Le Son Au Cinéma
Le Son Au Cinéma
Le Son Au Cinéma
Le son au cinéma
« Un son évoque toujours une image,
Robert Bresson.
Introduction
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Cours Son/ Image Proposée par Mme Réfka Beltifa Azzouz
Les débuts
Bref historique : du muet au parlant et sonore
On peut se poser la question: Pourquoi y’a t’il du son au cinéma?
On peut alors apporter deux réponses à cela :
La première coule de source; c’est pour combler le vide crée par ce qui bouge
sans faire de bruit. La seconde tient un peu plus de la "légende"; ça serait pour
couvrir le bruit dérangeant du projecteur que l’on aurai pensé à introduire des
musiciens dans les salles de cinéma.
Un riche univers sonore existait déjà dans les salles au temps du muet; pianos,
orchestres phonographes et orgues produisaient déjà du son. Il y avait des
troupes d'acteurs qui doublaient derrière l'écran les acteurs du film, mais aussi
des bruiteurs: pour la pluie ils utilisaient par exemple un cylindre avec pois secs,
pour la grêle, une grenaille de plomb sur une plaque de zinc, pour les chevaux,
une noix de coco coupé en deux et appliqués en cadence sur un corps dur.
En fait le cinéma sonore est à peu près contemporain au cinéma tout court. En
1894 la compagnie Edison charge W.K.L. Dikson de faire des expériences en ce
sens et en 1895 le kinétophone d'Edison est au point (le spectateur doit placer un
tube de caoutchouc contre son oreille).
Le kinétophone
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voir que des petits films car au delà de 3 minutes, phonographe et projecteur se
désynchronisaient.
C'est un problème qui devient obsédant dans les années 1920 et on a donc fait
des projecteurs à vitesse variable pour rattraper ou attendre la musique.
Il y avait des problèmes d'amplification en particulier pour les grandes salles, et
il fallut attendre l'invention de l'ampli à tube pour y remédier.
Dès 1924, des actualités sonores parlantes sont diffusées à New York et un an
plus tard, 80 salles peuvent en bénéficier.
La fin des années 1920 et le début 1930 sont marqués par les premiers 100%
parlant ; Les lumières de New York (lancé par la Warner) en 1928 et les trois
masques (ces 2 films ressemblent d'ailleurs plus a des pièces filmées).
2. Le son optique.
Le premier moyen de mettre du son sur une pellicule fut l’utilisation du son
photographique (ou son optique). De nos jours, le son optique reste la norme en
matière de son analogique et de son numérique. Le son est donc inscrit sur une
zone opaque située à côté de l’image. La piste sonore optique est la
représentation photographique des variations électriques du son en fonction du
temps. Aujourd’hui, cette « image sonore » est une piste à double élongation et à
densité constante.
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Le brevet du son deux pistes que l’on appellera plus tard stéréophonie a été
déposé par Alan Blumlein en 1931. Il présente, en 1935 de petits films où l’on
voit un train qui passe ou un homme qui traverse en entendant le son passer lui
aussi latéralement.
La Warner qui depuis la sortie de the jazz singer est l’affût des nouveautés sort
en 1940 La piste de Santa Fe en deux pistes (procédé Vitasound), la seconde
piste ajoutant une sorte “d’épaisseur sonore” pour donner une autre dimension
au film par le biais d’amplificateurs et de haut-parleurs supplémentaires.
Walt Disney réalise cinq ans plus tard Fantasia avec le système Fantasound.
Ce système a été conçu pour les besoins du film car Walt Disney n’était pas
satisfait de la qualité des systèmes d'enregistrement et de la restitution sonore
des films de l’époque. Le procédé était le suivant:
Plusieurs microphones étaient utilisés pour enregistrer différentes parties d'un
environnement sonore sur plusieurs pistes. Ensuite, le son était enregistré sur
huit pistes optiques de largeur variables dont six de sections individuelles, une
septième qui était un mélange des six précédentes et la huitième pour l'orchestre
complet.
Le son magnétique et le son multi-canal.
Après le développement du film, de fines bandes d’oxyde métallique sont
couchées sur la copie. Le son était ensuite enregistré en temps réel sur la
pellicule. Le son magnétique offrait une qualité supérieure au son optique et
c’est en partie grâce à lui que le son est devenu multi-canal.
1967 : Arrivée du dolby.
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La BanDe son
1. Introduction
1.1. Quelles sont les différentes composantes d’une bande son ?
1.1.1. Voix
La voix représente l’ensemble des sons qui donnent un sens articulé et
précis au discours sonore. Elle fait partie d’un système totalement codé que l’on
appelle langage. Au cinéma, elle englobe l’ensemble des paroles qui donnent un
sens précis à la scène (dialogue, monologues, commentaires).
1.1.2. Musique
La musique peut être comprise selon différentes règles qui régissent les
rapports entre les sons. L’harmonie ordonne les sons de manière simultanée. La
mélodie les organise de manière successive. Et le rythme, sans qui la mélodie ne
peut exister, fait se succéder des temps forts et des temps faibles. Au cinéma, la
musique, qu’elle soit une création originale ou une partition existante, agit en
complément de l’image.
1.1.3. Bruitage/bruits
Le bruitage est un ensemble de « sons créés artificiellement en
postproduction par un bruiteur. Ils sont obtenus à l’aide d’un matériel
hétéroclite : pas des personnages, bruits d’étoffes, chocs de verres, débouchage
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d’une bouteille ». (MAGNY, J., 2004) Les bruits, par contre, sont un ensemble
de sons enregistrés en prise directe. Le bruiteur est plus un artiste qu’un simple
technicien.
Les limites entre le bruitage et la musique ne sont pas toujours claires au
cinéma. Par exemple, la fameuse séquence de la douche dans « Psychose », où
la musique se transforme au moment ultime du meurtre en un bruit strident.
Pour introduire la plupart de ses scènes de comédie musicale, « Dancer in
the dark » utilise le bruit, qui tend à se confondre à un certain moment avec la
musique.
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1.1.4. Silence
Le silence est défini par le Petit Robert comme « l’état d’un lieu où aucun
son n’est perceptible ». Mais cette notion est relative puisque la perception des
sons et, a fortiori, du silence, varie d’un individu, voire d’une espèce à l’autre,
en fonction de ses capacités auditives. Le silence se définit donc toujours de
manière relative, en fonction de celui qui le recherche.
1.2. Quelles sont les fonctions générales de la bande son et de chaque
composante ?
La bande son remplit quatre fonctions de base. Premièrement, elle engage
une qualité perceptive spécifique : un travail d’écoute couplé à un travail de
regard. « Le travail d’écoute rendait possible ce que Serguei Eisenstein a appelé
une “synchronisation des sens” : la concordance de l’image et du son sous un
seul rythme ou une seule qualité expressive ». (BORDWELL, D. et
THOMPSON, K., 2002)
Deuxièmement, elle influence notre perception et notre interprétation des
images. Nous pouvons faire l’expérience de mettre sur la même série d’images
une bande son différente : notre interprétation va varier en fonction de chaque
commentaire.
Troisièmement, elle peut diriger notre attention de façon relativement
précise à l’intérieur de l’image. Elle nous indique ainsi ce qu’il faut regarder. Si
le héros du film décrit en voix off certains magasins dans un plan, par exemple,
notre attention se portera sur ces magasins plutôt que sur d’autres.
Quatrièmement, elle fournit des indications conduisant le spectateur à
certaines attentes. Quand nous entendons un grincement de porte, nous en
déduisons forcément que nous allons voir une personne entrer dans la pièce. Or,
ce n’est pas toujours le cas. Dans un film d’horreur, par exemple, nous n’allons
pas voir un personnage entrer dans le champ, nous allons plutôt rester sur le
personnage effrayé par ce bruit.
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●Bruit figuratif
(«Iconique») Ce sont tous les «objets sonores» de nature abstraite qui ne
peuvent pas être attribués à une source connue et qui échappent aux catégories
de la musique.
●Bruit non figuratif
(Non «iconique») parole Le langage articulé. Musique Toutes les formes de
combinaisons sonores qui s’organisent dans la durée.
●EXEMPLES●
Ambiance d’aéroport, de gare, de la forêt, bruit du vent, de la pluie, bruits de
moteur, d’une porte qui claque, bruits de voix (brouhaha, cri). Eléments sonores
destinés à susciter l’angoisse et le suspens dans les films d’action, objets sonores
servant de gimmick1 dans les messages publicitaires et l’environnement sonore
des programmes de radio. Dialogues, commentaire, voix narrative. Scène
représentant des musiciens en train de jouer, musique d’accompagnement.
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Gimmick: procédé, truc, destiné à provoquer un effet marquant.
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Son «off»
La source du son provient d’un espace qui n’appartient pas à celui qui est
représenté à l’écran et qui l’enveloppe ou le surplombe (commentaire, musique
d’accompagnement, voix narrative).
Son «over»
Extra-diégétique diégétique1
Dans son rapport avec l’image, quelles sont les fonctions principales que la
bande-sonore est susceptible d’accomplir ?
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Le terme «diégèse» désigne le monde que le spectateur construit à partir des données filmiques, c’est-à-dire
l’univers suggéré par le film.
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Étude (et théorie) d'un système de signification quel qu'il soit. Sémantique linguistique, musicale,
cinématographique.
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La musique De FiLm
« Quand on entre dans un film, la musique frappe à la porte, elle doit préparer le spectateur
et sortir sans faire claquer la porte, sur la pointe des pieds » (Ennio Morricone)
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Traitements particuliers
Réverbération exagérées pour suggérer les grands espaces : Le grand bleu
Mélange originaux : tambours indiens + orchestre autour du feu Danse avec les
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Sources : « Le son au cinéma » (M.Chion), « Guide pratique de la musique de film » (V.Villanni), site
académique de Caen (Education musicale).
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