai de 58 jours
objectifs d’un programme et les indicateurs y afférents répartis comme suit :
sont repris dans le projet de performance élaboré par le 30 jours 22 jours 6 jours
département ministériel ou l’institution concernée. Ledit
projet de performance est présenté à la commission Examen et Examen et vote Examen et vote
parlementaire concernée, en accompagnement du vote par la par la chambre par la Chambre
projet du budget dudit département ministériel ou Chambre des des Conseillers des Conseillers
Représentants
institution ».

Documents accompagnant le PLF


Par ailleurs, le recours aux lois de finances
rectificatives est intimement lié au respect du
10 rapports et 3 notes accompagnent le PLF : principe de sincérité promu par la LOF. Ainsi,
tout changement significatif au niveau des
• Rapport économique et financier, rapport sur les EEP,
hypothèses qui prévalent lors de la préparation
rapport dur les SEGMA, rapport sur les CST, rapport
de la loi de finances de l’année doit être
sur les dépenses fiscales, rapport sur la dette publique,
matérialisé dans le cadre de lois de finances
rapport sur le budget axé sur les résultats tenant
rectificatives.
compte de l’aspect Genre, rapport sur les ressources
humaines, rapport sur la compensation, rapport sur le A cet effet, La LOF encadre le calendrier
foncier public mobilisé pour l’investissement ; d’examen et de vote du projet de la loi de
• Note de présentation de la Loi de Finances, note sur finances rectificative. Le délai global d’examen
les dépenses relatives aux charges communes, note et de vote est de 15 jours répartis comme suit :
sur la répartition régionale de l’investissement. 8 jours 4 jours 3 jours

Examen et Examen et vote Examen et vote


Documents accompagnant le PLR vote par la par la chambre par la Chambre
Chambre des des Conseillers des Conseillers
• Rapport Annuel de Performance ; Représentants

• Rapport d’Audit de Performance

• Rapport sur les ressources affectées aux collectivités


La LOF renforce également le rôle dévolu au
territoriales.
Parlement en matière de contrôle des finances
publiques. C’est dans cette optique qu’elle
• Compte Général de l’Etat a consacré la disposition constitutionnelle
relative à la date de dépôt du projet de loi de
Révision du calendrier d’examen et de vote règlement de la loi de finances.
des lois de finances
Le projet de loi de règlement de la loi de finances
Le Parlement vote le projet de loi de finances, de l’année N est déposé au plus tard à la fin du
déposé par priorité au bureau de la Chambre 1er trimestre de l’année (N+2).
Source : Direction du Budget

14 LE DOSSIER
LE DOSSIER

BUDGET PROGRAMME AXÉ SUR LA PERFORMANCE : QUEL DISPOSITIF D’ACCOM-


PAGNEMENT POUR SA MISE EN PLACE ?

LE PREMIER BILAN RELATIF À LA MISE EN PLACE DU BUDGET PROGRAMME AXÉ SUR LA PERFORMANCE
A PERMIS DE TIRER DES RÉSULTATS PROBANTS PRINCIPALEMENT EN TERMES D’APPROPRIATION
PROGRESSIVE ET D’IMPLICATION DES DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS. DES DÉFIS IMPORTANTS RESTENT
CEPENDANT À RELEVER POUR AMÉLIORER CE DISPOSITIF ET ANCRER DAVANTAGE LA CULTURE DE
PERFORMANCE.

D’une logique de moyens à une logique de fondamental de cette loi organique qui permet
résultats de mieux apprécier les choix budgétaires du
Gouvernement.
Avec l’adoption de la Loi Organique n°130-
13 relative à la loi de Finances (LOF), une Articulé autour de programmes budgétaires,
dynamique de modernisation de la gestion le budget de l’Etat reflète ainsi les grandes
publique a été lancée, mettant ainsi les politiques publiques sectorielles. Cette
impératifs de transparence, de performance et transformation du cadre budgétaire a impliqué
de reddition des comptes au cœur de l’action une refonte de la nomenclature budgétaire en
de l’État. Cette dynamique de modernisation passant d’une présentation par nature de la
a induit une évolution du cadre budgétaire à dépense à une présentation programmatique
travers, notamment la mise en place du budget orientée vers la destination de la dépense avec
programme axé sur la performance, un pilier une mise en exergue de la dimension régionale.

Présentation par nature Présentation par destination


de la dépense de la dépense
• Introduction de la logique
Ancienne nomenclature

de performance de la
Nomenclature
dépense publique;
Nouvelle nomenclature

TITRE de programmation
• Adaptation de la
CHAPITRE TITRE
présentation budgétaire
aux exigences d’une
meilleure allocation des
ARTICLE CHAPITRE ressources ;
• Simplification de la
présentation budgétaire ;
PARAGRAPHE PROGRAMME
• Mise en évidence de la
territorialisation de la
LIGNE dépence ;
REGION
• Enrichissement du débat
parlementaire.
PROJET / ACTION

Par ailleurs, et afin d’améliorer l’efficacité de émerger un nouvel acteur chargé de définir
leur mise en œuvre, des objectifs dont l’atteinte les objectifs et indicateurs, en l’occurrence le
des résultats est mesurée par des indicateurs de responsable de programme, désigné au sein du
performance sont associés à ces programmes département ministériel afin d’assurer le suivi
budgétaires. Cet impératif d’efficacité a fait de sa mise en œuvre.

Al Maliya - N°65 Août 2019 15


Passage d’une logique de moyens et de consommation de crédits à une logique de résultats

Responsable
PROGRAMME par
Programme

Objectif 1 Objectif 1 Objectif 1


Prise en compte de la dimension genre

Indicateur Indicateur
1.1 1.2 Indicateur Indicateur
Indicateur Indicateur
3.1 3.2
2.1 2.2

Indicateur
1.3 Indicateur Indicateur
2.3 3.3

Les éléments constituant cette démarche de d’un dispositif d’accompagnement placé sous
performance sont retracés dans les Projets le signe de la progressivité, la participation, la
de performance (PdP) élaborés par les concertation et l’évaluation périodique.
départements ministériels et présentés au
Parlement en accompagnement de leurs projets En effet, vu les enjeux organisationnels et
de budgets. Le compte-rendu de la performance managériaux qu’implique le passage d’un budget
effective réalisée est traduit au niveau des basé sur les moyens au budget programme et
Rapports de Performance qui présentent
afin d’assurer son implémentation pertinente,
notamment l’explication des éventuels écarts
enregistrés entre les réalisations et les la Direction du Budget relevant du Ministère
prévisions initiales. de l’Economie et des Finances a déployé un
dispositif d’accompagnement au profit des
En contrepartie de cette responsabilisation
départements ministériels bâti autour de divers
dans l’atteinte des résultats escomptés, les
gestionnaires disposent de plus de souplesse aspects :
dans la gestion de leurs budgets et d’une Préfigurations
marge de manœuvre élargie en matière de
redéploiement des crédits.
Ainsi, la logique des résultats se substitue à Dispositif
partenariat
la logique des moyens avec le passage d’une d’accompagnement Appui technique

approche technique du fonctionnement de


l’administration à une approche privilégiant une
culture managériale au service des citoyens.
Le dispositif d’accompagnement
Entré en vigueur au titre de l’exercice Communication Refonte des SI
budgétaire 2018, le budget programme axé
sur la performance constitue l’aboutissement

16 LE DOSSIER
D’abord, la mise en place du budget programme
axé sur la performance a été soutenue par la
conclusion d’un partenariat avec l’agence
française «Expertise France» ayant assuré
la mobilisation d’une expertise publique et de
l’assistance technique permettant à la Direction
du Budget de bénéficier de l’expérience
française en matière d’implémentation de ce
dispositif, en lui apportant de l’expertise, du
conseil et de la formation.

Parallèlement, et afin de mettre à profit la


période précédant l’entrée en vigueur de la Le passage au budget programme axé sur la
disposition relative au budget programme axé performance s’est accompagné par la suite d’un
sur la performance et d’assurer une transition effort d’adaptation des systèmes d’information
souple, la Direction du Budget a mené 4 vagues afin de favoriser la prise en charge des nouvelles
de préfiguration en vue de permettre aux spécifications fonctionnelles. C’est ainsi que la
départements ministériels de s’approprier Direction du Budget a procédé à l’adaptation de
progressivement des nouveaux concepts et son système d’information «e-budget» baptisé
outils notamment, la structuration de leurs
désormais «e-budget 2» pour permettre
budgets autour de programmes et l’adoption
la modernisation, la standardisation et
de la démarche de performance, l’objectif étant
l’amélioration du suivi des actes de gestion.
de diffuser les bonnes pratiques, de tirer les
A cela s’ajoute la célérité opérationnelle dans
enseignements utiles et d’identifier les écueils
le traitement des informations, notamment à
à éviter.
travers la saisie de l’information à la source
C’est ainsi que l’accompagnement et l’appui et la disponibilité de l’information en temps
de la Direction du Budget aux différents réel. Ainsi, e-budget 2 prend en charge divers
départements ministériels ont été assurés modules dont la nomenclature budgétaire
sous différentes formes : accompagnement et l’édition des morasses budgétaires et des
de proximité assuré par une équipe documents de performance.
pluridisciplinaire à travers la tenue de réunions
La communication autour de la LOF a été
régulières (représentants de l’équipe chargée
par ailleurs renforcée afin de permettre une
de la mise en œuvre de la LOF, représentants
meilleure appropriation du budget programme,
des divisions sectorielles, experts français…),
aussi bien au niveau central que déconcentré.
l’organisation de journées de sensibilisation
C’est ainsi qu’une caravane de partage et de
et d’ateliers de travail ayant pour finalité le
partage des expériences et la mutualisation des sensibilisation, a été organisée sous le thème
bonnes pratiques. «Dimension régionale et implication des
services déconcentrés : gages de réussite du
Par ailleurs, et en plus des textes réglemen- déploiement de la LOF», au niveau des douze
taires, la Direction du Budget a élaboré, selon régions du Royaume, rassemblant 1.200
une démarche participative et concertée as- représentants des services déconcentrés
sociant les différentes parties prenantes, des relevant de 23 départements ministériels. Au
référentiels concrétisant la budgétisation par terme de l’organisation de cette caravane et afin
programme axée sur la performance. Il s’agit de consacrer les efforts fournis, de capitaliser
notamment des guides sur la nomenclature, la sur l’ensemble des acquis et de développer
construction des programmes budgétaires, la une vision partagée sur les actions futures, la
performance, le dialogue de gestion et du pilo- Direction du Budget a élaboré un document de
tage opérationnels… restitution des actes de la caravane.

Al Maliya - N°65 Août 2019 17


Cette dynamique En ce qui concerne la typologie des programmes
d’accompagnement identifiés, il existe 30 programmes support, dont
est couplée d’un le poids budgétaire représente environ 44% du
dispositif d’examen Budget Général. Bien que ces programmes
et d’évaluation réalisé soient indispensables à l’efficacité et à la
par la Direction du cohésion d’ensemble, puisqu’ils viennent en
Budget à l’issue de appui à la mise en œuvre des programmes
chaque exercice de politiques publiques, le recours à ce type
budgétaire en vue de programme doit être limité aux fonctions
d’améliorer la qualité supports qui desservent, de manière indivise,
de ces documents et plusieurs programmes de politiques publiques
de préciser les volets et qui ne peuvent être ventilés entre ces
pour lesquels son programmes.
appui et assistance
aux ministères doivent être renforcés. Une disparité entre le budget des différents
programmes au sein d’un même département
Les défis à relever a également été constatée, ce qui nécessite de
Au terme de l’exercice 2018, l’examen et conduire un exercice de révision du périmètre
l’évaluation des Projets de Performance établis des programmes au sein des départements
par les départements ministériels pour retracer ministériels.
les éléments constituant leurs programmes Par ailleurs, concernant l’adoption de la
budgétaires et leurs démarches de performance, démarche de performance, l’analyse a fait
fait ressortir divers enseignements tirés, pistes ressortir un respect des référentiels en matière
d’amélioration et défis à relever. de nombre d’objectifs par programmes (1 à 3)
Il en ressort que la mise en place du budget et du nombre d’indicateurs par programmes
programme axé sur la performance a permis (1 à 3) ainsi qu’une prépondérance des
une simplification significative de l’architecture indicateurs de performance, répartie entre
budgétaire structurée en 2018 autour de 130 indicateurs d’efficacité socio-économique
programmes et environ 600 projets/actions, (67%), de qualité de service (22%) et d’efficience
au lieu d’une moyenne de 240 articles et 1.000 (11%). Cependant la maquette de performance
paragraphes au niveau de l’ancienne architecture (objectifs et indicateurs fixés) reste marquée
budgétaire par nature de la dépense, passant par une certaine instabilité due aux diverses
ainsi de 5 articles en moyenne à seulement 3 suppressions, créations et modifications
programmes par département ministériel. survenues d’un exercice à un autre.
Ancienne architecture budgétaire Architecture budgétaire 2018
1200 1055 1200
1000 1000
800 800 709
600 517 600 547
400 258 400
232 130 130
200 200
0 0
MDD Investissement MDD Investissement
Nombre d’articles Nombre de Paragraphes Nombre de Programmes Nombre de Projets / Actions

EN MOYENNE EN MOYENNE
5 Articles / Département 3 Programmes / Département
18 Paragraphes / Département 14 Projets ou actions / Département
6 Paragraphes / Article 4 Projets ou actions / Programme

Source : Direction du Budget

18 LE DOSSIER
LE DOSSIER

DIALOGUE DE GESTION AU SEIN DU MEF :


UN DISPOSITIF RENOUVELÉ AU SERVICE DU PILOTAGE DE LA PERFORMANCE

VISANT L’OPTIMISATION DE LA GESTION, LA DÉFINITION DE LA PERFORMANCE À ATTEINDRE ET DU


NIVEAU DES RESSOURCES NÉCESSAIRES, LE DIALOGUE DE GESTION CONSTITUE UNE CONDITION
INCONTOURNABLE POUR LES DIFFÉRENTS ACTEURS POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DU NOUVEAU
PROCESSUS BUDGÉTAIRE.

La Loi Organique relative à la Loi de Finances documents budgétaires et de performance de


(LOF) pose les jalons pour la concrétisation son programme..
et l’implémentation de la démarche de
performance à travers notamment la mise Dialogue de gestion de la Direction du Budget
en place de l’approche programmatique, la et les départements ministériels
désignation des responsables de programmes A l’issue de la phase de dialogue de gestion
chargés de définir les objectifs et indicateurs de interne à chaque département, une proposition
leurs programmes et d’en assurer le suivi, ainsi
de projet de performance (PdP) est présentée
que l’élaboration des Projets de Performance et
pour examen à la Direction du Budget relevant
des Rapports de Performance.
du Ministère de l’Economie et des Finances
La réussite de la démarche de performance est (MEF).
donc tributaire de la mise en place d’un dialogue
Cette présentation se tient dans le cadre
entre l’ensemble des acteurs et contributeurs
des « commissions de programmation et de
tout au long du processus de production,
performance » qui sont organisées en amont de
d’analyse, d’évaluation et éventuellement de
la procédure budgétaire.
réajustement de l’action publique.
Dialogue de gestion interne au département Ces commissions qui réunissent la direction
ministériel du budget du MEF, la DAF concernée, et les
responsables de programmes du département
Le dialogue de gestion sur la performance ministériel, portent, dans leurs volets relatifs
s’appuie sur les enjeux et les priorités du à la performance, sur l’analyse de la maquette
secteur et porte sur le choix des objectifs et de performance, c’est-à-dire sur la pertinence
des indicateurs ainsi que sur la définition des du choix et le respect de règles en matière
prévisions et des valeurs cibles. d’objectifs et d’indicateurs (volumétrie,
renseignement des prévisions et des cibles,
Il est animé par le responsable de programme
…) mais aussi sur le réalisme et l’ambition des
qui assure, dans le périmètre de son
prévisions et des cibles de résultats, au regard
programme, une cohérence aussi bien au niveau
d’une part, de la stratégie du ministère et des
des services centraux qu’entre les services
programmes et d’autre part, des prévisions
centraux et déconcentrés le cas échéant. Sur
de répartition et budgétisation annuelle et
la base d’une large concertation et coordination
avec les acteurs concernés, le responsable de pluriannuelle.
programme arrête la stratégie et le budget du Cas du MEF : Rôle de la DAAG dans le
programme, ainsi que les objectifs et cibles de renouvellement du dialogue de gestion au sein
performance y afférents, suit les aspects de du département
mise en œuvre opérationnelle et rend compte
des résultats annuels du programme. Il est Le dialogue de gestion au sein du Ministère de
formellement responsable de la production des l’Economie et des Finances est une pratique qui

Al Maliya - N°65 Août 2019 19


n’est pas recente. Le Ministère avait déja élaboré Parallèlement, des avancées importantes
des Contrats Pluriannuels de Performance ont été réalisées dans le cadre du dialogue
(CPP) couvrant la période 2009-2011. Ces de gestion suite à l’établissement de la Note
derniers se sont inscrits dans le prolongement Circulaire du Secrétaire Général, du 09 mars
des nouvelles réformes budgétaires engagées 2018, qui a permis le redéploiement des crédits
au sein de notre département et ce, dans le budgétaires entre programmes du MEF et
but de responsabiliser les gestionnaires d’une ce, après concertation avec les responsables
part, sur l’atteinte des objectifs préalablement de programmes dans le cadre d’une réunion
définis et d’autre part, sur la gestion rigoureuse trimestrielle tenue avec les cinq centres de
des deniers publics. gestion du MEF et présidée par M. le Secrétaire
Général.
A ce titre, la Direction des Affaires
Dans le même ordre d’idées, le dialogue de
Administratives et Générales assure le rôle de
gestion entre l’ordonnateur et les responsables
conseil et d’assistance auprès des responsables
de programme est formalisé aujourd’hui
de programmes et ce, à différents moments-
dans une « charte de gestion du MEF ». Cette
clés de l’année :
charte vise à assurer une cohérence entre
• Lors de la préparation de la Programmation les programmes, à développer le travail en
Budgétaire Triennale (n+1 ; n+3) ; commun autour des priorités du Ministère et
à optimiser les ressources. Elle a également
• Pendant la préparation du Projet de pour objectif de formaliser le processus de
Performance (PdP) pour l’année (n+1) ; dialogue de gestion entre l’ordonnateur, les
responsables de programme ainsi que les
• Pendant l’élaboration du Rapport de services opérationnels au niveau régional et
Performance (RdP) pour l’année (n-1); d’identifier dans un document unique, et de
manière partagée et concertée, les espaces
• Lors de la mise en place des crédits
de responsabilité et d’autonomie des acteurs
budgétaires ;
de la gestion budgétaire, les procédures, les
• Pendant la préparation des éléments de échéances ainsi que les canaux garantissant
discussion du projet du budget sectoriel au une circulation fluide et transparente de
sein des commissions parlementaires ; l’information. La charte prévoit aussi le respect
des échéances législatives et réglementaires
• Lors du suivi de l’exécution du budget de la production des documents budgétaires et
sectoriel… comptables.

Source : Direction du Budget / Direction des Affaires Administratives et Générales

20 LE DOSSIER
TEMOIGNAGES

L’adhésion de l’ADII au dialogue de gestion présentée par :


ABDELLATIF IDYASSINE, CHEF DU SERVICE DE LA GESTION DES RESSOURCES
HUMAINES ET DE LA FORMATION,
DIRECTION RÉGIONALE DE L’ADMINISTRATION DES DOUANES ET IMPÔTS
INDIRECTS DU SUD

« La mise en œuvre effective des dispositions de la Loi Organique relative à la loi de Finances,
particulièrement celles qui consacrent la démarche de performance, est tributaire du niveau
d’adhésion des services déconcentrés ».

A l’Administration des Douanes et Impôts Ministère dans le cadre de la préparation et du


Indirects (ADII), la culture de la performance est suivi des Lois de Finances.
ancrée depuis l’adoption de la contractualisation
en 2005, dans le cadre de la gestion axée sur les Pour l’aspect budgétaire, et conformément
résultats. Elle se matérialise par la préparation, aux exigences de la nouvelle Loi Organique
la négociation et la signature des Contrats des Finances, notamment celles instituant la
Objectifs Moyens (COM) entre le Directeur programmation budgétaire pluriannuelle, et
Général et un Directeur Central ou Régional. afin de produire les prévisions budgétaires y
Ces contrats, construits autour d’indicateurs afférentes, dans les délais fixés par la Direction
chiffrés, sont déclinés au niveau des échelons du Budget et la DAAG, l’Administration Centrale
inférieurs de la hiérarchie. de l’ADII, diffuse une note au début de chaque
exercice budgétaire afin d’inviter les services
L’évaluation des COM est un exercice périodique
déconcentrés et centraux concernés par
qui consiste à comparer pour chaque indicateur
contractualisé la réalisation avec la prévision la préparation de leurs prévisions, dûment
(cible) pour la période considérée, ce qui permet justifiées, des trois années budgétaires qui
d’évaluer les performances des directions. suivent.
Moment privilégié de dialogue de gestion, le Chaque service déconcentré consolide les
Comité de Pilotage organisé chaque semestre
besoins des services opérationnels en vue
est l’occasion de présenter les évaluations
de les communiquer par la suite au service
des contrats et de partager les enseignements
central chargé du Budget, tout en respectant
et les orientations visant à améliorer les
performances. les orientations stratégiques définies par
l’Administration.
Ce dispositif de pilotage de la performance
a permis à l’ADII d’intégrer rapidement la Une fois l’ensemble des prévisions budgétaires
démarche de gestion axée sur les résultats consolidées, un dialogue budgétaire est entamé
portée par la nouvelle Loi Organique des avec les services déconcentrés en vue de
Finances, notamment pour la préparation statuer sur les projets prioritaires à retenir.
du « Projet/Rapport de Performance ». Elle a La programmation budgétaire ainsi issue de
saisi cette occasion pour affiner les indicateurs ce dialogue budgétaire servira de base aux
contractualisés et les consolider au niveau du discussions budgétaires.

Al Maliya - N°65 Août 2019 21


La mise en œuvre de la contractualisation au sein de la DGI
expliquée par :
M.HORMI MOHAMED , DIRECTEUR PRÉFECTORAL DES PERSONNES PHYSIQUES
À LA DIRECTION RÉGIONALE DES IMPÔTS (DRI) DE RABAT

« La contractualisation constitue un levier de modernisation du dialogue de gestion entre la


Direction Générale des Impôts et ses Directions Centrales et Régionales et un instrument fiable
d’évaluation de la performance.»

La Direction Régionale des Impôts (DRI) de La contractualisation constitue un levier de


Rabat exerce ses activités en se référant à la modernisation du dialogue de gestion entre la
vision stratégique de la Direction Générale Direction Générale des Impôts et ses Directions
des Impôts, basée sur plusieurs objectifs, Centrales et Régionales et un instrument fiable
notamment devenir une administration de d’évaluation de la performance. Elle renforce la
service totalement numérique, participer responsabilisation des services déconcentrés,
à l’élaboration d’un cadre législatif et en suivant une logique de résultats plutôt
réglementaire fiscal clair au service du qu’une logique de moyens.
développement, rationaliser la gestion fiscale
et professionnaliser le recouvrement et enfin L’élaboration et l’évaluation périodique des
renforcer le contrôle et la conformité fiscale, COM sont effectuées ainsi dans le cadre de
ceci en adaptant la gestion des ressources ce dialogue de gestion, lors des réunions du
humaines. Comité des Directeurs tenues régulièrement
en cours d’année et auxquelles participe le
Pour ce faire, la DRI de Rabat s’est inscrite dans
Directeur Régional des Impôts de Rabat.
la démarche de gestion basée sur la recherche
de la performance, la responsabilisation des Pour mettre en œuvre son COM, la DRI de Rabat
gestionnaires et la reddition des comptes telle assure une fonction de pilotage opérationnel des
que mise en place par la nouvelle Loi Organique activités de ses différentes entités, y compris
n°130-13. la Direction Provinciale de Kénitra et les
Ainsi, la DRIR conclut chaque année, tout comme Directions Préfectorales de Salé et de Témara.
les autres entités de la DGI, un Contrat Objectifs/ Les principales activités prises en charge dans
Moyens (COM) avec la Direction Générale, en ce cadre ont trait à la déclinaison des objectifs,
tant que responsable du programme n°118 à l’élaboration et l’alimentation des tableaux
« Mobilisation et recouvrement des recettes de bord, à la contribution à la programmation
fiscales ». Ce contrat trace notamment les budgétaire triennale ainsi qu’à l’animation des
objectifs assignés à la DRI de Rabat ainsi que services et l’organisation de la collecte des
les indicateurs y afférents. données.

22 LE DOSSIER
L’apport des nouvelles dispositions de la LOF présenté par :
M. JAOUAD BOUAKHRI, DIRECTEUR RÉGIONAL DES DOMAINES DE L’ETAT À
MARRAKECH

La dimension régionale occupe une place primordiale dans la nouvelle configuration budgétaire,
consacrant ainsi la déconcentration budgétaire comme choix irréversible (…) conférant à l’acteur
régional une marge de manœuvre élargie pour la réalisation des actions programmées.

Le chantier de la réforme budgétaire, couron- permettant à la Direction Régionale de


né par l’adoption de la loi organique n° 130-13 Marrakech (comme c’est d’ailleurs le cas pour
relative à la loi de finances (LOF), est l’un des les autres Directions Régionales de la DDE),
chantiers phares engagés par le Gouverne- de contribuer à la programmation des projets
ment. Son élément central est la notion de la et à la détermination des crédits budgétaires
performance. Les retombées positives d’une nécessaires pour leur réalisation.
telle réforme ne sont pas à démontrer.
L’approche de contractualisation adoptée par
Tout d’abord, il est important de mettre l’accent la Direction des Domaines de l’Etat constitue,
sur la restructuration du budget autour de à cet égard, un instrument fondamental
programmes. Pour la Direction des Domaines pour la fixation et la réalisation des actions
de l’Etat, il s’agit du programme «Gestion du stratégiques à travers des Contrats Objectifs/
Domaine Privé de l’Etat» décliné en deux projets: Moyens (COM). C’est dans cette logique que la
«Conditions de travail» et «Appui à la gestion Direction Régionale des Domaines de l’Etat de
du domaine privé de l’Etat». La dimension Marrakech procède à la signature d’un COM
régionale occupe une place primordiale dans chaque année avec l’Administration Centrale
cette nouvelle configuration, consacrant ainsi engageant l’ensemble des structures relevant
la déconcentration budgétaire comme choix de sa compétence territoriale suivant une
irréversible. logique de résultats. La performance de la
L’assouplissement des modalités de virement Direction Régionale est évaluée en fonction
des crédits (MDD et investissement) constitue de l’atteinte des objectifs fixés initialement
un autre aspect important de la LOF conférant dans le COM et du degré de réalisation des
à l’acteur régional une marge de manœuvre chantiers structurants ouverts par la Direction
élargie pour la réalisation des actions (immatriculation, protection et apurement
programmées. du patrimoine, mobilisation du foncier dans
le cadre de l’investissement et du partenariat
La programmation budgétaire triennale public- privé, équipements publics,…).
(PBT), consacrée désormais par la LOF, est
également l’un des axes majeurs de cette A ce titre, il faut saluer l’effort déployé aussi
réforme. Pratiquée par le MEF depuis plusieurs bien par la DAAG, en tant qu’ordonnateur
années (Cadre de Dépenses à Moyen Terme), délégué, pour son accompagnement et son
cet exercice se fait sur le plan régional, en appui aux sous-ordonnateurs locaux du MEF
coordination avec l’Administration Centrale. que par l’Administration Centrale de la DDE
En effet, la PBT constitue un cadre d’action dans le cadre du dialogue de gestion vertical.

Al Maliya - N°65 Août 2019 23


LE DOSSIER

LOF : POUR UNE MEILLEURE GESTION DES DÉPENSES DU PERSONNEL DE L’ETAT

LA RÉFORME DE LA LOI ORGANIQUE DES FINANCES PRÉVOIT DE NOUVELLES DISPOSITIONS EN MATIÈRE


DE GESTION DES DÉPENSES DU PERSONNEL DE L’ETAT, NOTAMMENT EN RESPECT DU PRINCIPE DU
CARACTÈRE LIMITATIF DES CRÉDITS DE DÉPENSES DU PERSONNEL DE L’ETAT.

Le Maroc a initié depuis plusieurs années une entre les chapitres des dépenses du personnel
démarche visant à améliorer le système de (article 61) ;
gestion budgétaire de l’État, d’où la mise en
place d’une nouvelle loi organique visant la • L’intégration à compter du 1er janvier 2020 des
bonne gestion des finances publiques. A ce titre, cotisations patronales de l’Etat au titre de la
la programmation, l’exécution et le contrôle prévoyance sociale et de la retraite au niveau
des dépenses du personnel sont concernés par du chapitre des dépenses de personnel de
cette grande réforme, qui prévoit des règles chaque département ministériel. Cette mesure
de gestion pour en renforcer l’efficacité et les contribuera à une meilleure transparence de
performances. ces dépenses ;

Loi organique des finances : des nouveautés • L’exclusion des dépenses du personnel du
en matière de dépenses du personnel de l’Etat plafond de 10% pour les virements entre
les programmes d’un même chapitre. Cette
La nouvelle loi organique n°130-13 relative à la mesure donne aux ordonnateurs plus de
loi de finances s’inscrit dans un processus de souplesse pour faire face aux spécificités de
réformes budgétaires menées depuis plusieurs cette nature de dépenses ;
années. L’un des objectifs stratégiques de
cette nouvelle réforme est l’amélioration de • La prise en compte des seules dispositions
l’équilibre financier du budget de l’Etat. statutaires régissant les personnels,
applicables à la date d’entrée en vigueur
En effet, elle prévoit de nouvelles dispositions de la loi de finances de l’année et dont les
touchant les dépenses du personnel qui crédits ont été évalués et autorisés par ladite
constituent plus de 38% des dépenses du budget
loi (article 59 de la LOF). La consécration de
général, et ont enregistré ces dernières années
cette mesure permet d’éviter le dépassement
une croissance importante. Ainsi, les principales
éventuel des crédits ouverts, et met ainsi un
innovations en la matière concernent :
terme aux pratiques ayant souvent conduit
• L’interdiction d’incorporer ou d’imputer à l’aggravation des charges de personnel en
les dépenses du personnel au niveau des cours d’année ;
dépenses d’investissement du budget général
• L’introduction du principe de la limitativité des
ou dans les budgets des Services de l’Etat
crédits des dépenses du personnel (article 58
Gérés de Manière Autonome (articles 17 et 22
de la LOF). Ainsi, les dépenses du personnel
de la LOF) ;
ne peuvent être engagées, ordonnancées et
• L’introduction de la possibilité de procéder payées que dans la limite des crédits ouverts
à des redéploiements de postes budgétaires au titre du chapitre. En effet, le passage au

24 LE DOSSIER
caractère limitatif des crédits ouverts au titre Les engagements des dépenses du personnel
des dépenses du personnel au lieu du caractère de l’Etat concernent l’engagement des
évaluatif appliqué auparavant, représente un dépenses permanentes et les engagements
des piliers phare de la nouvelle LOF. Cette complémentaires.
mesure vise à contribuer à une meilleure
maitrise de la masse salariale du personnel Les dépenses permanentes
de l’Etat et à améliorer le processus de Les dépenses permanentes sont toutes celles
programmation budgétaire lié aux dépenses relatives aux traitements, salaires, indemnités
du personnel. Elle permet également de du personnel en exercice de fonction au 1er jan-
responsabiliser les ordonnateurs sur la vier de l’année en cours, ainsi que les cotisa-
gestion budgétaire des dépenses de personnel tions que l’Etat doit verser aux organismes au
et de renforcer l’efficacité et l’efficience de la titre de la prévoyance sociale et de la retraite.
gestion du personnel de l’Etat ; L’engagement de ces dépenses permet d’assu-
rer le paiement des traitements et salaires des
Caractère limitatif des crédits du personnel de agents et fonctionnaires de l’Etat en exercice de
l’Etat fonction au cours d’une année budgétaire.
L’arrêté du Chef du Gouvernement n°3.221.16
du 27 décembre 2016 définit les nouvelles L’engagement des dépenses permanentes est
modalités de gestion budgétaire et comptable effectué au vu d’états d’engagements, appuyés
nécessaires au respect du nouveau principe de de relevés nominatifs du personnel, élaborés
limitativité des crédits du personnel de l’Etat, par les services de la Direction des Dépenses du
entré en vigueur le 1er janvier 2017. Ainsi, le Personnel au plus tard le 10 janvier de l’année
caractère limitatif des crédits du personnel budgétaire en cours, sur la base de la situation
a introduit des changements structurels du personnel des départements ministériels
tant au niveau des procédures de la gestion arrêtée au 31 décembre de l’année écoulée.
des dépenses du personnel qu’au niveau
Le montant de cet engagement comprend la
des systèmes d’information de la Trésorerie
rémunération brute annuelle des agents et les
Générale du Royaume, en l’occurrence les
cotisations de l’Etat au profit des organismes de
systèmes d’information Wadef-@ujour, GID et
prévoyance sociales et de retraite. A rappeler
Indimaj.
que les cotisations de l’Etat relatives à la
Principe de l’engagement des dépenses de prévoyance sociale et à la retraite ne figureront
personnel dans l’engagement des dépenses permanentes
Le recours au principe d’engagement des qu’à compter du 1er janvier 2020.
dépenses de personnel est fondé sur la base
Les engagements complémentaires
des dispositions de l’article 32 du décret Royal
Les engagements complémentaires
n°330.66 du 21 avril 1967 portant règlement
correspondent aux dépenses relatives aux
général de la comptabilité publique, et de
traitements, salaires et indemnités du
l’article 9 du décret n°2.07.1235 du 4 novembre
personnel ainsi qu’aux cotisations de l’Etat au
2008 relatif au contrôle des dépenses de l’Etat.
titre de la prévoyance sociale et de la retraite
La consécration de la règle d’engagement créées au moyen d’actes de recrutement, de
des dépenses du personnel responsabilise réintégration ou de régularisation des situations
davantage l’ordonnateur sur la gestion des administratives du personnel. Ces dépenses
ressources humaines et des crédits alloués sont engagées au fur et à mesure des décisions
à cette nature de dépenses, d’autant plus que prises par l’ordonnateur. La date limite de
cette règle est indispensable pour le respect du réception des actes du personnel de l’Etat est
caractère limitatif des crédits ouverts. le 16 décembre de chaque année budgétaire.

Al Maliya - N°65 Août 2019 25


Règlement de la paie du personnel de l’Etat GID, le système de paie de personnel Wadef-@
La Direction des Dépenses du Personnel ujour, le système INDIMAJ constituent le socle
procède mensuellement à la liquidation et au technique de la réforme telle qu’elle découle de
mandatement de la paie du personnel de l’Etat. la Loi Organique des Finances.
En effet, vu le caractère répétitif et sensible du
paiement des dépenses liées aux traitements, Ainsi, conçus et déployés actuellement, ces
salaires et indemnités du personnel et aux systèmes d’information favorisent largement
cotisations de l’Etat au titre de la prévoyance la mise en place de la Loi Organique des
sociale et de la retraite, le règlement est Finances, en termes de responsabilisation,
effectué sans ordonnancement préalable de simplification et de dématérialisation des
conformément aux dispositions de l’article 11 procédures, de proximité de gestion, de contrôle
de l’arrêté du Chef de Gouvernement n°3.221.16 et de reporting. L’architecture technique et
du 27 décembre 2016. l’ergonomie de ces systèmes ont permis en
Mise à niveau des systèmes d’information effet, à la Trésorerie Générale du Royaume
Les systèmes d’information développés d’intégrer toutes les évolutions édictées par la
par la Trésorerie Générale du Royaume, en nouvelle Loi Organique des Finances, à moindre
l’occurrence la gestion intégrée des dépenses coût et dans les meilleurs délais.

GID : Système de gestion intégrée des dépenses


GID est un système d’information budgétaire et comptable unifié et commun à l’ensemble des acteurs
de la dépense qui permet la simplification des circuits et des procédures d’exécution des dépenses
du personnel, à travers la mise en place de canaux d’échanges d’informations entre les systèmes
GID et Wadef-@ujour et leur communication aux partenaires concernés. Il permet également le
rapprochement, en temps réel, des comptabilités budgétaires des différents intervenants dans le
processus d’exécution de la dépense de personnel.
Wadef-@ujour : Système de paie du personnel
Le système Wadef-@ujour est un système central de contrôle et de traitement de la paie. Il couvre
l’ensemble des métiers qui concourent à la prise en charge de l’évolution des carrières du personnel
de l’Etat et des collectivités territoriales.
Les nouvelles fonctionnalités intégrées ont permis d’assurer le respect du caractère limitatif des
crédits de personnel, notamment le calcul des dépenses permanentes et celui des coûts engendrés
par la prise en charge des actes de gestion et l’instauration des mécanismes du contrôle budgétaire
ainsi que la mise en place de procédés de synchronisation entre le système Wadef-@ujour et GID en
matière de gestion budgétaire.
INDIMAJ : Gestion administrative et budgétaire des ressources humaines
Le système INDIMAJ est mis à la disposition des départements ministériels pour assurer les
fonctionnalités de bases de gestion administrative et budgétaire des ressources humaines. Il permet
également les prévisions budgétaires de la masse salariale et constitue un outil d’aide à la prise de
décision en matière de gestion des ressources humaines.

26 LE DOSSIER
Système INDIMAJ Système WADEF-AUJOUR Système GID

Gestion des Ressources Gestion des dépenses de Gestion intégrée des


Humaines personnel dépenses publiques

• Calcul de la dépense
permanente Création de la dépense
• Initiation de l’engagement permanente et des
de la dépense dépenses
permanente complémentaires;
• Transmission
automatique des actes au • calcul des coûts des actes
système Wadef-@ujour; du personnel;

• Suivi de la situation des • Contrôle de la


actes de gestion et de disponibilité des crédits
leurs coûts budgétaires Contrôles budgétaires
• Exploitation des états et • Restitutions automatiques
fichiers de paie des fichiers et états de
paie au système Indimaj

• Prévision de la masse • Prévision de la masse


salarial salariale

La mise en œuvre des dispositions de la LOF ordonnateurs en matière de régularisation des


relatives aux dépenses du personnel à compter situations administratives de leurs personnels,
du 1er janvier 2017 a permis de déceler certains ce qui impacte lourdement l’exécution des
dysfonctionnements. Il s’agit principalement dépenses programmées par la loi de finances
de la dichotomie au sein des départements en cours.
ministériels entre les services gestionnaires
Dans l’objectif de répondre à l’enjeu majeur de
des ressources humaines et ceux responsables maîtrise de la masse salariale qui représente
de la gestion budgétaire et comptable ainsi que environ 11% du PIB et de réussir le défi de
la difficulté de réaliser des prévisions fiables et la limitativité des crédits des dépenses de
précises en matière de dépenses de personnel personnel, il est impératif de pallier à ces
due principalement aux capacités limitées de insuffisances par l’accompagnement des
certains services ordonnateurs en matière de ordonnateurs via des actions de formation, de
gestion, et à la non exploitation optimale des sensibilisation et d’assistance de proximité à
informations fournies par les services de la l’effet de garantir l’appropriation des principes
Trésorerie Générale du Royaume. Il a également et nouvelles règles de gestion découlant de la
été constaté le retard enregistré par certains réforme.

Source : Trésorerie Générale du Royaume

Al Maliya - N°65 Août 2019 27


LE DOSSIER

DISPOSITIF DE FORMATION : UN OUTIL D’ACCOMPAGNEMENT DU CHANGEMENT

LA DIRECTION DU BUDGET A MIS EN PLACE UN DISPOSITIF DE FORMATION ET D’ACCOMPAGNEMENT POUR


LA MISE EN ŒUVRE DES DISPOSITIONS DE LA LOI ORGANIQUE DES FINANCES AU SEIN DES DÉPARTEMENTS
MINISTÉRIELS ET DES INSTITUTIONS. CE DISPOSITIF VISE À RENFORCER LES CAPACITÉS DES
GESTIONNAIRES ET À CRÉER UN VIVIER DE FORMATEURS AU NIVEAU DES DIFFÉRENTS DÉPARTEMENTS
MINISTÉRIELS

via un jumelage institutionnel portant sur «le


Renforcement des capacités dans le cadre de
la mise en œuvre de la Loi Organique n°130-
13 relative à la loi de Finances», conclu avec
l’agence française « Expertise France ». Ce
jumelage est financé par l’Union Européenne
sous forme d’une coopération d’une durée
de 24 mois (2018-2020) pour un montant de
1,2 million d’Euros. Il prévoit de mobiliser
des experts de l’administration française
Groupe de formateurs des différents départements ministériels et marocaine pour former 1500 cadres et
ayant suivi la formation sur la démarche de la performance responsables de l’Administration Publique, soit
Dans le but d’accompagner les départements 575 jours/homme d’expertise et 5000 jours/
ministériels et les institutions dans homme/formation.
l’implémentation des dispositions de la Loi L’enjeu de ce dispositif de formation est
Organique de Finances (LOF), la Direction du de favoriser, d’une part, l’implémentation
Budget a mis en place un dispositif de formation des dispositions de la LOF par le biais du
combinant l’expertise publique marocaine renforcement des capacités des gestionnaires
et française, en vue d’instaurer une nouvelle bénéficiaires directs et, d’autre part, de créer
culture managériale et budgétaire axée sur la un vivier de formateurs au niveau de chaque
performance. département ministériel en vue de disposer
d’une relève pour dupliquer ce chantier de
Puissant levier de réforme des finances
transformation.
publiques, la Loi Organique n°130-13 relative à
la loi de Finances (LOF) enclenche un processus Ce jumelage prévoit, en partenariat avec
de transformation des règles budgétaires et l’Institut des Finances (IDF) du Ministère, des
comptables de l’Etat dont l’ambition est de formations spécifiques sur les thèmes liées à la
renforcer l’efficacité, l’efficience et la cohérence « Nomenclature budgétaire », la « Budgétisation
des politiques publiques, la responsabilisation axée sur la performance », la « Programmation
des gestionnaires ainsi que l’amélioration de la Budgétaire Triennale », le « Contrôle budgétaire
qualité du service public fourni au citoyen. et comptable » et « l’Audit de la performance ».

Pour ce faire et afin d’accompagner et d’assister Démarche de formation participative …


les départements ministériels et les institutions adaptée au contexte marocain
dans ce chantier de réforme, la Direction du La démarche adoptée dans le dispositif de
Budget a conçu un dispositif de formation, formation repose sur une méthodologie

28 LE DOSSIER
d’apprentissage optimale adaptée au public place à travers la démarche de performance au
cible, en vue de garantir des changements sein des départements ministériels, et ce dans
positifs, durables et profonds. Cette démarche le but d’améliorer l’efficacité de la dépense
suit la logique suivante : publique.
• Co-construction des supports de formation: A cet effet, pour une bonne maitrise de la
Au préalable de chaque activité de formation, démarche de performance, les départements
des ateliers de co-construction des supports ministériels et les institutions ont bénéficié de
de formation sont organisés par les sessions de formation sur la construction et
gestionnaires publics marocains et les experts gouvernance des programmes, le pilotage de la
français en tenant compte des spécificités et performance, la mise en œuvre et le suivi de la
du contexte marocains ; performance.
• Aspect pratique: Des ateliers pratiques et de Ces sessions de formation ont été l’occasion
mise en situation permettent de faire émerger d’en poser les principes, d’engager les
des questionnements et propositions et de échanges et les réflexions sur les bonnes
développer un sens critique sur la gestion pratiques en matière de performance entre
axée sur les résultats adoptée par les les participants issus de l’ensemble des
départements ministériels ; départements ministériels et institutions, de
définir les critères à remplir pour la conception
• Evaluation à chaud: Des évaluations de
des objectifs de performance, et de dresser le
l’efficacité de la formation, de la satisfaction
bilan des objectifs de performance réalisées
des participants et la validation des acquis
par les départements ministériels au titre de
sont réalisés dans un souci d’amélioration
l’exercice 2018.
continue du dispositif de formation ;
Ces sessions ont, en outre, mis l’accent sur
• Attestations de suivi des formations: A la fin de
le responsable de programme, nouvel acteur
chaque formation des attestations certifiant le
de la gestion publique créé par la LOF, sa
suivi de la formation à son terme sont délivrées
fonction dans la préparation et l’exécution des
aux formateurs et bénéficiaires directs.
programmes de politiques publiques et son rôle
Formations réalisées dans l’instauration du dialogue de gestion à
Lancées dans les locaux de l’IDF depuis le 16 travers la mise en place d’une charte de gestion
avril 2018, les sessions de formation LOF ont été précisant les modalités de concertation et de
assurées jusqu’a fin janvier 2019, par une équipe coopération entre les différents acteurs de la
pluridisciplinaire d’experts praticiens dans le performance : Secrétaires Généraux, Directeurs
domaine budgétaire. Ces sessions ont porté Centraux et représentants des établissements
sur les thématiques liées à la nomenclature publics sous tutelle.
budgétaire et sur la démarche de performance, Formation sur la nouvelle nomenclature
et ce de la construction des programmes au budgétaire
suivi et évaluation de la performance.
La LOF prône la gestion axée sur les résultats à
Formation sur la démarche de la performance travers la refonte de la nomenclature budgétaire,
La consécration d’une gestion budgétaire axée en passant d’une approche normative des
sur la performance au niveau de la nouvelle dépenses vers une approche programmatique.
LOF, induit un changement d’ensemble de Cette formation a été l’occasion d’inciter les
l’action publique ; elle permet de passer d’une départements ministériels et les institutions
logique de moyens à une logique de résultats. à se conformer aux règles de classement des
Cette nouvelle gestion budgétaire est mise en dépenses telles qu’elles sont définies par la LOF.

Al Maliya - N°65 Août 2019 29


Elle a par ailleurs visé la conception et l’adoption Budgétaire Triennale dont l’objectif est de
d’une nomenclature d’exécution-type valable garantir la soutenabilité budgétaire, d’accroître
au niveau de tous les départements dans une la responsabilisation des gestionnaires et
optique d’uniformisation du lexique budgétaire, d’améliorer la transparence dans la gestion
une meilleure lisibilité des budgets et une publique.
réduction de son volume afin de permettre un
passage fluide de la nomenclature budgétaire Dispensée du 25 février au 21 mars 2019, la
vers les classes comptables de l’Etat. formation relative à la PBT a bénéficié à 246
formateurs et cadres et responsables relevant
du MEF et des départements ministériels. Elle a
porté sur les principes de la PBT, son calendrier
de préparation, le rôle des acteurs intervenants
dans la mise en œuvre de cette programmation
ainsi que la méthode de construction de la PBT.
Les sessions de formation ont été l’occasion
pour les participants d’échanger leurs
expériences en matière d’implémentation de la
Programmation Budgétaire Triennale au niveau
Groupe de formateurs des différents départements ministériels de leurs départements ministériels ainsi que
ayant suivi la formation sur la nomenclature budgétaire les difficultés et les défis qu’ils ont rencontrés.
Formation sur la Programmation Budgétaire Cette formation a permis de partager avec
Triennale (PBT) les participants les nouveaux canevas devant
servir à la préparation et la discussion de la
Le dispositif de formation LOF par son Programmation Budgétaire Triennale pour la
approche pragmatique complète les efforts
période 2020-2022 lors des commissions de
d’accompagnement et continue à répondre
programmation et de performance.
aux besoins de l’ensemble des acteurs de
la chaine de gestion budgétaire, à travers D’autres formations sont prévues au cours
l’opérationnalisation des actions de formation de l’année 2019 et porteront sur le contrôle
prévues au cours de l’année 2019, en budgétaire et comptable et l’audit de la
particulier la formation sur la Programmation performance. n

Chiffres-clés
Effectif des participants par module de formation réalisée (Avril 2018 – Janvier 2019)
• 686 participants
• Taux de présence atteint 80%
• 1458 J/H/formations
• 40 sessions de formation

Construction,
Pilotage Mise en œuvre
Nomenclature budgétisation et
Public cible de la et suivi de la TOTAL
budgétaire gouvernance des
performance performance
programmes
2018

Bénéficiaires directs - 108 78 75 261


Formateurs 101 103 112 109 425
Total 101 211 190 184 686

Source : Direction du Budget

30 LE DOSSIER
TEMOIGNAGES

M. BERRADA AHMED
ADJOINT AU DIRECTEUR DU BUDGET
CHEF DE PROJET DU JUMELAGE MAROCAIN
La mise en œuvre de la LOF n°130-13 représente une évolution importante dans les pratiques budgétaires de
l’Administration Publique marocaine, non seulement en raison des changements des règles législatives mais
aussi par ce que la mise en œuvre de la LOF va modifier profondément les pratiques et les comportements
des gestionnaires. Conscient de ce changement, la Direction du Budget a veillé sur l’intérêt d’accompagner les
départements ministériels et les institutions par le biais du dispositif de formation et d’accompagnement.
A cet effet, le plan de formation LOF élaboré, a été conçu de manière novatrice pour répondre à un double enjeu,
renforcer les capacités des gestionnaires et constituer un vivier de formateurs au niveau de chaque département
ministériel en vue de dupliquer et pérenniser les acquis de ce chantier de transformation.
Les sessions de formations LOF organisées dans ce cadre constituent des espaces d’échanges et de partage des
expériences interministérielles et des bonnes pratiques en matière de gestion budgétaire. En outre, le contenu de
ces formations revêt un caractère opérationnel qui intègre les bonnes pratiques internationales et les acquis de
l’administration marocaine (textes législatifs et réglementaires, circulaires, guides opérationnels).

MME MAJLAL LEILA


CHEF DE SERVICE DE LA FORMATION DANS LE DOMAINE DE LA RÉFORME BUDGÉTAIRE
DIRECTION DU BUDGET
HOMOLOGUE DU CONSEILLER RÉSIDENT DE JUMELAGE
« En groupes homogènes, avec une pédagogie active participative opérationnelle combinant les apports
théoriques et pratiques, mises en situations, c’est ainsi que nos formations LOF se déroulent ».

M. BOUNNAR ABDERRAHIM
EXPERT AUPRÉS DU MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE, DE LA PÊCHE MARITIME, DU
DÉVELOPPEMENT RURAL ET DES EAUX ET FORETS, DÉPARTEMENT DE L’AGRICULTURE
La nouvelle LOF a apporté de nouveaux outils de gestion et de management des services publics, visant une gestion
axée sur les résultats et la reddition des comptes pour tout responsable de service public.
Dans ce cadre, le plan de formation LOF, élaboré par la Direction du Budget en concertation et coordination avec
les Départements Ministériels, constitue une réponse à cette préoccupation de renforcement des capacités des
gestionnaires publics.
La formation LOF a permis une compréhension unifiée des concepts, outils et méthodes promus par la LOF et a
créé des réseaux de personnes ressources appartenant à divers Départements Ministériels.
Le Département de l’Agriculture, riche de cette expérience, compte dupliquer ces formations à partir de l’année
2019 pour en faire bénéficier ses ressources humaines au niveau de l’Administration centrale et déconcentrée.

MME ZAOUIA NOUHAD


RESPONSABLE DE L’UNITÉ D’EVALUATION ET DE SUIVI
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA PROTECTION CIVILE
MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR
C’est à partir de l’année 2016 que le département auquel je suis affectée a été sensibilisé pour la première fois
à la mise en place du dispositif de la LOF. Dès lors, des réunions ont été initiées par la Direction du Budget
avec la participation d’experts français et responsables marocains. Seulement, en tant qu’acteur de la dépense
publique, je n’ai pu réellement toucher l’intérêt et la nécessité d’une telle réforme, qu’à travers ma participation
aux sessions de « Renforcement des capacités dans la cadre de la mise en œuvre de la Loi Organique N°130-13
relative à la Loi de Finances ».
Ce dispositif de formation m’est apparu déterminant dans le processus de réforme, et ce par la qualité des experts
et leurs capacités pédagogiques dans le transfert des compétences, et surtout enrichissant en termes d’échanges
et de partage d’expériences entre les divers gestionnaires des finances publiques. Sans oublier que cette formation
est dispensée dans un cadre accueillant et avec une organisation minutieuse, conciliant rigueur et cordialité. Ces
ateliers sont dorénavant des rendez-vous que j’attends avec grand enthousiasme.

Al Maliya - N°65 Août 2019 31


FAITS MARQUANTS

52ÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS DES FINANCES,


DE LA PLANIFICATION ET DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA CEA A MAR-
RAKECH: UN NOUVEL ELAN POUR L’INTEGRATION AFRICAINE

« POLITIQUE BUDGÉTAIRE, COMMERCE ET SECTEUR PRIVÉ À L’ÈRE NUMÉRIQUE : UNE STRATÉGIE POUR
L’AFRIQUE », TEL EST LE THÈME DE LA 52ÈME CONFÉRENCE DES MINISTRES AFRICAINS DES FINANCES, DE
LA PLANIFICATION ET DU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE DE LA COMMISSION ECONOMIQUE DES NATIONS
UNIES POUR L’AFRIQUE (CEA) QUI S’EST TENUE, DU 20 AU 26 MARS 2019 À MARRAKECH.

Organisée conjointement par la CEA et


le Royaume du Maroc, la COM 2019 a
connu la participation des représentants
d’une quarantaine de pays africains,
d’organisations et institutions spécialisées
des Nations Unies et d’organisations
intergouvernementales et régionales.
Les travaux de la Conférence ont été
organisés en deux segments : un segment
des experts, marqué par l’organisation,
du 20 au 22 mars 2019, de la 38ème réunion
du Comité d’experts de la Conférence
des ministres de la CEA et un segment et doivent envisager des solutions innovantes
ministériel organisé les 25 et 26 mars 2019, en pour accélérer leur transformation structurelle
présence des ministres africains des finances, et impulser une dynamique de croissance forte
de la planification et du développement
et inclusive.
économique ou de leurs représentants.
Dans ce contexte, la CEA considère que
Une vingtaine de manifestations parallèles ont
l’utilisation des technologies numériques
également été organisées les 23 et 24 mars
2019 autour de thématiques connexes telles que dans la mobilisation et la gestion des recettes
la budgétisation sensible au genre, l’économie fiscales pourrait renforcer la capacité des
numérique, la réforme fiscale et l’inclusion gouvernements africains à mettre en œuvre des
financière. politiques fiscales et de dépenses plus efficaces.
En effet, l’usage de la technologie numérique,
LA NUMÉRISATION COMME VECTEUR DU notamment dans l’analyse de données
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE volumineuses, pourrait accroître les recettes
La Conférence de Marrakech est intervenue à un et améliorer la performance de l’administration
moment où le Continent africain est confronté fiscale en facilitant l’élargissement de l’assiette
à des défis majeurs, liés au parachèvement fiscale et en réduisant les coûts de recouvrement
des processus d’intégration institutionnelle des impôts.
et économique en cours et la réalisation du
De même, la technologie numérique peut
Programme pour le développement durable à
renforcer la discipline budgétaire en permettant
l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union
d’améliorer le suivi des dépenses budgétaires
Africaine.
et d’en assurer la conformité tant à la loi de
Pour répondre à ces défis, les pays africains font finances qu’aux cadres nationaux de dépense à
face à des besoins de financement importants moyen terme.

32 FAITS MARQUANTS
sur le continent ainsi que de la forte transition
démographique marquée par la prépondérance
de la population jeune.
M. le Ministre a indiqué que l’essor du commerce
électronique sur le continent Africain est de
nature à contribuer significativement à la
création d’emplois et de nouvelles opportunités
d’affaires et à l’accélération de la croissance
économique.
La Conférence de Marrakech a été également
La numérisation contribue également à stimuler l’occasion de réitérer, encore une fois,
l’engagement du Maroc en faveur du
la croissance, en facilitant le développement
renforcement de l’intégration africaine et de
du secteur privé et le commerce, notamment
la consolidation des bases d’une coopération
le commerce intra-africain. Selon les chiffres
sud-sud dynamique et porteuse d’espoir pour
de la CEA, la numérisation a permis, en 2011,
les peuples africains. A cet effet, les équipes
outre la création de plus de 600 000 emplois,
du Ministère de l’Economie et des Finances,
une croissance du PIB de l’Afrique de l’ordre de en collaboration avec les services du Ministère
8,3 milliards de dollars. des Affaires Etrangères et de la Coopération
UNE PARTICIPATION DISTINGUÉE DU Internationale, ont déployé des efforts
MINISTÈRE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES considérables pour faire de cet évènement
continental une grande réussite, aussi bien au
L’organisation de la 52ème Conférence des niveau logistique et opérationnel qu’au niveau
ministres africains des finances, de la de la conduite des travaux et de la qualité des
planification et du développement économique débats et de la participation marocaine.
de la CEA à Marrakech a été marquée par
DES RECOMMANDATIONS CONCRÈTES
l’élection du Maroc, en la personne de M.
POUR MIEUX EXPLOITER LE POTENTIEL DES
Mohammed Benchaâboun, Ministre de
TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES
l’Economie et des Finances, à la présidence du
Bureau de la Conférence ministérielle et celle A l’issue des travaux de la Conférence, les
de M. Zouhair CHORFI, Secrétaire Général du Ministres et experts participants ont formulé
Ministère, pour présider les travaux du Comité une série de recommandations visant à
des experts de la Conférence. améliorer la conduite de la politique budgétaire
et fiscale dans les pays africains, notamment à
Ce choix reflète toute la confiance et l’estime travers l’intégration des nouvelles technologies
dont le Royaume jouit auprès de ses pairs numériques dans les processus budgétaires,
africains et constitue une reconnaissance à définir des politiques budgétaires favorables
du savoir-faire et de la valeur ajoutée que le à la mise en œuvre de la Zone de libre-
Maroc est en mesure d’apporter en matière échange continentale africaine (ZLECAf) dans
d’intégration des technologies numériques le cadre du programme de développement
dans les processus des réformes budgétaires durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063
et fiscales. de l’Union africaine, et à renforcer le rôle du
secteur privé africain dans la dynamique de la
A cette occasion, M. Benchaâboun a prononcé
croissance à l’ère numérique. Les principales
un discours d’ouverture à l’attention des
recommandations ainsi formulées concernent :
participants aux travaux de la Conférence, dans
lequel il a souligné l’importance pour l’Afrique • La nécessité pour les gouvernements de
de s’approprier davantage les technologies concevoir et d’améliorer des mécanismes
numériques et l’intelligence artificielle, en numériques novateurs qui facilitent la collecte
profitant du boom de la technologie mobile des recettes et accroissent l’efficacité de

Al Maliya - N°65 Août 2019 33


l’administration fiscale en encourageant • L’importance pour l’Afrique de compter
l’utilisation de plateformes en ligne pour l’auto- davantage sur elle-même pour son progrès et
déclaration par les contribuables et l’utilisation son développement.
de mécanismes numériques pour enregistrer
les données pertinentes sur les transactions et La 52ème Conférence des ministres africains des
l’identité des contribuables ; finances, de la planification et du développement
économique de la CEA a consolidé la position du
• La nécessité d’accroître de manière Maroc au sein de la communauté africaine en
significative la disponibilité de données tant que terre de rencontre et de dialogue.
actualisées de meilleure qualité pour soutenir
le développement de la politique fiscale, La qualité des débats et la richesse des discus-
du commerce et du secteur privé à l’ère du sions engagées au cours de cette conférence ont
numérique et de renforcer la mise en œuvre permis d’apporter des propositions concrètes
des plans de développement nationaux, du sur les moyens d’exploiter le potentiel des nou-
Programme de développement durable à velles technologies numériques pour renforcer
l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union l’efficacité des politiques budgétaires, dynami-
africaine. ser les échanges commerciaux et promouvoir la
• La nécessité de renforcer la mobilisation contribution du secteur privé à la dynamique de
des ressources afin de combler le déficit en la croissance et du développement en Afrique.
infrastructures et de renforcer les capacités La Conférence a également permis d’examiner
techniques nécessaires à la préparation de les principaux obstacles qui continuent à
projets d’infrastructures transfrontaliers
entraver le développement du commerce intra-
bancables ;
africain et de formuler des recommandations
• La nécessité de mettre en place des mesures pertinentes pour accompagner la transition
adéquates pour protéger les citoyens et numérique en Afrique et en faire un vecteur de
gouvernements Africains contre les menaces et transformation structurelle pour l’ensemble du
défis de la numérisation ; Continent.

A propos de la CEA
Créée en 1958, la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) est l’une des
cinq commissions régionales qui relèvent du Conseil Economique et Social de l’ONU (ECOSOC),
auquel cette institution rend directement compte. La CEA, qui siège à Addis-Abeba en Ethiopie,
a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses 54 membres répartis
en cinq sous régions (l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique de
l’Est et l’Afrique Australe).
Le rôle principal de la CEA est d’encourager l’intégration régionale et la promotion de la
coopération internationale pour le développement de l’Afrique. La Commission apporte
également des services consultatifs techniques aux gouvernements africains, ainsi qu’aux
organisations et institutions intergouvernementales Elle dispose de cinq Bureaux sous-
régionaux, dont le Bureau pour l’Afrique du Nord installé à Rabat (couvrant le Maroc, l’Algérie,
l’Egypte, la Libye, la Mauritanie, le Soudan et la Tunisie).
La Conférence des Ministres des finances, de la planification et du développement économique
est l’instance suprême de la CEA, qui mène des débats thématiques sur des problématiques
d’actualité touchant directement les économies africaines et adopte des résolutions pour la
mise en œuvre des solutions proposées à ces problématiques.

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

34 FAITS MARQUANTS
FAITS MARQUANTS

LE MAROC ABRITE LA 44ÈME RÉUNION ANNUELLE DE LA BANQUE ISLAMIQUE DE


DÉVELOPPEMENT

SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SM LE ROI MOHAMMED VI, LE MAROC A ABRITÉ LA 44ÈME RÉUNION AN-
NUELLE DU GROUPE DE LA BANQUE ISLAMIQUE DE DÉVELOPPEMENT, DU 3 AU 6 AVRIL 2019 À MAR-
RAKECH. ONT PRIS PART À CETTE MANIFESTATION PLUS DE 2000 PERSONNES DONT LES DÉLÉGA-
TIONS OFFICIELLES CONDUITES PAR LES MINISTRES EN CHARGE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES
DES PAYS MEMBRES DE LA BID, AINSI QUE DES EXPERTS INTERNATIONAUX ET REPRÉSENTANTS DU
SECTEUR PRIVÉ ET DE LA SOCIÉTÉ CIVILE.

«La transformation dans un


monde en mouvement : un
cheminement vers les Objectifs
de Développement Durable»,
est le thème choisi pour cette
manifestation dont le programme
riche prévoyait la tenue de
séminaires en parallèle avec les
activités officielles. La cérémonie
d’ouverture officielle de cette
44ème réunion annuelle a eu lieu,
vendredi 5 avril 2019, à Marrakech,
pas d’attirer l’attention sur le «besoin pressant
avec la participation de plusieurs ministres et d’élargir et d’approfondir le rôle des structures
responsables marocains et étrangers. financières arabes et de rehausser la qualité
LETTRE ROYALE des services et des programmes qu’elles
fournissent».
La cérémonie d’ouverture des travaux a été
marquée par le message adressé par Sa Majesté La lettre royale a également incité les instances
le Roi Mohammed VI aux participants, et dont financières arabes à redoubler d’efforts pour
la lecture a été donnée par M. Omar KABAJ, encourager les investissements interarabes.
Conseiller de SM le Roi. Dans cette Lettre, SM « Parmi les priorités sur lesquelles il convient
le Roi a rappelé que les réunions annuelles de se pencher, il y a le fait d’encourager la
ne sont pas seulement «l’occasion de faire le mise en place des projets de développement,
qui appuient la complémentarité économique
bilan de l’activité d’investissement. Nous les
interarabe, et qui renforcent l’ouverture des
considérons aussi comme un moment opportun
économies arabes sur leur environnement
pour évaluer ce qui a été accompli en matière de
régional. Et notamment en direction de
soutien au développement socio-économique
l’Afrique, et dans différents domaines comme
engagé dans les pays arabes et d’explorer les
les projets énergétiques et les infrastructures,
meilleures voies et les moyens idoines propres
avec comme objectif de renforcer la liaison
à renforcer les relations de coopération Sud-
électrique, terrestre, ferroviaire et maritime, et
Sud. Elles constituent également un rendez-
les projets agricoles dédiés à la réalisation de la
vous annuel pour réfléchir aux perspectives sécurité alimentaire».
d’avenir».
DISCOURS D’OUVERTURE DE LA CONFÉRENCE
La Lettre Royale a insisté sur le fait que les
développements éminemment importants que Lors de la session inaugurale de cette 44ème
connaissent les pays de la région ne manquent réunion annuelle du Conseil des Gouverneurs

Al Maliya - N°65 Août 2019 35


de la Banque Islamique de Développement,
M. Mohammed Benchaaboun, Ministre de
l’Économie et des Finances, a souligné
l’importance de cette réunion annuelle du
Groupe de la BID, durant laquelle plusieurs
questions en rapport avec le thème «La
transformation dans un monde en mouvement:
un cheminement vers les objectifs de
Développement Durable», seront discutées.
M. le Ministre a noté l’importance de la nouvelle
vision stratégique du Groupe de la BID qui
repose sur les chaînes de valeurs mondiales en De son côté, M. Bandar HAJJAR, Président
tant que socle pour déterminer les stratégies du Groupe de la Banque Islamique de
de partenariat avec les pays membres suivant Développement, a rappelé les liens de
leurs avantages concurrentiels. coopération entre le Maroc et la BID, les
qualifiant de « modèle unique ». En effet, la
M. Benchaâboun a souligné à cet égard que le
mise en œuvre de la de la première «Stratégie
Maroc dispose des composantes essentielles,
de partenariat pays» avec le Maroc pour la
grâce aux efforts qu’il déploie, sous la haute
période 2013-2016, avec un financement de
direction de SM le Roi, dans toutes ses
2,77 milliards de dollars a été une grande
stratégies sectorielles, notamment en ce qui
réussite enregistrant un taux de réalisation de
concerne les nouveaux métiers du Maroc.
115%, a noté M. HAJJAR. Il a également précisé
Ces composantes s’alignent, en effet, avec le
que la deuxième Stratégie de partenariat avec
nouveau modèle de la stratégie du Groupe de la
le Maroc pour la période 2019-2022 est fondée
BID et tiennent compte des défis des Objectifs
sur la nouvelle approche des chaines de valeur
du Développement Durable, favorisant ainsi
adoptée par la Banque. Le Groupe contribuera
l’inclusion du Pays dans les chaines de valeurs
ainsi au développement des chaînes de valeur
mondiales.
dans les secteurs où le Maroc jouit d’un
Parallèlement, M. Benchaâboun a souligné avantage comparatif, notamment l’aquaculture,
l’importance accrue des marchés émergents secteur prometteur de réalisation d’une valeur
dans l’économie mondiale, précisant que leur ajoutée et de création d’emplois, en particulier
part dans le PIB mondial est passée de 37% en pour les jeunes.
1990 à 59% en 2018, et ce, grâce aux efforts de
plusieurs pays asiatiques, principalement la Revenant sur le thème central de cette 44ème ré-
union annuelle, M. HAJJAR a noté que pour faire
Chine et l’Inde. Il a, dans ce sens, relevé que
face aux multiples mutations que connaissent
l’expérience de ces deux pays, ainsi que celles
d’États membres de la BID, dont la Malaisie, les pays membres (4ème révolution industrielle,
l’Indonésie et la Turquie, font ressortir que la écart dans les investissements nécessaires à
transformation industrielle est une solution la mise en œuvre des ODD, croissance démo-
pour trouver des moyens économiques de graphique, augmentation des conflits armés,
vaste échelle et améliorer le niveau de vie de la problèmes environnementaux…), la Banque
population. a lancé une nouvelle vision qui tend à accom-
pagner les pays membres dans le processus
Cette transformation, a ajouté le ministre, de « transformation de leurs économies en
est tributaire de conditions favorables à un économies durables, inclusives et créatrices
environnement de commerce compétitif et de la d’emplois en se concentrant sur les secteurs
promotion de l’investissement local et étranger, où ils ont un avantage comparatif, en reliant les
se félicitant, à cet effet, du nouveau modèle de chaînes de valeur locales et mondiales dans les
participation adopté par la BID. domaine de la science et de l’innovation ».

36 FAITS MARQUANTS
Pour cela, le financement islamique sera, selon
M. HAJJAR, l’instrument le plus important pour
alimenter ces industries, voyant là une occasion
pour que les banques islamiques adoptent la
FinTech, la Big Data et l’Intelligence artificielle
et se repositionnent en tant qu’institutions
bancaires rentables et diversifiées.
M. HAJJAR a ensuite exposé les différentes
initiatives mises en œuvre par la Banque au
cours des deux dernières années dans le cadre
Dans un tel scénario, la BID sera en mesure de ce nouveau modèle, citant comme exemple
d’attirer des projets de grande efficacité le Gabon comme pays pilote pour l’application
économique et ayant un impact tangible sur le de ce programme.
développement, ce qui lui permettra de mobiliser
plus facilement les ressources financières A noter que le détail de la nouvelle vision du
nécessaires à ces projets qui créeront une Groupe de la BID pour l’atteinte des objectifs de
valeur ajoutée et des emplois et transfèreront développement durable (ODD) a été présenté
les connaissances et les compétences aux pays lors des travaux de cette 44ème réunion annuelle,
membres. Ainsi, le rôle de la BID ira au-delà de et notamment le rôle que la Banque peut jouer
celui d’un bailleur de fonds pour devenir celui conformément aux quatre piliers essentiels de
d’un catalyseur du développement, d’un acteur son plan quinquennal à savoir «les partenariats
dynamique des marchés et d’un facilitateur de public-privé», «la science, la technologie et
l’investissement au service du développement, l’innovation», «la chaîne de valeur mondiale» et
a poursuivi M. HAJJAR. «la finance islamique».

Maroc-BID, Signature de conventions


En marge des travaux de cette 44ème réunion annuelle, plusieurs accords ont été signés renforçant
davantage la coopération entre le Maroc et la BID. Ils portent sur plusieurs programmes axés
sur des approches sectorielles.
Un plan d’action d’étape 2019 d’une enveloppe de près de 206 millions de dollars a été élaboré
par les deux parties pour financer des projets à dimension sociale. Parmi les différents accords
signés, il y a lieu de citer :
• Un accord d’assistance technique sur une contribution de 1,5 million USD de la banque pour
appuyer la phase III de l’INDH,
• Une convention sur le financement d’un projet de développement rural inclusif dans la région
Tanger-Tétouan-Al Hoceima d’une somme de 93,8 millions de dollars qui a pour objectif de
réduire le nombre de ménages vivant sous le seuil de pauvreté et ce, à travers, l’amélioration
des conditions de vie des populations rurales.
• Une convention d’assistance technique pour l’élaboration d’un modèle intégré pour le
développement de l’éducation au Maroc avec une contribution de 280.000 dollars américains
de la BID. Ce projet vise à rendre obligatoire l’accès à l’éducation et à l’enseignement pour
les enfants âgés entre 4 à 11 ans et à améliorer les résultats scolaires des élèves lors des
évaluations nationales et internationales à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un
modèle intégré de développement de l’enseignement fondamental.

Source : Direction des Affaires Administratives et Générales

Al Maliya - N°65 Août 2019 37


FAITS MARQUANTS

UNE NOUVELLE ÉTAPE FRANCHIE EN MATIÈRE D’INCLUSION FINANCIÈRE AVEC LA


CRÉATION DU CONSEIL NATIONAL DE L’INCLUSION FINANCIÈRE AU MAROC

ATTEINDRE LE NIVEAU MOYEN DE PÉNÉTRATION DES SERVICES FINANCIERS, RÉDUIRE LES ÉCARTS
D’INCLUSION LES PLUS SIGNIFICATIFS ET TIRER PROFIT DE L’INCLUSION FINANCIÈRE COMME LEVIER
D’INCLUSION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE, TELS SONT LES OBJECTIFS DE LA STRATÉGIE NATIONALE
D’INCLUSION FINANCIÈRE.

Sous la présidence du Ministre de


l’Economie et des Finances, M. Mohammed
Benchaâboune, le Conseil National de
l’Inclusion Financière a tenu sa réunion
constitutive le 1 avril 2019. Ont pris part
à cette réunion les membres du conseil
composé des départements ministériels
(Ministère de l’Intérieur, Ministère
chargé de l’industrie et Ministère chargé
de l’agriculture) des régulateurs (BAM,
ACAPS et AMMC) et des Fédérations
professionnelles : (CGEM, GPBM, FNAM,
FMSAR et APEP).
à leurs besoins proposés par des prestataires
La Stratégie Nationale d’Inclusion Financière fiables et responsables. »
a été développée sous l’initiative conjointe du
Au cours des dernières années, de nombreuses
Ministère de l’Economie et des Finances et de
organisations internationales de développement
Bank Al-Maghrib, dans le cadre d’une approche
participative. Elle vise à définir une vision ont fait de l’inclusion financière un thème
commune et des orientations nationales en central, conscientes de son impact potentiel sur
vue de réduire les disparités qui persistent en la réduction de la pauvreté et la promotion du
termes d’accès et de pénétration des services développement social et économique.
financiers. L’objectif étant de faire de l’inclusion D’une manière générale, la majorité des pays
financière un réel vecteur du développement ayant fait de l’Inclusion Financière une priorité
socio-économique. nationale ont lancé des actions phares en
La première réunion du conseil national avait ce sens, en s’appuyant sur une coordination
notamment pour objectif de prendre acte de l’ensemble des acteurs de l’écosystème.
du diagnostic réalisé en matière d’inclusion Les benchmarks internationaux attestent de
financière, de valider les leviers de la stratégie l’ampleur et de la diversité de ses bénéfices.
et de la gouvernance d’ensemble de la stratégie.
Pour la population en général, l’inclusion
POURQUOI UNE STRATEGIE NATIONALE financière améliore la capacité individuelle
D’INCLUSION FINANCIERE ? d’épargne et d’investissement, permet une
meilleure protection des personnes, offre un
La Banque Mondiale définit l’Inclusion accès à un éventail plus large de services et
Financière comme « la possibilité pour les ouvre la voie plus généralement à une plus
individus et les entreprises d’accéder à moindre grande inclusion économique et sociale.
coût à toute une gamme de produits et de
services financiers (transactions, paiements, Pour l’État, elle permet de pérenniser et
épargne, crédit et assurance) utiles et adaptés d’optimiser les mécanismes d’aides et de

38 FAITS MARQUANTS
subventions des populations défavorisées et/ ETAT DES LIEUX DE L’INCLUSION FINANCIERE
ou exclues, de diminuer le niveau de l’informel, AU MAROC
et d’accroître la productivité de l’économie à
travers la digitalisation et la dématérialisation Le contexte
des circuits financiers. Depuis près d’une décennie, l’inclusion
S’agissant des entreprises, l’inclusion financière est devenue l’une des préoccupations
financière favorise un meilleur accès au des autorités marocaines, soucieuses de réduire
financement (en particulier pour les TPE), les inégalités sociales et économiques et de
un assainissement du climat des affaires, et favoriser une croissance inclusive bénéficiant
également une productivité plus élevée des aux différentes franges de la population. Dans ce
opérateurs. cadre, le secteur financier s’est mobilisé, sous
l’impulsion du Ministère de l’Economie et des
Quant aux opérateurs financiers, de nouveaux Finances (MEF) et de Bank Al-Maghrib (BAM),
usagers et usages sont stimulés et permettent pour renforcer l’accessibilité et améliorer
de faire croître la base adressable par ces l’utilisation des services financiers formels.
acteurs et de diversifier leur sources de revenus
et leurs risques. Parallèlement, la réflexion sur le développement
d’une Stratégie Nationale d’Inclusion Financière
Sur le plan macroéconomique, il existe une (SNIF) a été engagée au cours des dernières
forte corrélation entre l’inclusion financière, années par BAM et le MEF en collaboration
la croissance économique et le développement avec la Banque Mondiale et l’Agence de
humain (figure 1). En effet, les expériences Coopération Internationale Allemande pour
internationales montrent que les pays qui ont le Développement (GIZ). C’est dans ce cadre
développé une stratégie d’inclusion financière qu’une première étude a été initiée début
ciblant les populations exclues se sont 2016 dans l’objectif de définir les modèles de
développés plus rapidement, à la fois en termes gouvernance de la stratégie les plus appropriés
de PIB par habitant et d’IDH. compte tenu du contexte marocain et ce, en
examinant les pratiques internationales en la
Un cercle vertueux entre Inclusion Financière
matière et en consultant les principaux acteurs
et développement économique et social
du secteur financier marocain.
Les 22 et 23 mai 2017, en collaboration avec la
GIZ et la Banque Mondiale, le MEF et BAM ont
organisé une « Search Conference » qui a connu
la participation des experts internationaux et
a permis de discuter des enjeux associés à
l’inclusion financière et de l’importance d’une
stratégie nationale pour faire face aux défis qui
entravent son développement au Maroc. Cet
L’inclusion financière est corrélée au développement humain
atelier a réuni les principales parties prenantes
pour partager les meilleures pratiques
internationales, dresser l’état des lieux de
l’inclusion financière au Maroc, rappeler les
défis à relever par l’inclusion financière et
entamer la réflexion sur les prérequis d’une
stratégie réussie.
Dans le cadre de cette démarche participative,
une deuxième étude a été lancée en 2018 pour
analyser l’état des lieux de l’inclusion financière
Les pays ayant développé une stratégie au Maroc, formuler la vision et l’ambition cible
se sont mieux développés de la stratégie nationale et établir une feuille

Al Maliya - N°65 Août 2019 39


de route commune pour les différentes parties provenant de Bank Al-Maghrib et du Ministère
prenantes. Cette étude a capitalisé sur l’enquête de l’Économie et des Finances, mais également
du côté de la demande FINDEX qui a été conduite d’autres sources, comme le Crédit Bureau,
en collaboration avec la Banque Mondiale et les enquêtes auprès de la population etc. Les
dont les résultats ont servi de référence pour résultats de l’enquête FINDEX, réalisée en 2017
l’identification des freins à l’accès aux services
sur un échantillon de 5000 personnes, ont été
financiers et des segments les plus défavorisés.
utilisés notamment pour comparer le niveau de
Outre l’analyse approfondie des freins à pénétration des services financiers au Maroc
l’inclusion financière et des piliers potentiels par rapport à d’autres pays.
de la stratégie, ce projet a permis de mettre
à contribution l’ensemble des acteurs de En effet, ces dernières années, le Maroc a
l’écosystème, à travers des entretiens enregistré une forte croissance du marché
bilatéraux et des ateliers de co-construction des financier, à la fois en volume et en valeur. Les
leviers. Ces ateliers ont mobilisé régulateurs, principaux agrégats ont connu des croissances
ministères, banques, compagnies d’assurance, importantes, pour la plupart proches de 10% par
associations de micro-crédit, établissements
an en moyenne (crédits aux TPE, montant des
de paiement, associations professionnelles, et
autres acteurs publics et privés concernés par dépôts des particuliers, échanges scripturaux,
le sujet. encours des crédits aux particuliers, etc.) ce qui
a permis au Maroc de surpasser la performance
Le diagnostic de celles des économies comparables sur
Le diagnostic de l’état des lieux de l’inclusion l’ensemble des services financiers (Voir
financière au Maroc s’est basé sur des données illustration sur les performances du Maroc).
Performances du Maroc en matière de financiarisation de l’économie

Cependant, l’analyse de données sur la • Des disparités entre zones urbaines et


pénétration des services financiers auprès des rurales et entre genres : 65% de la population
particuliers révèle une performance mitigée du rurale n’a pas de point d’accès bancaire au sein
de sa commune et seule 20% de la population
Maroc. En effet, FINDEX a permis d’évaluer la
rurale déclare détenir un compte. Les femmes
pénétration des comptes auprès des différents présentent également un fort niveau d’exclusion
segments de population adulte (hommes / financière, en particulier en cas d’inactivité (14%
femmes, jeunes / adultes, urbains / ruraux). des femmes sans emploi ont un compte vs. 34%
des hommes sans emploi). À signaler que les
Les principaux résultats du diagnostic écarts hommes / femmes sont plus marqués au
concernent : Maroc que dans les pays comparables.

40 FAITS MARQUANTS
Disparités dans l’adoption des produis financiers

Disparités d’accès urbains/ruraux


• La complexité de l’accès au financement est : «Un accès équitable pour l’ensemble
des TPE qui pénalise leur lancement et des individus et entreprises à des produits
développement. Une partie de ces TPE n’a et services financiers formels (transactions,
accès ni au crédit bancaire, ni aux outils de la paiements, épargne, financement et assurance)
microfinance. pour une utilisation adaptée à leurs besoins
et à leurs moyens, afin de favoriser l’inclusion
• L’offre financière classique à l’origine de la économique et sociale tout en préservant leur
croissance de l’inclusion a atteint ses limites droit et dignité ».
dans le cadre actuel ce qui devrait pousser les
intervenants à explorer des modèles alternatifs, Pour concrétiser la vision cible, la Stratégie
insuffisants à ce jour, à l’instar du modèle Nationale d’Inclusion Financière s’est fixé trois
d’agent de paiement pour renforcer le niveau de ambitions majeures :
densité bancaire et la diversification d’une offre
adaptée aux populations les plus exclues. Atteindre, puis dépasser le niveau de
pénétration «pertinent» pour le Maroc
VISION ET AMBITIONS DE L’INCLUSION
FINANCIERE AU MAROC Dans un premier temps, l’ambition sera
d’atteindre le « niveau moyen » de pénétration
Compte tenu du contexte national, la définition des services financiers, observé dans des
de l’inclusion financière qui a été retenue pays comparables au Maroc, puis de tendre

Al Maliya - N°65 Août 2019 41


progressivement vers les meilleures pratiques grande partie la sous-performance du Maroc
de pays comparables. Plusieurs ambitions ont par rapport à des pays comparables. L’une
été définies dans ce cadre, notamment : des ambitions fortes de la Stratégie Nationale
sera de réduire au maximum ces inégalités,
• Un objectif d’accès universel au compte, notamment à travers :
première étape vers une inclusion financière
plus large et d’autres produits financiers ; • Des solutions abordables et simples d’usage ;
• Une ambition de conversion maximale de • Une capillarité et une proximité plus fortes ; et
l’épargne informelle en formelle, plus sécurisée
et mieux orientée vers l’économie ; • Un effort massif d’éducation financière.

• Une extension des solutions de financement Tirer profit de l’inclusion financière comme
pour toucher plus de TPE et de ménages (par levier d’inclusion économique et sociale
exemple à travers la microfinance) ;
L’enjeu sera d’optimiser l’additionnalité des
• Un accès à des solutions d’assurance couvrant leviers d’inclusion financière par rapport à
les risques importants (par exemple assurance d’autres actions publiques, par exemple :
maladie).
- Optimisation de la diffusion et du ciblage des
Réduire les écarts d’inclusion les plus aides et des prestations sociales dans le cadre
significatifs de solutions de paiements ou de bancarisation ;

Le diagnostic a permis de mettre en évidence - Rôle de catalyseur d’autres politiques


des écarts significatifs d’inclusion financière publiques comme la politique de logement,
entre femmes et hommes, ruraux et urbains, les actions de l’INDH, ou le dispositif Auto-
jeunes et adultes. Ces écarts expliquent en entrepreneurs...

8 leviers stratégiques pour concrétiser la vision et les ambitions d’inclusion


financière
Accélérer le développement des modèles alternatifs Renforcer les outils permettant
• Modèles ayant fait leurs preuves dans des pays comparables : permettant d’atteindre les populations les plus de mieux appréhender le risque
exclues à moindre coût, adaptés aux spécificités de la demande «exclue» (profil de risque, profil de revenus…) des populations exclues
1 2 3 • Populations avec des caractéristiques
Refondre le statut de Définir et accélérer le spécifiques rendant complexe la prise en
Réussir le déploiement
microfinance pour en faire un développement d’une
du Mobile Payment charge de leur risque inhérent : revenus
levier plus fort d’inclusion assurance plus inclusive
irréguliers, informel...
• Besoins de développer de modes de
Encourager les modèles «classiques» à pousser plus loin l’inclusion financière financement adaptés pour certaines
typologies d’entreprises (start-ups)
• Nécessité de lever des freins (ex : plafond de taux) pour rendre la bancarisation des segments exclus plus attractive
• Dans ce cadre, une possibilité de faire des banques publiques des vecteurs centraux de l’inclusion financière 5 Mettre en place un cadre et
des outils facilitant le financement
4 Créer les conditions d’accélération de l’inclusion financière par les banques des TPE et des Particuliers

Créer les conditions d’un plus grand usage des produits financiers
• Un rôle de catalyseur de la dématérialisation des paiements, en particulier ceux entre l’État et les usagers, pour ancrer l’inclusion financière dans les
comportements des ménages
• Besoin de renforcer l’éducation financière, notamment à l’attention des populations les plus exclues (femmes sans emploi, ruraux, jeunes, TPE)
6 Accélérer la dématérialisation des paiements 7
Renforcer et coordonner les actions d’éducation financière

Piloter l’Inclusion Financière dans la durée


• Besoin d’un cadre permettant de piloter et de coordonner la stratégie nationale d’inclusion financière et d’en mesurer les impacts au fil de l’eau
8
Mettre en place un dispositif de pilotage et une gouvernance dédiés à l’inclusion financière

Leviers de la stratégie nationale d’inclusion financière

42 FAITS MARQUANTS
LA STRUCTURE DE GOUVERNANCE Par ailleurs, et partant du diagnostic réalisé,
il a été proposé la constitution des groupes de
Pour soutenir l’atteinte des ambitions de
travail thématiques sur la base des cibles de la
la stratégie, un schéma de gouvernance a
stratégie.
été entériné par la Conseil national à l’effet
d’intégrer les principales parties prenantes Un rapport annuel sera établi par l’équipe
à travers trois organes, en l’occurrence, un BAM-MEF qui fera l’objet d’une présentation
Conseil national présidé par le MEF, un Comité au Conseil National de l’Inclusion Financière,
stratégique présidé par BAM et un Groupe qui sur la base de l’analyse du bilan, peut être à
de pilotage et de coordination constitué des même de modifier et recadrer les orientations
équipes de BAM et du MEF. et leviers de la stratégie.

Schéma de Gouvernance de la stratégie nationale d’inclusion financière

Journée nationale de l’inclusion financière


v
I
Conseil National - Présidence MEF
Equipe de pilotage et coordination

II
Comité Stratégique - Présidence BAM

III
Comité de pilotage et de coordination

IV
Groupes de travail
Groupe Groupe Groupe Groupe
1 2 3 4

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

Al Maliya - N°65 Août 2019 43


FAITS MARQUANTS

DÉLAIS DE PAIEMENT DES ETABLISSEMENTS ET ENTREPRISES PUBLICS

« … LES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES, ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES EN PARTICULIER,


DOIVENT ACQUITTER LEUR DÛ AUX ENTREPRISES. CAR TOUT RETARD DE PAIEMENT PEUT ENTRAÎNER
DES CAS DE FAILLITE ET, CORRÉLATIVEMENT, DE NOMBREUSES PERTES D’EMPLOIS. »
EXTRAIT DU DISCOURS ROYAL À L’OCCASION DU 65ÈME ANNIVERSAIRE
DE LA RÉVOLUTION DU ROI ET DU PEUPLE (20 AOÛT 2018)

HAUTES ORIENTATIONS ROYALES


Le Discours Royal du 20 août 2018
constitue un tournant dans le
processus d’amélioration des délais
de paiement et a provoqué une prise
de conscience générale, aussi bien du
secteur public que du secteur privé,
sur la l’importance de résoudre cette
problématique.
En application des Hautes Orientations
Royales, le Ministère de l’Economie d’investissement et de leur plan d’affaires et
et des Finances, à travers la Direction des En- ce, à travers la révision du statut des filiales
treprises Publiques et de la Privatisation, s’est et des actifs qui ne sont pas directement liés
engagé dans un processus d’intensification des avec leur objet principal, ainsi qu’à travers la
actions déjà menées, notamment en matière de rationalisation de leurs dépenses, et ce dans
suivi régulier et de veille permanente sur les le cadre de contrats programmes avec l’État ;
délais de paiement des EEP ainsi qu’en termes
d’accompagnement ciblé de certains EEP, via • L’opérationnalisation de l’Observatoire des
l’accélération des déblocages du Budget Géné- délais de paiement à travers l’adoption du plan
ral de l’Etat et le remboursement du crédit de d’action pour l’année 2019 et l’élaboration du
TVA en vue d’améliorer la trésorerie des EEP. rapport annuel pour la même année traitant
du comportement des entreprises en matière
Une circulaire du Ministre de l’Economie et des de délais de paiement ;
Finances a d’ailleurs été adressée aux EEP afin
de les sensibiliser sur la question des délais • L’accompagnement des EEP pour l’évaluation
de paiement et sur la nécessité de faire preuve de leurs procédures existantes et la mise en
d’exemplarité, en matière de paiement des place d’un système informatisé permettant
dettes fournisseurs dans les délais. de suivre l’évolution de leurs dettes échues et
leurs délais de paiement ;
En outre, et pour réussir le chantier
d’amélioration des délais de paiement à moyen • La sensibilisation des EEP et des fournisseurs,
et long termes, le Ministère a élaboré une feuille avec l’appui de la CGEM sur l’intérêt de la
de route qui s’articule autour de cinq axes : plateforme AJAL pour le traitement des
réclamations des fournisseurs des EEP en
• La refonte en profondeur du modèle matière de retards de paiement et son apport
économique des EEP concernés sur les en termes de fluidification des relations entre
volets institutionnel, de leur politique les EEP et leurs fournisseurs ;

44 FAITS MARQUANTS
• La responsabilisation de toutes les parties crédit de TVA, via notamment des protocoles
concernées en particulier les organes de d’accord entre l’Etat et ces EEP ou à travers le
gouvernance des EEP, leurs managers, les recours à l’affacturage à partir de 2018 ainsi
autorités budgétaires et les agents de contrôle qu’un accompagnement spécifique de certains
en matière de suivi des délais de paiement et EEP pour la mise à niveau de leur système
de prise de mesures et d’actions en vue de d’information, le renforcement de leur dispositif
leur amélioration. de contrôle interne, l’amélioration de leur cadre
de gestion et le renforcement en personnel des
EVOLUTION DES DETTES FOURNISSEURS ET Paieries des Etablissements Publics.
DES DÉLAIS DE PAIEMENT DES EEP
REFONTE DES DISPOSITIFS LÉGAL ET
La DEPP assure, depuis 2012, un suivi régulier RÉGLEMENTAIRE
et un accompagnement permanent en matière
de délais de paiement des fournisseurs pour un Concernant les volets institutionnel, législatif
échantillon de 83 EEP (73 établissements publics et règlementaire des avancées en matière
et 10 entreprises publiques représentant 77% du de délais de paiement ont été apportées par
montant total des subventions versées par l’Etat la loi n° 49-15 modifiant et complétant la loi
et 76% du montant total des Investissements n° 15-95 formant Code de commerce et
des EEP) avec un accompagnement ciblé au édictant des dispositions particulières relatives
profit de certains d’entre eux qui présentent un aux délais de paiement ainsi que le Décret
volume important de dettes fournisseurs. n° 2-16-344 du 22 Juillet 2016 relatif aux délais
de paiement et aux intérêts moratoires en
Ainsi et dans le cadre de ce suivi trimestriel des matière de commande publique.
délais de paiement des principaux EEP, il y a lieu
de constater une baisse des dettes fournisseurs Deux textes d’application de cette loi, sont en
échues des EEP à 17 MMDH à fin septembre cours de publication. Le premier concerne
2018 contre 19,3 MMDH en décembre 2017. le projet de décret modifiant le décret
De même, les délais moyens de paiement ont n° 2-12-170 du 12/07/2012 pris pour l’application
enregistré une amélioration en descendant du chapitre III du titre IV du livre premier de
pour la première fois, depuis 2015, en deçà de la loi n° 15-95 relative au Code de commerce
70 jours avec un délai moyen 67,8 jours à fin qui fixe le taux de l’indemnité de retard sur la
septembre 2018 contre 77,9 jours à fin 2017 et base du taux directeur de Bank Al-Maghrib,
72 jours en septembre 2017. majoré d’une marge qui sera fixée par arrêté.
Le second texte concerne le projet d’arrêté
Ce suivi a également permis de déceler les conjoint du MEF et du Ministère de l’Industrie,
principaux facteurs à l’origine des retards de l’Investissement, du Commerce et de
enregistrés au niveau de certains EEP et qui l’Economie Numérique (MIICEN) relatif au taux
portent, outre certaines insuffisances en termes de l’indemnité de retard et aux modalités de
de procédures de gestion, sur le fait que les EEP décomposition du solde des dettes fournisseurs
concernés ne disposent pas d’une trésorerie dans les transactions commerciales, qui fixe la
suffisante. Néanmoins, d’autres EEP affichent marge susmentionnée à 300 points de base à
des délais de paiement élevés malgré la compter du 1er janvier 2019 et à 400 points de
disponibilité au niveau de la trésorerie et ce, en base à compter du 1er janvier 2021.
relation avec des considérations managériales
(périodes d’intérim des dirigeants…). OBSERVATOIRE DES DÉLAIS DE PAIEMENT ET
PLATEFORME AJAL
Pour résoudre cette problématique, le MEF
a mis en place un accompagnement ciblé au Ce dispositif légal et réglementaire a été
profit de certains d’entre eux qui présentent un renforcé par la mise en place de l’Observatoire
volume important de dettes fournisseurs (AREF, des Délais de Paiement, suite à la publication
ONEE, ONCF et ONDA) à travers l’accélération du décret n°2-17-696 du 30 novembre 2017,
des déblocages des subventions du Budget portant sur le fonctionnement et la composition
Général de l’Etat (AREF...), l’apurement du de l’Observatoire dont la présidence de

Al Maliya - N°65 Août 2019 45


l’Observatoire est confiée à Monsieur le Ministre - le caractère urgent et prioritaire de la
de l’Economie et des Finances et le Secrétariat problématique des délais de paiement au
est assuré par la Direction des Entreprises niveau aussi bien des administrations, des
Publiques et de la Privatisation. EEP et des Collectivités Territoriales que du
secteur privé ;
L’Observatoire des Délais de Paiement, dont la
composition est élargie aux différentes parties - le comportement des grandes entreprises
prenantes concernées par cette thématique, en matière de délais de paiement doit être
est une instance consultative au service des amélioré sachant que le stock du crédit inter-
autorités gouvernementales sur toutes les entreprises enregistre des niveaux assez
questions relatives aux délais de paiement. élevés (400 Milliards de Dirhams à fin 2017) ;
Il offre également une plateforme pour
l’échange, la concertation et la proposition de - l’Observatoire est appelé à jouer pleinement
mesures et d’actions visant la réduction des son rôle en matière de suivi du comportement
retards de paiement et la maîtrise des dettes des entreprises concernant le respect des
des fournisseurs. délais de paiement.

L’Observatoire est chargé du suivi des délais Enfin, la mise en ligne le 4 octobre 2018 de
de paiement entre les entreprises de façon la plateforme électronique AJAL dédiée à la
générale, ce qui implique un suivi des délais réception et au traitement par les EEP des
de paiement du secteur privé et public. Il devra réclamations des fournisseurs concernant
publier, annuellement, un rapport comportant les délais de paiement apporte une valeur
le bilan de l’évolution des comportements des supplémentaire à ce dispositif et permet de
entreprises en termes de délais de paiement. dématérialiser et de fluidifier la communication
entre les fournisseurs et les EEP dans des délais
La première réunion de l’Observatoire, tenue au maîtrisés, d’identifier les causes du retard
du 10 juillet 2018, a mis en évidence plusieurs de paiement et de leur apporter les solutions
constats concernant : adéquates.

Rencontre sur le thème «la réduction des délais de paiement, une responsabilité collective»
Organisée à l’initiative de la CGEM, en partenariat avec le Ministère de l’Intérieur et le Ministère
de l’Economie et des Finances, la rencontre tenue le 19 février sur «la réduction des délais de
paiement, une responsabilité collective» constitue un bilan d’étape sur les mesures prises par
l’État et le secteur privé dans la réduction des délais de paiement.
Dans ce sens, M. Mohamed BENCHAABOUN, a mis en avant, lors de cette rencontre les efforts
déployés par les différents intervenants pour résoudre la problématique des délais de paiement qui
«porte préjudice à une saine gestion publique, à l’entreprise et à la vitalité de l’économie nationale».
M. le Ministre a ainsi évoqué l’accélération des déblocages des dotations budgétaires et des actions
d’apurement du crédit TVA, notant que cette mesure a permis de ramener le crédit TVA de 40
milliards de dirhams en 2017 à moins de 10 milliards de dirhams en 2018.
Ces actions ont également eu pour résultats une baisse considérable des délais de paiement :
19 jours pour ce qui concerne l’État (de 58 jours en 2017 à 39 jours en 2018), 14 jours pour ce qui
concerne les collectivités locales (58 à 44 jours), 14 jours pour ce qui est des établissements et
entreprises publics (78 à 64 jours).
En vue de pérenniser cette dynamique, M. le Ministre a annoncé la mise en place, début mai 2019,
d’un dispositif de dépôt électronique des factures.

Source : Direction des Entreprises Publiques et de la privatisation

46 FAITS MARQUANTS
FAITS MARQUANTS

INITIATIVE « COMPACT WITH AFRICA » DU G-20 : UNE NOUVELLE IMPULSION À LA


PROMOTION DES INVESTISSEMENTS

LE MAROC FIGURE PARMI LES ONZE PAYS AFRICAINS PARTENAIRES DE L’INITIATIVE ALLEMANDE DU G20-
«COMPACT WITH AFRICA». L’OBJECTIF EST D’ACCROÎTRE L’ATTRACTIVITÉ DE L’INVESTISSEMENT PRIVÉ,
GRÂCE À L’AMÉLIORATION DES CADRES MACROÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER.

COMPACT WITH AFRICA l’environnement des affaires et l’atténuation


des contraintes liées au financement des PME.
L’initiative « Compact with Africa » (CWA) a été
lancée en 2017, lors de la réunion des Ministres Pour leur part, les Organisations Internationales
des Finances et des Gouverneurs des Banques «le Groupe de la Banque Mondiale, le Fonds
Centrales du G20 à Baden-Baden en Allemagne, Monétaire International et la Banque Africaine
en vue de promouvoir les investissements de développement» conviennent de coordonner
privés en Afrique. plus étroitement, d’intensifier l’assistance
technique pour mettre en œuvre les réformes
Le Maroc a été retenu parmi un premier groupe identifiées et d’accroître le soutien à la
de 7 pays africains (Côte d’Ivoire, Ethiopie, préparation de projets d’infrastructure.
Ghana, Maroc, Rwanda, Sénégal et Tunisie)
pour bénéficier, dans le cadre de cette initiative, Les membres du G20, de leur côté, s’engagent
d’un appui institutionnel et technique des à encourager leurs investisseurs et leurs
pays partenaires du G20, du Fonds Monétaire entreprises à investir dans les pays Compacts
International, de la Banque Mondiale et de et à organiser régulièrement des rencontres
la Banque Africaine de Développement en avec des investisseurs pour permettre aux
vue d’améliorer le cadre institutionnel et pays africains du CwA de présenter leurs
réglementaire de l’investissement. Quatre programmes de réformes et les opportunités
autres pays africains, à savoir l’Egypte, la d’investissement dans leurs pays.
Guinée, le Bénin et le Togo, ont également
adhéré par la suite à cette initiative. MÉCANISME DE SUIVI DE L’INITIATIVE CWA

L’initiative Compact with Africa part du Les membres du G20 se sont mis d’accord, lors
principe que la stabilité macroéconomique, un du sommet de juillet 2017 à Hambourg, pour
environnement des affaires favorable et une continuer à soutenir l’initiative CwA au-delà
intermédiation efficace du secteur financier de la présidence allemande. Ils ont également
sont des conditions nécessaires pour stimuler convenu de la nécessité d’avoir un processus
l’investissement privé. En améliorant ces fluide de reporting et de suivi afin d’accroître
trois piliers, le CwA cherche à catalyser les les chances de réussite de l’initiative.
investissements du secteur privé dans les
A cet égard, un modèle de suivi intitulé
pays du Compact et à renforcer les liens
«Rapport aux Ministres des Finances et aux
entre les initiatives du G20, les Organisations
Internationales et les pays africains. Gouverneurs des Banques Centrales du G20
sur les Compacts d’investissements» a été
Ainsi, les pays africains bénéficiaires s’engagent mis en place par le G20. Ce modèle comprend
à identifier les améliorations nécessaires au titre un descriptif sommaire des obstacles liés à
des trois piliers du Compact et à entreprendre l’investissement et une matrice des réformes
les réformes nécessaires. Ces réformes peuvent qui présente les priorités des pays en termes
concerner des domaines tels que la mobilisation d’actions à mettre en œuvre dans les domaines
des ressources domestiques, les réformes de macroéconomique, environnement des affaires

Al Maliya - N°65 Août 2019 47


et cadre de financement afin de promouvoir efficacité des projets d’investissement public et
l’investissement privé. Le modèle présente à renforcer la résilience de l’économie à travers
également les actions d’appui technique que les la transition vers un régime de taux de change
institutions internationales et les partenaires plus flexible.
du G20 s’engagent à entreprendre pour la mise
en œuvre des réformes prioritaires. Le Compact d’investissement du Maroc cherche
également à créer un environnement des
Le pilotage de la mise en œuvre de l’initiative affaires propice au développement du secteur
CwA est assuré par des « équipes Compact » privé avec, comme objectif, de permettre au
dans chaque pays, composées de représentants Maroc de figurer parmi le Top 50 mondial
du pays bénéficiaire et des organisations dans le classement Doing Business à l’horizon
internationales et pays partenaires. 2021, notamment à travers la poursuite
de la dématérialisation et la simplification
LE COMPACT D’INVESTISSEMENT DU MAROC des procédures, la modernisation du cadre
L’adhésion à l’Initiative CwA constitue pour institutionnel et réglementaire et davantage
le Maroc une opportunité pour donner plus d’efforts pour le développement des partenariats
de visibilité aux investisseurs étrangers et public-privé.
consolider leur confiance dans le potentiel et En outre, le compact vise à développer et
les perspectives de l’économie marocaine. approfondir davantage le secteur financier
Cette initiative est également l’occasion afin de fournir aux investisseurs privés des
de mobiliser l’appui des organisations instruments diversifiés de financement et
internationales et des pays partenaires en vue d’atténuation des risques, tout en consolidant la
d’accélérer le train de réformes prioritaires base d’investisseurs sur le marché des capitaux
pour notre pays, en ciblant les facteurs clés grâce à des produits d’investissement sûrs et
d’appui à l’investissement privé, en l’occurrence attrayants.
le cadre macroéconomique, l’environnement Le suivi de la mise en œuvre du Compact
des affaires et le secteur financier. Maroc est assuré par la DTFE qui élabore
Dans ce cadre, la Direction du Trésor et semestriellement un projet de rapport de
des Finances Extérieures (DTFE), en étroite suivi, en coordination avec les départements
collaboration avec plusieurs départements ministériels concernés et les institutions
et organismes nationaux, a procédé à internationales et pays partenaires. Ce rapport
l’élaboration d’un Compact d’investissement est soumis à la Présidence du G20 et présenté
du Maroc qui met en exergue les principales lors des réunions du Groupe Consultatif Africain,
priorités du Gouvernement en termes de chargé par le G20 du suivi de la mise en œuvre
consolidation du cadre macroéconomique, du CwA, en marge des réunions annuelles du
d’amélioration de l’environnement des affaires FMI et de la Banque mondiale.
et de développement du secteur financier. Ce Par ailleurs, cinq sous-groupes thématiques
Compact s’appuie également sur l’expérience ont été constitués pour mieux formaliser et
de nos partenaires au développement pour encadrer l’action de l’équipe-Compact Maroc
lever les obstacles qui freinent l’évolution du (Morocco country team) chargée de la mise en
secteur privé et capitaliser sur les actions et les œuvre de l’initiative CwA au Maroc. Les cinq
programmes de soutien en cours. sous-groupes concernés sont «Macroeconomic
Au niveau macroéconomique, ce compact vise policy», «Business Environment», «SMEs &
à renforcer la stabilité macroéconomique, avec Financial Market», «Infrastructure (PPP+SOEs)»
l’objectif de ramener le taux d’endettement et «Public Investment Management».
public à 60% du PIB à l’horizon 2021. Cet PERSPECTIVES DE L’INITIATIVE CWA
objectif devrait être atteint grâce à des mesures
prioritaires visant à améliorer la performance Un an et demi après son lancement, l’initiative
du système fiscal, à assurer une plus grande Compact with Africa a démontré sa pertinence

48 FAITS MARQUANTS
en tant qu’instrument d’appui au développement de réforme sont publiées sur le site web du
et aux réformes dans les pays africains grâce Compact, des réunions à distance de toutes
à deux caractéristiques importantes de cette les équipes du Compact et du G20 ont lieu au
initiative qui la distinguent des pratiques moins une fois par trimestre et un suivi formel
antérieures. biannuel est assuré à travers des Rapports
de Suivi Pays et des rapports d’évaluation des
D’abord, il s’agit d’une initiative à long terme
qui encourage le renouvellement constant institutions internationales qui font l’objet de
des priorités de réforme au fur et à mesure discussion dans le cadre de l’Africa Advisory
de l’évolution de la situation des pays Group.
bénéficiaires. De ce fait, l’initiative CwA permet Le Compact with Africa s’inscrit ainsi dans le
d’accompagner les réformes institutionnelles sillage des schémas de coopération innovants
qui sont, par nature, plus longues à mettre en
pour le développement, en adoptant une
œuvre mais également plus importantes pour
approche de coopération triangulaire basée sur
la durabilité des autres réformes.
un effort commun, des engagements mutuels
Ensuite, l’initiative prévoit une responsabilité et des contributions partagées entre les pays en
mutuelle, un dispositif de suivi continu et des développement, les institutions internationales
exigences de transparence. Les matrices de développement et le secteur privé.

Initiative Compact with Africa: les dates clés


• 17 mars 2017, Baden-Baden : Participation de M. le Ministre au lancement officiel de l’initiative
CwA lors de la réunion des Ministres des Finances et des Gouverneurs des Banques Centrales
du G20 sous la présidence Allemande.
• 21 avril 2017, Washington : Présentation par M. le Ministre du projet de Compact
d’investissement du Maroc aux Institutions Financières Internationales et aux pays partenaires
intéressés.
• 4 mai 2017, Durban : Participation de la DTFE à la réunion du Groupe Consultatif Africain sur
le CwA et présentation devant les IFIs, les pays partenaires et les investisseurs étrangers
des opportunités d’investissement au Maroc, en marge du World Economic Forum (WEF)
organisé en Afrique du Sud.
• 12-13 juin 2017, Berlin : Participation de M. le Ministre à la conférence de haut niveau sur le
Partenariat avec l’Afrique, organisée par la Présidence Allemande du G20.
• 6 septembre 2017, Accra: Participation de M. le Ministre à la réunion des Ministres des
Finances des pays africains du CwA pour examiner le rôle que le Compact peut jouer dans les
agendas communs de transformation économique de l’Afrique.
• 11 octobre 2017, Washington : Présentation par la DTFE au G20 d’une Matrice des politiques
reflétant les priorités du Maroc dans le cadre de la mise en œuvre de son Compact
d’investissement, en marge des Assemblées Annuelles du FMI et de la Banque Mondiale.
• 18 avril 2018, Washington : Participation de la DTFE à la réunion de l’Africa Advisory Group
en marge des réunions du printemps du FMI et de la Banque Mondiale.
• 4 Juin 2018, Madrid : Participation de la DTFE à l’événement organisé par l’Institut Espagnol
pour le commerce extérieur et la Confédération du Patronat Espagnol au sujet des réformes
engagées dans le cadre du CwA et des opportunités d’investissements au Maroc.
• 10 Octobre 2018, Bali : Participation de la DTFE à la réunion de l’Africa Advisory Group en
marge des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale.
• 7 Novembre 2018, Johannesburg : Participation de M. le Ministre à la Conférence des
investisseurs en collaboration avec la BAD et l’Africa Investment Forum.

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

Al Maliya - N°65 Août 2019 49


FAITS MARQUANTS

CADRE JURIDIQUE DE L’ÉMISSION DES CERTIFICATS DE SUKUK

LE MINISTÈRE A ENTREPRIS DES EFFORTS CONSIDÉRABLES VISANT LE DÉVELOPPEMENT DU CADRE


LÉGAL ET RÉGLEMENTAIRE RELATIF À LA FINANCE PARTICIPATIVE. LA LOI N° 69-17 MODIFIANT ET
COMPLÉTANT LA LOI 33-06 RELATIVE À LA TITRISATION DES ACTIFS A ÉTÉ PRÉPARÉE ET PROMULGUÉE
POUR PRENDRE EN COMPTE LES OBSERVATIONS ÉMISES PAR LE CONSEIL SUPÉRIEUR DES OULÉMAS
LES DIFFÉRENTES PARTIES PRENANTES.

Les certificats de sukuks représentent un


élément fondamental pour le développement
des activités des opérateurs de la finance
participative. Les sukuk se composent de
diverses catégories, dont les sukuk Ijara
qui est la formule la plus demandée par
les investisseurs pour financer des projets
d’infrastructures, ainsi que les certificats de
financement par laquelle des actifs sont acquis,
qu’ils s’agisse de certificats de sukuk Murabaha,
de Salam ou d’Istisnaa, et aussi les certificats
de sukuk d’investissement (certificats de sukuk
Mudaraba, Wakala, ou Musharaka).
Afin d’accompagner le développement de Sur le plan réglementaire, et dans le cadre
l’infrastructure de la finance participative, d’une approche structurée, la Direction du
visant à attirer davantage d’épargne et à
Trésor a préparé le cadre réglementaire
renforcer l’offre de financement existante
d’émission des certificats sukuk de type Ijara.
pour l’État et le secteur privé et, en général, à
promouvoir l’inclusion financière, le Ministère Plusieurs actions ont été conduites dans ce
de l’Économie et des Finances a préparé le sens, pour la complétude du dispositif de la loi
cadre réglementaire pour l’émission des 33-06, notamment :
certificats de sukuk en coordination avec les
• Publication de l’arrêté pris pour l’application
acteurs du marché. L’amendement de la loi 33-
de l’article 7-2 de la loi 33-06 portant sur la
06 a été préparé sur la base des observations
et des suggestions de tous les intervenants, définition du contenu et des caractéristiques
notamment du Conseil Supérieur des Oulémas. techniques des certificats de sukuk après avis
Les amendements introduits sont liés à la conforme du CSO ;
modification de la définition des certificats sukuk
• Publication de l’arrêté du Ministre de
pour répondre aux exigences de l’émission
l’économie et des finances fixant les
de toutes les catégories de ces certificats, la
clarification des modalités d’obtention de l’avis documents et titres représentatifs ou
de conformité du CSO (Conseil supérieur des constitutifs des actifs éligibles cédés ou tout
oulémas), ainsi que l’introduction de nouvelles document ou écrit y afférent pouvant être
dispositions pour le suivi du respect de cet avis fournis à l’établissement gestionnaire et à tout
de conformité et l’adaptation des dispositions autre organisme dans le cadre des opérations
propres aux opérations d’émission de certificats de titrisation, prévus par l’article 111-2 de la
de sukuk. loi n° 33-06 relative à la titrisation des actifs ;

50 FAITS MARQUANTS
• Publication de l’Arrêté du ministre de A signaler que la Direction du Trésor est en
l’économie et des finances portant cours de préparation du cadre réglementaire
homologation de la circulaire de l’Autorité régissant les autres catégories de sukuk
(moucharaka, wakala, moudaraba,….) dans
marocaine du marché des capitaux n° 03/18
l’optique de la mise en place de l’assise globale
fixant la forme et le contenu du document de
pour l’émission de toutes les catégories de sukuk
synthèse visé à l’article 7-3 de la loi n°33-06 et répondre ainsi aux besoins des différentes
relative à la titrisation des actifs, telle que parties prenantes au sein du compartiment de
modifiée et complétée. la finance participative.

Atelier de présentation des caractéristiques techniques des certificats de sukuk de financement,


d’investissement et de portefeuille investissement
Avec l’appui de la Banque Mondiale, la DTFE a organisé le 27 Février 2019 à Rabat un atelier
de présentation des caractéristiques techniques des certificats de sukuk de financement,
d’investissement et de portefeuille d’investissement.
Cet atelier fait suite à la publication du premier arrêté en 2018 portant sur les sukuk Ijara ayant
permis la réalisation de la première émission des certificats de sukuk souverains au Maroc et
s’inscrit dans la continuité des efforts pour la complétude du cadre réglementaire permettant
l’émission des différentes catégories de sukuk, répondant par-là aux besoins des acteurs de la
finance participative.
L’atelier a été animé par des juristes et des experts nationaux et internationaux dans la finance
participative et a constitué l’occasion d’approfondir plusieurs problématiques inhérentes à la
structuration de l’opération d’émission des sukuk de financement (Mourabaha, salam) ou encore
les sukuk d’investissement (wakala, moucharaka et moudaraba), et ce dans la perspective de la
finalisation des textes d’application de la loi 33-06 portant sur la titrisation des actifs qui constitue
le cadre de référence pour la réalisation des émissions de sukuk souverrains et/ou corporate.
Ont pris part à cet atelier les professionnels représentants les banques participatives, les sociétés
de gestion en titrisation, les experts du Conseil supérieur des oulémas (CSO), les représentants
du Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), les régulateurs du secteur financier (BAM,
AMMC et l’ACAPS) ainsi que des représentants des directions du MEF (DEPP et DGI).

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

Al Maliya - N°65 Août 2019 51


FAITS MARQUANTS

CAISSE MAROCAINE DES RETRAITES : LES NORMES ET LES MEILLEURES PRATIQUES


INTERNATIONALES AU SERVICE DES RETRAITÉS DU SECTEUR PUBLIC

L’OBTENTION PAR LA CMR EN 2018 DU CERTIFICAT ISO 9001 VERSION 2015, VIENT S’AJOUTER À UNE
SÉRIE DE CERTIFICATIONS ET DE LABELS OBTENUS CES DERNIÈRES ANNÉES ET QUI DÉNOTENT TOUTES
DE LA QUALITÉ DE SERVICES RENDUS, DES BONNES PRATIQUES EN TERMES DE GESTION D’ACTIFS, DE LA
MATURITÉ DU SYSTÉME D’INFORMATION. CE QUI CONSTITUE UNE RECONNAISSANCE À L’INTERNATIONAL
ET UNE CONFIRMATION EN INTERNE.

La Caisse Marocaine des Retraites, premier


organisme public de retraite au Maroc en
termes de prestations versées et de nombre
de bénéficiaires, est aujourd’hui un acteur de
référence en matière de gestion des retraites
du secteur public de notre pays. Pour
maintenir et renforcer son positionnement,
la Caisse veille à la conformité de ses
activités et prestations avec les référentiels
et les pratiques mondiales.

Cette approche matérialisée par des objectifs


et des projets stratégiques au niveau de
ses plans d’action, a été couronnée par
l’obtention de plusieurs labels et certificats
délivrés par des organismes internationaux.

DÉMARCHE QUALITÉ : UN SYSTÈME DE


MANAGEMENT DE LA QUALITÉ QUI MONTE
EN MATURITÉ
En 2018, la CMR a obtenu le certificat ISO
9001 version 2015 pour son système de
mangement de la qualité. Cette certification,
qui couvre toutes les activités métiers de la GESTION DU PORTEFEUILLE : UN DISPOSITIF
CMR et des prestations pour le compte de tiers, DE CONTRÔLE INTERNE CONFORME À LA
vise à assurer l’amélioration continue de la NORME ISAE 3402 TYPE I ET TYPE II
qualité des services rendus aux affiliés et aux Pour renforcer la transparence vis-à-vis des
pensionnés et à capitaliser sur l’expérience organes de Gouvernance et confirmer les labels
et le savoir-faire acquis par la Caisse dans le obtenus en matière des certifications annuelles
domaine de la retraite du secteur public. des performances des fonds de réserve (FDR),
la CMR s’est engagée dans une démarche visant
Il est à rappeler qu’en octobre 2017, la CMR la mise en place d’une organisation efficace
a décroché « le certificat d’excellence dans et efficiente à travers l’implémentation des
l’administration de la sécurité sociale relatif à la bonnes pratiques en termes de gestion d’actifs.
qualité des services » délivré par l’Association
Internationale de la Sécurité Sociale (AISS). La Cette démarche a été récompensée par
CMR est donc la première institution africaine à l’obtention du label ISAE 3402 Type I en 2017
obtenir ce certificat. et Type II en 2018. Cette reconnaissance

52 FAITS MARQUANTS
internationale constitue ainsi une assurance
supplémentaire pour les organes de
Gouvernance, les auditeurs internes et externes
des FDR quant à la qualité du dispositif et de
l’environnement du contrôle mis en place par
la Caisse et sa capacité à livrer une information
financière fiable et crédible.

SYSTÈME D’INFORMATION : UN CADRE DE


GOUVERNANCE BASÉ SUR LES STANDARDS
INTERNATIONAUX EN LA MATIÈRE
La Caisse Marocaine des Retraites vient de
doter son système d’information d’un cadre
de gouvernance en vue d’en améliorer le
management, le pilotage et la performance. Basé
essentiellement sur le standard international
reconnu COBIT 5, ce cadre de gouvernance
permet l’intégration des meilleures pratiques
dans le domaine de gouvernance des systèmes
d’information.

La cartographie des processus adoptée


améliore non seulement les pratiques internes
en matière de système d’information, mais ensemble d’actions visant à prendre en compte
renforce également la tenue d’un système l’impact environnemental de ses activités. Pour
d’information fiable, sécurisé et performant. ce faire, la Caisse a conclu une convention avec
Ce nouveau code de gouvernance organise les l’Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique
relations de la structure chargée du système afin de se doter d’une expertise dans le domaine
d’information avec les autres structures du développement des énergies renouvelables
«métier» à travers notamment, la mise en et de l’efficacité énergétique. Par ailleurs,
place, en interne, de contrats de prestation de des actions de sensibilisation au profit des
service SLA (Service Level Agreement), dont la ressources humaines pour leur offrir conseils
portée se répercute sur la qualité des services et gestes à adopter en matière de protection
rendus aux clients. environnementale, ont été menées. La Caisse
a également réalisé une évaluation HSE
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE ET
ENVIRONNEMENTALE : VERS LA VOIE DE LA (Hygiène, Sécurité et Environnement) selon les
LABÉLISATION ISO 14001 référentiels et bonnes pratiques d’hygiène et de
Dans le cadre de l’application des orientations conservation de l’environnement. Cette étude
gouvernementales, la CMR s’est engagée sur des a permis d’identifier les prérequis nécessaires
objectifs concrets en matière de responsabilité pour mettre en place en 2019 un système de
sociétale et environnementale. A cet effet, la management de l’environnement selon la
Caisse a entrepris ces dernières années un norme ISO 14001 version 2015.

Source : Caisse Marocaine des Retraites

Al Maliya - N°65 Août 2019 53


FAITS MARQUANTS

TGR : UNE ÉTUDE DE FAISABILITÉ POUR UN RÉFÉRENTIEL DES PRIX POUR LES
MARCHÉS PUBLICS

AMÉLIORATION DE LA TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES MARCHÉS PUBLICS, PROMOTION DE


L’ÉGALITÉ D’ACCÈS À LA COMMANDE PUBLIQUE, MISE À LA DISPOSITION DES ENTREPRISES D’UN OUTIL
MODERNE D’ACCÈS À L’INFORMATION…..TELS SONT LES OBJECTIFS DE L’ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’UN
RÉFÉRENTIEL DES PRIX POUR LES MARCHÉS PUBLICS LANCÉE PAR LA TRÉSORERIE GÉNÉRALE DU
ROYAUME.

Lancée le 18 février 2019 par la


Trésorerie Générale du Royaume,
l’étude sur «la faisabilité
d’élaboration d’un référentiel des
prix regroupant par région les
services et produits, matériaux et
fournitures de certains secteurs»
s’inscrit dans le cadre de la
stratégie nationale de la lutte contre
la corruption.
Cette étude a été confiée à la
Trésorerie Générale du Royaume, en tant que les prix minima moyen et maxima des produits
chef de file, en raison de sa position privilégiée et des articles sur le marché et améliorer la
dans le circuit d’exécution de l’achat public passation des marchés, notamment en matière
et son rôle important en termes de conseil et d’identification des besoins, de préparation et
d’assistance aux gestionnaires publics. d’exécution de ces marchés.

L’élaboration d’un référentiel des prix Cette étude ambitionne ainsi de répondre aux
intervient dans un contexte national marqué besoins de tous les acteurs de la commande
par des capacités de financement limitées, publique, que ce soit ceux relevant du secteur
des divergences dans l’appréciation des coûts public ou du secteur privé, en tant que partie
des prestations, aussi bien par les opérateurs prenante dans le processus d’achat public.
privés, au moment du dépôt de leurs offres, Elle intervient également pour consolider
que par les acheteurs publics, dans la phase le processus continu de transparence et
de détermination des besoins et de suivi de de rationalisation de l’action et du pouvoir
l’exécution du marché. d’appréciation de l’Administration.

Toutes ces difficultés, liées à l’absence de A terme, l’étude permettra à tous les acteurs
réglementations en matière de fixation des prix de disposer d’un seul outil qui leur fournit des
dans le domaine de l’achat public au niveau informations détaillées sur les prix établis par
de chaque région, constituent des contraintes région, par province et par ville afin d’être en
majeures à l’efficacité et à l’efficience de la mesure de se servir des mêmes informations
gestion des marchés publics. que l’Administration.

C’est dans ce cadre que se situe l’intérêt de Déclinés à partir des objectifs généraux,
cette étude qui vise à répondre à un double les objectifs spécifiques auxquels l’étude
objectif : permettre aux acteurs de connaître devra répondre apporteront un éclairage

54 FAITS MARQUANTS
sur l’opportunité de la mise en
place d’un référentiel des prix, en
mettant en lumière les avantages et
les inconvénients d’un tel outil, en
déterminant le potentiel d’un référentiel
tenant compte des opportunités offertes
par les technologies de l’information et
de la communication et en identifiant les
contraintes de différentes natures qui
pourraient entraver sa mise en place.

L’étude s’étalera sur six mois et


connaîtra trois phases dont la première
portera sur le diagnostic de l’existant
Quant à la troisième phase, elle sera dédiée au
en matière de prix. Elle aidera ainsi à
choix du scenario à adopter et des modalités
s’enquérir des bonnes pratiques nationales
de sa mise en œuvre couvrant l’ensemble des
et internationales et comportera une enquête aspects concernant le référentiel (juridique/
par questionnaire basée sur un échantillon réglementaire, organisationnel, technique,…
représentatif des acteurs impliqués dans le etc.) à même d’améliorer l’appréciation des prix
circuit de la commande publique, en vue de en matière de marchés publics.
recueillir l’information utile relative aux outils
utilisés et aux attentes des différents acteurs La mise en œuvre des actions qui seraient
concernés. identifiées dans le cadre de cette étude
contribuerait à améliorer la gestion publique,
La seconde phase concernera l’élaboration notamment à travers l’optimisation de
et la présentation des scenarios possibles l’emploi des ressources, l’accroissement de
d’évolution, faisant ressortir les propositions la concurrence, le développement du tissu
d’actions concrètes à mener afin d’améliorer économique national et la mise en place de
l’appréciation des prix en matière d’achat bonnes pratiques, conformes aux exigences de
public. la transparence et de la bonne gouvernance.

Source : Trésorerie Générale du Royaume

Al Maliya - N°65 Août 2019 55


FAITS MARQUANTS

CAPSULES VIDÉO DIFFUSÉES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX : NOUVEAU SUPPORT DE


COMMUNICATION

PERMETTANT DE VÉHICULER DES MESSAGES DE MANIÈRE PLUS EFFICACE, LES CAPSULES VIDÉO
PUBLIÉES SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX SONT UN OUTIL DE PROMOTION TRÈS PERFORMANT FACILE À
«CONSOMMER» ET PLUS ACCESSIBLE GRÂCE À L’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX. DES ATOUTS QUI
ONT ÉTÉ DERRIÈRE LE RECOURS À CET OUTIL PAR L’ADMINISTRATION FISCALE ET DOUANIÈRE.

La forme vidéo change des contenus • La procédure de télé-déclaration des


institutionnels habituels en optant pour une particuliers ;
communication grand public en « darija » sur
• La mesure prise par la loi de finances 2018
les réseaux sociaux. Le ton est léger et les
prévoyant l’annulation totale ou partielle des
images et montage sont modernes, offrant
pénalités, amendes, majorations et frais de
par là une visibilité sur différents vecteurs de
recouvrement afférents aux impôts, droits et
communication (Youtube, Facebook…) afin de
taxes mis en recouvrement avant le 1er janvier
toucher un public plus large.
2016 et demeurés impayés au 31 décembre
En contact direct et permanent avec les 2017 ;
contribuables, à l’intérieur comme aux • Le régime fiscal de l’auto-entrepreneur
frontières du Royaume, la Direction Générale (personnes éligibles, exonérations, taux
des Impôts et l’Administration des Douanes d’imposition…) ;
et Impôts Indirects ont opté pour les capsules
vidéo diffusées sur les réseaux sociaux comme • Le logement social et comment bénéficier de
moyen d’information, de sensibilisation et de l’appui de l’Etat ;
vulgarisation de la matière fiscale et douanière.
LA DIRECTION GÉNÉRALE DES IMPÔTS
Depuis 2016, la DGI a choisi d’intégrer l’outil
vidéo dans sa stratégie de communication
digitale. Ainsi, plusieurs vidéos ont été lancées
sur la page Facebook de la DGI et sur son compte
YouTube « DARIBATOUNA ». Ces capsules
concernent plusieurs thématiques :
• C’est quoi l’impôt et quel est son rôle (les
personnes concernées et comment est
dépensé l’argent de l’Etat) ; • L’obtention de manière électronique du timbre
relatif au passeport ;
• L’impôt sur le revenu/ catégorie des revenus
professionnelles (Régimes du RNR et RNS) ; • La taxe sur la valeur ajoutée.
• L’intégration de la Taxe à l’Essieu au niveau L’ADMINISTRATION DES DOUANES ET IMPÔTS
de la TSAV ; INDIRECTS
• Le régime du forfait (les personnes qui peuvent L’Administration des Douanes et Impôts
opter pour ce régime ainsi que la méthode de Indirects a investi, depuis quelques années,
calcul de l’impôt) ; les réseaux sociaux pour mettre l’information

56 FAITS MARQUANTS
des Douanes a lancé le 30 novembre 2018 une
troisième capsule mettant la lumière sur les
formalités douanières relatives au dédouanement
des colis postaux et envois express.

douanière à la disposition d’un large public.


Tirant profit de ces canaux de communication,
la Douane a conçu et diffusé des capsules vidéo
animées ayant pour vocation de présenter,
de manière simple et ludique, ses produits,
services et activités.
La dernière en date, publiée le 1er avril 2019,
Ainsi et après une première capsule vidéo rappelle les effets néfastes de la contrebande
animée présentant globalement ses missions, sur l’économie nationale et sur la santé et
puis une seconde s’adressant aux Marocains sécurité des citoyens, d’une part, et l’action de
Résidant à l’Etranger les informant sur leurs la Douane en matière de lutte contre ce fléau
droits et obligations en douane, l’Administration aux côtés d’autres organismes, d’autre part.
Source : DGI/ADII

L’application mobile MEF News


est téléchargeable gratuitement
sur Google Play Store et App Store

Al Maliya - N°65 Août 2019 57


FAITS MARQUANTS

LES CLIENTS ET PARTENAIRES DE LA TGR SATISFAITS À 93% EN 2018

L’ENQUÊTE DE SATISFACTION 2018 DE LA TGR A ÉTÉ MENÉE AUPRÈS DE 7 SEGMENTS DE CLIENTS ET


PARTENAIRES, AU NIVEAU DE 20 VILLES DU MAROC. CONTRIBUABLES, TITULAIRES DE COMMANDES
PUBLIQUES, FONCTIONNAIRES, DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS, COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, PAR-
TENAIRES INSTITUTIONNELS ET CLIENTS DE L’ACTIVITÉ BANCAIRE SE SONT DÉCLARÉS GLOBALEMENT
SATISFAITS DES SERVICES DE LA TRÉSORERIE.

La Trésorerie Générale du Royaume


a réalisé une enquête de satisfaction
auprès de 6049 personnes,
représentant 7 segments d’usagers.
Les résultats de l’enquête ont
indiqué une satisfaction globale des
usagers et partenaires de la TGR,
avec un taux de 93% de satisfaction
en 2018.
Les critères les plus satisfaisants
pour l’ensemble des clients et partenaires segment le moins satisfait avec un taux de 80%
concernent le niveau de moralité des agents et de satisfaction.
responsables de la TGR ainsi que la courtoisie Quant aux critères qui ont été satisfaisants
et la considération de ses agents.
pour l’ensemble des segments, ils concernent
93% DE SATISFAITS POUR 2018 particulièrement « le niveau de moralité des
agents et responsables de la TGR », et « la
L’enquête de satisfaction 2018 a concerné courtoisie et la considération des agents de la
toutes les catégories de clients et partenaires TGR ». Ces items font l’unanimité de tous les
de la Trésorerie (Fonctionnaires, Contribuables, segments de l’enquête.
Clients de l’Activité Bancaire, Départements
Ministériels, Collectivités Territoriales, Le traitement des réclamations, constitue
Titulaires de Commandes Publiques et le talon d’Achille de la qualité de service à la
Partenaires Institutionnels). TGR. Les personnes enquêtées qui présentent,
dans la majorité des cas, leurs réclamations
L’étude a été réalisée auprès d’un échantillon sur place sont insatisfaites du traitement de
de 6049 personnes au niveau de 20 villes du leurs requêtes et ne sont pas informées des
Royaume en se basant sur un référentiel unique
possibilités de dépôt de leurs réclamations en
de critères : Information/communication,
ligne.
proximité, accueil, qualité de service, services
en ligne, traitement des réclamations, fidélité/ A noter également que les attentes des clients,
recommandations). usagers et partenaires de la Trésorerie
Générale du Royaume se focalisent sur
PRINCIPAUX RÉSULTATS
plus de communication et d’information et
Le segment le plus satisfait avec un taux de l’exigence d’une approche « orientée client »,
98% concerne les clients de l’activité bancaire, associée à une personnalisation des services
tandis que les contribuables présentent le dématérialisés.

58 FAITS MARQUANTS
LES CONTRIBUABLES : 80% DE SATISFAITS

2787 répondants contribuables (Personnes physiques interviewées au niveau de 66 perceptions


et personnes morales sur les lieux de travail)

5 POINTS FORTS : selon l’échantillon 6 POINTS A AMELIORER : selon


sondé l’échantillon sondé

• Qualité de l’espace d’accueil (propreté, • Traitement des réclamations ;


confort et aménagement); • Accueil téléphonique ;
• Niveau de moralité des responsables et • Délai de traitement des dossiers de
agents de la TGR; restitution ou de remboursement ;
• Courtoisie et considération des agents • Prise en considération des attentes
de la TGR ; des personnes à besoins spécifiques;
• Capacité du personnel à renseigner ; • Octroi des facilités de paiement ;
• Facilité d’accès aux services de la TGR. • Information sur les services en ligne.

LES TITULAIRES DE COMMANDES PUBLIQUES: 91% DE SATISFAITS

245 titulaires de commandes publiques qui leurs sont apportées. Ils souhaitent avoir un
interviewés s’attendent à « plus de souplesse accès aux responsables de la TGR notamment
dans l’interprétation des textes réglementaires les TM/TP pour disposer d’information précise
qu’il s’agisse de l’application des pénalités de sur l’état d’avancement de leurs dossiers (GID-
retard ou d’engagement des intérêts moratoires Fournisseurs fournit uniquement l’état du
notamment» dossier et non pas les motifs de rejet).
Les titulaires de commandes publiques L’accélération de la dématérialisation est très
apprécient le niveau de moralité des agents appréciée car elle apporte de la transparence
et responsables de la TGR et leur capacité à et de l’efficacité et pourrait améliorer la
renseigner ainsi que les services en ligne qu’ils rapidité du service et les délais de traitement
recommandent à 93%. Cependant, ils ont des et de délivrance des documents. Dans ce sens,
attentes fortes en matière d’amélioration des ils souhaitent plus d’information pour faire
délais (paiement, production des documents connaitre GID-fournisseur et faire évoluer le
et réponse aux réclamations), d’orientation, Portail des Marchés Publics pour disposer de
de prise en charge et d’écoute au niveau de l’information en temps réel en plus de rendre
l’accueil (physique ou téléphonique) par les obligatoire l’intégration des consultations par
agents de la TGR ainsi que l’aide et l’assistance voie de bon de commande sur ce portail .

LES FONCTIONNAIRES : 93% DE SATISFAITS SUR LES 1534 FONCTIONNAIRES INTERVIEWÉS


4 POINTS FORTS : selon l’échantillon
5 POINTS A AMELIORER : selon
sondé
l’échantillon sondé
• Services en ligne ;
• Disponibilité des formulaires ;
• Niveau de moralité des agents et
• Proximité des services de la TGR ;
responsables de la TGR ;
• Accueil téléphonique ;
• Courtoisie et considération des
agents de la TGR ; • Mise à jour de la situation
administrative et financière ;
• Qualité de l’espace d’accueil
(propreté, confort et aménagement). • Traitement des réclamations.

Al Maliya - N°65 Août 2019 59


LES DÉPARTEMENTS MINISTÉRIELS : 96% DE SATISFAITS
111 ordonnateurs et sous-ordonnateurs Les ministères demandent à doter les TM/TP
considèrent que la TGR présente une marque de de plus de moyens et d’effectifs pour une plus
sérieux et de professionnalisme et souhaitent grande fluidité de travail et un meilleur respect
des délais, et d’homologuer des prestataires
bénéficier du savoir-faire de la TGR pour le
de services des systèmes d’information
renforcement de leurs capacité de gestion par
pour accompagner les administrations dans
la création d’une « TGR-Académie ». l’exploitation des solutions.
Les principales attentes des départements Pour eux, il est nécessaire d’asseoir un nouveau
ministériels s’articulent autour de plus de rôle du comptable public axé sur le conseil et
flexibilité et d’adaptabilité des systèmes l’assistance auprès des ordonnateurs et des
GID, @UJOUR, INDIMAJ aux spécificités des sous-ordonnateurs pour s’inscrire ainsi, dans
une approche constructive orientée résultats.
administrations. Ils demandent également de
Il a été également noté qu’ils s’attendent
remédier de manière définitive aux limites des
à normaliser l’interprétation des textes, à
systèmes d’information par la mise en place améliorer le traitement des réclamations, à
d’une nouvelle ergonomie de solutions (Portail développer davantage la fonction d’arbitrage et
des marchés publics, GID et @UJOUR). à renforcer la communication.

LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS : 96% DE SATISFAITS


27 partenaires institutionnels aux attentes différentes qui concernent globalement l’information.

5 POINTS FORTS : selon l’échantillon sondé 5 POINTS A AMELIORER : selon l’échantillon


sondé
• Proactivité de la TGR et implication dans les
réformes réglementaires ; • Traitement des réclamations ;
• Niveau de moralité des responsables et agents de • Partage de l’information ;
la TGR ; • Réactivité aux demandes d’information ;
• Courtoisie et considération des agents de la TGR; • Adaptation des systèmes d’information ;
• Disponibilité des agents et responsables de la TGR; • Prise en considération de l’avis des
• Collaboration et coopération de la TGR. partenaires.
LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : 98% DE SATISFAITS
49 collectivités territoriales s’attendent à plus d’assistance en matière d’utilisation des systèmes
d’information de la TGR, notamment GID-CT
Les collectivités territoriales ont une représenter une limite ayant un impact
perception positive de l’image de marque négatif sur leur satisfaction. Les collectivités
de la TGR ainsi que de la compétence de son territoriales souhaitent aussi que la TGR œuvre
personnel. Toutefois, elles ont des attentes encore plus dans la dématérialisation et le
en matière de proximité, notamment pour les développement des systèmes d’information
collectivités rurales éloignées. De plus, GID- et les faire bénéficier de formations pour
CT semble être le sujet de plusieurs doléances profiter du savoir-faire de la TGR. Enfin, elles
et source d’insatisfaction pour les collectivités expriment le désir de voir la TGR améliorer sa
territoriales. communication afin de les tenir constamment
informées sur les textes réglementaires,
Le non-respect des délais de traitement des les bulletins mensuels et les nouveautés en
dossiers soumis au visa et la réactivité aux matière de systèmes d’information (Mailing,
demandes d’assistance, semblent également Newsletter).

60 FAITS MARQUANTS
LES CLIENTS DE L’ACTIVITÉ BANCAIRE : 98% DE SATISFAITS
1296 clients de l’activité bancaire enquêtés (personnes physiques et morales).
5 POINTS FORTS : selon l’échantillon
4 POINTS A AMELIORER : selon
sondé
l’échantillon sondé
• Qualité de l’espace d’accueil
• Proximité géographique des
(propreté, confort et aménagement) ;
agences bancaires ;
• Niveau de moralité des responsables
• Disponibilité insuffisante des GAB ;
et agents de la TGR ;
• Qualité des services bancaires en
• Courtoisie et considération des
ligne ;
agents de la TGR ;
• Indisponibilité de chargés d’affaires
• Capacité du personnel à renseigner ;
pour les grands comptes. n
• Coûts des prestations bancaires.

Taux de satisfaction par segment et par axe

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
satisfaction globale Accueil Information Qualité de service Traitement des Proximité Service en lignes
réclamations
Contribuables Fonctionnaires Titulaires de Commandes Publiques Départements Ministériels
Collectivités Territoriales Clients de l’Activité Bancaire Partenaires

Source : Trésorerie Générale du Royaume

Al Maliya - N°65 Août 2019 61


EN BREF

M. Benchaâboun s’entretient avec Le Président de la Banque Mondiale et la


Directrice Générale du FMI en marge des réunions de printemps des deux
institutions à Washington
M. le Ministre s’est entretenu avec le nouveau Président du Groupe de la Banque
Mondiale, M. David MALPASS, en marge de sa participation aux réunions du printemps
de la BM et du FMI le 12 avril à Washington. Lors de cet entretien, M. Benchaâboun a
notamment précisé qu’une 2ème génération de réformes est aujourd’hui engagée par le
Maroc dans le cadre d’une réflexion sur le nouveau modèle de développement, indiquant
que le nouveau cadre de partenariat pays 2019-2024 avec la BM est en ligne avec les
priorités du Gouvernement marocain. Cette rencontre a par ailleurs permis de faire
le point sur l’état d’avancement des travaux relatifs à l’organisation des Assemblées
annuelles 2021 de la BM et du FMI qui se tiendront à Marrakech. Le Ministre a dans ce
sens réaffirmé l’engagement du Maroc d’assurer la bonne réussite de cet important
évènement.

La rencontre avec Mme Christine LAGARDE, Directrice Générale du FMI, a


été l’occasion de rappeler les efforts accomplis par notre pays en matière
économique et financière. A ce titre, M. le Ministre souligné la volonté du
Royaume de poursuivre les réformes engagées dans l’objectif de promouvoir
la création d’emplois, de renforcer le capital humain et de créer les leviers
pour une plus grande implication du secteur privé.
Les responsables ont fait part au Ministre de la disposition des deux institutions
à appuyer notre pays dans la poursuite de ses efforts en matière de réformes
susceptibles d’asseoir les bases d’une croissance plus forte et inclusive.

La Chambre des représentants adopte à l’unanimité le projet de loi


sur les sûretés mobilières
Le projet de loi 18.21 relatif aux sûretés mobilières a été adopté à l’unanimité,
lundi 1er avril 2019 par la Chambre des représentants, lors d’une séance
plénière tenue dans le cadre de la session extraordinaire convoquée par le
Gouvernement. Le projet, présenté par M. Mohamed Benchaâboun, comprend
des dispositions modifiant, complétant ou annulant deux lois fondamentales,
en l’occurrence le Dahir formant Code des obligations et des contrats et la
loi 15.95 formant Code de commerce. Le Ministre, a à cette occasion, passé
en revue les principaux axes de cette législation, particulièrement l’élargissement du champ d’application
des sûretés mobilières, la facilitation de la constitution de celles-ci et la mise en place du registre national
électronique des sûretés mobilières.
La loi sur les sûretés mobilières est un texte très attendu par les acteurs économiques, au regard de ses
retombées bénéfiques en termes d’accès au financement ou de facilitation et de promotion du climat d’affaires
au profit des investisseurs. Elle permettra d’améliorer l’image du Maroc dans les rapports internationaux en
matière de climat d’affaires.

62 EN BREF
Les efforts du Maroc en matière de gouvernance fiscale au centre
d’entretiens à Bruxelles entre M. Benchaâboun et le Commissaire
européen aux Affaires économiques
GOUVERNANCE
Jeudi 21 mars à Bruxelles, les efforts du Maroc pour promouvoir la bonne
FISCALE gouvernance fiscale ont été au centre d’entretiens entre le Ministre et le
Commissaire Européen aux Affaires Economiques et Financières, fiscalité et
douanes, M. Pierre Moscovici. Cette rencontre a permis de traiter un certain
nombre de sujets d’intérêt commun, dont ceux ayant trait à la fiscalité et la
bonne gouvernance fiscale.
M. Benchaâboun a noté, à l’issue de la rencontre que le Conseil de l’UE a enregistré «une évolution positive par
rapport à l’engagement du Maroc s’agissant du respect des règles de la bonne gouvernance telles qu’elles sont
pratiquées généralement pour tous les pays développés». Il a cité notamment la prochaine adoption au Maroc, au
cours de cette année, d’une loi-cadre destinée à «asseoir les grands principes de la fiscalité et en matière de
bonne gouvernance fiscale». Des efforts qui ont été salués par le Commissaire Européen qui estime
que «le Maroc a fait ce qu’il fallait en modifiant les régimes fiscaux qui pouvaient être dommageables
au titre d’une appréciation internationale de ce que pourrait être la bonne gouvernance fiscale».

L’expérience du Maroc en matière de finance durable exposée devant


une conférence de haut niveau à Bruxelles
Toujours à Bruxelles, M. Benchaâboun a mis en exergue, jeudi 21 mars 2019,
devant une conférence de haut niveau, l’expérience du Maroc en matière de
finance durable, appréciée aussi bien en Afrique qu’ailleurs, en particulier en
Europe et en Asie.
Cette conférence axée sur «une approche mondiale pour la finance durable»,
a constitué l’occasion de « présenter l’expérience marocaine et de montrer
son succès et le fait qu’elle a été demandée par un certain nombre de pays amis au niveau du continent africain»,
a relevé le Ministre. Cette présentation a donné lieu à des échanges particulièrement autour de l’expérience des
centrales solaires, de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) et son accord conclu avec la Banque
africaine de développement, de l’initiative Triple A lancée par le Maroc en vue de l’adaptation de l’agriculture
africaine par rapport aux changements climatiques, et «tout le travail fait par le système bancaire et plus récemment
par les autorités des marchés des capitaux, s’agissant de la finance durable».
Cette « expérience a été très appréciée par l’Union européenne mais également par tous ceux qui ont participé à
cette conférence, notamment des pays d’Asie, comme le Japon et l’Inde», qui s’intéressent aussi «à ce que pourrait
faire l’Afrique pour contribuer positivement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre», a noté le Ministre.

Le Maroc et la Chine signent un Accord de Coopération Economique


et Technique
Un Accord de Coopération Economique et Technique d’un montant de 100
millions de Yuans a été signé mardi 19 mars 2019 au siège du Ministère par M.
le Ministre et et Son Excellence Monsieur LI Li, Ambassadeur Extraordinaire et
Plénipotentiaire de la République Populaire de Chine au Maroc. Cet Accord est
destiné à financer des projets publics arrêtés d’un commun accord entre les
parties marocaine et chinoise.
Le Ministre a saisi cette occasion pour remercier le gouvernement chinois,
pour l’intérêt qu’il porte au développement économique et social du Maroc et a tenu à souligner sa satisfaction
personnelle quant à la qualité des projets réalisés au Maroc avec l’appui financier du gouvernement chinois.

Al Maliya - N°65 Août 2019 63


M. Mohamed Benchaâboun participe au deuxième Forum sur les
Partenariats Public-Privé (PPP) organisé par la BID
C’est sous le thème «Des efforts communs pour des objectifs communs» que
s’est tenu le 28 février à Rabat le deuxième Forum sur les Partenariats Public-
Privé organisé par la Banque Islamique de Développement en collaboration
avec le Ministère de l’Economie et des Finances.
Le Maroc, selon le rapport de la CNUCED pour l’année 2016 sur le
développement économique en Afrique, est le deuxième pays du continent
en ce qui concerne les PPP dans le domaine des infrastructures, avec un
financement global de 27,5 milliards de dollars, a rappelé M. Benchaâboun lors du Forum.
Mettant l’accent sur les avantages offerts par les PPP, le ministre a noté que la réussite de ces partenariats
dépend en grande partie de la qualité de préparation en amont des projets, de la rigueur et de la transparence
en matière d’octroi des contrats et de l’adéquation, entre les attentes des citoyens et les secteurs public et privé,
en ce qui concerne la qualité des prestations, sans oublier l’importance de l’optimisation des dépenses et de la
rentabilité du capital et de l’investisseur. Pour renforcer le recours à ce type de partenariat, la loi 86-12 relative
aux contrats de partenariat entre les secteurs public et privé, entrée en vigueur en 2015, fait aujourd’hui l’objet
d’actualisation en vue d’enrichir ce système et le rendre plus attractif et souple.
Le Président de la BID a pour sa part affirmé que «Le Maroc est un leader mondial des PPP, en particulier dans les
secteurs des énergies renouvelables et des villes vertes». Il a ajouté que le Royaume, avec son bilan positif dans ce
domaine, devrait être considéré par tous comme un «modèle et une référence afin de reproduire son expérience»
dans les autres pays membres de la BID.

Lancement de la nouvelle offre-produits de la Caisse Centrale de


Garantie
En marge de la 33ème réunion du Conseil d’administration de la Caisse
Centrale de Garantie, tenue le 20 février, la nouvelle offre-produits de la CCG
destinée aux TPME marocaines a été lancée. Cette nouvelle offre de garantie
comprend, outre « Damane Express », offre de garantie couvrant les besoins
d’investissement et de fonctionnement des TPE, le produit « Damane Istitmar »
qui garantit les crédits d’investissement et, d’une manière générale, les crédits
à moyen et long termes. Elle comporte également le produit de garantie «Damane Atassyir », couvrant les crédits
de financement des besoins en fonds de roulement des PME.
Deux produits de financement ont également été lancés. Il s’agit de « Mezzanine PME » qui répond à la
problématique de sous-capitalisation des entreprises et consiste en un prêt subordonné en faveur de PME
industrielles et exportatrices et de « Tamwil Microfinance », une ligne de financement de TPE formelles servies par
les Associations de Microcrédit qui vise la réduction du coût de financement pour cette population d’entreprises.

Signature d’une Convention entre le Ministère de l’Économie et des


Finances et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux
En vertu de la convention signée le 24 avril entre Mme Nezha HAYAT,
Présidente de l’AMMC et M. Mohamed EL KHARMOUDI, Directeur des
Affaires Administratives et Générales, le Ministère met à la disposition de
l’AMMC son Datacenter pour l’hébergement du système d’information de
l’Autorité. L’utilisation du Datacenter du MEF, conçu et installé selon les
normes et standards internationaux, permettra à l’AMMC de renforcer
la haute disponibilité, la sécurité et la continuité des activités liées à son
système d’information et ce, en harmonie avec les principes d’optimisation et de rationalisation de la gestion des
ressources.
Cette action s’inscrit dans le cadre de la stratégie de mutualisation des ressources prônée par le Ministère qui
vise à rationaliser les dépenses et à capitaliser sur les bonnes pratiques au sein de l’administration publique. La
cérémonie de signature s’est déroulée au siège du Ministère en présence de M. le Secrétaire Général.

64 EN BREF
ETUDES

INÉGALITÉS SOCIALES ET RÉGIONALES: CLÉS DE COMPRÉHENSION, ENJEUX ET


RÉPONSES DE POLITIQUES PUBLIQUES

LE MAROC NE FAIT PAS EXCEPTION «OBSERVÉES À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE» EN MATIÈRE


D’AGGRAVATION DES INÉGALITÉS. CERTES, LES CHOIX ÉCONOMIQUES OPÉRÉS PAR LE PAYS ONT PERMIS
DE DYNAMISER LA CROISSANCE ET D’ACCÉLÉRER LE PROCESSUS DE MODERNISATION ÉCONOMIQUE.
NÉANMOINS, CETTE DYNAMIQUE D’ENSEMBLE N’A PAS ÉTÉ SUFFISANTE POUR CONSTITUER UN REMPART
CONTRE LE CREUSEMENT DES INÉGALITÉS SOCIALES MAIS AUSSI DES DISPARITÉS ENTRE LES 12 RÉGIONS
DU ROYAUME.

La montée des inégalités sociales constitue une Evolution de la part des 10% et des 1% les plus riches
dans le revenu mondial 1980-2016
source de préoccupation majeure à travers le 56% 23%

monde. Il s’agit d’une problématique à laquelle 22%

font face plusieurs pays, y compris ceux 53%


21%

caractérisés par des rythmes de croissance 20%

économique élevés. A titre d’illustration, au


19%

18%
sein des pays de l’OCDE, les 10% les plus riches 50%
17%
disposaient d’un revenu 9,6 fois supérieur aux 16%

10% les plus pauvres vers la fin des années 47% 15%

2000 alors que ce rapport n’était que de 7 à 1


1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
Part 10% Part 1%
durant les années 19801. Source : WID data base, Elaboration DEPF.

Le Maroc, pays inscrit dans un processus Les inégalités avaient culminé au cours de
accéléré d’émergence, n’est pas à l’abri l’année 2000, puisque la part des 10% les plus
de ces préoccupations, aussi bien sociales riches dans le revenu mondial s’est située
qu’environnementales. à 55,3%. Depuis, une certaine atténuation
La DEPF, de par l’intérêt qu’elle porte aux des inégalités a été observée, mais une
questions structurelles à fortes incidences sur telle évolution cache encore des disparités
la trajectoire de développement de notre pays persistantes entre régions et pays du globe.
a jugé opportun d’apporter un éclairage sur la En particulier, les inégalités de revenus aux
question des inégalités sociales dans le but Etats-Unis se sont fortement creusées au
d’enrichir la réflexion et d’approfondir le débat point que l’écart entre ce pays et l’Europe n’a
sur cette question hautement prioritaire. cessé de s’élargir. En effet, les Etats-Unis
Evolution des inégalités à l’échelle et l’Europe affichaient en 1980 des niveaux
internationale quasiment similaires en termes de part des
10% des revenus les plus élevés (32% et 34%
Depuis le début des années 1980, les inégalités respectivement). Cette part s’est située en
se sont nettement aggravées à l’échelle 2014 à 47% aux Etats-Unis et à 37% en Europe.
mondiale, mettant un terme à la phase L’aggravation des inégalités éducatives
d’opulence qu’avaient connus la plupart des combinées à un système de taxation de
pays au lendemain de l’après deuxième guerre moins en moins progressif figurent parmi
mondiale. les principaux facteurs explicatifs de cette

01
« Tous concernés, pourquoi moins d’inégalités profite à tous ? », OCDE, 13 Novembre 2015.

Al Maliya - N°65 Août 2019 65


tendance. En Europe, les inégalités ont connu, RAMED, Tayssir, Fonds de développement
par contre, une évolution modérée sur la rural, infrastructures rurales…) dont les effets
période considérée, en lien avec les politiques sur l’amélioration des conditions de vie de la
publiques déployées en faveur de la classe population sont incontestables. La pauvreté
moyenne et des bas revenus. monétaire a été fortement réduite, passant
de 15,3% à 4,8% respectivement entre 2001 et
Par ailleurs, la même tendance en termes
2014. Quant à la pauvreté multidimensionnelle,
d’aggravation des inégalités a été observée
elle a baissé significativement pour passer de
au niveau des pays émergents à fort potentiel,
24,5% en 2001 à seulement 6% en 2014.
notamment la Chine. La dynamique d’ouverture
dans laquelle s’est inscrit ce pays, conjuguée 0,45
Evolution de l’indice de Gini par milieu de résidence
aux inflexions qui ont marqué son modèle
de développement, semble avoir alimenté 0,406 0,4 0,41
0,395 0,395
l’acheminement vers une société davantage 0,4 0,39 0,388
0,38
inégalitaire.
De leur côté, les pays du Moyen-Orient affichent 0,35
0,33
des niveaux d’inégalités extrêmement élevés, 0,32 0,32 0,317
avec une part des 10% les plus riches dans le 0,3
revenu national se situant à 61% en 2016. Cela 1998 2001
National Urbain
2007
Rural
2014

permet de considérer ces pays comme étant à Source : Etabli sur la base des données du HCP, Rapport Pauvreté et prospérité
partagée au Maroc du troisième millénaire, 2001 – 2014.
la frontière des inégalités dans le monde. Dans
une mesure moindre, l’Afrique-subsaharienne
demeure aussi affectée par une résistance à Néanmoins, les avancéesPartenregistrées
10% par le
la hausse des inégalités. Avec des conditions Maroc en matière de lutte contre la pauvreté
de départ extrêmement difficiles, ces pays ne et la précarité n’ont pas permis de stopper le
semblent pas avoir réussi jusqu’à présent à creusement des inégalités sociales, reflétant
infléchir de manière forte les inégalités sociales. le caractère peu inclusif du modèle de
développement jusque-là poursuivi.
Afin de réduire les inégalités, une panoplie de
mesures de politiques publiques a été mise L’évolution de l’indice de Gini a affiché
en place, en vue de promouvoir une économie globalement une quasi-stagnation depuis des
inclusive et de créer les conditions propices à années, pour se situer en 2014 à 0,395, soit le
un vivre ensemble apaisé et harmonieux. Ces même niveau enregistré en 1998. Par milieu de
politiques portent sur des leviers variés visant résidence, les inégalités sont plus intenses en
soit à agir sur les inégalités à leur genèse ou milieu urbain, avec un indice de Gini de 0,388
à travers des mécanismes de redistribution en milieu urbain contre 0,317 en milieu rural en
pour corriger l’imperfection du système de 2014.
partage de la richesse nationale. Elles visent,
Selon une perspective régionale, les inégalités
notamment, l’amélioration de l’accès aux
sont plus prononcées dans les grandes
services publics et impulsion de la formation
métropoles du pays, notamment Rabat-Salé-
initiale, le développement des mécanismes
Kènitra (0.442) et Casablanca-Settat (0,396). Il
de transfert et de redistribution, la réduction
y a lieu de souligner que dans sept régions du
des écarts de salaires et soutien à l’emploi
Royaume, l’indice de GINI a évolué entre 0,344
décent, la promotion de l’emploi de la femme et
et 0,391, soit un niveau en-deçà de la moyenne
l’atténuation des inégalités spatiales.
nationale.
Les inégalités sociales au Maroc: Etat des lieux
et réponses de politiques publiques En plus des inégalités mesurées par l’indice
de GINI, l’accès inégal aux services de base
La Maroc a lancé plusieurs initiatives et demeure une source de préoccupation majeure,
programmes publics (BAJ2, BAJ2, INDH, notamment dans le domaine de l’éducation, la

02
Programmes des priorités sociales 1 et 2.

66 ETUDES
santé et l’emploi, qui constituent des domaines la matière et permettraient de constituer un
névralgiques qui conditionnent l’égalité des puissant rempart contre la prolifération des
chances au sein de la société. disparités sociales et spatiales. Les principaux
leviers identifiés sont articulés autour de trois
Malgré les efforts déployés par les pouvoirs principaux axes:
publics au cours des dernières années, le • Accélérer le processus de transformation
système éducatif demeure marqué par de structurelle de l’économie marocaine pour
fortes inégalités. L’indice de Gini pour le agir à l’amont sur les inégalités sociales, en
secteur de l’éducation, quoiqu’en baisse mettant l’accent autant sur l’élargissement
tendancielle depuis la décennie 1980, demeure des bases de création de la richesse nationale
élevé s’établissant à 0,55 en 2014. La baisse que sur la lutte vigoureuse contre les
de cet indice est consécutive à la progression
inégalités de chances et de capacités.
régulière du nombre d’années de scolarisation,
• Renforcer la cohérence des dispositifs sociaux
en lien avec les réformes menées au niveau de
dédiés à la lutte contre les inégalités et leur
ce secteur.
indexation sur des critères de ciblage pour
Pour ce qui est de l’accès à la santé, des maximiser les retombées de l’action sociale
disparités importantes persistent, comme en de l’Etat. Il serait question, également, de
témoignent quelques indicateurs clés issus placer la question de l’inclusivité genre et de
de l’Enquête Nationale sur la Population et l’intégration des jeunes au cœur des politiques
la Santé Familiale 2011: le taux de mortalité publiques de lutte contre les inégalités. Non
infantile s’établit à 33,9 pour 1.000 naissances moins important, la lutte contre les inégalités
vivantes pour les enfants issus des ménages mériterait d’être inscrite dans le cadre d’un
pauvres alors qu’il n’est que de 18,7 pour chantier sociétal impliquant l’ensemble des
1.000 naissances vivantes pour les riches. Une acteurs.
analyse de la couverture médico-sociale par • Consolider le système national d’information
quintile de revenu révèle que moins de 5% des et déployer des instruments sophistiqués
20% des ménages les plus pauvres ont une de suivi-évaluation des inégalités en vue de
couverture médico-sociale contre plus de 50% favoriser, de manière permanente, la collecte
pour les 20% des ménages les plus aisés. et le traitement des données sur les inégalités
et la mise sur pied d’un système d’évaluation
Dans le domaine de l’emploi, des inégalités performant pour mesurer l’efficacité des
importantes sont à relever en termes d’accès actions déployées en matière de lutte contre
des femmes au marché du travail. Le taux les inégalités dans toutes leurs dimensions.
d’activité des femmes est largement inférieur à
celui des hommes, situation qui a peu changé Qu’en est-il des disparités régionales?
depuis plus d’une décennie : 22,4% en 2016
L’Agenda relatif aux Objectifs de Développement
contre 72,2% pour les hommes. Celles qui sont
Durable (ODD) à l’horizon 2030, adopté par la
actives sont plus touchées par le chômage:
14,1% en 2016 contre 8,6% pour les hommes. communauté internationale en septembre 2015,
trace les contours d’une vision holistique et
Quelques leviers prioritaires de politiques intégrée du développement au sein de laquelle
publiques pour réduire les inégalités au Maroc. la dynamique de la croissance devrait aller de
pair tant avec l’impératif de l’inclusion sociale
Dans le but d’apporter des réponses de fond qu’avec les exigences de la préservation des
à la problématique des inégalités sociales équilibres environnementaux.
au Maroc, quelques leviers prioritaires de
politiques publiques ont été identifiés. Ces Ayant adhéré à cet agenda universel, le
leviers puisent leur fondement des résultats Maroc s’est activement engagé pour en faire
du diagnostic de l’état des inégalités au Maroc une composante centrale de sa stratégie
et des enseignements déduits à partir des de développement d’ensemble. La mise en
expériences pertinentes de certains pays en œuvre en 2017 de la Stratégie Nationale du

Al Maliya - N°65 Août 2019 67


Développement Durable consacre un tel choix l’ensemble encourageantes, d’autres régions
puisque cette stratégie favorise la mise en à l’instar de Drâa-Tafilalet et de Béni Mellal-
cohérence des programmes publics et des Khénifra peinent à s’inscrire dans une réelle
stratégies sectorielles, tout en favorisant leur dynamique de convergence leur permettant de
déclinaison territoriale et ce, dans la perspective rattraper le gap qui les séparent des régions
d‘en maximiser les impacts en termes de performantes.
diversification des sources de création de la
richesse, de relèvement continu du niveau de En termes de progression, ce sont les
vie des populations et de renforcement de la régions de Tanger-Tétouan-Al Hoceima et de
soutenabilité des ressources naturelles. Marrakech-Safi qui ont le plus amélioré leurs
scores, gagnant chacune 3 places depuis
Les scores établis sur la base de l’indice
2004 pour se hisser, respectivement, à la 6ème
synthétique des objectifs de développement
et à la 9ème position en 2014. En revanche, le
durable (ISODD), intégrant 56 indicateurs
relevant de 11 ODD, permettent de relever les positionnement de certaines régions au niveau
performances remarquables affichées par de l’ISODD s’est affaibli, en l’occurrence la
les régions de Laâyoune-Sakia El Hamra et région de Rabat-Salé-Kénitra, qui a perdu 2
de Dakhla-Oued Ed-Dahab (1ère et 2ème au titre places pour se situer au 7ème rang, et celle de
de l’ISODD), dépassent celles de la région de l’Oriental qui est passé de la 5ème à la 10ème place
Casablanca-Settat, qui se positionne au 3ème respectivement entre 2004 et 2014.
rang. Ces performances traduisent dans leur
En somme, l’examen des efforts consentis au
substrat l’ampleur des efforts de développement
consentis par les pouvoirs publics en faveur de niveau des 12 régions du Royaume en matière
cette partie intégrante du territoire national, d’ancrage aux ODD, a mis clairement en relief
notamment en ce qui concerne les domaines de les capacités différenciées de ces régions
l’éducation, de la santé, des infrastructures ainsi à atteindre les objectifs fixés d’ici à 2030.
qu’en matière de lutte contre la pauvreté et de Un tel constat témoigne de la persistance
promotion de la durabilité environnementale. des disparités territoriales, qui affectent
non seulement les perspectives des régions
De par son positionnement économique de choix, vulnérables mais se répercutent aussi sur le
la région de Casablanca-Settat se distingue développement du pays dans son ensemble.
à l’évidence par ses performances dans les
domaines de l’énergie, celui de l’industrie Le nouvel élan insufflé par Sa Majesté Le Roi
et des infrastructures. La région occupe des Mohammed VI, pour accélérer l’opérationna-
positions, somme toute, favorables au titre de lisation de la déconcentration administrative,
certains volets clés du développement humain comme prérequis incontournable pour accom-
dont l’amélioration des conditions de vie de ses pagner la mise en œuvre réussie de la régio-
habitants. Néanmoins, cette région demeure nalisation avancée, serait opportun pour résor-
pénalisée, en particulier, au niveau des ber les multiples entraves qui s’opposent à un
indicateurs liés à la qualité de l’environnement développement régional harmonieux. Ce fai-
au même titre que la santé et le bien-être des
sant, le Maroc pourrait mobiliser à bon escient
populations.
les multiples potentialités de ses territoires et
Alors que des régions comme Guelmim-Oued en faire autant un vecteur de cohésion sociale
Noun et Souss-Massa figurent parmi les qu’un puissant levier de compétitivité structu-
régions dont les performances demeurent dans relle de son économie. n

Source : Direction des Etudes et des Prévisions Financières

68 ETUDES
FOCUS LOI

LOI 31.13 : LE DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION

• LA LOI 31.30 RELATIVE AU DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION VISE LA MISE EN ŒUVRE DES DISPOSITIONS
DE LA CONSTITUTION DE 2011 RELATIVES À LA PROTECTION DES LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX.
• CRÉATION DE LA COMMISSION DU DROIT D’ACCÈS AUX INFORMATIONS AUPRÈS DU CHEF DU
GOUVERNEMENT, CHARGÉE DU CONTRÔLE DE L’APPLICATION DU DROIT D’ACCÈS À L’INFORMATION.

L’objet de la loi 31.13


La loi 31.13, relative au droit d’accès
aux informations, prévoit les modalités
selon lesquelles les informations
dont disposent les administrations,
organismes et établissements publics
seront communiquées aux citoyens.
Promulguée le 22 février 2018 et
publiée dans le Bulletin Officiel n° 6655
du 12 mars 2018, elle entre en vigueur
une année après sa publication.
Ses objectifs • La chambre des conseillers ;

• Concrétiser les dispositions de la constitution • Les administrations publiques ;


de 2011 et spécialement celles de l’article 2.7; • Les tribunaux ;
• Consolider le droit d’avoir accès aux • Les collectivités territoriales ;
informations conformément aux conventions • Les établissements publics et toute personne
internationales relatives aux Droits de morale de droit public ;
l’Homme, spécifiquement les dispositions
relatives aux droits civils et politiques, ainsi • Toute institution publique ou privée ou autre
que la Convention des Nations Unies de la entité chargée de fonctions de service public ;
Lutte Contre la Corruption ayant obligé les • Les institutions et organismes prévus par le
administrations publiques à permettre au Titre XII de la Constitution.
citoyen d’avoir accès aux informations et à
prendre les mesures nécessaires permettant Les informations pouvant être communiquées
l’exercice de ce droit ; au public

• Renforcer la transparence et la consolidation Toutes les données, statistiques exprimées


de la culture de bonne gouvernance ; sous forme de nombres ou lettres ou dessins
ou images ou enregistrements sonores ou
• Approfondir les valeurs et les principes de la audiovisuels ou sous n’importe quelle autre
démocratie. forme, et contenus au niveau de documents,
rapports, études, décisions, publications,
Les institutions et organismes concernés par
notes, bases de données et toutes autres
la communication des informations
documentations à aspects général ayant été
• La chambre des représentants ; produites ou reçues par les établissements ou

Al Maliya - N°65 Août 2019 69


autorités concernés, et ce dans le cadre des
- Les principes de concurrence libre, juste
activités de service public quel que soit son
et loyale ainsi que d’initiative privée.
support : écrit, électronique ou autre.
Lorsqu’une fraction des informations
Les informations ne pouvant être demandées ne peut être communiquée
communiquées au public
Lorsqu’il s’avère qu’une fraction des
• Les informations relatives à la défense informations demandées entre dans le champ
nationale et à la sécurité intérieure et des exceptions précédemment citées, cette
extérieure de l’État ; partie est dès lors supprimée et le reste des
• Les informations relatives à la vie privée informations est communiqué au demandeur.
des personnes ou celles dont la nature des Qui peut avoir accès aux informations
données est à caractère personnel ;
• Les citoyens ;
• Les informations dont la révélation pourrait
constituer une atteinte aux libertés et droits • Les étrangers résidants au Maroc de façon
fondamentaux énoncés au niveau de la régulière.
Constitution ; La procédure de demande d’informations
• Les informations dont la divulgation causerait • Les informations sont obtenues suite
un préjudice à ce qui suit : à la demande de la partie intéressée
- Les relations avec un autre État ou une conformément à un formulaire établi par
organisation intergouvernementale ; la Commission du droit à l’information. Ce
formulaire contient le nom et prénom de
- La politique monétaire, économique ou l’intéressé, son adresse et son numéro de CNI,
financière de l’État ; et en ce qui concerne les étrangers le numéro
- Les droits de propriété industrielle, droits du document justifiant leur résidence légale
d’auteur ou droits voisins ; sur le territoire marocain, et ce conformément
aux dispositions légales en vigueur, et si
- Les droits et intérêts des victimes, des nécessaire son adresse électronique ainsi
témoins, des experts et des informateurs, que l’indication des informations requises.
en ce qui concerne les infractions de Cette demande est adressée au président
corruption, détournement de fonds, de l’institution ou l’organisme concerné au
d’abus de pouvoir et autres visées par la moyen d’un dépôt direct en échange d’un reçu
loi n° 10.37 modifiant et complétant la loi ou par courrier ordinaire ou électronique en
n° 01.22 relative à la procédure pénale . échange d’une notification de réception.
• Les informations revêtant un caractère • Les informations sont obtenues soit à travers
confidentiel en vertu des textes législatifs leur consultation directe au niveau de
spéciaux en vigueur et celles dont la l’institution ou l’organisme concerné (durant
divulgation pourrait nuire à ce qui suit : les horaires officiels de travail), soit à travers
- La confidentialité des délibérations du un courrier électronique lorsque le support
conseil ministériel et du conseil du du document contenant les informations est
gouvernement ; électronique ou encore en l’obtenant sous
- La confidentialité des recherches et un autre support dont dispose l’institution ou
des enquêtes administratives, sauf l’organisme.
autorisation des autorités administratives
• Si la demande concerne des informations
compétentes;
soumises par des tiers à une institution ou
- Le fonctionnement des procédures un organisme à condition du respect de la
judiciaires et des procédures préliminaires confidentialité, cette institution ou organisme
y afférentes, sauf autorisation des se doit d’avoir un accord préalable de la tierce
autorités judiciaires compétentes; personne avant de délivrer les informations.

70 FOCUS LOI
En cas de réponse négative de la part des réponse doit inclure la référence et le lieu
tiers, l’institution ou l’organisme décide du pouvant permettre au demandeur d’obtenir
sort de la communication des informations ces informations;
compte tenu des arguments présentés par
• Le cas où la demande d’informations a été
les tiers.
soumise plus d’une fois, au cours de la même
Les délais de réponse aux demandes d’accès année, par le même demandeur et concerne
aux informations la réception des informations qui lui ont été
communiqués précédemment;
• L’institution ou l’organisme concerné doit
• Si la demande d’information n’est pas claire;
répondre à la demande d’informations dans
un délai maximum de vingt jours ouvrables, à • Si les informations demandées sont encore en
partir de la date de réception de la demande. cours de préparation ;
Cette période peut être prolongée d’une du- • Si les informations demandées sont déposées
rée similaire si l’institution ou l’organisme à l’institution «Archives du Maroc».
concerné est incapable de répondre en tout ou
La procédure qui peut être engagée en cas de
en partie à la demande du demandeur dans le
refus de la demande d’accès aux informations
délai imparti, si la demande concerne un grand
nombre d’informations, s’il n’est pas possible A défaut de réponse à une demande ou en cas de
de fournir des informations au cours de la pé- refus, le demandeur dispose du droit d’adresser
riode susmentionnée, ou s’il est nécessaire de une réclamation au responsable de l’institution
consulter d’autres personnes avant de délivrer ou de l’organisme concerné et ce dans un délai
les informations en question. de vingt jours ouvrables, à compter de la date
d’expiration du délai légal pour répondre à sa
L’institution ou l’organisme concerné doit no-
demande ou à compter de la date de réponse.
tifier à l’avance à l’intéressé cette prorogation
par écrit ou par courrier électronique, tout en Le président de l’institution ou organisme exa-
précisant les arguments de cette prorogation. mine la plainte et informe la personne concer-
née de la décision prise dans les quinze jours à
• L’institution ou l’organisme concerné doit
compter de la date de sa réception.
répondre à la demande d’informations dans
les trois jours dans les cas urgents, en tenant Le demandeur d’informations peut également
compte des cas de prorogation. soumettre une plainte à la Commission du droit
à l’information dans les trente jours précédant
Les cas dans lesquels les institutions ou orga-
la fin du délai légal imparti pour répondre à la
nismes concernés sont tenus de justifier par
plainte adressée au responsable de l’institution
écrit leur décision de refus de communiquer
ou de l’organisme, ou à partir de la date de ré-
les informations demandées
ponse à cette plainte. La Commission examine
Les institutions ou organismes concernés sont la plainte et en informe la personne concernée
tenues de justifier par écrit leur réponse, en dans un délai de trente jours à compter de la
tout ou en partie, le refus de délivrance des in- date de réception. La plainte peut être adressée
formations demandées, en particulier dans les par lettre recommandée ou par courrier élec-
cas suivants : tronique avec accusé de réception.

• L’indisponibilité des informations requises ; La décision du responsable de l’institution ou


de l’organisme concerné peut également faire
• Les exceptions prévues à l’article 7 de la l’objet d’un recours dans un délai de soixante
présente loi. Dans ce cas, la réponse doit jours à compter de la réception de la réponse
inclure la ou les exceptions prévues ; de la Commission du droit à l’information ou à
• Si les informations demandées sont publiées compter de la date d’expiration du délai légal
et accessibles au public. Dans ce cas, la imparti pour répondre à cette plainte.

Al Maliya - N°65 Août 2019 71


L’organisme chargé de garantir le droit à Les fonctions de la Commission du droit
l’information d’accès aux informations

La Commission du droit d’accès aux informa- • Garantir l’exercice effectif du droit d’accès aux
tions est instituée auprès du Chef du Gouverne- informations ;
ment en vue de garantir l’effectivité de ce droit. • Fournir des conseils et une expertise aux
Cette commission est composée de : institutions et organismes concernés sur les
• Le Président de la commission nationale pour mécanismes d’application des dispositions de
le contrôle de la protection des données à ca- cette loi, ainsi que sur la publication préalable
ractère personnel, créée en vertu de l’article des informations dont ils disposent;
27 de la loi 09.08 en sa qualité de président ; • Recevoir les plaintes des demandeurs d’in-
• Deux représentants des administrations pu- formations et prendre toutes les mesures
bliques désignés par le Chef du Gouverne- nécessaires, y compris des recherches et des
enquêtes, et faire des recommandations à ce
ment;
sujet;
• Un membre nommé par le président de la
• Sensibiliser à l’importance de fournir des in-
Chambre des représentants;
formations et de faciliter leur accès par tous
• Un membre nommé par le président de la les moyens disponibles, en particulier par l’or-
Chambre des conseillers; ganisation de formations en faveur des cadres
• Un représentant de l’Instance nationale de la des institutions ou organismes concernés;
probité, de la prévention et de la lutte contre • Emettre des recommandations et des sugges-
la corruption ; tions tendant à améliorer la qualité des pro-
• Un représentant de l’institution « Archives du cédures d’accès aux informations ;
Maroc » ; • Soumettre au gouvernement toute proposition
• Un représentant du Conseil National des relative à l’adéquation des textes législatifs et
Droits de l’Homme ; réglementaires en cours avec le principe du
droit d’accès à l’information;
• Un représentant du Médiateur ;
• Donner des avis sur les projets de textes lé-
• Un représentant d’une association œuvrant gislatifs et réglementaires qui lui ont été sou-
dans le domaine du droit à l’information, dési- mis par le gouvernement;
gné par le chef du gouvernement.
• Préparer un rapport annuel sur les résultats
Le président de la commission peut inviter, à de ses activités dans le domaine du droit à
titre consultatif, toute personne, organisme ou l’information, comprenant notamment une
représentant d’une administration pour prendre évaluation des résultats de la mise en œuvre
part aux réunions de la commission ou à utiliser de ce principe, lequel doit être publié par tous
son expertise. les moyens disponibles.
Le mandat de la Commission est fixé à cinq ans, La publication préalable des informations
renouvelable une fois. La commission se réunit
Les institutions et organismes concernés,
en cas de nécessité, sur l’invitation de son pré-
doivent, dans le cadre de leurs compétences
sident, à l’initiative de celui-ci ou à la demande
respectives, publier, dans la mesure du pos-
de la moitié de ses membres, sur la base d’un
sible, la limite maximale des informations qu’ils
ordre du jour déterminé.
détiennent et qui ne relèvent pas des excep-
Le fonctionnement de la Commission est fixé tions énoncées dans la présente loi, par tous
par un règlement interne préparé par son pré- les moyens de publication disponibles, en par-
sident et présenté à la Commission pour appro- ticulier les moyens électroniques, y compris les
bation avant son entrée en vigueur et sa publi- portails nationaux de données, et spécifique-
cation au bulletin officiel. ment quand il s’agit des informations suivantes:

72 FOCUS LOI
• Les conventions dont la procédure d’adhésion afférentes à leurs résultats ;
ou de ratification a été entamée ;
• Les annonces spécifiques à l’ouverture des
• Les textes législatifs et réglementaires ; postes de responsabilité et hautes fonctions
• Les projets de lois ; ainsi que les listes des personnes admises à
passer ces concours et celles des résultats
• Les projets de lois de finances et les documents
qui y sont joints ; définitifs ;

• Les projets de lois présentés par les membres • Rapports, programmes, et études disponibles
du parlement ; chez les institutions ou organismes ;
• Les budgets des collectivités territoriales et • Les statistiques économiques et sociales ;
les listes comptables et financières de leur
• Les informations relatives aux entreprises,
gestion ainsi que leur situation financière;
particulièrement celles détenues par les
• Les fonctions de l’institution ou de l’organisme services du registre central de commerce ;
concerné et ses structures administratives,
ainsi que les informations permettant de la • Les informations garantissant une concur-
contacter ; rence libre, juste et légitime.
• Les systèmes, les procédures, périodiques Les sanctions
et annuaires utilisés par les fonctionnaires
de l’institution ou l’organisme ou par ses • En cas d’omission de la part du responsable
utilisateurs dans l’exercice de leurs fonctions: de communiquer les informations deman-
dées, conformément aux dispositions de la
• La liste des services fournis par l’institution ou
présente loi, des sanctions disciplinaires sont
l’organisme aux usagers, y compris des listes
de documents, de données et d’informations engagées contre ce dernier, et ce conformé-
nécessaires à l’obtention d’un service, d’un ment aux dispositions de la législation en vi-
document ou d’une carte administrative gueur, sauf preuve de sa bonne foi.
officielle et des services électroniques • En cas de divulgation d’informations ne pou-
associés ;
vant être communiquées, le responsable aura
• Les droits et obligations des usagers envers commis l’infraction de divulgation du secret
l’institution ou l’organisme concerné ainsi que professionnel prévue par l’article 446 du Code
les moyens de recours mis à leur disposition; pénal, à moins d’une qualification plus sévère.
• Les conditions d’octroi des licences,
• En cas de falsification du contenu des infor-
autorisations et conditions d’octroi des
mations, obtenues, dont a résulté un préju-
licences d’exploitation ;
dice à l’institution ou l’organisme concerné,
• Les résultats détaillés des différentes phases ou dans le cas d’une utilisation ou d’une réuti-
électorales ; lisation de cette information dont a résulté un
• Les programmes prévisionnels des marchés abus ou une atteinte à l’intérêt public ou en-
publics, leurs résultats s’ils sont achevés, core un préjudice aux droits des tiers, le cas
leurs titulaires et leurs montants ; échéant, le détenteur de l’information ou son
• Les programmes des concours de recrutement, utilisateur est passible des sanctions prévues
des examens professionnels et des annonces par l’article 360 du Code pénal. n
Source : Agence Judiciaire du Royaume

Al Maliya - N°65 Août 2019 73


CONJONCTURE

CONJONCTURE ÉCONOMIQUE NATIONALE AU PREMIER TRIMESTRE 2019 :


ORIENTATION FAVORABLE

LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE NATIONALE A PROGRESSÉ DE 2,3%, AU PREMIER TRIMESTRE 2019 CONTRE


3,3% À LA MÊME PÉRIODE UNE ANNÉE AUPARAVANT. CE SOLDE EST LE RÉSULTAT NOTAMMENT DU REPLI
DE LA VALEUR AJOUTÉE AGRICOLE. LA VALEUR AJOUTÉE HORS AGRICULTURE, QUANT À ELLE, A AFFICHÉ
UNE PROGRESSION PORTÉE PARTICULIÈREMENT PAR LES MINES, LES INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES
ET LES SERVICES.

En ce début d’année 2019, l’économie marocaine Au niveau des prix des matières premières, et
évolue dans un contexte international toujours en liaison avec l’accroissement des craintes
incertain, marqué par l’affaiblissement des sur l’offre, les prix des produits énergétiques
perspectives de la croissance mondiale sur ont maintenu leur mouvement haussier pour
fond de persistance des tensions commerciales le quatrième mois consécutif, comme en
et ce, malgré quelques signes de reprise témoigne l’accroissement de 5,4% de l’indice
constatés dans certains pays avancés. En synthétique y afférent en avril 2019. Dans une
effet, et après un net ralentissement au S2-18, moindre mesure, les prix des autres produits
l’activité économique au sein de la zone euro a n’ont progressé que de 0,3%. Dans ce sillage,
enregistré une croissance de 0,4% T/T au T1-19 les cours du pétrole ont atteint 71,1 $/bbl en
contre +0,2% au T4-18 alors qu’aux Etats-Unis, avril, en moyenne mensuelle, soit une hausse
la croissance économique s’est accélérée à 3,2% de 7% par rapport au mois de mars et de 25,5%
au T1-19, en rythme annualisé, après +2,2% au par rapport à décembre 2018. En moyenne des
trimestre précédent, soutenue notamment par quatre premiers mois de l’année 2019, ces
les dépenses publiques et les exportations. Au prix demeurent en baisse de 4,2% par rapport
sein des pays émergents, la chine a affiché une aux niveaux enregistrés à la même période de
stabilisation de sa croissance économique à l’année précédente pour ressortir à 65,3 $/bbl.
6,4% au T1-19, en glissement annuel, compte
S’agissant des denrées alimentaires, l’indice
tenu des mesures politiques ayant atténué
synthétique des prix y afférent s’est apprécié
l’impact du conflit commercial avec les Etats-
de 0,2%. Ces prix ont ainsi augmenté de 14,2%
Unis.
pour l’orge (136 $/T en moyenne en avril), de
Dans ce contexte, le Fonds Monétaire 2,1% pour le sucre (304 $/T) et de 1,7% pour le
International (FMI) a revu à la baisse en avril riz (413 $/T).
sa prévision de croissance mondiale pour 2019
Pour ce qui est des phosphates et dérivés, les
de 0,2 point par rapport à l’édition du mois de
prix de la roche ont accusé pour le deuxième
janvier, pour la ramener à 3,3% contre 3,6% en
mois consécutif une baisse de 1% en avril pour
2018. En ce qui concerne les pays avancés, la
revenir à 97,5 $/T, portant ainsi leur recul par
croissance économique devrait ralentir de 2,2% rapport à fin 2018 à -1,7%. De même, les cours
en 2018 à 1,8% en 2019. Ainsi, la croissance des engrais se sont inscrits en baisse de 3,4%
devrait s’atténuer de 0,6 point aux Etats-Unis aussi bien pour le TSP (310$/T en avril) que
pour revenir à +2,3% et de 0,5 point au niveau de pour le DAP (324 $/T). Par rapport à fin 2018,
la zone euro pour s’établir à +1,3%. Pour ce qui ces prix ont accusé des replis respectifs de
est des pays émergents, le taux de croissance 15,8% et 16,9%.
devrait légèrement ralentir à +4,4% après
+4,5% en 2018, sous l’effet particulièrement de Au niveau national, et après avoir affiché une
l’affaiblissement de l’économie chinoise (+6,3% décélération à 2,9% au titre des quatre trimestres
contre +6,6% en 2018). de l’année 2018, la croissance économique

74 CONJONCTURE
devrait se maintenir à un niveau autour de 3% hausses des captures des céphalopodes
en 2019, étant donné la confirmation du résultat (+32,6%) et du poisson pélagique (+15,8%).
d’une campagne agricole moyenne, au moment
où les activités non agricoles poursuivent leur Au niveau des activités secondaires, le secteur
évolution globalement favorable. des mines a poursuivi sa bonne performance
pour la troisième année consécutive, avec
Taux de croissance du PIB et du PIB non agricole des hausses des productions de phosphate de
- En % - 8,1% et de ses dérivés de 12,4% à fin février
+4,5% / +3,7%
+4.1% / +2,7% 2019, suite à l’expansion de la demande des
+1.1% / +3,1%
industries chimiques locales et le renforcement
du commerce mondial des fertilisants à base
4,9%

4,6%
4,7%
4,6%

4,5%

4,4%
4,0%

phosphatée notamment en Inde, en Brésil et


3,9%
3,7%

3,5%
3,2%

3,3%
3,0%

3,2%

3,3%
3,2%
3,1%
2,8%

2,9%

aux Etats-Unis. Pour le secteur industriel, le


2,5%

2,5%

2,5%

2,4%
2,3%
taux d’utilisation des capacités de production
1,7%
1,5%

1,2%

industrielle a affiché une progression de 2 points


T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2
2015 2016 2017 2018
en moyenne T1-19, pour s’établir à 74,7% et les
Source : Haut-Commissariat au Plan exportations des MMM se sont renforcées. De
son côté, la production locale d’électricité s’est
Pour ce qui est du secteur agricole, et consolidée de 29% à fin mars 2019 contre +6,4%
après une pluviométrie satisfaisante en un an auparavant. Enfin, les ventes de ciment
début de campagne, la sècheresse hivernale ont marqué une reprise de 5,9% à fin avril 2019
exceptionnellement longue a affecté le après deux années de baisse (-5,5% à fin avril
développement végétatif des cultures d’hiver, 2018 et -5,3% à fin avril 2017).
en particulier les céréales. Ainsi, les premières
estimations de récolte des trois principales Au niveau des secteurs tertiaires, l’activité
céréales au titre de la campagne 2018-19 font touristique a maintenu sa bonne performance
état d’une production limitée à 61 Millions de au T1-19 avec des progressions de 4,1% et de
quintaux (35 M.Qx blé tendre, 13,3 M.Qx blé dur 4% respectivement des arrivées de touristes et
et 12,5 M.Qx orge), en baisse de 41% par rapport des nuitées réalisées dans les hôtels classés.
à la campagne précédente et de 19% par rapport Pour sa part, le secteur des transports a
à la production moyenne des années du PMV (75 continué a affiché de bons résultats, comme
millions de quintaux). Cette contre-performance en témoignent les hausses de 11,2% du trafic
de la filière céréalière devrait être compensée aérien à fin avril et de 5,6% du trafic portuaire
par les évolutions positives des autres filières à fin mars.
notamment celles de l’arboriculture fruitière, Au niveau du secteur extérieur, le déficit
tirée principalement par les rebonds des commercial a reculé de 1,1 MM.DH ou 2,4% à
productions oléicole de 22,6% et agrumicole de fin mars 2019 pour revenir à 46,9 MM.DH. Cette
15,4%, ainsi que de l’élevage. évolution provient de la hausse de 2,9 MM.DH
S’agissant des activités non agricoles, des ou 4,1% des exportations plus importante que
signes de reprises ont été perceptibles au cours celle des importations (+1,8 MM.DH ou +1,5%).
du T1-19 au niveau des secteurs de la pêche et Ainsi, le taux de couverture s’est amélioré
du BTP et des évolutions positives semblent se de 1,6 point pour atteindre 61,3%. La hausse
confirmer au niveau des autres secteurs. des exportations résulte principalement de
la bonne performance des expéditions du
En effet, et en liaison avec des conditions groupe OCP (+2 MM.DH ou +20,5%) et, dans
climatiques favorables à l’activité de pêche, une moindre mesure, des industries liées aux
le volume des débarquements a progressé métiers mondiaux du Maroc, notamment les
de 18,6% à fin mars 2019 contre -4,5% un an secteurs de l’automobile (+1,6%), du textile et
auparavant, traduisant principalement des cuir (+1,7%) et de l’agro-alimentaire (+3,2%).

Al Maliya - N°65 Août 2019 75


Evolution des exportations des MMM -En MM.DH- RIN -En MM.DH et en mois d’importations de
Cumul des exportations à fin Octobre
en MM.DH
2013 2014 2015 2016 2017 2018 Variation
2018/17
6M25J 6M 22J
B&S-
6M 12J
5M 27J 6M 1J
5M 23J
5M 11J 5M 19J 5M 18J
48,7 53,9 5M 14J
45,2 %
Automobile 25,1
34,5
40,5
+10,8 5M 12J 5M 8J

%
36,5 40,2 44,3 47,1 +6,2
28,1 31,1
AGRICULTURE ET 252 250 251 247
244
229 206 204 217 223 228 238 241 240 233 231 229 229 228 226 226 224 224
AGRO- ALIMENTAIRE

28,3 28,0 29,5 31,2 32,5 %


TEXTILE ET CUIR 22,0
+4,2

AÉRONAUTIQUE %
6,0 5,6 6,9 7,6 9,9 11,3
+14,1
Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sep Oct
ÉLECTRONIQUE % 16 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 17 18 18 18 18 18 18 18 18 18 18
5,9 6,7 6,7 7,2 7,6 8,0 +4,4

Source : Office des Changes Source : Office des Changes

Pour ce qui est importations, les achats de Au niveau des finances publiques, la situation
produits énergétiques ont enregistré une des charges et ressources du Trésor fait
légère une baisse de 187 M.DH ou 1%. Cette ressortir une baisse importante du déficit
évolution provient du repli des achats de gaz, de budgétaire de 7,2 MM.DH ou 85,3% pour se
pétrole et autres hydrocarbures (-288 MM.DH limiter à 1,2 MM.DH contre 8,4 MM.DH à fin
ou -8,1%), en liaison avec la baisse, à la fois, des mars 2018. Cette amélioration a été induite
prix (-2,4%) et des quantités (-5,9%). De leur aussi bien par la hausse des recettes fiscales
côté, les importations de biens d’équipements et non fiscales que par la baisse des dépenses,
se sont quasiment stabilisées au même notamment celles au titre des intérêts de la
niveau qu’un an auparavant. Par ailleurs, les dette et de la compensation.
importations de demi-produits et de produits En s’établissant à 59 MM.DH, les recettes
bruts ont progressé de 1,8 M.DH ou 7,4% et de fiscales se sont améliorées de 3,3 MM.DH ou
68 M.DH ou 1,1% respectivement. Les achats 5,9%, recouvrant des hausses de 2,9 MM.DH ou
de produits alimentaires se sont quasiment 11,3% des impôts directs et de 916 M.DH ou 4,3%
stabilisés au moment où les acquisitions de des impôts indirects. L’évolution des impôts
biens de consommation ont accusé une légère directs est liée principalement à la progression
baisse de 0,1%. de 970 M.DH ou 9,2% des recettes tirées de
l’impôt sur le revenu (IR) pour s’établir à 11,5
Parallèlement, les recettes voyage se
MM.DH. Cette évolution s’explique notamment
sont stabilisées au même niveau qu’un an
par l’augmentation de l’IR professionnel tandis
auparavant, tandis que les transferts des MRE
que l’IR prélevé par la Direction des Dépenses
ont enregistré une baisse de 5,7%. Ces deux
de Personnel (DDP) et l’IR sur les profits
postes ont permis de couvrir 66,7% du déficit immobiliers ont affiché une diminution de 84
commercial contre 66,9% il y a un an. M.DH et 163 M.DH respectivement.
D’un autre côté, les flux nets des IDE au Maroc D’un autre côté, les recettes tirées de l’impôt sur
ont enregistré un repli de 2,8 MM.DH ou les sociétés (IS) se sont maintenues quasiment
21,5%, résultant de l’effet conjugué du recul au même niveau de recettes enregistré il y a
des recettes de 1,9 MM.DH et la hausse des un an, soit 14,8 MM.DH. Notons, qu’à fin mars
dépenses de 0,9 MM.DH. 2018, l’IS avait enregistré une baisse de 16,7%
par rapport à son niveau à fin mars 2017 (14,8
Compte tenu de ces éléments, une ponction
MMDH contre 17,8 MMDH).
de 3,3 MM.DH ou 1,4% a été observée sur les
réserves internationales nettes (RIN) au terme Il est à noter qu’à fin mars 2019, les recettes
des trois premiers mois de l’année 2019, pour au titre de la contribution sociale de solidarité
revenir à 227,4 MM.DH. Ce niveau permet sur les bénéfices ont atteint 1,9 MM.DH contre
de couvrir l’équivalent de 5 mois et 10 jours une prévision de 2 MM.DH. Cette contribution,
d’importations de biens et services. dont le versement s’opère au terme du premier

76 CONJONCTURE
trimestre, a été instituée par la LF 2019 sur les compte des transferts au profit de la Caisse
sociétés soumises à l’IS et réalisant un bénéfice Marocaine des Retraites (2,9 MM.DH contre
supérieur ou égal à 40 M.DH et ce, au titre des 2,7 MM.DH), des divers établissements et
années 2019 et 2020. entreprises publics (6,7 MM.DH contre 6,3
MM.DH) et des comptes spéciaux du Trésor (1,2
S’agissant des impôts indirects, les recettes MM.DH contre 731 M.DH).
tirées de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA)
ont marqué une baisse de 545 M.DH ou 3,6%, De leur côté, les dépenses au titre des intérêts
induite par le recul principalement de la TVA à de la dette sont revenues à 5,6 MM.DH contre 5,9
l’intérieur (-871 M.DH ou -15,4%) tandis que la MM.DH à fin mars 2018, recouvrant une baisse
TVA à l’importation a progressé de 326 M.DH des charges au titre de la dette intérieure de 273
ou +3,5%. A noter que le montant global des M.DH ou 5,1% et une hausse de celles au titre
remboursements de la TVA à l’intérieur s’est de la dette extérieure de 29 M.DH ou 5,2%. Par
élevé à 3,7 MM.DH contre 1,8 MM.DH à fin mars ailleurs, les charges au titre de la compensation
2018. ont enregistré une baisse de 133 M.DH ou 3,4%,
en liaison avec le recul de 5,1% des prix du gaz
D’un autre côté, les recettes tirées des taxes butane en moyenne des trois premiers mois de
intérieures à la consommation (TIC) se sont l’année 2019 par rapport à la même période de
établies à 7,9 MM.DH, en hausse de 1,5 MM.DH l’année précédente.
ou 22,5% par rapport au niveau enregistré
durant la même période de l’année précédente. Compte tenu d’une baisse de 8,4 MM.DH des
Cette augmentation a été induite par la hausse opérations en instance et d’un solde positif de
aussi bien des TIC sur les tabacs (+903 M.DH 12,9 MM.DH des comptes spéciaux du Trésor,
ou 36,4%) que par les TIC sur les produits le besoin de financement du Trésor s’est situé à
énergétiques (+512 M.DH 14,1%). 9,6 MM.DH contre 16,5 MM.DH il y a un an.

Pour les droits de douane, les recettes ont Besoins et sources de financement du Trésor
affiché un recul de 229 MM.DH ou 9,1%, sous -En MM.DH-
l’effet de la baisse des importations taxables. Financement intérieur
Parallèlement, les droits d’enregistrement et 31,8
37,5 37,6

de timbre ont baissé de 279 M.DH ou 4,7%.


2,4 0,6 0,7
-1,1 -3,8 Financement extérieur
De leur côté, les recettes non fiscales ont
augmenté de 1,8 MM.DH ou 102,5%, en raison -36,2 -30,4
principalement de la progression des recettes -34,5

en atténuation des dépenses de la dette (689 -5,9 Dépenses en instance de paiement

Oct 16 Oct 17 Oct 18


M.DH contre 177 M.DH) et de monopoles qui Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures
ont atteint 851 M.DH à fin mars 2019 contre 293
M.DH un an auparavant, soit une hausse de 558 Sur le marché des adjudications des valeurs
M.DH ou 190,4%. Ces recettes ont été versées du Trésor (MAVT), les souscriptions se sont
principalement par Bank Al-Maghrib, l’ANRT et établies à près de 30,9 MM.DH au terme des
l’ONDA. trois premiers mois de 2019, en baisse de 1,1
MM.DH ou 3,6% par rapport au montant souscrit
Au niveau des dépenses, les dépenses ordinaires au cours de la même période il y un an.
ont enregistré une hausse de 1 MM.DH ou
1,9% par rapport à leur niveau à fin mars 2018 Ce recul a concerné principalement les
pour s’établir à 55,5 MM.DH. Les dépenses de maturités à court et moyen terme tandis que les
fonctionnement ont fait ressortir une légère souscriptions à long terme ont sensiblement
progression des salaires de 100 M.DH ou progressé de 308% pour s’établir à 17,1 MM.DH,
0,4% face à une hausse plus importante des soit 55,3% du total des levées du Trésor contre
dépenses au titre des autres biens et services 14% un an auparavant. C’est ainsi que les
de 1,3 MM.DH ou 7,6%. Ces dernières tiennent souscriptions au titre des maturités courtes

Al Maliya - N°65 Août 2019 77


ont marqué un repli de 66,5% pour se situer à les tirages se sont établis à 989 M.DH contre
5,9 MM.DH (19,1% des levées contre 59% un an 165 M.DH durant la même période en 2018.
auparavant). De même, le volume souscrit au
D’un autre côté, les remboursements en
titre des maturités moyennes a reculé de 1,7%
principal ont enregistré une hausse de 23 M.DH
pour s’établir à 7,9 MM.DH (25,6% des levées
pour s’établir à 2,4 MM.DH. Ainsi, le stock de la
contre 26,9%).
dette extérieure du Trésor s’est établi à 144,9
La concentration des levées du Trésor durant MM.DH, en baisse de 1,4 MM.DH ou 1% par
ces trois premiers mois de l’année 2019 rapport à fin 2018.
sur les maturités à long terme a induit un
Globalement, la dette totale du Trésor a atteint
accroissement de la durée de vie moyenne de
728,7 MM.DH à fin mars 2019, en hausse de 7,7
la dette intérieure qui s’est établie à 6 ans et 2 MM.DH ou 1,1% par rapport à fin 2018 contre
mois à fin mars 2019 contre 6 ans à fin 2018. +14,6 MM.DH ou +2,1% au terme de la même
Durée de vie moyenne de la dette intérieure période de l’année précédente. Il est à noter
du Trésor 6 ans et 6 mois que la structure de cette dette reste dominée
6 ans et 5 mois
6 ans et 3 mois par sa composante intérieure avec une part de
5 ans et 9 mois
6 ans 80,1% alors que la dette extérieure représente
19,9% de l’encours global de la dette.
5 ans et 3 mois
5 ans et 2 mois
Au niveau du secteur monétaire, l’agrégat
4 ans et 11 mois
M3 a accusé une baisse de 6 MM.DH ou
4 ans et 8 mois
0,5% contre -2,7 MM.DH ou -0,2% au même
trimestre de l’année précédente pour revenir
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 Oct-18
à 1.314,6 MM.DH. Cette destruction monétaire
Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures
est liée essentiellement aux reculs des autres
contreparties de M3 (-13,3 MM.DH ou -16%
Enfin, les remboursements se sont situés à
contre -4,5 MM.DH ou -6,2%) et, dans une
21,7 MM.DH, en hausse de 3,6 MM.DH ou 19,8%.
moindre mesure, des réserves internationales
Ainsi, l’encours de la dette intérieure s’est
nettes (-3,3 MM.DH ou -1,4% contre -9,5 MM.DH
établi à 583,7 MM.DH, en hausse de 9,1 MM.DH ou -4%), soit une contribution négative à la
ou 1,6% par rapport à fin 2018. création monétaire de 1,2 point globalement.
Evolution des souscriptions/remboursements De leur côté, les créances sur l’économie ont
et des flux -En MM.DH- augmenté de 7,8 MM.DH ou 0,8% contre -760
103,4 M.DH ou -0,1%, alors que les créances nettes
89,9
des ID sur l’AC n’ont progressé que de 717
77,2 M.DH ou 0,4% contre +12,8 MM.DH ou +7,6%,
66
en lien particulièrement avec les opérations
de remboursement du crédit TVA effectuées
en février 2018, avec une contribution positive
26,2
23,9 à la création monétaire de 1,6 point. Enfin,
Oct 17 Oct 18
les ressources à caractère non monétaire ont
Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures diminué de 2 MM.DH ou 0,9% contre +638 M.DH
ou +0,3%, soit une contribution positive de 0,1
point.
La situation des emprunts extérieurs du
Trésor a dégagé un flux net négatif (tirages - S’agissant des crédits bancaires, ils se sont
amortissements) de 1,4 MM.DH au terme des améliorés de 1,6 MM.DH ou 0,2% contre -13,2
trois premiers mois de l’année 2019 contre MM.DH ou -1,6% à la même période un an
un flux de -2,2 MM.DH au cours de la même auparavant. Compte non tenu des crédits à
période un an auparavant. Dans cette évolution, caractère financier, les crédits bancaires ont

78 CONJONCTURE
augmenté de 7,3 MM.DH ou 1% contre -613,7 BAM sur le marché monétaire est passé à 75,5
M.DH ou -0,1% un an auparavant. MM.DH contre 71,1 MM.DH en février et 69,3
MM.DH en décembre 2018.
Par secteur institutionnel, l’accroissement du
crédit bancaire provient essentiellement des Évolution de la liquidité bancaire -En MM.DH-
prêts octroyés aux ménages (+3,8 MM.DH ou

mars.18
mars.17

août.17
sept.17

janv.18

sept.18
janv.17

août.18
mai.18
juin.18
déc.17
mai.17
juin.17

nov.17
nov.16

juil..17
déc.16

avr.17

juil..18
avr.18
oct.17
oct.16

fév.17

fév.18

oct.18
+1,1%) et aux SNF publiques (+1,3 MM.DH ou
+2,6%). A l’inverse, le flux des crédits destinés
aux SNF privées demeure négatif pour ressortir
à -470 M.DH ou -0,1%.

-17,3
-18,9
Flux des crédits bancaires par secteur économique
au cours des trois premiers mois -En MM.DH-
TRÉSORERIE/ COMPTE DÉBITEUR IMMOBILIER

-55,6
Oct 16 Oct 17 Oct 18 Oct 16 Oct 17 Oct 18 Oct 16 Oct 17 Oct 18

-58,0
2,0 10,8
1,2 6,7 5,5 Source : Bank Al-Maghrib
14,0 -3,0
EQUIPEMENT
13,4
Au niveau des prix, et en moyenne des trois
' )( *+! ' )( ,!* ' )( -!*

CRÉD. A CARACTÈRE FINANCIER


4,9
1,5
( *) !$+ ( *) #$+

premiers mois de l’année, le taux d’inflation


5,7
CONSOMMATION
' )( +!* ' )( ,!* ' )( -!*
s’est inscrit en baisse de 0,2% contre +2% en
2,4 2,8
1,2 2,1 -12,6 -13,8 -13,6 2018. Cette évolution provient du repli de 1,8%
des prix des produits alimentaires au lieu de
Source : Bank Al-Maghrib
+2,3% un an auparavant, au moment où les prix
Pour ce qui est du besoin de liquidité, et après des produits non alimentaires ont augmenté de
une amélioration de 1,4 MM.DH des trésoreries 0,9% après 1,5% il y a un an.
bancaires en février, il s’est de nouveau Taux d’inflation : Alimentaire / Non Alimentaire -
accentué de 3,2 MM.DH en mars pour atteindre Moyenne 3 mois en % -
74,5 MM.DH, son plus haut niveau depuis 1,7% 1,7%
septembre 2018. Cette situation s’explique,
0,3% 2,0%
essentiellement, par une hausse mensuelle de 0,5%
2,8

2,8

la circulation fiduciaire de 2,4 MM.DH ou 1%,


1,6

1,8

1,8
tandis que les RIN ont légèrement progressé de
1,4
0,8

0,6

312 M.DH ou 0,1%.


-0,3

Par rapport au début de l’année, le creusement


-1,5

du besoin en liquidité a cumulé 4,6 MM.DH, 2014 2015 2016 2017 2018
reflétant, particulièrement, une hausse de la
Source : Haut-commissariat au Plan
monnaie fiduciaire de 3,2 MM.DH ou 1,4% et une
ponction sur les RIN de 3,3 MM.DH ou 1,4%.
Enfin en ce qui concerne le marché de l’emploi,
Dans ces conditions, et afin de maintenir l’économie nationale a créé 15 mille nouveaux
l’évolution du taux interbancaire à des niveaux postes entre T1-18 et T1-19, recouvrant une
proches du taux directeur, BAM a porté ses création de 109 mille postes dans les zones
avances à 7 jours à 73 MM.DH en moyenne urbaines et une perte de 94 mille postes dans
durant le mois de mars contre 66,6 MM.DH en les zones rurales.
décembre 2018. Par ailleurs, la Banque centrale
a laissé inchangé le montant des opérations de Parallèlement, la population active en chômage
prêts garantis dans le cadre du programme a enregistré une baisse de 4,8%, en revenant de
de soutien au financement de la TPME à 2,5 1.272 mille au T1-18 à 1.211 mille chômeurs au
MM.DH par rapport au mois précédent, contre T1-19. Le taux de chômage s’est ainsi amélioré
2,3 MM.DH en décembre 2018. Globalement, de 0,5 point pour s’établir à 10% au niveau
le volume total moyen des interventions de national.

Al Maliya - N°65 Août 2019 79


Selon le milieu de résidence, ce taux s’est
replié de 1,1 point dans les zones urbaines Taux de chômage - En % - Urbain / National
15,1
pour s’établir à 14,5% suite principalement à 14,5 14,5 14,9
14,3
l’amélioration du taux de chômage parmi les
jeunes âgés entre 15 et 25 ans (-3,2 points à
10,6
40,3%) et entre 25 et 34 ans (-1,3 point à 22,4%) 9,6 10,1 10,4 10,0
et les diplômés (-1,3 point à 19,5%).
En milieu rural, le taux de chômage a augmenté
de 0,3 point pour atteindre 3,8%, sous l’effet de
la hausse de ce taux pour les personnes âgées
T3-14 T3-15 T3-16 T3-17 T3-18
entre 35 et 44 ans (+0,7 point à 2%) et celles
Source : Haut-commissariat au Plan
âgées de 45 ans et plus (+0,3 point à 1,5%). n

Source : Direction du Trésor et des Finances Extérieures

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