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Chapitre I Metallurgie Des Poudres I.1 Généralités, Définitions

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Cours de Matériaux métalliques-Partie 2 MDP MIS M1

Chapitre I METALLURGIE DES POUDRES

I.1 Généralités, définitions

Bien que les poudres soient connues depuis l’antiquité à travers l’utilisation des
matériaux pulvérulents les plus diverses (oxydes de métaux, métaux et autres composés),
comme teintures, encres, adjuvants chimiques en pharmacologie, élaboration de métaux par
fusion…), leur emploi dans la métallurgie contemporaine n’a connu un essor réel qu’à partir
du début XXième siècle. Le filament de l’ampoule à incandescence du célèbre inventeur
Thomas Edison, en est un exemple significatif. La recherche d’un matériau résistance à haute
température (résistance au fluage), a conduit l’illustre savant a opté pour le tungstène (W),
métal qui venait d’être découvert. Cependant, compte tenu de la température de fusion élevée
du W, sa mise en œuvre n’a été possible que sous forme de poudre, du fait de l’absence, à
cette époque, de four de fusion de plus de 3400°C. Ce métal a, par conséquent, été obtenu à
partir de la poudre de ses oxydes et cela grâce à la réduction de WO3 par le carbone.

La suite de la procédure de fabrication de fil de tungstène a mis en jeu des étapes


d’extrusion à chaud (1400-1500)°C d’un comprimé de poudre. Plusieurs réductions ont
permis d’atteindre les diamètres recherchés pour la confection du filament.

La métallurgie des poudres a été ensuite généralisée à la fabrication d’une multitude de


semi-produits ou de pièces finies, à partir de poudres pures ou de mélanges de poudres
(alliages). Elle a connu un développement considérable durant la 2ième guerre mondiale, où les
procédés de la MDP ont permis la fabrication de nombreuses armes et pièces de moteurs
d’avions et d’autres engins.

On peut donc définir la métallurgie des poudres comme l’ensemble des étapes
permettant l’obtention de semi-produits ou de pièces finies, grâce à la mise œuvre de poudres
métalliques, sans fusion.

Les différentes étapes des procédés de la métallurgie des poudres sont les suivantes :

La première étape du procédé de la métallurgie des poudres (MDP) a pour objectif


l’obtention de la poudre. Plusieurs techniques sont mises en œuvre pour fabriquer des poudres

UBM Annaba -Dpt de Métallurgie et Génie des Matériaux Pr S. Boudebane


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métalliques (métaux purs ou alliage). Parmi les procédés de préparation des poudres on
retrouve l’atomisation (action mécanique), la réduction des oxydes (action chimique) et
l’évaporation condensation (action physique). Ces techniques seront développées dans le
chapitre II de ce cours.

La deuxième étape du procédé MDP est la mise en forme de la poudre. Elle est
appliquée pour donner une forme et des dimensions au matériau et cela par déformation
plastique des particules. Cependant, le comprimé ainsi obtenu demeure poreux et très fragile.
Cette opération a pour objectif de mettre les particules en contact et assurer ainsi la diffusion
lors du frittage.

La dernière étape du procédé est le frittage ou traitement thermique du comprimé pour


consolider le matériau obtenu par déformation à froid. Les interfaces solide-solide ou contact
particule-particule, se développent ce qui conduit à une plus grande cohérence du matériau.
Au terme de cette étape, le fritté acquière une résistance proche de celle du matériau coulé,
bien qu’il conserve dans sa structure une faible porosité résiduelle.

Il faut noter que le frittage n’exige pas de fusion totale du matériau (fig. I.1), le plus
souvent, il se déroule à température inférieure à la température de fusion Tf (frittage en phase
solide) ou dans certains cas particuliers, seul un élément d’alliage (autre que la base de
l’alliage) est liquide. La fusion n’est alors que partielle (frittage en phase liquide).

Fig.I.1 Représentation graphique de la métallurgie classique (fusion) et du frittage en


phase solide

I.2 Domaines d’application

La métallurgie des poudres devient incontournable dans les cas suivants :

-1°Elaboration d’alliages à fort écart de température de fusion, exemple :

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Alliage W-20%Cu, Tf du W = 3400°C, Tf du Cu = 1083°C. Aucune fusion du


tungstène ne peut avoir lieu, sans évaporation de tout le cuivre. L’alliage ne peut être élaboré
que par MDP, soit par compression à froid et frittage à 1150°C.

Autres exemples : Fe-Sn, W-Ni, Mo-Co, WC-Co, TiC-Ni. Les procédés de la


métallurgie des poudres permettent donc l’obtention d’une grande variété de mélanges utilisés
(alliages), même les métaux qui ne peuvent pas être mélangés à l’état liquide.

2°La production en grande série, industrie automobile, construction mécanique,


armement. Dans ce cas, les procédés de la métallurgie des poudres garantissent une
automatisation complète de la gamme de fabrication (gain de temps) et élimination des
copeaux (aucune perte, gain de matière). La MDP assure donc une efficacité économique
élevée par rapport à d’autres méthodes d’usinage des métaux. Très bon état de surface des
pièces élaborées par frittage.

3°Matériaux céramiques : l’élaboration des céramiques à base de TiC, SiC, Al2O3,


MgO, Si3N4, BN et autres, ne peut être envisagée que par frittage au regard des
caractéristiques physico-chimiques spécifiques de ces matériaux. Les difficultés de fusion,
l’absence de solubilité entre les constituants du mélange, leur stabilité, rendent la MDP
incontournable lors de leur fabrication.

4°Matériaux durs (cermets) : Ce sont des matériaux très durs à base de carbures ou
nitrures, destinés à l’usinage des aciers et des alliages. Ils ne peuvent être fabriqués que par
frittage, à des températures inférieures à leurs températures de dissociation ou de fusion.

5°Composants électroniques : La fabrication des composants électroniques exigeant


une haute pureté et un respect rigoureux de la composition chimique du mélange, fait appel au
frittage.

6°Pièces autolubrifiantes La porosité contrôlée des produits frittés assure l’auto-


lubrification par infiltration d’un lubrifiant, ou donner des propriétés de filtration (fabrication
des filtres).

UBM Annaba -Dpt de Métallurgie et Génie des Matériaux Pr S. Boudebane

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