Memoire
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XIXe édition
Elèves participants :
Penin Charles Bourgeois Damien Corcuera Lucas Grasa Mélanie Chabanet Solène
1
Table des matières
Résumé (Abstract)
Mots clefs
Partenaires
Introduction
Conclusion
2
Résumé : Le but de notre travail est la recherche de cavité sur un modèle de
laboratoire, puis sous un monument historique, l’église de Croute, où saint Ausit serait
enterré… Nous vous présentons d’abord notre recherche documentaire et les échanges avec M
Roux, chercheur au laboratoire LGIT, maison des Géosciences à Grenoble. La seconde partie
explique certaines des pistes de recherche que nous avons suivies. Puis nous décrivons notre
méthode d’étude des vitesses apparentes pour déterminer la taille et la position d’une cavité.
Enfin, c’est l’énigme de l’église de Croute (32160) que nous tentons de résoudre, en appliquant
notre méthode sur un monument réel, et en s’appuyant sur les conseils de Madame Sireix,
géophysicienne, pour l’interprétation de l’expérience. Nous avons fait deux sorties sur le
terrain, une à Casteljaloux, pour s’initier à la sismique réfraction avec les élèves de Master de
Bordeaux I, et l’autre à l’église de Croute, pour mettre en pratique notre méthode de recherche
de cavité.
Abstract
Partenaires
Introduction
Notre CDI est abonné à la revue « Sciences et Avenir ». C’est en parcourant des anciens
numéros que l’idée nous est venue d’étudier les cavités à l’intérieur d’un pyramide. Dans cette
revue, au moins trois articles ont été publiés sur les chambres secrètes de la pyramide de
Khéops. En poursuivant notre recherche sur Internet, nous avons trouvé les coordonnées d’un
chercheur, M Roux, qui développe un projet de recherche de cavités dans cette pyramide. Nous
l’avons contacté par l’intermédiaire de notre professeur et il a accepté de nous donné quelques
conseils. M Roux a eu plusieurs conversations téléphoniques avec notre professeur, à qui nous
confions nos questions après les séances d’expériences. Ces remarques et conseils nous ont
permis de progresser. Nous le remercions beaucoup.
Nous pensions à priori pouvoir créer un signal très court, c'est-à-dire une impulsion et
grâce à plusieurs capteurs suivre son trajet dans une planche ou dans une pyramide. La
présence de cavités devait le modifier selon les lois de la réflexion et de la réfraction. Mais ce
n’était qu’une illusion et l’expérience nous a montré les limites de notre idée. La peau d’une
timbale frappée par une baguette oscille et produit un son audible car elle entre en résonance.
Des ondes stationnaires s’établissent. Il en est de même dans une planche ou une pyramide.
Une courte impulsion de trois périodes entraîne des oscillations qui peuvent durer 10 fois plus
longtemps. Et les échos se mélangent les uns aux autres sur les capteurs. Si l’impulsion est forte
les capteurs saturent. Si elle est faible les capteurs les plus éloignés ne la perçoivent plus.
3
Face à toutes ces difficultés, notre détermination a faibli, et l’idée d’abandonner ou de
changer de sujet nous a envahis. Mais nous avons persévéré, en multipliant les expériences que
nous ne savions pas interpréter, et dont les résultats changeaient d’un jour à l’autre. C’est alors
que certaines différences entre la pyramide avec cavité et sans cavité ont commencé à être
identifiées.
L’utilisation du logiciel gratuit Audacity a permis l’étude des fréquences de résonance
des planches et des pyramides, avec un seul capteur. Puis avec le logiciel Latispro, et 4 capteurs,
nous avons étudié les célérités de propagation des ondes.
Mais ces nombreuses heures d’expériences de notre année de première S ne nous
amenaient pas à des résultats fiables, à une méthode pouvant permettre d’identifier une cavité
dans la pyramide. Nous avons alors choisi la simplicité, en n’essayant plus de reproduire
l’expérience de M. Roux. Nous avons cherché à déterminer la vitesse apparente des ondes
entre deux capteurs placés sur la pyramide. Cette méthode est fiable et nous a permis de
déterminer la taille et la position d’une cavité.
Nous avons cherché ensuite à mettre en œuvre notre méthode sur un véritable
monument historique. L’énigme de la crypte de l’église de Croute a été un sujet d’application
de notre méthode. Mais il a fallu modifier son interprétation grâce aux conseils de Mme Colette
Sirieix, géophysicienne de l’université de Bordeaux I. Pour mieux réussir nos expériences, nous
avons travaillé 3h, le mercredi 27 avril 2011, avec Mme Siriex et ses collègues pour mettre en
œuvre une expérience de sismique réfraction à Casteljaloux.
Nous vous présentons d’abord notre recherche documentaire et les échanges avec M
Roux. La seconde partie explique les pistes de recherche que nous avons suivies sans grand
succès. Puis nous décrivons notre méthode d’étude des vitesses apparentes pour déterminer la
taille et la position d’une cavité. Enfin, c’est l’énigme de l’église de Croute (32160) que nous
tentons de résoudre, en appliquant notre méthode sur un monument réel, et en s’appuyant sur
les conseils de Madame Sireix pour l’interprétation de l’expérience.
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Pour faire leur découverte, les égyptologues Gilles Dormion et Jean-Yves Verd'hurt se sont
attachés essentiellement à l'aspect architectural du monument. Aucune des trois chambres ne
possédaient la dépouille du pharaon, il devait donc y avoir une quatrième chambre. Et en effet, après
avoir sondé le sol de la chambre de la reine, les égyptologues ont découvert qu'il y aurait peut-être une
structure sous cette chambre. La micro-gravimétrie (modification de l’accélération de la pesanteur) est
une des méthodes employées.
Le LGIT de Grenoble mène actuellement une expérience dont le but est de retrouver, à
l'aide de signaux sismiques, une chambre cachée dans la pyramide de Khéops. Toutes les
techniques acoustiques classiques essayées jusqu'à maintenant ont échoué. Cela s'explique par
le fait que la pyramide est constituée de blocs de calcaire qui sont très sensibles aux variations
de température. Ces variations entraînent des dilatations et des contractions permanentes des
blocs, ce qui génère un bruit ambiant permanent dans la pyramide. Ainsi il devient impossible
d'utiliser des techniques classiques comme les explosions ou les marteaux vibreurs car les
signaux qu'ils génèrent sont perturbés par le bruit des blocs en mouvement.
Le LGIT a donc développé une nouvelle technique. Les chercheurs disposent d'une
reproduction de la pyramide de Khéops d'échelle 1/200ème, et d'un réseau de 270 capteurs IHR
(Imagerie Haute Résolution) connectés entre eux par WiFi. La pyramide est constituée de 120
plaques de plexiglas. Les capteurs posés sur la pyramide ont pour rôle d'enregistrer son bruit
ambiant. Le bruit généré en une journée par les blocs peut-être reproduit en quelques
secondes par envoi d'air comprimé sur les plaques de plexiglas. Il est ensuite possible à l'aide
d'un algorithme d'inversion complexe de retrouver la structure interne de la pyramide. Le LGIT
envisage trois étapes pour cette expérience, la première sur une pyramide constituée de
plaques pleines afin de régler la position des capteurs et la quantité d'air comprimé à envoyer,
la deuxième se fera sur une pyramide correspondant aux plans actuellement connus de la
pyramide de Khéops et lors de la troisième phase une chambre cachée sera ajoutée afin de
vérifier si cette technique permet de la détecter où non. Cette expérience est sensée durer
deux ans et est une étude de faisabilité avec pour objectif d'essayer cette technique sur la
véritable pyramide de Khéops.
Monsieur Philippe Roux est chercheur au laboratoire LGIT, maison des Géosciences à
Grenoble. Quand nous lui avons exposé notre projet, il a accepté de nous donner quelques
conseils. Il nous a envoyé un extrait d’une thèse qui nous a permis de comprendre les types
d’ondes se propageant dans les plaques de la pyramide.
Les ondes se propageant dans une plaque sont
des ondes de flexion ou ondes de plaque, résultat d’un
couplage entre ondes P (arrivées les premières) et S
(arrivées en seconde). On rencontre à la fois des ondes
de volume et de surface. Le couplage des ondes de
surface forme les ondes de plaque. Ces ondes peuvent
être très lentes et très dispersives. Leur célérité dépend Ondes transverses non perçues
fortement de la fréquence.
5
Les accéléromètres placés sur la plaque ne
peuvent percevoir que les ondes entraînant un
déplacement de la surface de la plaque.
Les ondes de Lamb se propagent dans l’épaisseur
de la plaque, mais la direction de la perturbation est
parallèle à la normale à la plaque. Ces ondes entraînent
un déplacement de la surface libre de la plaque et Ondes de Lamb
peuvent être perçues par les transducteurs posés dessus. perçues
Ces ondes peuvent être symétriques ou antisymétriques.
3- La crypte de Croute
1
Ministère de la culture. Base Mérimée : Notice complète, Eglise de Croûte.
6
siècle. Elle est dédiée à saint Barthélemy. Elle possède selon une tradition du pays, sous son
chevet, une crypte contenant les restes d’un missionnaire du temps de la première prédication
de la foi, Saint Ausit. En frappant le sol du sanctuaire, on obtient des résonances qui permettent
de croire à l’existence de cavités sous le sanctuaire. Le nom même de Croute vient à l’appui de
cette croyance: crupta, ou crypta, signifie crypte (mais le sens de croix n’est pas à exclure).
L'église de Croute, « Ecclessia de Crota » en gascon, est bâtie au lieu dit "à Juillac" et voisine les
sites antiques de Payrens (Tasque) et de Latau (Pouydraguin), ainsi que l'énigmatique motte de
Croute.
Elle a été défigurée par les guerres de religion. C’est une construction à trois nefs que
les Béarnais mutilèrent. Beaumarchés était centre d’opérations dévastatrices entre Marciac et
Castenau-Rivière-Basse. La paroisse de Croute tomba en leur pouvoir, et l’église perdit dans ces
luttes, son mur pignon, son bas-côté nord, avec l’absidiole correspondante en partie détruite,
les voûtes des deux autres nefs, et en élévation une partie notable des murs qui les portaient.
De la nef centrale initialement longue de trente mètres, il ne subsiste que 9 mètres. L'église est
rehaussée de moulures et de sculptures romanes.
Comme dans la pyramide de Khéops, une chambre cachée existe peut-être à Croute. En
se lançant dans ce travail, nous espérions que nos expériences de laboratoire sur la pyramide
nous permettraient de mettre en œuvre une méthode applicable à l’église de Croute. Mais une
différence importante existe entre les deux systèmes d’étude. Nous pouvons placer des
capteurs tout autour de la cavité de notre pyramide de bois, sur les côtés et au-dessus. Par
contre à Croute, la cavité est enterrée et nous n’avons accès qu’à l’épaisseur de terre de pierre
et de carrelage qui la recouvre.
Notre méthode pour identifier une cavité dans notre pyramide de bois repose sur
l’étude des vitesses apparentes des ondes sismiques entre deux capteurs. S’ils sont séparés par
une cavité la célérité nous semblera plus faible que s’il n’y en a pas. A Croute cette méthode est
impossible car nous ne pouvons placer deux capteurs de par et d’autre de la cavité. C’est
cependant l’étude des vitesses des ondes sismiques qui nous a permis d’étudier le sous-sol de
l’église. Madame Sireix de Bordeaux I nous a appris que les ondes émises sur le sol pouvaient
être réfractées par la pierre du sous-sol, puis être captées de l’autre côté de l’église. C’est
l’étude de la vitesse des ondes passant sous l’église qui a été utilisée pour rechercher la cavité.
Nous supposions que les ondes ne seraient pas reçues de la même manière pour une zone sans
cavité et pour une avec cavité. La dernière partie de ce mémoire vous présente cette recherche.
Suite aux échanges avec M.Roux, nous avons tenté d’envoyer dans nos modèles une courte
impulsion, puis de suivre son parcours.
Nous avons fait des tests sur une simple planche mélaminée blanc de bois aggloméré de
1,8 cm d’épaisseur avec et sans trou. Puis nous avons travaillé sur une pyramide à 10 étages fait
avec le même bois, de base 40 cm x 40 cm et de 18 cm de haut. Nos modèles sont constitués de
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milliers de particules de bois agglomérées comme la pyramide de Khéops est constituée de
millions de pierres associées.
L’excitateur est un haut-parleur vibreur utilisé pour faire vibrer les cordes en spécialité
physique en Terminale S. L’impulsion est crée par le logiciel Latispro et envoyé sur la carte
SYSAMSP5. Pour certaines expériences un amplificateur a été ajouté entre la sortie de la carte
et le haut-parleur, pour obtenir un signal d’amplitude suffisante. Les capteurs piezoélectriques
sont reliés à la carte d’acquisition par l’intermédiaire de boitier amplificateur de son.
Le capteur piézoélectrique est utilisé en tant que détecteur de chocs, de vibrations ou
de percussions. Il capte les vibrations mécaniques qui se transmettent dans un matériau. Ce
capteur perçoit des différences entre les chocs forts et les coups faibles. C’est un capteur qui
utilise la piézoélectricité pour convertir les ondes mécaniques en signal électrique.
L’excitation est soit produite par le haut-parleur, soit par un choc avec un objet
métallique.
La principale difficulté que nous avons rencontrée est due à l’élasticité du milieu. Lors
de l’envoi d’une impulsion même très courte (2 ou 3 périodes à 4000 Hz), le système oscille
longtemps (parfois plus de 30 périodes) et des systèmes d’ondes se superposent. La plupart du
temps il est impossible de séparer la réception directe de l’impulsion des échos. Nos planches
vibrent comme la peau d’un tambour.
Les vitesses semblent être les mêmes dans toutes les directions à prés de 710 m/s, pour
une planche sans trou. On croit observer un ralentissement des ondes entre le capteur proche
de la source et le capteur le plus éloigné (de 4200 Hz à 3500 Hz). Les capteurs sont reliés à la
carte son externe et recouverts d’une masse de cuivre de 500g, pour être bien sensible aux
ondes dans la planche.
Pour la planche avec trou les résultats deviennent difficiles à interpréter. Pour une
excitation courte à 4100 Hz, C= 963 m/s en biais sur 37 cm, de part et d’autre du trou. Le son
est plus rapide que pour la planche pleine ! Nous pensons que nous n’avons pas reçu le même
type d’onde. Si la planche est excitée sur la tranche, les ondes sont plus rapides 1400 m/s et
plus faiblement perçues.
Nous pensions qu’un trou créerait des zones ou les signaux n’arriveraient pas. Mais
aucune zone d’ombre n’est observée. La durée des signaux est de 0,02 s soit de l’ordre de 100
pseudo-périodes. L’onde parcourt plus de 13 m dans la planche. Les multiples réflexions
permettent aux ondes d’aller partout dans la planche. Avec le trou, il y a davantage de réflexion
et donc un signal plus complexe.
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Avec trou, sur 37 cm de la diagonale, le signal reçu est très irrégulier.
Notre première conclusion est donc seulement que la présence d’un trou dans la planche
rend le signal reçu plus complexe.
2- Wobulation
Comme tous les objets pouvant vibrer, les planches et la pyramide doivent être
caractérisées par des fréquences de résonance. Nous les avons cherchés en supposant d’abord
que ces fréquences seraient différentes si une cavité était présente.
Nous avons choisi d’utiliser une tension wobulée dont la fréquence varie de 100 Hz à
3500 Hz en 3s. Cette méthode était présentée dans l’extrait de la thèse que nous a envoyé M
Roux. Cette tension d’amplitude constante est envoyée vers le vibreur, placé au contact de
l’objet à étudier. Exciter le système à partir d’un générateur de signaux dont on fait lentement
varier la fréquence est très pénible pour l’expérimentateur, à moins de porter des boules
Quies ! La wobulation est beaucoup plus rapide et moins fatiguante pour les oreilles de celui qui
manipule.
9
Nous envisageons alors une autre voie, grâce aux conseils de M Roux. Les transducteurs
piezo-électriques peuvent fonctionner comme des capteurs ou comme des émetteurs. Nous
décidons d’utiliser un de ces transducteurs comme émetteur du signal wobulé en espérant que
sa réponse sera meilleure que celle du vibreur. Mais là aussi, déception. Aucun enregistrement
n’est utilisable.
3-Résonances de la pyramide
Puisque l’excitation forcée par un signal vobulé à
échoué, nous avons décider d’étudier les fréquences de
résonance des planches vibrant librement. Nous travaillons
sur la pyramide pleine complète, mais dissymétrique. Les
planches sont décalées pour avoir la place de poser le
capteur. Un transducteur est placé tour à tour sur chacune
des 10 planches de la pyramides, près d’un angle. La planche
portant le capteur est excitée avec la manche en plastique
d’un tournevis. On obtient de nombreuses fréquences par
analyse de Fourier, et parmis ces fréquences, deux
apparaissent quelquesoit la planche sur laquelle le capteur
est posé. F1 = 810 Hz et F2 = 1080 Hz. Elles sont
caractéristiques de la pyramide pleine, excitée sur la planche ou est posée le capteur..
Par contre si la pyramide est excitée en sommet, les analyses de Fourier sont différentes
selon la position du capteur et sont difficilement reproductibles.
Sur l’enregistrement ci-dessus, la partie finale du signal a une période proche de 0,686
ms (déterminée avec les curseurs) et donc une fréquence proche de 1460 Hz (aussi décelée par
analyse de Fourier).
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Nous remplaçons ensuite les planches de 24 cm, 28 cm et 32 cm de côté par des
planches trouées d’un carré de 10 cm x10 cm. Le capteur est d’abord placé sur la planche
trouée 24 cm x 24 cm. Les résultats ne sont pas reproductibles, quelque soit le lieu d’excitation
de la pyramide. Aucune fréquence commune n’est retrouvée dans l’analyse de Fourier. Si le
capteur est placé sur la plus grande planche, les fréquences semblent toujours imprévisibles
d’un coup à l’autre. Cependant un des pics d’amplitude importante de l’analyse apparait autour
de 480 Hz.
Nous n’avons pas réussi à obtenir par analyse de Fourier, un ensemble de fréquences
caractéristiques d’une pyramide à trou. Les mesures ne sont pas reproductibles. Il nous faut
trouver une autre voie pour déterminer la présence d’une cavité dans une pyramide.
1- Célérité du son
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obtenir ces signaux, nous donnons un léger coup à côté du premier capteur, ainsi l'onde sonore
se propageait jusqu'au deuxième. Grâce à la distance séparant les capteurs, et à la différence
de temps entre l'onde émise et l'onde reçue, nous avons pu déterminer la célérité apparente
dans chacune des plaques.
Distance (en
m): 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Vitesse
apparente (en
m/s): 730 709 671 588 633
La valeur moyenne est de 670m/s. L’écart maximal à la moyenne est de 12%. Si l’on
déplace les capteurs sur une même planche la valeur de la célérité apparente change. En effet,
les planches sont constituées de particules de bois collées. Elles ne sont pas homogènes.
Nous avons réalisé une centaine de mesure de durée et de calcul de célérité apparente
pour des planches trouées.
choc L’écart entre les capteurs a été
capteurs maintenu à 21 cm dans toutes
les expériences. Nous avons
repéré l’abscisse x des capteurs,
Lignes de
et tracé l’évolution de la vitesse
mesure
apparente des ondes en
fonction de l’abscisse. Les
abscisses marquées en gras
Abscisse x
dans les tableaux en annexe
correspondent à des capteurs séparés par un trou.
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Nos résultats de mesure complets ont été renvoyés en annexe. Ils montrent que la
vitesse apparente des ondes diminue quand les capteurs sont séparés par un trou. L’onde
parcourt en effet un chemin plus long dans la planche, avec réflexion pour aller d’un capteur à
l’autre. Cela est bien visible pour les trous importants, comme celui de 16cm de côté, où la
vitesse varie de plus de 50%.
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plus importante que celle de l’onde descendante. La valeur moyenne des célérités des ondes
montantes est 252 m/s et celle des ondes descendantes 183 m/s, soit un écart de 27%.
La valeur moyenne des célérités mesurées est plus faible : 169 m/s, soit une baisse de
23% par rapport à la pyramide pleine. La valeur moyenne des célérités des ondes montantes
est 187 m/s et celle des ondes descendantes 151 m/s, soit un écart de 19%, alors que pour la
pyramide pleine, il était de 27%.
nombre de
plaques entre
type d'onde distance (m) temps (s) vitesse (m/s) les capteurs
montante 0,3 0,001327 226 10
descendante 0,3 0,001944 154 10
montante 0,3 0,001403 214 10
descendante 0,3 0,001843 163 10
montante 0,25 0,001291 194 9
descendante 0,25 0,001494 167 9
14
montante 0,2 0,001448 138 8
descendante 0,2 0,001503 133 8
montante 0,17 0,001052 162 7
descendante 0,17 0,001259 135 7
Les méthodes géophysiques pouvant être mises en œuvre dans le cadre de la reconnaissance
de cavités souterraines sont :
- la microgravimétrie, basée sur la présence d’un contraste de densité entre la cavité et le
matériel encaissant ;
- les méthodes électriques, basées sur un contraste de résistivité électrique ;
- le radar géologique, basé sur un contraste des propriétés diélectriques ;
- les méthodes électromagnétiques basses fréquences, basées sur un contraste de
conductivité ;
- les méthodes sismiques (réflexion haute résolution, réfraction, en ondes de surface),
basées sur la génération d‘ondes sismiques dans le sol et l’étude de leur
comportement ;
- la thermographie infrarouge aérienne.
La méthode que nos avons retenu est la sismique réfraction car elle est proche de notre
méthode sur la pyramide de bois. Dans les deux cas une onde sismique est générée par un
choc. Nous mesurons la durée nécessaire pour que l’onde puisse aller d’un capteur à l’autre, les
capteurs étant placés de part et d’autre du système d’étude. Pour notre pyramide, une cavité
entraine des réflexions multiples dans la planche, qui augmente la durée de parcours et
diminue la vitesse apparente. A l’église de Croute, l’onde traverse l’argile, puis est réfractée
dans la pierre du sous-sol en passant sous le monument. Elle remonte à la surface par une
nouvelle réfraction. Si le sous-sol contient une cavité, des réflexions autour de la cavité
augmenteront la durée de parcours.
1- Protocole expérimental
Nos expériences sur les planches nous ont montré que la vitesse apparente était un bon
outil pour déterminer la taille et la position d’une cavité. A Croute nous avons aussi mesuré des
vitesses apparentes.
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Ligne de choc et de mesure Un capteur (gros
haut-parleur) est placé
d’un côté de l’église. On
frappe violemment le
sol avec une masse à
côté de ce capteur. Un
second capteur, placé
de l’autre côté de
l’église enregistre le
signal passé dans le
sous-sol du monument.
Nous mesurons la
x (m) Ligne de mesure 12 m 0m distance entre les
capteurs et le retard
entre l’arrivée du signal sur le premier et le second capteur. Nous en déduisons la vitesse
apparente du signal qui se serait propagé en ligne droite.
Nous avons réalisé une expérience de
sismique réfraction. L’onde traverse la couche
d’argile d’épaisseur proche d’1,50m, avec une
vitesse de 400 m/s. Puis elle est réfractée et
poursuis son trajet dans la pierre, avec une
vitesse de 1000 m/s2. L’angle de réfraction
limite ic est :
sin(ic ) = V1/V2 = 400/1000 = 0,40 donc ic =
0,41 rad ou 24 °.
La limite argile pierre étant irrégulière,
l’onde peut remonter et est captée par le
second capteur. La présence d’une cavité doit
modifier la vitesse apparente.
Nous avons réalisé plusieurs lignes de
mesure (en pointillées sur le schéma),
perpendiculaires à l’axe de l’église, et repérées
par leur abscisse x.
Nous sommes donc arrivés à l’église de
Croute vers 13h30 le lundi 02 mai 2011. Nous avons déballé le matériel nécessaire pour
effectuer les mesures : un ordinateur, deux haut-parleurs branchés sur l’ordinateur, une masse
et une plaque en fer de 100 cm². Nous avons placé les haut-parleurs à 23 m l’un de l’autre sur
toute la largeur de l’église à quelques mètres de là. Nous lançons l’enregistrement sur Audacity,
un logiciel que nous avons ouvert sur l’ordinateur puis avec la masse nous donnons un grand
2
Notre mesure sur la pierre du sol de l’église prés de l’autel : d = 2,3 m, deltat=0,002268s
et c= 1015 m/s
16
coup sur la plaque en fer postée à 30 cm d’un haut-parleur. Une fois la tension enregistrée sur
le logiciel, nous déplaçons les deux haut-parleurs de 1 m en suivant la longueur de l’église et
nous répétons l’opération. Cela sur 20 mètres (environ la longueur de l’église). Lorsque nous
avons tapé aux alentours de 6-7 mètres, nous avons entendu une sorte d’écho, le bruit que l’on
entend alors est différent, et ce jusqu’à l’abscisse 10 environ. Avec cette différence de son, on
pouvait commencer à croire qu’il y ait bien une crypte sous l’église.
Une fois toutes les mesures enregistrées sur le logiciel, nous avons redonné un coup
avec la masse aux mètres 6, 7 et 8 pendant que les autres personnes de notre groupe
écoutaient le bruit particulier à l’oreille, à l’intérieur de l’église. Après cela, au mètre 6, nous
avons fait une explosion avec un pétard que nous avons enregistrée pour pouvoir bien analyser
la tension à cet endroit. Ensuite, à l’intérieur de l’église, en tapant avec nos pieds sur le sol on
essayait de trouver l’endroit où l’écho était le meilleur.
Pour finir, nous avons fait d’autres mesures, toujours à l’intérieur de l’église, là où on
entendait bien l’écho, c’est-à-dire, autour d’un autel à gauche lorsqu’on entre dans l’église.
Nous avons enregistré ces dernières mesures, nous avons rangé tout le matériel, puis nous
sommes partis. Lucas a mesuré les dimensions de l’église pour une modélisation 3D.
17
0,062404 12 368,566118 Portail colonne nord
0,058776 12 391,316183 Portail colonne nord
0,059501 12 386,548125 Portail colonne nord
0,059501 12 386,548125 Portail colonne nord
Le signal reçu pour x = 9m est de meilleure qualité que tous les autres et d’une
amplitude un peu plus forte.
Lucas Corcuera
Conclusion
Les archéologues et les physiciens qui travaillent avec eux ne savent toujours pas si la
grande pyramide de Khéops renferme une chambre cachée. Déterminer la présence d’une
cavité n’a donc rien d’évident, quelques soient les moyens mis en œuvre. Dans une pyramide
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de planche, la recherche est un peu plus simple. Il faut s’aider de plusieurs expériences
(propagation d’une impulsion montante ou descendante, étude des fréquences de résonance)
pour obtenir des indices permettant de supposer l’existence d’une chambre cachée. Mais notre
meilleur outil a été l’étude des vitesses apparentes entre deux points placés de part et d’autre
du système d’étude. Elle permet d’identifier la présence d’une cavité dans la pyramide de bois,
grâce aux réflexions des ondes dans la planche. Cette méthode transposée à l’église de Croute
permet de supposer l’existence d’une cavité sous un des autels. A Croute, des réfractions et des
réflexions sont subies par l’onde.
Nous n’avons trouvé aucune bibliographie à notre portée pour nous guider dans nos
expériences sur la pyramide. C’est uniquement à partir de nos nombreux essais et de nos
échanges avec M Roux et Madame Sireix que nous avons progressé.
Notre travail nous a permis de passer d’un modèle de laboratoire à l’étude d’un
monument réel. L’étude des vitesses apparentes des ondes entre deux capteurs a été notre fil
conducteur.
A Croute, les conclusions de notre étude rejoignent la tradition orale, qui parle d’une
cavité où serait enterré saint Ausit, un missionnaire des débuts de l’ère chrétienne. Nous avons
transmis nos résultats au maire de Lasserade, qui les transmettra sûrement à la DRAC. Peut-
être que des études plus poussées confirmeront un jour nos résultats.
19
8 0,000585 326
9 0,000587 325
Planche avec trou carré en son centre de 3 cm de côté :
10 0,00059 324
Distance Abscisse x
Temps (s) (m) Vitesse (m/s) (cm) 11 0,000576 332
0,000349 0,205 587 2 12 0,000572 334
0,000396 0,205 518 4 13 0,000557 343
0,000352 0,205 582 6 14 0,000524 365
0,000478 0,205 429 8 15 0,000493 387
0,000415 0,2 482 10 16 0,000399 479
0,000433 0,2 462 12 17 0,000371 515
0,000363 0,2 551 14 18 0,00039 490
0,00035 0,2 571 16 19 0,000383 499
0,00034 0,2 588 18
0,000363 0,2 551 20 Planche avec trou carré en son centre de 12 cm de côté :
0,000346 0,2 578 22
Abscisse distance
Planche avec trou carré en son centre de 6 cm de côté : temps (s) x (m) vitesse (m/s) (m)
Abscisse x distance
0,000368 0,02 571 0,21
temps (s) (m) vitesse (m/s) (m)
0,00038 0,04 553 0,21
0,000393 0,02 534 0,21
0,000448 0,06 469 0,21
0,00039 0,04 538 0,21
0,000452 0,08 465 0,21
0,00038 0,06 553 0,21
0,000595 0,1 353 0,21
0,000384 0,08 547 0,21
0,000547 0,12 384 0,21
0,000502 0,1 418 0,21
0,000439 0,14 478 0,21
0,000503 0,12 418 0,21
0,000408 0,16 515 0,21
0,000508 0,14 413 0,21
0,000375 0,18 560 0,21
0,00051 0,16 412 0,21
0,00035 0,2 600 0,21
0,000408 0,18 515 0,21
0,00038 0,2 553 0,21
Planche avec trou carré en son centre de 16 cm de côté :
Abscisse distance
Planche avec trou carré en son centre de 10 cm de côté : temps (s) x (m) vitesse (m/s) (m)
0,000249 0,02 803 0,2
Abscisse Vitesse 0,000317 0,04 631 0,2
x (cm) Temps (s) (m/s)
0,00042 0,06 476 0,2
1 0,000398 480
0,000459 0,08 436 0,2
2 0,000404 473
0,00053 0,1 377 0,2
3 0,000402 475
0,00051 0,12 392 0,2
4 0,000503 380
0,00045 0,14 444 0,2
5 0,000509 375
0,00042 0,16 476 0,2
6 0,000542 352
0,00038 0,18 526 0,2
7 0,000513 372
0,000317 0,2 631 0,2
20
0,00028 0,22 714 0,2 0,000482 0,08 415 0,2
0,000493 0,1 406 0,2
0,00055 0,12 364 0,2
Planche avec trou carré en son centre de 18 cm de côté :
0,00052 0,14 385 0,2
Abscisse x distance 0,00041 0,16 488 0,2
Temps (s) (m) vitesse (m/s) (m) 0,000381 0,18 525 0,2
0,000366 0,02 546 0,2 0,00036 0,2 556 0,2
0,000414 0,04 483 0,2
0,00042 0,06 476 0,2
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Annexe3 : La rencontre du mercredi 27 avril 2011 avec l’équipe enseignante de
géophysique de l’université de Bordeaux I.
Nous avons rencontré Mme Sirieix et ses collègues qui ont pris deux heures de leur temps
pour nous faire la démonstration d’une expérience de sismique réfraction. La sismique réfraction
est une méthode utilisée principalement par les compagnies pétrolières afin de détecter la
présence de gisements. Elle utilise un équipement spécifique constitué de géophones, d'une flute
et d'une unité de contrôle permettant de traiter les signaux reçus.
Un géophone est un appareil constitué d'un aimant placé au centre d'une bobine mobile.
Les ondes reçues par le géophone entraînent un mouvement de la bobine autour de l'aimant ce
qui produit un courant électrique. Les géophones sont équipés d'amortisseur afin d'arrêter plus
rapidement le mouvement de la bobine une fois le signal reçu. Le courant créé est amené à l'unité
de contrôle par la flûte sismique, il est ensuite transformé en signal numérique.
L'expérience se réalise avec 12 géophones alignés, plantés dans le sol et séparés d'un
intervalle de 2 mètres. Chaque géophone est relié à la flûte sismique. Une impulsion mécanique
est créée à l'aide d'un marteau. Le coup est donné sur une plaque de fer située à deux mètres du
premier géophone afin de permettre un meilleur contact avec le sol. Le marteau est muni d'un
déclencheur qui sert à définir le t0 ou encore « time break ». L'acquisition dure environ 30 ms.
Les géophones reçoivent tous les types d'ondes mais on ne s'intéresse qu'aux ondes P.
Sur l'unité de contrôle se trouvent les traces, c'est à dire des lignes verticales, des
géophones qui sont numérotées de 1 à 12, il est nécessaire de régler préalablement l'appareil en
définissant le temps d'enregistrement et le temps d'échantillonnage. Il faut également procéder à
une amplification numérique du signal car plus le géophone est éloigné plus le signal reçu est
faible. Il est possible d'amplifier le signal jusqu'à 5000 fois. La visualisation du signal crée sur la
trace une anomalie positive ou négative. Si la visualisation n'est pas d'assez bonne qualité il est
possible de procéder à un stacking c'est à dire de refaire un signal et de l'additionner au
précédent. Il est possible d'appliquer un filtre au signal, ici un filtre passe bas qui ne laisse passer
que les basses fréquences inférieures à 250 Hz. On trace ensuite un hodochrone avec la distance
des géophones en abscisse et temps d'arrivée de l'onde P en ordonnée.
Pour interpréter une expérience de sismique réfraction on part de l'hypothèse que le
terrain est homogène et isotrope, constitué de couches parallèles et que la vitesse des ondes
augmente avec la profondeur.
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Annexe4 : Essais de la Wii Remote plus comme capteur sismique
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