Sujet Affrètement
Sujet Affrètement
Sujet Affrètement
Le choix entre ces trois types, se fait par un armateur ou un affréteur en fonction de
paramètres économiques. Si un affréteur a besoin d’un navire à court terme, il optera pour un
affrètement au voyage. En revanche, s’il désire exploiter un navire à long terme, il choisira
l’affrètement à temps.
Avant d’étudier les types d’affrètement, il convient de présenter leurs règles communes.
SECTION 1 : REGLES COMMUNES A TOUS LES AFFRETEMENTS :
Deux parties sont en présence. La première est le fréteur. Pour simplifier les explications,
nous supposerons toujours que le fréteur est l'armateur du navire et nous emploierons ces
expressions l'une pour l'autre, sauf quand il y aura lieu de distinguer.
Le contrat est conclu par l'armateur ou son représentant. Aujourd'hui, le capitaine en fait
n'intervient plus, sauf dans le tramping lointain.
L'autre contractant est l'affréteur. Le contrat est conclu par lui-même ou par son
représentant. Il est souvent fait appel à l'intermédiaire d'un courtier qui rapproche les deux
parties, mais ne prend aucun engagement concernant l'exécution du contrat.
La charte-partie est l'acte qui constate les engagements des parties. La loi ne l'exige qu'à
titre probatoire.
Comme il ne s'agit pas de preuve, aucune mention n'est sacramentelle et les indications du
DCCM sont d'ordre descriptif plus que normatif. Si la charte existe, mais qu'une mention
essentielle manque, la charte constituera le commencement de preuve par écrit permettant d'en
établir les lacunes par tous moyens.
La charte-partie est rédigée en double original, sauf si elle est établie par un courtier qui la
conserve à l'intention de chacune des parties
En fait, les chartes-parties sont des imprimés établis sur la base de formules types arrêtés
par des compagnies d'armateurs ou parfois par des chargeurs et aujourd'hui par des Conférences
groupant les uns et les autres en même temps que les assureurs. Ces imprimés laissent des blancs
que les parties remplissent par des mentions manuscrites.
Cela étant, les autres dispositions ont normalement un caractère supplétif, et ne font que
guider les parties au contrat dans l’expression de leur volonté commune. Mais il faut noter que
quelques dispositions du DCCM 1919 sont applicables à toutes les variétés d’affrètement, au
voyage et à temps, elles sont d’ordre public.
C’est ainsi que la cour d’appel de Rabat, avait décidé que “les dispositions de l’article 213 du
DCCM 1919” sont applicables à toutes les variétés d’affrètement, transport et location, elles sont
d’ordre public. Le fréteur ne peut dès lors s’exonérer des conséquences dommageables de ses
fautes que dans les limites légales.
Ceci, étant, puisque la liberté contractuelle est la règle, en matière d’affrètement, les parties
sont libres de choisir la loi à laquelle, elles entendent soumettre le contrat, à condition de le faire
expressément. Si les parties n’ont rien prévu, la loi du pavillon est retenue comme l’expression la
plus vraisemblable de leur volonté.
Le fréteur s'engage, contre paiement d'un loyer, à mettre pour un temps défini, à la
disposition d'un affréteur, un navire déterminé, sans armement ni équipement, ou avec un
équipement et un armement incomplet. En d'autres termes, l'affréteur doit assurer à la fois la
gestion nautique et commerciale du navire. Ce type de contrat est assez rare.
L'affrètement Coque nue (Bare boat charter) : c'est la formule dite "avec dévolution de
navire (Demise)". L'affréteur est considéré comme propriétaire du navire pendant la durée du
contrat : Le navire est vide, le fret ne couvre que les coûts de capital. Le capitaine et son équipage
deviennent alors des préposés de l'affréteur, qui se charge également des frais portuaires.
Quoiqu'il se rapproche d'une location, il a pour objet un engin apte à naviguer en mer.
En fait, les affrètements coque nue sont rares, mais la faculté, reconnue, désormais, de faire
battre pavillon national, à un navire étranger affaire coque nue, pourra les rendre plus attrayants.
Dans les rapports entre fréteurs et affréteurs, chacun sera responsable envers l'autre du
manquement à ses obligations et sera tenu à ce titre de réparer toutes les suites directs et
prévisibles de ses défaillances, ainsi que de l'innavigabilité du navire, qui aurait causé dommage,
encore faudrait-il pas que cette innavigabilité fût imprévue, car elle ne serait pas une source de
responsabilité contractuelle pour ce débiteur.
A l'égard des tiers, les dommages causés par le navire seront supportés finalement par
l'affréteur.
Il s'agit généralement d'une période longue (plusieurs mois, voire plusieurs années). Le
navire reste sous la responsabilité nautique du fréteur mais l'affréteur en assume la gestion
commerciale.
Il faut distinguer les rapports contractuels et les dommages aux tiers. Entre fréteur et
affréteur, chacun est tenu de réparer les suites dommageables des manquements, l'affréteur
devra réparer les dommages causés au navire qu'il a envoyé dans un port dangereux. Le fréteur à
son côté sera responsable d'une part des suites de l'innavigabilité du navire, d'autres fautes
commises par l'équipage puisque celui-ci a été nommé par lui.
Dans le cadre de l'affrètement au voyage, tout ou une partie du navire est mise par le
fréteur à la disposition de l'affréteur, pour le transport de marchandises convenues en un ou
plusieurs voyages. Le fret couvre les coûts de capital, d'exploitation (particulièrement d'équipage)
ainsi que les frais de voyage.
Le fréteur est d'abord tenu de présenter à la date et au lieu convenus et à maintenir pour le
voyage le navire désigné, en bon état de navigabilité, armé et équipé convenablement pour
accomplir les opérations prévues à la charte-partie . Il doit, en outre, exécuter les voyages prévus
par la charte partie. Enfin, il est responsable des marchandises reçues à bord par le capitaine.
L’affréteur doit, quant à lui, payer au fréteur la totalité de son fret, même s’il charge une
quantité inférieure à celle énoncée à la charte-partie. C'est encore lui qui charge et décharge les
marchandises, ce que n'assurent pas le chargeur et le destinataire dans le contrat de transport.
Mais cette disposition est supplétive, le fréteur peut en être chargé en contre partie du fret
convenu à cet effet.
L'affréteur doit, en tout cas, procéder au chargement et au déchargement dans les délais
fixés par la charte-partie, d'où le paiement de staries et surestaries en cas de dépassement des
délais .En revanche, si l'affréteur gagne une partie du temps qui lui était alloué au port de charge
ou au port de décharge, il a droit à une compensation de la part du fréteur pour le temps gagné,
qui permettra au fréteur de fréter à nouveau son navire plus rapidement ; cette indemnité
s'appelle "dispatche money" .