2011notice Carte Geologique Sotta-Bonifacio 1127
2011notice Carte Geologique Sotta-Bonifacio 1127
2011notice Carte Geologique Sotta-Bonifacio 1127
par
2011
BRGM Éditions
Service géologique national
Références bibliographiques. Toute référence en bibliographie à ce document doit être faite
de la façon suivante :
– pour la carte : J.-B. ORSINI, J. FERRANDINI, M. FERRANDINI, M.-D. LOŸE, P. GUENNOC,
F. PLUQUET, G. OGGIANO, G. CHERCHI, A. AVERSANO, J. GATTACCECA, I. THINON,
P. ORRÙ, G. PULIGA, M. PINTUS, A. ULZEGA (2011) – Carte géol. France (1/50 000), feuille Sotta
– Bonifacio – Santa Teresa di Gallura (1127). Orléans : BRGM. Notice explicative par Orsini J.-B.,
Capdevila R., Ferrandini M., Ferrandini J., Loÿe M.-D., Guennoc P., Pluquet F., Thinon I.,
Santiago M., Oggiano G., Cherchi G., Orrù P., Puliga G., Pintus M., Ulzega A., Gamisans J.,
Tramoni P., André J.-P., Galloni F., Münch P., Saint-Martin S., Alamy Z., Reynaud J.-Y., Tessier B.
(2011), 360 p.
– pour la notice : J.-B. ORSINI, R. CAPDEVILA, M. FERRANDINI, J. FERRANDINI, M.-
D. LOŸE, P. GUENNOC, F. PLUQUET, I. THINON, M. SANTIAGO, G. OGGIANO,
G. CHERCHI, P. ORRÙ, G. PULIGA, M. PINTUS, A. ULZEGA, J. GAMISANS, P. TRAMONI,
J.-P. ANDRÉ, F. GALLONI, P. MÜNCH, S. SAINT-MARTIN, Z. ALAMY, J.-Y. REYNAUD,
B. TESSIER (2011) – Notice explicative, Carte géol. France (1/50 000), feuille Sotta –
Bonifacio – Santa Teresa di Gallura (1127). Orléans : BRGM, 360 p. Carte géologique par Orsini J.-B.,
Ferrandini J., Ferrandini M., Loÿe M.-D., Guennoc P., Pluquet F., Oggiano G., Cherchi G.,
Gattaccera J., Orrù P., Puliga G., Pintus M., Ulzega A. (2011).
ISBN : 978-2-7159-2127-6
SOMMAIRE
RÉSUMÉ 11
ABSTRACT 12
RIASCUNTO 14
INTRODUCTION 17
APERCU GÉOGRAPHIQUE ET GÉOLOGIQUE 17
TRAVAUX CARTOGRAPHIQUES ANTÉRIEURS 23
CONDITIONS D’ÉTABLISSEMENT DE LA CARTE GÉOLOGIQUE
MOYENS ET MÉTHODES 24
Terrains anciens 24
Causse miocène de Bonifacio 26
Géologie du plateau continental des Bouches
de Bonifacio 27
AUTEURS 332
ANNEXES 335
ANNEXE 1 - LES DONNÉES GÉOCHIMIQUES 337
ANNEXE 2 - LES DONNÉES GÉOCHRONOLOGIQUES 354
ANNEXE 3 - LISTE ALPHABÉTIQUE DES NOMS LATINS
(en italique) DES ESPÈCES VÉGÉTALES CITÉES, AVEC
LEURS ÉQUIVALENTS FRANÇAIS ET CORSE (ce dernier
lorsqu’il est connu) 356
ANNEXE 4 - LISTE ALPHABÉTIQUE DES GENRES ET
ESPÈCES DES FOSSILES CITÉS 359
LISTE DES FIGURES
RÉSUMÉ
ABSTRACT
The Sotta – Bonifacio – Santa Teresa di Gallura sheet is located in the far
south of the island of Corsica, also covering the northernmost tip of La Gallura
in Sardinia via the Strait of Bonifacio. Volcanic and sedimentary formations of
Miocene age, unconformably overlying a structurally deformed basement of
Hercynian age, form the Bonifacio Causse, i.e. limestone plateau, and its
submarine continuation to the south, below the waters of the strait.
- 13 -
Both the lithology and the structure of the limestone plateau were at the
origin of a multi-layer aquifer.
RIASCUNTO
INTRODUCTION
Au plan géographique1
Cette feuille présente un caractère maritime très marqué avec, pour la seule
partie corse, quelques 100 km de côtes qui bordent la mer tyrrhénienne à l’Est
et le bassin Algéro-Provencal à l’Ouest. Une côte qui est essentiellement
rocheuse dans la partie granitique, largement prédominante. Les affleurements,
en quasi-continu et de grande qualité, sont seulement interrompus par des plages
de sable quartzeux à grain moyen à fin. Ces plages, de dimensions limitées sur
le côté occidental exposé aux vents violents d’Ouest, sont cantonnées dans les
sites les plus abrités : les anses d’Arbitro et de Chevanu, la ria de Figari. C’est
sur la côte tyrrhénienne, plus protégée, que se trouvent les grandes étendues
sableuses : Balistra, Rondinara, Santa Giulia, Palombaggia, pour ne citer que les
plus fréquentées. Le découpage de la côte « calcaire » tranche sur le modelé
granitique aux contours très festonnés. Il s’exprime par une morphologie de
falaises abruptes et relativement rectilignes qui limitent « le Causse » de
Bonifacio avec des à-pics qui peuvent atteindre la centaine de mètres au cap
Pertusato. Ces falaises sont particulièrement spectaculaires de par leurs vastes
surplombs, leurs chaos d’éboulis et leurs larges grottes, résultats de l’érosion
marine et de la dissolution karstique. Le caractère maritime de cette feuille est
accentué par la présence, côté tyrrhénien, de trois archipels granitiques : les îles
Cerbicale et l’îlot du Toro au Nord, les îles de Cavallo (la plus étendue : 112 ha)
et Lavezzi au Sud. Cette dernière à 41°21’ de latitude constitue le point le plus
méridional du territoire européen de la France. Ce chapelet d’îles se poursuit
plus au Sud, en territoire italien avec l’archipel granitique de la Maddalena.
Morphologie littorale2
2 Rédaction P. Guennoc.
- 19 -
et Figari, à l’Ouest. Les fonds de golfes sont très souvent occupés par des zones
humides en arrière du cordon littoral, parmi lesquelles les marais littoraux de
Santa Giulia, Balistra, Ventilegne et Figari. Le littoral est aussi parsemé de
nombreuses anses, ou « cala » selon la terminologie locale, qui alternent avec
des promontoires rocheux sculptés par l’érosion marine.
Les fonds présents sur cette feuille ne dépassent pas les 100 m de
profondeur. Ils reflètent une morphologie sous-marine particulière composée
de deux plates-formes très dissemblables (fig. 2). La zone côtière présente
souvent une morphologie « rugueuse » légèrement atténuée dans les baies ou
sur quelques replats mais bien visible sur la pente côtière entre 20 et 40 à 50 m
de profondeur (fig. 3). Plus au large, à l’Ouest des Bouches de Bonifacio, la
topographie sous-marine est accidentée et marquée par la présence de larges
plateaux entaillés par de profondes incisions. Ces plateaux ont une partie
sommitale relativement plane qui culmine d’une façon remarquablement
constante autour de -55 m. L’axe le plus resserré du détroit, entre l’archipel des
Lavezzi et l’isola Razzoli, constitue un seuil topographique entre -65 et -70 m.
À l’Est, la morphologie de la plate-forme est plus douce, la pente régulière, et
les plus grandes profondeurs rapidement atteintes. On distingue, cependant,
une ride morphologique de direction N-S, large de 3 à 3,5 km et longue de
12 km en bordure est de la feuille. Elle présente un faible dénivelé d’environ
10 m, entre 80 et 90 m de profondeur. En remontant vers le Nord-Est, la
bathymétrie devient plus perturbée à l’approche des îles Cerbicale, avec une
zone d’îlots et de hauts fonds au large de la Testa di a Carpiccia.
Hydrodynamisme2
2 Rédaction P. Guennoc.
- 20 -
par la station de Pertusato). Les vents dominants sont toute l’année de secteur
sud-ouest (U Libecciu) ou, notamment en hiver, de secteur nord-est (U
Levante). Ces vents sont à l’origine de fortes houles, dans les parages de
Bonifacio, et peuvent se traduire en surface par d’importants courants de
dérive. En revanche, les courants de marée sont quasi-inexistants eu égard à la
faible amplitude des marées, dont le marnage n’excède pas quelques
décimètres.
Ce n’est qu’au début des années cinquante que démarrent les premiers levés
cartographiques détaillés sur les terrains anciens du secteur, avec les travaux de
P. Lapadu-Hargues et J. Maisonneuve (1954, 1956) et la parution de la carte
géologique de Porto-Pollo – Sartène au 1/80 000 (1962).
Plus récemment, il faut signaler les travaux de M. Vittori (1984) sur les
fossés paléogènes de Corse méridionale, ceux de M. Arnaud et al. (1989),
M. Ferrandini et al. (2003) et F. Galloni (2003) sur le Miocène en Corse,
ainsi que la publication par le BRGM des cartes géologiques limitrophes de
celle de Sotta – Bonifacio :
– la coupure Roccapina à l’Ouest (Marre et al., 1986), dont il faut souligner
l’intérêt sur le plan de l’architecture des principaux corps intrusifs ;
– celle de Porto-Vecchio au Nord (Rouire et al., 1993), remarquable par
l’importance de son système filonien tardi-orogénique.
Terrains anciens1
Dans cette région du Sud de la Corse, très peu peuplée, le levé cartographique
détaillé des terrains anciens est rendu très difficile à cause de la présence d’un
maquis omniprésent, extrêmement dense. En dehors de rares sentiers encore
praticables, il ne permet aucune progression. C’est le cas, par exemple, sur le
plateau d’Arapa dont seules les bordures sont accessibles. Dans la zone
montagneuse de Cagna, au-dessus de 900 m, là où le maquis se raréfie, on se
heurte à l’absence de voies d’approche et à l’isolement total dans un paysage au
relief extrêmement tourmenté. Dans certains secteurs : Sud de l’Uomo di Cagna,
Punta di Castellone, Plateau d’Arapa, l’étude stéréoscopique des photos
aériennes a été largement utilisée et les contours sont naturellement donnés
comme « supposés ».
3 Rédaction J. et M. Ferrandini
- 27 -
Au cours des années 2007 et 2008, deux forages profonds ont été réalisés à
2 km au Nord-Est de la ville de Bonifacio. L’objectif était de traverser
l’ensemble de la série sédimentaire du Miocène pour atteindre le substratum
granitique et d’y reconnaître les différents aquifères. L’étude litho-
stratigraphique des cuttings de ces forages a permis de construire des coupes (cf.
fig. 75) qui ont été validées par d’autres forages réalisés au début de l’année
2010.
2 Rédaction P. Guennoc.
- 28 -
Sur la coupure Sotta – Bonifacio, ces terrains sont très peu présents. Le
seul gisement d’importance plurikilométrique se situe à l’extrême Nord-Est
de la carte, dans la presqu’île de la Chiappa et l’archipel voisin des
Cerbicale. L’orthogneiss de Biancone y constitue l’essentiel des formations
métamorphiques. Il s’agit d’un métagranite magnésio-potassique fortement
peralumineux dont le protolite à été daté de l’Ordovicien moyen : 463 +14/
-11 Ma. Un événement magmatique à relier, très probablement, à la phase
de rifting ordovicienne.
HISTOIRE BATHOLITIQUE
Des travaux plus récents, axés pour l’essentiel sur les aspects géochimiques et
géochronologiques, ont permis de préciser le modèle (Rossi et Cocherie, 1991 ;
Cocherie et al., 1994 ; Paquette et al., 2003 ; Cocherie et al., 2005 ; Traversa et
al., 2003) et de resituer ainsi le batholite dans le cadre plus vaste de la chaîne
hercynienne pour ce qui concerne sa branche méridionale (Rossi et al., 2009).
Suite à ces travaux et principalement grâce à l’apport de nouvelles et précises
datations U/Pb sur zircon par les méthodes (ID), (TIMS) et (SHRIMP), il
apparaît que l’activité magmatique permo-carbonifère en Corse n’est pas le
simple reflet de l’évolution thermique en continu d’une croûte préalablement
épaissie. Bien au contraire, l’ensemble des travaux s’accorde pour y voir une
activité discontinue, marquée par des épisodes d’assez courte durée, en réponse
aux différents évènements thermiques et tectoniques majeurs qui caractérisent
l’histoire la Chaîne Varisque sur sa transversale corso-sarde (cf. tabl. 1).
Fig. 6 - Les granitoïdes de Sotta – Bonifacio dans le diagramme Q’ANOR de A. Streckeisen et R.-W. Le Maitre (1979)
- 35 -
alcaline s.s. corso-sarde (Orsini, 1980 ; Marre et al., 1981), ils se répartissent en
deux grands ensembles (fig. 5, hors texte et 6).
Dans les zones de contact entre les différents corps intrusifs Gb, aucune
figure caractéristique d’un contraste thermique ou rhéologique (faciès à grain
fin de bordure, brèchification des magmatites) n’a été observée ; ce qui amène
à penser que les intrusions successives connexes : PCC, Chera, Sotta se sont
mises en place dans un laps de temps très court : autour de 307 Ma compte
tenu des âges obtenus sur des intrusions équivalentes situées sur les feuilles
voisines de Sartène et Roccapina (313 ± 9 Ma ; Cocherie 1984) ; (302 ±
10 Ma ; Cocherie et al., 1992) ; (307,1 ± 6,4 Ma ; Paquette et al., 2003). Les
discordances entre les structures planaires propres à chaque pluton permettent
de proposer un essai de chronologie relative.
La mise en place des plutons, entre 310 et 300 Ma environ, est relativement
tardive dans l’histoire de la chaîne. Elle s’est effectuée sous une épaisseur de
croûte qui peut être estimée entre 9 et 12 km (soit sous 3 ± 1 à 4 ± 1 kb d’après
Rossi et Cocherie, 1991), au sein de formations métamorphiques méso- à
infracrustales correspondant à la zone interne de la Chaîne varisque sur la
transversale corso-sarde en cours de désépaississement.
que ceux des deux groupes précédents, mais dans un niveau plus élevé de la
croûte, probablement dans un environnement déjà en partie érodé suite à la
poursuite du processus de désépaississement post-collision. Les intrusions
monzogranitiques de Miluccia et du Scudo, situées respectivement sur les
coupures au 1/50 000 Sartène (Marre et al., 1985) et Ajaccio (Rossi et Rouire,
1986) pourraient, de notre point de vue, appartenir à ce groupe Gc.
Aucun de ces quatre âges n’est défini par un grand nombre de points ;
trois analyses pour deux échantillons et quatre analyses pour les deux autres
(un point non pris en compte pour 654).
Les âges obtenus sur les intrusions de la feuille Sotta ont été reportés dans un
tableau synthétique (tabl. 1) où figurent l’ensemble des âges obtenus par la
méthode U-Pb sur les intrusions du batholite corse. On constate que :
– l’intrusion de Tarrabucceta s’inscrit bien dans le domaine des granodiorites-
monzogranites si on compare son âge à ceux de la granodiorite de l’intrusion du
Coscione datée à 297 ± 2 Ma et à celle de l’intrusion de Bastelica datée à 298 ±
2 Ma et enfin du monzogranite d’Ajaccio à 294 ± 3 Ma (données U-Pb sur zircon
(SHRIMP) de la feuille Bastelica, Ph. Rossi, communication orale) ;
– l’intrusion de Sotta est la plus jeune du groupe Gb. Elle livre un âge qui,
se situant dans la fenêtre d’âge des intrusions de granites leucocrates U2b
est difficile à interpréter ;
– l’intrusion de Naseo se place normalement dans la gamme d’âges des
intrusions U2b de monzogranites leucocrates.
À l’exception des gabbros de Sotta (942 et 943), tous les échantillons analysés
présentent des pertes au feu basses, souvent inférieures à 0,50 % et ne dépassant
jamais 1 %.
D’autres vérifications ont été effectuées. Avec les tests rapportés ci-
dessus, elles montrent que nos échantillons n’ont pas été altérés de manière
significative et que leurs caractéristiques géochimiques reflètent
essentiellement leur histoire magmatique.
Fig. 7 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des granitoïdes de Sotta –
Bonifacio. Dans la suite U2a → U2b (de 1 à 5) la somme des Terres Rares tend à baisser et
l’anomalie négative en Eu à augmenter. Les spectres de Tagliu Rossu et de Rosumarinu-
Maraconcellu sont des spectres de type « mouette » et présentent un effet tétrade
- 41 -
Fig.
Fig.99--Diagramme
Diagrammediscriminant
discriminant J.-A.
dede Pearce
Pearce et al.
et al., (1984).
(1984). LesLes
granitoïdes
granitoïdesU2a
U2asesedistribuent
distribuentdans
dans le champ
le champ
des
desVAG.
VAG.Les
Lesgranitoïdes U2b,
granitoïdes enracinés
U2b, dans
enracinés le champ
dans le champdes des se distribuent
VAGVAG surtout
se distribuent dans le
surtout champ
dans des WPG
le champ des
WPG
- 44 -
Mais nous savons aussi que tous les massifs ne se sont pas mis en place en
même temps ; dans le batholite corse, ceux du groupe (U2a) sont d’âge
carbonifère supérieur (310-300 Ma) alors ceux du groupe (U2b) sont d’âge
permien inférieur (293-278 Ma). Nous savons aussi qu’au moment de leur mise
en place, la subduction n’était plus active. D’où vient donc l’indéniable air de
famille des différentes intrusions de la feuille de Sotta – Bonifacio ?
Les roches de ces massifs sont peu évoluées, en particulier les feldspaths
n’ont pas encore commencé à se séparer efficacement des liquides
magmatiques. D’après leur position dans les diagrammes discriminants de
J.-A. Pearce et al. (1984) (fig. 9), ces tonalites et granodiorites sont des
« Volcanic-arc granites » (VAG).
Au total, les granitoïdes (Gb) apparaissent un peu plus évolués que les
granitoïdes (Ga), même s’ils sont aussi des Volcanic-arc granites d’après
leur distribution dans les diagrammes discriminants de J.-A. Pearce et al.
(1984) (fig. 9).
L’effet tétrade des REE de certains échantillons, leurs rapports Eu/Eu* très
bas, les rapports K/Rb et Zr/Hf anormalement bas témoignent du comportement
non-CHARAC (CHarge and RAdius Controlled) des éléments en traces dans
ces granitoïdes (H. Bau, 1996) et donc de processus pétrogénétiques de type
interactions entre des liquides magmatiques hautement différenciés et des
fluides hydrothermaux. Dans les diagrammes discriminants de J.-A. Pearce et
al. (1984) (fig. 9), les points représentatifs des granites (U2b) se répartissent à
cheval sur les champs des Volcanic-arc granites et des Within-plate granites.
Conclusion
Les granitoïdes (U2a) et (U2b) sont du point de vue géochimique
extrêmement contrastés.
La suite (U2a) est très étendue (fig. 6). Elle va des tonalites aux
monzogranites et elle est associée à des gabbros. Non compris les gabbros, la
suite s’étend de 63 à 76 % de SiO2. Des Ga aux Gc le degré global de
différenciation augmente : tonalites et granodiorites pour les Ga, granodiorites et
monzogranites pour les (Gb) et monzogranites pour les (Gc).
Les points communs à tous les granitoïdes de la suite sont d’être non
fortement peralumineux, pauvres en phosphore, non fractionnés et riches en Ca.
Ce sont des granites de type I issus de la fusion d’une source de composition
ignée.
- 47 -
Dans les diagrammes discriminants de J.-A. Pearce et al. (1984), tous les
éléments de la suite (U2a) se distribuent dans le champ des « Volcanique-arc
granites » (fig. 9). Ce sont donc en principe des produits issus de la fusion d’un
manteau enrichi lors d’un processus de subduction.
Les études de terrain montrent que les massifs (U2a) se forment par
coalescence de sills. Mais des sills proches géographiquement et
compositionnellement ne sont pas nécessairement cogénétiques, ce qui peut être
interprété comme des venues de magmas d’une source hétérogène, ou des
venues correspondant à des taux de fusion partielle différents d’une même
source. En fait, d’une part la proportion de tonalites et de granodiorites de la suite
paraît plus importante en volume que la proportion des monzogranites et d’autre
part, les anomalies négatives des spidergrammes normés au MORB de toutes les
roches de la suite montrent qu’elle peut évoluer par cristallisation fractionnée
avec extraction d’un mélange solide constitué principalement de hornblende,
plagioclase, zircon, apatite, oxydes ferro-titanés et allanite. On peut donc
imaginer la genèse de la suite comme issue de la fusion partielle d’un manteau
enrichi par des processus de subduction qui produit un magma de composition
probablement quartz-dioritique. Les magmas quartzo-dioritiques évoluent
ensuite par cristallisation fractionnée pour aboutir à des monzogranites. Compte
tenu des contraintes chronologiques, la fusion mantellique ne peut avoir eu lieu
qu’en contexte post-collisionnel. L’évolution de plus en plus acide depuis les
intrusions (Ga) jusqu’aux intrusions (Gc) est peut être en relation avec la mise
en place de chambres magmatiques intermédiaires étagées.
La suite (U2b) est très peu étendue (fig. 6). Elle comprend des monzogranites,
des syénogranites et des granites à feldspaths alcalins dont la concentration en
SiO2 varie entre 75 et 77,5 %. Toutes les roches de cette suite sont donc
exclusivement felsiques. Elles sont aussi toutes fractionnées et pauvres en Ca.
Ces granitoïdes non fortement peralumineux et très pauvres en phosphore sont
aussi des granites de type I. Étant donné leur volume important et l’absence
d’association avec des roches granodioritiques ou moins acides, une origine par
cristallisation fractionnée est peu crédible. Une origine par fusion partielle de
granodiorites calco-alcalines est beaucoup plus vraisemblable. Étant donné les
contraintes chronologiques cette fusion peut avoir lieu par relaxation thermique
lors de l’épisode d’amincissement crustal permien.
HISTOIRE POST-BATHOLITIQUE
Temps permiens
Les levés qui ont été conduits sur la partie corse de la feuille Sotta –
Bonifacio – Santa Teresa di Gallura apportent à l’échelle du 1/50 000, un nouvel
éclairage sur la nature et l’organisation de ce complexe filonien.
Nous avons pu y dégager une organisation d’ensemble. (cf. fig. 30, hors
texte). Trois grandes directions majeures s’individualisent, sans liens
évidents avec la nature pétrographique des dykes :
– une première famille de direction N-S. C’est la direction la mieux
représentée dans tout l’Extrême-Sud corse ;
- 49 -
Elles y dessinent un réseau qui, du seul point de vue descriptif (en l’absence
de toute donnée chronologique) s’organise selon un « motif apparent » illustré
par la figure 31. Un réseau qui semble se poursuivre en Gallura.
Nota. L’étude des roches magmatiques présentée dans cette notice a permis
d’élaborer des interprétations pétrogénétiques qui restent au stade de
l’hypothèse. L’analyse des minéraux des différentes roches à la microsonde
électronique devrait permettre de préciser les séries magmatiques. La géochimie
isotopique devrait préciser l’âge et la nature des sources ainsi que la nature des
processus de fractionnement. Enfin, sans études géochronologiques fines, le
scénario élaboré reste fragile.
Chacune de ces phases a laissé des empreintes plus ou moins marquées dans
la géologie à terre et en mer de l’Extrême-Sud de la Corse et des Bouches de
Bonifacio. Sur l’emprise de la carte Sotta – Bonifacio – Santa Teresa di Gallura
il ne demeure plus de dépôts mésozoïques en place. Légèrement au Nord de la
limite septentrionale de la carte, à la pointe d’Aquella (commune de Conca), les
dépôts autochtones débutent par des dolomies triasiques surmontant du Permien.
La série se prolonge par les dépôts carbonatés du Jurassique (Amaudric du
- 52 -
Les campagnes plus récentes ont permis de mettre en évidence, sur la marge
sud-occidentale de la Corse, différents reliefs de substratum volcanique qui ont
été prélevés par dragages (campagnes Marco, 1995). Les études menées sur
l’ensemble des échantillons recueillis ont montré qu’il s’agissait d’andésites et
de trachy-andésites datées de 16 à 17 Ma.
Couplées à ces données antérieures, les études plus récentes de la marge et des
échantillons et observations de la campagne de plongées Cylice (1997) ont
permis de vérifier l’extension de ce domaine magmatique de la marge sud-ouest
de la Corse caractérisée par des reliefs et intrusions volcaniques alignés pour
certains le long des rides de socle mais aussi à l’écart de celles-ci. La nature
calco-alcaline du magmatisme andésitique de la marge sud-ouest corse a été
confirmée et les âges révisés s’étendent de 19,6 à 12,8 Ma. Sur la marge sud-
ouest corse et dans le rift sarde, le magmatisme langhien est caractérisé par des
laves potassiques calco-alcalines et sur deux sites (au large de Valinco et dans le
canyon des Moines), des laves de type adakitique (échantillons datés à 16,5 et
14,6 Ma) ont été mises en évidence. Ce magmatisme est interprété comme une
manifestation précoce de la déchirure de la plaque plongeante ayant permis la
remontée de magmas asténosphériques (Rehault et al., en prép.).
d’eaux profondes le long des pentes et dans les canyons, pourrait expliquer leur
présence à plus faible profondeur.
ensuite été incisés par un système de vallées étroites s’écoulant vers le Sud,
vraisemblablement à la fin de l’épisode messinien lorsque le bassin du Canal de
Corse a été connecté au bassin nord-tyrrhénien plus profond et asséché (Thinon
et al., 2004).
FORMATIONS ANTÉ-TRIASIQUES
Il n’en est pas de même pour l’ensemble de la feuille où les xénolithes sont
tout à fait exceptionnels. Les seuls affleurements connus de métamorphites
(gneiss migmatitiques) sont ceux signalés par (Bartoli, 1979) au Sud des ruines
de Pastricciola.
reste de la carte Sotta – Bonifacio sont les deux panneaux situés au Nord du
bourg de Pianotolli, à proximité des ruines de Pastricciola. Ils ont été signalés
par P.-A. Bartoli (1979) qui en donne une première cartographie et y décrit très
succinctement des gneiss migmatitiques et des poches de granite d’anatexie. Ces
deux panneaux se situent en position de toit sur les leucomonzogranites de
Rosumarinu-Maraconcellu. Le septum de la crête de Vattacina est le plus étendu
en superficie (1,5 × 0,25 km) ; celui du vallon de Vetriccia, de même longueur,
mais beaucoup plus mince et parallèle au précédent, se trouve coincé au fond
d’un vallon, le long de la grande faille de San Gavino. Il est tout à fait probable,
qu’à l’origine, ces deux septa faisaient partie d’un même ensemble et qu’ils ont
été postérieurement dissociés et décalés par le jeu d’une faille normale avec un
rejet de 200 m environ. Le panneau de Vattacina affleure dans de très mauvaises
conditions ; il se trouve dans une zone d’accès difficile, très fortement
emmaquisée. Ses contours ont été tracés à partir de la photo-interprétation. Le
septum de Vetriccia est recoupé par la piste des ruines de Pastricciola.
Fig.
Fig 10 - Spectre de REE normés
Terres Rares aux chondrites
normé de l’orthogneiss
aux chondrites de Biancone
de l’orthogneiss de Biancone
- 63 -
Stocks basiques
Sur la feuille Sotta – Bonifacio, nous en avons distingué deux types :
– un premier type constitué de mafites de composition gabbro-dioritique (θη),
toujours intimement associées aux différents granitoïdes ; leur mise en place est
synchrone de celle de leur encaissant granitique ;
– un deuxième type représenté par un seul stock de microdiorite à olivine
qui, de par ses caractéristiques pétrogéochimiques, est très probablement à
relier à la série des basaltes transitionnels ; basaltes qui se sont mis en place
sous la forme de dykes aux temps permiens ; l’intrusion de ce stock basique
(μηt), en contexte hypo-volcanique, est postérieure à celle de la
granodiorite de Mola. Sa description est donnée plus loin.
Ces roches mafiques sont les témoins d’un magma d’origine mantellique
venu se dissocier dans les magmas granitiques en formation à la base de la
croûte continentale ; les deux magmas, acide et basique, intimement associés
sous la forme de mélanges non achevés, s’injectent de façon synchrone dans les
parties hautes de la croûte. Les caractéristiques pétrographiques des roches
basiques listées ci-dessus ne font que traduire une histoire pétrogénétique
complexe, marquée à la fois par un processus de cristallisation fractionnée du
- 67 -
magma basaltique et ses interactions avec les magmas granitiques hôtes (Zorpi
et al., 1989, 1991).
Dans l’intérieur des terres, les matériaux mafiques sont dans l’ensemble
très altérés ; ils ne se signalent souvent que par la présence d’un sol très
brun à noirâtre. On peut en observer :
– dans l’intrusion tonalogranodioritique de Tarrabucceta au lieu-dit Cippone
(immédiatement à l’Ouest de cette localité) et près de Lastreto et Pentacciu à
l’extrême Nord de l’intrusion ;
– dans les monzogranites à biotite et amphibole de Caldarello immédiatement
au Sud de l’embranchement pour Monacia d’Aullène ainsi qu’à un kilomètre à
l’Ouest de Monte ;
– associés au complexe intrusif de Chera, à la fois dans le faciès
monzogranite à biotite à hauteur de la Bocca di Laggiarinu, ainsi qu’au sein
du faciès monzogranite à feldspath potassique automorphe (extrémité
septentrionale de l’aéroport de Figari) ;
– dans la granodiorite porphyroïde de Cala Longa, 500 m à l’Ouest de
l’étang de Purgatorio.
Caractères généraux
Cette intrusion de composition tonalitique (fig. 6) se présente comme une
unité pétrographique relativement homogène, sous la forme d’une bande de
3 km de large par 7 km de long. Elle affleure dans le fond de la dépression de
Figari, en contrebas des reliefs de la chaîne de l’Omo di Cagna coté ouest et des
plateaux de Punta di Stavulinca, Punta di Vari côté est. Un lambeau de ces
mêmes tonalites, n’excédant pas 1,5 km², à été reconnu un peu plus au Nord-
Ouest de l’affleurement principal dans le vallon de l’Orgone, en fenêtre sous les
formations du complexe intrusif de Sotta.
Fig.12
Fig. 12- -Spectres
SpectresdedeREE normés
Terres aux
Rares chondrites
normés des granitoïdes
aux chondrites U2a-Ga. Globalement,
des granitoïdes U2a-Ga. Globalement,
les spectresles
s’abaissent en fonction
spectres s’abaissent ende l’augmentation
fonction de la silice.
de l’augmentation de la silice
- 71 -
Caractéristiques géochimiques
Les deux échantillons analysés (n° 900, 901) sont des tonalites de
composition intermédiaire (SiO2 % < 66 %) avec un « Differentiation Index »
(Thorton et Tuttle, 1960) relativement bas (DI < 70). Parmi les autres
caractéristiques en éléments majeurs, on note la richesse en CaO et en P2O5, la
faible somme des oxydes alcalins (Na2O + K2O < 6 %) et le rapport K2O/Na2O
< 1.
La somme des REE est importante, comprise entre 130 et 200 ppm. Les
spectres normés aux chondrites (fig. 12) peuvent être très fractionnés, (La/Yb)N
pouvant dépasser 24, avec des LREE fractionnées : (La/Sm)N compris entre 3 et
6, et des HREE peu fractionnées avec (Gd/Yb)N autour de 2. Les anomalies
négatives en Eu sont inexistantes à modestes, Eu/Eu* étant compris entre 0,94
et 0,79.
Les spectres normés au MORB (fig. 13) apparaissent bien fractionnés depuis
les LILE jusqu’aux métaux de transition, ce qui, avec les fortes anomalies
négatives en Ta et Nb et la forte anomalie positive en Pb, correspond aux roches
magmatiques typiques des environnements associés à la subduction. Ces spectres
montrent différentes anomalies négatives liées à des fractionnements
magmatiques : Sr, Na, Eu, Ca (plagioclases), P (apatite), Zr (zircon) et Ti, V
(Oxydes ferro-titanés) et MgO, Cr, Ni (silicates ferro-magnésiens et oxydes).
Parmi les LILE, Rb présente des concentrations basses (Rb < 80 ppm)
alors que Sr et Ba ont des concentrations élevées. Dans le ternaire
Rb/Sr/Ba, les échantillons de Tarrabucceta correspondent à des granitoïdes
« High-Ca » (fig. 14).
Organisation d’ensemble
L’extension de cette bande tonalitique est résiduelle. Elle est limitée sur ses
côtés nord-ouest et sud-est par les grands accidents qui sont à l’origine de la
formation du graben. Au Sud et au Sud-Est ainsi qu’au Nord, elle est limitée par
les granitoïdes du complexe intrusif de Chera qui lui sont postérieurs.
• Intrusion de Porto-Vecchio
Caractères généraux
Cette intrusion se développe très largement sur la feuille de Porto-Vecchio, où
elle affleure en continu sur plus de 20 km. On peut la suivre depuis la Bocca di
a Paratta au Nord, où elle intrude le panneau de socle cristallophyllien de Fautéa,
jusqu’au Sud de la vallée du Stabiacciu (feuille Sotta – Bonifacio) où nous n’en
connaissons que sa terminaison méridionale.
Cette belle roche est très prisée comme matériau de construction dans tout
l’Extrême-Sud corse et ceci apparemment depuis les temps préhistoriques. Les
monuments funéraires du site de Vasculacciu (âge du Bronze) établis sur les
gabbros de Sotta à 182 m d’altitude sont en partie construits avec ce matériau.
Des dalles de dimensions plurimétriques, de 15 à 20 cm d’épaisseur, y ont été
transportées dans un rayon de plus de 5 km avec un dénivelé de quelques 150 m
(Tramoni et al., 2003 -2004). Il n’est pas rare d’observer, encore actuellement,
des exploitations artisanales très ponctuelles de cette roche à la faveur de chaos
de boules saines pour en débiter de petits blocs (construction de murets).
Caractéristiques géochimiques
L’échantillon analysé de l’intrusion de Porto-Vecchio (n° 907) est une
granodiorite modérément acide (SiO2 = 70 %, DI = 78), riche en CaO, avec une
somme en oxydes alcalins inférieure à 7 % et un rapport K2O/Na2O < 1.
L’échantillon est très faiblement peralumineux (A/CNK ~ 1), calcique,
magnésien (M value = 37) et riche en K.
La somme des REE atteint 126 ppm. Le spectre normé aux chondrites
(fig. 12) est nettement fractionné avec (La/Yb)N = 11,9. Les LREE sont bien
fractionnées, (La/Sm)N = 4,2. L’anomalie négative en Eu est très faible, Eu/Eu*
= 0,88. Les HREE sont peu fractionnées avec (Gd/Yb)N = 1,4, mais ce spectre
de HREE présente une légère concavité très probablement associée à un
fractionnement de hornblende.
Le spectre normé au MORB (fig. 13) est bien fractionné depuis les LILE
jusqu’aux métaux de transition, ce qui, avec les fortes anomalies négatives en Ta
- 77 -
Organisation d’ensemble
Sur la coupure Sotta – Bonifacio, la terminaison méridionale de l’intrusion de
Porto-Vecchio est marquée par la présence de deux corps intrusifs qui lui sont
postérieurs : celui du complexe de Sotta et celui des monzogranites leucocrates
de Bocca di l’Oro. Les relations chronologiques entre l’intrusion de Porto-
Vecchio et celle des granodiorites porphyroïdes type Cerbicale-Calla Longa qui
affleurent côté est ne sont pas connues. À noter de plus que ce pluton, toujours
dans sa terminaison méridionale, est intrudé par celui de Chitebbiu, lui aussi de
composition granodioritique.
Sur la feuille Porto-Vecchio, ce grand corps intrusif est décrit comme une
lame pentée vers l’Est ; lame qui, dans sa partie septentrionale, s’ennoie avec un
faible pendage sous les métamorphites de Fautéa (Rouire et al., 1993). Sur
Sotta – Bonifacio, les données de l’analyse ASM indiquent bien la présence
d’une linéation magnétique orientée N130, faiblement pentée vers le Sud-Est de
moins de 20°. Y sont associés des plans de foliations magmatiques eux aussi
inclinés au SSE. Sur le secteur intéressé par notre étude, il est donc possible de
reconnaître la terminaison sud de cette vaste intrusion qui s’enfonce sous les
formations plutoniques du complexe de Sotta dont la mise en place lui est
chronologiquement postérieure (cf. infra).
• Intrusion de Chitebbiu
Caractères généraux
Il s’agit d’un pluton de petites dimensions, se présentant comme une lame sub-
verticale de moins de 5 km de long pour 1,5 km de large, et qui se dispose,
comme, toutes les autres intrusions de nature granodioritique (fig. 6), selon la
direction régionale NW-SE. Ce pluton s’individualise bien sur le plan
morphologique car, moins altérable que la granodiorite environnante, il forme des
reliefs abrupts dont les sommets dominent de plus de 200 m la plaine côtière de
Porto-Vecchio. Un site stratégique qui a été investi par les hommes préhistoriques
de l’âge du bronze, d’où la typonimie : Castellu, Mont Préhistorique, etc.
- 78 -
Les limites géologiques du pluton sont délicates à définir dans le détail car sur
ses bordures nord et est, les contacts avec la granodiorite de Porto-Vecchio sont
masqués par un cordon d’alluvions quaternaires et actuelles déposées par le
ruisseau du Stabiacciu et de ses affluents. Coté sud, bien qu’il soit situé dans un
secteur très boisé et emmaquisé, le contact peut être relativement bien délimité.
À la faveur d’une topographie accidentée, il apparaît comme sub-vertical, ce qui
est confirmé par une mesure ASM qui fait apparaître un plan de foliation N121°
avec un pendage fort de 74° vers l’intérieur de la structure.
Caractéristiques géochimiques
L’échantillon analysé (n° 810) de la petite intrusion de Chitebbiu est une
granodiorite qui approche les 72 % de silice et dont le DI est de 84. Cette
granodiorite est riche en Ca, la somme des oxydes alcalins est proche de 7 % et
le rapport K2O/Na2O < 1.
La somme des REE est de 100 ppm. Le spectre normé aux chondrites (fig. 12)
est bien fractionné avec (La/Yb)N = 8,16. Les LREE sont bien fractionnées,
(La/Sm)N = 4. L’anomalie négative en Eu est très faible, Eu/Eu* = 0,84. Les
HREE sont peu fractionnées avec (Gd/Yb)N = 1,28, mais ce spectre de HREE
présente une légère concavité très probablement associée à un fractionnement de
hornblende. La géométrie de ce spectre de REE est très proche de celle du
spectre de l’échantillon de Porto-Vecchio.
Parmi les LILE, Rb a une concentration relativement basse (100 ppm), alors
que Sr et Ba ont des concentrations nettement plus élevées. Dans le ternaire
Rb/Sr/Ba, l’échantillon de Porto-Vecchio correspond à un granitoïde riche en Ca
(fig. 14).
Le spidergramme normé au MORB (fig. 13) est bien fractionné depuis les
LILE jusqu’aux métaux de transition, ce qui, avec les fortes anomalies négatives
en Ta et Nb et la forte anomalie positive en Pb, correspond aux roches
magmatiques typiques des environnements associés à la subduction. Ce spectre
présente quelques anomalies négatives liées à des fractionnements magmatiques
mais ces anomalies sont modestes (Sr, P, Na, Zr, Ti, Ca et V). Ce spidergramme
est très proche de celui de l’échantillon de Porto-Vecchio, en un petit peu plus
évolué.
Organisation d’ensemble
En conclusion, le pluton de Chitebbiu se présente comme une lame de petite
dimension qui, orientée selon la direction régionale NW-SE, s’est injectée de
façon subverticale dans la granodiorite de Porto-Vecchio pour partie refroidie.
- 80 -
C’est donc la partie très incomplète d’un très grand complexe intrusif,
que nous observons aujourd’hui à l’affleurement sur plus de 50 km de long
pour une largeur, qui dans le secteur étudié, n’excède pas 5 km.
Ouest par les îles Lavezzi, la partie sud de l’île de Cavallo, la bordure côtière de
Spérone en partie sous la transgression miocène et la zone côtière de l’anse de
Chevanu limitent vers le Sud les monzogranodioritiques de Pianotolli –
Caldarello, soulignant ainsi la disposition NW-SE de cette vaste intrusion.
À noter enfin que tous ces granitoïdes renferment en quantité variable des
matériaux basiques de composition gabbro-dioritique ± quartzique sous forme
d’enclaves de taille centimétrique à décimétrique et de stocks décamétriques à
hectométriques. L’analyse des contacts montre que la mise en place de ces
roches mafiques est toujours synchrone de celle des granitoïdes encaissants.
jusqu’à 63 % du volume total dans les termes les plus granodioritiques pour
seulement 37 % dans les termes franchement monzonitiques. Il se présente
toujours en cristaux très automorphes, bien maclés, très zonés, avec des cœurs
corrodés, des figures de pachy zoning. Ces cristaux sont souvent regroupés en
amas ; ils sont alors de plus petite taille et leur automorphie est moins affirmée.
Ils montrent des inclusions de minéraux accessoires mais aussi de biotite et
d’amphibole sur leurs bordures. C’est sans aucun doute le minéral qui est apparu
le premier au liquidus après les minéraux accessoires : opaques, zircon, apatite,
allanite. Sa composition moyenne varie depuis un cœur d’andésine basique
à une bordure d’oligoclase-albite.
γT. Monzogranites à biotite type La Testa. Ils sont très proches des roches
2 3
Il faut noter que ces roches, sur le plan minéralogique, se distinguent des
autres granodiorites par la nature de leurs plagioclases. Ces derniers montrent
une extrême complexité, marquée par l’abondance d’individus dont le cœur très
basique est fortement corrodé, incluant de petits cristaux d’amphibole
automorphe et entouré d’un manteau très richement zoné, parfois en taches. Il
est de plus, extrêmement fréquent d’observer dans ces roches, des micro-
enclaves de composition dioritique, plus finement grenues que leur matrice et
- 84 -
Fig. 15 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des granitoïdes U2a-Gb.
Complexe intrusif de Pianotolli-Caldarello-Chevanu
- 85 -
La somme des REE est comprise entre 98 et 161 ppm (fig. 15). Les spectres
normés aux chondrites sont bien fractionnés, avec (La/Yb)N compris entre 6 et
10. Les spectres des LREE sont bien fractionnés avec (La/Sm)N compris entre
3,1 et 3,8. L’anomalie négative en Eu est très faible à moyenne, avec Eu/Eu*
compris entre 0,9 et 0,6. La variabilité de Eu/Eu* ajoutée à la variabilité de la
somme des REE et sans bonnes corrélations avec la silice indiquent que les trois
échantillons ne sont probablement pas stictement cogénétiques. Les HREE sont
faiblement fractionnées, avec (Gd/Yb)N compris entre 1,1 et 1,17 et des spectres
légèrement concaves.
Les spidergrammes normés au MORB (fig. 16) sont bien fractionnés depuis
les LILE jusqu’aux métaux de transition. Une caractéristique nouvelle apparaît
par rapport aux intrusions déjà décrites : une petite anomalie négative en Ba,
avec des rapports Ba/Ba* compris entre 0,48 et 0,73 correspondant au
fractionnement des feldspaths, dont le feldspath potassique. Ces spidergrammes
présentent les anomalies négatives habituelles en Sr, P, Na, Zr, Hf, Eu, Ti, Ca, V,
Fe, Mg et métaux de transition correspondant au fractionnement d’un mélange
de feldspaths, hornblende, apatite, oxydes de Fe et de Ti, zircon, etc.
Les échantillons de Caldarello sont plus évolués que ceux de Chevanu. Leur
composition normative va des granodiorites aux monzogranites, avec des
teneurs en silice allant de 72 à 75 % et des DI compris entre 83 et 88. Ce sont
des granitoïdes riches en Ca, la somme des oxydes alcalins est comprise entre
6,5 et 7,2 % et, à une exception près, le rapport K2O/Na2O est supérieur à 1.
La somme des REE est relativement élevée, comprise entre 135 et 164 ppm.
Les 5 spectres normés aux chondrites (fig. 15) sont très proches les uns des
autres. Ils sont parmi les plus fractionnés des spectres de tous les granitoïdes
étudiés, avec (La/Yb)N compris entre 11 et 19,3. De tels fractionnements sont
compatibles avec ceux des TTG les moins fractionnés et avec ceux des
granitoïdes d’arcs insulaires les plus fractionnés. Les spectres des LREE sont
bien fractionnés, avec (La/Sm)N compris entre 4,6 et 5,2. L’anomalie négative
en Eu est faible à moyenne, avec des rapports Eu/Eu* compris entre 0,78 et 0,58.
L’existence de ces anomalies négatives est une des caractéristiques qui exclut
l’appartenance des granitoïdes de Caldarello aux TTG. Le fractionnement des
- 88 -
HREE n’est pas tout à fait négligeable puisque (Gd/Yb)N peut atteindre 2,5. Ces
spectres de HREE présentent une légère concavité.
Parmi les LILE, Rb a une concentration en moyenne plus élevée que celles
des granitoïdes précédemment décrits et de plus cette concentration en Rb peut
dépasser la concentration en Sr. La concentration en Ba devient élevée, comprise
entre 538 et 755 ppm. Cependant, dans le ternaire Rb/Sr/Ba, les échantillons de
Chevanu correspondent encore à des granitoïdes High-Ca (fig. 14).
Les spidergrammes normés au MORB (fig. 16) sont bien fractionnés depuis
les LILE jusqu’aux métaux de transition. L’anomalie négative en Ba est encore
très faible, Ba/Ba* étant compris entre 0,5 et 0,8. Ces spidergrammes présentent
les anomalies négatives habituelles en Sr, P, Na, Zr, Hf, Eu, Ti, Ca, V, Fe, Mg
et métaux de transition correspondant au fractionnement d’un mélange de
feldspaths, hornblende, apatite, oxydes de Fe et de Ti, zircon, etc.
L’échantillon de La Testa est encore plus évolué que les précédents (941). Il
s’agit d’un monzogranite à 73 % de silice et avec un DI de 87. Il est cependant
riche en Ca, la somme des oxydes alcalins atteint 7,4 %, avec un rapport
K2O/Na2O > 1.
Bien que montrant des degrés d’évolution divers, les trois sous-ensembles du
complexe intrusif de Pianotolli-Caldarello – Chevanu présentent un « air de
famille » et pourraient correspondre à des venues magmatiques discrètes,
provenant d’une même source, mais résultant de taux de fusion partielle
différents. L’hypothèse d’une différenciation par cristallisation fractionnée simple
ou par AFC paraît moins vraisemblable, mais il faudrait plus d’analyses pour
discuter la réalité ou non des lacunes apparentes dans les diagrammes de Harker.
Il n’est pas facile, voire parfois impossible, de les raccorder entre eux, les
failles tardives ayant rejoué à plusieurs reprises à la fois en accidents décrochants
et/ou en failles normales. Il a toutefois été possible de reconnaître la limite
méridionale de cette intrusion, là où elle recoupe le complexe de Pianotolli-
Caldarello – Chevanu. On peut la suivre selon la direction majeure régionale
NE-SW depuis Monacia d’Aullène à l’Est, jusqu’à Cala-Lunga à l’Ouest. Au
Nord-Est de la feuille, sa limite est en grande partie masquée par l’intrusion de
Sotta qui lui est postérieure ; les affleurements de Punta di Colombara, isolés au
sein des granites leucocrates, représentent le témoin le plus septentrional. Côté
nord-ouest, l’intrusion se poursuit très largement sur les feuilles de Porto-
Vecchio et de Roccapina. À noter aussi que ce vaste ensemble est visible depuis
le bord de mer jusque sur les hauteurs de la Montagne de Cagna sur une tranche
de terrain de plus de 700 m de puissance.
Cette intrusion n’est pas homogène. Elle est constituée par l’association de
quatre ensembles pétrographiques aux caractères bien contrastés qui couvrent un
large spectre de composition (fig. 6). Ces quatre ensembles n’ont pas la même
importance à l’affleurement. Ce sont les monzogranodiorites de Chera s.s. qui
constituent l’essentiel du pluton.
Les trois autres unités se situent sur la bordure sud du pluton, où elles
affleurent de façon très discontinue :
– granodiorites à biotite et amphibole de Monacia d’Aullène ;
– monzogranodiorites porphyroïdes des marais de Canniccia ;
– monzogranites leucocrates de Campo Mezzano ;
Tous ces matériaux renferment, de façon assez discrète, des roches basiques
sous forme d’enclaves microgrenues sombres, de taille décimétrique à
pluridécimétrique ; les stocks décamétriques à hectométriques y sont très rares,
voire absents contrairement à ce qui est connu plus au Nord-Ouest sur les cartes
voisines. La mise en place de toutes ces roches est concomitante ; les enclaves
comme les stocks se disposent en minces feuillets conformément à la disposition
de la fluidalité planaire apparente de leur encaissant.
leur grain moyen à fin et la présence constante d’amphibole verte. Les enclaves
microgrenues sombres de taille centimétrique à pluridécimétrique sont
nombreuses.
Il est à noter que ces granodiorites portent la trace très nette d’une légère
déformation à l’état solide :
– le quartz présente une extinction roulante très marquée avec apparition de
fréquents sous-joints, voire de plages d’aspect ellipsoïdal, formées par une
mosaïque de nouveaux grains avec des contacts suturés ;
- 94 -
Ces roches sont, pour l’essentiel, présentes dans les points bas du bassin de
Figari. De ce fait, elles affleurent dans de très mauvaises conditions. Les
gisements frais sont rares (expliquant l’absence de données géochimiques) ; les
plus représentatifs sont visibles sur la butte de Bufua et ses environs, ainsi que
dans le secteur à l’Ouest du hameau de Poggiale (secteur du lieu-dit
Vacimatoju).
Il s’agit donc d’un matériau à gros grain. Sa texture est très hétérogranulaire
du fait de la présence d’abondants phénocristaux de feldspath potassique beige
rosé dont la taille dépasse souvent les 2 à 3 cm de long, mais aussi de nombreux
amas polycristallins de quartz aux dimensions centimétriques. Les
macrocristaux de feldspath potassique ainsi que les amas de quartz sont
englobés dans une mésostase au sein de laquelle on distingue bien les deux
feldspaths, le quartz et la biotite en cristaux plurimillimétriques. Ces matériaux
sont souvent très altérés et couverts d’une végétation dense. L’organisation
plano-linéaire de la fabrique étant difficile à percevoir, l’analyse structurale de
terrain est rendue délicate et les mesures obtenues aléatoires.
Le faciès type peut être décrit comme une roche de couleur claire, à texture
grenue hétérogranulaire. Il est généralement altéré ; dans ce cas, seul le quartz,
- 96 -
D’une façon générale, sur des affleurements frais, on observe une très belle
roche hololeucocrate. Ce sont les cristaux de feldspath potassique qui, de par leur
couleur rose-saumon soutenue, leur aspect trapu et leur taille (de 1 à 1,5 cm en
moyenne), caractérisent ce faciès monzogranodioritique. Dans de rares cas, ils
peuvent se présenter sous la forme de véritables macrocristaux de plus de 3 cm
selon l’axe c. De gros quartz globuleux soulignent le caractère hétérogranulaire
de ce matériau. Les cristaux de plagioclase bien automorphes, de plus petite taille
(de 5 à 8 mm de long), s’organisent en plages blanches, mouchetées de biotites
millimétriques et de minuscules microclines rosés. Dans cet ensemble de Chera,
la fabrique planaire est peu marquée. Les enclaves microgrenues sombres sont
présentes, mais bien moins abondantes que dans les deux faciès précédents ; leur
répartition est variable, tout comme leur taille (décimétrique à métrique).
Il n’a pas été possible, dans le cadre de ce levé, de donner une expression
cartographique à ces variations. La rubéfaction poussée des roches et surtout la
présence d’un maquis très dense, voire impénétrable dans de nombreux secteurs,
en sont la cause. Nous avons donc opté pour un terme moyen
« monzogranodiorite » pour définir cet ensemble.
Il s’agit d’une roche à gros grain, de couleur claire, se débitant en très gros
bancs de 2 à 3 m d’épaisseur en moyenne. Les enclaves microgrenues sombres
s’y font discrètes. Sur les surfaces patinées, de couleur beige rosé, on observe
une texture fortement grenue d’aspect isogranulaire. Ceci est dû au fait que les
cristaux de feldspath alcalin centimétriques et à l’automorphie peu marquée sont
associés à des cristaux de plus petite taille, mais toujours disposés en amas de
- 100 -
Le faciès de Campo Mezzano est très proche de celui de Suartone s.s. lui aussi
à gros grain. Sur le terrain, la distinction est difficile. Ces derniers sont un peu
moins riches en biotite (3 %). De plus, sur le plan morphologique, ils montrent
un aspect plus ruiniforme, une altération en boules très caractéristique, ce qui
aide à les distinguer des granites de Campo Mezzano. La géochimie confirme
pleinement les distinctions effectuées sur la base des observations de terrain, des
données pétrographiques et structurales.
Deux échantillons de Monacia d’Aullène ont été étudiés (934, 935). Il s’agit
de granodiorites à 70,5 % de silice et avec un DI de 80. Elles sont riches en Ca,
la somme des oxydes alcalins est faible, de l’ordre de 6,5 % et le rapport
K2O/Na2O est nettement inférieur à 1.
Ces roches sont très légèrement peralumineuses (A/CNK < 1,03), calciques,
magnésiennes (M value ~30) et moyennement potassiques (Medium-K).
Les sommes de REE sont parmi les plus élevées des granitoïdes non filoniens
de la feuille géologique, proches de 200 ppm. Les spectres de REE normés aux
chondrites (fig. 18) sont nettement fractionnés, avec des rapports (La/Yb)N
compris entre 14 et 18. Les LREE sont bien fractionnées, avec (La/Sm)N
légèrement supérieur à 5. Les anomalies négatives en Eu sont modestes, le
rapport Eu/Eu* est compris entre 0,74 et 0,79. Les HREE sont fractionnées avec
(Gd/Yb)N compris entre 1,6 et 2 et leurs spectres sont légèrement concaves.
Cinq échantillons de Chera s.s. ont été analysés (905, 916, 924, 925, 929). Ils
sont tous monzogranitiques avec des teneurs en silice proches de 74 % et des DI
compris entre 87 et 92. Ils sont relativement riches en Ca mais pauvres en Mg.
La somme des oxydes alcalins est comprise entre 6,9 et 7,7 % et le rapport
K2O/Na2O oscille autour de 1.
Fig. 18 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des granitoïdes U2a-Gb
du complexe intrusif de Chera
- 103 -
Parmi les LILE, Rb, Sr et Ba présentent une grande variabilité : 95 ppm < Rb
< 177 ppm, 70 ppm < Sr < 139 ppm et 241 ppm < Ba < 554 ppm, ce qui
confirme le caractère un peu disparate de ces échantillons. Dans le ternaire
Rb/Sr/Ba, ces échantillons de Chera se projettent dans le champ des granitoïdes
riches en Ca (fig. 14).
On peut retenir que les échantillons de Chera sont plus évolués que ceux de
Monacia d’Aullène, mais qu’ils ne semblent pas dériver les uns des autres.
L’impression est plutôt qu’ils correspondent à des intrusions provenant d’une
même source mais avec des histoires pétrogénétiques légèrement différentes
(taux de fusion partielle ou taux de contamination crustale différents, par
exemple).
La somme des REE est relativement élevée, 126 ppm. Le spectre de REE
normé aux chondrites (fig. 18) est nettement fractionné avec (La/Yb)N = 12,8. Il
présente une anomalie négative en Eu peu marquée (Eu/Eu* = 0,81) et un
spectre de HREE légèrement concave, témoin de fractionnement de pyroxène
ou d’amphibole. Ce type de spectre correspond à des liquides peu évolués.
- 105 -
Deux échantillons de Campo Mezzano (933, 909) ont été analysés. Les
analyses correspondent à des leucomonzogranites felsiques (SiO2 > 74 %), à DI
élevé de 90. Les échantillons sont pauvres en MgO et riches en CaO. La somme
des oxydes alcalins est comprise entre 7,3 et 7,7 % et le rapport K2O/Na2O est
nettement supérieur à 1.
Cette intrusion de Chera se poursuit, de notre point de vue, sur les feuilles
voisines de Roccapina et de Sartène par ce qui a été cartographié en ( γ ) :
2 3
monzogranite à grain moyen à fin, à feldspath alcalin (Marre et al., 1994). Dans
toute la partie ESE de cet ensemble ( γ ), nous y avons reconnu l’équivalent des
2 3
Sur son flanc sud, l’intrusion de Sotta recoupe là encore selon la même
direction NW-SE les monzogranodiorites de Chera. Ici aussi, les contacts ont été
cartographiés au plus près sans qu’il ait été possible de les observer de façon
précise. À noter toutefois que la limite sud de l’intrusion peut être observée au
mètre près en deux points précis :
– dans le talus de la route D959 Sotta-Chera, quelques 300 m avant
l’embranchement pour le hameau de Canni, là où les granodiorites porphyroïdes
de Mola appartenant à l’intrusion de Sotta jouxtent les monzogranodiorites de
Chera ;
– sur la piste qui relie le hameau de Cancaraccia au lieu-dit Gallinavarja, là où
les mêmes granodiorites à MFK type Mola avoisinent les monzogranodiorites
du secteur de Cuo. Dans les deux cas, les conditions d’affleurement ne sont pas
suffisantes pour analyser de façon approfondie les relations chronologiques
entre les deux entités. Toutefois, aucune variation de texture dans l’un ou l’autre
des deux matériaux au contact n’a pu être décelée, ce qui traduit l’absence d’un
fort contraste thermique.
Le passage d’un matériau à l’autre est brutal, marqué côté acide par des
essaims d’enclaves. Ces derniers, souvent très denses en limite même du corps
mafique, se présentent sous la forme d’accumulations d’enclaves en coussins
traduisant un émiettement du magma basique dans le matériel granitique. Côté
basique, la bordure est souvent à grain fin ; dans les zones plus internes et donc
plus homogènes, la roche est injectée par des veinules acides onduleuses. On
parle alors d’intrusion veinée.
Ces mafites n’ont pas été étudiées en détail dans le cadre du levé de la présente
carte. Nous n’en donnerons donc qu’une brève description qui, à l’échelle
microscopique, n’est basée que sur l’analyse d’une dizaine de lames minces.
Les deux roches sont caractérisées par une certaine richesse en alumine, en
CaO et en MgO, par une faible concentration en oxydes alcalins dont la somme
est inférieure à 3,5 %, pour un rapport K2O/Na2O nettement inférieur à 1, et par
une perte au feu comprise entre 2 et 3 %.
- 114 -
Fig. 20 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des granitoïdes U2a-Gb et des
gabbros du complexe intrusif de Sotta
- 115 -
Fig. 21 - Diagrammes multiélémentaires normés au N-MORB des granitoïdes et des gabbros du complexe
intrusif de Sotta
- 116 -
Les deux roches sont relativement pauvres en REE (45 et 63 ppm), avec des
LREE faiblement pentées ([La/Sm]N < 3), des anomalies en Eu positives et des
HREE faiblement fractionnées ([Gd/Yb]N = 1,5). À l’anomalie positive en Eu
près, ce type de spectre est courant dans des gabbros calco-alcalins (fig. 20).
Ces deux gabbros ont des spidergrammes normés au MORB (fig. 21) très
caractéristiques, avec une décroissance régulière des LILE aux HREE, de fortes
anomalies négatives en Ta et Nb et de fortes anomalies positives en Pb, typiques
des gabbros calco-alcalins au sens large.
Les spidergrammes normés au MORB (fig. 21) montrent aussi l’effet ciseaux.
Le spectre du monzogranite est proche de ceux des granodiorites mais en étant
plus riche en LILE (Rb = 162 ppm) et plus pauvre en éléments de transition. Les
anomalies négatives en Ba, Sr, P, Eu, Ti, Ca et V du monzogranite sont plus
accentuées que celles des granodiorites.
Fig. 22 - Coupe C-C’ illustrant la structure de l’intrusion différenciée de Sotta (Gb), recoupée par le stock microdioritique de Gallinavarja. Ses
relations avec les intrusions de Porto-Vecchio (Ga) et de Chera (Gb) ; elle-même intrudée par le pluton de Figari-Arapa (cf. coupe C-C’ fig. 5)
- 119 -
(73,40 %) et son DI (84) sont tout à fait semblables à ceux des granodiorites de
Sotta.
Ce pluton, tout comme les deux précédents, est très hétérogène. Les trois
entités pétrographiques qui le composent se sont mises en place de façon sub-
synchrone, liées entre elles par des figures de mélanges magmatiques
incomplets. Sur le plan structural, ces trois ensembles sont caractérisés par des
plans de foliation dont l’orientation variable (entre N70 et N120) plonge en
direction du SSE avec un angle faible. Les linéations magnétiques qui les
accompagnent présentent les mêmes directions, avec une inclinaison faible mais
constante vers l’ESE. Ces données structurales confortent et complètent les
observations pétrographiques et de terrain. Elles permettent de caractériser de
façon globale l’architecture de cette intrusion. Il s’agit encore d’une intrusion en
forme de feuillet de direction globalement NW-SE avec un pendage moyen à
faible vers le SSE. Elle s’est mise en place en s’extravasant au Nord sur les
granodiorites de Porto-Vecchio qu’elle recoupe sous un angle faible et en
intrudant les monzogranodiorites de Chera au Sud avec une discordance forte.
L’organisation interne de cette lame apparaît en fait assez complexe. Une coupe
orientée NNE-SSW passant à la verticale de Sotta (fig. 22) permet d’en
- 120 -
Caractères généraux
Ce corps intrusif aux dimensions limitées affleure dans la partie extrême nord-
est de la feuille. Nous n’en observons que sa terminaison occidentale car côté
est, il disparaît sous les eaux de la mer tyrrhénienne. La partie visible du pluton
montre des contours sinueux, festonnés, avec des indentations qui pénètrent
profondément dans les granodiorites environnantes de Porto-Vecchio et
Cerbicale-Tucchesi.
Cette intrusion est constituée par un monzogranite leucocrate à biotite (fig. 6).
Une roche qui, contrairement aux intrusions précédentes du groupe (Gb), ne
présente pratiquement pas de variation de faciès. De par son grain relativement
fin et ses caractères très siliceux, potassique et très faiblement calcique (CaO ≅
à 1 %), elle résiste bien à l’érosion. Elle ne produit que des sols maigres qui se
couvrent d’un maquis bas. Elle affleure donc dans de bonnes conditions, surtout
au bord de mer où il est possible de l’observer sur des affleurements en continu
d’ordre décamétrique voire plus. Les contacts de ce pluton ont été suivis dans
d’assez bonnes conditions. Rarement visibles dans les faits, les contacts avec les
matériaux encaissants granodioritiques appartenant aux intrusions de Porto-
- 121 -
Vecchio et Monte Tucchesi ont été cartographiés au plus près en tenant compte
de la morphologie ; les monzogranites de Bocca di l’Oru étant moins altérables
sont toujours en relief. Il n’en est pas de même pour les contacts avec les
leucogranites tardifs constituant le petit pointement de Porra et le grand dyke de
Punta di u Cerchiu dont le tracé est plus aléatoire. Sur la bordure sud de
l’intrusion, le contact avec les monzogranodiorites à gros grain de Chera est très
bien visible en bord de mer à hauteur de la Punta di i Scogli Rossi. Le
monzogranite leucocrate de Bocca di l’Oru recoupe les structures planaires des
monzogranodiorites de Chera sans montrer de variation de texture, ce qui laisse
supposer, une fois de plus, l’absence de contraste thermique important entre les
matériaux au contact.
par celle de la biotite. Cette dernière peu abondante (3 % du volume total) livre
des lamelles automorphes à subautomorphes, avec un pléochroïsme très marqué
dans les tons brun-jaune à brun très sombre. Contrairement aux intrusions
précédentes, l’amphibole a totalement disparu. Le quartz se regroupe lui aussi
en amas d’une dizaine de cristaux ; il contient en inclusions du plagioclase et de
la biotite. Il présente de très belles formes propres au contact du feldspath
alcalin. Ce dernier représentant 35 % du volume total constitue la phase majeure
de la roche. Il a toujours un habitus xénomorphe, incluant tous les autres
minéraux. Ces cristaux de feldspath alcalin sont très fréquemment bordés d’un
film d’albite qui marque la fin de la cristallisation. Le caractère sub-volcanique
de cette intrusion se confirme à l’échelle microscopique par la présence de
petites cavités miarolitiques qui sont occupées par des associations basse
température du type : albite-épidote-chlorite-muscovite. La déformation post-
solidus est très peu marquée.
Caractéristiques géochimiques
Les monzogranites de Bocca de l’Oru (918, 919) sont felsiques (SiO2 >
75 %), avec un DI élevé, supérieur à 91. Ils sont pauvres en MgO, encore
relativement riches en CaO (1 %), avec une somme en oxydes alcalins de l’ordre
de 7,5 % et des rapports K2O/Na2O supérieurs à 1.
Leur concentration en REE est comprise entre 106 et 129 ppm. Dans les
spectres normés aux chondrites (fig. 23), les LREE sont bien inclinées
([La/Yb])N = 3,83). Les HREE ne sont pas fractionnées ([Gd/Yb]N proche de 1)
et leur spectre montre une légère concavité témoin du fractionnement, dans ce
cas, de la hornblende. L’anomalie négative en Eu est nette (Eu/Eu* = 0,5). Ce
type de spectre est typique des suites calco-alcalines metalumineuses à
légèrement peralumineuses.
Parmi les LILE, Rb est relativement élevé autour de 160 ppm, nettement plus
élevé que le Sr (autour de 85 ppm). La concentration en Ba est de l’ordre de
450 ppm. Dans le ternaire Rb/Sr/Ba, les monzogranites de Bocca de l’Oru se
projettent dans le domaine riche en Ca (fig. 14).
- 124 -
Fig. 25 - Coupe D-D’ illustrant la structure du pluton de Figari - Arapa (Gc) qui intrude celui de Chera (Gb), lui-même recoupé par les
granodiorites à macrocristaux de l’intrusion de Sotta (Gb) (tracé de la coupe D-D’ cf. fig. 5)
- 126 -
Les spidergrammes normés aux MORB (fig. 24) montrent que ces
monzogranites leucocrates sont relativement riches en LILE (Rb autour de
160 ppm) et en certains HFSE (Th de 12 à 15 ppm). Des anomalies négatives
bien formées traduisent un degré de fractionnement des liquides magmatiques
relativement avancé (Ba, Sr, P, Na, Zr, Hf, Eu, Ti, Ca, V et MgO). En particulier
le rapport Ba/Ba* ~ 0,4 est faible.
C’est au Sud de la Pta. d’Archinivale, sous le point côté 327, que l’on peut
observer le faciès type de ce monzogranite dans d’excellentes conditions à la
faveur de traces encore fraîches d’un essai de carrière.
- 128 -
Il s’agit d’une très belle roche de couleur grisée qui affleure sous forme de
gros bancs réguliers d’épaisseur plurimétrique. À l’observation macroscopique,
elle montre une texture à grain fin avec un léger caractère porphyrique. Les
enclaves microgrenues sont présentes ; leur taille ne dépasse pas le décimètre.
On y observe aussi d’abondants amas pegmatitiques et de nombreuses cavités
miarolitiques. Tout un ensemble de caractères qui donne à ces matériaux un
caractère sub-volcanique affirmé.
d’une roche à grain très fin, hololeucocrate car très pauvre en minéraux colorés,
avec un débit en plaquettes très caractéristique. Elle présente une patine de teinte
uniforme, blanchâtre à beige rosée. Dans le détail, la texture de ce matériau peut
être très changeante du fait de la grande variabilité de la taille du grain : depuis
un faciès finement grenu, assez proche du précédent, jusqu’à un type aplitique,
franchement saccharoïde. La présence en grande abondance de cavités
miarolitiques, d’amas micropegmatitiques de taille millimétrique à
pluricentimétrique montrant de fréquentes structures graphiques, est une
constante de ce faciès.
C’est au niveau de la texture que l’on note les différences les plus marquées
avec le faciès précédent. La séquence de cristallisation est ici manifestement très
resserrée, voir sub-synchrone. Feldspaths et quartz sont intimement associés
- 130 -
dans des textures granophyriques ; ces dernières pouvant être séparées par des
parties finement grenues isogranulaires.
Les relations entre les deux faciès peuvent s’observer dans le talus de la piste
qui du cimetière de Chera mène au lieu-dit Finocchio. La coupe SW-NE, le long
du ravin qu’emprunte la faille Scalella – Ch. Sant’Agostino, permet de
visualiser le contact entre les deux unités. Les matériaux de faciès aplitique
intrudent les monzogranites à grain fin selon un plan NW-SE très fortement
penté au Nord-Est. Le faciès aplitique, toujours en position de toit sur l’ensemble
de l’intrusion, s’extravase vers le NNE sur les monzogranites à grain fin, tout en
constituant les dykes émis en périphérie ou dans les parties sommitales du pluton
(fig. 25).
Caractéristiques géochimiques
1 - Les monzogranites leucocrates de Figari (903, 922) sont felsiques (SiO2
> 75 %), avec un DI élevé (91). Ils sont pauvres en MgO, mais riches en CaO.
La somme des oxydes alcalins atteint 7,5 % et le rapport K2O/Na2O est
supérieur à 1.
Les spidergrammes normés au MORB (fig. 24) sont enrichis en LILE (Rb
entre 117 et 138 ppm) et en HFSE (Th 12 à 13 ppm) et appauvris en Mg et en
métaux de transition. Les anomalies négatives liées au fractionnement des
feldspaths, de la hornblende et des minéraux accessoires sont bien exprimées.
Cependant, malgré son caractère felsique et évolué, ce monzogranite, comme
tous les granitoïdes examinés jusqu’à présent, n’est pas un granitoïde fractionné
au sens strict et il est High-Ca (d’après sa position le ternaire Rb/Sr/Ba, fig. 14)
et pas très riche en Rb.
somme des oxydes alcalins est élevée à 8,15 % et que le rapport K2O/Na2O est
nettement supérieur à 1.
Notre échantillon est pauvre en REE (61 ppm) et son spectre normé aux
chondrites est faiblement fractionné ([La/Yb]N = 2,6). Les LREE sont aussi
faiblement fractionnées ([La/Sm])N = 2) et le spectre des HREE est à pente
positive ([Gd/Yb])N = 0,8). L’allure du spectre total fait penser à un début d’effet
tétrade, en particulier dans le cas des deux dernières tétrades. L’anomalie
négative en Eu est relativement forte (Eu/Eu* = 0,33).
C’est le découpage par les failles N30-40 qui est responsable de la disposition
actuelle du massif. Dans le compartiment le plus oriental, grâce à un dénivelé
important, on observe une coupe verticale de la partie visible du pluton avec les
monzogranites à grain fin de Figari dans les parties basses, surmontés par les
syénogranites aplitiques d’Arapa qui alimentent les dykes périphériques dans les
- 132 -
Il s’agit :
– de l’intrusion granodioritique à biotite et amphibole de Balistra ;
– des affleurements de granodiorites porphyroïdes de la côte est au sein
desquels nous avons distingué :
- des granodiorites à macrocristaux de feldspath potassique type Cerbicale-
Cala Longa,
- des granodiorites à phénocristaux de feldspath potassique type Carlu-
Antu.
Ces différents ensembles ont été moins étudiés que les autres corps intrusifs
d’importance régionale. À une exception près, ils n’ont pas fait l’objet de
mesures par la méthode ASM et n’ont pas été analysés sur le plan géochimique.
Nous n’en donnons ici que des descriptions pétrographiques succinctes, basées
principalement sur des observations de terrain.
• Intrusion de Balistra
Caractères généraux
Les granodiorites de Balistra représentent les restes d’une intrusion qui,
actuellement, affleure de façon extrêmement limitée. Elle est en effet recoupée
au Nord et à l’Ouest par l’intrusion des monzogranites leucocrates de Suartone
alors qu’au Sud, elle se trouve masquée par les formations miocènes du Causse
de Bonifacio. Côté est, elle disparaît en mer.
Cette roche :
– de par sa composition très plagioclasique et sa richesse en minéraux
ferromagnésiens ;
– du fait qu’elle se situe dans un secteur fortement affecté par la tectonique
cassante et ;
– qu’elle a été injectée par un très grand nombre de dykes tardi-hercyniens ;
- 133 -
est toujours marquée par une très forte altération. Les affleurements frais
sont très rares. Les meilleurs gisements se situent en bordure sud de l’étang
de Balistra et sur le haut de la piste qui, depuis Pietra Bianca, descend vers
la limite nord de l’étang.
Le passage entre les deux entités n’a pas été observé. Le terme microgrenu
pourrait représenter la bordure à grain fin de ce pluton.
Les enclaves sombres microgrenues sont présentes dans les deux entités. Elles
sont de taille assez variée et de forme plutôt sphéroïdale (jusqu’à 25 cm de
diamètre) mettant en évidence une assez faible structuration magmatique peu ou
- 134 -
pas visible à l’œil nu. Toutefois, une mesure de susceptibilité magnétique fait
apparaître une linéation sub-horizontale N119, conformément aux directions
régionales classiquement reconnues dans les intrusions précédentes U2a (entre
90 et 140°).
γCA
4
. Granodiorite à phénocristaux de feldspath potassique
automorphe type Carlu-Antu. À hauteur du golfe de Rondinara, trois petits
gisements de granodiorite à biotite ± amphibole ont été cartographiés, séparés
les uns des autres par les indentations de la côte ; étant recoupés par les
granitoïdes de l’intrusion de Suartone sur leur bordure occidentale, ils se
trouvent totalement isolés et leurs relations avec les autres gisements
granodioritiques Mt. Tuchesi, Pta. Cerbicale, Cala Longa nous sont totalement
inconnues.
Les deux affleurements les plus importants en superficie, celui de Carlu Antu
et celui de la Punta di Rondinara contiennent de nombreuses enclaves de socle
de taille décimétrique à métrique, mais aussi des panneaux de dimensions
cartographiables tels que celui de la Marina Rasciata. On peut y reconnaître les
termes lithologiques reconnus aux Cerbicale et plus au Nord, sur la feuille de
Porto-Vecchio (Libourel, 1985 ; Rouire et al., 1993) à savoir : des orthogneiss,
des amphibolites, des leptynites, des migmatites, des gneiss sombres.
Le petit gisement de Crucceti, situé dans une zone faillée, est très fortement
cataclasé. À l’affleurement, le faciès n’est reconnaissable que grâce à la présence
de reliques de phénocristaux de feldspath potassique.
- 135 -
p γCL
4
. Granodiorite porphyroïde type Cerbicale – Cala Longa
Caractères généraux
Les granodiorites à MFK de la Punta Cerbicale sont intrusives dans le
socle métamorphique, représenté ici par les orthogneiss ordoviciens de
Biancone. Les contours lobés de l’intrusion sont nettement sécants sur la
disposition de la foliation des orthogneiss, orientée N120 avec un pendage au
Nord de 50° environ ; de plus les plutonites montrent un fort contraste thermique
avec leur encaissant, ce qui se traduit par un faciès de bordure à grain fin. Elles
sont elles-mêmes injectées par le petit stock leucomonzogranitique de Piscia.
Sur tous les gisements précités, les roches se caractérisent par la présence de
macrocristaux de feldspath potassique de très grande taille. Ils peuvent atteindre
cinq à six centimètres de long selon l’axe « c ». Leur habitus est nettement
automorphe, mais leurs contours, observés dans le détail, montrent des limites
finement pœcilitiques au contact des cristaux de leur matrice. Dans cette
- 136 -
Grands plutons
• Intrusion de Suartone
Caractères généraux
Cette intrusion est visible dans la partie sud-est de la feuille. Bien qu’il
s’agisse du plus vaste pluton de leucomonzogranite reconnu dans le secteur
d’étude, il faut noter que son extension actuelle n’est que très résiduelle. Ses
extrémités septentrionale et méridionale, tout comme une grande partie de sa
bordure orientale, nous sont inconnues à cause du découpage maritime. Il est de
plus en partie recouvert par les terrains miocènes du Causse de Bonifacio.
Toutefois, de par la disposition de ses limites actuelles par rapport à son
encaissant, et surtout les caractéristiques de sa structure interne mises en
évidence par la méthode ASM (Gattaccieca et al., 2004), il est possible
d’affirmer que le massif de Suartone constitue les restes d’une intrusion
beaucoup plus vaste, présentant un allongement orienté sensiblement N60.
C’est dans cette direction que l’on peut la suivre sur plus de 20 km de long,
depuis le Capo di Feno, en bordure de mer, au Sud-Ouest du Causse de
Bonifacio, jusqu’au golfe de Santa Giulia au Nord-Est.
« maritimes » ou masquées, soit par des accidents tectoniques, soit par les
sédiments miocènes du Causse de Bonifacio. Un certain nombre de contacts ont
pu cependant être observés dans d’assez bonnes conditions. Ils montrent la
présence de faciès de bordure à grain fin, souvent à texture aplitique. C’est le cas
au contact des granodiorites à macrocristaux de Carlu Antu, tout comme au
contact des granodiorites de Balistra au Sud du Monte Rossu. Mêmes
observations en limite du diverticule du Monte Biancu, côté occidental où
apparaît un faciès de bordure caractérisé par de très belles textures microgrenues
porphyriques au contact des monzogranodiorites de Chera.
Il s’agit d’une roche à très gros grain, présentant une patine de couleur beige
plus ou moins rouille en fonction de son degré d’altération. Sa texture, fortement
grenue et à caractère hétérogranulaire marqué est parfaitement visible, aussi bien
sur les surfaces patinées qu’à la cassure fraîche. L’abondance du quartz est
manifeste. Il se présente sous forme de cristaux subautomorphes, de couleur
grise à translucide. Les cristaux sont rarement isolés, se regroupant en amas pour
constituer des globules polycristallins de grande taille (jusqu’à plus de 2 cm de
diamètre). Ces derniers, sur les surfaces altérées, apparaissent en relief et
donnent de ce fait un aspect extrêmement rugueux au matériau. Le plagioclase
en cristaux de petite taille (environ 4 à 5 mm) a un habitus nettement
automorphe et comme le quartz montre des regroupements en amas. Ces deux
minéraux constituent le fond blanchâtre à jaunâtre de la roche, fond sur lequel
se détachent les cristaux rosés de feldspath potassique et les lamelles
plurimillimétriques de biotite, elles aussi regroupées en nids. Le feldspath
potassique est abondant. Il se présente sous la forme de cristaux d’aspect
subautomorphe à xénomorphe, de taille généralement centimétrique, mais il
n’est pas rare d’observer des cristaux de plus de 2,5 cm de long, ce qui accentue
le caractère hétérogranulaire de ce matériau. Enfin il faut noter, comme cela est
bien connu dans des granites du même type au sein du batholite corso-sarde
(Orsini, 1980), la présence de grenat almandin-spessartine visible à l’œil nu.
- 139 -
C’est le cas par exemple dans les affleurements des talus de la route N196 à l’Est
des Monts de la Trinité.
Les enclaves microgrenues sombres sont présentes dans ce faciès mais en très
faible proportion. La roche ne présente pas d’orientation préférentielle évidente
de ses minéraux constitutifs mise à part la présence de quelques schlierens.
entités est très difficile, voire dans certains cas impossible à réaliser. Le tracé des
limites est alors donné comme « supposé ». Toutefois, le faciès type U Vangonu
affleure en continu dans un certain nombre de secteurs que nous avons tenté de
délimiter au plus près. Il s’agit pour les plus importants et du Nord au Sud :
– du secteur de la face est de la Punta di Rafaellu au Nord du golfe de Porto
Novo ;
– du secteur de Tre Paduli à hauteur de la presqu’île de Rondinara ;
– du secteur de Pinitella – U Vangonu ;
– enfin le pluton satellite de U Capicciolu qui, sur plus de 6 km de long, forme
l’arête maîtresse de la presqu’île de Sant’Amanza. Il y recoupe les intrusions
antérieures de Pianotolli-Caldarello – Chevano, Chera et Cala Longa.
pléochroïsme dans les tons brun-vert. Souvent très fortement chloritisée, elle
inclut de nombreux minéraux accessoires (apatite, zircon) et d’autres minéraux
radioactifs de très petite taille, repérables uniquement par les auréoles
pléochroïques qu’ils induisent. Le plagioclase est encore le premier minéral à
apparaître au liquidus, sous la forme de petits cristaux trapus, bien automorphes.
Certains d’entre eux, nettement zonés oligoclase-albite, se regroupent en amas
de quelques cristaux. D’autres, d’habitus subautomorphe, montrent des contacts
avec le quartz et la biotite qui laissent supposer une séquence de cristallisation
très resserrée. Le quartz est bien automorphe et montre de très belles faces au
contact du feldspath alcalin, mais aussi des signes d’automorphie au contact de
la biotite et plus rarement du plagioclase. Il contient de très nombreuses files
d’inclusions probablement fluides. Le feldspath alcalin est parfois visible, sous
forme de cristaux d’assez grande taille, maclés selon la loi de Carlsbad. Il inclut
tous les autres minéraux, corrodant les bordures du plagioclase et donnant des
figures myrmékitiques à leur contact. Ces feldspaths alcalins laissent apparaître
le moirage du microcline et de très belles perthites en lames, voire en taches. Ces
cristaux d’assez grande taille ont des bordures festonnées, englobant les cristaux
au contact. Le feldspath alcalin se présente aussi sous forme de petits cristaux
xénomorphes, en position interstitielle. La séquence se termine par la
cristallisation de films intergranulaires d’albite en tout petits cristaux. Le grenat
est présent. On l’observe, soit en cristaux précoces, millimétriques et
parfaitement automorphes, soit tardifs, en symplectite avec du quartz et/ou de
l’albite. La muscovite, bien que discrète, est présente comme produit d’altération
des feldspaths ou en interstratifiée avec la biotite très chloritisée. De la chlorite
néoformée, sous la forme de rosettes regroupées en petits nids, est à signaler.
Fig. 26 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des différents leucogranites de Suartone
- 143 -
élevée et dirigée vers l’intérieur de la structure à grain fin. Le faciès fin ne peut
donc être interprété comme faisant partie de secteurs proches du toit ou des
bordures du pluton. Il s’agit bien de deux évènements intrusifs sub-
concomitants. Les deux entités ont été fortement dégagées par l’érosion et
laissent apparaître, à la faveur d’une topographie accidentée, des épaisseurs
apparentes de plus de 200 m.
Les échantillons sont relativement pauvres en REE (76 ppm < REE <
98 ppm). Les spectres normés aux chondrites (fig. 26) sont peu fractionnés : 2,8
< (La/Yb)N < 6. Les LREE sont faiblement fractionnées, avec (La/Sm)N
compris entre 2,6 et 3,4. Les HREE ne sont pas fractionnées, la valeur (Gd/Yb)N
tourne autour de 1, leur facteur d’enrichissement par rapport aux chondrites est
compris entre 10 et 20. Tous les échantillons présentent une anomalie négative
en Eu nette, avec le rapport Eu/Eu* compris entre 0,2 et 0,5. Le caractère heurté
des spectres est peut être lié à un début d’effet tétrade.
Les rapports K/Rb sont tous en-dessous de celui du Main Trend de Shaw
(1968), (K/Rb = 230), compris entre 213 et 170, ce qui avec la concentration en
Rb comprise entre 159 et 233 ppm, témoigne du caractère fractionné d’une
partie de ces granites. Dans le ternaire Rb/Sr/Ba, les points représentatifs des
- 145 -
Ils sont felsiques, avec une concentration en silice comprise entre 75,3 et
77,1 %, et avec un DI autour de 95. Les concentrations en MgO, en P2O5 et
dans un cas en TiO2 sont extrêmement basses, en dessous du seuil de
détection. Leurs teneurs en CaO sont basses, comprises entre 0,4 et 0,6 %. La
somme des oxydes alcalins oscille autour de 8 %, avec un rapport K2O/Na2O
nettement supérieur à 1.
Les échantillons sont relativement pauvres en REE (81 ppm < REE <
98 ppm). Les spectres normés aux chondrites (fig. 26) sont peu fractionnés : 1,6
< (La/Yb)N < 2,1. Les LREE sont faiblement fractionnées, avec (La/Sm)N
compris entre 2,6 et 3,4. Les pentes des spectres des HREE sont légèrement
positives avec (Gd/Yb)N < 0,83. Leur facteur d’enrichissement par rapport aux
chondrites est compris entre 19 et 24. Les anomalies négatives en Eu sont très
fortes, avec un rapport Eu/Eu* compris entre 0,06 et 0,15.
Les rapports K/Rb sont très bas, nettement en dessous de celui du Main Trend
de Shaw (1968), (K/Rb = 230), compris entre 127 et 147, ce qui avec les très
fortes concentrations en Rb, comprises entre 253 et 273 ppm, témoigne du
caractère fortement fractionné de ces granites. Dans le ternaire Rb/Sr/Ba, les
- 146 -
Dans le secteur qui nous occupe, elle constitue sur le plan morphologique les
derniers contreforts de la Montagne de Cagna avec les hauts sommets de La
Punta di Monaco : 1 292 m ; de La Cima di Cagna : 1 224 m ; L’Uomo di
Cagna : 1 217 m ; et son voisin L’Uomo D’Ovace : 1 139 m.
Ces granites très siliceux (fig. 6) (74,9 à 76,5 % de SiO2) et peu calciques
(moins de 1 %), donnent des reliefs extrêmement vigoureux, caractérisés
par des arêtes vives, des pointes aux parois souvent subverticales
alimentant de grandes coulées de blocs. Ce type de modelé est
probablement dû à la conjonction de plusieurs facteurs : des matériaux
rebelles à l’altération, des matériaux très fortement diaclasés (joints
primaires issus des structures de refroidissement, fractures tectoniques) et
exposés au milieu froid d’altitude. Mis à part quelques points de passage,
les voix d’accès y sont très rares et la progression difficile. De ce fait, et
principalement sur les versants occidentaux, les limites de l’intrusion ont
été établies pour une grande partie à l’aide de la photo-interprétation.
caractérise par un grain de taille assez variable (de moyen à plus grossier) et
toujours très pauvre en minéraux colorés, ici représentés par la seule biotite. Les
affleurements de bonnes qualités montrent une patine beige à rousse très
caractéristique. À la cassure fraîche, on y distingue très facilement, de par leur
couleur, les trois phases minéralogiques essentielles : le quartz gris, le
plagioclase blanchâtre et le feldspath potassique rosé.
Au cœur du massif, le faciès type est représenté par un matériau à gros grain
avec une texture grenue à caractère hétérogranulaire peu marqué. Les cristaux
de feldspath potassique pouvant atteindre jusqu’à 1,5 cm de long, pas
franchement automorphes, tranchent de par leur couleur rose soutenue et leur
taille sur le fond quartzo-plagioclasique. Dans ce dernier, les cristaux de quartz
à tendance automorphe, mais plus généralement regroupés en amas, sont isolés
par le plagioclase en baguettes blanchâtres sub-automorphes. Les cristaux de
biotite, de taille pluri-millimétrique, sont regroupés en nids assez bien répartis.
Quand on accède à ces bergeries et sur la crête attenante des Pini Alti, le faciès
change à nouveau. On y observe une roche à grain plutôt fin, à texture nettement
microgrenue, avec présence de miaroles. On est probablement là proche du toit
de l’intrusion. Dans ce secteur, les dykes acides appartenant au complexe
filonien sont nombreux mais délicats à cartographier car difficiles à distinguer
de l’encaissant à grain fin.
Caractéristiques géochimiques
Deux échantillons de l’intrusion de Naseo-Col de Monaco ont été analysés :
927 est un granite à gros grain provenant du cœur du pluton alors que 926
représente le faciès à grain plus fin pris à 300 m du contact.
peralumineuses (A/CNK < 1,09), ferrifères (MgO < seuil de détection), calco-
alcalins, High-K et Low-Ca.
Dans le ternaire Rb/Sr/Ba (fig. 14), 927 se projette dans le champ des granites
fractionnés pauvres en Ca, mais tout près de la limite entre les granites pauvres
en Ca fractionnés et non fractionnés. Sa concentration en Rb est importante,
240 ppm, et son rapport K/Rb est faible, égal à 158. Son rapport Zr/Hf = 27 est
encore proche du rapport chondritique.
Il n’en est pas de même avec le granite à feldspaths alcalins 926 dont les
caractéristiques géochimiques en éléments traces sont celles d’un granitoïde
extrêmement évolué.
Fig. 28 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des leucogranites U2b autres
que Suartone
- 151 -
Fig. 29 - Diagrammes multiélémentaires normés au N-MORB des leucogranites U2b autres que Suartone
- 152 -
celles des roches dont le comportement des éléments en traces est non-CHARAC
et qui résultent de l’interaction entre le magma liquide et un fluide externe.
Organisation d’ensemble
En conclusion, les leucomonzogranites de Naseo intrudent les
monzogranodiorites de Chera, développant à leur contact un faciès de bordure à
grain fin. Ils se sont donc mis en place dans un encaissant déjà en partie refroidi.
Faute de bons marqueurs rapidement identifiables, les données structurales sont
rares. Nous ne disposons que de quelques mesures ASM pour la partie extrême-
sud du pluton. Ces dernières montrent l’existence d’une linéation orientée
globalement NE-SW avec un pendage moyen au Sud-Ouest vers l’extérieur de
la structure. Les foliations magnétiques, conformes aux limites de l’intrusion,
sont elles aussi, pentées avec un angle moyen vers l’extérieur de la structure.
Intrusions en lames
Caractères généraux
Sur la coupure Sotta – Bonifacio, il existe deux gisements de granites
leucocrates qui se disposent selon des corps de dimensions limitées,
subverticaux, caractérisés par une longueur importante comparée à leur
puissance. Il s’agit de l’intrusion de Tagliu Rossu d’une part, et de celle de Punta
di u Cerchiu d’autre part.
Cette lame est constituée par un granite à grain fin à patine brun-rouge
caractéristique. Très siliceux, fortement diaclasé, rebelle à l’érosion, il donne des
reliefs d’aspect ruiniforme, aux falaises rongées de taffoni. Intrusive dans les
monzogranodiorites de Chera, cette lame se distingue de loin dans le paysage.
Elle y constitue un alignement de points hauts aux noms évocateurs : Pta. Rossa,
Tagliu Rossu. Elle est facilement repérable en photos aériennes et encore mieux
en photos satellitaires.
4L 2
f γPC. Leucogranite à grain fin type Pta. di u Cerchiu. Il constitue, lui
aussi, une énorme lame de granite leucocrate, de puissance extrêmement variable.
Dans la presqu’île de la Chiappa, elle recoupe tout à la fois les formations
métamorphiques du socle antébatholitique sur sa bordure est, les granodiorites à
macrocristaux du Monte Tucchesi et les monzogranodiorites type Chera sur sa
bordure ouest. Elle débute, au Nord, près de la Marina de Vizza sur la coupure
Porto-Vecchio où sa puissance est maximale (1 km). On la suit sur 6 km de long
jusqu’à la plage de Palombaggia au Sud où sa largeur n’est plus que de 500 m.
Sa limite méridionale nous est inconnue. Elle disparaît en mer sans réapparaître
au niveau des îles Cerbicale. Cette lame présente une direction N10-20 sur les
trois quarts de sa longueur puis, dans le dernier quart, elle s’oriente N140. Dans
ce dernier secteur, son gisement semble être, localement, en conformité avec la
foliation majeure, pentée au Nord-Est, des orthogneiss encaissants ; foliation qui
a pu guider localement l’injection de la lame monzogranitique.
Caractéristiques géochimiques
La somme des REE de 921 n’est pas très élevée (107 ppm) et le spectre normé
aux chondrites (fig. 28) est du type des granitoïdes calco-alcalins habituels. Le
spectre total n’est pas très fractionné, (La/Yb)N = 4. Les LREE sont relativement
bien fractionnées, (La/Sm)N = 2,5. L’anomalie en Eu est modeste, Eu/Eu* = 0,3.
Les HREE, globalement peu fractionnées avec (Gd/Yb)N = 1,03, montrent une
concavité attribuable à une légère extraction de hornblende.
Dans le ternaire Rb/Sr/Ba (fig. 14), 921 se projette dans le champ des granites
fractionnés pauvres en Ca. Sa concentration en Rb est relativement élevée :
204 ppm et son rapport K/Rb est faible, égal à 177. Son rapport Zr/Hf = 24 est
bas.
Au total, 921 apparaît comme un granite fractionné pauvre en Ca, mais dont
le degré de différenciation n’atteint pas celui des granites à métaux rares. En fait,
ce syénogranite de Punta di u Cerchiu est chimiquement très semblable au
syénogranite 927 du massif de Naséo-Col de Monaco. Malgré leur éloignement
géographique (et peut être aussi dans le temps ?), ces deux syénogranites
proviennent de sources jumelles et on été engendrés par les mêmes processus
pétrogénétiques.
Intrusions indifférenciées
ce vocable un certain nombre de massifs d’extension limitée, qu’il n’a pas été
possible de cartographier en détail car très souvent difficiles d’accès. Il s’agit
pour l’essentiel de massifs situés dans la partie occidentale de la feuille ; ils se
poursuivent sur les coupures limitrophes de Porto-Vecchio au Nord et de
Roccapina à l’Ouest. Il s’agit :
– du massif de Monte Milesi, une petite intrusion qui recoupe les granodiorites
de Chevanu, développant à son contact des faciès de bordure à grain fin ; il se
poursuit en mer par les îlots des Bruzzi ;
– du massif de Rosumarinu – Maraconcella (auquel on peut associer son
satellite de la Crête di u Castellu) qui intrude les granodiorites de Monacia
d’Aullène et les monzogranodiorites de Chera en y développant de longues
digitations en doigts de gant orientées NE-SW ; dans sa partie sud-est, les
métamorphites qui affleurent sur la crête de Vattacina y sont très probablement
en position de toit ;
– à l’extrême nord-ouest de la feuille, le gisement de Bocca di Croce d’Arbitru
à proximité de Giannuccio; il se poursuit sur la feuille de Porto-Vecchio.
Ces massifs sont constitués de granite leucocrate qui, aussi bien par leurs
caractéristiques pétrographiques, que par leurs textures grenues à grain fin
- 157 -
ou plus grossier, sont tout à fait comparables aux deux faciès Suartone
précédemment décrits.
Ils sont pauvres en REE, entre 79 et 85 ppm. Les spectres de REE normés
aux chondrites (fig. 28) sont du type « mouette » : faiblement fractionnés,
(La/Yb)N entre 0,8 et 2, avec de fortes anomalies en Eu : Eu/Eu* entre 0,04
et 0,08 et un début d’effet tétrade.
Dans le ternaire Rb/Sr/Ba (fig. 14), les points représentatifs des deux
échantillons se projettent dans la partie riche en Rb des granites fractionnés
pauvres en Ca. Il faut dire que la concentration en Rb est exceptionnelle, de
l’ordre de 380 ppm. Les rapports K/Rb sont exceptionnellement bas,
légèrement inférieurs à 100. Les rapports Zr/Hf sont aussi très bas, compris
entre 18 et 20. Là encore les échantillons de Rossumarino-Maraconcellu
sont du type des granites à métaux rares, ce qui explique la présence de
minéraux comme la cassitérite ou la topaze trouvés dans la région par
prospection à la batée (BRGM) et par observation de filonets aplitiques
(Poupon et Bonin, 1988).
- 158 -
Généralités
Il s’agit d’un système filonien qui se situe à une toute autre échelle que le
précédent. Il est constitué par des dykes de très grandes dimensions. Quelle que
soit leur composition, ils sont généralement de taille pluri-hectométrique à pluri-
kilométrique avec des largeurs de l’ordre du décamètre. Des filons de 20 à 30 m
de puissance ne sont pas rares.
Il ne nous est pas possible de préciser plus pour ce qui concerne la chronologie
et l’âge de mise en place des différents filons. Nous ne disposons pas de données
radiométriques et les levés cartographiques effectués n’ont pas permis d’établir
une chronologie relative suffisamment bien documentée.
C’est à plus grande échelle, celle constituée par l’assemblage des cartes au
1/50 000 de Sartène – Porto-Vecchio – Sotta – Bonifacio – Roccapina (fig. 30,
hors texte), qu’une première image de la structure d’ensemble du complexe
- 160 -
Fig.
Fig. 31
31 -- Essai
Essai de
de schéma illustrant
schémaillustrant « le
« le motif
motif apparent
apparent du réseau
» du» réseau filonien
filonien de de
l’Extrême
l’ExtrêmeSud SudCorse
Corseteltel qu’il
qu’il peut
peut êtreêtre déduit
déduit de lade la carte
carte de la de
fig.la
n°figure
30 30
- 161 -
Fig. 32 - Diagramme de nomenclature Q’-ANOR pour les roches plutoniques, appliqué aux roches
filoniennes de la feuille Sotta – Bonifacio, d’après A. Streckeisen et R.-W. Le Maitre (1979)
- 163 -
Ce qui laisse apparaître entre les deux ensembles une lacune, particulièrement
nette, de l’ordre de 7 % de SiO2. Les termes de composition intermédiaire,
correspondant aux dacites, ne sont pas présents.
Sur le plan géographique, les représentants filoniens de ce pôle, pris dans leur
ensemble, ne sont pas également répartis ; ils sont majoritairement présents à
l’Ouest du méridien de Sotta. Ils ne sont que peu représentés dans le faisceau N-
S Porto-Vecchio – Spérone alors qu’ils forment la quasi-totalité du faisceau du
Capo di Feno, orienté N60 et de celui de la Punta di Ventilegne, disposé N30.
Les paragénèses primaires des roches basiques ayant été modifiées par une
très forte altération hydrothermale, nous avons choisi d’utiliser le découpage
géochimique pour présenter les données pétrographiques
À noter que la nature des filons qui constituent chacun de ces ensembles
ne paraît liée, ni à un domaine géographique, ni à une direction particulière.
Les minéraux opaques sont très abondants. Il s’agit pour l’essentiel d’ilménite
avec des habitus en longues lamelles plus ou moins festonnées, des cristaux aux
formes squelettiques avec des lacunes, ou encore en forme de corolles. Ils
montrent une transformation en leucoxène, sphène souvent poussée. Des
cristaux opaques à section carrée (magnétite ? sulfure ?) sont présents mais de
façon très subordonnée.
- 167 -
Le caractère porphyrique de ces roches est assez peu affirmé ; il est marqué
par la présence de phénocristaux ou de micro-phénocristaux de plagioclase ainsi
que d’olivine. Les phénocristaux de plagioclase atteignent rarement 5 à 7 mm
dans leur plus grande dimension ; les globules d’olivine n’excèdent pas 2 mm et
sont peu abondants.
- 168 -
L’olivine est beaucoup plus abondante que dans les tholéïtes intraplaque.
Incluse dans les plagioclases et le clinopyroxène, elle se détecte surtout par son
habitus en petites plages souvent parfaitement circulaires. Elle est totalement
pseudomorphosée en fines aiguilles entrelacées d’actinote + serpentine + de fins
granules d’opaques + granules indéterminés (épidote ?).
À noter que dans ces plages chloriteuses ou dans leur voisinage immédiat, on
peut observer, de manière assez fréquente, l’existence d’un autre type de minéral
choriteux, qui se distingue bien des chlorites précédentes par le fait qu’il s’agit
toujours de cristaux de plus grande taille et surtout du fait que ces cristaux
peuvent présenter une couleur de pléochroïsme légèrement différente, une
biréfringence toujours dans les teintes violacées, la trace très nette d’un système
de plans de clivage souligné par la présence assez fréquente de granules de
minéraux opaques. On pense bien sûr à des biotites entièrement chloritisées.
Sur le plan minéralogique, il est proche du groupe précédent par les opaques,
l’abondance de l’olivine et du clinopyroxène dans la mésostase (ce dernier
moins coloré que précédemment et beaucoup moins ouralitisé). Il s’en distingue
par des plagioclases qui paraissent mieux zonés ; l’amphibole brune y est
absente ; le quartz et le feldspath potassique interstitiels font leur apparition.
Dans les autres échantillons, la texture est de type à grain fin ; le caractère
porphyrique est peu marqué ou absent. Les lattes de plagioclase automorphes et
fortement séricitisées forment encore la charpente de la texture. Les minéraux
ferromagnésiens sont représentés par des opaques (principalement de l’ilménite
entourée de leucoxène et sphène), de l’amphibole brun-vert et surtout de la
biotite. L’olivine et le clinopyroxène se font très rares ou disparaissent
totalement. Quartz et microcline sont très présents dans les termes les plus
évolués.
Comme dans les groupes précédents, l’apatite est très présente en fines
aiguilles. S’y ajoutent les minéraux de basse température : chlorite,
actinote, épidote…
À noter l’apparition d’une texture vacuolaire. Les vacuoles étant comblées par
des minéraux de basse température : quartz + calcite + épidote ± microcline-
actinote-oligiste-chlorite-talc.
1 - Le premier groupe
Les textures y sont très variées. On y observe en effet : des textures
intersertales (F295) pouvant présenter un caractère fluidal marqué (F244),
mais aussi des textures intersertales à tendance sub-ophitique (F246- 256).
Enfin des textures microgrenues (F217-228).
Enfin, il est fréquent d’y observer des ocelles de quartz blindées par du
clinopyroxène (F295) ou de l’amphibole (F244). Il n’a jamais été observé
de textures vacuolaires dans ce groupe.
L’olivine apparaît, comme dans les séries précédentes, sous la forme de petits
cristaux globuleux, dont les contours sont parfois soulignés par des minéraux
opaques ; des globules de couleur vert clair, saupoudrés d’une fine poussière
brune. Elle est toujours totalement pseudomorphosée en un feutrage de fines
aiguilles d’actinote + des granules d’opaque.
Les minéraux opaques sont toujours présents de façon abondante. De par leur
habitus, il s’agit principalement d’ilménite, plus ou moins fortement transformée
en leucoxène et sphène.
Dans les interstices laissés libres par les minéraux précités, on peut détecter la
présence d’un assemblage de minéraux cristallisant à basse température (ex-
verre volcanique ?). Contrairement aux roches de la série transitionnelle
précédente, la phase prédominante n’est pas ici la chlorite mais de l’actinote
sous forme d’aiguilles microlitiques enchevêtrées.
- 174 -
2 - Le deuxième groupe
On peut y distinguer à l’analyse pétrographique deux sous-groupes :
– le sous-groupe des gabbros-diorites ± quartziques (F283-205-297-280) ;
– le sous-groupe des monzodiorites quartziques (F143-43).
Le clinopyroxène est lui aussi présent dans les quatre échantillons mais dans
des proportions extrêmement variées ; ce qui s’explique par le processus
- 175 -
d’ouralitisation plus ou moins poussé selon les échantillons examinés. Dans les
deux gabbros, il est abondant (F283) à très abondant (F205), d’habitus
automorphe à sub-automorphe, incolore et parfois regroupé en amas de
plusieurs cristaux (4 à 6) ; le processus d’ouralitisation y est discret. Le
clinopyroxène se transforme en amphibole brun-vert et en amphibole claire
uniquement sur ses bordures. Dans F297, il est encore bien présent mais
uniquement sous la forme de reliques au cœur des amphiboles qui sont
beaucoup plus abondantes que précédemment. Enfin dans F280, le
clinopyroxène n’est plus visible qu’à l’état de traces au cœur d’amphibole de
type criblé. Ces dernières, étant ici, la phase ferromagnésienne prédominante,
contrairement à ce que l’on observe dans les deux gabbros précédents où c’est
le clinopyroxène qui y est prépondérant.
et fluidal. Les ocelles de quartz y sont encore présents. Une amphibole primaire,
de couleur brun-vert (hornblende), déjà observée dans le groupe précédent, est
ici très abondante : même habitus en longues aiguilles automorphes, même
zonage avec un cœur brunâtre et une bordure plus verte.
Ces roches ont été hydratées à des degrés divers lors de l’épisode
hydrothermal qui accompagne leur refroidissement. Leur perte au feu est
comprise entre 1,11 et 4,21 % et les diagrammes comportant des éléments
alcalins ou alcalino-terreux montrent des dispersions témoignant d’une certaine
mobilité de ces éléments. Les éléments présumés immobiles ont donc été
privilégiés pour étayer les interprétations géochimiques. Les diagrammes de
discrimination comportant K2O, Na2O ou CaO, ou des combinaisons de ces
oxydes, et les diagrammes comportant Ba ou Sr, ne sont ni présentés, ni utilisés
dans l’étude des filons sombres à cause de cette mobilité.
Les trois filons ont des compositions de basaltes (fig. 33) saturés à olivine. La
concentration brute en silice est comprise entre 43,65 et 47,06 % et la somme
CaO + MgO est supérieure à 12 et inférieure à 20 %, valeurs typiques des
basaltes. Le rapport Mg/(Fe + Mg), de l’ordre de 0,50 indique une certaine
richesse en fer compte-tenu de la concentration en silice. Les concentrations en
K2O, comprises entre 0,79 et 1,42 % sont trop élevées, en relation avec
l’hydratation subie par ces échantillons dont la perte au feu est comprise entre
3,52 et 4,21 %.
- 178 -
Fig. 33 - Diagramme Zr/Ti versus Nb/Y dans la version de J.-A. Pearce (1996)
- 179 -
La somme des REE est relativement élevée, comprise entre 100 et 150 ppm.
Les spectres sont régulièrement fractionnés, avec des fractionnements généraux
faibles, (La/Yb)N étant compris entre 3,5 et moins de 5. Les HREE sont
faiblement inclinées, avec (Gd/Yb)N compris entre 1,81 et 1,91. Les spectres ne
présentent ni anomalies en Eu, ni d’autres traces de différenciation (fig. 36). En
particulier, les faibles rapports (La/Yb)N et (Gd/Yb)N et les concentrations
élevées en HREE excluent l’existence de grenat au résidu de fusion, suggérant
une source mantellique à spinelle.
Les spectres multiélémentaires normés au MORB (fig. 37) sont typiques des
tholéites intraplaque, avec un enrichissement en éléments incompatibles par
rapport au MORB et l’absence d’anomalies négatives en Ta et Nb. Comme dans
les spectres de REE, ces spectres ne montrent aucune anomalie négative
significative de processus de différenciation. Ces échantillons correspondent à
des liquides magmatiques relativement primitifs. La seule remarque concerne
les concentrations en Cr, Ni et dans une certaine mesure Mg, qui traduisent la
présence d’olivine avec des inclusions de spinelle chromifère dans l’extrait
solide. L’échantillon 285 a été enrichi métasomatiquement en K et Rb. Les
enrichissements en Pb sont liés, au moins en partie, à la présence de sulfures
probablement cristallisés lors de l’altération hydrothermale. Les spectres de ces
tholéïtes montrent des anomalies positives en phosphore, qui semblent être une
caractéristique de la source et dont on discutera plus tard.
Fig. 36 - Spectres de Terres Rares normés aux chondrites des tholéïtes intraplaque continentales
- 183 -
Fig.
Fig. 37
37 -- Diagrammes
Diagrammes multiélémentaires
multiélémentaires normés
normés au
au MORB
MORB des
des tholéites
tholéites intraplaque
intraplaque continentales
continentales
- 184 -
Fig. 38 - Diagramme discriminant de J.-A. Pearce et G.-H. Gale (1977), permettant de distinguer
les basaltes intraplaque de tous les autres types de basaltes
- 185 -
Fig. Fig.
40 - Diagramme discriminant
40 - Diagramme de D.-A. de
discriminant Wood (1980)
Wood, 1980
- 187 -
Fig.4141
Fig. - Diagramme
- Diagramme discriminant
discriminant de Cabanis
de B. Cabanis et Lecolle,
et M. Lecolle (1989) 1989
- 188 -
Fig. 42 - Diagramme Ti vs Zr montrant que les filons non tholéitiques se divisent en quatre groupes
géochimiquement différents, plus un échantillon isolé
- 189 -
Nous verrons plus loin que G1 et G2 sont deux suites calco-alcalines du type
de celles qui sont produites dans des contextes d’arcs ou de marges volcaniques,
que G3 et G4 font partie d’une suite transitionnelle, intermédiaire, entre les
basaltes d’arc et les basaltes intraplaque et que Gallinavarja appartient à une
autre suite transitionnelle.
Fig.
Fig.4343- Spectres REE normés
- SpectresdedeTerres aux chondrites
Rares normés des filons
aux chondrites desbasaltiques et andésitiques
filons basaltiques du Groupe
et andésitiques 1
du Groupe 1
- 191 -
Fig. 4
Fi 44
4 - Di
Diagrammes multiélémentaires
ltié
élé
é t i normés
é au MORB
MO
ORB du
d groupe 1
- 192 -
Ce groupe est le plus pauvre en REE, avec des concentrations comprises entre
83 et 96 ppm dans les basaltes et de 135 ppm dans l’andésite. Ces sommes de
REE sont corrélées à l’augmentation de la silice : les REE sont incompatibles.
La différenciation se traduit aussi par l’augmentation du fractionnement des
spectres, (La/Yb)N passant de 3,7 dans les basaltes à 5,2 dans l’andésite, par
augmentation de l’anomalie négative en Eu avec Eu/Eu* qui passe de 0,97 à
0,75, par l’aplatissement des HREE avec (Gd/Yb)N qui diminue de 1,58 à 1,4,
et par le changement de géométrie des spectres de HREE qui forment une
concavité dans le cas de l’andésite (fig. 43). La formation de l’anomalie négative
en Eu et l’allure en crosse du spectre de l’andésite témoignent du fractionnement
d’un extrait à plagioclase et clinopyroxène. Là encore, comme dans le cas des
tholéïtes intraplaque, les faibles rapports (La/Yb)N, (Gd/Yb)N et les
concentrations élevées en HREE excluent que le grenat ait pu jouer le moindre
rôle.
La nature des filons G1 est aisée à mettre en évidence avec les diagrammes
de discrimination « tectono-magmatiques ».
Dans le diagramme Ti/Y/Zr de J.-A. Pearce et J.-R. Cann (1973) (fig. 39), les
échantillons G1 se distribuent dans le champ C correspondant aux basaltes
calco-alcalins. Un autre diagramme de la même publication, Ti versus Zr, non
représenté ici, aboutit au même résultat.
Dans le ternaire Hf/Ta/Th de D.-A. Wood (1980) (fig. 40), les échantillons se
répartissent dans la partie la plus riche en Th du champ des VAB, plus
- 193 -
Ce groupe est presque aussi pauvre en REE que le groupe 1. La somme des
REE est comprise entre 89 et 99 ppm dans les basaltes saturés. Elle est de
102 ppm dans le basalte légèrement sursaturé et elle atteint 124 ppm dans
l’andésite la plus évoluée. La somme des REE est grossièrement corrélée avec
la silice. Les spectres de REE sont, pour la plupart, régulièrement fractionnés
avec des rapports (La/Yb)N relativement modérés, compris entre 2,6 et 4,6
(fig. 45). Les spectres de HREE sont peu inclinés, avec (Gd/Yb)N compris entre
1,58 et 1,41. Mise à part l’andésite 143, tous les autres échantillons n’ont pas
d’anomalies en Eu significatives. L’andésite 143 est la seule à avoir un rapport
Eu/Eu* de 0,81. Cette roche montre aussi un spectre en HREE concave, elle
témoigne donc d’une différenciation contrôlée par un extrait solide à plagioclase
et clinopyroxène.
- 194 -
Fig
Fig.
Fig.4545- -Spectres
Spectresde REE normés
deTerres aux chondrites
Rares normés des basaltes
aux chondrites et andésites
des basaltes du Groupe
et andésites 2
du Groupe 2
- 195 -
Dans le ternaire Hf/Ta/Th de D.-A. Wood (1980) (fig. 40), les échantillons se
répartissent presque entièrement dans le champ des VAB.
Les filons du groupe 2 sont globalement des basaltes et des andésites calco-
alcalins, mais ils se différentient des filons du groupe 1 par une répartition dans
les diagrammes géochimiques qui dépasse les champs strictement calco-alcalins
en direction des basaltes et andésites transitionnels. Ils sont en particuliers plus
riches en Ti, en P et en Zr que les filons du groupe 1.
Dans le diagramme de S. Jensen (1976) (fig. 34), ces filons se distribuent dans
le champ des basaltes tholéïtiques riches en fer (comme les tholéïtes intraplaque)
et dans le champ des basaltes tholéïtiques banaux. Dans le diagramme de
F. Debon et P. Le Fort (1988) (fig. 35), les points représentatifs de ces roches se
distribuent dans le champ ferreux, loin des suites calco-alcalines et au même
niveau que les tholéïtes intraplaque.
Ce groupe est nettement plus riche en REE, à silice égale, que les différents
basaltes tholéïtiques et calco-alcalins vus précédemment, avec des sommes de
REE comprises entre 118 et 173 ppm. Ces sommes sont assez bien corrélées
avec la silice, montrant le caractère incompatible des REE. Les spectres sont
modérément fractionnés, avec (La/Yb)N compris entre 3 et 4,8 (fig. 47). Les
HREE sont peu pentées, avec (Gd/Yb)N compris entre 1,62 et 1,79. Les facteurs
d’enrichissement des HREE par rapport aux chondrites sont élevés, avec YbN
compris entre 15,9 et 18,5, excluant tout rôle pour le grenat. Enfin, certains
spectres montrent une faible anomalie négative en Eu témoin d’un début de
fractionnement de plagioclase, Eu/Eu* étant compris entre 0,99 et 0,88.
Dans le ternaire Hf/Ta/Th de D-A. Wood (1980) (fig. 40), une partie des
échantillons se projette dans le champ des basaltes calco-alcalins, mais les
- 198 -
Fig.
Fig.49 - Spectres
49- Spectres dede
Terres normés
REE,Rares, aux chondrites,
normés des andésites
aux chondrites, transitionnelles
des andésites transitionnelles groupe
du du groupe
G4G4
- 201 -
Ces basaltes G3 sont des basaltes transitionnels (TB) entre des basaltes calco-
alcalins et des tholéïtes continentales intraplaque. Leur source doit être un
manteau lithosphérique à spinelle moins enrichi lors de l’épisode de subduction
que les sources des basaltes calco-alcalins. J.-A. Pearce (1996) considère que les
zones de collision constituent les sites où les transitions entre les VAB et les
WPB sont les plus fréquentes. Il ajoute que dans les sites post-collision,
caractérisés par une croûte épaissie, la fusion partielle génératrice de ces suites
transitionnelles peut être induite par de la délamination lithosphérique et/ou par
de l’extension.
Ce groupe est nettement le plus riche en REE des filons sombres. La somme
des REE varie entre 164 et 273 ppm pour les roches non cumulatives. Les REE
sont globalement corrélées avec la silice montrant qu’elles sont encore
incompatibles dans des roches de composition intermédiaire. Tout en restant
modérément fractionnés, les spectres de REE sont les plus fractionnés que nous
ayons rencontrés jusqu’à présent, avec (La/Yb)N compris entre 3,7 et 7,3
(fig. 49). Mais, comme les facteurs d’enrichissement des HREE par rapport aux
chondrites sont élevés (19,4 < YbN < 24) et que les rapports (Gd/Yb)N, compris
- 202 -
entre 1,54 et 1,82 sont bas, le grenat n’a pu jouer aucun rôle lors de la fusion
partielle. Les anomalies en Eu sont variables, avec une roche apparemment
cumulée en feldspath potassique (219) dont le rapport Eu/Eu* atteint 1,73, des
roches sans anomalies significatives et des roches avec Eu/Eu* pouvant
atteindre 0,74. Malgré le caractère relativement différencié de ces andésites, les
spectres de HREE ne montrent pas de concavités permettant de déceler
l’intervention du clinopyroxène ou de la hornblende dans le fractionnement.
Seul l’effet des feldspaths est évident.
Dans le diagramme Ti/Y/Zr de J.-A. Pearce et J.-R. Cann (1973) (fig. 39), les
échantillons G4 se distribuent à l’extrémité du champ C des basaltes calco-
alcalins. Leur position à l’extrémité du champ est due au caractère andésitique
différencié des échantillons.
Comme les basaltes G3, les andésites G4 sont intermédiaires entre les suites
strictement calco-alcalines et les suites continentales intraplaque, ce sont des
andésites transitionnelles entre les suites VAB et les suites WPB. Dans le
diagramme Ti versus Zr de la figure 42 et dans d’autres diagrammes, les groupes
G3 et G4 forment des nuages dans le prolongement l’un de l’autre mais séparés
par une lacune. Sans l’existence de cette lacune, on pourrait penser que les
andésites G4 dérivent par cristallisation fractionnée des basaltes G3 et c’est
probablement le cas. Si la lacune est réelle, les andésites correspondraient à un
- 204 -
Figu.
Fi
Fig. 5151 - Spectre
S
- Spectret dede
dTerres normé
REE Rares aux chondrites
énormé it du
d basalte
hauxd chondrites
b du transitionnel
t
lt basalte l de
d Gallinavarja
ititransitionnel j
G llide Gallinavarja
- 205 -
Fig. 52 - Diagramme
Fi Di multiélémentaire
ltiélé
éé i dud basalte
b l transitionnel
iti l de
d Gallinavarja
G lli j normé
é au MORB
O
- 206 -
taux de fusion partielle plus faible que celui à l’origine des basaltes G3.
Quoiqu’il en soit, les basaltes G3 et les andésites G4 font partie d’une même
suite de basaltes transitionnels, issus d’une même source mantellique.
Son spectre de REE normé aux chondrites est semblable aux spectres des
basaltes de type G3 sans anomalie d’europium (fig. 51).
Le spectre multiélémentaire normé au MORB est très particulier (fig. 52). Les
anomalies en Ta et Nb sont faibles, ce qui rapproche le spectre de ceux des
tholéïtes intraplaque. Il présente une anomalie négative en K probablement
acquise lors de l’altération hydrothermale. Il a une anomalie positive en P
comme les tholéïtes et les basaltes transitionnels G3. Le point le plus curieux
concerne l’existence de fortes anomalies négatives en Zr et Hf, non observées
dans les autres basaltes étudiés. Que ces anomalies négatives soient dues à la
présence de minéraux de Zr et Hf au comportement réfractaire dans la source ou
à des caractéristiques propres à la source, l’existence de l’échantillon 914
témoigne d’une source différente de toutes les autres sources de filons
basaltiques étudiés.
Dans le ternaire Hf/Ta/Th de D.-A. Wood (1980) (fig. 40), l’échantillon 914
se projette dans le domaine des basaltes calco-alcalins.
Porto-Vecchio – Spérone (fig. 30, hors texte ). Côté ouest, ils sont prédominants
dans le secteur de la grande zone faillée Borivoli – Monacia d’Aullène.
Les roches de ce groupe (huit échantillons analysés) sont les moins évoluées
du pôle acide (SiO2 compris entre 66,88 et 72,84 %) (fig. 32). Elles ont des
compositions de microgranodiorites sursaturées métalumineuses (F23) à
légèrement peralumineuses (F8(5) - 8(2) - 24(b)) et de micromonzogranites
(F46-335-118-144) eux aussi légèrement peralumineux.
*
Nota : l’examen d’une caisse filonienne fait apparaître une grande complexité de détail. Il n’est pas
rare d’observer en bordure des dykes principalement acides : i) des rubanements parallèles aux épontes
dus à la présence de bordures figées, voire de microbrêches magmatiques signalant le caractère explosif
de la mise en place ; ii) des variations progressives de la taille du grain entre cœur et bordure qui parfois
se doublent d’une évolution de la texture porphyrique (effet Bagnold) ou encore d’une variation de la
composition minéralogique avec la disparition de l’amphibole, la diminution de la charge en minéraux
colorés ; iii) la présence de figures de mélange dans le cas des caisses filoniennes mixtes. Dans le cadre
de cette étude, les dykes ont été considérés comme des corps homogènes ; il a été admis que leur
composition représentative est celle du cœur du filon pour ce qui concerne l’échantillonnage
géochimique.
- 209 -
Il s’agit dans tous les cas de roches ayant une texture microgrenue
porphyrique (µγa) jusqu’à très fortement porphyrique (ρµγa) ; la taille des
phénocristaux pouvant varier de quelques millimètres à un centimètre.
À la cassure fraîche, ces matériaux présentent une couleur beige rosé assez
caractéristique. Les trois-quarts livrent une texture porphyrique plus ou moins
marquée. On y observe en effet des textures très fortement porphyriques (pµγ)
dans lesquelles les phénocristaux de feldspath potassique atteignent
communément 5 à 6 cm de long selon l’axe (c), mais aussi des textures
moyennement à faiblement porphyriques (µγ) avec des micro-phénocristaux qui
n’excèdent pas 1 à 2 mm. Le quart restant montre des textures de type aplitique
- 211 -
avec ou sans grenat (agγ) - (aγ), plus rarement de type rhyolitique porphyrique
(ρ). La granulométrie de la mésostase y est éminemment changeante : depuis
des textures finement microgrenues isogranulaires à microgrenues graphiques
ou encore microgrenues sphérulitiques.
Il s’agit de roches plus évoluées que celles du groupe précédent avec des
teneurs en silice variant dans un intervalle de 72,23 à 77,24 %. Les
20 échantillons analysés (fig. 32) montrent une évolution nette de leur
composition ce qui permet de distinguer différents termes à caractère faiblement
ou fortement peralumineux, depuis des micromonzogranites : F35-53-60-104 ;
des microsyénogranites : F41-136, jusqu’à des microgranites alcalins : F59-68-
69-107-112-114-121-139-141-159-185-198-203-312. Bien que cet ensemble
montre une évolution nette dans la composition des différents termes depuis des
micromonzogranites relativement riches en biotite jusqu’à des microgranites
alcalins leucocrates, il n’en demeure pas moins que l’ensemble des termes
conservent des caractères communs qui font que ces roches sont facilement
identifiables sur le terrain. À noter toutefois que les matériaux de ce groupe (B)
se différencient très fortement sur le plan géochimique. Nous verrons plus loin
qu’ils appartiennent à quatre associations magmatiques différentes.
Ce groupe (14 échantillons analysés) est constitué (fig. 32) par des
roches extrêmement siliceuses (SiO2 compris entre 74,43 et 77,83 %) qui
se différencient de l’ensemble des matériaux précédents par :
– l’absence de plagioclase dans la phase porphyrique ;
– la présence constante de phénocristaux de feldspath alcalin plus ou moins
fortement perthitiques pouvant atteindre le stade mésoperthite.
Parmi les minéraux accessoires, il faut noter des cristaux de zircon toujours
très présents, particulièrement abondants dans F98-269. Ils ont un habitus de
cristaux corrodés avec seulement quelques faces bien nettes. Ils sont souvent
englobés dans des amas d’opaques. De la fluorine a été reconnue dans certains
échantillons ; F101-17(2) par exemple.
Le filon F105 est particulier. Il s’agit d’un très gros dyke de plusieurs
kilomètres de long et de plusieurs mètres de large bordé, au moins localement,
par un filon basique. L’injection des deux matériaux dans la même caisse
filonienne a été concomitante car les deux corps, acide d’une part et basique
d’autre part, montrent à leurs contacts tous les signes d’un processus de mélange
magmatique incomplet.
Ces roches ont des pertes au feu basses, seuls huit échantillons sur 42 ont des
pertes au feu supérieures à 1 %. Les examens en lame mince et les vérifications
chimiques indiquent que les altérations hydrothermales sont faibles et ne
semblent avoir affecté qu’un seul échantillon (203). Les diagrammes
comportant des éléments alcalins ou alcalino-terreux ne montrent pas de
dispersions attribuables à des mobilités post-magmatiques. En conséquence,
tous les types de diagrammes, même ceux comportant des éléments réputés
mobiles, peuvent être employés dans l’étude des filons clairs.
Fig. 53 - Nomenclature des filons clairs d’après leurs compositions normatives moléculaires dans
le diagramme Q’-ANOR de A. Streckeisen et R.-W. Le Maitre (1979). Les champs vides sont non
indexés. Voir figure 6 pour leur signification
- 219 -
Les monzogranites à biotite (53, 35, 104) sont très acides, avec SiO2 >
74 %. Ils sont faiblement peralumineux (fig. 54), calco-alcalins (fig. 55),
magnésiens (fig. 56), riches en CaO, avec 1,3 à 1,5 % de CaO, et riches en
potassium (fig. 57), avec des rapports K2O/Na2O nettement supérieurs à 1.
Ce sont aussi des granites de type I.
Fig. 54 - Diagramme des indices de Shand (Maniar et Piccoli, 1989) des filons clairs. A/NK
= Al2O3/(Na2O + K2O), A/CNK = Al2O3/(CaO + Na2O + K2O) en proportions moléculaires
- 221 -
Fig. 55 - Diagramme
Diagramme de
de discrimination
discrimination des
des suites
suites magmatiques
magmatiques de
deFrost Frost
B.-R. et et al. (2001)
al., 2001
- 222 -
Fig.
Fi 5656 - -Diagramme
Diagramme
Di cationique
cationique
ti i dede Debon
d F. D b et
ett P.
Le
L LeFort,
F Fort
t 1988,
1988 permettant
(1988)permettant
tt t de distinguer
dde distinguer
di ti lles associations
i ti
magmatiques magnésiennes des associations ferreuses
- 223 -
Fig. 57
Fig.- Subdivision
57 - Subdivision roches
des des subalcalines
roches subalcalines le diagramme
dansdans le diagramme
K2OKvs
2
OSiO
vs SiO de Rickwood,
2 de2 P.-C. (1989)
Rickwood1989
- 224 -
Les spectres de REE normés aux chondrites de tous ces échantillons sont
proches et globalement parallèles (fig. 59). Les concentrations en REE sont
comprises entre 110 et 158 ppm pour les roches à amphibole et entre 68 et
90 ppm pour les roches à biotite seule. Les REE ont donc un comportement
globalement compatible. Les spectres sont classiques pour des roches acides
calco-alcalines, avec des LREE relativement peu fractionnées, des HREE
concaves et des anomalies négatives en Eu modérées (Eu/Eu* compris entre 0,8
et 0,5). La concavité des HREE augmente avec la silice et témoigne du
fractionnement de l’amphibole avec éventuellement un peu de clinopyroxène.
Fig.
Fig.59
59- -Spectres
Spectresde
deTerres Rares normés
REE normés aux chondrites
aux chondrites des granites
des granites filoniensfiloniens
du Groupe
du 1groupe 1
- 227 -
10000*Ga/AI
Fig.
Fig. 61
61 -- Diagramme
Diagramme discriminant
discriminant de J.-B. Whalen
de Whalen et al. (1987)
et al.,1987
- 229 -
Fig.
Fig.62
62-- Diagramme
Diagramme discriminant
discriminant de Pearce
J.-A. Pearce 1984
et al.,et et Pearce,
al. (1984) 1996.
et J.-A. Syn-COLG
Pearce (1996).= Granites
Syn-COLG syn-collision
= Granites:
syn-collision
WPG = Granites. WPG + Granites
intraplaque intraplaque
: ORG ; ORG
= Granites = Granites
de dorsale de dorsale
océanique : VAG =océanique ; VAG
Granites d’arc = Granites
volcanique d’arc
: POG =
volcanique ; POG = Granites post-orogénique
Granites post-orogénique
- 230 -
Fig.
Fig. 63 Spectres
63 --Patrons dede Terres
REE Rares
normés auxnormés
chondrites chondrites
aux des granitesdes
fractionnés fractionnés
granitespauvres pauvres
en Ca en Ca
du Groupe 2 du
groupe 2
- 231 -
Dans le ternaire Rb-Sr-Ba, ils se situent dans le champ des granites non
fractionnés pauvres en Ca (fig. 58). Le rapport Rb/Sr est nettement > 1. Les
rapports K/Rb, compris entre 227 et 259 restent habituels.
Ces granitoïdes apparaissent comme un peu plus évolués que ceux à biotite et
amphibole et à biotite seule, mais ne semblent pas strictement cogénétiques avec
ceux-ci. Par exemple, ils sont plus riches en REE alors que ces éléments
semblent compatibles dans l’ensemble des échantillons. Ils doivent faire partie
d’une suite parallèle issue d’une source de composition très proche. Ces
granitoïdes sont aussi à rapprocher des granitoïdes U2a-Gb de Sotta.
Dans le triangle Rb-Sr-Ba (fig. 58), ces roches se répartissent dans le domaine
des granites fractionnés pauvres en Ca. Les concentrations en Rb sont typiques
de ces granitoïdes, comprises entre 193 et 237 ppm. Les rapports K/Rb, compris
entre 144 et 188, avec des valeurs inférieures à celles du Main trend (Shaw,
1968), sont aussi typiques des granites fractionnés. Les rapports Rb/Sr sont
élevés, supérieurs à 6,6.
Fig.
Fig. 64
64 -- Diagrammes
Diagrammes multiélémentaires
multiélémentaires normés
normés au
au MORB
MORB des
des granites fractionnés
filons clairs pauvres
du Groupe 2 en Ca du
groupe 2
- 233 -
Fig. 65 - Diagramme Zr versus SiO2 mettant en évidence les différents groupes magmatiques constituant
la « province bimodale
bimodale »» filonienne
filonienne tardi-hercynienne
tardi-hercynienne de
de la
la feuille
feuille de Sotta – Bonifacio
de Sotta-Bonifacio
- 234 -
Dans le cas de ces intrusions, nous avons conclu que les granites fractionnés
doivent être des produits de fusion partielle de granodiorites calco-alcalines
antérieures. La même hypothèse peut être avancée pour la genèse des filons du
groupe 2. L’étude isotopique Sm-Nd permettrait de tester plus avant cette
hypothèse.
Les roches à amphibole sont acides, avec une concentration en silice comprise
entre 70 et 71 %. La granodiorite est métalumineuse et le monzogranite
faiblement peralumineux (fig. 54). Tous les deux sont calco-alcalins (fig. 55),
- 235 -
plus riches en Fe que leurs équivalents du groupe 1 (fig. 56), riches en potassium
(fig. 57), mais avec des rapports K2O/Na2O nettement inférieurs à 1, et riches en
Ca (CaO = 2,1 et 2,8 %). Les valeurs faibles des rapports A/CNK et la pauvreté
en P2O5 indiquent que ces granitoïdes sont de type I.
Les points représentatifs de ces roches se projettent dans le champ des granites
non fractionnés riches en Ca du ternaire Rb-Sr-Ba (fig. 58). Les rapports Rb/Sr
sont nettement inférieurs à 1. Les rapports K/Rb sont de l’ordre de celui du Main
trend (226 et 283).
Avec 183 et 187 ppm, les concentrations en REE sont nettement plus élevées
que celles des granodiorites et monzogranites à amphibole du groupe 1. Mais la
géométrie des spectres normés aux chondrites est très proche de celle des
spectres du groupe 1, avec un fractionnement (La/Yb)N de 7,5, un rapport
(La/Sm)N de 3,2, un rapport (Gd/Yb)N de 1,5 et un rapport Eu/Eu* de 0,6. Les
roches à amphibole des groupes 1 et 3 ont des spectres parallèles (fig. 59 et 66),
ceux du groupe 3 ayant simplement des facteurs d’enrichissement nettement
plus élevés que ceux du groupe 1.
Les granites 114, 101 et 98 sont felsiques, avec des teneurs en silice comprises
entre 74 et 78 %. Ils sont faiblement peralumineux (fig. 54), alcali-calciques
(fig. 55), riches en fer (fig. 56), riches en potassium (fig. 57), avec des rapports
K2O/Na2O supérieurs à 1, enfin, ils sont pauvres en Ca (CaO < 0,4) et en P2O5
(< 0,1 %). Il s’agit donc de granites évolués de type I.
Fig.
Fig.66
66--Spectres
Spectresde
deTerres Rares normés
REE normés aux chondrites
aux chondrites des
des filons filons
clairs duclairs
Groupedu 3groupe 3
- 237 -
Fig. 67 - Diagrammes multiélémentaires normés au MORB des filons clairs du Groupe 3. L’anomalie
positive en Zr et Hf de l’échantillon 203 traduit une accumulation de zircon observable en lame mince
- 238 -
D’après le ternaire Rb-Sr-Ba, les échantillons 114 et 203 sont des granites non
fractionnés pauvres en Ca, alors que les échantillons 101 et 98 sont fractionnés
et également pauvres en Ca (fig. 58). Les rapports Rb/Sr sont élevés, toujours
nettement supérieurs à 1. Les rapports K/Rb sont normaux pour des roches non
ou peu fractionnées, compris entre 224 et 299.
Ces granites à feldspaths alcalins sont riches en REE, avec des concentrations
comprises entre 312 et 448 ppm. Le spectre normé aux chondrites de 203 est
parallèle aux spectres des granites à amphibole, avec, comme eux, une faible
anomalie en Eu. Les autres sont aussi parallèles, mais avec des anomalies en Eu
fortes, Eu/Eu* étant alors compris entre 0,07 et 0,5. Sur la base des spectres de
REE, les échantillons à fortes anomalies négatives en Eu peuvent être considérés
comme des produits dérivés des granites à amphibole par cristallisation
fractionnée (fig. 66).
Tous ces granites ont des compositions chimiques si proches que l’on peut les
traiter ensemble. Ce sont des granites felsiques, avec des concentrations en SiO2
comprises entre 74,4 et 77,8 % et des DI compris entre 93 et 97,8. L’alumine est
basse, autour de 12,3 %, toutes les roches sont faiblement peralumineuses à
l’exception d’un syénogranite métalumineux (105) et de deux granites fortement
peralumineux (267, 269) (fig. 54). Ils sont alcali-calciques (fig. 55). Ils sont
riches en fer (fig. 56), les concentrations en MgO sont basses, inférieures à
0,5 %, parfois même en-dessous du seuil de détection (268). Ils sont pauvres en
Ca (< 0,8 %) parfois même en-dessous du seuil de détection de CaO (251, 331,
267). Ils sont riches en K (fig. 57), mais avec des rapports K2O/Na2O compris
entre 0,8 et 1,2. À l’exception des deux échantillons les moins acides (105, 346),
toutes les roches ont des concentrations en P2O5 inférieures au seuil de détection.
Enfin, ce sont des granitoïdes relativement secs, avec une perte au feu moyenne
de 0,6 % et pouvant descendre jusqu’à 0,2 %.
Fig
Fig. 68 -- Spectres
Spectres de Terres
de REE normés normés
Raresaux aux chondrites
chondrites du syénogranite
du syénogranite et des granites
et des àgranites à feldspaths
feldspaths alcalins
alcalins
du Groupe du 4groupe
à annite
4 àetannite et ferro-amphiboles
ferro-amphiboles bleues
bleues ou à deux à deux micas
oumicas
- 241 -
Fig
Fig.
Fig.69
69--Spectres
Spectres de REE normés
de Terres aux chondrites
Rares normés des granites
aux chondrites à feldspaths
des granites alcalins du
à feldspaths Groupe
alcalins à annite
du4groupe 4
àseule
annite seule
- 242 -
Fig. 70 - Diagrammes multiélémentaires normés au MORB des granites du Groupe 4 à annite et ferro-amphiboles
ou à deux micas
- 243 -
Fig. 71 - Di
Fi Diagrammes multiélémentaires
ltiélé t i normés
é au MORB des
d granites
it à annite
it seule
l du
d Groupe
G 4
- 244 -
Fig.
Fig.7272- Ternaire
-TernaireNb-3Ga-Y
Nb-3 Ga- de
Y deG.-N.
EbyEby (1992)
(1992) permettant
permettant de discriminer
de discriminer les
les granites
granites de type
de type A1 juvéniles,
A1 juvéniles, des granites
des granites de type de
A2 type A2 d’origine
d’origine crustale
crustale
ou à forteoucomposante
à forte composante
crustale.crustale
- 245 -
À une exception près (230), les concentrations en REE sont parmi les plus
élevées des roches filoniennes granitiques (entre 127 et 274 ppm) alors que les
concentrations en Eu sont les plus basses (0,1 ppm en moyenne). Les spectres
de REE normés aux chondrites sont du type sub-plat, avec une très forte
anomalie négative en Eu, typiques des granites fractionnés. Certains montrent
des LREE à pente positive, évoquant le fractionnement de l’allanite. Les facteurs
d’enrichissement des HREE peuvent être importants, l’Yb peut atteindre jusqu’à
177 fois les chondrites. Les spectres des granites à ferro-amphibole bleue et
annite (fig. 68) sont semblables à certains spectres de granites à annite seule
(fig. 69). De même les spectres des granites à deux micas sont proches de ceux
de certains granites à annite seule (fig. 68).
Bien sûr, il n’est pas facile de discriminer les granites felsiques de type I, des
granites felsiques de type A, lorsqu’ils sont très fractionnés et que l’on ne
connaît pas les magmas parents acides ou intermédiaires (King et al., 2001).
Cependant les granites les moins acides du groupe 4 sont plus riches en éléments
incompatibles que les granites différenciés du groupe 3 à silice égale. Leurs
magmas parents doivent être aussi riches en éléments incompatibles et donc être
de type A. De tels magmas parents sont interprétés comme des produits de
fusion partielle à haute température de sources quartzo-feldspathiques
infracrustales réfractaires, pauvres en eau et avec des rapports Fe/Mg élevés
(King et al., 2001).
Fig.
Fig.73
73- -Spectres
Spectresde REE normés
deTerres aux chondrites
Rares normés des granites
aux chondrites fortement
des granites peralumineux
fortement du Groupe
peralumineux 5
du groupe 5
- 247 -
Une telle différence confirme que les filons de granites du groupe 4 sont
bien des granites de type A alumineux subsolvus.
Les concentrations en REE sont comprises entre 100 et 186 ppm. Les spectres
normés aux chondrites sont peu fractionnés, avec (La/Yb)N compris entre 2,7 et
9,9 (fig. 73). Les LREE sont faiblement fractionnées avec (La/Sm)N compris
entre 1,8 et 4,8. Les HREE sont plates avec un rapport (Gd/Yb)N compris entre
08, et 1,3. Les anomalies négatives en Eu sont nettes, mais modestes, avec des
rapports Eu/Eu* compris entre 0,1 et 0,5. Certains spectres de HREE sont très
légèrement concaves, insinuant un fractionnement de hornblende avant
l’acquisition du caractère fortement peralumineux. Des spectres de ce type sont
habituels dans des roches acides calco-alcalines. Dans les granites S typiques,
- 248 -
Pour être complet, il faut y ajouter quelques directions N90 à N110 très
peu fréquentes.
Le domaine médian est caractérisé par une morphologie tout à fait particulière
(fig. 1, hors texte). Il s’agit de hautes surfaces dont l’altitude est comprise entre
200 et 300 m, parsemées de reliefs résiduels qui culminent autour de 320 à 330 m
(Punta di Stavulinca, Punta di u Cierciu, Plateau d’Arapa). Cette morphologie a
été reconnue et interprétée par A. Rondeau (1964) comme le résultat d’une
vigoureuse phase d’érosion ayant raboté uniformément les différents types de
granitoïdes, antérieurement aux dépôts miocènes. On retrouve les traces de ce
nivellement généralisé dans tout le domaine oriental, à l’Est de la grande zone
faillée Borivoli – Monacia-d’Aullène, depuis l’Anse de Favone au Nord, avec
par exemple les buttes témoins de Porto-Vecchiacciu, jusque dans l’Extrême-
Sud, dans l’archipel de La Madalena et en Gallura où un modelé du même type
a été décrit (Nonnis et al., 2000). Cette surface d’aplanissement généralisé anté-
miocène probable a été affectée plus tardivement par le rejeu des failles tardi-
hercyniennes. Elle a dû être compartimentée, basculée et portée à des niveaux
différents comme on peut le constater aujourd’hui avec les différences d’altitude
entre les compartiments médian et oriental, séparés par le grand accident de
Précoggio – Chiova d’Asino. C’est dans ce compartiment oriental effondré qu’a
pu s’installer le diverticule de la mer du Miocène, y déposant les sédiments qui
ont scellé l’accident de Précoggio – Chiova d’Asino et comblé des paléo-reliefs
(cf. fig. 87).
Ceci est très net dans la dépression qui s’étend depuis Pianotolli – Caldarello
jusqu’à Porto-Vecchio. L’existence de cette zone déprimée ne nous paraît pas
due au seul processus d’effondrement tectonique le long des failles des
faisceaux de Borivoli et de Figari. C’est aussi et surtout le résultat de l’action de
l’érosion différentielle régressive s’exerçant sur les roches « tendres » que sont
les tonalites de Tarrabucceta et les granodiorites de Porto-Vecchio par rapport
aux roches « dures » qui les encadrent : les monzogranodiorites de Chera. Ceci
explique l’organisation de cette zone déprimée en deux bassins (fig. 1, hors
texte) :
– le bassin de Figari au Sud-Ouest drainé par les ruisseaux de Carcerone et
de Canella qui se jettent dans la mer d’Alboran ;
– le bassin de Porto-Vecchio au Nord drainé par le ruisseau du Stabiacciu
qui se jette dans la mer tyrrhénienne.
Ces deux bassins sont séparés par une ligne de crêtes (fig. 1, hors texte)
constituée de roches gabbroïques extrêmement tendres qui affleurent
actuellement à 182 m d’altitude. Ces collines de gabbros représentent très
certainement les restes de l’ancienne surface d’érosion anté-miocène non encore
complètement démantelée et qui, antérieurement, devait se raccorder à celle des
plateaux de Chera et d’Arapa. D’autres témoins prouvant l’existence d’une
ancienne surface de nivellement sur l’emplacement de cette zone actuellement
très déprimée peuvent être trouvés avec les buttes de Bonifaziu (152 m) et de
Punta di u Nidu (204 m) en granodiorite à macrocristaux de Mola, un matériau
beaucoup plus résistant à l’érosion que les granodiorites à biotite et amphibole
environnantes de Porto-Vecchio. Enfin, il faut noter le modelé tout à fait
particulier du bassin de Figari dans sa partie basse. Il est isolé de la mer par les
reliefs des monts de Pianotolli – Caldarello représentant une ancienne surface
d’abrasion en roches dures. Les témoins de cette ancienne surface, qui
actuellement culminent tous à plus de 100 à 150 m d’altitude, ferment la cuvette
de Figari au Sud ; cette dernière creusée essentiellement dans les matériaux
tonalitiques ne communique avec la mer que par le goulet de la Ria de Figari.
FORMATIONS ÉOCÈNES
Ces formations sont connues depuis longtemps, mais leur âge est difficile à
préciser. Dans un premier temps, il leur a été attribué un âge Miocène par
E. Maury et J. Orcel (1939) ; plus récemment, différents auteurs dont G. Denizot
et al. (1962), S. Amaudric du Chaffaut (1971), B. Bonin (1980), M. Vittori
(1984) s’accordent pour leur donner un âge Paléogène.
Les blocs sont inclus dans une arène granitique quartzo-feldspathique non
classée, à grain millimétrique, où nul débris d’origine marine n’a été rencontré.
La granulométrie très variable et le caractère anguleux des cristaux de quartz,
ainsi que la dimension plurimétrique de certains blocs de granite, attestent le
transport très court de ce matériel. M. Vittori (1984) admet que celui-ci s’est
déposé dans un fossé en cours d’affaissement, bordé de paléo-reliefs liés à des
failles bordières synsédimentaires.
Formation de Balistra
0
échantillons
carottes
17 PM 11 06
2
01 PM 11 06
V V
V
V V
V
V V V 1
V
V
perte
V V
2
V
V
V 2
V V
V
V V
V V 02 PM 11 06
V
V V
V
V
V
V V 3
V
V
3 V V
V
V V
V V
3 V
V V 4
V 03 PM 11 06
V V 03 bis PM 11 06
V V
V
V V
V V
V
V
V
5
V
V V
V
V
V V
V
4
V V 6
V V
V
V V
V
4 V V
V V
V
V V
7
V
V V
V
V V
V V
5 V
V
V V
V
8
V
V V
V V 06 PM 11 06
V
07 PM 11 06
V V
V
5 V V
V 07 bis PM 11 06
9
V V
V V
V V
V
6 V V
V V 08 PM 11 06
V
V
V 10
V
V V 09 PM 11 06
V V
10 PM 11 06
V V
6 11 PM 11 06
V V 12 PM 11 06
V
V V
V
0 0,5 1m
V V
V V
13 PM 11 06
14 PM 11 06
7
15 PM 11 06
16 PM 11 06
Fig. 76 - Log de forage : Padule Maggiore. 1 : tuf ; 2 : tuf laminé ; 3 : tuf altéré ;
Fig. 76 - Log
4 : ponce (P) ;de
5 :forage
végétaux: Padule
carbonisésMaggiore.
(vgt) ; 6 :1lithoclastes
: tuf ; 2 : tuf
; 7 laminé ; 3granite
: galet de : tuf altéré
;8; ;
4 sable
: ponce (P) ; 5
grossier : végétaux
à gravier fin ; 9carbonisés (vgt)grise
: argile silteuse ; 6 : ;lithoclastes
10 : arkose) ; 7 : galet de granite ;
8 : sable grossier à gravier fin ; 9 : argile silteuse grise ; 10 : arkose
- 258 -
Les lapillis sont représentés par quelques fragments plus ou moins altérés de
laves, vitreuses ou microlitiques (sans quartz exprimé) et de tuf (à magnétite
hématisée). La matrice est isotrope (riche en verre) et comporte de nombreuses
échardes (vitroclastes en X, en Y), des microponces tubulaires et quelques
vacuoles.
Les échantillons étudiés montrent une nature très comparable : tuf à texture
vitroclastique à cristaux, lapillis et ponces en proportions légèrement variables.
Les cristaux (et clastes cristallins) sont :
– essentiellement du plagioclase limpide et zoné, de composition calcique
(andésine-labrador) ;
– de rares quartz et K-feldspath ;
– des micas (biotite principalement et muscovite) en voie d’altération ;
– des opaques.
18,9 ± 0,4 et
Tre Paduli de Frasselli Ottaviani-Spella et al., 1996 K/Ar sur ponces
19,3 ± 0,5
40 39
Ar/ Ar sur plagioclase,
Gattacceca, 2001,
Tre Paduli de Frasselli Berkeley Geochronology Center 20,44 ± 0,18
Ferrandini et al., 2003
(USA)
Francolu Ottaviani-Spella et al., 2001 K/Ar sur ponces 19,9 ±0,7
40
Ar/39Ar sur plagioclases,
Gattacceca, 2001,
Francolu Berkeley Geochronology Center 21,2 ±0,14
Ferrandini et al., 2003
(USA)
Balistra Bellon, 1976 K/Ar sur biotite 17,8 ± 1,5
Ottaviani-Spella et al.,
Balistra K/Ar sur ponces 19,1 ± 0,5
1996, 2001
40 39
Ar/ Ar sur plagioclases,
Gattacceca, 2001,
Balistra Berkeley Geochronology Center 20,73 ± 0,10
Ferrandini et al., 2003
(USA)
40 39
Ar/ Ar sur plagioclases,
Gattacceca, 2001,
Maora Sud Berkeley Geochronology Center 20,77 ± 0,1
Ferrandini et al., 2003
(USA)
40
Ar/39Ar sur plagioclases,
Laboratoire de Géochronologie, 17,5 ± 0,6 et
Padule Maggiore Ce travail
Géosciences Montpellier 17,3 ± 0,9
(France)
40
Ar/39Ar sur plagioclase et
20,37 ± 0,23 ;
Pomposa ech. 161/164 écharde de verre. Laboratoire de
Ce travail 20,34 ± 0,26 et
Sotta 13.0 Géochronologie, Géosciences
20,09 ± 0,75
Montpellier (France)
connu en Corse. Il pourrait s’agir d’un volcanisme fissural. Les tufs reposent
localement sur des séries continentales comme à Balistra (cf. m1a1), dans les
forages de Sotta 13.0 et Sotta 14.Q, ou sur le substrat granitique, comme à
Padule Maggiore et Francolu. Les divers affleurements délimitent, en Corse, une
surface d’environ 20 km2 ce qui permet d’envisager une extension non
négligeable des ignimbrites (confirmée par la datation de tufs affleurant dans la
région d’U Colbu dans le Nord de la Sardaigne : 20,55 Ma, non publié). Par
ailleurs, les altitudes très différentes auxquelles ces roches affleurent
actuellement montrent l’existence d’une paléotopographie très contrastée au
moment de l’épisode volcanique et l’importance de la phase d’érosion qui a
détruit la majorité du dépôt, d’autant plus qu’il s’agissait d’un matériel
extrêmement meuble. Du point de vue de la géodynamique, les études
paléomagnétiques récentes (Gattacceca et al., 2007) indiquent que la rotation
antihoraire de 45° du bloc corso-sarde a eu lieu entre 20,5 et 15 Ma avec 67 %
du mouvement réalisé entre 20,5 et 18 Ma, période pendant laquelle on
enregistre le maximum de l’activité volcanique en Sardaigne (Casula et al.,
2001). Les tufs du Sud-Corse correspondent aux prémices et au début de cette
forte activité volcanique, alors que la rotation venait juste de débuter.
Cependant dans les lieux où ce sable recouvre Rc1, il présente à sa base des
accumulations en miogypsines (Miogypsina tani et M. mediterranea notamment
à Cala di Ciappili). La macrofaune n’est présente que dans la partie supérieure
des sables, associée à un enrichissement en carbonates. Il s’agit d’échinides
(Clypeaster intermedius) à Cala di Labra, de petites huîtres et débris de
carapaces de tortues à Ricetti-Rocchi Bianchi. À Capu di u Ficu, ces sables, qui
montrent des plans de stratification obliques, sont interprétés comme des
foresets d’un appareil deltaïque progradant vers le Sud-Est. Cette unité
correspond donc à des dépôts détritiques grossiers, mis en place dans le domaine
marin littoral et dont l’arrivée sur les bioconstructions a un effet létal. L’épaisse
couverture d’altérites en place sur le granite depuis son exhumation est, pendant
cet épisode, mobilisée par le réseau hydrographique en réponse à une élévation
rapide du niveau eustatique.
Quel que soit le secteur, cette unité présente à son sommet, sous les
bioturbations, le témoignage d’une certaine homogénisation de la population
d’invertébrés benthiques. Aux foraminifères et aux ostracodes sont associés des
petits clypeasteroidés (Echinocyammus sp.), des petits spondyles, des éléments
de pentacrines et le bryozoaire Batopora rosula. Cette espèce de bryozoaire est
un bon indicateur bathymétrique (Moissette, 1997), tout comme
Echinocyammus que l’on rencontre actuellement dans la mer Rouge (Niebelsek,
1995). Leur milieu de vie a pu être le même : un fond vaseux entre 30 et 40 m
de profondeur, à proximité d’un herbier. En conclusion, l’ensemble des
caractères sédimentologiques et paléontologiques suggère une hausse suivie
d’une stabilisation du niveau eustatique au sein de cette unité. Elle marque la fin
de l’intervalle transgressif identifié dès la première unité de la formation de Cala
di Labra.
Formation de Bonifacio
L’unité sommitale, bien visible sur le terrain et depuis la mer, forme une
barre de calcarénites grisâtres structurées en grands corps sédimentaires
décamétriques dessinant de larges structures entrecroisées dans les falaises à
regard ouest et sud-ouest passant à des stratifications obliques de grande
amplitude selon les plans recoupés par des thalwegs. La base de cet ensemble
est souvent soulignée par des alignements stalactitiques. Cette série à dominante
carbonatée se compose de lits calcaires bien cimentés, formant des dalles
continues d’épaisseur centimétrique, alternant avec des lits plus minces de
composition plus sableuse. L’examen en plaque mince des niveaux cimentés
révèle un fort pourcentage de grains calcaires (plus de 90 % de débris de thalles
d’algues rouges, fragments de coquilles de bivalves, diverses colonies de
bryozoaires), la fraction clastique étant formée de grains le plus souvent
monocristallins de quartz et feldspaths de taille millimétrique. Les mesures de
plongement des stratifications obliques s’organisent autour d’une direction NW-
SE.
FORMATIONS QUATERNAIRES
Les terrains quaternaires sont très peu développés sur cette carte.
Les alluvions du Cane1la, qui se jette dans la baie de Figari, sont étagées et
montrent un déplacement du cours du ruisseau vers le Sud-Ouest. La disposition
des alluvions de l’Orgone indique que ce ruisseau coulait auparavant vers le
Sud-Ouest ; après le dépôt des alluvions rouges Fv, il a changé de direction pour
couler vers le Nord-Est. Le ruisseau de la Caccia présente le même changement
de direction d’écoulement : il coule vers le Sud-Ouest jusqu’à l’Orgone, puis
brusquement longe celui-ci vers l’Est puis le Nord-Est. Par ailleurs, l’alluvion
rouge qui borde le tracé vers le Sud-Ouest du ruisseau de la Caccia semble être
- 268 -
Les dépôts littoraux sont aussi peu développés. Un premier ensemble est
constitué de cordons de galets et de quelques restes de grès de plage, associés
parfois à des dunes. Ils jalonnent la côte à 2-3 m au-dessus du niveau de la mer
accompagnés parfois par une surface d’abrasion marine. Ce niveau à +2 m peut
être attribué au Versilien (Flandrien).
Des dépôts plus anciens, généralement fossilifères et à des cotes variant entre
0 et 6 m, sont conservés dans des endroits abrités : anse d’Arbitru, fond du golfe
de Figari. Ils peuvent être attribués à un ou plusieurs niveaux du Tyrrhénien
(Ottmann, 1958 ; Conchon, 1985). Le gisement d’Arbitru contient en particulier
Conus testudinarius et une datation 14C indique un âge supérieur à 40 000 ans
(Ottmann, 1969). Ces niveaux ne sont pas de dimensions cartographiables.
Mz. Sables de plage et dunes. Des cordons sableux barrent les débouchés
des vallées et provoquent 1a formation d’étangs ou de marécages où se déposent
des vases grises.
GÉOLOGIE MARINE
Fig.
Fig.77
77--Schéma
Schémastructural
structural simplifié
simplifié de
de la
la marge
marge occidentale
occidentale des
des Bouches de Bonifacio
lavezzi
Talus messinien
0,2
Bassin miocène
Plio Quaternaire
de Bonifacio Socle varisque 1,0
volcanisme miocène
- 271 -
2,0
Fig.
Fig. 78
78 -- Coupe
Coupesimplifié établie
simplifiée à partir
établie du profil
à partir sismique
du profil CROP2
sismique CROP2
- 272 -
1 2 3 4 5
6 7 8 9
10 11 12 13
Fig.
Fig. 79 -- Géologie
Géologiedes marges
desmarges des des Bouches
Bouches de de Bonifacio.
Bonifacio. 1 : socle
1 : socle varisque
varisque (sub-affleurant)
(sub-affleurant) ; 2; 2
: séries miocènes
: sériesmiocènes
inférieur
inférieurààmoyen
moyendedeplate-forme;
plate-forme séries
3 ;: 3 plio-pleistocènes
: séries de remplissage
plio-pléistocènes des rias
de remplissage des messiniennes ; 4 : séries
rias messiniennes ; 4 :du Miocène
séries du
supérieur
Miocène de la plate-forme
supérieur de la orientale
plate-forme unités messiniennes
; 5 : orientale ; 5 : unitésdu bassin profond
messiniennes duEst-Corse ; 6 : volcanisme
bassin profond Est-Corse miocène de la marge
; 6 : volcanisme
occidentale
miocène de; 7la: marge socle volcanique
relief deoccidentale ; 8 : séries
; 7 : relief miocènes
de socle de Bonifacio
volcanique à terre
; 8 : séries miocènes
; 9 : talusdemessinien
Bonifacio unités
; 10à :terre ; 9sismiques
: unités
miocènes
sismiques(S1 à S6) définies
miocènes (S1 àenS6) merdéfinies
au largeen Bonifacio
de mer au large limites
(voir de sur la carte
Bonifacio (voir géologique) 11 : limite
limites sur ;carte de la carte
géologique ; 10Bonifacio
: talus
Santa Teresa
–messinien ; 11;:12 : profils
limite de lasismiques et n°s (figures
carte Bonifacio 80 à 82)
; 12 : profils ; 13 : prélèvements
sismiques ; 13 foragesde séries miocènes discutés dans le texte
- 273 -
Fig.
Fig. 80
80 -- Profil
Profil de
de sismique
sismique réflexion
réflexionBocca99-17
Bocca99-17(source
(sourcesparker)
sparker)montrant
montrantleleprolongement
prolongemet des
des formations
formations de
deBonifacio vers le
Bonifaciovers
large. (Voir fig. 75 pour l’organisation de ces formations à terre)
le large
- 275 -
Au Nord de l’anse de la Colba, il est aussi possible que des roches de nature
calcaire soient présentes sous l’herbier (sans être confirmées), en relation avec
les formations miocènes cartographiées sur la partie sud-est de la presqu’île de
Capo Testa. Sur le reste de la zone côtière, le socle granitique affleure au niveau
des principaux caps et autour des îlots.
Fig. 81 - Profil de sismique réflexion Bs00-97 (campagne Corstage 2000) montrant la géométrie du socle et des unités tertiaires
de part et d’autre des Bouches de Bonifacio
- 277 -
Fig.
Fig.82
82 -- Profil réflexion Bocca99-21
Profil de sismique réflexion Bocca99-21 montrant la géométrie
géométrie et
et les
lesfaciès
facièsdes
desunités
unitéstertiaires
tertiaires(miocène inférieur à
(miocèneinférieur
supérieur
à supérieur ?) ?) des
et et horizons
des quaternaires
horizons sur
quaternaires sur plate-forme
la la orientale
plate-forme des
orientale Bouches
des Bouches de Bonifacio
- 278 -
Au-dessus, une légère discordance (fig. 80) est bien repérée par la terminaison
en toplap des réflecteurs de la formation de Cala di Labra. Cette discordance est
surmontée par une unité de réflecteurs parallèles d’amplitude moyenne à forte,
sub-parallèles et très peu inclinés, qui représenteraient la formation de Bonifacio
(m2-3). Son épaisseur totale est d’environ 100 m/sec TD soit 100 à 125 m
d’épaisseur environ. Quelques discontinuités -interruptions de réflecteurs dues à
des érosions localisées (?) (fig. 80)- sont observées au sein de cette formation
ainsi que des déformations souples (synclinales) de faible amplitude. Ces
discontinuités ont conduit à distinguer quatre unités sismiques associées, pour la
première peu épaisse et peu litée, au Membre de Pertusato (m2-3P), et pour les
trois suivantes, au Membre de Bonifacio (m2-3B).
Dans le détroit des Bouches, entre les îles Lavezzi et de la Maddalena et entre
les reliefs de socle, des séries litées attribuées au Miocène sont également
observées sur une épaisseur de 50 à 100 m environ (fig. 81).
Les prélèvements tentés sur cette zone d’affleurement ayant été également
infructueux, on ne peut préciser l’âge des séries ni de la formation de ce relief.
On remarque cependant (fig. 82) que la terminaison du relief vers l’Est marque
également un changement du faciès des unités sismiques qui deviennent dans
l’ensemble peu réflectives et composées de séquences parallèles limitées par des
réflecteurs continus et à pendage est plus important que les unités précédentes.
- 279 -
Sédiments superficiels
Des grés de plage matérialisant une ancienne ligne de rivage aux environs de
-60 m de profondeur sont identifiables au pied de la Punta Contessa et en
plusieurs endroits au large de Capo Testa. La bathymétrie de ce paléo-rivage
correspond à celle de cordons littoraux déjà reconnus au Nord-Est de la
Sardaigne (Fierro et al., 1981). Bien que non daté, il pourrait coïncider avec le
niveau de stationnement eustatique du Younger Dryas.
Les sédiments meubles sont dans l’ensemble très peu épais voire absents dans
le secteur occidental des Bouches représenté sur la carte. Dans les dépressions
entre les plates-formes rocheuses, l’épaisseur ne dépasse pas 10 m et est souvent
très faible (inférieure à 2 m) à nulle (fig. 80).
Sur la plate-forme orientale des Bouches (fig. 82), les sédiments meubles
récents (post-glaciaires ?) sont également peu épais mais forment une couverture
continue de 5 à 10 m d’épaisseur jusqu’à la ride de sédiments indurés. Au-delà,
vers le large, la couverture meuble s’épaissit et dépasse la dizaine de mètres.
À l’Est du détroit, ces sables forment simplement une frange continue bordant
la limite inférieure de l’herbier. Leur extension maximale y est plus limitée
(-60 m).
Vases. Des vases portuaires de couleur sombre ont été reconnues au niveau
des rias de Bonifacio et, dans une moindre mesure, de Santa Teresa di Gallura.
Ces sédiments sont faiblement pollués par les rejets domestiques et l’activité
portuaire. Des sédiments envasés sont par ailleurs présents à l’embouchure des
cours d’eau côtiers au fond des golfes de Sant’Amanza, Ventilegne et Figari.
Fig.Fig.
84 -84 - Cartographie
Cartographie desdes figures
figures sédimentaires
sédimentaires longitudinales
longitudinales et et sens
sens des
des courant
courants déduits
déduits à partir
à partir de la de la morphologie
morphologie des formes
des formes sédimentaires
sédimentaires
- 287 -
Fig.
Fig. 85
85 -- Extrait
Extraitde mosaïque
demosaïque de de profils
profils de sonar
de sonar latérallatéral montrant
montrant une zone
unedezone
rochede roche
(calcaire
(calcaire miocène) entourée d’une zone d’affouillement sub-circulaire et d’un champ de
miocène) entourée d’une zone d’affouillement
mégarides (longueur d’onde 20 à 25 mètres) sub-circulaire et d’un champ de mégarides
(longueur d’onde 20 à 25 mètres)
- 289 -
le fond confirme la présence d’un courant principal se dirigeant vers l’Est (ou le
Sud-Est), puis remontant vers le Nord-Est. À l’Ouest de Capo Testa, les marques
d’obstacles à l’opposé des courants dominants coïncident bien avec la boucle
anticyclonique évoquée précédemment (cf. Hydrodynamisme) et le retour vers
le Sud-Ouest d’une partie des eaux ne parvenant pas à franchir le détroit.
GÉOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT
Connaître les ressources en eau de la façon la plus exhaustive possible est une
condition pour satisfaire au mieux les besoins. Or, dans l’Extrême-Sud de la
Corse, l’alimentation en eau potable est un problème récurrent en particulier
pendant la saison estivale. Pour la ville de Bonifacio, par exemple, la
consommation moyenne est de 2 300 m3/j, mais avec 1 200 m3/j en décembre et
4 400 m3/j en juillet-août.
Une étude sur les métaux lourds en Corse du Sud (BRGM, 1997) met en
évidence une anomalie au plomb (cuivre et zinc en moindre quantité), très
ponctuelle, à proximité de Bonifacio, au contact Miocène-granite calco-
alcalin. Cette anomalie est probablement due à l’ancien champ de tir de
l’armée (Mucchiu Biancu).
Le puits le plus ancien a été creusé de 1852 à 1856 par le génie militaire, dans
la partie médiane de la presqu’île. Il s’agit du puits Saint-Barthélémy, de 65 m
de profondeur et de 3 m de diamètre, creusé dans les unités U2 et U3 de la
formation de Bonifacio. La présence de cassures verticales orientées Nord-Sud
dans un contexte karstique semble guider la circulation de l’eau. Le niveau
statique est légèrement au-dessus du niveau 0 et l’eau est douce à saumâtre.
En outre, la carte du toit du granite est établie (fig. 87). Elle met en évidence
deux axes de creusement ou paléo-vallées, PV1 et PV2. Elles ont une orientation
NE-SW pour la partie nord du causse alors que pour la partie sud, cette direction
devient NNE-SSW. Pour PV1, le toit du substratum granitique atteint -265 m et
-220 m pour PV2 (Dörfliger et al., 2002).
Disposé dans le même contexte géologique que celui de Sotta 13.0, il a atteint
la profondeur de 269 m. La coupe générale de ce forage est voisine de celle du
précédent. Elle est en partie complétée par les résultats des diagraphies (gamma
ray, PS, résistivité) réalisées jusqu’à 124 m de profondeur (-69 m NGF) :
– 62 m de calcarénite blanche grossière ;
– 28 m de gravier et sable grossier à grains arrondis ;
– 4 m sans cuttings ;
– 6 m de calcarénite blanche à algue rouge, bryozoaire ;
– 47 m de silt carbonaté gris à grains de glauconie et foraminifères
planctoniques ;
– 53 m de gravier et sable moyen à base de grains de granite, quartz et
feldspath ;
– 5 m de volcanites ;
– 66 m de gravier, sable grossier à fin.
Seuls les 125 premiers mètres ont été explorés par diagraphie. Au-delà de
100 m de profondeur, un gamma ray croissant, associé à une conductivité
- 298 -
Ces deux forages ont permis d’établir d’une part la colonne litho-
stratigraphique précise et d’autre part les caractéristiques hydrogéologiques de
l’aquifère captif. Pour la nappe captive, le niveau statique se place à environ
40 m de profondeur ce qui se traduit par un rabattement potentiel de 100 m
environ. La production de la nappe captive reste à définir en fonction des
résultats des essais de pompages.
Les eaux issues de la nappe libre ou de la nappe captive ont des faciès
chimiques assez comparables (fig. 86, hors texte). Il s’agit d’une eau
bicarbonatée, sodique et chlorurée. Une analyse récente (08/06/2010)
confirme la valeur élevée de la conductivité (quelle que soit la nappe) et des
teneurs en Na et Cl plus importantes pour la nappe captive que pour la
nappe libre. La question se pose de savoir si ces teneurs sont
intraformationnelles ou liées à la proximité de la mer.
- 300 -
RESSOURCES DU SOUS-SOL
Matériaux et carrières
11273X4002 SOTTA RAGHINO 9,18363194 41,56555592 Indice Prospection marteau, Fer, Terres Disséminé C.E.A. (1956) ARCHIVES
scintillomètre Rares MISSION CORSE - BRGM
(1972) FICHE INDICE
SGN/GMX
Indices minéralisés
DOCUMENTS COMPLÉMENTAIRES
Les substrats calcaires donnent des sols où les ions Ca++ sont plus ou moins
abondants. Ces ions en excès peuvent être toxiques pour les végétaux calcifuges
(accumulation racinaire et blocage plus ou moins accentué de l’absorption de
certains minéraux) qui ne peuvent croître dans ces milieux où inversement se
développent des plantes calcicoles (ayant une physiologie adaptée permettant
aux ions Ca++ en excès d’être véhiculés puis stockés ou éliminés au niveau des
feuilles, assurant ainsi une absorption racinaire normale).
Les marais salés longtemps inondés sont caractérisés par des salicornes
annuelles (Salicornia emerici, S. patula), ceux qui le sont moins par Sarcocornia
fruticosa (grande salicorne à base ligneuse) et les plus salés et secs par
Arthrocnemum macrostachyum. Juncus acutus et J. maritimus ainsi que
Spartina versicolor et les roseaux (Phragmites australis) accompagnent souvent
cette végétation tandis que Tamarix africana borde régulièrement les étangs.
Les bords des ruisseaux intermittents (oueds) sont colonisés par Vitex agnus-
castus. Les rochers siliceux portent diverses espèces d’Asplenium et à la Trinité
de Bonifacio le rarissime endémique Centranthus trinervis. Sur les rochers
calcaires ombragés, on peut observer le rare Phyllitis sagittata. Dans la région
calcaire de Bonifacio, les pelouses sont très riches en Orchidaceae (et tout
particulièrement en espèces du genre Ophrys). Dans la partie siliceuse, diverses
mares temporaires comme les Tre Padule de Suartone et les Tre Padule de
Frasselli, souvent entourées de formations à Erica scoparia, sont colonisées par
une végétation particulière où l’on peut noter des raretés telles que Isoetes
velata, Littorella uniflora, Pilularia minuta.
Les forêts caducifoliées, nettement moins étendues ici, sont surtout présentes
sur des sols plus épais ou des substrats bien fissurés. Il s’agit de bouquets ou de
bois de Quercus pubescens dont le cortège floristique est proche de celui des
forêts sclérophylles mais avec un lot notable d’espèces mésophiles et de groupes
de Castanea sativa (toujours d’origine anthropique) installés dans les conditions
les plus fraîches (vallons frais à sols profonds).
L’étage mésoméditerranéen est aussi matérialisé par des fruticées naines (ne
dépassant guère 50 cm de hauteur) à Helichrysum italicum, Lavandula stoechas,
Rosmarinus officinalis, Genista corsica, Stachys glutinosa, Teucrium marum,
ainsi que par de nombreuses cistaies à Cistus monspeliensis, C. salviifolius, C.
creticus.
- 307 -
Les pelouses sont largement dominées par les plantes annuelles et souvent
complètement desséchées en été. Les mares temporaires à Isoetes sont assez
fréquentes. Les dalles granitiques portent souvent des tapis de Sedum caeruleum
(orpin rouge à fleurs bleu-pâle).
• Étage supraméditerranéen
Les forêts sclérophylles de Quercus ilex sont encore présentes mais nettement
plus discrètement et avec un cortège floristique moins thermophile qu’à l’étage
mésoméditerranéen.
Les forêts de Pinus pinaster couvrent des surfaces importantes et ont un sous-
bois constitué par Erica arborea et parfois Erica scoparia. Relativement à celles
de l’étage mésoméditerranéen, on note une nette augmentation d’importance de
la flore eurosibérienne et l’apparition d’éléments comme Taxus baccata.
Des maquis à Erica arborea (parfois avec E. scoparia) sont bien développés ;
des fruticées naines à Helichrysum italicum, Anthyllis hermanniae, Genista
salzmannii, Thymus herba-barona, Rosa serafinii, occupent aussi des surfaces
notables. Les pelouses sont dominées par les espèces vivaces, tout en
comportant encore quelques annuelles.
• Étage montagnard
Du point de vue floristique, le passage du supraméditerranéen au montagnard
est marqué par la disparition de Quercus ilex et Pinus pinaster et l’apparition
d’Abies alba, d’Acer pseudoplatanus et de Juniperus communis subsp. alpina.
Les sapinières de Cagna, outre les trois espèces citées, comportent aussi des
éléments comme Ilex aquifolium, Taxus baccata, Sorbus aucuparia subsp.
praemorsa et une strate herbacée riche en éléments eurosibériens. Elles sont
- 308 -
bien développées sur les chaos, mais les changements climatiques récents ont
entraîné des dépérissements dans certains secteurs devenus trop secs.
PRÉHISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE
À partir de 5800 avant J.-C., l’ensemble corso-sarde est touché par un courant
diffusioniste, ayant pour origine la Méditerranée orientale. Le relais siculo-
italique a probablement joué un rôle clé dans cette diffusion maritime. La
néolithisation de l’ensemble corso-sarde s’intègre donc dans un large
mouvement sud-nord dans la migration globale venue d’orient, mouvement qui
progresse de façon discontinue et saltatoire. Il ne s’agit donc pas d’une diffusion
- 311 -
nord-sud empruntant le pont formé par l’archipel toscan, hypothèse fondée sur
une simple question de proximité géographique et non sur des bases
chronologiques et structurelles (Camps 1988 ; Lanfrachi et Weiss, 1998).
Les sites du Néolithique ancien cardial sont bien représentés dans la région de
Bonifacio, y compris les évolutions culturelles ultérieures qui couvrent la
presque totalité du sixième millénaire avant notre ère. Dans le massif de Chera,
aucun site de cette période n’est connu alors qu’en Pian’ d’Avretu, plusieurs
indices ont été répertoriés, notamment sur la butte de Bufua, à proximité de
l’aéroport de Figari, mais aucun grand établissement de plein air n’a pour
l’instant été clairement identifié, en dehors des grandes stations de plein air du
Campo Romanello, à l’Est de la cité de Bonifacio.
Le Néolithique récent, à partir de 3800 avant J.-C., est représenté en Corse par
un groupe dont les productions sont relativement bien connues : le Basien. Dans
le Sud de l’île, les productions céramiques sont marquées par une gamme de
récipients de forme sphérique, à col court et épaulement bien marqué, équipés
de bord déversé. Les vases sont fréquemment décorés de cordons en faible relief
qui peuvent être isolés ou associés par paire ou par triplette ; ils peuvent être
disposés en faisceau, verticalement ou être obliques. Les fonds sont ronds ou
montés sur collerette et dit annulaires. Les pâtes généralement épurées sont
abondamment dégraissées ; la cuisson est réductrice, bien conduite, ce qui donne
une palette chromatique uniforme dans les tons foncés, du marron au brun.
L’industrie lithique est essentiellement tirée sur obsdienne, importée de
Sardaigne et plus précisément du Monte Arci mais pas seulement. Le débitage
laminaire à la pression est largement diffusé : il est orienté vers la production de
supports standardisés. Les roches locales, rhyolite et quartz, sont exploitées mais
dans une mesure moindre.
Le Basien est bien représenté dans le Pian’ d’Avretu où plusieurs habitats ont
été repérés : Bufua et U Monte à Figari, Valavò, Erbaghjolu à Sotta, Nulachju à
- 313 -
Les phases finales du Basien, vers 3 400 avant J.-C., voient un net regain des
influx sardes, ce qui se traduit dans la céramique par l’apparition de nouvelles
formes et surtout de nouveaux décors, qui trouvent de nombreuses
correspondances avec les productions de la culture d’Ozieri. L’industrie lithique
est marquée par une régression des importations d’obsdienne au profit du silex
de l’Anglona, région du Nord de la Sardaigne, témoignant d’un réseau de
diffusion plus restreint. Sur la marge du massif de Chera, un abri sous roche a
livré une série de vestiges, notamment céramiques, et un grand poignard à soie
en silex sur plaquette. Cette pièce complète et unique en cela, rappelle les
exemplaires découverts sur les grands sites sardes de cette période. Des pointes
de flèches sur silex ou obsidienne à limbe allongé et ailerons très dégagés font
aussi leur apparition.
C’est dans ce contexte que se met en place vers 3 100 avant J.-C. le Terrinien,
groupe culturel qui couvre l’ensemble de l’île, pratiquant très tôt la métallurgie
du cuivre. Les productions céramiques et lithiques sont très caractéristiques,
identifiées à partir des vestiges découverts sur le site de Terrina, au Sud de la
ville antique d’Aleria, en plaine orientale. Le vaisselier est dominé par des
formes simples, ouvertes et basses, généralement à fond plat ou plus rarement
en calotte. Les formes les plus typiques sont des écuelles et des bols décorés de
chevrons ou de bandes brisées couvrantes, depuis la base jusqu’à l’embouchure
et obtenus par de fines incisions parallèles réalisées après cuisson avec une
pointe vive très fine (objet métallique ?). Parallèlement à cette production très
aboutie, existe une production nettement moins investie, pour les grands
récipients de stockage et pour des récipients d’un usage particulier procédant
d’une chaîne opératoire culinaire bien précise, les vases à perforation en ligne
sous le bord. La métallurgie du cuivre est pratiquée dès le début du Terrinien. La
fréquence des pointes de flèches pédonculées, principalement sur rhyolite, plus
rarement sur silex, exceptionnellement sur obsidienne, est un marqueur du
Néolithique final et l’on en compte plusieurs centaines sur les habitats de cette
période.
Les établissements terriniens à avoir été l’objet de fouilles sont peu nombreux :
outre le site éponyme, on peut signaler en Balagne, le site de A Mutola ; sur la
côte ouest, au nord d’Ajaccio, l’éperon du Monte Lazzu ; dans la vallée du
Taravu, le grand site d’I Calanchi ; dans la région de Sartène, l’établissement de
Pianu di u Grecu perché au-dessus du plateau de Cauria. Seuls Terrina, I Calanchi
et Pianu di u Grecu ont livré des vestiges d’activités métallurgiques.
- 314 -
Aucun habitat de plein air n’est pour l’instant recensé sur le plateau de
Bonifacio mais le site côtier d’U Stagnolu, qui occupe une situation inédite en
bordure d’étang, se trouve immédiatement au Sud du cap granitique de A
Tonnara. Dans le Pian d’Avretu, plusieurs établissements sont recensés. On
retiendra plus particulièrement Punta Panecali, au-dessus du hameau de
Vencìugnu à Porto-Vecchio et Punta Campana, sur la commune de Sotta,
apparaît comme l’établissement le plus important de la partie centrale du Pian’
d’Avretu. Plus à l’Ouest, le vaste éperon rocheux d’U Monte a connu une
importante occupation à la fin du Néolithique ainsi que la butte de Bufua,
dominant les étangs de Caniccia. Sur la rive nord du golfe de Figari, le site d’ I
Tighjali est un complexe habitat-sépultures sous tafonu, suivant le même
schéma qu’à I calanchi, dans la basse vallée du Taravu.
Alors que les statues-menhirs, armées ou non, sont l’une des manifestations
les plus spectaculaires de l’âge du Bronze de la Corse, le phénomène paraît avoir
eu peu d’impact dans la région. Deux statues-menhirs seulement sont recensées
dans la région et les groupes ou alignement de pierres dressées semblent d’une
rareté remarquable. La statue-menhir armée de Vaddi à Zonza, en contrebas de
l’habitat perché et fortifié du même nom, domine le golfe de San Ciprianu. La
statue-stèle de Torre, découverte à proximité d’un petit aquifère de fond
d’alvéole, se trouve au pied sud-ouest de l’habitat de l’âge du Bronze du même
nom. Elle a probablement été découverte à proximité de son lieu d’érection.
Trois groupements de menhirs ont été identifiés, Tozze Bianche à Zonza, déjà
signalé, Piscia à Porto-Vecchio et de Chjusa à Figari. Ces deux derniers sites
apparaissent largement remaniés. De ce point de vue, la disjonction entre la
région du Pian d’Avretu et les régions proches, notamment la Rocca et l’Alta-
Rocca est évidente.
Tout au long du premier âge du Fer, les échanges commerciaux avec le reste
de la Méditerranée occidentale s’affermissent et plusieurs sites livrent, entre
autres, des céramiques d’importation, notamment sur l’habitat de Cozza Torta
où des productions étrusques et attiques ont été découvertes. D’ailleurs, les
textes font mention, lors d’une expédition syracusaine contre les étrusques en
458, de la fondation d’un comptoir à Portus Syracusanus, c’est-à-dire dans le
secteur du golfe de Porto-Vecchio ; une nouvelle expédition en 384, menée par
Denys de Syracuse, permet de confirmer l’importance de ce comptoir. Des
vestiges témoignant d’un vaste établissement situé en retrait de l’embouchure
actuelle de l’Osu, pourraient signaler l’existence de ce comptoir et être attribués
à l’antique Rubra. L’interprétation de la carte de Ptolémée, élaborée au IIe siècle
de notre ère mais redécouverte au XVe siècle et depuis lors sans cesse
réinterprétée, permet de distinguer dans le Pian d’Avretu deux peuples « vivant
en bourgades », les Subasanoi à l’Est et les Balatonoi à l’Ouest, avec deux
grands habitats, respectivement Rubra et Phikaria.
La conquète romaine remplit les IIIe et IIe siècles du fracas des armes : la
Corse est un enjeu pour Rome face à Carthage et déjà, à l’issue de la
première guerre punique (264-241), l’île est passée sous la domination de
Rome ; mais il faudra attendre la fin du IIe siècle pour que prennent fin les
grandes révoltes insulaires, la dernière ayant eu lieu en 111 avant J.-C.
L’archéologie apporte peu d’éléments pour permettre une approche socio-
anthropologique de cette trame événementielle.
- 317 -
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- 323 -
AUTEURS
ANNEXES
- 337 -
ANNEXE 1
Li (ppm) 21 10 24 41 35 43 13 23 40 43 19
Rb 24 309 204 376 382 240 309 233 161 186 206
Ba 275 78 173 33 44 365 nd 233 312 270 167
Sr 327 22 52 17 20 59 12 44 60 51 34
U 0,5 16 6,9 8,7 8,9 10 8,9 8 6,3 4,8 7,1
Th 3,7 31 16 20 19 18 22 9,7 12 14 14
Ta 0,6 5 1,6 4 3,5 2 2,8 2,2 1,5 1,5 1,7
Nb 16 61 20 23 32 23 36 19 15 16 19
Hf 2,4 6 2,6 2,5 2,7 3,4 4,1 1,8 3 2,6 2,8
Zr 106 109 62 50 50 91 72 45 79 67 59
Y 35 69 31 32 51 29 47 23 17 24 33
V 240 nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Co 39 nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cr 53 nd nd nd nd 10 nd nd 10 nd nd
Ni 48 nd nd 11 nd nd nd nd nd nd nd
La 22 18 20 12 9,1 31 10 13 19 16 16
Ce 56 47 36 32 23 66 26 29 42 37 33
Pr 7,9 6,2 5,7 3,8 2,6 7,3 3,6 3,6 4,8 4,4 4,4
Nd 33 24 20 13 9 24 13 13 17 15 16
Sm 7,7 7,3 4,9 3,6 3,5 5 4,3 3,2 3,4 3,7 4,3
Eu 2,4 0,2 0,4 0,1 nd 0,5 nd 0,3 0,5 0,4 0,3
Gd 7,1 8,2 4,5 4 4,3 4,6 4,8 2,9 2,8 3,5 4,2
Tb 1,2 1,7 0,9 0,8 1 0,8 1 0,6 0,5 0,6 0,9
Dy 6,8 11 5,2 5,4 8,2 4,9 6,9 3,6 2,8 3,8 5,3
Ho 1,3 2,4 1,1 1,1 1,9 1 1,5 0,7 0,6 0,8 1,1
Er 3,6 7,8 3,2 3,7 6,4 3,1 4,9 2,4 1,7 2,5 3,6
Tm 0,5 1,3 0,5 0,6 1,1 0,5 0,8 0,4 0,3 0,4 0,5
Yb 3,3 8,6 3,5 4 7,6 3,4 5,7 2,7 2,1 2,6 3,7
Lu 0,5 1,2 0,6 0,6 1,2 0,6 0,8 0,4 0,3 0,4 0,6
Cu 28 5 nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Pb nd 43 30 37 102 74 38 51 40 28 82
Zn 106 80 48 51 41 29 38 31 40 41 29
Sb nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Sn 1,9 8,4 2,5 10 25 5,2 5 3,3 4,3 4,4 2,4
W nd 0,5 nd nd nd nd 0,9 nd nd nd nd
Mo nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Ag nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
As nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
B nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Be 2 6 3 8 6 5 5 3 3 3 3
Bi nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Bocca di Chiteb-
Massif Suartone U Vangonu Figari Arapa Sotta
L'Oru biu
N_Ech. 913 932 947 908 922 903 923 919 918 810 944
SiO2
77,5 75,3 76,3 77,1 75,1 75,6 76,5 75,1 75,5 71,8 73,4
(%)
TiO2 0,09 0,05 0,06 nd 0,15 0,16 0,06 0,14 0,15 0,25 0,23
Al2O3 11,8 13 12,6 12,2 13 12,7 12,7 12,9 12,9 14,3 13,7
Fe2O3t 1,24 0,93 1,09 0,94 1,56 1,53 0,79 1,42 1,53 2,43 2,01
MnO 0,06 0,06 0,04 0,06 0,07 0,07 0,04 0,06 0,07 0,09 0,06
MgO nd nd nd nd 0,3 0,2 nd nd 0,2 0,6 0,5
CaO 1 0,6 0,4 0,4 1,2 1,3 0,7 1 1 2,3 2,4
Na2O 3,3 3,8 3,7 3,6 3,6 3,6 3,8 3,6 3,5 3,9 3,6
K2O 3,99 4,48 4,34 4,18 3,95 3,71 4,35 4,05 3,99 3,03 3,14
P2O5 nd nd nd nd nd nd nd 0,05 nd 0,1 0,07
PF 0,46 0,5 0,62 0,54 0,48 0,69 0,49 0,67 0,67 0,62 0,42
Total 99,44 98,7 99,2 99 99,4 99,6 99,4 99 99,5 99,42 99,5
Li (ppm) 34 59 10 25 18 19 10 36 47 33 47
Rb 159 253 257 273 138 117 156 157 165 107 125
Ba 205 73 195 68 444 479 156 439 475 530 341
Sr 47 27 34 21 84 92 37 84 89 152 147
U 6,3 5,7 7,7 6 3,4 3,7 4,3 4,6 5,4 2,5 5
Th 14 16 15 18 13 12 13 12 15 7,1 7,9
Ta 1,3 2,4 1,8 3,3 1,3 1 1,1 1,5 1,9 0,8 1,1
Nb 14 22 19 28 17 16 15 15 18 14 13
Hf 2,5 2,8 2,6 3 2,7 2,4 2,4 2,6 2,5 2,2 1,9
Zr 60 56 58 50 74 70 55 66 68 69 60
Y 22 38 34 41 21 18 20 19 20 15 17
V nd nd nd nd nd nd nd nd nd 19 23
Co nd nd nd nd nd nd nd nd nd 5 6
Cr nd nd nd nd 14 13 nd 11 10 13 14
Ni nd nd nd nd 12 nd nd nd nd nd nd
La 16 12 13 13 19 19 10 22 27 21 18
Ce 35 24 39 33 41 41 21 46 56 45 37
Pr 4,2 3,8 3,8 4,2 4,8 4,8 3 5,1 6,4 5,2 4,2
Nd 14 14 14 16 16 16 11 17 21 17 15
Sm 3,5 4,5 3,9 5,4 3,7 3,5 3 3,5 4,3 3,2 3
Eu 0,3 0,2 0,2 0,1 0,6 0,6 0,3 0,5 0,6 0,8 0,6
Gd 3 4,6 4,1 5,2 3,2 2,5 2,6 2,7 3,3 2,7 2,5
Tb 0,6 0,9 0,9 1,1 0,6 0,5 0,5 0,5 0,6 0,5 0,5
Dy 3,5 5,9 5,5 7,1 3,5 3,4 3,5 3,3 3,5 2,6 2,8
Ho 0,8 1,2 1,1 1,5 0,7 0,7 0,7 0,7 0,7 0,5 0,5
Er 2,2 3,9 3,6 4,7 2,1 2,1 2,2 1,9 2,1 1,5 1,7
Tm 0,4 0,7 0,6 0,7 0,3 0,3 0,4 0,3 0,3 0,2 0,3
Yb 2,5 4,5 4 5,4 2,3 1,9 2,5 2,4 2,6 1,7 1,9
Lu 0,4 0,7 0,6 0,8 0,3 0,3 0,4 0,4 0,4 0,2 0,3
Cu nd nd 6 nd nd nd nd nd nd nd nd
Pb 26 32 32 38 37 81 62 28 70 21 27
Zn 39 35 29 41 40 42 23 34 40 60 44
Sb nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Sn 3,5 6,6 4 8 2,2 2,3 1,8 2,6 3,2 2,3 1,9
W nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Mo nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Ag nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
As nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
B nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Be 2 4 3 5 3 2 3 2 3 2 2
Bi nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Sotta -
Massif Sotta Chera
Mafites
N_Ech. 915 920 906 942 943 934 935 924 916 905 925 928
SiO2 (%) 71,7 72,7 74,1 47,3 52,9 70,5 70,5 73,6 74,5 74,7 74,7 73,6
TiO2 0,36 0,31 0,2 0,43 0,8 0,4 0,39 0,17 0,23 0,22 0,14 0,2
Al2O3 13,9 13,6 13,2 19,2 16,9 14,3 14,5 13,3 13,1 13,3 13,3 13,8
Fe2O3t 3,03 2,63 1,85 8,57 9,43 3,57 3,48 1,72 2,03 1,95 1,53 1,98
MnO 0,07 0,08 0,07 0,15 0,18 0,07 0,07 0,07 0,08 0,07 0,07 0,09
MgO 0,8 0,7 0,3 9 6,1 0,8 0,8 0,3 0,4 0,4 0,2 0,4
CaO 2,6 2,2 1,6 9,2 8,3 2,8 2,8 2,1 1,7 1,8 1,2 1,8
Na2O 3,5 3,4 3,5 2 2,4 3,5 3,6 3,7 3,7 3,7 3,7 3,8
K2O 2,91 3,28 3,87 1,22 1,05 3,08 2,9 3,46 3,17 3,17 4 3,42
P2O5 0,12 0,09 0,06 0,1 0,15 0,12 0,11 0,05 0,07 0,07 nd 0,07
PF 0,47 0,39 0,44 3,03 2,12 0,55 0,56 1 0,53 0,43 0,55 0,6
Total 99,5 99,4 99,2 100 100 99,7 99,7 99,5 99,5 99,8 99,4 99,8
Li (ppm) 27 30 22 23 20 24 24 38 58 18 33 43
Rb 112 124 162 55 36 97 95 151 154 95 174 191
Ba 604 483 326 142 177 812 741 370 299 554 314 736
Sr 179 145 98 267 244 164 166 102 101 139 80 142
U 2,5 3,6 6,9 0,6 0,8 2,5 2,3 5,8 4,9 3,7 5 4,3
Th 9,7 13 17 2,3 1,9 12 11 12 14 10 9,8 11
Ta 1 1 2,3 0,2 0,2 0,5 0,6 1,3 2 1 1,1 1,2
Nb 16 14 20 4,4 5,5 14 15 19 20 14 15 15
Hf 3,1 2,5 3,1 1,3 1,6 4,3 3,8 2,8 3 2,3 2,1 2,7
Zr 107 80 74 48 57 153 146 76 76 69 61 79
Y 15 15 23 8,4 13 17 18 23 24 16 23 15
V 28 24 10 91 204 29 28 nd 11 11 nd nd
Co 7 6 nd 39 31 7 7 nd nd nd nd nd
Cr 18 13 14 129 61 18 13 nd nd 11 19 nd
Ni nd nd nd 44 17 nd nd 10 nd nd nd nd
La 34 32 24 8 10 46 43 27 23 24 18 31
Ce 70 67 53 18 24 91 88 54 51 51 37 57
Pr 7,5 7,5 6,2 2,3 3,2 9,8 9,4 6,1 6 5,3 4,2 6
Nd 25 25 21 9 13 32 31 20 20 18 14 19
Sm 4,1 4,3 4,5 1,8 2,7 5,2 5,2 3,9 4,4 3,4 3,2 3
Eu 0,9 0,6 0,5 0,7 0,9 1,2 1,1 0,6 0,5 0,7 0,5 0,7
Gd 3 3,2 3,7 1,5 2,5 4,2 4 3,4 3,4 2,2 3,2 2,4
Tb 0,5 0,5 0,7 0,3 0,4 0,7 0,7 0,7 0,7 0,5 0,6 0,4
Dy 2,8 2,8 4,1 1,6 2,5 3,4 3,3 3,7 4,1 2,7 3,8 2,4
Ho 0,5 0,5 0,8 0,3 0,5 0,6 0,6 0,7 0,8 0,5 0,7 0,5
Er 1,5 1,5 2,4 0,8 1,3 1,7 1,9 2,2 2,6 1,7 2,3 1,5
Tm 0,3 0,2 0,4 0,1 0,2 0,3 0,3 0,3 0,4 0,3 0,3 0,2
Yb 1,7 1,5 2,7 0,8 1,3 1,7 2 2,5 3 1,8 2,6 1,6
Lu 0,3 0,2 0,4 0,1 0,2 0,3 0,3 0,4 0,5 0,3 0,4 0,3
Cu nd nd nd nd 10 nd nd nd nd nd nd nd
Pb 20 32 91 nd 76 29 70 25 23 22 25 20
Zn 58 55 41 84 89 61 59 52 45 44 27 41
Sb nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Sn 2,2 2,3 2,9 0,9 0,9 1,6 1,6 2,5 3,6 2 2,7 2,8
W nd nd nd 1 nd nd nd nd nd nd nd nd
Mo nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Ag nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
As nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
B nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Be 2 2 4 nd nd 2 2 3 3 2 4 6
Bi nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
N_Ech. 929 933 909 940 709 930 937 941 936 710 910 938
SiO2 (%) 75,1 75,9 74,1 67,1 68,2 70,3 72,1 73 73,3 74,3 74,5 75,2
TiO2 0,14 0,13 0,18 0,54 0,46 0,41 0,28 0,22 0,23 0,21 0,25 0,21
Al2O3 13 12,8 13,7 15,2 15 14,2 13,9 13,7 13,4 13,3 13 12,5
Fe2O3t 1,47 1,59 1,95 4,75 4,01 3,72 2,71 2,26 2,26 2,12 2,48 2,06
MnO 0,07 0,05 0,07 0,1 0,08 0,09 0,06 0,07 0,05 0,05 0,07 0,05
MgO nd 0,2 0,3 1,6 1,2 1,1 0,6 0,4 0,5 0,3 0,5 0,4
CaO 1,2 1,2 1,5 3,8 3,6 3 2,3 1,7 1,9 1,7 1,7 1,9
Na2O 3,7 3,4 3,6 3,7 3,6 3,5 3,4 3,5 3,1 3,3 3,2 3
K 2O 3,97 3,93 4,07 2,41 2,55 2,82 3,36 3,9 3,99 3,85 3,52 3,5
P 2O 5 nd nd 0,05 0,15 0,13 0,12 0,08 0,07 0,07 0,06 0,07 0,06
PF 0,41 0,6 0,57 0,76 0,56 0,82 0,46 0,54 0,38 0,43 0,49 0,38
Total 99,1 99,8 100 100 99,4 100 99,3 99,4 99,2 99,6 99,8 99,3
Li (ppm) 37 27 25 23 26 25 19 29 23 26 24 18
Rb 176 119 133 99 94 112 107 123 134 130 105 93
Ba 241 456 540 369 475 444 636 601 755 616 538 599
Sr 71 77 95 182 179 154 134 114 132 101 106 123
U 8,7 4,8 2,3 1,8 1,8 3,3 2,4 2,7 2,7 3,9 2,7 2,2
Th 14 12 14 10 7,6 8,7 12 14 11 11 12 12
Ta 1,7 0,7 1 0,6 0,7 0,9 0,6 0,9 0,7 0,8 0,8 0,6
Nb 19 12 14 14 12 15 13 14 11 13 12 10
Hf 2,6 2,9 2,7 3,2 3 3,4 3,2 3,1 2,6 2,7 2,8 2,4
Zr 66 84 75 112 99 113 109 95 86 84 80 83
Y 28 15 15 21 15 20 14 19 15 13 15 11
V nd nd nd 66 56 45 21 11 14 13 17 11
Co nd nd nd 11 9 9 5 nd nd nd nd nd
Cr nd 11 13 24 23 18 15 nd 10 nd 18 11
Ni nd nd nd 10 31 nd nd nd nd nd nd nd
La 17 28 32 32 20 19 38 41 35 30 30 34
Ce 36 58 70 74 48 40 75 90 66 62 63 71
Pr 4,3 6,5 7,6 7,8 5 4,6 8,3 9,6 7,5 6,9 6,9 7,7
Nd 15 21 24 26 17 17 27 31 25 22 23 24
Sm 4 3,6 4,6 5,1 3,4 3,7 4,8 5,4 4,2 4 3,8 4
Eu 0,4 0,5 0,7 0,9 0,9 0,8 1 0,7 0,8 0,7 0,7 0,7
Gd 3,5 2,4 3,5 4,4 3 3 3,3 4,1 2,8 3,4 2,8 2,7
Tb 0,7 0,5 0,6 0,7 0,5 0,6 0,5 0,7 0,5 0,5 0,5 0,4
Dy 4,7 2,6 3 3,8 2,8 3,5 2,5 3,5 2,8 2,5 2,7 1,9
Ho 1 0,5 0,6 0,8 0,6 0,7 0,5 0,7 0,5 0,5 0,5 0,4
Er 3 1,5 1,6 2,2 1,6 2 1,3 1,9 1,5 1,2 1,5 1
Tm 0,5 0,3 0,2 0,4 0,2 0,3 0,2 0,3 0,2 0,2 0,3 0,2
Yb 3,2 1,7 1,6 2,1 1,7 2,1 1,3 2,2 1,4 1,1 1,8 1,3
Lu 0,5 0,2 0,3 0,3 0,3 0,3 0,2 0,3 0,2 0,2 0,3 0,2
Cu nd 7 nd nd 5 nd nd nd nd nd nd nd
Pb 27 24 403 22 21 62 19 23 23 54 33 32
Zn 39 44 47 76 66 68 49 52 45 45 52 42
Sb nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Sn 2,7 2 2,5 2,5 2 3,3 1,7 2,1 3,3 2 2,5 1,5
W nd nd nd nd nd nd 0,6 nd 2,3 nd nd nd
Mo nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Ag nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
As nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
B nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Be 3 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 nd
Bi nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Porto Tarra-
Massif Biancone
Vecchio bucceta
Li (ppm) 30 35 18 56
Rb 100 79 64 142
Ba 544 445 626 731
Sr 204 277 288 144
U 3,7 2 1,7 4,4
Th 9,9 5,9 8,6 19
Ta 0,8 0,6 0,4 0,9
Nb 11 13 12 23
Hf 2,6 4,2 3,6 6,1
Zr 73 141 130 205
Y 14 19 14 49
V 39 77 61 39
Co 6 12 11 8
Cr 20 24 24 40
Ni nd nd nd 16
La 27 26 48 51
Ce 56 55 93 110
Pr 6,3 6,7 10 14
Nd 22 25 32 48
Sm 3,9 5,1 4,8 11
Eu 0,9 1,2 1,3 1,3
Gd 2,6 4,3 3,8 9,5
Tb 0,5 0,7 0,6 1,6
Dy 2,6 3,9 2,7 9,3
Ho 0,5 0,8 0,5 1,9
Er 1,4 2,2 1,4 5,5
Tm 0,2 0,3 0,2 0,8
Yb 1,5 1,9 1,3 5
Lu 0,2 0,3 0,2 0,7
Cu nd nd nd 23
Pb 19 15 14 28
Zn 54 88 81 103
Sb nd nd nd nd
Sn 1,8 1,6 1,2 11
W nd nd nd nd
Mo nd nd nd nd
Ag nd nd nd nd
As nd nd nd 37
B nd nd nd nd
Be 2 2 2 3
Bi nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd
Cs (ppm) 1,3 0,3 0,7 1,0 0,7 0,6 1,1 4,7 2,6 16,0
Rb 74,6 35,0 41,1 33,3 77,3 53,6 95,8 86,8 76,9 234,3
Ba 148,7 183,2 338,2 188,7 263,0 311,0 370,6 116,5 148,6 224,8
Sr 308,3 309,1 303,8 308,8 291,7 361,6 255,1 361,4 267,3 242,7
U 0,33 0,35 0,62 0,54 0,55 0,95 5,64 0,28 0,42 0,89
Th 1,02 1,08 1,71 2,49 2,53 2,73 10,42 0,83 1,57 2,95
Ta 0,91 0,92 1,31 0,44 0,32 0,45 1,19 0,39 0,38 0,46
Nb 11,8 12,0 18,8 5,9 4,6 6,4 10,1 5,3 5,3 6,2
Hf 3,77 3,95 5,65 3,01 3,23 3,04 4,41 3,40 3,44 3,66
Zr 166 175 267 113 132 112 171 151 142 154
Y 27,7 26,4 35,4 23,0 27,9 24,6 31,5 30,0 25,5 31,7
V 238,1 215,5 242,8 161,7 167,3 206,8 122,5 203,0 179,7 224,3
Co 43,80 41,95 40,37 30,87 31,12 17,34 21,67 35,16 36,29 37,81
Cr 26,81 24,22 36,18 129,50 123,50 17,99 53,25 89,73 197,00 144,60
Ni 51,55 48,95 51,40 51,47 48,17 7,41 38,74 69,60 95,16 97,57
La 13,9 13,8 23,8 12,9 14,8 15,0 24,7 11,1 12,8 15,6
Ce 33,5 32,9 53,0 29,4 31,8 33,9 52,7 28,5 30,4 33,8
Pr 4,7 4,5 7,0 3,9 4,1 4,6 6,4 4,2 4,1 4,5
Nd 21,4 20,6 30,0 16,5 17,5 19,9 24,8 19,2 18,5 19,3
Sm 5,58 5,22 7,15 4,02 4,25 4,78 5,50 5,06 4,53 4,70
Eu 1,99 1,82 2,45 1,28 1,33 1,39 1,32 1,71 1,49 1,48
Gd 5,90 5,54 7,13 4,15 4,52 4,81 5,37 5,45 4,87 5,21
Tb 0,91 0,86 1,09 0,68 0,72 0,74 0,86 0,86 0,78 0,85
Dy 5,26 5,02 6,39 4,21 4,47 4,47 5,30 5,25 4,74 5,32
Ho 1,00 0,97 1,23 0,83 0,88 0,87 1,05 1,04 0,93 1,06
Er 2,76 2,67 3,37 2,39 2,52 2,46 3,04 2,92 2,65 3,02
Tm 0,39 0,37 0,48 0,35 0,36 0,35 0,45 0,42 0,39 0,45
Yb 2,48 2,41 3,16 2,29 2,36 2,35 3,13 2,78 2,56 2,98
Lu 0,37 0,37 0,49 0,35 0,36 0,36 0,50 0,43 0,40 0,45
Pb 5,0 89,6 7,5 4,0 99,4 10,5 14,5 3,1 18,0 8,5
Cu 31,1 31,7 33,4 19,2 23,8 32,2 19,7 55,0 41,9 23,4
Zn 123,6 112,9 138,4 87,2 126,7 105,5 70,3 77,2 105,1 180,7
Sn 1,6 1,5 1,7 1,1 1,0 1,2 2,3 3,2 1,5 20,5
W nd nd 0,3 0,2 0,2 0,3 1,2 0,8 0,5 1,7
Sb nd nd 0,2 nd 0,2 nd 0,2 0,2 nd nd
Mo 1,0 1,0 1,4 0,5 nd 0,9 0,9 0,8 0,5 nd
As nd nd 2,3 nd nd 2,2 6,1 nd nd nd
Be 1,3 1,3 2,0 0,7 1,3 1,1 2,0 1,3 0,8 3,7
Bi nd nd nd nd nd nd 0,3 0,4 0,3 0,4
Cd nd nd 0,3 nd 0,4 0,4 0,3 nd 0,5 nd
Ga 21,7 20,6 22,9 19,0 17,8 21,3 17,5 19,5 17,9 21,3
Ge 1,5 1,4 1,3 1,2 1,7 1,2 1,5 1,5 1,3 2,0
In 0,1 0,1 0,1 0,1 nd 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Cs (ppm) 1,1 0,4 0,6 0,8 1,1 1,2 0,8 0,4 0,7 0,6
Rb 47,0 25,2 39,7 52,7 138,6 145,8 26,7 28,0 61,0 40,8
Ba 259,4 283,1 219,7 189,3 186,1 390,8 135,2 98,2 211,4 268,9
Sr 279,3 333,1 270,8 264,4 203,4 303,9 313,5 326,2 333,6 289,9
U 0,70 0,68 0,55 0,48 2,53 0,46 0,69 0,58 0,73 0,82
Th 3,21 2,28 2,38 2,09 7,53 1,21 1,66 1,63 2,07 2,90
Ta 0,50 0,51 0,45 0,41 0,98 0,51 0,71 0,63 0,77 0,84
Nb 7,1 6,1 6,5 5,9 10,2 6,9 9,8 8,6 11,2 12,4
Hf 3,87 3,72 4,21 3,77 4,33 3,98 5,11 4,52 5,60 5,34
Zr 159 166 175 158 174 177 235 202 245 251
Y 28,2 24,0 30,4 27,4 32,0 45,3 40,3 39,6 40,5 41,4
V 196,7 168,6 227,7 204,1 137,5 246,9 303,0 260,3 255,1 249,3
Co 30,40 39,19 33,59 31,84 21,98 39,04 42,31 38,83 40,19 36,59
Cr 81,51 412,30 58,03 53,07 82,79 83,17 78,20 64,07 56,07 93,77
Ni 39,50 185,50 22,50 20,17 45,78 78,42 49,63 63,48 57,48 50,05
La 19,0 15,1 15,2 13,8 20,6 16,2 17,6 17,3 19,9 24,1
Ce 40,7 33,6 34,8 31,7 46,5 36,9 44,6 44,8 50,3 58,3
Pr 5,3 4,5 4,7 4,2 5,9 5,5 6,3 6,4 7,0 7,8
Nd 22,1 18,8 20,7 18,8 24,2 25,3 28,5 29,7 31,1 34,0
Sm 5,15 4,50 5,11 4,66 5,55 6,46 7,12 7,41 7,70 7,97
Eu 1,61 1,44 1,70 1,53 1,46 2,04 2,27 2,35 2,26 2,27
Gd 5,27 4,56 5,56 4,92 5,57 7,43 7,62 7,81 7,86 7,93
Tb 0,83 0,72 0,89 0,80 0,88 1,14 1,20 1,19 1,21 1,21
Dy 5,05 4,36 5,34 4,83 5,35 6,84 7,18 7,12 7,36 7,17
Ho 1,00 0,84 1,06 0,96 1,08 1,40 1,41 1,38 1,42 1,40
Er 2,82 2,41 3,04 2,74 3,13 3,88 3,93 3,80 4,04 3,96
Tm 0,41 0,35 0,45 0,41 0,47 0,53 0,57 0,54 0,59 0,58
Yb 2,72 2,31 2,97 2,69 3,15 3,52 3,78 3,50 3,84 3,69
Lu 0,42 0,35 0,45 0,41 0,50 0,54 0,59 0,53 0,59 0,58
Pb 8,7 6,7 3,7 3,9 9,2 3,7 5,4 59,4 3,7 5,0
Cu 21,2 42,0 15,5 16,7 8,1 38,6 40,2 35,3 34,5 32,2
Zn 101,5 88,0 103,1 92,6 85,9 112,0 119,3 121,8 124,5 124,8
Sn 1,3 1,3 1,3 1,2 5,2 1,8 2,1 1,8 1,9 2,3
W 0,3 0,2 nd 0,4 1,0 0,8 0,3 0,3 0,2 0,2
Sb nd nd nd 0,2 nd nd nd nd nd nd
Mo 0,7 0,7 0,7 0,7 1,2 0,6 0,9 0,7 0,7 0,9
As 2,9 nd nd nd nd 1,6 nd nd nd nd
Be 1,2 1,2 1,1 1,1 2,5 3,8 1,9 1,4 1,7 1,6
Bi nd nd nd 0,2 0,2 0,4 nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd nd 0,3 nd nd 0,3 0,3
Ga 18,8 16,6 19,5 18,5 17,8 19,7 21,9 21,5 22,4 21,3
Ge 1,5 1,3 1,4 1,9 1,9 1,5 1,8 1,6 1,5 1,6
In 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1
Cs (ppm) 1,4 2,9 0,2 3,4 0,2 5,9 2,9 0,2 2,2
Rb 56,7 122,0 25,8 144,7 49,5 129,1 138,2 51,0 110,9
Ba 174,3 323,0 320,1 923,3 1278,0 535,9 459,5 587,2 434,9
Sr 321,6 344,9 293,2 301,4 240,7 251,5 222,4 239,2 214,5
U 0,55 1,28 0,51 1,85 1,06 1,70 2,69 2,18 3,16
Th 2,10 4,56 1,73 5,72 3,78 7,16 10,21 8,49 11,85
Ta 0,66 0,90 0,95 0,98 0,70 0,74 1,31 1,20 1,39
Nb 9,6 11,4 14,1 14,7 9,5 10,9 16,7 16,2 17,7
Hf 4,93 5,15 6,67 6,63 5,71 8,20 8,16 8,48 8,18
Zr 220 218 326 304 283 356 344 373 341
Y 35,3 40,9 45,5 46,6 31,0 41,0 49,0 50,4 52,6
V 221,1 198,5 146,6 211,8 101,9 190,8 76,6 28,1 72,8
Co 35,85 22,85 37,64 26,91 23,90 22,50 12,14 7,22 13,45
Cr 58,31 8,26 46,70 48,40 71,81 26,39 8,54 6,92 7,82
Ni 58,84 3,94 61,88 29,50 66,25 10,98 nd nd nd
La 18,7 27,6 23,2 36,5 23,6 45,1 45,5 44,1 49,4
Ce 46,1 62,5 57,7 81,9 55,5 93,0 100,2 96,7 108,1
Pr 6,3 8,3 7,9 10,8 7,4 11,1 12,7 12,2 13,4
Nd 28,1 36,1 34,8 45,7 31,4 42,8 50,6 49,8 53,4
Sm 6,65 8,20 8,43 9,82 6,89 8,63 10,80 10,70 11,21
Eu 2,03 2,62 2,39 3,29 3,69 2,22 2,65 3,35 2,60
Gd 6,83 8,13 8,59 9,15 6,32 7,87 10,01 10,01 10,41
Tb 1,05 1,27 1,34 1,37 0,98 1,24 1,53 1,53 1,61
Dy 6,31 7,41 8,00 7,97 5,73 7,41 9,04 9,14 9,41
Ho 1,23 1,43 1,56 1,56 1,11 1,43 1,73 1,79 1,84
Er 3,50 4,05 4,46 4,32 3,21 4,14 4,89 5,05 5,14
Tm 0,51 0,58 0,65 0,61 0,47 0,61 0,70 0,72 0,73
Yb 3,31 3,82 4,23 4,04 3,20 4,09 4,62 4,98 4,95
Lu 0,51 0,58 0,66 0,63 0,51 0,63 0,72 0,77 0,76
Cs (ppm) 1,5 1,8 1,4 5,0 2,1 3,1 1,7 3,6 1,1 0,9
Rb 87,9 91,7 215,6 169,8 152,2 123,8 140,6 153,3 120,0 128,1
Ba 425,3 470,0 431,6 573,4 530,8 489,3 410,9 427,6 515,3 626,2
Sr 218,2 242,1 127,1 145,2 190,9 161,9 99,3 108,9 102,4 87,6
U 3,19 3,47 7,16 5,84 3,85 4,44 2,65 3,66 4,57 2,93
Th 8,90 9,34 14,35 16,29 13,40 12,81 13,83 17,00 23,85 13,05
Ta 1,01 1,00 1,32 1,51 0,95 1,37 1,48 1,17 0,80 1,24
Nb 9,3 8,9 11,2 13,0 8,4 9,9 11,5 8,0 6,1 10,7
Hf 3,31 3,23 4,05 4,16 3,79 3,53 3,46 2,36 2,59 3,04
Zr 121 118 134 139 140 126 112 72 79 97
Y 19,2 19,1 29,8 28,2 15,3 19,3 21,1 15,0 9,7 20,0
V 59,7 54,6 55,3 24,5 25,2 20,5 13,9 11,8 5,1 11,5
Co 7,13 55,11 10,21 3,72 4,00 3,10 2,16 1,38 0,87 1,90
Cr 23,52 24,99 45,25 35,12 26,27 18,20 14,44 9,14 8,64 22,04
Ni 4,94 44,75 19,82 4,95 5,47 3,80 3,24 3,97 nd 4,29
La 23,6 23,8 28,9 33,5 33,4 28,0 18,2 14,6 15,3 26,5
Ce 47,1 46,8 56,9 67,2 62,2 54,0 37,3 41,2 30,5 51,5
Pr 5,3 5,2 6,6 7,4 6,7 5,9 4,1 3,4 3,0 5,5
Nd 19,6 18,9 24,2 26,5 22,8 20,3 14,2 11,8 10,3 18,6
Sm 3,89 3,78 5,05 5,22 3,96 3,74 3,16 2,39 2,00 3,55
Eu 0,83 0,85 1,01 0,74 0,84 0,71 0,52 0,50 0,50 0,51
Gd 3,38 3,27 4,72 4,45 3,06 3,08 2,94 2,08 1,69 2,96
Tb 0,53 0,52 0,78 0,73 0,45 0,49 0,52 0,36 0,27 0,50
Dy 3,17 3,11 4,67 4,49 2,60 2,99 3,34 2,27 1,55 3,17
Ho 0,63 0,60 0,94 0,90 0,48 0,60 0,67 0,47 0,32 0,63
Er 1,84 1,78 2,82 2,66 1,41 1,82 2,08 1,48 1,01 1,97
Tm 0,29 0,28 0,43 0,42 0,22 0,30 0,34 0,25 0,18 0,31
Yb 1,99 1,95 3,03 2,97 1,49 2,14 2,46 1,90 1,43 2,30
Lu 0,32 0,32 0,49 0,47 0,24 0,35 0,39 0,31 0,25 0,37
Pb 14,7 16,7 18,1 23,1 29,0 20,6 31,7 28,6 28,8 18,1
Cu 5,3 6,6 11,0 nd 7,2 nd nd nd nd nd
Zn 63,1 53,8 56,4 63,9 67,6 44,6 32,0 28,2 14,4 27,0
Sn 1,7 2,0 2,4 3,3 2,0 1,8 1,9 1,5 0,7 2,6
W 0,5 0,7 2,2 1,2 3,0 0,3 nd nd nd 0,5
Sb 0,2 0,3 0,2 nd nd nd nd nd nd nd
Mo nd nd nd 1,9 0,9 nd nd nd nd nd
As 2,9 1,7 nd 1,6 nd nd nd nd nd nd
Be 2,0 2,1 3,3 2,9 2,3 2,3 2,3 2,3 1,5 2,2
Bi 0,1 nd 0,3 1,9 0,1 nd nd nd nd nd
Cd nd nd nd nd 0,7 nd nd nd nd nd
Ga 18,3 18,4 16,1 18,4 17,8 16,3 15,4 14,6 13,2 15,3
Ge 1,5 1,6 1,7 1,8 2,2 1,5 1,6 1,6 1,2 1,5
In nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Cs (ppm) 1,5 1,2 1,5 0,8 1,5 1,5 2,3 2,1 0,9 0,4
Rb 151,0 188,9 224,4 204,6 234,0 192,7 106,1 133,3 135,2 127,4
Ba 488,5 447,5 224,4 218,7 247,8 112,5 662,5 652,3 696,7 1067,0
Sr 82,7 43,5 29,1 27,4 35,2 28,2 212,2 174,1 50,4 47,1
U 4,87 15,56 5,66 5,99 5,84 5,69 3,54 3,67 6,84 8,81
Th 15,56 20,51 17,99 20,33 22,20 21,77 12,54 12,61 20,18 14,78
Ta 1,61 1,68 2,42 2,00 1,54 1,77 1,18 1,26 1,68 2,06
Nb 12,2 17,1 16,1 19,2 10,4 11,5 13,0 12,6 17,5 29,1
Hf 3,10 4,00 3,16 4,72 3,34 3,08 6,87 6,74 7,62 19,77
Zr 93 106 77 133 93 72 270 250 284 1036
Y 23,8 39,4 29,4 23,0 16,4 19,2 33,2 33,7 43,0 69,0
V 8,8 nd 4,8 2,5 2,0 3,9 14,4 11,8 3,3 4,7
Co 1,75 0,62 0,74 1,07 0,55 0,80 2,67 2,10 0,38 1,45
Cr 22,62 21,03 9,51 38,84 23,33 22,49 27,77 17,09 11,71 21,89
Ni 3,60 nd 3,06 3,62 3,56 4,21 4,56 3,35 nd 4,37
La 23,2 35,6 6,9 14,5 21,5 13,5 36,7 36,8 68,8 58,1
Ce 48,1 73,4 23,9 48,4 45,4 28,8 77,3 75,2 126,3 129,0
Pr 5,0 8,6 2,0 4,1 4,4 3,3 9,0 8,9 16,0 15,7
Nd 17,3 31,3 7,6 14,9 14,2 11,6 34,5 33,3 57,4 61,2
Sm 3,68 6,69 2,41 3,47 2,77 2,74 7,04 6,83 10,94 13,30
Eu 0,44 0,72 0,24 0,26 0,27 0,26 1,38 1,22 1,67 3,52
Gd 3,34 5,95 2,99 3,05 2,27 2,60 6,13 5,99 9,14 12,30
Tb 0,59 1,03 0,61 0,57 0,41 0,46 0,97 0,96 1,44 1,97
Dy 3,75 6,31 4,17 3,81 2,54 3,04 5,68 5,78 8,28 12,01
Ho 0,76 1,26 0,88 0,80 0,52 0,60 1,11 1,11 1,52 2,37
Er 2,30 3,76 2,78 2,63 1,66 1,90 3,14 3,20 4,29 7,07
Tm 0,38 0,59 0,46 0,45 0,27 0,31 0,48 0,47 0,65 1,09
Yb 2,75 4,03 3,42 3,42 2,15 2,29 3,22 3,21 4,47 7,51
Lu 0,44 0,61 0,54 0,55 0,34 0,36 0,50 0,50 0,69 1,20
Pb 26,9 26,3 19,7 10,4 26,1 21,4 16,4 17,9 136,6 16,4
Cu nd 4,9 6,6 4,3 5,9 5,6 5,7 6,0 6,5 4,6
Zn 22,8 32,3 43,5 16,4 15,9 8,2 44,1 47,7 31,5 102,9
Sn 1,9 3,4 3,7 5,2 2,7 2,6 1,8 1,7 3,0 3,6
W 0,5 0,6 1,8 1,2 2,6 0,7 0,5 0,4 15,8 0,9
Sb nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Mo nd 1,1 0,6 2,0 0,7 nd 0,6 nd 1,9 1,9
As nd nd 1,6 nd nd nd nd nd nd nd
Be 2,8 4,6 3,0 3,5 3,4 3,6 2,1 2,3 2,9 5,0
Bi nd nd 0,4 0,1 0,1 0,2 nd 0,1 0,4 0,1
Cd nd nd nd nd nd nd nd nd nd 0,6
Ga 15,9 19,4 15,3 15,7 14,1 14,7 20,2 19,6 19,6 26,7
Ge 1,6 1,5 1,7 0,7 1,3 1,6 1,6 1,5 1,4 1,1
In nd nd nd nd nd nd nd nd 0,1 0,2
Cs (ppm) 0,8 2,0 1,1 0,4 1,8 1,5 2,4 0,5 2,0 1,5
Rb 510,4 268,3 221,8 157,1 169,2 154,8 238,3 170,8 196,8 218,4
Ba 23,5 26,1 11,4 22,3 606,1 487,0 574,2 427,2 559,8 397,6
Sr 3,4 20,8 nd 2,2 69,8 57,2 79,6 20,0 38,3 30,7
U 32,83 9,64 6,38 6,61 3,95 4,10 12,13 3,82 6,40 6,49
Th 137,00 29,61 25,02 23,09 17,40 15,52 23,13 20,23 21,61 26,67
Ta 19,41 3,86 3,00 2,22 1,74 1,46 1,76 1,74 1,63 1,70
Nb 207,1 40,6 32,1 27,9 11,6 12,6 13,2 17,9 12,4 12,8
Hf 42,28 12,40 9,94 12,88 2,65 3,71 4,73 4,86 4,51 4,80
Zr 979 309 250 560 71 124 163 137 152 148
Y 272,0 83,6 62,8 62,8 20,5 27,4 26,3 33,0 27,5 26,8
V nd 14,7 nd nd 4,6 16,0 10,2 2,3 9,8 1,8
Co 0,23 3,07 0,32 0,31 0,75 2,45 1,88 0,88 1,82 0,62
Cr 9,66 25,55 20,60 18,22 15,74 11,59 18,97 14,97 16,80 10,93
Ni 3,34 6,82 3,63 3,20 3,14 3,12 nd nd 3,43 nd
La 47,8 26,3 13,8 37,4 24,6 24,8 41,3 16,3 41,3 31,9
Ce 97,7 63,0 43,5 108,3 35,2 46,5 78,3 68,9 85,6 62,0
Pr 11,7 8,3 4,7 10,0 5,3 5,4 8,4 4,2 8,4 7,0
Nd 40,4 32,2 19,7 37,4 18,3 19,0 28,7 14,9 28,1 22,3
Sm 14,61 10,07 6,39 8,52 3,69 4,08 5,47 3,48 5,19 4,20
Eu 0,09 0,18 0,07 0,22 0,56 0,58 0,72 0,38 0,72 0,39
Gd 19,46 11,23 7,62 8,41 3,03 3,79 4,56 3,80 4,43 3,33
Tb 4,86 2,16 1,51 1,62 0,51 0,66 0,72 0,74 0,72 0,63
Dy 37,34 14,14 10,58 10,86 3,10 4,15 4,41 5,00 4,32 4,19
Ho 8,51 2,91 2,21 2,27 0,62 0,82 0,86 1,08 0,85 0,87
Er 28,92 8,68 6,71 7,01 1,87 2,49 2,57 3,41 2,50 2,82
Tm 5,12 1,37 1,04 1,11 0,30 0,39 0,40 0,56 0,39 0,46
Yb 36,90 9,33 7,36 7,80 2,18 2,75 2,87 3,95 2,76 3,36
Lu 5,28 1,37 1,06 1,20 0,34 0,44 0,46 0,63 0,44 0,54
Pb 4,6 67,5 20,7 32,3 14,7 10,1 30,5 9,6 4,8 23,4
Cu 3,0 5,0 11,8 nd nd nd 8,0 3,0 nd nd
Zn 30,9 132,6 105,9 81,3 16,4 46,5 54,4 27,2 42,8 20,9
Sn 50,3 13,9 10,3 3,2 1,9 2,0 6,3 3,3 1,2 1,9
W 4,2 0,4 0,4 0,3 0,8 2,1 2,4 0,5 1,5 0,8
Sb nd nd nd nd 0,2 nd nd nd nd nd
Mo nd 0,7 nd 0,9 nd nd 3,7 0,6 nd nd
As nd nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Be 11,3 7,4 2,7 2,8 1,6 2,3 2,9 1,9 2,1 2,4
Bi 0,5 1,1 0,6 0,2 nd 0,2 0,3 nd nd 0,1
Cd 0,5 nd nd nd nd nd nd nd nd nd
Ga 42,8 27,5 25,3 25,3 14,6 16,6 15,4 14,9 16,9 16,6
Ge 2,9 2,4 1,8 1,6 1,6 1,2 1,1 1,0 1,0 1,4
In 0,1 0,1 0,1 0,1 nd nd 0,1 nd nd nd
ère
246 Gabbro 1 maison de Vacca. Entrée Est
256 Gabbro Piste Naseo ; filon N30 ; recoupe l’épingle de Finocchiaja
244 Monzogabbro Route Borivoli – Vacca ; filon N130 à la citerne d’eau
295 Diorite Piste Francolu-Balistra ; filon N60 immédiatement au Nord du filon
de quartz
228(2) Diorite Plage de l’ance de Chevanu ; bordure du 2ème filon mixte à l’Ouest
de la lagune
ème
283 Gabbro Route de Piscia-Vallicelo ; filon N30 ; 2 lacet après le réservoir
en montant
280 Diorite quartzique Probablement même dyke que le précédent ; là ou il recoupe l’avant
dernière épingle en montant
143 Monzodiorite Lieu-dit Missoju ; bordure du filon mixte, au Sud de la grille qui
quartzique ferme la piste de Rondinara
172 Diorite Route Tarrabucceta – Vallicelo ; filon basique avant lieu-dit Cippone
345 Diorite quartzique Est de Vacca ; petit filon N-S entre le Pc 477 et les ruines de Buscana
Filon immédiatement à l’Ouest du filon acide de l’écueil Testa di U
219 Monzodiorite
Gattu
Monzodiorite
289 Limite nord de la feuille D59 dans virage rectifié ; Est Pc 284
quartzique
Monzodiorite
226 Ance de Chevanu.côté est ; filon N25
quartzique
Monzodiorite
325 Au NW de Pianotolli sur piste au SW du lieu-dit Litre
quartzique
Monzodiorite
326 Au NW de Pianotolli et du lieu-dit Litre Pc 74
quartzique
ème
Syénogranite (B) Route N50 vers Gianuccio ; 2 grande épingle vers l’amont
121 Granite à f. alc. (B) Dyke N150 recoupe les 3 épingles de la route Valicelo-Piscia
er
Piste Missoju-Campu Celli ; 1 des 3 dykes E-W en aval de Campu
141 Granite à f. alc. (B)
Celli
112 Granite à f. alc. (B) Entrée de Vacca à l’Ouest Pc 477
198 Granite à f. alc. (B) Cœur du filon mixte de St. Gavinu au NW de Poggiale
114 Granite à f. alc. (B) Filon N30 qui recoupe l’épingle route de Vacca ; à l’Est Pc 335
203 Granite à f. alc. (B) Filon N60 ; Pc 184 au Sud de Corpu di Verga
101 Granite à f.alc. (C1) Petit filon de Poggiale à grain fin
98 Granite à f. alc. (C1) Filon N30 à piste N-S vers l’ance d’Arbitru Pc 58
346 Granite à f.alc (C1) Cœur filon mixte au-dessus des ruines de Bustagna ; Est de Vacca
251 Granite à f.alc (C1) Ruines de Tippi ; filon // à la piste qui mène à l’Orgone
230 Granite à f.alc (C1) Pta. di Capineru ; filon de Baca
268 Granite à f.alc (C1) Piste Naseo ; filon N30 à l’Ouest de la verticale d’Occhiale Pc 361
339 Granite à f.alc (C1 Filon N30 au SE de Monacia ; Vecchiacciu ; Pc 52
17(2) Granite à f.alcC1) Filon N120 ; croisement entre D459 vers Coggia et route Valavo
115 Granite à f.alc (C1) Filon qui recoupe l’épingle de la piste à l’Ouest de Vacca ; Pc 335
267 Granite à f.alc (C1) Piste Naseo ; filon N70 immédiatement à l’Ouest du Pc 361
269 Granite à f.alc (C1) Filon N30 ; recoupe les 2 pistes de Naseo et Piscia au Sud Occhiale
105 Syénogranite (C2) Extrémité sud du filon de Mela ; limite nord de la carte
324 Granite à f.alc (C2) À l’Ouest de Pianotolli ; Pc 58 près du lieu-dit Paoletta
331 Granite à f.alc (C2) Ance d’Arbitro près de Giesulle et Pc 49
- 353 -
ANNEXE 3
ANNEXE 4
Actinocyclus radionovae
Arbacina sp.
Batopora rosula
Bolivina sp.
Cestodiscus pulchellus
Chilostomella sp.
Clypeaster campanulatus
Clypeaster intermedius
Clypeaster laganoides
Coscinodiscus marginatus
Coscinodiscus obscures
Echinocyammus sp.
Echinolampas sp.
Favia sp.
Favites sp.
Gavelinopsis sp.
Globigerina bulloides
Globigerinella praesiphonifera
Globigerinoides altiaperturus
Globigerinoides baroemoenensis
Globigerinoides bisphericus
Globigerinoides quadrilobatus
Globigerinoides sicanus
Globigerinoides trilobus
Globoquadrina dehiscens
Globoquadrina sp.
Globorotalia archaeomenardii
Globorotalia bella
Globorotalia peripheroronda
Haddonia sp.
Heliastraea sp.
Helicosphera ampliaperta
Lenticulina sp.
Lithodesmium sp.
Marginulina sp.
Martinotiella sp.
Melosira clavigera
Miogypsina antillea
Miogypsina cf. sabahensis
Miogypsina digitata
- 360 -
Miogypsina globulina
Miogypsina intermedia
Miogypsina mediterranea
Miogypsina tani
Miogypsinodella corsicana
Miogypsinodella pillaria
Miogypsinoides bantamensis
Miolepidocyclina excentrica
Miolepidocyclina excentrica
Nodosaria sp.
Orthomorphina sp.
Paralia sulvata var. coronate
Paralia sulvata var. radiata
Porites sp.
Praeorbulina glomerosa
Spiroplectamina sp.
Tarbellastraea sp.
Textularia sp.
Thegioasraea sp.
Triceratium condecorum
Uvigerina sp.
Virgulina miocenica
1 - Intrusions du groupe Ga.
Intrusions du groupe Gb dans lequel on distingue :
2 - Le pluton de P.C.C.
3 - Le pluton de Chera.
4 - Le pluton de Sotta.
5 - Intrusions du groupe Gc.
6 - L’ensemble des intrusions U2b struturées NE/SW.
7 - Intrusions d’extension limitée.
8 - Les roches gabbro-dioritiques.
9 - Les formations métamorphiques et trajectoires de foliation.
10 - Les trajectoires de linéations magnétiques dans les granitoïdes.
11 - Les formations Éocène/Miocène.
12 - Le tracé des quatre coupes.
13 - Les limites de la coupure Sotta-Bonifacio.
Fig. 5 - Schéma structural de la carte Sotta – Bonifacio – Santa Teresa di Gallura
Fig. 30 - Schéma montrant l’organisation du complexe filonien tardi à post-orogénique en Corse du Sud. Secteur couvert par les feuilles au 1/50 000
Sartène – Porto Vecchio – Sotta – Bonifacio – Roccapina
Fig. 86 - Diagramme de Schoëller-Berkaloff des eaux du socle granitique et du Causse de Bonifacio
Fig. 91 - Carte des bassins versants du Causse de Bonifacio. Relation avec l’alimentation de la nappe captive