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0701 Coll 5e Geographie La Repartition de La Richesse Plan Detaille 1304187

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La répartition de la richesse et de la pauvreté dans le monde

Thème 1 : La question démographique et l'inégal développement

Introduction :
 Accroche : Les Etats-Unis, pays parmi les plus riches au monde, est le pays qui aujourd’hui est le plus touché par
le covid-19. Un virus qui toutefois ne touche pas l’ensemble de la population américaine de la même manière : les
Américains les plus pauvres sont davantage touchés par le covid-19 faute d’un accès aux soins, très largement
payants aux Etats-Unis. Par ailleurs, on constate que dans la ville de New-York, épicentre de la pandémie, 62 %
des morts du covid-19, soit 6 morts sur 10, sont membres de minorités latino et afro-américaines, une
combinaison donc entre inégalités économiques et ethniques.
 Les richesses sont en fait inégalement réparties entre les différents Etats de la planète mais aussi au sein même de
ces Etats. Il en est de même pour la pauvreté. On parle d’inégalités pour désigner une différence dans l’accès aux
richesses entre des territoires et des individus.
 Toutefois, parler d’inégalités sociales permet de prendre en compte le fait que ces inégalités de richesses se
croisent avec d’autres inégalités, par exemple ethniques comme mentionné en introduction.
 C’est cette inégale répartition des richesses et les inégalités sociales qui y sont liées que nous allons essayer de
comprendre. Etant en géographie, nous allons nous intéresser aux traductions dans l’espace de ces inégalités c’est-
à-dire que nous allons enter d’analyser les conséquences que ces inégales répartitions ont sur les territoires et les
sociétés qui les composent.
 Comment les richesses et la pauvreté sont-elles réparties dans le monde, à toutes les échelles ?

I) A l’échelle mondiale, de forts contrastes de richesses et de pauvreté entre les pays

A. Une réduction globale de la pauvreté


- La géographie de la pauvreté mondiale : La pauvreté correspond à une insuffisance de revenus, entrainant des
privations et l’incapacité pour une population de satisfaire ses besoins. On parle d’extrême pauvreté lorsque
l’insuffisance de revenus ne permet pas de satisfaire ses besoins essentiels : se nourrir, accéder à l’eau potable, se
loger, se soigner, s’éduquer. La mesure de la pauvreté d’une population peut se faire de manière relative par
rapport à un niveau de revenus mais aussi par rapport à ces différents facteurs, c’est ce qu’on appelle la pauvreté
multidimensionnelle. A l’échelle mondiale, les Etats qui comptent une part importante de leur population en
situation de pauvreté multidimensionnelle sont des pays dits des Suds (car majoritairement situés dans
l’hémisphère sud), des pays qui se trouvent majoritairement sur le continent africain et asiatique.
- La pauvreté, 1ère cause de mortalité au monde : la pauvreté et donc l’incapacité de pouvoir satisfaire ses besoins
vitaux a causé la mort de 6 millions d’enfants de moins de 5 ans en 2015. Par ailleurs, cette incapacité à satisfaire
ses besoins réduit l’espérance de vie des populations, c’est-à-dire la durée de vie moyenne qu’une personne peut
atteindre dans une région donnée. On constate ainsi que l’espérance de vie à la naissance Chaque jour 10 000
personnes meurent parce qu’elles n’ont pas accès à des soins de santé abordables.
- Une pauvreté en déclin à l’échelle mondiale : le nombre de personnes vivant dans une extrême pauvreté a
diminué de plus de moitié entre 1990 et 2015, passant de 1,9 milliards à 836 millions. Pour renforcer cette
tendance, les Nations Unies ont adopté en 2015 un nouveau programme de développement durable composé de 17
Objectifs dont les trois premiers sont « Pas de pauvreté », « Faim Zéro » et « Bonne santé et bien-être ».

B. Des richesses inégalement réparties et un accroissement des inégalités


- Des richesses inégalement réparties : la richesse correspond, pour un Etat, à l’ensemble des biens et services
produits par les entreprises et les administrations du pays. A l’échelle mondiale, 1% de la population possède 50%
des richesses mondiales. En 2 jours, les 5% les plus riches gagnent ce que les 5% les plus pauvres mettent un an à
gagner. Les pays les plus riches sont considérés comme des pays des Nords. Cette inégale répartition des richesses
dans le monde s’accroit depuis les quarante dernières années.
- Une pauvreté qui reste très inégalitaire : c’est en Asie de l’Est que la réduction de la pauvreté est la plus rapide
et la plus visible, notamment grâce au développement économique très importants de pays de cette région (Inde,
1
Chine, Thaïlande, Indonésie…). Toutefois, en Afrique subsaharienne le nombre de personnes extrêmement
pauvres continue d’augmenter notamment en raison de la forte croissance démographique dans cette région du
monde.
- Une combinaison entre inégale répartition des richesses et le genre : à l’échelle mondiale, les femmes
disposent de moins de revenus et de moins de biens que les hommes et cette situation ne cesse de s’aggraver : les
22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus que l’ensemble de la population féminine d’Afrique. Les
filles ont ainsi moins de probabilité d’avoir accès à une scolarité (pour 100 garçons en âge de fréquenter l’école
primaire qui ne sont pas scolarisés, 121 filles se voient refuser le droit à l’éducation). Et ces inégalités persistent
au cours de la vie : ce sont les femmes qui, à l’échelle mondiale, sont plus susceptibles d’occuper des emplois
précaires et mal rémunérés comme la crise actuelle du covid-19 l’a révélé.

C. Des pays inégalement développés


- Mesurer le développement des pays : le développement, qui correspond au processus d’amélioration globale des
conditions de vie d’une population, se mesure au travers de plusieurs indicateurs. Le PNB permet de mesurer le
développement économique des Etats, l’IDH lui est un indice multifonctionnel qui permet de rendre compte de
manière plus globale du développement des Etats. Cet indice mesure ainsi l’espérance de vie des Etats, l’accès à
l’éducation ou encore leur richesse (au travers du PNB). La mesure du niveau de développement d’un Etat est un
angle de lecture du monde à nuancer car elle induit en classement entre les Etats et est réalisée par des institutions
occidentales, érigeant en modèle un certain type de pays.
- Développement, richesses et pauvreté : l’Amérique du Nord, l’Europe, le Japon et l’Australie, c’est-à-dire les
pays développés, concentrent plus de 2/3 de la richesse mondiale. Les pays en développement produisent eux 1/3
de la richesse mondiale mais près de la moitié de leur population vit avec moins de 2 euros par jour : si une partie
des habitants des pays émergents connait une amélioration de leurs conditions de vie, un très grand nombre se
trouve encore en situation de pauvreté. Les populations des pays en cours de développement (aussi appelés PMA
par l’ONU) sont très pauvres, notamment en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. Ces 48 PMA produisent
moins de 1% des richesses mondiales.
- Covid-19, une géographie mondiale révélatrice des inégalités de développement : la pandémie mondiale du
covid-19 touche inégalement les Etats, révélant leur intégration à la mondialisation. Ce sont en effet surtout les
pays développés et émergents qui sont touchés par cette pandémie, ce qui s’explique en partie par les échanges
internationaux de ces pays, en terme de population mais aussi de marchandises.

Transition : richesses et pauvreté sont ainsi inégalement réparties dans le monde. Cette inégale répartition des
richesses dans le monde conduit à des inégalités sociales majeures entre les populations et entre les Etats. Ces derniers
ont ainsi des niveaux de développement variés. Toutefois, les inégalités socio-spatiales sont présentes dans l’ensemble
des Etats, sous des formes variées.

II) A l’échelle nationale, des inégalités socio-spatiales majeures dans tous les pays

A. Au sein des Etats, des régions inégalement développées


- En France hexagonale et d’outre-mer, une grande disparité entre régions : les régions françaises sont
inégalement dynamiques d’un point de vue économique mais aussi au regard de la santé. L’écart de l’espérance de
vie à la naissance est ainsi très marqué entre certaines régions : 5 ans d’écart pour les hommes entre Île de France
et Hauts de France, 6 ans d’écart entre Île de France et Mayotte et la Guadeloupe. Des inégalités notamment dues
à une mortalité prématurée, c’est-à-dire avant 65 ans, supérieure dans certaines régions du fait à la fois de revenus
moindre mais aussi d’un accès aux centres de soins plus compliqué.
- En Afrique du Sud, des provinces marginalisées : la volonté d’encourager la croissance économique en Afrique
du Sud s’accompagne d’une inégale intégration des régions. Les provinces du Gauteng et du Cap occidental qui,
depuis l’époque de la colonisation, sont développées car disposent de ressources majeures, sont aujourd’hui plus
riches que les provinces rurales où la pauvreté est plus marquée. Ces inégalités se ressentent dans la scolarisation
ou encore l’accès à l’emploi entre ces différentes régions.

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- Au Bangladesh, un exode rural marqué : la pauvreté élevée du Bangladesh est notamment marquée dans les
campagnes. C’est pourquoi de nombreux habitants quittent leur village natal pour rejoindre la capitale, Dacca, et y
trouver un emploi. C’est ce qu’on appelle l’exode rural. (17 millions d’hbts que 1,7 millions il y a 50ans)

B. Des inégalités socio-économiques majeures dans l’ensemble des pays, des freins au développement
Les pays sont marqués par des inégalités de différentes formes. Si ces inégalités se retrouvent dans tous les pays,
certaines formes, sont plus marquées en fonction du niveau de développement du pays considéré.
- Dans les pays développés, des inégalités d’accès à l’emploi marquées : dans les pays riches et développés, la
pauvreté est liée au chômage et au bas niveau de certains salaires. Fin 2019 le taux de chômage était d’environ 8%
soit environ 2,3 millions de personnes. Toutefois, environ 8 millions de personnes sont en situation de « mal-
emploi » c’est à dire les chômeurs, mais aussi les salariés précaires, et les personnes souhaitant travailler mais ne
le pouvant pas comme les mères de famille monoparentales, soit 1 personne sur 4 en âge de travailler. Cette
situation empêche notamment de pouvoir se projeter dans la vie.
- Dans les pays émergents, des inégalités de revenus très importantes : les inégalités de revenus entre les habitants
d’un Etat sont mesurées par l’indice de GINI variant de 0 à 100 (0 égalité parfaite /100 inégalité absolue). En
Afrique du Sud ce coefficient est de 0,63 faisant du pays un des pays les plus inégalitaires au monde. Ces
inégalités sont particulièrement marquées entre les populations noires et blanches. Malgré l’émergence d’une
classe moyenne noire postapartheid, les populations noires sont encore largement exclues des richesses du pays.
- Dans les pays en cours de développement, des inégalités majeures pour accéder à l’éducation : le Bangladesh
fait parti des pays les plus pauvres au monde. Cette situation conduit à la déscolarisation de nombreux enfants,
tenus de travailler pour aider leurs familles : plus de 3,4 millions d’enfants sont déscolarisés dont 1,2 millions
travaillent dans des secteurs dangereux comme les tanneries ou le bâtiment.

C. Faire reculer la pauvreté et lutter contre les inégalités, des défis majeurs pour les Etats, qui impliquent des
acteurs variés
- Institutions internationales et Etats, des acteurs majeurs : au Bangladesh, pour réduire la pauvreté le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en partenariat avec le gouvernement, met en
place des comités de développement dans les quartiers pauvres. L’objectif est de mobiliser les femmes pour leur
permettre de meilleures conditions de vie et notamment assurer des allocations éducatives. L’éducation est
également un moyen de limiter l’exode rural et les inégalités villes/campagnes. En 20 ans le Bangladesh est ainsi
parvenu à réduire de moitié la pauvreté par rapport au seuil national de pauvreté et son IDH est passé de 0,35 en
1990 à 0,57 en 2010.
A noter qu’Etats et institutions internationales sont impliqués dans l’ensemble des pays, peu importe leur niveau
de développement.
- Des organisations non gouvernementales mobilisées : pour lutter contre le mal-logement, des organisations non
gouvernementales agissent, au travers notamment de campagnes nationales. C’est le cas de l’association Abbé
Pierre qui en 2014 a lancé une campagne intitulée « l’emploi ne garantit plus un logement décent ».
- Des initiatives citoyennes majeures : pour lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités des citoyens, dans
l’ensemble des pays, mènent des actions concrètes. En Afrique du Sud par exemple, des femmes s’organisent dans
les townships pour assurer une éducation sexuelle et développer l’utilisation des moyens de protection sexuelle.

Transition : l’ensemble des Etats, quel que soit leur niveau de développement, est touché par des inégalités majeures
en terme de répartition des richesses mais aussi en terme de développement. Nous allons à présent analyser la
matérialisation de ces inégalités et de la lutte contre ces dernières à l’échelle locale, en étudiant les métropoles.

III) A l’échelle locale, richesse et pauvreté se côtoient

A. Des quartiers très riches dans l’ensemble des métropoles…


- Les métropoles, des espaces révélateurs des inégalités sociales : dans l’ensemble des pays les métropoles
concentrent des populations importantes et diverses. Espaces de développements économiques majeurs, elles

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attirent travailleurs, étudiants et migrants. Ces espaces peuvent alors, au premier abord, apparaitre comme des
espaces fragmentés avec des quartiers riches et des quartiers pauvres, distincts les uns des autres.
- Paris, une métropole fragmentée : l’urbanisation parisienne révèle ces inégalités majeures avec à l’ouest des
arrondissements riches et, à l’est, des arrondissements davantage marqués par la pauvreté. Cette différence
remonte au XIXe siècle : au temps de l’industrialisation de la ville, les fumées de charbon dégagées par les usines
se dirigeaient vers l’est. Les populations bourgeoises voulant se démarquer des ouvriers ont alors quitté l’est
parisien pour se concentrer dans l’ouest de la capitale. Aujourd’hui, le prix des loyers révèle des inégalités de
richesse importante, les arrondissements centraux affichant des prix plus élevés. Ainsi, les 7ème et 16ème
arrondissements parisiens sont aujourd’hui les quartiers les plus riches de la capitale.
- Les « gated communities », des espaces d’exclusion au cœur des métropoles émergentes et en
développement : la croissance rapide et l’enrichissement de certaines populations a conduit à des formes spatiales
particulières. Le modèle américain des gated communities, des lotissements riches, clôturées et surveillés, s’est
ainsi répandu dans les métropoles sud-africaines mais aussi, plus récemment, à Dhaka.

B. … qui côtoient des poches de pauvreté majeures


- En périphérie des villes, des espaces marqués par la pauvreté : si les métropoles attirent pour leur dynamisme
économique, elles concentrent en périphéries des espaces marqués par la pauvreté.
- A Paris, des habitations précaires aux portes de la ville : Paris est un centre économique majeur à l’échelle
nationale. Aussi, la proximité avec l’emploi conduit des populations à rester à Paris quitte à y vivre dans des
conditions très précaires. Cela concerne également des migrants, contraints, faute d’hébergement de s’installer
dans des camps de fortune régulièrement démantelés. Surtout, cette position de centre conduit des populations à
habiter en banlieue parisienne et à effectuer chaque jour des heures de trajet pour venir travailler à Paris. A noter
qu’y compris au cœur des arrondissements les plus riches des poches de pauvreté sont présentes, dans des
logements insalubres ou encore dans les rues.
- Des bidonvilles dans les métropoles des pays émergents et en cours de développement : l’exode rural massif vers
le Cap ou Dhaka conduit à l’émergence de quartiers informels sous la forme de bidonvilles c’est-à-dire des
installations qui ne sont pas en dur, en périphérie des quartiers centraux. Ces installations sont parfois démantelées
par les Etats ou peuvent au contraire s’institutionnaliser et devenir de réels quartiers, au sein desquels une
nouvelle répartition des inégalités se joue.

C. Les métropoles, reflet des inégalités de développement en contexte de pandémie mondiale


- Une vulnérabilité accrue par la densité de population : les métropoles sont les espaces qui, à l’échelle
mondiale, sont le plus affectées par le covid-19. Cela s’explique en partie par la densité de populations,
particulièrement importante dans ces espaces, entrainant une propagation du virus plus rapide.
- Les « villes-mondes », premiers espaces touchés par le covid-19 : toutefois, toutes les métropoles n’ont pas et
ne sont pas touchées de manière identique par le virus. Ce sont en effet les métropoles les plus intégrées à la
mondialisation, c’est-à-dire celles marquées par des échanges de personnes et de marchandises importants qui sont
le plus touchées, celles qu’on appelle des « villes mondes ». Paris est ainsi particulièrement touchée. Le Cap et
Johannesburg ont aussi été touchées mais Dhaka, pourtant très densément peuplée (15 millions d’habitants) est-
elle encore peu touchée.
- Des populations inégalement vulnérables, reflet des disparités de richesses et de développement : au sein des
métropoles comme ailleurs, les populations sont inégalement frappées par le covid-19, révélant ainsi les inégalités
socio-économiques de ces espaces. A Paris, les personnes sans domicile fixe et les migrants ont été
particulièrement exposés. En Afrique du Sud certains townships frôlent l’émeute car le confinement empêche
l’accès aux denrées alimentaires. Des aides gouvernementales vont ainsi être augmentées.

Conclusion : les richesses sont inégalement réparties dans le monde et ce, à toutes les échelles. Si le niveau de
développement des Etats varie et que trois grandes catégories d’Etats, en fonction de leur niveau de développement,
sont définies, les inégalités de richesses et de développement se matérialisent dans l’ensemble des Etats. Des mesures
sont prises à toutes les échelles pour réduire les inégalités qui, en contexte de crise, sont particulièrement mises en
lumière et exacerbées.
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