Chroniques Du Mondialisme by Pierre Hillard
Chroniques Du Mondialisme by Pierre Hillard
Chroniques Du Mondialisme by Pierre Hillard
LES CHRONIQUES DU
MONDIALISME
NOVEMBRE 2003
OCTOBRE 2012 – DÉCEMBRE 2013
Quelles conséquences ?
Dans cette dissolution des frontalières, les conséquences sont doubles :
D’abord, en raison de la reconnaissance du phénomène ethnolinguistique
au sein des instances de l’UE (charte des langues régionales ou
minoritaires, convention-cadre pour la protection des minorités et charte
des Droits fondamentaux – en particulier les articles 21 et 22 – incluse
dans la future constitution européenne), les groupes ethniques n’auront
plus à subir une partition due à l’existence d’une frontière nationale
inamovible. Ce n’est d’ailleurs pas l’effet du hasard si l’ARFE est dirigée
depuis 1996 par un Espagnol ou plus, exactement, par un Catalan : Joan
Vallvé. Ce dernier, président de l’intergroupe langues minoritaires du
Parlement européen, poursuit une politique des « lange moins
répandues(22) ». Ensuite, dans la volonté de créer un marché économique
unique, la levée des barrières frontalières permet d’approfondir les
échanges (économiques, technologiques, les transports, mais aussi de
favoriser l’uniformisation administrative et fiscale, par exemple entre
l’Alsace et le Pays de Bade(23) ou encore de favoriser la création d’un
eurodistrict Strasbourg/Kehl…) comme le promeut l’ARFE dans son
rapport intitulé « Principes fondamentaux d’une opération-cadre
régionale par INTERREG IIIC(24) (sigle allemand : RPO).
Trois axes
Ce projet, consistant à promouvoir la coopération entre régions et
communes frontalières et transfrontalières en Europe et à effacer
progressivement les problèmes d’ordre administratif ou législatif,
s’articule autour de trois axes : l’opération-cadre régionale, des projets
ciblés et des réseaux. Comme le souligne le rapport de l’ARFE lors de
son trentième anniversaire : « Il faudra toutefois considérer les
multiples structures et particularités régionales comme la richesse de
l’Europe, les maintenir et les développer. L’introduction cohérente de
l’idée de régionalisation dans la constitution des États d’Europe
profite aussi directement à la collaboration transfrontalière
régionale. C’est pourquoi une meilleure coordination et une
collaboration intensive des décideurs locaux, régionaux, nationaux
et européens restent indispensables pour résoudre les problèmes des
régions frontalières et transfrontalières. La collaboration
transfrontalière contribue à la suppression des déséquilibres et
obstacles économiques dans les régions frontalières voisines, en
partenariat avec les Etats nationaux et les instances européennes,
dans le cadre régional appréciable. Il s’agit de contrer les effets
centralisateurs croissants du travail, des services et du capital dans
les centres industriels d’Europe par des politiques régionales et
d’aménagement du territoire nationales et européennes adaptées(25).
Comme le souligne justement ce document, cette coopération
transfrontalière n’est possible qu’à la condition de favoriser la
régionalisation et l’aménagement du territoire en Europe. C’est dans cette
perspective qu’il faut comprendre l’inscription du principe régional et le
renforcement de la décentralisation par le vote du Congrès réuni à
Versailles le 17 mars 2003. En réalité, la montée en puissance du fait
régional et de son corollaire, l’aménagement du territoire, est orchestrée
partout en Europe.
En résumé
Récapitulons le fil de cette politique :
Et la Turquie ?
Les objectifs
Par la suite, le rapport « Aménagement du territoire – Problème
européen », sous la direction de Gerhard Flämig, rapporteur au nom de
la commission des pouvoirs locaux, fut soumis à l’Assemblée en
1968(35). Ce rapport, résultat de trois ans d’enquêtes et de recherches,
soulignait les grands objectifs d’une politique européenne de
l’aménagement du territoire. Il s’ensuivit deux recommandations adoptées
par l’Assemblée (recommandations 525 et 526) « en instituant à cet
effet une conférence ministérielle permanente chargée de donner les
grandes orientations politiques et d’assurer l’harmonisation des
politiques nationales ». Un comité des Hauts fonctionnaires chargé
d’organiser cette conférence posa les premiers jalons lors de la réunion à
Strasbourg du 10 au 12 juin 1969. Le président de ce comité, M. Toyka,
directeur au ministère de l’intérieur et chef de la délégation de la
République fédérale d’Allemagne, proposa M. Essig, chef de la
délégation française, comme vice-président, sur proposition de la
délégation allemande(36). Enfin, le gouvernement allemand proposa que la
première réunion de la CEMAT se tienne à Bonn les 9 et 11 septembre
1970. Ces réunions se sont succédé par la suite sous la direction de
différents pays comme l’Autriche (1978), l’Espagne (1983), la Suisse
(1988) ou déjà la Turquie (1991).
Le critère fédéral
Dans le cours de cette politique, une première étape fut franchie avec
l’élaboration de la Charte européenne de l’aménagement du territoire
(appelée aussi Charte de Torremolinos)(37). Cette Charte fut adoptée lors
de la Conférence de la CEMAT en Espagne. Selon ce document, les
principes retenus pour l’aménagement du territoire doivent être
démocratiques, globaux, fonctionnels et prospectifs. Tout en poursuivant
le développement socio-économique, l’amélioration de la qualité de vie,
la gestion des ressources naturelles, la protection de l’environnement et
l’utilisation rationnelle du territoire, cette Charte annonçait par avance les
documents germano-européens (les Chartes de l’autonomie locale et
régionale et la convention-cadre sur la coopération transfrontalière) qui
sont en train de remodeler le corps européen selon le critère fédéral et
régional. La Charte de Torremolinos rappelle qu’il convient de faire en
sorte que « les diverses autorités concernées par la politique de
l’aménagement du territoire soient dotées de compétences de décisions
et d’exécution ainsi que de moyens budgétaires suffisants. En vue
d’assurer une coordination optimale entre le niveau local, régional,
national et européen, aussi en ce qui concerne la coopération
transfrontalière, ces autorités doivent tenir compte dans leur action des
mesures prises ou prévues à l’échelon inférieur ou supérieur, et par
conséquent s’informer réciproquement et de manière régulière(38) ». Pour
les promoteurs de cette politique, il se dégage quatre axes :
1) Au niveau local : coordination des plans d’aménagement des
pouvoirs locaux devant tenir compte des intérêts de l’aménagement
régional et national.
2) Au niveau régional : cadre le mieux approprié pour la mise en
œuvre d’une politique d’aménagement du territoire : coordination
entre les instances régionales elles-mêmes, les instances locales,
nationales et entre régions de pays voisins.
3) Au niveau national : coordination des différentes politiques
d’aménagement du territoire et des aides aux régions et
concertation entre les objectifs nationaux et régionaux.
4) Au niveau européen : coordination des politiques
d’aménagement du territoire en vue de réaliser les objectifs
d’importance européenne et un développement général et
équilibré(39) ».
Quelques exemples
En effet, des troupes allemandes NBC (nucléaire, biologique,
chimique) stationnaient au Koweit depuis janvier 2002. Ces troupes
NBC furent renforcées début mars 2003(42), alors qu’on était en pleine
crise irakienne, appuyées par la présence de blindés allemands Fuchs
(Fuchs-Spürpanzer) stationnés au Koweit(43). À cela, il fallait ajouter
l’existence de drones (appareils de reconnaissance sans pilote : Luna-
Aufklärungsdrohnen). Des équipages allemands ont servi dans des
avions Awacs d’observation au niveau de la frontière turco-irakienne
avec un sauf-conduit de la Cour constitutionnelle(44). Le gouvernement
de Berlin a livré plus de 100 missiles Patriot, fournis officiellement à
Israël, mais servis par un personnel américain(45). Enfin, depuis la fin de la
guerre en Irak, un groupe d’élite paramilitaire allemand, le GSG 9
(Grenzschutzgruppe 9), directement sous les ordres du ministre de
l’intérieur d’Allemagne dirigé par Otto Schilly, s’active à protéger les
diplomates et les centres d’intérêts allemands. Le GSG 9 est utilisé
comme « source d’information indispensable » au service des missions
d’espionnage(46). Force est de constater que la position allemande
pratiquait et pratique encore la politique du grand écart entre les États-
Unis et la France.
Think tanks
Cette affirmation relaie les volontés exprimées au sein des think tanks
germaniques comme la Fondation Bertelsmann, la Fondation Sciences et
Politiques (Stiftung Wissenschaft und Politik, SWP) et le Centre de
recherche de politique appliquée (Centrum für angewandte
Politikforschung, CAP). Ces think tanks allemands pèsent lourds dans
le paysage politique outre-Rhin pour deux raisons. D’abord, les résultats
de leurs travaux décidés en amont se retrouvent, sauf exceptions, en aval
dans les décisions du gouvernement Schröder. Ainsi, il est très intéressant
d’évoquer le séminaire organisé par la Fondation Bertelsmann en juillet
2003 en liaison avec le CAP. Parmi les nombreux participants, on peut
citer : Walter Stüzle, secrétaire d’État au ministère allemand de la
Défense, John Hamre, président du Center for Stratégie and
International Studies (CSIS) États-Unis, Caio Koch-Weser, secrétaire
au ministre allemand des Finances, Fred Bergsten de l'Insti-tute for
International Économies, États-Unis, le conseiller pour les Affaires
économiques et extérieures du président Poutine, Andrei Illarionov et
Jean-Claude Trichet, gouverneur de la Banque de France.
Conclusion
Novembre 2003
Espagne et Catalogne, les préparatifs
d’un divorce(54)
5 octobre 2012
Victoire de l’oligarchie
11 octobre 2012
La Flandre s’émancipe en faveur
d’une Europe ethnique(59)
16 octobre 2012
Les États européens se désintègrent
23 octobre 2012
L’énergie pour unir l’Europe et les
pays musulmans
26 octobre 2012
Vers le marché transatlantique
31 octobre 2012
De la dictature en Amérique
10 novembre 2012
Les États-Unis en cours de
désintégration
17 novembre 2012
États-Unis : une bombe aux effets
dévastateurs
3 décembre 2012
« Printemps arabes » : qui tire les
ficelles ?
20 décembre 2012
Le Bottin de l’aristocratie
mondialiste.
4 janvier 2013
Un plan sioniste contre le monde
arabe ?(109)
Dans notre article Printemps arabes : qui tire les ficelles ?, nous
avons cité l’influence de différents protagonistes comme Bernard Lewis,
Richard Perle ou encore Ralph Peters prônant la dislocation des pays
arabes en une multitude d’entités ethniques et religieuses. Nous
évoquions le texte d’Oded Yinon, extrait de la revue Confluences
Méditerranée (n° 61, printemps 2007) sous le titre « Une stratégie
persévérante de dislocation du monde arabe », acquis lui aussi à un
émiettement généralisé de cet ensemble géographique. Pêle-mêle,
l’auteur appelle, en 1982, à l’éclatement en trois zones de l’Irak (chiites,
sunnites et kurdes) et à une balkanisation complète du Liban, de
l’Égypte, du Soudan, de la Libye, de la péninsule Arabique etc… Pour
certains « naïfs », il est impossible qu’un « simple » journaliste israélien
puisse élaborer un tel plan. Cependant, précisons qu’Oded Yinon a été
rattaché au ministère des Affaires étrangères de l’État hébreu. Est-ce une
coïncidence si son programme ressemble étrangement aux événements
secouant les pays arabes depuis 2011 ?
C’est Israël Shahak (1933-2001), professeur de chimie et président
de la ligue israélienne des droits de l’homme de 1970 à 1990, qui a levé
le lièvre en traduisant en anglais le texte d’origine d’Oded Yinon(110) paru
en hébreu dans la revue Kivunim. Nous avons la chance de posséder un
exemplaire de la traduction anglaise paru dans le cadre de « The
Association of arab-american University Graduates » (AAUG)
publié en juin 1982. Se présentant sous la forme d’un livret de 26 pages
– sans compter une présentation par l’AAUG de la politique sioniste et
d’un avant-propos sous la plume d’Israël Shahak –, ce précieux
document intitulé « The zionist plan for the Middle East » relate
précisément la politique prônée par Oded Yinon dans le cadre de la
stratégie sioniste. Ce livret précise les références parues à l’origine en
hébreu qui sont : « This essay originally appeared in hebreiu in
KIVUNIM (Directions), À journal for Judaism and Zionism ; Issue N
°14 – Winter, 5742, February 1982. Editor : Yoram Beck. Editorial
Committee : Eli Eyal, Yoram Beck, Amnon Hadari, Yohanan Manor,
Elieser Schweid. Published by the Department of Publicity/The
World Zionist Organization, Jerusalem.
L’intérêt majeur de ce document est de souligner que le projet de
balkanisation des États arabes est ancien. Israël Shahak, dans son avant-
propos, cite le correspondant militaire du journal Haaretz, Zeev Schiff,
qui dans son édition du 2 juin 1982 affirmait que la meilleure chose qui
pourrait arriver à Israël serait de voir la dislocation de l’État irakien en
trois zones (chiites, sunnites et kurdes). Les événements actuels dans le
monde arabe doivent réjouir certains du côté des rives du Jourdain. Cette
politique de dislocation prône aussi, comme le souhaitaient les Pères du
sionisme(111), un « Grand Israël(112) » comme le montre cette carte issue
de ce document présentant les frontières de l’État hébreu allant du Nil à
l’Euphrate. Une chose est sûre : une telle politique ne peut conduire les
dirigeants sionistes et les dirigeants arabes qu’à un chaos complet. N’est-
ce pas le prix à payer, pour certains, pour atteindre au-delà de ces
événements douloureux un nouveau jardin d’Éden ?
21 janvier 2013
David Cameron : le coup de poker de
l’oligarchie
26 janvier 2013
Une monnaie commune aux États-
Unis et à l’Union européenne ?
« We are going to kill the dollar. » C’est ainsi que Kyle Bass,
fondateur de « Hayman Capital », s’est prononcé, lors d’une conférence
fin 2012(117), après une discussion avec un membre de l’administration
Obama. Exprimant son inquiétude au sujet des exportations américaines,
K. Bass s’était vu entendre cette réponse de la part d’un haut
représentant du gouvernement des États-Unis. Cette affirmation va dans
le même sens que celle de Peter Schiff président d’Euro Pacific Capital
(société de courtage). Ce dernier, qui avait prédit la crise des Subprimes
en 2006/2007 face à des spécialistes moqueurs(118), n’a pas hésité à
affirmer que : « Un Krach va se produire aux États-Unis. En 2013,
2014 ou un peu plus tard… Cet effondrement fera passer celui de
2008 pour une balade dans un parc(119) ».
De telles prédictions s’expliquent en raison d’une situation économique
et financière américaine catastrophique. Depuis fin 2012, le plafond légal
de la dette de l’État fédéral américain (16 394 milliards de dollars) a été
franchi. Ce plafond devrait être relevé sous condition de réduction du
déficit. Cependant, républicains et démocrates s’écharpent au sujet des
secteurs de dépenses à réduire. La tension est si grande que le Président
Obama a décidé de se passer temporairement, jusqu’au 18 mai 2013, de
l’autorisation du Congrès pour dépasser le plafond de la dette en signant,
le lundi 4 février, un document intitulé No budget, nopay Act2013 (HR.
325)(120). En réalité, l’état du malade va encore empirer.
La situation étant sans issue, il faut s’attendre à un effondrement
complet du système financier américain avec, en premier lieu,
l’écroulement du roi dollar. Cet événement sera un excellent catalyseur
permettant de procéder à une mutation gigantesque. En effet, les élites
ont prévu, en 2005 et de la manière la plus officielle, la création d’une
« Communauté nord-américaine » dans le cadre d’un « Partenariat nord-
américain pour la prospérité et la sécurité ». L’aboutissement du projet
était prévu pour 2010. Comme pour toutes les ambitions de grande
envergure, ces dates ne sont qu’approximatives. À l’instar du lancement
d’une fusée, elles indiquent une période de fenêtre de tir. C’est le cas de
la revue The Economist qui, en janvier 1988, annonçait une monnaie
mondiale appelée « Phœnix » pour… 2018. Là aussi, la date n’est
qu’indicative.
L’instauration d’une « Communauté nord-américaine » avec une
banque centrale nord-américaine (sorte de super Fed) et une nouvelle
monnaie (certains évoquent les noms « d’amero », de « dollar nord-
américain »… mais l’appellation n’est pas encore assurée) est
indispensable pour faire le pendant à l’UE. Pareil au tablier d’un pont
(déjà visible sur les billets de 10 ou 20 euros), il s’agit d’assurer la
jonction des deux piliers (UE et Communauté ou Union nord-américaine)
permettant l’émergence d’un marché transatlantique reconnu
officiellement par le gouvernement français(121). Les élites germano-
anglo-saxonnes évoquent même la création d’une « arène
monétaire »(122) au sein d’un G-2 transatlantique, expression ouatée
pour désigner une monnaie commune ou unique entre ces deux mondes.
Forts de tous ces éléments, les mois et années à venir seront sûrement
passionnants mais aussi éprouvants.
6 février 2013
États-Unis/UE : ce que les médias
n’ont jamais dit
17 février 2013
Mais qui est le nouveau patron de la
Banque vaticane ?
24 février 2013
Aurons-nous affaire à un simple laïc
déguisé en pape ?
4 mars 2013
Connaissez-vous le noachisme ?
10 mars 2013(153)
Les Français l’ignorent : les think
tanks sont le pouvoir
31 mars 2013
L’Alsace, véritable laboratoire de
l’Empire européen
4 avril 2013
François, pape du nouvel ordre
mondial ?
26 avril 2013
Le PS capitule : vers un Reich
germano-européen
28 avril 2013
Jeanne d’Arc contre le nouvel ordre
mondial
Sainte Jeanne d’Arc est célébrée en France, chaque 1er mai, comme la
libératrice d’Orléans ayant bouté les Anglais hors de France. Si ce rappel
historique est juste, il masque la véritable mission de Jeanne. En effet, on
se garde bien d’expliquer la cause profonde poussant une jeune fille de
17 ans à secourir le dauphin Charles et la France prêts à succomber sous
les coups de l’Angleterre.
L’âme de la France, sa civilisation et les caractéristiques propres de
son peuple sont dus à un événement majeur : le baptême de Clovis dans
la nuit de Noël 496. Cet événement capital permit de jeter les
fondements du premier royaume catholique après la chute de l’Empire
romain. Alors que l’hérésie arienne (du nom du théologien Arius mettant
à mal, sous l’influence de la gnose, le principe de la Trinité) fait des
ravages en Europe occidentale et en Orient, le pouvoir politique franc
s’associe aux représentants de l’Église restés fidèles à l’orthodoxie de la
foi fixée d’une manière définitive par le concile de Nicée (325). Ainsi,
l’évêque saint Rémi put baptiser et oindre par la « sainte ampoule »
Clovis selon la célèbre formule : Courbe la tête, fier Sicambre, adore
ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré.
Cet acte spirituel et politique conférait à tous les successeurs de Clovis
une mission capitale. En effet, depuis la médiation de saint Rémi, le
souverain est le « lieutenant du Christ » chargé de tenir le royaume en
« commende », c’est-à-dire un bien consacré à Dieu qui doit être
défendu et administré afin de permettre aux sujets du royaume de France
de gagner le Ciel. Au cours des siècles, les rois de France en tant
qu’hommes ont été plus ou moins à la hauteur. En revanche, la fonction et
la mission royale, elles, sont inaltérables.
Au début du XVe siècle, alors que la France sombre dans la
désolation, la naissance de Jeanne le 6 janvier 1412 est le premier clin
d’œil de la Providence. La date du 6 janvier correspond à l’Épiphanie qui
signifie « Manifestation », c’est-à-dire l’hommage rendu par les rois-
mages représentant les pouvoirs terrestres devant le roi de l’univers et
des nations : le Christ. La naissance de Jeanne à Domrémy est l’autre clin
d’œil rappelant le lien avec l’évêque saint Rémi (« Dominus Remigius » :
la maison de Rémi).
La ville d’Orléans sur le point de tomber allait être le coup de grâce
permettant au royaume de France de devenir un Dominion anglais.
Alors, il s’est produit un événement unique dans l’histoire du monde. Une
jeune fille obtient du dauphin Charles de réunir une armée dont les
soldats, après s’être confessés, reprennent Orléans. Cette victoire fait
trembler sur ses bases la confiance des armées anglaises qui ne pourront
pas empêcher les troupes françaises de reconquérir le territoire national.
Le sacre de Reims, grâce à la clairvoyance de Jeanne, permet de rétablir
la légitimité politique du dauphin. Devenu roi, son pouvoir n’est plus
contesté.
Cependant, l’action de Jeanne ne s’arrête pas là. Outre son rôle
politique et militaire, sa mission première fut de rappeler la signification du
baptême de Clovis. Dans son esprit surnaturel, elle réaffirme que le
véritable roi de France est le Christ déléguant au souverain, le « lieutenant
du Christ », le droit de gouverner son royaume. Ainsi, par un acte notarié
appelé la « Triple donation » du 21 juin 1429 à l’abbaye de Saint-Benoît-
sur-Loire, Jeanne demanda solennellement au dauphin de lui remettre son
royaume. Après avoir hésité, le dauphin accepta, ce qui fit dire à Jeanne
qu’il était « le plus pauvre chevalier de France ». Puis, elle ajouta ces
phrases hors norme qui résument toute la science politique française :
« Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ. Jésus-Christ rend le
royaume à Charles. » Ce texte, véritables « Tables de la Loi » de
l’Israël du Nouveau Testament, a été perdu. En revanche,
l’authentification de cet événement extraordinaire relatant ces propos se
trouve dans un document rédigé, au cours de l’été 1429, à l’intention du
pape Martin V. Ce document d’une immense portée spirituelle et
politique, appelé Breviarium historíale, est disponible aux archives de la
Bibliothèque vaticane(181).
La proclamation par le Tiers État, le 17 juin 1789(182), de l’Assemblée
constituante est la rupture avec le baptême de Clovis. D’une certaine
manière, le Christ est détrôné au profit d’une souveraineté populaire, en
fait, en faveur d’une oligarchie animée d’une Agapè inversée. Cependant,
ne croyons pas que la mission et l’esprit de Jeanne soient finis…
2 mai 2013
La City de Londres, capitale de la
mafia planétaire !
27 mai 2013
L’Allemagne rêve d’une version
moderne du STO
29 mai 2013
Vous ne connaissez pas le
Bilderberg ? Vous avez tort !
8 juin 2013
L’économie mondiale au bord du
gouffre
14 juin 2013
Le marché transatlantique, cimetière
des nations
4 juillet 2013
Qui connaît Joseph Retinger ?
8 juillet 2013
Quand l’Église conciliaire se met au
service du nouvel ordre mondial
15 juillet 2013
Le « dragon chinois » va finir à
l’hospice
3 août 2013
Syrie : la Russie et l’Arabie Saoudite
au bord de la rupture
31 août 2013
Et si la guerre en Syrie faisait
exploser l’économie américaine ?
10 septembre 2013
Le dynamitage du monde musulman
7 octobre 2013
La pauvreté gangrène l’Europe
17 octobre 2013
Big Brother dans le portefeuille
26 octobre 2013
L’Europe du Saint Empire germano-
américain
6 novembre 2013
Beppe Grillo, faux-nez du système
18 novembre 2013
L’Ukraine disputée par deux empires
8 décembre 2013
Tensions et rivalités en mer de Chine
10 décembre 2013
La dislocation des États européens se
précise
17 décembre 2013
La charte européenne des langues
régionales ou minoritaires : arme de
destruction massive