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Coefficient de Fresnel - Wikipédia

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Coefficient de

Fresnel

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Les coefficients de Fresnel, introduits par Augustin Jean Fresnel (1788-1827), interviennent
dans la description du phénomène de réflexion-réfraction des ondes électromagnétiques à
l'interface entre deux milieux, dont l'indice de réfraction est différent. Ils expriment les liens
entre les amplitudes des ondes réfléchies et transmises par rapport à l'amplitude de l'onde
incidente.

Amplitudes de réflexion et de transmission d'une onde franchissant un dioptre vers un milieu d'indice de réfraction
supérieur.
Généralités

Schéma de la réflexion-transmission d'une onde plane lors d'un saut d'indice

On définit le coefficient de réflexion en amplitude r et le coefficient de transmission en


amplitude t du champ électrique par :

où Ei, Er et Et sont les amplitudes associées respectivement au champ électrique incident,


réfléchi et transmis (réfracté).

En général, ces coefficients dépendent :

des indices optiques des milieux d'entrée et de sortie, respectivement n1 et n2

de la fréquence f de l'onde incidence

des angles d'incidence θi=θ1 et de réfraction-transmission θt=θ2,


de la polarisation des ondes. Polarisation de l'onde qui peut éventuellement être modifiée
pendant le franchissement de l'interface.

Ils sont obtenus en considérant les relations de continuité à l'interface des composantes
tangentielles des champs électriques et magnétiques associés à l'onde.

Calculs des coefficients dans le cas général

Considérons 2 milieux, d'indices de réfraction différents, séparés par une interface plane.

Hypothèses de travail

L'onde incidente est une onde plane, de vecteur d'onde , et de pulsation .

Les coefficients de Fresnel calculés ici ne sont valables que sous les hypothèses suivantes
sur les milieux :

Ils sont non magnétiques.

Ils sont linéaires, homogènes et isotropes.

On rajoute aussi une hypothèse de calcul à savoir l'hypothèse harmonique qui consiste à
considérer les grandeurs électromagnétiques à une fréquence particulière, et à les noter
comme les parties réelles de grandeurs complexes. Ceci simplifie les calculs et permet aussi
de déduire des équations de manière esthétique des phénomènes électromagnétiques
comme l'absorption, le déphasage de l'onde, les ondes évanescentes...

Les coefficients de Fresnel dépendent de la polarisation du champ électromagnétique, on


considère en général 2 cas :

Transverse électrique (TE) : le champ électrique incident est polarisé perpendiculairement


au plan d'incidence, le champ magnétique est contenu dans le plan d'incidence.

Transverse magnétique (TM) : le champ magnétique incident est polarisé


perpendiculairement au plan d'incidence, le champ électrique est contenu dans le plan
d'incidence.

Cas des ondes transverses électriques


Champ électrique polarisé perpendiculairement au plan d'incidence

Considérons une onde plane électromagnétique :

, où E représente l'amplitude complexe

Dans le cas où le champ électrique incident est polarisé perpendiculairement au plan


d'incidence, les composantes tangentielles du champ électrique et du champ magnétique
sont continues :

Les coefficients de transmission et de réflexion s'écrivent alors :

En introduisant, pour chaque milieu, la relation de dispersion , on obtient les

coefficients de Fresnel en fonction des caractéristiques de l'incidence (n1, θ1) et de la


réfraction (n2, θ2) :
Discussion : les indices de réfraction étant complexes, la polarisation de l'onde transmise et
réfléchie peut être modifiée par rapport à l'onde incidente. Même dans le cas où ces indices
seraient réels, dans le cas , il se peut que le coefficient de réflexion devienne
négatif, l'onde réfléchie est alors déphasée de 180° par rapport à l'onde incidente (voir figure).

La seule façon d'annuler le coefficient de réflexion est, en tenant compte des lois de Snell-
Descartes, d'avoir . Par conséquent, une onde polarisée transverse électrique subit
une réflexion dès qu'elle passe dans un milieu d'indice optique différent, ce qui n'est pas le
cas d'une onde transverse magnétique (existence d'un angle de Brewster).

Cas des ondes transverses magnétiques

Champ magnétique polarisé perpendiculairement au plan d'incidence

d'où :
et .

En introduisant, pour chaque milieu, la relation de dispersion , on obtient les

coefficients de Fresnel en fonction des caractéristiques de l'incidence ( ) et de la


réfraction ( ) :

et .

Remarque : suivant les ouvrages, les signes des coefficients de Fresnel diffèrent. Ceci
provient des orientations arbitraires faites au départ. Par exemple, orienter sur la figure Hr
vers l’avant, revient à remplacer, pour le calcul de r, Er par -Er ce qui changera le signe du
coefficient.
Dans le calcul de filtres interférentiels, on tiendra compte des coefficients de
Fresnel pour calculer le déphasage à la réflexion entre les couches du filtre.

Discussion : le cas TM est remarquable à deux titres :

le coefficient de réflexion peut devenir nul pour un angle d'incidence, dit angle de Brewster ;

dans certaines situations (interface métal-air), le dénominateur du coefficient de réflexion


TM peut devenir nul (le coefficient devient infini). On obtient alors une onde réfléchie et une
onde transmise sans onde incidente : l'étude du dénominateur précise alors les conditions
de réalisation, les composantes des vecteurs d'ondes sont alors imaginaires. Le processus
emploie donc les ondes évanescentes, et provoque l'apparition des plasmons de surface.

Extension au cas des interfaces multiples

On peut définir des coefficients de Fresnel globaux pour un système constitué de plusieurs
couches de milieux d'indices différents.

On considère pour les calculs suivants les permittivités diélectriques et non les indices de
réfraction afin d'alléger les notations.

Cas de deux interfaces


Réflexions multiples entre deux interfaces

Considérons 3 milieux , et de permittivités diélectriques consécutives


différentes, séparés par 2 interfaces planes.

Soit l'épaisseur de ( et sont semi-infinis).

Soient et respectivement les angles d'incidence et de réfraction à l'interface entre


et (avec i, j = a, b ou b, c).

Soit la composante suivant z du vecteur

d'onde dans

Soit le coefficient de réflexion entre et tel que défini précédemment (


dépend de la polarisation TM ou TE, ainsi que des angles et , avec i, j = a, b ou b, c).

Les coefficients de réflexion et de transmission globaux s'écrivent alors[1] :

Ces relations décrivent aussi bien le comportement de la simple lame à face parallèle que les
cas plus spectaculaires des couches antireflet ou la génération des plasmons de surface : on
joue pour ce faire sur l'indice et l'épaisseur du milieu intermédiaire en fonction des indices
des milieux extrêmes.

Cas de n interfaces
En partant des résultats précédents on peut définir par récurrence les coefficients de Fresnel
globaux pour n interfaces.

Considérons n+1 milieux, de permittivités diélectriques consécutives différentes, séparés par


n interfaces planes.

Soit le p-ième milieu. 1 ≤ p ≤ n + 1.

Soit l'épaisseur de (2 ≤ p ≤ n car et sont semi-infinis).

Soient et respectivement les angles d'incidence et de réfraction à l'interface entre


et .

Soit la composante suivant z du vecteur

d'onde dans le p-ième milieu.

Soit le coefficient de réflexion entre et tel que défini précédemment (


dépend de la polarisation TM ou TE, ainsi que des angles et ).

On part de , puis pour p = n jusqu'à 2 on utilise la relation de récurrence :

Le coefficient de réflexion global s'écrit alors .

Différence entre les milieux diélectriques et métalliques

Les coefficients de Fresnel devraient être différents pour des diélectriques et des
métalliques, puisque la présence ou non de courants et de charges libres dans les milieux
n'implique pas les mêmes relations de passage, donc les mêmes coefficients de Fresnel.
Cependant dans le cas de beaucoup de métaux dit "ohmiques" (décrit par une conductivité
σ), il est possible de remplacer un métal ohmique homogène (ε, μ0, σ) par un diélectrique

homogène de permittivité . Par cette description équivalente métal-

diélectrique en régime harmonique, on peut considérer les mêmes expressions pour les
coefficients de Fresnel, que ce soit un diélectrique ou un métal ohmique. Dans ce cas c'est
l'expression de la permittivité qui change.

Remarques diverses
On remarquera que le coefficient de transmission du milieu 1 vers le milieu 2 est différent
du coefficient de transmission du milieu 2 vers le milieu 1 (en incidence normale, leur
rapport est égal au rapport des indices). De même pour le coefficient de réflexion (cette
fois, c'est le signe qui change).

D'une façon générale, les coefficients de Fresnel, définis sur l'interface entre deux milieux,
interviennent dans l'évaluation du comportement optique des multicouches optiques, du
plus simple d'entre eux, la lame à face parallèle, aux plus complexes : couches anti-reflets,
filtres interférentiels ou cristaux photoniques. Les coefficients de réflexion et de
transmission de ces ensembles font intervenir, outre les coefficients propres à chaque
interface, le chemin optique dans chacune des couches.

Pour les applications à faible précision impliquant une lumière non polarisée, telle que
l'infographie, plutôt que de calculer rigoureusement le coefficient de réflexion effectif pour
chaque angle, l'Approximation de Schlick est souvent utilisée.

Notes et références

1. Max Born & Emil Wolf, Principles of Optics, 4th.ed., Pergamon Press, 1970, p. 62 [lire en
ligne (https://archive.org/stream/PrinciplesOfOptics/BornWolf-PrinciplesOfOptics#page/n
89/mode/2up)  [archive]]

Voir aussi

Articles connexes
Électrodynamique des milieux continus

Interféromètre de Fabry-Pérot

Surfaces à haute impédance

Liens externes
Simulation complète des relations de Fresnel et des principaux instruments d'optique.
Université Paris XI (http://groups.lal.in2p3.fr/simulations-pour-cours-de-physique/2015/0
6/08/optique-interferentielle-et-geometrique/)  [archive]

Ouvrages de référence
José-Philippe Pérez, Optique : Fondements et applications [détail des éditions]

R. Petit, Ondes électromagnétiques en radioélectricité et en optique, Masson, 1993


(ISBN 2-225-81571-2)
John David Jackson (trad. de l'anglais), Électrodynamique classique [« Classical
Electrodynamics »] [détail de l’édition]

(en) M. H. Choudhury, Electromagnetism, John Wiley & Sons, Inc., 1989


(ISBN 0-470-21479-1)

(en) D. R. Frankl, Electromagnetic theory, Prentice-Hall, Inc., 1986 (ISBN 0-13-249095-1)

(en) R. D. Stuart, Electromagnetic field theory, Addison-Wesley publishing company, Inc.,


1965

(en) A. Ishimaru, Electromagnetic wave propagation, radiation, and scattering, Englewood


cliffs (New Jersey), Prentice-Hall, Inc., 1991, 637 p. (ISBN 0-13-249053-6)

Portail de la physique Portail de l’optique

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