Ingénierie Et Intégration de Systèmes: L'auteur
Ingénierie Et Intégration de Systèmes: L'auteur
Ingénierie Et Intégration de Systèmes: L'auteur
de systèmes
Présentation de l’ouvrage de Jean-Pierre Meinadier, paru aux Éditions Hermès (Octobre 1998)
L’auteur
Jean-Pierre Meinadier, ingénieur de l’École Centrale des Arts et Manufactures, est professeur au
Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la chaire d’intégration des systèmes et
directeur adjoint du Centre d’étude pour la Maîtrise des Systèmes et du Logiciel (CNAM/CMSL).
Après deux années d’analyse numérique appliquée à la physique théorique, il a développé sa carrière,
pendant 30 ans dans le domaine de l’ingénierie et de l’intégration des systèmes informatiques :
• d’abord au CEA, dans les années 64/74, avec la responsabilité sur l’ensemble du CEA civil
des systèmes en temps réel (conduite et acquisition d’expériences sur les accélérateurs de
particules, surveillance de réacteurs nucléaires) ;
• puis, en créant et assumant, de 1975 à 1986, la Direction générale de GIXI, société
d’ingénierie de systèmes du groupe CISI, qui a développé des systèmes spécifiques à
l’informatique prépondérante tant dans les domaines des systèmes technologiques (industrie
continue et manufacturière, transport, distribution électrique, surveillance de pollution,
robotique en milieu hostile...) que dans les domaines des systèmes d’information et des
réseaux d’informatique de grandes organisations ;
• puis, en tant que consultant à partir de 1987, notamment en ingénierie de systèmes et en
ergonomie des systèmes ;
• enfin, en tant que professeur du CNAM où il a été élu en 1989 à la chaire d’intégration des
systèmes, nouvellement créée.
L’ouvrage1
Cet ouvrage est consacré aux problématiques techniques de la maîtrise de l’ingénierie et de
l’intégration de systèmes. Il traite des processus du cycle de vie, des aspects méthodologiques associés
et des techniques de modélisation qui les sous-tendent. À ce jour, peu d’ouvrages de synthèse abordent
ce vaste sujet dans une optique généraliste, multidisciplinaire et interculturelle.
1 Le texte suivant ainsi que le schéma présenté sont extraits de l’avant-propos et des parties introductives des différents chapitres, avec
l’aimable autorisation de l’auteur et des éditions Hermés.
Cet ouvrage ne privilégie aucune méthode particulière ni aucun point de vue spécifique ; il aborde la
problématique de l’ingénierie des systèmes selon un type d’approche globale qu’il propose d’appliquer
aux systèmes. Premier défi.
Cette dichotomie a engendré deux cultures : l’informatique dite de gestion et l’informatique dite temps
réel.
Cette distinction s’estompe, à l’ère ou les systèmes envahissent la quasi totalité des activités humaines
et s’intègrent entre eux. Que l’on songe aux systèmes intégrés de production des entreprises
industrielles, ou aux systèmes militaires, intégrant systèmes de commandement et systèmes d’armes.
Un des objectifs majeurs de ce livre, deuxième défi, est une approche du décloisonnement entre les
différentes cultures de l’ingénierie des systèmes :
• celle des systèmes technologiques (par exemple, un engin avec son propulseur) ;
• celle des systèmes informatiques de contrôle-commande (par exemple, le pilotage de
l’engin) ;
• celle des systèmes d’information (par exemple, la gestion du projet d’engin ou le système de
commandement auquel il sera intégré).
Les limitations de compétence de l’auteur et de taille du livre n’ont permis d’intégrer dans cette
comparaison, que de manière allusive, la quatrième culture, celle des systèmes d’organisation et, a
fortiori, son extension à l’ingénierie des systèmes dits en milieu humain complexe.
Nous sommes persuadés que ces différentes cultures peuvent s’inter-féconder utilement dans le
contexte de l’ingénierie des systèmes complexes.
Le technicien maîtrise sa technique ; l’ingénieur possède l’art de concevoir des produits pour un
marché en adaptant des techniques existantes ; l’ingénieur système exerce l’art de concevoir des
systèmes mettant en jeu un grand nombre de métiers, dont il ne peut maîtriser tous les génies.
L’ingénieur système se situe à un haut niveau d’abstraction et de globalité, tout en ayant obligation de
garantir le résultat de sa conception (le système doit donner satisfaction) sachant qu’il n’existe aucune
méthode miraculeuse permettant de concevoir le « meilleur » système.
Cette approche est déroutante pour nos étudiants. Notre enseignement est cloisonné par discipline et,
de plus en plus, spécialisé et monoculturel, tandis que les problèmes, habituellement proposés aux
étudiants, ont une solution unique ce qui simplifie le travail des correcteurs.
Comment trouver le bon dosage entre une pédagogie des savoirs qui structurent le métier, une
pédagogie des savoir-faire issus de l’expérience, et une première amorce d’une pédagogie de créativité
(il y a de l’esthétique dans la manière d’architecturer un système) ?
Comment s’appuyer sur les rares certitudes établies (en démystifiant les idées reçues) sans dissimuler
les doutes et interrogations qui font la grandeur du métier ?
Ces normes consensuelles, issues d’une longue maturation de praticiens exerçant leur métier au plus
haut niveau, constituent une référence indiscutable.
Celle-ci est suffisamment structurante pour servir de trame à l’ouvrage. Cet ouvrage ne se réduit, ni à
une paraphrase des normes (de type recette culinaire) ni à une ambition normative pour un métier où
l’ouverture, la créativité et l’innovation restent des qualités majeures.
Il s’agit, quatrième défi, d’appréhender la raison d’être de ces normes et d’en extraire la substance,
afin d’apprécier la pertinence de leur mise en œuvre pour chaque projet.
Ce livre ne prétend ni apporter une nouvelle méthode miraculeuse, ni former à telle ou telle méthode.
La gageure ici, cinquième défi, est de fournir des bases utiles à l’appréhension des méthodes et les
points de repère nécessaires à une juste évaluation de leurs apports respectifs, en vue d’une utilisation
pertinente. L’approche proposée consiste :
• à rappeler quelques éléments de la théorie des systèmes, fondement de toute méthode et
ultime recours quand aucune méthode ne convient ;
• à expliciter les facettes d’une démarche générique, grâce à laquelle les démarches
particulières des différentes méthodes puissent être comprises ;
• à discuter des possibilités d’expression des principales techniques de modélisation et de la
fécondité de leur intégration pour générer les représentations successives des systèmes,
menant des premiers concepts aux modèles de réalisation.
3 4 Eléments
Cycle de vie et processus
de théorie des systèmes
les activités du métier les fondements théoriques
5 Approche générale
de la conception des systèmes
la problématique de conception
PARTIE 2 6 Le processus
d'ingénierie système
7
L'analyse des exigences
10
L'analyse système
8 L'analyse
et la conception fonctionnelles 11
Les processus de maîtrise
9
La synthèse
ou conception physique
PARTIE 3
12
Le processus
d'intégration système
13
Le maintien
en condition opérationnelle
14 15
Les spécialités transdisciplinaires Modélisation
en ingénierie système
annexe A
Synthèse sur les méthodes
d'ingénierie système
Le chapitre 1 clarifie le vocabulaire, introduit les principaux concepts techniques et décrit le contexte
interne du métier, posant ainsi les premiers repères fondateurs pour la lecture de l’ouvrage.
Le chapitre 2 est consacré à l’objet du métier. Il introduit une classification importante pour la
comparaison des différentes approches d’ingénierie. Il met en rapport l’évolution des systèmes et les
Le chapitre 3 décrit, de manière plus approfondie que le chapitre 1, le contexte dans lequel
s’inscrivent les activités du métier, selon le déroulement temporel d’un projet. On y montre comment
la complexité de l’ordonnancement d’une multitude d’activités nécessaires au développement et à
l’exploitation d’un système, a conduit à la normalisation d’un ensemble de processus, dont le niveau
de maîtrise caractérise la maturité dans le métier.
Le chapitre 5 est, tout à la fois, la clé de voûte de cette partie introductive et l’introduction
pédagogique à l’ingénierie des systèmes, qui constitue la deuxième partie de l’ouvrage. Il expose la
problématique générale de l’ingénierie des systèmes, montrant le double besoin méthodologique d’une
démarche (concrétisant les processus) et de techniques de représentation des systèmes à plusieurs
niveaux d’abstraction.
La démarche est présentée sur l’exemple d’un système monétique. Le besoin de représentation des
systèmes conduit à introduire les principes de la modélisation.
Cette présentation est structurée par les processus de la norme IEEE 1220. Elle comprend, outre le
chapitre 6 d’introduction aux processus, les chapitres 7, 8 et 9 qui présentent les trois sous-processus
techniques principaux, et les chapitres 10 et 11 relatifs aux processus associés. Afin d’éviter de
compliquer la lecture, nous avons renvoyé dans la partie suivante deux domaines qui,
incontestablement, se rattachent à l’ingénierie des systèmes : les spécialités transdisciplinaires
(chapitre 14) et les techniques de modélisation (chapitre 15).
Le chapitre 6 précise les repères nécessaires à l’étude de l’ingénierie des systèmes, en présentant
certains aspects généraux de la norme IEEE 1220, en les adaptant au cas des systèmes informatiques,
en plaçant l’ingénierie des systèmes dans le contexte maîtrise d’ouvrage-maîtrise d’œuvre.
Les chapitres 7, 8 et 9 traitent des trois processus techniques et de leurs sous-processus de vérification.
Dans les trois cas, l’ingénierie des systèmes technologiques servira de référence, les deux grands types
de systèmes informatiques étant abordés par différenciation.
Le chapitre 7 traite du processus d’analyse des exigences. Il se place dans le domaine du problème et
conduit à la spécification des exigences qui devront être satisfaites par le système.
Le chapitre 8 traite du processus d’analyse et de conception fonctionnelle qui construit une solution
fonctionnelle du problème, sous forme d’une architecture fonctionnelle vérifiant les exigences
fonctionnelles.
Le chapitre 9 traite du processus de conception physique qui donne un support technique à la solution
fonctionnelle, sous forme d’une architecture physique vérifiant l’ensemble des exigences.
Le chapitre 10 traite du processus d’analyse des systèmes qui prend en compte l’ensemble de la
problématique dans les études de choix et propose les meilleurs compromis.
Les chapitres 14 et 15, qui apparaissent comme d’importantes annexes, concernent, d’une part, les
spécialités transdisciplinaires garantissant certaines aptitudes ou qualités de service, globales au
système et, d’autre part, les techniques de modélisation indispensables à la maîtrise des systèmes
complexes.
Le chapitre 15 complète la présentation des processus, par une tentative d’approche comparative des
techniques de modélisation, les plus utilisées en ingénierie de systèmes. Il ne prétend pas apprendre à
modéliser, mais seulement mettre en évidence, sur des exemples, la capacité d’expression des
différents types de modélisation et en déduire leurs domaines pertinents d’utilisation.
Enfin, l’annexe A clôt l’ouvrage, par un positionnement de quelques méthodes, utiles à l’ingénierie
des systèmes, choisies parmi celles qui semblent les plus utilisées en France. s
Jean-Pierre Meinadier
résumé par Laurent Hanaud