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(LICENCE II)

SENSIBILISATION A L’ENTREPRENEURIAT ET A LA CREATION


D’ENTREPRISE

I. ENTREPRENEURIAT : MOTIVATIONS ET OPPORTUNITES


1. OBJECTIFS DU COURS

L’entrepreneuriat s’est peu à peu imposé comme le moteur du développement économique et


social du monde entier. Cette section vise à sensibiliser l’étudiant aux principaux concepts à la base des
comportements, des motivations et des actions des entrepreneurs.

Au terme de cette section, l’étudiant sera capable de :

- Cerner les différentes approches conceptuelles de l’entrepreneuriat ;


- Identifier les motivations de l’entrepreneur
- Evaluer le profil entrepreneurial
- Identifier les sources d’opportunités d’affaires
2. DEVELOPPEMENT
a) PHENOMENE ENTREPRENEURIAL

Le développement de l’entrepreneuriat au sein du système éducatif universitaire n’est plus à


démontrer.

- Du point de vue du processus entrepreneurial, les actions peuvent aller de la


sensibilisation au conseil en passant par la formation à proprement dit :
- Du point de vue paradigmatique, deux finalités se dégagent (Bechard, 1995). La première
finalité, la plus répandue au sein de l’Université, renvoie à une vision restrictive de l’entrepreneuriat
(c'est-à-dire à l’esprit d’entreprise) et est centrée sur la création de nouvelles organisations et
l’identification d’opportunités existantes (Gartner, 1993). C’est la vision dominante qui associe
l’entrepreneuriat à la sphère économique et industrielle qui relaie d’autres valeurs (sociale, écologique)
au second plan.

Quant à la deuxième finalité ; elle envisage la notion d’entrepreneuriat sous un aspect un peu plus
extensible et renvoie à l’esprit d’entreprendre. Cette vision s’inscrit dans un processus de création de
valeur (Fernandez, 1999). Il s’agit de manière particulière de concevoir les choses, reliées à la prise
d’initiative et à l’action, du comportement de certains individus qui ont la volonté d’essayer de

1
nouvelles choses ou de les faire différemment, simplement parce qu’il existe une possibilité de
changement.

Ces deux notions sont à notre sens complémentaires, car aucune d’entre elles ne suffit en soi pour
qualifier le phénomène entrepreneurial. L’approche par la création d’une organisation et d’identification
d’opportunités d’une part formalise le stade d’émergence de l’idée en une opportunité comme chose à
découvrir et réintroduit d’autre part, l’action d’ordonner ou de structurer le réel que suppose tout acte de
création

C’est dire que le concept d’entrepreneuriat ne consiste pas seulement à créer son propre emploi,
mais à créer de la valeur. Une formation entrepreneuriale n’aboutit pas nécessairement à des créations
effectives, mais vise à encourager des attitudes d’autonomie, de réactivité, de capacités à traduire des
idées en projets, de travailler en équipes ou en réseau, de développement de soi, autant de qualités
recherchées par les employeurs.

En résumé, nous pouvons dire que :

- L’entrepreneuriat s’exprime au sein de contexte très différents (économie sociale et


solidaire, art, culture, sport, haute technologie, dans le domaine privé comme dans le domaine public) ;
- L’entreprenariat donne lieu à la création de formes organisées diverses (entreprise,
association, réseau…) ;
- Il est porté par un individu (l’entrepreneur) ou une équipe (équipe entrepreneuriale)
- L’entrepreneuriat ne se réduit pas à la création d’entreprise ;
- Tout dirigeant n’est pas entrepreneur ;
- Un salarié peut être entrepreneur.

Si le phénomène entrepreneurial semble élucidé, reste encore la question inhérente au profil


entrepreneurial.

b) PROFIL ENTREPRENEURIAL

Qui est l’entrepreneur ?

Cette question pertinente porte tout à la fois sur le profil des entrepreneurs, leurs visions
stratégiques, leurs actions, et leurs compétences.

Cela dit, une première tentative de réponse consiste à approfondir la connaissance de


l’entrepreneur, en cherchant à savoir qui est l’entrepreneur qu’à celle de savoir ce qu’il fait. Ce sont ses

1
conduites, les démarches et les activités qu’il met en œuvre, qui permettent in fine d’identifier
l’entrepreneur sans risque d’erreur. La définition de Jean Marie Toulouse est illustrative à cet égard
« l’entrepreneur est avant tout un réalisateur de projets, quelqu’un qui dans la société perçoit une
opportunité et imagine une façon de répondre à ce besoin avant que d’autres ne le fassent ; c’est une
personne qui, face à une situation problématique, développe un projet, une vision qui transforme le
problème en une occasion d’affaires ».

Outre sa richesse et la précision « comportementale » de son contenu, cette définition a pour


intérêt de se focaliser sur les activités de découverte et de création de l’entrepreneur, avec déjà un accent
sur les concepts d’opportunité et d’occasions d’affaires, qui sont à la base des définitions de
l’entrepreneuriat.

Cependant il serait intéressant de savoir ce qui motive les jeunes à entreprendre. Nous allons à
présent nous appesantir sur l’analyse des motivations profondes qui peuvent être à l’origine de
l’intention d’entreprendre.

c) MOTIVATIONS A LA CREATION

Les définitions de la motivation s’avèrent des plus variées et souvent très divergentes. Certains la
perçoivent comme une des forces internes (instincts, désir, volonté). Pour d’autres, on évoque plutôt des
traits de persistance (tel le désir de réussite), ou encore des réponses comportementales à des stimuli. La
perspective cognitive contemporaine, pour sa part, souligne l’influence des pensées, croyances et
émotions de l’individu sur la motivation. Le dictionnaire de psychologie de Larousse la décrit comme
« l’ensemble des facteurs dynamiques qui déterminent la conduite d’un individu », alors que PINTRICH
et SCHUNK soutiennent que la motivation est « le processus » par lequel une activité visant un objectif
est initiée et maintenue ».

Il résulte de ce qui précède, deux types de motivations :

Les motivations intrinsèques et les motivations extrinsèques.

Les motivations intrinsèques sont celles qui viennent de notre intérieur, on n’a rien à faire pour les
créer, puisqu’elles sont innées. Elles font partie de la nature humaine. En revanche, les motivations
extrinsèques sont des facteurs externes qui règlent votre comportement. Personne n’est venu au monde
avec le goût de l’argent, l’argent est une pulsion externe ou extrinsèque du comportement, c’est une
motivation acquise ou apprise.

1
La théorie hiérarchique des besoins fondamentaux de MASLOW porte sur les relations entre
personnalité et motivation. Selon ce dernier, une théorie de la motivation humaine doit considérer avant
tout une hiérarchie des besoins qui compte six niveaux :

- Besoins physiologiques, correspondant tous à des manques de l’organisme (alimentation,


logement,sexualité) etc…
- Besoins de sécurité ; recherche d’un environnement sain, stable, ordonnée et prédictible,
excluant les dangers et les changements.
- Besoins d’appartenance et d’amour concernant le partenaire, les amis, la communauté
ethnique ou culturelle, tendance grégaire ou groupale, ou centrée sur la famille.
- Besoins d’estime de soi et par les autres. Recherche de la réussite, du statut. L’attribut
mérite est nécessaire pour que l’estime soit vraiment satisfaite.
- Réalisation de soi, de ses capacités, de ses idées et idéaux.
- Besoin de savoir et de comprendre. Goût du mystère et de l’inexpliqué, curiosité gratuite,
fuite du coutumier, de la monotonie, du déjà vu.

De manière générale, les individus sont motivés par des besoins qu’ils cherchent à satisfaire.
L’entrepreneur est dans la réalité un réalisateur de projets qui cherche en permanence de nouvelles
pistes de développement. Il privilégie pour ce faire le leadership, le pouvoir de contrôle et la prise de
risque.

d) NOTION D’OPPORTUNITES

Les opportunités d’affaire dont les origines, multiples, restent mal connues, n’arrivent pas « clés à
main» sur le marché de la création d’entreprise. Par ailleurs, les individus ne possèdent pas de manière
égale des informations leur permettant de s’en saisir et même s’ils les détenaient, ils n’en profiteraient
pas de la même manière.

Il se dégage au moins trois théories pour expliquer le développement des opportunités, soit celle
économique, celle relevant des cognitivistes et celle dite sociale. La première considère que toute
opportunité existe préalablement sur le marché mal desservi par les firmes. Les cognitivistes pensent
que certains entrepreneurs auraient une capacité particulière à découvrir une nouvelle opportunité.
MITCHELL considère que certains ont une attention particulièrement aigue pour discerner certaines
informations et transformer celles-ci en occasion d’affaires. Cette capacité tendrait à se développer avec
l’expérience, par essais et erreurs et par la pratique. Enfin, les sociologues affirment que les nouvelles
idées à la base des opportunités sont le plus souvent mises en lumière par des réseaux informationnels
riches fournissant les informations complémentaires. Par exemple, les études montrent que les clients

1
sont une source importante d’information menant à des opportunités, à la condition qu’ils soient mis à
contribution et que l’organisation, par sa structure interne, soit capable de saisir et de transformer cette
information ou connaissance.

Autrement dit, il est question ici de répondre à une question simple : comment trouver une idée
d’affaires ?

On le voit si bien à travers le développement qui vient d’être fait que les sources d’idées sont
multiples : de l’observation à l’intuition en passant par la recherche des informations.

Exemples de sources d’idées :

Défauts dans notre environnement, milieu de travail, média d’informations locaux et étrangers,
organismes spécialisés, colloques, foires, voyages ateliers et séminaires.

e) PROCESSUS ENTREPRENEURIAL

L’objectif général est de présenter les meilleures pratiques en matière de création et


développement de jeunes entreprises qui représentent l’archétype de la démarche entrepreneuriale.

Au terme de cette section, l’étudiant sera capable de cerner la différence entre l’approche
prédictive et l’approche effectuale.

1. DEVELOPPEMENT

Cette partie s’attache à expliquer deux logiques d’action entrepreneuriales. La première est
l’élaboration d’un business plan. En effet, ce processus est généralement considéré comme la meilleure
méthode pour préparer, valider et mettre en œuvre un projet d’entreprise. La seconde logique est plus
émergente et moins formalisée. Elle repose entre autre sur l’idée que l’entrepreneur procède par essais et
erreurs en veillant à conserver un bon contrôle du déroulement du processus. A ce niveau, on parle
d’effectuation, de débrouille, voire même de bricolage.

2. LA LOGIQUE PREDICTIVE

« Tant qu’il est possible de prédire le futur, il est possible de le contrôler » (Sarasvathy et Simon,
2000).

La logique causale met l’accent sur un but précis, puis sur les moyens. Elle est adoptée par les
entrepreneurs innovateurs. Le système d’information que mobilise la logique prédictive commence par

1
définir l’objectif précis à atteindre, ensuite organise les moyens pour atteindre le but prédéfini et cherche
enfin à optimiser l’atteinte de l’objectif.

Or l’évidence empirique montre qu’on ne peut pas appliquer la logique causale pour les
entrepreneurs parce que cette logique va échouer ; au vu que c’est impossible de prédire un futur.

3. LA LOGIQUE EFFECTUALE

Saravasthy (2001) a montré que les entrepreneurs appliquent plutôt la logique effectuale qui leur permet
de partir des moyens dont ils disposent et de rechercher les effets que ces moyens permettent
d’atteindre.

Ainsi, un effet atteint devient un moyen permettant d’atteindre de nouveaux effets et ainsi de suite.

Le système d’information que mobilise la logique effectuale ne définit pas un objectif précis mais un
objectif général qui fait sens ; il capte les indices qui sont potentiellement des moyens et des effets,
ensuite retraite les indices en permanence par rapport au sens qui s’élabore de façon continue. Le
couplage des moyens et des effets permet ainsi une conception du produit et du marché en chaînage
avant et le résultat atteint est extérieur au processus (il est une conséquence).

La prise de conscience du rôle de l’effectuation permet à l’entrepreneur de :

- Légitimer ses prises de décision


- Réduire son stress quotidien (le risque acceptable ne fait pas peur)
- Prendre de l’assurance
- Etre moteur du changement sur le marché

L’effectuation correspond bien à une situation d’innovation, c'est-à-dire d’incertitude forte.

Le tableau suivant compare la logique effectuale à la logique prédictive suivant certaines


caractéristiques.

Caractéristiques de la situation à
Approche pédictive Approche effectuale
résoudre
Le futur est une continuation du Le futur est co-crée par la
Vision du futur passé. La précision de la volonté des acteurs qui adhèrent
prédiction est nécessaire et utile au fur et à mesure au projet
Orientation vers le discernement
Orientation vers le but : celui-ci
des moyens et des effets qui
peut déterminer des sous-
Les bases pour agir construisent du sens : le but
objectifs et un plan d’actions
émerge au cours de l’action à
(tâches)
partir des moyens disponibles
La vision des risques et des Recherche d’un optimum Poursuite des opportunités

1
prenant en compte les risques
satisfaisantes en considérant
identifiables afin de maximiser
ressources uniquement un risque acceptable
le retour attendu quant aux
(ce que l’on est prêt à perdre)
ressources engagées
Attitude par rapport à
Analyse de la compétition Recherche de partenaires
l’environnement
La surprise est potentiellement
L’inattendu est intrinsèquement
Attitude par rapport à l’inattendu un nouveau moyen ou un nouvel
néfaste
effet

II. RECHERCHE DE FINANCEMENT

Objectifs : en supposant que le candidat à la création d’une entreprise a franchi avec succès toutes
les étapes précédentes, il a le loisir de mettre ses moyens financiers au service de sa future entreprise.
Mais dans bien de cas, ses moyens financiers personnels seront insuffisants, et il aura besoin des apports
extérieurs. L’objectif ici est alors d’exposer les voies légales de financement des entreprises, et le choix
de sa forme finale. De ce choix dépend largement l’optimisation de la rentabilité des moyens financiers
mis en oeuvre.

Toute organisation naissante ou déjà existante a certes des besoins de financement, mais aussi des
potentialités propres de financement qu’elle ignore. Il est de la responsabilité du gestionnaire de
recenser tous les moyens générateurs de revenus. Si ces ressources s’avèrent insuffisantes, il peut alors
se tourner vers d’autres sources de financement extérieur. Le souci permanent doit être les moyens
disponibles pour accroître son autofinancement ; cet objectif peut être atteint par :

- Les cotisations des membres


- Les apports matériels en nature
- La vente des produits
- L’épargne
- La vente des prestations de service, etc.

En bref, il faut explorer ses propres moyens avant de s’adresser aux bailleurs de fonds. Toute
organisation doit viser l’indépendance et l’autonomie financière, ce qui évite le sentiment de
dépendance et d’impuissance qu’éprouve toute organisation assistée face à son financeur.

1. CONTACT AVEC LES BAILLEURS DE FONDS

Dans la recherche de financement, un contact, une relation doit se créer entre le donateur (c'est-à-
dire celui qui fournit les fonds) et le donataire (celui qui reçoit et consomme les fonds).

1
Pour toute organisation à but lucratif ou non, chercher et obtenir un financement extérieur requiert
de la méthode, de la persévérance et bien souvent de l’imagination.

Il faut d’abord s’informer du genre de projets financés par l’organisme donateur ;

Il faut ensuite :

- Planifier une stratégie


- Bien rédiger le projet à soumettre
- Contacter le représentant local ou écrire à l’organisme financeur pour un rendez vous afin
de présenter le projet
- Présenter le projet et en déposer une copie
- Etablir de bonnes relations avec le représentant de l’organisme
- Assurer le suivi du projet en contactant régulièrement le représentant local.
2. LES SOURCES D’INFORMATION ET DE FINANCEMENT
a) LES SOURCES D’INFORMATION ET D’APPUI TECHNIQUE

Les sources d’information et d’appui technique sont constituées généralement des projets de
coopération, des Organismes non Gouvernementaux, des Agences de coopération, des chambres
consulaires, des projets de développement gouvernementaux, des cabinets-conseil et les services
publics.

Pour chaque institut que l’on trouvera, l’accent sera mis sur un certain nombre de points vous
renseignant sur lui :

- Généralité (adresse, objectif général)


- Activités (financement, assistance technique)
- Critères d’éligibilité ;
- Types de financement ;
- Composition du dossier.
b) LES SOURCES LOCALES ET EXTERIEURES DE FINANCEMENT

Elles sont nombreuses, et le créateur d’une entreprise peut cumuler deux ou plusieurs moyens exposés
ci-dessous :

- Les dons et legs faits au créateur de l’entreprise par les tiers ou les membres de sa
famille. Cette forme de financement éventuelle n’est évoquée que par ricochet, car on ne saurait mettre

1
sur pied son entreprise en comptant sur les dons et legs dont on sait qu’ils relèvent du pouvoir
discrétionnaire du bienfaiteur.
- L’épargne personnelle du créateur de l’entreprise ou des associés s’il s’agit d’une
entreprise collective. Ce serait l’idéal, mais cette forme de financement ne court pas les rues.
- Les prêts bancaires ou auprès d’autres établissements financiers, ou auprès des
groupements tontiniers. Ces prêts sont dans la pratique subordonnés à la fourniture d’une garantie de
paiement par l’emprunteur, car si par le prêt le prêteur tente de rentabiliser son investissement, son souci
premier est de celui de recouvrer le capital mis à la disposition de l’emprunteur. Ces prêts peuvent être à
court, moyen ou long terme. A ceux-ci, les banques et autres organismes spécialisés préfèrent le leasing
ou crédit bail, qui est une forme d’investissement plus souple qui profite tant aux entreprises qu’aux
vendeurs de matériel.
- Les interventions étatiques. Sous réserve du respect des règles de la concurrence, l’Etat
peut intervenir dans le financement des entreprises, au regard de leur importance dans sa mission
régalienne de service public. Cette intervention peut se faire de manière directe ou indirecte. Elle est
directe lorsque l’Etat intervient par la prise d’une part au capital de la future entreprise par exemple, ce
qui fait d’elle une entreprise parapublique. Elle est indirecte lorsque l’Etat prend des mesures incitatives
de création des entreprises, telles par exemples des allègements fiscaux. Mais dans ce dernier cas, la
mesure est collective, et nécessite un vote des députés dans le cadre de la loi des finances, au regard du
principe de la légalité de l’impôt.

Quelle que soit la source de financement de l’entreprise, ce financement ne donnera les fruits
escomptés que si la forme juridique de l’entreprise est en adéquation avec les activités à mener, et le
montant du financement effectivement obtenu. D’où la nécessité de bien choisir la forme juridique de
l’entreprise.

Quelques sources de financement

- Etablissements de crédits ;
- DSX ;
- MINJEUN, MINADER ;
- SFI, BAD, BM
3. LE CHOIX OPTIMAL D’UN MODE DE FINANCEMENT

En matière de financement, les modes classiques sont les ressources propres et les emprunts. La
question qui est généralement posée, lorsque l’entrepreneur a accès à ces différents modes de
financement est de savoir quelle devrait être la combinaison optimale de ces modes de financement au

1
regard de deux paramètres centraux qui doivent gouverner le choix d’un mode de financement, à savoir
le paramètre coût et le paramètre risque.

Les deux questions que l’entrepreneur doit se poser sont les suivantes :

- Quel est le coût du mode de financement qui s’offre à moi ?


- Vais – je aggraver le risque de l’entreprise par un endettement supplémentaire ?

Il s’agit dès lors de procéder à un arbitrage risque – coût.

Sur ce point, il n’existe pas de consensus puisque certains spécialistes pensent qu’il existe une
combinaison optimale de capitaux propres et de dettes alors que d’autres pensent le contraire.

Dans tous les cas, aussi longtemps que le taux de rentabilité de l’ensemble des capitaux investis
dans une affaire est supérieur au coût des dettes, on peut accroître le taux de rentabilité des capitaux en
augmentant la proportion des dettes dans la masse des capitaux de l’entreprise. En économie, un tel effet
prend le nom d’effet de levier financier et s’explique parce que les charges financières associées aux
dettes de l’entreprise sont déductibles fiscalement.

III. LE CHOIX D’UNE FORME JURIDIQUE POUR L’ENTREPRISE

Quelle que soit la nature de l’activité envisagée, le choix d’une structure juridique adaptée au
projet de création est lourd de conséquence sur le devenir de l’entreprise. En fait, le statut juridique
correspond au cadre légal dans lequel le promoteur va exercer son activité. Le choix de ce statut doit
faire l’objet d’une réflexion approfondie compte tenu des conséquences qu’il entraîne pour l’entreprise,
tant au niveau patrimonial que social ou encore fiscal.

Il est conseillé au promoteur de faire appel à des professionnels pouvant l’aider à choisir la forme
juridique la plus adéquate.

1. LES CRITERES DE CHOIX D’UNE STRUCTURE JURIDIQUE

Le choix d’une structure repose sur les critères suivants :

- La nature de l’activité
- L’envie de s’associer
- L’organisation patrimoniale
- Les besoins financiers
- Le fonctionnement de l’entreprise
- La crédibilité vis-à-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs…)

1
a) la nature de l’activité.

Certaines activités, comme par exemple le cas des opérations de banque, imposent le choix de la
structure juridique. D’où la nécessité de se renseigner auprès de la chambre de commerce et des
organismes professionnels concernés pour vérifier des informations.

b) l’envie de s’associer

Si vous avez besoin d’un associé avec de l’argent ou des compétences que vous ne possédez pas
vous-même, avez-vous déjà trouvé quelqu’un qui comblera ce besoin et avec qui vous pouvez vous
entendre ?

Avez-vous déjà pesé le pour et le contre des différentes solutions pour votre entreprise : faire
cavalier seul, prendre un associé, former une société ?

Si vous souhaitez rester impérativement seul maître à bord, restez indépendant, en entreprise
individuelle, mais cela ne vous empêche pas de vous associer avec d’autres pour ne partager que
certaines charges et réaliser ainsi des économies : c’est le cas par exemple du GIE (Groupement
d’Intérêt Economique), dans laquelle chaque associé reste indépendant au niveau de l’exercice de son
activité professionnelle.

En revanche, si vous avez envie de vous associer des compétences et de capitaux


complémentaires, éviter une répartition des parts de type 50/50, meilleur moyen pour bloquer toutes les
décisions.

c) l’organisation patrimoniale

La protection de votre patrimoine personnel dépend de la forme juridique choisie. Dans une
société en nom collectif (SNC), chaque associé est solidairement et indéfiniment responsable avec la
société. Ce qui signifie qu’en cas de difficultés financières, si les biens de la société ne suffisent pas à
désintéresser les créanciers, ceux-ci pourront faire saisir les biens d’un ou de plusieurs associés, à charge
pour ces derniers de se faire rembourser en partie par ses coassociés. Toutefois quel que soit le type de
société choisi, le dirigeant est garant de la bonne gestion de l’entreprise à l’égard de ses associés et des
tiers.

d) les besoins financiers

En fonction du développement prévu de l’entreprise, il peut être important de penser à créer une
S.A. pour pouvoir accueillir des investisseurs.

e) le fonctionnement de l’entreprise

1
Les règles de fonctionnement sont plus ou moins contraignantes selon la structure choisie. Dans
l’entreprise individuelle, ces règles sont réduites au minimum. Le dirigeant prend toutes les décisions
seul, mais engage en contrepartie sa responsabilité. Par contre, dans les sociétés, le dirigeant n’agit pas
pour son propre compte, mais au nom et pour le compte de la société. Il doit observer un certain
formalisme et requérir l’autorisation de ses associés pour tous les actes importants qui touchent la vie de
l’entreprise.
f) la crédibilité vis-à-vis des partenaires (banquiers, clients, fournisseurs…)
Il est indéniable que pour soumissionner à certains marchés publics, la création de l’entreprise
sous forme de société avec un capital consistant sera recommandée.

2. LES PRINCIPALES FORMES JURIDIQUES

De manière générale, le candidat à la création d’une entreprise devra choisir entre la forme
individuelle et la forme collective. Il s’agit, à terme, de voir quel est la véritable personnalité juridique
qui serait engagée. La personnalité juridique est l’aptitude à être sujets de droits et d’obligations. S’il
choisit la forme d’une SA ou d’une SARL. La société ainsi créée aurait une personnalité juridique
distincte de la sienne. Par contre, il peut choisir par exemple de mener une activité commerciale en son
nom et pour son propre compte. Dans ce cas, cette entreprise commerciale n’aurait pas la personnalité
juridique, et seule opèrerait la personnalité juridique de son créateur. S’il choisit une entreprise
collective, alors il doit créer une société commerciale qui peut être une SA (Société Anonyme), une
SARL (Société A Responsabilité Limitée), une SNC (Société en Nom Collectif), ou une SCS (Société
en Commandite Simple).

Le choix de l’une de ces formes ne se fait pas au hasard. Si l’entreprise a une grande taille, il est
préférable de choisir une SA. Pour les entreprises à petite taille, il est préférable de choisir la SNC, car
dans ce cas il existe une confusion apparente entre le patrimoine de l’entreprise et celui des associés. A
côté de ces entreprises parfaites de capitaux et de personnes, il existe des formes intermédiaires que sont
la SARL et la SCS, l’idéal étant à terme de les transformer en SA. C’est dire finalement que le critère de
la commercialité importe peu en ce qui concerne les entreprises. Seule compte la forme, car si une
entreprise prenait l’une des formes ci-dessus, elle serait d’office une entreprise commerciale, même si
ses activités ne sont pas à tout à fait commerciales. De même, une entreprise quelle que soit la forme,
peut mener n’importe quelle activité, sous réserve du respect des ses statuts et de la réglementation des
affaires.

On distingue traditionnellement les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes. Si dans les
premières, seuls comptent les capitaux et non la considération des propriétaires de ces capitaux, en
revanche, dans les secondes, l’accent est mis sur la considération de la personne que l’on traduit

1
juridiquement comme étant l’intuitu personae. Dans les sociétés de capitaux, le patrimoine des associés
est nettement distinct du patrimoine de la société, et c’est pour cette raison que les associés ne sont pas
solidairement et indéfiniment tenus de payer les dettes sociales sur leurs biens personnels. En revanche,
dans les sociétés de personnes, la distinction entre le patrimoine de la société et celui des associés n’est
pas très étanche, et c’est pour cette raison que les associés sont solidairement et indéfiniment tenus de
payer les dettes sociales sur leurs biens personnels. Pour résumer, les créateurs d’une entreprise doivent
peser les avantages et les inconvénients de la forme de la société à créer en intégrant ces paramètres :

Dans les sociétés de personnes, l’intuitu personae est l’une des caractéristiques dominantes, ce qui
emporte deux conséquences : Premièrement, le capital social ne compte pas. Aucun capital minimum
n’est exigé, et les associés possèdent des parts sociales non négociables, mais cessibles avec l’accord
unanime des autres associés. Secondement, le retrait ou le décès d’un associé entraîne la dissolution de
la société, sauf disposition contraire des statuts. L’autre caractère est la qualité de commerçant attribuée
automatiquement à chaque associé avec des nuances dans la SCS, ce qui entraîne deux conséquences :

Premièrement, pour être associé, il faut avoir la capacité pour être commerçant. Secondement, tous
les associés sont indéfiniment et solidairement tenus des dettes de la société. Si la SNC répond
parfaitement à tous ces critères, il faut noter en revanche quelques aménagements au profit des autres
sociétés de personnes que sont la SP (Société en Participation) et la SCS.

Dans les sociétés de capitaux, on note qu’elles ont pour objet la réunion d’importants capitaux, et
c’est pour cette raison que la qualité de ceux qui les apportent importe peu. On les appelle aussi
« sociétés à caractère impersonnel » ou « sociétés par action ». Les sociétés de capitaux ont deux
principales caractéristiques : D’une part, le capital social est primordial, puisqu’il constitue le seul gage
commun des créanciers sociaux. En conséquence, un capital social minimum est exigé, et la perte de sa
moitié, sauf disposition contraire des statuts ou décision contraire des associés entraîne la dissolution de
la société. Le capital est divisé en parts ou actions négociables et cessibles, sans l’accord ou sans l’avis
des autres associés, sauf à prévoir une clause d’agrément qui leur donnerait un droit de préférence en cas
de cession.

D’autre part, les associés n’ont pas la qualité de commerçant. En conséquence, la capacité pour
faire le commerce n’est pas nécessaire pour être associé, et les associés ne répondent des dettes sociales
qu’à la limite de leurs apports, étant entendu qu’ils ne sont pas solidaires. Si la SA répond parfaitement à
cette description, la SARL paraît hybride, puisqu’elle prend certaines caractéristiques de la SNC qu’elle
combine avec certains caractères de la SA. La SARL est l’idéal pour mettre sur pied une exploitation de
petite ou moyenne dimension. C’est pour cette raison qu’on la qualifie de société de personnes
renforcées ou de société de capitaux atténuée.

1
IV. LE CADRE REGLEMENTAIRE ET LEGAL DES AFFAIRES AU CAMEROUN

Les affaires au CAMEROUN doivent être créées et menées conformément à la Réglementation en


vigueur. Pour l’essentiel, on applique aux affaires les Actes Uniformes de l’OHADA. Les plus utilisés
sont ceux relatifs au commerce général, aux sociétés commerciales et du groupement d’intérêts
économique, aux entreprises en difficultés, à la comptabilité. Ces textes accompagnent les investisseurs
au moment de la création, du fonctionnement et de l’extinction des entreprises.

Cadre réglementaire et légal de la création des entreprises

1. LE CADRE LEGAL, REGLEMENTAIRE ET OPERATOIRE DES INVESTISSEMENTS


AU CAMEROUN

a) Un cadre légal et réglementaire favorable aux affaires


Le cadre légal et réglementaire a subi de profondes mutations dans le but de créer un
environnement incitatif et propice à la création de la richesse.

Il est loisible d’affirmer que l’environnement des affaires au CAMEROUN est encadré par la
charte des investissements, mais également par une abondante législation qui touche d’importants
secteurs économiques qui met à la disposition des investisseurs un ensemble d’informations juridiques
et techniques.

o La charte des investissements

L’adoption en 2002 d’une loi portant charte des investissements en République du CAMEROUN
peut ; à juste titre, être considérée comme une internalisation de la charte des investissements de la
CEMAC.

En effet, la charte CEMAC stipule que les états membres veillent à promouvoir la sécurité
juridique et judiciaire des affaires et à renforcer l’état de droit.

La charte vient ainsi se suppléer à l’incapacité du code des investissements et de l’office national
de la zone franche industrielle à jouer efficacement dans la stimulation des investissements nationaux et
étrangers.

D’une façon générale, la charte définit le cadre de promotion des investissements en précisant le
rôle des différents acteurs économiques.

Elle institue des incitations générales :

- La facilitation (assistance, célérité et allègement des formalités d’installation)

1
- Le soutien (appui technique et financier à la création et au développement des entreprises
et à la promotion des exportations
- Le régime d’agrément
o Autres textes législatifs.

Il s’agit de rappeler que tous les secteurs propices à l’investissement sont régis par des textes
législatifs et réglementaires spécifiques.

Ainsi, le secteur des hydrocarbures et des ressources minières est régi par :

- La loi n°99/013 du 22 décembre 1999 portant code pétrolier ;


- La loi n°2001/001 du 16 avril 2001 portant code minier ;
- La loi n°98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l’eau ;
- Le décret n°2000/935/PM du 13 novembre 2000 fixant les conditions d’exercices des
activités du secteur pétrolier aval (raffinage, stockage, transport, distribution, importations, exportations
et contrôle des produits pétroliers).
- Dans les secteurs agricole, forestier et environnemental, les activités sont libéralisées et
soumises aux :
- Loi n°2003/007 du 10 juillet 2003 régissant les activités du sous secteur engrais au
CAMEROUN.
- Loi n°94/01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche qui
prône la transformation locale grâce à laquelle le bois est deuxième produit d’exportation après le
pétrole ;
- La loi 96/12 du 05 août 1996 portant loi cadre relative à la gestion de l’environnement
qui se préoccupe d’harmoniser les nécessités de l’exploitation forestières avec les exigences de la
conservation de la nature et de l’environnement à travers des organismes tels que l’agence nationale
d’appui au développement forestier (ANAFOR).

Cet éventail législatif et réglementaire consacre trois principes majeurs :

- La liberté d’investir dans toute activité de production, de prestation de service, ou de


commerce sans distinction de nationalité ;
- L’égalité de traitement dans l’exercice d’une activité suivant les principes et prescriptions
des lois en vigueur ;
- Le libre transfert des bénéfices industriels et commerciaux.

En outre, il convient de mentionner une législation du travail libérale et flexible.

1
o Régime fiscal

Au CAMEROUN, nous avons trois types de régimes fiscaux définis en fonction du chiffre
d’affaires (CA), à savoir :

- Le régime de l’impôt libératoire (CA < 10 millions)


- Le régime du simplifié (10 millions < CA < 50 millions)
- Le régime du réel (CA > 50 millions).

Selon, l’article 132 ; alinéa 3 du code des impôts ; les personnes physiques ou morales soumises
du réel sont assujetties à la déclaration et au paiement de la TVA avant le 15 du mois suivant la fin de
chaque trimestre de l’exercice fiscal. En revanche, les personnes physiques soumises au régime du
simplifié de l’impôt libératoire, ne doivent ni facturer, ni déduire, ni reverser la TVA. Elles sont
assimilées aux consommateurs finaux.

De plus, l’article 65 du code général des impôts (CGI) stipule que, les membres de professions
libérales, et les exploitants forestiers sans considération du CA sont imposables de plein droit au régime
du réel.

En marge des régimes d’imposition, il y a lieu de relever l’existence d’autres obligations fiscales à
l’instar de la patente et la licence.

A ce sujet, si l’exigence de la licence se limite à l’exercice d’un type d’activité comme la vente en
gros, au détail ou la fabrication des boissons alcooliques, des vins ou des boissons dites hygiéniques,
celle de la patente est relative à toutes les activités lorsque leur chiffre d’affaires est supérieur ou égal à
10 millions à l’exception des professions libérales qui sont soumises à la patente quel que soit leur
chiffre d’affaires.

b) Le cadre opératoire des investissements.

Il existe au CAMEROUN plusieurs structures d’accueil et de facilitation pour les investisseurs : il


s’agit aussi bien des administrations publiques que des organismes parapublics. Comme principaux
intervenants institutionnels dans le circuit des investissements, nous pouvons citer :

- Le ministère de l’industrie, des mines et du développement technologique


- Le ministère de l’économie et des finances,
- Le ministère du commerce,
- Le ministère des petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat,

1
- Le ministère de la planification, de la programmation du développement et de
l’aménagement du territoire.
- Le guichet unique des opérations du commerce extérieur (1999)
- Agence de promotion des investissements,
- La chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun (CCIMA)
V. LES DIFFERENTES FORMES D’ENTREPRISES QUE PEUT ADOPTER UN
ENTREPRENEUR

a) L’entreprise individuelle

Selon l’article2 de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit commercial général, le commerçant
est celui qui accomplit les actes de commerce et en fait sa profession habituelle. C’est aussi l’associé
d’une société de personnes, tout comme l’intermédiaire d’un commerce. L’accès à la profession
commerciale est en principe libre pour une certaine catégorie de personnes. Cependant, l’accès à la
profession sera restrictivement réglementée en ce qui concerne la capacité des personnes ainsi que celles
qui exercent d’autres professions que l’on reconnaît être incompatibles ou ceux qui sont interdits ou
déchus de l’exercice de cette profession. En ce qui concerne les mineurs, l’article 7 alinéa 1 de l’AUO
sur le droit commercial général dispose que :« le mineur sauf s’il est émancipé, ne peut avoir la qualité
de commerçant, ni effectuer des actes de commerce ». Ainsi, seul le mineur émancipé peut avoir la
qualité de commerçant et être apte à faire des actes de commerce. En ce qui concerne les femmes
mariées, elles peuvent se prévaloir de la qualité de commerçante, à condition d’exercer un commerce
séparé de celui de son mari. Quant aux majeurs incapables, celui sous tutelle est considéré sur le plan
juridique comme étant un mineur non émancipé et par conséquence, il ne saurait avoir la qualité de
commerçant. Par contre, le majeur sous curatelle peut avoir la qualité de commerçant, pourvu qu’il soit
assisté de son curateur et notamment pendant les périodes de crises.

Certaines personnes ne pourront pas faire le commerce parce qu’elles ont déjà une profession qui
est incompatible à la profession commerciale. L’article 9 de l’Acte uniforme sur le droit commercial
prévoit que l’activité commerciale est incompatible avec l’exercice des fonctions ou professions
suivantes :

- Fonctionnaires et personnel des collectivités publiques et des entreprises à participation


publique ;
- Les Officiers ministériels et auxiliaires de justice : avocats, huissiers, commissaires
priseurs, agent de change, notaires, greffiers, administrateurs et liquidateurs judiciaires ;
- Experts comptables agréés et comptables agréés ;
- Commissaire aux comptes et aux apports, conseil juridique, courtier maritime ;

1
Plus généralement, toutes les professions dont l’exercice fait l’objet d’une réglementation
interdisant le cumul de cette activité avec l’exercice d’une profession commerciale.

La sanction en cas de contravention est professionnelle ou disciplinaire (suspension ou radiation).

Mais les actes accomplis en violation des textes sont valables comme actes de commerce à l’égard
des tiers de bonne foi qui peuvent prouver la qualité de commerçant de leur auteur. Le contrevenant peut
d’ailleurs être déclaré en faillite et se voir ouvrir une procédure collective d’apurement du passif.

Il n y a pas d’incompatibilité sans texte et celui qui évoque l’incompatibilité doit en rapporter la
preuve textuelle. Cependant, l’incompatibilité n’est pas une sanction par opposition aux déchéances et
aux interdictions.

De même, l’article 10 de l’acte uniforme de l’OHADA prévoit que nul ne peut exerce une activité
commerciale directement ou par personne interposée s’il a fait l’objet :

- D’une interdiction générale, définitive ou temporaire par une juridiction de l’un des Etats
parties ; que cette interdiction soit une peine principale ou une peine complémentaire.
- D’une interdiction prononcée par une juridiction professionnelle. Dans ce cas,
l’interdiction ne s’applique qu’à l’activité commerciale considérée.
- D’une condamnation définitive à une peine privative de liberté pour un crime de droit
commun ou à une peine d’au moins 3 mois d’emprisonnement ferme pour délit contre les biens ou pour
une infraction économique ou financière.

La déchéance est automatique dès le jugement de condamnation. l’interdiction à titre temporaire


d’une durée supérieure à 5 ans, de même que l’interdiction à titre définitif peuvent être levées à la
requête de l’interdit par la juridiction qui a prononcé cette interdiction (article 10 alinéa 1). La durée
minimale de l’interdiction est de 5 ans (article 11 alinéa 2).

Dans l’intérêt général, certaines interdictions vont viser les candidats à la profession commerciale
qui ne présentent pas des garanties suffisantes.

Exemple : Le commerce des stupéfiants, l’exploitation des maisons de tolérance, des maisons de
jeu, du commerce des gravures, d’image et de sons, des tableaux ou des images obscènes. Il faut pour se
faire des autorisations spéciales.

L’exercice de certains commerces est soumis à une autorisation préalable pour des raisons de
contrôle. Cette autorisation peut prendre la forme d’une licence, d’un agrément quelconque ou même
d’un diplôme exigé. Exemple : le pharmacien, exploitant de laboratoire…

1
L’autorisation est préalable à l’exercice du commerce, et il ne suffit pas qu’elle soit demandée
mais surtout qu’elle ait été accordée. Pour certains commerçants, ils doivent se faire inscrire ou
enregistrer sur une liste dressée par l’autorité publique ou professionnelle. Exemple : le pharmacien,
exploitant de laboratoire…

Quant aux étrangers, ils doivent avoir un agrément de l’autorité administrative, malgré le silence
de l’AUO sur la question. L’étranger ici doit s’entendre de toute personne en dehors du champ
d’application de l’OHADA. L’agrément doit être distinct de la carte de séjour. Cependant, l’article 9 de
la loi du 10 Août 1990 prévoit 2 catégories d’étrangers qui n’auraient pas besoin d’agrément. Il s’agit
d’une part des personnes physiques étrangères relevant des Etats avec lesquels le CAMEROUN a signé
une convention d’assimilation des nationaux (le MALI par exemple). D’autre part, les sociétés
commerciales comportant des capitaux étrangers dont le siège est situé au CAMEROUN et le capital
détenu au moins à 51% directement ou indirectement par des personnes physiques de nationalité
camerounaise.

b) La société commerciale

L’article 4 de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit des sociétés commerciales dispose que
« la société commerciale est créé par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d’affecte à une activité des biens en numéraire ou en nature dans le but de partager le bénéfice ou de
profiter de l’économie qui pourra en résulter (…). L’art. 1108 du Code civil exige comme condition de
validité des contrats. Au fond, on a le consentement des parties qui doit non seulement être exprimé,
mais l’être librement et en connaissance de cause. Pour cela, il doit être exempt de vice (le dol, l’erreur,
la violence). Ensuite, les parties au contrat doivent être capables, ce qui permet d’exclure du contrat de
société les mineurs non émancipés et les majeurs incapables (majeurs en tutelle notamment, le cas des
majeurs en curatelle étant sujet à caution du moment où, on l’a vu en droit commercial1, ces derniers
peuvent avoir la qualité de commerçant pourvu qu’il soient assistés de leur curateur).enfin, le contrat de
société doit avoir un objet et une cause licites (non contraires aux bonnes mœurs et à l’ordre public). En
plus de ces conditions qui sont générales à tous les contrats, d’autres conditions sont propres au contrat
de société.

Il s’agit d’abord de l’affectio societatis qui désigne la volonté, l’élément intentionnel de chaque
personne candidate au contrat de société de participer en tant qu’associé au sort de l’entreprise. Il permet
de distinguer le contrat de société des contrats voisins, tels le contrat de prêt et le contrat de travail.
L’affectio societatis est aussi la volonté de collaborer au sein de la société sur une base égalitaire, tous

1
les associés étant égaux en droit. Il est enfin caractérisé par le concours de tous les associés dans la
gestion, au contrôle, à l’administration et la critique de toutes ces opérations.

Il s’agit ensuite des apports. On distingue les apports en numéraire qui sont des sommes d’argent
que certains associés s’engagent à verser pour la constitution de la société. Les intérêts des sommes dues
courent au taux légal de plein droit à partir du jour où l’associé aurait dû les libérer. En plus, l’associé
peut être tenu au versement des dommages et intérêts à la société s’il est prouvé que celle-ci a éprouvé
un préjudice matériel du fait du retard. On a ensuite les apports en nature : ils désignent le transfert des
droits sur un bien meuble ou immeuble d’un associé à la société. Deux situations peuvent se
présenter :D’une part, l’associé ne transfère à la société qu’un simple droit de jouissance sur son bien,
alors il continue d’en être propriétaire, la société n’ayant qu’un droit d’usage et un droit aux fruits sur le
bien. En conséquence, si le bien venait à périr par un cas fortuit (par un hasard), alors l’associé perdrait
cette qualité. Dans cette hypothèse, l’associé continuerait de supporter les risques de son bien. D’autre
part, si l’associé donne le bien en toute propriété à la société, alors la société seule supporte les risques,
le bien s’étant fondu dans la masse du capital social. En conséquence, si le bien venait à périr par un cas
fortuit, cette situation serait sans incidence sur la situation de l’associé qui continue d’être considéré
comme tel.

Que l’apport en nature soit en propriété ou en jouissance, il nécessite une évaluation afin d’être
pris en compte dans la répartition des bénéfices et éventuellement la contribution aux pertes. Cette
évaluation est faite par les associés dans les statuts sous le contrôle d’un commissaire aux apports afin
d’éviter les fraudes qui induiraient en erreur les créanciers de la société et les associés. La règle de
l’évaluation est l’égalité de tous les associés au regard des bénéfices et des pertes, laquelle peut être
écartée par les dispositions des statuts. On a enfin les apports en industrie : certains associés apportent à
la société leur force de travail, leur crédit commercial ou leur capacité de réflexion. Ces apports sont
ceux en industrie, lesquels posent deux problèmes : D’une part, en ce qui concerne leur évaluation,
l’article 40 de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit des sociétés évoque les apports en industrie
sans aucune autre précision. Il convient donc, en application de l’article 10 du Traité de l’OHADA, de
revenir à l’article 1853 alinéa 2 du Code civil, qui pose une règle critiquable selon laquelle l’apport en
industrie est présumée être évaluée au moins à égalité à l’apport de l’associé qui a le moins apporté en
bien. Cependant, cette règle est simplement supplétive, puisque les associés, afin d’éviter l’arbitraire,
auront le loisir d’évaluer librement l’apport en industrie. D’autre part, les apports en industrie au regard
de l’article 4 de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit des sociétés qui ne les envisage pas sont
exclus du capital social, et servent seulement de base de calcul de la contribution des associés aux
bénéfices, et éventuellement aux pertes. Autrement dit, si une société peut n’être constituée que par les

1
apports en nature, en numéraire ou les deux, en revanche, une société ne saurait n’être constituée que
d’apports en industrie, lesquels doivent nécessairement couplés aux apports en nature ou en numéraire.

Il s’agit enfin de la recherche des bénéfices ou d’une économie et la contribution aux pertes.
S’agissant de la recherche des bénéfices, l’article 4 de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit des
sociétés, à son alinéa 1, précise que les apports mis en commun doivent avoir pour but la recherche du
profit ou d’économie qui pourrait en résulter. Ces profits ou cette économie doit s’entendre d’un
bénéfice, c'est-à-dire d’un gain pécuniaire ou d’un gain matériel qui s’ajouterai à la fortune des associés.
La réalisation d’un bénéfice est donc non seulement le gain d’une somme d’argent, mais aussi tout autre
gain matériel, lequel doit accroître le patrimoine des associés. C’est dire qu’une dépense ou une perte
évitée ne constituent pas la réalisation d’un bénéfice, puisqu’elles n’ajoutent rien à la fortune des
associés, mais évite seulement une diminution. S’agissant de la participation aux pertes, si les associés
s’engagent à partager les bénéfices, il est logique qu’ils s’engagent également à partager les pertes.
L’article 4 in fine de l’Acte uniforme de l’OHADA sur le droit des sociétés dispose que « les associés
s’engagent à contribuer aux pertes dans les conditions prévues par le présent acte uniforme ». C’est
dire qu’un contrat de société qui exclurait la totalité des bénéfices à un seul des associés ou à certains
d’entre eux. Dans l’une comme dans l’autre hypothèse, on parle de clause léonine. Cependant, le
législateur de l’OHADA sur le droit des sociétés a prévu plusieurs cas de rachat de société, afin d’éviter
le constat de leur nullité, laquelle est désormais une sanction de dernier recours.

Les associés ne sont pas obligés de participer aux bénéfices et de contribuer aux pertes sur une
base égalitaire. Cette égalité reste le principe qui commande une participation aux bénéfices et aux
pertes proportionnellement au montant des apports. Toutefois, les associés peuvent choisir dans les
statuts de rompre cette égalité parce qu’il ne s’agit pas d’une cause léonine qui exclurait totalement un
associé des bénéfices ou des pertes.

VI. FORMALITES CONFERANT UNE EXISTENCE LEGALE AUX ENTREPRISES AU


CAMEROUN

D’une manière générale, la création d’une entreprise ou de société obéit aux prescriptions de l’acte
uniforme OHADA sur les sociétés commerciales et les groupements d’intérêts économiques en ce qui
concerne sa constitution, son immatriculation au registre du commerce et crédit mobilier et son
fonctionnement.

Il faut en outre souscrire une patente en fonction de son activité et du lieu d’implantation, de
même qu’une inscription à la caisse nationale de prévoyance sociale.

Il faut enfin veiller à l’insertion de la nouvelle société au journal d’annonces légales.

1
Cependant face aux récriminations des investisseurs tant nationaux qu’étrangers, le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement a pris une mesure importante afin d’encourager les créateurs de
richesse à travers l’instruction n°001/CAB/PM du 18 mars 2010 relative aux formalités administratives
de création des entreprises au CAMEROUN.

Nonobstant les formalités administratives exigées auprès des administrations compétentes dans le
cadre des agréments ou autorisations nécessaires à l’exercice de certaines activités économiques au
CAMEROUN, les seules formalités obligatoires qui confèrent une existence légale à toute entreprise
sont les suivantes :

a) Cas d’une entreprise individuelle

Le promoteur devra suivre les étapes suivantes :

- Immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier, au greffe de la juridiction


compétente dans le ressort de laquelle ce commerce est exploité ;
- Immatriculation du contribuable par l’administration fiscale et souscription d’une patente
au centre des impôts compétent en fonction de son activité et du lieu d’implantation ;
- Immatriculation à la CNPS dès l’embauche du premier salarié ;
- Le promoteur devra ouvrir un compte bancaire professionnel avant l’immatriculation.

Par ailleurs, il convient de signaler que l’entreprise individuelle ne présente pas de statuts.

b) Cas d’une société et autres personnes morales

Constitution de la société : cette étape est procédée par la rédaction des statuts.

Comme pour l’entreprise individuelle, le créateur doit aussi vérifier si son activité est réglementée
ou non. Et le cas échéant, il doit s’assurer qu’il remplit bien les conditions requises pour lancer son
entreprise.

- Immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier : selon l’acte uniforme


OHADA relatif au doit des sociétés commerciales et des groupements d’intérêt économiques, doivent
requérir leur immatriculation, dans le mois de leur constitution, auprès du registre du commerce et du
crédit mobilier de la juridiction dans le ressort de laquelle est situé leur siège social ;
- Immatriculation du contribuable par l’administration fiscale ;
- Immatriculation à la CNPS dès l’embauche du premier salarié ;

Le créateur devra veiller à la publication de l’avis de constitution dans un journal d’annonces


légales par les soins d’un notaire. Il devra également penser à l’ouverture d’un compte bancaire.

1
Il est important de souligner que la patente est exigible deux années après la création
d’entreprise. A ce sujet la délivrance de l’attestation d’exonération est subordonnée à la production des
pièces ci-après :

- une copie d’attestation de soumission à la CNPS ou le cas échéant, une demande


d’attestation de non utilisation de personnel salarié
- une demande d’établissement de la carte de contribuable dont le formulaire est fourni par
l’administration
- une copie des statuts
- un plan de localisation signé du requérant.

L’approche traditionnelle des formalités administratives qui vient d’être décrite a subi de
profondes mutations. Ce changement a pour finalité de regrouper à titre expérimental et transitoire,
l’ensemble de ces démarches en un seul lieu géographique constitué des services publics compétents
sous la forme de centre de formalités de création d’entreprises.

Il convient de préciser que jusqu’à ce jour, ces centres sont opérationnels uniquement à
Yaoundé et Douala. Les autres localités du pays, les diverses administrations poursuivent leurs
activités conformément aux procédures précitées.

Dans l’optique de centre de formalités de création d’entreprises, les requérants sont assujettis à la
présentation des documents ci après :

- Le formulaire de liasse dûment rempli ;


- Une copie des statuts notariés pour les personnes morales ;
- Un plan de localisation ;
- Une copie de l’extrait de casier judiciaire, pour les actionnaires disposant plus de 25 %
des parts sociales du capital ;
- Une copie certifiée conforme de la carte d’identité ou de l’acte de naissance du
promoteur.

Cette nouvelle réglementation consacre deux principes majeurs :

- La célérité dans le traitement des dossiers relatifs à la création d’entreprise ( 72 heures


après le dépôt, les opérateurs économiques devront rentrer en possession de leur attestation de création
d’entreprise, conférant à ladite entreprise. Passé ce délai, le reçu de dépôt vaudra attestation)
- L’assouplissement des formalités de création d’entreprise

1
La création d’entreprise est un processus plein d’embûches et le promoteur devra être persévérant
et solliciter le concours des mains expertes afin de réduire le risque d’échec dans son laborieux mais
exaltante aventure de création d’entreprise. Ce d’autant plus que les pouvoirs publics s’attellent depuis
une décennie à améliorer le cadre incitatif à la promotion de l’entreprenariat.

Sur le plan comptable, le système comptable OHADA distingue trois systèmes de tenue de la
comptabilité des entreprises.

- Le système normal de comptabilité


- Le système allégé
- Le système minimal de trésorerie.

Le système normal s’applique à toutes les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à
100 000 000 F CFA.

Le système allégé

- Entreprise de négoce 30 000 000<CA<100 000 000


- Entreprises artisanales 20 000 000<CA<100 000 000
- Entreprises de services 10 000 000<CA<100 000 000

Le système minimal de trésorerie

- CA< 30 000 000
- CA< 20 000 000
- CA<10 000 000

Etats financiers de synthèse

- Système normal : compte résultat – Bilan – TAFIRE et états annexes


- Système allégé : compte résultat – bilan – états annexes
- Système de trésorerie : basé sur les seuls mouvements de la trésorerie (recettes et
dépenses TTC) de l’entreprise

VII. ASPECTS ETHIQUE DES AFFAIRES EN ENTREPRENARIAT ET CREATION


D’ENTREPRISE

1
1. OBJECTIFS

Au terme de cette section, l’étudiant sera à mesure de :

- Saisir l’importance de l’éthique dans l’accomplissement du jeune créateur d’entreprise


- Apprécier l’impact de l’éthique sur la performance de l’entreprise
- Comprendre l’une des raisons de l’échec en affaires
- Saisir l’importance de a recherche de la qualité en affaires
- Comprendre les divergences entre les promoteurs d’entreprises.
I. Insister sur les affaires économiques et commerciales
II. Insister sur les activités économiques des hommes
III. Insister sur tout droit et obligation pour une personne qui fait le commerce
IV. Relever les éléments de l’analyse financière trompeuse (fausse factures, fausses déclarations de
bila, de TVA, de patente, etc.)
V. Disparités de revenus de rémunération en entreprises
VI. Utilisation illicite à des fins privées »es des ressources de l’entreprise
VII. Relation actionnaires et intérêts de l’entreprise évitant la malhonnêteté, la corruption, etc.…
2. DEVELOPPEMENT

Le droit et l’éthique en entreprenariat et création d’entreprise recouvrent des domaines différents.


Ils se distinguent d’abord par leur but : le droit vise à régir la conduite des hommes dans une société
donnée et à prévoir les sanctions en cas de violation des règles établies, on parle alors de droit objectif,
et d’autres parts à procurer des prérogatives aux personnes sur des biens ou d’autres personnes, on parle
alors de droits subjectifs.

L’éthique c’est la science de la morale, c’est l’art de diriger la conduite ; c’est la façon de se
conduire. Ce qui est éthique sera forcément moral, parce que conforme à la morale, laquelle désigne la
science du bien et du mal, contenue dans un ensemble de règles de conduite qui ne sont pas forcément
écrites, mais qui sont considérées comme valable et absolues, simplement parce qu ‘elles sont un
ensemble de valeurs et d’habitudes largement partagées par les membres d’une société à u moment
donné de son existence (voir Dictionnaire Petit Robert, 1986, pp 705 et 1227).

Dans le cadre entreprenariat, l’éthique sera entendue comme étant tout ce qui est conforme à la
morale et au bon sens. Or les règles de la morale et de bonne conduite ne sont écrites nulle part. ce n’est
que par déduction et par lecture combinée de certaines dispositions de lois ( à entendre dans on sens
large), qu’on peut découvrir les règles de la morale. Cela ne voudrait pas dire toutefois que les règles de
la morale sont flottantes et imperceptibles. Puisqu’il s’agit des comportements que toute la société

1
approuve, ils se doivent d’être transmis de père en fils ; et de mère à fille de telle sorte que chaque
membre de la société jouissant de ses pleines facultés soit à même de discerner le bien du mal, ce qui est
accepté dans communauté et ce qui ne l’est pas.

Mais l’éthique tel que défini ne peut se convertir que dans le cadre d’une communauté bien
organisé. De nos jours, les formes organisées de communauté sont les Etats, lesquels peuvent se
constituer en organisation internationale au sein desquels il y a des valeurs, des comportements
unanimement acceptés ou proscrits. Ainsi, l’éthique sera différente d’un Etat à un autre, tout comme en
s’arrêtant sur les entités plus petites, elle sera différente d’une contré à une autre. Sur ce dernier point, à
côté de l’éthique, on exigera aussi la conformité de la conduite aux règles de la déontologie, pour ce qui
est des membres de certaines professions comme la santé, l’éducation, etc.,

Finalement, l’éthique aurait pour but ultime la moralisation du comportement des agents
économiques, et leur dicter la meilleure conduite à tenir, relativement aux actes d nature à heurter la
morale et la conscience établie. Le droit et l’éthique iraient alors dans le même sens, mais
s’éloigneraient parfois au niveau de la sanction.

D’une part, en ce qui concerne les points de rapprochement, on note que la plupart des règles de
droit. Elle concerne non seulement les rapports de l’homme et de son prochain, mais encore des devoirs
de chacun envers la divinité et envers soi même. Le droit en revanche se limite à régir les rapports des
hommes entre eux. Le droit parfois foule les règles de la morale et de l’éthique aux pieds. Ce sont par
exemple des hypothèses où on peut donner la mort à autrui sans être puni : En cas de légitime défense,
d’avortement thérapeutique, etc.

Ensuite en ce qui concerne leurs sanctions, la violation des règles morales ou éthiques est punie au
niveau de la conscience de l’auteur, et parfois radicalement par l’exclusion de certains cercles, alors que
la violation des règles de droit est sanctionnée par l’autorité publique qui représente l’ensemble de la
population.

Enfin, en ce qui concerne leurs sources, la morale est d’inspiration divine, et l’éthique
d’inspiration collective, tandis que le droit résulte de la volonté des gouvernés par le biais des
assemblées parlementaires ou des gouvernants. C’est dire que la morale, la religion et e droit
entretiennent des relations certaines.

3. EXEMPLE

Certains articles du code civil font directement référence à la notion de bonnes mœurs. C’est le cas
notamment des articles 6 et 1133. Il leur arrive également de prendre en considération de grands
principes d’ordre moral et d’en faire des règles de droit (principe de réciprocité, article 1134 ; la bonne

1
foi, l’abus de droit et l’équité, article 1135 : principe de la proportionnalité, article 1152 al.2). Il arrive
enfin et c’est l’éthique individuelle qui est alors prônée, que la loi attache des effets juridiques
obligatoires à certains agissements, dictés par la bonne moralité. Elle interdit tout retour en arrière, une
fois que l’acte purement moral a été volontairement exécuté. C’est notamment le mécanisme de
l’obligation naturelle (article 1235, al.2 du code civil) lorsque l’exécution d’une obligation sans aucun
caractère obligatoire crée, sous certaines conditions, une obligation à la charge du débiteur.

C’est le même mécanisme qu’emprunte l’aveu judiciaire (article 1356 al.4 du code civil) qui rend
irrévocable l’aveu d’un plaideur, alors même que rien ne l’obligeait à priori à dire la vérité.

Le droit ne peut ainsi être totalement dissocié de l’éthique morale. Certains auteurs pensent même
que le droit ne peut qu’être soumis à l’éthique, mais qu’il convient de ne pas accorder une place trop
importante à cette dernière, car « un excès de vertu peut aboutir à un système totalitaire ».

Récemment, avec la diversification de plus en plus importante de documents mis en vigueur au


sein des entreprises, une nouvelle distinction venue du droit anglo-saxon se répand de plus en plus dans
les droits continentaux européens. Ces documents appelés « chartes », « code », « accord », etc. ont pour
objet de créer des normes non revêtues de sanction édictant les principes d’ordre éthique que les
actionnaires, les dirigeants ou les employés s’engagent unilatéralement à respecter au sein de leur
entreprise.

Ces normes particulières se distinguent des règles de droit en ce que leur violation est incertaine
par de sanctions étatiques. Ainsi, les règles de droit, revêtues de la coercition qui leur est fourni par
l’Etat sont appelées « hard Law », et les normes édictées par les entreprise ou par certaines ONG en
matière d’éthique, plutôt déclaratives et dépourvues de sanctions « soft Law ». La fragilité de ces
dernières provient du fait que leur application n’est assurée que par la bonne volonté des agents
économiques.

Mais l’éthique n’est-elle pas par définition tributaire de cette bonne volonté ?

C’est fort de ces réalités, que l’éthique de la finance et de la comptabilité vise le fait que la
comptabilité créative s’écarte des standards établis pour tromper les actionnaires, débouchant sur une
analyse financière trompeuse. Ce qui génère les délits d’initié, l’abus des biens sociaux et/ou du crédit
social, l’arnaque pour petits actionnaires naïfs, des manipulations des marchés financiers, la distribution
des dividendes fictifs, la corruption, les pots de vin qui sont des pratiques servant à court terme l’intérêt
de l’entreprise et de ses actionnaires pratiques anti-compétitives ou attentatoires aux valeurs sociétales et
bref, toutes les infractions ayant en toile de fond le mensonge.

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L’éthique de la gestion des ressources humaines (GRH) comme les questions éthiques qui
surviennent autour de la relation entre l’employeur et l’employé, comme par exemple les devoirs et
droits de chaque partie envers l’autre dans cette relation. C’est le cas de :

- La discrimination sur la base de l’âge, du genre (sexisme), de la race (racisme), des


convictions religieuses, des handicaps, de l’orientation sexuelle (homosexualité) par exemple, du poids
ou de l’apparence physique.
- La question sur la démocratie sur le lieu de travail et la représentation des salariés : par
exemple menaces envers des salariés voulant ou refusant se syndiquer, ou au motif que ceux-ci ont fait
grève.
- Le respect de la vie privée des employés,
- La dénonciation par un (ancien) employé de comportements répréhensibles cachés par
son employeur (par exemple d’une fraude fiscale).
- L’équité du contrat de travail avec l’interdiction des situations radicalement asymétrique
comme (les charges).
- L’hygiène et sécurité du travail.

C’est ce qui fait de l’éthique des ventes et du marketing une communication marketing qui vont
au-delà de proposer les produits répondant aux besoins du client et d’apporter des informations sur ces
produits et la manière de se les procurer.

Ce qui peut chercher à manipuler nos valeurs ou nos comportements. Notre société l’accepte en
quelque sorte, mais quelle est la ligne éthique à ne pas franchir ? On peut citer :

- Fixation du prix, discrimination par les prix et écrémage.


- Pratiques anticoncurrentielles : elles incluent les tactiques de fixation des prix, mais vont
bien au-delà avec des phénomènes comme la manipulation de la loyauté ou de la chaine
d’approvisionnement ‘cf. notamment droit de la concurrence).
- Les stratégies de marketing spécifique : maquillage écologique de pratiques qui ne le sont
pas, produit d’appel à prix très bas mais finalement non disponible en stock, promoteur du produit se
faisant passer pour un client et dissimulant le produit marketing viral, spam, vente pyramidale,
introductions d’obsolescence délibérée dans le produit pour pousser à son renouvellement prématuré.
- Le contenu des messages publicitaires : publicité déloyale attaquant un concurrent,
messages subliminaux, utilisation d’images érotiques pour accrocher le regard.
- Marketing ciblé sur les enfants.
- Marché noir, marché gris.

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- En termes d’éthique de la production, l’éthique des affaires en entrepreneuriat et création
d’entreprise vise le devoir d’une entreprise de s’assurer que ses produits et ses processus de productions
ne sont pas nuisibles. Certains des dilemmes les plus criants dans ce domaine proviennent du fait que
tout produit ou processus de production comprend généralement un certain degré de danger, et qu’il est
difficile de définir un degré de permissivité ou encore que ce degré de permissivité peut dépendre
d’éléments changeant comme l’état des technologies de prévention, ou le niveau (évolutif) du type de
risque acceptable ou non. On peut citer :
- Produits et services défectueux, créant une dépendance ou par nature dangereux ;
- Relations éthiques entre l’entreprise et son milieu naturel, pollution, éthique de
l’environnement, droits à polluer au CO.
- Problème éthique posé par des nouvelles technologies alimentaires à base d’organismes
génétiquement modifié et autres applications du principe de précaution.
- Ethique relative aux essais des produits : droit des animaux et utilisation d’animaux dans
des expérimentations de produits, appel à des populations en position économique précaire (tels des
étudiants par exemple) comme objets de médicaments.

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