Linguistique Générale s5
Linguistique Générale s5
Linguistique Générale s5
SEMESTRE 5
Option: Linguistique
Cours n° 1
LINGUISTIQUE GÉNÉRALE
Semestre V
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I. INTRODUCTION
L’histoire de la linguistique comme «discipline» a été marquée par trois étapes
fondamentales:
1°DEPUIS L’ANTIQUITÉ ET JUSQU’AU SIÈCLE DES LUMIÈRES :
la pensée linguistique existe certes, mais reste soumise à des
préoccupations qui lui sont étrangères: religion, droit, enseignement,
politique, et surtout philosophie.
2°AU FIL DU 19e SIÈCLE ET JUSQU’AU SAUSSAURE Ferdinand
(DE) : la linguistique prend une forme institutionnelle et devient une
discipline universitaire autonome. Les linguistes de cette période
s’occupent précisément de la linguistique historique (philologie) et la
grammaire comparée (GC).
3°APRÈS SAUSSURE ET LE COURS DE LINGUISTIQUE
GÉNÉRALE (CLG) : elle prendra une forte position parmi les autres
sciences de l’époque et s’énonce en termes d’écoles, de courants et de
programmes de recherches.
Il faut souligner qu’à ce troisième temps la linguistique marquée par
l’autonomie englobe un certain nombre d'écoles qui ont choisi le même objet,
qui le langage (langue et parole), mais qui n'abordent pas nécessairement les
problèmes du même angle d’analyse. Les linguistiques internes sont des
disciplines autonomes. Dans ce volet, on y trouve les linguistiques structurales
proprement dites comme le fonctionnalisme, le distributionnalisme, le
générativisme reliés au structuralisme à des degrés divers et les linguistiques
énonciatives qui en découlent.
1. LA GRAMMAIRE COMPARÉE
Cette dénomination consacrée par l’usage désigne d’habitude les
développements de la linguistique au cours du 19 e siècle, spécifiquement dans la
période qui va de 1810 à 1875. Elle concerne un domaine d’étude de la
linguistique qui a consisté à établir les liens de parenté existant entre deux ou
plusieurs idiomes éloignés dans le temps et, le plus souvent, dans l’espace.
Ce n’est qu’à partir de 1860 environ que la GC s’est infléchie en linguistique
historique, se permet, ainsi, de vérifier:
que les langues procèdent par «héritage» des transformations d’une même
langue – souche inconnue mais accessible par reconstruction;
qu’il est possible, au moyen de la comparaison de leurs éléments
grammaticaux d’établir des correspondances formelles entre ces langues,
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ou bien de rétablir le détail de leur évolution (selon le schéma: langue
mère / grandes langues / familles de langues).
2. SAUSSURE, Ferdinand (de)
Le Cours de linguistique générale (CLG), publié en 1916 par Bally et
Séchehaye, d’après les notes des étudiants qui avaient suivi les cours de
Saussure entre 1906 et 1911, apparaît comme le texte fondateur de la
linguistique moderne, reposait sur l’étude de la langue comme système.
Le travail de Saussure instaure en effet une rupture avec la linguistique
comparatiste de son époque, en proposant une approche non historique,
descriptive et systématique. C’est pourquoi Saussure a été consacré «père du
structuralisme», dans un après-coup rétrospectif qui n’est peut-être pas tout à fait
rigoureux sur le plan scientifique, mais qui historique dans l’histoire de la
linguistique.
2.1. Les tâches de la linguistique
Au début du CLG, Saussure assigne clairement deux tâches essentielles à la
linguistique générale, nom qu’il donne à la science nouvelle qui doit succéder à
la linguistique historique et à la GC:
de faire la description et de l’histoire de toute les langues qu’elle pourra
atteindre;
de se délimiter et de se définir elle-même
Pour Saussure, la linguistique sera utile si elle fournit des outils
d’observation suffisamment généraux et précis pour être utilisés par tous ceux
qui ont affaire à la langue.
2.2. L’objet de la linguistique
L’objet de la linguistique est la langue et non le langage. En effet, le langage est
une faculté humaine, beaucoup plus vaste et moins spécifique que la langue. La
langue est définie comme le produit social dans l’existence permet à l’individu
l’exercice de la faculté du langage.
C’est en posant l’une des antinomies fondamentales du GLC, la langue distingue
de la parole, que Saussure donne les définitions les plus claires de la langue, et
éclaircit du même coup le rapport entre langue et langage.
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LANGUE PAROLE
- Social - Individuel
- Essentiel - Accessoire plus ou moins
- Enregistrée accidentel
passivement - Acte de volonté et
d’intelligence
- Psychique - Psychologique
- Somme d’empreintes - Somme de ce que les gens
dans chaque cerveau disent
- Modèle collectif - Non collectif
De ce tableau découle: la langue est marquée par l’essentiel, le permanent, elle
est acquise de manière passive, par intériorisation de la part de chacun du bien
commun à tous, et elle est collective puisqu’elle est partagée par l’ensemble des
locuteurs.
2.3. La nature du signe
a. Signifié et signifiant
Le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une
image acoustique. Il est donc une entité psychique à deux faces, qui peut être
représentée par la figure suivante: Concept / image acoustique
b. L’immutabilité et la mutabilité du signe
Saussure parle aussi de «l’immutabilité du signe », qu’il justifie par les quatre
considérations suivantes:
Le caractère arbitraire du signe met la langue à l’abri de toute tentative
visant à la modifier;
La multitude des signes nécessaires pour constituer n’importe quelle
langue.
Le caractère trop complexe du système.
La résistance de l’inertie collective à toute innovation linguistique.
2.4. Synchronie / diachronie
Dans la dernière phrase de la partie I du CLG, on trouve la linguistique
saussurienne, qui sera développée dans les deux parties suivantes:
La linguistique synchronique s’occupera des rapports logiques et
psychologiques reliant des termes coexistants et formant système.
La linguistique diachronique étudiera au contraire les rapports reliant des
termes successifs, qui se substituent les uns aux autres sans former
système entre eux.
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