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Sensibilisation A L'entrepreneuriat

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SENSIBILISATION A L'ENTREPRENEURIAT

Objet et objectif général du cours

Expliquer les concepts mobilisés sur lesquelles la culture entrepreneuriale1 se base ainsi que les
piliers essentiels de cette culture dont la connaissance importe plus : une connaissance du phénomène
d’entrepreneuriat et de ses formes ; une connaissance et conscience de la personne et de son
potentiel entrepreneurial ; une connaissance de l’environnement socio- économique de l’individu
qui veut entreprendre et enfin, le projet entrepreneurial par lequel l’individu exerce un pouvoir
d’action. Il s’agira ensuite de favoriser chez l’apprenant une organisation évolutive et constructive
de sa vision du monde (environnement socio-économique), de son identité (personne et potentiel) et
de son pouvoir d’action (projet entrepreneurial).

Objectifs spécifiques du cours

- sensibiliser l’apprenant aux principaux concepts à la base des comportements, des motivations et des
actions des entrepreneurs.
- faciliter la compréhension des notions d’entrepreneuriat, d’esprit d’entreprise et de culture
entrepreneuriale ainsi que leurs implications dans la société.
- permettre aux apprenants de trouver des définitions utiles de ces principaux concepts utiles à la
culture entrepreneuriale.
- définir les contours de la culture amorçant, favorisant et institutionnalisant l’esprit d’entreprise et
d’entreprendre, à savoir notamment les attitudes suivantes : la responsabilité, la prise de risque,
l’autonomie, la confiance, la solidarité et l’entraide.
- pousser chacun à identifier en lui-même des atouts, des forces et des compétences, à arrimer avec
l’être et le devenir d’un entrepreneur.
- éveiller et développer le potentiel entrepreneurial de chacun
- inciter à devenir entrepreneurs de leur vie et à leur donner l’envie de prendre leur avenir en main.

INTRODUCTION

Durant ces dernières années, il est argué que l’entrepreneuriat et l’entreprise2 sont devenus des
facteurs importants et critiques de la compétitivité et de la croissance à long terme des économies des
pays. Tous les pays se sont penchés à la recherche des façons de promouvoir et faciliter une

1
Ce cours est la version simplifiée et adaptée par nos soins du document original, Support pédagogique du module, Culture
Entrepreneuriale, conçu, développé et lassaâd Mezghani et alii, à l'Université de Sfax et du Centre Universitaire d’Insertion et
d’Essaimage de Sfax, Version 1.2 – Septembre 2008.
2
L’entreprise une entité autonome qui produit des biens et des services marchands (firme, entreprise publique, petites et moyennes
entreprises) ; c'est également un projet, action ou réalisation plus ou moins complexes (tentative, aventure, manœuvre, essai, travail :
opération, œuvre). Le succès est une entreprise de longue haleine.
La notion d’entreprise est liée à celle du risque, de l’initiative et celle de l’utilisation nouvelles de ressources et de capital
(recombinaisons de ressources). Le terme d’entreprise est utilisé aussi dans « le monde de l’entreprise » pour décrire l’ensemble
représentatif des entités autonomes productrices de biens et de services marchands.

1
dynamique d’entrepreneuriat et une culture entrepreneuriale vibrante et éveilleuse de potentialités pour
stimuler plus d’activités entrepreneuriales. Ainsi, augmenter les niveaux et les taux d’activités
entrepreneuriales nécessite des entrepreneurs, hommes ou femmes preneurs de décisions pour créer et
développer leurs entreprises.
La culture entrepreneuriale prévalant dans un milieu apparaît comme un des facteurs les plus
susceptibles d’influencer la propension d’une personne à créer, reprendre une entreprise et plus
généralement à entreprendre dans des domaines social, culturel, sportif, et associatif autre que le
domaine économique.

Pouvoir d’action : Projet


entrepreneurial

Apprenant
au centre
Environnement socio-
Connaissance et économique de l’individu
Conscience de soi et qui entreprend
de son potentiel

Schéma de synthèse : « culture entrepreneuriale »

Entreprendre ne correspond ni à une position ni à un statut social (être chef d’entreprise, CEO,
PDG, ne suffit pas pour être entrepreneur), mais une fonction que l’on oppose souvent à celle de
management. Entreprendre peut s’envisager à un niveau individuel ou collectif (groupe, organisation,
etc.). Il correspond à une diversité de situations et de pratiques : entreprendre pour son propre compte ;
entreprendre pour le compte d’une entreprise (intraprendre) ; entreprendre pour le compte de la
société en général (actions humanitaires et de bénévolat, associatives,…). Entreprendre ne s’applique
pas uniquement qu’aux activités d’affaires, mais aussi à toute activité humaine. Désormais, il s’agit
plus généralement de reconnaître l’entrepreneuriat comme une aptitude de base qui peut être acquise
dans le cadre de la formation universitaire et de l’apprentissage tout au long de la vie.

Ce module, sensibilisation à l'entrepreneuriat, sera articulé autour des axes suivants : la


connaissance de l'entreprise et de la culture afférente, connaissance de l'entrepreneuriat et de ses
formes, connaissance et conscience de soi et de son potentiel, connaissance de l’environnement socio-
economique, connaissance du projet entrepreneurial.

2
SECTION I : CONNAISSANCE DE L'ENTREPRENEURIAT ET DE LA CULTURE AFFERENTE
1. L’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat est un terme à l’origine issu du terme d’entrepreneur1 qui est passé à la langue
anglaise : entrepreneurship. Selon l’office québécois de la langue française, l’entrepreneuriat est
défini comme la « fonction d’une personne qui mobilise et gère des ressources humaines et
matérielles pour créer, développer et implanter des entreprises ». En tant que phénomène économique
et social, les apports de l’entrepreneuriat à l’économie et à la société sont considérables et ils
concernent :
– la création d’entreprises et le renouvellement du parc dans les différents domaines
d’activités,
 la création d’emploi comme une réponse aux problèmes,
 l’innovation et les opportunités innovantes,
– le développement de l’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations (prise
d’initiative, prise de risque, orientation vers les opportunités, réactivité ou flexibilité…)
– et l’accompagnement de changements structurels au niveau de l’environnement politique,
technologique, social ou organisationnel (exemple du secteur tertiaire, l’internet, les TIC…).

2. La culture entrepreneuriale
La culture est définie comme étant un ensemble d’informations partagé et transmis entre des
individus et des générations d’individus. C’est un socle de références portent sur des valeurs, des
aspirations, des croyances, des modes de comportement et des relations interpersonnelles2.
La culture d’entreprise est définie par Gibb comme « un ensemble de valeurs, croyances et attitudes
communément partagées dans la société et étayant la notion de ’manière de vivre’ entrepreneuriale
désirable et favorisant la poursuite d’un comportement entrepreneurial effectif par des individus ou
groupes d’individus ».
La culture entrepreneuriale serait en effet constituée de qualités et d’attitudes exprimant la volonté
d’entreprendre et de s’engager pleinement dans ce que l’on veut faire et mener à terme. Elle se veut
être comme une culture du projet, une culture toute particulière puisqu’elle vise à produire de la
nouveauté et du changement. Elle se veut aussi être une culture de création et de construction.

1
Selon le Grand Dictionnaire, l’entrepreneur est défini comme étant une « personne ou groupe de personnes qui crée, développe
et implante une entreprise dont il assume les risques, et qui met en oeuvre des moyens financiers, humains et matériels pour en assurer
le succès et pour réaliser un profit ».
L’entrepreneur, c’est quelqu’un qui sait percevoir (identifier, sélectionner et exploiter) une opportunité et créer une organisation pour
l’exploiter. Il contribue à la création de valeur nouvelle. Entrepreneur, est une fonction, et non pas un statut social. L’entrepreneur ne
peut l’être, nous semble-t-il, qu’à travers ce qu’il fait (et aussi, où et comment il le fait). Est entrepreneur, par conséquent, celui qui
entreprend.
L’entrepreneur est souvent étroitement associé aux termes de prise de risque, d’innovation, et de proactivité (anticipations des
événements), et chasseur d’opportunités d’affaires. Il est un agent de changement.
2
– Les croyances, valeurs et normes définissent un certain nombre de règles de comportement auxquelles les membres du groupe
doivent se soumettre sous peine de sanctions, voire d’exclusion.
– Les mythes et histoires font référence au passé de l’entreprise et se transmettent sous la forme de récits idéalisés basés sur des faits
réels. Le mythe joue un rôle sécurisant. Il est le reflet d’un passé, mais aussi le garant d’un avenir.
– Les rites collectifs sont des actes qui se répètent permettant de manifester un consensus. Le respect du rite correspond à une volonté de
se rassurer, en manifestant son appartenance à un groupe. Toute technique de gestion est susceptible de devenir rituelle dès le moment où
les détenteurs du pouvoir la singularisent, voire la théâtralisent.
– Les tabous sont des sujets qui constituent les manifestations d’une peur collective. Les tabous peuvent se matérialiser sous la forme
« d’événements-catastrophes pouvant affecter les produits de l’entreprise et que les dirigeants sont incapables de prévoir parce qu’un
tel exercice est pour eux trop anxiogène ».

3
La culture entrepreneuriale ne doit plus être considérée uniquement comme un moyen de créer de
nouvelles entreprises, mais plutôt comme une attitude générale qui constitue un atout précieux dans la
vie quotidienne et professionnelle de tout citoyen, compte tenu de la portée des caractéristiques qui la
définissent.
Dans « La culture entrepreneuriale, un antidote contre la pauvreté », Fortin propose que la création de
richesse passe par le développement d’une culture entrepreneuriale qui est préférablement endogène en
priorisant le développement de valeurs comme l’autonomie, la responsabilisation, la créativité et la
solidarité

3. La promotion de la culture entrepreneuriale et de ses valeurs


Le développement de la culture entrepreneuriale passe par un effort de sensibilisation et de promotion.
Les raisons de promouvoir la culture entrepreneuriale dans un pays peuvent être :

 Stimuler la compétitivité, l’innovation, la productivité et la croissance économique ;


 Faire de l’entrepreneuriat un choix de carrière désirable.
 Améliorer la capacité des individus à vivre avec l’incertitude et à répondre positivement au
changement.
 Rattraper un retard par rapport à d’autres pays au chapitre de la création d’entreprises.
 Contrebalancer l’information déjà abondante en matière d’employabilité.
 Valoriser la richesse et son rôle dans le développement économique et social.
 Prendre en charge des initiatives de promotion à moyen et long terme, car le secteur privé
est peu enclin à le faire.
Pour pouvoir engager un processus de changement, il faut mobiliser différentes de ressources
personnelles, à savoir : les ressources émotives, les ressources cognitives et les ressources
interactionnelles.
Les ressources émotives sont le moteur de l’action. L’esprit d’entreprise trouve en elles sa
motivation première et son déclenchement. Les ressources cognitives servent à penser l’action, à
donner forme à l’avenir par l’élaboration et la mise en œuvre d’un projet. Elles donnent sens au projet
entrepreneurial. Le passage à l’acte nécessite une action concrète et la mobilisation des ressources des
différents milieux (Ressources interactionnelles). En effet, on ne peut pas entreprendre seul, avec
uniquement l’énergie tirée de la motivation, avec uniquement l’intelligence de sa vision et de projet.
Ce dernier fait appel à la capacité de l’entrepreneur de tisser des liens avec son environnement.

3.1. Les moyens


Les moyens sont multiples allant de l’éducation ; à l’apprentissage par projet, à la
sensibilisation et à l’information. Nous retiendrons : les repères l'identification des opportunités
d’affaires, la définition des visions, l'expression de différenciations, l'évaluation des risques et la
Gestion de relations.

3.2. Les valeurs entrepreneuriales


La culture entrepreneuriale se compose de caractéristiques qui ont le pouvoir de favoriser une
action efficace et qui contribuent à l’actualisation du potentiel. Ces caractéristiques sont la
confiance en soi, le leadership, l’esprit d’équipe, la motivation, le sens des responsabilités, la
solidarité, la débrouillardise, l’effort, l’initiative, le sens de l’organisation, la créativité, la
détermination et la persévérance. Ces valeurs sont définissables par les attitudes et les comportements
qui les expriment.
– la confiance en soi ;
4
• Se sentir capable de faire quelque chose, d’entreprendre et de mener à terme un projet, grâce à ses
connaissances et à ses compétences.
– le leadership ;
• Proposer des actions, des idées.
• Influencer « positivement » les autres dans la réalisation de la tâche.
• Prendre les décisions nécessaires et passer à l’action.
– l’esprit d’équipe ;
• Travailler et coopérer avec les autres tout en étant respectueux. C’est créer avec d’autres en synergie
d’action.
– la motivation ;
• Avoir des raisons d’apprendre et de relever un défi.
– le sens de la responsabilité ;
• Respecter ses engagements en faisant ce qui doit être fait et ce qui a été convenu par le groupe.
– la solidarité ;
• Se sentir responsable des choix et des décisions du groupe dans l’atteinte d’un but commun.
– le débrouillardise ;
• Mettre en action ses ressources internes (compétences, connaissances et habiletés) et ses ressources
externes (outils, personnes-ressources, organismes, entreprises, etc.) lorsque surgissent des difficultés
et des embûches. C’est recourir à ses connaissances et à ses habiletés pour faire face à l’imprévu
– l’effort ;
• Avoir la volonté de travailler fort.
– l’initiative ;
• Faire des choix, devenir autonome et prendre des décisions sans avoir besoin de supervision. C’est
passer à l’action
– le sens de l’organisation ;
• Choisir de bonnes méthodes pour être efficace dans la réalisation du travail.
– la créativité
• Exprimer des idées, proposer des solutions novatrices, des pistes de recherche, etc.
– la détermination ;
• Se concentrer sur ce qu’il y a à faire, sur l’atteinte d’un objectif.
– la persévérance ;
• Continuer/terminer ce qui a été commencé jusqu’à l’obtention d’un résultat satisfaisant.
• Faire preuve de constance et de ténacité afin de mener à terme un projet et d’atteindre
l’objectif fixé.

La culture entrepreneuriale se décline en trois éléments :


– des connaissances partagées par des individus d’une même société qui veulent relever des défis ;
– des attitudes et des valeurs (créativité, sens de la responsabilité, autonomie, confiance en soi,
solidarité, leadership, tolérance à l’échec, etc.) ;
– des compétences de savoir faire, savoir être et savoir agir.
La culture entrepreneuriale a comme but l’accomplissement d’une société alerte, responsable et en
mesure de s’assumer pleinement. Dans un tel projet, les entrepreneurs jouent un rôle capital. En effet,
l’expérience des entrepreneurs peut être exposée et faire l’objet de témoignage, d’exemples à suivre
par les jeunes générations.
En conclusion, Il est important de dire que l’entrepreneuriat peut être « le fruit », alors que la culture
entrepreneuriale peut être comparée à « l’arbre » ; l’analogie du « champ » et de la « moisson »
illustre aussi très bien ces réalités distinctes, mais interdépendantes.
5
SECTION II : CONNAISSANCE DE L’ENTREPRENEURIAT ET DE SES FORMES
1. La nécessite de l’entrepreneuriat dans un monde en mutation
L’entrepreneuriat est devenu un phénomène nécessaire dans un monde en mutation profonde. Dans ce
nouveau siècle, nous assistons à l’émergence d’une société plus entrepreneuriale. Notre contexte tend
vers des configurations organisationnelles réduites et flexibles dues à un pression des marchés de plus
en plus forte (concurrence plus acharnée, personnalisation de plus en plus marquée de l’offre…) ; une
individualisation des produits ; une accélération du progrès scientifique et technique (explosion du
savoir scientifique et technologique applicable aux activités humaines) ; une internationalisation
croissante des activités et mondialisation ; actionnaires plus nombreux et mieux organisés.
Nous assistons à une mutation dans le contexte d’affaires et des entreprises. En effet, les
entreprises cherchent de plus en plus à se recentrer (sur les métiers et les compétences de base) et à
externaliser. L’externalisation par exemple est un phénomène qui s’amplifie et qui entraîne, à travers
la formule d’essaimage, une croissance des PME. Pour les individus, on voit de nouvelles formes et
d’organisation du travail : travail indépendant et/ou autonome ; le travail à domicile ; à temps partiel et
partagé. Nous assistons aussi à des mutations dans le contexte social, des exigences fortes apparaissent
et s’imposent aux organisations et aux individus, les mots d’ordre : changement ; incertitude et
complexité.
Le phénomène entrepreneurial se caractérise par sa complexité, sa multidimensionnalité ainsi
que par son caractère dynamique. La complexité signifie la présence de plusieurs acteurs intervenant
dans le processus entrepreneurial. La multidimentionnalité du phénomène entrepreneurial signifie
l’existence de plusieurs dimensions à savoir la dimension humaine (cognitive, affective et conative), la
dimension sociale et culturelle (réseau, culture d’un pays…). Le caractère dynamique de
l’entrepreneuriat implique la prise en compte des différents changements environnementaux et des
dimensions de temps (variables temporelles) et de changement (changement de perceptions,
apprentissage…).

2. Les mythes, métaphores et paradoxes de l’entrepreneuriat


Plusieurs idées reçues (mythes à défaire), des images/métaphores ainsi que des paradoxes sont
associés à l’entrepreneuriat. La connaissance du phénomène passe nécessairement par leur
compréhension.

2.1. Les mythes de l’entrepreneuriat


La première idée reçue la plus connue : « Entrepreneurs are born, not made » ou “les
individus naissent entrepreneurs et ne le devinent pas” est à banner. En effet, les individus ne naissent
pas entrepreneurs mais ils le deviennent. Leur culture, environnement et éducation permettent de
faciliter l’émergence de ce type de profil.
D’autres mythes à défaire seront aussi brièvement présentés :
– Les entrepreneurs ne pensent qu’à l’argent
– Ils sont des joueurs de poker,
– Il faut beaucoup d’argent pour se lancer en affaires
– Il faut avoir étudié en administration ou en gestion pour lancer une entreprise
– Il faut naître dans une famille d’entrepreneurs pour avoir le sens des affaires
– Il suffit d’avoir une bonne idée pour lancer une entreprise

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2.2. Les métaphores de l’entrepreneuriat
En lisant quelques ouvrages en entrepreneuriat, le lecteur peut imager l’entrepreneuriat comme
étant un voyage effectué par un voyageur (entrepreneur) qui est en quête de découvrir de nouvelles
expériences ; comme une Course (contre la montre) dans laquelle il va se confirmer et exceller ;
une Construction (structure, organisation) dont il sera le bâtisseur ; une Guerre où il va entrer en
compétition avec d’autres adversaires ; comme une destruction créative (sorte d’iconoclasme) dans
laquelle l’entrepreneur détruit des systèmes de production anciens pour les remplacer en de
nouveaux systèmes plus performants ; et enfin comme étant une Passion (amour, coup de foudre…),
une expérience humaine vécue par un être passionné, épris de liberté.

2.3. Les paradoxes de l’entrepreneuriat


L’entrepreneuriat est envisagé à partir de plusieurs paradoxes qui rendent l’expérience
entrepreneuriale viable. En effet, pour faire de l’argent, il faut dépenser de l’argent ; pour créer de la
richesse (valeur), il faut la détruire ; pour réussir, il faut apprendre l’expérience de l’échec ; nécessite
de la pensée, préparation et planification, mais il se base sur un événement non planifié ; il faut
un sens de l’urgence, biais dans l’action, mais aussi de la patience et de la persévérance.

3. Les formes de l’entrepreneuriat


L’entrepreneuriat prend plusieurs formes à savoir l’entrepreneuriat individuel et collectif dont les
exemples sont nombreux. L’entrepreneuriat individuel prend la forme individuelle (lancer seule sa
propre entreprise) ou collective (s’associer avec d’autres individus dans un projet entrepreneurial). Les
formes de l’entrepreneuriat peuvent aller de la création d’une nouvelle structure à la simple reprise.

3.1 Création d’une nouvelle entreprise


– Traditionnelle ou (activité connue, projet répétitif)
– Technologique et Innovante : Technopreneuriat ou création d’entreprise technologique ;
cyberentrepreneuriat ou création d’entreprise d’internet et de e-commerce ; Ecopreneuriat ou la
création d’entreprises vertes (développement durable, responsabilité sociale). La création d’une
nouvelle entreprise peut concerner les petites et micro-entreprises, le travail indépendant, les PME,
les grandes entreprises…

3.2 Création d’une entreprise par essaimage


La création d’une entreprise par essaimage (déplacement et dispersion d'un groupe humain, animal ou
de quelque chose) constitue un type d’entrepreneuriat qui se développe de plus en plus.
3.3 Création d’une entreprise par franchise
La franchise constitue un levier particulier de création dont le promoteur bénéficie, entre autres, d’une
notoriété existante.

3.4 Reprise, cession et transmission d’entreprises


La reprise d’entreprise est définie par Fayolle (2004 : 133) comme étant « une situation qui relève de
l’esprit d’entreprendre et qui appartient au champ de l’entrepreneuriat…un processus par lequel une
personne physique ou morale, le repreneur, acquiert la propriété d’une entreprise ou d’une activité
existante et occupe les fonctions de direction générale ».

3.5 Entrepreneuriat organisationnel ou Intrapreneuriat


C’est Pinchot (1985) qui est le premier qui a introduit le mot « intrapreneuriat » ; Pour lui,
l’intrapreneuriat revient à entreprendre dans une structure existante en développant des pratiques et
comportements entrepreneuriaux à l’intérieur d’une grande entreprise. Le personnage-clé de ce
7
phénomène est l’Intrapreneur. Drucker (1985) est l’un des premiers à observer cette tendance : «
Today’s businesses, especially the large ones, simply will not survive in this period of rapid change
and innovation unless they acquire entrepreneurial competence ».

3.6 Entrepreneuriat coopératif ou collectif : Coopérative ou entreprise collective


Les entreprises coopératives et collectives offrent des voies de rechange quant aux modes de créer,
de gérer et de développer des organisations.
L’entrepreneuriat coopératif ou collectif implique la mise en commun de ressources différentes de
l’entrepreneuriat purement économique. Il insiste surtout sur les ressources humaines, sociales et
relationnelles.

3.7 Entrepreneuriat solidaire et social


Cette forme d’entrepreneuriat se manifeste dans la création d’activités bénévoles, ou l’innovation (et
amélioration) dans les secteurs d’activités bénévoles existantes. Il s’agit aussi de la création et du
développement des organisations à buts non lucratifs qui se différencient des entreprises économiques
par le fait que leur objectif primordial n’est pas le gain de l’argent mais de servir un intérêt général ou
défendre une cause humaine.

SECTION III : CONNAISSANCE ET CONSCIENCE DE SOI ET DE SON POTENTIEL


1. Les motivations d’entreprendre
Les motivations d’entreprendre sont de différents ordres et de différentes natures, à savoir :
– Désir, besoin, volonté d’entreprendre ;
– Désir d’indépendance (d’être libre) ;
– Goût du pouvoir (d’être son propre patron) ;
– Volonté de "se réaliser", d’accomplissement ;
– Besoin de reconnaissance sociale ;
– Passion pour un produit, une activité ;
– Challenge, défi, fun ;
– Recherche du pouvoir.
Le projet entrepreneurial peut être stimulé par des motivations internes (désir d’autonomie et
d’indépendance) ou par des motivations externes (les encouragements, les incitations). Les
motivations « push » signifient que le futur entrepreneur est poussé par différents mobiles
(déplacement, licenciement…) à lancer son projet entrepreneurial. Alors que les motivations « pull »
viennent du fait que cet entrepreneur est attiré par des opportunités d’affaires (partenariat).

2. Les qualités et défauts de l’individu qui veut entreprendre


Tout individu est porteur en lui-même de qualités et de défauts. Ces derniers sont à
l’origine de l’acte d’entreprendre. Les qualités renvoient aux différents registres, à savoir :
– Psychologiques et de personnalité ;
– Managériales ;
– Entrepreneuriales.
Les défauts sont :
– Psychologiques et de personnalité ;
– Managériaux ;
– Entrepreneuriaux.
Il paraît que l’entrepreneur possède des
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- caractéristiques peu éthiques : duplicité, absence de remords et d’éthique, sentiment de supériorité ;
– Caractéristiques psychiques particulières : Psychopathe, Machiavélique, narcissique.
La connaissance de soi est indispensable pour pouvoir s’interroger :
– sur son efficacité personnelle ;
– sur sa mobilisation à relever le défi ;
– sur sa détermination à consentir les efforts nécessaires et à persévérer.
Des approches constructives des qualités entrepreneuriales peuvent être élaborées à partir de la
métaphore de superman. Il s'agit de se poser la question : est-ce que l’on naît entrepreneur ou est-ce
qu’on le devient ? Chacun peut être un superman à sa façon à partir du moment où il commence à
mettre en valeur son potentiel.

Source : Support pédagogique du module, Culture Entrepreneuriale, conçu, développé et lassaâd Mezghani et alii

3. L’élaboration de son profil entrepreneurial


Est-ce que l’on naît entrepreneur ou est-ce qu’on le devient ? Si oui, quelles sont les connaissances
spécifiques et les compétences utiles afin de réussir en tant qu’entrepreneur ? Les entrepreneurs ne sont ni
des génies ni des hommes parfaits, nous apprennent les biographies écrites par les entrepreneurs. Une
analyse de ces récits suggère des pistes intéressantes pour favoriser l’esprit entrepreneurial. L’acte
d’entreprendre est intimement lié à un ensemble d’aptitudes, d’attributs et de comportements.

3.1. Les aptitudes


La liste des attitudes à l’origine du développement de l’acte d’entreprendre ne peut jamais être
exhaustive. Il n’existe pas de recettes magiques ; il y a plutôt une dynamique propre à chaque
entrepreneur mettant en orbite différentes aptitudes, à savoir :
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– Résolution de problèmes ;
– Persuasion ;
– Négociation ;
– Ventes ;
– Créativité ;
– Gestion globale du projet ;
– Réflexion stratégique ;
– Intuition et prise de décision dans un contexte d’incertitude ;
– Se mettre en réseau.

3.2. Les attributs


– Accomplissement et ambition ;
– Confiance en soi ;
– Persévérance ;
– Autonomie ;
– Action orientée ;
– Apprentissage par l’action ;
– Tenacité ;
– Détermination ;
– Créativité

3.3 Les comportements


Il ne s’agit de lister tous les comportements à l’origine de l’acte d’entreprendre mais plutôt
d’en présenter quelques-uns qui sont :
– Recherche et saisie d’opportunités ;
– Prise d’initiatives ;
– Résolution de problèmes et créativité ;
– Gérer avec autonomie ;
– Prise de responsabilité ;
– Gérer les interdépendances ;
– Mise en commun des ressources et des efforts ;
– Prise de risques calculés.

Une vaste panoplie de tests existe sur Internet : http ://gpsao.educ.usherbrooke.ca/. Le diagnostic de
son propre profil entrepreneurial conduit l’apprenant, (le futur entrepreneur) à se situer et à élaborer
son plan d’action en vue de poser les actions, en termes de formation ou autres, nécessaires.

4. Le métier de l’entrepreneur
Tout métier s’apprend dont le métier de l’entrepreneur. Ce dernier est spécifique ; il sous- tend des
composantes et il implique des activités-clés.
Les activités-clés du métier de l’entrepreneur sont nombreuses ; elles sont extrêmement variées ;
elles varient aussi dans le temps d’un entrepreneur à l’autre, n’étant pas nécessairement toutes les
mêmes au moment du lancement ou des périodes de croissance. Dix activités-clés ont été identifiées,
considérées par Fayolle et Filion (2006 :204) comme étant les plus courantes et les plus communes
(voir tableau ci-après).

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Les activités les plus courantes et communes du métier d’un entrepreneur

Activités clès Caractéristiques Compétences Apprentissage


1. Identifier des Flair, intuition Pragmatisme Analyse
opportunités d’affaires sectorielle
2. Concevoir des visions Imagination, Conception, Evaluation des
indépendance, passion pensée systématique ressources
3. Prendre des décisions Jugement, Vision Information,
prudence risque
4. Réaliser des visions Débrouillardise, Action Rétroaction
constance, ténacité
5. Faire fonctionner les Dextérité Polyvalence Technique
équipements et
installations
6. Acheter Acuité Négociation Diagnostic
7. Mettre en marché Différenciation Originalité Agencement,
marketing et gestion
8. Vendre Flexibilité Adaptation Connaissance du
client
9. S’entourer Jugement Communication Gestion des
discernement ressources humaines, partage

10. Déléguer Prévoyance Relations, Holisme, Gestion


équipe des opérations
Source : adapté de Fayolle & Filion (2006 : 204), in Support pédagogique du module, Culture Entrepreneuriale, conçu,
développé et lassaâd Mezghani et alii

SECTION IV : CONNAISSANCE DE L’ENVIRONNEMENT SOCIO- ECONOMIQUE


L’entrepreneur doit considérer son milieu comme une ressource pour lui et se considérer lui-même
comme une ressource pour son milieu. L’apprentissage du terrain et l’insertion dans la culture du
milieu ainsi que la capacité de se lier aux autres et celle de mobiliser le milieu au profit du projet à
réaliser constituent les atouts d’un entrepreneur en devenir.
Au fond, la vision, c’est le projet avec, en plus, la formation de terrain et l’acculturation de
l’entrepreneur au domaine qu’il investit. Même s’il est scolarisé, voire très scolarisé, l’entrepreneur
n’a pas le choix : il doit faire l’apprentissage du milieu auquel s’adresse son idée de projet.

1. Milieu familial et proche


Le milieu familial ou la famille au sens large du terme constitue le milieu privilégié de
naissance, de gestation et de développement du projet entrepreneurial.

1.1. La famille
Il s’agit d’un groupement primaire important qui façonne énormément la personnalité et le
comportement du futur entrepreneur. Elle joue un rôle important dans la satisfaction des besoins
d’appartenance. En outre, chaque type de famille peut être plus au moins libérale, conservatrice ou
preneuse de risque. Souvent elle peut influencer le choix de la carrière de ses membres. C’est aussi le
lieu d’apprentissage à l’action et à l’expression normalisée (normes à respecter, mais non formalisée
(non écrite). Les conflits de rôles, d’intérêts et de statuts en son sein peuvent entacher leur
fonctionnement mais ils peuvent aussi constituer un lieu d’apprentissage à la résolution de leurs
conflits en groupes. Souvent nous pouvons rencontrer des familles spécialisées dans un ou plusieurs
domaines d’activités telles que les familles agricoles, artisanales, commerciales, ou même artistiques.
11
1.2. Le réseau d’amis
De nos jours nous vivons dans l’ère des réseaux. C’est une réalité sociale mais aussi culturelle.
Les groupes d’amis ou communautaires ou de’ membres de familles constituent un groupement social
qui est secondaire La base de fonctionnement de ce dernier est la valeur de confiance, de coopération
et de respect de l’intérêt général partagé. Les individus en question peuvent nous orienter vers des
projets et vers la recherche du travail en groupe. Les apports pour la constitution d’une société son plus
faciles que ce soit en numéraire, en industrie ou en nature. L’échange des idées peut déboucher sur des
opportunités d’investissement. Cependant les contrats d’affaires doivent se faire à la lumière de
contrats minutieusement ficelés et rédigés car dans les affaires en réseau, il n’y a pas de sentiments et
les intérêts peuvent être divergents. De nos jours on parle d’affaires en réseaux virtuels. Exemple un
réseau d’anciens d’une faculté ou d’un club voire même de membres de conseils d’administrations en
sociétés. A ce niveau un carnet d’adresse peut être fort utile.

2. Milieu professionnel
Le milieu professionnel joue un rôle important dans la création de projets. C’est un lieu
d’apprentissage organisationnel fort utile pour la réussite de tout projet. C’est une source d’inspiration
pour la création d’un projet. Le professionnalisme est un facteur clef de succès offert par le
milieu professionnel
De nos jours chaque fonctionnaire disposant d’un projet innovant et voulant le concrétiser peut
disposer d’un congé d’affaires. L’essaimage proposé par le chef de l’entreprise publique est aussi l’une
des pratiques qui peut aider tout employé remplissant certaines conditions requises de créer son projet
avec le parrainage de son patron.
C’est un milieu d’apprentissage par excellence. C’est le milieu ou l’on peut perfectionner ses
connaissances et ses compétences ainsi que ses modes de communication verbale et non verbale.
On parle de grappe stratégique ou de groupes de professionnels solidaires qui suit une stratégie
d’action commune envers les intrus et les instances de contrôle.

3. Milieu d’appui aux affaires


Dans les économies modernes, les entreprises vivent, se développent et parfois disparaissent
sous l’influence et l’action de plus en plus déterminante de l’environnement en général et de
l’environnement institutionnel en particulier.
De nos jours ce dernier connaît une évolution rapide dans le sens d’une complexité et
d’une interdépendance entre ses différentes composantes. Les entreprises seront obligées de
maîtriser et de piloter le cadre réglementaire et institutionnel pour profiter des opportunités et évoluer
dans le cadre de la légalité. La perception de l’environnement institutionnel peut être positive ou
négative ou déformée. Les entrepreneurs doivent s’adapter à ces différentes réalités voir même essayer
de les intégrer dans leur stratégie. Il est important d’étudier en premier lieu les fondements
théoriques de l’environnement institutionnel pour proposer dans un deuxième temps des méthodes
pour l’évaluation des menaces et des opportunités (évolution et hostilité). Il est aussi important
d’étudier le contexte institutionnel des affaires (les années 70 ; 80,90 jusqu’à 2010 et plus) pour
détecter les contraintes de la création de l’entreprise dans les différents secteurs (problème de transfert
technologique, fragilité de la culture d’entreprise….).
Dans une dernière phase nous allons essayer de comprendre le fonctionnement des institutions
qui s’occupent du lancement des projets du soutien de leur capacité d’innovation et de la
rationalisation de leur financement et accompagnement.
Les structures d’appui renvoient aux structures de promotion de l’entreprise, de la micro-
entreprise et du travail autonome :
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Les structures d’accompagnement offrent des services, entre autres, pour la nouvelle entreprise
et les projets innovants : pépinières d’entreprises…
Les structures de formation sont nombreuses ; nous pouvons citer à titre indicatif. Les
structures d’information.
Les structures de financement prennent plusieurs formes à savoir : les Banques et les
sociétés d’investissement et de développement …
Le milieu associatif peut être scindé en deux catégories : les associations et les clubs.
Les associations constituent un réseau de socialisation et d’identification pour les individus en
cours de formation et d’apprentissage.
Les clubs font partis du paysage universitaire. Ils jouent un rôle social et culturel. Cette
structure informelle constitue un lieu privilégié pour apprendre à tisser des liens étroits avec
différents univers et parties prenantes (universités ; administration ; médias, associations,).
Observateurs et académiciens s’entendre pour dire que le succès du couple entrepreneur-
projet dépend de la capacité de chaque individu de créer et de mobiliser son capital social, c’est-à-
dire de se connecter à son milieu avec un grand M. Les parties prenantes de l’activité
entrepreneuriale sont résumés dans la figure suivante.
Les parties prenantes à la culture entrepreneuriale

Source : Support pédagogique du module, Culture Entrepreneuriale, conçu, développé et lassaâd Mezghani et alii

SECTION V : CONNAISSANCE DU PROJET ENTREPRENEURIAL

1. Le projet entrepreneurial : définition


Un projet entrepreneurial peut être défini comme suit : « Produire de la nouveauté, innover,
mener des actions en vue d’un bien, d’un service, d’un événement à créer qui a une valeur dans le
milieu parce qu’il répond à un besoin ».
Au point de départ, le projet entrepreneurial s’appuie sur l’idée d’une production, d’une action
productive qui crée un bien, un service, un événement. L’événement peut être une exposition, un
spectacle, une semaine thématique, une production artistique, un symposium, un festival, un concours
ou quoi que ce soit d’autre que les élèves auront à préparer et à réaliser avec toute la motivation et la
compétence dont ils sont capables.
Définir l’essentiel de ce qui fait la culture entrepreneuriale :

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– Le projet comme possibilité de faire advenir un futur souhaité.
– Le projet comme mode d’organisation du futur.
– Le projet comme principe fondateur d’une démarche d’innovation et de changement.
Le projet entrepreneurial est décrit comme un moyen de développer des compétences ; d’apporte
une solution à un problème et répond à un besoin ; et de génère une action que l’on fait connaître à
un public cible ;
Devenir entrepreneur implique :
– Entreprendre devrait s’inscrire dans une logique de projet (personnel et professionnel) et non dans
une logique d’adaptation
– Il n’y a pas de bon projet en soi, ni de bon entrepreneur, mais un projet en cohérence avec
l’environnement, les ressources, les compétences, les motivations et les buts de l’individu.

2. Les conditions fondamentales du projet


Un projet, pour être véritable, doit réunir les quatre conditions faisant preuve d’unité ;
singularité ; complexité et d’opportunités. Elle est liée aux auteurs du projet ; elle se développe au fur
et à mesure de l’élaboration du projet. Elle associe la conception et la réalisation, marie l’idée à la
réalité. Elle est liée à ce qui est imprévisible, parce que le projet contient beaucoup d’éléments qui
l’influencent. Elle requiert analyse, mobilisation, audace d’agir malgré l’incertitude qui demeure. Si un
projet peut être défini comme une vision qui sert à organiser le futur, c’est bien parce que le futur est
incertain et en partie imprévisible, et c’est justement cela qui fait la valeur du projet. La complexité et
l’incertitude introduisent dans le projet une tension qui mobilise les ressources cognitives de l’analyse
et de l’anticipation, de la créativité et du réalisme. Elle est liée à la fois aux contextes et aux
particularités des personnes, des lieux et du moment. Chacun des apprenants impliqués dans un projet
arrive avec son histoire personnelle, ses particularités, ses manières d’agir et de réagir. C’est
l’incarnation du projet si l’on peut dire, avec toute la réalité qui le fait être. Elles sont présentes dans
l’environnement et nécessitent un état d’éveil, une sensibilité aux problèmes ou aux besoins du milieu
et une disposition à se sentir concerné par ce qui se passe autour de soi.

3. Les fondements d’un projet entrepreneurial


Un projet entrepreneurial réussi doit répondre à certaines conditions.
– Le projet entrepreneurial :
• développe des caractéristiques entrepreneuriales ;
• a une portée et des répercussions ;
• est innovant ;
• a de l’envergure ;
• peut être jugé à l’aide d’indicateurs entrepreneuriaux.
– Bases d’un projet entrepreneurial réussi :
• Innovation ;
• Envergure ;
• Mobilisation.
Un projet entrepreneurial doit apporter une solution originale (inédite) à un problème ou une
action novatrice qui souhaite répondre à un réel besoin... Il peut se traduire dans la manière de
fabriquer, de concevoir ou de présenter la production. Pour être entrepreneuriale, il faudrait que
l’action soit novatrice et s’inscrive dans une problématique économique, communautaire ou
technologique, et réponde à un besoin du milieu, à la nécessité d’un meilleur fonctionnement ou même
à un simple souhait de bien- être.
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– Nouveaux destinataires, publics cibles ou partenaires atteints par le projet
– Nouvelles façons de fabriquer, de construire, de produire, d’entretenir, de réparer, de créer, de
communiquer, de présenter, de structurer, d’organiser, d’inaugurer, etc.
– Nouvelles utilités à un produit, à un service ou à un événement.
– Nouvelles manières de mettre en marché un produit, un service ou un événement.
– Production de nouveaux produits ou découverte de nouvelles qualités propres à des produits
existants ;
– Introduction de nouvelles méthodes de production ;
– Introduction de nouvelles formes d’organisation de l’industrie ;
– Conquête de nouveaux marchés ;
– Accès à de nouvelles sources d’approvisionnement.
Une nouveauté qui correspond à un besoin, à un manque, à un dysfonctionnement dans le marché, dans
la production, dans les coûts d’exploitation, dans la chaîne de distribution, dans la stratégie marketing
ou dans quelque autre domaine. L’envergure d’un projet s’exprime par son élargissement : Un projet
peut s’élargir par la complexification de la production en cherchant à ajouter un produit, un service,
un événement ou une activité économique à la production initiale tout en recrutant et en rejoignant un
plus grand nombre de personnes.
La sollicitation des pairs signifie que le promoteur doit :
– s’assurer que le projet peut avoir un réel effet et qu’il amènera à une reconnaissance sociale ;
– faire connaître le résultat concret de son projet entrepreneurial aux autres est un premier pas vers
la réussite du projet ;
 montrer à ses pairs la production réalisée.
Pour développer un projet entrepreneurial, il faut l’approcher selon une perspective de processus.
Un tel processus entrepreneurial est dynamique, fluide, ambigu, et chaotique.
Les étapes du projet entrepreneurial sont au nombre de trois : étape 1 (réflexion – réfléchir et
comprendre), étape 2 (élaboration – planifier et surprendre), étape 3 (mise en œuvre – réaliser et
entreprendre).
La réflexion : réfléchir et comprendre
– Vérifier sa volonté et sa capacité à entreprendre
– Trouver, définir et valider l’idée
– Idée d’affaires/concept/Business model
– Adéquation Homme/Projet et gestion des contraintes
L’élaboration : planifier et surprendre
– l’étude de viabilité commerciale
– l’étude de faisabilité technique
– l’étude de viabilité financière
– l’étude juridique
La mise en œuvre : réaliser et entreprendre
– Installer la nouvelle entreprise
– Premiers mois d’activité

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Conclusion
La démarche entrepreneuriale s’accomplit en interaction constante avec le milieu puisqu’elle se
rattache aux quatre notions clés suivantes : opportunité – innovation – émergence d’une organisation –
création d’une valeur. Chacune de ces réalités cherche à « produire de la nouveauté », à tel point
que le changement s’impose à l’entrepreneur comme un mode de vie.
La sensibilisation en matière d’entrepreneuriat constitue la pierre angulaire de l’instauration de la
culture entrepreneuriale. Toutefois, elle doit être accompagnée par d’autres actions, de promotion, de
formation et d’implication.

PRATIQUE

PLAN INDICATIF
Ce premier plan indicatif ne concerne que la partie présentation du projet. Les autres parties, feront par la suite,
l'objet d'un développement détaillé tout au long de notre étude.
PRÉSENTATION DU PROJET
I. CONTEXTE
Se servir des données fournies par les causes et sous-causes pour rédiger le ou les paragraphes décrivant le contexte.
Utiliser les outils : arbre des problèmes, arbre des objectifs et analyse des concernés. Terminer le contexte par la mise
en exergue du problème principal.
II. JUSTIFICATION
1. Caractéristiques de la zone du (couverte par le) projet
Parmi les caractéristiques suivantes, choisir celles qui sont pertinentes pour le projet étudié :
1.1. Données sociales
1.2. Données culturelles
1.3. Données démographiques
1.4. Données économiques
1.5. Données psychosociales
1.6. Données sociodémographiques
1.7. Données sanitaires
1.8. Données agronomiques
1.9. Données politiques
1.10. Autres caractéristiques de la zone du projet
Pour chaque type de données, conclure de la manière suivante :
- les données psychosociales constituent un atout pour le projet XXX et justifient l'initiative du promoteur YYY ;
- Les données économiques justifient l'opportunité du projet XXX et l'entreprise du promoteur YYY ;
- Les données démographiques justifient la mise en oeuvre du projet XXX et l'initiative du promoteur YYY.
Ce ne sont que quelques exemples ; toutes les données ne sont pas à retenir. Des données émergentes peuvent apparaître, il
appartient au rédacteur du projet de savoir les identifier et les exploiter à bon escient.
2. Évolution possible de la situation
Énumérer les conséquences (effet) résultant de la persistance (de sa non résolution) du problème principal.
3. Nécessité du projet
Il faut montrer la nécessité du projet pour le promoteur et les bénéficiaires. Repartir les bénéficiaires en deux
catégories : les bénéficiaires directs et les bénéficiaires indirects.
3.1. Le promoteur
3.2. Les bénéficiaires
- Les bénéficiaires directs ;
- Les bénéficiaires indirects
4. Financement
Mentionner :
- l'apport du promoteur ;
- l'apport des Institutions de Micro Finances (IMF) ;
- l'apport des banques ;

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- l'apport des organismes internationaux.
Il n'est pas obligatoire de mentionner toutes ces structures ; seule la mention de l'apport d'une (au moins) des
structures de financement est obligatoire en plus de celle du promoteur.
III. LOGIQUE DU PROJET
Elle est redigée à partir des outils suivants : arbre des problèmes, arbre des solutions et matrice du cadre logique.
1. Finalité
2. Objectif
3. Livrables
4. Activités
5. Ressources
6. Hypothèses
IV. BENEFICES ATTENDUS
Mentionner les retombées de la vente de poulets dans la région et dans le pays.
1. Bénéfices attendus en termes de production de poulets.
2. Bénéfices attendus en termes de créations d'emplois.
3. Bénéfices attendus en termes de revenus.
4. Bénéfices attendus en termes d'économies nationales (PIB, PNB…)
V. RISQUES POTENTIELS ET LEUR MITIGATION
Les risques sont reparties en deux catégories : risques internes et risques externes.
1. Risques internes et leur mitigation
2. Risques externes et leur mitigation
- Les risques internes sont liés au fonctionnement du projet, sa gestion : infrastructures exploitées, compétence des
acteurs, qualité du travail. On envisage un éventuel mauvais fonctionnement ou des défaillances liées à ces
éléments précités.
- Les risques externes sont liés à l'environnement social, économique, écologique, politique, culturel… etc.
Pour chaque risque énuméré, il faut mentionner la mitigation ou la solution proposée.
Exemple : L'insécurité galopante.
L'insécurité galopante est à prendre en compte. Ceux qui veulent vivre du résultat des autres deviennent de plus en plus
nombreux ; ils s'illustrent de fort belle manière avec des armes sophistiquées. Les fermes taxis sont souvent braqués et leur
recette emportée.
M. SIDIBE a décidé que l'exploitation quotidienne de son taxi s'arrête à partir de 20 H pour éviter les déconvenues
des heures tardives et très risquées. De plus, il a conclu un accord avec les éléments du CECOS pour une intervention
rapide grâce à un système d'alarme et d'alerte de GPS dont son taxi est équipé.
Le prochain plan indicatif présentera :
1. Les études de faisabilité et
2. La planification sommaire du projet
Le dernier plan indicatif exposera :
1. La présentation du promoteur (personne physique ou morale) et
2. La fiche technique du résumé du projet

Si vous oubliez de planifier, vous planifiez infailliblement l'échec. Dès l'instant où vous fixez votre objectif,
des choses se mettent en place dans votre existence. Un homme n'accomplit rien de grand tant qu'une grande
cause ne l'inspire pas.
Les 5 clefs de toute réussite sont : le DÉSIR, l'ÉLABORATION DE PLANS, l'ATTITUDE MENTALE
DU SUCCÈS, l'ESPRIT DE DÉCISION, la PERSÉVÉRANCE.
Que voulez -vous être, atteindre, obtenir dans les 3 années qui viennent ?

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