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MGT Cas Thème5

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L’analyse

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du portefeuille d’activités

Cas 1 L’analyse du portefeuille d’activités


du groupe Vinci 13

Fiche de présentation du cas

Ce cas présente la situation du groupe Vinci. Après une brève présentation


de l’entreprise, le cas revient sur les différentes activités constitutives du
portefeuille d’activités de Vinci et analyse la situation de la firme ainsi que
la conjoncture des secteurs concernés. À partir de ces données, il vous
est demandé de réaliser une étude des DAS de l’entreprise Vinci sous la
forme d’une matrice portefeuille.

Ce cas est adapté pour un public de formation initiale et continue. Il


s’adresse aux étudiants de licence (L2 ou L3) et de Master (Master 1 et
2) ainsi que d’école supérieure de commerce et d’ingénieur (deuxième ou
troisième année). Il peut également être utilisé de manière profitable dans
des filières spécialisées en conseil et management des grands groupes.
© Groupe Eyrolles

13. La somme des données des filiales peut légèrement différer du total groupe du fait des effets de la
consolidation.

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Le diagnostic stratégique : une approche pratique avec la méthode des Cas

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Exposé du cas
Vinci est le premier groupe mondial intégré de concessions/construc-
tion. Implantée dans plus de quatre-vingt-dix pays et disposant de plus
de 158 000 salariés, l’entreprise définit son métier comme le financement,
la conception, la construction et la gestion des équipements permettant
d’améliorer la vie des individus (infrastructures de transport, bâtiments
publics et privés, parking, aménagements urbains, réseaux de commu-

3 nication et d’énergie, etc.). En 2007, le groupe a dépassé les 30 milliards


d’euros de CA. Le Tableau 1 présente les principales données financières
pour le groupe de 2004 à 2007.

2007 2006 2005 2004

CA 30 428 25 634 21 543 19 520

Résultat opérationnel 3 006 2 476 1 484 1 208

Résultat net 1 461 1 270 871 731

Tableau 1 : Données financières Groupe Vinci


Le groupe est organisé sous la forme d’une holding détenant cinq filia-
les, contrôlées à 100 % :
s Vinci Concessions (ASF, Escota, Vinci Park, etc.) pour les concessions
et les services ;
s Vinci Énergies (filiales en France, Allemagne, Suisse, Pays-Bas, etc.)
pour les services liés à l’énergie et aux technologies de l’information ;
s Eurovia (filiales en France, Allemagne, Royaume-Uni, États-Unis, etc.)
pour les travaux publics et routiers ;
s Vinci Construction (filiales France, Belgique, Allemagne, Europe cen-
trale et orientale, etc.) pour les travaux de construction ;
s Vinci Immobilier pour la promotion immobilière.

Le Tableau 2 présente la répartition du CA, du résultat opérationnel et


du résultat net pour les cinq activités du groupe (en millions d’euros pour
2007).

Eurovia Énergies Concessions Construction Immobilier

CA 7 706 4 301 4 580 13 653 558


© Groupe Eyrolles

Résultat opérationnel 392 229 1 747 668 58

Résultat net 263 142 680 438 39

Tableau 2 : Données financières par filiale – Groupe Vinci

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L’analyse du portefeuille d’activités

L’activité Construction

Elle concerne la construction de bâtiments (logements, bureaux, équi-


pements publics) et la participation à de grands projets de construction
liés au domaine du génie civil, de l’hydraulique (construction de ponts, de
barrages, travaux souterrains, travaux portuaires, infrastructures indus-
trielles et énergétiques, etc.). Ainsi, Vinci participe à la conception et à
la construction de la « grande arche » de Tchernobyl visant à recouvrir le
réacteur accidenté. Sur cette activité, Vinci, qui réalise 55 % de son CA en
France, apparaît comme le leader européen, ses deux principaux concur-
rents étant Bouygues Construction – environ 8 200 millions d’euros
(M€) de CA en 2007 pour un résultat de 250 M€ – et Eiffage – CA
d’environ 3 800 M€ pour un résultat de 153 M€.
Le groupe Vinci poursuit son développement dans cette activité par
croissance organique, mais aussi externe ciblée sur des métiers fortement
techniques. Ainsi en 2007, la filiale a fait l’acquisition de Soletanche
Bachy, spécialiste mondial des fondations et des technologies du sol, d’En-
treprose Contracting, acteur de premier plan des infrastructures pétroliè-
res, et de Nukem, entreprise spécialisée dans le démantèlement nucléaire.
Le groupe affiche également sa volonté de développer et d’approfondir
les synergies avec Vinci Concessions, concrétisées par le démarrage des
contrats de travaux en partenariat public/privé récemment remportés par
le groupe.
Ce pôle d’activité a profité en 2007 d’une conjoncture bien orientée
notamment sur le marché français, avec des taux de croissance de 2 à 8 %
selon les domaines. Par exemple, la construction de logements neufs a
progressé de 2,5 % en volume en 2007 (contre 8 % en 2006), mais l’effet
prix permet une croissance en valeur de plus de 6 %. Pour la construction
non résidentielle, le taux de croissance en volume était de 8 % pour 2007
(contre 7 % en 2008), avec là encore un effet prix permettant une crois-
sance de 11 % en valeur. À l’échelle européenne, le taux de croissance est
également élevé et de l’ordre de 4,2 % en volume (contre 3,9 % en 2006)
grâce à un fort dynamisme de la construction de logements. Avec un taux
de croissance de près de 20 % de son activité Construction en 2007, Vinci
profite pleinement de l’intégration de ses acquisitions et montre un dyna-
misme qui lui permet de gagner des parts de marché sur ses concurrents
© Groupe Eyrolles

(croissance de 10 % à périmètre constant en 2007).

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Le diagnostic stratégique : une approche pratique avec la méthode des Cas

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L’activité Travaux publics et routiers (Eurovia)

Eurovia est l’un des leaders mondiaux des travaux d’infrastructures rou-
tières et d’espaces publics. L’activité de la filiale se partage entre quatre
domaines. Elle construit, rénove et entretient les infrastructures routières,
autoroutières, ferroviaires ainsi que les plateformes industrielles et com-
merciales (environ 50 % de son CA). Par ailleurs, elle produit des maté-
riaux de construction avec ses 295 carrières (granulat, liant, enrobé, etc.),

3 ce qui représente 20 % de son CA. De plus, elle aménage les espaces


urbains (embellissement des espaces publics, sécurisation des infrastruc-
tures de transport, etc.). Enfin, elle propose des services de maintenance
des infrastructures.
En 2007, Eurovia poursuit sa croissance avec un CA en hausse de 6,5 %
et un résultat opérationnel en hausse de 36 %. Ces résultats placent l’en-
treprise en deuxième place derrière le leader européen Colas (CA de plus
11 600 M€ pour un résultat opérationnel de 635 M€) et devant le groupe
Eiffage (CA de 4 114 M€ pour un résultat opérationnel de 96 M€ dans
son activité travaux publics et routiers). Ce pôle travaille de manière
étroite avec les autres pôles du groupe. Ainsi, en 2007, Eurovia a pris en
charge la réalisation de 101 kilomètres de revêtement de l’autoroute A19
(concédée à Vinci Concessions) après le travail de terrassement réalisé par
Vinci Construction. Là encore, ce pôle d’activité bénéficie d’une conjonc-
ture favorable notamment sur le marché français, avec des taux de crois-
sance de 6 à 7 % par an pour 2006 et 2007. Sur le long terme, les besoins
croissants en construction et en rénovation de grandes infrastructures de
transport annoncent une tendance de fond positive. En outre, la poursuite
des grands programmes d’investissement au sein de l’UE – et plus parti-
culièrement les projets centrés sur les nouveaux entrants d’Europe centrale
– ouvre des perspectives intéressantes pour l’avenir.

L’activité Concessions

Vinci Concessions est le premier opérateur européen de concessions


d’infrastructures de transport. Depuis le rachat d’ASF (Autoroute du
Sud de la France) en 2006, l’entreprise est devenue le premier opérateur
© Groupe Eyrolles

mondial de concessions autoroutières. Son activité se répartit dans trois


domaines :
s les concessions autoroutières et d’ouvrages de franchissement (ASF,
Escota, Arcour et Cofiroute), soit l’essentiel de son CA (85 %) ;

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L’analyse du portefeuille d’activités

s les concessions d’aéroport (Chambéry, Grenoble ou Clermont-


Ferrand, etc.) ;
s les parcs de stationnement (Vinci Park).

L’entreprise réalise 94 % de son CA en France, mais souhaite accélérer


son développement en Europe – elle est déjà présente seule ou sous la
forme de partenariat en Grèce, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Ses prin-
cipaux concurrents sur le marché du parc de stationnement sont Epolia et
Effia – qui réalisent toutes deux un CA évalué à environ 60 M€ sur leur
activité de concessions de stationnement.
Sur le marché des concessions autoroutières, Vinci domine le marché
devant APRR (filiale d’Eiffage avec un CA de l’ordre de 1 700 M€). Si le
transport de voyageurs en voiture est en baisse faible mais régulière depuis
2003, il demeure le mode de transport principal. Le taux de croissance des
services donnant lieu à péage en France s’établit entre 1 et 2 % par an en
volume en 2005, 2006 et 2007. Cependant, un effet prix permet d’attein-
dre des taux de croissance de l’ordre de 2 à 4 % en valeur. En outre, le taux
de croissance de la circulation sur les autoroutes concédées évolue entre 2
et 3,5 % par an (en volume) en 2006 et 2007. Cette évolution permet aux
entreprises situées sur ce secteur de réaliser en moyenne une croissance de
l’ordre de 4 à 5 % par an en termes de CA.
En ce qui concerne l’activité de parc de stationnement, le taux de crois-
sance du CA de l’ensemble des opérateurs sur le marché français s’établit
entre 4 et 5 % par an en 2006 et 2007. Cependant, il faut là encore pren-
dre en compte un effet prix avec des hausses des tarifs de l’ordre de 2 à
2,5 % par an sur ces mêmes années.

L’activité Énergies

Vinci Énergies intervient dans le secteur des services liés aux technolo-
gies des énergies et de l’information. Son activité se déploie dans quatre
domaines principaux :
s infrastructures (transport et distribution d’énergie, éclairage urbain,
alimentation électrique des infrastructures de transport) ;
s industrie (distribution d’énergie électrique, traitement de l’air, de l’eau et
© Groupe Eyrolles

des déchets, isolation, maintenance industrielle, protection incendie) ;


s tertiaire (génie climatique, plomberie, sécurité, maintenance) ;
s télécommunications (infrastructures de communication d’entreprise
pour la voix, les données ou les images).

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Le diagnostic stratégique : une approche pratique avec la méthode des Cas

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À l’échelle européenne, cette activité reste néanmoins un acteur de second
plan. En effet, pour l’activité des services multi-techniques (conseil, ingénie-
rie, maintenance et installation liées à l’énergie, à la communication et aux
infrastructures), le pôle « Énergie service » du nouveau groupe GDF Suez
réalise plus de 13,1 milliards d’euros de CA et peut être considéré comme
le leader européen. Cependant, le concept du « multi-services », fondé sur
l’objectif d’exploitation des synergies possibles entre les diverses industries de
réseau (énergie, eau, télécommunication), semble délaissé par les groupes de

3 l’énergie qui préfèrent se concentrer sur le concept du « multi-énergie » (gaz


et électricité par exemple).
Globalement, cependant, le secteur des services liés à l’énergie semble
profiter d’une conjoncture favorable. En effet, d’une part, la montée du
coût de l’énergie et la nécessité de maîtriser les dépenses induisent un fort
besoin en termes de gestion et d’optimisation de l’utilisation de l’énergie.
D’autre part, le développement des contraintes environnementales régle-
mentaires induit également un développement de la demande de servi-
ces visant à la fois à optimiser la consommation d’énergie et à limiter les
rejets polluants (traitement de l’air, des eaux, etc.). Pour ces raisons, le
taux de croissance de l’activité s’établit d’ici les prochaines années entre
10 et 12 % par an.

L’activité Immobilier

Vinci Immobilier intervient sur le marché français de l’immobilier


d’entreprise et commercial (bureaux, commerces, etc.) et de l’immobilier
résidentiel (logements). Dans cette activité, le groupe poursuit un déve-
loppement régulier combinant croissance interne et acquisitions (rachat
en 2008 du promoteur Hermes). Activité fondamentalement cyclique et
soumise à un fort effet prix, la demande dans le secteur de la promotion
immobilière connaît un ralentissement depuis 2006 (montée des taux
d’intérêt, niveau élevé des prix, baisse de la rentabilité de l’investissement
locatif, etc.). Les taux de croissance de l’activité (en volume), positionnés
à 10-12 % en 2006, s’établissent plutôt autour de 7-9 % en 2007. Pour
cette activité, le leader est Bouygues avec sa filiale Bouygues Immobilier,
qui réalise un CA de plus de 2,1 milliards d’euros.
© Groupe Eyrolles

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