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STACKELBERG Duopole3.

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STARTEGIE INDUSTRIELLE

• La dynamique concurrentielle: théorie des jeux


(Le jeu séquentiel)

P R É S E N T É PA R :

M. Jaouad LHALLOUBI
Enseignant-Chercheur
Introduction
Le modèle de Cournot soutient l’idée qui stipule que les entreprises prennent leurs décisions
d’une façon simultané. Ainsi, Les décisions de production sont prises en même temps. Ceci
suppose que l’on se trouve dans une situation particulière dans laquelle les producteurs sont
entrés sur le marché en même temps avec informations incomplètes et ils ont les mêmes
visions stratégiques. En effet, dans cette situation, aucun producteur ne peut imposer son
niveau de production à un concurrent, ce qui constitue une limite pour le modèle de Cournot.
En effet, dans la réalité, lorsque un producteur déjà installé sur un marché et réalise un profit
de monopole, certainement cette attractivité va attirer d’autres concurrents, puisque les
marchés concurrentiels procurent moins de bénéfices que les marchés concentrés. Dans ce
cas, le marché connaitra des nouveaux arrivés l’un après l’autre. Dans cette situation, les
interactions stratégiques constitue un jeux séquentiel. Les nouveaux arrivés doivent s’aligner
avec les règles installées par la première entreprise.
En conséquence, Il nous faut donc analyser cette situation
1)-Jeu séquentiel
S'il y a deux entreprises sur le marché et que celles-ci produisent un bien homogène, il y
a deux variables à prendre en considération : le prix que chaque entreprise pratique et la
quantité que chacune produit.
Quand une entreprise prend ses décisions en matière de prix et de quantité, elle peut
déjà connaître les choix effectués par l'autre entreprise. Si une firme fixe son prix avant
l'autre (c-à-d, le joueur qui joue en premier), nous l'appelons le «leader» en prix et
l'autre (qui joue en deuxième), le «suiveur» en prix ou price follower. De même, une
des entreprises peut choisir sa quantité en premier lieu; il s'agit dans ce cas d'un
«leader» en quantité et l'autre entreprise est un «suiveur» en quantité ou quantity
follower. Dans ces différents cas, les interactions stratégiques constituent un jeu
séquentiel.
Beaucoup de jeux économiques ont ce genre de structure: un monopoleur veut observer
le comportement de la demande des consommateurs avant de produire, ou un duopoleur
peut observer l'investissement en capital de son concurrent avant de prendre sa propre
jeu séquentiel: exemple
Considérons par exemple le jeu suivant :

La matrice des paiement d’un jeu séquentiel


Supposons maintenant que le jeu est séquentiel : A est le leader et B le
follower. Au premier tour, le joueur A doit choisir «haut» ou «bas». Le
joueur B observe le choix de A et choisit alors «gauche» ou «droite».

- Si A choisit «haut», peu importe le choix de B, le paiement est (2;9). Si


A choisit «bas», le joueur B doit normalement choisir «droite» et le
paiement est (2, 1).
- Si A choisit «bas», logiquement le joueur B choisira « Droite », dans
ce cas le jouer A reçoit un gain de 2 et le jouer B reçoit un gain de 1 . L’
équilibre de ce jeu est donc (bas, droite), de sorte que A a un gain de 2 et
B un gain de 1.
Pour décrire ce jeu séquentiel, il est nécessaire d'introduire un
nouveau concept, l'arbre de décision. Il s'agit simplement
d'un diagramme indiquant la décision que peut prendre chaque
joueur à chaque moment. Les gains de chaque joueur figurent
sur les «feuilles de l'arbre », comme indiqué à la figure
suivante. Cet arbre de décision est un élément de la description
d'un jeu sous la forme extensive.
Arbre de décision
2)-Duopole de Stackelberg comme un exemple du jeu
séquentiel
Heinrich von Stackelberg (1952) a proposé le troisième modèle principal
d’oligopole en 1934. dans le modèle de Stackelberg, les entreprises fixent la
production, mais l’une d’elles prend sa décision avant les autres. L’entreprise
leader choisit son niveau de production et ensuite les autres entreprises, ayant
pris connaissance de la quantité produite par le leader, sont libres de fixer leur
quantité optimale de production. Sur certains marchés, ce sont des facteurs
historiques, institutionnels ou légaux qui déterminent l’entreprise qui agit en
premier. Ainsi, par exemple, une entreprise qui découvre et développe
un produit nouveau possède l’avantage naturel d’agir la première.
2)-Duopole de Stackelberg comme un exemple du jeu séquentiel

Le modèle de Stackelberg est souvent utilisé pour décrire des secteurs


d'activité dans lesquels il y a une entreprise dominante ou un « leader»
naturel. Par exemple, Maroc Telecom (IAM) est souvent considérée comme
une entreprise dominante dans l'industrie de la télécommunication. Dans ce
secteur, on observe fréquemment que Orange et Inwi se comportent de la
façon suivante : elles attendent qu‘IAM annonce de nouveaux produits et
ensuite elles tiennent compte des choix d’IAM pour prendre leurs propres
décisions de production. Dans ce cas, nous pouvons dire que IAM joue le
rôle de «leader» à la Stackelberg et que Orange et Inwi sont des
«followers» à la Stackelberg. Dans ce cas, on dit que les relations au sien
du secteur de la télécommunication au Maroc sont asymétrique.
1-2) Un jeux asymétrique
et dynamique

Une relation asymétrique entre deux entreprises signifie que les deux
entreprises n’ont pas la même puissance, une des deux est dominante..
L’asymétrie entre deux entreprises le leader et le suiveur peut avoir plusieurs
origines:
- Le leader possède une part de marché plus importante que son concurrent
- Le leader disposer d’un avantage informationnel sur son concurrent
- Le leader est présent sur le marché depuis plus longtemps
- Le leader bénéficier d’une avancer technologique plus importante ( maitrise
d’un procédé de production ou produit plus innovant)
2-2)- Caractéristiques du duopole de Stackelberg

Le modèle de duopole de STACKELBERG présente les caractéristiques


suivantes:
- l’équilibre est non coopératif (il n’y a pas d’entente entre les
entreprises)
- La variable stratégique est la quantité
- Le modèle est asymétrique: car elles n’ont pas la même puissance,
une des deux entreprises est dominante. Les conjectures sont
différentes.
3)-Le modèle de Stackelberg: « leadership » en quantité
Dans le cas du «leadership» en quantité, une entreprise choisit avant l’autre entreprise.
Ce type de situation est appelé le modèle de Stackelberg, qui étudie de façon
systématique les interactions entre «leader» et «follower».

Supposons que la firme 1 soit le «leader» et qu'elle choisisse de produire une quantité ,
de sa part, l'entreprise 2 réagit en choisissant une quantité . Chaque entreprise sait que le
prix d'équilibre sur le marché dépend de la quantité totale d'output produite. Nous
utilisons la fonction de demande inverse p(Q) pour indiquer le prix d'équilibre en
fonction de l'output du secteur P(Q) = a- bQ

Quel output le «leader» devrait-il choisir pour maximiser son profit ?


La réponse dépend de la façon dont le «leader » pense que le «follower»
réagira à son choix. Normalement, le «leader» devrait s'attendre à ce que
le «follower» essaie de maximiser également son profit en tenant
compte du choix effectué par le «leader». Afin de prendre une décision
judicieuse quant à sa propre production, celui-ci doit donc prendre en
considération le problème de maximisation du profit du «follower».
Le problème du «followers »

• Nous supposons que le «follower» désire maximiser son profit : max π2 = TR2 – TC2

π2 = P(Q)Q2 – C(Q2) (par commodité, nous supposons que les coûts sont nuls)

π2 = P(Q)Q2  π2 = (a-b()  a-b-b²

∂π1/∂Q2 =a-b-2b

Le résultat obtenu nous indique que l'output qui maximise le profit du «follower » est
fonction du choix du «leader». Nous appelons cette fonction, la fonction de réaction
puisqu'elle nous dit comment le «follower» réagit à l'output choisi par le «leader».
Le problème du « leader »

De son côté, le «leader» est également au courant du fait que ses décisions
influencent l'output choisi par le «follower». Cette relation est synthétisée
par la fonction de réaction:. Dès lors, quand le «leader» choisit son outpout,
il devrait tenir compte de l'influence qu'il exerce sur le «follower».

• max π1 = TR1 – TC1

• max π1 = P(Q)Q1 – C(Q1) (par commodité, nous supposons que les coûts sont nuls)

• π1 = P(Q)Q1  π1 = (a-b()


Quand le «leader» envisage de modifier son output, il doit tenir compte de l'influence qu'il
exerce sur le «follower». Examinons cela dans le cas de la courbe de demande linéaire. Nous
avons vu que la fonction de réaction était égale à:
π1 = (a-b()  par substitution (a-b(+
max π1 =(a-b  a -
∂π1/∂Q1= a-b-=0 = = et =
Dans ce cas on peut constater que
Ce qui veut dire que, à l’équilibre de Stackelberg le bien-être du leader est plus élevé que le
bien-être du suiveur.
Le modèle de duopole de Stackelberg révèle une fois de plus l’importance de l’information en
économie: l’entreprise qui sait, grâce à l’information qu’elle détient, anticiper la réaction de sa
concurrente peut l’utiliser à son avantage et augmenter son profit.
La solution de Stackelberg peut également être représentée de façon
graphique en utilisant les courbes d'isoprofit.
Exemple
Aicha et Delicia sont deux entreprises qui dominent le marché de sauce tomate et de la
confiture.  Supposons que Aicha est le « leader » et Delicia le « follower »

La matrice des paiements du jeu séquentiel entre les deux entreprises se présente comme suit :
Dans l’exemple suivant, nous constatons que le marché de la sauce tomate est plus
attractif que le marché de la confiture.  Chaque entreprise vise à y investir. 
Si les deux entreprises sélectionnent le même marché (Aicha : Sauce tomate ; Delicia :
Sauce tomate) ou bien (Aicha : Confiture ; Delicia : Confiture), les deux entreprises
perdent cinq millions Dhs. De même, si chaque entreprise choisit un marché différent
(Aicha : Sauce tomates ; Delicia : Confiture) ou bien (Aicha : Confiture ; Delicia :sauce
tomate), les deux réalisent des bénéfices économiques positifs (20 ;10) ou bien (10 ;20). 
Si Aicha est en mesure de choisir les sauces tomate en premier (leader), il est dans l'intérêt
de Delicia (follower) de choisir la Confiture. Dans ce cas, Aicha profite de sa position de
leader sur le marché pour tirer les avantages du premier joueur, ici, Aicha gagnera une
somme d’argent de dix millions de Dhs de plus, et Delica perdra 10 millions de
Dirhams. Delicia n’a pas d’autre choix, elle devrait s’aligner avec la stratégie d’Aicha. 
Dans notre exemple, l’entreprise leader (Aicha) a un avantage sur l’entreprise suiveuse
(Delicia), ce qui est similaire au modèle de Stackelberg. C’est pour cela, que dans de
nombreuses situations d'oligopole, une entreprise a intérêt de commencer et de fixer le
niveau de production et le prix avant les autres concurrents du secteur.
Pour faire une démonstration sur l’avantage tiré par le premier joueur, prenons l’exemple de Aicha et Delicia. Nous avons:
- La fonction de la demande inversée : P = 120 – 2Q
- La fonction du coût est de : C(Q) = 12Q
Supposons d'abord que les deux firmes ont des produits identiques(sauce tomate par ex), et qu'elles sont en situation de
duopole de Cournot.
Pour l’entreprise Aicha (N°1), nous avons:

max π1 = TR1 – TC1 Q1* = 18


max π1 = P(Q)Q1 – C(Q1) Q2* = 18
max π1 = [120 – 2Q]Q1 – 12Q1 Q = 36million gallons of ethanol
max π1 = [120 – 2Q1 – 2Q2]Q1 – 12Q1 P = 48
max π1 = 120Q1 – 2Q12 – 2Q2Q1 – 12Q1 Le profit de chaque entreprise:
∂π1/∂Q1= 120 – 4Q1 – 2Q2 – 12 = 0 πi = P(Q)Qi – C(Qi) = 48(18) – 12(18) = (48 –
4Q1 = 108 – 2Q2 12)18 = 36(18) = 648
Q1* = 27 – 0.5Q2  la function de reaction de l’entreprise Aicha
Q2* = 27 – 0.5Q1 la fonction de réaction de l’entreprise Delicia
Ce résultat montre que si chaque entreprise produit 18 de sauce tomate, chaque entreprise gagnera 648
Supposons que les deux entreprises ne sont pas identiques et qu'une
entreprise est leader (Aicha) et l'autre suiveuse (Delicia). En calculant les
profits des entreprises selon le modèle de Stackelberg, les résultats pourront
être différents du modèle de Cournot.
max π2 = TR2 – TC2
max π2 = P(Q)Q2 – C(Q2)
max π2 = [120 – 2Q]Q2 – 12Q2
max π2 = [120 – 2Q1 – 2Q2]Q2 – 12Q2
max π2 = 120Q2 – 2Q1Q2 – 2Q22 – 12Q2
∂π2/∂Q2= 120 – 2Q1 – 4Q2 – 12 = 0
4Q2 = 108 – 2Q1
Q2* = 27 – 0.5Q1
Ensuite, l’entreprise Aicha, le leader, maximise ses profits en maintenant la production du
suiveur (Delicia) constante en utilisant sa fonction de réaction :
• max π1 = TR1 – TC1
• max π1 = P(Q)Q1 – C(Q1)
• max π1 = [120 – 2Q]Q1 – 12Q1
• max π1 = [120 – 2Q1 – 2Q2]Q1 – 12Q1
• max π1 = [120 – 2Q1 – 2(27 – 0.5Q1)]Q1 – 12Q1 
• max π1 = [120 – 2Q1 – 54 + Q1]Q1 – 12Q1
• max π1 = [66 – Q1]Q1 – 12Q1
• max π1 = 66Q1 – Q12 – 12Q1
• ∂π1/∂Q1= 66 – 2Q1 – 12 = 0
• 2Q1* = 54
• Q1* = 27
Le résultat obtenu peut être remplacé dans la fonction de réaction de l'entreprise
2 pour obtenir Q2.

• Q2* = 27 – 0.5Q1 = 27 – 0.5(27) = 27 – 13.5 = 13.5


• Q = Q1 + Q2 = 27 + 13.5 = 40.5
• P = 120 – 2Q = 120 – 2(40.5) = 120 – 81 = 39
• π1 = (39 – 12)27 = 27(27) = 729
• π2 = (39 – 12)13.5 = 27(13.5) = 364.5
Le résultat obtenu indique alors que, dans ce jeu séquentiel, si l'entreprise Aicha commence en
premier, elle choisira de produire 27 tonnes de sauce tomate. Dans ce cas, l'entreprise Delicia
choisira de produire 13,5 tonnes de sauce tomate, ce qui est la solution Stackelberg.

Dans notre exemple, l'entreprise Aicha, en tant que leader a augmenté ses bénéfices de 648
millions (selon le jeu simultané de Cournot) à 729 millions (selon le jeu séquentiel de
Stackelberg). Par contre l’entreprise Delicia a enregistré une baisse de profit du 648 millions à
364.5 millions.

À l’équilibre du Stackelberg, le bien-être du leader est plus grand et celui du suiveur moins
grand, qu’à l’équilibre de Cournot. en effet, Le fait de savoir comment agira son rival permet au
leader d’en tirer profit.

Ce résultat met en lumière l’avantage pour une entreprise d’être un leader dans un secteur.

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