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Afaf BENSGHIR
Enseignant-chercheur à l’EST Oujda
2, Rue Rafah, Hay El Qods Oujda, Maroc
Tél : 06 61 87 41 96
Email : afafbensghir@gmail.com
Anouar REGHIOUI
Enseignant-chercheur à la faculté de droit Oujda
542, Bd Brahim Roudani, Oujda Maroc
Tél : 06 00 42 42 24
Email : anouareg@yahoo.fr
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 64
Résumé
La culture entrepreneuriale : étude comparative entre les étudiants
marocains et mauritaniens
L’entrepreneuriat est considéré aujourd’hui comme un moyen pour
améliorer les performances économiques d’un pays et pour développer sa
compétitivité au niveau international. C’est une solution stratégique pour
répondre à la problématique du chômage en améliorant l’insertion des jeunes et
la création d’emploi.
Le but de notre article est de dresser l’état de la culture entrepreneuriale
d’un échantillon de deux populations différentes d’étudiants (Mauritaniens et
Marocains) pour pouvoir constater les différences et de multiplier les actions
efficaces au développement du cursus et des pratiques pédagogiques qui
permettent d’enrichir le profil entrepreneurial. L’étude va nous permettre de
révéler également les caractéristiques les plus dominantes de la culture
entrepreneuriales de nos étudiants et les moins dominantes. Cela va nous
permettre d’avoir une réflexion sur une nécessaire pédagogie constructiviste et
ludique.
Abstract
The entrepreneurial culture: Comparative study between the Moroccan
and Mauritanian students
الملخص
ثقافة العمل الحر :دراسة مقارنة بين الطلبة الموريتانيين والمغاربة
تعتبر ريادة األعمال اليوم كوسيلة لتحسين األداء االقتصادي للبلد وتطوير قدرتها التنافسية
الدولية .هذا هو الحل االستراتيجي لمشكلة البطالة من خالل تحسين إدماج الشباب وخلق فرص
العمل.
الغرض من هذه الورقة هو تقديم لمستوى ثقافة العمل الحر لعينتين مختلفتين من الطلبة
(الموريتانيين والمغاربة) من أجل أن نرى الخالفات وإحدات إجراءات فعالة لتطوير ممارسات
المناهج والتدريس التي تثري المبادرة الشخصية .هذه الدراسة تسمح لنا أيضا عن عن لكشف عن
أهم السمات الغالبة على ثقافة العمل الحر من طالبنا وأقل المهيمنة .وهذا سوف يسمح لنا أن يكون
لها انعكاس على التربية البنائية الممكن إتباعها.
Introduction
L’entrepreneuriat est considéré aujourd’hui comme un moyen pour
améliorer les performances économiques d’un pays et pour développer sa
compétitivité au niveau international. C’est une solution stratégique pour
répondre à la problématique du chômage en améliorant l’insertion des jeunes et
la création d’emploi.
Au-delà de sa pertinence économique, il est important de savoir comment
l’entrepreneuriat rejoint les préoccupations de l’enseignant. En effet, on peut dire
que la valeur entrepreneuriale appartient à une logique inhérente de la pratique
pédagogique ou aux finalités mêmes de la mission éducative de l’enseignement.
La culture entrepreneuriale est constituée de qualités et d’attitudes qui
expriment la volonté d’entreprendre et de s’engager pleinement dans ce que l’on
veut faire et mener à terme : autonomie, créativité, esprit d’initiative, confiance
en soi, leadership, esprit d’équipe, sens de l’effort, responsabilité, solidarité,
persévérance. On pourrait donc considérer comme éducative et en faveur du
développement entrepreneurial toute activité pédagogique individuelle ou
collective favorisant leur mise à contribution.
Le but de notre article est de dresser l’état de la culture entrepreneuriale
d’un échantillon de deux populations différentes d’étudiants (Mauritaniens et
Marocains) pour pouvoir constater les différences et de multiplier les actions
efficaces au développement du cursus et des pratiques pédagogiques qui
permettent d’enrichir le profil entrepreneurial. L’étude va nous permettre de
révéler également les caractéristiques les plus dominantes de la culture
entrepreneuriales de nos étudiants et les moins dominantes. Cela va nous
permettre d’avoir une réflexion sur une nécessaire pédagogie constructiviste et
ludique.
1. Les fondements théoriques
Dans cette partie, on abordera le concept de culture dans son sens le plus
large avant de s’intéresser de plus près à la notion de culture entrepreneuriale.
1.1. La culture
La culture est le socle commun qui réunit plusieurs personnes vivant en
commun. C’est un ensemble composé du système d’idées et du système de
valeurs partagé sur un territoire donné. D’ailleurs, l’anthropologue britannique
Edward Burnett Taylor1 définit la culture comme : « un tout complexe qui inclut
les connaissances, les croyances, l'art, la morale, le droit, les coutumes, ainsi que
1
ROCHER Guy, Introduction à la sociologie générale, Editions Hurtubise HMH ltée, 1992, troisième
édition, pp. 101-127.
toutes autres dispositions et habitudes acquises par l'homme en tant que membre
d'une société ».
Autrement dit, c’est l’ensemble des normes, des valeurs et des
représentations mais aussi de croyances et de doctrines qui vont distinguer un
groupe humain d’un autre. La culture va conditionner l’action et le comportement
de l’individu pris isolément. Elle va également constituer la référence qui va
orienter l’action collective.
L'UNESCO nous offre une définition plus générale puisque la culture est
considérée comme: « l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels,
intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle
englobe, outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de
l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »2.
Pour Lande (2000), « la culture est un ensemble de connaissances et de
valeurs qui ne font l’objet d’aucun enseignement spécifique et que tout membre
de la communauté sait».
La culture va conditionner et influencer les actes et les comportements des
entrepreneurs. Elle sera ancrée tout au long du processus entrepreneurial : depuis
l’intention jusqu’à la création et au développement des entreprises.
1.2. La culture entrepreneuriale
La culture entrepreneuriale est constituée de l’ensemble des qualités et de
compétences possédées par une personne pour mener à bien l’aventure
entrepreneuriale. Elle recouvre des réalités diverses. Tantôt elle englobe les
caractéristiques nécessaires pour mobiliser l’esprit d’entreprendre. Tantôt elle fait
référence aux qualités qui ont pour objet la dynamisation de l’esprit d’entreprise.
C’est un processus d’acquisition et d’apprentissage permanent qui permet la
création de valeur en optimisant les efforts requis et le temps nécessaire à sa
réalisation.
La culture entrepreneuriale est donc un ensemble d’atouts qui rendent les
individus et les organisations capables de s’adapter aux changements
économiques et sociaux qui apparaissent au moment de la création de
l’organisation ou au moment de sa croissance et son développement.
A partir de là, la culture entrepreneuriale est appréhendée comme un
ensemble de qualités et de compétences qu’il va falloir lister. Une échelle
2
UNESCO, Déclaration de Mexico sur les politiques culturelles, Conférence mondiale sur les
politiques culturelles, Mexico City, du 26 juillet au 6 août 1982.
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 68
apparaître entre les entrepreneurs et les autres, mais aussi à l’intérieur même du
groupe des entrepreneurs. Ceci étant, on peut dire que l’individu qui présente des
aptitudes semblables et un comportement similaire aux entrepreneurs aura
normalement une plus forte motivation à se lancer en affaires.
Dans le cadre de notre étude comparative de la culture entrepreneuriale
chez les étudiants issus de deux milieux différents (Maroc et Mauritanie), on peut
avancer que l’étudiant, avant d’annoncer son intention entrepreneuriale, est
avant tout le reflet d’une réalité politique, économique et sociale. La famille étant
le premier cadre de référence qui va lui transmettre un ensemble de valeurs qui
vont conditionner ses comportements en tant que futur entrepreneur.
Les caractéristiques que présentent les entrepreneurs ne sont pas
uniformes même si certaines d’entre elles se manifestent plus fréquemment par
rapport à la moyenne de la population. De grandes différences peuvent donc
apparaître entre les entrepreneurs et les autres, mais aussi à l’intérieur même du
groupe des entrepreneurs. Ceci étant, on peut dire que l’individu qui présente des
aptitudes semblables et un comportement similaire aux entrepreneurs aura
normalement une plus forte motivation à se lancer en affaires.
Nous avons, compte tenu de ces limites, retenu neuf variables pour
mesurer la culture entrepreneuriale comme le montre le tableau ci-dessous :
Tableau 1. Description des variables entrepreneuriales
Variables Description
1 Prise de La prise de décision fait partie du quotidien de
décision l’entrepreneur. Devant une situation particulière, plusieurs
alternatives sont possibles. Il va falloir trancher sachant que
les paramètres à prendre en compte peuvent être nombreux.
2 Leadership Le leadership est sans doute l’ingrédient le plus important de
la culture entrepreneuriale. Le leader, à travers son pouvoir
de légitimité, entraîne l’adhésion de ses collaborateurs et
arrive à obtenir un engagement fort et volontaire pour la
réalisation des objectifs de la structure sur la base de
l’entente et non de la coercition. Le charisme est souvent cité
comme première qualité d’un leader.
3 Curiosité La curiosité est un trait de caractère qui se manifeste par le
désir de connaître et d’approfondir la connaissance d’un
sujet. C’est un composant important de la culture
entrepreneuriale car il permet d’inscrire l’action dans la
durée en proposant continuellement de nouveaux produits
et procédés de fabrication.
4 Confiance en La confiance en soi est une sensation intérieure naît de la
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 70
3
Fayolle Alain, Les déterminants de l’acte entrepreneurial chez les étudiants et les jeunes diplômés
de l’enseignement supérieur français, Université catholique de Louvain, Institut d'administration
et de gestion, 2003, p 67.
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 72
objectifs de l’enquête étaient expliqués et les étudiants ont été sensibilisés aux
points difficiles des questionnaires.
Construire un questionnaire est « sans doute la phase la plus délicate de la
mise en œuvre d'une enquête par sondage » (Evrard et al. 1997 : 243). Le
questionnaire comporte 45 questions de plusieurs types. Nous avons utilisé des
questions fermées, ouvertes et des propositions à travers une échelle de Lickert
de 0 à 5 postes.
Le traitement des données commença au début par le codage des
différents questionnaires pour nous faciliter le dépouillement. Le logiciel utilisé
pour l’analyse statistique est Statistical Package for the Social Sciences plus connu
sous le nom de SPSS. Les informations fournies par les questionnaires n’étaient
pas toutes directement exploitables en l’état. Elles ont été soumises à un travail
de préparation afin qu’elles soient opérationnelles pour les traitements
statistiques.
Par la suite, une comparaison du profil entrepreneurial et des compétences
a été dressée pour les deux échantillons. Chaque variable de la culture
entrepreneuriale est obtenue par le calcul de la moyenne des réponses des
questions qui la constituent. Dans un premier temps, chaque variable est analysée
séparément. Ensuite, la valeur accordée à la culture entrepreneuriale est le
résultat moyen obtenu par l'ensemble des participants pour chacune des neuf
compétences.
3. Analyse des données
L’analyse des données se fera à trois niveaux :
1. Une analyse descriptive de l’ensemble de l’échantillon ;
2. Une analyse de l’intention entrepreneuriale ;
3. Une analyse portant sur les variables de la culture entrepreneuriale.
3.1. Analyse descriptive
L’université de Nouakchott représentée par la Faculté des Sciences
Juridiques et Economiques (FSJE) constitue 54% de l’échantillon mauritanien,
suivie par l’Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises
(ISCAE) représenté par 37,4% et l’Université Libanaise Internationale (LIU) de 8,6%
de l’échantillon.
L’échantillon des étudiants marocains est constitué de 256 étudiants faisant
partie de trois établissements différents de l’Université Mohammed Premier
d’Oujda à savoir, l’Ecole Supérieure de Technologie avec 53% de l’échantillon,
L’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion représenté par 40% et la Faculté
Pour J.-P. NEVEU (1996, p. 21), "l'intention représente une étape nécessaire
au cheminement motivationnel vers le comportement", Et puisque l’intention
entrepreneuriale se situe en amont de l’acte d’entreprendre, il nous sera utile de
déceler les caractéristiques entrepreneuriales que possèdent ces étudiants ainsi
que ceux qu’il leur faut développer.
3.2.1. Intention entrepreneuriale et facteurs de contingence
Entreprendre, ou le vouloir d’entreprendre n'est pas seulement fonction
des caractéristiques individuelles prises isolément dans un environnement (N.F.
KRUEGER, D.V. BRAZEAL, 1994, p. 92). Les facteurs environnementaux et
situationnels ont un effet sur le processus entrepreneurial amont dans ses
différentes phases. La famille a été de tout temps le principal agent de
socialisation (R.-J. VALLERAND, 1994, p. 671). Elle porte en elle les valeurs
économiques et sociales capables d'influencer et d'inciter ses membres vers le
monde d’entreprise.
La plupart des études qui s’intéressent au milieu d'origine des
entrepreneurs montrent que la famille n'est pas étrangère au monde des affaires.
H. LEIBENSTEIN (1968) note que les entrepreneurs proviennent souvent de
familles qui sont dans les affaires ou le commerce. Celles-ci interfèrent dans le
processus de création d’entreprise.
A travers notre échantillon nous avons soulevé que 71,1% des étudiants
mauritaniens ont au moins un de leur proche qui exerce ou a exercé une activité
pour son propre compte contre 85% pour les étudiants marocains. La présence
d'un parent ou d’un ami entrepreneur, peut représenter un modèle pour ceux qui
sont engagés au sein du processus. L’entourage des étudiants interrogés constitue
donc un environnement propice puisqu’il stimule les étudiants à lancer leurs
propres activités et être à l’hauteur pour relever les défis.
3.2.2. Intention entrepreneuriale et genre
Les travaux réalisés par Zhao et al. (2005) et Wilson et al. (2004, 2007) ont
montré que l’intention entrepreneuriale est plus intéressante chez les hommes
que chez les femmes. Quand aux travaux de Wilson et al. de 2009, ils constatent
que le différentiel en termes d’intention entre les hommes et les femmes a
légèrement baissé mais reste toujours significatif.
Pour notre échantillon, cette théorie, même si elle est effectivement
vérifiée, il reste que la différence reste non significative, et cela beaucoup plus au
Maroc qu’en Mauritanie.
Tableau 5. Genre et intention entrepreneuriale
Intention à l'entrepreneuriat
Maroc Mauritanie
Oui Non oui non
Sexe Féminin 62% 38% 69% 31%
Masculin 70% 30% 75% 25%
Source : réalisé par les auteurs
On peut certes dire que la création d’entreprise n’est plus une affaire
d’hommes, et que la femme est devenue consciente qu’elle est capable de
s’aventurer dans la création de sa propre entreprise.
3.2.3. Intention entrepreneuriale et secteurs d’activités
D’un autre côté, la majorité des étudiants interrogés voudraient exercer
leurs propres activités dans le secteur commercial avec un pourcentage de 38,4%
en Mauritanie contre 65% pour les étudiants marocains, suivi du secteur des
services. La répartition des deux populations se présente comme suit :
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 76
3% 8%
12%
39%
38%
Effectifs
80
60
40
20
0 Effectifs
Les secteurs d’activités choisis par les deux populations sont presque les
mêmes, ce lapeutêtredu à la peur d’échec et l’aversion pour le risque dans les
autres secteurs d’activités.
3.2.4. Les motivations de l’intention entrepreneuriale
Plusieurs motivations poussent les étudiants interrogés à exercer leurs
propres activités dans le futur comme l’illustre le tableau ci-dessous. La différence
la plus importante au niveau des motivations des étudiants mauritaniens
interrogés se situe sur l’exploitation d’un savoir faire, succédée par le
développement d’une entreprise afin d’en faire un groupe reconnu sur son
marché et le dernier motif est d’accéder à une position sociale plus valorisante.
Quand aux étudiants marocains, les intentions entrepreneuriales sont plutôt
motivées par le besoin d’autonomie.
Tableau 6. Motivations de l’intention entrepreneuriale
1 15 0,0802139 28 0,109375
2 52 0,2780749 83 0,32421875
3 67 0,3582888 118 0,4609375
4 39 0,2085561 26 0,1015625
5 14 0,0748663 1 0,00390625
Total 187 1 256 1
Mauritanie Maroc
leadership Effectifs Pourcentage effectifs Pourcentage
1 7 0,0374332 7 0,02734375
2 27 0,144385 51 0,19921875
3 73 0,3903743 103 0,40234375
4 58 0,3101604 88 0,34375
5 22 0,1176471 7 0,02734375
Total 187 100 256 1
3.3.3. La Curiosité
La curiosité est un désir spontané de questionner, de comprendre et de
créer une signification. C’est une attitude active que va entretenir la personne
pour comprendre son environnement. Pour les activités intellectuelles, on parle
de « curiosité cognitive » (Cacioppo et Petty, 1982) ou de « besoin de cognition »
(Darpy et Volle, 2003). Darpy et Volle (2003) considèrent qu’un individu ayant un
fort besoin de cognition s’engage, facilement, dans des activités intellectuelles et
y trouve un plaisir.
La curiosité constitue un mouvement spontané d’attraction vers la
découverte des nouvelles choses qui peuvent être inconnues. C’est une tendance
à un apprentissage continu. Etre curieux c’est rester en mouvement, varier les
chemins, rechercher ce qui diffère du déjà connu. La curiosité représente, ainsi,
une source de motivation (Lepper et Hoddel, 1989).
La majorité des étudiants interrogés ont prononcé leurs degrés de curiosité
avec un niveau très satisfaisant. 75% des étudiants mauritaniens se disent curieux
contre 90% pour les étudiants marocains. Ce qui nous laisse à penser que la
variable de curiosité est beaucoup plus développée au Maroc qu’en Mauritanie
comme le montre le tableau suivant :
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 80
3.3.5. La persuasion
Persuader est sans aucun doute une des compétences les plus importantes
dans le domaine du relationnel. Pour être persuasif, ce n’est pas une tâche aisée
et nécessite une mise en valeur et une efficacité des raisonnements. Si cette
compétence semble être innée pour certains, d’autres nécessitent de la travailler.
Toute personne aurait un jour besoin de convaincre quelqu’un d’autre.
L’entrepreneur ou le futur entrepreneur est amené dans le cadre de sa fonction
de se livrer souvent à cet exercice. Il est ramené continuellement à persuader un
investisseur, un banquier, un client, son groupe de travail, etc.. La rentabilité de
son entreprise peut être améliorée grâce aux techniques de persuasions
auxquelles va se livrer l’entrepreneur avec ses différents partenaires.
Dans notre échantillon, cette variable est beaucoup plus intéressante chez
les étudiants mauritaniens que chez les étudiants marocains comme le montrent
les résultats suivants.
Tableau 11. La variable de la persuasion
Persuasion Mauritanie Maroc
Effectifs Pourcentage Effectifs Pourcentage
1 7 0,0374332 22 0,0859375
2 18 0,0962567 60 0,234375
3 37 0,197861 100 0,390625
4 61 0,3262032 56 0,21875
5 64 0,342246 18 0,0703125
Total 187 100 256 1
3.3.8. La créativité
La créativité est l’habileté de voir les choses différemment, de penser sans
contraintes, et faire tourner toutes les idées dans tous les sens. Dans une
économie basée sur la connaissance, la création de nouvelles activités devient un
objectif stratégique pour les entreprises (Dyer, Gregreson et christensen, 2012).
Dans ce processus, les entrepreneurs occupent une place centrale. Un
entrepreneur ne sera pas seul sur son marché. Pour bien se positionner et se
différencier de ses concurrents, il a besoin d’être créatif.
Pour cela les interrogés étaient invités à exprimer leur niveau de créativité.
Les résultats obtenus sont exprimés dans le tableau suivant :
Tableau 14. La variable de la créativité
Créativité Mauritanie Maroc
Effectifs Pourcentage Effectifs Pourcentage
1 8 0,0427807 4 0,015625
2 13 0,0695187 25 0,09765625
3 36 0,1925134 95 0,37109375
4 75 0,4010695 119 0,46484375
5 55 0,2941176 13 0,05078125
Total 187 1 256 1
0,7
0,6
0,5
0,4
Mauritanie
0,3 Maroc
0,2
0,1
0
1 2 3 4 5
0,45
0,4
0,35
0,3
0,25 Masculin Mauritanie
0,2 Masculin Maroc
0,15 Féminin Mauritanie
0,1 Féminin Maroc
0,05
0
1 2 3 4 5
Culture entrepreneuriale
Conclusion
L’objectif de cette contribution a été de comparer la culture et l’intention
entrepreneuriale entre les étudiants mauritaniens et les étudiants marocains
selon les caractéristiques entrepreneuriales telles que la créativité, l’innovation, la
persuasion, la prise de risque, la persévérance, l’esprit critique, le leadership, la
résolution de problèmes, la confiance en soi (la capacité à convaincre, de
communiquer, défendre ses idées …), l’initiative, la curiosité, et l’autonomie.
Les étudiants mauritaniens et marocains ont montré à travers l’étude
réalisée dans le cadre de ce travail, une grande attitude positive vers la création
de leur propre activité après l’obtention de leurs diplômes. En plus, plusieurs
attitudes entrepreneuriales existent chez les deux groupes d’étudiants avec une
disparité entre les deux échantillons, telles que la persévérance, la créativité,
l’esprit critique, la persuasion, la capacité à résoudre les problèmes et la
curiosité. En revanche, on remarque une faible prononciation pour d’autres
caractéristiques entrepreneuriales au sein des étudiants interrogés telles que la
prise de décision, la confiance en soi et le leadership qu’il faut nécessairement
développer.
Afaf BENSGHIR &Anouar REGHIOUI 88
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