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Linguistique Générale s5

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UNIVERSITÉ MOULAY ISMAȈL

FACULTÉ POLYDISCIPLINAIRE – ERRACHIDIA

DÉPARTEMENT DES ETUDES FRANCAISES

MODULE : Linguistique générale

SEMESTRE 5

Option: Linguistique

Cours n° 1

PROFESSEUR: M. Mounir BOURRAY

ANNÉE UNIVERSITAIRE : 2020 / 2021


Plan
INTRODUCTION
 Linguistique Fonctionnelle
 Linguistique distributionnelle
 Linguistique énonciative
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
 BENVINISTE, E., 1966, «La Nature du pronom», in Problèmes
de linguistique générale, I, Paris, Gallimard, p. 253.
 BENVINISTE, E. 1970, «L’Appareil formel de l’énonciateur»,
in Langages, 5e année, n° 17, pp. 12-18.
 DUBOIS Jean, 1994, Dictionnaire de linguistique et des
sciences du langage, Larousse.
 DURRIER S., 1998, Introduction à la linguistique de C. Bally,
Lausanne, Delachaux et Niestlé.
 GUILLAUME Gustave, 1964, Langage et science du langage,
Québec, Presses de l’université de Laval.
 SAUSSURE Ferdinand (de), 1916, Cours de linguistique
générale, éd. De Mauro, Payot et Rivages.
L’histoire de la linguistique comme «discipline» a été marquée par
trois étapes fondamentales:
 1°DEPUIS L’ANTIQUITÉ ET JUSQU’AU SIÈCLE DES
LUMIÈRES : la pensée linguistique existe certes, mais reste
soumise à des préoccupations qui lui sont étrangères: religion,
droit, enseignement, politique, et surtout philosophie.
 2°AU FIL DU 19e SIÈCLE ET JUSQU’AU SAUSSAURE
Ferdinand (DE) : la linguistique prend une forme institutionnelle
et devient une discipline universitaire autonome. Les linguistes
de cette période s’occupent précisément de la linguistique
historique (philologie) et la grammaire comparée (GC).
 3°APRÈS SAUSSURE ET LE COURS DE LINGUISTIQUE
GÉNÉRALE (CLG) : elle prendra une forte position parmi les
autres sciences de l’époque et s’énonce en termes d’écoles, de
courants et de programmes de recherches.
Il faut souligner qu’à ce troisième temps la linguistique marquée par
l’autonomie englobe un certain nombre d'écoles qui ont choisi le
même objet, qui le langage (langue et parole), mais qui n'abordent pas
nécessairement les problèmes du même angle d’analyse. Les
linguistiques internes sont des disciplines autonomes. Dans ce volet,
on y trouve les linguistiques structurales proprement dites comme le
fonctionnalisme, le distributionnalisme, le générativisme reliés au
structuralisme à des degrés divers et les linguistiques énonciatives qui
en découlent.
SAUSSURE, Ferdinand (de)
Le Cours de linguistique générale (CLG), publié en 1916 par Bally et
Séchehaye, d’après les notes des étudiants qui avaient suivi les cours de
Saussure entre 1906 et 1911, apparaît comme le texte fondateur de la
linguistique moderne, reposait sur l’étude de la langue comme système.
Le travail de Saussure instaure en effet une rupture avec la linguistique
comparatiste de son époque, en proposant une approche non historique,
descriptive et systématique. C’est pourquoi Saussure a été consacré «père du
structuralisme», dans un après-coup rétrospectif qui n’est peut-être pas tout à fait
rigoureux sur le plan scientifique, mais qui historique dans l’histoire de la
linguistique.
1.1. Les tâches de la linguistique
Au début du CLG, Saussure assigne clairement deux tâches essentielles à la
linguistique générale, nom qu’il donne à la science nouvelle qui doit succéder à
la linguistique historique et à la GC:
 de faire la description et de l’histoire de toute les langues qu’elle pourra
atteindre;
 de se délimiter et de se définir elle-même
Pour Saussure, la linguistique sera utile si elle fournit des outils
d’observation suffisamment généraux et précis pour être utilisés par tous ceux
qui ont affaire à la langue.
1.2. L’objet de la linguistique
L’objet de la linguistique est la langue et non le langage. En effet, le langage est
une faculté humaine, beaucoup plus vaste et moins spécifique que la langue. La
langue est définie comme le produit social dans l’existence permet à l’individu
l’exercice de la faculté du langage.
C’est en posant l’une des antinomies fondamentales du GLC, la langue distingue
de la parole, que Saussure donne les définitions les plus claires de la langue, et
éclaircit du même coup le rapport entre langue et langage.
LANGUE PAROLE
- Social - Individuel
- Essentiel - Accessoire plus ou moins
- Enregistrée accidentel
passivement - Acte de volonté et
d’intelligence
- Psychique - Psychologique
- Somme d’empreintes - Somme de ce que les gens
dans chaque cerveau disent
- Modèle collectif - Non collectif
De ce tableau découle: la langue est marquée par l’essentiel, le permanent, elle
est acquise de manière passive, par intériorisation de la part de chacun du bien
commun à tous, et elle est collective puisqu’elle est partagée par l’ensemble des
locuteurs.
1.3. La nature du signe
a. Signifié et signifiant
Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une
image acoustique. Il est donc une entité psychique à deux faces, qui peut être
représentée par la figure suivante: Concept / image acoustique
b. L’immutabilité et la mutabilité du signe
Saussure parle aussi de «l’immutabilité du signe », qu’il justifie par les quatre
considérations suivantes:
 Le caractère arbitraire du signe met la langue à l’abri de toute tentative
visant à la modifier;
 La multitude des signes nécessaires pour constituer n’importe quelle
langue.
 Le caractère trop complexe du système.
 La résistance de l’inertie collective à toute innovation linguistique.
1.4. Synchronie / diachronie
Dans la dernière phrase de la partie I du CLG, on trouve la linguistique
saussurienne, qui sera développée dans les deux parties suivantes:
 La linguistique synchronique s’occupera des rapports logiques et
psychologiques reliant des termes coexistants et formant système.
 La linguistique diachronique étudiera au contraire les rapports reliant des
termes successifs, qui se substituent les uns aux autres sans former
système entre eux.
I. LE FONCTIONNALISME
Le fonctionnalisme en linguistique, né des travaux du Danois Louis Hjelmslev et du
Français André Martinet, prône une grammaire fondée sur la reconnaissance de « fonctions »
du langage. Cette démarche, reprise par Simon C. Dik de l’Université d'Amsterdam dans les
années 1970, a encore subi plusieurs modifications depuis. Son expression la plus achevée est
exposée dans l'édition posthume en deux volumes de « The Theory of Functional Grammar »
de 1997. Comme c’est indiqué dans « Le Fonctionnalisme d’André Martinet » (2001) ,
« Fidèles aux préoccupations de l’époque, les recherches de Martinet ont d’abord porté sur
l’indo-européen et sur la phonologie, mais elles se sont très vite élargies à des problèmes de
linguistique générale, avec toujours comme souci premier de rendre compte de la spécificité
et de la diversité des langues examinées.
1. La fonction
La notion de « fonction » généralise la classification habituelle entre sujet et objet : la
grammaire fonctionnaliste reconnaît dans les éléments du discours trois types (ou niveaux) de
fonction :
 Fonction sémantique (agent / patient / récepteur / etc.), qui décrit le rôle des unités
dans la situation ou l'action exprimée ;
 Fonction syntaxique (sujet / objet), qui définit les différents points de vue dans la
présentation d'une expression linguistique ;
 Fonction pragmatique (thème principal et thème secondaire, contexte, orientation),
qui définit le contenu informatif des unités, déterminée par le contexte des interactions
entre mots.
1. La double articulation
D’après la linguistique fonctionnelle d’André Martinet, tout énoncé linguistique accepte une
double articulation qui est considérée comme un axiome théorique, servant à définir la langue,
objet d’étude de la linguistique, ce qui permet à celle-ci, en tant que discipline, d’acquérir son
autonomie. Ainsi tout énoncé est – il segmenté en deux niveaux :
 Au premier niveau, les unités de la première articulation, sont appelées monèmes
(unité significative minimale). Les monèmes sont des unités à deux faces, une face
« formelle » (signifiant), et une face« significative » (signifié), ces unités peuvent être
sous formes d’un seul élément, de syntagmes ou de phrases.
 Au deuxième niveau, les unités de la deuxième articulation, sont appelées phonèmes,
ils sont issus de la segmentation des monèmes en unités minimales qui n’ont pas de
sens, ces dernières participent à la distinction du sens des unités de la première
articulation, pour cette raison on appelle phonème l’unité distinctive minimale.
La double articulation est la base d’une économie importante dans la production d’énoncés
linguistiques, c'est-à-dire qu’avec un nombre limité de phonèmes on arrive à construire un
nombre illimité de morphèmes, et donc un nombre illimité d’énoncés.
En ce qui concerne l’économie qui résulte de la double articulation, A. Martinet considère que
c’est un moyen efficace de communiquer de façon générale, et de transmettre les
informations.
3. Monème
Pour André Martinet, le mot c’est « un syntagme autonome formé de monèmes non
séparables ». Le monème, de son tour, est l’unité significative minimale que l’on peut dégager
dans la chaine parlée. La catégorie des monèmes comprend les lexèmes et les morphèmes :
d’un côté les unités du lexique, de l’autre les unités de la grammaire. Le premier est un
lexème (il appartient à une liste ouverte), celle des bases pouvant être utilisées pour construire
des verbes. Le second est un morphème, car il appartient à un inventaire fermé.
Observons ces exemples suivants:
Exemples : 1) Dans le château (3 mots) / 2) Donnerons (1mot) / 3) Répétons (1mot)
Analyse :
- Dans le château est composé de trois mots. Chacun constitue un monème à part.
- donnerons se découpe, par opposition à d’autres formes de conjugaison, en
donn / er / ons, trois formes dotées d’un sens: la forme donn peut être remplacée
par d’autres bases des verbes du 1er groupe.
- Répétons est formé de Répét- qui est un lexème et –ons qui est un morphème (la
désinence du présent de l’indicatif).
I. LA LINGUISTIQUE ÉNONCIATIVE
Comme étant un prolongement de la pensée structuraliste des années 60-70, la linguistique
énonciative par son fondateur Emile Benvéniste se donne pour objectif d’étudier la langue
dans son utilisation, c’est-à-dire la langue qui est mise en situation par l'activité des
énonciateurs.
Pour les linguistes énonciativistes, le contexte linguistique (les deux axes syntagmatique et
paradigmatique) devient facultatif, si la situation communicationnelle permet de présenter
clairement le référent - ex. l'énonciateur pourra dire sans qu’il interpelle le contexte
linguistique: Une pomme est un fruit mais aussi Tenez! Une pomme. Dans cette situation, la
forme linguistique du signe pomme est prise en charge par des énonciateurs et reçue par des
co-énonciateurs qui y répondent et déterminent facilement sa valeur sémantico-syntaxique.

Au début du développement de la théorie énonciative, la question qui se pose et s’impose en


même temps, c’était comment les signes se mettent-ils en situation et sont-ils pris en charge
par des énonciateurs?
Pour répondre à une telle question, les énonciativistes ont déterminé d’une façon précise la
définition de plusieurs termes, à savoir:
1. Énoncé / Énonciation
a. Énoncé
L’énoncé est définie par une suite de mot qui résulte de l’énonciation dans une situation
donnée, c’est-à-dire cette suite de mot est toujours produite dans un contexte ou une situation
précis appelé situation d’énonciation.
b. L’énonciation
Comme l’explique Jean Dubois (1994, 180), est «un acte individuel de production, dans un
contexte déterminé, ayant pour résultat un énoncé ». Principalement, cet acte d’énonciation
met à la disposition des interlocuteurs l’ensemble des circonstances dans lesquelles est produit
un énoncé. Pour analyser une telle situation, il faut répondre aux questions suivantes:
 Qui est l’énonciateur ? (qui parle ou écrit ?)
 Qui est le destinataire ? (A qui l’énoncé est-il destiné ?)
 A quel moment et dans quel lieu l’énoncé a-t-il été produit ?
 Quelle est l’intention de l’émetteur ?
2. Référence
Selon Jean Dubois (1994, 404), la référence est «la propriété d’un signe linguistique lui
permettant de renvoyer à un objet du monde extra-linguistique, réel ou imaginant. La fonction
référentielle au langage ». A vrai dire, dans une situation d’énonciation, il ne sera pas affaire à
la dichotomie signifiant / signifié, mais plutôt à la référence, qui peut être, selon le cas, de
trois types, à savoir:
 référence déictique renvoi à la situation je, tu, ici, maintenant
 référence détachée renvoi aux éléments du monde Le cahier de Pierre
 référence sui-référentielle renvoi à soi-même «cahier» composé de six lettres
3. Deixis
La deixis est une catégorie de la référence qui est liée étroitement à l’énonciation. En d’autres
termes, tout énoncé se produit dans une situation que définissent des coordonnées spatio-
temporelles. Les références à cette situation forment la deixis, qui est le mode particulier
d’actualisation qui utilise soit le geste (deixis mimique), soit des termes de la langue appelés
déictiques ou embrayeurs (deixis verbale).
Ils peuvent être regroupés en trois types selon l’axe de repère auquel ils réfèrent:
a. Les déictiques indiquant la personne
Dans cette rubrique, nous trouvons les pronoms personnels et les pronoms possessifs.
- Pour les pronoms il, elle, ils, elles, ils sont généralement représentants et anaphoriques.
- Par contre, les pronoms personnels je, tu, nous, vous, ils ne sont pas anaphoriques et ne
sont pas commutables avec un nom – référent (je viens ne peut pas être substituer par *Paul
vient) et font partie tout simplement de l’énonciation.
b. Les déictiques indiquant le temps
Ils sont de deux types: les temps verbaux et certains adverbes ou groupes nominaux
adverbiaux
- Les temps verbaux
- Les circonstants temporels
c. Les déictiques indiquant l’espace
Les déictiques qui peuvent insérer un énoncé dans l’espace sont:
 les adverbes de lieu, à l’exemple de ici, là-bas…
 les présentatifs, à titre d’exemple Voici les invités. Dans l’emploi, Voici ce
qu’il m’a raconté est représentant.
 les démonstratifs, comme les pronoms (celui-ci) ou déterminants (ce, cet) –
ex. Prenez ce document. Dans l’emploi, j’ai regardé Mission impossible II. Ce
film est fort bon. (Ce est représentant).
Université Moulay Ismaïl
Faculté Polydisciplinaire – Errachidia

LINGUISTIQUE GÉNÉRALE

Semestre V

Pr. Mounir BOURRAY


Année universitaire : 2020 / 2021

1
I. INTRODUCTION
L’histoire de la linguistique comme «discipline» a été marquée par trois étapes
fondamentales:
 1°DEPUIS L’ANTIQUITÉ ET JUSQU’AU SIÈCLE DES LUMIÈRES :
la pensée linguistique existe certes, mais reste soumise à des
préoccupations qui lui sont étrangères: religion, droit, enseignement,
politique, et surtout philosophie.
 2°AU FIL DU 19e SIÈCLE ET JUSQU’AU SAUSSAURE Ferdinand
(DE) : la linguistique prend une forme institutionnelle et devient une
discipline universitaire autonome. Les linguistes de cette période
s’occupent précisément de la linguistique historique (philologie) et la
grammaire comparée (GC).
 3°APRÈS SAUSSURE ET LE COURS DE LINGUISTIQUE
GÉNÉRALE (CLG) : elle prendra une forte position parmi les autres
sciences de l’époque et s’énonce en termes d’écoles, de courants et de
programmes de recherches.
Il faut souligner qu’à ce troisième temps la linguistique marquée par
l’autonomie englobe un certain nombre d'écoles qui ont choisi le même objet,
qui le langage (langue et parole), mais qui n'abordent pas nécessairement les
problèmes du même angle d’analyse. Les linguistiques internes sont des
disciplines autonomes. Dans ce volet, on y trouve les linguistiques structurales
proprement dites comme le fonctionnalisme, le distributionnalisme, le
générativisme reliés au structuralisme à des degrés divers et les linguistiques
énonciatives qui en découlent.
1. LA GRAMMAIRE COMPARÉE
Cette dénomination consacrée par l’usage désigne d’habitude les
développements de la linguistique au cours du 19 e siècle, spécifiquement dans la
période qui va de 1810 à 1875. Elle concerne un domaine d’étude de la
linguistique qui a consisté à établir les liens de parenté existant entre deux ou
plusieurs idiomes éloignés dans le temps et, le plus souvent, dans l’espace.
Ce n’est qu’à partir de 1860 environ que la GC s’est infléchie en linguistique
historique, se permet, ainsi, de vérifier:
 que les langues procèdent par «héritage» des transformations d’une même
langue – souche inconnue mais accessible par reconstruction;
 qu’il est possible, au moyen de la comparaison de leurs éléments
grammaticaux d’établir des correspondances formelles entre ces langues,

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ou bien de rétablir le détail de leur évolution (selon le schéma: langue
mère / grandes langues / familles de langues).
2. SAUSSURE, Ferdinand (de)
Le Cours de linguistique générale (CLG), publié en 1916 par Bally et
Séchehaye, d’après les notes des étudiants qui avaient suivi les cours de
Saussure entre 1906 et 1911, apparaît comme le texte fondateur de la
linguistique moderne, reposait sur l’étude de la langue comme système.
Le travail de Saussure instaure en effet une rupture avec la linguistique
comparatiste de son époque, en proposant une approche non historique,
descriptive et systématique. C’est pourquoi Saussure a été consacré «père du
structuralisme», dans un après-coup rétrospectif qui n’est peut-être pas tout à fait
rigoureux sur le plan scientifique, mais qui historique dans l’histoire de la
linguistique.
2.1. Les tâches de la linguistique
Au début du CLG, Saussure assigne clairement deux tâches essentielles à la
linguistique générale, nom qu’il donne à la science nouvelle qui doit succéder à
la linguistique historique et à la GC:
 de faire la description et de l’histoire de toute les langues qu’elle pourra
atteindre;
 de se délimiter et de se définir elle-même
Pour Saussure, la linguistique sera utile si elle fournit des outils
d’observation suffisamment généraux et précis pour être utilisés par tous ceux
qui ont affaire à la langue.
2.2. L’objet de la linguistique
L’objet de la linguistique est la langue et non le langage. En effet, le langage est
une faculté humaine, beaucoup plus vaste et moins spécifique que la langue. La
langue est définie comme le produit social dans l’existence permet à l’individu
l’exercice de la faculté du langage.
C’est en posant l’une des antinomies fondamentales du GLC, la langue distingue
de la parole, que Saussure donne les définitions les plus claires de la langue, et
éclaircit du même coup le rapport entre langue et langage.

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LANGUE PAROLE
- Social - Individuel
- Essentiel - Accessoire plus ou moins
- Enregistrée accidentel
passivement - Acte de volonté et
d’intelligence
- Psychique - Psychologique
- Somme d’empreintes - Somme de ce que les gens
dans chaque cerveau disent
- Modèle collectif - Non collectif
De ce tableau découle: la langue est marquée par l’essentiel, le permanent, elle
est acquise de manière passive, par intériorisation de la part de chacun du bien
commun à tous, et elle est collective puisqu’elle est partagée par l’ensemble des
locuteurs.
2.3. La nature du signe
a. Signifié et signifiant
Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une
image acoustique. Il est donc une entité psychique à deux faces, qui peut être
représentée par la figure suivante: Concept / image acoustique
b. L’immutabilité et la mutabilité du signe
Saussure parle aussi de «l’immutabilité du signe », qu’il justifie par les quatre
considérations suivantes:
 Le caractère arbitraire du signe met la langue à l’abri de toute tentative
visant à la modifier;
 La multitude des signes nécessaires pour constituer n’importe quelle
langue.
 Le caractère trop complexe du système.
 La résistance de l’inertie collective à toute innovation linguistique.
2.4. Synchronie / diachronie
Dans la dernière phrase de la partie I du CLG, on trouve la linguistique
saussurienne, qui sera développée dans les deux parties suivantes:
 La linguistique synchronique s’occupera des rapports logiques et
psychologiques reliant des termes coexistants et formant système.
 La linguistique diachronique étudiera au contraire les rapports reliant des
termes successifs, qui se substituent les uns aux autres sans former
système entre eux.

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