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Sujet: Evaluation Des Risques de Souscription Non Vie Sous La Directive Solvabilité 2

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1

Projet de Fin d’Etudes


Organisme d’accueil : AXA Assurance

***

Sujet : Evaluation des risques


de souscription non vie sous la
directive solvabilité 2
Préparé par : Mlle. EL GHALI Hanane
Mlle. KHERRAZ Fatima Ezzahra
Sous la direction de : M. FAZOUANE Abdesselam (INSEA)
M. OUAZZANI CHAHDI Hamza (AXA Assurance)
M. BOUMASSAOUD Mohammed (AXA Assurance)

Soutenu publiquement comme exigence partielle en vue de l’obtention du

Diplôme d’Ingénieur d’Etat


Filière : Actuariat-Finance

Devant le jury composé de :

▪ M.GUEDIRA Faicel (INSEA)


▪ M. FAZOUANE Abdesselam (INSEA)
▪ M. BOUMASSAOUD Mohammed (AXA Assurance)

- 1 -

Juin 2017/PFE N°12


- 2 -
Résumé :

Récemment mise en œuvre en Europe, la solvabilité 2 propose une nouvelle


approche synthétique et robuste d’évaluation des risques.

En effet, solvabilité 2 définit le capital de solvabilité requis (SCR), qui


correspond au niveau des fonds propres dont une compagnie doit disposer afin
d’absorber des pertes significatives et imprévues.

Pour satisfaire ces exigences, les assureurs ont plusieurs voies à emprunter ; ils
peuvent appliquer la formule standard, construire un modèle interne ou un modèle
interne partiel.

Le premier choix est simple à appliquer mais résulte d’un calibrage à échelle
européenne, le second permet de modéliser précisément les risques propres à une
compagnie mais reste complexe à mettre en œuvre.

Une alternative à ces approches, est le recours à des paramètres spécifiques


(USP) calibrés sur les données de la compagnie, cette possibilité demeure moins
complexe que la mise en œuvre d’un modèle interne et permet de prendre en compte
les vrais risques que supporte la compagnie.

L’objet de ce mémoire est la quantification des risques de souscription non vie


selon deux approches notamment la formule standard et les paramètres spécifiques
(Undertaking Specific Parameters) pour pouvoir tirer des conclusions comparatives
quant à l’évaluation de ces risques selon chacune des deux méthodes.

Mots clés :
Solvabilité II, London Chain, Best Estimate, formule standard, risque de prime,
risque de réserve, USP, Merz-Wüthrich, Bootstrap à un an, Facteur de crédibilité.

- 3 -
Dédicace
Je dédie ce travail à :

- Mes chers parents, « Baba et Mamati », mes protecteurs et supporteurs, qui m’ont
soutenu tout au long de mon cursus scolaire ; vos consignes et orientations m’ont été
d’une grande utilité, vos prières et bénédiction m’ont été d’un grand secours et vos
sacrifices comptent beaucoup pour moi. C’est à vous mes chers que je dédie en premier ce
travail.

- Mes trois petits frères ; Achraf,Zakaria et Sàad,à qui je porte un grand attachement et
affection et je leur souhaite un avenir comblé de joie , réussite et de sérénité.

- Mes amis(es), qui m’écoutent, m’encouragent, me critiquent et me consolent avec qui je


partage mes bons moments de joies et de bonne humeur, je vous aime

Hanane EL GHALI

Face à mon chandelier, je prends ma plume et ... l’amour, la gratitude et la reconnaissance font couler
mon encre, venant dédier ce projet de fin d’études à :

Mes chers parents ; Les expressions les plus raffinées, les phrases les plus éloquentes ne seront
suffisantes pour extérioriser mon amour, mon dévouement et ma gratitude. Vos conseils, telles des lanternes,
illuminaient mon chemin. Votre amour inconditionnel, votre compréhension et votre encouragement, telle une
eau douce et scintillante, m’abreuvaient et me rafraichissaient au quotidien. Vous avez su m’inculquer le sens
de la responsabilité, de l’optimisme et de la confiance en soi. Je vous dois, après Dieu, ce que je suis aujourd’hui,
ce que je serai demain et je ferai toujours de mon mieux pour rester votre fierté. Que Dieu, le tout puissant, vous
préserve, vous accorde santé, bonheur et quiétude d’esprit et vous protège de tous mal.

Mes deux frères et ma sœur ; Mohammed Khalil, Ismail et Chaimaa ; Mes adorables choupis, le
meilleur cadeau divin que j’ai pu recevoir, la bénédiction suprême ordonnée sur ma vie, merci pour être là, merci
pour tous ces instants de pur amour, d’allégresse et de folies que vous m’offrez. Que ce lien d’affection, qui nous
unit, se cuirasse et se renforce encore et encore.

Mes chers/chères ami(e)s ; Merci pour tous ce que nous avons partagés, merci pour ces tendres et
beaux souvenirs que vous avez meublés. Je vous aime.

KHERRAZ Fatima Ezzahra

- 4 -
Remerciements

Nous venons par le présent remercier toutes les personnes qui ont contribué au
succès de ce stage ainsi qu’à l’élaboration du présent rapport

Tout d’abord nous tenons à remercier tout particulièrement et à témoigner toute


notre reconnaissance à Monsieur Hamza OUAZZANI CHAHDI, Senior Risk
manager pour ses précieux conseils et orientations qui nous ont été d’une grande
importance tout au long de la réalisation de notre étude.

Nos vifs remerciements vont également à :

Monsieur Mohammed BOUMASSAOUD, CRO AXA MAROC pour nous avoir


généreusement accepté au sein de son équipe et pour sa confiance en nous confiant un
sujet de telle ampleur.

Monsieur Abdesselam Fazouane, notre encadrant interne, pour son aide précieuse,
ses conseils inestimables et tous les efforts déployés afin que ce stage réussisse.

Nous remercions également tout le personnel d’AXA Assurance, département


« Risk Management » avec qui nous avons partagé de très bons moments au cours de
ces mois de stage et qui a eu la gentillesse de nous accueillir dans ses locaux et de
partager avec nous ses connaissances.

Enfin, nous remercions tous ceux qui nous ont aidé, à des titres divers, à vivre cette
expérience professionnelle riche en renseignements pratiques et théoriques.

- 5 -
Table de matière :
Résumé : ............................................................................................................... 3

Mots clés : ............................................................................................................ 3

Dédicace ............................................................................................................... 4

Remerciements ..................................................................................................... 5

Table de matière : ................................................................................................. 6

Liste des abréviations: .......................................................................................... 9

Liste des Figures : .............................................................................................. 11

Liste des tableaux : ............................................................................................. 12

Introduction ........................................................................................................ 14

Partie1 : Contexte et cadre réglementaire : Solvabilité 2................................... 16

I- Solvabilité 1 : ........................................................................................ 16

II - Solvabilité 2 : ........................................................................................ 17

II.1 Objectifs : .......................................................................................... 17

II.2 Acteurs : ............................................................................................ 17

II.3 Les 3 piliers : ..................................................................................... 18

II.4 Les études quantitatives d’impact : ................................................... 20

II.5 Les normes quantitatives du calcul des provisions et fonds propres 21

III - Changement de l’horizon à un an ...................................................... 22

Partie 2 : Méthodes de provisionnement ............................................................ 25

I- Cadre théorique : ................................................................................... 25

I.1 Chain Ladder : ................................................................................... 25

I.2 London Chain : .................................................................................. 26

II - Cadre pratique ....................................................................................... 28

II.1 Chain Ladder ..................................................................................... 28

- 6 -
II.2 London Chain.................................................................................... 33

Parie 3 : Actualisation ........................................................................................ 36

I- De Solvabilité 1 à Solvabilité 2............................................................ 36

II - Best Estimate :....................................................................................... 36

III - Application : ...................................................................................... 37

Partie 4 : SCR- Formule standard : .................................................................... 39

I- Cadre théorique : ................................................................................... 40

I.1 La décomposition du SCR par la formule standard :......................... 40

I.2 SCR de souscription en non vie ......................................................... 43

II - Cadre pratique : ..................................................................................... 48

II.1 SCR prime et réserves : .................................................................... 48

II.2 SCR cessation : ................................................................................. 52

II.3 SCR Catastrophe : ............................................................................. 52

II.4 SCR Non life :................................................................................... 52

Partie 5: Undertaking specific parameters ......................................................... 54

I- Cadre théorique : ................................................................................... 55

I.1 Le risque de prime : ........................................................................... 56

1ère méthode : Modélisation paramétrique et résolution par la


méthode des moindres carrés ordinaires. .......................................................... 56

I.2 Risque de réserve : ............................................................................. 59

I.2.1 Méthode de Merz & Wüthrich : .................................................. 59

I.2.2 Bootstrap à un an :....................................................................... 65

II - Cadre pratique : ..................................................................................... 69

II.1 Risque de prime : .............................................................................. 69

II.1.1 Modélisation paramétrique et résolution par la méthode MCO :


69

- 7 -
II.2 Risque de réserve : ............................................................................ 73

II.2.1 Merz & Wüthrich : ..................................................................... 73

II.2.2 Bootstrap à un an : ..................................................................... 75

III - SCR USP Vs SCR Formule Standard ................................................ 77

Partie 6 : Automatisation de la quantification des risques de souscription non


vie :................................................................................................................................ 80

I- Introduction : ......................................................................................... 80

II - Choix de l’outil informatique :.............................................................. 80

III - Réalisation ......................................................................................... 81

Conclusion ......................................................................................................... 84

Bibliographie :.................................................................................................... 85

Annexes .............................................................................................................. 87

Annexe I : Présentation du secteur et de l’organisme d’accueil ........................ 87

Annexe II : vérification des hypothèses de Chain Ladder pour la branche RC


Auto : ............................................................................................................................ 90

Annexe III: Méthode de Bootstrap : .................................................................. 92

Annexe IV : Les écarts-types standards et les segments non vie selon


solvabilité 2 ................................................................................................................... 94

Annexe V : 2ème méthode Normalisée pour le risque prime : ......................... 96

Annexe VI : 1ère méthode normalisée pour le risque de réserve : .................... 99

- 8 -
Liste des abréviations:
SCR: Solvency Capital Requirement

USP: Undertaking specifics parameters

S1: Solvability 1

IFRS: International Financial Reporting Standards

US-GAAP: United States generally accepted accounting principles

IAS-IFRS : Intenational Accounting Standards

EIOPA : European Insurance & occupational pensions authority

QIS : Quantitive Impact Studies

ACP : Autorité de contrôle prudentiel

ERM : Entreprise Risk Management

MCR : Minimum Capital Requirement

PSAP : provisions pour sinistres à payer

IARD : incendies, accidents et risques divers

RC-AUTO :Responsabilité civile automobile

CL : Chain Ladder, Méthode de provisionnement

LC : London Chain, Méthode de provisionnement

BSCR: Basic Solvency capital requirement

SCR op: operational solvency capital requirement

Adj : les ajustements aux pertes

UE : Union européen

DIVs : Facteur de diversification géographique du segment s :

CDR: Claim development result

Msep : mean square error of prediction

- 9 -
Var: Value at risk

OLS: Ordinary Least Squares

PCO: Best Estimate des provisions

- 10 -
Liste des Figures :
Figure 1 : les 3 piliers de la solvabilité 2

Figure 2 : Nuage de points des 𝑓𝑖,𝑗 pour j=0,1,2

Figure 3 : Nuage de points de 𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓(𝐶𝑖,𝑗 ) des années de développement


j=0,1,2

Figure 4 : Cartographie des risques assurantiels

Figure 5 : Illustration d’une itération de la simulation de la diagonale de l’année

Calendaire suivante (étapes 2 et 3)

Figure 6 : Illustration de la méthode du bootstrap modifiée pour l’obtention du


risque à un an

Figure 7 : représentation graphique des pertes en fonction des primes

Figure 8 : nuage de points (primes acquises, variance des pertes) pour la


branche RC-auto

Figure 9 : chiffre d’affaires global par branche – Exercice 2016

Figure 10 : Chiffre d’affaire d’AXA Assurance en 2016

Figure 11 : Nuage de points des 𝑓𝑖,𝑗 pour j= 4, …,8

Figure 12 : Nuage de points de 𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓(𝐶𝑖,𝑗 ) des années de développement


j=3...,8

Figure 13 : Processus de la méthode Bootstrap

Figure 14 : le best estimate des provisions par année calendaire

Figure 15 : les paiements incrémentaux par année calendaire

- 11 -
Liste des tableaux :
Tableau 1 : Le triangle de la branche RC_Auto rempli par CL

Tableau 2 : la réserve de la branche RC-Auto calculée par CL

Tableau 3 : Triangle des coefficients de passage

Tableau 4 : tableau des règlements prédits par méthode London-Chain

Tableau 5 : la réserve totale par la méthode London Chain

Tableau 6 : la réserve London Chain pour les différentes branches non vie

Tableau 7 : Les taux d’actualisation zéro coupon

Tableau 8 : Les bests Estimates des différentes branches

Tableau 9 : Matrice de corrélation entre les risques en solvabilité II

Tableau 10 : Matrice de corrélation entre les sous-modules risque de


souscription non-vie.

Tableau 11 : les Bests Estimates des provisions pour les différentes branches

Tableau 12 : triangle des règlements cumulés pour la branche RC_Auto.

Tableau 13 : les primes acquises de 2003 à 2013, pour la branche RC_Auto.

Tableau 14 : Les taux de renouvellement des contrats RC_AUTO

Tableau 15 : Les volumes du risque prime calculés par branche

Tableau 16 : Ecart type et SCR primes & réserves

Tableau 17 : Le capital économique requis non vie ; SCR-non vie

Tableau 18 : les facteurs de crédibilité pour les branches (RC, Crédit )

Tableau 19 : les facteurs de crédibilité pour les autres branches

Tableau 20 : le ratio S/P par année de survenance pour la branche RC auto

Tableau 21 : les écarts types du risque de prime pour les différentes branches

Tableau 22 : les écarts types Standards du risque de prime pour les différentes
branches
- 12 -
Tableau 23 : calcul des rapports 𝑎𝑗 pour j=1, ……,9

Tableau 24: calcul des 𝑚𝑠𝑒𝑝𝑖 pour i=2004, ……,2013

Tableau 25 : les écarts types risque de réserve calculés par la méthode M&W

Tableau 26 : les écarts types risque de réserve standards

Tableau 27 : triangle supérieur théorique des cumulés estimés pour la branche


RC auto

Tableau 28: triangle des résidus de Pearson pour la branche RC auto

Tableau 29 : Extrait du vecteur des 𝐶𝐷𝑅𝑖 , i=0, ….1000 pour la branche RC


auto

Tableau 30 : volatilité à un an des PSAP, des différentes branches selon les


différentes approches

Tableau 31 : volatilité à un an des PSAP et l’écart type du risque de prime , des


différentes branches selon les méthodes normalisées

Tableau 32 : Primes émises par entreprise d'assurances - Exercice


2014/2015/2016 - Assurance vie et non vie

Tableau 33 : Evolution d’Axa Assurance Maroc

Tableau 34 : Les segments non vie selon Solvabilité 2

Tableau 35 : les écarts-types standards pour le risque de prime et de réserve

Tableau 36 : Matrice de corrélations entre les segments de la branche non vie


selon solvabilité 2

- 13 -
Introduction

Si Solvabilité 1 admettait d’importantes limites relatives à la prise en compte


des différents risques et à la cohérence avec l’application des normes internationales,
Solvabilité 2 vient pallier ces problèmes et préparer les assureurs à mieux affronter les
risques qui les menacent.

Adoptée le 22 mai 2009 par le parlement européen et mise en application


Janvier 2016, Solvabilité 2 trace de nouvelles règles réglementaires visant le
renforcement de la solidité financière des compagnies d’assurances et de réassurances
et l’amélioration de la protection des assurés

Dans cette optique, le présent mémoire s’assigne comme objectif la


quantification des risques de souscription non vie notamment le risque de prime et de
réserve et ce, selon la formule standard et selon l’approche des paramètres spécifiques.

Nous nous intéressons dans la première partie de ce mémoire au contexte et


cadre réglementaire de la solvabilité 2, nous verrons certaines méthodes de
provisionnement dans une seconde partie. Nous consacrons la troisième partie au
calcul du Best Estimate, la quatrième partie portera sur l’évaluation du SCR, risque de
souscription non vie ainsi que sa volatilité par la formule standard, ensuite la
cinquième partie traitera les paramètres spécifiques (USP,Undertaking Specific
Parametrs ) et finalement la dernière partie détaillera le processus d’automatisation du
calcul du SCR et des paramètres spécifiques .

- 14 -
Partie 1 : Contexte et
Cadre réglementaire de la
Solvabilité 2

- 15 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

Partie1 : Contexte et cadre réglementaire :


Solvabilité 2

L’insolvabilité est le principal risque financier auquel sont confrontées les


compagnies d’assurance et de réassurance. Par solvabilité s’entend la capacité d’une
compagnie à faire face aux engagements contractés envers ses assurés. La Directive
Solvabilité II s’inscrit ainsi dans une optique de protection des assurés contre le risque
de faillite des compagnies d’assurance et de réassurance.

I- Solvabilité 1 :
Les premières normes européennes.de solvabilité des organismes assureurs
datent de 1973, et ont été mises à jour en 2002 avec la création de Solvabilité 1,
système toujours en place actuellement.

Solvabilité 1 (S1) s’appuie sur trois grands principes : calculer les engagements
de façon prudente, avoir un portefeuille d’actifs sûrs, liquides et dispersés, et disposer
d’une marge de solvabilité supérieure à la marge réglementaire.

Mais la réforme Solvabilité 1 présente certaines faiblesses notamment dans la


prise en compte des risques, et dans son manque de cohérence avec l’application des
normes IFRS (International Financial Reporting Standards).

Les différentes critiques envers S1 sont :

• Une vision uniquement rétrospective, S1 regarde seulement le passé pour


estimer le futur.
• Pas de distinction des risques.
• Certains risques ne sont pas pris en compte.
• Pas de surveillance sur le contrôle interne.

- 16 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

• Non satisfaction des exigences internationales et notamment des normes


US-GAAP et IASIFRS.

Dans l’optique de pallier ces limites, la Commission Européenne a lancé en


2001 la directive Solvabilité 2.

II - Solvabilité 2 :
II.1 Objectifs :

Solvabilité 2 est une directive de l’Union Européenne s’adressant aux assureurs


et réassureurs européens. Elle a pour objectif de fixer des normes prudentielles afin de
mieux prendre en compte les besoins en fonds propres des compagnies d’assurances
par rapport aux risques qu’elles supportent.

II.2 Acteurs :

Les différents acteurs de la réforme Solvabilité 2 sont :

La Commission Européenne : Elle a un rôle législatif de rédaction et pilotage de


la directive en collaboration avec les états membres.

EIOPA : L’European Insurance and Occupational Pensions Authority,


anciennement le CEIOPS (Committee of European Insurance and Occupentional
Pensions) est un comité regroupant les autorités de contrôle des états membres.
L’EIOPA a mené des études d’impacts afin de mesurer les conséquences des nouvelles
réglementations sur le marché assurantiel, sa dernière étude quantitative est le QIS 5.

- 17 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

ACP : L’Autorité de Contrôle Prudentiel a pour objectif de vérifier l’application


des nouvelles réglementations par les organismes d’assurance en France. Elle a le
pouvoir de sanction en cas de non-respect de ces règles.

Professionnels de l’assurance : Ils ont un rôle important dans l’élaboration de


la directive en effectuant des retours sur les « Consultation Papers », ce qui permet de
voir les points d’amélioration et les difficultés dans l’application de la réforme. Les
professionnels de l’assurance participent également aux études quantitatives QIS.

Processus Lamfalussy : La réforme Solvabilité 2 utilise le processus législatif


Lamfalussy, déjà opérationnel dans la conception des réglementations du secteur
financier.

II.3 Les 3 piliers :


La réforme Solvabilité 2 est organisée en 3 piliers distincts, représentant les
besoins quantitatifs, qualitatifs et la nécessité d’harmoniser et d’améliorer la
communication entre les différents acteurs.

Pilier 1 : Le pilier 1 concerne les exigences quantitatives en capital, il

s’attache à vérifier que la compagnie d’assurance puisse faire face à ses engagements
sur un horizon d’un an.

Pilier 2 : Le deuxième pilier fixe des normes qualitatives de contrôle des


risques en interne. Il a pour objectif d’assurer une meilleure sécurité pour les assurés
européens, d’harmoniser les pratiques en Europe, et de mettre la réglementation et le
contrôle des entreprises d’assurance aux normes par rapport aux autres
réglementations financières ainsi qu’aux progrès en matière de gestion des risques.

- 18 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

Les assureurs doivent également vérifier s’ils sont solvables selon leur propre
vision des risques. Ils doivent mettre en place un processus ERM (Entreprise Risk
Management), pour assurer une maîtrise de leurs risques.

La démarche ERM s’effectue en plusieurs étapes :

• Un système de gouvernance et une organisation qui tient compte de la


gestion des risques pour la mise en œuvre de la stratégie de l’entreprise.
• La définition d’une tolérance aux risques.
• Une évaluation interne du risque (Own Risk and Solvency Assessment)
afin de valider qu’on est à l’intérieur des limites fixées et de vérifier que
le système de contrôle des risques est opérationnel et efficace.
• Un réseau d’information et reporting avec un système de « feedback » et
une organisation qui garantit que le dispositif de gestion des risques reste
efficace en cas de crise, d’émergence de nouveaux risques, de déviation
par rapport aux limites.

Pilier 3 : Ce pilier vise à améliorer la communication aux régulateurs et au


public et à harmoniser l’information, pour cela l’assureur doit produire trois supports
de communication :

• Le SFCR (Solvency and Financial Conditions Report), qui est un rapport


annuel ayant pour objectif de présenter la situation financière des
entreprises au public.
• Le RSR (Regular Supervisory Reporting), autre rapport annuel servant
de base à l’autorité de contrôle prudentiel dans le cadre d’un contrôle.
• Le QRT (Quantitative Reporting Templates), dont la fréquence dépend
du template (trimestrielle ou annuelle)

- 19 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

Figure 1 : les 3 piliers de la solvabilité 2

II.4 Les études quantitatives d’impact :


Les études quantitatives ont pour objectifs d’analyser les conséquences de la
réforme Solvabilité 2, d’étudier ses répercussions quantitatives et d’évaluer la
faisabilité de ses calculs. Dans ce contexte, le CEIOPS a réalisé cinq études
quantitatives d’impact depuis 2005 :

• QIS 1 :2005, Elle portait sur l’évaluation et le calibrage des provisions


techniques selon un calcul du Best Estimate et d’une marge de risque.
• QIS 2 : 2006, Elle a introduit la notion du Minimum Capital Requirement
(MCR) et le capital de solvabilité requis (SCR).
• QIS 3 : 2007, Elle a fourni des informations supplémentaires sur la
faisabilité des calculs demandés, a testé le calibrage de la formule
standard et du MCR et a traité, pour la première fois, les problèmes
relatifs aux groupes d’assurance sous un angle quantitatif.

- 20 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

• QIS 4 : Elle a permis d’affiner les mesures quantitatives (simplifications


et approximations du calcul des provisions techniques et du SCR,
nouveau calcul d’un « MCR combiné »)
• QIS 5 :2010, propose un nouveau calibrage de la formule standard pour
le calcul du capital requis

II.5 Les normes quantitatives du calcul des


provisions et fonds propres

✓ Les Provisions Techniques

Contrairement à Solvabilité I qui se base sur le principe de prudence pour


l’évaluation des provisions techniques, la nouvelle réforme Solvabilité 2 impose de les
évaluer au montant avec lequel elles pourraient être transférées c’est-à-dire à leur
valeur économique.

• Le Best Estimate

La provision Best Estimate correspond à la somme des cash-flows futurs


actualisés. C’est la meilleure estimation des engagements futurs, vue à la date de
calcul. Ces flux sont actualisés au taux sans risque fourni par la courbe de taux zéro
coupon. Cette provision est calculée brute de réassurance et ne tient pas compte de
nouvelles souscriptions (hypothèse de « run-off »).

• Le Risk Margin

La marge pour risque, ou « Risk Margin », constitue le montant supplémentaire


nécessaire pour garantir les engagements. Il s’agit du coût représentant
l’immobilisation des fonds propres nécessaires pour faire face aux engagements. Son
calcul se base sur la méthode du coût du capital : le montant de la marge pour risque
est égal au coût du capital multiplié par le capital immobilisé.
- 21 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

✓ Les capitaux requis

• Solvency Capital Requirement (SCR)

Le SCR représente le capital cible nécessaire permettant d’éviter la ruine à


99,5% sur un horizon d’un an. La charge en capital est calibrée afin que l’assureur
puisse honorer ses engagements et ainsi, que la faillite ne se produise qu’une fois sur
200. Ce capital requis est évalué au moins une fois par an.

Son calcul peut être effectué par la formule standard ou par un modèle interne
qui doit être soumis à l’approbation de l’autorité de contrôle prudentielle. Les
organismes d’assurance ont aussi la possibilité de mettre en œuvre un modèle interne
partiel leur permettant de choisir les risques pour lesquels ils jugent la formule
inadaptée.

• Minimum Capital Requirement (MCR)


Ce montant est le capital minimum exigé aux sociétés d’assurance par l’autorité
de contrôle prudentielle. En-dessous de ce montant, la société d’assurance se voit
retirer son agrément. Le MCR est calculé au minimum une fois par trimestre. Il est
défini autour d’un corridor (25% à 45%) du SCR.

III - Changement de l’horizon à un an


Une compagnie d’assurance qui n’est pas solvable sur un horizon d’un an, ne le
sera pas sur un horizon à plus long terme, telle est la raison de base du basculement
vers un horizon de travail à un an.

De plus de nombreuses décisions et actions sont établies sur un horizon de court


et moyen terme (Augmentation tarifs, mise en place d’un nouveau produit, exigences
des actionnaires à court terme……).

La compagnie se doit également de maintenir sa performance à court terme du


fait de l’impact qu’elle a sur sa réputation et sur sa solidité financière. Ainsi cet

- 22 -
Partie 1 : Contexte et Cadre réglementaire de la solvabilité 2

horizon s’avère d’une inestimable importance dans l’étude de la solvabilité d’une


compagnie.

- 23 -
Partie 2 : Méthodes de
provisionnement

- 24 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Partie 2 : Méthodes de provisionnement


I- Cadre théorique :
Les provisions pour sinistres à payer (PSAP) correspondent à la valeur
estimative des dépenses nécessaires au règlement de l’ensemble des sinistres survenus
non payés. Elles représentent la partie la plus importante du passif d’une entreprise
d’assurance non-vie. Pour faire face à ses engagements, l’assureur IARD doit donc
être en mesure d’évaluer correctement ses provisions mais aussi l’incertitude autour de
ce montant.

I.1 Chain Ladder :


La méthode de Chain-Ladder est une méthode standard, couramment utilisée
sur les marchés depuis les années 30, du fait de sa simplicité. Cette méthode est
applicable à toute sorte de triangles (triangle de charges, de paiement, …). Au cours de
cette étude, nous nous contenterons de l’appliquer à des triangles de paiements
cumulés.

Elle nécessite cependant l’hypothèse forte suivante :

(H1) : ∀ 𝑗= 0, …, n, les facteurs de développement 𝑓𝑖,𝑗 sont indépendants de


l’année de survenance 𝑖.

Le principe de base de cette méthode repose sur l’utilisation de facteurs de


développement (également appelés coefficients de passage). En effet, elle consiste à
supposer que les 𝐶𝑖,𝑗 sont liés par un modèle de la forme :

∀𝑖∈ [0, n], ∀𝑗∈ [0, n−1],

𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓𝑗 ∗ 𝐶𝑖,𝑗

En d’autres termes, on suppose qu’il existe une relation de proportionnalité


entre les montants cumulés d’une année de règlement à la suivante et que cette
proportionnalité est identique pour toutes les années de survenance. L’estimation des
facteurs de développement est alors donnée par :

- 25 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

∑𝑛−𝑗−1 𝐶𝑖,𝑗+1
𝑓̂𝑗 = 𝑖=0
∑𝑛−𝑗−1
𝑖=0 𝐶𝑖,𝑗

À partir de cette estimation, il est alors possible de compléter le triangle


inférieur, en considérant :

∀ 𝑖+𝑗≥ n+1,
𝑗−1

𝐶̂𝑖,𝑗 = ∏ 𝑓̂𝑘 ∗ 𝐶𝑖,𝑛−𝑖


𝑘=𝑛−𝑖

Ainsi, le montant de provisions à constituer pour l’année de survenance 𝑖 est


obtenu par différence entre les montants ultimes estimés et les derniers montants
connus (correspondant à la dernière diagonale).

∀𝑖∈ [1, n],


𝑛−1
𝑅̂𝑖 = 𝐶̂𝑖,𝑛 − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖 ⇔ 𝑅̂𝑖 = (∏ 𝑓̂𝑘 − 1) ∗ 𝐶𝑖,𝑛−𝑖
𝑘=𝑛−𝑖

La somme des montants de provisions de chaque année de survenance 𝑅̂𝑖


permet alors de calculer le montant total des provisions 𝑅̂.
𝑛

𝑅̂ = ∑ 𝑅̂𝑖
𝑖=1

Par convention, on note : 𝑅̂0 = 0

I.2 London Chain :


La méthode dite London-Chain a été introduite par Benjamin et Eagles
pour le calcul des réserves en 1986. L’hypothèse sous-jacente du modèle est que la
dynamique des C𝑖,𝑗 , pour j fixé, est donnée par le modèle affine suivant :

∀𝑖 ∈ (0, … . , n − j − 1); Ci,j+1 = λ𝑗 C𝑖,𝑗 + β𝑗

avec, λ𝑗 et β𝑗 des paramètres à estimer.

- 26 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Ainsi, pour j toujours fixé, les (n-j) couples (Ci,j+1 , C𝑖,𝑗 ) doivent être

"sensiblement" alignés sur une même droite affine. De plus, pour les estimations de λ𝑗

et β𝑗 , elles sont déterminées par la méthode des moindres carrés en minimisant :

𝑛−𝑗−1
𝛿𝑗 = ∑ (Ci,j+1 − β𝑗 − λ𝑗 C𝑖,𝑗 )²
𝑖=0

𝜕𝛿𝑗 𝜕𝛿𝑗
Ainsi, en annulant simultanément les dérivées partielles et nous
𝜕λ𝑗 𝜕β𝑗

obtenons les estimateurs de λ𝑗 et β𝑗 dont les expressions respectives sont les suivantes :

1 (∑𝑛−𝑗−1 (C C ) − C C
𝑛 − 𝑗 𝑖=0 𝑖,𝑗 i,j+1 𝑗 𝑗+1
λ𝑗 =
1 (∑𝑛−𝑗−1 (C2 ) − C ²
𝑛 − 𝑗 𝑖=0 𝑖,𝑗 𝑗

{ β𝑗 = C𝑗+1 − λ𝑗C𝑗

Où, C𝑗 et C𝑗+1 sont respectivement les moyennes des colonnes j et (j+1) :

1 𝑛−𝑗−1
C𝑗 = ∑ C𝑖,𝑗
𝑛 − 𝑗 𝑖=0
1 𝑛−𝑗−1
C𝑗+1 = ∑ C𝑖,𝑗+1
{ 𝑛 − 𝑗 𝑖=0

- 27 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Remarque :

En particulier, pour j=n-1, nous posons β𝑛−1 = 0

C𝑗+1
Ainsi, λ𝑛−1 =
C𝑗

II - Cadre pratique
II.1 Chain Ladder

L’application de la méthode « Chain Ladder» donne les résultats suivantes pour


la branche « RC-AUTO» :

Tableau 1 : Le triangle de la branche RC_Auto rempli par CL

- 28 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Ainsi nous retrouvons la réserve Chain-Ladder :

Tableau 2 : la réserve de la branche RC-Auto calculée par CL

Malgré sa simplicité de mise en place, il est important d’effectuer certaines


vérifications pour valider cette méthode.

Nous allons retenir deux tests :

La première hypothèse est celle de l’indépendance des années de survenance


entre elles. En pratique pour la vérifier on compare le triangle des coefficients de
𝐶𝑖,𝑗+1 1
développement 𝑓𝑖,𝑗 = à ̅̅̅
𝑓.,𝑗 = ∑𝑛𝑖=1 𝑓𝑖,𝑗 , avec n est le nombre des coefficients
𝐶𝑖,𝑗 𝑛

de développement 𝑓𝑖,𝑗 par année de développement.

- 29 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Tableau 3 : Triangle des coefficients de passage

On constate que pour la première année, l’hypothèse d’égalité des coefficients


sur les années de survenance n’est pas réaliste vu qu’il y’a une volatilité importante
des 𝑓𝑖,0 par rapport à ̅̅̅̅
𝑓𝑖,0 . Néanmoins l’hypothèse parait plus réaliste pour les autres
années où on remarque des coefficients de variation très faibles. Chose que confirment
les graphes suivants.

Nous avons vérifié ceci pour toutes les années de développement sauf que nous
n’avons relaté que les 8 premières années dans notre rapport, les 3 premiers graphes
sont les suivants et les autres sont élaborés dans l’annexe II.

- 30 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

……

Figure 2: Nuage de points des 𝑓𝑖,𝑗 pour j=0,1,2

La deuxième hypothèse est l’alignement des couples (𝐶𝑖,𝑗+1 , 𝐶𝑖,𝑗 ) ,Pour j fixé,
l’hypothèse suppose l’existence d’un coefficient 𝑓𝑗 tel que 𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓𝑗 ∗ 𝐶𝑖,𝑗 . Les
couples (𝐶𝑖,𝑗+1 , 𝐶𝑖,𝑗 ) doivent donc être sensiblement alignés par une droite passant par
l’origine. Nous présentons ici aussi le graphe pour les trois premières années de
développement pour la branche RC-Auto uniquement et les autres graphes sont en
annexe II.

- 31 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

...

Figure 3 : Nuage de points de 𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓(𝐶𝑖,𝑗 ) des années de développement


j=0,1,2

Nous remarquons clairement que cette hypothèse est non vérifiée vu que les
droites ne passent pas par l’origine, ce qui biaisera fort probablement la réserve
calculée par la méthode Chain Ladder.

Ceci nous mène à appliquer la méthode « London Chain ».

- 32 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

II.2 London Chain


Selon La méthode « London Chain » les chargements cumulés (𝐶𝑖,𝑗 , 𝐶𝑖,𝑗+1 )
s’ajustent selon une droite de constante non nulle. Les tableaux suivants résument les
résultats obtenues en appliquant cette méthode :

Tableau 4 : tableau des règlements prédits par méthode London-Chain

Ainsi on peut déduire les provisions par année de survenance et la réserve totale

Tableau 5: la réserve totale par la méthode London Chain

- 33 -
Partie 2 : Méthodes de provisionnement

Vu que le comportement des règlements cumulés s’adapte mieux aux traitement


London Chain, la réserve qui en découle est plus appropriée que celle précédemment
calculée par la méthode Chain Ladder, et c’est effectivement la plus proche à celle
calculée par la compagnie.

Le calcul de la réserve a été effectué pour les 4 branches suivantes :

Tableau 6 : la réserve London Chain pour les différentes branches non vie

- 34 -
Partie 3 : Actualisation

- 35 -
Partie 3 : Actualisation

Parie 3 : Actualisation
I- De Solvabilité 1 à Solvabilité 2

Alors que l’actualisation des provisions était interdite par prudence et que le
provisionnement ne se faisait qu’avec la réserve totale des années de survenance
agrégées, l’introduction de Solvabilité 2 fait de l’étape de l’actualisation une nécessité
pour le calcul du Best Estimate comme étant la valeur actuelle probable des flux
futurs.

II - Best Estimate :
Le best Estimate (meilleure estimation) est égal à l’espérance des flux futurs
actualisés aux taux sans risque. Tous les flux futurs susceptibles d’être encourus pour
honorer les engagements faits aux assurés doivent être évalués. Ainsi


𝑍𝑘
𝐵𝐸 = ∑
(1 + 𝑟(0, 𝑘))𝑘
𝑘=𝑛−𝑖+2

Avec

- 𝑟(0, 𝑘) le taux zéro coupon d’échéance k tiré de la courbe des taux zéro
coupon

- 𝑍𝑘 la somme des paiements futurs effectués à la k ème année calendaire

- 𝑛 − 𝑖 + 2 renseigne sur la diagonale qui suit celle principale du triangle de


paiements décumulés (i=2, …,n)

-∞ traduit la dernière diagonale qui est dans notre cas 20ème diagonale.

- 36 -
Partie 3 : Actualisation

III - Application :

Nous présentons les Bests Estimates des différentes branches ainsi que les taux
zéro coupon utilisés dans le calcul du Best Estimate.

Tableau 7 : Les taux d’actualisation zéro coupon

Tableau 8 : Les bests Estimates des différentes branches

- 37 -
Partie 4 : SCR- Formule
Formule standard
Standard

- 38 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Partie 4 : SCR- Formule standard :

Croissante en termes de sensibilité au risque et de complexité, l’échelle de


méthodes proposée par Solvabilité II pour le calcul du SCR est la suivante :

- 39 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

I- Cadre théorique :
I.1 La décomposition du SCR par la
formule standard :
Le calcul du 𝑆𝐶𝑅𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 selon la méthode standard prend en compte plusieurs
modules de risques encourus par l’assureur. Cet éventail de risque est illustré par la
figure suivante :

Figure 4 : Cartographie des risques assurantiels

- 40 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Ainsi, en prenant en référence la formule standard, le besoin en capital


(«𝑆𝐶𝑅𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 ») est composé des éléments suivants :

BSCR : représente le Capital de Solvabilité Requis de Base (Basic Solvency


Capital Requirement)

𝑆𝐶𝑅𝑜𝑝 : représente le chargement en capital lié au risque opérationnel ;

𝐴𝑑𝑗 : représente les ajustements, liés à la réduction des pertes futures par le
biais des impôts différés ou par la participation aux bénéfices futurs à distribuer aux
assurés. L’impôt différé est l’imputation de la perte au résultat fiscal, ce qui conduit
dans le futur à payer moins d’impôt. La participation aux bénéfices est le transfert
d’une partie de la perte aux assurés, ce qui conduit à verser moins de participations aux
bénéfices que ce qui était prévu initialement.

On a alors :

𝑆𝐶𝑅𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 = 𝐵𝑆𝐶𝑅 + 𝑆𝐶𝑅𝑜𝑝 + 𝐴𝑑𝑗

Le BSCR agrège six modules de risques comme on peut le voir sur la figure ci-
dessus, à travers la formule suivante :

𝐵𝑆𝐶𝑅 = √∑ 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑖,𝑗 × 𝑆𝐶𝑅𝑖 ×𝑆𝐶𝑅𝑗 + 𝑆𝐶𝑅𝑖𝑛𝑡𝑎𝑛𝑔𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠


𝑖,𝑗

Où,

𝑆𝐶𝑅𝑖 : représente le SCR du module de risque i ;

𝐶𝑜𝑟𝑟𝑖𝑗 : représente le coefficient de la matrice de corrélation entre les modules


de risques i et j ;

𝑆𝐶𝑅𝑖𝑛𝑡. : représente l’exigence de capital pour les risques liés aux


immobilisations incorporelles

- 41 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Tableau 9 : Matrice de corrélation entre les risques en solvabilité II

Ainsi, en prenant comme référence la formule standard, le besoin en capital


(«SCR») est composé, des éléments suivants (en reprenant les notations du QIS5) :

- D’un capital de solvabilité requis de base (« SCR de base » ou « BSCR »)

- D’une exigence de capital pour risque opérationnel (« 𝑆𝐶𝑅𝑜𝑝 »)

- D’un ajustement (« Adj») pour la capacité d’absorption des pertes notamment


par l’impôt différé

On a alors :

𝑆𝐶𝑅𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙 = BSCR + 𝑆𝐶𝑅𝑜𝑝 − Adj

Le BSCR se décompose lui-même également pour la formule standard en


plusieurs sous-SCR,

- Un pour le module de risque de souscription non-vie (non-life) «𝑆𝐶𝑅𝑛𝑜𝑛−𝑣𝑖𝑒 »

- Un pour le module de risque de souscription vie (life) «𝑆𝐶𝑅𝑣𝑖𝑒 »

- Un pour le module de risque de souscription santé (health) «𝑆𝐶𝑅𝑠𝑎𝑛𝑡é »

- Un pour le module de risque de marché (market) «𝑆𝐶𝑅𝑚𝑎𝑟𝑐ℎé »

- Un pour le module de risque de contrepartie (default) « 𝑆𝐶𝑅𝑑é𝑓𝑎𝑢𝑡 »

- Enfin, un pour le module de risque incorporel (intangible) « 𝑆𝐶𝑅𝑖𝑛𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙 »,

- 42 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

On a alors :

𝐵𝑆𝐶𝑅 = √∑ 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑖,𝑗 ∗ 𝑆𝐶𝑅𝑖 ∗ 𝑆𝐶𝑅𝑗 + 𝑆𝐶𝑅𝑖𝑛𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙


𝑖,𝑗

Où :

- i et j prennent chacun l’ensemble des valeurs possibles parmi les modules de


risque ci-dessus (hors 𝑆𝐶𝑅𝑖𝑛𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙 )

- 𝑐𝑜𝑟𝑟𝑖,𝑗 est le facteur de corrélation entre 𝑆𝐶𝑅𝑖 et 𝑆𝐶𝑅𝑗 ,présenté dans


l’annexe IV de la Directive

Parmi les modules de risques cités ci-dessus, notre étude portera sur le module
de risque de souscription non-vie.

I.2 SCR de souscription en non vie

Selon Le RÈGLEMENT DÉLÉGUÉ (UE) 2015/35 DE LA COMMISSION


EUROPEENNE du 10 octobre 2014, le risque de souscription peut être composé d'un
ou plusieurs éléments parmi les suivants :

Risque vie : cet élément de risque concerne la volatilité de la morbidité, de


la mortalité, de la longévité, de l'incapacité des assurés ; on y inclut aussi
habituellement le risque de rachat et le risque de dérapage des dépenses de l'assureur ;

Risque santé : cet élément de risque concerne les dépenses, les pertes excessives
et la mortalité des assurés, ainsi que les risques liés aux épidémies ;

Risque non-vie : il s'agit du risque d'assurance spécifique qui résulte des


contrats d'assurance.

- 43 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Seul le Module « risque de souscription en non-vie » fera l’objet d’une


description détaillée car il sera utilisé dans la partie « Cadre Pratique ». En particulier
il s’agira de présenter les méthodes de calcul de l’exigence en capital de ce risque
selon le modèle standard du EIOPA (European Insurance and Occupational Pensions

Authority) et selon l’approche des USP.

✓ Module « risque de souscription en non-vie » :

Le module « risque de souscription en non-vie » reflète le risque découlant des


engagements d'assurance non-vie, compte tenu des périls couverts et des procédés
appliqués dans l'exercice de cette activité.

Ce module est constitué des risques suivants :

Risque de prime (premium risk en anglais) : risque que le coût des futurs
sinistres soit supérieur aux primes perçues ;

Risque de réserve (reserve risk en anglais) : risque lié à la nature aléatoire de


l'évaluation des sinistres et à leur mauvaise estimation (sous-provisionnement) ;

Risque catastrophe (CAT risk en anglais) : risque résultant d'événements


extrêmes ou irréguliers non capturés par les risques de tarification et de
provisionnement.

Risque de Cessation : risque de perte, ou de changement défavorable de la


valeur des engagements d'assurance, résultant de fluctuations affectant le niveau ou la
volatilité des taux de cessation, d'échéance, de renouvellement et de rachat des polices.
Il sera supposé nul dans cette étude car il concerne essentiellement les contrats
pluriannuels. En assurance non-vie, il s’agit majoritairement de contrats annuels. Le
risque de résiliation est donc très faible.

- 44 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

L'exigence de capital pour le risque de souscription en non-vie se calcule


comme suit :

𝑆𝐶𝑅𝑛𝑜𝑛−𝑙𝑖𝑓𝑒 = √∑ 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑁𝐿(𝑖,𝑗) . 𝑆𝐶𝑅𝑖 . 𝑆𝐶𝑅𝑗


𝑖,𝑗

− 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑁𝐿(𝑖,𝑗) : Représente le coefficient de corrélation relatif au risque de


souscription en non-vie pour les sous-modules i et j
− 𝑆𝐶𝑅𝑖 et 𝑆𝐶𝑅𝑗 représentent les exigences de capital pour les sous-modules i et
j respectivement.

Tableau 10: Matrice de corrélation entre les sous-modules risque de


souscription non-vie

Nous allons nous focaliser sur la partie la plus importante du risque de


souscription en non-vie à savoir le risque de prime et de réserve.

L'exigence de capital pour le risque de prime et de réserve en non-vie se calcule


comme suit :

𝑆𝐶𝑅𝑛𝑙 𝑝𝑟𝑒𝑚 𝑟𝑒𝑠 = 𝜌( 𝜎𝑛𝑙 ) . 𝑉𝑛𝑙

- 45 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

𝜌( 𝜎𝑛𝑙 ) est fixée de manière à produire un chargement en capital conforme au


standard de VaR (Value at Risk) de 99,5 % dans l’hypothèse d’une distribution log
normale du risque sous-jacent :

2
exp(𝑁0.995 ∗ √log(𝜎𝑛𝑙 + 1))
𝜌( 𝜎𝑛𝑙 ) = −1
2
√(𝜎𝑛𝑙 + 1)

Une approximation de 𝜌( 𝜎𝑛𝑙 ) est donnée par 𝜌( 𝜎𝑛𝑙 ) = 3 . 𝜎𝑛𝑙 d’où :

𝑆𝐶𝑅𝑛𝑙 𝑝𝑟𝑒𝑚 𝑟𝑒𝑠 = 3 . 𝜎𝑛𝑙 . 𝑉𝑛𝑙

𝜎𝑛𝑙 : représente l'écart-type du risque de primes et de réserve en non-vie. Il


mesure la volatilité.

𝑉𝑛𝑙 : représente la mesure de volume pour le risque de primes et de réserve en


non-vie.

La formule de Calcul de 𝑉𝑛𝑙 est donné par 𝑉𝑛𝑙 = ∑𝑠 𝑉𝑠 où s représente un


segment tel que visé à l’annexe II du « RÈGLEMENT DÉLÉGUÉ (UE) 2015/35 DE
LA COMMISSION du 10 octobre 2014 » .

Pour chaque segment on calcul 𝑉𝑠 par :

𝑉𝑠 = (𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) + 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠) ) . (0.75 + 0.25 . 𝐷𝐼𝑉𝑠 )

𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) Représente la mesure de volume pour risque de primes du segment s ;

𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠) Représente la mesure de volume pour le risque de réserve du segment s.


Il est égal à la meilleure estimation des provisions pour sinistres à payer, après
déduction des montants recouvrables au titre des contrats de réassurance et des
véhicules de titrisation.

- 46 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

𝐷𝐼𝑉𝑠 Représente le facteur de diversification géographique du segment s

On calcul 𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) par la formule suivante :

𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) = 𝑚𝑎𝑥[𝑃𝑠 ; 𝑃(𝑙𝑎𝑠𝑡,𝑠) ] + 𝐹𝑃(𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑖𝑛𝑔,𝑠) + 𝐹𝑃(𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒,𝑠)

𝑃(𝑙𝑎𝑠𝑡,𝑠) Représente les primes acquises par l'entreprise d'assurance ou de


réassurance dans le segment s au cours des 12 derniers mois ;

𝑃𝑠 Représente une estimation des primes à acquérir par l'entreprise d'assurance


ou de réassurance dans le segment s au cours des 12 mois à venir ;

𝐹𝑃(𝑒𝑥𝑖𝑠𝑡𝑖𝑛𝑔,𝑠) Représente la valeur actuelle attendue des primes à acquérir par


l'entreprise d'assurance ou de réassurance dans le segment s après les 12 mois à venir
pour les contrats existants ;

𝐹𝑃(𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒,𝑠) Représente la valeur actuelle attendue des primes à acquérir par


l'entreprise d'assurance ou de réassurance dans le segment s pour les contrats dont la
date de comptabilisation initiale survient dans les 12 mois à venir, mais à l'exclusion
des primes à acquérir au cours des 12 mois qui suivent cette date initiale.

L'écart type du risque de primes et de réserve en non-vie se calcule comme


suit :

1
𝜎𝑛𝑙 = . ∑ 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑆(𝑠,𝑡) . 𝜎𝑠 . 𝑉𝑠 . 𝜎𝑡 . 𝑉𝑡
𝑉𝑛𝑙 √
𝑠,𝑡

− 𝐶𝑜𝑟𝑟𝑆(𝑠,𝑡) Représente le coefficient de corrélation pour le risque de primes et


de réserve en non-vie du segment s et du segment t visé à l'annexe VII.

− 𝜎𝑠 et 𝜎𝑡 représentent les écarts types du risque de primes et de réserve en


non-vie des segments s et t, respectivement;

- 47 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

On calcul l’écart-type du segment s par

2 2 2 2
√𝜎(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) . 𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) + 𝜎(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) . 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠) . 𝜎(𝑟𝑒𝑠,𝑠) . 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠) + 𝜎(𝑟𝑒𝑠,𝑠) . 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠)
𝜎𝑠 =
𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) + 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑠)

− 𝜎(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑠) Représente l'écart type du risque de primes en non-vie du segment s.


Il se calcul par le produit de l'écart type du risque de primes brut en non-vie (Annexe II
du Règlement) et du facteur d'ajustement pour la réassurance non proportionnelle
(80% ou 100% selon le segment)

− 𝜎(𝑟𝑒𝑠,𝑠) Représente l'écart type du risque de réserve en non-vie du segment s.

Le facteur de diversification 𝐷𝐼𝑉𝑠 est par défaut égal à 1 (Article 116 point 7) ou
calculé comme suit :

∑𝑟(𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑟,𝑠) + 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑟,𝑠) )2
𝐷𝐼𝑉𝑠 = 2
(∑𝑟(𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑟,𝑠) + 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑟,𝑠) ))

− 𝑉(𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑟,𝑠) Représente la mesure de volume pour le risque de primes du


segment s et de la région r ;

− 𝑉(𝑟𝑒𝑠,𝑟,𝑠) Représente la mesure de volume pour le risque de réserve du


segment s et de la région.

II - Cadre pratique :

II.1 SCR prime et réserves :

Pour le calcul du volume du risque de prime, du SCR prime et réserve et de la


volatilité prime et réserve selon la formule standard, nous aurons besoin des données

- 48 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

suivantes : Les triangles de règlements des différentes branches, les primes acquises,
l’estimation de la prime à acquérir et les taux de renouvellement des contrats non vie.

Pour le volume du risque réserve (Best Estimate des provisions) nous avons
opté pour les Bests Estimates calculés par la compagnie.

Tableau 11 : les Bests Estimates des provisions pour les différentes branches

Tableau 12 : triangle des règlements cumulés pour la branche RC_Auto.

- 49 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Tableau 13 : les primes acquises de 2003 à 2013, pour la branche RC_Auto.

Tableau 14 : Les taux de renouvellement des contrats RC_AUTO

- 50 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

Le résultat du calcul des volumes de primes selon la formule standard est le


suivant :

Tableau 15 : Les volumes du risque prime calculés par branche

Ainsi on déduit le SCR prime et réserve et l’écart type prime réserve :

Tableau 16 : Ecart type et SCR primes & réserves

Suite à ces résultats on conclut que le capital de solvabilité requis ; pour le


risque de souscription prime et réserves au titre de l’exercice 2013 pour AXA
Assurance Maroc est de 1 865 384 112 DH, et que la volatilité des réserves et primes
est de 6,29%.

- 51 -
Partie 4 : SCR –Formule Standard

II.2 SCR cessation :


Le SCR cessation sera estimé nul dans cette étude car concerne essentiellement
les contrats pluriannuels. En assurance non-vie, il s’agit majoritairement de contrats
annuels. Le risque de résiliation est donc très faible.

II.3 SCR Catastrophe :


Le SCR Catastrophe est estimé par le groupe AXA Assurance à 767 432 122 DH

dans cette étude, puisqu’il concerne les évènements qui ne surviennent que très
rarement et qui n’ont pas été pris en compte dans le risque de primes et de réserve

II.4 SCR Non life :


Ainsi le SCR non life déduit est de : 2 187 324 345 DH

Tableau 17 : Le capital économique requis non vie ; SCR-non vie

- 52 -
Partie 5:
Undertaking Specific
parameters

- 53 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Partie 5 : Undertaking Specific Parameters


Certains paramètres utilisés dans la formule standard sont donnés par l’EIOPA,
c’est par exemple le cas pour les écarts-type par branche pour le risque de prime et le
risque de réserve vus précédemment. La formule standard ayant été calibrée
uniformément sur l’ensemble du marché européen, ces paramètres sont le résultat
d’une estimation à échelle européenne.

Certaines compagnies d’assurance et de réassurance peuvent en conséquence,


estimer que de tels paramètres ne sont pas adaptés à leur profil de risque et que les
résultats découlant de leur utilisation ne sont pas appropriés ou pertinents.

Ainsi la directive Solvabilité II a prévu la possibilité pour les compagnies


d’assurance et de réassurance ayant recours à la formule standard pour calculer leur
SCR, de remplacer certains des paramètres fixés par l’EIOPA par des paramètres
propres à l’entreprise (Undertaking Specific Parameters - USP), c’est-à-dire calibrés
sur les données de l’entreprise.

Suite à l’application des USPs , pour l’écart type du risque de prime 𝜎𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 et
de réserve 𝜎𝑟𝑒𝑠,𝑙𝑜𝑏 , conformément à la Directive, l’EIOPA propose une pondération
entre l’écart-type estimé par l’assureur (l’ « Undertaking ») en utilisant les méthodes
standards ( 𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 pour le risque de prime et 𝜎𝑢,𝑟𝑒𝑠,𝑙𝑜𝑏 pour le risque de réserve) et
l’écart-type « de marché » de la formule standard ( pour le risque de prime et pour le
risque de réserve).

La formule de crédibilité pour respectivement le risque de prime et le risque de


réserve par segment est donc définie comme suit :

𝜎𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 = 𝑐. 𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 + (1 − 𝑐 ). 𝜎𝑀,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏

𝜎𝑟𝑒𝑠,𝑙𝑜𝑏 = 𝑐. 𝜎𝑈,𝑟𝑒𝑠,𝑙𝑜𝑏 + (1 − 𝑐 ). 𝜎𝑀,𝑟𝑒𝑠,𝑙𝑜𝑏

Où 𝑐 est un facteur de crédibilité par branche, qui varie selon les lignes de
métiers, l’origine des données utilisées (internes ou externes) et bien sûr l’historique

- 54 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

utilisé.

Pour des segments plus volatils (Responsabilité Civile, Crédit), le facteur de


crédibilité ainsi que la profondeur d’historique nécessaire changent :

Tableau 18 : les facteurs de crédibilité pour les branches (RC, Crédit )

Pour les autres branches :

Tableau 19 : les facteurs de crédibilité pour les autres

I- Cadre théorique :

Trois méthodes sont dictées par l’EIOPA pour l’estimation de l’écart-type du


risque de prime et le risque de réserve avec des données propres à l’assureur.

Dans tous les cas, l’écart-type propre à l’assureur s’estime par segment.

Dans le présent travail nous appliquerons la première méthode normalisée pour


le risque de prime. Pour le risque de réserve, nous appliquerons la seconde méthode
normalisée ainsi que la méthode Bootstrap adapté à un an.

- 55 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

I.1 Le risque de prime :


1ère méthode normalisée : Modélisation
paramétrique et résolution par la méthode des
moindres carrés ordinaires.

La première méthode de calibrage proposée par l’EIOPA est une méthode


robuste qui consiste à regarder l’erreur de tarification sur les exercices passés en
spécifiant un modèle paramétrique pour la distribution des sinistres et à estimer les
paramètres à l’aide de la méthode des moindres carrés.

Les hypothèses sous-jacentes à cette méthode sont les suivantes :

- Les pertes attendues sont proportionnelles aux primes

- Le ratio S/P de la compagnie est variable mais régulier

- La variance des pertes est proportionnelle aux primes acquises

On considère que, pour un segment donné, le montant ultime 𝑈𝑌 des sinistres


pour l’année 𝑌suit la distribution suivante :

𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 ~µ𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 + √𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 . 𝛽𝑙𝑜𝑏 . 𝜀𝑌,𝑙𝑜𝑏

Avec :

𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 : Primes acquises par année de survenance et par branche

𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 : Charge ultime après un an par année de survenance et par branche

µ𝑙𝑜𝑏 : la sinistralité attendue

𝛽𝑙𝑜𝑏 ²: Constante de proportionnalité pour la variance des pertes par branches

𝜀𝑌,𝑙𝑜𝑏 : variable aléatoire suivant une distribution de moyenne 0 et de variance

- 56 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

On a alors pour chaque année considérée un ensemble d’observations


indépendantes et identiquement distribuées :

𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 − µ𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏


𝛽𝑙𝑜𝑏 . 𝜀𝑌,𝑙𝑜𝑏 =
√𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏

Cette reformulation permet d’obtenir une série d’observations indépendantes et


identiquement distribuées. Il est alors possible d’estimer la constante de
proportionnalité 𝛽𝑙𝑜𝑏 grâce à la méthode des moindres carrés qui permet de trouver
l’estimateur de 𝛽𝑙𝑜𝑏 suivant :

1 (𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 − µ𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 )²


𝛽𝑙𝑜𝑏 ² = ∑
𝑁𝑙𝑜𝑏 − 1 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏
𝑌

Où 𝑁𝑙𝑜𝑏 : Nombre d’exercices d’historique disponibles par branche

En minimisant cet estimateur, il vient l’estimateur du ratio S/P suivant :

∑𝑌 𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏
µ̂
𝑙𝑜𝑏 =
∑𝑌 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏

- 57 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

En remplaçant µ𝑙𝑜𝑏 par son estimation dans l’estimateur de 𝛽𝑙𝑜𝑏 , il vient :

∑𝑌 𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏
(𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 − 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 . )²
1 ∑𝑌 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏
𝛽̂𝑙𝑜𝑏 ² = √( ∑
𝑁𝑙𝑜𝑏 − 1 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏
𝑌

L’écart-type de 𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 vient alors :

𝛽̂𝑙𝑜𝑏
𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 =
√𝑉𝑙𝑜𝑏

Où 𝑉𝑙𝑜𝑏 Résultat du calcul du volume pour l’année en cours

On en déduit donc l’écart-type sur le risque de prime à venir à partir des


observations passées, c’est-à-dire l’écart de la sinistralité passée avec la moyenne de la
sinistralité sur la période d’observation, en considérant notamment que la sinistralité
est proportionnelle à la prime acquise.

- 58 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

I.2 Risque de réserve :


I.2.1 Méthode de Merz & Wüthrich :

L’article [22] publié en juin 2008 par Merz & Wüthrich (M&W) propose une
méthode pour quantifier le risque de provisionnement. Celle-ci est basée sur la
méthode de Mack, qu’ils ont adaptée pour évaluer le risque à un an. Ils supposent donc
que les hypothèses sur lesquelles repose le modèle de Mack sont vérifiées.

Nous reprenons les principaux estimateurs que M&W proposent pour estimer la
volatilité recherchée. Dans leur article, ils traitent le cas plus général où le triangle ne
fournit pas le même nombre de données en années de survenance qu’en années de
développement. Ici nous nous limiterons au cas où le nombre d’années de
développement est égal au nombre d’années de survenance Nous notons n la dernière
année de survenance du triangle.

✓ Les hypothèses de Mack :


La méthode de Mack est la première méthode faisant intervenir la notion
d’incertitude dans la méthode déterministe Chain-Ladder. En effet, elle permet de
mesurer l’incertitude associée à la prédiction du montant des provisions que doit faire
l’assureur.

Cette méthode s’appuie sur trois hypothèses :

(H1) : Les années de survenance des sinistres sont indépendantes les unes des
autres, c’est-à-dire, 𝐶𝑖,𝑗 et, 𝐶𝑘,𝑗 sont indépendants si j≠ k.

(H2) :∀𝒊 = 𝟏, … . . 𝒏, : ∀𝒋 = 𝟏, … . . 𝒏 − 𝟏 𝑬[𝐶𝑖,𝑗+1 \𝐶𝑖,1 … , 𝐶𝑖,𝑗 ] = 𝝀𝒋 𝐶𝑖,𝑗

(H3) : ∀𝒊 = 𝟏, … . . 𝒏, : ∀𝒋 = 𝟏, … . . 𝒏 − 𝟏 𝑽𝒂𝒓[𝐶𝑖,𝑗+1 \𝐶𝑖,1 … , 𝐶𝑖,𝑗 ] = 𝝈𝒋 ²𝐶𝑖,𝑗

- 59 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Tout d’abord définissons le "Claim Development Result" (CDR) réel pour


l’année de survenance i pour l’année calendaire [n,n+1] comme suit :

CDR 𝑖 (𝑛 + 1) = 𝐸 [𝑅𝑖𝑛 \𝐷𝑛 ] − (𝑍𝑖,𝑛−𝑖+1 + 𝐸 [𝑅𝑖𝑛+1 \𝐷𝑛+1 ])

Où 𝑍𝑖,𝑛−𝑖+1 sont les paiements effectués au cours de l’année [n,n+1], pour les
sinistres survenus lors de l’année i et tels que 𝑍𝑖,𝑛−𝑖+1 = 𝐶𝑖,𝑛−𝑖+1 − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖 ∀𝑖 =
1 à 𝑛.

Puisque l’on a :

𝐸 [𝑅𝑖𝑛 \𝐷𝑛 ] = 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖 \𝐷𝑛 ]

= 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛 ] − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖

𝐸 [𝑅𝑖𝑛+1 \𝐷𝑛+1 ] = 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖+1 \𝐷𝑛+1 ]

= 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛+1 ] − 𝐶𝑖,𝑛−𝑖+1

On en déduit que :

CDR 𝑖 (𝑛 + 1) = 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛 ] − 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛+1 ]

Avec : 𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛 ] = 𝐶𝑖,𝑛−𝑖 ∏𝑛−1


𝑗=𝑛−𝑖 𝑓𝑗

- 60 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

𝑛−1

𝐸[𝐶𝑖,𝑛 \𝐷𝑛+1 ] = 𝐶𝑖,𝑛−𝑖+1 ∏ 𝑓𝑗


𝑗=𝑛−𝑖+1

Les facteurs de développement 𝑓𝑗 ne sont bien évidement pas connus. On les


estime selon la méthode de Chain Ladder, avec l’information disponible à chaque date.
A la date n on estime :

𝑛
∑𝑛−𝑗−1
𝑖=0 𝐶𝑖,𝑗+1
𝑓𝑗 =
𝑆𝑗𝑛

Avec :

𝑛−𝑗−1

𝑆𝑗𝑛 = ∑ 𝐶𝑖,𝑗
𝑖=0

𝑆𝑗𝑛 : représente la somme des paiements cumulés par année de survenance


strictement antérieure à l’année calendaire n. L’année calendaire suivante, on utilisera
la nouvelle information disponible au courant de l’année [n,n+1] à savoir 𝐶𝑛−𝑗,𝑗+1 .
Ainsi les facteurs de développement de Chain Ladder sont estimés par :

𝑛+1
∑𝑛−𝑗
𝑖=0 𝐶𝑖,𝑗+1
𝑓𝑗 =
𝑆𝑗𝑛+1

Avec :
𝑛−𝑗

𝑆𝑗𝑛+1 = ∑ 𝐶𝑖,𝑗
𝑖=0

- 61 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

𝑆𝑗𝑛+1 = 𝑆𝑗𝑛 + 𝐶𝑛−𝑗,𝑗

On estime alors comme suit le CDR observable à la date n+1 pour l’année de

survenance i :

𝐶𝐷𝑅 ̂𝑖𝑛 − (𝑍𝑖,𝑛−𝑖+1 + 𝑅̂


̂ 𝑖 (𝑛 + 1) = 𝑅 𝑛+1 )
𝑖

= 𝐶̂
𝑛 ̂𝑛+1
𝑖,𝑛 − 𝐶𝑖,𝑛

Si l’on connaissait les facteurs de développement réels de Chain Ladder 𝑓𝑗 on


aurait (D’après les propriétés des espérances conditionnelles) :

𝐸[𝐶𝐷𝑅𝑖(𝑛 + 1)|𝐷𝑛] = 0

L’estimation faite de la charge finale serait la meilleure possible, on ne se serait


pas trompé d’une année à l’autre quant à l’estimation faite des facteurs de
développement.

On n’aurait donc pas à revoir notre estimation. Seule l’erreur due au processus
serait présente. L’incertitude de cette prédiction serait mesurée par :

𝐸[𝐶𝑖,𝑛 |𝐷𝑛]2 (𝜎𝑛−𝑖 )2/(𝑓𝑛−𝑖 )2


𝑚𝑠𝑒𝑝𝐶𝐷𝑅𝑖(𝑛+1) |𝐷𝑛 (0) = 𝑉𝑎𝑟(𝐶𝐷𝑅𝑖 (𝑛 + 1)|𝐷𝑛) =
𝐶𝑖,𝑛−𝑖

- 62 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Avec
𝑛−𝑗−1
1 𝐶𝑖,𝑗+1
𝜎̂𝑗 ² = ∑ 𝐶𝑖,𝑗 ( − 𝑓̂𝑗 ) ²
𝑛−𝑗−1 𝐶𝑖,𝑗
𝑖=0

̂
𝜎 4
Et 𝜎̂𝑛−1 ² = 𝑚𝑖𝑛 {𝜎̂𝑛−2 ², 𝜎̂𝑛−3 ², 𝜎̂𝑛−2 ² }
𝑛−3

✓ Vue prospective versus vue rétrospective :

M&W proposent deux visions :

- Vue rétrospective : cette vision cherche à quantifier l’incertitude autour de la

Distance entre le 𝐶𝐷𝑅 réel et le 𝐶𝐷𝑅 observable à l’année calendaire suivante

𝐶𝐷𝑅𝑖 (𝑛 + 1), du fait qu’on prédit le 𝐶𝐷𝑅 réel par le 𝐶𝐷𝑅 observable. Ce n’est

Pas l’approche que nous cherchons à étudier ici, mais nous en aurons besoin par

la suite.

𝑚𝑠𝑒𝑝𝐶𝐷𝑅𝑖(𝑛+1) |𝐷𝑛 (𝐶𝐷𝑅𝑖̂


(𝑛 + 1)) = 𝐸[(𝐶𝐷𝑅𝑖 (𝑛 + 1) − 𝐶𝐷𝑅̂
𝑖 (𝑛 + 1))²|𝐷𝑛])

- Vue prospective : on cherche ici à mesurer l’incertitude autour de 0 de notre

prédiction des CDR observables à la fin de l’année calendaire n+1, pour l’année

[n,n+1], du fait qu’on prédit (à la date n) les CDR observables (à la date

- 63 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

n+1) par 0. C’est l’approche risque de provisionnement. Le SCR doit prendre


en compte un capital du fait d’une possible déviation défavorable des CDR autour de
0.

𝑚𝑠𝑒𝑝𝐶𝐷𝑅𝑖(𝑛+1) |𝐷𝑛 (𝐶𝐷𝑅𝑖̂


(𝑛 + 1)) = 𝐸 [(𝐶𝐷𝑅𝑖 (𝑛 + 1) − 0)²|𝐷𝑛])

Ainsi M&W ont estimé cette formule comme suit :

𝑚𝑠𝑒𝑝
̂ 𝐶𝐷𝑅̂ 𝑖(𝑛+1)\𝐷 (0)
𝑛

𝝈
̂ 𝒏−𝒊 ² 𝝈
̂ 𝒏−𝒊 ² 𝝈
̂ 𝒋²
⁄̂ 𝑛 ⁄̂ 𝑛 𝑛−1 ⁄̂ 𝑛
𝑛 (𝑓𝑛−𝑖 )² (𝑓𝑛−𝑖 )² 𝐶𝑛−𝑗,𝑗 (𝑓𝑗 )²
= (𝐶𝑖,𝑛 )² + 𝑛 + ∑ ( 𝑛+1 ).
𝐶𝑖,𝑛−𝑖 𝑆𝑛−𝑖 𝑗=𝑛−𝑖+1
𝑆𝑗 𝑆𝑛𝑗
[ ]

Et ce sous l’approximation :

𝝈
̂ 𝒏−𝒊 ²
⁄̂ 𝑛
(𝑓𝑛−𝑖 )²
≪1
𝐶𝑖,𝑛−𝑖

Et ainsi :

√𝑚𝑠𝑒𝑝
̂ 𝐶𝐷𝑅̂ 𝑖(𝑛+1)\𝐷 (0)
𝑛
𝜎𝑟𝑒𝑠/𝑙𝑜𝑏 =
𝐵𝐸, 𝑙𝑜𝑏

- 64 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

I.2.2 Bootstrap à un an :

Le risque de provisionnement peut se définir, comme nous l’avons déjà vu, par
le risque que la variable aléatoire CDR prenne des valeurs négatives, c’est-à-dire de
faire des malis. Nous rappelons que la variable aléatoire CDR pour l’année calendaire
[n, n+1] se définit par CDR (n+1) = 𝑅𝑛 − (Z (n,n+1)+ 𝑅𝑛+1 ) où 𝑍𝑛,𝑛+1 correspond aux
paiements effectués au cours de l’année calendaire [n, n+1].

Les méthodes de simulation vont alors nous permettre d’obtenir une distribution
empirique suivie par les CDR, conditionnellement aux informations disponibles en
date n.

On cherche ici à simuler une nouvelle diagonale de paiements pour l’année


calendaire [n, n+1]. La somme des termes de la nouvelle diagonale permet d’obtenir le
total des paiements de l’année calendaire [n, n+1]. Chaque simulation de la diagonale
fournit une nouvelle information, afin d’estimer la provision de fin d’année calendaire
n+1 et ainsi en déduire une observation des CDR en n+1.

✓ Principe :

L’évaluation de la distribution empirique des CDR se réalise en quatre étapes :

1. Provision d’ouverture : Il nous faut tout d’abord déterminer la provision


Best Estimate d’ouverture de l’année calendaire n, 𝑅𝑛 à partir de l’information
disponible à la date n (triangle supérieur). A cet effet, nous appliquons une méthode

M que l’on pourra exécuter de manière répétée lors des simulations.

2. Simulation de nouveaux paiements : Cette deuxième étape consiste à


générer des paiements pour la nouvelle diagonale 𝑍𝑖,𝑛−𝑖 ∀i = 1 à n. Pour ce faire, nous

- 65 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

simulons selon la méthode de Bootstrap modifiée, conditionnellement aux données


observées dans le triangle supérieur.

3. Provision de clôture : Une fois cette nouvelle diagonale simulée, nous


sommes en possession d’une nouvelle information. Nous appliquons alors, pour
chaque simulation, la méthode choisie M en tenant compte de cette nouvelle
information disponible afin d’obtenir la provision de fin d’année n : 𝑅𝑛+1 .

4. Distribution : Finalement, à partir de N simulations, on obtient N valeurs de

CDR, ce qui permet d’en déterminer une distribution empirique, et d’en déduire

des percentiles (VaR, et plus particulièrement à 99,5% celle qui nous intéresse

dans le cadre de Solvabilité II).

Figure 5 – Illustration d’une itération de la simulation de la diagonale de


l’année calendaire suivante (étapes 2 et 3)

- 66 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Nous choisissons ici d’appliquer la méthode de Chain Ladder (sans "tail


factor") pour M. Etant donné que dans notre cas celle elle qui s’ajuste le mieux au
calcul

✓ Simulation par une méthode de Bootstrap modifiée à un an


Boucle sur N simulations :

1. application des étapes de la méthode classique du Bootstrap (détaillée en


annexe III);

2. conversion de la diagonale de l’année calendaire [n,n+1] en incréments ;

3. conservation de la diagonale des incréments de l’année calendaire [n,n+1]


obtenue par la méthode du Bootstrap ;

4. concaténation des incréments du triangle observé à la date n et de la


diagonale obtenue à l’étape précédente ;

5. calcul du triangle des paiements cumulés ;

6. calcul des𝑓̂𝑗 sur le triangle obtenu grâce à la nouvelle information disponible


et calcul de 𝑅𝑛+1 +Z(n,n+1), où 𝑍(𝑛, 𝑛 + 1) = ∑𝑛𝑖=1 𝑍𝑖,𝑛−𝑖+1 ;

7. calcul des CDR.

Fin de boucle.

- 67 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Figure 6– Illustration de la méthode du Bootstrap modifiée pour l’obtention du


risque à un an

Ainsi Dans le cadre de la procédure Bootstrap à un an :

̂ (𝑛+1)
𝐸𝑐𝑎𝑟𝑡 𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑑𝑖𝑠𝑡𝑟𝑖𝑏𝑢𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝐶𝐷𝑅
𝜎𝑖 =
𝐵𝐸𝑖

Avec i ={1, … .4} correspondant aux différentes branches non vie .

- 68 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

II - Cadre pratique :
II.1 Risque de prime :
II.1.1 Modélisation paramétrique et résolution par
la méthode MCO :

✓ Validation des hypothèses :

- Proportionnalité des pertes aux primes :

Figure 7 : représentation graphique des pertes en fonction des primes

- 69 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

- Régularité du ratio S/P :

Tableau 20 : le ratio S/P par année de survenance pour la branche RC auto

- Proportionnalité de la variance des pertes aux primes acquises :

Figure 8 : Nuage de points (primes acquises, variance des pertes) pour la


branche RC-auto

- 70 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

D’après ces résultats, nous remarquons que les hypothèses sont vérifiées pour
l’ensemble des années de survenance, à l’exception de la 1ère année où les primes ne
sont pas proportionnelles ni aux pertes ni à leurs variances et où le loss ratio diverge.
Ceci nous mènera dans la suite de notre étude à tronquer la première année des
triangles de règlements dans l’évaluation du risque de prime.

✓ Résultats :

L’application de cette méthode nous donne les résultats suivants :

Tableau 21 : les écarts types du risque de prime pour les différentes branches

Ces paramètres sont calculés sur la base des données d’Axa Assurance et donc
reflètent le profil réel du risque de prime qu’elle supporte.

En comparant ces écarts types par rapport à ceux standards présentaient par
l’EIOPA.

Tableau 22 : les écarts types Standards du risque de prime pour les différentes
branches

- 71 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

On remarque que les écarts types calculés sont nettement inférieurs à ceux
standards, donc pour le risque de prime il sera rentable pour Axa Assurance d’évaluer
ses propres paramètres en procédant par les USPs que d’adopter ceux délivrés par
l’EIOPA.

- 72 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

II.2 Risque de réserve :


II.2.1 Merz & Wüthrich :

Avant d’appliquer la méthode Merz & Wüthrich pour le calcul des erreurs
quadratiques moyennes, il est important de valider l’hypothèse d’usage de
l’approximation :

̂ 𝒏−𝒋 ²
𝝈
⁄ 𝑛
(𝑓̂𝑛−𝑗 )²
𝑎𝑗 = ≪1 Avec i = 0, ……,10
𝐶𝑗,𝑛−𝑗

Tableau 23: calcul des rapports 𝑎𝑗 pour j=1,……,9

Suite à ces résultats, nous constatons que la condition d’approximation est


vérifiée.

La 10ème valeur n’existe pas vu que les coefficients 𝑓̂𝑗 de chain ladder et 𝝈
̂𝒋 ne

sont pas définis pour la dernière année déroulement.

Les erreurs quadratiques moyennes pour les CDR par année de survenance
évaluées sont comme suit :

- 73 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Tableau 24 : calcul des 𝑚𝑠𝑒𝑝𝑖 pour i=2004, …,2013

Ainsi on déduit, les écarts-types du risque de réserve :

Tableau 25 : les écarts types du risque de réserve calculés par la méthode M&W

Tableau 26 : les écarts types du risque de réserve standards

Pour le risque de réserve, nous constatons que la volatilité des réserves à 1 an


calculée est légèrement inférieure à celle délivrée par l’EIOPA pour la RC auto et la

- 74 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

RC générale. Alors qu’elle est remarquablement élevée pour la branche « incendie et


dommages » ce qui est attendu vu la non régularité de la sinistralité dans cette branche.

II.2.2 Bootstrap à un an :

La méthode de Bootstrap adapté à un an n’est pas une méthode normalisée par


l’EIOPA, néanmoins elle nous permet d’avoir des écarts types du risque de réserve,
servant comme base de comparaison avec ceux obtenus par la méthode M &W.

Tableau 27 : triangle supérieur théorique des cumulés estimés pour la branche RC auto

- 75 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Tableau 28 : triangle des résidus de Pearson pour la branche RC auto

Tableau 29 : Extrait du vecteur des 𝐶𝐷𝑅𝑖 , i=0 ……1000 pour la branche RC


auto

- 76 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

Tableau 30 : volatilité à un an des PSAP, des différentes branches selon les


différentes approches

Le tableau ci-dessus résume les différents écarts types découlant des différentes
approches, ainsi nous constatons que pour la méthode M&W et Bootstrap à un an les
résultats sont presque similaires et confirme la forte volatilité de la branche « incendie
et dommages ».

III - SCR USP Vs SCR Formule Standard

Tableau 31 : volatilité à un an des PSAP et l’écart type du risque de prime , des


différentes branches selon les méthodes normalisées

Ainsi nous avons retrouvé les écarts-types spécifiques à la compagnie pour le


risque prime et le risque réserve, leur introduction dans la formule standard nous
permet de déduire un SCR risque prime et réserve calculé avec l’approche USPs.

- 77 -
Partie 5 : Undertaking Specific Parameters

𝐶𝑅𝑛𝑙 𝑝𝑟𝑒𝑚 𝑟𝑒𝑠 = 3 . 𝜎𝑛𝑙 . 𝑉𝑛𝑙

𝟏
𝝈𝒏𝒍 = . ∑ 𝑪𝒐𝒓𝒓𝑺(𝒔,𝒕) . 𝝈𝒔 . 𝑽𝒔 . 𝝈𝒕 . 𝑽𝒕
𝑽𝒏𝒍 √
𝒔,𝒕

√𝝈𝟐(𝒑𝒓𝒆𝒎,𝒔) . 𝑽𝟐(𝒑𝒓𝒆𝒎,𝒔) + 𝝈(𝒑𝒓𝒆𝒎,𝒔) . 𝑽(𝒓𝒆𝒔,𝒔) . 𝝈(𝒓𝒆𝒔,𝒔) . 𝑽(𝒓𝒆𝒔,𝒔) + 𝝈𝟐(𝒓𝒆𝒔,𝒔) . 𝑽𝟐(𝒓𝒆𝒔,𝒔)


𝝈𝒔 =
𝑽(𝒑𝒓𝒆𝒎,𝒔) + 𝑽(𝒓𝒆𝒔,𝒔)

Le SCR ainsi obtenu a été confronté à celui calibré avec les paramètres
standards.

Ainsi si la compagnie suit une approche prudente de quantification des risques,


elle optera pour le SCR le plus grand.

Pour des raisons de confidentialité des données, nous ne pouvons reproduire sur
notre rapport ni le SCR calibré avec USPs, ni la conclusion de sa comparaison avec le
SCR calibré avec les paramètres standards.

- 78 -
Partie 6 : Automatisation de
la quantification des risques de
souscription non vie

- 79 -
Partie 6 : Automatisation de la quantification des risques de souscription non vie

Partie 6 : Automatisation de la
quantification des risques de souscription
non vie :

I- Introduction :
Etant toujours non applicable au Maroc, la solvabilité 2 suscite un intérêt
particulier chez les assureurs marocains.

Afin de fluidifier l’exercice d’évaluation des risques de souscription sous la


directive solvabilité 2 dans Axa Assurance, nous avons élaborés un outil informatique
constitué de trois volets :

- Reserving : calcul de la réserve par la méthode London Chain et du Best


Estimate.

- Formule Standard : calcul du SCR prime & réserve, sa volatilité ainsi que le
SCR non vie.

- USP : calcul de l’écart type du risque de prime par une méthode normalisée et
du risque de réserve par la méthode M&W et Bootstrap à un an.

II - Choix de l’outil informatique :


Interactivité, accessibilité et attachement à Excel qui - avec SAS – constitue
l’outil de représentation de bases de données le plus utilisé dans les compagnies
d’assurances, telles étaient les raisons qui ont motivé le choix de VBA pour la
conception de cet outil informatique.

- 80 -
Partie 6 : Automatisation de la quantification des risques de souscription non vie

En outre, VBA permet d’élaborer des interfaces graphiques « UserForms »


sophistiquées et esthétisées.

III - Réalisation
La capture ci-dessous représente l’interface graphique.

Tout d’abord le lancement de l’application fait ressortir une note informative


expliquant à l’utilisateur les données nécessaires à fournir pour les calculs qui suivent.

Ensuite, et pour les différents calculs, l’application permet une sélection libre de
n’importe quel fichier contenant les données.

Enfin, l’outil permet un affichage dynamique des résultats finaux ainsi que le
stockage des valeurs dans une feuille Excel.

- 81 -
Partie 6 : Automatisation de la quantification des risques de souscription non vie

L’application contient 3 volets :

- Volet « reserving » :

Ce volet de l’application contient deux boutons ;

✓ Le Bouton « London Chain » permettant le calcul des coefficients de


développement et la constante par année de développement ainsi que la
réserve.
✓ Le bouton « Best Estimate » calcule les flux futurs annuels ainsi que la
meilleure estimation des provisions pour sinistres à payer.

- Volet « Standard Formula » :

✓ Le bouton « SCR-prime & reserve » permettant de calculer le volume du risque


prime, le capital économique requis selon la formule standard
✓ Le bouton « 𝜎-prime & reserve » : permettant de calculer la volatilité du risque
prime et risque réserve selon la formule standard
✓ Le bouton « SCR-non life » délivre le SCR du risque de souscription non vie .

- Volet « Undertaking Specific Parameters » subdivisé en deux sous


volets le premier consacré au Risque réserve et le second au risque prime :

❖ Sous-Volet, Risque réserve :


✓ Le bouton « Bootstrap one year », évalue la volatilité des réserves selon la
méthode Bootstrap adaptée à un an.
✓ Le bouton « Merz & Wh𝑢̈ trich », évalue la volatilité des réserves selon la
seconde méthode normalisée par l’EIOPA

- 82 -
Partie 6 : Automatisation de la quantification des risques de souscription non vie

❖ Sous-Volet, Risque prime :


✓ Le bouton « Parameters Modeling OLS) », évalue l’écart type du risque de
prime selon la première méthode normalisée (Modélisation paramétrique par la
méthode des moindres carrées ordinaires).

- Et finalement, un bouton « Quitter » permettant de quitter l’application

- 83 -
Conclusion
La nouvelle directive Solvabilité 2 constitue un tournant pour les compagnies
d’assurances et de réassurance. Elle les oblige à redéfinir leurs niveaux de fonds
propres et à procéder différemment lors de la quantification des risques qui les
affrontent.

Ainsi une évaluation basée sur des données propres à la compagnie aura
l’immense avantage de reproduire des résultats qui reflètent le mieux le profil de
risque de l’entreprise.

Dans cette optique, et au travers de ce mémoire nous avons étudié en


profondeur les différentes méthodes d’estimation des paramètres spécifiques à
l’entreprise pour les risques de souscription non vie, particulièrement, le risque de
prime et le risque de réserve.

En effet, le QIS 5 Technical Specifications propose une panoplie de méthodes


d’estimation ; Néanmoins leur application reste tributaire de la nature et l’historique
des données disponibles.

Conformément à ces restrictions, nous avons appliqué la 1ère méthode


normalisée par l’EIOPA pour le calcul de la volatilité du risque de prime. Pour le
risque de réserve nous avons appliqué la 2ème méthode normalisée basée sur la formule
de Merz and Wuthrich, ainsi que la méthode de Bootstrap adaptée à 1 an.

De plus, nous avons procédé au calcul du SCR en utilisant la formule standard.

La comparaison entre les paramètres estimés et ceux délivrés par l’EIOPA


montre l’impact de l’utilisation de ses propres données sur l’exigence en fonds
propres.

Ainsi à l’avenir, il serait judicieux de rendre systématique l’introduction des


USPs dans la formule standard pour éviter qu’ils soient utilisés exclusivement par les
entreprises y trouvant un intérêt financier.

- 84 -
Bibliographie :
Mémoires d’actuariat :

Aude Goichon, Franck Vermet, Françoise Pène : « Estimation de l’erreur de


prédiction dans le cas de l’utilisation d’une combinaison de méthodes pour le calcul de
provisions en assurance IARD » ; mémoire EURIA

Mickaël PERRIN : « Calibration des Undertaking Specific Parameters et leurs


impacts sur les fonds propres réalisée » ; mémoire EURIA

Marie BENIER : « Evaluation des besoins en fonds propres dans


le cadre de Solvabilité II : utilisation de paramètres spécifiques au sein de
la formule standard » ; mémoire ISFA

Hélène COMPAIN : « Analyse du risque de provisionnement non-vie dans le


cadre de la réforme Solvabilité II » ; mémoire UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE

Marie Louis : « Evaluation des provisions techniques non vie dans le contexte
solvabilité 2 » ; Mémoire Université de Strasbourg

Selma JAZIRI : « Méthodes de provisionnement non-vie et risque de réserve à


un an » ; Mémoire ISFA

Jérémy NAAR : « Utilisation des Undertaking Specific Parameters pour un


groupe international d’assistance » ; mémoire Institut des actuaires

- 85 -
IDRISSI MESSNAOUI Anass et LHIOUI Anass : « Application de la
directive Solvency 2 sur les branches d’assurances non vie » ; Mémoire INSEA

Etienne Busson : « Evaluation du risque de provisionnement à 1 an,


Adaptation de la méthode de Merz & Wüthrich à des cas non standards » ; Mémoire
Université de Strasbourg.

Jean‐Philippe BOISSEAU : « Solvabilité 2 et mesure de volatilités dans les


provisions pour sinistres à payer » ; mémoire UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE

Article scientifique:
Michael Merz, Mario V. Wüthrich : « Modeling The Claims Development
Result For Solvency Purposes »

Cours :
Fuad Marri (2015-2016), provisionnement en non vie, INSEA

Site Internet:
Site de la FMSAR ; fédération marocaine des sociétés d’assurances et de
réassurance

Site des ressources actuarielles

Site de la banque mondiale :

Autres :
Quantitive Impact studies 5 (QIS5), technical specifications

Documentation interne propre à Axa Assurance.

- 86 -
Annexes

Annexe I : Présentation du secteur et de


l’organisme d’accueil
Aperçu sur le secteur des assurances :

Etant en plein essor, le secteur des assurances au Maroc est un marché modèle
pour les pays du Maghreb, selon l’agence de notation internationale Standard and
Poor’s.

En effet, Le marché de l'assurance a réalisé en 2016 un montant de primes


émises au titre des opérations directes de 35,10 milliards de dirhams contre 30,42
milliards en 2015 soit une progression de 15,38% par rapport à l'exercice précédent.

Parallèlement à ce succès considérable , le secteur des assurances au Maroc à


l'instar des autres pays de par le monde connaît de profondes mutations et se trouve
ainsi confronté à de grands et importants défis ( concentration, assurance maladie
obligatoire, bancassurance…) qui vont certainement affecter le processus de sa
croissance, des défis qui, une fois relevés, le secteur sortira certainement plus solide et
plus apte à mener à bien sa principale mission, qui est celle de permettre à l'économie
marocaine de mieux intégrer le nouveau siècle.

- 87 -
Figure 9 : chiffre d’affaires global par branche – Exercice 2016

Le marché marocain des assurances se compose de plus qu’une quinzaine


d’assurances qui offrent des produits vie et non vie, la grande part du marché est
dominée par quatre assurances à savoir : Wafa Assurance (leader en vie), Saham
Assurance (leader en non vie), AXA Assurance et RMA WATANYA.

Tableau 32 : Primes émises par entreprise d'assurances - Exercice 2014/2015/2016 -


Assurance vie et non vie

- 88 -
Aperçu sur AXA Assurance :

Axa Assurance est un groupe international français spécialisé dans l’assurance


depuis sa création, et dans la gestion d’actifs depuis 1994. En 2013 il est numéro 1 de
l’assurance dans le monde en termes de chiffre d’affaires et numéro deux en 2015.

C’est un groupe d’assurances s’adressant aux particuliers et entreprises en


répondant à leurs besoins de services en matière d’assurance, de prévoyance,
d’épargne et de transmission de patrimoine.

Dans certains pays, il a des activités bancaires. Il est implanté dans plus de 59
pays pour des activités d’assistance. Axa fait partie des plus grandes sociétés
d’assurance mondiales aux côtés de Ping An Insurance (Chine),China Life Insurance
(Chine), Allianz (Allemagne).Son implémentation au Maroc fut comme suit :

Tableau 33 : Evolution d’Axa Assurance Maroc

Le chiffre d’affaire d’Axa, ainsi que sa part de marché pour l’exercice 2016
sont résumés dans le tableau suivant :

Figure 10 : Chiffre d’affaire d’AXA Assurance Maroc en 2016

- 89 -
Annexe II : vérification des hypothèses de
Chain Ladder pour la branche RC Auto :

Figure 11: Nuage de points des 𝑓𝑖,𝑗 pour j= 4,….8

- 90 -
s

Figure 12 : Nuage de points de 𝐶𝑖,𝑗+1 = 𝑓(𝐶𝑖,𝑗 ) des années de développement


j=3,..,8

- 91 -
Annexe III: Méthode de Bootstrap :
La méthode de ré-échantillonnage du Bootstrap permet d’étudier la distribution
suivie par l’estimation du montant des provisions .L’hypothèse d’indépendance n’est
pas vérifiée sur les incréments de paiements. C’est pourquoi nous utilisons les résidus
calculés à partir de ces incréments de paiements observés, afin que l’hypothèse
d’indépendance soit vérifiée.

Les différentes étapes à effectuer sont :

Figure 13 : Processus de la méthode Bootstrap

1. Sur base de la méthode de Chain Ladder, on estime les facteurs de


développement 𝑓̂𝑗 ;
2. On complète le triangle inférieur à partir des facteurs de Chain Ladder ;
3. On calcule le triangle des incréments : 𝑍𝑖,0 = 𝐶𝑖,0 et, pour j = 1 à n :
𝑍𝑖,𝑗 = 𝐶𝑖,𝑗 − 𝐶𝑖,𝑗−1 ;

- 92 -
4. On recalcule le triangle supérieur "théorique" à rebours à partir des
facteurs de développement en partant des dernières observations (situées sur la
diagonale : 𝐶𝑖,𝑛−𝑖 ). On obtient les paiements cumulés estimés 𝐶̂𝑖,𝑗 , j du triangle
supérieur ;
5. Cela nous permet de calculer les incréments estimés µ𝑖,𝑗 pour la partie
supérieure du triangle ;
6. On calcule les résidus de Pearson du triangle supérieur :
𝑍𝑖,𝑗−μ𝑖,𝑗
𝑟𝑖,𝑗 = , où Var (µ𝑖,𝑗 ) est la fonction variance de la distribution. On
√𝑣𝑎𝑟(μ𝑖,𝑗 )

suppose usuellement une distribution de poisson, donc


Var (µ𝑖,𝑗 ) = µ𝑖,𝑗
Pour pouvoir comparer les résultats avec d’autres méthodes analytiques il est
nécessaire d’appliquer un ajustement permettant de corriger le biais à chacun des
résidus de Pearson tels que : 𝑟𝑖,𝑗 = √𝑁⁄𝑁 − 𝑃 . 𝑟𝑖,𝑗 avec N = n(n+1)/2 le nombre de
données et

P = 2n−1 le nombre de degrés de libertés ;

7. On procède à un ré-échantillonnage avec remise les résidus : ainsi on



obtient des résidus de Pearson après ré-échantillonnage 𝑟𝑖,𝑗
∗ ∗
8. Enfin, on obtient les incréments𝑍𝑖,𝑗 = 𝑟𝑖,𝑗 . √𝑣𝑎𝑟(µ𝑖,𝑗 ) + µ𝑖,𝑗 , on en
détermine alors un triangle des règlements issus du Bootstrap et ainsi le montant des
provisions issues de ce triangle de Bootstrap par la méthode de Chain Ladder ;
9. Réitération de l’étape 7 et de l’étape 8, N fois.

Ainsi pour un nombre d’observations N de 𝑅̂ issues de l’échantillonnage


suffisamment grand, on peut déterminer sa distribution empirique, sa moyenne, sa
variance,……..etc.

- 93 -
Annexe IV : Les écarts-types standards,
les segments et corrélations entres segments
non vie selon solvabilité 2

Tableau 34 : Les segments non vie selon Solvabilité 2

Tableau 35 : les écarts-types standards pour le risque de prime et de réserve

- 94 -
Tableau 36 : Matrice de corrélations entre les segments de la branche non vie selon
solvabilité 2

- 95 -
Annexe V : 2ème méthode Normalisée pour
le risque prime :
• Modélisation paramétrique et résolution par la méthode du maximum de
vraisemblance

Cette deuxième méthode de calibrage est identique à la précédente pour ce qui


est de modéliser la distribution des sinistres, en revanche, l’estimation des paramètres
est cette fois réalisée à l’aide de la méthode du maximum de vraisemblance.

Les hypothèses sous-jacentes à cette méthode sont celles sous-jacentes à la


première méthode normalisée avec une hypothèse supplémentaire concernant la
distribution des pertes qui doit être log-normale.

La distribution des pertes est donc modélisée par :

𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 ~µ𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 + √𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 . 𝛽𝑙𝑜𝑏 . 𝜀𝑌,𝑙𝑜𝑏

Avec :

𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 : Primes acquises par année de survenance et par branche

𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 : Charge ultime après un an par année de survenance et par branche

µ𝑙𝑜𝑏 : La sinistralité attendue

𝛽𝑙𝑜𝑏 ²: Constante de proportionnalité pour la variance des pertes par branches

𝜀𝑌,𝑙𝑜𝑏 : Variable aléatoire suivant une distribution de moyenne nulle et de


variance1

- 96 -
Il est alors possible de formuler les paramètres de la distribution log-normale
des pertes de la manière suivante :

- L’écart-type est donné par :

2
𝛽𝑙𝑜𝑏
𝑆𝑌,𝑙𝑜𝑏 = √log(1 + )
µ2𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏

- La moyenne est définie par :

1
𝑀𝑌,𝑙𝑜𝑏 = log(µ𝑙𝑜𝑏 . 𝑉𝑌,𝑙𝑜𝑏 ) − 𝑆𝑌,𝑙𝑜𝑏 ²
2

La résultante simplifiée de la log-vraisemblance s’écrit alors :

(log(𝑈𝑌,𝑙𝑜𝑏 ) − 𝑀𝑌,𝑙𝑜𝑏 )²
log 𝐿 = ∑(− log(𝑆𝑌,𝑙𝑜𝑏 ) − 2 )
2𝑆𝑌,𝑙𝑜𝑏
𝑌

Les paramètres 𝛽𝑙𝑜𝑏 et µ𝑙𝑜𝑏 sont alors choisis de manière à maximiser cette
vraisemblance. Une solution littérale à ce problème de maximisation n’étant pas
immédiate, la résolution devra se faire à l’aide d’un outil de calcul.

- 97 -
Une fois l’estimation de 𝛽𝑙𝑜𝑏 obtenue, l’écart-type 𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 est donné par :

𝛽̂𝑙𝑜𝑏
𝜎𝑈,𝑝𝑟𝑒𝑚,𝑙𝑜𝑏 =
√𝑉𝑙𝑜𝑏

Où 𝑉𝑙𝑜𝑏 Résultat du calcul du volume pour l’année en cours

Ces deux premières méthodes sont très proches et ont l’avantage d’être très
simples à la fois en termes de compréhension et d’application. Elles consistent à
mesurer l’erreur de tarification historique par comparaison de la charge de sinistres
observée avec une charge de sinistre théorique, estimée à partir du volume de prime.

En revanche, ces deux méthodes sont fondées sur l’hypothèse d’un loss ratio
régulier aux cours des années, ce qui n’est pas nécessairement le cas selon les risques
considérés.

- 98 -
Annexe VI : 1ère méthode normalisée pour
le risque de réserve :

• Estimation de l’écart-type du run-off (boni/mali) avec la méthode des


moindres-carrés

Cette méthode est rétrospective et suppose que la variance de la somme entre le


Best Estimate à un an et les paiements incrémentaux à un an est proportionnelle au
Best Estimate. Elle suppose que la méthode des moindres-carrés est appropriée.

Elle consiste à regarder la volatilité du run-off (boni/mali) des provisions de


sinistres. Pour une année calendaire donnée, les provisions de sinistres estimées au
début de l’année sont comparées à la somme des provisions de sinistres à la fin de
l’année plus les sinistres payés dans l’année.

On note, par ligne de métier :

𝑃𝐶𝑂𝑖,𝑗 : Le Best Estimate des provisions de sinistres pour l’année de


survenance i et l’année de développement j

PCO : le montant des réserves Best Estimate des sinistres

N : le nombre d’observations

𝑉𝑌 : la réserve constituée pour l’année calendaire Y . On a :

𝑉𝑌 = ∑ 𝑃𝐶𝑂𝑖,𝑗
𝑖+𝑗=𝑌+1

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Figure 14 : le best estimate des provisions par année calendaire

𝐼𝑖,𝑗 : Les paiements incrémentaux des sinistres pour l’année de survenance et


l’année de développement. On a alors, les paiements incrémentaux de l’année
calendaire Y au titre des exercices antérieurs :

𝐼𝑌 = ∑ 𝐼𝑖,𝑗
𝑖+𝑗=𝑌+2
𝑖≠𝑌+1

𝑅𝑌 : La somme des paiements incrémentaux au titre des exercices antérieurs et


des réserves best estimate à la fin de l’année :

𝑅𝑌 = ∑ 𝑃𝐶𝑂𝑖,𝑗 + ∑ 𝐼𝑖,𝑗
𝑖+𝑗=𝑌+2 𝑖+𝑗=𝑌+2
𝑖≠𝑌+1 𝑖≠𝑌+1

Figure 15 : les paiements incrémentaux par année calendaire

- 100 -
On cherche à mesurer l’incertitude liée à l’estimation a priori des réserves par
rapport aux paiements incrémentaux observés plus la nouvelle estimation des réserves.

On a alors :

𝑅𝑌 ~𝑉𝑌 + √𝑉𝑌 𝛽𝜀𝑌

𝛽 : Constante de proportionnalité pour la variance du best estimate des


sinistres dans un an plus les paiements incrémentaux.

𝜀𝑌 : Variable aléatoire suivant une distribution de moyenne nulle et de variance


1

Un estimateur 𝛽̂ de 𝛽 est :

1 (𝑅𝑌 − 𝑉𝑌 )²
𝛽̂ = √ ∑
𝑁−1 𝑉𝑌
𝑌

Et 𝜎𝑈,𝑟𝑒𝑠,𝑠 est alors :

𝛽̂
𝜎𝑈,𝑟𝑒𝑠,𝑠 =
√PCO

Cette méthode produit un 𝜎𝑈,𝑟𝑒𝑠,𝑠 d’autant plus élevé que l’écart entre la
prévision de sinistres pour l’année en cours et le montant payé dans l’année plus la ré-
estimation des réserves est élevée.

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