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Design Urbain Cours

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UNIVERSITÉ MOHAMED KHIDER DE BISKRA

FACULTÉ DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE


DÉPARTEMENT D’ARCHITECTURE

NIVEAU : QUATRIÈME ANNÉE ARCHITECTURE MODULE :


URBANISME (DESIGN URBAIN)
Cours N°2

SAFMAZOUZ@GMAIL.COM
PWD: UBARCH2010

ANNÉE UNIVERSITAIRE 2010-2011

Pr. SAID MAZOUZ


C’EST QUOI LE DESIGN URBAIN?

Le design urbain (la conception urbaine?) concerne: l'arrangement,


l'aspect et la fonctionnalité des villes, et en particulier la formation et
les utilisations de l'espace public urbain;

1. Il a été traditionnellement considéré comme un sous-ensemble


disciplinaire de l'urbanisme, l'architecture du paysage, ou
l'architecture.

2. Au carrefour des trois disciplines suscitées;

3. Exige une bonne compréhension d'autres disciplines, comme les


sciences économiques urbaines, l'économie politique et la théorie
sociale.
C’est quoi le design urbain?

• La théorie de « l'urban design » concerne, principalement, la


conception et la gestion de l'espace public (c.-à-d. « le domaine
public »), et la manière dont les lieux publics sont vécus et
utilisés.

• L'espace public inclut la totalité des espaces utilisés librement sur


une base quotidienne par le grand public, tel que les rues, des
places, des parcs et l'infrastructure publique.

• Certains aspects des espaces privés, tels que des façades de


bâtiment ou des jardins domestiques, contribuent également à
l'espace public et sont donc également considérés par la théorie
de la conception urbaine.
Quelle est la différence entre urbanisme et design urbain?

Tandis que les deux champs sont étroitement liés, « la


conception urbaine » diffère « de l'urbanisme » de par sa
concentration sur l'amélioration physique de
l'environnement construit, tandis que ce dernier tend, dans la
pratique, à se concentrer sur la gestion du "développement
privé" par des méthodes et des programmes de planification
établis..
Principes du design urbain

Les espaces publics sont fréquemment sujets aux


chevauchement des responsabilités de gestion des agences
publiques ou des autorités multiples et aux intérêts des
propriétaires limitrophes, aussi bien que les conditions de
multiples et concurrents acteurs.

La conception, la construction et la gestion des espaces publics


exige la consultation et la négociation. Les concepteurs urbains ont
rarement le degré de liberté artistique ou de contrôle parfois offert
à certaines de conception telles que l'architecture.
Principes du design urbain

Elle exige également l'interdisciplinarité avec la représentation


équilibrée des champs multiples comprenant la technologie,
l'écologie, l'histoire locale, et la planification du transport.

L’échelle d’intervention varie selon le contexte et a besoin. Il


s'étend de la conception de villes entières, comme avec le plan de
l'Enfant pour Washington DC, de Griffin et Mahony pour le plan de
Canberra et de Doxiadis pour Islamabad (bien que de telles
occasions sont évidemment rares), « en contrôlant le sens d'une
région » comme décrit par Kevin Lynch, à la conception du mobilier
urbain.
Principes
La conception urbaine peut comprendre également la préparation
des directives de conception et des cadres normatifs et
réglementaires, ou même la législation pour gérer le
développement, la publicité, etc. et dans ce sens, il peut avoir des
chevauchements avec l'urbanisme.

Elle peut comprendre la conception des espaces et des structures


particuliers et dans ce sens, peut chevaucher avec l'architecture,
l'architecture de paysage, et le design industriel. Elle peut
également traiter la gestion d'éléments urbains et assister à
l'entretien, à l'usage et à la maintenance et des zones urbaines et
des espaces publics..
Eléments phares du design urbain

1. Structure urbaine - comment un lieu est constitué et comment ses


composantes sont inter reliées.

2. Typologie, densité et durabilité urbaines - les types et les


morphologies spatiaux rapportés à l'intensité d'utilisation, de la
consommation des ressources et de la production et de l'entretien
des communautés viables

3. Accessibilité: Commodité, sécurité et choix en se déplaçant de et à


travers les espaces urbains.

4. Lisibilité et wayfinding - orientation des personnes pour trouver


leur chemin et pour comprendre comment un lieu fonctionne

5. Animation - concevoir des endroits pour stimuler l'activité publique


Eléments phares du design urbain
6. Fonction et ajustement - fabrication des lieux pour favoriser les
diverses utilisations prévues.

7. Utilisations variées complémentaires - localiser des activités pour


permettre l'interaction constructive entre elles.

8. Caractère et signification - identifiant et évaluant les différences


entre un lieu et un autre.

9. Ordre et incident -équilibre entre uniformité et variété dans


l'environnement urbain dans le but d'apprécier à la fois les deux
Continuité et changement - localisant des personnes dans
l'espace/temps, y compris respect pour le patrimoine et support
pour la culture contemporaine.
10. Société civile - fabrication des endroits où les gens sont libres pour
se rencontrer en tant qu'égales civiques, un composant important
dans la construction du capital social.
Un peu d’histoire
Bien que l'usage professionnel contemporain du terme « conception
urbaine » date de la moitié du 20ème siècle, la conception urbaine
en tant que telle a été pratiquée à travers l'histoire. Les exemples
antiques des villes soigneusement planifiées et conçues existent en
Asie, en Inde, en Afrique, Europe et en Amériques, et sont
particulièrement bien connus dans les cultures chinoises, romaines
et grecques classiques.

Des villes médiévales européennes sont souvent considérées comme


des exemplaires du développement non planifié ou « organique » de
ville, mais il y a des exemples clairs de conception urbaine au Moyen
Âge (voir, par exemple, David Friedman, Florentine New Towns: Urban
Design in the Late Middle Ages, MIT 1988).
Un peu d’histoire
À travers l'histoire, la conception des rues et la configuration
délibérée des espaces publics avec des bâtiments ont reflété des
normes sociales contemporaines ou la croyance philosophique et
religieuse (voir, par exemple, Erwin Panofsky, Gothic Architecture and
Scholasticism, Meridian Books, 1957).

Pourtant:
1. le lien entre l'espace urbain conçu et l'esprit humain semble être bi-
directionnel. En effet, l'impact inverse de la structure urbaine sur le
comportement humain et sur la pensée est démontré par l'étude et
l'observation et les témoignages historiques.

2. Il y a des indications claires de l'impact de la conception urbaine de


la Renaissance sur la pensée de Johannes Kepler et de Galileo Galilei
(voir, par exemple, Abraham Akkerman, "Urban planning in the
founding of Cartesian thought," Philosophy and Geography 4(1),
2001).
Un peu d’histoire

René Descartes dans son « discours sur la méthode » avait déjà certifié
l'impact que les nouvelles villes planifiées de Renaissance ont eue sur
sa propre pensée, et beaucoup e preuves existent stipulant que le
«streetscape » de la Renaissance était également le stimulus
perceptuel qui avait mené au développement de la géométrie (voir, par
exemple, Claudia Lacour Brodsky, Lines of Thought: Discourse,
Architectonics, and the Origins of Modern Philosophy, Duke 1996).

Les commencements de l'urban design moderne en Europe sont en


effet associés à la Renaissance mais, en particulier, à l'âge des
lumières. Des villes coloniales espagnoles ont été souvent
planifiées, à l'instar des villes planifiées par d'autres cultures
impériales. Ces ambitions utopiques.
Un peu d’histoire

Dans la période baroque les approches de conception développées


dans les jardins formels français tels que Versailles étaient
prolongées dans le développement urbain.

Dans cette période, alors que les spécialisations professionnelles


modernes n'ont pas existé, la conception urbaine a été effectuée par
des personnes avec des qualifications dans les secteurs aussi divers que
la sculpture, l'architecture, la conception de jardin, examinant,
l'astronomie, et le génie militaire.

Aux 18èmes et 19èmes siècles, la conception urbaine peut-être le


plus étroitement a été liée avec des géomètres et des architectes.
Un peu d’histoire
La conception urbaine moderne peut être considérée en tant
qu'élément de la discipline plus large de l'urbanisme.

En effet, l'urbanisme a commencé comme mouvement principalement


sur des sujets de design urbain. Des travaux tels que la théorie générale
de l'urbanisation d'Ildefons Cerda (1867), l'urbanisme de Camillo Sitte
(1889) ont été principalement concernés par la conception urbaine.
Un peu d’histoire

La naissance de l'Urban Design


Où est né l'enseignement de l'Urban Design ?
A la Graduate School of Design de Harvard en 1956.

Conférence organisée par José Luis Sert l'organise.


L'objectif en est clair :
This Invitation Conference is intended to be exploratoy, not didactic, and to
try and find a common basis for the joint work of the Architect, the
Landscape Architect, and the City Planner in a field of U.D.. (Gosling, 2003)

Pour Sert, l'Urban Design fait partie du City Planning et traite


essentiellement de la forme physique de la ville. Mais pour nombre
des participants, dont Janes Jacobs, il apparaît que l’urbanisme de
l’Urban Design se perçoit comme une expérience urbaine totale qui
comprend à la fois les aspects esthétiques, spatiaux, sociaux,
environnementaux, politiques et économiques.
Un peu d’histoire
La conception urbaine moderne peut être considérée en tant
qu'élément de la discipline plus large de l'urbanisme.

En effet, l'urbanisme a commencé comme mouvement


principalement préoccupé par des sujets de conception urbaine. Des
travaux tels que la théorie générale de l'urbanisation d'Ildefons
Cerda (1867), l'urbanisme de Camillo Sitte (1889) ont été
principalement concernés par la conception urbaine.

« La conception urbaine » a été employée la première fois comme


terme distinctif quand l'Université de Harvard a accueilli une série de
conférences de conception urbaine en 1956. Ces conférences ont fourni
une plate-forme pour le lancement du programme de "conception
urbaine" de Harvard en 1959-60.
QU'EST CE QUE LA VILLE ?
La ville et les autres disciplines

o La ville est un objet de préoccupation pour plusieurs champs


disciplinaires.

o Un objet d'étude pour plusieurs autres spécialistes autres que


l'architecte. Démographes, historiens, juristes, économistes,
géographes, sociologues, pour ne citer que ceux-là, ont des
approches et donc des définitions propres de la ville.

o Ces nombreuses approches et définitions traduisent la


complexité de celle-ci et les multiples facteurs qui y agissent.
1. La distinction ville-campagne
Définition fonctionnelle, car elle définit la ville par ses fonctions spécifiques.

2. La ville, lieu de concentration des hommes


Définition démographique ou statistique. Elle repose, tantôt sur le critère de la
taille, tantôt sur celui de la densité.

3. La ville, lieu de pouvoir et centre administratif


Des décrets administratifs peuvent élever des agglomérations rurales et de gros
bourgs au rang de villes, en leur conférant un rôle important ou particulier dans
la hiérarchie administrative d'un territoire.

Ce type de mutations s'est produit plusieurs fois dans l'histoire de l'Algérie, à


l'époque coloniale et à l'occasion des découpages administratifs successifs après
l'indépendance. En Grande-Bretagne, le mot qui désigne la ville : "City", a pour
origine une signification administrative car il désignait initialement le centre
d'un évêché.
4. La ville, produit du développement historique
Beaucoup de villes sont le produit d'un processus de stratification et
d'accumulation de traces et de tracés.

o La ville historique est source d'enseignement et d'inspiration pour le projet


d'urbanisme. Celui-ci est de plus en plus conçu de façon à respecter la
préexistence et à ne pas produire des ruptures brutales dans le tissu urbain.

o La reconnaissance et la préservation du patrimoine urbain historique sont


devenues choses évidentes.

o Il existe des villes sans histoire. Les villes nouvelles, à travers le monde, sont
des villes sans histoire, comme l'ont été ou le sont encore, les villes de
fondation ; les villes coloniales, les villes, aujourd'hui fantômes, des
chercheurs d'or en Amérique du Nord ; les villes nouvelles, établies pour
décongestionner les grandes métropoles ; une ville comme Las Vegas,
dédiée au loisir et au jeu ; et plus près de nous ; les villes d'exploitation
pétrolière comme Hassi Messaoud ou Hassi Rmel.
5. La ville, lieu structuré et réglementé
o La discipline géographique accorde une grande importance à la notion de
paysage urbain ou de "Landscape". Chaque ville a un landscape particulier.

o La ville est un lieu où l'occupation du sol et les "styles urbains" sont


réglementés par des codes -réglementation urbaine - qui s'imposent à tous
les constructeurs et génèrent un ordonnancement minimal des espaces
publics et des formes architecturales qui les qualifient.

6. La ville, reflet d'une organisation sociale complexe


o La ville étant un lieu de concentration humaine, elle est aussi un lieu de
concentration de groupes sociaux divers et aux intérêts multiples, voire
contradictoires. La répartition spatiale des habitants dans les différents
secteurs de la ville, selon leur place dans la hiérarchie sociale, est un fait
reconnu, mais pas toujours vrai.
7. La ville comme système
Considérer la ville comme un système est une approche qui permet d’avoir une idée
globale de la ville.
La ville et l'architecte
Chacune de ces définitions est vraie partiellement, mais qu'est-ce que la ville pour
l'architecte ?
8. La ville n'est pas une grande maison
Ce rapprochement utilisé par des figures de l'architecture aussi illustres que Léon Battista
Alberti et Louis Kahn permet d'opérer une simple analogie, mais la comparaison s'arrête là.
La différence entre la ville et l'édifice n'est pas seulement une différence d'échelle. Les
deux objets sont fondamentalement différents.

9. La ville est un lieu de contraintes pour le projet d'architecture


Pour l'architecte, la ville peut être considérée comme le lieu où s'inscrit l'architecture. La
première impose à la seconde des contraintes aussi diverses que la forme de la parcelle, sa
valeur, sa situation et son orientation, le voisinage, l'histoire du lieu, les styles
architecturaux et urbains, les modes de vie, la structure sociale, le cadre économique, les
bruits, la pollution atmosphérique, le climat, la lumière, la nature du sol et du sous-sol. En
contrepartie, l'architecture apporte à la ville son cadre, autrement dit sa troisième
dimension, et façonne l'espace public déterminant dans l'image d'une ville.
QU'EST CE QUE L'URBANISME ? Eléments de définition de la discipline
urbanisme
o La ville moderne est un système fort complexe.

o Une ville qu'on ne comprend pas est l'incarnation du désordre et du


chaos

o L'urbanisme serait, donc, à travers l'organisation spatiale qu'il


introduit, la discipline dont l'objectif est la mise en ordre de la ville.
Dans l'usage courant, le mot urbanisme est utilisé pour qualifier,
indistinctement, le phénomène d’urbanisation, les épisodes de l'histoire
urbaine (on parle ainsi d'urbanisme antique, d'urbanisme musulman...), les
techniques urbaines et la réglementation.

o Le terme urbanisme est une création récente désignant une


pratique déterminée par les exigences de la révolution industrielle
et du monde moderne, notamment les problèmes quantitatifs et
qualitatifs que pose l'espace urbain moderne.
QU'EST CE QUE L'URBANISME ? Eléments de définition de la discipline
urbanisme

o Contrairement à l'Art urbain qui le précède historiquement et qui


privilégie les aspects esthétiques de l'espace urbain, l'urbanisme est
une discipline théorique et appliquée de l'organisation des villes, qui
organise les relations entre les différents acteurs, préserve l'intérêt général,
sols, fixe les modalités de construction et prévoit l'urbanisation future.

o L'urbanisme utilise des instruments qui sont les plans d'urbanisme,


prétend apporter des solutions techniques indiscutables, se veut
pluridisciplinaire, car il fait appel aux méthodes d'enquête, à l'analyse, à la
démographie, à la géographie, à la sociologie, aux arts de l'ingénieur et de
l'architecte.

o Enfin, l'urbanisme est un exercice prospectif car il tente de contrôler


la réalité complexe de la ville et de prévoir son évolution grâce à la
réglementation.
QU'EST CE QUE L'URBANISME ? Eléments de définition de la discipline
urbanisme

o En termes d’échelle, le mot urbanisme couvre toutes les échelles


comprises entre celle du bâtiment (échelle architecturale) et celle de
l'aménagement du territoire et de la planification économique.

o La pratique de l'urbanisme est multiforme. On en fait en créant un


lotissement, en composant un espace public ou un flot, en dressant
un plan d'aménagement et d'extension de ville, en réalisant des
réseaux techniques, en dressant un schéma de transport...
Bref historique de l'urbanisme
Naissance de l'urbanisme
L'urbanisme est le produit de la ville industrielle et moderne, de l'expansion
vertigineuse des espaces urbanisés et de l'apparition de problèmes
d'ampleur et de complexité inédites à travers l'histoire des villes.

L'art d'organiser les villes a relevé, historiquement, de trois procès


différents:

1. Le procès ayant produit les villes anciennes: l'espace urbain produit


selon des règles prédéterminées et pérennes ;

2. l'existence d'un pouvoir autoritaire et fondateur de villes engendrait un


espace urbain basé sur un ordre, une volonté supérieure, une décision, et
donc, là aussi, des règles prédéterminées ;

3. de la Renaissance européenne au 19' siècle, application aux ensembles


urbains des règles académiques et conventionnelles faisant de la ville un
objet d'art.
Bref historique de l'urbanisme
Naissance de l'urbanisme
o Ces bouleversements, qui sont dans une large mesure le fait de
la révolution industrielle, provoquent une poussée brutale de
l'urbanisation. La grande ville, en Europe, puis ailleurs, connaît
une importante désorganisation fonctionnelle et formelle.
Cette désorganisation imposa la transformation radicale des
villes "historiques".

o Au milieu du 19e siècle, le Préfet Haussmann à Paris, les


services techniques qui l'entourent et, plus tard, d'autres
techniciens dans d'autres villes européennes, développent une
démarche pragmatique de régularisation et de mise à niveau
de la grande ville par rapport aux nouveaux problèmes de
gestion urbaine, aux nouvelles fonctions et aux nouvelles
techniques, particulièrement de transport.
Bref historique de l'urbanisme
Naissance de l'urbanisme
Presque à la même époque, l'ingénieur catalan Cerda, appelé à proposer un
plan d'extension pour Barcelone, envisage de développer une "théorie
générale de l'urbanisation".

o Naissance de l’urbanisation comme une discipline autonome.

o Sur le plan du discours, c'est là que naquit l'urbanisme en tant que


discipline consciente d'elle-même, bien que le mot français n'allait
apparaître qu'au début du 20e siècle (1910).

Caractères fondamentaux de l'urbanisme des débuts


o L'urbanisme considère la ville comme un objet de réflexion, de
description, de décomposition, d'analyse, puis d'intervention et de
composition. Il introduit de ce fait, dans le champ de l'organisation de
l'espace urbain, une démarche "scientifique" en prenant une distance
vis-à-vis de l'objet "ville" qui cesse d'être un objet d'intervention directe.
Quelques variantes de l'urbanisme
o un urbanisme doctrinaire qui continua, globalement, les
caractères de celui des débuts et que Françoise Choay qualifie
d'urbanisme progressiste. Il va de Cerda (Barcelone, 1867), à
Soria y Mata (Cuidad lineal, 1882), à Tony Garnier (Une cité
industrielle, 1917), à Hilberseimer (Hochhaustadt, 1924), à Le
Corbusier (notamment la Ville Radieuse, 1933), aux
désurbanistes russes. Ce foisonnement doctrinaire trouva son
illustration, la plus éclatante, dans les principes
fonctionnalistes des Congrès internationaux d'architecture
moderne (C.I.A.M.) et leur Charte d'Athènes qui donne la
primauté à la satisfaction de besoins humains regroupés en
quatre grandes fonctions : habiter, circuler et se délasser.
Quelques variantes de l'urbanisme
o un urbanisme minoritaire, mais important, qui va partiellement à
contre-courant du premier, en ne rejetant pas l'histoire et la tradition. Cette
démarche se développe notamment dans les pays anglo-saxons et
germaniques. Ebenezer Howard en Angleterre (Garden Cities of Tomormw, 1898)
et Camillo Sitte en Autriche et dans le monde germanique (Der Stâdtebau,
1889), illustrent les deux variantes fort différentes de cet urbanisme - la première
communautaire (valeurs traditionnelles), la seconde morphologique (composition
urbaine). C'est à ces tendances urbanistiques dites culturalistes que s'apparentent
les démarches récentes qui prônent un urbanisme "qualitatif" et le retour à l'histoire
des villes et à la composition urbaine comme outils de conception de formes
urbaines signifiantes. Ces démarches ont largement contribué à la déstabilisation
des fondements théoriques de l'urbanisme fonctionnaliste et des préceptes de la
Charte d'Athènes ;

o un urbanisme de régularisation initié par l'œuvre haussmannienne et


qui recherche l'adaptation de la ville aux exigences de l'hygiène, de la circulation
et de l'embellissement, et ce en adoptant une démarche systématique à laquelle
contribuent des services spécialisés dans les travaux d'édilité. A cette démarche
pragmatique, on pourrait rattacher les démarches des autorités locales pour
l'amélioration du cadre de vie dans les villes.
Quelques variantes de l'urbanisme

Un urbanisme de plans se développa dès les lendemains de le


Première guerre mondiale. En fait, c'est les premiers instruments
(plans) d'urbanisme, au sens moderne du terme, qui apparaissent à
cette époque sous l'intitulé de "Plans d'aménagement, d'extension et
d'embellissement", qui préfigurent les futurs Plans directeurs. Sur le
plan méthodologique, la mutation est importante car on passe d'une
logique de lotissement - celle des Plans d'alignements et des réserves
du 19' siècle - à une logique de prévision - celle des Plans directeurs
d'aménagement. La démarche de plan reprend à son compte les
grandes lignes de l'urbanisme doctrinaire, comme l'hygiène, le zonage,
la spécialisation fonctionnelle des espaces et la primauté des systèmes
de circulation, mais elle s'insère, toutefois, dans un environnement
institutionnel par le respect de règles juridiques et administratives, donc
d'instruments d'urbanisme réglementés par la loi.
Composition urbaine, architecture urbaine
Souci du dessin de la forme urbaine et des échelles mineures, qui trouve ses
fondements dans les arts urbains du passé où la beauté des villes.

Les réalisations des frères Krier et de Ricardo Boffil sont les meilleurs témoignages d'une
composition urbaine se réclamant des grandes régularités classiques et réduisant
volontairement le champ de la pratique urbarnistique à la production d'images et à la mise
en forme de l'espace public de la ville.

Morphologie urbaine, typo-morphologie


A ces termes génériques, se rattachent tous les mouvements qui se sont développés en
réaction aux effets de l'urbanisme doctrinaire mis en pratique, et qui ont développé des
démarches plus "scientifiques" et moins nostalgiques par rapport au passé que celles de la
composition urbaine.
Projet urbain
Le projet urbain est un concept élaboré pour désigner des pratiques
urbanistiques qui rompent avec la démarche bureaucratique, linéaire,
autoritaire et peu soucieuse des contextes locaux et de la composition du
cadre physique, telle que développée par l'urbanisme des instruments.

Ce concept intégré dans les projets urbanistiques les notions de concertation


entre les différents acteurs (décideurs, concepteurs, investisseurs, usagers) dans la
prise de décision, la maîtrise des échelles mineures de l'espace urbain, la réponse
aux exigences du contexte local et la composition des espaces publics - aussi
importante que les aspects fonctionnels.
L'utilisation croissante du terme projet urbain, s'explique aussi en partie par sa
facile appropriation par diverses groupes d'acteurs impliqués dans l'organisation
de l'espace urbain tels que les politiciens qui l'utilisent pour qualifier une politique
urbaine locale, les architectes-urbanistes pour désigner la conception d'un
fragment de ville circonscrit et les organismes de réalisation -entreprises,
promoteurs - pour parler d'une opération d'urbanisme.
Planification urbaine
Le terme planification est assez réducteur. Il désigne
principalement les politiques d'aménagement aux niveaux
territorial et urbain et sous-tend l'existence d'une politique et des
instruments de cette politique (plans d'urbanisme).
C'est le terme qui convient le mieux pour caractériser l'urbanisme
bureaucratique et réglementaire, encore largement pratiqué de
nos jours, fondé sur le respect de règles de droit et d'instruments
réglementaires et de programmation, et qui produit une
abondante documentation (plans et règlements) pour la gestion
de la croissance urbaine.
Un peu d’histoire

Les écritures de Jane Jacobs, de Kevin Lynch, de Gordon Cullen


et de Christopher Alexandre sont devenues les travaux
incontournables pour les écoles d'urban design.

Le The Concise Townscape de Gordon Cullen, d'abord édité en


1961, a également eu une grande influence sur beaucoup de
concepteurs urbains. Cullen a examiné l'approche artistique
traditionnelle à la conception de la ville des théoriciens tels que
Camillo Sitte, de Barry Parker et de Raymond Unwin. Il a créé le
concept « de la vision sérielle », définissant le paysage urbain
comme série des espaces reliés.
Un peu d’histoire
"The Death and Life of Great American Cities", livre de Jane Jacobs,
édité en 1961, était également un catalyseur pour l'intérêt pour les
idées de la conception urbaine. Elle critiqua le modernisme des
CIAM, et a affirmé que les espaces publics inappropriés créés par la
notion "ville dans le parc" des modernistes étaient l'une des raisons
principales de la hausse du taux de criminalité. Elle a plaidé à la place
pour l'approche «œil sur la rue» à l'urbanisme, et la résurrection des
principaux précédents de l'espace public, tels que les rues et les
places, dans la conception des villes.

L'image de la cité de Kevin Lynch de 1961 était également crucial


au mouvement, en particulier quant au concept de la lisibilité, et
à la réduction de théorie de la conception urbaine à cinq éléments
de base. Il a également popularisé ll'utilisation des cartes
mentales pour la compréhension de la ville.
Un peu d’histoire

D'autres travaux notables incluent "l'architecture de la ville " de


Rossi (1966),Learning from Las Vegas de Venturi (1972), Collage
City (1978) de Colin Rowe, et "The Next American Metropolis"
(1993) de Peter Calthorpe.

Rossi a introduit les concepts «d'historicisme » et «mémoire


collective » au design urbain, et a proposé une « métaphore de
collage » pour comprendre le collage de nouvelles et plus anciennes
formes dans le même espace urbain. Calthorpe, d'autre part, a
développé un manifeste pour la vie urbaine durable par
l'intermédiaire de la densité moyenne pour la conception de
nouveaux groupements.
Un peu d’histoire

Bill Hillier et Julienne Hanson dans "The Social Logic of Space"


(1984) ont introduit le concept de la syntaxe spatiale pour
prévoir comment les modèles de mouvement dans les villes
contribueraient à la vitalité urbaine, au comportement
antisocial et au succès économique. La popularité de ces
derniers a donné naissance à des termes comme
«l' historicisme », la « durabilité », la « qualité des composants
urbains », etc. qui sont devenus des concepts familiers dans le
lexique quotidien de l’urbanisme .
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

Camillo Sitte (1843-1903)

Der Städte-bau nach


seine künstlerischen
grundsätzen, 1889
L’art de bâtir les villes.
L’urbanisme selon
ses fondements
artistiques.
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte
Le contexte

 architecte formé au contact de l’histoire de l’architecture


(analyse formelle) - Rudolf von Eitelberger
 influencé par W.H. Riehl, père du mouvement culturaliste
– recherche du Volksgeist
 « ville naturelle »: image d’une société idéale et d’une
culture distincte
 ville médiévale : paradigme des concepts de patrie, de
culture nationale, de continuité historique, de solidarité
avec le passé
 les guides Baedeker diffusent les plans de villes
symboles, les édifices et leurs styles, il manque une
analyse de l’espace.
 théorie de la randonnée (Wanderer).
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

L’art de bâtir les villes. L’urbanisme selon ses fondements artistiques.

« Le point de vue qui prévaudra ici ne sera donc ni celui de


l’historien, ni celui de la critique. Nous voulons analyser
une série de villes anciennes et modernes du pur point de
vue de la technique artistique, afin de mettre en évidence
les principes de composition qui engendraient jadis
l’harmonie et les effets les plus heureux, et ne produisent
aujourd’hui qu’incohérence et monotonie »

 Critique de l’urbanisme moderne (schématique, blocs


réguliers, déni de l’originalité locale, régionale)
 Recherche de principes artistiques, de règles
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

 LES OUTILS

 deux styles de discours :


 La description scientifique
 La délectation et le jugement
subjectif
 deux types de
représentation graphique
 Le plan
(la ville objet)

 La vue perspective
(la ville comme milieu)
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

Méthodologie :
 L’analyse se fonde sur l’expérience sensible :
plaisir ou déplaisir
 La forme observée induit un jugement de valeur,
une appréciation de l’effet produit
 Cette appréciation est validée par le recours à
des exemples comparables, ce qui dégage des
constantes morphologiques
 Ces constantes morphologiques observées sont
formulées comme des règles
 Ces règles sont validées par la mesure d’écarts, à
partir d’une variable
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

I. Les monuments et les places. Au Moyen-Âge et pendant la Renaissance les places urbaines
jouaient encore un rôle vital dans la vie publique, et que par conséquent il existait
encore une relation fondamentale entre ces places et les édifices publics qui les
bordaient.
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

II. Le dégagement des centres de places. À la règle antique consistant à disposer les monuments
sur le pourtour des places, vient donc s’en ajouter une autre proprement médiévale et
plus nordique de caractère : ériger les monuments, en particulier les fontaines, aux
points morts de la circulation. (p. 26)
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

III. La fermeture des places. À l’intérieur d’une ville un espace libre ne devient une place que s’il
est effectivement fermé. La condition essentielle qui autorise de parler de place est la
clôture de l’espace. Les anciens s’efforçaient de ne laisser aboutir à chaque angle de
la place qu’une seule rue et chacune de ces rues débouche sur la place selon sa
direction propre. Tout le secret de ce procédé consiste en ce que les rues qui
aboutissent à la place forment un angle par rapport à la direction du regard, au lieu de
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

IV. Dimensions et formes des places. On peut retenir les règles suivantes :
1. Les places principales d’une grande ville sont plus vastes que celles d’une petite ville ;
2. Dans chaque ville, quelques places principales sont nettement plus grandes que les
autres, et ces dernières doivent se contenter de dimensions réduites ;
3. La dimension des places est en rapport avec celles de l’édifice principal qui les
domine. Ce rapport s’établit entre la hauteur de l’édifice — mesurée depuis le niveau de
la place jusqu’à la corniche — et la dimension de la place mesurée perpendiculairement
à la façade principale de cet édifice.
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V. Irrégularités des places anciennes. En général, les irrégularités des places anciennes se remarquent
uniquement sur le plan, et passent inaperçues dans la réalité. La raison en est que les établissements anciens
n’ont pas été conçus à la planche à dessin mais qu’ils se sont formés petit à petit in natura. Les irrégularités
typiques des places anciennes s’expliquent par leur développement progressif au long des siècles.
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VI. Les groupes de places. Chaque façade d’un monument peut générer sa propre place. C’est une méthode
d’utilisation optimale des édifices publics. Deux choses sont indissociablement liées, à savoir la beauté des
édifices et des monuments et d’autre part leur juste et heureux ordonnancement (sur les places).
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VII. L’organisation des places de l’Europe du Nord. Le principe qui consiste à encastrer les
églises parmi d’autres édifices vaut donc également dans les pays du nord, même si les
conditions de son application sont légèrement différentes. La bonne vieille règle s’exprime
encore plus nettement dans le cas de hôtels de ville et des places de marché, car alors il
n’existe aucune raison de dégager l’édifice, même exceptionnellement.
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

Contribution de Sitte
 L’aménagement spatial révèle plus la structure urbaine que son sens.
Approche plus syntaxique (structurale) que sémantique (culturelle).
 La grande ville segmente l’espace tridimensionnel de la ville, qu’il faut
aborder lieu par lieu. La place est le révélateur des qualité de l’espace l’urbain
 L’espace urbain est le négatif de la ville (Cerdà = espace positif). C’est dans le
résidu du fond qu’il découpe la forme.
 Cette forme est conçue comme un milieu livré à l’exploration de
l’archéologue (analyse), puis à l’activité de l’architecte-urbaniste. (projet)
 Originalité de la démarche de Sitte :
Historisme : Sitte reconnaît la spécificité des structures spatiales
(Antiquité, du Moyen-âge, Renaissance et Baroque) révélatrices d’une
organisation sociale et culturelle. Mais, la disposition particulière de
chaque place ne s’explique que par son développement progressif dans
le temps
Empirisme : place accordée à l’expérience sensible.
L’exemple de deux pionniers: Cerda et Sitte

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