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Sommaire
En couverture : Pyramide du Louvre. LES INDUSTRIES DU VERRE
Architecte : LM. Pei. 5 Avant propos
Photo : Gérard Grenier. Jea n-Louis BEFFA (60)
6 Le verre plat. .. industrie mondiale
Crédits photographiques : Daniel M ELIN (64)
© Saint-Gobain : pages 12-14-15 -1 6 -18 -
19 - 20 - 21 - 24- 25 - 26- 28 - 29 - 30 - 31 - 38. 9 L'élaboration du verre et le procédé float
Laboratoire de Marcoussis, Centre de Roger GOBERT
recherches de la C.G.E., Service photo- 13 L'évolution des vitrages automobile
graphique : pages 44 - 45. Gil les COLAS
Noël Daum : pages 47 -50-54 -55 -59 -62 - 19 De la fenêi;re à la façade : un reflet de l'histoire du verre
63- 65. Jacques FREMAUX
©Gérard Klopp: pages 50 - 51 - 65. 23 La laine de verre et l'industrie de l'isolation
© Christoph Uhl : pages 47 - 51 .
© British Museum : pages 57 - 58
Michèle RAIN
Etienne Rollet : pages 68 - 69 - 72 - 73 - 77. 27 Vetrotex : la fibre de verre de renforcement
Pierre TRACOL
33 Les nouvelles applications verrières
La Jaune et la Rouge Alain ARNAU D (5 9)
N° 456 - JUIN/JUILLET 1990
37 Le verre dans l'emballage
Claude PICOT
Revue mensuelle de la Société amicale 39 Fibres optiques
des anciens élèves de l'Ecole polytechnique Jean-François CHARIOT (8 3), Patrice DESOM BRE (61)
5, rue Descartes, 75005 Paris
Tél. : 46.33.74.25
LE VERRE ET L'ART
Directeur de la publication : Henri Martre (47) 46 Au lecteur
Rédacteur en chef : Gérard Pilé (41) 47 La verrerie d'art
Secrétaire de rédaction : Michèle Lacroix Noël DAUM (30)
Prix du numéro : 20 F 56 L'empire r!Jmain, un «âge d'or» du verre
Numéro spécial : 60 F Gérard PILE (4 1)
Abonnement : France 21 OF - Etranger 250 F 60 Le vitrail
Membres de !'Association : promos 79 et Noël DAUM (30)
antér. : 80 F ; 80 à 83 : 60 F ; 84 à 86 : 40 F.
67 Les vitraux troyens au début de la Renaissance
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85 VIE DE L'ASSOCIATION
ISSN 0021-5554 86 Carnet polytechnicien
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96 Autres annonces 3
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AVANT-PROPOS
E numéro spécial sur le verre verre creux pour l'emballage, le verre nalités toujours plus riches (par
façades de la Grande phistiquées qu 'ils épousent n'ont lement .. . Les écrans d'affichage de
L
ES
Arche, la Pyramide du Lou- plus rien à voir avec un plan. Les nos ordinateurs portables, de nos
vre, c'est évidemment du verrières des cockpits d'avions, c'est jeux électroniques, demain de nos
verre plat, tout comme les fenêtres aussi du verre plat en composites télévisions, c'est du verre plat avec
de nos maisons. Les pare-brise de quelquefois avec d'autres matériaux un traitement de surface qui en fait
nos voitures, c'est également du transparents. Les plaques chauffan- un matériau support de l'électroni-
verre plat, même si les formes so- tes des cuisinières, du verre plat éga- que ...
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niveau de vie
en milliers de $ / habitant
7
L'ÉLABORATION DU VERRE
ET LE PROCÉDÉ FLOAT
Roger GOBERT
Directeur technique international «Produits de Base»
Saint-Gobain Vitrage International
métal, le béton, le verre, sion de procédés de formage moder- l'origine de procédés plus économi-
L
E
matériaux du 2oe siècle. De nes, permettra de mieux saisir tout ques pour faire du verre plat transpa-
la Pyramide du Louvre aux l'impact du procédé de flottage à rent. Cependant, malgré les progrès
millions de voitures qui parcourent partir des années 60. sensibles réalisés, le verre ainsi
le monde, les feuilles de verre per- Grâce à la coulée continue et au produit n'est toujours pas parfaite-
mettent aux architectes et aux stylis- laminage, on a pu obtenir dès 1930 ment plan et d'épaisseur rigoureuse-
tes de réaliser des œuvres esthéti- un produit optiquement presque ment constante.
ques.Aujourd 'hui, ces prescripteurs parfait, la glace, avec une qualité Il existe pourtant un moyen théori-
exigent de ce métier très ancien la indispensable à la fabrication des que d'obtenir une surface à la fois
force industrielle nécessaire pour miroirs ou à l'équipement des vitri- plane et polie : il consiste à déposer
répondre à la demande du marché. nes et exigée le plus souvent par du vèrre fondu sur la surface, plane
Notre propos ne prétend pas être l'industrie automobile. Mais le verre par excellence, d'un métal liquide ;
travail d'historien ou d' encyclopé- devait être douci et poli. Il a fallu plus léger, le verre flotte. Les lois de
diste mais espère simplement mon- attendre les années 50-60 pour que la physique précisent même que le
trer, au travers de la découverte d'un ce travail mécanique de haute préci- verre s'étale sur le métal jusqu'à for-
procédé de fabrication - le float sion effectué sur le ruban de verre mer partout une couche d'égale
glass-, le paradoxe qui existe entre brut, découpé seulement après la fin épaisseur. Sur del' étain fondu, celle-
un produit considéré comme banal des opérations, se fasse en continu .ci atteindra environ 7 millimètres
et sa fabrication toute nimbée des dans les usines les plus modernes. dans tous les cas, pourvu que le verre
mystères du passé, où le secret règne Ce procédé coûte malheureusement soit suffisamment liquide et puisse
encore. très cher. Il nécessite l'emploi d'une se répandre librement.
vingtaine de machines successives,
En ce début de siècle onéreuses à l'achat et à l'entretien, Le procédé de flottage
dévoreuses d'énergie électrique et
Sans remonter aux temps où la no- de matières premières, car elles éli- C'est dans ce contexte que survint
blesse avait droit d'exercer le métier minent par usure plus de 10 % du l'apparition d'un procédé de for-
de verrier pour en faire un art du feu, poids de la feuille brute et consom- mage industriel, le float glass, qui,
un rapide coup d 'œil au début de ce ment des tonnes de fonte, de feutre, par sa soudaineté et les bouleverse-
siècle, avec l'apparition de procédés de produits abrasifs. ments induits, attira les feux del' ac-
en continu d'élaboration et l 'éclo- L'étirage simplifie tout cela ; c'est tualité : révolution technologique, 9
Molettes de maintien
des bords
flux de
1100 ruban
600 °C
•
Principe de flottage
d'une unité de production de 500 t/ Le float ou la maîtrise tants, même si aujourd'hui le klaxon
jour, soit 50 000 m2 environ (en journalière de l'acrobatie d'alerte pour incident dans cette zone
épaisseur de 4 mm, valeur moyenne ne retentit plus que rarement.
facile à mémoriser pour 10 kg/m 2), La stabilité de mise en forme du Terminons ce tour par un aperçu
l'épaisseur produite est réalisée à ruban - largeur, épaisseur - implique théorique pour mieux éclairer le
± 75 µ, voire ± 50 µ. Si ce point très logiquement une stabilité d'ex- domaine des difficultés. Le déverse-
n'évoque rien de très particulier, il traction ou de tirée meilleure que le ment d'un flot de verre pour permet-
faut penser que cette caractéristique 1 % : ± 2 à 3 t sur 600 t /j our. Rien tre l'étalement en un ruban de lar-
se réalise entre 11 OO et 600 °C sans d 'extraordinaire, si ce n'est que le geur maîtrisée et d'épaisseur précise
possibilité de retouches ultérieures. flux de verre conséquent qui se et contrôlée ne relève (l'expérience
Plus que ces définitions géométri- déverse du four sur le bain d'étain à journalière l'ayant confirmé) nid 'un
ques, la nécessité de caractéristiques 1100° C à partir d'un canal libre filet vertical, ni, en général, d'unjet
physiques très stables va accroître la nécessite une stabilité de tempéra- ou écoulement horizontal vis-à-vis
difficulté : la densité voisine de 2,5 ture à mieux que le degré près, avec de l'étain. L'étude théorique d'un
doit être au sein d'une même usine, un niveau de verre régulé au l/lüe jet libre d'un matériau visco-élasti-
dans le cadre d'une production heb- mm et un robinet (registre type que avec étalement et disposition
domadaire, voire mensuelle, tenue à vanne) actionné au 1/lOOe mm. On sous l'effet d'un champ de gravité et
± 5 .10-4 ' ce qui, pour une élaboration peut aisément deviner les problèmes d'un champ de tension superficielle
d'un matériau de base avec au moins que pose la liaison, à l'entrée du laisse quelques belles perspectives
5 types d'ions (Si0 2 - Na p - CaO - procédé de formage, de 1 500 t de aux thésards, d'autant que l'intérêt
MgO - Al 2 0 3 ) à partir de matières verre en fusion contenu dans un four est associé à celui de l'action com-
premières le plus souvent naturelles de 70 m de long par 10 m de large plémèntaire de champs de forces
et de carrière, représente un certain avec 200 t d'étain liquide étalé sur mécaniques et locales très pertur-
tour de force. près de 300 m2 • Un moment où le bants mais nécessaires lors de la
Et que dire de la transparence du tour de main et le savoir-faire sont fabrication de verre hors de l'épais-
verre qui va exiger au sein de sa toujours nécessaires. seur naturelle (6 à 7 mm) - verres
masse une absence quasi totale de A la sortie du formage, les difficul- minces 3,2 voire 1 mm, ou verres
défauts? Sur la base d'un «volume» tés ne sont pas moindres : le ruban épais 10,12 voire 19 mm.
de 20 m2 (unité classique de produc- est supporté par l'étain liquide dans En attendant ces confirmations théo-
tion), une altération ponctuelle (du un plan horizontal ; le soulever pour nques, on imagine les tâtonnements
type infondus, bulle gazeuse, dépôt l'amener hors du bain et pouvoir le qui ont entouré ces fabrications et on
de poussière adhérant à la surface du conditionner implique qu'il garde comprend mieux l'importance du
verre ... ) de 1 mm3 est rebutante (mise une certaine plasticité, pour éviter savoir-faire dans la maîtrise du pro-
à la casse), voire contraignante dès que le ruban casse, mais aussi une cédé où l'erreur minimale, encore
250 µ (marquage, déclassement), certaine rigidité pour éviter des dé- fréquente en 1990, coûte classique-
soit des niveaux de défauts de masse formations et altérations de surface. ment 1 M FF (casse du ruban - arrêt
de l'ordre de 10-s voire 10- 10, donc Ces conditions contradictoires rele- de coulée - redémarrage).
loin du ppm et proche du ppB. vant du compromis de température
Enfin, sans entrer dans les arcanes dans cette zone et d'un doigté au 1/ Révolution ?
del' optique de plaque mince, disons 10e mm à répartir sur les 3,60 m de
que ces produits nécessitent des largeur du ruban ont fait les cauche- Mais alors où est cette révolution
suivis à mieux que 10-2 dioptrie. mars des nuits de bien des exploi- annoncée alors que le développe- 11
ment du procédé apparaît plus ciable et apprécié, etc ' est même une rompus au feu continu, ils ont forcé
comme un combat journalier et un des clefs du procédé qui a permis cette brèche ouverte dans les diffi-
travail de fourmi ? son approche rationnelle. cultés des autres procédés pour tirer
Dans la simplicité énoncée par Sir • Chance d'avoir à disposition un parti de ces perspectives, maîtriser
Alastair Pilkington qui cache der- corps liquide non agressif vis-à-vis les pièges cachés et enfin parvenir à
rière les principes du flottage des du verre dans la plage de tempéra- un outil de production en relative
conditions très nouvelles pour les ture d'utilisation (de 1 200 à 600 °C) harmonie de produit, de tirée et de
verriers : permettant un poli au feu (presque) qualité vis-à-vis du marché usuel.
• Dissociation des conditions de parfait des surfaces de verre, calo- * *
«mise à forme» et des conditions de porteur de surcroît et conduisant par *
«maintien de la forme». Le plus le jeu des tensions superficielles à L'avènement du flottage comme pro-
souvent en verrerie, en étirage parti- une épaisseur naturelle voisine de 7 cédé de formage a bien été une étape
culièrement, il y a imbrication au mm . . . très proche des besoins du fondamentale pour le verre plat. Sans
cœur du formage des conditions marché (tout au moins en 1960 pour parler de révolution, elle a permis
thermiques pour être suffisamment le marché anglais du bâtiment lors aux verriers d'exprimer tout leur
chaud et fluide et donner la forme, et du lancement du procédé par nos savoir dans la maîtrise en quelques
pour être suffisamment froid et vis- amis d'Outre-Manche .. . lucky Bri- années - une vingtaine, c'est fort peu
queux et la garder. Cette contrepar- tish !). - de ce procédé très naturel qui,
tie du caractère visco-élastique du • Bonheur de résoudre par l' antago-
derrière son apparente simplicité,
verre exige des compromis néfastes nisme stable des champs de gravité
dans les dépendances temps, tempé- et tension superficielle dans un plan exige une rigueur peu commune.
rature, bilan massique et calorifique horizontal le formage et le support Maintenant vient probablement le
tout au long des procédés de for- du verre (hantise des verriers dans temps de la réflexion pour mieux
mage. Même si, en pratique, on ne tous les procédés de formage) et ce, gérer ces outils de production, voire
peut flotter du verre en dissociant dans un milieu en échange thermi- mieux utiliser les possibilités de ce
totalement la mise en forme (à l' éta- que très homogène grâce au fluide procédé - verre extra-mince, autres
lement du jet) du maintien de la caloporteur qu'est l'étain. matrices de verre, verres à couches -
forme (par refroidissement sur Et c'est cette simplicité qui a été ou, pourquoi pas, espérer des procé-
l'étain liquide), le flottage apporte mise à profit par les verriers. Avec dés tout aussi novateurs pour des
12 un degré de liberté hautement appré- l'acharnement de professionnels formes autres que planes. •
....____
- - - - - - - - - - - - Les industries du verre
Gilles COLAS
Président du Directoire
Vegla GMBH
u cours des quinze/vingt cette opération confère au vitrage une térieur. En outre, les morceaux de
B) 1970/1990 - Impact de
la crise de l'énergie
Le premier choc pétrolier, avec le
renchérissement rapide des coûts de
l'énergie, a favorisé l'accélération de
certains types d'évolution.
La recherche en effet d'une consom-
mation réduite a très naturellement
introduit deux objectifs importants
Une voiture actuelle (Renault 25 ).
dans la conception des véhicules :
- l'allègement,
- la recherche d'un meilleur aér'ody-
namisme (CX).
En terme de vitrages la contrainte
d'allègement s'est traduite essentiel-
lement par la réduction del' épaisseur
des vitrages (de 5 mm à 4 mm puis à
3 mm pour les trempés, de plus de 6
mm à 4,5 mm pour les feuilletés).
Aller au-delà, en dehors des problè-
mes technologiques que cela pose,
risque de diminuer sensiblement le
confort acoustique de l'habitacle,
notion à laquelle les utilisateurs atta-
chent de plus en plus d'importance.
1. L'évolution du style
Le souci d'aérodynamisme a enclen- Une voiture relativement ancienne (404 Peuge9t).
ché une évolution profonde et dura-
ble du style et de la conception des
voitures. les lunettes arrière. une «vision» maximale aux passa-
La recherche d'un meilleur coeffi- • Evolution rapide des formes des vi- gers (souci de sécurité et souhait des
cient de pénétration dans l'air a favo- trages, afin de permettre une meilleure utilisateurs) contribue à intensifier
risé au moins deux types d'évolution «jonction» entre la carrosserie et le encore cette évolution vers «plus» de
du style: vitrage, avec rupture minimale : vitrages:
• des lignes fuyantes, avec le mini- • suppression totale des vitrages . - diminution des montants latéraux
mum de ruptures, plans; soutenant le toit de la voiture,
• des surfaces lisses, continues. • apparition des formes complexes - mise en place d'une «ceinture»
L'impact pour les vitrages de ce type de bombage, en continuité avec la presque complète de vitrages,
de «design» est important : ligne générale du véhicule : - abaissement des vitrages latéraux
• Inclinaison beaucoup plus forte du - latéraux sphériques et non plus sur les portières.
pare-brise, ce qui indirectement aug- seulement cylindriques, Au total, une augmentation impor-
mente considérablement sa taille et - lunettes à double ou triple bom- tante et rapide de la surface totale de
sa surface et accroît sensiblement les bage, ou en forme de «bulles», vitrages, aux formes de plus en plus
exigences en matière de qualité opti- - pare-brise en forme de «S», afin de complexes, s'intégrant totalement et
que. se raccorder à la fois au capot moteur contribuant pleinement à la ligne
•Evolution identique en terme d'in- et au toit; générale du véhicule.
14 clinaison, mais moins marquée, pour • l'objectif complémentaire d'offrir Le système de montage des vitrages
Pare-brise holographique.
nant une diffusion importante. mique et style leur imposent une li- compression des coûts et de la maî-
berté de formes et une précision d' exé- trise de la qualité, qui sont les carac-
e) Vitrages blindés cution accrue. Leur surface brillante téristiques nécessaires d'une indus-
Ils équipent les voitures blindées et et inaltérable, l'agrandissement de trie de masse.
certains véhicules spéciaux. Ils sont l'espace intérieur qu'ils procurent, en Ainsi, les procédés de formage sont
conçus pour résister à de fortes ex- font un élément de plus en plus appré- complètement renouvelés tous les dix
plosions et à l'impact des balles. cié des concepteurs qui augmentent ans, entraînant des coûts de dévelop-
Ils sont constitués d'un sandwich sans cesse la surface vitrée des véhi- pement et des investissements dont
épais de plusieurs centimètres de cules. Le verre devient un composant les ratios s'approchent de ceux des
verre, de polyvinyl butyral et de poly- essentiel de la carrosserie. Il doit, à ce industries de pointe.
carbonate. ' titre, participer à la résistance méca-
Leur face intérieure est souvent re- nique du véhicule, contribuer à la Autrefois, simples surfaces de verre
couverte d'un film polyuréthane an- sécurité des passagers, maintenir, en découpées dans un plateau, les vitra-
tilacérant. toutes circonstances, une ambiance .gesse transforment de plus en plus en
thermique et acoustique favorable. modules fonctionnels complexes, à
Conclusion Il peut intégrer des fonctions supplé- haute valeur technologique, mettant
mentaires (réseaux chauffants, an- en jeu de nombreux matériaux et des
Depuis le premier «coupe-vent» en tennes, miroirs holographiques) et techniques variées, livrés «juste à
glace polie, les vitrages automobile contribuer ainsi à l'esthétique et à la temps» pour un montage robotisé sur
n'ont cessé d'évoluer. sécurité. les lignes d'assemblage des cons-
Ils s'adaptent à l'évolution de la Ces améliorations se font, bien en- tructeurs.
conception des véhicules : aérodyna- tendu, avec le souci extrême de la
•
18
DE LA·FENÊTRE À LA FAÇADE :
UN REFLET DE L'HISTOIRE DU VERRE
Jacques FRÉMAUX
Directeur scientifique
de Saint-Gobain Vitrage France
c,1
premières formes de l'ha-
L
ES
Le soufflage en sphère (plateaux)
bitat se perdent dans les ar-
chives du temps. Depuis tou-
~ 9 y
jours l'homme cherche à se protéger
contre les intempéries, à être à l'abri
des intrusions et nuisances externes, ?oraison
à être dehors en étant dedans, à trou-
ver protection et cachette.
D'abord simple réponse à un besoin
élémentaire, l'acte de bâtir a progres-
sivement donné naissance à l'archi-
tecture qui magnifie l'espace : «Les
~ Rond de cive
constructions doivent s'intégrer
dans un site ,favoriser l'interférence
du préexistant et du combiné, com -
poser avec les variations de lumière
et de couleurs en y ajoutant esthéti-
que et légèreté structurelle, transpa- Le soufflage en cylindre (manc hon s)
1~~ A
rence et reflets» (1).
Matériau dialectique «puisqu' il unit
les milieux qu' il sépare» (2), élément
d'harmonie, le verre a tout naturelle-
ment trouvé une place essentielle dans
l'art de construire.
Û 1ï
J" u . lU- =enfe
\('}V
'V,'~=~"r;
11111
Etendage à l'érenderie
De la technique à la mode
«Le ve rre . c'est du souille -;oliditïé». Paul C laudel
La première fenêtre connue provient
de Pompéi. Les Romains utilisaient fabrication qu'à l'évolution des ten- vre pour recevoir Charles Quint. Au
déjà pour leurs vitrages un verre dont dances esthétiques. A partir de l'ère xvœme siècle, le verre s'industria-
la composition était, il est curieux de chrétienne, le verre produit selon le lise véritablement, envahit toutes les
le constater, sensiblement la même procédé du soufflage pénètre dans ouvertures disponibles et devient une
que celle des verres industriels mo- l'habitat, mais son prix et ses limita- activité profitable. Parallèlement le
dernes. Son formage se faisait vrai- tions dimensionnelles en freinent procédé de coulage mieux adapté à la
semblablement par pressage entre l'essor. Il restera longtemps réservé fabrication des miroirs bénéficie de
des planches de bois. aux privilégiés. cette impulsion.
L'histoire des vitrages est plus inti- Au XVIème siècle, la technique ver- Il faudra attendre près de trois cents
mement liée à celle des techniques de rière est mieux maîtrisée, les centres ans encore pour assister aux grandes
de production se multiplient, les fe- révolutions technologiques verrières.
(1) d'après Le Corbusier. nêtres s'agrandissent. François 1er Utilisé pendant plus d'un millénaire,
(2) Max lngrand, architecte. n'hésite pas à élargir celles du Lou- le soufflage cède la place aux procé- 19
manipulation. Epaisseu r
Progressivement, la fonction même Sà6mm
~
du verre a changé : d'abord conçu
1e• SIÈCLE av. J.C IXe SIÈCLE
pour combler les ouvertures, «il est (Pompéi)
devenu l'épiderme de beauté des
immeublesduXXème siècle» (3). Ainsi
la mode fait son apparition dans la
création architecturale.
«Tiens-toi à l'écart del' homme blanc.
Le Blanc se construit une grande
~~
maison avec des murs et un toit pour
en exclure la lumière, la pluie et le
vent. Ensuite il fait des trous dans les
murs pour permettre à la lumière d'y
pénétrer à nouveau. Après cela il
place dans les trous ce qu'il appelle
du verre pour écarter la pluie et le
~~
~
••
mm
XIIIe SIÈCLE XVe SIÈCLE
vent mais permettre à la lumière d'y
pénétrer. Et alors il se précipite à
l'intérieur comme un singe effrayé et
pend des rideaux pour arrêter la
lumière. Le Blanc est fou. Tiens-toi à
l'écart de lui!» (4).
«Si le soleil n'entre pas par la fenêtre,
le docteur entre par la porte», dit un
proverbe persan.
XVIe SIÈCLE x1x· SIËCLE
(3) Jean de Mailly (architecte).
20 (4) Gene Fowler. Evolution de la fenêtre.
·~
L'architecture moderne, surtout dans
la deuxième moitié du XXème siè-
cle, veut s'abstraire des conditions
extérieures :
- s'affranchir des contraintes liées
·~
aux types d'assemblage des maté-
riaux,
- laisser libre cours à l'imagination.
Toute une génération de pionniers a
expérimenté la toiture, la façade
membrane, le plancher, avec une ',,
hardiesse des formes qui faisait fi de
la dure réalité de l'érosion du temps,
d' où toute une génération de bâti-
ments qui prennent l'eau, le vent, la
chaleur, le froid.
La génération suivante (l'actuelle)
doit perfectionner et rendre opéra-
tionnels les concepts initiaux. Ceci
amène inévitablement un conflit entre
ingénieurs et architectes, qui sera
arbitré par les juristes. Il va ainsi se
créer des règlements , lois, normes,
labels, avis techniques, responsabili-
tés, garanties, assurances auxquels
s'ajoutent: routine, crainte, compor-
tement pour finalement créer une
inertie et une lourdeur considérable
dans la profession du Bâtiment, re-
présentant un frein énorme à la péné-
tration d'idées et de produits nou-
veaux.
Cependant les motivations originel-
les subsistent : protection contre le
vent, le froid, la chaleur et la pluie,
abri contre les nuisances et les intru-
sions, esthétique. A celles-ci s'ajou-
tent des incitations provoquées par t-il disparaître? Victime de son suc- ficie11:t de dilatation thermique) : bo-
des événements extérieurs tels que cès, le verre doit sortir de sa banalisa- rosilicate, vitrocéramique, opale. Les
crise de l'énergie, insécurité, qualité tion. Il faut lui apporter des proprié- possiblités sont limitées car ces tech-
de la vie qui poussent à l'introduction tés nouvelles. niques nécessitentdes outils spécifi-
de produits améliorés sur le plan des ques coûteux pour des séries faibles.
performances et des garanties, portée Comment modifier les
par trois thèmes mercatiques : le propriétés du verre ? 2. Créer des composites par associa-
confort (thermique, acoustique, vi-
tions de matériaux différents :
Trois façons distinctes et leurs com- • verres/plastiques : feuilletage avec
suel), la sécurité (des biens, des per-
binaisons: PVB (Stadip), PVC, EVA, PU, PC,
sonnes, des informations), l'esthéti-
1. Agir sur les propriétés massiques MA,PMMA,
que (des formes, des couleurs, des
reflets). (composition verrière) •verres/résines (Contrasonor),
• Verres industriels obtenus par ajouts •verres/gel (Contraflam),
Ainsi apparaissent de nouvelles exi-
dans la composition sodocalcique de • verres/céramiques,
gences pour le matériau verre. «Il
base pour modifier : la couleur, la •verres/verres (collage, thermocol-
doit tout arrêter sauf la lumière» : la
transmission lumineuse, la transmis- lage, placage, frittage).
chaleur et le froid, le vent, la pluie, la
neige, le bruit, l'incendie, les projec- sion énergétique, le facteur solaire. 3. Modifier les propriétés de surface
tiles, les rayonnements nocifs. • Verres spéciaux obtenus par chan- • par arrachement de matière (dépo-
Le verre est loin de répondre à toutes gement de la matrice verrière pour lissage par sablage),
ces exigences. Y a-t-il d'autres maté- modifier les propriétés mécaniques • par modification de structure ou de
riaux de remplacement? Le verre va- et physiques (principalement le coef- composition, 21
LA LAINE DE VERRE ET
L'INDUSTRIE DE L'ISOLATION
Michèle RAIN
' est une indus- la machine à vapeur de Jam es Watt. La fibre est deux fois plus légère
L
ISOLATION
trie jeune mais le concept Pour éviter de se brûler sur les tuyau- mais elle comporte encore un fort
est ancien. Soucieux de se teries portées au rouge, on utilisait à pourcentage d'infibrés. Aussi, dès
protéger du froid, de la chaleur et du l'époque des fibres naturelles mé- le début des années 40, Isover Saint-
bruit, l'homme a longtemps trouvé langées à de l'argile, bientôt sup- Gobain développe ce procédé Ra-
des réponses dans la masse des ma- plantées par l'apparition de douelles ger, en combinant étirage par fluide
tériaux : de la grotte préhistorique au en magnésie puis par l'apparition de et étirage par centrifugation.
château fort du Moyen-Age, l'isola- produits comme le silicate de cal-
tion est d'abord affaire de densité. cium, le liège ou l'amiante. 2. Le procédé SuperTEL
C'est dans une période relativement C'est pour trouver un produit de
récente, avec l'apparition de labri- remplacement à ces produits impor- Le nouveau procédé, appelé Super-
que creuse, précurseur de la struc- tés que des industriels allemands TEL démarre en 1957 à Rantigny .
.ture alvéolaire, que la construction a lancèrent, pendant la guerre de 14- La multiplicité des filets primaires y
mise en œuvre des parois allégées. 18, un programme de recherches est obtenue par centrifugation au
Au terme de cette évolution, l'isola- portant sur la laine de roche et la travers des milliers de trous d'une
tion est devenue une fonction spéci- laine de verre. assiette de fibrage. La totalité de la
fique et ne fait plus partie intégrante Entre les deux guerres, se dévelop- masse de verre est ainsi transformée
du matériau de construction. Les pèrent de nombreux procédés de en fibres, sans aucune particule infi-
isolants aujourd'hui ont pour seul fabrication. En 1923, deux verriers brée, avec des débits très impor-
objet d'isoler, par opposition aux américains, Owens et Corning, s' as- - tants : de 2 à 26 tonnes par jour et par
matériaux constructibles à pouvoir socient pour exploiter le brevet centrifugeur, soit de 700 à 50 000
isolant dont la fonction principale Owens de fabrication de laine de tonnes par an et par ligne de fabrica-
est de porter, comme les bétons cel- verre, qui recourt à l'étirage par tion. 85 % de la laine de verre dans
lulaires. fluide. En 1929, un groupe de ban- le monde est aujourd'hui fabriquée
1. Les premiers temps quiers fonde à Soissons «La soie de selon le principe rotatif.
verre» et achète le procédé Gossler, La licence TEL est exploitée dans le
Cependant, quel que fût le formida- fibrage par étirage mécanique. La monde entier par l'intermédiaire de
ble développement del' isolation des Compagnie de Saint-Gobain absorbe Sodefive, filiale de Isover Saint-
bâtiments, c'est pour satisfaire à des la société en 1935 et abandonne le Gobain. Les licenciés sont souvent
besoins industriels que sont nés les procédé Gossler pour un procédé eux-mêmes des groupes puissants:
premiers produits isolants : l'isola- rotatif Rager, développé en 1930 à Ahlstrom en Finlande, Pilkington en
tion moderne est contemporaine de Bergisch Gladbach en Allemagne. Grande-Bretagne, C.S.R. en Aus- 23
Co!Dposition
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d'ensimage
Pol ymérisa tion de ! ' imprégnation Fibrage
VETROTEX:
LA FIBRE DE VERRE DE RENFORCEMENT
Pierre TRAC O L
Directeur de la Bra nche Fibres
de Renfo rcement d e Sa int-Go ba in
' est sous l'enseigne Ve- Tout d'abord, c'est un matériau Très résistante à la traction, elle est
32 Yetrotex International.
u'1Ls soient destinés au bâti- de l'image ainsi que l'angle sous de silice, sodium, calcium, alumi-
Bleu
11111111111
~Vert
arrière
laque diffusante
~Rouge
Polariseur Verre
36
reuses et à proximité immédiate du tée.
•
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
L..____
- - - - - - - - - - - - L e s industries du verre
Claude PICOT
Directeur de la Branche Conditionnement
de Saint-Gobain
Un bref aperçu historique En Europe, en raison de la Grande organiser pour les regrouper finale-
Crise de 1929 puis de la Seconde ment en 1972 - il y a moins de 20
L'utilisation de récipients en verre Guerre mondiale, c'est seulement à ans ! - en une société, Saint-Gobain
pour l'emballage des liquides re- partir des années 50 que tout a véri- Emballage.
monte - nous l'avons tous appris en tablement basculé et que l'on est
visitant les musées - à la plus haute passé, en l'espace d'une génération, La place du verre
Antiquité. à une industrie moderne très auto- dans le marché
Pendant des millénaires, toutefois, matisée. de l'emballage
la difficulté éprouvée à fondre et à La soudaineté de cette transition
façonner le verre le fit réserver à des explique probablement certaines Le chiffre d'affaires mondial des
usages nobles, essentiellement à de originalités qui demeurent encore industries d'emballage peut être
petits flacons contenant parfums et aujourd'hui en Europe dans cette évalué dans une fourchette de 200
autres essences précieuses. Les li- industrie, par exemple : milliards à 250 milliards d'U.S.
quides alimentaires de consomma- - la survivance de sociétés familia- dollars, soit entre 1200et1 500mil-
tion courante, dont le vin, étaient, les dynamiques à côté des grands liards de francs français.
eux généralement stockés et trans- groupes, alors que l'intensité capita- Pour l'Europe seule, le chiffre géné-
portés dans des amphores ou des listique de notre industrie est en train ralement admis est d'environ 400 à
outres, moins coûteuses et plus faci- de devenir très forte ; 450 milliards de francs pour l'en-
les à réaliser en grandes tailles. - des évolutions de technologie et semble des emballages. Le matériau
Ce n'est qu'à partir des XIVe et XVe de productivité qui restent très rapi- verre représente 12 % de ce total,
siècles que se répandirent flacons et des ... parce que commencées très avec des ventes annuelles de l'ordre
bouteilles en grand nombre. Mais tard. de 50 milliards de francs en Europe.
contrairement au vitrage et à la glace En raison de ce basculement très Sa part est très variable suivant les
qui adoptèrent, dès les xvme et tardif dans l'ère industrielle, les usages:
:.... le verre est surtout présent dans
XIXe siècles des techniques et des grands verriers avaient longtemps
l'emballage des liquides, beaucoup
structures de grande industrie oligo- laissé de côté le verre d'emballage:
moins dans l 'emballage des produits
polistique, le «verre creux» restera la Compagnie de Saint-Gobain elle- solides ou pâteux ou pulvérulents ;
jusqu'au début du xxe siècle une même n'a commencé à s'y intéres- - l'emploi du verre est fréquent là
activité très dispersée et très ma- ser qu'entre les deux guerres, pre- où des garanties de santé ou de sécu-
nuelle : à la veille de la Première nant progressivement des participa- rité sont souhaitables, par exemple
Guerre mondiale, fours à pots ou à tions dans de petites verreries fami- en alimentation humaine, en phar-
cellules de cueillage, et soufflage à liales incapables de franchir seules macie et en cosmétique, beaucoup
la main demeuraient la règle et les le cap de l'industrialisation. Et ce moins fréquent pour les produits
premières machines de formage n'est qu'en 1960, que Saint-Gobain d'entretien, de nettoyage, les phyto-
«semi-automatique» apparaissaient se décidait à intégrer ces petites sanitaires, l'alimentation animale,
à peine. verreries indépendantes et à les etc.; 37
FIBRES OPTIQUES
D
dépend, entre autres, de l'applica-
frères Chappe dans leur télé- tion visée est de l'ordre de 50 à 200 d'indice courbe les rayons pour les
graphe utilisaient des carac- µm, et le diamètre externe de la maintenir dans le cœur grâce à la
téristiques des systèmes modernes gaine est dans la gamme des 125 à décroissance del 'indice vers l 'exté-
de transmission de l'information, à 600 µm. rieur. L'avantage de cette structure
savoir le codage à l'information et la Ce type de fibre présente l'avantage provient du fait que si les rayons ar-
transmission par voie optique. Dès de la simplicité, mais aussi un incon- rivant avec une incidence élevée ont
la conception de ce télégraphe, les vénient dû à sa structure. Les rayons un chemin plus long que les rayons
limitations liées à la visibilité et au guidés peuvent avoir une incidence axiaux, ils effectuent une partie du
faible débit d'informations étaient variable comprise entre 0 et l'angle parcours dans un milieu d'indice
connues. L'idée de «guider» la lu- limite. La distance physique par- plus faible et où la vitesse de la
mière dans un conduit pour s' affran- courue par chaque rayon dépend lumière est plus élevée. Un choix
chir de ces aléas de propagation est donc de son incidence. Le cœur étant judicieux du profil d'indice permet
donc séduisante. Ce n'est qu'un siè- homogène, tous les rayons ont la d'équilibrer à peu près le temps de
cle et demi plus tard, dans les années même vitesse de propagation. Il propagation des différents rayons.
60, que des premières réalisations s'ensuit donc qu'une impulsion lu- L'effet de déformation des signaux
de transmission par fibres optiques mineuse émise au début de fibre ar- émis est donc beaucoup plus faible
ont été rendues possible. rivera distordue en bout de fibre, le que dans le cas des fibres à saut
Le principe d'une fibre optique est temps mis dépendant du chemin par- d'indice. La bande passante de telles
extrêmement simple (fig. 1) : on couru. Des impulsions fines et rap- fibres est del' ordre de quelques cen-
considère un guide cylindrique d'in- prochées peuvent arriver mélangées taines de mégahertz par kilomètre.
dice nl appelé cœur entouré d'un et de ce fait n'être pas reconnaissa- Une dernière amélioration dans la
milieu d'indice n2 légèrement infé- bles individuellement. La bande voie de l'augmentation de la bande
rieur, la gaine. Les lois de la physi- passante est donc limitée. Il est passante consiste à réduire forte-
que indiquent que les rayons dont d'usage de caractériser cette bande ment le diamètre du cœur (fig. 3).
l'angle d 'incidence est inférieur à passante par la distance qu'il faut Lorsque celui-ci se rapproche de la
l'angle limite subissent une réflexion prévoir entre points d'amplification ; longueur d'onde, un seul mode de
totale et sont donc guidés dans le les valeurs usuelles pour ce type de propagation existe. Schématique-
cœur de la fibre. Si les pertes intro- fibre sont de quelques dizaines de ment on peut dire qu'il n'y a plus
duites par le milieu sont suffisam- mégahertz par kilomètre. qu'un seul rayon qui se propage.
ment faibles , la propagation des Une amélioration de ce type de fibre Les bandes passantes théoriques de
rayons lumineux pourra se faire sur consiste à ne plus réaliser une transi- ces fibres, dites unimodales, sont
de grandes distances. Ce type de tion abrupte, mais une variation pro- alors largement supérieures à plu-
fibre est appelé unimodale à saut gressive d'indice : ce sont les fibres sieurs dizaines de gigahertz par kilo-
d 'indice. Le diamètre du cœur qui multimodales à gradient d'indice mètre. 39
~n(r)
~
tement supérieure, ne permettraient
Multimodale à cependant que des liaisons de 1000
Gaine saut d'indice
mètres. Il fallait donc mettre au point
des verres spéciaux et surtout des
procédés de fabrication permettant
~
de garantir les qualités requises.
Multimodale à
gradient d'indice ~-- +- n (r) Le support retenu pour la fabrication
de ces fibres est la silice. L'affaiblis-
sement théorique de la silice est in-
diqué fig. 4. Il décroît avec l'aug-
mentation de la longueur d'onde
unirooda• r . -r . n (r) - -------~
jusqu'à la limite de transparence du
matériau vers 1,6 - 1,7 µm . L'amé-
lioration des procédés de fabrication
a fait que l'affaiblissement réel a dé-
Figures 1 - 2 - 3
cru avec le temps (fig. 5 et 6). On a
pu ainsi constater l'existence de plu-
Atténuation quelques milliers de photons par bit sieurs étapes caractéristiques : tout
d'informationreçu. Danslecasd'une d'abord des fibres dont le minimum
Il ne suffit pas de réaliser un guide transmission à cadence de plusieurs d'atténuation était de plusieurs dB/
optique pour avoir résolu le pro- dizaines de mégabit/s, les puissan- km vers 0,8 µm (soit dans le très
blème de la transmission d'informa- ces minimales sont de l'ordre du di- proche infrarouge). Puis l'améliora-
tions. Les émetteurs de lumière cou- zième de microwatt. L'affaiblisse- tion du procédé de fabrication a per-
ramment utilisés comme la diode ment autorisé (rapport de la puis- mis d'obtenir des fibres dont le
laser à semi-conducteur permettent sance émise à la puissance reçue) est minimum d'atténuation se situe vers
d'injecter dans la fibre, une puis- donc de l'ordre de 104 , ou 40dB *. 0,4 dB/km à la longueur d'onde de
sance de l ' orde du milli watt. A l' au- Les verres courants, utilisés par 1,3 µm.
tre extrémité de la transmission, les exemple dans la réalisation des vi- * Atténuation en déc ibel (d B) = 10 log 1 0 il_
récepteurs actuels doivent recevoir tres, ont des atténuations qui se si- (Pl = pui ssan ce ém ise, P2 = puissa nce re~3e)
3,4
........
3,2
3,0
E 2,8 '•
Diffusion Rayleigh
~
...... 2,6 •
m 2,4 '•
......, 2,2 •
'O 11
2,0 '
'
c 1,8 ,,
-...
0 l,b
1,4
as 1,2 .
-,.
-,.
'
·~
::s 1,0
c ' ......
......
'G) 0,8
0,6 ""'"
-
-
~
'"
SiC1 , GeC1 , POCl), et d'oxygène
~ 10 - 4 4
très pur, avec des debits soigneuse-
-~
"Cl
s::0
.....
.....ra
J
/
I \ l
• 1973 - 0.8 µm
• 1976 - 1.3µm
ment contrôlés. Le mélange gazeux,
dont la température est régulée avec
une grande précision, est obtenu par
• 1981 - 1.55 µm
~
s:: 1
1~ ....
\ • 1986 - record
bullage
rures à
de l'oxygène dans les chlo-
l'état liquide. Un chalumeau
'<1.1
~ - ,, I '
,.....,.. oxhydrique, permettant d'atteindre
< '" \ "\ " J
- une température de plus de 2000 °C,
1
'" ~ \
l. .......____ se déplace lentement sous le tube,
-, r--c--
sur toute la longueur, et le chauffe
,1 localement. Il se produit alors une
~OO 900 1000 1100 1200 1300 1400 1500 1600
oxydation, et une mince couche vi-
longueur d onde (nm)
1 treuse se dépose sur la paroi interne
du tube. On effectue plusieurs pas-
Figure 6 sages du chalumeau, en modifiant à
chaque fois les débits, donc les
Aujourd'hui, apparaît la possibilité pureté soit inférieur à une partie par . concentrations de dopants dans la
de produire des fibres dont l 'atté- million. silice. On peut ainsi déposer une
nuation est très proche de la courbe De telles fibres permettront de réali- trentaine de couches d'indices diffé-
théorique, et dont le minimum d'at- ser des liaisons de plus de 200 km rents en quelques heures.
ténuation est inférieur à 0,2 dB/km entre émetteur et récepteur. Lorsque toutes les couches sont
vers 1,55 µm. C'est ainsi que les déposées, on supprime le creux cen-
Laboratoires de Marcoussis, Centre Fabrication (1) Nota:
de Recherches de la CGE et CLTO MCVD : Modified Chemical Vapor Depo-
(ALCATEL Câbles) ont réalisé des Le verre dont est composée une fibre sition
fibres dont l'atténuation minimale optique est un verre de silice très PCVD : Plasma Chemica l Vapor Deposi-
est de 0,174 dB/km.Pour obtenir de pur. L'indice du verre est modifié en tion OVPO : Outside Vapor Phase Oxydation
telles valeurs il est nécessaire de ré- dopant la silice par des composés, VAD : Vapor Axia l Deposition
aliser des verres dont le taux d'im- comme par exemple Ge0 2, P Ps (qui OVO : Outside Vapor Deposition 41
REACTIFS
c=>
Û~ c=>TUBE DE RESIDUS DU PROCEDE
tube de manchonnage (fig. 10).
Préforme et tube sont fondus ensem-
ble sur un tour semblable à celui
utilisé pour le dépôt. On peut ré.ali-
ser cette opération sous vide pour
aider le collage du tube sur la pré-
forme. Cette dernière phase est la
plus critique pour la résistance à la
rupture des fibres . La moindre pous-
sière créera un défaut, et donc un
TOUR MCVD point de fragilité, dans la fibre. Les
impuretés de surface peuvent être
Schéma du procédé MCVD éliminées par chauffage et par une
attaque au fréon. De plus, le man-
chonnage est effectué dans une salle
Figure 7 dite «blanche», dont la propreté est
o
comparable à celle des salles d' opé-
2 N48 ~---------
rations dans les hôpitaux.
Diverses opérations annexes peu-
D vent être réalisées sur les préfor-
M mes : redressage si elles ne sont pas
parfaitement rectilignes, étirage pour
diminuer leur diamètre ...
Les autres procédés de fabrication
reposent sur des principes voisins.
Le PCVD, CVD activé par plasma,
se distingue du MCVD par la source
d'énergie qui n'est plus une flamme
mais un plasma. Ce procédé permet
de déposer des couches plus fines, et
donc de contrôler plus précisément
Verrier le profil d'indice. L 'OVPO est un
dépôt externe sur· un mandrin en
céramique ou en silice, que l'on ôte
i----~02
à la fin du dépôt. Le VAD, mis au
point au Japon, diffère des autres
procédés par la direction du dépôt.
1i
:;
1'
POCl3
D Arfichage
Celui-ci est fait axialement, et la
préforme est tirée vers le haut.
De nouveaux procédés, utilisant par
craaaa exemple les plasmas, sont actuelle-
a a a a a
ment étudiés pour augmenter la ca-
Programmateur j 11 1 D : Dobimètre .
pacité des préformes, et réduire les
'· ' 1 M Mas11que
coûts de fabrication.
CONTROLE 11 CONTROLE La deuxième opération, le fibrage
GAZ REACTI~ TEMPERATURE (fig. 11), est la transformation de la
· préforme en une fibre d'une cen-
taine de microns de diamètre
PREFORME POUR FIBRES OPTIQUE
(125 µm pour les fibres unimoda-
Dispositif de réalisation de préformes. PRINCIPE DE FABRICATION les). Pendant le fibrage, la fibre est
aussi revêtue d'une couche plasti-
UTILISATION DES GAZ
que protectrice pour arriver à une
Figure 8
épaisseur en général de 250 µm . La
préforme est placée verticalement
tral du tube en le chauffant à 2 400°C, cœur est petit par rapport au diamè- dans un four en haut d'une tour. En
jusqu'à ce que celui-ci s'effondre tre de la fibre (fibres unimodales), chauffant le bas de la préforme, on la
sur lui-même : on parle de rétreint. on préfère réaliser le dépôt dans un ramollit, et une goutte tombe, amor-
On obtient ainsi la préforme. tube assez mince et enrober la pré- çant ainsi la formation d'une fibre
42 Mais, pour obtenir des fibres dont le forme obtenue d'une nouvelle épais- qui descend le long de la tour (photo
B: Oxydation 2: Densification
- z
D: Evacuation
{des suies l
3
~\v!I
Q ~meau
'
~ OécomP.Osition shématigue du M.C.V.0
en ses P.rincipaux mecanismes
Figure 9
MANDRIN
PRÉFORME APRÈS PROCÉDÉ MCVD
FOUR
LE TUBE MANCHON EST SOUDÉ ET LA TIGE DE SOUTIEN DROITE EST DESSOUDÉE
Figure 10
CABESTAN AUXILIAIRE
0 10
PREMIER SYST~ME DE AEVtîEMEtff
page 44). La fibre est alors refroidie conditions de fibrage, · comme la
à l'hélium. La vitesse de descente de vitesse (quelques centaines de mè- TRAITEMENT AUX UV
bre. Puis, deux couches de revête- tés optiques de la fibre, à cause des
ment sont appliquées sur la fibre. Il phénomènes de contraintes résiduel-
s'agit de résines acrylates polyméri- les ou de diffusion des dopants. La TRAITEMENT AUX UV
sées avec des rayonnements ultra- fibre obtenue a une longueur com-
violet. Le premier revêtement, élas- prise entre 10 et 50 km. Mais on
tique, sert à absorber les contraintes pense déjà à des préformes permet- SYSTÈME DE CONTRÔLE OU DIAMÈTRE
DU REVÊTEMENT (250 µm)
~
pendant la manipulation de la fibre. tant d'obtenir 1 000 km de fibres ...
Le second, plus dur, protège la fibre La fibre, généralement découpée en
des impuretés, et permet par exem-
ple de colorer la fibre. Au bas de la
tour, la fibre est enroulée sur une
longueurs standard de 2 à 12 km,
subit alors une série de contrôles :
• mécaniques : la fibre doit résister à
BOBINE
D'ÉTIRAGE
G\,, f-o~ V
PANTIN
--0 ~
Tour de fibrage.
o, CABESTAN
AU LECTEUR
A
RRIVÉ
numéro, le lecteur se sera même groupe devenu l'un des tout - Jean Rollet (46) l'un des meilleurs
peut-être posé deux ques- premiers au plan mondial grâce à spécialistes contemporains du vitrail.
tions appelant réponse de la part de son dynamisme, ayant su concilier : Ils ont bien voulu faire part de leurs
la rédaction : haute qualification technologique, réflexions sur des sujets qu'ils maî-
imagination et esprit d'entreprise. trisent admirablement. Nous les en
1) Les pages consacrées à! 'Embal- Félicitons-le de son magnifique remercions très vivement.
lage - Verre n'occupent-elles pas succès, en regrettant pour notre part
une place bien réduite, sans com- que, pour des motifs qui lui sont pro- Pour en terminer ici, cher lecteur,
mune mesure avec son importance pres, il n'ait pas accédé à notre permets-moi un conseil amical. Que
économique et l'extrême diversité demande de coopérer à ce numéro tu tiennes ou non à la Champagne
de ses produits ? Ces dernières nous de La Jaune et la Rouge. troyenne par quelque racine, ne
ont précisément conduit à différer manque pas d'accompagner dans un
une analyse plus détaillée et à la Nous avons dû de ce fait, tirer un périple autour de Troyes, cet ap-
reporter à un prochain numéro thé- trait (provisoirement nous l'espérons) prenti-«vitrotier» que Rollet fait
matique de La Jaune et la Rouge sur cette brillante branche d'activité. revivre pour nous en s'inspirant
dont le sortie est prévue pour l'au- En revanche, nous avons pu faire d'une vieille chronique.
tomne prochain, à la veille du Salon une large place à l'emploi du verre
international biennal de Villepinte dans les arts plastiques où notre pays Sa naïve saveur t'enchantera tout en
consacré aux Industries de ! 'Embal- s'est acquis à travers les âges une t'instruisant eti:e donnant peut-être
lage. Prenons donc rendez-vous à enviable réputation. En l'occurrence, l'envie, si le coeur t'en dit, de renou-
plus tard sur ce vaste sujet. le riche« Vivier polytechnicien» était veler cette merveilleuse randonnée
en mesure d'apporter à La Jaune et dans des conditions plus conforta-
2) Pourquoi le Verre optique est-il la Rouge les concours nécessaires bles que jadis et sans risque de la
absent de ce numéro ? avec: voir mal se terminer.
L'optique française, en lunetterie -Noël Daum (30), petit-fils de A.
comme en optique scientifique, est Daum, le verrier bien connu de G.P.
46
LA VERRERIE D'ART
Trois vases d'époques différentes (1893, 1900, 1909) mon- Les narcisses, Gallé, vers 1900. Dans un vase à 2 couches, la
trent assez bien l'évolution du style chez Daum depuis le vase roue du graveur a taillé en camée un joli bouquet circulaire de
bleu monochrome, peint et émaillé jusqu'au vase à relief narcisses bien blancs.
accusé, exécuté à chaud sur un thème audacieux. 47
ANS un environnement pres- vées se multiplient, le nombre des ment appréciées. Mais, pour d'au-
D qu 'entièrement mécanisé,
voué à la fabrication en sé-
rie, passé à la grande industrie, il
musées du verre s'accroît et les
ventes se succèdent.
tres raisons, il en est de même du
verre coloré.
reste une branche de la verrerie qui a Voilà un «art appliqué», comme on Ses colorations peuvent être d'une
conservé un caractère artisanal : la disait il y a 100 ans, qui se prétend à intensité qui, apparemment neutra-
verrerie d'art. La France s'y est taillé même d'accéder à des hauteurs rai- lise sa transparence. Il en reste néan-
et conserve de nos jours une place sonnablement réservées aux arts ma- moins assez pour que la lumière joue
d'honneur. jeurs. Emile Gallé a même tenté, en un rôle quel' oeil aime y découvrir et
1897, à l'occasion de !'Exposition qu'il ne trouve pas dans la pierre ou
Ce domaine de la «verrerie à la main» Internationale de Bruxelles, de ren- le bois. Ceci touche aussi la pâte de
poursuit par vents et marées son verser la barrière derrière laquelle verre qui en est une version spéciale
objectif de plaire aux amateurs. ceux-ci se tenaient hors d'atteinte. Il (je parle ici de la vraie pâte de verre,
Changeant périodiquement son style, demanda d'exposer près de la pein- dont la dénomination est souvent
créant pour tous les goûts, elle re- ture. On lui rit au nez, et sagement indûment étendue à tout ce qui est
vendique une place, non pas dans les les choses en sont restées là. Le verre).
arts majeurs, mais dans les arts dé- temps, toutefois, a lentement amé-
coratifs. Pour s'être renouvelée après lioré la cote du verre. Mais gardons- Le verre coloré dans la masse est
1945, elle se distingue même des au- nous bien de chercher dans la valeur connu depuis toujours. Sait-on que
tres arts décoratifs français qui, mal- vénale notre échelle des valeurs. Ce dans les temps préhistoriques, il y a
heureusement, n'ont pas su prendre qui plaît dans le verre est ailleurs. Il 4 ou 5 000 ans, pour la première fois,
le virage de l'après-guerre et renaî- se montre, en effet, particulièrement le verre est apparu à l'homme ?
tre, défaillance qui n'a pas d' antécé- remarquable pour s'adapter à des C'était, pense-t-on généralement,
dent dans l'histoire. formes séduisantes et recevoir des en Mésopotamie, au temps de l'âge
décorations qui plaisent. Il fut un de bronze. Cette dernière précision
En même temps, l'hommage rendu temps où la sculpture était peinte, n'est pas sans valeur, car elle rap-
par les collectionneurs aux verriers que ce soit dans la Grèce antique ou pelle qu'à cette époque, l'homme
del' époque 1900 est éclatant. Sur le au Moyen-Age en France, puis un était encore incapable dans ses creu-
marché de l'art, la cote de l'objet en temps où, l'usure ou la patine aidant, sets d' atteindre la température de
verre ou en cristal a, de nos jours, la pierre, le bronze, le bois furent fusion du fer, 1535°C (1). A fortiori
atteint de singuliers sommets et présentés dans leur totale nudité. Le est-ce vrai de celle plus élevée où la
l'ampleur de la demande en vases et verre, dans ses réalisations artisti- silice du sable se combine avec des
lampes, ne semble pas devoir faiblir. ques a su montrer la même aptitude fondants appropriés pour donner
aux divers modes de représentation. cette matière vitreuse assez remar-
C'est un phénomène nouveau. On Il jouit d'une qualité supplémen- quable, puis la maintenir à un degré
croyait avoir touché les limites du taire, la transparence, qui lui vaut de fluidité suffisant pour permettre
raisonnable lorsque le vase à la rose une originalité dont les verriers ne aux gaz provoqués par la réaction de
de Daum était enlevé à plus de 4 manquent pas de tirer parti. Faisant s'échapper. Inutile d'ajouter que
millions, il y a 2 ans. Il n'en est rien, appel à la lumière, ils lui demandent l'homme de ce temps n'était pas
puisqu'à New-York, en décembre des effets optiques qui lui sont pro- assez compétent en chimie pour
dernier, un vase de Gallé est monté pres: on pense alors au cristal, ce savoir quels compos~nts mettre en
à 6,6 MF et une lampe de Daum à verre au plomb qui tire d'un indice présence pour en arriver là.
plus de 10 MF (1760000 dollars). Il de réfraction élevé des, propriétés
y a de quoi dérouter les plus indiffé- optiques et sonores particulièrement Accidentellement, il arrivait toute-
rents. Depuis quelques années, on remarquables. La bril~~ce et la fois que, dans les scories des fonde-
entendait dire que ce phénomène ne luminosité d'un service dé table, d'un
saurait durer, mais les événements lustre, d'un vase en cristal taillé ou (1) On place les débuts de l'âge du fer vers
ne cessent de démentir tout pronos- même seulement façonné à la main 1200-1000 avant J.C., alors que les objets en
48 tic pessimiste. Les collections pri- en couche épaisse, sont universelle- question peuvent être de 3000 avant J.C.
Ancolies, par Gallé, 1892, H = 18 cm. Le vase devient fleur. La lampe au hibou, de Daum, 1900, H = 82 cm. D'invention
D'une grande élégance de forme, il doit aussi son charme aux récente, la lampe électrique tout en verre avait l'abat-jour
couleurs subtiles des fleurs posées en marqueterie. ouvert pour refroidir l'ampoule au carbone (dont le spectre
lumineux était plus chaud que celui de nos ampoules).
les graveurs ornaient de portraits ou De plus en plus poussées et élabo- tains et donc de plus nobles que les
de petits tableaux, à moins que ce ne rées, les conceptions artistiques se arts qui invoquent le feu».
soit les «tailleurs» qui meulaient des conjugèrent avec des développe-
facettes et des biseaux. Il n'y avait ments techniques nouveaux et même Je viens d'employer le mot phéno-
guère d'innovation et pas vraiment des inventions. Peu avant 1900, mène. C'est que la surprise est
de verrerie d'art (n'oublions cepen- Gallé déposa deux brevets et Daum grande de voir des arts décoratifs et
dant pas les belles opalines de Saint un. Alors qu 'on s'accordait à regret- un style naître et prospérer dans une
Louis et leurs délicates ornementa- ter la stagnation et l'indigence de la ville de province, et qui plus est,
tions). création verrière pendant la plus dans une ville où, avant 1870, il n'y
grande partie du xrxesiècle, on se avait pas de verrerie; la lère en date
Disons en bref qu'il fallut attendre la félicita de la véritable révolution qui . est, en effet, celle de Daum dont les
fin du 19e siècle, en France, pour que s'en dégagea. Ce sont les oeuvres de feux furent allumés en 1876, Gallé
se produise un phénomène propre à cette époque que l'on s'arrache au- qui jusque-là recevait son verne de
renouveler et donner un élan inat- jourd'hui à prix d'or. Meisenthal, ne se construisant la
tendu à cet art. Au départ, quelques sienne près de lui qu'en 1894. Cette
Parisiens éminents y eurent leur part, Aussi ce phénomène de l 'École de surprise se double si l'on ajoute que
mais c'est en province, à Nancy, que Nancy mérite-t-il ici une place privi- le retour à l'esprit de création et, de
prirent naissance non seulement des légiée, qui va nous donnner l'occa- là, à la volonté de renouvellement
sources de création vraiment origi- sion de voir certains aspects de la n'a pas été le fait des verreries ou
nales et productives, mais encore un création et du travail du verre à la cristalleries en place. Les Gallé,
style nouveau sans équivalent dans main, dont Paul Valéry disait : Daum, Muller, Schneider étaient des
le passé ou d'autres régions verriè- «Entre tous les arts,je n'en sais pas self made men qui se sont faits
50 res. de plus aventureux, de plus incer- verriers. Il leur a fallu des dons et de
La place Stanislas, Daum, 1908. Ce vase est à 4 couches su- Lampe aux coprins, de Gallé, 1902, H = 83 cm. D'une imagi-
perposées. Le profil bien connu des grilles de Jean Lamour est nation toujours en éveil, Gallé avait des audaces qui surpren-
en intercalaire, noyé entre 2 couches. L'entourage est gravé à nent. Avec cette lampe de collection plus que d'usage, il
la roue. voulait sortir de l'ordinaire.
la volonté pour réussir au point d' at- ainsi que l'émigration de nombreux ple, elle ne laisse aucune place à la
tirer l'attention sur la verrerie d'art, Alsaciens-Lorrains stimulaient les ligne droite ou au pur arc de cercle,
fait tout à fait nouveau et capital activités dans une province qui devait comme il en sera en Art Déco, sous
pour une branche de l'art dont on lutter. l'inf)uence du cubisme. Ce qui ap-
peut dire que jusque-là elle n'avait paraît moins à ceux qui ne sont pas
pas pignon sur rue. En regardant de plus près l'action de avertis ou ne font pas attention aux
ces verriers, on constate que des 4 dates de réalisations (étalées sur plus
A l'origine de ce mouvement pro- facteurs ou paramètres qui caracté- de 30 ans), ce sont les conséquences
vincial, il y avait un homme excep- risent une oeuvre d'art, à savoir la d'une recherche croissante du relief,
tionnel, Emile Gallé, dont les dons forme, la couleur, la décoration et la caractéristique commune aux autres
artistiques et le tempérament lui matière, il n'en est pas un qu'ils arts décoratifs, tels que l'ébéniste-
permirent d'ouvrir la voie et d'en- n'aient travaillé et développé. Il suffit . rie, l'architecture. Pour sortir del 'irn-
traîner derrière lui des hommes de de comparer un vase Art Nouveau à placable surface de révolution que le
grand talent. Car il y en avait à une pièce de conception antérieure soufflage au moule impose au vase,
Nancy et dans tous les domaines, ou un vase Art.Déco qui lui a succé- on pose des cabochons , des anses,
conjonction assez rare. Après le dé, pour s'en rendre compte, sans des piédouches, ou ce qu'on appelle
déplacement en 1871 de la frontière, qu'il soit nécessaire d'être bien com- des applications en forme d'insec-
la ville était devenue une grande pétent. tes, de fleurs ou même de fruits.
métropole locale. D'où lui est venue Parfois le vase tout entier devient
sa réussite ? Certains pensent que, En ce qui concerne la forme, c'est-à- fleur ou champignon. Et comme cela
comme en horticulture où les fruits dire le galbe donné au vase, c'est un ne suffit pas, on déforme à la pince,
naissent là où le sécateur a coupé, la lieu commun que de rappeler la pri- aux ciseaux cette surface de révolu-
présence toute proche de la frontière mauté donnée à la ligne courbe. Sou- tion jugée trop banale. Avec le temps, 51
L_
- - - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art
ce désir de reconstruction du vase, ment fondamental. Mais elle avait faire peau neuve au bon moment.
avec encorbellements, saillies, que une conséquence inévitable, propre Cette remarque n'est pas une simple
pour bien faire on grave ensuite à la · à jeter le trouble dans les esprits : le clause de style, car la même situa-
roue, ne cesse de se développer : verre perdait une de ses caractéristi- tion redoutable se présenta en 1946
bientôt, ce seront des ancholies aé- ques essentielles, la transparence (ce après un nouvel arrêt des fours pen-
riennes, des grappes de raisin en que Gallé, dans les 1ères années, ju- dant cinq ans.
vraie grandeur, des roses, etc. qui geait inacceptable). Le public l'ap-
seront posées à chaud. Du vase à prouva ; l'œil, d'ailleurs, ne s'y L' Art Déco, à son tour, avait fait son
bouquet on passe à l'objet de vitrine. trompait pas, c'était bien du verre temps, il fallait trouver autre chose
Mais la réussite suppose une perma- qu'il s'agissait encore. et le proposer à l'approbation du
nente concertation entre le maître- public, verdict redoutable auquel
verrier et les exécutants. La 3ème caractéristique du style Art sont périodi-quement confrontés les
Nouveau, la dévotion presqu' entière arts décoratifs.
Sur le 2ème facteur, la couleur, il n'est à la fleur, permettait des décorations
malheureusement pas possible de abondantes, parfois envahissantes. Daum et Lalique changèrent de style
s'étendre ici longuement; mais là se L'époque s'y prêtait: la végétation et, passant au cristal, créèrent une
trouve une des nouveautés majeures tenait une place importante dans les esthétique qui se révéla porteuse de
de l' Art Nouveau nancéien. On con- demeures, on avait des vérandas et prolongements. Dans une belle
naissait les verres de couleur utilisés on ne craignait pas la surcharge. Le matière qu'ils' agissait de soigner au
dans les vitraux, mais d'une palette champ d'action qu'elle ouvrait, Dieu maximum, des formes inédites, des
assez restreinte et mal adaptée pour sait si les verriers s'en sont emparés. méthodes de travail et des techni-
représenter fidèlement la flore mul- C'est même, avec la couleur opaci- ques originales apparurent. On ne
ticolore. Le bleu de la gentiane n'est fiante, une des raisons de la désafec- lui donna pas de nom, mais c'était un
pas celui de la pervenche ni celui du tion dont, après 1920, a souffert le nouveau style.
cinéraire, tandis que le rouge de la style tout entier. Il avait duré, on
capucine ne convient pas à la tulipe peut dire triomphé, 35 à 40 ans ; on Qu'on s'arrête un instant sur cette
ou à l'œillet. Comme l'industrie n'en voulait plus, il était bon à rem- remarque pour constater qu'hélas
chimique, peu développée, ne s'in- placer. les autres arts décoratifs ne surent
téressait pas à ces choses-là, la seule pas renaître de la guerre, phéno-
solution était de mettre au point, Ce remplacement par l' Art Déco est mène unique en France où, fidèle-
chacun pour soi, les recettes répon- instructif. Etait-on allé trop loin? Je ment depuis des siècles, les styles se
dant aux besoins, tâche difficile et ne sais, mais au retour d'une guerre succédèrent devenant célèbres et ins-
longue. Aussi ne sont-elles pas les traumatisante, la seule orientation pirant l'étranger. Aujourd'hui, il y a
mêmes chez Gallé, dont le verre au jugée valable consistait à passer à un trou dans l'arbre généalogique ;
surplus est à la potasse, que chez l'extrême opposé. Le verre devait cette regrettable carence dure de-
Daum dont le verre est à la soude. retrouver toute sa transparence, et, puis quarante-cinq ans !
Les petits carnets de formules qui au risque de faire grincer les dents,
nous sont restés de ces temps héroï- les couleurs naturelles devaient lais- Que la notoriété acquise par les vases
ques sont éloquents, en ce qu'ils ser la place à des couleurs artificiel- de l' Art Nouveau nous autorise à
montrent à quelle complexité il fal- les (chimiques, disait-on), et, pour dire quelques mots des hommes à
lait consentir, par empirisme, pour faire bon poids, la décoration «C'était qui nous les devons. Jamais, disons-
composer une palette toujours plus l'ennemi» ! Quel singulier rétrécis- le tout de suite, ils n'ont dû imaginer
large de couleurs proches de celles sement dans le choix laissé aux ver- que leur célébrité atteindrait les
de la flore naturelle. On pouvait alors, riers ! Et quelle remise en chantier sommets que l'on observe aujour-
chez Daum, après 1902, s'essayer à des acquis de l'avant-guerre ! C'est
. d'hui. Leurs ambitions, certes,
faire de l'impressionnisme grâce au ce que firent Daum, Lalique, Mari-
étaient grandes et, au prix d'un tra-
procédé de la vitrification des pou-
not..., ceux qui ne prirent pas ce vail acharné et d'une grande compé-
dres, en proposant à l' œil de recons-
virage disparaissant en quelques tition, ils s'acharnèrent à faire pro-
tituer des couleurs décomposées,
années (Gallé notamment). gresser leur style ainsi que leur tech-
positionnées avec précision. On les
superposait également dans des nique, tâche noble. Mais n'oublions
vases à 3,4, jusqu'à 6 couches con- La verrerie d'art cependant marquait pas que le souci du développement
centriques pour les ciseler ensuite à un point: avec de nouvelles ressour- et de la prospérité de leur entreprise
la roue, en camée. ces de création, elle montrait en n'était pas moins préoccupant. En
renaissant que le phénomène de cela, ils différaient du peintre qui,
Cette conquête du verre coloré dans l'École de Nancy n'était pas un dans la solitude de son atelier, entre-
52 la masse était, je l'ai dit, un événe- accident sans lendemain; elle savait prend un nombre relativement res-
Les coloquintes, 1910, Daum, H = 53 cm. Cette vue de détail La main, de Gallé, 1902. A ses verriers , de grand talent, Gallé
montre jusqu'à quel point était poussé le désir d'abandonner en demandait aussi de faire de la sculpture. Les doigts sont re-
reliefla banale surface de révolution que le soufflage au moule haussés de bijoux.
impose au vase.
Ces verriers travaillent seuls ou Schamchula. Là encore se vérifient matière dont elle se prévaut est plus
presque. Il n'est pas dans mon pro- les observations que je viens de faire belle que jamais, et notamment
pos de les citer tous (2) mais il con- sur la possibilité de dissocier les 2 qu'en 1900, et ce n'est pas un ha-
vient de nommer Louis Leloup, de fonctions de création des modèles et sard.
Liège, Jean-Claude Novaro, de Biot de réalisation des pièces. Là où Daum
également, qui fut sans doute le fait appel à des sculpteurs en renom, Quant aux 4 paramètres forme-cou-
premier en date de cette nouvelle S.Dali, Legendre, Couturier, etc., les leur-décoration-matière dont j'ai
génération, C.N. Morin, Eric Lau- autres restent maîtres del' ensemble. parlé, il est chaque jour prouvé que
rent, René Raspail, Alain Bégon, l'on n'a pas encore fini de tirer plei-
etc. Avec une mention spéciale pour Bien des raisons font donc penser nement parti de chacun d'eux. •
B. Zuber qui, contrairement aux au- qu'en France, la verrerie d'art a du
tres, travaille le verre à froid, à l' ou- souffle. Non seulement elle crée, Bibliographie :
til. soutenue par un public qui, dans
l'ensemble des arts décoratifs, la Daum, maîtres-verriers par N.Daum
Pour terminer, évoquons enfin le considère définitivement comme une chez Denoël,
domaine de la pâte de verre où, en branche de choix, mais elle sait se La pâte de verre, par N. Daum chez
plus de Daum, militent des artistes renouveler avec constance, et trou- Denoël,
isolés tels que les frères Le Perlier, ver en elle-même l'esprit de compé- Nancy, 1900, chez Gérard Klopp,
(petits-fils de Decorchemont) et tition qui lui évite de s'endormir. La Thionville.
54
Les lys de lumière , 1913, Daum, H = 50 cm. Les lys, les nar- Un vase contemporain, de J.C. Novaro, 1989, H = 28 cm.
cisses ainsi que le riche terreau dont ils sont issus n'ont pas Parmi diverses conceptions en voilà une qui manifeste un re-
demandé moins de 5 couches de verre superposées. Ce vase marquable goût de la forme et de la couleur, aussi bien qu'une
est le cadeau de mariage du major de la promo 1905, Léon extrême habilité.
Daum, qui épousait une fille d'Henri Poincaré.
55
Gérard PI LÉ (4 l )
N
OËL depuis le xvre où il ornait la rési-
portunément rappelé que dence à Rome d'un cardinal.
l' Art verrier (avec un' grand Or, les plus belles pièces conservées
A), avait déjà dans l 'Antiquité, avant de cette période dite «Romaine» Passé de main en main, il fut prêté
même que ne s'établisse la domina- (allant de la fin du 1er siècle avant en 1810 par précaution au British
tion de Rome sur tout le pourtour Jésus-Christ jusqu'au vesiècle), sont Museum par le 4ème Duc de Portland
méditerranéen, une très longue his- peu connues du public français. El- (d'où son nom) . Maladroitement
toire. Les ateliers syriens, surtout les sont en effet offertes à l'admira- brisé le 7février1845 en plus de 200
ceux de Sidon, étaient alors les . tion des visiteurs d'un très petit morceaux par un étudiant (condam-
maîtres incontestés du marché. Ceci nombre de musées étrangers, plus né à 3 f d'amende seulement!), il fut
nous est attesté par Pline dans l' His - spécialement : tant bien que mal recollé pour être
toire naturelle et par la rare qualité • au British Museum, finalement racheté 1OO ans plus tard
des pièces (une quinzaine) qui nous • au Coming Museum of Glass, près au lendemain de la dernière guerre
soient parvenues portant la marque, de New York, par le British et complètement res-
généralement en grec, de facteurs • au Rhümisch-Germanisches Mu- tauré. On dut pour cela le réduire de
sidoniens (tels, «Ennion fete») . seum de Cologne. nouveau en morceaux afin d' enle-
Avec la «Pax Romana» instaurée ver la colle ancienne décolorée et
Le premier eut l'heureuse idée de opacifiée, et remettre en place de
par l 'Empereur Auguste, la période rassembler en 1988 dans une inou-
de grande prospérité qui s'ensuivit petits éclats négligés dans la pre-
bliable exposition (la première du mière restauration, miraculeusement
avec toutes ses conséquences (essor genre), «Le Verre des Césars», les conservés.On a beaucoup débattu de
des industries de luxe, libération des 50 plus belles pièces détenues par
échanges ... ), les ateliers verriers la scène mythologique figurée
ces 3 musées et quelques autres en (MariagedePeleas et Thétis, d' Apol-
essaiment dans tout l'Empire, no- provenance d'Italie (Murano, Bolo-
tamment à Rome, en Italie, à Colo- lon et Atia ... ).
gne, Naples ... ).
gne ...
Le corps et les anses sont constitués
La technique révolutionnaire du Il nous a paru difficile de résister à la d'un verre d'un bleu cobalt très
verre souflé, sans doute imaginée à tentation de présenter ici, à nos lec- profond, à reflet noir en lumière
l'origine par les Syriens (entre 50 et teurs, au moins deux de ces magni- réfléchie. Sa forme était à l'origine
40 avant Jésus-Christ), susceptible fiques objets, ayant aujourd'hui ré- plus élancée. Le vase ayant dû être,
d'être combinée avec celle plus tra- intégré leurs vitrines. à une époque ancienne, tronqué (sans
ditionnelle du moulage, permet la doute à la suite d'un premier acci-
production et la diffusion en abon- Le vase Portland dent ?) comme en témoigne son so-
dance d'objets d'usage, d'aspect cle-disque mince et non mouluré,
séduisant et bon marché tels que : Le vase «Portland» (25 ans avant Jé- fait d'un verre étranger rapporté.
assiettes, plats, bols, tasses, bou- sus-Christ), cité par Noël Daum, le
teilles, jarres, voire même des lam- plus célèbre sans doute des verres On peut admirer la finesse de la
pes, encriers, cuillères, au point de romains, non seulement par sa beau- gravure en camée éxécutée sur la
supplanter en maints endroits la té et la qualité de son exécution mais deuxième couche faite d'un verre
56 poterie traditionnelle et de faire aussi par son histoire «fracassante» blanc laiteux.
LE VASE PORTLAND
57
.._______
- - - - - - - - - - - - - - L e verre et l'art
LA COUPE DE LYCURGUE
«La Jaune (ou vert pâle) et ... la Rouge»
Voici sans doute l'exemple le plus somptueux et le plus connu de ce type de vase nommé diatrète dont nous parle
Noël Daum: la «coupe de Lycurgue» conservée au British Museum et semblant avoir vocation à être reproduite
dans le présent N°.
En effet, ce vase a la particularité d'être dichroïque, dans le cas présent, jaune-vèrt pâle en lumière réfléchie et rouge
pourpre, éclairé de l'intérieur, couleurs que restituent les deux photos ci-dessus.
Sujet traité : un épisode de la curieuse légende du roi Lycurgue attaquant à coups de pierre Dionysos et ses
compagnes. L'une d'elles, Ambrosia, lance à son tour une pierre à Lycurgue qui, en représailles, essaiê de la tuer,
mais la déesse-Terre vole à son secours en la transformant en une vigne qui s'enroule autour de Lycurgue et
l'étrangle.
Sur la face rouge, on voit ici Lycurgue luttant pour desserrer l'étau de la vigne, Ambrosia git à ses pieds tandis qu'à
proximité se tient Dionysos appelant son serviteur Pan, moitié homme, moitié chèvre.
Technique d'exécution: le décor, taillé dans une seule pièce de verre, à l'aide d'outils aiguisés, est ensuite sculpté
et découpé en creux en arrière pour ne rester accroché au décor principal que par quelques points dissimulés.
Taillage, meulage et polissage doivent évidemment être parfaitement maîtrisés pour obtenir des pièces d'une telle
58 qualité d'exécution. On notera que les montures de bronze sont des ajouts du XIX• siècle.
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La rosace sud de Notre-Dame ae Paris, XIII< siècle. Surface environ 150m2 • La structure de pierre est aussi admirable que les
vitraux. Dans ceux-ci 9 couleurs seulement ; le violet n'y est pas, il vient de verres rouges et bleus habilement juxtaposés.
(Illustration de l'article page 60, «Le vitrail» par Noël Daum). 59
LE VITRAIL
Noël DAUM ( 30 )
que l'on parle des liens verrières. En relativement peu de décomposition en médaillons dispa-
D
ÈS
du verre et de l'art, orr ne temps sont nées, avec un art con- raît et sur de grandes surfaces, ce
doit pas manquer d'évoquer sommé, de véritables compositions sont de véritables tableaux qui sont
le vitrail, cet art où la France a tou- imagées représentant des scènes de exécutés. Des scènes y apparaissent
jours excellé et excelle encore, au !'Histoire Sainte ou de l'Ancien sur fond d'architecture, et les dona-
point de posséder un patrimoine ex - Testament, que nous ne cessons teurs s'y font représenter en bonne
ceptionnel de vitraux de tous les d'admirer. place. Malgré de plus grandes possi-
âges, dont l'amplitude dépasse celle bilités dans le choix des verres de
de tous les autres pays réunis et ne Avant l'an 1000, il y eut en France couleur et la découverte du jaune
cesse de grandir de nos jours. La des fenêtres à verre de couleur. Des d'argent dont très vite il est fait grand
France est le pays du vitrail ! textes anciens évoquent même l'in- usage, le vitrail n'a plus l'éclat de
térêt porté aux fenêtres de la basili- celui du temps de Saint Louis, sans
Qui peut rester insensible, notam- que de Lyon vers l'an 450, ou de doute parce que la peinture en sur-
ment lorsque le soleil les illumine, diverses églises de Tours vers 550, face remplace le verre coloré dans la
devant des verrières de la Sainte- mais nous ne disposons aujourd'hui masse. Il est encore fort beau mais il
Chapelle, de Notre-Dame de Char- d'aucun vitrail fabriqué avant le ne fait découvrir l'extrême subtilité des
tres ou les roses de Notre-Dame de siècle. Le plein épanouissement date vitraillers du Moyen-Age dans leurs
Paris, puis, plus près de nous, les vi- du XII 0 et du XIII0 siècles, c'est-à- compositions et surtout dans la ma-
traux de Metz, enfin parmi les plus dire de l'époque de la pleine maturi- nipulation des quelques sortes de
récents, ceux de Jacques Gruber et té des églises romanes puis gothi- verr~ dont ils disposaient. Et pour-
Decorchemont au temps de l' Art ques et de leur rapide multiplication. tant, les couleurs qu'ils savaient fa-
Nouveau, puis ceux de Chagall, Ga- Dès le début, la verrière historiée est briquer n'étaient pas nombreuses :
briel Loire, Le Chevalier, Max In- divisée en compartiments, dont une dizaine, jamais plus ! Mais que
grand, aujourd'hui? chacun reçoit un sujet à traiter. Avec leur agencement et leur vivacité sont
ses 20 ou 30 médaillons, chaque remarquables !
On dispute sur le point de savoir si verrière présente alors une histoire
les fouilles de Pompéi ont réelle- complète : c'est l'arbre de Jessé, la A cette époque, on n'avait pas besoin
ment fourni la preuve que la Rome légende de Charlemagne, la Pas- · de beaucoup de lumière dans les
antique savait placer des feuilles de sion, l' Apocalypse, etc. Puis, avec nefs ; une certaine pénombre pous-
verre coloré sur leurs fenêtres . Ils en le temps, la disposition change, l'in- sait même, pensait-on, à la prière et
faisaient plutôt des mosaïques au tention aussi. V ers le XIV 0 siècle, la méditation. On cherchait par con-
sol. Quoi qu'il en soit, il est unani- ces compartiments s'agrandissent et tre à enseigner les fidèles et à créer
mement admis que c'est au Moyen- commencent à prendre l'allure de une ambiance. Les résultats obtenus
Age que le vitrail à images multico- tableaux, avec de grandes figures ont dû être fort appréciés, car à maints
lores a trouvé son vrai développe- debout, s'alignant le long des lon- exemples on voit les maîtres-
ment, atteignant dans nos cathédra- gues baies gothiques. d'œuvres subordonner l'architecture
les un niveau incomparable tant au au vitrail, qu'elle doit présenter en
point de vue esthétique que sur le Cette tendance s'accentue au XVI 0 bonne place et enchasser dans la
plan de la technique de préparation siècle; l'art du vitrail devient rival de pierre. C'est le cas sur toute la sur-
60 des verres et de leur fixation sur les celui du peintre. Le plus souvent, la face des murs de la Sainte-Chapelle
Adam et Eve, Notre-Dame de Paris. La Cè ne à la Sainte-Chapelle, XIII" siècl e. De tels médai ll ons, il
y en a sur 618 m2 , divisés en 46 ba ies vertica les ; chacune
comporte entre 13 et 30 médai llons. L'effet sur le visiteur est
sa isissant.
page 63
L'Automne par E. Champigneulle, 1896. L' Art nouveau est en U n convertisseur aux Ac iéries de Longwy à Mont Sa int-Martin,
pleine expa nsion à Nancy, et le vitrail civ il s'adapte au décor 1928, par Majorelle. L' industrie elle-même s'intéresse au v itra il.
flora l.
Vitraux du chœur de Pacy-sur-Eure, par Decorchemont. Réa li sés Triplet de la cathédra le de Sa li sbu ry (G -B) par G. Loire. Cet
en pâte de verre comme ceux de beaucoup d'églises de Norman- exemple confi rme que des réa lisations contemporai nes s'har-
die, ils bril lent par leur lum inosité et la fi nesse des détai ls. moni sent très bien avec le gothi que.
page 65
V itrail Art nouveau par Jacques Gru ber, 1904, Nancy . Le décor V itrail pour une brasserie, 1900, par J. G ru ber. En prenant ici
fl ora l de coquelicots et ve rdure ai nsi que le pigeon sont typique- comme suj et un cueilleur de houblon pour vanter une bière, J.
ment Art nouveau . Les effets d 'eau ridée sont prod uits par des Gruber rel ance l'art du vi trai l civil en s'évadant du secteu r reli-
verres de surface ondul ée. gieux trad itionnel.
Vitrail-tour au mu sée de Hakone Uapon), 1950, par Gabriel Vitra il-tour de Hakone.. Voici la tour du vitrail précédent, sou-
Loire. Pour contempler les éléments de ce vitrail-tou r, un esca- tenue pa r une armature légère.
lier à vis est installé à l'intérieu r. Conçu et réalisé à Chartres, sa
66 surface tota le est de 320 m 2 •
a souvent évoqué une premières décennies de cette Re- vérifier ici. En 1480, la vallée était
0
N
«École Troyenne» du vitrail naissance. En effet, il semble que les exsangue. En 1485, les Foires de
au xvre siècle, mais un tel plus anciens témoins de la manière Champagne furent rétablies. On sait
vocable susciterait de telles polémi- Troyenne, marquée par le caractère qu'elles se ranimèrent très lentement,
ques entre nos savants que je ne vais prédominant de la pleine couleur, se sans jamais retrouver leur lustre
pas me risquer à l'employer. En fait, voient à l'église de Ricey-Haut, au passé. N'allons donc pas en déduire
il n'y eut jamais l'équivalent des Sud de l'Aube et qu'ils dateraient un effet déterminant et bornons-nous
écoles de la Renaissance Italienne, des environs de 1485. à constater qu'il ne fut pas défavora-
Siennoise, Florentine ou Romaine. ble.
Il y eut des ateliers , une tradition, A soixante kilomètres à la ronde, il
des manières, un rayonnement du ne nous est rien parvenu dans les Quoiqu'il en soit, dès les années 90,
vitrail Troyen avec de sublimes deux cents ans qui séparent ceux-ci des verriers Troyens créent à l'église
sommets et de tristes points bas éta- des trois belles verrières de Mussy- Sainte-Madeleine, une illustrissime
lés depuis les dernières décennies du sur-Seine (fin du XIIIe ou début du verrière de la Passion d'un type en-
xve siècle, jusqu'à l'extrême fin du xrve siècle), autrement qu'à l'état tièrement nouveau, tant par la com-
xvrre siècle. C'est le temps qui, de débris archéologiques. position que par le mode de fabrica-
aujourd'hui, nous sépare de Louis tion. Chaque panneau limité par la
David ... Les verriers ne travaillaient proba- trame des meneaux représente un
blement plus ou peut-être leur in- épisode bien caractérisé du récit
Sur une telle durée, dont l'ampleur fime production fut-elle immédiate- évangélique: Le Lavement des pieds,
se prête ainsi mieux à comparaison, ment brisée par les guerres incessan- ou l' Agonie à Gethsémani, etc. Les
il est facile d'imaginer qu'il y eut tes contre les Bourguignons. Ceux- panneaux sont groupés en registres
des styles, des modes et si j'ose dire ci, on le sait, essayaient sans trêve de . éventuellement superposés. On les
(bien que Baudelaire n'ait pas rete- relier leurs possessions flamandes trouve également dans le remplage.
nu de verrier parmi les génies de au Duché. La vallée de la Seine Le maître a dessiné des «cartons»
l'Humanité) des «Phares» de toutes devint donc un théâtre de guerres et qui sont des reproductions en vraie
les magnitudes. Quelques grands de massacres jusqu'à la mort du Té- grandeur sur parchemin ou sur cui-
verriers Troyens œuvrèrent en soli- méraire et même au-delà. Il en ad- vre de chaque panneau. A partir de
taires, d'autres donnèrent le jour à vint la suppression des Foires de chacun d'eux, il a créé tous les
des dynasties telles celles des Maca- Champagne et le commerce péricli- «calibres» nécessaires. Ce sont des
dré ou des Gonthier qui étendirent ta. fragments de papier fort correspon-
leur activité sur plus d'un siècle. dant chacun à un morceau de verre
J'ai montré dans un autre ouvrage la unicolore découpé au contour du
Il convient donc de se fixer des corrélation serrée qui existe entre la dessin. L'ensemble des calibres
bornes; je les ai mises très approxi- richesse d'une région et son patri- forme un puzzle dont la solution re-
mativement aux extrémités des cinq moine de vitraux. On peut encore la constitue exactement le carton 67
68 Cathédrale de Sens, Arbre de Jessé, 1502-1503. Bar-sur-Seine, église Saint-Etienne, Légende de la Croix,
Bataille de Constantin, 1542.
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
Nozay, Danse de Salomé, 2'' 11 "" quart du XVI'' siècle.
Evry-le-Chatel, Baptême du Christ, l ère moitié du XVF siècle. Saint-Pouange, Adoration des mages, l cr quart du XVI" siècle. 69
Liévin le vitrier est le petit-fils pa[ sa mère de Liévin Varin, maître ymagier de Troyes. Il est sur le point de signer
une convention avec la fabrique de Bar-sur-Seine pour <ifaire et parfaire quatre vitres, asçavoir de lessé, etc.»
moyennant près de 150 livres. Les fabriciens tiquent sur la clause de «bonnes et fines coleurs» qui justifie la somme
car ils préfèrent la nouvelle mode de vitres claires. Toutefois, Liévin ayant argué que «Dieu se plaît dans les églises
illuminées par toutes les couleurs de Sa Création», le doyen lui accorde un délai pour montrer «qu'il est dans le
vray» . On consultera !'Abbé de Molesme sur ce point après la Saint-Robert. Liévin décide d'accomplir un «tour de
Champagne». Un bâchelier Sénonais l'accompagnera pour consigner le récit du «Voyage» .
On en voit ici une «traduction» due à un érudit local attaché au Musée de Châtillon-sur-Seine que je fréquentais
avant la guerre. Seul un chartiste pouvait décrypter le manuscrit. Il arriva cependant à le lire avec un résultat
intermédiaire entre la transcription stricte et une traduction en langage actuel agrémentée de brefs passages bruts.
On y a sans doute perdu beaucoup de saveur. Ce maladroit document trahit donc l'original comme une version
«néo» perpétrée par un médiocre architecte trahit un monument ancien. Mais l'original a péri dans l'incendie
général de la ville consécutifau bombardement du 15juin1940, transmuant ainsi le maladroit document, non daté,
en un document précieux.
Le début est résumé ci-dessus, seul, le Voyage est rapporté ci-dessous .
ous commençâmes par les la «rose de Paradis» au temps de mes Baptême de Notre Seigneur dans
N merveilles de la cité, en
l'église de Sainte-Madeleine
et à Saint-Martin. A l'église cathé-
drale, le Maître me montra les vitres
études et qu'elle a mon âge. Il n'en fit
pas le même éloge mais il me concé-
da qu'elle valait mille fois ces pâles
vitres modernes.
l'autre. Et de même en l'église de
Charmont il jugea que tout était dans
la façon des grands maîtres et de là
on revint vers Feuges où est l'Ado-
de la nef qui ont été garnies par son ration des Bergers et l'on avait fait
(grand) père, puis les vitres de la Nous gagnâmes Pont-Sainte-Marie près de six lieues pour ce premier
Passion du Seigneur qui sont innom- à prime et il admira la verrière de JOUf.
brables dans la ville et il voulut voir Jessé où l'on voit tous les ancêtres du
l'église de Saint-Pantaléon où sont Seigneur et je crois qu'il y a œuvré. Le lendemain, nous partîmes avant
plusieurs méchants vitrots dans la On fut bientôt en l'église de Saint- prime pour Mergey où est la Passion
nouvelle manière. Aventin à Creney et le Maître loua et il faisait froid. Puis on passa la
encore les trois vitres de la Passion, rivière de Seine sur une mauvaise
Le tiers jour après Pâques, nous le «Trespassement de Notre Dame» barque 'et l'on fut à Payns où les
partîmes pour voir toutes les verriè- et un Arbre de Jessé. Nous gagnâ- vitres sont mal tenues et en suivant à
res alentour. Le Maître ne tarissait mes la chapelle d'Assencières où est Saint-Lyé où sont peu de vitraux
pas sur la vitrerie que son aïeul avait un autre «Trespassement de la Très mais une belle antique sculpture.
dressée dans la croisée de Sens, bénie Sainte Vierge». Et tirant toujours le Tout près, nous trouvâmes l'église
chaque matin par «le vray soleil de cheval, nous visitâmes l'église de de Saint-Sulpice à Barbery où sont
Dieu». J'osai lui dire que j'y avais vu Luyères et en suivant le ruisseau, le un curieux voûtement de bois et plu- 71
Chappes, le Calvaire, vers 1530. Dosnon, la Vierge de !'Apocalypse, debout sur un croissant de
72
lune, 1520-1535 ?
LA JAUNE ET LA ROUGE, JUIN/JUILLET 1990
Assencières. Mort de la Vierge, 1°' quart du XVJ siècle.
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ambitions Fondateur
Henri ROGIER (pr. 1920 sp.)
43 ANNËES D'EXPÉRIENCE
Président-Directeur Général
BI MP Banque Industrielle Claude PICHON (pr. 1946)
& Mobilière Privée
22, rue Pasquier 7 5008 Paris DÉPÔT DES FONDS ET TITRES
CHEZ TROIS SOCIÉTÉS DE BOURSE
( 1) 40.06.60.00
Envoi de renseignements détaillés
sur demande
COURRIER
L'article de Marcel Macaire intitulé «Analyse Relativiste de la Structure des Systèmes Gravitationnels», publié
dans le N° 471 de La Jaune et la Rouge de janvier 90, a suscité de vives réactions, parmi plusieurs scientifiques :
Marcel Froissart (53), Louis Michel (43), Gunther (53) ...
La qualité des intervenants (rappelons que le premier est professeur au Collège de France et le sécond membre de
l'Académie des Sciences) nous a amené à porter une attention toute particulière à leurs observations.
Reconnaissons d'abord avec eux que La J.R. n'a pas vocation à servir de tribune pour débattre de problèmes
scientifiques touchant des domaines d'accès difficile à des non-spécialistes. Tout au plus peut-on délivrer une
information «neutre» exposant «l'état d'une question», lorsqu'un consensus est loin de s'être établi sur un sujet
donné au sein de la Communauté scientifique. Tel est par exemple l'esprit d'un article de mai dernier consacré à
«La Fusion froide».
Reconnaissons en second lieu que les conclusions de M. Macaire n'ont pas été présentées avec la prudence et les
réserves nécessaires, à commencer par celles formulées par le jury lui-même, au risque de fausser l'appréciation
du lecteur, enclin à prendre pour résultats acquis, des explications encore hypothétiques nécessitant un examen
approfondi qu'un jury n'a pas en général le loisir d'accomplir.
Ceci admis et bien noté, nos juges au tribunal de la connaissance reconnaîtront-ils, (espérons-le), qu'il est bien
hâtif et peu courtois vis-à-vis des membres du jury, de condamner une thèse dont ils n'ont pas eu le texte entre les
mains et son auteur qui se serait «exclu de la Communauté scientifique».
LaJ.R . ne pouvait négliger de solliciter l'avis du Président de ce jury: le Professeur Pecker (du Collège de France),
ex-Directeur de l'Institut d'Astrophysique. Celui-ci nous a obligeamment adressé la mise au point suivante.
G.P.
Selon le chapeau de cet article, il à Créteil, devant un jury composé de périodiques et à leur stabilité. Là
s'agit d'un «aperçu sur certains as- MM. R. Buvet, J. Abadie, F. Nahon, encore, certaines approximations
pects d'une thèse de doctorat d'Etat Ch. Oddou, J.-C. Pecker (Président), sont nécessaires. Tout en regrettant
ès sciences, soutenue ... le 17 juin A. Papapetrou, le 17 juin 1988. que M. Macaire n'ait pas complété
1988». Toujours selon ce chapeau, 2. Le titre de la thèse était initiale- ce calcul, en montrant, dans des cas
largement explicité dans le texte, il ment : «Théorie relativiste de la où cela eut été possible, l'équiva-
est précisé que l'auteur montre formation des systèmes stellaires». lencv de sa méthode générale, mais ·
«comment la théorie de la Relativité Le jury (on va voir pour quelles approchée, avec la méthode exacte,
Générale permet de prévoir et d'ex- raisons) a demandé à M. Macaire mais limitée, de Kerr, ou bien en
pliquer l'existence et la formation de d'en modifier le titre et de la limiter comparant ses résultats avec ceux de
corps célestes ... cortège de planè- à ses premiers chapitres. Le nou- Magnus et Winkler, le jury a mani-
tes, de satellites et d'anneaux ... veau titre est «Analyse relativiste de festé sa conviction de l'intérêt poten-
galaxies ... loi de Bode». In fine, M. la structure de systèmes gravitation- tiel des techniques suivies.
Macaire tient à rendre hommage aux nels». 4. En revanche, en ce qui concerne
membres du jury, notamment au 3. Le jury a suivi unanimement les l'application de ces techniques à
Président de ce jury, le Professeur opinions émises par les trois rappor- l'étude du système solaire, le jury a
J.-C. Pecker, membre de l'Institut. Si teurs. Le problème que se posait M. estimé que bien qu'il s'agisse là de la
bien que plusieurs collègues, con- Macaire est d'.abord la description motivation du travail, c'en est aussi
frères et amis m'ont demandé des relativiste du champ gravitationnel la partie la moins convaincante : or
précisions complémentaires au texte d'un corps central à symétrie axiale c'est celle-là qui, essentiellement,
de Marcel Macaire. Je me tiens donc avec rotation, entouré par une distri- est décrite, de façon résumée, dans
obligé d'apporter les éclaircissements bution de gaz, de faible masse. La l'article de La Jaune et la Rouge. Les
et commentaires suivants : méthode suivie par M. Macaire est principales réserves du jury sont dues
1. Effectivement, M. Marcel Ma- une méthode d'approximations suc- à ce que, dans le domaine des struc-
caire a soutenu sa thèse à l'Universi- cessives. Puis cette description est tures du système solaire, il existe des
té Paris-Val de Marne ou Paris XII, appliquée au calcul des trajectoires théories (non parfaites, mais perfec- 83
Nos lecteurs auront lu avec intérêt l'article que notre jeune camarade Hervé BEUST (84) a consacré, dans la
précédente livraison de La Jaune et la Rouge, à la mission d'observation astronomique qu'il a effectuée à
!'Observatoire de la Silla au Chili.
Nous tenons à préciser que grâce au «Fonds Dargelos» l'A.X. a pu apporter son aide au camarade BEUST.
Ce «Fonds», qui n'a pas en fait de statut juridique particulier, a été constitué par des dons successifs faits à
l'A.X. par la famille de notre camarade Pierre DARGELOS (1909) décédé en 1976.
Il est spécialement destiné à aider les jeunes camarades, sortis de l'École depuis moins de dix ans, dans leur
début de vie professionnelle, notamment dans les domaines de la recherche, du développement des
technologies et de la création d'entreprise.
84
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CARNET POLYTECHNICIEN
Modélisation numérique
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Fondée en 1889 par Ernest Abbe, la Carl Zeiss Stiftung (Fondation Zeiss) regroupe dès 1919 les entreprises
Carl Zeiss et les verreries Schott de Mayence.
Cette fondation oriente son action autour des objectifs suivants : promouvoir une technique de haute préci-
sion dans les domaines de l'optique et de la verrerie; consolider sa situation économique et faire bénéficier le
personnel de formations et d'avantages sociaux.
A l'issue de la seconde guerre mondia le, la Carl Zeiss Stiftung est expropriée sans dédommagements à
Iéna. Elle réussit à se perpétuer dès 1949 lorsque le gouvernement du Land de Bad-Würtemberg lui fixe
Heidenheim pour nouveau siège social.
La fondation Zeiss consacre 10 % de son chiffre d'affaires aux activités de recherche et de développement
{C.A. 88 : 4 mil liards de DM), les innovations en verres correcteurs sont diverses et multiples.
En France, la société Zeiss est la doyenne de l'optique. Elle a fêté son 75ème anniversaire en 1988. La filiale
française Zeiss basée au Pecq, offre un vaste éventail de verres opthalmiques de très haute définition aux
opticiens français. Les verres Zeiss sont la référence technique en matière de correction des amétropies de
tous types; du simple verre de protection solaire aux systèmes d'aide visuelle en pàssant par les verres de
vision simple ou progressive, réalisés dans les matériaux les plus performants dotés de traitements anti-
réflexion de qualité inégalée.
Zeiss commercialise une toute nouvelle génération de verres progressifs qui offrent aux presbytes la garantie
d'avoir sur les deux yeux la même acuité visuelle quelque soit l'angle et la position du regard. Ces verres
progressifs "Gradal HS" sont uniques sur le marché. Ils sont surfacés dans des matériaux spécifiques pour
chaque cas d'adaptation.
Autre exclusivité de Zeiss, pour les hypermétropes et les astigmates, le verre "Hypal", verre asphérique et
atorique de grand diamètre, qui, tout en étant esthétique, offre une image de définition ponctuelle aux
porteurs.
Zeiss France possède un stock de 35 000 verres différents pour répondre aux commandes journalières. Un
atelier de surfaçage ultra-moderne permet la réalisation rapide des verres de prescription. Les fabrications
très spécifiques sont élaborées en Allemagne dans un délai n'excédant pas 15 jours.
Fier de ses produits et de leurs qualités, Zeiss signe désormais ses productions au laser.
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réflexion et les conseiller. Il est essentiel qu'un tel entretien ait lieu avanttoute demande conduisant à un changement
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(120 francs pour 6 mois), cet abonnement donnant droit à leur consultation gratuite par MINITE L.
S'adresser au bureau des Carrières pour tout renseignement complémentaire. ·
Sauf cas spécial, le Bureau ne transmet pas les demandes des camarades intéressés par ces offres : ceux-ci
s'adresseront au Bureau des Carrières, par écrit ou par téléphone, pour recevoir les informations détaillées sur la
situation offerte et connaître les modalités de contact avec !'«offreur» d'emploi.
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distribution, génie climatique) - exp. mini. 5 ans dans loppement filiales, montages financiers) - Ban-
que d'affaires-holding -conn. montages financiers 5383 - Responsable du personnel - Importante
installation climatisations centralisées et gestion société biens équipement à technologie avancée -
chantiers - 35 ans env. - 300/350 KF. sophistiqués et opérations purement financières -
35/40 ans - anglais + autres langues européennes première exp. de la fonction personnel dans envi -
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grande société ingénierie - exp. respon sable de 5384 - Responsable télémat ique - Etablissement
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