Psychopath o 1
Psychopath o 1
Psychopath o 1
de la Communauté Française
Rue Saint-Brice, 53,
7500 Tournai
SECTION : Bachelier en Education spécialisée en accompagnement psycho-éducatif
PSYCHOPATHOLOGIE I
Pour atteindre le seuil de réussite, l’étudiant sera capable, tout en respectant les règles et usages de la langue
française :
de définir et d’illustrer des concepts et processus relatifs aux cours de sciences économiques et
politiques, de droit et de législation, de sociologie des organisations et de psychologie sociale ;
de définir, de décrire des notions, des concepts et des processus relatifs aux cours d’expression orale
et écrite de psychopathologie et de psychopédagogie ;
d’utiliser de façon critique et argumentée des notions, concepts et processus abordés aux cours pour
analyser des situations relevant du champ professionnel de l’éducateur spécialisé.
Pour déterminer le degré de maîtrise, il sera tenu compte des critères suivants :
la précision des descriptions et de l’analyse,
la capacité à expliciter les éléments liés à sa vision d’une situation professionnelle,
la capacité à faire des liens entre les différentes activités d’enseignement.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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PLAN DE COURS
Normal et pathologique :
Définitions
Caractéristiques différentielles
Structure névrotique
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Définitions, Concepts différentiels, Champs d’action
La psychopathologie plonge ses racines dans l'Antiquité : philosophes grecs et médecins arabes
travaillaient à comprendre le fonctionnement mental et rendre la médecine plus objective, plus
scientifique. En effet, les Grecs tentent notamment d’établir un lien entre l’humeur et les
organes du corps (le mélancolique se caractérise par la bile noire, le colérique par la bile jaune).
Cette ambition fut oubliée lors des périodes d'obscurantisme religieux en Occident durant le
Moyen-Age : la maladie mentale est vue alors comme une ‘maladie surnaturelle’ à travers les
‘possédés’ et les ‘sorcières’. Mais la volonté d'une médecine raisonnée ressuscita lors de la
Renaissance. A ce moment, il est admis que la pathologie mentale entraîne une souffrance
menaçant la vie psychique, alors que la pathologie générale menace la vie organique et peut
entraîner la mort.
Sur ces bases se construisit la psychiatrie, puis ce qui allait devenir un peu plus tard, la
psychopathologie. Ph. PINEL, reconnu comme le médecin aliéniste précurseur de la
psychiatrie, crée le premier système nosographique des maladies mentales en 1793. Cette
discipline étudie les troubles mentaux, une définition à la fois simple et complexe : normal et
pathologique se chevauchent, le trouble mental apparaît comme un concept aux limites floues.
Comment les gens font-ils pour savoir s’ils sont en bonne santé mentale ? Ou encore pour
savoir si les personnes les entourant sont normales ?
Certains pensent qu’on sait d’instinct ce qui normal et anormal… Ce serait une connaissance
transmise par la famille et la collectivité.
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Mais les limites de la santé mentale sont floues : que se cachent derrière la « réussite sociale et
professionnelle », la « créativité », « l’épanouissement familial » …
Les sociétés diffèrent : un comportement est normal pour les uns, déviant pour les autres. Ainsi
l’influence des drogues psychédéliques peut être vue comme une maladie mentale à travers la
toxicomanie, un délit en médecine légale, ou encore une expérience mystique pour certains
psychothérapeutes !
Valeurs culturelles
La santé mentale est liée tant aux valeurs collectives dominantes dans un milieu donné
qu'aux valeurs propres à chaque personne. Elle est influencée par des conditions multiples et
interdépendantes telles que les conditions économiques, sociales, culturelles, politiques et
environnementales. Toute condition qui nuit à l'adaptation réciproque entre la personne et
son milieu, comme par exemple la pauvreté, la pollution ou la discrimination, constitue un
obstacle à la santé mentale. À l'inverse, toute condition qui facilite cette adaptation
réciproque, comme par exemple, la distribution équitable de la richesse collective, l'accès à
une éducation de qualité ou à un environnement sain, favorise et soutient la santé mentale.
Dans cette perspective, la santé mentale peut également être considérée comme une
ressource collective, à laquelle contribuent tout autant les institutions sociales et la
communauté entière que les personnes considérées individuellement.
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L'Organisation mondiale de la Santé mentale propose une autre définition:
Une personne en bonne santé mentale est une personne capable de s'adapter aux diverses
situations de la vie, faites de frustrations et de joies, de moments difficiles à traverser ou
de problèmes à résoudre. Une personne en bonne santé mentale est donc quelqu'un qui se
sent suffisamment en confiance pour s'adapter à une situation à laquelle elle ne peut rien
changer ou pour travailler à la modifier si c'est possible. Cette personne vit son quotidien
libre des peurs ou des blessures anciennes qui pourraient contaminer son présent et
perturber sa vision du monde. De plus, quelqu'un en bonne santé mentale est capable
d'éprouver du plaisir dans ses relations avec les autres. Bref, posséder une bonne santé
mentale, c'est parvenir à établir un équilibre entre tous les aspects de sa vie: physique,
psychologique, spirituel, social et économique. Ce n'est pas quelque chose de statique, c'est
plutôt quelque chose qui fluctue sur un continuum, comme la santé physique.
Normal et pathologique
Les spécialistes de la santé mentale peuvent-ils vraiment établir une distinction entre la
personne souffrant de troubles mentaux et la maladie mentale elle-même ?
Quelles sont les conséquences d’être étiqueté ‘souffrant de maladie mentale’ ?
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Définitions
Selon D. WIDLÖCHER (1994), professeur de psychiatrie et psychanalyste français, la fonction
principale de la psychopathologie consiste à étudier ces anomalies, en percer les mécanismes et
la génèse, d'en définir la fonction, mais aussi d'étudier les moyens potentiels permettant de
diminuer la souffrance qui en résulte.
Caractéristiques différentielles
La psychopathologie est une discipline en elle-même, c'est-à-dire que son champ d'action se
distingue notamment :
de la psychologie clinique. Celle-ci est liée au mot grec "kline" qui signifie "lit" : la
psychologie clinique s'occupe autant du normal que du pathologique : un deuil par exemple,
est un événement douloureux qu'il convient de prendre en charge parfois. Ce n'est pas pour
autant un trouble mental de nature psychopathologique, comme le serait une psychose
maniaco-dépressive.
Le psychiatre est avant tout un médecin qui donne un traitement médicamenteux. Certains
psychiatres se forment à la psychothérapie comme la psychanalyse, la systémique, ou
l’analyse transactionnelle...
de la psychanalyse. La psychanalyse fut créée par S. FREUD à partir de son expérience
auprès de patients névrosés. C’est une théorie étiologique des troubles et donc une théorie
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explicative du fonctionnement psychologique humain. Pour S. FREUD, il n'existe pas
réellement de frontière entre normal et pathologique. L’angoisse existe partout et en chacun,
la seule différence est de nature quantitative.
La ‘culture’ est une forme d’organisation symbolique du comportement. Elle apparaît donc un
mode de vie avec ses coutumes, ses habitudes, ses croyances communes. C’est souvent la
famille qui transmet les normes.
P. BARRABE et O. VON MERING (1963) étudient la relation mère-fils dans les familles
italiennes, juives, irlandaises et américaines traditionnelles et relèvent un grand nombre de fils
psychotiques. La mère italienne a trop de sollicitude pour son fils. La mère juive entretient avec
son fils des relations trop émotives. La mère irlandaise rend son fils trop dépendant d’elle-
même. La mère américaine est surprotectrice, moralisatrice et donc inhibitrice.
Ainsi en ce début de millénaire, la notion de stress est devenue source de troubles mentaux en
Occident. Les conditions de travail, notamment la flexibilité des horaires, la performance à
travers la rentabilité amènent à des phénomènes de harcèlement moral et sexuel sur le lieu de
travail.
La notion de déviance s’installe : l’individu échappe aux normes admises par la société.
L’infraction aux normes est fonction du contexte culturel (médical, judiciaire, sociologique,…).
Ce sont surtout les membres de la collectivité et plus accessoirement les professionnels qui
décident si une personne est déviante en fonction de la :
visibilité des symptômes
gravité des conséquences du comportement
fréquence à laquelle le comportement se répète.
Ainsi un amérindien renfermé et taciturne est vu par les siens comme à la recherche d’une
communication avec les esprits des anciens, et pour le professionnel de la santé occidental
comme dépressif.
Exploitation du document 5
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L’allégorie des trois maladies : la peste, la lèpre et la
tuberculose ou allégorie du cristal de roche
Il est ici fait référence à « l’allégorie des trois maladies », selon A. LEFEBVRE (1990). Une
allégorie est une suite d'éléments descriptifs et/ou narratifs dont chacun correspond aux divers
détails de l'idée qu'ils prétendent exprimer. La façon de traiter ces trois célèbres maladies
s’associe aux diverses approches de la maladie mentale : les termes ou concepts utilisés dans
les équipes pluridisciplinaires, la perception et l’identification du symptôme comme signe de la
maladie mentale.
L’allégorie de la peste
La peste est une maladie astigmatique au départ, liée au Bacille de Yercin (1894). Elle démarre
par une simple fièvre et une toux, cette maladie très contagieuse se transmet par l’air et le
contact. Pour information, l’Europe occidentale connaît entre 1347 et 1351 vingt-cinq millions
de morts. Paris en 1450 comptera quarante mille morts et Londres en 1665 septante-cinq mille
morts. L’Inde entre 1896 et 1917 comptabilisera dix millions de morts. La peste est donc une
maladie ictale, elle s’abat d’un seul coup et décime une ville entière. L’état de crise est décrété.
L’allégorie de la lèpre
La lèpre est une maladie infectieuse liée au bacille de Hansen (1871). L’incubation oscille entre
deux et cinq ans, ensuite commence l’apparition de taches sur le corps amenant par la suite la
déformation des extrémités, voire des pertes de doigts, orteils,... Les malades au Moyen-Age
sont bannis des villes et isolés dans des léproseries : la première en France date de 450, et en
1550, deux mille léproseries sont comptées.
L’allégorie de la lèpre est celle de l’espace et est liée à l’éloignement, c’est la peur de la
contamination. Les anormaux, le pathologique est placé hors des villes, est éloigné. Ainsi
souvent les hôpitaux psychiatriques, les prisons sont encore aujourd’hui hors de nos villes. La
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maladie prend toute la place et la personne n’existe plus, ainsi le prisonnier perd son nom et a
pour matricule son numéro de cellule de détention. Son identité est alors refusée et n’est plus
reconnue par la société, cela pour avoir plus de maîtrise. Les prisons sont souvent construites
comme d’anciens châteaux forts avec de doubles hauts murs d’enceintes, un vide de type no
man’s land, des archères ou créneaux, poivrières, mâchicoulis et autres meurtrières.
Si les lépreux revenaient en ville, ils devaient se signaler au moyen d’une cloche ou d’une
crécelle. Une distance est toutefois gardée, mais il y a comme une jouissance du bien portant
face au corps souffrant du lépreux. Par jouissance, comprenons non du plaisir mais plutôt ce
que nous éprouvons et qui nous fait sentir vivant. Le bien portant identifie la souffrance comme
étant extérieure et se sent ainsi rassuré et en sécurité. Les stigmates de la maladie, donc les
symptômes sont bien visibles ! Cela contrairement à la peste.
M. KLEIN évoque le mauvais objet. Ce qui dérange selon elle est projeté à l’extérieur de soi ou
de son cercle. Ainsi lors d’une dispute où quelque chose nous est reproché, notre première
réaction est de dire ‘et toi, toi aussi tu…’ Nous rejetons ce que nous ne supportons pas en nous,
ce qui est mauvais en nous. L’enfant lorsqu’il se cogne à une table, se retourne sur elle, la
frappe ou la traite de méchante table ! Nos maisons sont d’ailleurs conçues avec des toilettes
pour évacuer urine et excréments, donc ce qui n’est pas bon pour le corps.
S. FREUD souligne que la société a besoin de bouc-émissaires, un être vivant est sacrifié pour
apaiser la colère d’un dieu ou éviter sa vengeance. La population les créée donc comme avec
les Juifs, les roux ou encore les gros… Un peu comme lorsque l’on mange, notre organisme
garde le bon et chasse à l’extérieur ce qui est mauvais, c’est vital !
Plus récemment, des essais d’enseignement intégré notamment pour les enfants autistes ont été
menés. Ici contrairement au système de la léproserie, les enfants sont inclus dans la société et
dans ce microcosme qu’est l’enseignement ordinaire.
Les éducateurs travaillent souvent grâce à l’allégorie de la lèpre… les institutions pour
personnes handicapées, les prisons, les hôpitaux psychiatriques, les séniories,… Quand nous
éduquons, nous tentons souvent de réduire les pulsions, l’enfant doit éviter de frapper par
exemple. La société aime à penser que la personne handicapée n’a pas de sexualité, elle en
rejette l’idée pour se protéger.
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La tuberculose ou l’allégorie du cristal de roche
La tuberculose se transmet par l’air et est liée au bacille de Koch (1882). Au XIX siècle, la
maladie est courante, elle commence par une gêne respiratoire… Des crachoirs sont d’ailleurs
installés dans tous les endroits publics. Son incubation est longue tout comme son évolution,
contrairement à la peste. Les sanatoriums vont être créés au bord des lacs, en montagne, en
forêt ou encore en bord de mer pour des cures visant la pureté de l’air. Ce qui est très différent
de la léproserie, précédemment décrite. Les malades y séjournent puis repartent chez eux. La
maladie connaît donc des états de crise, des rémissions… Elle évolue, ce qui en
psychopathologie s’associe à la notion de syndrome. De plus, les malades se détachent de la
maladie, en parlent et sont aussi écoutés.
Cette maladie amène donc à l’observation longue et minutieuse. Ainsi, S. FREUD évoque
l’observation d’un morceau de cristal de roche. Des séries de lignes y sont repérées, toutes
différentes d’un cristal à l’autre. Si le cristal fait une chute, il va se rompre selon les lignes qui
le structuraient. Ces lignes constituent donc sa façon d’être au monde, sa beauté, sa solidité
mais aussi sa faiblesse. Les structures de personnalité d’un être humain sont exactement
construites comme un cristal de roche. Des lignes de structure de personnalité se développent
dès la naissance durant l’enfance et l’adolescence, et la structure est définitivement acquise à
l’âge adulte. Quand la personne déclenche une maladie mentale, ce sera en fonction de sa
structure de personnalité.
L’allégorie de la tuberculose est donc celle de la structuration et est liée à la structure, aux
instances de personnalité. Pour rappel, le Ca est le siège des pulsions et est régi par le principe
de plaisir. Le Surmoi est le siège des obligations et des interdictions et est régi par le principe
de conscience morale. Le Moi trouve l’équilibre entre le Ca et le Surmoi en s’adaptant au
monde environnant et est régi par le principe de réalité. Ce compromis sera teinté de frustration
et d’angoisse pour ne pas pouvoir satisfaire les pulsions (Ca) et/ou pour ne pas pouvoir
s’adapter aux lois extérieures (Surmoi). Des symptômes vont donc se développer…
Des mécanismes de défense sont construits pour rendre le Moi plus fort, pour mieux résister à
la frustration et à l’angoisse. Ainsi pour rappel :
◦ le refoulement : maintenir hors de la conscience des représentations
inacceptables, p. ex. oublier des agressions sexuelles durant l’enfance
◦ la conversion somatique : traduire à travers le corps un mal être psychique, p ex.
développer un ulcère à l’estomac ou une œsophagite par stress professionnel
◦ la dénégation : se protéger d’une réalité désagréable en refusant d’en admettre
l’existence, p. ex. l’alcoolique refusant de reconnaître sa dépendance à l’alcool
◦ la sublimation : canaliser la pulsion dans une direction moins dangereuse que
dans la réalité pure, p. ex. canaliser ses désirs sexuels ou son agressivité vers le
sport, ou l’art
◦ la projection : attribuer à autrui ses propres pulsions ou motifs inacceptables, p.
ex. être jaloux pour ne pas s’avouer ses propres envies de tromper l’autre
◦ la régression : réagir à une situation de manière qui correspond à un stade
antérieur de développement, p. ex. redevenir enfant plaintif lorsqu’on est malade
◦ la rationalisation : trouver des raisons socialement acceptables pour justifier des
actions aux motifs inacceptables, p. ex. justifier de tricher à un examen en disant
‘tout le monde le fait’
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Structures de personnalité et troubles mentaux :
études de cas
La structure mentale d'un individu se construit durant l'enfance et, sauf exceptions, s'achève
à la fin de l'adolescence. Cette structure mentale s'appelle personnalité. Cette structure de
personnalité organise notre rapport au monde. Elle est présente, que nous soyions dans un bon
état de santé psychique, ou que nous versions dans la maladie : le terme utilisé en psychiatrie
s'appelle "décompensation". Les lignes qui la marquent ne se voient pour ainsi dire pas à l'état
normal, mais s'observent plus facilement par un examen minutieux, comme à travers un test de
personnalité, ou en phase de crise d'un sujet.
Chaque individu a sa propre structure. Il ne peut en changer. Quand il mène une vie
"satisfaisante", sa structure de personnalité lui assure un état de normalité. Si les conditions de
son existence se dégradent très fortement, si l'individu ne peut endurer une épreuve, la
décompensation qu'il vivra suivra les lignes de sa structure. Par exemple, une personne avec
une structure névrotique déclenchera une maladie névrotique de type névrose, une personne de
structure psychotique développera une psychose.
Il existe une troisième construction de personnalité, nommée astructuration, car elle est vue
comme moins stable que les structures psychotique et névrotique. Cette formation est souvent
reprise sous les vocables borderline ou état limite.
Dans son développement, l’enfant passe par des étapes. Si son évolution est perturbée peu après
la naissance, sa structuration sera plutôt d’ordre psychotique. Si par contre son développement
se poursuit sans encombre jusqu’à l’Œdipe, sa structuration sera plutôt névrotique. Mais
certains pourront ne pas adhérer ni à la structuration psychotique, ni à la structuration
névrotique et rester astructurés.
Structure psychotique
Classiquement, la structure psychotique se décide si la personne subit des perturbations trop
importantes au cours du début de son développement. Des carences, des frustrations, des chocs
psychologiques importants et la personne voit sa personnalité basée sur les éléments suivants:
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séparation
avec un Moi ne réussissant pas à s'ébaucher comme un organisateur, une angoisse de
morcellement
avec une réalité extérieure rejetée, une organisation délirante
le mécanisme projectif défensif en miroir (je suis triste car tout le monde est triste),
cathartique (tout le monde est triste mais moi, je ne suis pas triste), ou paranoïde (je
ne suis pas triste, ce sont les autres qui sont tristes)
le mécanisme de défense classique structural, le déni de la réalité
Ainsi, en référence à S. FREUD, la psychose est un conflit entre le Moi et le monde extérieur :
il y a réparation avec le Ca à travers un monde interne et un déni de la réalité.
La mélancolie
Léa est une femme de 41 ans, d’allure soignée ; à la parole assez lente et possèdant un bep
de sténodactylo. Elle est mère de trois enfants, une fille de 22 ans, un garçon de 19 ans
d’un premier mariage et un garçon de 11 ans d’un deuxième mariage. Elle est, depuis trois
ans, remariée à un homme qu’elle aime. Elle a fait légitimer son dernier fils, né alors
qu’elle n’était pas encore divorcée ; elle a une bonne relation avec ce fils qu’elle adore,
dit-elle, mais tous ces liens d’amour ne changent rien à sa volonté de se donner la mort, de
multiplier les tentatives de suicide (jusqu’à quatre injections d’air en une semaine).
Léa raconte que, dans son enfance, chez ses parents, bateliers sur une péniche, « c’était
l’enfer ». Elle a été élevée entre le bateau et la pension. Elle a quatre sœurs dont elle est
l’aînée. Sa mère buvait et devenait alors très méchante. Léa devait protéger ses sœurs dans
les bagarres entre ses parents. Son père buvait au café, sa mère sur le bateau, et ils se
battaient. Son père la tapait jusqu’à ce qu’elle ne se relève plus.
À l’âge de 6 ans, elle est allée en pension pour enfants de bateliers. C’était un ancien asile
avec des barreaux aux fenêtres, l’ambiance était plutôt sinistre, ce n’était pas mieux que
sur le bateau, mais étant enfant, elle avait « appris à faire le dos rond, à laisser passer ».
Elle se réfugiait dans la lecture du journal, des romans ou des revues.
C’est à 18 ans qu’elle a fait sa première tentative de suicide (elle a pris de l’aspirine en
grande quantité), lors du premier rapport avec son récent mari ; elle a trouvé ça horrible,
elle dit qu’avec son premier mari, c’était toujours une corvée.
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Ses premiers enfants, Léa les a voulus. Malheureusement, six jours après sa naissance, sa
fille est tombée malade. Pendant neuf jours on a craint pour sa vie et après, dès que
l’enfant tombait malade, Léa paniquait. Elle a alors fait une dépression durant cinq mois.
Comme elle ne voulait pas que ses enfants aillent en pension, elle avait voulu descendre à
terre, et le couple est alors devenu propriétaire d’un café. Environ trois ans plus tard, elle
rencontre F. qui allait devenir son second mari.
Peu après, à 29 ans, elle a fait une deuxième tentative de suicide avec du Lexomil®. Elle ne
supportait plus son mari. Mariée depuis dix ans, elle décide alors de divorcer. Pendant ce
temps, elle avait arrêté de voir F.
Léa s’est mise finalement à vivre avec F. qui est soudeur, ça se passe bien entre eux. En
janvier de l’année suivante, elle est enceinte alors qu’elle n’est pas encore divorcée et va
encore très mal. À vrai dire, elle a fait une dépression après les trois accouchements ; au
troisième, elle a complètement sombré et a été hospitalisée. Elle refusait l’enfant. Elle
avait le sentiment de ne pas être capable de lui donner assez d’amour et de tendresse.
Les tentatives de suicide : une fois, c’était avec une bouteille de gaz dans la Renault 5. Une
autre fois, c’était avec la carabine de chasse. Elle a pensé aux petits, s’ils la découvraient
avec une balle dans la tête ! Alors elle a renoncé aussi. Léa a fait des tentatives de suicide
récemment, des choses qui ne laissent pas de traces, pour les enfants. Elle s’est injectée
trois ou quatre fois de l’air dans les veines… Quand elle essayait de se suicider, elle ne
pensait plus aux enfants.
Quand la question lui est posée, elle reconnaît avoir deux fois, depuis la mort de sa mère,
entendu des voix : hospitalisée, elle l’a entendue crier : « Au secours ! »
Elle a toujours eu l’impression que sa mère ne l’aimait pas, qu’elle était sa bête noire :
« Elle ne savait pas me voir ». La mère lui faisait à elle, des choses qu’elle ne faisait pas
aux autres : à 14 ans, elle a voulu la brûler avec un fer à repasser. Enfant, elle avait déjà
l’impression que c’était de sa faute si ses parents se battaient et elle se reprochait de ne
pas assez aider sa mère.
Quand on lui demande si elle a envie de s’en sortir, elle répond qu’elle n’est même pas
partagée, qu’aucune partie d’elle n’a envie de vivre. Léa est quelqu’un de désespéré, elle
est particulièrement décidée à mourir. C’est un cas de mélancolie gravissime avec de très
nombreuses tentatives de suicide (injection d’air dans les veines ; immolation, ou elle se
jette sous une voiture, elle avale du verre, elle se défenestre).
La schizophrénie
Gérard, 37 ans, pleure beaucoup et baragouine des sons étranges. Il est très raide, figé
corporellement, surtout quand on l’approche. Il est incapable du moindre exercice physique
comme de se coucher sur le sol, monter ou descendre une pente, se mettre dans un bain.
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L’image du corps reste pourtant morcelée. Ses dessins se réduisent souvent à un rond pour
la tête, deux traits pour le reste du corps et des yeux hors du visage.
L’accentuation de ce registre imaginaire dans lequel Gérard évolue lui a sans doute permis
de développer des capacités d’imitation incroyables. Il est en effet capable d’imiter
parfaitement n’importe quel personnage un peu important de son entourage; il passe en fait
une grande partie de son temps à imiter Michel Sardou, un personnage idolâtré dans sa
famille. Mais il peut aussi bien contrefaire à s’y méprendre tout adulte ou enfant jusque
dans le plus petit détail; il repère ainsi des tics, des intonations de voix, des manières de
soupirer, des gestes infimes ... Il est alors le reflet parfait de l’autre, une copie conforme.
Cependant de manière générale, il arrête dès qu’il se sent regardé ou écouté. Il paraît alors
ennuyé et gêné; il se détourne, sourit un peu et va continuer plus loin dès qu’il se croit à
nouveau seul. Il a aussi une manière personnelle de recevoir une remontrance d’un adulte.
D’abord il se fige, puis peu après, il la reproduit telle quelle dès qu’il est seul.
Mais tout bascule dès qu’il est confronté par exemple au désir d'une personne. Le moindre
regard, la plus petite interrogation, une demande neuve ont pour effet de l’angoisser
vivement. Il disparaît sous terre, submergé par l’angoisse; rien ne la canalise, ne la régule;
il se fige, bégaie, commence à trembler.
Disons que c’est un “petit” monsieur plutôt insignifiant, qui circule entre le chômage, la
maladie et un travail d’ouvrier de nuit. La mère par contre est dotée d’un pouvoir
surnaturel — elle le dit en tout cas. Elle est capable de prédire une mort prochaine. Son
mari n’est pour elle qu’un enfant supplémentaire. Elle a tout, dit Gérard, et rien ne lui fait
obstacle. Par exemple, lors de l’inscription de son fils, elle a menacé de faire appel au Roi,
si nous persistions dans notre idée de le prendre comme interne. Faire appel au Roi c’est
aller chercher ce qui fait loi ou autorité dans le réel, là où cela manque dans le symbolique,
dans sa parole, ou dans celle du père. Elle n’a aucun projet ou rêve pour ses enfants.
Pourtant, c’est bien elle qui a placé Michel Sardou au centre de sa famille; tous suivent ses
concerts en Belgique et à l’étranger. Elle a donc situé le chanteur en lieu et place d’idéal de
ce qu’elle n’a pas trouvé chez son homme. On commence à saisir pourquoi ce garçon passe
tant d’heures à imiter ce chanteur.
La paranoïa
Monsieur E. est né en 1925 dans un pays de l'est de l'Europe, dans une famille de fermiers
aisés. En 1942, il est déporté par les Allemands comme travailleur dans une ferme
allemande.
En 1945, libéré par les alliés, il émigre en Belgique suite à la signature d'un contrat
d'engagement comme mineur de fond. Ayant fait la connaissance en 1948 d'Henriette A., il
l'épouse en 1950. A partir de 1953, il ouvre, sous le nom de sa femme, un café-cantine qui
lui rapporte beaucoup d'argent. En 1957, suite à la méconduite supposée de sa femme, il
demande la séparation; en 1958, le divorce est prononcé et il est pensionné. Monsieur E.,
seul, continue l'exploitation très prospère du café jusqu'en 1962. Il rencontre Suzanne S., en
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instance de divorce, qui a un enfant de 5 ans, Jean-Marie. Il ouvre alors un bar avec
"serveuse" le long d'une route, qui lui sera, dit-il, un excellent rapport. En 1965, il se marie
avec sa concubine, Suzanne S.
En 1969, naît Maurice, le fils ardemment désiré. Dès l'année suivante, débutent les conflits
avec le beau-fils, Jean-Marie, qui a alors 14 ans. Celui-ci commencerait à traiter Monsieur E.
de sale immigré. "Depuis que mon fils est né, c'est alors qu'ont commencé mes misères" dit-
il. Les relations avec sa femme ne font que se dégrader : Monsieur E. a le sentiment d'être
exploité et il est très jaloux. Il imagine de quitter sa femme mais se décide finalement à
rester pour l'éducation de son fils, Maurice.
En 1976, quand son fils Maurice lui apprend que "Jean-Marie a caressé Maman", il comprend
subitement tout ce qui se tramait autour de lui. Sa femme serait l'objet d'un chantage de la
part de son propre fils, Jean-Marie. Elle devrait lui verser de l'argent pour qu'il ne révèle pas
le secret infamant de leurs relations sexuelles incestueuses. A travers de multiples indices,
des paroles où il comprend des sous-entendus, des regards de connivence ou de crainte,
Monsieur E. se persuade totalement de la réalité de la relation incestueuse entre le fils et la
mère, et des visées de son beau-fils sur sa fortune. Il décrit Jean-Marie comme un garçon
sans-gêne, qui "se promène torse nu dans la maison pour faire admirer ses muscles". Il
accroît son contrôle sur les dépenses du ménage et ne permet plus d'aparté "entre le fils et
la mère". En 1978, son beau-fils se marie à l'âge de 21 ans.
L'après-midi même, le petit Maurice que les autres essayeraient de détourner de son père,
refuse de faire ses devoirs avec lui. La signification est très claire : le complot consiste à
persuader Maurice que Monsieur E. n'est pas son vrai père. Le soir même, Monsieur E. place
dans le coffre de sa voiture la carabine 22 L.R. qu'il avait achetée 3 mois auparavant. Il est
alors tout à fait convaincu de ne pouvoir compter que sur lui-même pour se défendre. La
nuit est très agitée. Néanmoins, le mardi se passe dans une surveillance active mais sans
heurts. Le mercredi 16 mai, alors qu'il conduisait sa femme et son beau-fils à leurtravail,
Monsieur E. a la certitude subite que son beau-fils assis sur la banquette arrière prépare un
mauvais coup : il va sans doute le poignarder dans le dos avec son couteau de poche.
Comme Monsieur E. ne le quitte pas du regard dans le rétroviseur, la voiture fait un écart et
Jean-Marie le traite de "conducteur du dimanche". C'est une provocation et le signal qu'il va
passer à l'attaque physique. Monsieur E. s'arrête alors au bord de l'autoroute, prend sa
carabine dans le coffre et abat son beau-fils sur la banquette arrière. Selon lui, il aurait agit
en pure légitime défense. Il vit alors son emprisonnement comme la plus grande injustice.
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Structure névrotique
Cette structure sera atteinte par l'individu si celui-ci a pu accéder à une relation triangulaire
satisfaisante. Cela sous-entend ne pas avoir subi de trop fortes frustrations ou pressions au
cours du développement, avoir passé le cap du Complexe d'Oedipe "sans trop de dégâts",
passer (comme tout enfant) la période de latence, et enfin vivre l'orage affectif de l'adolescence
sans que les acquis antérieurs ne soient remis en question.
Dans les structures névrotiques, un vrai Surmoi s'est organisé : l'enfant a accepté la Loi
oedipienne, renonce à la relation fusionnelle à la mère et accepte l'identification au
parent du même sexe.
Le Moi est beaucoup plus complet et structuré que dans la structure psychotique. Ce
Moi rencontre les exigences du "principe de plaisir" sous contrôle du "principe de
réalité". Ce Moi aura une certaine "solidité" psychique mais ceci n'empêche pas la
survenue d'une maladie.
Les mécanismes de défense des névroses sont surtout :
o le refoulement
o le déplacement
o la conversion somatique
o la sublimation, la rationalisation
La réalité est reconnue par le sujet. Elle n'est pas déniée par un délire comme dans la
psychose mais plutôt transformée.
La névrose obsessionnelle
Situation clinique « J’ai toujours peur que mon fils prenne froid et tousse » d’après J-P Bègue
Poussée par son mari qui menace de divorcer, Marie, une femme de 40 ans s’est décidée à
consulter pour se débarrasser de l’obsession qui lui gâche la vie et celle de sa famille.
Lors du premier entretien, Marie explique qu’elle a toujours peur qu’il arrive quelque chose
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à son fils mais surtout qu’il prenne froid et tousse. Comme elle redoute en permanence une
atteinte de ses poumons, elle met tout en œuvre pour lui éviter de prendre froid.
Le matin, dès qu’elle se lève, elle regarde la température extérieure et la vérifie plusieurs
fois pour ne pas se tromper ; la veille elle regarde les prévisions météo à la télévision pour
connaître l’évolution de la température au cours de la journée du lendemain.
Elle impose à son fils de prendre un pull supplémentaire dans son sac au cas où la
température viendrait à chuter ; il sait que s’il avait froid, il doit impérativement l’appeler
sur son portable. Par ailleurs elle lui demande sans arrêt s’il n’a pas froid. La nuit, elle se
réveille plusieurs fois pour écouter s’il ne tousse pas, il lui arrive même de se lever pour
aller vérifier qu’il n’est pas découvert dans son lit.
Quand la famille séjourne à la montagne dans sa maison l’été, elle est toujours aussi
inquiète et elle ne parvient pas à se détendre même quand il fait beau et chaud, elle pense
aux écarts de température importants entre le matin et le soir, et entre l’extérieur et
l’intérieur dans la journée. Elle oblige son fils à mettre un pull quand il rentre dans la
maison, son mari lui dit qu’elle est folle et lui montre le thermomètre marquant 25 degrés.
Un été où son fils avait pris froid et avait toussé plus que d’habitude, elle était tellement
inquiète qu’elle lui avait fait un maillot en fourrure pour mettre sous sa chemise.
Marie évoque ainsi son fils de 10 ans, sa fille de 12 ans et son mari informaticien peu
présent de par son travail. Quant à elle, elle s’occupe des enfants. Elle parle également de
sa famille d’origine : son père pharmacien, sa mère chimiste et son frère de 8 ans son aîné.
Après quelques séances, Marie évoque son enfance au cours de laquelle il y a eu une période
où elle a souhaité être un garçon comme son frère parce qu’elle le trouvait fort et beau, et
aussi parce qu’il était plus avantagé qu’elle : sa mère lui trouvait toujours des excuses
quand il faisait des bêtises et elle ne lui demandait jamais de participer aux tâches
ménagères. Quant à son père, il considérait implicitement son frère comme plus intelligent
parce qu’il était très fort en math, il avait toujours des très bonnes notes, ce qui n’était pas
son cas, elle était rêveuse et attirée par les livres dans lesquelles elle trouvait une
compensation au manque d’amour qu’elle ressentait. Elle aimait beaucoup son frère et
aurait voulu qu’il s’intéresse à elle mais il se moquait d’elle et la repoussait la plupart du
temps quand elle voulait jouer avec lui.
A une autre séance, elle me parle de son fils et de son comportement. Elle le décrit comme
gentil et obéissant ; il fait bien attention de ne pas prendre froid ; il lui demande toujours
comment il doit s’habiller. Elle met l’accent sur son problème de santé pour expliquer qu’il
n’a pas beaucoup d’amis, qu’il est craintif et que ses résultats scolaires sont irréguliers.
Quand son fils est malade ou quand il a des mauvaises notes, son mari dit qu’elle est très
proche de lui, mais que par contre quand il va bien ou quand il lui arrive d’avoir une bonne
note elle le critique, elle n’est pas gentille avec lui comme si elle n’était pas contente. Son
mari l’accuse d’être injuste avec son fils et de ne pas s’en rendre compte.
A une séance ultérieure, Marie évoque la préoccupation de l’herbe du pré devant la maison
qu’elle ne supporte pas de voir pousser, son mari doit la couper régulièrement sous peine de
violentes critiques de sa part. Elle ajoute que ses amies lui disent qu’elle est toujours en
train de parler de couper ou de castrer, elle reconnaît qu’elle a horreur de tout ce qui se
dresse, elle prétend que ça gêne la vue et que ça ne fait pas net. Un jour, son mari et son
fils avaient planté un tilleul près de la maison, il grandissait trop vite d’après elle et comme
elle ne voyait plus que cet arbre pousser de jour en jour, elle l’avait fait périr en cachette.
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La névrose hystérique : hystérie de conversion - ‘maladie psychosomatique’
C'est une "pathologie" qui a toujours débattu des rapports entre le corps et l'esprit. En
conversion somatique, les symptômes physiques les plus variés se retrouvent : atteintes
sensitives (surdité, cécité,...), troubles cardio-respiratoires ou gastriques, trouble de phonation
(mutisme...), somnanbulisme... S’ajoutent les caractéristiques suivantes :
Le théatralisme ou histrionisme, soit une tendance à attirer l'attention et à se faire
remarquer dans le but de plaire
L'exagération de l'affect, une dramatisation dans l'expression des émotions (larmes
faciles,...)
La labilité émotionnelle : des sautes d'humeurs (élans chaleureux alternant avec
phases de bouderies)
La suggestibilité, être influençable et changer d'avis à tout bout de champ
La mythomanie
Une sexualité perturbée : soit une éviction totale de la sexualité avec activités de
remplacement (hyper protection des enfants, activisme féministe,…), soit une
hypersexualité sur le mode nymphomaniaque
J’ai vécu sept ans avec une femme qui m’a donné un garçon, aujourd’hui âgé de neuf ans.
Mon épouse était agoraphobe et j’ai accepté de l’aider en me sacrifiant. En dehors du
travail, je n’avais donc aucune vie sociale. Pour elle, j’ai fait abstraction de ma propre
personne et de mon épanouissement personnel. Notre relation s’est dégradée, notamment
sur le plan sexuel. Puis j'ai appris qu'elle avait rencontré quelqu'un sur Internet (je l'avais
fait installé pour qu’elle garde, malgré tout, un contact avec l’extérieur). Nous nous
sommes séparés, mais ma vie ne s’en est pas trouvée améliorée. Je n’avais que le travail
pour toute occupation, mais pas d’amis, ni d’activités, ni de sorties…
Au bout de trois ans et demi d’une telle vie, ma main gauche s’est paralysée du jour au
lendemain. Les examens neuro, cardio-vasculaires etc… n’ont rien révélé. Plusieurs
médecins m’ont dit que l’origine devait être psychologique, mais je n’y ai pas cru. C’est un
rhumatologue qui m’a, le premier, parlé de « syndrome de conversion ».
J’ai fini par consulter un psychologue. Il m’a aidé à entamer un travail sur moi-même. Les
trois mois qui ont suivi ont été ceux d’une profonde introspection. Pour reprendre confiance
en moi, j’ai appris à me lancer de petits défis, dans le but de retrouver une vie sociale
normale. J’étais persuadé que ma séparation était responsable de mon handicap soudain de
la main. Peu à peu, je regagnais un peu d'estime de moi et mon handicap s’est atténué.
Aujourd’hui, je comprends que j’avais toujours vécu par procuration et que je ne m’étais
jamais totalement permis d’être moi-même… Là était la véritable raison de mon problème.
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La névrose hystérique : hystérie d’angoisse - ‘phobie’
Maxime, 13 ans, n’arrive plus à aller en cours : des garçons de la classe l’ont pris en grippe
et se moquent à longueur de journée de ses cheveux. « On me dit constamment que je suis
un mouton, ah tiens voilà le mouton, hey le mouton on va te raser pour faire un pull. Et
quand j’explose, c’est moi qui me fais engueuler par les profs ». Maxime a des crises
d’angoisse le matin avant même d’arriver au collège.
Sylvain, 16 ans, est en classe de terminale. Il a subitement développé la peur de se faire
pipi dessus ou de vomir en cours, et qu’il ne puisse pas avoir le temps de sortir de la salle.
Quand il prend le train le matin, il a l’impression qu’il n’arrivera même pas au but. Sa mère
l’emmène en voiture, ce qui le relaxe, mais dès qu’il entre dans le lycée, l’anxiété lui fait
se demander s’il n’a pas des nausées, « avoir une anxiété tellement forte que je me dis que
je vais forcément vomir ».
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L’éducateur et les autres intervenants : les limites
Dans une équipe de soins psychiatriques, l’éducateur sera en contact avec d’autres intervenants
du service : les autres professionnels du service : assistants sociaux, psychologues et psychiatres,
ergothérapeutes, kinésithérapeutes, médecins, infirmiers et aides-soignants... la place et le rôle de
chacun dépendant de la manière dont les travailleurs ou les pouvoirs de tutelle conçoivent le travail
pluridisciplinaire. Le cadre évolue entre le centre hospitalier psychiatrique, le centre de guidance,
les unités ambulatoires psychiatriques, les MSP – maison de soins psychiatriques,…
Le médecin, les infirmiers et les aides-soignants touchent principalement à la santé physique, les
soins corporels et l’hygiène. L’assistant social établit le lien entre le bénéficiaire et le monde
extérieur à l’institution, la famille comme par exemple dans ses démarches administratives, dans un
cadre judiciaire ou encore dans la recherche d’un lieu d’hébergement. L’ergothérapeute utilise le
média du jeu, d’une activité ou du travail pour appréhender le comportement du bénéficiaire. Le
psychologue et le psychiatre gère la prise en charge psychique, la souffrance : le premier cultive un
espace de parole et de communication, utilise des instruments comme les tests psychologiques ; le
second porte la responsabilité du bénéficiaire notamment à travers l’autorisation de sortie, prescrit
souvent un traitement médicamenteux. Psychologue et psychiatre peuvent exploiter également des
cadres psychothérapeutiques comme la systémique, la psychanalyse.
L’éducateur se positionne parmi tous ces professionnels et se doit de respecter les limites de
chacun. Sa prise de parole, son rôle de relais auprès du bénéficiaire, de sa famille, des autres
professionnels baignent dans le relationnel. Sa mission d’accompagnement au quotidien du
bénéficiaire se nourrit également du relationnel tout comme ses tâches d’éducation à travers les
apprentissages et les diverses activités. La pratique d’accompagnement fait de l’écoute le premier
pôle de sa fonction et le premier rôle de l’accompagnateur. Ainsi, la vie communautaire
institutionnelle exige que l’éducateur soit sans cesse à l’écoute du cœur de l’autre. Pour écouter, il
faut : être disponible, accueillir l’expression de l’autre, réfléchir sur la pensée de l’autre, réagir à la
pensée de l’autre. Somme toute être en relation…
L’éducateur œuvre aux frontières de divers mondes : médical, psychologique, social, culturel,
juridique... et opère des liens entre ces mondes. L’éducateur sera bien souvent au carrefour des
discours et des actions de divers « spécialistes ». Par son regard et son approche « généraliste », il
pourra être amené à exercer une fonction liante et intégrative par rapport aux autres intervenants.
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Evaluation UF8.7 : Approches conceptuelles 2 – Psychopathologie
7. Quels sont les mécanismes de défense majeurs rencontrés dans la structure névrotique ?
Expliquer brièvement.
10. Expliquer selon le référent freudien des instances de personnalité (allégorie de la tuberculose
ou du cristal de roche, selon A. LEFEBVRE) où se situe le conflit dans la névrose mais
également dans la psychose.
11. Différencier les rôles du psychiatre, du psychologue et de l’assistant social dans une équipe
pluridisciplinaire composée également d’éducateurs et d’infirmiers. Expliquer succinctement.
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