Chp4 - Alimentation de La Femme Enceinte.
Chp4 - Alimentation de La Femme Enceinte.
Chp4 - Alimentation de La Femme Enceinte.
Option : Agro-alimentaires
Chapitre 4
Alimentation de la
femme enceinte
Al Ibrahim TRAORE
MSc Hygiène et Sécurité Alimentaire
Juin 2014
Plan du cours
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
II. La prise de poids pendant la grossesse
III. La prévention des carences alimentaires
IV. La prévention des effets propres à certains agents
toxiques ou infectieux
V. Cas particuliers
Objectifs
Connaître l’adaptation de l’organisme maternel aux besoins fœtaux
préparer la lactation.
Il est à noter que la plus grande partie des dépenses énergétiques n’est
pas liée au développement de l’unité foeto-placentaire.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
La dépense énergétique liée à la croissance du foetus varie peu d’une femme
à l’autre. Les autres dépenses, c’est à dire la constitution de réserves et
l’augmentation du métabolisme de base, varient selon le pays de résidence et
l’IMC initiale de la mère.
Ainsi, il est difficile d’établir une norme concernant les besoins énergétiques.
Une carence en apport énergétique peut avoir une incidence sur la croissance
foetale en deçà de 1600 Kcal/jour. Dans nos pays non industrialisés, les
apports énergétiques sont modifiés.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
APPORT ÉNERGÉTIQUE TOTAL
glucides = 50 % de l’apport
Les apports en glucides doivent être supérieurs à 250 g/j en privilégiant les
sucres complexes.
Dans les pays industrialisés les besoins sont largement couverts par les apports
spontanés (souvent > 80 g / j). Il faut toutefois être vigilant avec les patientes issues de
milieux défavorisés ou végétariennes.
Dans l’alimentation, il faudra veiller à associer les protéines animales (viande, oeufs,
poisson, lait, fromage) aux protéines végétales contenues dans les céréales et les
légumineuses.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
APPORT ÉNERGÉTIQUE TOTAL
Ex : 18 à 20 g de protéines correspondent à :
– 4 yaourts
– 2 oeufs
– 90 g de camembert
– 70 g d’emmental
– 1/2 l de lait
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
LES BESOINS EN FER, MINÉRAUX ET OLIGOÉLÉMENTS Fer
Le total des besoins en fer de la grossesse est estimé à 850 mg avec un apport
quotidien de 20 mg.
Dans l’alimentation occidentale, viande, poisson, céréales et fruits représentent les
principales sources avec un apport moyen de 10 à 15 mg.
Si le fer contenu dans les tissus animaux est relativement bien absorbé (30 à 40%),
celui d’origine végétal ne dépasse pas les 5%.
De plus, la caféine et la théine diminuant l’absorption du fer, sont à consommer à
distance des repas et de façon modérée (3 tasses/jour).
Au cours de la grossesse, les capacités de l’absorption intestinale sont augmentées et
constituent une réponse physiologique à la diminution des réserves maternelles.
Cette adaptation permet de faire face aux besoins supplémentaires surtout en 2ème
partie de grossesse.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
LES BESOINS EN FER, MINÉRAUX ET OLIGOÉLÉMENTS Fer
L’anémie après 28 SA, correspondant à une carence gravidique, apparaît dépourvue de
conséquences néfastes et ne justifie donc pas une supplémentassions systématique.
Par contre, si les réserves sont insuffisantes en début de grossesse, il existe un risque
d’anémie ferriprive chez la mère, de prématurité et d’hypotrophie fœtale.
La Haute Autorité de Santé recommande aujourd’hui de ne supplémenter que les
atientes présentant une anémie prouvée à la NFS ou un taux faible de ferritine.
A savoir :
Au 1er et 3ème trimestre < 11 g / dl
Au 2ème trimestre < 10,5 g / dl
Ferritine < 12 μg (réserves en fer épuisées)
Les facteurs de risque d’anémie ferriprive (grossesse gémellaire, grossesse rapprochée,
régime végétarien, dénutrition, facteurs socio-économiques, etc.) nécessite un dosage
de ferritine ou une numération globulaire dès le 1er trimestre de grossesse.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
LES BESOINS EN FER, MINÉRAUX ET OLIGOÉLÉMENTS Calcium
Le calcium contribue à la minéralisation du squelette foetal.
Pendant la grossesse, il y a une augmentation de l’absorption intestinale du
calcium.
Le statut maternel ne sera pas affecté si les apports calciques sont adéquats soit une
consommation quotidienne environ 1 000 mg / j (litre de lait + 30 g de fromage + 1
yaourt).
Pour les femmes qui n’aiment pas ou ne tolèrent pas les produits laitiers, une eau riche
en calcium ou des produits sans lactose sont conseillés.
De plus, le traitant peut recommande la prescription d’une dose unique de Vitamine D
(100 000 UI) au début du 7ème mois, afin de favoriser l’absorption intestinale du
calcium.
I. Les besoins nutritionnels propres à la grossesse
LES BESOINS EN FER, MINÉRAUX ET OLIGOÉLÉMENTS Iode
La grossesse augmente les besoins et contribue à l’apparition ou à l’aggravation des
déficiences modérées.
Il faut encourager dans ce cas, une consommation d’aliments riches en iode (produits
laitiers, poissons, crustacés, oeufs et sel enrichi).
magnésium
Une alimentation riche en protéines animales suffit à couvrir les besoins. Des carences
peuvent apparaître en cas d’alcoolisme, de tabagisme, de régime végétarien
ou végétalien.
Fluor
Vitamine E
Les apports sont souvent inférieurs aux recommandations. La principale source est
représentée par les matières grasses végétales.
Vitamine C
Les apports sont couverts par l’alimentation. La supplémentassions à haute dose est
dangereuse et réduit l’assimilation des minéraux (magnésium, cuivre ou zinc).
II. La prise de poids pendant la grossesse
La prise de poids pendant la grossesse se répartit globalement comme suit :
Enfant : 3 à 4 kg
Placenta : 500 à 700 g
Liquide amniotique : 700 à 800 g
Utérus > à 800 g
Glandes mammaires > 400 g
Volume sanguin > 1 Kg
Rétention hydrique > 1 Kg
Réserve graisseuse : 3 à 4 Kg
La prise de poids est progressive, elle se situe généralement aux alentours de 11 à 12
kg, Mais, le gain pondéral attendu dépend de la corpulence de départ.
Une prise de poids excessive favorise les risques de diabète gestationnel, d’HTA et
augmente le taux de césarienne.
L’insuffisance de la prise de poids augmente le risque de fausse-couche.
IV. La prévention des effets propres à certains
agents toxiques ou infectieux
ALCOOL
L’alcool est un des produits d’addiction les plus dangereux pour le fœtus, le seul avec
des conséquences tératogènes.
L’alcool franchit très bien la barrière placentaire et sa cible va être le système
nerveux central fœtal.
Le risque fœtal en cas d’alcoolisation est présent tout au long de la grossesse et sans
dose seuil. C’est pourquoi, l’INPES prône le « 0 ALCOOL ».
IV. La prévention des effets propres à certains
agents toxiques ou infectieux
LISTERIA MONOCYTOGÉNES
Elles sont fréquemment rapportées surtout la nuit et au cours des derniers mois de
grossesse.
Une supplémentassions de 5mmol per os de magnésium pendant 3 mois montre une
diminution significative de ces crampes.
V. Cas particuliers
LES TROUBLES DIGESTIFS
Le coran admet que si la femme enceinte ou qui allaite son enfant craint que le jeûne lui
nuise, elle peut ne pas le respecter, à condition qu’elle rattrape les jours de jeûne
manqués sur une autre période ou qu’elle nourrisse un démuni (se référer au chef
religieux)
Si le ramadan est respecté, le risque le plus important est celui de la déshydratation, à
éviter absolument.
Le 1er repas, celui de la rupture de jeûne, le soir, est de pouvoir apaiser les
sensations de soif et de faim. Il doit se composer d'aliments sucrés afin de
nourrir rapidement l'organisme et récupérer de la journée. Il se compose
généralement de dattes, de noix et de boissons chaudes (thé ou café
généralement et/ou une chorba), nécessaires pour réhydrater le corps. Il ne faut
pas que ce repas soit trop lourd, d'autant qu'il est suivi de près par le dîner ou
2ème repas.
V. Cas particuliers
LE RAMADAN
Le 2ème repas se prend 2 ou 3 heures après la rupture de jeûne. Lui non plus ne
doit pas être trop lourd puisque les aliments pris lors de ce repas seront stockés, et
non pas assimilés par l'organisme. Par ailleurs, s'il est trop lourd, il n’y aura pas de
sensation de faim au réveil et sauter le petit déjeuner, est une erreur à ne pas
commettre. Plutôt que couscous et tajines, potage, viande blanche ou poisson
accompagné de légumes et de féculents sont conseillés.
Le 3ème repas, ou "petit déjeuner" qui précède le jeûne est fondamental. En
effet, il permet à l'organisme de faire des réserves pour pouvoir y puiser l'énergie
dont il a besoin dans la journée. Ici, tout, ou presque, est permis : fromages, viandes
féculents, sucres rapides, potages...
Il faut surtout bien hydrater le corps de manière à constituer des réserves en eau.
V. Cas particuliers
LE DIABÈTE GESTATIONNEL
La prise en charge de cette hyperglycémie qui apparait au cours de la grossesse sera
traité ultérieurement.
Cependant, le régime diététique constitue le principal traitement ; de plus, lors
d’antécédents de diabète gestationnel, une alimentation diabétique précoce lors de la
grossesse suivante peut retarder l'apparition du diabète gestationnel au cours de cette
grossesse.
Dans ce cas :
● tous les produits sucrés (sucre, miel, confitures, gâteaux…) doivent être supprimés ;
● Les fruits sont limités à une portion aux principaux repas et à ne pas consommer
entre les repas.
● Les légumes verts qui favorisent la régulation de la glycémie postprandiale et
favorisent la sensation de satiété sont à consommer à chaque repas.
V. Cas particuliers
LE DIABÈTE GESTATIONNEL
● Les glucides complexes (pomme de terre, semoule, pain…) sont à répartir sur les 3
repas à raison de :
• 80 g au petit déjeuner = 4 tartines ou 6 biscottes
• 200 g de plat féculent ou 4 tartines ou 100g de plat féculent avec 2 tartines
● Les boissons autorisées sont eau plate ou gazeuse, citron pressé, café, thé et
tisane sans sucre, bouillon de légumes, boissons aromatisées sans sucre.
● Seuls les produits laitiers « nature » sont autorisés sans sucre (= sans saccharose)
ou avec édulcorants type aspartame, saccharose ou sulfate de K (éviter polyols et
fructose)
V. Cas particuliers
L’ALLAITEMENT
Le coût nutritionnel d’environ 500 kcal/j est compensé par la diminution des activités
physiques, la mobilisation des réserves de la mère et l’augmentation de l ‘appétit.
De plus, l’organisme s’adapte pour couvrir les besoins en nutriments.
Il n’y a donc pas de modifications particulières par rapport à l’alimentation préconisée
chez la femme enceinte ; il est inutile d’inciter les femmes allaitantes à boire plus, (1l5/j
et augmentation en fonction des besoins ressentis).
Conclusion
L’alimentation doit être variée, fractionnée dans la journée (3-5 fois) et riche en calcium
(fromages, laitages), en fruits et légumes (vitamines et oligo-éléments) et en protéines.
MERCI BEAUCOUP POUR VOTRE
ATTENTION