Thermométrie: 1) Equilibre Thermique
Thermométrie: 1) Equilibre Thermique
Thermométrie: 1) Equilibre Thermique
Thermométrie
1] Equilibre thermique
Un principe ne se démontre pas. Il est vérifié par l’expérience et est tenu pour vrai tant que
rien n’est venu l’infirmer.
On considère trois systèmes A, B et C, qui ne peuvent échanger que de la chaleur à travers les
cloisons qui les séparent :
1.2) Conséquences de P0
tous les systèmes qui ne sont pas en équilibre thermique n’ont pas la même température.
Remarque : le temps mis pour atteindre l’équilibre ne dépend que de la nature des parois.
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On va utiliser un thermomètre, c’est à dire un système dont un des paramètres sera relié à
température (selon une loi quelconque).
1.4) Définitions
Phase : partie homogène d’un corps délimitée par une frontière (réelle ou imaginaire)
bien définie.
Points fixes : états d’équilibres particuliers ou subsistent plusieurs phases. Ils sont
facilement reproductibles.
Remarque : Un équilibre n’est pas toujours simple à décrire, ainsi, à chaque instant, il y a
autant d’eau qui se change en glace que de glace qui se change en eau....
D’autres exemples d’équilibres ont été vus en chimie en classe de terminale.
Cas à connaître :
si g= a +b il faut deux points fixes, et on parle alors d’échelle à deux points fixes.
Par convention :
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2ème point fixe : eau bouillante sous 1 atm. : = 100 L 100 = a+b
L100 L0
On en déduit facilement que a .
100
L100 L0
Donc pour une longueur L quelconque, L L0
100
( L L0 )
La valeur de est donnée par : 100
( L100 L0 )
Remarques :
on parle d’échelle linéaire et centésimale car on peut graduer 100 graduations
régulièrement espacées sur une échelle entre celle qui correspond à L 0 et celle qui
correspond à L 100 .
on peut aussi ajouter des graduations avant 0 (températures repérées négatives) et des
graduations au delà de la centième.
Inconvénients :
Si on remplace l’eau par de l’alcool, on aura encore deux points fixes, mais les deux
échelles ne pourront pas être comparées : c’est l’inconvénient principal des échelles de
températures repérées.
Si on change de règle, une autre échelle centésimale ne va coïncider que pour les deux
“ points fixes ”.
Exemple : t est repérée grâce à une règle en aluminium, puis par une règle en cuivre. Les
points fixes sont les mêmes que précédemment (glace fondante et eau bouillante) et l’on
suppose que t-t ’ s’annule trois fois : en 0, t1 et en 100. De plus, t’-t présente un maximum en
t = 40.
Ainsi, la fonction la plus simple permettant de représenter t’-t est une fonction polynôme du
troisième degré en t, soit une fonction du type :
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Conclusions :
les échelles centésimales ne permettent qu’un repérage des températures car elles
dépendent toutes des corps utilisés.
On ne peut pas définir d’unité, ni de rapport de 2 températures, pour l’instant.
Idée : définir une échelle de température indépendante des corps et matériaux utilisés : une
échelle absolue de température.
Dans les coordonnées de Clapeyron, c’est à dire les coordonnées donnant P = f(V), pour T
donnée, on obtient une courbe du type hyperbole.
k
Comme l’équation d’une hyperbole est donnée par P ou encore PV cte , on peut
V
s’attendre à avoir des droites si on trace PV pour T donnée.
C’est ce qu’a fait Amagat, qui a étudié pour T donnée, les caractéristiques PV en fonction de
P, aux faibles pressions.
Les résultats expérimentaux ont montré que lorsque T est fixée, quel que soit le gaz utilisé, le
produit PV, extrapolé pour P tendant vers 0, tend toujours vers la même valeur.
OA100
Ainsi, Amagat a pu vérifier que, le gaz utilisé, le rapport 1,3661
OA0
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Comme ce rapport ne dépend pas du gaz utilisé, on peut supposer qu’il existe une échelle de
T OA100
température absolue, notée T, telle que . Cette relation permettant aussi de
T' OA0
définir le rapport entre deux températures, T devient une grandeur mesurable.
Si on suppose qu’il existe une relation linéaire entre t (en °C) et T (en Kelvin, en admettant,
avec un peu d’avance que le Kelvin est l’unité de température absolue…), on peut écrire :
TenK t en C 273,15
Ainsi, on obtiendrait la relation entre degrès Celsius et Kelvin, soit :
La référence est le point triple de l’eau. Pour ce point triple, la variance est nulle, et donc
toutes les conditions expérimentales sont uniques et fixées.
De plus, les trois phases (liquide, solide et vapeur) coexistent.
A savoir : cette unité a été inventée par J.J.Thompson, anobli par la reine d’Angleterre en
Lord Kelvin.
Remarque : une température définie en K est toujours positive ou nulle, car on ne peut
pas avoir de température inférieure à 0 K !
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On remarque que les deux échelles, se recoupent : en effet il est impératif d’avoir une
continuité dans les moyens de mesure.
Pour T > 1337 K : il n’existe plus de point fixe, et la solution la plus utilisée est le
pyromètre optique (celui-ci donne la relation entre la puissance électromagnétique
rayonnée et la température).
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Notations : R1 R 2 en pratique ;
RE = résistance étalon réglable ;
R = résistance d’un fil de platine pur.
A l’équilibre :
R1 I 1 R 2 I 2
iG=0 et V M VN
R E I 1 RI 2
RE R
Pour T comprise entre 273,15 K et 903,89 K, R(T ) R0 1 A(T T0 ) B (T T0 ) ,
2
avec R0 = résistance à T = T0, A et B étant deux constantes réelles, que l’on détermine aux
points fixes suivants : 90 K (ébullition normale de l’hydrogène), 273,15 K (0°C), 373,15
K (100°C) et 717,15 K (ébullition normale du soufre) ;
Pour T comprise entre 13,81 K et 273,15 K, on ajoute un terme correctif à R(T), soit :
R(T ) R0 1 A(T T0 ) B(T T0 ) 2 C (T T0 ) 3
Remarques :
Bolomètre : un bolomètre est constitué de deux lames de platine très fines (quelques µm)
disposées chacune dans l’une des branches d’un pont de Wheatstone. L’une est noircie est
exposée à un rayonnement, et l’autre est protégée.
La précision est faible (au mieux 0,1 K), mais ce sont des composants très sensibles,
constitués de mélanges d’oxydes métalliques semi-conducteurs
B 1 dR B
R A exp et on définit un coefficient 2 , appelé coefficient de
T R dT T
température.
Ainsi, si ce coefficient est positif, on parle de thermistance à coefficient de température
positif, ou CTP, si est négatif, on parle de CTN.
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On note TF une température exprimée en degrés Farenheit (°F), T C en degrés Celsius (°C) et
TR en degrés Rankine (°R). Toute température absolue notée T est exprimée en Kelvin (K).
N.B. : sauf indication, toutes les valeurs sont données sous la pression normale (1,013 10 5
Pa)
1.4) A quelle température les échelles Farenheit et Celsius donnent-elles les mêmes
indications ?
On veut fabriquer une échelle de température E à deux points fixes à l'aide d'une règle en
métal.
Le premier point fixe choisi est le point triple de l'hydrogène (13,81 K).
Le second point fixe choisi est le point de fusion du zinc (692,73 K ).
N.B. : On notera la température donnée par cette échelle en °E.
2.1) Si on suppose que cette échelle est linéaire et centésimale, quelle sera la température, lue
sur cette échelle, correspondant au point triple de l'eau, pour lequel T vaut 273,16 K ?
L
2.2) On donne L0 = 150 mm et L100 = 160 mm. Si on suppose = (t étant la
t
température) constant, calculer : a) en mm / ° E.
b) en mm / °K
On lit une température sur un thermomètre indiquant 25° X dans la glace fondante, et 100°X
dans la vapeur d'eau bouillante sous la pression atmosphérique normale.
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Exercice 1 :
Exercice 2 :
La relation entre l’échelle absolue et l’échelle E est linéaire. Soit K une température en Kelvin, et E une
température en °E.
K = a E + b
273,16 13,81
2.1) Pour K = 273,16 K , E 38,2 E
6,7892
2.2) On suppose que le coefficient de dilatation est constant sur la plage de variation considérée (hypothèse
de linéarité).
L 10
2.2.a) E 0,1 mm / °E.
T E 100
L 10
2.2.b) De même : K 0,0147mm / K
T 678,92
Exercice 3 :
On suppose qu’il existe une relation entre T °X et T°C , du type : a T°C + b = T°X .
Avec les données expérimentales de l’énoncé, on peut écrire deux égalités :
a = ¾ et b = 25
25 °X = b et 100 °X = 100 a + b, soit 100 °X = 100 a + 25
3.1) 25 °C = 43,75 °X
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3.2) 0 K = -179,86 °X
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5] Thermocouples
Au-dessus de 873 K, on constate une altération de platine. Il faut donc autre chose pour
compléter l’échelle légale.
On utilise les thermocouples pour mesurer les températures comprises entre 935 et
1375K.
Vu de l’extérieur, c’est un dipôle qui est le siège d’une f.e.m. thermoélectrique (effet
Seebeck).
Cette f.e.m. ne dépend que de la f.e.m T TC TF .
Ordres de grandeur :
d eS
10 V / K pour un thermocouple
dt
d eS
1 mV K pour une diode
dt
Ceci est sans incidence sur e S (t ) si les jonctions C/A et C/B sont à la même température
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Remarque : e S (T ) doit être mesurée soit à l’aide d’un voltmètre à très haute impédance
d’entrée, soit à l’aide d’une méthode d’opposition (à cause de la résistance interne du
thermocouple).
Un dispositif très simple est, par exemple, un amplificateur opérationnel utilisé en suiveur.
Dans ce montage, ce voltmètre (presque parfait) possède une impédance d’entrée très élevée
(de l’ordre de 10 11 ) se comportant comme un circuit ouvert à l’entrée.
En sortie, l’impédance est très faible (de l’ordre de 10 3 ), le suiveur se comporte comme
un générateur de tension idéal.
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d eS Domaine d’utilisation
(en V K )
dT
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n 8
e S ( t ) a n ( T ) n
n 0
On se limite très souvent aux trois premiers termes, soit e S (t ) a 0 a1 T a 2 (T ) 2 .
Les valeurs relatives au Pb par rapport à d’autres métaux (Aluminium, Bismuth, Cuivre,
Platine, Nickel et Argent) sont données dans le tableau qui suit :
N.B. : a 0 0
a1
(en µV.
K 1 ) - 0,47 - 43,7 2,76 19,1 - 1,79 2,5
a2
(en µV. 0,0015 - 0,235 0,006 - 0,015 - 0,0175 0,006
K 2 )
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d eS d 2 eS
Remarque : a1 2 a 2 T et 2 a 2 sont de signe quelconques
dT d T2
Exercices d’application :
Exercice 1
Calculer eS (Cu-Ni) qui apparaît aux bornes d’un thermocouple Cu-Ni lorsque :
1.1) 1.2)
TF 273 K TF 273 K
TC 373 K TC 473 K
Exercice 2
TF 273 K
puis : e S = 3438 µV dans les conditions
TC 473 K
2.1) Calculer a1 et a 2
2.2) On utilise ce thermocouple pour mesurer T élevée ( TF 273 K ). On lit e S = 8217 µV.
Quelle est la température de la jonction chaude ?
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Exercices à préparer
On considère deux échelles empiriques centésimales t et t'. L'écart t'- t est faible, présente un
maximum pour t= 40, et s'annule pour une seule température t = t 1 extérieure à l'intervalle
[0;100 ]. Calculer t1.
2.1) Représenter le graphe R(T) en calculant les valeurs de R pour les températures 240 K,
260 K, 280 K, 300k et 320 K.
Exercice 3 : Thermocouple
n 8
Pour un thermocouple vérifiant e S (t ) a n (T ) n , où T représente la différence de
n 0
température entre jonction chaude et jonction froide, on donne les valeurs relatives au Pb par
rapport à d’autres métaux (Aluminium, Bismuth, Cuivre, Platine, Nickel et Argent) dans le
tableau qui suit :
N.B. : a0 0
3.1) En se limitant aux deux premiers termes, calculer les coefficients a1 et a2 dans
l’expression de es ( T ) en fonction deT et (T) 2 pour un thermocouple du type Al-Pt(en
supposant qu’il existe).
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0 mV lorsque la soudure chaude est à 0°C (les deux soudures sont à la même température)
Montrer que cette f.é.m. peut, entre 0°C et 250°C, se mettre sous la forme : E a t b t 2 .
N.B. : on suppose que cette loi est la relation exacte donnant E en fonction de t.
4.3) Si le couple n'avait été étalonné qu'à 250°C, et en admettant une loi de variation linéaire
de E en fonction de t, à quelle température l'écart de température par rapport à la loi réelle
est-il maximal ?
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