Les Théories Du Cours de Change 2
Les Théories Du Cours de Change 2
Les Théories Du Cours de Change 2
ISSN: 2550-469X
Numéro 5 : Juin 2018
Mohammed MEZENE
Doctorant en économie et gestion
L’institut des études africaines, université Mohamed V Rabat, Maroc
Laboratoire : Etudes et Recherches sur l'Afrique Contemporaine (ERAC)
mohammedmezene2013@gmail.com
Theoretical analyzes of the exchange rate : from classical visions to current debates
Abstract : At the moment, the exchange rate Remains as a macroeconomic variable key in
economic policies, in the light of this finding, this paper will address the theoretical literature
on the exchange rate who has Seen a strong progression through the last century in following
closely the globalization of the economy and the globalization of financial markets. Our
article discusses this theoretical evolution in chronological term. If the classic approaches
make more reference to the economic aggregates, the more recent focus on financial
globalization and the efficiency of the markets. Moreover, the latest work of the modeling of
the exchange rate also make reference to the role of expectations of the psychology of the
actors in particular in the Developing countries and those emerging.
Key words : Theory, the exchange rate regime, devaluation, appreciation, markets
Introduction :
Depuis l’éclatement de la révolution industrielle, l’idée dominante était que la liberté des
échanges commerciaux était favorable à la croissance économique mondiale, mais que
l’instabilité des taux de changes serait aussi défavorable au développement économique. De
même, à l’époque les flux de capitaux n’avaient qu’un rôle limité, voire même négligeable
dans les relations économiques mondiales.
Dans ce contexte, les premières théories élaborées dans un milieu de parité fixe prennent en
considération les échanges de biens et services comme des principaux déterminants du taux de
change à long terme, car à court terme les aléas de celui-ci restaient majoritairement limités.
Après la remise en cause du système de Breton Woods dans les années 1970 et la
généralisation du flottement, qui se traduit par une forte fluctuation de parités. Les théories
qui se poursuivent mettre l’accent sur le développement des flux de capitaux et les facteurs
financiers. De surcroît, les nouvelles théories tentent de se concentrer sur les causes de
l’instabilité à court terme des taux de change en essayant de prévoir leur évolution,
certainement un exercice en plein de complexité.
C’est dans ce cadre que s’inscrit ce papier qui s’intéresse à la problématique du choix de
« bon » régime de change dans une perspective d’ouverture commerciale est de la
globalisation financière. De ce fait, les théories économiques peuvent-elles expliquer les
fortes variations du taux de change ? Quel paradigme pour un champ en plein de mutations ?
Autrement dit, dans quelle mesure l’évolution de la théorie du taux de change justifie-t-elle
l’explosion du flottement de ce taux ? Notre objectif dans cet article est d’étudier l’évolution
de la théorie du taux de change et dans quelle mesure celle-ci peut justifier l’explosion du
flottement des taux de change. En effectuant ce travail dans un cadre de la rareté des travaux
qui traite le taux de change dans sa globalité. Pourtant, notre travail se place dans une
perspective purement théorique en utilisant quelques formules mathématiques pour plus
d’éclaircissement, en utilisant une méthode déductive partant aux théories générales vers
d’autres qui traitent une problématique précise dans ce champ trop vaste.
Nous commençons d’abord par un panorama sur les approches dites classiques, puis celles
réelles du taux de change qui s’intéressent aux mouvements des biens et services comme étant
des principaux déterminants du taux de change. Après, on va aborder celles mettant l’accent
sur les flux des capitaux et leur capacité puissante à expliquer le développement des taux de
change, à partir des données économiques fondamentales, et dernièrement les approches
Si les nouveaux auteurs monétaristes furent d’accord avec D. Hume sur l’impact probable de
l’accroissement du volume de monnaie en circulation sur les prix, ils ne l’ont pas toujours
suivi dans quelques réflexions1, ce qui signifie que Hume semble un vrai précurseur de la
théorie moderne de la monnaie en l’occurrence les effets fondamentaux de la variation de la
quantité de la monnaie en circulation sur le long et le moyen terme.
Au contraire des idéologies mercantilistes à l’époque qui disent que la richesse d’une nation
est mesurée par la quantité des métaux précieux qu’elle détient. Hume considérait que le seul
facteur qui distingue les pays riches par rapport ceux pauvres, c’est les ressources humaines et
l’abondance des marchandises, c’est l’aptitude au travail de leurs habitants, car le travail est le
seul choix de la richesse, et par là, la monnaie n’a pas aucun rôle que celui de facilitation des
échanges admis comme tel par la convention sociétale et dans l’intérêt générale [D. Hume, 1752].
En d’autres termes, les opérations d’import et d’export liées aux flux des métaux précieux
devraient donc produire une hausse des choses nécessaires à la vie et de la main d’œuvre2. Par
ailleurs, Hume insistait sur l’idée que la monnaie n’est rien et il la qualifiera à un caractère
fictif, ainsi l’abondance de monnaie est la principale raison des enrichissements des prix, mais
1
Dès la publication de son ouvrage sur « la circulation monétaire » en (1752) Hume considérait la monnaie comme l’huile
qui facilite les mouvements de la machine économique « l’argent monnayé n’est pas, à proprement parler, un des sujets du
commerce, mais seulement l’instrument que les hommes sont convenus d’employer afin de faciliter l’échange d’une
marchandise pour une autre. Ce n’est pas une des roues du commerce ; c’est l’huile qui rend le mouvement des roues plus
doux et plus aisé » (1752, p 23)
2
Notons que Hume intègre la notion « a plurality of price levels », c’est-à-dire le prix d’un bien augmenterait, puis celui de l’autre… jusqu’à
ce que tous les biens soient concernés.
aussi elle pourrait générer une dynamique des activités commerciales, manufacturières et
agricoles.
3
(1767-1832), le principal économiste classique français, son ouvrage le plus connu est « traité d’économie
politique », il est connu par sa fameuse loi « chaque offre crée sa propre demande ».
4
L’émission par l’Etat est moins dangereuse que celle d’une banque privée.
5
Selon lui les banques sont mêmes inutiles. Il est toujours possible d’emprunter hors d’elles si l’on trouve de bonnes
garanties et les meilleurs taux d’intérêt, cela ne dépend pas du volume d’argent ni de la manière dont elle est émise ni type
d’institution qui prête.
6
En anglais, law of one price (loop) est une théorie stipulant que les biens ont les mêmes prix dans un marché, cette loi
repose sur le principe de l’unicité du pouvoir d’achat de chaque unité de monnaie.
7
Paul Samuelson et Béla Balassa proposent un nouveau modèle sous le nom « Modèle de Balassa-Samuelson »
biens échangeables et d’autres non-échangeables8 ce qui met fin à la validité de la PPA quand
les niveaux de revenu différents entre les pays.
En fait, la PPA présente une autre limite par rapport l’existence d’un ou plusieurs secteurs
abrités de la concurrence étrangère. En conséquence, l’interaction de plusieurs facteurs, à
savoir la distance géographique, les coûts de transports, les droits de douanes… font que
certains biens et services sont, en réalité, non-échangeables vis-à-vis le reste du monde.
Dans ce cas-là, l’arbitrage entre la stabilité des prix ou la stabilité du taux de change
égaliserait
les prix des biens exportables, d’un pays à l’autre9, ce qui n’est pas le cas des biens abrités.
A partir des années 1980 nombreux économistes ont mis en doute par rapport la validité de
cette théorie, en effet, la marche aléatoire semblait dominer tous les modèles existants (Mees
et Rogoff 1983). Taylor et Tay (2004) ont témoigné « l’effondrement de la PPA »10. D’autre
part les dernières tentatives de cette approche utilisent des méthodes économétriques très
sophistiquée pour conclure que les hypothèses de la PPA sont valables à long terme.
C’est ainsi que certains auteurs ont prouvé l’existence de relations de Co-intégration entre les
prix relatifs et les taux de change [Mac Donald, 1995].
Toutefois, si la PPA traite le taux de change dans sa conception réelle, les avancements de la
mondialisation et de la globalisation financière donnent beaucoup d’importance aux
mouvements des capitaux qui ont constitué un facteur déterminant des variations de taux de
change, c’est pour cela il est indispensable d’attaquer la parité du taux d’intérêt
La PTI constitue une sorte de complémentarité de la PPA sur les marchés financiers, alors une
formule dérivée de la PPA. Donc, on obtient la parité des taux d’intérêt à partir de la liaison
d’arbitrage parfait sur les marchés financiers, en l’occurrence celui des changes. Cet arbitrage
suppose que les coûts de transactions et de l’information sont nuls ou négligeables et avec
l’absence totale de toute restriction. Comme la PPA, la PTI contient deux types qui sont la
parité des taux d’intérêt couverte (PTIC) et la parité des taux d’intérêt non couverte (PTINC).
8
L’une des hypothèses fondamentales de la PPA, « tous les biens sont échangeables ».
9
Le taux de change réel s’apprécie, dans les pays en voie de développement, si les prix augmentés par rapport au reste du
monde et les Etats à productivité supérieure ayant une monnaie surévaluée par rapport au taux d'équilibre de la PPA.
10
Cette théorie essaie d’établir des analyses cohérentes pour expliquer l’instabilité du taux de change dans
cette période.
C’est une approche pour tester l’efficience de la parité des taux d’intérêt couverte tout
simplement si les marchés financiers, en l’occurrence, des changes sont efficients donc
l’arbitrage va garantir la vérification de cette parité.
Selon la PTIC, un agent disposant d’une somme d’argent en monnaie domestique peut
placer cette somme soit en monnaie nationale au taux d’intérêt nominal ou en monnaie
étrangère au taux d’intérêt étranger ∗ dans une même banque [CAMARA. Y, 2008].
En fait, explique la variation du taux de change entre deux moments t et (t+1) qui est égale à
la variation des taux d’intérêt domestique et étranger, ce qui signifie « l’effet de Fisher »11 à
l’international, en mettant l’accent sur la relation entre la variation du taux de change et les
investissements.
Dans le même contexte, il faut prendre en considération que ce soit le marché national ou
étranger les risques ne sont pas identiques et l’un soit plus ou moins risqué que l’autre, ce qui
nous a mené à une autre relation qui est la parité des taux d’intérêt non couverte (PTINC).
11
Selon lui une augmentation de la masse monétaire induit à une hausse des prix qui augmente le taux
d’intérêt nominal sans rendre compte au taux d’intérêt réel.
Par conséquent, la stabilité du change semble plus facile à réaliser, parce qu’elle ne requiert
que l’unification de l’étalon des valeurs internes et externes. Néanmoins, lorsque les
fluctuations sont vastes et soudaines ce qui demande une réaction rapide pour refaire
l’équilibre à nouveau, c’est-à-dire la fixation définitive du change.
En somme, La PPA une théorie qui a été émergée dans un contexte de renforcement des
échanges commerciaux internationaux. Mais après la 2ème moitié du XXème siècle la
libéralisation financière a vu une grande intensification qui a conduit à un mouvement de
flexibilité des taux de changes, chose qui génère une instabilité des politiques économiques
nationales qui sont devenues de plus en plus exposées aux chocs externes.
Or, La PTI explique la condition entre marchés monétaires, en faisant l’hypothèse que les
anticipations des agents sur les évolutions d’un taux de change entre deux pays compensent
les différences de taux d’intérêt observées entre ces pays. Dans le cas où le lien théorique
entre taux de change et taux d’intérêt est confirmé ainsi que les agents sont rationnels, alors il
devient valable d’utiliser les écarts du taux d’intérêt, pour comprendre et prévoir les mutations
des taux de change.
Par ailleurs, la théorie de Keynes reste l’un des grands succès dans le domaine monétaire
pourquoi pas et celui-ci récompense seul une démarche très innovante du taux de change et sa
relation avec les variations des prix internes et externes, ce qui signifie que le taux de change
ne peut être stable que si les prix internes et externes demeurent stables, une réalité
Incompatible avec le terrain. Alors que l’établissement d’un arbitrage apparait nécessaire,
sachant que celui-ci va se critiquer après la fin des années de « trente glorieuses » par les
monétaristes.
services est de 20000 milliards de dollars par an, tandis que, celui-ci des devises atteint les
530013 milliards de dollars par jours.
Cependant, l’analyse des déterminants financiers des taux de change s’articule autour deux
théories principales : Les analyses qui mettent en relief l’impact des variables monétaires et
financières. Puis, Les analyses qui montrent la volatilité des taux de changes
Puisque :
M et M* : les stocks de monnaie nationale et étrangère ; P et P* représentent les niveaux
généraux des prix nationaux et étrangers ; Y et y* représentent le revenu national et étranger ;
i et i* sont les taux d’intérêt réels interne et externe.
Les formules (1) et (2) prouvent l’équilibre sur les marchés monétaires national et
international à partir des stocks de monnaies offerts (M et M*) contrôlés par la banque
centrale, du niveau des prix (P et P*) supposés flexibles et des fonctions du revenu et des taux
d’intérêt supposés semblables dans les différents pays pour simplifier.
Le taux de change est introduit dans ce modèle en revenant à la PPA, ce qui donne :
(3) P = E.P* [E est le taux de change (cotation à l’incertain14)]
13
Les statistiques de la Banque des Règlements Internationaux, rapport d’avril 2016.
14
La quantité de monnaie étrangère exprimée en quantité variable de la monnaie nationale (1$ = 8MAD)
En combinant les deux formules (1) et (3) et par là en éliminant les prix, pour obtenir :
∗ ∗
(4)
∗
De ce fait, toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du revenu réel national induite
à une demande supplémentaire de monnaie domestique et se traduit par une appréciation de
celle-ci.
Or, les auteurs monétaristes, les principaux défenseurs des taux de change flottants, ce régime
représente quatre qualités fondamentales :
_ L’équilibre automatique de la balance des paiements, la spéculation est rendue difficile, les
politiques économiques deviennent plus autonomes et la rationalisation des réserves de
change.
Toutefois, la réalité semble plus loin que celle dite par les monétaristes : les dernières études
ont été montrées que les parités se sont toujours variées largement par rapport leur niveau
d’équilibre et la mise en place du flottement n’a généré que les déséquilibres au sein de la
balance des paiements. Par ailleurs, la spéculation est devenue la règle générale du système,
donnant lieu à des bulles spéculatives. De plus, l’impact du flottement sur la croissance reste
très important car ceci s’est traduit par une volatilité monétaire et une incertitude accrues, à
court terme et aussi à moyen terme. D’autre part, la guerre dont les pays déclenchent contre la
hausse des taux d’intérêt rend l’efficacité et l’autonomie des politiques économiques moins
constatées.
3.1.2) Milton Friedman et sa défense du flottement pur de la monnaie :
En 1953 M. Friedman avait publié un article qui reste jusqu’aujourd’hui un cadre référentiel
en matière du flottement de monnaie, dans lequel cet économiste américain qui est au même
temps le chef de l’école monétariste a défendu avec véhémence l’adoption d’un régime du
flottement pur comme étant le seul moyen qui pourrait réaliser l’objectif d’une économie
mondiale libre et prospère.
L´essence de cette théorie trouve ses fondements dans la théorie monétariste, à laquelle
suggère que les prix doivent être flexibles et, surtout, les trois prix basiques de l´économie :
taux de change, taux d´intérêt et salaires, de manière à ce que les ajustements du marché
conduisent à une économie d´équilibres internes et externes. Selon l´optique d’un certain
pays, étant donné que les prix et les salaires à l´extérieur ne seront pas suffisamment flexibles.
Il est nécessaire que le taux de change le soit, afin que se réalise les ajustements des chocs,
qu’ils soient réels ou monétaires [Bruno Martarello De Conti et al, 2007]. Dans ce cas, fixer
artificiellement le taux de change n’éliminerait pas les causes de cette instabilité et, bien au
contraire, augmenterait la volatilité des autres variables économiques.
En fait, Le passage vers plus de flexibilité est considéré comme une étape primordiale pour la
constitution d’une économie mature puisque, comme on l'a vu précédemment avec Friedman,
un régime de change flexible serait capable de protéger les pays contre des chocs externes et
d’augmenter l’indépendance de la politique monétaire15.
Malgré tout ça et bien d’autres, les partisans du système flexible annoncent que, pour que, les
gains de ceci se réalisent, il faudrait remplir un certain nombre de conditions, à savoir
l’existence d’un marché de change suffisamment liquide et efficace.
Dans les années 1990, il y avait plusieurs travaux empiriques qui ont essayé d’expliquer la
relation (4) pour un grand nombre de pays, en l’occurrence par Baillie et McMahon qui ont
démontré que ces vérifications empiriques se sont révélées décevantes, en se basant sur
l’instabilité de la fonction de la demande de monnaie.
La vérité évidente est que la tendance en faveur du système de change flexible est une
conséquence inévitable de l’accroissement de la circulation du capital international
[EICHENGREEN, 2000].
Ainsi, le marché des changes semble efficient d’un point de vue spéculatif à court terme alors
qu’à moyen/long termes, c’est l’efficience macroéconomique qui semble prévaloir sur un tel
marché [Antoine Bouveret et Gabriele, 2009].
En outre, ces modèles occupaient une place pertinente dans son début, mais de plus en plus et
avec l’évolution qu’a connu le monde de la finance ceux-ci ont marqué beaucoup de
défaillances, chose qui nécessite l’émergence de nouveaux modèles à savoir ceux de la
volatilité du taux de change.
15
Selon JOHNSON (1977), le taux de change est un phénomène purement monétaire et tout déséquilibre en la
matière peut être résorbé par l’intermédiaire de la monnaie.
16
Selon Dornbusch à court terme un choc monétaire, entraîne une baisse ou une hausse du taux d’intérêt national.
17
La majorité des agents anticipent l’appréciation d’une monnaie sans rendre compte aux fondamentaux, il en résulte une
demande excédentaire en faveur de cette monnaie dont le taux de change évalué et s’éloigne de sa valeur fondamentale.
Artus (1994) ont montré que cette crise peut être expliquée à partir des fondamentaux élargis,
supposant tous les indices affectant les prévisions de change, comme le taux de chômage.
La deuxième génération des modèles, développés dans les années 1990 sous l’impulsion de
l’économiste américain Obstfeld (1994), en effet, le scénario de crise n’est plus déterministe
et s’apparente à un jeu d’influence entre le gouvernement et les marchés. Une crise peut alors
être déclenchée sans aggravation significative, a posteriori, des fondamentaux [[Cartapanis A,
2004]. Or, Obstfeld envisage lors de la crise du SME en 1992-1993 que les crises de change
auront lieu sans modification significative des fondamentaux.
La défiance est généralisée et les facteurs macroéconomiques n’expliquent alors que très
partiellement. C’est ce que justifie l’arrivée de nouvelles générations de modèles de crises
octroyant un rôle croissant à la psychologie des marchés.
La troisième génération des crises de change appelée aussi la crise asiatique de 1997-1998 a
suscité de réelles controverses entre les économistes, en effet, l’origine de cette crise est
venue d’une perte drastique de confiance par les investisseurs internationaux.au fond, certains
auteurs voient que cette crise est l’issue d’une détérioration des fondamentaux
macroéconomiques et la sanction de politiques inadaptées dans une situation de faiblesse des
marchés financiers domestiques. Tandis que d’autres économistes, aperçoivent à leur part que
la crise asiatique doit plutôt faire l’objet d’une crise d’illiquidité à cause d’un asséchement
imprévu des entrées de capitaux.
A ce stade, Edwards (2001) note que si les Etats qui enregistrent d’importants déséquilibres
au sein de la balance courante ne sont pas inévitablement conduit à la crise à savoir le modèle
américain qui a vécu dans un déficit depuis des années successives. Si la dégradation de
fondamentaux macroéconomique ne constitue pas une source automatique de crise, elle en
booste la probabilité à une économie où Dornbusch (2001) l’appelait une zone rouge.
Mais le commencement d’une telle crise suppose d’autre type de choc, de caractère macro-
financier ou d’origine purement bancaire. Du coup, ce sont les afflux de capitaux bancaires ou
les investissements massifs de portefeuille qui ont fragilisé les économies émergents tant au
sein des marchés financiers que sur l’échelle réelle.
L’objet de cette partie a été la présentation des différentes approches financières du taux de
change qui ont été essayé d’expliquer les turbulences du taux de change après la décision du
flottement des monnaies qui a été prise dans les années 1970. En fait, après les deux crises
majeures qui ont touché l’Europe, en 1992-1993, et l’Asie du Sud-Est, en 1997-1998, la revue
de littérature consacrée aux crises de change est brusquement devenue considérable, tant sur
le plan théorique qu’en ce qui concerne le plan empirique de l’estimation économétrique des
facteurs ou des indicateurs de crises, celle-ci sera l’objet de la dernière partie de notre article.
18
Il a observé que les monnaies étaient sujettes à d’importants «désalignements», c'est-à-dire à des dispersions importantes et
persistantes par rapport à leur niveau d’équilibre.
19
Fundamental l Equilibrium Exchange Rate
FEER.Ces études ont conduit vers un nouveau concept qui est le DEER20 c’est-à-dire le Taux
de Change d’Equilibre Réel (TCER) qui assure l’équilibre interne et externe d’une économie
à moyen terme. Cette nouvelle notion met l’accent sur le TCER comme un synonyme du TCR
qui impose la cohérence entre l’équilibre macroéconomique et les objectifs sous-jacent de cet
équilibre. Le DEER vient de signaler un nouveau aspect normatif dans la définition du TCRE,
et c’est pour cela il est appelé « Désiré » afin de réaliser un niveau d’équilibre souhaité en
matière du solde courant et de l’emploi tel quel est annoncé par le FMI qui cherche à rendre la
recherche du DEER comme un objectif en soi.
Le modèle de Williamson malgré son importance théorique reste souffre de quelques lacunes
en termes pratiques, c’est pour cela Stein (1994) a proposé un nouveau modèle qui est le
NATREX21 ou le Taux de Change Réel Naturel. En effet, cette approche est définie comme
étant le taux de change qui prévaudrait si les indices transitoires, spéculatifs et cycliques qui
influent sur le taux de change étaient filtrés ou neutralisés, sachant que le taux de change est
égal au taux de « chômage naturel ». Alors, ce modèle répond simultanément aux chocs
externes, aux flux internes graduels dans le stock de capital et la dette extérieure nette induite
par les chocs. Leur schéma répond à trois horizons : le court, le moyen et le long terme. En
effet, à court terme le taux de change réel influencé par les fondamentaux (f), du stock d’actifs
nets (a) et de facteurs cycliques et spéculatifs (c). C’est-à-dire :
Qt = Q (f, a, c)
Tandis que le NATREX en moyen terme ne dépend que des facteurs fondamentaux et du
stock d’actifs nets :
Qt = Q (f, a)
Qt = Q (f).
20
Desired Equilibrium Exchange Rate
21
Natural Real Exchange Rate
22
Behavioural Equilibrium Exchange Rate
Conclusion :
Il est difficile de discerner une approche commune dans le foisonnement des théories du
change. Le renouvellement des théories semble ainsi traduire plus un déplacement des
préoccupations des économistes qu'un véritable rejet des anciennes théories. Aussi, l'objet des
théories du taux de change s'est dans les années 1990 bougé de la prévision vers l'étude de la
circulation de l'information et la définition de normes de change. Pour autant, les théories
financières du taux de change (approches monétaires et les choix de portefeuille), développées
dans les années 1970 et 1980, ne sont pas véritablement rejetées. Or, L'incapacité des modèles
macroéconomiques à prévoir plus qu'une part marginale des variations de change peut
s'expliquer par la présence d'asymétries d'information et/ou par des bulles spéculatives. La
déconnexion entre le taux de change et ses déterminants théoriques ne signifie pas
nécessairement que ce ne sont pas les bonnes variables macroéconomiques qui ont été
sélectionnées.
Dans le courant actuel de la globalisation, les régimes de change fixes, tels que ceux des
accords de Breton Woods sont devenus incompatibles avec ce système, tandis que les taux de
change flottants sont loin d’avoir les avantages stabilisateurs défendus par leurs partisans.
Autant dire que le rêve d’une gouvernance des crises financières internationales reste encore
un chantier à réaliser dans les années prochaines, pourquoi pas et le monde en train de se
façonner avec une nouvelle architecture menée par les pays émergents qui ont constitué
aujourd’hui un poids central dans les relations économiques internationales.
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