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Cours Production centralisée et décentralisée 2017/2018

Chapitre II : Production électrique décentralisée

1. Introduction :
Dans un réseau électrique, les sources d’énergie sont généralement centralisées à certains sites
comme les centrales hydrauliques, thermiques, et nucléaires présentées dans le premier
chapitre. À cause de la disponibilité des ressources, et afin réduire les coûts de construction et
de production, les puissances installées excédent 500 MW dans la plupart de ces installations.
Plusieurs technologies de production d’électricité en petite puissance, qui étaient encore au
stade expérimental il y a quelques années, sont maintenant disponibles. Les progrès réalisés
en termes de coût, de rendement et, dans certains cas, de réduction des émissions polluantes,
permettent d’envisager leur application pour un usage commercial ou industriel.
Comme ces sources de petite puissance sont toujours installées près des centres de
consommation, elles sont regroupées sous l’appellation de production décentralisée. On
considère généralement que la production décentralisée englobe toutes les sources de
puissance inférieures à 10 MW. La disponibilité de ces ressources près des centres de
consommation évite les pertes dues au transport de l’énergie électrique et facilite la gestion de
l’énergie dans les zones en expansion rapide.
2. Production décentralisée
Les productions décentralisées sont des unités de production intermittente d’énergie électrique
qui sont habituellement caractérisées par des puissances que ne dépassent pas 50 à 100 MW.
Elles sont généralement raccordées au réseau de distribution. Cette production décentralisée
se développe dans tous les pays, sur base d’unités de cogénération, d’énergies renouvelables
ou de production traditionnelle, installées par des producteurs indépendants.
3. Différents types de production décentralisée
Il existe plusieurs technologies de productions d’énergies électriques raccordées au réseau de
distribution. Celles-ci diffèrent cependant de par leur puissance ou encore de par le type de
carburant qu’elles utilisent comme le gaz naturel, l’hydrogène, le diesel ou encore des
énergies dites renouvelables comme le soleil ou le vent. Ces technologies de productions se
différencient également par leur méthode de raccordement au réseau. D’une part, il y a les
PDE utilisant un alternateur synchrone ou asynchrone directement connecté au réseau, d’autre
part celles utilisant un interfaçage d’électronique de puissance, comme dans le cas des piles à
combustibles ou des panneaux solaires. On distingue ainsi les types suivants :
a) Energie éolienne
Une éolienne est une machine permettant de convertir l’énergie cinétique du vent en énergie
mécanique de type éolienne. Deux technologies utilisées principalement sont les générateurs
synchrones et asynchrones. En fonction de la technologie choisie, leur raccordement au réseau
se fait soit directement, soit via des interfaces d’électronique de puissance.
a.1. Propriétés du vent
À cause de la masse et de la vitesse de l’air en mouvement, le vent possède une énergie
cinétique. Considérons par exemple un mètre cube d’air se déplaçant à une vitesse de 10 m/s.
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Comme un mètre cube d’air possède une masse d’environ 1,2 kg, l’énergie cinétique
emmagasinée est
Ek = 1/2 m v2 = 1/2 * 1,2 * 102 = 60 J
Si l’on réussit à ralentir cette masse d’air à l’aide d’un dispositif quelconque et à l’amener à
l’arrêt complet, on pourra récupérer cette énergie cinétique. C’est justement le rôle d’une
turbine éolienne de capter cette énergie mécanique. Cette énergie est transformée en énergie
électrique par la génératrice couplée à l’arbre de la turbine.
Considérons maintenant une surface verticale de 1 m2, traversée par un vent soufflant à 10
m/s. Cette surface est traversée par un volume d’air de 10 m3 à chaque seconde. Par
conséquent, la puissance disponible par mètre carré de surface, perpendiculaire au vent est :
P = 60 J/m3 * 10 m3/s = 600 J/s = 600 W
Si l’on généralise ce raisonnement on arrive à la formule suivante qui donne la puissance
approximative du vent en fonction de sa vitesse :
P = 0.6 *v3
L’équation précédente de la puissance suppose que le dispositif utilisé pour exploiter cette
énergie éolienne réussit à stopper continuellement le vent. En pratique, une turbine éolienne
ne peut pas arrêter complètement le vent, si bien que la puissance maximale que l’on peut
extraire du vent est d’environ 30 % à 40 % de la puissance donnée par la formule précédente.
Afin de donner une idée de la vitesse et de la puissance de différents types de vents, on peut
établir la classification grossière suivante :
Vent léger, brise 3 m/s 16 W/m2
Vent modéré 7 m/s 0.2 kW/m2
Vent fort 12 m/s 1.0 kW/m2
Tempête 18 m/s 3.5 kW/m2
Ouragan >32 m/s >20 kW/m2
L’énergie éolienne ne coûte absolument rien et ne produit aucune pollution. Cependant, pour
exploiter cette énergie, on doit prendre en compte les contraintes suivantes :
 La vitesse du vent peut fluctuer de ± 25 % sur une période de quelques minutes.
 La direction du vent n’est pas constante ; par conséquent, on doit continuellement
réorienter la turbine pour qu’elle reste face au vent, de façon à optimiser la puissance
disponible.
 La régularité du vent en direction et en vitesse dépend du site. Pour déterminer les
meilleurs gisements éoliens, on doit procéder à des relevés de vitesse et de direction des
vents sur une période d’au moins un an.
 Lorsque la puissance du vent excède la puissance de l’éolienne, on doit agir pour limiter
la puissance mécanique de la turbine et la puissance électrique de la génératrice.
 Lors de vents violents, on doit réduire le pas des hélices de la turbine ou même arrêter
complètement l’éolienne afin d’éviter d’endommager la turbine et la tour qui la
supporte.

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 En raison de leur grande hauteur, les pales de la turbine constituent une cible naturelle
pour la foudre.
 Pendant l’hiver, on doit surveiller l’accumulation de neige et de verglas.
 Pour exploiter la puissance générée par un parc d’éoliennes, celui-ci doit être raccordé à
un réseau électrique existant suffisamment « fort » pour maintenir une tension et une
fréquence constantes.
a.2. Technologies de production d’électricité à partir de l’énergie éolienne
Cinq méthodes sont utilisées pour produire de l’électricité à partir du vent :
 Turbine entraînant une génératrice à courant continu.
 Turbine entraînant une génératrice asynchrone à vitesse constante.
 Turbine entraînant une génératrice asynchrone à vitesse variable.
 Turbine entraînant une génératrice asynchrone à double alimentation à vitesse variable.
 Turbine entraînant une génératrice synchrone à aimants permanents à vitesse variable.
a.2.1. Turbine éolienne entraînant une génératrice à courant continu.
La Fig. 2.1 montre les pales (1) de la turbine couplée à la génératrice à C.C (4) à travers une
boîte de vitesses (3). La génératrice et la boîte de vitesses sont logées dans une nacelle
supportée par une tour (2). La boîte de vitesses augmente la vitesse de la turbine par un
facteur de 20 à 30, ce qui permet d’utiliser une génératrice commerciale à haute vitesse, donc
de dimensions réduites.
L’énergie produite par la génératrice est stockée dans une batterie (5) qui régularise la tension
et fournit une alimentation stable à la charge à C.C. (6), même lorsque le vent tombe. Ce type
d’éolienne qui a généralement une puissance limitée à quelques kilowatts est utilisée dans les
régions éloignées où l’électricité n’est pas disponible. Elle permet d’alimenter, par exemple,
quelques lampes de 12 volts et un téléviseur branché sur un convertisseur C C/C A.

Figure 2.1 : Turbine éolienne entraînant une petite génératrice à c.c.

a.2.2. Turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à vitesse constante


La Figure 2.2 montre une grande turbine éolienne (1) entraînant une génératrice asynchrone à
cage d’écureuil (4) à travers une boîte de vitesses (3). Le stator de la machine asynchrone est
branché au réseau d’électricité public (7) à travers un transformateur (6) qui augmente la
tension. Comme la fréquence de la tension appliquée au stator est imposée (50 Hz ou 60 Hz),
le flux magnétique créé par le stator tourne à vitesse constante. Le faible glissement requis

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pour que la machine fonctionne en génératrice implique que le rotor tourne à une vitesse
légèrement supérieure à la vitesse synchrone.
La turbine tourne donc à une vitesse pratiquement constante. Comme la vitesse de la turbine
n’est pas toujours adaptée à la vitesse du vent, cela implique qu’on ne peut pas toujours
extraire la puissance maximale du vent.
La puissance réactive absorbée par la génératrice est fournie par un banc de condensateurs (5),
si bien que la puissance est fournie au réseau à un facteur de puissance pratiquement unitaire.
La puissance transmise au réseau est la puissance mécanique PT développée par la turbine
moins les pertes dans la boîte de vitesses, la génératrice et le transformateur. La puissance de
la machine asynchrone est généralement comprise entre 100 kW et 800 kW.
Dans certains types de génératrices asynchrones, le stator comprend deux enroulements ayant
chacun un nombre de pôles différent. Lorsque le vent souffle à haute vitesse, on utilise
l’enroulement ayant le plus petit nombre de pôles, correspondant à la plus haute vitesse
synchrone. Inversement, pour les vents faibles, on utilise l’enroulement ayant le plus grand
nombre de pôles. Le changement d’enroulement est effectué par un interrupteur de transfert
automatique, programmé pour optimiser la puissance extraite du vent.

Figure 2.2 : Turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à travers une boîte de vitesses. La
vitesse de la génératrice reste pratiquement constante, quelle que soit la vitesse du vent. Cette technologie
ne peut pas extraire la puissance maximale disponible pour toutes les vitesses du vent.
a.2.3. Turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à vitesse variable
La Fig. 2.3 est semblable à la Fig. 2.2, sauf que le stator de la machine asynchrone à cage
d’écureuil est relié à un convertisseur (5) qui impose une fréquence variable. On peut donc
maintenant faire varier à volonté la vitesse synchrone de la génératrice. La génération à
fréquence variable permet en effet de faire fonctionner la turbine à la vitesse optimale
permettant de développer la plus grande puissance mécanique pour une vitesse de vent
donnée.
Le convertisseur (5) transforme en CC. la puissance PT à fréquence variable qu’il reçoit de la
génératrice. En même temps, il fournit la puissance réactive Q absorbée par la génératrice. Le
lien à CC. entre les convertisseurs (5) et (6) transporte la puissance active PT qui est alors
convertie en puissance triphasée par le convertisseur (6) avant d’être envoyée dans le réseau.
On remarquera que chaque convertisseur doit transporter la totalité de la puissance produite
par la génératrice. Les deux convertisseurs utilisent la technique de la modulation de la

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largeur d’impulsion (MLI) pour produire une tension CA. sinusoïdale, tout en minimisant les
courants harmoniques injectés dans le réseau.

Figure 2.3 : Turbine éolienne couplée à une génératrice asynchrone à vitesse variable. La génératrice est
reliée au réseau à travers un convertisseur à fréquence variable, ce qui permet d'extraire en tout temps la
puissance maximale du vent.

a.2.4. Turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à double alimentation


La Fig. 2.4 montre une turbine éolienne entraînant une génératrice asynchrone à rotor bobiné
(4) à travers une boîte de vitesses (3). Ce type de machine, dont le stator et le rotor sont tous
deux raccordés au réseau, est appelé aussi machine asynchrone à double alimentation. Un
transformateur (7) abaisse la tension du réseau à un niveau compatible avec la machine. Le
stator de la machine à rotor bobiné est raccordé directement au réseau dont la tension Es a une
fréquence de 50 Hz ou 60 Hz.
Quant au rotor, il est raccordé au réseau à travers deux convertisseurs (5) et (6). Le
convertisseur (6) transforme la tension Es en une tension CC. Ed. Dans ce convertisseur, la
puissance peut circuler dans les deux directions, du lien CC. vers le réseau et vice-versa. Le
convertisseur (5) branché au rotor transforme la tension Ed en une tension CA dont
l’amplitude, la fréquence, la phase et la séquence des phases sont ajustables. La puissance
dans ce convertisseur (5) peut aussi circuler dans les deux directions. Les convertisseurs (5) et
(6) utilisent tous deux la technique de la MLI pour produire une tension CA. Sinusoïdale à
partir de la tension CC. Ed.
La machine est donc alimentée par deux sources de tension ES et ER. Rappelons brièvement
que pour une tension statorique f imposée, la fréquence f2 et la séquence des phases de la
tension ER appliquée au rotor détermine la vitesse de fonctionnement de la machine. Comme
la fréquence statorique est fixe, la fréquence f2 impose la vitesse de rotation du rotor. Cela
permet, en faisant varier f2 de faire tourner la turbine à une vitesse optimale et ainsi d’extraire
le maximum de puissance du vent. Les valeurs optimales de la fréquence f2 et de la tension ER
produites par le convertisseur (5) sont déterminées par le système de commande. Ce dernier
utilise comme variable d’entrée la vitesse du vent mesurée par un anémomètre.
Par vent modéré, le rotor tourne à une vitesse inférieure à la vitesse synchrone (vitesse sous-
synchrone). Par contre, lorsque la vitesse du vent augmente, le rotor accélère, pour tourner à
une vitesse qui peut excéder la vitesse synchrone (vitesse hyper-synchrone). La valeur des
vitesses sous-synchrone et hyper-synchrone est donnée par les équations suivantes. Vitesse
sous-synchrone :

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n = 120/p (f-f2) (tension ER en séquence directe)


Vitesse hyper-synchrone
n = 120/p (f+f2) (tension ER est en séquence inverse)

n = vitesse du rotor [r/min]
f = fréquence appliquée au stator [Hz]
f2 = fréquence appliquée au rotor [Hz]
p = nombre de pôles du stator et du rotor
La puissance mécanique développée par la turbine est convertie en puissance électrique par la
génératrice. Lorsque la génératrice tourne à vitesse hyper-synchrone, le stator et le rotor
fournissent tous deux de la puissance au réseau. La puissance fournie au réseau est donc la
somme de ces deux puissances.
Lorsque le rotor tourne à vitesse sous-synchrone, le stator fournit toujours de la puissance au
réseau. Par contre, le rotor absorbe de la puissance du réseau. Dans ce cas, la puissance nette
fournie au réseau est la différence de ces deux puissances.
Le montage de la Fig. 2.4 possède un avantage par rapport à celui de la Fig. 2.3 : seule une
partie de la puissance totale PT transite par les deux convertisseurs. Par exemple, on peut
démontrer que, pour une vitesse de rotation hyper-synchrone n excédant de 50 % la vitesse
synchrone ns (n = 1,5 ns ; f2 = 0,5f), la puissance PR transitant par le rotor et les deux
convertisseurs est seulement 67 % de la puissance totale PT fournie au réseau. Les
convertisseurs sont donc moins coûteux. Par contre, la construction d’une machine à rotor
bobiné est plus complexe que celle d’une machine à cage d’écureuil et les bagues et balais
exigent une certaine maintenance.

Figure 2.4 : Turbine éolienne couplée à une génératrice asynchrone à double alimentation. Les
convertisseurs 1 et 2 transforment seulement une partie de la puissance totale générée par l'éolienne.

a.2.5. Turbine éolienne et génératrice à aimants permanents à couplage direct


La Fig. 2.5 montre une turbine éolienne couplée directement à une génératrice synchrone à
aimants permanents (3). Les convertisseurs (4) et (5), ainsi que le transformateur (6), sont
raccordés de la même façon que dans la Figure 2.3.

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La vitesse de rotation optimale de la turbine détermine la fréquence d’alimentation f1 de la


génératrice synchrone. Cette fréquence est produite par le convertisseur (4). On remarque que
les deux convertisseurs doivent transformer toute la puissance produite par la turbine. Par
conséquent, ces convertisseurs sont plus gros que ceux utilisés avec une génératrice
asynchrone à double alimentation. L’entraînement direct permet d’éviter la boîte de vitesses.
Cependant, comme la vitesse de rotation est très basse, de l’ordre de 50 r/min, l’alternateur
doit être beaucoup plus gros que s’il était conçu pour fonctionner, par exemple, à 1200 r/min.
Par ailleurs, la génératrice à aimants permanents ne requiert pas de bagues ni de balais et les
pertes Joules dans le rotor sont nulles. Globalement, même si la machine est plus grosse, les
avantages de ce montage en font la technologie éolienne préférée pour générer les plus
grandes puissances (2 MW à 5 MW).

Figure 2.5 : Turbine éolienne couplée à une génératrice synchrone à aimants permanents. Le couplage
direct, sans boîte de vitesses, permet d'éviter les dégâts éventuels au système d'engrenages à la suite des
coups de vent brusques.

b) Energie solaire :
Depuis long temps et l’homme à chercher d’exploiter l’énergie émie pas le soleil, lorsque
cette énergie est disponible en abondance sur tout la surface terrestre, elle est utilisée dans
plusieurs domaines scientifiques et industriels parmi l’un des ces domaines, la technologie de
la production d’électricité dans les centrales solaire, ce type de production repose sur deux
technologie, la premier c’est la technologie des modules photovoltaïque qui est basé sur la
conversion directe du rayonnement solaire en électricité grâce a la technologie des semi-
conducteurs, et l’autre qui consiste à concentration des rayonnement solaire à l’aide des
miroirs sur un point focal. Les deux technologies sont pour le but d’alimenter les régions
isoler et éloigner de réseau de distribution, et pour l’augmentation de la production de
l’électricité, sens tout fiabilité et sécurité.
b.1. Centrale photovoltaïque
Une centrale photovoltaïque est composée d’un champ de modules solaires PV relier entre
elle en série ou en parallèle permet de transformer l’énergie lumineuse du soleil en électricité
(Fig. 2.6). Cette énergie électrique produite peut être stocké, dans ce cas est contenue dans des
accumulateurs, appeler les batteries pour être restitue dans le lieu isoler. Ou bien convertie
par un onduleur qui permet de générer un courant alternatif compatible avec le réseau
électrique.

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Figure 2.6 : Principe d’une centrale photovoltaïque.

b.1.1. Principe de fonctionnement


La production d’électricité dans les centrales photovoltaïque est basée sur un phénomène
physique appelé effet photovoltaïque. Qui était découvert pour la première fois en 1839 par le
physicien français Antoine becquerel. Cet effet utilisé dans les cellules solaires permet de
convertir directement l’énergie lumineuse des rayons solaires en électricité par le biais de la
production et du transport dans un matériau semi-conducteur de charges électriques positives
et négatives sous l’effet de la lumière.
Ce matériau comporte deux parties, l’une présentant un excès d’électrons et l’autre un déficit
en électrons, dites respectivement dopée de type n et dopée de type p. Lorsque la première est
mise en contact avec la seconde, les électrons en excès dans le matériau n diffusent dans le
matériau p. La zone initialement dopée n devient chargée positivement, et la zone initialement
dopée p chargée négativement. Il se crée donc entre elles un champ électrique qui tend à
repousser les électrons dans la zone n et les trous vers la zone p. Une jonction PN a été
formée.

Figure 2.7 : Effet photovoltaïque produite par une cellule solaire.

Lorsqu’un matériau est exposé à la lumière du soleil, les atomes exposés au rayonnement sont
bombardés par les photons constituant la lumière; sous l’action de ce bombardement, les
électrons des couches électroniques supérieures (appelés électrons des couches de valence)

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ont tendance à être arrachés / décrochés : si l’électron revient à son état initial, l’agitation de
l’électron se traduit par un échauffement du matériau. L’énergie cinétique du photon est
transformée en énergie thermique.
Par contre, dans les cellules photovoltaïques, une partie des électrons ne revient pas à son état
initial. Les électrons décrochés créent une tension électrique continue faible. Une partie de
l’énergie cinétique des photons est ainsi directement transformée en énergie électrique : c’est
l’effet photovoltaïque.

b.1.2. Les différents systèmes photovoltaïques


 Système autonome avec stockage :
C’est la configuration la plus courante des systèmes PV autonomes, Certains lieux sont
difficiles d’accès et donc onéreux à raccorder au réseau électrique, en montagne ou dans des
iles isoler ou bien des milieux saharien, l’énergie PV est alors utiliser pour produire d’une
manière autonome de l’électricité. D’où on produit l’électricité la ou la consomme.
Le principe de fonctionnement ainsi les différents composants de ces systèmes est présentés
sur la figure 2.8.

Figure 2.8 : principe d’un système autonome avec stockage.

En site isolé le champ photovoltaïque peut fournir directement l’énergie électrique nécessaire
pour faire fonctionner les récepteurs (éclairage et équipement domestique). Un système de
régulation et une batterie d’accumulateurs permettent de stocker l’énergie électrique en
l’absence de soleil. Les batteries sont utilisées pour stocker l’énergie électrique sous une
forme chimique. Elles restituent l’énergie électrique au besoin selon ses caractéristiques:
Le régulateur de charge a pour fonction principale de protéger la batterie contre les surcharges
et les décharges profondes. Il est un élément essentiel pour la durée de vie de la batterie.
La majorité des populations à l’écart des réseaux électriques vit dans des zones rurales, où
l’implantation de tels réseaux est difficile, pour des raisons d’accès ou de moyens. Les
systèmes photovoltaïques constituent alors une option intéressante, ils donnent aux
populations un accès à l’électricité avec un coût, une maintenance et des difficultés de mise en
œuvre réduits.
En site isolé on peut utiliser des récepteurs fonctionnant en courant alternatif. Dans ce cas,
l’installation comprendra un onduleur.
Un onduleur est un dispositif électronique et statique qui convertit le courant électrique
continu en courant alternatif avec la fréquence souhaitée.

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Figure 2.9 : principe d’un système avec un onduleur.

La liaison au réseau permet d’éviter les frais de stockage : il s’effectue au sein même du
réseau. Si vous produisez de l’électricité, vous pouvez :
 L’utiliser directement pour vos besoins et donc réduire le montant de votre facture ;
 Si à certains moments vous produisez plus que ce que vous consommez, le surplus est
réinjecté dans le réseau ; la valeur de ce surplus sera déduite de votre facture ;
 utiliser l’électricité provenant du réseau lorsque vous avez besoin de plus d’électricité
que ce que vous produisez.
Rien ne change dans la manière dont vous consommez l’électricité : seuls les montants de
votre facture changent !
Pour pouvoir envoyer du courant sur le réseau, il est indispensable de transformer le courant
continu produit par les modules photovoltaïques en courant alternatif conforme au réseau.
Pour ce faire, un onduleur est placé dans le circuit électrique, juste après les modules
photovoltaïques. Le courant peut alors être envoyé sur le réseau où il pourra être utilisé par
quelqu’un d’autre.
Pour pouvoir installer un générateur photovoltaïque sur le réseau, il est indispensable de se
soumettre aux prescriptions techniques imposées par le gestionnaire du réseau d’électricité.
 Systèmes autonom hybride :
Une des limites d’un système autonome purement photovoltaique, comme vient de le décrit,
est qu’il fournit une puissance donnée, variable selon la saison, mais que l’on ne peut pas
dépasser, au risque de détruire la batterie par décharge profonde,

Figure 2.10 : Principe d’un système photovoltaique hybride

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Avoir un système autonom hybride, c’est disposer d’une autre source d’électricité autonome
qui vient completer l’apport PV, cette autre source peut etre un groupe électrogéne (appeler
aussi’géneratrice’) ou éolienne(Fig. 2.10)
On connecte les batteries du coté DC par la bias d’un génerateur DC, ou bien un groupe
électrogène, ces configurations sont utilisées pour alimenter des consomateurs éloigné ayant
un besoin en énergie superieure à celui d’une instalation PV unitaire.
On retiendra l’éolienne si le site est bien venté, de préférence au cours de saison ou
l’ensoleillement est plus bas, mais quand l’approvisionnement en diesel est possible, le
groupe électrogène est plus condortable, car on y’a recours à volonté et il permet en outre de
recharger la batterie lorsqu’elle est faible. La plage de puissance est globale située entre 1 à 5
kW la tension DC allant de 12 à 48 V.
b.2. Centrale solaire thermique :
b.2.1. Introduction :
L’énergie solaire thermique consiste à utiliser la chaleur du rayonnement solaire. Ce
rayonnement se décline de différentes façons :
 en usage direct de la chaleur : chauffe-eau et chauffages solaires, cuisinières et
sécheuses solaires ;
 en usage indirect, la chaleur servant pour un autre usage : rafraichissement solaire,
centrales solaires thermodynamiques.
b.2.2. Principe de fonctionnement :
Comme la conversion directe de la lumière par les panneaux photovoltaïque, la chaleur peut
être transformée en électricité par le processus thermodynamique et plus particulièrement
thermomécanique, qui une importante extrême dans la pratique actuelle.
Actuellement les technologies de concentration solaire sont celles qui présentent le plus de
possibilités pour une exploitation commerciale. Ces technologies se basent sur des collecteurs
qui concentrent la radiation solaire en un point ou en une ligne, réchauffent à haute
température un fluide caloporteur. Ce fluide peut ensuite être utilisé pour la génération
d’électricité. Les systèmes de génération d’électricité sont divers : utilisation du moteur a
piston, cycle de Rankine (y compris de turbine à vapeur), ou de la turbine à gaz, Moteur
Stirling sont les options généralement choisies.
Donc, Le fonctionnement des centrales solaires thermiques peut être résumé dans les
techniques suivantes :
 Des miroirs captent le rayonnement solaire en un point de façon à générer des
températures très élevées (de 400 à 1 000 °C).
 La chaleur obtenue transforme de l’eau en vapeur d’eau dans une chaudière.
 La vapeur sous pression fait tourner une turbine qui entraîne un alternateur.
 L’alternateur produit un courant électrique alternatif.
b.2.3. Les différents types des centrales solaires thermodynamiques
En fonction de la méthode de focalisation des rayons solaires utilisée, on peut distinguer
quatre types de centrales solaires.

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 Centrale à tour
Les centrales solaires à tour sont constituées de nombreux miroirs concentrant les rayons
solaires vers une chaudière située au sommet d’une tour. Les miroirs uniformément répartis
sont appelés héliostats (voir fig. 2.11). Chaque héliostat est orientable, et suit le soleil
individuellement et le réfléchit précisément en direction du receveur au sommet de la tour
solaire. Le facteur de concentration peut dépasser 1000, ce qui permet d’atteindre des
températures importantes, de 600°c à 1000 c. L’énergie concentrée sur le receveur est ensuite
soit directement transférée à la fluide thermodynamique (génération directe de vapeur
entraînant une turbine ou chauffage d’air alimentant une turbine à gaz), soit utilisée pour
chauffer un fluide caloporteur intermédiaire. Ce liquide caloporteur est ensuite envoyé dans
une chaudière et la vapeur générée actionne des turbines. Dans tous les cas, les turbines
entraînent des alternateurs produisant de l’électricité.

Figure 2.11 : Centrale solaire à tour.

 Centrales à collecteur cylindro-parabolique

Figure 2.12 : Centrales cylindro-paraboliques

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Ce type de centrale se compose de rangées parallèles de longs miroirs cylindro-paraboliques


(Voir Figure 2.12) qui tournent autour d’un axe horizontal pour suivre la course du soleil. Les
rayons solaires sont concentrés sur un tube récepteur horizontal ; dans lequel circule un fluide
caloporteur dont la température atteint en général 400°C. Ce fluide est ensuite pompé à
travers des échangeurs afin de produire de la vapeur surchauffée qui actionne une turbine ou
un générateur électrique.
 Centrales Dish Stirling paraboliques
Ayant la même forme que les paraboles de réception satellite, les capteurs paraboliques
fonctionnent d’une manière autonome (voir figue 2.13). Ils s’orientent automatiquement et
suivent le soleil sur deux axes afin de réfléchir et de concentrer les rayons du soleil vers un
point de convergence appelé foyer. Ce foyer est le récepteur du système. Il s’agit le plus
souvent d’une enceinte fermée contenant du gaz qui est monté en température sous l’effet de
la concentration. Cela entraine un moteur Stirling qui convertit l’énergie solaire thermique en
énergie mécanique puis en électricité. Le rapport de concentration de ce système est souvent
supérieur à 2000 et le récepteur peut atteindre une température de 1000C. Un de leurs
principaux avantages est la modularité : ils peuvent en effet être installés dans des endroits
isolés, non raccordés au réseau électrique. Pour ce type de système, le stockage n’est pas
possible.

Figure 2.13 : Centrale solaire parabolique (projet DISH-STIRLING à Font-Romeu-Odeillo).

 Centrale solaire à miroirs de Fresnel


Un facteur de coût important dans la technologie des collecteurs cylindro-paraboliques repose
sur la mise en forme du verre pour obtenir sa forme parabolique. Une alternative possible
consiste à approximer la forme parabolique du collecteur par une succession de miroirs plans.
C’est le principe du concentrateur de Fresnel. Chacun des miroirs peut pivoter en suivant la
course du soleil pour rediriger et concentrer en permanence les rayons solaires vers un tube ou
un ensemble de tubes récepteurs linéaires fixes. En circulant dans ce récepteur horizontal, le
fluide thermodynamique peut être vaporisé puis surchauffé jusqu’à 500 °c. La vapeur alors

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produite actionne une turbine qui produit de l’électricité. Le cycle thermodynamique est
généralement direct, ce qui permet d’éviter les échangeurs de chaleur.

Figure 2.14 : Centrale solaire à miroirs de Fresnel

c) La géothermie
Dans le contexte des sciences pour l’ingénieur, le terme de « géothermie » regroupe des
moyens de capter l’énergie thermique de l’intérieur du globe terrestre et de l’utiliser comme
source de chaleur ou de la convertir en électricité par des turbines et générateurs électriques.
Pour capter l’énergie géothermique, un fluide est mis en circulation dans les profondeurs de la
terre. Ce fluide peut être celui d’une nappe captive naturelle, de l’eau injectée dans une roche
chaude imperméable ou dans des puits spéciaux. Dans tous les cas, le fluide se réchauffe et
remonte avec une température supérieure. Le principe d’utilisation de la géothermie pour
générer l’électricité est présenté sur la figure. 2.15.

Figure 2.15 : Génération d’électricité par une source d’énergie géothermique.

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Plusieurs méthodes et techniques de production d’électricité géothermiques existent


actuellement :
• Pour les sources de vapeur haute température, que l’on retrouve notamment sur les zones de
volcanisme récent, l’électricité peut être produite directement par injection de la vapeur dans
une turbine haute pression (simple flash) ou haute et basse pression (double flash).
• Pour les sources moins chaudes (moins de 175 °C), de nombreuses techniques (ex : cycle
binaire) jouent sur la condensation puis la détente du fluide secondaire, souvent organique
(Organic Rankine Cycle, ORC). Ce cycle binaire peut également valoriser l’énergie des eaux
chaudes en sortie d’une unité haute pression.
• La géothermie dite conventionnelle vise à exploiter des réservoirs naturellement très
perméables, où l’eau géothermale est abondante.
• La technologie « Enhanced Geothermal Systems » (EGS), telle qu’elle est expérimentée à
Soultzsous-Forêts en France, consiste à augmenter la perméabilité de la roche par stimulation,
puis à faire circuler de l’eau dans les roches chaudes à grande profondeur et enfin à exploiter
la chaleur récupérée pour produire de l’électricité.
d) Energie biomasse
La biomasse est la fraction biodégradable des produits, des déchets et des résidus d’origine
biologique provenant de l’agriculture et de l’élevage des animaux, de la pêche et
l’aquaculture, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et municipaux. La
biomasse peut être utilisée principalement de deux manières :
 Lors de la fermentation des déchets, le gaz méthane peut être capté et utilisé comme
source d’énergie,
 La biomasse elle-même peut être incinérée.
Dans tous les deux cas, l’énergie thermique peut être utilisée pour produire de l’électricité
dans des centrales thermiques. L’intérêt est que le dioxyde de carbone rejeté dans
l’atmosphère lors de l’incinération de la biomasse ou le méthane est compensé par celui
absorbé par la repousse des plantes qui, entre outre, sont la source principale de biomasse. De
cette manière, le bilan carbone peut être proche de zéro.
Une centrale électrique à biomasse produit de l’électricité et de la chaleur par combustion de
la biomasse dans une chaudière. Les types les plus communs de chaudières sont des
chaudières à eau chaude et des chaudières à vapeur.
Il existe trois familles pour la biomasse :
 La biomasse lignocellulosique, (ou lignine) comprenant principalement le bois, les
résidus verts, ainsi que la paille. Leurs utilisation est faite à partir d’une combustion, ou
conversions thermochimiques.
 La biomasse à glucide, utilisant la canne à sucre, les céréales et les betteraves sucrières.
On favorise ces constituants par une méthanisation (C’est un processus naturel
biologique de dégradation de la matière organique en l’absence d’oxygène), ou encore
par distillation, conversions biologiques.
 La biomasse oléagineuse, qui est riche en lipide. Ses composants sont le colza, ainsi que
le palmier à huile. Cette catégorie de biomasse est appelé "Biocarburants". Ces

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carburants sont récoltés suite à de nouvelles transformations chimiques, et en ressort


sous deux formes : Les esters d’huile végétale, et sous la forme de l’éthanol.
e) Cogénération
La cogénération électricité-chaleur est une technique permettant de récupérer la chaleur
produite par toute microcentrale électrique proche de bâtiments et fonctionnant à haute
température, qu’il s’agisse de centrales thermiques classiques
Lorsqu’on fait brûler un combustible afin de produire de la chaleur, le rendement est près de
90 %. En effet, l’énergie calorifique contenue dans le combustible est transmise avec de
faibles pertes à l’eau chaude ou à la vapeur que l’on désire produire. Par conséquent, la
cogénération permet d’augmenter le rendement global à des valeurs aussi élevées que 75 %.
La production décentralisée à partir de combustibles fossiles devient donc intéressante si on
l’associe à la cogénération

Figure 2.16 : Génération d’électricité par la cogénération.

Références

[1] T. Wildi, G. Sybille « Electrotechnique», livre 4ème édition, 2005.


[2] Energie solaire photovoltaïque 2eme édition TUNOD
[3] EDF Dixième inventaire édition 2008
[4] Olivier Richardot « Réglage Coordonné de Tension dans les Réseaux de Distribution à l’aide de la
Production Décentralisée » Thèse de doctorat INPG, 2000.
http://www.eia.doe.gov
http://www.electricityforum.com
http ://www.energycentral.com
http ://www.ge.com
http ://www.hydroquebec.com
http ://www.ieee .org/power
http ://www.enr.fr

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